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27 octobre 2014 1 27 /10 /octobre /2014 19:00

 

Source : cadtm.org

 

CADTM

 

Argentine : Succès de l’Assemblée pour la suspension du paiement et l’audit de la dette

25 octobre par Maria Elena Saludas

 

 


C’est dans l’après-midi du 14 octobre 2014 et devant plus de 70 représentants d’un large éventail d’organisations sociales, syndicales, politiques, religieuses, environnementales, de défense des droits humains… que s’est déroulée avec succès l’audience publique sur la suspension du paiement et l’audit de la dette. Cette activité s’est tenue à la Chambre des députés de la nation (le parlement argentin) suite à l’invitation lancée par des membres de l’ « Assemblée pour la suspension du paiement et l’audit de la dette en défense du patrimoine national et des biens communs » et des parlementaires de divers partis qui ont débattu pendant plus de trois heures sur la problématique de la dette publique en Argentine, revenue au devant de la scène suite à la résolution du juge Griesa en faveur des « fonds vautours » |1|.

Parmi les invités spéciaux, en plus d’Éric Toussaint, porte-parole du CADTM international, le Prix Nobel de la Paix, Adolfo Pérez Esquivel, a souligné la nécessité de passer d’une démocratie représentative à une démocratie participative avant d’expliquer qu’un audit intégral citoyen nous mettrait sur cette voie. Il a aussi posé la question du coût humain du paiement de la dette. La parole a ensuite été donnée à Nora de Cortiñas, Mère de la Plaza de Mayo – ligne fondatrice et membre de Jubilé Sud Amériques, qui a déclaré avec émotion que « les 30 000 disparus méritent que la lumière soit faite sur l’infamie de la dette ».

Le député du parti Unidad Popular (UP, Unité populaire) en charge de la présentation et de la modération de l’audience, Víctor De Gennaro, a remarqué que « beaucoup de gamins ont perdu la vie » et qu’il est nécessaire de prendre connaissance des faits, d’enquêter avant de continuer à rembourser une dette majoritairement illégitime et illégale. Aussi présents, les parlementaires du FIT (Front de Gauche et des Travailleurs) Néstor Pitrola et Pablo López ainsi que les députés de Buenos Aires, Pablo Bergel et Gustavo Vera, ont contribué au débat au travers de réflexions intéressantes.

Julio Gambina, directeur de institut de formation de la CTA et membre d’ATTAC-CADTM Argentine) avait pour mission de lire la Déclaration de l’Assemblée, « Patrie ou dette : le seul créancier est le peuple ! » (voir texte complet en espagnol) réclamant le lancement immédiat des activités de la Commission bicamérale permanente d’enquête sur l’origine et le suivi de la gestion du paiement de la dette extérieure de la nation instituée par la loi 26.984. Cette loi, adoptée le 10 septembre 2014, n’a toujours pas été mise en œuvre complètement. La déclaration lue par Julio Gambina critique par ailleurs la flagrante contradiction contenue dans les premiers articles de la loi hypocritement dite « de paiement souverain » car elle commence par déclarer comme d’« intérêt public » le paiement de la dette. Or une grande partie de cette dette a été condamnée par la justice argentine |2|.

Par ailleurs, la loi établit de nouvelles modalités pour le paiement de la dette. Enfin, elle prévoit la création d’une commission parlementaire visant à auditer les éventuelles irrégularités ayant marqué la dette argentine pendant la période 1976-2014.

Ces critiques étant faites, la décision de créer une Commission d’enquête parlementaire est considérée comme une reconnaissance dans le chef du pouvoir politique de l’impossibilité de continuer à nier et dissimuler le caractère illégitime et illégal de la dette. On ne peut continuer à berner constamment la population sur des questions évidentes et centrales pour la défense de la patrie, la récupération de notre souveraineté et le respect des droits des êtres humains et de la nature.

L’Assemblée réclame donc la création en bonne et due forme de la Commission qui devrait prendre pour point de départ la sentence Olmos (voir note 2), ainsi que les preuves accumulées lors des nombreuses enquêtes judiciaires argentines postérieures.

L’Assemblée réclame également la participation sociale et citoyenne nécessaire à l’enquête de la Commission et à l’élaboration de ses conclusions. Pour garantir sa légitimité et la force de ses résultats, la Commission devra chercher, recevoir et écouter les témoignages et contributions des divers secteurs de la population et des différentes régions du pays dont les droits ont été violés des suites du système d’endettement.

L’Assemblée s’engage à contribuer au travail de la Commission d’enquête parlementaire en partageant les résultats d’années de recherche, d’analyse, de dénonciation et de mobilisation découlant toujours des coûts énormes que l’endettement public continue de générer pour le peuple argentin, son patrimoine et ses biens naturels. Elle suivra l’action de la Commission, se réservant le droit d’adopter les stratégies pertinentes afin que cette opportunité historique ne soit ni manquée, ni manipulée. Elle s’engage à débattre largement des causes, conséquences et alternatives à ce véritable système de domination et de pillage à perpétuité, à se mobiliser en vue de ne pas payer les sommes indues, de sanctionner les responsables des crimes et violations commis au travers du système d’endettement et de pouvoir récupérer et compenser les sommes payées indûment.

Une fois cette déclaration partagée avec les tou-te-s les participant-e-s, Éric Toussaint (porte-parole du CADTM international), qui était le principal conférencier, a pris la parole sur la crise de la dette affectant la majorité des pays d’Europe et du monde. Il a déclaré qu’en Argentine, le thème de l’endettement revient aujourd’hui sur le devant de la scène suite au conflit avec les « fonds vautours ». D’après lui, cette crise de la dette au niveau mondial nous permet d’essayer d’organiser ensemble des actions de soutien aux mouvements sociaux qui luttent contre le fléau de la dette tant au Nord qu’au Sud. « Les actes souverains unilatéraux d’un gouvernement sous la pression (ou avec le soutien) populaire » constituent un axe fondamental. Dans le monde réel actuel, seul un tel acte souverain de l’État peut mener à une solution. Il a cité divers exemples parmi lesquels le cas de l’Équateur où le président Correa a créé en 2007 la Commission d’audit de la dette publique (CAIC) qui a identifié les parts illégales et illégitimes de la dette, parvenant à racheter 91% des titres avec une réduction de 70% |3|. Cet acte unilatéral à permis d’augmenter les dépenses publiques consacrées à la santé, à l’enseignement, au logement, c.-à-d. à la dette sociale vis-à-vis du peuple. Le cas de l’Islande, lors de l’effondrement du système bancaire privatisé, en 2008, a aussi été évoqué |4|. Sous la pression de la rue et après 2 référendums, le gouvernement avait refusé de payer au Royaume-Uni et aux Pays-Bas la dette injuste réclamée, prouvant qu’il est possible de désobéir aux créanciers. Éric Toussaint a, pour finir, manifesté son grand enthousiasme d’être entouré des forces sociales ainsi réunies et les a encouragées à exercer la pression nécessaire pour que le gouvernement cesse de payer religieusement les créanciers et restaure la souveraineté et la dignité nationales. Il a aussi insisté pour que ne soit plus jamais déléguée à l’étranger la juridiction liée à la résolution des conflits en revenant à la Doctrine Calvo |5|.

Pas moins de 25 interventions sont venues enrichir cette audience avec des arguments importants d’Espeche Gil (juriste et ancien diplomate) à Ricardo Peidro (de la CTA), de Beverly Keene (Dialogue 2000 / Jubilé Sud) à Moira Millán (Pueblos Originarios). La majorité des participants a exprimé la nécessité de suspendre immédiatement le paiement de la dette et d’auditer cette dernière, la dette étant une excroissance du capitalisme actuel, impayable (pas seulement en Argentine) et à l’origine de cette crise capitaliste.

Le thème de l’unité au sein du camp populaire a aussi été abordé, tout comme la nécessité de lier à la problématique de la dette les dénonciations concernant la loi sur les semences et la loi sur les hydrocarbures, passant bientôt devant les deux chambres. Cela revient à remettre en cause le modèle de développement actuel et le modèle d’insertion globale des pays d’Amérique latine et de la Caraïbe comme producteurs de matières premières dans le cadre de l’approfondissement de l’ « extractivisme ».

Cette rencontre s’est terminée sur l’engagement de tou-te-s les participant-e-s d’élargir l’espace de l’Assemblée pour la suspension du paiement et l’audit de la dette en défense du patrimoine national et des biens communs, de fédérer leurs luttes, de travailler sur la sensibilisation de la population pour parvenir, à partir de la mobilisation, à des décisions similaires à celles prises par le gouvernement équatorien (2007), qui en conséquence d’un audit intégral et participatif a pu prendre une « décision souveraine unilatérale » lui permettant de rejeter des portions importantes de dette illégale et illégitime et de canaliser ensuite ces ressources pour le bien-être de la population.

Traduction de l’espagnol par Sarah Weber.

Notes

|1| Voir à ce propos : Éric Toussaint, « Comment lutter contre les fonds vautours et l’impérialisme financier ? », publié le 22 septembre 2014.

|2| Voir le jugement dit « Sentencia Olmos » du nom du journaliste argentin qui a porté plainte contre l’accroissement considérable de la dette pendant la période de la dernière dictature militaire (1976-1983). Ce jugement du 13 juillet 2000 démontre clairement le caractère illégal de la dette argentine.

|3| Voir Éric Toussaint, "An III de la révolution citoyenne en Équateur", publié le 22 octobre 2009. Voir également : Éric Toussaint, "Les leçons de l’Équateur pour l’annulation de la dette illégitime", publié le 29 mai 2013. Voir aussi la version vidéo.

|4| Voir Éric Toussaint, « Argentine, Équateur et Islande : des solutions à la crise de la dette pour l’Union européenne ? », Vidéo : http://w41k.com/80011

|5| La Doctrine Calvo, du nom de son auteur Carlos Calvo (1824-1906), est une doctrine du droit international qui stipule que les personnes vivant dans un pays étranger doivent faire leurs demandes, plaintes et griefs dans le cadre de la compétence des tribunaux locaux, sans recourir à la pression diplomatique ou à l’intervention militaire. Toutes les voies juridiques locales doivent être épuisées avant d’envisager de saisir les voies diplomatiques internationales. Cette doctrine a été transposée dans plusieurs constitutions de pays de l’Amérique latine. Voir à ce propos : Éric Toussaint, « Comment lutter contre les fonds vautours et l’impérialisme financier ? », publié le 22 septembre 2014.

 

 

 

Source : cadtm.org

 

 

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27 octobre 2014 1 27 /10 /octobre /2014 18:51

 

Source : cadtm.org

 


CADTM

 

 

De l’indignation au pouvoir (partie 3)

Injustice, expulsions et apartheid sanitaire

25 octobre par Jérôme Duval

 

 

 

Alors que l’Espagne vit une crise humanitaire sans précédent, le mouvement social subit une répression constante d’un régime qui a peur du changement et protège ses intérêts. Le bipartisme PP/PSOE qui s’alterne au pouvoir depuis la fin de la dictature est fort affaibli par une succession de luttes sociales victorieuses et l’irruption d’initiatives populaires qui mettent en pratique de nouvelles façons de faire de la politique. A n’en pas douter, l’Espagne entre dans une phase de mobilisation qui augure de possibles changements politiques importants.

L’impunité règne

Le principe de compétence universelle (« Justicia universal »), établissant la possibilité pour les Cours espagnoles d’être saisies d’affaires concernant des personnes de quelque nationalité que ce soit, en n’importe quel lieu y compris hors de l’Espagne, pour des crimes graves (violations de droits humains, terrorisme, crimes de guerre ou génocide), est remis en question par le gouvernement |1|. La réforme approuvée en mars, retire toute compétence aux juges sur ces questions et permet d’archiver les affaires en cours, ouvrant la voie à l’impunité de responsables de crimes graves qui bénéficient déjà de la protection légale dans certains pays. Les délits en cours d’instruction, tels les cas de génocide au Guatemala (contre Efraín Ríos Montt et Carlos Mejía Víctores pour délits de génocide et tortures commis contre la population maya durant le conflit armé) et au Tibet ; les crimes de guerre à Gaza ; les tortures à Guantanamo ; l’assassinat en 2003 du cameraman espagnol de Telecinco, José Couso, par l’armée américaine en Irak ou encore la plainte contre Israël pour crime de guerre au sujet de la Flottille de la Liberté (l’assaut du commando israélien en mai 2010 s’était soldé par 9 morts), restent ainsi impunis et désormais classés sans suite. Les pressions des autorités chinoises ont semble-t-il constitué un motif déterminant dans l’élaboration de ce projet de loi. La Chine a d’ailleurs remercié chaleureusement le gouvernement espagnol pour mettre ainsi fin au mandat d’arrêt international de cinq ex-leaders chinois dont l’ex-président Jiang Zemin, impliqués dans l’affaire du génocide au Tibet. |2|

Attaques capitalistes en temps de crise

« Agosticidad », est un terme espagnol pour désigner spécifiquement les contre-réformes adoptées au mois d’août afin d’éviter tout débat public et les réactions hostiles qu’elles pourraient susciter. Ce fut le cas de la réforme de l’article 135 de la Constitution qui donne la priorité absolue au remboursement de la dette lancée en août 2011 par le PSOE et approuvée sans référendum en septembre avec l’appuie du PP. De la même manière, la contre-réforme fiscale proposée discrètement en août dernier et qui devrait entrer en application en janvier 2015, va encore aggraver les inégalités.

En dépit d’une mobilisation exceptionnelle, les expulsions de logements se poursuivent à un rythme effréné. Depuis le début de la crise, des centaines de milliers de familles ont été expulsées de leurs logements, les condamnant à la marginalisation sociale permanente due au maintient de la dette hypothécaire malgré la perte du foyer. |3| Rappelons que la législation espagnole ne permet pas d’annuler la dette de l’hypothèque en cédant son bien immobilier. Les familles expulsées sont donc toujours redevables de cette dette auprès de la banque créancière qui, de surcroît, bien souvent s’accapare l’appartement pour spéculer ou le revendre. Récemment, la Communauté de Madrid a vendu 3 000 logements sociaux aux fonds vautour Goldman Sachs – Azora. D’autre fonds comme Blackstone rachètent des appartements sans en informer leurs résidents et expulsent ceux qui ne peuvent plus payer. |4| Cependant, plus de 1 100 expulsions ont été paralysées depuis le début de la crise et près de 1 180 personnes ont pu retrouver un logement grâce à l’action de la coordination des affectés par l’hypothèque (Plataforma de Afectados por la Hipoteca, PAH) |5|.

Par ailleurs, la très controversée loi LOMCE sur l’éducation prend désormais en compte la notation en cours de religion dans tous les centres scolaires et renforce les établissements publics-privés (« concertados »).

Apartheid sanitaire

La nouvelle loi entrée en application dans les centres de santé et hôpitaux depuis le 1er septembre 2012 (Real Decreto Ley 16/2012) constitue un apartheid sanitaire qui excluent de couverture santé les plus de 26 ans qui n’ont pas cotisé à la Sécurité sociale et plus de 800 000 personnes immigrés sans papiers. Il sacrifie le concept d’universalité d’accès aux soins de santé et met en danger de nombreuses vies. Le 20 février 2013, Soledad Torrico, immigrée bolivienne, est décédée des complications d’une grippe après avoir passé 6 jours sans être reçue par le Service valencien de santé. Le 24 avril 2013, le jeune sénégalais Alpha Pam, de 28 ans, mourait chez lui d’une tuberculose après un périple de 6 mois durant lequel on lui a refusé à plusieurs occasions l’assistance de l’hôpital. |6| La célèbre revue scientifique The Lancet a déjà averti que les coupes budgétaires du gouvernement espagnol, pourraient avoir « de graves conséquences pour la santé de la population, spécialement en ce qui concerne la tuberculose et l’infection par le VIH ». |7| Comme le signale la Fédération des Associations pour la Défense de la Santé Publique, en seulement trois ans, 7,2 milliards d’euros ont été amputés du budget de la santé, et 53 000 personnes en moins travaillent dans le secteur. Pendant ce temps, comme le dit bien la coordination Yo sí sanidad universal, le secteur privé de la santé se convertit en un négoce prospère et réalise de juteux profits. |8|


Partie 1
Partie 2
Partie 3

Notes

|1| Le premier exemple connu est sans doute l’inculpation et arrestation à Londres en 1998 du dictateur chilien Augusto Pinochet par le juge Baltasar Garzón.

|2| "Acogemos con agrado los esfuerzos del Gobierno y sus departamentos competentes. China y España tienen una tradición de amistad y apoyan las preocupaciones del otro", dijo hoy la portavoz del ministerio chino de Asuntos Exteriores Hua Chunying. 24/06/2014. http://www.eldiario.es/politica/Chi... Los crímenes que pueden quedar impunes con la reforma del PP para limitar la justicia universal, Público, 12/02/2014. http://www.publico.es/politica/5013... Pour la réforme, voir : http://www.eldiario.es/desalambre/C...

|3| Plataforma de Afectados por las Hipotecas, PAH. Datos procedentes del Consejo General del Poder Judicial, 10-oct-2014. http://afectadosporlahipoteca.com/2...

|4| Plataforma de Afectados por las Hipotecas, PAH. Datos procedentes del Consejo General del Poder Judicial, 10-oct-2014. http://afectadosporlahipoteca.com/2...

|5| Voir le site de la PAH : http://afectadosporlahipoteca.com/

|6| Gladys Martínez López, Un año sin sanidad universal, Diagonal, 10/09/13. https://www.diagonalperiodico.net/c...

|7| « Such changes could have serious consequences for population health, especially with regard to tuberculosis and HIV infections ». Erosion of universal health coverage in Spain, The Lancet, 14 de diciembre de 2013. http://www.thelancet.com/journals/l... En espagnol : http://esmateria.com/2013/12/15/la-...

|8| Olga Rodriguez, Los recortes perjudican gravemente la salud. http://yosisanidaduniversal.net/not...

 

 

Source : cadtm.org

 

 

 

 

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27 octobre 2014 1 27 /10 /octobre /2014 18:34

 

Source : www.marianne.net

 

 

Révocabilité des élus : les vertus d'une mesure subversive
Samedi 25 Octobre 2014 à 12:00

 

Clément Sénéchal

 

Pour Clément Sénéchal, "l’épée de Damoclès de la révocabilité des élus aurait plusieurs vertus indéniables". Celle-ci, explique ce membre du Parti de gauche sur son blog, "obligerait à accorder une plus grande importance au programme, au débat d’idées, à la confrontation idéologique". Cette mesure "aurait aussi un impact certain sur la conduite individuelle : elle obligerait en effet l’élu à observer une stricte éthique du pouvoir".

SIPA
SIPA
Dresser l’inventaire des trahisons de François Hollande est périlleux tant il est interminable. Ce n’est toutefois pas inutile, dans la mesure où la plupart des grands médias rechignent à lire la politique sous l’angle du respect des promesses de campagne, puisqu’il impliquerait qu’ils se placent dans une perspective critique et trahissent la norme conservatrice et le relai aveugle de sa doxa qui régissent leur jeu (« Le spectacle se présente comme une énorme positivité indiscutable et inaccessible. Il ne dit rien de plus que “ce qui apparaît est bon, ce qui est bon apparaît”. L’attitude qu’il exige par principe est cette acceptation passive » nous rappelle Guy Debord). Mais de ces observations pouvoir tirer un geste politique dont le régime soit comptable, voici la vraie question.
 
Le crédit du pouvoir actuel souffre de quatre objections, au moins : François Hollande mène une politique néolibérale qui n’a rien de socialiste (et a ouvertement renié plusieurs points de son programme de candidat), son pouvoir a souffert de nombreuses affaires qui affectent gravement la promesse d’une République exemplaire, rien de tangible ne se passe sur le plan des « résultats » (le chômage progresse, la crise économique s’accentue), et les divers appareils de mesure de l’opinion, qu’il s’agisse des sondages, des atermoiements au sein du Parlement ou des élections intermédiaires (la dernière ayant, faut-il le rappeler, placé l’extrême droite en tête pour la France) témoignent d’une popularité en berne.
 
Mais que faire ? Rien. Dans l’état actuel des choses, nous ne pouvons rien faire. Rien faire contre Thévenoud, par exemple. Les règles du jeu institutionnel telles que définies actuellement condamnent à l’impuissance. La vie politique française est en effet organisée de telle manière que l’élection apparaît comme un talisman, une immunité démocratique qui place son titulaire à l’abri de la volonté populaire le temps de son mandat. Mais s’il veut être réélu, il ne peut faire n’importe quoi, il reste sous contrôle populaire, répondrez-vous. Oui, a minima. D’abord l’élection donne à l’élu un certain nombre de ressources cumulatives (financières, constitution d’un réseau, accès aux dossiers) qui lui permet de s’inscrire dans une guerre de position contre l’opposition. Par ailleurs, dans bien des cas peut se faire ressentir le besoin de démettre un élu dans le temps même de son mandat, c’est-à-dire avant son terme. Ainsi, dans la Ve République, ce que le peuple a fait, il ne peut le défaire. Et l’élu se retrouve trop souvent dans une position d’extériorité, voire de séparation, vis-à-vis des électeurs (la quintessence de cette séparation étant bien entendu le statut actuel du chef de l’État). En démocratie, l’élection n’est pourtant qu’une délégation temporaire, pas une attribution définitive ; une commande, pas un blanc-seing.
 
Ainsi, la succession des immunités ne saurait faire l’obligation démocratique. L’élu qui déçoit se sait protégé par la similarité des pratiques de ses homologues : qu’on réélise le même ou un autre, aucun ne sera davantage contraint à partir du moment de son élection. Et sur le long terme, l’indignation vaine des citoyens laisse mécaniquement la place à l’indifférence propre à la dépossession démocratique. Un système qui repose sur la vertu individuelle plutôt que sur des mesures de contrôle adaptées ne peut être que dysfonctionnel. C’est ce que disait déjà Robespierre : compter sur les institutions plus que sur les hommes.
 
La destitution du Président de la République : un leurre
 
Pourtant, un léger infléchissement semble se produire. Le Parlement a en effet adopté le mardi 21 octobre 2014 un projet de loi organique qui permet de destituer le président de la République en cas de « manquements graves » (un mouvement enclenché par la réforme constitutionnelle de 2008). Mais la mise en pratique de cette destitution confine à la gageure.
 
D’abord la notion de « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat »est on ne peut plus floue. Ensuite, pour que cet impeachment à la française se produise, il faut le vote des deux tiers des députés, celui des deux tiers des sénateurs afin de réunir les deux chambres en Haute Cour, puis celui des deux tiers des députés et des sénateurs ensemble réunis en Haute Cour. Sachant que les députés de la majorité dépendent, du fait de l’inversion du calendrier électoral, directement du président de la République, cette hypothèse n’a aucune chance d’advenir. Surtout, seuls des parlementaires aujourd’hui peu représentatifs de la diversité du corps politique seront chargés de cet examen, alors même que le président de la République est élu au suffrage universel direct.
 
La révocabilité : une garantie démocratique élémentaire
 
Au-delà de ces gesticulations cosmétiques, il existe un instrument simple mais terriblement subversif pour restituer un lien organique entre les électeurs et leurs élus, afin que ces derniers se comportent non plus en propriétaires du pouvoir mais en commissaires du peuple. Il s’agit du référendum révocatoire, qui instaure la pratique du rappel des élus. Le diable est dans les détails et la simple légalisation de cette procédure chamboulerait profondément la vie démocratique de notre système politique.
 
Il est en effet temps de retrouver cette aspiration portée lors de la Révolution française, lorsque les sans-culottes, indignés par les prises de position libérales des girondins, manifestement contradictoires avec les engagements qui les avaient fait élire à la première Convention, se mobilisèrent pour leur destitution.
 
Lire la suite sur « Lésions politiques », le blog de Clément Sénéchal
Source : www.marianne.net

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27 octobre 2014 1 27 /10 /octobre /2014 17:05

 

Source : www.bastamag.net

 

 

 

Politique agricole

Des paysans en grève de la faim pour soutenir une agriculture de proximité

par Sophie Chapelle 24 octobre 2014

 

 

 

Ils ont entamé une grève de la faim depuis le 15 octobre. Cinq paysans du syndicat Confédération paysanne protestent contre l’exclusion des petits paysans par la Politique agricole commune (PAC) et la Loi d’avenir agricole. « L’État et la FNSEA persistent dans leur politique d’élimination des petites fermes », déplorent-ils. En cause, un changement des conditions pour accéder aux aides de la PAC. Un éleveur devra détenir au moins 10 vaches (contre 3 auparavant), 25 chèvres ou 50 moutons, et un apiculteur exploiter au moins 72 ruches. Tous devront augmenter leur taux de productivité.

Pour se faire entendre, ils sillonnent la France en camping car [1]. D’autres paysans les accueillent pour témoigner des conséquences de ces nouvelles mesures. Dans l’Aude, Jean-Louis Biard, avec trois vaches, dégage un revenu d’environ 800€ par mois. Il explique qu’il va perdre l’équivalent de plus de deux mois de salaire sur l’année. Dans ce seul département, ils seraient une centaine dans ce cas. Après un passage par la Chambre d’agriculture de l’Aude, le président Philippe Vergnes, également secrétaire général du syndicat agricole FDSEA souligne auprès de Basta ! que « le maintien d’un seuil à trois vaches permet de soutenir les petits élevages. » Le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll assume pour sa part le relèvement des planchers « dans un souci de cibler les soutiens publics sur les exploitations dont l’activité agricole constitue la principale ressource et afin de limiter les coûts administratifs ».

 

Procès de l’industrialisation de l’agriculture

Pour la Confédération paysanne, ces orientations mettent à mal l’agriculture et l’élevage de proximité au profit d’une « industrialisation agricole subventionnée ». Et de s’indigner : « C’est ainsi que des usines de 1000 vaches ou 250 000 poules sont présentées comme des modèles de compétitivité agricole ». Stéphane Le Foll s’inscrit en faux et rappelle qu’il s’est battu pour d’autres mesures, comme la dégressivité des aides en fonction de la taille des exploitations. « Ce choix a été fait car je suis convaincu que l’avenir de l’agriculture française réside dans la valeur ajoutée, la qualité et la création d’emplois et non dans la course aux hectares », insiste le ministre.

 

 

La caravane poursuivra sa route jusqu’à Amiens le 28 octobre. Une quinzaine de cyclistes partis de Notre-Dame-des-Landes le 19 octobre ont également prévu de les rejoindre [2]. Ce jour-là, au tribunal correctionnel d’Amiens, neuf militants de la Confédération paysanne seront jugés suite à une action de démontage de la ferme-usine des « milles vaches ». Le syndicat a choisi d’organiser, simultanément à l’audience des prévenus, un procès de l’industrialisation de l’agriculture [3]. « C’est l’agriculture paysanne qui fait vivre les marchés, les abattoirs et les ateliers collectifs de transformation, qui maintient une économie en zone rurale ainsi qu’un tissu social et des services publics, assurent les membres de la caravane. Pas les usines agricoles ! »

@Sophie_Chapelle
Photo : © Guillaume De Crop

Une pétition est en ligne pour soutenir la caravane des grévistes de la faim.

 

Notes

[1Pour suivre la caravane des grévistes de la faim, cliquez ici.

[3Pour en savoir plus sur cette journée de mobilisations, cliquez ici.


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Source : www.bastamag.net

 

 

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27 octobre 2014 1 27 /10 /octobre /2014 16:57

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

Barrage de Sivens: fortes tensions après la mort d’un opposant

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

 

 

Le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, a appelé au calme dimanche après la découverte du corps sans vie d'un jeune homme sur le site du projet de barrage de Sivens (Tarn), qui a entraîné des réactions virulentes de responsables politiques et de militants.

 

Le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, a appelé au calme dimanche après la découverte du corps sans vie d'un jeune homme sur le site du projet de barrage de Sivens (Tarn), qui a entraîné des réactions virulentes de responsables politiques et de militants. La victime, Rémi Fraisse, 21 ans, a été retrouvée vers 2 heures du matin, dans la nuit de samedi à dimanche, après que des affrontements eurent opposé des manifestants et les forces de l'ordre à l'issue d'une manifestation pacifique, ont précisé la préfecture du Tarn et le ministère de l'intérieur, selon l’AFP.

Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de la mort du jeune homme de 21 ans, intervenue dans « un contexte de violence », selon le procureur de la république d'Albi, Claude Derens. « Les forces de l'ordre ont été attaquées en règle par un groupe de manifestants violents, approximativement une centaine », avait dit le procureur à la presse dans l'après-midi pour décrire les événements de la nuit.
Le projet de barrage-réservoir de 1,5 million de mètres cubes d'eau stockée est porté par le conseil général du Tarn. Ses partisans assurent qu'il est indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et qu'une autre zone humide sera recréée. Les opposants dénoncent un projet coûteux qui, selon eux, ne servira qu'à irriguer les terres d'un petit nombre d'exploitants pratiquant une agriculture intensive.

Un rapport d'experts commandé par le ministère de l'écologie critique fortement le projet de barrage de Sivens dans le Tarn. Il est dévoilé dans ce contexte très tendu.

Des besoins surestimés, une étude d'impact « de qualité très moyenne », « un financement fragile » : établi par deux ingénieurs généraux des eaux et des forêts, ce rapport doit être rendu public par la préfecture du Tarn dans le courant de cette semaine, peut-être dès lundi. Il critique tout d'abord une évaluation « contestable » des besoins « réels » d'irrigation, évoquant « une surestimation du volume de substitution destiné à l'irrigation d'au moins 35 % ». Un surdimensionnement qui s'explique par une estimation des besoins établie « sur des données anciennes et forfaitaires ».

« Le choix d'un barrage en travers de la vallée a été privilégié sans réelle analyse des solutions alternatives possibles », une situation d'autant « plus regrettable que le coût d'investissement rapporté au volume stocké est élevé », note le rapport. Il qualifie en outre l'étude d'impact de « qualité très moyenne » et juge le financement du projet « fragile ».

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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27 octobre 2014 1 27 /10 /octobre /2014 16:41

 

 

Source : www.reporterre.net


 

EDITO - Un crime du pouvoir socialiste

Hervé Kempf (Reporterre)

lundi 27 octobre 2014

 

 

 

 

Le décès de Rémi Fraisse au Testet est le résultat d’un crime : celui des responsables socialistes qui ont piétiné la loi et la démocratie pour ne laisser d’autre issue que la violence.


Le drame qui s’est déroulé près d’une rivière où, voici quelques semaines, s’épanouissait une forêt vivante, n’est pas un accident. C’est un crime.

Nous ne pouvons assurer définitivement ici qu’une grenade ou un autre projectile lancé par les forces de « l’ordre » a touché mortellement le jeune Rémi Fraisse. Les témoignages que nous publions incitent à le penser, mais nous attendons le résultat de l’autopsie et d’autres témoignages indiscutables pour déterminer notre conviction.

Mais nous affirmons que la mort de ce jeune homme résulte de l’obstination criminelle de hauts responsables qui ont, contre l’évidence et en piétinant l’esprit de la loi, conduit à une situation où la seule issue était la violence, une violence savamment entretenue par une police à qui l’on a lâché la bride.

Rappelons divers faits, amplement documentés par Reporterre et par les collectifs de sauvegarde de la zone humide du Testet :

- l’enquête publique avait conclu à un avis favorable, SOUS RESERVE d’un avis positif du Conseil National de Protection de la Nature. Or, celui-ci a rendu un avis nettement défavorable ;
- les travaux de défrichement se sont déroulés sans autorisation préalable de défrichement ;
- les opérations obligatoires de diagnostic archéologique préalable ont été oubliées ;
- le conflit d’intérêt est manifeste, puisque la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne a établi l’étude concluant à la nécessité des travaux, alors que c’est elle qui doit les réaliser.

Par ailleurs, l’action de la police a été extrêmement violente depuis la fin août, outrepassant largement les nécessités de l’ordre public dans un Etat républicain. De nombreux témoignages attestent de cette violence souvent gratuite, à l’encontre d’opposants installés sur la Zad essentiellement non-violents. Plusieurs des opposants ont certes, à l’occasion, lors des affrontements de début septembre, lancé des projectiles et parfois des cocktails molotov contre les forces de police. Mais l’esprit dominant, aussi bien sur la Zad que parmi les collectifs, est à la non-violence, comme l’attestent reportages et témoignages. La répression provocante menés par gendarmes et CRS à l’encontre de manifestants ou d’occupants pacifiques ne pouvait que viser à susciter des réactions violentes - servant d’alibi à la répression - chez les opposants.

Et par ailleurs, on traitait par le mépris ceux qui, s’engageant pacifiquement, mais au péril de leur santé, ont fait plus de cinquante jours de la faim afin, simplement, d’obtenir... un débat.

L’obstination du président PS du Conseil général du Tarn, Thierry Carcenac, à mener les travaux quoi qu’il puisse en coûter, avec l’appui du préfet et du premier ministre Manuel Valls, est bien criminelle : elle a conduit à la mort d’un homme.

On sait la tactique suivie par les promoteurs de ce projet inutile et imposé : aller le plus vite possible pour réaliser le barrage. Ensuite, la justice pourrait bien juger de son illégalité, le barrage serait là, inamovible...

 

Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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27 octobre 2014 1 27 /10 /octobre /2014 16:29

 

Source : www.reporterre.net

 

 

EXCLUSIF - Testet : Rémi Fraisse a été touché par une grenade ou un flash-ball

Isabelle Rimbert (Reporterre)

lundi 27 octobre 2014

 

 

 

Reporterre a recueilli les témoignages de personnes ayant participé aux événements de la nuit de samedi à dimanche sur la zone du Testet. Ils attestent que les gendarmes ont emporté le corps de Rémi Fraisse, qui est décédé cette nuit-là. Un témoin dit qu’il avait été touché par une grenade ou un flash-ball.


- Lisle-sur-Tarn, reportage

Dimanche 26 octobre, avant l’aube, dans la nuit, les affrontements se déroulaient sur le Testet, près du chantier où, après avoir terrassé la forêt défrichée, des engins devaient préparer la digue du barrage de Sivens. Parmi les groupes qui se confrontaient aux gardes mobiles, il y avait Rémi Fraisse, un étudiant toulousain de vingt-un ans. Il est décédé cette nuit-là, et son corps a été emporté par la police. L’autopsie aura lieu lundi après-midi.

Les affrontements ont commencé dans l’après-midi de samedi, vers 16 heures, au lieu-dit Les Bouilles. De nombreux camions de CRS et de gardes mobiles sont arrivés en renfort sur la zone. Les affrontements ont fait une dizaine de blessés, dont cinq ont été évacués vers l’hôpital. Parmi eux, une personne a reçu un tir de flash-ball dans la figure. Le SAMU, appelé par l’équipe de secours d’urgence des opposants, a refusé de venir sur place.

Après une accalmie vers 21 heures, les affrontements ont repris dans la nuit. Les gardes mobiles (GM) étaient positionnés au lieu-dit des Bouilles, derrière la grille.

À midi, ce dimanche, sur le lieu des affrontements de la veille, il n’y avait aucune présence policière et aucune sécurisation de la zone où aurait eu lieu le décès.

Témoignages recueillis dimanche matin. Les noms sont des pseudonymes. Voici leur récit. Une personne dit avoir vu M. Fraisse être touché par une grenade et tomber.

- Baïk :

« Entre 2 heures et 3 heures du matin, il y a eu des tirs tendus de grenades lacrymogènes incapacitantes et explosives [grenades dites de désencerclement, NDLR]. La scène était éclairée par les lumières des phares des camions de GM. À un moment, après un lancer massif de grenades, un groupe de GM s’est avancé sur la dalle de béton, a attrapé une personne à terre et l’a porté près de la route. Cette personne était à deux/trois mètres du grillage, elle a pu recevoir une grenade en tir tendu. On pensait que c’était une interpellation. Les affrontements ont continué jusqu’à au moins 4 heures du matin. »


- C’est sur ce terrain, près de la digue projetée, que se sont produits les affrontements et qu’a eu lieu le drame. -

- Ju :

« À un moment, lors des affrontements nocturnes, il y a eu une grosse salve de grenades lacrymogènes et de grenades assourdissantes. Six GM ont ramassé un mec qui était au sol et l’ont traîné puis porté jusque sur la route. Quand je suis rentré au campement [à la Métairie, à 1,5 km du lieu des affrontements, NDLR], il était 5 h moins le quart, il y avait encore des tirs de grenades. »


- Impact au sol d’une grenade - assourdissante ou de désencerclement -, à quelques mètres du lieu où serait tombé Rémi. -

- Christian :

« J’étais sur le lieu des affrontements, devant, près des flics, sur la gauche, près de là où ça s’est passé. Entre deux et trois heures du matin, ils ont envoyé une grosse charge sur la gauche, gazé. Il y a eu un gros nuage opaque, puis dans les lumières des phares de fourgon, six ou sept gendarmes sont arrivés sur la dalle, ont attrapé quelqu’un au sol et l’ont porté à plusieurs. À la façon dont ils l’ont attrapé, le mec semblait inerte. J’ai crié : « Attention, ils embarquent quelqu’un. » On pensait qu’ils l’emmenaient en garde à vue. Environ vingt minutes plus tard, on a vu un gyrophare bleu. Ca semblait être des pompiers. C’était avant quatre heures du matin. »

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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27 octobre 2014 1 27 /10 /octobre /2014 16:08

 

Source : www.mediapart.fr

 

Un mort au Testet : «L'État, mais de quel droit ?»

|  Par La Parisienne Liberee

 

 

Un jeune homme de 21 ans est mort dans la nuit de samedi à dimanche au Testet, sur le site du projet de barrage contesté de Sivens. La puissance publique a réagi en appelant les opposants à respecter « l'État de droit ». L'État certes, mais de quel droit ? Chronique chantée.

Cette nuit, en essayant de m'endormir, je repensais à ces images aperçues sur le site Tant qu'il y aura des bouilles : « la petite abatteuse » et « la grosse abatteuse ». Au fond, avec ses flashballs et ses grenades, l'État peut rapidement devenir une espèce dangereuse de grande abatteuse.

Le rapport d'expertise sur le projet de barrage à Sivens, rendu public ce matin, pointe une conception surdimensionnée, au financement fragile, n'ayant pas réellement pris en considération les alternatives possibles en termes d'irrigation, ni réalisé sérieusement l'étude d'impact. Et pendant ce temps-là, un opposant est mort dans la nuit de samedi à dimanche lors d'affrontements avec les gardes mobiles. Le procureur d'Albi s'est empressé de dénoncer la violence des manifestants sans questionner celle des gendarmes, pendant que Bernard Cazeneuve concluait son communiqué par la formule très vallsienne : « Aucune cause, dans un État de droit, ne peut justifier ce déchaînement de violences répétées. »

On a donc envie de lui retourner la question : est-ce que d'après lui, dans un État de droit, un projet de barrage financé par de l'argent public et contesté par de nombreux habitants justifie la mort de Rémi Fraisse, 21 ans?

Lien permanent - Télécharger le fichier audio

L'ÉTAT, MAIS DE QUEL DROIT ?


paroles et musique : la Parisienne Libérée

Cette nuit je ne dors pas
J'entends des troncs qui craquent,
Des grenades, du fracas
Et des coups de matraque

Cette nuit je suis fiévreuse
J'entends les arbres tomber
Au son des tronçonneuses
Lourdement escortées

Une grande abatteuse
Avance lentement son bras
C'est une tombe qu'elle creuse
Au beau milieu d'un bois
L'État, mais de quel droit ?

Le droit des bétonneurs
Et des élus repus ?
Le droit des assoiffeurs
Quand le maïs a bu ?

D'une préfecture pressée
De lancer des travaux ?
Du conflit d'intérêt
D'un maître d’œuvre en eau ?

Une grande abatteuse
Avance lentement son bras
C'est une tombe qu'elle creuse
Au beau milieu d'un bois
L'État, mais de quel droit ?

Dans mon rêve, au début
Il y avait une forêt
Maintenant je ne vois plus
Qu'un terrain désolé

Les engins mécaniques
Viennent retourner la terre
Leur cliquetis cynique
Laboure un cimetière

Une grande abatteuse
Avance lentement son bras
C'est une tombe qu'elle creuse
Au beau milieu d'un bois
L'État, mais de quel droit ?

Une grenade explose
La Gascogne, les coteaux
Tout se métamorphose
Il pleut des lacrymos

Cette nuit je suis en rage
La lune reste cachée
Quand les gendarmes chargent
Que s'est-il donc passé

Une grande abatteuse
Avance lentement son bras
C'est une tombe qu'elle creuse
Au beau milieu d'un bois
L'État, mais de quel droit ?

Une nuit de vertige
Perchée sur une cime
Au milieu des vestiges
D'une futaie en ruines

Le vent pousse un nuage
J'aperçois la vallée
À Sivens, le barrage
Ne se fera jamais.

DOCUMENTATION

Ce film collectif, intitulé Le conseiller général, l'arbre et le débat démocratique, donne une idée assez détaillée de la situation lorsque les déboisements ont commencé début septembre 2014 :

 



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Les précédentes chroniques de la Parisienne Libérée sont rassemblées ici.
Elles sont placées sous licence creative commons pour les usages non commerciaux.
 

 

 

 

 

Source : www.mediapart.fr


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27 octobre 2014 1 27 /10 /octobre /2014 15:58

 

 

A Nîmes : Ce soir (lundi 27/10) rassemblement à 18h devant la Préfecture en hommage de Remi Fraysse tombé au Testet

Venez nombreux !

 

 


Quelques images d'un témoin des affrontements de Samedi après midi :

http://www.fluidr.com/photos/guymasavi/sets/72157648929593586

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26 octobre 2014 7 26 /10 /octobre /2014 22:32

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Les 99% 10/10/2013 à 19h25
La richesse mondiale a doublé depuis 2000 (et 9 autres chiffres révoltants)
Clément Guillou | Journaliste Rue89
Mis à jour le vendredi 11 octobre 2013 à 9h05
 

De l’argent (Nick Ares/Flickr/CC)

Le groupe de services financiers Crédit suisse et la Croix-Rouge viennent chacun de sortir un rapport dont la lecture conjuguée est désespérante.

Le premier (en anglais, PDF) fait un bilan statistique de la richesse mondiale. On apprend qu’elle « a plus que doublé depuis 2000, atteignant un nouveau record historique de 241 000 milliards de dollars ».

Le deuxième (en anglais, PDF) parle des « impacts humanitaires de la crise économique en Europe » (42 pays étudiés dans l’Union européenne, les Balkans, l’Europe orientale). Il constate que « le nombre de personnes dépendant des distributions de nourriture de la Croix-Rouge dans 22 des pays concernés a augmenté de 75% entre 2009 et 2012 ».

Quelques chiffres à retenir de ces deux rapports.

46% du patrimoine mondial est détenu par 1% des ménages

La richesse mondiale a crû de 4,9% entre mi-2012 et mi-2013, la période examinée par Crédit suisse, et de 68% ces dix dernières années.

Le pourcent le plus fortuné des ménages commence à 753 000 dollars (557 000 euros) et amasse 46% du patrimoine mondial – part en hausse –, tandis que les deux tiers des ménages, dont le patrimoine reste stable, ne représentent que 3% de la richesse globale.

Il faut avoir un patrimoine de 4 000 dollars (environ 3 000 euros) pour être dans la moitié la plus riche du globe, et de 75 000 dollars (55 500 euros) pour être dans la tranche des 10% les plus riches.


Pyramide de la richesse mondiale. Lecture : « 22,9% de la population mondiale a un patrimoine de 10 000 à 100 000 dollars, et représente 13,7% de la richesse mondiale. » (Crédit Suisse)

25% de travailleurs pauvres en Allemagne

Le nombre de salariés allemands ne pouvant subvenir à leurs besoins est en constante augmentation, relève la Croix-Rouge : un quart d’entre eux ont des bas salaires – le montant n’est pas précisé, mais il n’y a pas de salaire minimum en Allemagne.

Près de la moité des contrats signés en Allemagne depuis 2008 sont à court terme, sans sécurité sociale, et 1,3 million de travailleurs ne peuvent subvenir à leurs besoins.

Une étude de la Fondation Bertelsmann publiée en décembre 2012 montre que la classe moyenne est passée de 65% de la population en 1997 à 58% quinze ans plus tard :

  • 5,5 millions d’Allemands sont devenus « pauvres » ;
  • 500 000 sont devenus « riches ».

Dans toute l’Europe, « la Croix-Rouge signale un nombre important de “nouveaux pauvres”, des gens qui travaillent mais ne peuvent pas assumer leurs besoins primaires à la fin du mois et doivent choisir entre acheter de la nourriture et payer leur loyer ».

31 millions : le nombre de millionnaires en dollars

Le nombre de millionnaires en dollars n’a jamais été aussi élevé. Ils sont :

  • 14 millions aux Etats-Unis ;
  • 10 millions en Europe ;
  • 6,5 millions en Asie-Pacifique.

Parmi les près de 100 000 ultra-riches au capital supérieur à 50 millions de dollars (37 millions d’euros), la moitié environ est aux Etats-Unis. La Chine arrive loin derrière, devant l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France et le Japon.

L’économie actuelle est propice à l’accumulation de fortune : tandis que la richesse mondiale a crû de 4,9%, le nombre de millionnaires a progressé de 6,1% et celui d’ultra-riches de plus de 10%.

5 : nombre de pays en Europe où le chômage des jeunes dépasse 50%

Bosnie, Macédoine, Serbie, Espagne, Grèce : dans tous ces pays, plus d’un jeune de 15 à 24 ans sur deux, en situation de travailler, était au chômage en 2012. Dans les trois derniers, le chiffre a explosé pendant la crise.

En Europe de l’Est, le chômage des jeunes, déjà élevé avant la crise, a atteint des niveaux alarmants. Il a doublé en Croatie, en République Tchèque, en Pologne et dans les Pays baltes.

Le rapport de la Croix-Rouge dénonce l’austérité qui « ajoute de la pauvreté, alors que les autres continents la réduisent avec succès ».

« Les conséquences à long terme de cette crise ne sont pas encore connues. Les problèmes engendrés se ressentiront pendant des décennies même si l’économie s’améliore dans un futur proche [...] Nous nous demandons si, en tant que continent, nous comprenons vraiment ce qui vient de nous arriver. »

7e : la position de la France dans la hiérarchie des plus gros patrimoines moyens

Grâce à la valeur de l’immobilier (parisien, surtout), le patrimoine moyen français est très élevé : 296 000 dollars, soit 219 000 euros. C’est davantage qu’en Allemagne, en Belgique ou au Royaume-Uni.

L’immobilier compte pour deux tiers de la richesse et le niveau d’endettement des ménages est en France plutôt faible (12% des actifs).

Le Crédit suisse souligne que l’inégalité financière en France est plus grande que dans la plupart des pays européens : un quart des millionnaires européens réside en France. Cependant, les ultra-riches sont plus nombreux en Allemagne, en Suisse et au Royaume-Uni.

14% de la population française sous le seuil de pauvreté

En 2011, selon l’indice d’Eurostat repris par la Croix-Rouge, le pourcentage de ménages français sous le seuil de pauvreté (moins de 60% de la richesse médiane dans le pays) s’élevait à 14%. Une hausse de 1,3 point, soit 350 000 habitants de plus, par rapport à 2008.

Malgré la crise, cet indice a baissé dans quelques pays d’Europe occidentale : Portugal (18%), Royaume-Uni (16,2%) et Autriche (5,2%). Mais ils constituent des exceptions. Commentaire de la Croix-Rouge :

« Non seulement de plus en plus de gens tombent dans la pauvreté, mais les pauvres sont de plus en plus pauvres et il semble que l’écart entre les plus riches et les plus pauvres aille croissant. Ce qui signifie que la “distance sociale” requise pour refaire partie de la société s’agrandit. »

40 : part des Chinois dans la « classe moyenne » mondiale

La Chine a, par rapport à sa population, peu de très pauvres et peu de très riches. En revanche, en rangeant la population mondiale par déciles de richesse, on s’aperçoit qu’elle constitue 40% de la classe moyenne supérieure : celle des déciles 6 à 9.


Composition régionale de la distribution de richesse en 2013. Lecture : « Il y a 25 à 30% d’Africains dans les 10% de ménages les plus pauvres du monde. » (Crédit Suisse)

L’inégalité des richesses en Chine est ainsi relativement faible comparativement au reste des puissances émergentes. Sa classe moyenne, moteur de la croissance mondiale se distingue de celle de l’Inde, quasi-inexistante et coincée entre une majorité de la population très pauvre et un nombre non négligeable d’ultra-riches.

« C’est dû à l’absence quasi-totale de fortunes héritées et à une division relativement égale des terres agricoles et de l’habitat privé. Les inégalités sont cependant en forte hausse avec l’enrichissement d’entrepreneurs et d’investisseurs », explique Crédit suisse.

40% : l’augmentation du taux de suicide en Grèce au premier semestre 2011

Selon le ministère grec de la Santé, le taux de suicide en Grèce a grandi de 40% entre janvier et mai 2011 par rapport à la même période en 2010. Les premiers effets des plans d’austérité se faisaient sentir. Le taux de suicide des femmes a plus que doublé.

Bien d’autres pays européens ont vu leur taux de suicide augmenter pendant la crise, après un long ralentissement, explique la Croix-Rouge.

« Un signe clair que le nombre de personnes souffrant de dépression et d’autres maladies mentales est en augmentation. »

Dans la plupart des pays européens, l’Etat a coupé dans les dépenses de santé pendant la crise économique, obligeant les associations à remplir de nouvelles missions.

35% de la richesse russe est détenue par 110 personnes

« La Russie a le plus gros niveau d’inégalité financière dans le monde, hormis les petits pays des Caraïbes où résident des milliardaires », souligne Crédit suisse.

Dans le monde entier, il y a un milliardaire pour 170 milliards de dollars de richesse. En Russie, le rapport tombe à un milliardaire pour 11 milliards de richesse. Les 110 milliardaires russes selon Forbes – ils étaient huit en 2000 – accumulent 35% de la richesse du pays.

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

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