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8 octobre 2014 3 08 /10 /octobre /2014 20:38

 

Source : zad.nadir.org

 

Infos du 6 au 13 octobre

lundi 6 octobre 2014, par zadist

 

 


Tant que la situation est calme, on continue les infos régulières sur un rythme plus détendu d’un article par semaine, mis à jour tous les 2-3 jours. Si quelque chose s’accélère, on donnera de nouveau les nouvelles en temps réel. écoutez les nouvelles transmises par radio klaxon en streaming.

Si vous voyez des mouvements de police anormaux autour de la zone, contactez-nous ! sur le numéro d’urgence au 06.43.92.07.01.


ZAD AntiRep NDDL
Actuellement deux personnes sont en prison suite à la manif’ du 22 février :
Engué purge une peine de 1 an, puis Simon de 4 mois.
Pour plus de précisions, lire l’article Comment soutenir les camarades incarcérés. Une autre est encore en prison pour outrage et rébellion suite à l’expulsion du squat de la moutonnerie à Nantes.
Pour écrire aux copains qui a pris trois mois (ferme) de taule pour "outrage & rébellion", suite à l’expulsion de la Moutonnerie et aux expulsions en séries qui se déroulent à Nantes depuis plusieurs mois :
Hamza khlaifi n° d’ecrou 60 244


Appel à matos et connaissances

- Appel à dons de palettes pour un chantier de construction au No Name, à déposer au bout du chemin de la Bellich (sur la D42 de La Paquelais vers Notre-Dame c’est le premier chemin à gauche après le ieu dit La Boissière)
- Appel à dons de palettes et pneus usagés pour chantiers construction. à déposer à la Sècherie
- Appel à matos pour plusieurs chantiers à la Ouardine et San-Antonio (mise à jour du 10 octobre)


Préparation du rassemblement du 25 octobre au Testet :

De la ZAD de NDDL à la ZAD du Testet : solidarités et actions !

L’Assemblée du mouvement de lutte contre l’aéroport de Notre Dame des Landes du 30 septembre appelle à aller massivement au rassemblement du 25 octobre contre le barrage de Sivens, et invite tous les comités et opposant-e-s à s’organiser pour s’y rendre.

Un départ en bus aura lieu depuis la ZAD :
si vous êtes intéressé-e-s, envoyez dés que possible un mail a tousautestet(at)riseup.net

plus d’infos bientôt

En attendant, illes ont besoin de matériel
https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/zad-du-testet/besoins/
Il est possible de déposer du matériel à la Wardine, pour que ça parte avec les prochains départs pour là-bas.

Contre le barrage et son monde, arrêtons les machines destructrices ! Au Testet comme ailleurs, la lutte continue !


Jeudi 9 octobre

du côté de Notre Dame des Landes : les médias poursuivent leurs "révélations" :
- d’après des documents confidentiels révélés par France Bleu Loire Océan, la desserte de l’aéroport est toujours une priorité pour l’etat
- d’après le Canard Enchainé,le futur aéroport serait plus petit que l’actuel (sauf la zone commerciale...) : un communiqué de l’ACIPA et du CEDPA en réaction

Au Testet

La résistance continue, il y a besoin d’aide et de monde maintenant, et le 25 octobre

Mirador 2, en vigie quand la nuit tombe sur une nouvelle journée de dégradations du testet toutes les infos sur https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com des messages de la legal team sont disponibles ici ( réactions face aux violences policières, face aux convocations au tribunal )

- Convergence des luttes à Strasbourg le 4 octobre :

Samedi 4 octobre, sur la place Kléber à Strasbourg, plusieurs associations et collectifs régionaux sont allés à la rencontre du public pour leur parler de projets inutiles locaux et nationaux (GCO, Golf de la Sommerau, Testet, NDDL, 1000 vaches, ...), de la fermeture de Fessenheim ou encore de Tafta

Lundi 6 octobre

Appel à rassemblement le 22 octobre pour le procès en expulsion de la famille Herbin
à 9h devant le tribunal de Saint Nazaire
rdv covoiturage à 7h aux Ardillières

Testet : pour suivre les infos et s’organiser pour la manif du 25 octobre :
http://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

- une photo et une pétition qui circulent : http://sauvegardedutestet.wesign.it/

des nouvelles des luttes d’ailleurs

- contre le contournement autoroutier de Strasbourg : mobilisation ce week-end et construction d’une cabane

- un projet de bétonnage en mer : un des plus gros projets d’industrialisation de production de moules et d’huître sur l’Ile d’Oléron

- contre le stade de Lyon : vidéo de l’action de mercredi dernieret appel à signatures pour "Philippe Layat, paysan, exproprié par les rois du béton et du foot business »

Alerte opération policière contre les migrant-e-s


un message circule actuellement pour prévenir d’une opération policière à l’échelle européenne de contrôles des migrations dites “illégales”


plus d’infos aussi sur http://www.ministere-de-la-regularisation-de-tous-les-sans-papiers.net
"Prévenons les sans papier ( multiplication probable de contrôles sur les autoroutes, gares, aéroports...), aidons les à se protéger , faisons tourner l’info dans les collectifs militant sensibles à cette question, tractons dans les gares, opposons nous aux exactions dont nous serons témoins, autant que faire ce peu et au minimum filmons les .."

 

 

Source : zad.nadir.org

 

 

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8 octobre 2014 3 08 /10 /octobre /2014 14:57

 

Source : www.bastamag.net

 

 

 

Europe

Carburants très polluants : le lobby pétrolier remporte une bataille

par Sophie Chapelle 8 octobre 2014

 

 

 

Le lobbying de l’industrie pétrolière a remporté une bataille le 6 octobre. L’Union européenne semble renoncer à considérer le pétrole issu des sables bitumineux comme « hautement polluant ». Ces sables bitumineux sont un mélange de bitume, c’est-à-dire de pétrole brut à l’état solide, de sables de silice, de minéraux argileux et d’eau. Son extraction, en particulier au Canada, a des conséquences désastreuse sur les écosystèmes, les forêts, les ressources en eau, sans oublier les émissions de gaz à effet de serre.

L’Union européenne souhaitait en limiter l’importation. Selon la directive sur la qualité des carburants, les fournisseurs devaient réduire de 6 % d’ici 2020 le contenu carbone de leurs produits. Pour évaluer ces efforts, la Commission a présenté en 2011 une première méthode de calcul qui inclut les émissions de l’ensemble du cycle de vie. Cette méthode aurait permis d’attribuer des valeurs plus élevées au pétrole issu des sables bitumineux, dont le mode d’extraction produirait 23 % de plus de gaz à effet de serre que le pétrole conventionnel [1].

Le vote sur cette proposition, attendu initialement en 2012, a été maintes fois reporté. La France s’est notamment illustrée en refusant de soutenir cette directive européenne (lire notre article). Ces derniers mois, « les pressions des lobbies se sont intensifiées, notamment au travers des négociations commerciales avec les États-Unis (Tafta) et le Canada (CETA) », soulignent les Amis de la terre [2]. La Commission européenne a finalement émis une nouvelle proposition le 6 octobre fortement affaiblie : les fournisseurs devraient désormais déclarer le niveau d’émission moyen des matières de base utilisées dans leurs produits. La Commission abandonne ainsi l’idée de considérer les produits des sables bitumineux à part, leurs impacts négatifs étant dilués dans les moyennes fournies par les pétroliers. Cette proposition va maintenant être soumise pour décision au Conseil dans un délai de deux mois, et au Parlement européen pour examen.

Suspension de projets d’extraction outre-Atlantique

Au Canada, l’extraction de ce pétrole non conventionnel est en perte de vitesse. Fin septembre, l’entreprise norvégienne Statoil a reporté d’au moins trois ans un projet d’extraction de sables bitumineux d’une capacité de 40 000 barils par jour en Alberta (Canada). Elle a expliqué sa décision par des coûts de main d’œuvre et de matériaux devenus trop élevés. Cette annonce fait suite à celles de l’entreprise néerlandaise Shell et de la société française Total qui ont renoncé en 2014 à extraire respectivement 200 000 et 160 000 barils par jour dans les mines de Pierre River et de Joslyn, toujours en Alberta.

La compagnie Statoil a indiqué que l’accès limité aux pipelines pour transporter le pétrole de l’Alberta vers les marchés avait pesé dans sa décision. Le gouvernement états-unien tarde à donner son accord pour la construction du pipeline Keystone XL. Une hésitation qui s’explique par la forte mobilisation contre ce projet de pipeline de 3200 kilomètres, depuis les gisements de sables bitumineux de l’Alberta jusqu’aux raffineries texanes du golfe du Mexique (notre précédent article). Selon les organisations écologistes, la quantité de barils extraite dans le cadre du projet de Statoil aurait produit « l’équivalent d’une année d’émissions de 204 centrales au charbon américaines ». « Obama devrait jeter un œil à ces données, avant de prendre sa décision » arguent-elles.

La major de l’énergie nord-américaine TransCanada, en charge de la construction du pipeline, a besoin de l’accord de la Maison Blanche pour commencer à enterrer son oléoduc. D’abord favorable au projet, Barack Obama a depuis repoussé l’accord présidentiel à plusieurs reprises. Neuf prix Nobel, parmi lesquels le dalaï-lama (1989), Alfredo Pérez Esquivel (1980), Rigoberta Menchu (1992) et Shirin Ebadi (2003), ont exhorté le président états-unien à rejeter ce projet et à tenir « sa promesse de créer une économie faite d’énergie propre ». L’avis de la Maison Blanche sera donné après le mois de novembre, date des élections de mi-mandat.

@Sophie_Chapelle

Photo : source

 

Notes

[1107 grammes d’équivalent CO2 par megajoule d’énergie produite contre 87g pour le pétrole conventionnel : lire à ce sujet notre article.


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Source : www.bastamag.net

 

 

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8 octobre 2014 3 08 /10 /octobre /2014 14:47

 

 

Source : www.marianne.net


 

Nouvelles villes chinoises en France : un scandale industriel annoncé ?
Mardi 7 Octobre 2014 à 05:00

 

Francis Journot*

 

Francis Journot, membre des associations "Vêtements made in France" et "Rendez-nous notre industrie" s'alarme de l'implantation prochaine de plusieurs milliers d’entreprises chinoises en Indre et en Moselle. Des "projets pharaoniques" dont le coût final, explique-t-il, pourrait se chiffrer en dizaines de milliards d’euros pour le contribuable et en millions d’emplois européens sacrifiés.

 

Maquette du projet de Châteauroux en 2010 - MEIGNEUX/SIPA
Maquette du projet de Châteauroux en 2010 - MEIGNEUX/SIPA

En juin dernier, trois cent invités dont des élus locaux et des représentants des Etats français et chinois, assistaient au Château d’Ozans, à l’inauguration d’une plateforme logistique destinée à accueillir des entreprises chinoises souhaitant se développer sur le marché européen. Le projet, baptisé EuroSity, est développé par Sino France economic cooperation zone (SFECZ), qui représente dans l'Hexagone, Beijing capital land (BCL), filiale immobilière du fonds souverain  d’investissement chinois Beijing capital group (BCG). Mark Bottemine, directeur général de l’aéroport de Châteauroux-Centre, ex-candidat PS à la mairie de Châteauroux et initiateur du projet, déclarait au journal le Monde en mai 2010 : « Nous sommes finalement revenus avec un projet politique du gouvernement central [de la République populaire de Chine] ».
 
A terme, l’activité s’étendrait sur une zone de plus de 600 hectares, située aux portes de Châteauroux et s’articulerait autour du tarmac de l’ancienne base militaire de l’OTAN, capable d’accueillir les plus gros avions-porteurs en provenance de Chine. Cette nouvelle cité économique gérée par un fonds d’Etat chinois, pourrait bénéficier de la classification zone franche de l’ancienne base militaire et offrir aux entreprises, bon nombre d’avantages fiscaux dont une exonération de l’impôt sur les sociétés et des charges sociales pendant cinq ans ainsi qu’une défiscalisation des investissements.
 
Il n’échappera à personne que le principal but poursuivi, consiste à réaliser sur des produits finis ou semi-finis, une dernière étape mineure sur le territoire français afin de pouvoir ensuite inonder le marché européen et le monde entier de produits manufacturés et high-tech, avec un label « made in France » qui augmenterait considérablement la valeur ajoutée d’une fabrication pourtant souvent préalablement exécutée dans des conditions de travail proches de l’esclavage.

L’ancien maire de Châteauroux et sénateur UMP de l’Indre Jean-François Mayet, avait, au cours de son  mandat municipal, effectué plusieurs déplacements en Chine afin de convaincre des entrepreneurs chinois de venir s’installer dans l’agglomération et s’exprimait en 2010 sur France info : « Certainement que la Chine est arrivée à un moment où elle a besoin de présenter une image plus vertueuse, et le choix qu’ils font, c’est d’européaniser leur production, de peut-être marquer dessus “made in Europe” ou “made in France” ». Depuis, Gil Avérous, son ancien chef de cabinet et nouveau maire, a repris le flambeau et rencontré 900 entrepreneurs chinois en juillet dernier. Il annonçait, à son retour, l’implantation d’une première entreprise en automne mais déclarait ignorer le nombre d’emplois que celle-ci compte créer.  
 
Le concept fait bonne figure en prévoyant également la transformation du château en hôtel quatre étoiles, la construction d’un pôle d’enseignement supérieur international en lien avec l’université française et des départements « recherche & développement ». Le Conseil général de l’Indre a investi 15 millions dans des aménagements routiers. L’agglomération de Châteauroux présidée par Gil Avérous, financerait l’achat de terrains et la création de voieries avec un investissement de 91 millions sur quinze ans. La première pierre d’un immeuble de 4 500 m2 a été posée et les premières entreprises devraient s’installer dans un an. Le président de la SFECZ, se refuse à communiquer le nombre d’emplois que la zone pourrait créer mais promet d’investir environ 200 millions d’euros sur cinq à huit ans dont 20 millions d’euros en 2014.
 
Cependant, si l’on considère que le coût de construction du pôle universitaire devant accueillir 6 000 à 8 000 étudiants avoisinerait probablement 40 ou 50 millions d’euros et qu’il faudrait ensuite allouer autour de 30 ou 40 millions d’euros de frais annuels de fonctionnement, le budget entier n’y suffirait guère. Et si l’on ajoute l’hôtel 4 étoiles, tous les travaux de la zone, l’édification d’immeubles de bureaux, d’entrepôts et de toutes les infrastructures indispensables, les coûts de fonctionnement de départements R&D, d’un aéroport particulier avec sa piste de 3,5 km, comptant parmi les plus importants de France et comportant (peut-être ?) une douane dédiée, le budget annuel annoncé de 25 à 40 millions peu laisser dubitatif.
 
A moins que derrière un habillage médiatique vendant un « hub » de coopération sino-française, ne subsiste finalement du projet global, que la construction de quelques immeubles de bureaux et d’immenses entrepôts. Mais quelle que soit l’option retenue, le principal bénéficiaire de cette opération de capital investissement, serait SFECZ, dont la vente des terrains et des bureaux pourrait rapporter, selon les Échos , 2 milliards d’euros.

Indre et Moselle, même combat 
          
Le projet Terra lorraine ou ITEC, défendu par Patrick Weiten (UMP), président du Conseil général de Moselle, est développé par Comex Holdings, société basée en Chine, fondée par des spécialistes de la finance internationale. Un investissement de 150 millions pour la création d’une plateforme commerciale qui occuperait 240 000 m2, devrait lors de la première phase permettre l’accueil de 2 000 à 2 500 entreprises chinoises sur la zone d’Illange. Cependant, les dirigeants de la filiale européenne Comex euros developments, basée au Luxembourg, n’ont jamais révélé l’origine des fonds ni le montage financier. A terme,  la surface construite totale de la zone atteindrait 6,5 millions de mètres carrés et devrait accueillir 20 000 entreprises chinoises. Le Conseil général de Moselle met en avant la création de 3 000 emplois dès l’ouverture du site et à terme 30 000, pour un investissement total qui selon son président, atteindrait 6 milliards d’euros.
 
La nouvelle ville économique qui pourrait s’étendre sur une longueur de plusieurs kilomètres, s’offrirait une halle d’exposition et s’enorgueillirait d’un hôtel de luxe 5 étoiles de 300 chambres, d’un parking de 280 000 m2, de tours de bureaux et de centaines de résidences. Les entrepôts destinés à recevoir chaque jour les centaines ou milliers de containers arrivés par route ou voie fluviale, devraient s’étaler sur plusieurs millions de mètres carrés.
 
Le chiffre évoqué de 500 containers journaliers importés dès l’installation des 2 000 premières entreprises, équivaudrait probablement annuellement à environ 2,5 ou 3 millions de tonnes de produits importés et, si l’on ose une projection, les 20 000 entreprises attendues pourraient bien importer chaque année, autour de 25 ou 30 millions de tonnes de marchandises vendues aux professionnels et peut-être directement aux particuliers. Pour comparaison, bien que les produits concernés ne soient guère alimentaires, la superficie totale des locaux du marché de Rungis, plus grand marché de produits frais au monde, n’occupe que 230 hectares et les arrivages physiques n’excédent guère 1,5 million de tonnes de marchandises par an pour un chiffre d’affaires de 8,5 milliards d’euros mais desservant 20 millions de consommateurs.
 
La plateforme mosellane du commerce chinois permettrait, selon la liste officielle, l'importation et la distribution en France et en Europe de vêtements et textiles, accessoires de mode, articles de sport et de loisir, cadeaux et fantaisies, mobiliers et équipement de la maison, matériels de construction et de bricolage, composants électriques et électroniques, produits de télécommunication et informatiques, machines et biens d’équipement industriel, matériels de sécurité et télésurveillance, équipements d’énergie nouvelle et d’économie d’énergie et matériaux de construction. Pour exemple, le chiffre de 5 000 containers par jour équivaudrait à une importation annuelle de dizaines de milliards de vêtements et de milliards de smartphones, ordinateurs portables ou matériels électroménagers qui pourraient être réexpédiés avec le label « made in France » vers les autre pays d’Europe mais aussi vers les autres continents.         
 
Espionnage, dumping et conséquences sur l'emploi

L’activité générée par l’installation de 2 000 puis 20 000 sociétés importatrices de 500 à 5 000 containers par jour pourrait effectivement créer de nombreux emplois. Mais qui peut croire que celles-ci choisiront de travailler avec des transporteurs acquittant leurs cotisations sur le sol français. Il est également à craindre que les entreprises, installées à proximité d’une zone géographique abondante en main d’œuvre des pays à bas coûts d’Europe, choisissent d’économiser 30 à 40 % sur leurs coûts salariaux (l’Allemagne, distante de 30 kilomètres d’Illange, emploie plus d’un demi-million de salariés détachés et notre pays en rétribue près de 350 000).   

De même, il est peu certain que, bien qu’ayant dans le cadre de leur installation des facilités d’obtention de visas pour recruter des personnels chinois, les dirigeants nouvellement installés, accordent leur préférence à des travailleurs mosellans aux exigences salariales plus élevées que leurs compatriotes. Faible pouvoir d’achat d’employés sous-payés, modèle autarcique, il est peu certain que nous assistions au formidable essor économique régional et à la création des emplois que le Conseil général promet aux chômeurs mosellans. Il eut été plus efficient de consacrer une part des investissements et de l’énergie déployée par les élus à la réalisation de vrais projets industriels créateurs d’emplois.

Les effets sur l’emploi dans de nombreux pays d’Europe pourraient s’avérer désastreux et l’industrie européenne pourrait connaitre une nouvelle hécatombe. Parmi les 20 000 ou 22 000 sociétés qui devraient s’installer, certaines ne comptent que quelques milliers d’employés en Chine mais d’autres en comptent plusieurs dizaines de milliers. Ainsi, le nombre cumulé du personnel de ces entreprises pourrait représenter en Asie, plusieurs millions d’emplois.

Alors nul ne doute que les exigences de croissance de ces entreprises nécessiteraient une politique commerciale agressive fondée sur le dumping et à laquelle les entreprises industrielles européennes ne pourraient guère résister. Huawei, géant des technologies de l'information et de la communication, qui devrait s’installer bientôt à Châteauroux, emploie 150 000 personnes et réalise 30 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel mais l’Union européenne l’accuse de dumping de ses produits sur le marché européen et reproche au gouvernement chinois de lui avoir versé des aides illégales.

Par ailleurs, ce groupe né en 1988 au sein de l’armée populaire de libération chinoise a dépensé l’an dernier 3 millions d’euros en lobbying à Bruxelles pour notamment, tenter de faire oublier les accusations d’espionnage qui pèsent sur lui. Le 29 septembre 2014, lors d’un entretien avec Manuel Valls, les promesses d’investissement et de création d’emplois de son fondateur, Ren Zhengfei, ont semble t-il, convaincu le Premier ministre, de soutenir l’implantation du géant des télécom. Mais le gouvernement peut-il ignorer les recommandations du rapport du sénateur Jean-Marie Bockel et décider de faciliter l’implantation d’un  groupe suspecté d’espionnage et déjà jugé indésirable par l’Union européenne, les Etats-Unis et l’Australie.    
 
Des élus locaux, nationaux et des membres du gouvernement ont-ils vocation, sans une consultation préalable de l’ensemble des partenaires européens, à décider de l’avenir de l’industrie manufacturière européenne au moment où certains pays comptent 40 % ou 50 % de jeunes chômeurs. Bon nombre de pays membres de l'Union européenne bâtissent une grande part de leur développement avec une industrie manufacturière pouvant représenter jusqu’à 35 % de l’emploi pour certains d’entre-eux. Les pays de l’UE seraient parfaitement fondés à s’opposer à des projets qui modifieraient leurs orientations économiques, ferait bondir leur chômage et laminerait ce qu’il reste de l’industrie européenne.
 
Qui paiera pour ces projets pharaoniques ?
 
On peut se demander comment les mises de base des fonds d’investissement (de 20 millions pour le projet de Châteauroux ou 150 millions d’euros pour celui d’Illange) pourraient permettre d’ériger ces véritables villes. Il convient de comptabiliser toutes les dépenses dont celles générées par la construction des infrastructures publiques indispensables. Alors comment seront réellement financés ces deux projets pharaoniques ? Quel sera le montant des subventions distribuées aux entreprises ? En cas d’aides jugées non conformes, l’État français sera ensuite tenu de payer des amendes à la Commission européenne mais parviendra-t-il à obtenir des entreprises chinoises la restitution des aides ordonnée par Bruxelles ?
 
Combien d’usines françaises fermeront ? La perte de 100 000 ou 200 000 emplois ouvriers, estimation basse, pourrait représenter, si l’on tient compte des emplois indirects et induits, une perte de 300 000 à 800 000 emplois dont le coût annuel en dépenses pour l’emploi (DPE) et dépenses connexes, pourrait atteindre 7,5 à 20 milliards. Par ailleurs, il nous faudra aussi appréhender les effets en cascade. L’aggravation du déficit de la balance commerciale et des comptes publics dont celui des régimes de protection sociale due à la baisse du nombre de cotisants. Et si l’on ajoute les effets d’une accentuation de la désertification dans de nombreux territoires, les préjudices seraient multiples. Aussi, le coût total pour le contribuable français, pourrait à terme atteindre plusieurs dizaines de milliards d’euros.
 
Les gaspillages ou scandales de l’argent public sont certes légion. Néanmoins, bon nombre de contribuables pourraient juger intolérable que l’État français cofinance des projets émanant du gouvernement central de la République populaire de Chine, dictature qui continue à exécuter chaque année plusieurs milliers de ses opposants politiques ou de fonds d’investissement basés dans des paradis fiscaux dont le souci n’est certainement pas la création d’emplois et dont l’opacité des capitaux devrait interpeller.

Des ministres bienveillants ?
 
Ces projets mortifères pour la fabrication française, sont connus depuis plus de quatre ans. Pourtant, les ténors des gouvernements n’ont jamais protesté. L’ancien ministre du Redressement productif connaît le porteur du projet d’illange, Régis Passerieux, depuis la fin des années 1980. Cet énarque, avocat et ancien maire PS qui a milité aux cotés de l’actuel ministre du Travail François Rebsamen, aurait déclaré en 2013, a la suite d’une entrevue avec Arnaud Montebourg : « Bien sur que je lui en ai parlé. Il m’a écouté attentivement et n’a semblé ne rien avoir contre. » Cependant, qui peut nier que ces concepts sont susceptibles de galvauder définitivement l’image de la fabrication française et de provoquer la fermeture de nombreuses usines sur notre territoire. Alors cela interroge encore : est-il acceptable que des ministres qui ont pour mission de protéger l’économie et l’emploi, aient fermé les yeux.  
 
Maintenant, notre association, bien que non subventionnée, doit s’ériger pour palier leur manquement et constituer une opposition à ces deux projets éminemment dangereux pour notre pays. Souhaitons que notre article alerte le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, et que celui-ci tire la sonnette d’alarme avant un désastre industriel. Le gouvernement pourrait également se raviser avant un scandale qui éclabousserait la classe politique. Il est en effet probable que la justice devra un jour déterminer la responsabilité de chacun des acteurs publics qui auront facilité l’aboutissement de projets engageant sans visibilité et sans limite, l’argent de tous les contribuables français. Pourquoi ne pas créer une commission d’enquête parlementaire. Aujourd’hui, les pouvoirs publics ne semblent pas encore avoir pris toute la mesure de scandales certes, en devenir mais déjà manifestes de l’argent public.

Des députés des 28 pays membres de l’Union européenne pourraient également se révéler soucieux de la sauvegarde de leurs industries manufacturières et décider de faire valoir auprès de la Commission européenne une légitime opposition à ces implantations, justifiée, entre autres, par des aides disproportionnées, des accusations d’espionnage et une distorsion accrue de la concurrence, basée notamment sur le dumping.
 

* Francis Journot est membre des associations citoyennes www.vetements-made-in-france.com,www.international-convention-for-minimum-wage.org,www.rendez-nous-notre-industrie.com

 

 

Source : www.marianne.net

 

 

 

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8 octobre 2014 3 08 /10 /octobre /2014 14:33

 

 

Source : blogs.rue89.nouvelobs.com/chez-les-economistes-atterres

 

 

Capitalisme : pourquoi l’embrayage de la croissance patine
Jean-Marie Harribey
Co-président des Économistes atterrés
Publié le 08/10/2014 à 10h04

 

 

Les meilleurs experts commencent à s’inquiéter. Non seulement les politiques d’austérité menées partout en Europe ne font qu’approfondir la crise, aggraver le chômage et accroître les inégalités, mais il se pourrait que le système soit entré dans une phase de ralentissement durable de la dynamique économique dans le monde, à cause de la conjonction inédite de contradictions sociales et écologiques fortes.

La crise ouverte en 2007, déclenchée par l’explosion de la finance, ne serait pas un simple épisode conjoncturel, mais marquerait une profonde mutation structurelle, que l’on commence à identifier par le déclin sur 40 ans de la progression de la productivité du travail et de celle de la productivité totale des facteurs mesurant l’influence du progrès technique.


La productivité du travail, en anglais (The Conference Board, PDF)


La productivité de l’ensemble des facteurs de production, en anglais (The Conference Board, PDF)

Cette évolution concerne l’ensemble des pays capitalistes développés et commence même à toucher les pays émergents.

Obstacles ou décalage temporel ?

Aux Etats-Unis, l’économiste Robert Gordon explique [PDF] que la croissance ne reviendra pas. Il identifie six obstacles au retour de la celle-ci :

  • le ralentissement démographique induit une moindre augmentation de la quantité d’heures de travail ;
  • la stagnation de l’efficacité de l’éducation freine les progrès de la productivité du travail ;
  • l’augmentation des inégalités atténue les bienfaits de l’éducation ;
  • la compétition entre nations émergentes et nations à hauts salaires handicape ces dernières ;
  • les contraintes écologiques sont de plus en plus prégnantes ;
  • l’endettement privé et public réduit le revenu disponible des ménages.

Pour lui, les innovations liées aux techniques modernes n’ont rien à voir avec celles introduites antérieurement. Elles produisent beaucoup de gadgets électroniques, elles permettent d’acheter sur Internet, elles créent de nouveaux besoins comme celui de téléphone mobile, mais elles n’engendrent aucun effet comparable à l’invention de l’électricité ou à celle du chemin de fer qui a remplacé les diligences.

A l’inverse, deux autres économistes, Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee, soutiennent l’idée que le monde n’est qu’au début d’une période qui verra naître une nouvelle conception de l’innovation : il s’agira moins d’inventer de nouveaux objets que de combiner d’une meilleure façon ceux qui existent déjà, grâce aux procédures digitales, capables de transformer toute information en langage binaire. Il faudrait simplement voir la faiblesse actuelle des gains de productivité comme un effet du décalage dans le temps entre l’introduction des nouvelles techniques et leur influence économique.

La contradiction sociale

L’« efficacité » des deux premières révolutions industrielles fut due à l’accompagnement des innovations techniques par une transformation des rapports sociaux permettant leur utilisation à grande échelle.

Quel est l’accompagnement « social » de la révolution informatique et de la mondialisation du capital ? C’est la précarisation, la flexibilisation du travail et l’amoindrissement de la protection sociale. Rien qui permette d’envisager une relance de la productivité du travail, d’autant plus que la tertiarisation des économies en réduit encore la possibilité.

Pendant l’époque flambante du néolibéralisme, les détenteurs de capitaux ont restauré leur taux de rentabilité par une exploitation accrue du travail. Mais celle-ci a des limites, car la 25e heure par jour n’a pas été inventée et car ce sont les salariés qui achètent en masse les marchandises.

La contradiction écologique

Et c’est ici qu’intervient la seconde contradiction, d’ordre écologique, qui se greffe sur la contradiction sociale. Le taux de profit dépend aussi de l’efficacité du capital engagé. Or, aujourd’hui, cette dernière commence à être freinée par l’épuisement et la dégradation des ressources naturelles ou bien par leur renchérissement.

Au total, lorsque l’écart entre l’évolution de la productivité et celle du salaire se réduit parce que la baisse relative des salaires atteint un plancher, les possibilités de restauration du taux de profit s’amenuisent et les occasions d’investissements suffisamment rentables se raréfient, tandis que toutes les institutions financières se réfugient dans les placements spéculatifs à court terme.

Si, dans le même temps, les ressources matérielles naturelles se raréfient ou se dégradent, ce n’est plus seulement la variable de répartition qui voit s’épuiser sa capacité d’augmentation du taux de profit, c’est aussi le cas de l’efficacité du capital.

Une « crise globale » du capitalisme

On voit donc l’absurdité de la diminution des taux d’investissement par rapport au PIB dans les pays capitalistes développés : au risque d’hypothéquer l’avenir, on préfère consacrer les profits au rachat d’actions et au versement de dividendes. C’est en ce sens que l’on peut parler d’une « crise globale » du capitalisme : tout concourt à accroître les difficultés à produire et réaliser de la valeur, but ultime du capital.

Il s’ensuit que l’idée selon laquelle le capitalisme pourrait retrouver dans les pays développés une trajectoire de croissance économique durablement élevée se heurte à la logique néolibérale elle-même et aux capacités de la planète.

Dès lors, la notion de « croissance potentielle », définie comme le niveau de croissance si le travail et le capital étaient utilisés au maximum sans tension sur les prix, perd son intérêt. La relance conjoncturelle n’est donc pas susceptible de redéfinir une trajectoire positive au capitalisme néolibéral. La recherche du plein emploi par la voie de la croissance économique est, à moyen terme, une impasse.

Miser sur des investissements d’avenir

La bifurcation vers un modèle nouveau par la mise en œuvre d’investissements d’avenir provoquerait certainement un dynamisme économique de meilleure qualité, avec un accroissement temporaire du PIB, non pas recherché comme but en soi, mais comme un résultat qualitatif de cette bifurcation.

Après cette phase de transition où les besoins sociaux essentiels seraient satisfaits, une évolution vers un état stationnaire (du point de vue quantitatif) serait sans doute souhaitable. Une sorte d’atterrissage en douceur pour éviter le crash.

 

 

 

Source : blogs.rue89.nouvelobs.com/chez-les-economistes-atterres

 

 

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7 octobre 2014 2 07 /10 /octobre /2014 17:12

 

Source : www.mediapart.fr


 

« L'imposture économique », le livre qui ébranle la pensée néolibérale

|  Par Dan Israel

 

 

Les économistes néoclassiques ne vivent pas dans le monde réel, mais dans un univers parallèle, basé sur des hypothèses hasardeuses et non démontrables, qui empêchent une vraie réflexion sur l'état de nos sociétés. Telles sont les conclusions ravageuses de L'Imposture économique, un livre iconoclaste de l’économiste australien Steve Keen, qui retourne contre la pensée dominante les armes de l'analyse économique la plus traditionnelle.

 

Le programme est énoncé sans fard et sans crainte des superlatifs dès les premières pages du livre. Il s’agit de « provoquer une révolution scientifique, attendue de longue date en économie ». Pas moins. L’auteur de cette profession de foi s’appelle Steve Keen. Cet économiste australien est aujourd’hui directeur du département Économie, Histoire et Politique de l’université de Kingston à Londres. Son livre, L'Imposture économique, qui paraît en France le 9 octobre aux éditions de l’Atelier, est paru dès 2001 pour sa première édition dans le monde anglo-saxon, sous le titre Debunking economics, « Démystifier l’économie ».

Il s’y emploie à dynamiter méthodiquement les bases de la théorie néoclassique, la pensée économique qui sous-tend toute l’idéologie néolibérale contemporaine. Un par un, Steve Keen examine les axiomes de la micro-économie, censés décrire le fonctionnement des consommateurs et des entreprises. Il ne le fait pas à coup de méthodes extravagantes ou en faisant appel à des théories farfelues. Au contraire, il les expose à la lumière de certains des auteurs classiques de la discipline et les analyse avec les armes mêmes de la pensée économique la plus traditionnelle.

 

 

Après avoir été passées à ce crible, ces théories, parfois aussi centrales que les « lois » de l’offre et de la demande, ne tiennent plus guère debout. « La prétendue science économique est un agrégat de mythes qui fait passer l’ancienne conception géocentrique du système solaire de Ptolémée pour un modèle puissamment sophistiqué », balance, cruel, l’auteur. « L’une des nombreuses raisons qui ont permis aux économistes de réussir à prendre le contrôle des politiques sociales, c’est l’affirmation d’une certaine légitimité intellectuelle face à quiconque s’oppose à leurs recommandations, rappelle-t-il. L’objet de ce livre est de montrer que cette affirmation est fallacieuse. »

Le livre sort avec une certaine pompe dans l’Hexagone, l’auteur étant sur le territoire ces jours-ci pour participer à plusieurs réunions publiques (voir la liste de ces rencontres sous l’onglet Prolonger). Il est appuyé par Gaël Giraud, un économiste français hétérodoxe qui s’est imposé dans le débat politique français en publiant, fin 2012, une note extrêmement sévère sur le projet de loi de séparation des activités bancaires, qu’il jugeait tout à fait insuffisant (consulter sa note ici). Auteur de la préface, Giraud a supervisé la traduction française du livre de Keen. Il juge, dans une passionnante interview à Mediapart (à lire ici), qu’« il s’agit d’un texte majeur qui fera date ». « Ce livre est une interpellation. Celle d’un universitaire économiste qui apostrophe sa communauté et, par-delà celle-ci, notre société tout entière », écrit-il.

Car il faut prendre la mesure du monde dans lequel vivent et raisonnent les économistes. Un monde parallèle, qui ne reflète la réalité que de très loin. Et à rebours de toute démarche scientifique réelle. « Plutôt que démarrer par un phénomène qui nécessite une explication, comme le ferait une science, les économistes commencent avec une opinion sur la façon dont devrait être la réalité. Par exemple, avec leur abstraction favorite, le marché où devrait régner une “concurrence pure et parfaite”. Aucun marché sur la planète n’a jamais approché cette abstraction, mais ils tentent de modéliser l’économie entière “comme si” elle était principalement constituée de ces phénomènes non existants. », rappelle Steve Keen à Mediapart.

Les économistes travaillent donc, rappelle Giraud dans sa préface, dans « un univers sans monnaie et sans secteur bancaire, où le capital s’accumule tout seul sans être produit par personne (…). Une galaxie imaginaire peuplée de gentlemen dotés d’une puissance de calcul infinie, capables d’anticiper le niveau de tous les prix (…) jusqu’à la fin des temps ». Un univers que Keen s’emploie à mettre à bas.


Les lois de l'offre et de la demande ne tiennent pas la route

Le livre est écrit d’une plume alerte, un brin moqueuse, mais soucieuse de pédagogie. Le langage plutôt accessible (qui nous enjoint par exemple à « calculer le schmilblick ») ne masque pas la rigueur théorique à l’œuvre. À tel point que certains passages de déconstruction économique sont à réserver aux lecteurs avertis, entrepreneurs, économistes ou étudiants désireux de s’informer à d’autres sources que les programmes universitaires classiques. Car Steve Keen parle le langage commun à tous les économistes qui se respectent, fait de modélisation et de formules mathématiques (même s’il épargne à ses lecteurs la moindre équation dans ses quelque 500 pages de démonstration passionnée).

« Les économistes néoclassiques utilisent des équations et des modèles qui paraissent compliqués à quiconque n’est pas spécialisé en physique ou en mathématiques, et ils semblent donc posséder un savoir plus grand que le simple mortel, explique l’auteur à Mediapart. Il faut une profonde connaissance des maths et de la science pour comprendre qu’il s’agit d’une pseudo-science. »

Parmi les cibles de Keen, on trouve la fameuse « loi » de la demande, selon laquelle « chaque consommateur s’efforce d’obtenir le plus haut niveau possible de satisfaction en fonction de son revenu ». Or, explique le livre, « cette théorie n’est pas solide ». Si les économistes apportent une analyse cohérente du comportement d’un seul individu, ils ne parviennent en revanche pas à faire passer la modélisation au degré supérieur, en analysant le comportement de tous les individus formant ensemble une société. Pour le faire, ils sont contraints de postuler qu’il n’existe soit qu’un seul individu, soir qu’une seule marchandise dans toute la société ! « Les conditions qui sont nécessaires pour “assurer” la validité de la loi de la demande au niveau du marché constituent en fait la preuve par l’absurde que cette loi ne peut s’appliquer », estime Keen.

Il en va de même avec la non moins célèbre courbe de l’offre, base de l’analyse économique de la production des entreprises, qui, selon l’économiste australien, « n’existe pas ». Quant à la courbe croissant du coût marginal, qui explique que, à « court terme », la productivité d’une entreprise chute à mesure que la production augmente, de telle sorte que de plus hauts niveaux de production conduisent à des prix plus élevés, elle serait sans aucun fondement dans la plupart des cas : « Seules les marchandises qui ne peuvent être produites dans des usines (comme le pétrole) sont susceptibles d’avoir des coûts de production qui se comportent selon les attentes des économistes » !

Attaques à droite, mais aussi à gauche

Mais si ces règles de bases sont en fait invalides, pourquoi n’ont-elles pas été dénoncées depuis des années ? En fait, elles l’ont régulièrement été, et souvent par des penseurs reconnus des écoles classiques et néoclassiques. Mais leurs analyses ont soit été noyées (peut-être volontairement) dans des chiffres et des formules mathématiques alambiquées, soit elles ont été ignorées par le monde universitaire. Et puis, explique l’auteur à Mediapart, « le principal facteur qui avantage la théorie néoclassique est que, pour faire marcher une économie, on n’a pas besoin de la théorie économique au sens où on a besoin d’une science de l’ingénierie pour construire un pont : si l’économie était aussi nécessaire que l’ingénierie, ses défauts auraient été identifiés et corrigés il y a bien longtemps, parce que les économies de tous les pays se seraient effondrées comme des ponts mal construits ».

Au fil des pages, les théories les plus basiques sur le comportement des producteurs, des salariés ou des consommateurs tombent à l'eau. Keen montre aussi comment la pensée néoclassique néglige le rôle de l'incertitude et des anticipations de gain dans les comportements économiques. Pire encore, la plupart des modèles oublient de conceptualiser le rôle du crédit et de la monnaie, en omettant de faire apparaître les banquiers dans leurs calculs !

 

Steve Keen. 
Steve Keen. © D.R.

L’auteur, qui se définit comme « post-keynésien », utilise ses constats et ses découvertes pour déplorer la mainmise de la pensée néoclassique dans le débat universitaire, mais aussi et surtout politique depuis le début des années 1980. Depuis la sortie de la première édition de son livre en 2001, il échange d’ailleurs des argumentaires musclés avec les tenants de cette pensée, qui tentent de mettre à mal ses analyses. Pour se faire une idée de l’argumentaire critiquant son livre, on peut se reporter à cet article hébergé sur le site du magazine Forbes, qui reconnaît que Keen pointe de réelles erreurs de calcul et de modèle, mais qui plaide qu’elles sont sans conséquence pour la description de l’économie réelle.

Bien plus surprenant, Keen a aussi maille à partir avec des économistes de l'aile gauche, et notamment avec l’un des plus célèbre d’entre eux, le Prix Nobel Paul Krugman. Sur son blog, Krugman l’attaque par exemple ici ou ici, et Keen fait de même ou . On trouve un résumé de leur débat sur le rôle de la monnaie et des banques par ici. Pourquoi ces querelles régulières, de la part de deux hommes qui partagent des critiques similaires sur le système capitaliste actuel ? Parce que leur évaluation des théories classiques est presque contraire, comme Gaël Giraud l’explique à merveille dans l’entretien accordé à Mediapart. Steve Keen complète : « Nous pouvons être dans le même camp pour un débat sur les politiques économiques à mener (et nous le sommes souvent), même si nous avons des opinions totalement différentes sur la façon dont l’économie fonctionne réellement. »


La « nature mensongère » des manuels d’économie

Au fil de son ouvrage, l’économiste australien déplore que la formation des économistes les empêche presque totalement de déceler les erreurs qui parsèment la théorie qui leur est inculquée, puis que le système même fasse triompher cette « pédagogie paresseuse ». Pour un universitaire, il est en effet extrêmement risqué en terme de carrière de critiquer l’école néoclassique dominante. Keen pointe aussi « la nature mensongère des manuels d’économie » les plus connus, pour leur propension à masquer les faiblesses théoriques des thèses qu’ils défendent : « Les économistes sont si engagés en faveur de leur méthodologie de prédilection qu’ils ignorent ou banalisent les points où leur analyse dévoile ses plus grandes faiblesses. Pour que l’économie mérite vraiment la noble appellation de “science sociale”, ces échecs devraient la conduire à abandonner cette méthodologie et à en rechercher une autre, plus solide. »

Steve Keen cache à peine son ambition de bouleverser le monde de l’analyse économique avec la même amplitude que ne l’a fait Keynes dans les années 1930. Pour l’instant, on en est loin. Malgré ces échanges musclés avec certains économistes, son travail a été, au moins dans un premier temps, largement ignoré par les spécialistes de la discipline. Mais depuis la crise financière démarrée en 2008, son statut évolue, et pour cause. « Dans la première édition, je faisais remarquer à plusieurs reprises qu’une telle crise était probable dans un futur proche, et le facteur que je citais comme la cause – l’éclatement d’une bulle spéculative financée par la dette – est effectivement ce qui l’a provoquée, raconte-t-il. Mes idées ont aujourd’hui plus de valeur parce que l’événement que je pronostiquais est arrivé. »

Les dernières pages de son livre sont consacrées à la présentation de diverses écoles de pensée alternatives, toutes critiques  de la théorie dominante. Aujourd’hui, force est de constater qu’elles ne s’imposent pas dans les discours, académiques ou politiques. « Elles auront plus de succès quand une seconde crise adviendra dans les pays anglo-saxons ou lorsqu’une première crise éclatera en Chine », rétorque Keen, qui prévoit une nouvelle crise majeure dans les cinq à dix ans, « parce que le niveau de la dette est toujours trop haut, et que le renouveau de ces économies fait une fois de plus grimper le niveau de la dette privée ». L’économiste se veut optimiste : « Il n’y a pas de messie en économie, mais il y a de nombreuses autres écoles de pensée à partir desquelles une théorie économique décente pourrait être bâtie, et je pense que leur heure arrivera dans la prochaine décennie. »

Lire ici l'interview accordée à Mediapart par l'économiste Gaël Giraud, qui explique la portée du livre.

Voir sous l’onglet Prolonger les prochaines conférences de Steve Keen en France.

 

Lire aussi

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

 


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7 octobre 2014 2 07 /10 /octobre /2014 16:32

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

 

swissinfo 07/10/2014 à 08h14
Stéphanie Gibaud, ex-UBS France : « Se taire, c’est être complice »

 

Publié initialement surSwissInfo

SwissInfo"

 

Antoine Kowalski | Swissinfo.ch

 

 

 

 


Stéphanie Gibaud à Paris, 2014 (Antoine Kowalski/Swissinfo.ch)

 

Embauchée par la branche française de la banque suisse UBS en 1999, Stéphanie Gibaud a été jusqu’en 2012 directrice de la communication, chargée en particulier d’organiser les événements de la banque en France. Apprenant le caractère illégal de l’activité d’UBS en France, elle révèle le scandale de l’évasion et de la fraude fiscale. En 2014, elle publie « La Femme qui en savait vraiment trop » (éd. Cherche midi).

Making Of

Ancienne salariée d’UBS France, Stéphanie Gibaud a pointé du doigt les dérives de la banque helvétique, soupçonnée en France de blanchiment aggravé, de fraude fiscale et de démarchage illicite.

 

Pour Swissinfo.ch, partenaire de Rue89, la lanceuse d’alerte fait le récit de son affaire avec la banque, et annonce le lancement d’une plateforme internationale dédiée aux lanceurs d’alerte.

Swissinfo.ch : Que pensez-vous des récentes évolutions de l’affaire UBS en France ?

Stéphanie Gibaud : La banque UBS France, ainsi que sa maison mère à Zurich, est – notamment grâce au travail que j’ai fait – mise en examen. Cela a mis beaucoup de temps : sept ans, de l’été 2007 à l’été 2014. J’ai ignoré, de 1999 à 2007, que l’information que je détenais était une information à risque.

J’ai porté plainte contre UBS en 2009. J’ai été contactée par la brigade financière début 2011.

Le journaliste Antoine Peillon a publié en 2012 son livre « Ces 600 milliards qui manquent à la France » (éd. du Seuil). Ce qui a engendré une instruction et des investigations financières.

Les informations que j’avais ont aidé la justice à avancer. Si je n’avais pas parlé, je serais certainement moi aussi mise en examen aujourd’hui et ce ne serait pas une préoccupation de la banque. Se taire, c’est être complice.

Vous êtes entrée à UBS France en 1999. Vous évoquez un changement brutal en 2007, année où l’affaire UBS explose aux Etats-Unis. Comment cela s’est-il caractérisé ?

UBS, le prologue américain du scandale

En 2007 explose l’affaire UBS aux Etats-Unis, par l’intermédiaire du banquier et lanceur d’alerte Bradley Birkenfeld. Le chargé d’affaires explique à Washington les mécanismes de l’évasion et de la fraude fiscale aux Etats-Unis et dans le monde par la banque suisse. La banque UBS, à la suite d’un accord avec les autorités américaines en 2009, paie une amende de 780 millions de dollars. Dans la négociation, UBS a été obligée de donner le nom de 4 450 clients. Emprisonné puis libéré, le banquier américain Bradley Birkenfeld a reçu du fisc américain une récompense de 104 millions de dollars pour ses informations.

J’exerçais un métier de marketing et de communication, essentiellement d’événementiel pour les clients, pour prospecter, en collaboration avec mes collègues chargés d’affaires suisses.

Du jour au lendemain, une muraille de Chine s’est levée après l’éclatement de l’affaire américaine : interdiction de sortir, de rencontrer les entreprises partenaires, suppression de mon assistante et de mon stagiaire. L’explication ? Il y a « beaucoup moins de travail »…

Vous dites : « Se taire, c’est être complice. » Est-ce que, malgré tout, vous n’avez pas été complice de ce système pendant huit ans ?

Pendant huit ans, j’ai été dans le risque à mon insu. J’ignorais que les informations que je détenais étaient des informations sensibles. Je me suis tournée vers ma hiérarchie dans la banque. Celle-ci m’a répondu que j’étais fatiguée, que je devais prendre des vacances, que je ne comprenais pas tout.

À partir de 2007 et jusqu’en 2012, vous dénoncez un harcèlement de la part d’UBS. Pourquoi la banque vous aurait-elle harcelée ?

J’ai été harcelée pour que je « craque ». Il y a eu plusieurs étapes. Après les révélations de Bradley Birkenfeld, UBS a décidé de se séparer d’un grand nombre de collaborateurs dans le monde qui étaient gênants. Pour la Suisse, ça a dû s’arrêter là.

En France, le droit du travail permet de protéger le salarié. UBS France a tenté de me mettre dans ce plan social, mais mon licenciement a été refusé par l’inspection du travail. Je suis déjà allé voir cette autorité pour raconter ce que je savais.

De fin 2007 à l’été 2009, un nouveau supérieur hiérarchique recruté n’a cessé de me convoquer pour me dénigrer, dénoncer mon « incompétence ». En juin 2008, il m’annonce qu’une perquisition a lieu dans le bureau du directeur général et me demande de détruire une partie de mon disque dur et le contenu de mes armoires d’archives. J’ai refusé et j’ai posé des questions. Je n’ai pas eu de réponses et je me suis rendu compte que je dérangeais.

Ensuite, la banque a donné mon poste à une personne plus jeune dont je suis devenue la subalterne. L’isolement professionnel s’est accentué : en ma présence, tout le monde se taisait ou partait. Mais il y a aussi le fait d’être écoutée et observée dès que je parlais au téléphone ou que je rencontrais quelqu’un. Cela n’a jamais été une menace physique, c’est plus pervers.

En France et ailleurs en Europe, UBS paie

Soupçonnée par la justice française d’avoir permis à ses commerciaux suisses de démarcher des fortunes en vue d’ouvrir des comptes offshore non déclarés en France, en violation de la législation, UBS a réglé, mardi 30 septembre, 1,1 milliard d’euros de caution imposée pour fraude fiscale.

La banque a fait part de son intention de se pourvoir en cassation contre cette caution (dont elle conteste la méthode de calcul) et de porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Elle se dit victime d’une procédure « hautement politisée qui, depuis le début de l’enquête, n’a pas suivi les principes élémentaires de l’Etat de droit ».

Dans un communiqué, UBS a également souligné avoir pris « d’importantes et vastes mesures pour nous assurer de la régularité de nos clients avec le fisc, et nous continuerons à le faire. »

Déjà mise en examen pour « démarchage illicite », comme sa filiale française l’est pour « complicité », UBS a vu les charges contre elle s’élargir en juillet pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale » de 2004 à 2012.

La banque a écopé cet été de 300 millions d’euros d’amende en Allemagne pour les mêmes motifs. Le président d’UBS Belgique, Marcel Brühwiler, de nationalité suisse, a été inculpé d’« organisation criminelle, blanchiment, exercice illégal de la profession d’intermédiaire financier en Belgique et fraude fiscale grave organisée ».

Quand j’ai rencontré le journaliste Antoine Peillon, je lui ai confié que je me sentais comme un animal traqué. Quand je déjeunais accompagnée le midi, il y avait quelqu’un seul à la table d’à côté. Antoine Peillon m’a donné des éléments :

« Stéphanie, je sais que vous êtes suivie par la DCRI [direction centrale du renseignement intérieur, les services secrets français de l’époque, ndlr]. »

J’ai usé 19 téléphones en cinq ans et mes ordinateurs ne marchent pas. Je prends soin de ces matériels. Je pense que c’est la conséquence d’attaques malveillantes sur ces supports. Je n’accuse personne, mais qui a intérêt à m’écouter ?

Vous rapportez que l’on vous a demandé de supprimer vos données sur votre ordinateur et vos archives papiers. Elles ont été supprimées, dites-vous. Qui a pu le faire et que contenaient ces documents ?

Je le confirme : on me l’a demandé. J’ai refusé et on les a effacées. Cela n’est pas le fait de mon assistante. Ce que je sais, c’est que j’ai écrit à la banque deux fois : au président du directoire et au directeur général, en leur expliquant ces dysfonctionnements sur mon disque dur.

À la suite de ces deux courriers, une partie des documents, non sensible, a été réintégrée.

Ces documents utilisés pour l’organisation des événements étaient des listings contenant les noms des clients et ceux de leurs chargés d’affaires français et suisses.

Ces fichiers révélaient que les chargés d’affaires suisses démarchaient des clients français en France avec pour objectif de faire ouvrir des comptes en Suisse, non-déclarés.

Sur les événements que vous organisiez, n’avez-vous pas trouvé suspecte la présence des chargés d’affaires suisses ?

UBS a ouvert à Paris en 1999 et décide d’ouvrir dans les capitales de région en 2001. On a multiplié les bureaux. Pour les événements, une centaine par an, je collaborais au quotidien avec des chargés d’affaires aussi bien français que suisses, de Bâle, de Lausanne, de Zurich et principalement de Genève. Je n’arrêtais jamais.

Comment voulez-vous que je suspecte quelque chose d’illégal ? Jusqu’en 2007, la banque UBS était insoupçonnable : elle était présentée comme la plus puissante et la plus propre au monde.

UBS France exerce-t-elle encore des pressions sur vous  ?

Les pressions existent encore. Cela prend par exemple la forme d’un courrier envoyé en novembre 2013 par les actuels dirigeants d’UBS France à mon éditeur, lui expliquant que j’avais inventé cette histoire.

Je suis aussi allée récemment à Bruxelles, à l’invitation d’un colloque, pour présenter mon livre et témoigner de mon expérience. Les organisateurs ont reçu un courrier de pression d’UBS Belgique visant – en vain – à discréditer et empêcher ma participation. L’objectif est clair : museler les témoins.

Existe-t-il à ce jour une plainte directe déposée à votre encontre et à l’encontre de votre éditeur par la banque UBS à la suite de la parution de votre livre ?

UBS France n’a porté plainte contre moi qu’en janvier 2010, pour diffamation. Et elle a perdu sur les quatre motifs d’accusation.

J’avais fait état en interne dans un procès-verbal des questions que j’avais sur le démarchage illicite, sur l’évasion fiscale en bande organisée, sur le blanchiment d’argent. Et sur la base de ce procès-verbal, la banque a été déboutée en octobre 2010.

Depuis la sortie de mon livre, mon avocat et l’équipe des juristes de l’éditeur n’ont trouvé qu’une plainte déposée par UBS pour propos diffamatoires « contre x », mais pas contre moi.

La banque assure que vous avez inventé cette histoire. Comment le vivez-vous  ?

J’ai été prise au sérieux en France par les autorités. La Belgique et d’autres pays en Europe – notamment, mais pas seulement – me sollicitent pour témoigner. Moi, aujourd’hui, contrairement à la banque, je ne suis pas poursuivie ou mise en examen, ni en France, ni en Belgique, ni aux États-Unis, ni en Allemagne.

J’ai aussi été témoin dans plusieurs cas prud’homaux où ont été évoqués le démarchage en région par des chargés d’affaires suisses, les objectifs inatteignables fixés aux commerciaux pour les obliger à travailler avec les chargés d’affaires suisses responsables de l’offshore.

Ces collaborateurs, au moins quatre, ont tous gagné leur affaire aux prud’hommes alors que j’étais témoin. Pour trois d’entre eux, il y a un appel. Nous verrons ce qu’il se passera à l’issue des appels mais l’un a gagné et il est écrit dans les attendus du jugement que, sur sa zone géographique, l’Alsace-Lorraine, ce directeur de région avait été concurrencé [par les chargés d’affaires suisses du bureau de Bâle de la banque UBS ; la rédaction a pu consulter la copie exécutoire du jugement prononcé le 30 août 2011] dans le démarchage de clients.

Pourquoi UBS n’a pas fait appel sur ce dossier ?

Vous êtes dans un différend prud’homal avec UBS. Vous êtes convoquée pour janvier 2015 devant un juge départiteur, un juge professionnel, pour traiter cette affaire. Qu’attendez-vous de la justice française  ?

Je demande qu’il soit reconnu par la justice française le harcèlement, la mise au placard, l’isolement, la souffrance que j’ai subis à partir du moment où j’ai compris que l’activité à laquelle j’avais participé était illégale, à partir du moment où j’ai dit non. Dénoncer ces dysfonctionnements au plus haut niveau m’a coûté ma carrière. Je veux retrouver mon honneur pour ma famille, et tourner la page.

Lanceurs d’alertes, unissez-vous
L’association PILA (Plateforme internationale dédiée aux lanceurs d’alerte), dont les statuts viennent d’être déposés, est composée de personnalités et d’associations connues pour leur capacité à révéler et exposer dans les médias les affaires économiques et financières.

Ses membres fondateurs sont l’avocat français William Bourdon, qui en assurera la première présidence tournante ; le lanceur d’alerte Hervé Falciani, ex-employé de la banque HSBC à Genève ; la lanceuse d’alerte Stéphanie Gibaud, ex-employée d’UBS ; le journaliste français Edwy Plenel, du site Mediapart ; l’Australien Gerard Ryle, directeur de l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ) et responsable de l’enquête internationale Offshore Leaks  ; l’association de lutte anticorruption Anticor  ; et l’association de défense des populations contre les crimes économiques Sherpa.

Vous annoncez une plateforme internationale des lanceurs d’alerte. De quoi s’agit-il et quelle sera sa mission ?

Je participe à la fondation d’un réseau de lanceurs d’alerte baptisé Plateforme internationale des lanceurs d’alerte (PILA). L’objectif est de faire valoir une plus grande transparence en permettant à toute personne – citoyen, salarié, journaliste – confrontée à des dysfonctionnements majeurs, détenant des informations d’intérêt général, de parler, d’être écoutée, conseillée, protégée.

Quelle est votre image de la Suisse ?

Les Suisses sont très choqués de ce qu’ils apprennent depuis 2009, ils ont compris les enjeux. Je reçois nombre de courriers et de soutiens. Ce sont les citoyens suisses, via l’Etat suisse, qui ont renfloué l’UBS menacée par la crise financière.

Beaucoup d’employés suisses se posent des questions sur leur métier, leur industrie, ont été mis sous pression, ont perdu leur travail. Vous avez affaire à des banques qui donnent le nom des clients – comme UBS au fisc américain – ou celui de leurs chargés d’affaires qui risquent la prison à titre personnel – comme Credit Suisse aux États-Unis – et qui, elles, ainsi que leurs plus hauts responsables, continuent, en toute impunité, relative, à travailler.

 

Publié initialement surSwissInfo

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7 octobre 2014 2 07 /10 /octobre /2014 16:14

 

 

Source : www.franceinfo.fr

 

 

"Fais pas scier" scandent les professionnels du bois
par Rédaction de France Info mardi 7 octobre 2014 14:44

Plusieurs centaines de patrons de scierie rassemblés ce mardi près de l'Assemblée Nationale à Paris © Radio France / Nathanael Charbonnier

Plusieurs centaines de patrons de scieries industrielles venus de toute la France se sont rassemblés ce mardi midi près de l'Assemblée Nationale à Paris. Ils entendaient demander au gouvernement de mieux encadrer les exportations de bois brut français vers l'Asie et notamment la Chine. Ils souhaiteraient la mise en place de quotas d'exportation.

 

 

                                                                     ******************************************

 

Source : objectifaquitaine.latribune.fr

 

 Pour les scieurs, la coupe est pleine

Pascal Rabiller  |  06/10/2014, 11:26

 

 

 

BOIS Exporté vers la Chine en 2013, le million de m3 de grumes de forêts françaises aurait entrainé une perte de 800 M€ de CA pour les scieurs Exporté vers la Chine en 2013, le million de m3 de grumes de forêts françaises aurait entrainé une perte de 800 M€ de CA pour les scieurs

 

 

 

Demain mardi 7 octobre, 1.000 dirigeants de scieries, en provenance de toute la France, membres de la Fédération nationale du bois, vont manifester devant l’Assemblée nationale, place Edouard-Herriot à Paris. Ils reprochent au gouvernement son “inaction et son laxisme” concernant l’exportation massive de grumes vers l’Asie.

 

Demain, de 13 h à 18 h, les scieurs venus de toute la France, et donc d'Aquitaine, 2e région de France en implantation de scieries, vont manifester devant l'Assemblée nationale. Ils reprochent au gouvernement en général, et au ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, en particulier, de ne rien proposer pour endiguer ce que la Fédération nationale du bois (FNB) qualifie "d'hémorragie des exportations de grumes vers la Chine".
Selon la FNB, 1 million de m3 de grumes financées pour partie par le Fonds forestier national auraient été expédiées en Chine en 2013. Cette "fuite" des grumes vers la Chine où elles sont transformées, aurait entraîné une perte de valeur ajoutée, pour l'industrie française, estimée à 800 M€, toujours en 2013.

800 M€ perdus, 45.000 emplois menacés

Après avoir été reçus deux fois par Stéphane Le Foll pendant l'été, pour "expliquer l'urgence de la situation", les professionnels déplorent le fait qu'aucune disposition n'ait été prise pour la filière. "Si le gouvernement ne fait rien, ce sont 450.000 emplois qui sont directement et indirectement menacés", explique Laurent Denormandie, président de la FNB et porte-parole des scieurs.
Paul Lesbats, président régional de la Fiba (Fédération des Industries du Bois d'Aquitaine) et PDG de Lesbats Scieries d'Aquitaine (Deux sites industriels, 100 salariés. Siège à Léon dans les Landes) souligne que si "pour le moment, les industriels aquitains sont peu concernés par ses exportations qui concernent des feuillus principalement, l'intérêt grandissant des asiatiques pour nos stocks de résineux laisse planer une menace à court terme pour notre secteur de la transformation". Un secteur qui emploi 34.000 personnes en Aquitaine et génère 2,6 Md€ de chiffre d'affaires.
Laurent Normandie s'interroge : "De nombreux pays, comme les USA, pratiquent une politique de quotas pour la sauvegarde de leur industrie nationale, pourquoi pas la France ?", tout en rappelant que la filière forêt-bois a été reconnue comme étant une filière stratégique pour une nouvelle France industrielle, et que, de fait, la sécurisation des approvisionnements devrait constituer, a minima, un préalable au développement de cette industrie du sciage.

 

 

 

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Rappel des faits :

 

Source : www.consoglobe.com

 

La forêt et le bois français pillés

Marché du bois ; l’Europe naïve ?

bois françaisContrairement à la Chine, l’Europe n’a instauré aucune politique tarifaire pour soutenir ses industriels et sa filière de transformation. La Chine, elle, s’appuie sur une politique tarifaire qui favorise son industrie de transformation. D’où le déséquilibre.

Un déséquilibre qui au total ne menace pas que les exportateurs mais aussi la survie du reste de la filière bois, la première et la seconde transformations :
– Parce que, on l’a vu, les prix des matières premières augmentent trop vite,
– Parce que dans le même temps, la matière première se fait plus rare et l’approvisionnement plus difficile,
– Parce que, surtout, Chinois et Indiens se sont spécialisés dans la production de parquets et meubles dont les importations en France et en Europe, sans contrainte, explosent,
– Parce que les industriels de seconde transformation français ne sont pas compétitifs face aux asiatiques.

Bois – Une politique tarifaire déséquilibrée

La politique tarifaire chinoise conduit très exactement à importer des bois non travaillés. Alors qu’aucun de ses produits n’est taxé à l’entrée en Europe, pour favoriser ses transformateurs, la Chine taxe les importations :

- De bois brut à 8%
– De sciage à 14%
– De parquets à 20%
– De meubles à 100%

sylviculture bois françaisLa Fédération française du bois s’inquiète ainsi de la probable fermeture de nombreuses scieries et industries de la seconde transformation. Elle réclame  une régulation de l’exportation de bois. Il faut agir « avant la disparition de l’outil industriel ». Elle souhaite ainsi  freiner l’exportation de bois brut au profit de bois ayant subit en France une minimum de transformation et donc une augmentation de sa valeur ajoutée (transformation en planches, par exemple).

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Il ne s’agit pas de pointer du doigt les exportateurs de grumes qui seraient des accusés faciles, mais il faut (pour la sylviculture comme en d’autres domaines) une action régulatrice à l’échelle de l’Europe. Des mesures (taxe carbone, TVA sociale, …) imposées aux produits chinois pourraient réduire les écarts de compétitivité.

Le rééquilibrage des taxes européennes et chinoises ne ferait que du bien à nos forêts finalement. Messieurs les Politiques, à vous d’agir….

*

 

(1) selon les chiffres de la FNB dans un document diffusé le 3 avril 2012.

Encouragez les Pouvoirs publics à agir et signez la pétition !


Lire aussi au sujet du bois et de l’achat de bois

Outils pratiques


 

 

Source : www.consoglobe.com

 


 

 

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7 octobre 2014 2 07 /10 /octobre /2014 15:56

 

 

Source : www.lemonde.fr

 

 

Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy

Le Monde | 07.10.2014 à 11h01 • Mis à jour le 07.10.2014 à 15h10 | Par Fabrice Lhomme et Gérard Davet

Nicolas Sarkozy, en visite officielle au Kazakhstan, à Astana, le 6 octobre 2009.

La justice française enquête, depuis le printemps 2012, sur une affaire d’Etat susceptible d’impliquer le pouvoir sarkozyste. Dans la plus grande discrétion, deux juges d’instruction parisiens, saisis de faits de « blanchiment en bande organisée », « corruption d’agents publics étrangers », « complicité et recel » de ces délits, explorent les dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, comprenant la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions.

Un ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, alors président de la République, et l’ex-chargée de mission de Claude Guéant, alors secrétaire général de l’Elysée, ont été placés en garde à vue en septembre dans cette affaire qui s’annonce explosive. En effet, Nicolas Sarkozy est lui-même soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire d’hommes d’affaires d’origine kazakhe poursuivis en Belgique… et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. Deux intermédiaires et une avocate niçoise ont été mis en examen en septembre dans ce dossier, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions. Le « Kazakhgate » n’en est, sur le plan judiciaire, qu’à ses débuts. 

 

Pour la justice française, le dossier débute réellement au printemps 2012. Le 4 avril, à quelques semaines de l’élection présidentielle, Tracfin, l’organisme antiblan...

L’accès à la totalité de l’article est protégé

 

*Suite de l'article sur lemonde.fr

 

 

Source : www.lemonde.fr

 

 

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Source : www.mediapart.fr

 

 

Amende de Sarkozy: encore une enquête judiciaire

|  Par Mathilde Mathieu et Ellen Salvi

 

 

 

Le parquet de Paris a ouvert lundi 6 octobre une information judiciaire pour « abus de confiance », « complicité » et « recel » après que Nicolas Sarkozy a fait payer par l'UMP l'amende de 363 615 euros que le conseil constitutionnel lui avait infligée.

Le parquet de Paris a ouvert lundi 6 octobre une information judiciaire pour « abus de confiance », « complicité » et « recel » dans l'affaire de l'amende de 363 615 euros infligée par le conseil constitutionnel à Nicolas Sarkozy et que l'UMP avait réglée en lieu et place du candidat, annonce le quotidien Le Monde. Le journal précise que l'ancien président devrait être rapidement entendu dans ce dossier.

Alors que le parti a réglé en 2013 la pénalité financière de 363 615 euros imposée à l'ancien candidat à la présidentielle (liée au rejet de son compte de campagne), le parquet de Paris avait dans un premier temps ouvert une enquête préliminaire sur d'éventuels « abus de confiance », « complicité » et « recel de ce délit », au préjudice de la formation politique. Cette enquête avait été confiée à l'Office anticorruption de la police judiciaire de Nanterre.

Comme Mediapart l'avait raconté jeudi 3 juillet, la loi est en effet très claire : c’est le candidat sanctionné par le conseil constitutionnel qui doit « verser (l’amende) au Trésor public », pas son parti. Dans une note transmise à la nouvelle direction de l'UMP, un avocat sollicité par François Fillon avait récemment pointé ce risque d'abus de confiance.

Ce sont finalement les deux commissaires aux comptes de l’UMP, chargés de certifier les comptes du parti pour l'année 2013, qui ont alerté la justice cet été sur le paiement potentiellement illégal de cette amende, ainsi que des 153 000 euros que Nicolas Sarkozy était censé rembourser personnellement à l’État (et qui correspondaient à une avance de frais de début de campagne).

Nous republions ci-dessous notre analyse sur le sujet publiée le 3 juillet

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« Ma campagne n’a pas coûté un centime au contribuable », s’est flatté Nicolas Sarkozy mercredi 2 juillet, lors de son intervention sur TF1 et Europe 1. Il est vrai que le rejet de son compte de campagne par le conseil constitutionnel, à l’été 2013, l’a privé du moindre remboursement de frais par le Trésor public. Mais cette assertion ne manque pas de sel. En réalité, sa campagne truquée aurait dû rapporter beaucoup d’argent à l’État français.

Car s’il se confirme que Nicolas Sarkozy a caché 17 millions d’euros de frais de meeting aux autorités de contrôle, ce n’est pas une « amende » de 363 000 euros que le conseil constitutionnel aurait dû lui infliger, mais une méga-sanction de 17 millions d’euros, au profit de Bercy.

En effet, en cas de dépassement du plafond de dépenses légales, la loi prévoit que le conseil constitutionnel « fixe une somme égale au montant du dépassement que le candidat est tenu de verser au Trésor public ». En l’occurrence, si les "Sages" n’ont infligé qu’une pénalité de 363 615 euros à Nicolas Sarkozy, c’est qu’ils ont repéré seulement 363 615 euros de dépenses hors plafond, faute d’investigations réelles. Mais ils étaient loin du compte.

D’après la comptabilité cachée d’Event & Cie (la filiale de Bygmalion chargée d’organiser les meetings), l’entreprise s'est contentée de facturer 4,3 millions d’euros au candidat UMP alors que ses prestations valaient en fait 21,2 millions d’euros – soit quelque 17 millions d’euros de frais dissimulés aux autorités de contrôle (voir les révélations de Mediapart dans le détail). L’ancien directeur de campagne adjoint de Nicolas Sarkozy, Jérôme Lavrilleux, a d’ores et déjà raconté, lors de ses aveux, qu’Event & Cie s’était rattrapé en adressant de fausses factures à l’UMP.

Les trois juges saisis d'une instruction ouverte pour « faux et usage de faux », « abus de confiance » et « tentative d’escroquerie », s’efforcent désormais de vérifier tous ces chiffres. « Ma campagne sera-t-elle à nouveau réexaminée ?!, s’est d’ailleurs agacé Nicolas Sarkozy, mercredi soir. Elle ne l’a pas déjà été assez ? »

Assurément non. Un militant de la transparence, Raymond Avrillier, vient ainsi d’écrire à la commission des financements politiques (CNCCFP), qui a épluché le compte du candidat UMP en première instance, pour lui demander de « se considérer comme abusée en fait et en droit » et de « réviser » ses décisions – sur le montant de la pénalité comme sur les comptes 2012 de l’UMP, qu’elle a validés sans tiquer.

« La CNCCFP et le Conseil constitutionnel ont été grandement trompés quant au dépassement du plafond des dépenses électorales de M. Sarkozy qui est en réalité de plusieurs millions d’euros, écrit cet ancien élu écologiste, déjà très actif dans « l’affaire des sondages » de l’Élysée. La CNCCFP et le Conseil constitutionnel n’ont pas fixé la somme réelle, égale au montant du dépassement, que le candidat est tenu de verser au Trésor public ! »

Certains s'en inquiètent aussi à l’UMP, depuis quelques jours. Et quelques-uns poussent le raisonnement encore plus loin : « S’il s’avère que onze millions d’euros de dépenses ont été dissimulés (ndlr, le montant hors taxe initialement évoqué par l'avocat de Bygmalion), cela signifie que non seulement la pénalité aurait dû être de onze millions d’euros, mais aussi que des comptes faux ont été sciemment présentés au Conseil constitutionnel pour limiter le montant de cette sanction. En clair, qu’on pourrait parler d’une "escroquerie au jugement" du Conseil constitutionnel », analyse un proche de la nouvelle direction intérimaire.

D'après la jurisprudence de la Cour de cassation, l'escroquerie au jugement est une déclinaison de l’article 313-1 du code pénal sur l’escroquerie, qui concerne « le cas où un individu parvient, en trompant un tribunal par la production d’une pièce fausse, à obtenir une décision qui portera atteinte au patrimoine d’autrui ».

Sollicité par Mediapart, le secrétaire général du conseil constitutionnel n’a pas répondu à nos interrogations sur le sujet.

En fait, l’UMP commence tout juste à réaliser les risques juridiques relatifs à cette sanction de 363 000 euros. François Fillon, en particulier, s’est récemment interrogé sur la légalité de son paiement par le parti en 2013, alors qu’elle avait été infligée à Nicolas Sarkozy en personne.

Consulté à son initiative il y a quelques jours, un avocat a ainsi produit une note (déjà évoquée par L’Express) pointant un risque d’« abus de confiance ». La loi est en effet très claire : c’est le candidat sanctionné qui doit « verser (l’amende) au Trésor public », pas sa formation politique.

Or la somme a été réglée en octobre 2013 par l’UMP de Jean-François Copé, après que l’avocat du parti, Me Philippe Blanchetier, a produit une première note affirmant que c’était légalement possible. 

Cliquer pour agrandir. 

Interrogé par Mediapart, celui-ci s’étonne des embarras soudains à la tête de l’UMP. « Rien n’était caché, déclare-t-il. On aurait pu verser l’argent à Nicolas Sarkozy qui aurait payé le Trésor public, et personne n’y aurait vu que du feu. Nous avons préféré assumer. Pour moi, il n’y a pas d’abus de confiance. Il ne s’agit pas d’une amende pénale à proprement parler. Et il est quand même normal pour un parti d’essuyer les conséquences pécuniaires de la campagne présidentielle de son candidat. D’ailleurs l’administration fiscale n’a rien trouvé à y redire. »

D’après nos informations, l’UMP ne s’est d’ailleurs pas contentée de régler ces 363 000 euros. La formation a effectué un second virement de 153 000 euros, le même jour, correspondant à une avance de l’État que Nicolas Sarkozy avait touchée en début de campagne et qu’il était contraint de rembourser.

 

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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7 octobre 2014 2 07 /10 /octobre /2014 15:39

 

Source : www.mediapart.fr

 

La farce de la taxe à 75% sur les hauts revenus va bientôt prendre fin

|  Par Laurent Mauduit

 

 

 

« My government is pro-business », a proclamé lundi avec cynisme Manuel Valls devant la City de Londres, le temple de la finance que François Hollande prétendait vouloir combattre. Et de la parole aux actes, le premier ministre a confirmé la prochaine disparition de la taxe à 75 %, un impôt croupion créé pour abuser les électeurs de gauche.

Multipliant les cadeaux aux grands patrons et désespérant chaque jour un peu plus leur électorat, François Hollande et Manuel Valls ont choisi de conduire une politique économique si clairement néolibérale qu’on avait presque fini par oublier qu’il existait encore une taxe à 75 % sur les hauts revenus, ultime scorie d’une campagne présidentielle au cours de laquelle le candidat socialiste avait promis de suivre un cap exactement contraire. Et pourtant cette taxe à 75 % existe toujours. Mais plus pour très longtemps : validée par le Conseil constitutionnel le 29 décembre 2013, elle disparaîtra presque un an plus tard, à la fin de 2014.

C’est Manuel Valls, lundi, qui en a apporté la confirmation, à l’occasion d’un voyage à Londres. Et comme souvent, c’est avec un mépris affiché pour l’électorat de gauche, avec un art consommé de la provocation, qu’il a annoncé la bonne nouvelle aux milieux d’affaires. En usant d’une formule soigneusement préparée à l’avance, sans doute grâce à ses amis de l’agence Havas, il l’a fait presque avec délectation, en sachant que cela indignerait une fois encore les électeurs de gauche et que cela plairait, une fois de plus, aux milieux ultraconservateurs de la City : « My government is pro-business. »

Comment faut-il traduire la formule ? En vérité, cela va bien au-delà de la formule à laquelle s’était tenu Manuel Valls jusqu’à présent, devant notamment le Medef  : « Mon gouvernement est pour les entreprises. » Car le mot de « business », cela signifie tout autre chose que seulement les entreprises. Ce sont les affaires, c’est l’argent, ce sont les profits, c’est le monde de la finance. Vulgairement dit, c’est aussi le « pognon »…

Mais Manuel Valls ne s’en est donc pas tenu à cette seule provocation. Comme par défi, il a aussi fait une autre annonce qui complète la première : il a confirmé que la célèbre taxe à 75 % pesant soi-disant sur les hauts revenus serait supprimée à la fin de l’année.

Ce n’est certes pas une surprise. De longue date, François Hollande avait annoncé que cette mini-taxe payée par les entreprises sur les revenus de plus de 1 million d’euros qu'elles versent à certains de leurs cadres serait applicable sur la base des revenus de 2013 et 2014.

Mais avec délectation, Manuel Valls a indiqué que le gouvernement avait bien l’intention de ne pas aller au-delà, quand bien même toute la philosophie de son budget pour 2015 trouverait son inspiration dans les doctrines de la droite et des milieux patronaux. Sans le moindre souci de rééquilibrer ce budget radicalement de droite, Manuel Valls a donc confirmé la mort de la taxe à 75 % d’ici la fin de l’année : « Je sais que cette taxe a fait grand bruit ici [en Angleterre], et surtout notre décision de taxer les salaires très élevés. Mais beaucoup de gens oublient de dire que c’était temporaire. Ça n’existera plus au 1er janvier 2015 », a déclaré le chef du gouvernement dans des propos relayés par Bloomberg TV.

La provocation n’a certes pas grande importance car en vérité cette mini-taxe s’est avérée être une farce, organisée pour duper les électeurs de gauche. Et sa disparition ne changera quasiment en rien le caractère très inégalitaire du système fiscal français.

Que l’on se souvienne en effet de l’histoire passablement tourmentée et grotesque de cette mini-taxe (lire L’impôt sur les sociétés implose, la taxe à 75 % aussi). Pour apprécier la comédie à laquelle a donné lieu toute cette histoire, il faut se souvenir que le projet phare de François Hollande, avant l’élection présidentielle, était d’engager une « révolution fiscale » sur le modèle de ce que préconisait l’économiste Thomas Piketty, en fusionnant la Contribution sociale généralisée (CSG) et l’impôt sur le revenu, pour refonder un véritable impôt citoyen et progressif. Puis, en cours de campagne, le candidat socialiste a fait une embardée : mettant de côté ce projet très ambitieux, il a proposé une mini-taxe provisoire à 75 % pour les revenus dépassant 1 million d’euros. La suggestion était faite pour frapper les imaginations mais elle était en réalité très en retrait sur la précédente, car sans réforme de l’assiette de l’impôt, elle n’était pas de nature à rendre le système français plus progressif (lire Impôts: Sarkozy ment, Hollande bricole).

Puis, nouvelle reculade, quand le Conseil constitutionnel a censuré à la fin de 2012 cette réforme qui avait été (délibérément ?) très mal mise en œuvre par Jérôme Cahuzac, François Hollande a choisi une nouvelle fois de rabattre la voilure, en faisant en sorte que la nouvelle taxe soit payée non plus par les cadres dirigeants des entreprises, mais les entreprises elles-mêmes. Ce qui évidemment changeait tout, car cela ne corrigeait plus les injustices de l’impôt sur le revenu.

Mais quand on a découvert, à l'automne 2013, les modalités précises de cette nouvelle taxation dans les documents annexés du projet de loi de finances pour 2014, l’effet de sidération a été encore plus grand. Car le système a ainsi été conçu qu’il avantage les très grandes entreprises, qui bénéficient d’une sorte de bouclier fiscal. Et surtout, la nouvelle taxe à laquelle étaient soumises les entreprises concernées était déductible… de l’impôt sur les sociétés.

Pour saisir le mécanisme, il suffisait de se reporter à un fascicule budgétaire, qui est dénommé « Évaluation préalable des articles du projet de loi » et que l’on peut consulter ci-dessous :

Un impôt croupion déductible de... l'impôt sur les sociétés !

D’abord, on découvrait (à la page 52) que la disposition était de portée microscopique puisque « environ 470 entreprises versent à approximativement 1 000 salariés ou dirigeants des rémunérations dont le montant annuel excède un million d’euros ». De surcroît, le dispositif initial avait été amendé : la taxe était de seulement 50 % du montant des rémunérations versées à des cadres dirigeants au-delà de 1 million d’euros annuels, mais, en plus, le montant de la taxe, qui était due deux années (en 2014 sur la base des revenus de 2013 et en 2015 sur celle des revenus de 2014), était plafonnée à hauteur de 5 % du chiffre d’affaires réalisé l’année au titre de laquelle la taxe était due.

Avec un taux d’imposition de 50 % et non plus de 75 % comme c'était prévu à l'origine, de surcroît plafonné à 5 % du chiffre d’affaires, la nouvelle taxe Hollande n’avait donc plus rien à voir avec la taxe initiale de 75 %, qui elle-même n’avait plus rien à voir avec la « révolution fiscale » promise avant la présidentielle. C’était si vrai que le plafonnement de 5 % sur le chiffre d’affaires a fonctionné comme un véritable « bouclier fiscal », à la manière de celui qu’en d’autres temps, Nicolas Sarkozy avait inventé au profit des très hautes fortunes.

Dans le cas présent, le plafonnement a en effet profité aux entreprises les plus riches. À titre d’illustration, examinons en effet ce qui est advenu pour les clubs de football de la Ligue 1. Au total, 114 joueurs ou entraîneurs évoluant dans les 15 clubs les plus riches, sur un total de 20, ont été concernés par la nouvelle taxation, dont 21 joueurs du PSG, 17 de l’OM, 14 de Bordeaux ou Lille ou encore 13 de Lyon.

La nouvelle taxe a donc concerné les trois quarts des clubs de L1. Mais le système de plafonnement n’a profité qu’aux plus riches. Le basculement de la taxe à 75 % vers une taxation de 50 % plafonnée à 5 % du chiffre d’affaires a ainsi permis au PSG de ne payer pour 2013 que 19,5 millions d’euros au lieu des 43,4 millions qui auraient découlé d'une taxe sans plafonnement, soit une économie de 23,9 millions d’euros générée par ce plafonnement. De leur côté, l’OM et Lyon ont respectivement fait une économie d’environ 7,8 millions et 6,6 millions d’euros.

En clair, vivent les riches ! Voilà l’une des aberrations du système inventé par les socialistes. Même Nicolas Sarkozy n’aurait sans doute pas conçu un système aussi biscornu, à l’avantage des plus hauts revenus.

Mais les bizarreries de cette nouvelle taxe ne s’arrêtaient pas là. La taxe est, en effet, de surcroît… déductible de l’impôt sur les sociétés. Le système est méticuleusement expliqué à la page 57 du fascicule « Évaluation préalable des articles du projet de loi » : « Sur la base d’un taux de taxation de 50 % et d’un plafonnement de la taxe à 5 % du chiffre d’affaires, le rendement de la taxe est estimé à 310 millions d’euros en rendement brut et à 210 millions en rendement net de la déductibilité de la taxe du bénéfice imposable à l’impôt sur les sociétés. » Traduisons : la déductibilité permet donc de minorer le coût de la taxe pour les entreprises, en 2014, de 100 millions d’euros. En clair, la taxe, qui était déjà de portée purement microscopique, était minorée encore de 30 %.

En bout de course, la fameuse taxe, celle qui a si fortement compté dans la campagne du candidat Hollande, a été purement symbolique : « Compte tenu de la mécanique de l’impôt sur les sociétés, la mesure rapportera donc 260 millions d’euros en 2014 et 160 millions d’euros en 2015, soit un rendement global de 420 millions sur deux ans », concluait ce fascicule budgétaire.

Voilà où nous en sommes arrivés ! La taxe à 75 % qui avait si fortement frappé les imaginations pendant la campagne présidentielle est devenue une pure pantalonnade ; et la finance, dont François Hollande se disait l’ennemi, a pris les commandes du budget de l’État.

Ultime symbole, et non des moindres : c’est devant la City, le temple de la finance que François Hollande prétendait combattre, que Manuel Valls a confirmé la suppression programmée de cet impôt croupion. Fiscalement, cela n’a strictement aucune importance. Politiquement, l’annonce est d’une arrogance et d'un cynisme sidérants. Comme pour signifier, à ceux qui en douteraient encore, que cette politique économique et sociale n’est résolument pas de gauche…

 

 

Lire aussi

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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6 octobre 2014 1 06 /10 /octobre /2014 18:03

 

 

Source : www.reporterre.net


 

Ecologie

Auto électrique : la grande arnaque

Barnabé Binctin (Reporterre)

samedi 4 octobre 2014

 

 

 

Alors qu’on appelle le contribuable à se serrer la ceinture pour combler les déficits publics, l’Etat va dépenser des dizaines de milliards d’euros pour développer la voiture électrique. Une obsession estampillée « transition énergétique » qui oublie totalement le coût financier et environnemental exorbitant de la voiture électrique, et qui vise simplement à maintenir le nucléaire.


« La Zoé coûte 21 000 euros, mais avec le bonus à l’achat, elle baisse à 15 000 euros, soit le prix d’une Clio ». L’argument est huilé, le calcul prêt à l’emploi. Vincent Carré, directeur commercial de la gamme électrique de Renault, qui l’expose à Reporterre, le répètera maintes fois lors du Mondial de l’automobile qui s’ouvre aujourd’hui à Paris. Zoé ? Le modèle électrique phare du groupe automobile.

Avec l’appui massif du gouvernement et du lobby nucléariste : la voiture électrique sera « La voiture de demain en France » selon le ministre de l’économie Emmanuel Macron.

Le ministre de l’économie a donné un nouveau coup d’accélérateur au dispositif : une prime de reconversion de 3.700 euros peut s’ajouter à la subvention existante de 6.300 euros, portant ainsi le total du bonus à 10.000 Euros. Et l’augmentation sensible des bornes de recharge électrique, avec un objectif de 16.000 en France d’ici la fin de l’année 2014, en vue d’atteindre les sept millions d’ici 2030. Aux frais de l’Etat, donc du contribuable, appelé par ailleurs à se serrer la ceinture pour combler les déficits publics.

La loi de transition énergétique : dites plutôt, la loi de l’auto électrique

Le projet est au cœur de la loi sur la transition énergétique, soumis actuellement au vote des députés, qui réjouit l’entreprise Renault, dont l’électrique est un pilier de la stratégie : « La confirmation des aides d’Etat et le niveau d’infrastructures appelées à être développées doivent nous permettre de sortir du marché de niche », dit Vincent Carré. Alors que le parc électrique français représente aujourd’hui 20 000 véhicules, Renault espère franchir rapidement le palier des 100 000 véhicules électriques par an.

Mais pour Lorelei Limousin, chargée de mission au Réseau Action Climat (RAC), « il y a une focalisation excessive sur la voiture électrique, alors même que le sujet n’a pas émergé dans le Débat National sur la Transition Energétique. Il n’était pas question de la voiture électrique dans les recommandations qui en sont issues ».

L’attention portée aux véhicules électriques tranche d’autant plus que le transport est totalement oublié par la loi, qui est muette sur le report modal ou les transports en commun.

En réalité, une première loi est passée dans le silence de l’été, le 4 août dernier : elle vise à faciliter « le déploiement d’un réseau d’infrastructures de recharge de véhicules électriques sur l’espace public » (Voir ici le texte de la loi n°2014-877). Celle-ci exempte de toute redevance l’Etat lors de l’installation des bornes. « C’est une loi d’exception pour favoriser au plus vite le développement de la voiture électrique » dénonce Stéphane Lhomme, directeur de l’Observatoire du nucléaire.

Un empressement qui fait d’ailleurs l’impasse sur les études d’impact : « Un amendement a été déposé pour demander l’évaluation des impacts de la voiture électrique, mais il a été refusé par Mme Royal au motif que le réseau n’était pas assez développé pour qu’on puisse les mesurer… On fonctionne complètement à l’envers », constate Lorelei Limousin.

« Un gouffre financier »

Il s’agit en fait d’un passage en force, juge Stéphane Lhomme : « Avec les sommes astronomiques mises en jeu, cela mériterait un grand débat de société ». Car le dispositif coûte cher : 42 milliards a minima. En juillet, Reporterre avait révélé les hésitations troublantes de la ministre de l’Écologie sur le coût de la mesure et son financement, en particulier celui de l’installation des bornes de recharge. Si la fourchette d’estimation reste large à défaut de clarification depuis – entre 5 000 et 20 000 euros la borne – le coût global pourrait s’alourdir au gré des évolutions techniques dans les prochaines années : « Le risque d’obsolescence est important sur ce genre de technologie », note M. Lhomme.

Rien ne semble par ailleurs garantir l’amortissement des investissements. Au début de l’été, un rapport de la Chambre régionale des Comptes d’Aquitaine révélait la mauvaise expérience du véhicule électrique en Poitou-Charente à la fin des années 2000, au moment où Ségolène Royale présidait le Conseil Régional.

Outre les critiques quant à une gestion opaque des aides, le rapport mettait en relief le « gouffre financier qu’a creusé le soutien ‘‘important et inconditionnel’’ de l’ancienne présidente du Poitou-Charentes », alors que son projet s’est soldé par la liquidation de la PME en mai 2012…

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- Le rapport -

Mais côté constructeur, on défend le soutien de l’Etat dans une filière qui représente quatre milliards d’euros d’investissement au total, chez Renault : « C’est une technologie produite en France, qui sert donc l’économie nationale. Les aides publiques vont relancer le secteur industriel et créer de l’emploi », assure Vincent Carré.

L’augmentation de la consommation d’électricité ?

La facture pourrait encore s’alourdir si l’on en croit les derniers travaux sur le coût du nucléaire qui annoncent la hausse du prix de l’électricité : « Que ce soit à travers le grand carénage des centrales ou par l’introduction de l’EPR, il y aura un renchérissement du prix de l’électricité dans les prochaines années », estime Benjamin Dessus, ingénieur et économiste président de Global Chance.

Le développement du parc automobile électrique n’implique-t-il pas, à terme, une augmentation de la consommation d’électricité ? Chercheur à l’IDDRI, Andreas Rüdinger tempère : « Développer la voiture électrique ne va pas forcément mener à une électrification à outrance. En partant de la consommation actuelle d’une Renault Zoé (12 kWh/100km) et à raison d’une distance moyenne de 15 000 km par an, mettre dix millions de véhicules électriques sur les routes en France [soit environ un tiers de l’ensemble du parc automobile estimé à 35 millions de véhicules, ndlr] à l’horizon 2030, cela représenterait une consommation d’électricité de 18 TWh sur l’année. Soit, en volume, moins de 4 % de notre consommation totale d’électricité actuelle (500 TWh) ».

L’objectif politique affiché étant de deux millions de véhicules électriques d’ici 2020, l’effet reste donc marginal en termes de consommation d’électricité. L’impact, toutefois, serait beaucoup plus conséquent sur le réseau de distribution, « avec des risques de pointe qui pourraient considérablement perturber le réseau », selon Benjamin Dessus.

Le constructeur dénonce cette approche : « On joue souvent sur la sidération en imaginant des scénarios anxiogènes où toutes les voitures se brancheraient au même moment. L’enjeu, c’est la recharge nocturne, car la nuit, nous avons une disponibilité d’électricité colossale et le réseau électrique est largement capable de supporter la demande, affirme Vincent Carré. Et avec une autonomie d’au moins 150 kilomètres alors que 40 % des voitures en Europe font moins de 100 kilomètres par jour, on ne rechargera pas quotidiennement ».

La controverse reste ouverte. Avec des durées de rechargement à domicile de huit à dix heures, d’aucuns craignent des moments de pointe sur le réseau, à l’heure du retour du bureau ou le week-end. « A l’image de ce qui se passe déjà l’hiver avec le chauffage, compare Stéphane Lhomme. La solution serait alors la même : on rechargerait alors avec de l’électricité venue d’Allemagne et produite par… du charbon ».

Le mythe de la voiture propre

En plus d’alourdir la balance commerciale française, l’argument remet en cause celui que ressassent les industriels : « La voiture électrique est la seule solution en main pour réduire les émissions de CO2. Elle est rapide à mettre en œuvre, et même en période d’austérité, ce n’est pas à vous que je vais apprendre qu’il ne faut pas attendre pour s’attaquer à ce problème ! », nous assure à nouveau Vincent Carré.

L’idée d’une voiture neutre en CO2 a pourtant été battue en brèche. En novembre 2013, une étude de l’ADEME analyse les émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle de vie de la voiture électrique. Le résultat est marquant : une voiture électrique « rentabilise » son impact CO2 à partir de 50 000 km en France, et de 100 000 en Allemagne – une différence qui s’explique par l’alimentation électrique au charbon, à hauteur de 44 % outre-Rhin.

Nouveau calcul : « Cela revient à une moyenne de 15 kilomètre par jour, 365 jours par an, pendant 10 ans. En dessous, la voiture électrique est moins efficiente en CO2 qu’une voiture thermique », dit Stéphane Lhomme. Avec l’Observatoire du nucléaire, il a récemment obtenu du Jury de déontologie publicitaire le retrait des adjectifs « propres », « vert » ou « écologique » qu’utilisaient les constructeurs automobiles pour qualifier la voiture électrique...

 

*Suite de l'aricle sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

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