Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 octobre 2014 7 26 /10 /octobre /2014 17:27

 

 

Source : www.economiematin.fr

 

 24 Oct

 


La SNCF n'a pas attendu la Cour des Comptes pour savoir que le TGV n'était plus la machine à cash d'hier, et qu'il fallait réagir (lire TGV : Très grande vitesse mais très petite rentabilité). Dans un document confidentiel interne daté du 23 octobre 2014 que la rédaction d'EconomieMatin.fr a pu consulter, la direction envisage de prendre des mesures drastiques pour tenter de restaurer, au moins partiellement, la rentabilité du TGV. Au risque de se mettre à dos une bonne partie des voyageurs.


La marge opérationnelle de l'activité TGV s'est effondrée à 12 % en 2013, quand elle culminait encore à 28 % 2008 ? Qu'à cela ne tienne : la solution proposée par les équipes du marketing de la SNCF,  dans un document daté du 23 octobre 2014, soit le jour même où la Cour des Comptes rendait publique son rapport, est tout ce qu'il y a de plus basique : augmenter les tarifs, mais aussi imposer un "durcissement des conditions d'échange / remboursement pour la clientèle loisir".

 

Côté tarifs, ce sont les passagers de première classe qui sont prioritairement ciblés par les hausses envisagées dans ce document de travail (la mention PROJET figure expréssément sur la présentation), sans doute parce que ces billets sont le plus souvent pris en charge par l'entreprise, moins regardante à la dépense quant il s'agit de permettre à ses salariés de se déplacer en France pour des rendez-vous d'affaires. La simulation réalisée par les équipes du marketing propose la "refonte de la gamme" tarifaire en Première, par le biais de la "généralisation des Espaces Pro Première avec restauration incluse (hors Lille)". Difficile en effet de faire "avaler" au client qu'il doit prendre un plateau-repas sur un trajet de moins d'une heure trente...

25 % des passagers Pro Première pourraient passer en seconde

Mais plutôt qu'une hausse proportionnelle au prix du billet - calculé en partie en fonction de la distance - c'est une augmentation de la part fixe du billet (autrefois appelée "réservation" mais sans objet pour le TGV, innaccessible sans), qui est envisagée. De combien ? une "augmentation de 12 euros du tarif Pro 1ere occasionnel, et de 6 euros du tarif Pro fréquence sur les 7 relations concernées", autrement dit sur les principales lignes à grande vitesse, au nombre desquelles Paris-Lyon, Paris-Marseille, Paris-Strasbourg, Paris-Lille et Paris-Bordeaux. Gain espéré ? "Un CA brut additonnel de 15 millions d'euros par an et un gain net de 10 millons d'eurons si on suppose que 10 % de client pro 1ère occasionnels (soit 25 % en tout) passent en seconde du fait de cette augmentationévalue le document.  Un autre scénario envisage une hausse généralisée de 8 euros pour tous les billets de première, pour un gain net espéré de 15 millions d'euros par an, faisant abstraction des éventuels déclassements en seconde classe de certains passagers.

 

Pour faire passer la pilule de la hausse tarifaire en première, les équipes du marketing agitent donc la carotte du plateau repas inclus. A tous les horaires ? Le document ne le précise pas. Plateau dont le prix s'ajoute bien évidemment au prix du titre de transport, lui-même augmenté dans le projet. Et tant pis pour ceux qui ne voudront pas de restauration à bord, ils l'auront payée quand même, exactement comme en avion. 

 

Billets de train non remboursables une semaine avant le départ

 

Mais si la hausse des tarifs est une mesure attendue et rationnelle face au problème de rentabilité que rencontre le TGV, une autre mesure évoquée par le document de travail des équipes du marketing de la SNCF risque de faire couler beaucoup d'encre. Il prévoit un "durcissement des conditions d'échange remboursement pour la clientèle loisir [pour un] gain d'environ 25 millions d'euros par an (avec des hypothèses de disparitions de clients du fait du "non remboursable").  Ciblé ? Le tarif "loisir", autrement dit le tarif standard, sachant que les autres tarifs associés à des cartes de réduction ou à certaines périodes comme le tarif Week-end ont déjà des conditions d'échange et de remboursement restreintes. Mais là, c'est bien le tarif "plein pot" en seconde classe qui verrait ses conditions d'échange et de remboursement sévérement durcies.

 

Un des scénarii, sur les trois envisagés, propose carrément de rendre le remboursement des billets impossible sept jours avant la date du départ, l'échange provoquant une retenue de 15 euros, toujours à partir de J-7. Et à J-1 ? Terminé ! le billet ne serait plus ni échangeable, ni remboursable, mais définitivement perdu ! Un autre scénario propose d'aligner les conditions d'échange et de remboursement des billets au tarif loisir sur ceux d'IDTGV. A savoir, un remboursement impossible, seul l'échange étant possible jusqu'à 5 heures avant le départ contre une retenue de 12 euros en ligne, ou 17 euros si l'échange est réalisé par téléphone. Un troisième scénario propose lui de taxer à hauteur de 30 euros l'échange de billet de un à sept jours avant le départ du train, mais curieusement seulement de 20 euros le jour du voyage, jusqu'à une heure après son départ. 

Plus de bar à bord des TGV pour les voyages de moins de trois heures ? 


Outre les augmentations de tarifs, les durcissements de conditions d'échange et de remboursement, les équipes de la SNCF envisagent enfin de faire des économies sur... la restauration à bord, cette fois pour les passagers de seconde. "La suppression du bar sur les 39 000 courses de moins de 3 heures hors Paris-Lyon et WE aurait un impact positif d'environ 12 millions d'euros" précise le document de travail. Un sujet réguliérement évoqué, et jusqu'ici à chaque fois repoussé. Manifestement, le changement de concessionnaire en charge de la restauration à bord n'a pas créé le "choc de compétitivité" et de rentabilité attendu.

Cette ébauche d'évolution tarifaire n'est sans doute pas définitive, puisqu'il s'agit d'un projet, mais donne en tout cas des indications sur les orientations envisagées par la direction de la SNCF pour tenter de sortir le TGV de l'impasse financière dans laquelle il s'enfonce depuis cinq ans, rapidement.

ostill / Shutterstock.com

 

 

Source : www.economiematin.fr

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2014 7 26 /10 /octobre /2014 17:07

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

Le rapport biaisé de la Cour des comptes sur le TGV

|  Par martine orange

 

 

 

Rien ne trouve grâce aux yeux de la Cour des comptes sur le modèle français du TGV. Ce n’est ni une réussite industrielle, ni un mode de transport performant, ni même moins polluant. Outrepassant sa mission de contrôle, elle préconise, sans débat public, le remède : réserver les lignes TGV aux plus riches sur quelques grandes villes. Pour les autres, il faut libéraliser le bus. Un rapport qui tombe à pic pour briser de nouveaux tabous. Parti pris.

Certaines techniques de communication ont été tellement utilisées qu’elles sont devenues très repérables. C’est le cas du dernier rapport de la Cour des comptes sur le TGV publié le 23 octobre. Quelques jours auparavant, des indiscrétions commençaient à bruisser sur ce rapport. Des chiffres, cités hors de tout contexte, filtraient opportunément pour dénoncer le coût prohibitif des lignes de TGV. Cette orchestration discrète laissait à penser qu’il y avait quelque anguille sous roche. Une manœuvre politique soigneusement orchestrée était en route.  

Le résultat est tout à fait à la hauteur des prévisions. La Cour des comptes a rendu un rapport à charge, assenant ses croyances sans apporter la moindre démonstration. Sortant tout à fait de sa mission de contrôleur des deniers publics, elle s’érige en spécialiste de la gestion ferroviaire, de la façon de faire circuler les trains, des dessertes à conserver ou non. Tout cela est conduit d’une façon insidieuse, voire tordue, pour instiller l’idée que le train ne relève plus du service public, de l’aménagement du territoire, qu’il est grand temps d’en finir avec ces « vieilles lunes », pour mettre en œuvre la grande libéralisation des transports routiers. 

 

 
© Reuters

Il y a beaucoup à dire sur la gestion actuelle de la SNCF. Tous les voyageurs ont pu noter la dégradation progressive de ce service public, la perte de tout repère, avec ces fermetures des dessertes secondaires, et surtout l'abandon total des trains de banlieue, l'incapacité à mettre en place un fret ferroviaire, la politique tarifaire opaque et illisible qui aboutit à des prix prohibitifs, et pour finir, ces trains qui n’arrivent même plus à l’heure. Il a fallu le tragique déraillement de Brétigny-sur-Orge, en juillet 2013, pour mettre enfin en lumière le sous-investissement massif dans les infrastructures et le recours systématique à la sous-traitance. Un bilan dans lequel Guillaume Pepy, qui dirige la SNCF depuis dix-sept ans, d’abord comme directeur général puis comme président, porte une lourde responsabilité, mais à qui il n’a jamais été demandé de comptes.

Mais ce n’est pas sous cet angle que la Cour des comptes revisite la politique de la SNCF. La mise en cause de la politique du tout-TGV, qui a abouti à laisser en déshérence une grande partie du réseau ferroviaire, à abandonner nombre de missions de service public, n’est qu’un prétexte pour ancrer des révisions plus fondamentales : finalement, le TGV n’est pas un instrument de service public et d’aménagement du territoire. En un mot, les Français doivent s’habituer à l’idée que c’est un luxe auquel ils ne peuvent plus prétendre.

Les lignes à grande vitesse étant rentables, il fallait trouver un autre angle d’attaque que la gestion économique pour ébranler le système et un autre poncif que le traditionnel régime spécial des retraites des cheminots. Pour les besoins de la démonstration, le rapport s’attaque d’emblée au succès du TGV. Les Français pensent qu’il s’agit d’une véritable réussite technologique, industrielle, et de services. Erreur, dit le rapport, qui titre son premier chapitre sur les limites du succès.

Le TGV a permis une reconquête du train face à la voiture, pense-t-on. Fausse idée, réplique la Cour des comptes. Cela n’a permis que d’enrayer sa chute, affirme-t-elle, sans donner de chiffre pertinent. C’est un élément important d’aménagement du territoire, soutiennent les défenseurs du train et en priorité les élus. Nouvelle erreur, affirme le rapport. « Les récents travaux de la commission Quinet indiquent par exemple qu’“il n’existe pas à l’heure actuelle de résultats suffisamment robustes pour conclure que les investissements en infrastructures ont un impact positif sur la croissance, en dehors de celui correspondant aux surplus du calcul économique” », est-il écrit. De toute façon, le TGV a un vice évident : il ne sert pas uniquement à l’économie. « Les deux tiers des voyages sont personnels et un tiers est professionnel », note le rapport. La notion de service public et d’intérêt général n’est décidément plus un critère pour la Cour des comptes.

Pour parachever le tableau, la Cour des comptes termine par la réussite industrielle. Et là aussi, tout cela n’est qu’un leurre, selon la Cour des comptes. Une fois, le rapport met en lumière les mérites indépassables de l’ICE allemand, en passant sous silence les accidents mortels qu’il a connus : pour ce train, le choix a été fait d’une vitesse plus limitée sur des lignes classiques. Une autre fois, il prend en exemple le Shinkansen japonais qui semble sans comparaison pour sa desserte très rapide entre deux points. Les choix technologiques et industriels ne sont pas les bons, selon la Cour des comptes. Elle reproche aux TGV d’aller à la fois trop et pas assez vite. Bref, le modèle français est nul pour la Cour des comptes, sans que ses assertions dépassent les arguments d’autorité.

Pour faire bonne mesure, il est même reproché à la SNCF d’avoir, par sa politique bridée de très grande vitesse, fait rater aux industriels français les grands marchés étrangers de transports à très grande vitesse, comme celui de l’Alta Velocitad en Espagne, Siemens ayant été préféré à Alstom. Jusqu’à preuve du contraire, la SNCF n’est pas le bureau d'études d’Alstom. Mais cela ne semble pas avoir d’importance. À ce stade, on entend presque le rapporteur s’exclamer : « L’ai-je bien descendu ? »

Une fois le mythe déconstruit, la Cour des comptes reprend l’état des lieux. Une question s’impose depuis un an. À quoi est dû ce grand décrochage de 2013 où la SNCF a enregistré une baisse de la fréquentation sans précédent ? Un tournant historique dans l’histoire de l’entreprise publique. 

La réponse à ce divorce est toute prête pour nombre de voyageurs : le train est devenu prohibitif. Il est plus cher sur certains trajets que l’avion avec des compagnies régulières. Le recours à la voiture devient préférable pour d’autres. Un vrai échec du service public.

Pour la Cour des comptes, cette grande rupture ne suscite qu’une seule vraie préoccupation : la baisse des profits. En quelques années, la rentabilité du TGV est passée de 28 % à 12 %, s’inquiète-t-elle. La SNCF se défend en répliquant qu’elle est pieds et poings liés aux péages qui lui sont imposés par Réseau ferré de France, responsable des infrastructures ferroviaires, et qui ont explosé depuis 2006.

La faute aux élus

À ce stade, on attendrait de la Cour des comptes une analyse fine de la formation des prix. Celle-ci note une envolée des coûts de construction des lignes à grande vitesse. Lors de la construction de la première ligne TGV, entre Paris et Lyon, le coût du kilomètre de voie ferrée était de 4,8 millions d’euros, note-t-elle. La future ligne Tours-Bordeaux, construite dans le cadre d’un partenariat public privé sur 40 ans, est réalisée au prix estimé de 26 millions d’euros par kilomètre.

Pourquoi une telle explosion des coûts ? À aucun moment, le rapport ne rappelle, ne serait-ce que par incidence, les multiples affaires d’entente entre les majors du BTP et de corruption qui, dans le passé, ont émaillé les constructions des lignes TGV. Affaires qui ont disparu des calendriers judiciaires.

 

Didier Migaud, président de la Cour des comptes 
Didier Migaud, président de la Cour des comptes © Reuters

Il ne s’arrête pas non plus sur le fonctionnement de Réseau ferré de France, une créature de la Cour des comptes et de Bercy, formée en 1997 pour répondre aux normes idéologiques des vertus de la séparation des réseaux et de leur exploitation au nom de la concurrence et pour permettre un habillement de la dette publique. Cette structure qui était censée gérer dans le temps l’endettement lié au coût des infrastructures du TGV, a totalement failli à sa mission – son endettement en vingt ans a été multiplié par six – et revient aujourd’hui sous la tutelle de la SNCF.

Plutôt que d’évoquer « le mur de la dette » qui va rendre impossible, selon la Cour des comptes, toute modernisation ou construction du réseau ferroviaire, on aurait aimé que le rapport plonge un peu dans l’étude de cette dette. D’où vient-elle ? Dans quelle mesure le mode de financement choisi avec un très fort effet de levier ne conduit-il pas à cette dégradation continue de la rentabilité ? Les nouveaux projets comme la ligne Tours-Bordeaux, passée en partenariat public-privé sur 40 ans, ne conduisent-ils pas à une situation explosive ? RFF profite-t-il de cette période de taux quasi nul pour renégocier son endettement et alléger ses frais financiers ?

Autant de questions qui importent dans la gestion des réseaux ferroviaires qui requièrent des investissements lourds sur de très longues durées. Ces questions ont été récurrentes dans toute l’histoire du chemin de fer : la famille Rothschild et autres barons du Second Empire, constructeurs des premiers réseaux ferroviaires, n’y ont eux-mêmes pas résisté et sont allés de faillite en faillite à la fin du XIXe, provoquant en 1923 la nationalisation et la création de la SNCF. Comme quoi, l’histoire n’est ni nouvelle ni liée à la gestion publique.

Mais la Cour des comptes passe très vite sur ces problématiques. Car elle a sa réponse déjà toute faite : la dégradation de la rentabilité des lignes TGV est liée à l’engouement des élus pour le tout-TGV qui, contre financement, imposent la construction de lignes non rentables. Les exemples sont nombreux d’aberration politique dans la construction de ligne TGV. Le cas le plus caricatural est celui de la gare TGV Lorraine construite au milieu de nulle part afin de ne déplaire ni à Metz ni à Nancy. Mais il y a en beaucoup d’autres. Tous les élus veulent leur ligne TGV, même si elles n’y ont aucun intérêt, comme la ligne TGV entre Poitiers et Limoges ou celle que François Hollande souhaite voir construire jusqu’en Corrèze, comme l’a raconté cette semaine Le Canard enchaîné.

Si la responsabilité des élus dans certaines aberrations est réelle, suffit-elle à toute explication ? D’abord, il y a d’autres critères que la rentabilité intrinsèque d’une ligne TGV, comme celui de service à tous les citoyens, de l’aménagement du territoire, d’une dynamique économique d’ensemble. Mais il est vrai que le rapport ayant par avance jugé que ces critères, non quantifiables, étaient dénués de tout intérêt, il n’est pas la peine d’y revenir.

Poussant les critiques plus loin, le rapport de la Cour des comptes en arrive à dénoncer toute la gestion du TGV. « Les TGV desservent 230 destinations et passent en moyenne 40 % de leur temps sur des lignes classiques », insiste la Cour des comptes. Un comble : les TGV desservent la France ! Plus grave, ils continuent au-delà des lignes grande vitesse pour reprendre les lignes normales et s’arrêter à toutes les gares. Un gaspillage en argent et en matériel, dénonce le rapport, sans avancer là encore le moindre chiffre pour étayer son jugement.

Comme il est devenu habituel désormais, la Cour des comptes en arrive aux recommandations. Car elle a une solution toute trouvée. Mettant en avant le « mur de la dette » auquel se heurte le système ferroviaire français, elle préconise « la modification radicale de l’une des caractéristiques premières du modèle français de grande vitesse, par une réduction significative des dessertes sur lignes classiques ainsi que des arrêts intermédiaires sur les lignes existantes ». D’où vient cet avis ? Est-ce le rapporteur qui s’est lui-même institué expert en chambre de la gestion ferroviaire et de l’aménagement du territoire ? S’appuie-t-il sur des avis extérieurs ? Si oui, lesquels ? Mais surtout, en quoi cela relève-t-il de la mission de la Cour des comptes ?

Ce n’est pas la première fois que celle-ci outrepasse ses missions. De contrôleur des investissements publics, elle s’érige de plus en plus souvent en censeur des politiques publiques, en conseil supérieur de la République, sans débat, sans aucun contrôle démocratique. Ses avis, que nous sommes priés de prendre pour parole d’évangile, vont toujours dans le même sens : une libéralisation totale conduisant au démantèlement de tout service public, à l’oubli de l’intérêt général.

Vive le bus

 

Bus à Berlin 
Bus à Berlin © Reuters

Car sous des allures de bon sens et de simplicité, dans une période de crise, ce schéma est lourd de sous-entendus. Supprimer un certain nombre d’arrêts sur les lignes de TGV permettrait sans doute d’améliorer la rentabilité de ces lignes pour la SNCF, mais aussi pour tout autre opérateur. Car c’est ce qui gêne dans le système d’exploitation actuel : le TGV n’est pas assez rentable pour attirer les concurrents ; il obéit encore à quelques impératifs d’aménagement du territoire. Gênant.

Reste un écueil pour faire passer cette « réforme ». En dehors du TGV, la France est devenue, en de nombreux endroits, un désert ferroviaire. La Cour des comptes a beau mettre en avant un schéma de « transports multimodaux », Intercités, TER, celui-ci n’existe pas et n’existera pas avant des années.

De toute façon, la bonne solution pour la Cour des comptes n’est pas tellement de moderniser les réseaux nationaux classiques qui ont été négligés pendant des années. Dans sa première recommandation, elle lève le voile sur ses intentions. La mesure pertinente selon elle est de « mieux intégrer la grande vitesse aux choix de mobilité des Français, (…) en levant les restrictions à la concurrence des modes de transport longues distances routiers ». Nous y voilà !

Cela ressemble à une concertation en haut lieu. La semaine dernière, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, déplorait lui aussi l’absence de services d’autocars en France et annonçait dans la foulée la libéralisation de ce secteur, dans son grand plan de lutte contre les « maladies de la France ».

Les raisons avancées par le rapport pour revenir au transport routier sont multiples. La route, insistent ses auteurs, est l’infrastructure de premier choix pour les transports en France. Le bus est un mode de transport accessible aux pauvres alors que le TGV est réservé aux riches. À plusieurs reprises, le rapport déplore l’absence de ces services d’autobus moins chers et privés comme il en existe en Allemagne.

Malgré tout, il est un peu compliqué au moment où l’Europe se donne de nouveaux objectifs de lutte contre les effets de serre, où la France est censée accueillir en 2015 un grand sommet mondial contre le réchauffement climatique, où le gouvernement dit aussi vouloir mener une politique de transition énergétique, de défendre le bus par rapport au train, présenté partout comme un des modes de transports les moins polluants. Une étude de l’Agence de l’environnement et la maîtrise de l’énergie (Ademe), sortie en 2008, démontre la supériorité du TGV et du train en général sur tous les autres modes de transports en matière de consommation d’énergie et d’émission de CO2.

Il restait un chiffre en faveur du train. La casuistique des magistrats de la Cour des comptes permet de venir à bout de cet ultime argument. Le train est beaucoup plus polluant qu’on ne le croit, affirme le rapport. L’argument mérite d’être cité intégralement : « En ce qui concerne les émissions de CO2, les chiffres utilisés que ce soit par l’Ademe ou la SNCF dépendent en principe de l’origine de l’électricité consommée. Les bonnes performances du TGV sur le territoire national s’expliquent en effet non pas par son efficacité énergétique intrinsèque, mais par le mode de production d’électricité en France. L’étude de l’Ademe se fonde en effet sur l’usage de l’électricité produite par EDF qui produit peu de CO2. Or, comme la SNCF s’approvisionne de façon significative à l’étranger, elle utilise une électricité plus émettrice de CO2 que la moyenne française. En utilisant la moyenne européenne, le calcul montrerait que le TGV serait même nettement plus émetteur de CO2 que l’autocar. »

Tout cela, bien sûr, est affirmé sans chiffre, sans preuve. Même l’Ademe s’étrangle dans sa réponse, mettant sérieusement en question la méthodologie de la Cour des comptes qui, faut-il le rappeler, n’a aucune expertise dans ces domaines. Mais l’important n’est pas là : le doute est mis dans les esprits.

Car c’est bien là le but de ce rapport. Instiller les idées, préparer des argumentations, aussi peu étayées et approximatives soient-elles, mais qui, marquées, du sceau d’honorabilité de la Cour des comptes, donnera quitus pour les démantèlements à venir.

En se livrant à ce jeu, les magistrats de la Cour des comptes sortent de leur rôle. Ils ne sont plus contrôleurs mais prescripteurs de politique publique. Cette sortie de route se fait avec la connivence des pouvoirs publics, qui s’appuient sur cette caution pour justifier l’abandon général de tous les fondements républicains et un nouvel effondrement des institutions.

 

Lire aussi

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2014 7 26 /10 /octobre /2014 16:44
Source : www.reporterre.net
Drame au Testet : un mort. Premier récit

Grégoire Souchay et Isabelle Rimbert (Reporterre)

dimanche 26 octobre 2014

 

 

Plus de cinq mille personnes étaient présentes ce week-end au Testet, dans le Tarn, pour s’opposer à la construction du barrage de Sivens. Alors que le rassemblement était festif et joyeux, une personne est morte dans les affrontements qui ont opposé des opposants radicaux aux forces de police, dans la nuit de samedi à dimanche.


- Lisle-sur-Tarn, reportage

Tout avait pourtant bien commencé samedi 25 octobre. Malgré les difficultés, l’organisation était parée à gérer l’arrivée du flux de manifestants sur le site de la zone humide du Testet, où les autorités veulent construire un barrage. L’ambiance est chaleureuse, bon enfant, les familles sont là, beaucoup sont venus pour la première fois. La présence de Jean-Luc Mélenchon et José Bové crée un léger chahut, certains y voyant là une tentative de récupération là où les intéressés déclarent « apporter leur soutien plein et entier dans cette lutte d’importance » déclare à Reporterre M. Mélenchon. Au fil des heures, l’affluence grandit.


- Atelier de clowns -

Tandis que d’un côté on explique l’histoire de la lutte, ou anime des ateliers clowns, de l’autre une marche menée par les moutons et les éleveurs traversent la zone, sorte de commémoration de la zone humide désormais détruite.

Le spectacle est désolant ; Sur plus d’un kilomètre, un espace détruit, tandis qu’au bout, à l’emplacement de la digue, le terrassement a commencé.

Arrivé à l’extrémité de la zone, les forces de police sont là. La destruction la veille au soir d’un local technique les a ramenés sur le site, alors qu’au départ elles ne devaient pas être présentes. Une dizaine de camions sont ainsi parqués dans une plateforme entourée d’une douve, à l’écart, et protégés par des barbelés.

A 17 h, samedi, premiers affrontements

Vers 17 heures, la pression monte. Plusieurs dizaines de personnes habillées de noir et parées pour l’affrontement affluent tandis que le public retourne à l’autre extrémité, là où se trouvent les chapiteaux, près de la ferme de la Métairie Neuve. Ils tentent, expliquent quelques-uns, de profiter de l’affluence pour tenter de repousser les forces de police.

Les informations contradictoire circulent, entre un appel à venir soutenir pacifiquement cette action, ou au contraire dénonçant le non respect des décisions collectives de ne pas provoquer la police. Quoi qu’il en soit, il ne faut pas longtemps avant que les renforts de police n’arrivent sur place et ce sont plus de trente camions qui se massent à l’entrée de la D999, zone d’accès au chantier.

On entend bientôt les premières détonations, les lacrymogènes puis les grenades assourdissantes. Tandis que l’affrontement se poursuit à une extrémité de la digue, des clowns-arbres arrivent pour calmer la tension. Les manifestants, bigarrés et joyeux forment une chaîne humaine juste devant le cordon policier. La situation se calme pendant une demi heure mais la tension remonte d’un cran avec la volonté de la chaine humaine pacifique d’avancer et de se rapprocher du cordon.

Nous quittons alors la zone, pensant que la situation se calmerait avec l’arrivée de la soirée. Et effectivement, l’arrivée du repas et des concerts de la soirée calme le jeu. Mais les forces policières ne partent toujours pas.

La reprise des combats durant la nuit

C’est après une heure du matin que reprennent les combats, cette fois sans caméra ni public extérieur. Vers 2 heures du matin, les CRS procèdent à une forte charge, avec gazage massif, tirs incontrôlés de projectiles. C’est juste avant cette charge qu’une des personnes présente remarque que son voisin est tombé par terre. Après la charge, les opposants tentent de venir le récupérer. Mais, dans un nouvel assaut, ce sont les policiers qui viennent récupérer le corps et le traînent jusque dans leur zone à l’arrière.

La suite est plus confuse, puisque nous ne disposons pour l’heure que d’un communiqué très succinct de la Préfecture du Tarn, envoyé ce matin aux rédactions :
« Vers 2 heures du matin, le corps d’un homme a été découvert par les gendarmes sur le site de Sivens. Les sapeurs-pompiers sont intervenus rapidement mais n’ont pu que constater le décès de la victime. Une enquête a été ouverte sous l’autorité du procureur d’Albi afin de déterminer les causes du décès et l’identité de la victime ».
Les forces de police se retireront finalement en début de matinée.

Interrogé par l’AFP, le lieutenant-colonel Sylvain Renier, commandant du groupement de gendarmerie du Tarn, n’a pas voulu faire de commentaire sur le décès. M. Renier, qui gérait sur place les opérations de gendarmerie lors des échauffourées de samedi soir, a simplement indiqué que le calme était revenu "vers 21 heures". Il a indiqué que sept membres des forces de l’ordre avaient été blessés mais que les pompiers ne lui avaient pas signalé dans la soirée de blessé dans le camp adverse.

Des traces de sang

Sur place, de nombreux opposants sont sous le choc...
*Suite de l'article sur reporterre

Source : www.reporterre.net

                                                                                  ********************************************
Source : www.midilibre.fr

Tarn : Bové et Mélenchon font front commun contre le barrage à Sivens
Tarn : Bové et Mélenchon font front commun contre le barrage à Sivens José Bové à la rencontre des opposants au projet de barrage-réservoir porté par le département.
AFP / PASCAL PAVANI
 

L a mobilisation de samedi a réuni plusieurs hommes politiques, comme José Bové ainsi que Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), qui a dénoncé un "défaut de dialogue" dans l'élaboration du projet du barrage contesté de Sivens (Tarn). 

Des échauffourées entre forces de l'ordre et "anarchistes" ont fait cinq blessés légers en marge d'un rassemblement autrement pacifique de deux milliers d'opposants au barrage contesté de Sivens (Tarn), a précisé samedi 25 octobre la gendarmerie. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de flash-balls.

"Défaut de dialogue"

Le corps d'un homme découvert

Le corps d'un homme a été découvert dans la nuit de samedi à ce dimanche sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn), où des échauffourées avaient eu lieu en marge d'une mobilisation d'opposants, a annoncé ce dimanche la préfecture du Tarn à Albi. "Cette nuit, vers 2 heures du matin, le corps d'un homme a été découvert par les gendarmes sur le site de Sivens.

Les sapeurs-pompiers sont intervenus rapidement mais n'ont pu que constater le décès de la victime", a annoncé la préfecture dans un communiqué. "Une enquête a été ouverte sous l'autorité du procureur d'Albi afin de déterminer les causes du décès et l'identité de la victime", ajoute le texte qui ne donne aucun autre élément.

Le responsable, qui gérait sur place les opérations de gendarmerie lors des échauffourées de samedi soir, a indiqué que le calme était revenu "vers 21h". Il a précisé que sept membres des forces de l'ordre avaient été blessés mais que les pompiers ne lui avaient fait état dans la soirée d'aucun blessé dans le camp adverse.

Selon le lieutenant-colonel, "100 à 150 anarchistes encagoulés et tout de noir vêtus ont jeté des engins incendiaires" et autres projectiles aux forces de l'ordre encadrant une mobilisation de "2 000" opposants qui, elle, est restée pacifique, selon lui. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de flash-balls, a-t-il ajouté. Il a précisé que des négociations avaient été entamées, en vain, entre un représentant pacifique des opposants à la construction du barrage de Sivens et un des assaillants qui avait alors dit qu'ils se réclamaient de "l'anarchisme".

Auparavant, la mobilisation avait réuni 2 000 personnes dans une ambiance bon enfant, ce qui fait de ce rassemblement la plus importante des nombreuses manifestations qui ont eu lieu sur le site depuis le 1er septembre et le lancement du déboisement du site. La mobilisation de samedi a réuni plusieurs hommes politiques, comme José Bové ainsi que Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), qui a dénoncé un "défaut de dialogue" dans l'élaboration du projet. Il estime que le rapport d'experts, commandité par la ministre de l'Écologie Ségolène Royal et qui doit être rendu public la semaine prochaine, "peut faciliter la reprise des discussions".

La carte de localisation de la zone humide du Testet, site du futur barrage (Lisle-sur-Tarn) :

 

Deux opposants suivent une grève de la faim depuis une cinquantaine de jours

Des échauffourées sporadiques entre opposants et gendarmes continuent régulièrement à se dérouler sur le chantier, encore occupé par des militants."Nous sommes impressionnés pas tous les travaux qui ont déjà été engagés", a reconnu Jean-Luc Mélenchon. "Mais il n'est jamais trop tard", a-t-il dit, appelant à un gel du chantier.Le dirigeant du Front de gauche, ainsi que le député écologiste José Bové, ont été chahutés à leur arrivée par un petit groupe de jeunes gens, qui leur ont jeté des œufs et des yaourts tout en scandant des slogans hostiles. Le rassemblement est cependant resté pacifique, réunissant de nombreuses familles pique-niquant à proximité du chantier, tandis que les forces de l'ordre sont restées à l'écart.

Une grève de la faim

Le projet de barrage-réservoir d'1,5 million de m3 d'eau stockée est porté par le conseil général du Tarn. Ses partisans assurent qu'il est indispensable pour irriguer les terres agricoles et qu'une autre zone humide sera recréée. Les opposants contestent la destruction déjà quasi-effective de la zone humide et dénoncent, sur le fond, un modèle d'agriculture irriguée intensive, selon eux dépassé. Deux opposants suivent une grève de la faim depuis une cinquantaine de jours, en signe de protestation.

 

 

Source : www.midilibre.fr

 

 

                                                                      ******************************************

 

 

AFP/ Pascal PAVANI

Photo AFP/ Pascal PAVANI (issue du dauphiné du 26/10/2014)  lien

 

                                                                  ***********************************************


 
Photo issue de www.humanite.fr


Eugénie Barbezat avec AF
Partager cet article
Repost0
25 octobre 2014 6 25 /10 /octobre /2014 17:13

 

 

Source : www.liberation.fr

 

 

Manifestation massive à Rome contre la réforme du marché du travail
AFP 25 octobre 2014 à 16:40
Des militants du syndicat CGIL protestent contre la réforme du marché du travail voulue par le Premier ministre Matteo Renzi, le 25 octobre 2014. Des militants du syndicat CGIL protestent contre la réforme du marché du travail voulue par le Premier ministre Matteo Renzi, le 25 octobre 2014. (Photo FILIPPO MONTEFORTE. AFP)

Des centaines de milliers de personnes ont défilé contre le projet du gouvernement italien, qui veut faciliter les licenciements et réduire les droits des salariés en début de contrat.

Des centaines de milliers de personnes ont manifesté samedi dans les rues de Rome pour dénoncer le projet de réforme du marché du travail de Matteo Renzi et rappeler au bouillonnant chef du gouvernement qu’il devait compter avec les syndicats. Selon les organisateurs, la manifestation à l’appel de la CGIL, le principal syndicat du pays, a mobilisé un million de personnes. Les forces de l’ordre n’ont pour leur part fourni aucune estimation.

Pour encourager les embauches afin de lutter contre le chômage, le gouvernement Renzi prévoit de faciliter les licenciements et de réduire les droits et protections des salariés dans leurs premières années de contrat. Le projet de loi de cette réforme centrale pour le gouvernement, appelé «Jobs Act», a été approuvé le 9 octobre par le Sénat - le gouvernement avait posé pour cela la question de confiance - et doit encore recevoir le feu vert de la Chambre des députés.

 
 
Drapeaux rouges

«Nous voulons du travail pour tout le monde, et du travail avec des droits. Nous manifestons pour ceux qui n’ont pas de travail, pas de droits, ceux qui souffrent, ceux qui n’ont aucune certitude pour l’avenir», a déclaré à la foule Susanna Camusso, secrétaire générale de la CGIL. «Nous sommes ici et nous n’allons pas en partir. Nous allons faire grève, et nous allons mobiliser nos forces pour nous battre afin de changer les politiques du gouvernement», a-t-elle ajouté en annonçant une nouvelle manifestation le 8 novembre.

En tête des cortèges qui ont sillonné la capitale italienne dans la matinée, des milliers de jeunes venus de tout le pays ont brandi les drapeaux rouges de la CGIL, en chantant l’hymne national. Le chômage des jeunes est actuellement de 44% en Italie, et la plupart des premiers emplois restent précaires. «Nous sommes ici pour dire que l’insécurité de l’emploi n’est pas notre destin. Nous voulons des investissements dans l’avenir», a lancé à la foule un jeune armé d’un mégaphone. «Nous n’avons pas l’intention d’abandonner. Renzi doit savoir que pour changer le pays, il a besoin de nous, ceux qui sont dans les rues de Rome aujourd’hui», a insisté Maurizio Landini, responsable du syndicat FIOM, qui avait relayé l’appel de la CGIL.

Des «frondeurs» dans le cortège

Même s’il n’est pas rare de voir les Italiens descendre dans les rues pour faire entendre leur mécontentement, c’est la première fois qu’une manifestation si massive est tournée contre le Parti démocrate (centre gauche) de M. Renzi, historiquement lié aux syndicats. Le parti lui-même est divisé sur les mesures proposées, en particulier sur une éventuelle refonte de l’article 18 du code du travail - un symbole social très fort en Italie - qui protège des licenciements abusifs.

Même si l’essentiel n’est pas dans le texte de loi mais dans les décrets d’applications qui suivront, beaucoup de voix au sein des syndicats et de la gauche accusent M. Renzi de chercher à brader les droits des salariés. Et alors que le chef du gouvernement était samedi à Florence pour la «Leopolda», une réunion annuelle qu’il a instaurée en 2009 pour inviter responsables et public à dialoguer de l’avenir du pays, plusieurs «frondeurs» du PD ont choisi de défiler à Rome.

«J’ai un grand respect pour cette manifestation», avait déclaré M. Renzi avant le rassemblement, «mais l’époque où une manifestation pouvait bloquer le gouvernement et le pays est révolue». M. Renzi table en effet sur la crédibilité de son programme de réforme pour essayer de faire passer auprès de Bruxelles un projet de budget plus expansif que prévu, alors que le pays s’attend à une nouvelle année de récession en 2014 et que le ratio dette publique/PIB devrait dépasser 133% en 2015.

AFP
Sur le même sujet
Source : www.liberation.fr

Partager cet article
Repost0
25 octobre 2014 6 25 /10 /octobre /2014 17:02

 

Source : www.bastamag.net

 

 

 

 

Démocratie vraiment populaire

Un oasis coopératif dans un monde néolibéral : le village utopique de Marinaleda en Espagne

par Anaël Kieber (Lutopik) 24 octobre 2014

 

 

 

 

 

Des maisons autoconstruites à 15 euros par mois, un salaire unique pour tous les membres de la coopérative, des assemblées générales pour décider de la politique communale : Marinaleda, petit village andalou de 2 770 habitants, tente depuis 35 ans de maintenir un système politique, social et économique qui place l’intérêt de ses citoyens au cœur des décisions. La nouvelle génération saura-t-elle poursuivre l’utopie mise en œuvre par les anciens ?

Cet article a initialement été publié dans le magazine Lutopik.

Dans les années 1970, Marinaleda, dans la province de Séville, en Espagne, était un village en ruine, dont la population majoritairement au chômage devait vivre dans des conditions particulièrement difficiles. À la fin de la dictature de Franco en 1975, ses habitants commencent à se réunir pour débattre des conditions de vie dans le village et des injustices sociales auxquelles ils sont confrontés, comme l’ensemble des journaliers d’Andalousie. Afin de donner plus d’ampleur et de reconnaissance à leur regroupement social, ils créent alors le Syndicat des ouvriers agricoles (SOC). Leur première revendication cible un problème récurrent dans la région : la structure de la propriété privée agricole caractérisée par les latifundiums, de grandes exploitations.

En dépit de l’important apport économique qu’elles génèrent pour la Junta de Andalucía (le gouvernement andalou), leur mode de culture des terres, très mécanisé, ne permet pas de créer d’emplois dans le secteur agricole. Pour les Marinalediens, la terre doit appartenir à ceux qui la travaillent. Ils décident alors, dès le début des années 80, d’occuper une exploitation agricole de 1 200 hectares nommée el Humoso, appartenant au Duc de l’Infantado, grand propriétaire de 17 000 ha au total. Les Marinalediens occuperont el Humoso pendant presque dix années, au cours desquelles ils mènent en parallèle de nombreuses actions symboliques, telles qu’une grève de la faim contre la faim en 1980, à laquelle participeront sept cents villageois pendant treize jours, de nombreuses manifestations à Séville et à Madrid et diverses occupations, dont la Banque Espagnole, l’aéroport de Séville et l’Exposition universelle de 1991. Cette même année, le gouvernement andalou exproprie et rachète les 1 200 ha du domaine du Duc, pour les donner au village de Marinaleda, qui en fait une parcelle agricole collective.

 

 

En 1999, les Marinalediens développent leur économie, que l’on peut qualifier de sociale et solidaire, en créant une usine de conditionnement des produits agricoles, elle aussi gérée par le biais d’une coopérative. Cette usine offre à Marinaleda une nouvelle étape dans la chaîne de production et permet de créer plus de postes de travail. Tous ceux travaillant pour la coopérative touchent le même salaire de 47 € par jour (pour six heures hebdomadaires aux champs ou huit heures à l’usine), qu’ils soient ouvriers, gérants ou administrateurs. Quant aux bénéfices générés, ils ne sont pas redistribués aux travailleurs, mais entièrement réinvestis dans la coopérative. Les Marinalediens tentent de gérer leurs activités selon un principe fondamental : essayer d’améliorer toujours plus les conditions de travail des ouvriers et offrir le plus d’emplois possible aux villageois.

Une démocratie participative

Mais la lutte pour la terre et l’organisation économique ne sont pas les seules particularités du village. L’organisation politique est elle aussi intéressante, car elle place la participation des habitants au cœur des débats politiques et des organes de décision. C’est en 1979 que les villageois décident de s’attaquer à la mairie. Estimant que le pouvoir politique ne les représente pas et ne répond pas à leurs attentes, ils décident de se présenter aux premières élections municipales libres depuis la fin de la dictature. Ils créent alors le Collectif unitaire des travailleurs (CUT), encore au pouvoir 35 ans après, et décident lors d’une assemblée générale du groupe de personnes qui les représentera. Le CUT, mené par Juan Manuel Sánchez Gordillo, gagne la mairie avec 77,31 % des voix contre l’Union du centre démocratique (UCD), et instaure une démocratie participative.

Toutes les décisions concernant le village, la politique, les budgets, les impôts, la coopérative, etc., sont discutées et votées lors d’assemblées générales, auxquelles tous les villageois peuvent participer. Les décisions ne sont pas adoptées à la stricte majorité, car pour le maire de Marinaleda, si elles ne sont pas soutenues par 80-90 % des votants, c’est qu’elles ne sont pas représentatives de l’ensemble de la population. C’est lors d’une de ces assemblées que les villageois ont adopté la proposition des maisons autoconstruites afin de lutter contre les problèmes de logement et contre la spéculation immobilière. La Junta de Andalucía finance le matériel, la mairie fournit le terrain et l’architecte, et les futurs propriétaires travaillent sur la construction ou embauchent eux-mêmes un professionnel pour le faire. Une fois les maisons construites, les occupants payent 15 € par mois pour rembourser l’investissement de l’Andalousie et du village. Toute personne ayant vécu au minimum un an dans le village peut demander à la mairie une maison autoconstruite.

 

 

Les élus politiques ne perçoivent pas de salaire pour leur « service rendu » au village et aux villageois. La plupart d’entre eux travaillent à l’Humoso ou à l’usine de conditionnement, en parallèle de leur charge politique, et touchent donc le même salaire que leurs camarades, entre 1 100 et 1 200 € par mois. Le maire, qui était professeur d’histoire, est maintenant député d’Andalousie, poste pour lequel il perçoit une rémunération de 3 020 € par mois. Une autre particularité du système politique de Marinaleda est que la mairie fonctionne en coopération avec le Syndicat des ouvriers agricoles créé en 1977, renommé depuis 2007 Syndicat andalou des travailleurs (SAT). C’est cette coopération entre le peuple, le syndicat et la mairie qui a permis au village d’avoir un poids important lors des mobilisations et de ses revendications.

Le futur du village

La question de la transmission du système à la jeune génération de Marinaleda est un sujet important pour ce village, et sera dans quelques années un enjeu majeur pour sa pérennité. En effet, le fonctionnement politique, économique et social de Marinaleda est né il y a 35 ans. Les personnes actuellement en charge du maintien de ce système font encore partie de celles qui ont vécu et participé aux diverses luttes du village ou, pour les plus jeunes, qui ont grandi dans cet environnement. Ce sont donc des individus conscients de la situation du village avant tous ces changements et qui ont connu d’autres formes d’organisation sociale, politique et économique.

Mais les jeunes de moins de 25 ans qui n’ont connu que ce système ont une perception différente de celle de leurs parents. Eux n’ont pas toujours conscience de la situation du village et de l’importance de la participation citoyenne dans son fonctionnement. Ils ont tendance à considérer le fonctionnement du village comme quelque chose de normal et perçoivent moins la difficulté qu’ont leurs aînés à le maintenir. Ils sont aussi plus ouverts au monde et aux technologies actuelles. Bien que beaucoup soient affiliés au SAT, comme leurs parents, ils ne s’impliquent plus au quotidien. Si les villageois et la mairie tentent de transmettre au mieux leur idéologie à la jeune génération, plusieurs problèmes persistent, notamment en ce qui concerne l’éducation scolaire.

« Il y a beaucoup de professeurs qui viennent enseigner dans nos écoles et qui ne sont pas partisans du modèle, des valeurs que nous avons à Marinaleda. C’est un problème pour nous que ces professeurs donnent des cours aux élèves et qu’ils nous critiquent. Cela crée comme un bouclier pour que les enfants ne participent pas. C’est le principal problème que nous avons ici. Ce que nous souhaitons c’est que les professeurs du collège et du lycée soient des professeurs d’ici, des natifs. Qu’ils sachent transmettre, qu’ils sachent enseigner ces valeurs », indique Sergio, conseiller du maire.

 

Toutefois le renouvellement générationnel n’est pas le seul problème que devra affronter le village. Le départ de Juan Manuel Sánchez Gordillo, son maire et leader depuis 1979, est aussi une question préoccupante, puisqu’il est devenu au fil du temps le moteur du village de Marinaleda. Beaucoup de personnes se demandent, à l’heure actuelle, si le village pourra faire face à la crise économique qui touche l’Espagne, à la transmission intergénérationnelle et à la disparition de Juan Manuel Sánchez Gordillo.

Anaël Kieber (texte et photos)

Photo de une : Philippe Baqué

Cet article est tiré du magazine Lutopik, dont Basta ! est partenaire. Retrouvez sa présentation sur cette page.

- Lire notre précédent reportage sur Marinaleda : Andalousie : des centaines d’ouvriers se réapproprient des terres livrées à la spéculation

 

 

Cet article vous a intéressé ? Basta ! a besoin de ses lecteurs pour poursuivre son travail, faites un don.

 

 

Source : www.bastamag.net

 

 

Partager cet article
Repost0
25 octobre 2014 6 25 /10 /octobre /2014 15:26

 

Source : blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart 

 

Le coût du capital, frein à l'activité

 

 

Auteurs d'une étude remarquée sur le coût du capital, les économistes Laurent Cordonnier, Thomas Dallery, Vincent Duwicquet, Jordan Melmiès et Franck Van de Velde reviennent pour Mediapart sur la nécessité d'envisager un retournement du rapport de force aujourd'hui favorables aux actionnaires. Car l'utilisation qui est faite des profits des entreprises menace à moyen terme leur formation même.

 



Le capital a un sens équivoque pour les économistes : il peut s'agir du capital productif (ensemble des machines, bâtiments, brevets, logiciels...) qui se situe à l'actif du bilan des sociétés non financières, ou il peut s’agir du capital financier (dettes et fonds propres) que l'on trouve au passif de ce même bilan. Le coût du capital est donc lui aussi l'objet d'interprétations ambivalentes. Sans même évoquer ici sa signification dans la théorie financière standard, on peut repérer deux sens à l'expression “ coût du capital ”: il y a d’une part le coût du capital au sens économique, représenté par la dépense annuelle des sociétés non financières pour se doter de capital productif ; et d’autre part le coût du capital financier, formé des dépenses annuelles en intérêts et en dividendes.

Pour saisir la charge que représente ce capital financier pour l’entreprise, nous avons construit un indicateur rapportant ce coût du capital financier au coût économique du capital productif (la FBCF). Au-delà des niveaux auquel on aboutit par ce genre de calcul (entre 20 et 50% ces dernières années, selon la méthode retenue), ce qui frappe le plus est l’évolution de ce ratio puisque, quelle que soit la mesure retenue, la charge des revenus financiers nets a plus que triplé entre la période 1960-1980 et la dernière décennie.

Les marchés financiers sont souvent présentés comme un instrument au service de l’allocation optimale des ressources (l’épargne canalisée vers les projets les plus efficaces). C’est ce dont on peut vraiment douter. Au bout du compte, le résultat essentiel de la financiarisation de ces trois dernières décennies aura été la détérioration du rapport qualité-prix du capital. Les entreprises paient davantage (en intérêts et dividendes) pour une moindre accumulation de capital productif (baisse du rythme de croissance de la FBCF).

Dans cette ère du capitalisme dominé par la finance, les entreprises ont appliqué assez systématiquement la maxime « downsize and distribute ». Exposées au renforcement des exigences actionnariales de rentabilité, les entreprises ont été sommées de sélectionner drastiquement leurs projets d'investissement, pour ne retenir que les plus rentables (ceux produisant les fameux 15% de rentabilité financière, quitte à délaisser des projets rentables, mais ne rapportant pas ces 15%). Elles ont réduit la voilure, en écrémant les projets d’accumulation au filtre de cette surperformance imposée. En plus de ce « downsize », les entreprises ont subi le second commandement de la gouvernance actionnariale, puisqu'elles ont été poussées à distribuer sous la forme de dividendes les profits qui n'étaient plus nécessaires pour financer les projets d'investissement jugés insuffisamment rentables.

La combinaison de ces deux injonctions a induit une modification profonde de l'utilisation des profits des entreprises. Alors qu’en 1979, pour tout euro d'investissement net, celles-ci distribuaient 50 centimes en dividendes nets, elles reversent aujourd'hui 2€ aux actionnaires. Le quart de l'excédent net d'exploitation était distribuée sous forme de dividendes nets à la fin des années 1970, contre plus des deux tiers aujourd'hui. Tous nos chiffres sont basés sur des dividendes nets (versés moins reçus), c'est-à-dire qu'ils ne trahissent pas l’envolée de la distribution de dividendes consécutives aux restructurations en groupes des sociétés, multipliant les remontées des dividendes depuis les filiales vers les maisons-mères.

On pourrait objecter que l'inflation des dividendes distribués ne serait que la conséquence d'une modification de la structure de financement des sociétés non-financières, laquelle reposerait aujourd’hui moins sur l'emprunt (bancaire et obligataire) et davantage sur l'émission d'actions. Or, s'il y a bien eu un effet ciseau entre versement d'intérêts et versement de dividendes, la baisse du montant d'intérêts nets versés par les sociétés, intervenue dès le milieu des années 1990, n'est pas imputable à un moindre financement par endettement, mais reflète essentiellement une diminution des taux d'intérêt réels, suite à l'assouplissement de la politique monétaire, une fois liquidée l’inflation des années 70-80. Dans la comptabilité nationale, les comptes financiers de l'Insee ne montrent pas d'augmentation claire du poids des actions au passif du bilan des sociétés non-financières. En conséquence, le versement de dividendes grimpe bien sous l’effet d’une ponction accrue de la part des actionnaires sur les profits des entreprises, ponction elle-même favorisée par un rapport de force à l’avantage des actionnaires.

Un capitalisme « raisonnable », si c’est une chose encore imaginable, supposerait que le versement de dividendes n’augmente qu’à due proportion de l’augmentation du montant des profits, et non par captation d’une part croissante des profits réalisés, ceci au détriment de l'investissement productif.

Au niveau macroéconomique, ce changement dans l'utilisation des profits des entreprises menace à moyen terme la formation même des profits. Pour qu'il y ait profit, il faut en effet qu'il y ait ventes. Or, la contrainte actionnariale prive la demande macroéconomique de deux de ses moteurs traditionnels, en ralentissant la dépense d'investissement et en poussant à la hausse les marges de profit.

Le redressement des taux de marge dans les années 1980 n’est que l'autre face de la baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée, laquelle freine la consommation d’origine salariale. La dynamique macroéconomique chancelante des pays confrontés à la pression actionnariale s’est alors mise en quête d’expédients pour trouver des moteurs auxiliaires à la formation de la demande. Selon les lieux et les époques, il s'est agi de stimuler la consommation sur la base d'effets richesse (liées à l'appréciation des actifs financiers et/ou immobiliers), de compter sur une dépense de consommation assise sur les profits distribués, d’encourager l'endettement des ménages (en faveur d'une consommation à crédit ou de la constitution d'un patrimoine immobilier… pouvant ensuite servir de collatéral dans un nouveau prêt à la consommation), de se reposer sur l'endettement public pour stimuler l'activité des entreprises, ou enfin de stimuler la production domestique en tentant de capter la demande des pays voisins par des stratégies néo-mercantilistes d'excédent commercial.

Par rapport aux pays anglo-saxons, la France n'a pas connu une montée comparable de l'endettement des ménages ; elle n'a pas pu compter beaucoup sur les effets richesse ou la consommation des profits, et cela d'autant moins que les dividendes versés par les entreprises françaises ont été perçus par des actionnaires non-résidents, dont les éventuelles dépenses de consommation ne sont pas venues soutenir la formation de la demande et des profits des entreprises françaises.

L'appréciation de l'euro, la modération salariale allemande et le moindre investissement en recherche et développement ont pesé sur les performances du commerce extérieur français et les marges de profit des entreprises dans les années 2000. La médiocrité des performances macroéconomiques françaises vient de ce qu’au moment où les dépenses d’investissement et la consommation salariale étaient mises sous l’éteignoir, les moteurs auxiliaires qui ont pu tirer, de manière temporaire et déséquilibrée, la croissance et les profits dans d'autres pays ne se sont pas enclenchés.  

L'élévation du coût du capital a donc pesé sur la santé de l'économie française et de ses entreprises. Un gouvernement se souciant résolument de l'entreprise devrait se poser la question de la réorientation des profits, des dividendes vers l'investissement. Cela peut passer par une réforme de la fiscalité sur l'investissement, mais aussi par une réforme de la gouvernance des entreprises.

Plutôt que d’envier les politiques d’austérité menées en Allemagne, la France serait peut-être mieux inspirée d’en importer le modèle de cogestion, en instaurant une représentation plus grande des salariés dans les conseils d'administration. Plus globalement, c'est la question de « l'investisseur » qui est posée. Derrière l'entreprise, il y a la figure d'un investisseur, mais l’investissement en capital productif n’est pas la même chose que l’investissement financier. L’investissement financier est un placement qui ne contribue à financer un investissement productif que s’il s’agit d’une émission primaire de titres. Les marchés secondaires de titres (les marchés boursiers) ne servent qu’à assurer la liquidité des placements entrepris par les détenteurs d’un patrimoine financier, liquidité qui s’accompagne souvent d’une grande volatilité des cours des titres en question, générant un risque de perte en capital (financier) contre lequel ces détenteurs veulent « s’assurer » en exigeant des versements de dividendes importants. La liquidité des marchés financiers, qui rend un service aux détenteurs d’actifs financiers (celui de pouvoir vendre à tout moment), est aussi ce qui permet à ces derniers d’exiger le versement d’une sorte de « taxe d’instabilité » par les entreprises, alors que cette instabilité à court terme est elle-même provoquée par leur souhait de bénéficier de marchés liquides. Ce que les investisseurs financiers se font payer par l’entreprise, c’est en somme le prix de leur propre fébrilité ! D'autant que le risque en capital qui provient de variabilité des cours ne se réalise pas en moyenne (les actionnaires qui vendent au point bas du cycle financier ont bien dû trouver une contrepartie qui achète bon marché), et qu’à long terme le cours des actions suit bon an mal an un trend haussier. Non, vraiment, les « investisseurs » au sens financier du terme ne sont pas les investisseurs au sens de l’entreprise. On peut même dire qu’ils s’en méfient et que – pour détourner une formule en vogue –  “ ils n'aiment pas l'entreprise ”.  Et c’est bien de là que vient leur pouvoir de réclamer une rente.


Laurent Cordonnier, Thomas Dallery, Vincent Duwicquet, Jordan Melmiès et Franck Van de Velde, auteurs de l'étude (décembre 2012) Le coût du capital et son surcoût. Sens de la notion, mesure et évolution, conséquences économiques.

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart

 

 

 

Partager cet article
Repost0
25 octobre 2014 6 25 /10 /octobre /2014 15:11

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

Irrégularités fiscales chez les députés : même le président de la commission des Finances est concerné

|  Par Mathilde Mathieu

 

 

 

D'après nos informations, le président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale figure parmi les parlementaires en délicatesse avec le fisc. Gilles Carrez devrait écoper d'un redressement lié au non-paiement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Interrogé par Mediapart, il plaide sa « totale bonne foi » et relativise : « Si les services fiscaux estiment que je dois basculer dans l’ISF, je ne vais pas discuter. Ce n’est pas un drame. » 

À l’Assemblée nationale, c’est l’un des meilleurs spécialistes de la fiscalité et l’un des chantres de la réduction des déficits publics. Le symbole n’en est que plus fort. D’après des informations recueillies par Mediapart, le président UMP de la commission des Finances, Gilles Carrez, est convoqué dans une dizaine de jours par l'administration fiscale de son département du Val-de-Marne, en vue d'un probable redressement fiscal. 

 

Gilles Carrez, président UMP de la commission des Finances de l'Assemblée nationale 
Gilles Carrez, président UMP de la commission des Finances de l'Assemblée nationale © Reuters

Compte tenu de ses biens immobiliers, les services de contrôle estiment qu'il devrait payer l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), dont Gilles Carrez ne s'acquitte plus depuis 2011. En France, tout contribuable est redevable de l'ISF quand son patrimoine dépasse la valeur nette de 1,3 million d'euros.

Interrogé par Mediapart, Gilles Carrez, député et maire du Perreux-sur-Marne, fait valoir « une totale bonne foi ». « Si les services fiscaux estiment que je dois basculer dans l’ISF, je ne vais pas discuter, dit-il. Je vais l'appliquer, je ne saisirai pas la juridiction administrative. Ce n’est pas un drame. »

Celui qui fut rapporteur général du budget sous Nicolas Sarkozy fait aujourd'hui partie des dizaines de parlementaires en délicatesse avec le Fisc, une « soixantaine » selon Le Canard enchaîné du 22 octobre, qui agrège des situations très variées allant de l'évasion et de la fraude fiscale au “simple” retard de paiement, en passant par la sous-évaluation plus ou moins intentionnelle d'appartements.

Jeudi, Le Monde a d'ores et déjà dévoilé les noms de deux d'entre eux, le député Lucien Degauchy (UMP) et le sénateur Philippe Marini (UMP), qui auraient minoré la valeur de leurs biens immobiliers – le premier a surtout détenu un compte en Suisse non déclaré.

Sollicité vendredi soir, Gilles Carrez n'esquive pas les questions de Mediapart. Il explique ainsi être propriétaire d'un pavillon au Perreux détenu avec son épouse, non pas directement mais au travers d'une SCI (une société civile immobilière). Pour calculer la valeur de son bien (qui conditionne son entrée ou non dans l'ISF), le député applique un abattement de 30 % autorisé quand il s'agit d'une résidence principale, en l'occurrence « un abattement de l'ordre de 150 000 euros ».

« Or il semblerait que quand vous êtes propriétaire en SCI, vous n’ayez pas le droit à l'abattement de 30 %, même si vous habitez votre maison comme nous depuis trente-huit ans, poursuit Gilles Carrez. J'avoue que j'ignorais complètement ce point, bien que j'aie été rapporteur du budget pendant dix ans. Nous allons en discuter (avec les services fiscaux) et s'il le faut, je réintégrerai les 30 %. Je passerai donc au-dessus (du seuil de) 1,3 million d'euros et je paierai l'ISF. Le taux étant à 0,5 %, ça n'est vraiment pas un drame, pas un problème financier. La seule chose qui m'ennuie, c'est que dans cette affaire, je suis complètement de bonne foi. »

Ce « point » ignoré par le président de la commission des Finances semble pourtant connu de bien des fiscalistes. Sur internet, nombre d'articles de presse, soupesant les intérêts et inconvénients de transformer son habitation en SCI, en font état noir sur blanc.

À l'arrivée, l'élu reconnaît qu'il pourrait être redressé sur une ou plusieurs années. « Si on me réintègre les 30 %, je pense que je devrais être assujetti à partir de 2012 ou 2013 », déclare Gilles Carrez, qui espère échapper à des pénalités pour mauvaise foi.

Le député UMP est justement l'auteur de l'amendement qui a instauré l'abattement de 30 % sur la résidence principale (auparavant limité à 20 %), co-signé à l'été 2007 avec Jean-François Copé. « Dans mon esprit, assure Gilles Carrez, c'était pour la résidence principale quelle que soit la modalité de détention. » SCI ou pas SCI, « ce qui était important, c'était qu'on y habite ! ». Coût estimé à l'époque pour cette mesure dont il devait bénéficier ? Environ 110 millions d'euros par an pour l'État. Même ses collègues centristes avaient dénoncé un « cadeau » aux plus fortunés, tandis que les socialistes hurlaient : « Vous continuez à vider l'ISF de sa substance, c'est inadmissible ! »

Quatre ans plus tard, le député a également défendu la réforme du gouvernement Fillon qui a fait passer le seuil d'entrée dans l'ISF de 800 000 euros à 1,3 million d'euros. Une mesure que Gilles Carrez jugeait « conforme à l'objectif poursuivi par l'impôt de solidarité sur la fortune : taxer uniquement les grandes fortunes ».

En toute transparence, il explique aujourd'hui à Mediapart en avoir profité : « J'ai payé l'ISF de 2007 à 2010, et puis quand le seuil est passé de 800 000 à 1,3 million d'euros, je me suis retrouvé un peu au-dessus d'un million mais très en dessous de 1,3 million. » Dès 2011, Gilles Carrez n'a donc plus déclaré d'ISF... jusqu'aux vérifications fiscales en cours.

Par ailleurs, le parlementaire s'inquiète d'une éventuelle méconnaissance par les services fiscaux du caractère semi-professionnel de son pavillon du Perreux. « Il comprend les locaux de la pharmacie exploitée par ma femme, précise Gilles Carrez. Mon assurance, d'ailleurs, distingue bien : j'ai 120 m2 côté logement, et puis 75 m2 plus 75 m2 de réserve côté pharmacie. Or la pharmacie, c'est un bien professionnel, ça n'a pas à rentrer dans l'ISF. Quand je verrai les services fiscaux, je mettrai ce point en évidence. »

Après trente minutes d'entretien, Gilles Carrez finit par s'agacer. « Tous ces noms (de parlementaires) qui vont être égrenés dans la presse, qu'on va donner en pâture, ça ne fera qu'entretenir le Front national », s'alarme le député, choqué de voir des noms “fuiter” à droite à gauche. « Mediapart en sait autant que le directeur des services fiscaux du Val-de-Marne ! »

Les contrôles en cours sur les parlementaires sont la conséquence des travaux entrepris par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HAT), chargée d'éplucher les déclarations de patrimoine et d'intérêts de 9 000 hauts responsables publics. Quand ses services ont quelque suspicion, ils peuvent se tourner vers Bercy et demander d'accéder aux données fiscales – une démarche qui déclenche des vérifications en bonne et due forme, sous la houlette de la direction générale des finances publiques.

« Ce que je souhaite, c'est que le secret fiscal soit préservé, lui qui fonctionnait encore à peu près, en tout cas un peu mieux que le secret de l'instruction, insiste le président de la commission des Finances. Mais là, à partir du moment où des listes se baladent... À partir du moment où vous mettez en place des procédures de type HAT, avec une liaison avec les services fiscaux (d'ailleurs nécessaire), vous mettez dans la boucle des dizaines de personnes. Et il y en a une qui se fait un malin plaisir... » 

Certains hauts fonctionnaires de Bercy voient d'un très mauvais œil le partage d'informations avec la HAT, qui vient bousculer leurs habitudes. Créée en réponse à « l'affaire Cahuzac », l'autorité indépendante du pouvoir exécutif a pourtant démontré son utilité dans les affaires Benguigui, Le Guen ou encore Thévenoud« En trente-huit ans, avec ma femme, on n'avait jamais eu de contrôles fiscaux », confie Gilles Carrez. C'est désormais chose faite.

 

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 


Partager cet article
Repost0
24 octobre 2014 5 24 /10 /octobre /2014 15:11

 

 

Source : www.marianne.net

 

 

Quand Macron était à la fois fonctionnaire et banquier
Jeudi 23 Octobre 2014 à 12:30

 

Journaliste économique à Marianne En savoir plus sur cet auteur

 

Emmanuel Macron devra-t-il bientôt s'expliquer sur sa "phobie administrative" ? "Marianne" n'a trouvé aucune trace de l’arrêté ministériel officialisant sa "mise en disponibilité" de l'Etat pour aller travailler chez Rothschild. Son cabinet explique que ce serait désormais l’usage du côté de l’Inspection générale des finances. Etonnant : Macron ne serait donc pas seul à aller grenouiller dans le privé en toute discrétion ?

 

Poree Audrey-POOL/SIPA
Poree Audrey-POOL/SIPA
«J’ai quitté l’Etat pendant quatre ans, je suis revenu, j’ai été mis en disponibilité et j’ai réintégré la fonction qui était la mienne ». Pour mettre fin aux polémiques sur l’absence de rachat de sa « pantoufle » (le fait pour un fonctionnaire parti dans le privé de rembourser sa formation), Emmanuel Macron livrait sur France Inter, le 16 octobre dernier, cette précision (voir vidéo ci-dessous). Problème : Marianne a fouillé dans le Journal officiel, et jusqu’au au sein des Bulletins officiels des ministères, et n'a trouvé nulle trace de l’arrêté ministériel officialisant cette « mise en disponibilité ».

 

 

Ce nouveau cas de phobie administrative n’est pas sans conséquence : un texte sans publication au JO n’a pas d’existence légale. Et comme le montre notre enquête, cela induit qu’Emmanuel Macron a été continuellement fonctionnaire depuis sa sortie de l’ENA, même lorsqu’il a officié quatre ans au sein de la banque Rothschild.
 
Interrogé par Marianne, Jacques Arrighi de Casanova, président adjoint de la section du contentieux du Conseil d’Etat et membre de la commission de déontologie de la fonction publique nous expliquait d’ailleurs qu’« il est absolument impossible de quitter l’inspection des Finances pour partir dans le privé sans qu’un arrêté soit publié au JO ».
 
Contacté à plusieurs reprises lors de notre enquête, le cabinet de Macron nous a fait savoir, après le bouclage des pages de notre magazine, que l’Inspection générale des finances ne publiait plus les arrêtés ministériels concernant les carrières de ses membres.
 
Voilà qui est étonnant. Le cadre légal permettant aux hauts fonctionnaires de pantoufler a déjà été tordu dans tous les sens, si bien que cette pratique consistant à aller grenouiller dans le privé passe aujourd'hui pour ordinaire… Désormais, cela irait donc plus loin. Les inspecteurs des finances, cette caste de la haute administration, s’affranchissent et s’autonomisent à un point tel qu'ils n'ont même plus à faire savoir leurs pantouflages ! Pourtant, chaque citoyen devrait pouvoir se faire une idée de qui fait quoi et où ?

 

 

Quand Macron était à la fois fonctionnaire et banquier




>>> Retrouvez l'intégralité de notre enquête dans notre numéro en vente en kiosques à partir de vendredi 24 octobre au prix de 3 €. Vous pouvez le consulter dès aujourd'hui, jeudi midi, sur notre liseuse WebiOS  et Androïd, en découvrant nos offres d'abonnement numérique et intégral.

 

 

 

 

Source : www.marianne.net

 

 

 

 


Partager cet article
Repost0
24 octobre 2014 5 24 /10 /octobre /2014 14:33

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

Jacques Généreux (Parti de gauche): «Il faut violer les traités européens!»

|  Par Hubert Huertas et martine orange

 

 

 

« Ce sont des imbéciles heureux ! Ils croient que dans un pays en récession, le seul moyen de redémarrer, c’est de relancer la compétitivité. » L’économiste Jacques Généreux, membre du Parti de gauche, est l’invité du vingt-huitième numéro d’Objections. Alors que les chefs d'État sont réunis à Bruxelles, il estime que la France doit « désobéir »« Le seul moyen de faire bouger l’Europe. »


 

Jacques Généreux a longtemps cheminé à l'aile gauche du Parti socialiste. Avant de rompre, et de participer à la fondation du Parti de gauche. Avec son regard bleu, son ton calme, et son sourire aimable, il est moins explosif que Jean-Luc Mélenchon, mais aussi implacable, si ce n’est plus, avec le gouvernement et le président de la République.

Au moment où l’Assemblée vote le budget dans un contexte de récession, où trente-neuf "frondeurs" se sont abstenus, où Martine Aubry est sortie du bois, où l’Europe réfléchit à une politique de relance, et où Manuel Valls en appelle à oublier "les totems" de la gauche, Jacques Généreux « explique l’économie à tout le monde » (c'est le titre de son vingt-deuxième livre), et répond aux questions de Mediapart.

Que pense-t-il de la volonté affichée par Emmanuel Macron de "briser les tabous" ? « Toutes les sociétés humaines, sauf depuis trente ans, ont freiné la liberté donnée à l’argent de faire ce qu’il veut, parce que, si on libère cette force, la rivalité prédatrice qui se déchaîne dans les jeux d’argent détruit toute la société. Ce tabou est l’une des clés fondamentales sur lesquelles repose notre société, et c’est cela qu’ils veulent briser. »

La politique de Manuel Valls ? « On est passé d’une politique stupide à une autre politique stupide. La première (à partir de 2012) pratiquait la rigueur par la hausse massive des impôts en rêvant à la croissance. La croissance ne pouvait pas venir. Alors le grand tournant initié par Manuel Valls a consisté à reporter la réduction des déficits, mais à promettre en échange à Bruxelles qu’on réduirait la dépense publique pour financer la baisse du coût du travail. Or la politique de l’offre ne peut pas relancer la machine en période de stagnation. Les entreprises amélioreront leur rentabilité mais n’investiront pas. Sur quel marché pourraient-elles investir dans une économie en panne ? »

La sortie de Martine Aubry : « Nous sommes d’accord avec son diagnostic, puisque c’est le nôtre, et ravis que cette grande voix valide tout ce que nous disons depuis longtemps. Mais elle ne va pas assez loin quant aux remèdes, notamment sur l’Europe. »

Quel serait ce remède ? « Il faut ouvrir une crise. Il n’y a pas d’autre moyen pour que ça bouge. L’Union européenne ne sera réformée que lorsqu’elle s’effondrera dans sa forme actuelle. Il faut qu’un grand pays, la France par exemple, décide de désobéir radicalement. Il faut violer les traités européens. Si nous ne provoquons pas un choc de ce type, nous aurons un choc d’un autre type, une grande catastrophe financière, ou une grande catastrophe politique avec la montée des fascismes… »

 

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 


Partager cet article
Repost0
24 octobre 2014 5 24 /10 /octobre /2014 14:12

 

 

Source: www.bastamag.net

 

 

 

ça bouge ! Logiciel libre

Framasoft lance une ambitieuse campagne pour dégoogliser Internet

par Rédaction 21 octobre 2014

 

 

 

 

Framsoft s’attaque aux géants de la Silicon Valley. L’association qui promeut logiciel et culture libres vient de lancer une grande campagne de dons afin de poursuivre le développement de ses outils. Objectif : proposer des services alternatifs aux applications de Google (et d’autres), qui « menacent nos vies numériques ». Basta ! relaie son appel.

Avec ses services (GMail, YouTube, Google Docs…) envahissant la toile, ses brevets sur l’électronique, la robotique et le vivant, la deuxième capitalisation boursière au monde qu’est Google devient le symbole de ces sociétés qui exploitent les données et activités des internautes. L’association Framasoft, qui œuvre depuis 12 ans à l’éducation populaire pour le logiciel et la culture libre, se lance dans un défi audacieux : offrir des alternatives sans publicité ni but lucratif.

« Nous proposons déjà au grand public des alternatives libres, éthiques, décentralisées et solidaires. Des applications web telles que Framapad (pour écrire un document à plusieurs, comme Google Docs) ou Framadate (sondages à la “Doodle” pour décider d’une date de réunion) qui en respectant les données de nos utilisateurs, connaissent un succès exponentiel, nous explique Simon Giraudot, secrétaire de l’association Framasoft. Mais il faut aller plus loin, car les internautes aspirent à plus de respect et de protection de leur vie privée. Nous venons d’ouvrir Framasphère, un accès au réseau social Diaspora qui est une alternative à Facebook, et avons déjà plus de 2000 inscriptions. Sur trois ans, nous souhaitons pouvoir proposer des alternatives concrètes et simples d’utilisation à Google Books, Dropbox, Skype, Twiter… voire YouTube et GMail ! »

Le secret de Framasoft, c’est l’utilisation de logiciels libres, des logiciels au code ouvert que chacun peut corriger, surveiller et améliorer.

« Nous ne sommes pas une entreprise mue par le profit, nous rappelle Simon Giraudot. Nous sommes une association soutenue par le travail de bénévoles actifs et financée principalement par les dons. Avec un budget équivalent à 2,27 secondes du chiffre d’affaires annuel de Google, nous arrivons déjà à proposer des services utilisés par des dizaines de milliers de personnes, associations, écoles, syndicats… Si le public nous suit dans cette campagne de dons, nul doute que nous pourrons aller beaucoup plus loin. »

Avec sa charte définissant sa vision des services LEDS (Libres, Éthiques, Décentralisés et Solidaires), et son site www.degooglisons-internet.org évoquant le petit village gaulois résistant à l’envahisseur romain (ici représentés par Google, Amazon, Facebook, Apple ou Microsoft), Framasoft entend susciter l’adhésion à son projet. Celui de revisiter, à l’ère du numérique, un affrontement biblique : le logiciel libre contre Googoliath.

A lire sur Basta ! :
- L’univers de la culture libre et non-marchande a sa galaxie : Framasoft

 


Cet article vous a intéressé ? Basta ! a besoin de ses lecteurs pour poursuivre son travail, faites un don.

 

 

Source: www.bastamag.net

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Démocratie Réelle Maintenant des Indignés de Nîmes
  • : Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
  • Contact

Texte Libre

INFO IMPORTANTE

 

DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

OVERBLOG NOUS IMPOSE ET PLACE DES PUBS

SUR NOTRE BLOG

CELA VA A L'ENCONTRE DE NOTRE ETHIQUE ET DE NOS CHOIX


NE CLIQUEZ PAS SUR CES PUBS !

Recherche

Texte Libre

ter 

Nouvelle-image.JPG

Badge

 

          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



  Th-o indign-(1)

55

9b22