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21 octobre 2014 2 21 /10 /octobre /2014 21:15

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

Camouflage 21/10/2014 à 12h50
Pour être efficace, la publicité doit faire semblant de rater sa cible
Philippe Vion-Dury | Journaliste Rue89

 

Les marketeurs sont tombés sur un écueil : la personnalisation à outrance de la pub la rend insupportable et donc inefficace.


Un jeu de tir dans un Luna Park (Sarah Ackerman/Flickr/CC)

 

« Prêt à décoller pour la Turquie ? », « Vivez le week-end de vos rêves à Antananarivo »... Qui n’a pas vécu sur son écran l’irruption très irritante d’une publicité en lien direct avec des e-mails échangés avec sa mère ou ses dernières recherches sur Google ? On sait que vous allez partir en voyage, que vous êtes prêt à débourser une bonne somme d’argent, alors on vous balance la pub adéquate.

Après la personnalisation calibrée sur le profil de chacun, les publicitaires ont passé un cap en intégrant le facteur temporel : à quel moment exact faut-il placer l’annonce sous les yeux du consommateur. Et surtout, quel moment est significatif, « bankable » ?

Le voyage est un événement parmi d’autres : le divorce cause des déménagements, la maladie impose des traitements et accompagnements, la naissance d’un enfant suppose l’achat de matériel approprié... Autant de jackpots pour l’intermédiaire qui saura se manifester opportunément.

A trop se personnaliser, la publicité n’en est-elle pas devenue inquiétante, révoltante ?

Le supermarché qui détecte les femmes enceintes

La polémique a émergé sur la question sensible de la grossesse. En 2011, un père excédé interpelle le directeur de la chaîne de magasins américains Target en lui demandant s’il veut pousser sa fille, 16 ans, à tomber enceinte. Son grief : le flot de publicités pour couches et habits de bébés que reçoit cette dernière.

Manque de bol, c’est l’entreprise qui avait vu juste et la jeune fille passe aux aveux quelques jours plus tard : elle est bien enceinte. Etrange fait divers qui esquisse un monde où nous nous renseignerions auprès d’entreprises tierces pour percer les secrets de nos proches.

Comment ce petit miracle est-il possible ? En 2002, un statisticien fraîchement recruté par Target, Andrew Pole, se voit confier une mission bien particulière : bâtir un algorithme capable d’identifier les femmes qui en sont à leur second semestre de manière à les « capturer pour des années » dans les filets du magasin.

Pour réaliser cet exploit, l’analyste va utiliser toutes les données qui sont à sa disposition : activité de la carte de fidélité, ouverture de e-mails, les historiques de visites sur le site, informations relatives au nombre d’enfants, statut marital, quartier habité, et toutes les données complémentaires concernant goûts et activités que l’entreprise peut acheter à des « fossoyeurs numériques », les « databrokers ».

Ensuite, il « suffit » d’étudier le comportement des femmes que l’on sait enceintes, en direct ou rétrospectivement, et voir si des habitudes sont identifiables, si des schémas comportementaux types peuvent être établis. Exemple : tel achat ou tel intérêt pour tel type de produit chez une femme mariée, sans enfants, de 35 ans, indique une probabilité qu’elle soit enceinte de 70%.

Géolocalisation, caméras... une cible à tout moment

Les marketeurs, dans leur course à la personnalisation, ont ajouté l’élément temporel. Le but : découvrir « le moment » optimum pour proposer des produits, ou les signes d’une vulnérabilité passagère annonçant ce qu’ils appellent un « comportement irrationnel ».

Cette conquête est grandement aidée par une technologie particulièrement populaire : la géolocalisation. Le bon moment n’est pas uniquement le résultat d’un contexte familial ou d’un état physiologique : il dépend aussi du lieu fréquenté. Des entreprises travaillent ainsi à envoyer des publicités ciblées sur smartphones pour proposer une réduction ou une offre ciblée.

Vous venez de quitter le domicile parental et d’emménager dans un petit studio ? Il est 14 heures, un jeudi (votre jour de congé), dans une rue où vous avez l’habitude de faire vos emplettes ? Pourquoi ne pas entrer dans ce magasin de décoration d’appartement à deux rues d’ici ? Pour vous convaincre : la deuxième lampe à moitié prix.

Une autre technologie viendra peut-être prêter main forte au tout personnalisé : la reconnaissance faciale. La société britannique Amscreen a commercialisé des panneaux publicitaires qui s’adaptent à qui les regarde – comme dans « Minority Report ». A terme, ils sont pensés pour retrouver l’identité des passants et leur proposer une publicité ultraciblée.

Les marques sont entrées dans une « vallée dérangeante »

Quand la publicité arrive à ce point, la question se pose : la personnalisation à outrance est-elle une bonne chose, même pour les marketeurs ? Colin Strong, spécialiste du Big Data à l’institut d’étude GfK, pose le problème en ces termes : « Les marques entrent-elles dans une “vallée dérangeante” ? »

Le terme est emprunté au vocabulaire de la robotique. L’effet « Uncanny Valley » est une hypothèse développée par un chercheur japonais : plus un robot ressemble à l’homme, plus il nous devient sympathique, mais lorsqu’il devient trop ressemblant, ses imperfections nous deviennent hideuses, comme un miroir déformant de l’homme. Et le robot nous devient insupportable.

Strong avance deux chiffres qu’il présente comme des symptômes possibles d’un rejet des consommateurs face à la pub sur-mesure :

  • 38% des consommateurs auraient déclaré lors d’une récente étude GfK [PPT] utiliser une forme de blocage publicitaire de type Adblock ;
  • une autre étude de l’institut établit que 68% des britanniques consommant sur le Net considèrent que la manière dont les annonceurs utilisent les informations personnelles les concernant est « inquiétante ».

Les recherches entreprises par GfK tendent en outre à montrer l’existence d’un phénomène similaire à celui qui touche la robotique humanoïde, rapporte Colin Strong :

« Au départ, les consommateurs apprécient la personnalisation des messages publicitaires, avec une amélioration régulière de l’attachement à la marque à mesure que la personnalisation augmente. Il apparaît toutefois qu’une limite est franchie quand la personnalisation devient excessive, l’attachement à la marque décline alors rapidement, tombant dans une “ vallée dérangeante ”. »

Le ciblage serait socialement excluant

Qu’est-ce qui rend le phénomène dérangeant ? Il y a certes une dimension morale liée à ce qui nous apparaît comme une violation de notre intimité : difficile de supporter que Google soit le premier à savoir que vous avez un cancer ou que vous souhaitez un nouvel enfant. Mais ce seul facteur semble insuffisant.

Joseph Turow, professeur à l’université de Pennsylvanie, tente une autre explication dans son ouvrage « The Daily You » (éd. Yale University Pres, 2013) Le rejet viendrait plutôt, selon lui, du miroir social que peut constituer une publicité trop ciblée :

« Les publicités et offres commerciales sont des signaux : elles alertent les gens sur leur position sociale. Si vous recevez en permanence des annonces pour des voitures bas-de-gamme, des vacances tout près de chez vous, des fast-foods, et d’autres produits qui reflètent l’appartenance à une classe sociale défavorisée, votre perception des chances que vous offre le monde sera plus limitée que celle d’une personne qui reçoit des pubs pour des voyages plus lointains et des produits de luxe... »

Les publicitaires résumeraient ainsi les individus à un statut fixe et rigide, créant de fait une exclusion, ou plutôt un enfermement social, en entravant leurs désirs d’émancipation en rétrécissant leurs horizons. Pour tirer au centre, mieux vaut que la cible ne soit pas mouvante.

Cachez cette publicité où je ne saurais me voir

La sémiologue Judith Williamson, dans son ouvrage référence « Decoding Advertisements », analyse le rapport à la publicité au-delà de son seul référentiel social.

« Les publicités nous vendent quelque chose en marge des biens de consommation : en nous fournissant une structure dans laquelle nous, et ces produits, sommes interchangeables, ils nous vendent à nous-mêmes. »

Consommer répondrait finalement à une logique d’identification : en achetant un produit, on n’achète pas seulement le produit mais aussi l’identité qui va avec, on « s’échange soi-même avec la personne “à qui l’on s’adresse”, le spectateur que la pub créé pour elle-même ».

Dans une publicité pour BMW, on ne désire pas seulement le produit (l’élégance et la puissance d’une voiture de luxe) ou son marqueur social (le prix). La publicité produit un conducteur – généralement mâle, hétéro, sûr de lui – auquel le spectateur-consommateur peut s’identifier.

En ayant recours à des publicités personnalisées, en vendant, et ce ostensiblement, un produit « sur-mesure », les publicitaires déchirent l’illusion du choix et les fantasmes de l’identification. On ne ressemble plus qu’à nous-mêmes, un « nous-mêmes » vu par le prisme réducteur du consumérisme. La voiture est d’occasion et le conducteur est affreusement familier.

Le camouflage : l’avenir du marketing

Sans regard à sa nature, les publicitaires commencent à prendre au sérieux le rejet des publicités trop ciblées. Chez Target, on avouait ainsi qu’on avait constaté que certaines femmes réagissaient « vraiment mal » à la publicité ciblée pour produits de bébés.

Le département marketing de l’entreprise en a conclu que ce n’était pas tant le choix du produit qui dysfonctionnait que la méthode qui était un peu trop grossière. Qu’à cela ne tienne, il suffit donc de camoufler la technique en conservant le produit. Un responsable explique la procédure au journaliste du New York Times :

« Nous avons commencé à mixer dans toutes ces pubs des trucs que nous savions qu’aucune femme enceinte n’achèterait jamais, pour que les pubs pour bébé aient l’air aléatoires. On a mis une pub pour une tondeuse à gazon à côté de couches. On a mis un coupon pour des verres à vin à côté de vêtements pour nourrisson ».

Et devinez quoi ? Plus de rejet : les futures mères ont toutes recommencé à consommer paisiblement. Finalement, le défi de demain pour les publicitaires ne sera peut-être pas de trouver le produit idéal pour chacun, mais de développer des techniques pour rendre leur travail imperceptible et endormir toute méfiance.

 

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

 

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21 octobre 2014 2 21 /10 /octobre /2014 20:50

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

Center parcs 1- démocratie 0. Dans l’Isère, le béton veut détruire deux cents hectares de forêt

Andrea Barolini (Reporterre)

mardi 21 octobre 2014

 

 

 

À Roybon, près de Grenoble, un immense projet de Center Parcs menace un site gorgé de sources d’eau, de zones humides et d’espèces protégées, avec à l’horizon : nature en toc, béton et emplois précaires. Les citoyens sont contre, l’enquête publique et les experts ont émis des avis défavorables. Mais les politiques veulent leur Center Parcs. Les travaux ont commencé. La bataille aussi.


- Roybon (Isère), reportage

Les opposants au projet étaient nombreux, lundi 20 octobre à 8h30, au cœur du bois des Avenières, en Isère, loin des villes. Plus de deux cents personnes ont participé à une manifestation menée par l’association Pour les Chambaran sans Center Parcs (PCSCP), le jour où la pose de la première pierre du Center Parcs, à deux pas de Roybon, était annoncée.

Un petit brouillard accueille les militants sur la route blanche qui côtoie l’un des nombreux étangs de la zone. Ils se sont rassemblés en silence, à la lisière d’une partie de la forêt qui, selon les plans des promoteurs du projet, sera transformée en un immense parc ludique.

Après le feu vert donné par le Préfet de l’Isère, la société Pierre et Vacances n’a pas perdu de temps, et a commencé les premiers travaux pour édifier son village de vacances et ses résidences de tourisme. Une petite équipe d’ouvriers, munie d’un tracteur et de deux fourgons, a arraché la végétation au bord de la route qui mène aux bois.

C’est la première phase du balisage de la piste forestière. Dans les prochains mois, la multinationale touristique espère fonder une véritable ville de presque 6.000 habitants, construite sur des sources d’eau, des zones humides, au coeur d’un site qui regorge d’espèces protégées.

Un déni de démocratie

Stéphane Péron, président de l’association PCSCP, était sur place. La bouche scotchée, comme la plupart des militants présents, pour signifier qu’« une telle décision constitue un déni de démocratie ».

À coté de lui, les habitants des villages qui entourent la forêt. Les gens sont arrivés en famille. Comme Mirelle et ses deux enfants, eux aussi avec des bâillons sur la bouche : « Je leur ai expliqué qu’on est ici parce que quelqu’un veut détruire la nature ».

Dans les dernières semaines, le projet - programmé depuis 2007 - a subi une accélération qui n’était pas prévue. On n’était en effet qu’à la fin juillet, quand la commission d’enquête publique « loi sur l’eau » expliquait qu’« à l’examen de toutes les observations, tant écrites qu’orales, du public [...] et après avoir auditionné des experts », elle ne pouvait qu’émettre, unanimement, « un avis défavorable au projet ».

Une décision motivée principalement par le fait que les incidences du village de vacances sur l’environnement avaient été mal mesurées et sous-évaluées. La construction de plus de mille bungalows sur deux cents hectares, le défrichement de plus de quatre-vingt-dix hectares, l’imperméabilisation de trente-et-un hectares, la dégradation de soixante-deux hectares de zones humides n’était donc pas acceptables. Ni, surtout, compatible avec la loi.

Le maire de Roybon : "Je suis content pour les chefs d’entreprise"

Mais les partisans du projet n’ont pas baissé les bras, en s’appuyant sur un soutien quasiment unanime de la part des politiques : sauf les écologistes, élus de droite et de gauche se sont rassemblés autour de Pierre et Vacances. Ainsi, toutes les collectivités locales se sont déclarées favorables : les mairies, le département, la région.

Et malgré les avis négatifs des experts, vendredi 3 octobre, le préfet de l’Isère a pris un arrêté qui valide le projet, en s’appuyant sur un avis consultatif favorable du Conseil Départemental de l’Environnement et des Risques Sanitaires.

La semaine dernière, le Conseil général de l’Isère a voté pour débloquer sept millions d’euros. Et vendredi, le maire de Roybon, Serge Perraud, a signé le document qui établit la vente du terrain où devrait être édifié le parc ludique : « C’est une formidable opportunité pour les chefs d’entreprises, je suis surtout content pour eux. En cette période de crise, le Center Parcs va apporter une vraie bouffée d’oxygène », a-t-il déclaré.

« C’est une décision, il faut le dire, marquée par de l’imbécillité humaine et par la volonté d’une classe politique intellectuellement corrompue par les lobbies », a répondu M. Péron, en prenant la parole durant la manifestation.

« Aujourd’hui démarrent les travaux d’un projet que la majorité des citoyens a refusé en enquête publique. Des travaux déclaré hors la Loi sur l’eau par la commission d’enquête publique à l’unanimité des trois commissaires enquêteurs. Des travaux qui ont reçu les avis négatifs de tous les experts qui ont étudié le dossier ».

Quant à la décision du préfet de l’Isère et au début immédiat des travaux, le président de l’association des opposants a expliqué q’il s’agit « d’une rapidité qu’on reconnaît bien : c’est celle utilisée pour le stade des Alpes à Grenoble. C’est celle du barrage de Sivens, dans le Tarn, concernant l’engloutissement d’une zone humide pour favoriser une agriculture intensive de maïs ».

Intérêt public ? Sérieusement ?

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 



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21 octobre 2014 2 21 /10 /octobre /2014 20:39

 

 

Source : www.reporterre.net


 

CHRONIQUE - Et si on imaginait la fin de l’emploi ?

Vincent Liegey

mardi 21 octobre 2014

 

 

 

Il faut questionner la notion de travail pour sortir d’une vision productiviste de la vie, qui sert surtout les tenants d’un système profondément inégalitaire. S’échapper de la « sacro-sainte croissance », « décoloniser nos imaginaires travaillistes afin de remettre l’économie et une vision comptable de la vie à leur place et sortir de la centralité de la valeur travail ! »



- Vincent Liegey -

Tous les les jours, les chômeurs sont stigmatisés : « Ces assistés », « ces profiteurs », « ces salauds de chômeurs » qui « ne veulent pas travailler ». Il faudrait toujours plus les contrôler, les surveiller.

Surtout, il faudrait qu’ils participent à la relance de la croissance, à ce grand effort productif... mais en se précarisant toujours plus... Pour produire toujours plus, faire tourner la mégamachine et relancer la sacro-sainte croissance si possible « verte »... et enrichir toujours plus l’oligarchie ?!

Travailler, d’accord, mais à quoi ?

Mais, au fait, quel sens ont nos emplois ? Qu’est-ce qu’on produit ? Pour quel usage ?

Déjà, certains emplois s’inscrivent dans la logique destructrice du système et se révèlent donc néfastes et toxiques. C’est le cas notamment des emplois du complexe militaro-industriel (160 000 emplois et un chiffre d’affaire annuel de 15 milliards d’euros en France) ; de la publicité : outil de colonisation de nos imaginaires, d’aliénation et d’abrutissement afin de créer constamment de nouveaux besoins, du désir et de la frustration en gâchant créativité et talents de nos congénères (150 000 emplois et 30 milliards de chiffre d’affaire annuel) ; des lobbyistes (plusieurs dizaines de milliers d’emplois à Bruxelles par exemple) ; des emplois reliés à l’obsolescence programmée, aux emballages, mais n’oublions pas également les emplois liés au monde de la finance, des banques, des assurances, des nouvelles technologies (extrêmement énergivores), du transport (routier ou aérien pour prendre les plus polluants) et puis, et puis…

En fait, à bien y regarder, plus on réfléchit, plus la liste s’allonge. Allez, un dernier exemple avec les « bullshit jobs » que l’on pourrait supprimer en particulier en simplifiant nos systèmes bureaucratiques de flicage !

Tout cela représente des millions d’emplois, des centaines de millions d’heures gâchées... et, au final, du mal-être, le mal-être d’être contraint à ce travail et peu importe les conséquences.

« Oui, mais eux, ils bossent... contrairement aux assistés ! »

« Et tout travail mérite salaire pour les homo-economicus que nous sommes ! » « Et eux, ils contribuent à faire gonfler notre salvateur PIB »... Et bien non, ce n’est pas si simple, une grande partie des tâches effectuées dans nos sociétés se font à l’extérieur de la sphère marchande.

Nos imaginaires économicistes nous empêchent de voir cette autre réalité : les tâches ménagères, le bénévolat, les loisirs, l’économie de réciprocité... et encore plus tout ce qui a du sens, apporte bien-être dans une logique de gratuité [11] et bien loin de ces calculs comptables mortifères : l’amour, l’amitié, la solidarité, la convivialité… Au final, les prémices d’une société du buen vivir.

Travailler moins pour vivre mieux

C’est les questions qui nous animent avec notre slogan provocateur la Décroissance. Déconstruire ces mythes : du travail pour le travail, du productivisme, de l’économicisme, de la compétition et des frustrations créées par les médias sur les soi-disant assistés, en négligeant l’évasion fiscale (plusieurs dizaines de milliards par an en France !) et des inégalités de plus en plus criantes.

Ne devrions-nous pas dire « salauds de riches » dans une grande majorité plutôt que de se retrouver diviser. Enfin, c’est tellement plus simple pour régner : l’oligarchie semble avoir de beaux jours devant elle.

La Décroissance, c’est faire ces pas de côté en questionnant nos productions : leurs conditions, leurs utilités ou encore l’usage des produits.

Au vu de la liste ci-dessus, nous pourrions nous dire que l’on pourrait travailler moins en produisant moins de saloperies inutiles, en produisant local, durable et réparable mais aussi en partageant, en coopérant, en vivant ensemble plutôt que dans nos bulles individuelles en compétition les unes avec les autres.

Bien sûr l’enjeu n’est pas de culpabiliser, encore moins de montrer d’un doigt moralisateur les un-e-s et les autres, d’autant plus que ces emplois sont contraints par l’économie, on est pris dans un système : travaille, emprunte, consomme, obéis, travaille ! L’enjeu est bel et bien d’ouvrir le débat sur le sens de nos activités. Et de voir comment se les réapproprier.

Small is beautiful

Un autre enjeu de la Décroissance est de réfléchir à une société d’abondance frugale soutenable. Une société de low tech et aussi de tâches manuelles à partager mais surtout à concevoir pour les rendre les moins dures possibles. C’est ce qui est expérimenté par exemple avec les nouvelles méthodes pour produire de la nourriture saine de proximité de manière soutenable comme la permaculture, l’agroécologie et l’agroforesterie.

La Décroissance, c’est aussi penser aux transitions : comment sortir de l’impasse de la société de croissance, comment se désintoxiquer de toutes nos dépendances techniques, de nos esclaves énergétiques, étape par étape, de manières démocratiques et sereines.

La transition est en marche, et en s’appuyant sur ces alternatives, elle expérimente ce qui pourrait être demain des sociétés d’a-croissance.

Mais cela n’est pas suffisant, c’est pourquoi, dans « Un Projet de Décroissance » nous proposons des pistes de réflexions, des débats autour d’outils économiques et sociaux susceptibles de nous sortir de l’emploi pour l’emploi pour créer des sociétés d’activités choisies.

L’urgence de ralentir

Tout d’abord, nous proposons la logique de travailler toutes et tous pour travailler moins. On pourrait imaginer la mise en place de mesures décentralisées ouvrant la porte à la liberté de choisir de travailler moins : droit opposable au temps partiel, aux congés sabbatiques, plateforme d’échange et de mise en partage de projets, de temps de travail... Moins de « bullshit jobs » pour plus d’activités qui ont un sens, pour une plus grande participation à cette transition qui est belle et bien en marche... pour une réappropriation de l’autonomie !

Aussi dans une logique de transition, on peut imaginer une série de loi privilégiant la relocalisation de nos productions et sanctionnant ce qui n’est pas souhaitable : baisse drastique des budgets militaires, obsolescence programmée sanctionnée, encadrement stricte de la publicité, mise en place de taxations progressives sur l’emballage, les transports inutiles, les gadgets avec bien sûr des projets d’accompagnement et de reconversion....

 

*Suite del'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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21 octobre 2014 2 21 /10 /octobre /2014 14:47

 

Pour ceux qui n'y étaient pas

 

 

*7000 camions par jour ? N’y aurait-il pas une erreur ?

 

 

 

 

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20 octobre 2014 1 20 /10 /octobre /2014 17:28

 

Source : cadtm.org

 

CADTM

 

Transatlantique arnaque - La casse du siècle

19 octobre par Yannick Bovy

 


Dans la plus grande discrétion, l’Union européenne et les Etats-Unis négocient actuellement la création d’un grand marché transatlantique. Objectif ? Supprimer les « obstacles au commerce », au bénéfice des entreprises multinationales. Dans le dos (et sur le dos) des populations. Date butoir : 2015.

Ce projet de grand marché transatlantique porte en lui de très lourdes menaces : systèmes sociaux et services publics démantelés, explosion des inégalités, destructions environnementales, répression des mouvements sociaux, atteintes aux libertés démocratiques…

Explications, témoignages et propositions de démontage dans cette nouvelle émission « Regards », derrière les murs du silence.

Réalisation : Yannick Bovy - Septembre 2014 - 29 mn

Une émission proposée par la FGTB wallonne & produite par le CEPAG

 

 

 

 

Source : cadtm.org

 

 

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20 octobre 2014 1 20 /10 /octobre /2014 17:21

 

Source: zad.nadir.org

 

 

Infos du 20 au 26 octobre

lundi 20 octobre 2014, par zadist

 

 

 


Tant que la situation est calme, on continue les infos régulières sur un rythme plus détendu d’un article par semaine, mis à jour tous les 2-3 jours. Si quelque chose s’accélère, on donnera de nouveau les nouvelles en temps réel. écoutez les nouvelles transmises par radio klaxon en streaming.

Si vous voyez des mouvements de police anormaux autour de la zone, contactez-nous ! sur le numéro d’urgence au 06.43.92.07.01.


ZAD AntiRep NDDL
Actuellement une personnes sont en prison suite à la manif’ du 22 février :
Engué purge une peine de 16 mois
Pour plus de précisions, lire l’article Comment soutenir les camarades incarcérés.


Appel à matos et connaissances

- Appel à dons de palettes pour un chantier de construction au No Name, à déposer au bout du chemin de la Bellich (sur la D42 de La Paquelais vers Notre-Dame c’est le premier chemin à gauche après le ieu dit La Boissière)
- Appel à dons de palettes et pneus usagés pour chantiers construction. à déposer à la Sècherie
- Appel à matos pour plusieurs chantiers à la Ouardine et San-Antonio (mise à jour du 10 octobre)


Préparation du rassemblement du 25 octobre au Testet :

 

De la ZAD de NDDL à la ZAD du Testet : solidarités et actions !


L’Assemblée du mouvement de lutte contre l’aéroport de Notre Dame des Landes du 30 septembre appelle à aller massivement au rassemblement du 25 octobre contre le barrage de Sivens, et invite tous les comités et opposant-e-s à s’organiser pour s’y rendre. pour plus d’infos voir ici

Un départ en bus aura lieu depuis la ZAD :

C’est le moment de montrer que la convergence des luttes existe réellement et que partout nous sommes solidaires et determiné-e-s contre les aménageurs dévastateurs !!

Dernière Réu de prépa du voyage Mardi 21 Octobre 18h à la Vache Rit

- INFOS CAR : inscription à l’adresse tousautestet@riseup.net

Si nous remplissons le car, le tarif pour un A/R sera inférieur à 40€ Il reste 33 places.
La date limite d’inscription est dimanche 19 octobre à 20h
Le départ aura lieu de la ZAD à la Vache Rit vendredi 24 à 18h
Le retour aura lieu le dimanche 26 à 13h

Si nous remplissons le car, le tarif pour un A/R sera inférieur à 40€
- Seulement 5 personnes ont confirmé leur réservation. Un 15aine d’autres n’ont pas encore confirmé. On est très loin des 53 places à remplir .
- La date limite d’inscription est dimanche 19 octobre à 20h. Si on voit qu’on arrive à 30 personnes on laissera les inscriptions ouvertes encore quelques jours, sinon on annule.
- Le départ aura lieu de la ZAD à la Vache Rit vendredi 24 à 18h, arrivée 4h du matin.
- Si un nombre conséquent de Nantais-e-s demandent que le car s’arrête au Cardo pour les prendre, on fera une halte.
- Le retour aura lieu le dimanche 26, départ à 13h du Testet arrivée à 23h à NDDL

En attendant, illes ont besoin de matériel
https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/zad-du-testet/besoins/
Il est possible de déposer du matériel à la Wardine, pour que ça parte avec les prochains départs pour là-bas.
Pour organiser une cantine collective pour le weekend et pour après, nous avons besoin de grosses gamelles, de brûleurs, de tonnelles (barnums pas chers), de vaisselle (en prêt pour le weekend ou en don), de Bâches...
- Une grosse quantité de légumes et harricots secs récoltés sur la ZAD partira avec le convoi, mais vos dons en légumineuses, céréales, huile, (en grosse quantité de préférence) et autres denrées sont les bienvenus.
- Il y a aussi besoin de Bâches, de Tentes, sacs de couchage, couvertures, tapis de sol (pour remplacer ceux qui sont brûlés par les flics)...
- Vêtements, Vêtements de pluie, Chaussettes, Chaussures, Bottes...
- Malox ou Xolam, jus de citron, Sérum Physiologique et tout le matériel médical de premiers secours...

- Masques à Gaz, Lunettes et masques de plongée, Gants, Casques, Matos de grimpe ...
- Lampes, Piles AA et AAA, Outillage , Cordes, Ficelles, Câbles en acier , Chaînes , Vis , Clous , Gros scotch gaffeur... Toute la liste de besoins est ici : https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/zad-du-testet/besoins/

Merci de déposer vos dons à la Wardine (St Antoine avant la "Chateigne" sur le Chemin de Suez) ou bien de les apporter à la dernière réu de prépa Mardi prochain à la Vache Rit !

- Pour celles et ceux qui ne peuvent pas se déplacer si loin, un rassemblement de soutien se tiendra le 25 octobre à 11 heures en bas de la rue Jean Jacques Rousseau à Nantes, près du square Daviais. Un point presse aura lieu à 11h30. Un tract sera distribué massivement au marché de la Petite Hollande.

Contre le barrage et son monde, arrêtons les machines destructrices ! Au Testet comme ailleurs, la lutte continue !

- des départs d’ailleurs s’organisent :
du côté du 43 : SOS Loire Vivante propose un covoiturage pour se rendre à la journée de mobilisation du 26 octobre dans la zone du Testet.
Pour les contacter, rendez vous sur leur site : www.sosloirevivante.org.


à Paris aussi, contacter le collectif ile de france

 

 

Source: zad.nadir.org

 

 

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20 octobre 2014 1 20 /10 /octobre /2014 17:11

 

Source : www.reporterre.net

 

 

Tout savoir sur le Testet, si on a loupé les épisodes précédents

Grégoire Souchay (Reporterre)

lundi 20 octobre 2014

 

 

 

Cécile Duflot et Noël Mamère se rendent aujourd’hui sur la zone humide du Testet. Alors que la lutte ne faiblit pas et qu’elle accède à la scène politique nationale, voici le B.A. BA du dossier, pour connaître les tenants et aboutissants de ce projet de barrage inutile et imposé.


Les députés écologistes Cécile Duflot et Noël Mamère se rendent aujourd’hui sur la zone humide du Testet. Ils tiendront une conférence de presse, et rencontreront le préfet du Tarn en fin d’après-midi. Samedi, plusieurs personnalités, dont Noël Mamère, José Bové, Pierre Larrouturou et Corinne Morel Darleux ont envoyé une lettre ouverte à Ségolène Royal pour lui demander de publier le rapport d’experts qu’elle a mandaté.

A l’heure où la bataille du Testet monte sur la scène politique, il est utile de faire le point sur le dossier, pour ceux qui ont manqué les épisodes précédents. En quinze questions et quinze réponses, voici le Testet pour les Nuls.

Qu’est-ce que le projet de barrage de Sivens ?

En 2001, la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne (CACG) réalise un rapport sur « le confortement de la ressource en eau du Tescou ». Elle propose dans ses conclusions la construction d’une retenue d’eau sur cette rivière qui coule dans les départements du Tarn et du Tarn-et-Garonne entre Gaillac et Montauban. Deux ans plus tard, l’Agence de l’Eau Adour-Garonne se base dans son Plan de Gestion des Etiages sur cette étude pour lancer le projet de barrage du Testet dont la réalisation sera confiée à la même CACG.

Le chantier est prévu sur 29 hectares, avec une emprise totale du projet sur 36 hectares, au niveau de la forêt de Sivens près du lieu-dit Testet, sur la commune de Lisle-sur-Tarn (département du Tarn). Or, cette forêt abritait jusqu’à septembre 2014 une zone humide boisée d’une superficie de 11 hectares, la zone humide du Testet. Avec 93 espèces protégées recensées, c’est l’une des deux dernières zones humides d’un seul tenant de cette nature qui existait encore dans le Tarn. Le barrage contiendrait 1,5 millions de mètres cubes d’eau, bien que le président du Conseil général ait reconnu depuis que ce volume était surdimensionné.


- Une vue de la forêt en août 2014, avant la destruction de la forêt -

À quoi ce barrage est-il censé servir ?

Selon la déclaration d’utilité publique délivrée en 2012, ce barrage vise pour 30 % à « soutenir le débit d’étiage », c’est-à-dire à augmenter le débit du cours d’eau en aval, afin notamment de diluer des pollutions dans la rivière. Problème, entre l’étude sur le projet et aujourd’hui, les principales sources de pollution ont été supprimées. L’essentiel du projet concerne donc en fait la « constitution de réserves en eau » destinées à l’irrigation (70%). Moins d’une trentaine d’irrigants de maïs semences aurait un intérêt réel à utiliser cette eau.

Combien coûterait-il ?

Le coût du projet de barrage est évalué à 7,8 millions d’euros. Il est entièrement financé sur des fonds publics, de France et d’Europe : 4,2 millions d’euros pour l’Agence de l’Eau Adour-Garonne, 1 million d’euros chacun pour les Conseils généraux du Tarn et du Tarn-et-Garonne et enfin 2 millions via le fonds européen FEADER.

Mais cette dernière dotation est remise en cause : elle ne peut en effet être attribuée pour des projets servant uniquement à l’irrigation. De plus, l’Agence de l’Eau aurait suspendu le versement de ses fonds au résultat de la mission d‘expertise envoyée mi-septembre par le ministère de l’Environnement.

Le financement du projet est donc très fragilisé.

Qui promeut ce barrage ?

La CACG est une société d’économie mixte d’aménagement de projets territoriaux. C’est l’un des acteurs majeurs depuis 1945 du développement de l’irrigation dans le sud-ouest. À Sivens, la CACG joue à la fois le rôle de bureau d’études et de maître d’œuvre du chantier. Elle vend également du matériel d’irrigation.

La maîtrise d’ouvrage revient quand à elle au Conseil général du Tarn, dont le président est Thierry Carcenac (PS). Celui-ci est très favorable au projet et a refusé de rencontrer les opposants. Le projet est également porté par le Conseil général du Tarn-et-Garonne, l’Agence de l’eau Adour-Garonne et la Chambre régionale d’agriculture. Mais l’appui le plus puissant est bien celui de la FNSEA, dont certains adhérents bénéficieront directement de l’investissement pour le barrage. Le premier ministre Manuel Valls s’est aussi prononcé en faveur du barrage.


- Thierry Carcenac -

Y-a-t-il des conflits d’intérêts ?

La CACG est à la fois juge et partie, puisque cette compagnie a fait l’étude concluant au besoin du barrage, et qu’elle doit le réaliser, ce qui représente une volume d’activité important pour elle. Le conseil d‘administration de la CACG est essentiellement composé d’élus. On y retrouve ainsi André Cabot, à la fois conseiller général et rapporteur de la commission permanente en charge du projet au Conseil Général du Tarn ; membre du conseil d’administration de l’Agence de l’eau Adour Garonne et vice-président de sa commission des interventions. Francis Daguzan, qui préside le Conseil d’Administration de la CACG, est également l’un des vice-présidents du Conseil général du Gers. Or, jusqu’en juillet 2013, celui-ci était présidé par Philippe Martin, ministre de l’Ecologie entre juillet 2013 et mars 2014. A ce poste, il a donné son aval au projet malgré les avis défavorables de ses services. Le directeur même de la CACG, Alain Villocel, est également vice-président de la commission Programme, finances et évaluation de l’Agence de l’eau Adour-Garonne.


- Répartion du capital de la CACG -

Qu’en pensent les experts environnementaux ?

Tous les conseils environnementaux ont rendu des avis défavorables. Le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN) a pointé « une expertise écologique souffrant d’insuffisances et d’interprétations non pertinentes ». À sa suite, le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN), qui dépend du ministère de l’environnement a également relevé dans un premier avis de 2013 « des inventaires faunistiques très insuffisants ». Re-saisi après une réécriture de forme du projet, il persistait dans son avis défavorable en septembre 2013 soulignant « qu’aucun nouvel élément probant sur le fond n’a été fourni ».

- Télécharger le 2e avis du CNPN :

PDF - 466 ko

- Télécharger l’avis du CSRPN :

PDF - 864.9 ko

De son côté, l’ONEMA (Office national de l’eau et des milieux aquatiques) a indiqué dans un avis du 22 juin 2012 que « les mesures de correction et de compensation restent insuffisantes » en ajoutant : « Le maintien du bon état chimique et écologique de l’eau en aval immédiat de la retenue ne semble pas garantie ».

L’enquête publique a conclu à un avis favorable, mais conditionné à l’existence d’un avis favorable de la CNPN, qui n’existe donc pas.

Le projet menace-t-il des espèces protégées ?

Les naturalistes employés en 2008 par la CACG semblent avoir réalisé un inventaire précipité peu rigoureux, soulignent les avis de la CNPN et du CSRPN. Un inventaire complémentaire a été réalisé au printemps 2013 par le bureau d’études AMIDEV, mais là encore, aucune garantie n’a été fournie sur la fiabilité de ce travail. Au moins vingt espèces protégées ont échappé aux observations du bureau d’étude. Autre problème : l’enquête publique ne prend aucunement en compte la présence sur la zone de migrateurs amphihalins, ce qui va à l’encontre du Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE).


- Ampuse, espece protégée non répertoriée, mais présente au Testet -

Qui sont les opposants au barrage de Sivens ?

La lutte est menée par deux principaux collectifs. D’un côté, le Collectif pour la Sauvegarde de la Zone Humide du Testet, né en 2011, mène la contre-expertise citoyenne et les recours juridiques. Il rassemble militants, écologistes et citoyens de tout bords. Le collectif Tant qu’il y aura des Bouilles est né avec les premières occupations de terrain, le 23 novembre 2013. Ce collectif informel, mouvant, sans porte-parole, fonctionne de manière horizontale et en démocratie directe, avec une autonomie dans les choix. L’ensemble des lieux d’occupation constitue une ZAD (zone à défendre), relevant de la même orientation que celle existant à Notre-Dame-Des-Landes. À ces collectifs s’ajoutent des riverains qui appuient la lutte via des dons de vêtements, de nourriture et d’objets, et qui permettent à la ZAD de continuer à vivre.


- La ferme de la Métairie, centre de la ZAD -

Comment agissent ces opposants ?

Si quelques jets de cocktail molotov artisanaux ou de pierre ont pu être observés lors d’affrontements avec les forces de l’ordre début septembre, la stratégie des barricades s’est rapidement épuisée, en raison de son inefficacité. Les opposants tentent la plupart du temps de s’opposer de manière non violente : action de clowns, sit-in pacifique devant les cordons de gendarmes ou les centres de décision, occupation des arbres menacés d’abattage et bien sûr vie au quotidien sur les lieux.

Les plus téméraires se sont enterrés dans le sol pour freiner le passage des machines. Enfin, une grève de la faim a été entamée début septembre 2013 par certains membres du Collectif Testet, et se poursuit à la date du 20 octobre.

Qui d’autre soutient cette lutte ?

Les associations environnementales comme Nature Midi-Pyrénées ou Les Amis de la Terre, ont été parmi les premières à soutenir l’opposition, avec quelques élus écologistes locaux. La mobilisation a pris un autre tour avec l’appui, y compris logistique, de la Confédération Paysanne début septembre. Puis, ce furent les lycéens du département qui tentèrent spontanément de bloquer leur lycée en soutien aux opposants au barrage. Egalement, la solidarité est venue des autres ZAD du pays, notamment de Notre-Dame des Landes. Des actions de solidarité se sont organisées dans divers secteurs du Tarn ainsi qu’à Toulouse, Bordeaux, Nîmes, Nantes ou Auxerre. Enfin, au niveau politique, la Confédération paysanne, le Parti de Gauche, EELV, Ensemble, le Parti pour la Décroissance, ATTAC et Nouvelle Donne ont appelé à un moratoire sur le projet.

Y-a-t-il eu des violences policières ?

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 


Source : www.reporterre.net

 

 

 

 


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20 octobre 2014 1 20 /10 /octobre /2014 16:30

 

Source : www.bastamag.net

 

 

 

 

Greenwashing

Comment EDF prétend lutter contre le réchauffement climatique… en délocalisant sa pollution en Europe de l’Est

par Rachel Knaebel 20 octobre 2014

 

 

 

EDF n’est pas avare de louanges sur ses efforts pour lutter contre le réchauffement climatique. Problème : ses discours collent mal avec la réalité. Car si l’entreprise réduit ses émissions de CO2 en France, elle les augmente en Europe de l’Est où elle investit largement dans des centrales à charbon, très polluantes, en Pologne ou dans l’ex-Yougoslavie. Une stratégie qui pose également la question du rôle de l’Etat français, son actionnaire à 84%, alors qu’une loi sur la transition énergétique vient d’être votée. Une transition énergétique qui ne semble pas s’appliquer à l’entreprise publique en dehors des frontières de l’Hexagone.

Le communiqué est presque triomphant : « Dans sa lutte contre le changement climatique, EDF franchit une étape majeure dans la maîtrise de son empreinte carbone, en divisant par deux ses émissions de CO2 en France à horizon 2016 » [1]. L’entreprise, dont l’État français est actionnaire à 84%, aurait-elle enfin lancé sa transition énergétique, délaissant les énergies nocives pour le climat au profit des énergies renouvelables ? EDF demeure le premier producteur d’électricité nucléaire au monde, défendant l’énergie atomique comme le « pivot d’une production d’électricité compétitive, sûre et sans CO2. » Pour ce qui est de la sûreté, chacun appréciera (voir notre dossier sur le sujet).

Ce que le groupe se garde bien de souligner, c’est qu’il investit dans le charbon, en particulier en Europe de l’Est. Or, ce combustible est un gros émetteur de CO2. Dans ses communiqués et ses rapports annuels, l’entreprise range la plupart du temps ses centrales à charbon sous l’appellation générale de « centrales thermique », qui englobe aussi les installations qui fonctionnent au fioul ou au gaz naturel. En France, EDF gère encore six centrales à charbon [2]. Plusieurs fermeront dans les prochaines années parce qu’elles ne respectent pas les nouvelles normes européennes en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Les autres seront modernisées. À l’étranger en revanche, le groupe français continue de promouvoir cette énergie particulièrement polluante. Via des rachats d’entreprises ou des partenariats, EDF exploite des centrales au charbon au Royaume Uni, en Pologne, et prévoit d’en construire de nouvelles en Serbie, voire en Croatie. En Grèce, l’énergéticien français convoiterait des mines de lignite en cours de privatisation.

EDF augmente ses émission de CO2

Résultat : même si en France, EDF se prévaut d’avoir divisé ses émissions de CO2 par deux depuis 1990, à l’étranger, elles augmentent. Pire, EDF consomme même de plus en plus de charbon : 25 millions de tonnes en 2013, quatre millions de tonnes de plus qu’en 2011 [3]. Conséquence logique, l’entreprise publique relâche de plus en plus de CO2 dans l’atmosphère : 80 millions de tonnes de CO2 émises en 2013, soit dix millions de tonnes de plus qu’en 2011. Seule différence : ces émissions supplémentaires, EDF les transfèrent à l’est. Pas sûr que la ministre de l’Écologie Ségolène Royal apprécie.

Car ce ne sont pas les nouveaux projets polluants qui manquent. En 2012, EDF rachetait le groupe énergétique italien Edison. Et avec lui son projet de construction d’une nouvelle centrale à charbon sur le site minier de Kolubara, à une soixantaine de kilomètres au sud de Belgrade, en partenariat avec le groupe serbe EPS. La nouvelle centrale, appelée Kolubara B, fonctionnera au lignite, la forme la plus polluante du combustible fossile, et sera alimentée par les mines de charbon à proximité. De nouveaux puits sont donc en train d’être forés. Une calamité pour les habitants des villages environnants.

Un millier de foyers pourrait être déplacé pour agrandir la mine. La qualité de l’air est déjà affectée par les rejets de la centrale existante. Les eaux et les sols sont contaminés par des métaux lourds. Et l’approvisionnement en eau est altéré par les activités de la mine et de la centrale. « Il y a encore trois jours, la consommation de l’eau du robinet était restreinte dans la zone autour de la mine, témoigne Zvezdan Kalmar, de l’association environnementale serbe Centre pour l’écologie et le développement durable (Cekor). Ce genre de restriction est régulier. Et quand ça arrive, ça ne dure pas quelques heures, mais plusieurs jours. Il n’y a pas de système d’épuration des eaux usées de la centrale. Elles sont simplement pompées puis jetées dans la rivière. »

En Serbie, un projet entaché de pollution et de corruption

Le conseil municipal de Vreoci, le village qui doit être déplacé et démoli pour agrandir la mine, avait déposé une plainte en août 2012, auprès de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). En cause : le soutien financier de l’institution à un projet d’aménagement de la mine. Dans le document, les élus de Vreoci signalaient une pollution persistante des nappes phréatiques de la commune et une diminution « sévère » des ressources en eau. « Le réseau d’approvisionnement en eau est médiocre sur toute la zone d’exploitation du bassin de lignite de Kolubara, particulièrement à Vreoci. (…) Les jardins d’enfants, les écoles et les cliniques n’ont pas d’approvisionnement régulier en eau potable [4]. », ajoutait le conseil municipal. L’arrivée d’EDF, si soucieuse de son « empreinte carbone » et du développement durable, va-t-elle changé les choses ?

« La gestion des résidus miniers de Kolubara n’est pas satisfaisante », constate Malika Peyraut, chargée de campagne aux Amis de la Terre, qui s’est rendue sur place en 2013. Cette année-là, plusieurs habitations du village de Junkovac, au nord de la mine,ont été ensevelies par des éboulements causés par l’activité minière. En mai dernier, les inondations qui ont touché les Balkans n’ont pas épargné le bassin de Kolubara. Les mines se sont retrouvées immergées. « Quand les inondations ont touché la zone et que les rives ont cédé, elles ont emportée avec elle un amas de résidus de la centrale à charbon et ont dispersé la boue noire autour du village. Les habitants sont maintenant inquiets, ils ne savent pas ce que contiennent ces résidus et demandent au gouvernement de procéder à des tests », signale en juillet 2014 l’association serbe Cekor.

Pendant ce temps, la France accueille la Conférence internationale sur le climat...

Il n’y a pas que l’environnement et la santé des habitants. Kolubara a aussi fait les gros titres de la presse serbe pour des affaires de corruption. En 2011, l’ancien directeur de la mine est arrêté aux côtés de 16 autres responsables du groupe énergétique EPS ou de fournisseurs dans le cadre d’une enquête autour d’irrégularités [5]. Une nouvelle vague d’arrestations s’est déroulée en septembre 2013. A cause, cette fois, d’irrégularités autour des expropriations des habitants touchés par les projets d’extensions des mines.

Que vient faire EDF dans cette galère ? Qu’en est-il donc de la stratégie d’« économie décarbonné », prônée par l’entreprise publique ? Ne vaut-elle pas dans cette partie de l’Europe ? « Il y a un double discours de l’État français », accuse Malika Peyraut, des Amis de la terre. « D’un côté, la France accueille la Conférence internationale sur le climat (Cop 21) en 2015, mais de l’autre, EDF, dont l’État est actionnaire à 84 %, investit dans des projets polluants comme le charbon. Nous demandons que les investissements d’entreprises dont l’État est actionnaire n’enferment pas des pays dans des stratégies de dépendance au carbone. En Serbie, il y a un potentiel pour développer l’hydraulique et l’éolien. Si EDF veut vraiment exporter ses installations, elle pourrait au moins apporter ses technologies en matière d’énergies renouvelables ! »

En Croatie, le charbon plutôt que le soleil

La question se pose aussi en Croatie. EDF, toujours à travers sa filiale Edison, y est candidate pour construire une nouvelle centrale à charbon, Plomin C. L’entreprise publique d’énergie croate décide finalement de donner le marché au conglomérat formé par Alstom et l’entreprise japonaise Marubeni. Edison est arrivé troisième. « Mais rien n’est définitivement décidé pour l’instant », précise Pippa Gallop, de l’ONG néerlandaise Bankwatch, qui suit de près les investissements dans le charbon en Europe de l’est.

Là encore, la nouvelle centrale doit en remplacer une plus ancienne. Elle devra doubler la production électrique issue du charbon dans le pays, plutôt que de développer le potentiel en énergie renouvelables de la Croatie, en particulier le solaire. « La Croatie ne dispose pas de charbon en propre. Ce qui devrait déjà être une raison suffisante pour arrêter d’utiliser ce combustible et se tourner plutôt vers les énergies renouvelables, pour lesquelles nous disposons d’un potentiel énorme », souligne Zoran Tomic, de Greenpeace Croatie. « En plus du projet de Plomin C, il y aussi des plans pour construire une autre centrale à charbon dans la ville de Ploce », dans l’extrême sud du pays. « Dans le même temps, la Croatie, l’un des pays les plus ensoleillé d’Europe, a moins de capacité installée en énergie solaire que la ville slovène de Maribor, qui est une station de ski », regrette le militant.

De gros investisseurs se retirent du charbon

Mais c’est surtout en Pologne qu’EDF mise à fond sur le charbon. Le groupe français y exploite notamment la centrale de Rybnik, qui fonctionne intégralement au charbon avec une puissance équivalente à la centrale nucléaire alsacienne de Fessenheim. EDF la modernise pour la faire fonctionner jusqu’en 2030. La réduction des émissions de CO2 n’y est pas d’actualité : seuls 4% de la production d’électricité polonaise d’EDF provient des énergies renouvelables, contre 90% pour le charbon (et 4% pour le gaz). Et la transition énergétique ? Les entreprises dont l’Etat française est actionnaire semble l’ignorer au-delà des frontières orientales. EDF n’est pas la seule : GDF Suez, dont la France est actionnaire à 36,7%, exploite également une centrale au charbon en Pologne et prévoit d’en ériger une près de la frontière Ukrainienne.

En investissant tous azimuts dans le combustible très polluant, EDF, et donc l’État français, vont à l’encontre d’une tendance internationale. « Plusieurs banques multilatérales d’investissement ont récemment émis des critères pour leurs soutiens aux projets énergétiques qui excluent la plupart des installations au charbon. Des pays du Nord de l’Europe ont également décidé d’arrêter de soutenir des projets dans le charbon à l’étranger », indique Malika Peyraut. Depuis 2013, les États-Unis, le Royaume Uni, les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège, l’Islande, et la Suède ont annoncé cessé ou limiter leurs soutiens à de nouvelles centrales à charbon à l’étranger. Le tout nouveau gouvernement suédois, composé de sociaux-démocrates et d’écologistes, pourrait même pousser le groupe énergétique Vattenfall à abandonner ses projets de nouvelles mines de lignite en Allemagne. Une posture similaire est adoptée par des banques multilatérales de développement, comme la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd).

« EDF sera demain l’entreprise la plus responsable »

En Serbie, la Berd, qui avait annoncé une aide de 400 millions d’euros pour la centrale Kolubara B, s’est retirée du projet en 2013. « EDF au contraire a plutôt pris le parti de participer aux côtés d’autres grandes groupes énergétiques à l’initiative Better coal (meilleur charbon), qui vise à redorer l’image du charbon, constate Malika Peyraut. L’idée est qu’il est possible de faire du charbon propre et équitable. Mais les critères définis sont flous et non contraignants. C’est du maquillage. » EDF vend par exemple ses nouvelles centrales à charbon comme plus propres. Elles produisent certes plus d’électricité avec moins de charbon, mais continuent d’émettre de grandes quantités de CO2 dans l’atmosphère.

Lors de la dernière assemblée générale d’EDF, en mai, les Amis de la terre ont interrogé Henri Proglio, PDG d’EDF, sur les intentions du groupe en Serbie. « Je ne voudrais pas qu’on s’appesantisse sur tel ou tel projet qui n’ont pas encore vu le jour », a-t-il répondu [6]. Avant d’ajouter : « EDF est et sera demain l’entreprise la plus responsable en matière de protection contre les gaz à effet de serre. » Il serait temps de se mettre au boulot. En attendant, EDF est nominé cette année au Prix Pinnochio, un palmarès des entreprises très polluantes ouvert au vote des internautes, dans la catégorie « plus vert que vert ».

Rachel Knaebel

CC : Meriol Lehmann

 

Notes

[1Voir le communiqué d’EDF du mois de juin 2014.

[2Au Havre, à Cordemais (Loire-Atlantique), Bouchain (Nord), La Maxe (Moselle), Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), Blénod-lès-Ponts-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle).

[3Rapport annuel 2013, p 59.

[4Voir le texte de la plainte ici, p 18.

[5Voir le rapport "Winners and loser. Who benefits from high level corruption in the South East Europe energy sector ?” publié en juin 2014.

[6À écouter ici, à 2 heure 21 minutes.


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Source : www.bastamag.net

 

 

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20 octobre 2014 1 20 /10 /octobre /2014 16:24

 

 

Source : www.lemonde.fr


 

Après l’industrie, le commerce détruit aussi des emplois

LE MONDE | 20.10.2014 à 05h19 • Mis à jour le 20.10.2014 à 14h57 | Par Denis Cosnard

 
 

 

Les repreneurs de La Redoute ont prévu un plan social comportant la suppression de 1 178 postes en quatre ans.

 

Mauvaise nouvelle pour l’économie française. Un des derniers moteurs de l’emploi est en train de caler à son tour : le commerce. C’est ce que montre une étude publiée lundi 20 octobre par le cabinet Trendeo. Depuis deux trimestres, ce secteur longtemps porteur a commencé à détruire des emplois, indique la société française, qui relève dans la presse toutes les annonces de création et de suppression de postes.

Pour le moment, le nombre net d’emplois disparus demeure minime, de l’ordre de 250 en six mois. Mais la rupture avec la période précédente se révèle spectaculaire. « Depuis 2009, le commerce était en effet le premier créateur d’emplois, avec un solde positif de 89 000 postes », relève David Cousquer, le fondateur de Trendeo. La fin de cette période constitue donc un « phénomène significatif et inquiétant », ajoute M. Cousquer.

 

 

 

Le mouvement est engagé depuis 2010. De trimestre en trimestre, les créations d’emplois se font plus rares, tandis que la courbe des suppressions monte régulièrement.

Une évolution à relier à la crise, qui pèse de plus en plus sur le pouvoir d’achat des Français. Pour éviter de perdre trop de clients, les enseignes de la grande distribution se sont lancées depuis deux ans dans une guerre des prix. Elle comprime leurs marges. Un contexte qui ne les incite pas à embaucher massivement.

RÉDUIRE LA VOILURE

De nombreuses sociétés intervenant dans le négoce et la distribution au sens large ont dû réduire la voilure. En 2013, Descours & Cabaud, un négociant lyonnais en produits pour le BTP et l’industrie, a ainsi allégé son effectif d’environ 400 personnes. Les repreneurs de La Redoute, ancienne filiale de Kering (ex-PPR), ont prévu de leur côté un plan social comportant la suppression de 1 178 postes en quatre ans.

Autre exemple : Coop Alsace. Il y a quelques années, ce groupe d’hypermarchés, de supermarchés et de supérettes comptait plus de 4 000 salariés. Depuis, il a cédé de nombreux actifs. Cela n’a pas suffi. Henri Ancel, son PDG, a annoncé, vendredi 17 octobre, qu’il allait déposer, lundi devant la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg, le bilan de l’entreprise, qui n’emploie plus que 150 personnes.

Ces difficultés du commerce sont d’autant plus problématiques que les autres secteurs sont pour la plupart déjà à la peine. « L’industrie ne repart toujours pas, même si elle souffre moins que par le passé », note M. Cousquer.

Jeudi 16 octobre, le laboratoire allemand Fresenius Kabi a encore annoncé la suppression de 338 emplois sur 461 dans son usine de La Châtre (Indre), en raison de l’arrêt de la production de poches de sang.

 

 

Ces neuf derniers mois, Trendeo a recensé 153 fermetures d’usine dans le pays, pour 119 ouvertures. Au total, 1 512 usines ont été fermées depuis le début de la crise en 2009, compensées seulement à 60 % par la création de nouveaux sites.

 

 

MAUVAISE ANNÉE POUR LES BANQUES

Et ce marasme de l’industrie est de moins en moins compensé par le dynamisme des services. La banque, en particulier, pourrait connaître sa plus mauvaise année depuis 2009. « Il n’y a guère que les secteurs du logiciel et des conseils et services spécialisés qui continuent à afficher un dynamisme tel que les créations d’emplois y dépassent nettement les suppressions », souligne le responsable de Trendeo.

Sa conclusion n’est guère optimiste. La croissance qui permettrait d’effacer les lourdes pertes de la période 2008-2009 n’est toujours pas présente. « Au rythme actuel, plusieurs années seront nécessaires à l’inversion de la courbe du chômage », estime M. Cousquer. Loin, très loin de l’objectif affiché par François Hollande durant sa campagne électorale.

 Denis Cosnard
Journaliste au Monde

 

 

 

Source : www.lemonde.fr

 

 


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20 octobre 2014 1 20 /10 /octobre /2014 16:02

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

1% 20/10/2014 à 10h49
Deux symboles du capitalisme s’inquiètent des inégalités
Clément Guillou | Journaliste Rue89

 

 


L’insigne d’une Rolls Royce, dans un showroom le 8 juillet 2014 à Londres (Kirsty Wigglesworth/AP/SIPA)

« L’ampleur et la hausse continue des inégalités aux Etats-Unis m’inquiètent grandement. »

Jean-Luc Mélenchon en visite à Washington ? Thomas Piketty ? Barack Obama ? Non, Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale américaine.

Dans un discours prononcé vendredi à Boston, Yellen est allée beaucoup plus loin que le font d’ordinaire les numéros un de la Fed, en jugeant le niveau des inégalités contraire aux « valeurs américaines » et en pointant diplomatiquement les responsabilités politiques. Elle s’est bien gardée de dire si la politique monétaire américaine avait pu accroître les inégalités.

Le banquier central américain n’a pas l’habitude de s’immiscer dans les débats politiques aux Etats-Unis, et les inégalités en est un, notamment depuis le succès du livre « Le Capital au XXIe siècle » de Thomas Piketty.

Crédit suisse comme Oxfam

Trois jours plus tôt, le groupe de services financiers Crédit suisse avait fait des inégalités le thème de son étude annuelle sur la richesse dans le monde [PDF] – qui continue d’augmenter. La déclaration de Yellen et le « choix éditorial » de Crédit suisse font suite aux inquiétudes émises par le Fonds monétaire internationale et le Forum de Davos, le raout annuel du monde des affaires.

Le Forum de Davos avait été bousculé par une étude d’Oxfam, dont ressortait un chiffre frappant : la richesse cumulée des 85 plus grandes fortunes du monde équivalait à celle des 3,5 milliards de personnes les plus pauvres.

Mais contrairement à Oxfam, le Crédit suisse est peu suspect d’hostilité au capitalisme financier. Il EST le capitalisme financier.

Ses analystes constatent que la richesse mondiale continue d’augmenter mais qu’elle est de plus en plus concentrée, un fait criant dans le graphique ci-dessous : par rapport à 2013, la richesse médiane a baissé – comme depuis 2010 – mais celle des 10% et 1% les plus riches a augmenté.


Niveau de richesse minimum des 50%, 10% et 1% les plus riches du monde (Rapport de Crédit suisse)

Cette évolution est attribuable à la hausse des marchés d’action et immobiliers ainsi qu’à des taux de change favorables. Les 1% les plus riches du monde sont désormais propriétaires de près de la moitié de la richesse mondiale.


Pyramide de la richesse mondiale. A gauche, niveau de richesse en dollars. Au centre, nombre d’adultes (pourcentage de la population mondiale). A droite, richesse cumulée (pourcentage de la richesse mondiale) (Rapport de Crédit suisse)

Le retour de la hausse des inégalités

Entre 2007 et 2014, les inégalités de richesse ont progressé dans 35 pays et diminué dans 11 pays seulement, relève aussi Crédit suisse. C’est essentiellement dans les pays en développement que les inégalités augmentent, comme le prouve cette carte réalisée par Business Insider sur la base des données de Crédit suisse.

Une rupture s’est opérée après la crise financière. De 2000 à 2007, les inégalités étaient globalement en baisse (surtout en Europe). Depuis 2007, elles augmentent partout (sauf aux Etats-Unis). L’analyse est valable pour la France et s’explique, selon Crédit suisse, par la chute des Bourses pendant la crise et leur remontée récente

Plus largement, les économistes du groupe, rappelant le principe de l’accumulation du capital, expliquent le cercle vicieux des inégalités : les riches ont du capital à placer et profitent de taux d’intérêt bas, donc ils font grimper les prix des actifs (actions, immobilier). Ce faisant, ils s’enrichissent et poussent la classe moyenne à s’endetter, augmentant ainsi les inégalités.


Le cercle vicieux des inégalités (Rapport de Cr&eacute ; dit suisse)

Selon Crédit suisse, ce cercle vicieux menace l’équilibre de l’économie mondiale.

« Un signal inquiétant »

Un chiffre – cher à Thomas Piketty – les inquiète particulièrement, celui du ratio richesse/revenu aux Etats-Unis, il montre la part croissante, depuis la fin de la crise financière, du capital dans la richesse globale. Crédit suisse explique :

« Pendant plus d’un siècle, le rapport capital/revenu s’est situé entre 4 et 5. Cependant, ce ratio est monté brièvement au-dessus de 6 durant la bulle internet en 1999 et a encore crevé ce plafond entre 2005 et 2007.

Il est retombé brutalement dans l’intervalle habituel après la crise financière mais ce déclin s’est depuis inversé et le radio est désormais à un niveau record de 6,5, pour la première fois depuis la Grande Dépression.

C’est un signal inquiétant, compte tenu du fait que les ratios richesse/revenu anormalement hauts ont toujours été annonciateurs d’une récession dans le passé. »


Evolution du ratio richesse/revenu aux Etats-Unis depuis 1900 (Rapport de Crédit suisse)

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 


 

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