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4 janvier 2015 7 04 /01 /janvier /2015 21:57

 

 

Info reçue par mail

 

 

Sécurité sociale, retraite, chômage

Comment reprendre l'offensive face aux attaques

du patronat et des gouvernements successifs ?

 

Nous vous invitons à venir débattre avec Bernard Friot, à partir

de cette idée : seul le travail crée de la richesse et c’est donc le/la travailleureuse qui doit être au centre des projets de société. Comment? Avec la cotisation répond Bernard Friot : cotisations sociales, voire cotisation économique.

 

Un moyen, selon lui, de régler les questions de la dette, d’assurer un salaire (et non un revenu) garanti, de financer retraites et sécurité sociale, d’assurer la reconversion industrielle et la formation, de lutter contre les licenciements économiques, mais aussi de créer des modalités de décisions plus démocratiques, où enfin celles et ceux qui produisent les richesses nécessaires à la société pourraient choisir quoi produire, pour qui et comment.

 

LE SAMEDI 10 JANVIER 2015 A 18H30

A l’association «trait d’union»

6 rue Bachalas à Nîmes

 

Avec Bernard Friot,

professeur émérite de sociologie à

l'Université Paris Ouest Nanterre

 

 

Entretien avec Bernard Friot : La révolution du salaire à vie

 

 

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=8MWQBbLLwg4.

 

 

 

-France Culture, invité du débat des matins, 30 septembre 2014

http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4922198

 

-Nice Matin, 13 octobre 2014

http://www.reseau-salariat.info/069a3808e7ae5144cc977eaa6d46bf87

-L’humanité, 16 janvier 2014

http://www.humanite.fr/social-eco/bernard-friot-la-cotisation-sociale-est-un-supplem-557120

 

-Arrêt sur image, 3 janvier 2014

http://www.arretsurimages.net/emissions/2014-01-03/Revenu-de-base-On-sacrifie-notre-bonheur-sur-l-autel-de-l-emploi-id6379

 

-France inter, Emission Là-bas si j’y suis, 10 septembre 2013

http://www.franceinter.fr/emission-la-bas-si-jy-suis-lenjeu-des-retraites-avec-bernard-friot


-L’humanité, 14 août 2013

http://www.humanite.fr/bernard-friot-le-salariat-cest-la-classe-revolutionnaire-en-train-de-se-construire 14 août 2013

 

-L’humanité, 5 juillet 2013

http://www.reseau-salariat.info/d6a9997d6ee5288692bd6f2071e6313e?lang=fr

 

-France 2, Emission Ce soir ou jamais, 7 juin 2013

https://www.youtube.com/watch?v=sIaDmbJ0fTU

 

 

 

 


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4 janvier 2015 7 04 /01 /janvier /2015 21:50

 

Info reçue par mail

 

 

Appel à mobilisation
Terrible nouvelle année pour les Roms !

Les familles Roms de la route de Saint Gilles ont reçu de la police,
en ce début de semaine,
la convocation pour le référé expulsion ci-joint,
ce Lundi 5 Janvier 2015 à 15h au Tribunal administratif 16 avenue Feuchères de Nîmes.
Soyons nombreux à venir soutenir les personnes menacées qui ne sont même pas désignées par leurs noms !

 Les Roms ont des droits ! Un cortège de mesures de protection doit précéder toute expulsion !
La charte pour le respect des droits et la dignité des occupants de terrain jointe, signée par toutes nos organisations, détaille tous les textes qui doivent être appliqués par les pouvoirs publics avant toute intervention !


Collectif Solidarité Roms
c° Apti, 8 Bd Sergent Triaire 30000 Nîmes
06 77 19 76 97
06 73 23 53 69

 

Communiqué de presse du Collectif Solidarité Roms.

APRÈS LE CAMP DE LA HONTE, L'ÉVACUATION  HONTEUSE.

A la demande de la société Oc’Via une audience en référé-expulsion à l’encontre des familles Roms installées Route de St Gilles se tiendra Lundi 5 Janvier à 15h  au Tribunal Administratif de Nîmes .

Nous dénonçons depuis des mois les conditions inhumaines dans lesquelles ces familles ont été installées ; les autorités et pouvoirs publics restent sourds aux demandes de relogement ;  la Ville de Nîmes, l’Agglo restent passives devant cette situation scandaleuse ; la Préfecture se refuse à réunir une table ronde  avec tous les acteurs pour trouver une solution stable et durable. Et voilà que les familles Roms sont une nouvelle fois menacées d’évacuation et d’expulsion ! Mais pour aller où ???

Les droits fondamentaux auxquels toute communauté humaine peut prétendre, exigent qu’aucune expulsion ou évacuation ne soit possible SANS QU’AUPARAVANT UNE SOLUTION D’HEBERGEMENT OU DE RELOGEMENT STABLE, DIGNE ET ADAPTÉE AUX BESOINS DE CES CITOYENS NE SOIT PROPOSÉE (Charte pour le respect des droits et la dignité des occupants de terrains)

Telle doit être l’issue de la situation actuelle dont les pouvoirs publics, la Préfecture avec l’aval du gouvernement, les élus locaux et nationaux,  portent l’entière responsabilité.

Pour dire NON au camp de la honte et OUI à un relogement stable et durable. Pour exiger le respect des droits fondamentaux à une vie digne et humaine, nous appelons à un RASSEMBLEMENT le LUNDI 5 JANVIER à 15h devant le Tribunal Administratif de Nîmes , en soutien aux familles Roms menacées d’évacuation et d’expulsion.

c°APTI 8 Bd Sergent Triaire 30000 Nîmes
contact : 06 77 19 76 97

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3 janvier 2015 6 03 /01 /janvier /2015 18:23

 

Source : www.marianne.net

 

 

"Pacte" ou la responsabilité à sens unique
Samedi 3 Janvier 2015 à 14:00

 

David Nemtanu

 

"Les mots qui vont surgir savent de nous des choses que nous ignorons d’eux", écrivait René Char. Les mots qui ont surgi en 2014 en disent en tout cas long sur nous, notre monde et ses maux. Marianne.net a décidé de clore l'année en les passant en revue. Place aujourd'hui au "pacte".

 

REVELLI-BEAUMONT/SIPA/1401271546
REVELLI-BEAUMONT/SIPA/1401271546
Ca y'est! Il est là! Il était là, en tout cas... Le Pacte de Responsabilité devait restaurer la compétitivité de la France, relancer l’emploi, permettre à la France de grignoter quelques dixièmes de points de croissance… bref, désinhiber nos entreprises, et par la même occasion, notre économie. Dans cette optique, pas moins de 40 milliards d’euros de cotisations sociales étaient supprimés par l'Etat, au bénéfice des entreprises. Ces dernières devaient créer, en contrepartie, un million d’emplois dans les cinq ans , selon le Président du Medef, Pierre Gattaz… et même 2 millions , à écouter notre ex-Ministre du madeinfrance Arnaud Montebourg. 

Alors, qui dit mieux ? Devant les 2,5 millions de salariés concernés par la réforme, le Pacte créerait, en réalité, 700 000 emplois  en tout et pour tout... Moins impressionnant, d’un coup. 
 
Qu’en est-il, aujourd’hui ? Pas grand chose… Comme nous l’évoquions à Marianne, cette année, Hollande a fait preuve d’un fatalisme assez déconcertant sur le dossier, « attendant »  vaillamment que les patrons fassent leur boulot, sans leur imposer le début d'une contrainte. De son côté, le consciencieux néoministre de l’Economie, Emmanuel Macron, tablait sur ses réseaux pour impulser une dynamique… sans grand succès
 
Le « je t’aime, moi non plus » se transformera vite en un « je t’aime pas, moi aussi … »
Logiquement, une séquence « passes d’armes » s’en suivra entre le gouvernement et les grandes entreprises. Au point que le Premier Ministre, Manuel Valls, fustigeait, début décembre, les nombreuses « provocations » de certains dirigeants, « pas à la hauteur de leurs responsabilités. » Sans blague ?  
Et Bruno Le Roux, président du groupe PS à l’Assemblée Nationale, de dénoncer publiquement l’attitude de Pierre Gattaz, « un comportement peu citoyen ». Surtout qu'« un observatoire national tripartite » composé du patronat, des syndicats, et du gouvernement devait s'assurer, initialement en tout cas, que les entreprises ne profitent pas de ces allègements pour augmenter leurs dividendes, mais bien plutôt créer de nouvelles embauches ! 
Mais si ce n’était que ça... il se trouve que la communication gouvernementale pâtit (encore), quelques mois seulement après la mise en œuvre de la réforme : alors que Manuel Valls assurait, début décembre, que six accords sur des contreparties au pacte avaient déjà été signés, il n’en était plus question que de 2, selon Emmanuel Macron… et de 7, selon le Medef ! Dans tous les cas, ça fait bien peu par rapport aux 50 branches potentielles suivies par le Ministère du travail… D’autant plus que les syndicats CGT et FO, publiquement opposés au pacte, sont majoritaires au sein de plusieurs branches…  
 
Au final, ce combat à distance n’a pas abouti à grand chose, si ce n’est de constater l’échec cuisant du sacro-saint pacte de responsabilité. Rien que dans le secteur de la chimie, 45 000 emplois salariés devaient être crées sur trois ans..! Ce sont finalement 6300 postes supplémentaires annuels qui seront concernés jusqu’en 2018… 
 
Surtout qu’embaucher quelqu’un, c’est bien, mais l’embaucher pour de bon, c’est encore mieux ! Ce qui ne semble pas être la préoccupation majeure de nos patrons, à en croire le secrétaire national CGT de la Fédération nationale des Industrie chimique (FNIC), Carlos Moreira. Dans nos colonnes, au mois de juillet, celui-ci rappelait déjà que les entreprises françaises respectaient à moitié le pacte, en jouant sur la durée des embauches. Un frein, autrement dit, à la stabilité de l’emploi, et donc à la baisse du chômage…  
 
Dès lors, peut-on assister, en 2015, à un « Pacte de responsabilité 2 », encore plus ambitieux que le « Pacte de responsabilité 1 », lui-même plus ambitieux que le CICE, lui même plus ambitieux que le rapport Attali de 2010 ? Si vous souhaitez encore des passes d’armes, encore des annonces sans lendemain, n’hésitez pas, attendez 2015 ! 

 

 

Source : www.marianne.net

 

 

 

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3 janvier 2015 6 03 /01 /janvier /2015 18:02

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

Le grand entretien 03/01/2015 à 18h24
Antonio Casilli : peut-on encore aimer Internet ?
Xavier de La Porte | Rédacteur en chef Rue89
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On a beaucoup cru en Internet, et Internet nous déçoit : prolifération des extrémismes, géants économiques arrogants, surveillance de masse... Alors, peut-on encore aimer Internet ?

A Rue89 comme ailleurs, nous avons beaucoup cru en Internet. Dans les vertus du participatif qui allait mettre en relation journalistes et lecteurs et renouveler le traitement de l’information. Dans le pouvoir politique du Web qui allait changer les techniques de lutte et imposer de nouveaux rapports de force avec les gouvernements. Dans la force émancipatrice des réseaux qui allaient ouvrir au savoir, à la discussion, à de nouvelles prises de parole. Dans leur inventivité sociale qui allait améliorer notre manière de travailler, d’être en relation avec les autres.

Et puis voilà. en ce début d’année, on ne peut que compter les désillusions : des sites d’informations ferment les commentaires parce qu’ils sont sans intérêt ou trollesques, les gouvernements gouvernent à peu près comme avant et installent des systèmes de surveillance de masse de leur population, Facebook est une pompe à publicité, la morgue d’Uber éteint la croyance en l’économie du partage, le Web pullule de nazillons et de conspirationnistes. Et de plus en plus de voix, même parmi les plus grands défenseurs de l’Internet, s’élèvent pour regretter ce qu’il est devenu.

Bref, on déprime. et on se demande si on peut encore aimer Internet.

Alors, on a voulu en discuter avec un défenseur de l’Internet, un défenseur lucide mais enthousiaste : Antonio Casilli, qui enseigne la sociologie à Télécom Paris-Tech et qui est l’auteur de « Les Liaisons numériques » (Paris, Seuil, 2010).

On a commencé franco.


Antonio Casilli « Les liaisons numériques »

Est-ce qu’on peut encore aimer Internet ?

Oui, bien sûr. D’ailleurs, la question est assez épatante. Si on examine les critiques qu’on fait à Internet aujourd’hui, on retrouve le même répertoire qu’il y a une quinzaine d’années. Je ne vois pas un glissement profond de nos sensibilités qui pousserait vers une désillusion ou un rejet.

Comment alors expliquez-vous que des personnes qui ont été des pionniers de l’Internet, et donc de ses grands défenseurs au début – je pense à des gens comme Jaron Lanier, Sherry Turkle ou Lawrence Lessig – tiennent aujourd’hui des propos très durs sur ce qu’est devenu Internet ?

Je pourrais vous répondre au cas par cas.

Jaron Lanier a été un pionnier d’Internet, mais surtout de la réalité virtuelle. Sa désillusion est aussi une désillusion commerciale. Ce n’est pas son paradigme qui s’est imposé, celui qui aurait voulu qu’on soit très équipé, dans un contexte immersif. Aujourd’hui Oculus Rift et les casques 3D semblent ouvrir cette voie, mais de manière complètement différente. Et il a fallu attendre tout ce temps...

Sherry Turkle, c’est autre chose. Quand elle écrivait dans les années 80 et 90  « Life on the screen » et les autres livres qui l’ont rendue célèbre, elle n’était pas enthousiaste à 100% . Quant à son dernier livre, « Alone together », il a été présenté comme extrêmement négatif, mais elle ne dit rien d’autre que : « Internet reconfigure notre manière de vivre la solitude. » So what ? Oui, bien sûr, elle a raison. Internet modifie notre sociabilité. En creux, je développe le même argument dans « Les Liaisons numériques », sauf que je me concentre sur l’amitié et les relations, et pas sur la solitude.

Un point commun, ils sont américains

Et puis tous ces gens dont vous me parlez, ils ont un point commun, ils sont américains. Là, Il faut prendre en compte le choc culturel que c’est pour eux de se confronter à un Internet qui parle chinois, à un Internet qui parle russe, à un Internet européen ou africain. Ils ne sont pas complètement prêts à accepter.

Prenez, par exemple, la manière dont la Chine envisage Internet. Ce principe consistant à dire « on bloque tout ce qui vient de l’extérieur et on reconstruit en interne » est impensable pour quelqu’un comme Lawrence Lessig qui avait participé à la naissance d’un Internet où tout le monde est connecté avec tout le monde et où il n’y a plus de frontière.

D’accord, mais parlent-ils vraiment de ça quand ils s’inquiètent de ce qu’est Internet aujourd’hui ? N’est-ce pas plutôt une crainte des effets de la massification ?

Initialement, Internet se composait en grande majorité de gens provenant du milieu universitaire, dont les niveaux socio-économique ou socio-culturel étaient très élevés. C’est vrai qu’avec la massification de son usage, Internet se démocratise. On commence à voir un Internet qui est littéralement plus pauvre, comptant plus de gens issus des milieux populaires, qui arrivent avec leurs revendications, leurs besoins, leurs orientations. Parfois, ces pionniers ont du mal à l’accepter, c’est certain. Ça peut compter dans leur rejet de l’Internet contemporain.

Pour autant, incriminer leur élitisme est un peu facile. Parce qu’on a le sentiment qu’Internet n’est pas seulement le lieu où s’expriment désormais les tensions de la société dans son ensemble, ce qui serait acceptable, mais qu’il en exagère les traits, qu’il est devenu le lieu où se rassemblent tous les extrémismes, qui favorise tous les complotismes et les comportements les plus agressifs.

Derrière ce que vous dites, il y a deux préjugés qu’il faut discuter.

Le premier consiste à considérer qu’Internet favorise les rassemblements de gens qui pensent la même chose, pour le meilleur et pour le pire. C’est loin d’être certain.

En sociologie de l’Internet, on se pose depuis longtemps une question à laquelle on ne trouve pas de réponse cohérente : Internet nous enferme-t-il dans nos croyances ou nous ouvre-t-il à l’autre en nous exposant à une variété d’expériences et de trajectoires de vie qui nous enrichit ? On a tendance à considérer qu’il favorise la reproduction de l’entre-soi.

Et là, on incrimine les solutions socio-technologiques trouvées par les plateformes elles-mêmes – type l’algorithme de recommandation de Facebook qui nous met constamment face à des choses proches de ce que nous avons déjà « liké » et renforce nos orientations. Donc Internet tendrait à ce qu’on appelle l’« homophilie », le fait qu’on a tendance à s’associer avec des personnes qui partagent avec nous certaines caractéristiques – genre, âge, niveau socio-économique ou langue.

Internet exagère-t-il cette tendance à l’homophilie ou l’inverse ? On ne le sait pas encore. Il y a autant d’indicateurs qui vont dans les deux sens. Donc il n’est pas du tout certain qu’Internet soit un lieu où se créent seulement des abcès politiques. Il se pourrait aussi bien que, globalement, ce soit un lieu d’ouverture à d’autres opinions.


Antonio Casilli, décembre 2014 (Oriana Perrot/Rue89)

Second préjugé, celui qui concerne les codes de communication, et l’idée que sur Internet, on parle sans filtre. C’est une question compliquée.

On dit souvent de la communication sur Internet qu’il s’agit d’une communication écrite qui reproduit certains traits de la communication orale, une communication qui passe par l’écrit, donc, mais sans les rigueurs de l’écrit en termes d’argumentation, de niveau langue, de syntaxe etc. Oui, certes. Mais il faut ajouter que la communication sur Internet reproduit ces élements de la parole qu’on appelle « phatiques » – tous ces mots comme « Allô », qui n’apportent pas d’autre information que de signaler une présence, qui ne disent rien d’autre que « Je suis disposé à te parler ».

La communication internet regorge de ces éléments phatiques : la boule verte qui dit que je suis disponible pour tchater, le « like », le « poke », mais aussi le simple fait de retweeter ou d’ajouter à ses favoris.

Cette communcation phatique devient de plus en plus omniprésente, et le malentendu peut s’installer. En effet, elle renvoie constamment à l’autre la responsabilité d’interpréter ce que je suis en train de dire. Que suis-je en train de dire quand je « like » un contenu sur Facebook ? Si je retweetee un message ambigu sur Twitter, suis-je en train d’y adhérer ? Parfois, non. Le fait de retweeter un message peut complètement inverser son sens. Et ces glissements de sens peuvent entraîner des réactions fortes.

Donc Internet est moins le lieu d’une communication agressive, que celui d’une communication ambiguë, complexe, créatrice de malentendus, et pour laquelle nous n’avons pas encore tous les codes.

Plus spécifiquement, comment expliquez-vous le fait que les journaux, après avoir ouvert les commentaires sous leurs articles, réfléchissent parfois à les fermer, quand ils ne le font pas déjà ? N’est-ce pas là le renoncement à une utopie première de l’Internet, qui rêvait d’une coproduction de l’information par les journalistes et les lecteurs ?

Je pense que le problème ne réside pas dans le participatif en tant que principe, mais dans le modèle qui s’est imposé, à savoir le modèle texte + commentaires. Ce modèle est basé sur un malentendu. Il donne l’illusion d’une participation alors qu’il créé une ligne imaginaire séparant une parole autorisée (l’article), d’une parole moins autorisée car filtrée, encadrée, transformée (les commentaires). Avec derrière, l’idée qu’il faudrait que les commentateurs soient au diapason de la sensibilité du média (diapason politique, morale). Du coup, les médias filtrent. Mais en filtrant, ils disent que la seule parole autorisée émane de la rédaction, le reste étant une parole par essence problématique.

Le problème fondamental est à mon sens que le dispositif n’est pas bon. C’est une machine à moudre les opinions. Le commentateur est invité à dire « oui » ou « non » à ce que l’article propose, mais il ne peut pas recadrer la question qui est posée au risque d’être qualifié de « hors sujet », et donc d’être filtré car « non pertinent ».

Ça vaut dans le journalisme, mais ça vaut ailleurs aussi. Pensons aux marques. Depuis 15 ans, les marques cherchent non pas à être un produit ou un service, mais à être une conversation. Mais quel type de conversation sont-elles ? Quand Apple lance un nouveau produit, la marque s’attend à avoir 50% de gens qui sont pour et 50% de gens qui disent qu’Apple c’est affreux, tout simplement parce que c’est Apple. Les gens d’Apple sont prêts à ce type de conversation polarisée. Mais toute personne qui interviendrait pour dire « Apple n’est pas le problème, ce sont les sytèmes propriétaires qui sont le problème » n’aurait pas droit de citoyenneté dans la discussion.

Et c’est pour cela que dans les pages de commentaires sur Amazon, sur le Boncoin ou que sais-je, les messages sont du type « oui » ou « non », mais ne font pas de critique radicale. Si j’ai une critique radicale vis-à-vis d’Apple, je vais sur un forum consacré au logiciel libre.

Si je comprends bien, le participatif est certes une désillusion, mais pas à cause des gens qui participent, plutôt à cause des dispositifs de prise de parole ?

C’est ça. On a trouvé des dispositifs qui sont structurellement biaisés, chacun dans un sens précis. Dans mon travail, je m’intéresse à trois types de dispositifs : les forums, les commentaires et les plateformes de flux comme Facebook ou Twitter. Dans chacun, la participation se fait de manière différente et la partie sombre de la participation se manifeste aussi de manière très différente.

  • Les grandes controverses qui ont lieu sur les forums depuis les années 80, et aujourd’hui sur Wikipédia, peuvent être violentes mais ce sont des controverses classiques, habermassiennes si je puis dire, avec des paroles reconnaissables, des arguments souvent rationnels – et qui, s’ils ne sont pas rationnels, se font traiter de trolls et sont exclus de la conversation. Tout y est enregistré avec un souci de documentation de la controverse parce que la controverse est considérée comme légitime.
  • C’est très différent avec les commentaires : on ne garde pas les commentaires qui ne sont pas légitimes. On jette les commentaires hors de propos. En revanche, on archive le texte journalistique.
  • Quant à la participation par le flux, c’est un autre contexte. La participation est encore plus rapide, plus éphémère, plus phatique, moins basée sur des éléments rationnels, sur la reconnaissabilité de la personne qui porte la parole. C’est un autre trouble de la participation, un effet de foule. On peut se faire troller par 10 000 personnes en même temps.

Mais on est dans un moment de rélexion profonde sur ces dispositifs, c’est bon signe.

Est-ce qu’il n’y pas aussi la déception d’un espoir politique ? Parce qu’on pensait qu’Internet allait permettre d’organiser de manière différente les mobilisations – il y a eu des exemples de réussite, mais tellement contrebalancés par la mise en place des systèmes de surveillance qu’on ne sait pas si c’est un bénéfice véritable. Parce qu’on pensait aussi qu’il allait changer le rapport des citoyens à leurs représentants – et là aussi on a le sentiment que la vie politique de pays comme la France n’a pas été bouleversée radicalement. Vous trouvez des raisons de vous réjouir ?

En fait, on est dans une situation enviable. Si on parle d’espoir politique, c’est qu’on considère qu’il y a quelque chose de réalisable. Il s’agit de se donner les moyens.

Mais je partage une certaine désillusion vis-à-vis des discours qu’on a entendus par exemple sur les révolutions dites « Twitter » ou « Facebook ». Ca fait 20 ans qu’on a des mouvements sociaux qui sont assistés par Internet, mais ce n’est pas la solution magique. On le sait maintenant.

Ce moment d’aveuglement nécessaire

En même temps, prenons un peu de recul. Dans n’importe quel choix et n’importe quelle prise de décision politique, il y a un niveau d’aveuglement nécessaire, un moment de folie où on accepte de faire quelque chose tout en sachant que ce n’est pas la solution parfaite. Dans tout mouvement politique, il y a des moments où on dit « arrêtons de discuter, faisons, et on verra après ».

Nous avons eu ce moment d’aveuglement nécessaire, ce moment où nous avons cru aveuglément en Internet, et les conséquences de ce moment ne sont pas négligeables. Car si le but, consistant par exemple à établir les conditions d’un débat vraiment démocratique, n’est pas encore atteint, nous avons tout de même fait le premier pas consistant à considérer ce but comme souhaitable.

C’est un peu grâce à Internet si on considère comme souhaitable l’« empowerement » citoyen, la transparence, l’ouverture des données, la rupture d’équilibres hérités du 19ème siècle, la remise en cause des logiques défectueuses de la représentativité en politique. On a eu le moment d’aveuglement nécessaire. Un premier pas a été franchi. Bien sûr, la réalité est moins parfaite que souhaitée, il y a encore beaucoup de travail. Mais quelque chose s’est passé.

Politiquement, Internet n’est donc pas si décevant que ça ?

Ce qui m’insupporte au plus au degré, c’est l’alarmisme et la panique morale qui s’installent d’un côté ou de l’autre. Chez ceux qui voudraient conserver les vieux équilibres et qui disent qu’Internet, c’est le triomphe de l’anarchie (si seulement c’était vrai...). Et chez ceux qui y voient seulement le triomphe de la surveillance. Ces types d’alarmisme et de clivage manichéen desservent tout progrès politique.

La question principale, c’est de s’interroger sur les éléments valorisants dans l’Internet actuel. A tous les points de vue : politique, culturel et social. Et parfois, on trouve de l’enrichissement, même dans des endroits où on ne l’attendait pas.

Par exemple ?

Dans les comportements disruptifs des internautes. Même les commentaires méchants contiennent parfois des graines d’enrichissement ou de changement de perspective qu’il ne faut pas sous-estimer.

Dans certaines actions semi-légales ou illégales, qui sont très intéressantes. Tout ce qu’Internet nous propose en termes de collectivisation plus ou moins forcée de l’information, des ressources, des contenus. C’est problématique, mais on le fait tous les jours. A chaque fois qu’on partage un article payant sur Facebook. Et on le fait de manière plus structurée quand on organise des fuites, comme Aaron Swartz l’avait fait avec des articles scientifiques propriétaires, ce qu’il a payé de sa vie d’ailleurs. Le pair-à-pair en général s’inscrit dans cette logique de collectivisation. Et si on pousse la logique de l’illégalité jusqu’au bout, ce qu’on a vu depuis cinq ans avec les fuites qui ont eu lieu dans les entreprises, mais aussi dans les Etats, est très impressionnant. Surtout parce qu’il s’agit de personne qui ont pour but de mettre en commun.

On peut relire sous cet angle l’histoire du piratage de Sony. Les spin doctors de Sony l’ont présentée comme une tentative de censure d’un navet. Il s’agissait au contraire d’une collectivisation de la base mail de Sony. Le patrimoine informationnel énorme d’une multinationale de l’industrie culturelle a été mis en commun.

Prenons un autre champ, celui de la surveillance. Encore une raison de ne pas aimer Internet, qui est devenu le moyen par lequel s’exerce le plus facilement la surveillance des populations.

C’est vrai que s’est mis en place un grand système de « surveillance participative », les internautes se surveillant entre eux. Là, il y a un changement de paradigme. La surveillance n’est plus centralisée, mais s’appuie sur la responsabilité et le choix cognitif de l’utilisateur qui doit non seulement se surveiller lui-même mais aussi surveiller les autres (les « like », les share).

Mais il y a aussi, depuis 2013, de grands changements institutionnels. Ce qui se passe du côté des Etats est complètement paradoxal. D’un côté se multiplient les initiatives d’Etats démocratiques pour chercher à contrer un certain type de surveillance de masse qui passe par les grandes multinationales américaines, tout en cherchant à se faire de son côté sa petite NSA. On le voit par exemple en France, en Australie, en Grande-Bretagne. Entre 2013 et 2014, ces trois pays ont voté trois lois liberticides : comme la Loi de programmation militaire en France et la Drip au Royaume-Uni, qui sont des dispositifs de surveillance de masse autorisée très similaires au système mis en place par la NSA aux Etats-Unis.

Mais je ne suis pas pessimiste parce que je vois trop d’indicateurs qui montrent des réactions, surtout depuis 2013 et les révélations Snowden.

Je vois une montée incroyable des sensibilités vers la cryptographie, vers les VPN (réseaux privés virtuels), vers Tor ; et même les changements apportés par les grandes plateformes comme Amazon, Facebook ou Google qui ont compris – pour des raisons commerciales évidemment – qu’elles doivent être compétititives sur le plan de la vie privée. Aujourd’hui, on peut accéder à Facebook via Tor, les mails de Google sont cryptés. Mises face à leur lourde responsabilité dans le système de surveillance de masse mis en place par les Etats, elles ont dû réagir.

Un autre domaine très décevant, l’économie. On est dans un moment étrange où on se retrouve à prendre la défense de systèmes pas satisfaisants parce que ce qui nous arrive par l’économie dite « du partage » est encore pire. On pensait que le numérique allait apporter de nouvelles manières de travailler plus émancipatrices et épanouissantes et au contraire, ce qu’on voit se profiler c’est un nouveau nouvel esprit du capitalisme, qui n’a rien à envier aux précédents. Car derrière le cool, le flou des limites entre vie personnelle et vie professionnelle, ce sont de nouvelles formes d’aliénation qui se font jour.

Certes. si l’on exclut les initiatives vraiment contributives et non marchandes, ce qu’on appelle « économie du partage » est en fait une économie « à la demande », une économie où on cherche à faire de la production de service à la demande en optimisant la chaîne logistique et en se basant sur un système de captation de la générosité des foules.

Ce qui m’impressionne, c’est que le discours politique qui se produit autour de l’ébranlement de certains grands secteurs de l’économie traditionnelle – transport urbain avec Uber, hôtellerie avec Airbnb – ressemble beaucoup aux types de débats qu’on avait au début des années 80 avec le thatchérisme. Le thatchérisme, c’était la privatisation de tout pour pallier l’inefficacité des structures existantes. On connaît très bien les conséquences de ce type de logique sur la société anglaise. L’uberisme, c’est du thatchérisme 2.0 : optimisation des chaînes productives, avec un discours de la prospérité généralisée, de la relance de la croissance, du bien-être du consommateur.

Mais est-ce que l’avoir vécu dans les années 80 nous en protège aujourd’hui ?

Non. Sur ce point, je suis pessimiste, parce qu’on n’a pas reconnu encore que c’était la même logique qui était à l’oeuvre. Car c’est bien de cela qu’il s’agit dans ce versant marchand de l’économie du partage : ce sont des économies de la privatisation extrême.

Regardez un service d’aide à domicile comme TaskRabbit (quelqu’un se met à votre service pendant trois heures pour vous monter une étagère pour 10 euros). Qui s’occupe de la retraite de ces gens ? De leurs cotisation sociale ? De leur assurance maladie et accident ? De leur formation ? Ça c’est de la privatisation, sous le label du partage, alors qu’il existe par ailleurs une vraie économie du partage qui souffre de voir sa réputation ternie.

Mais on voit se développer des mouvements corporatistes qui indiquent que des corps intermédiaires et des structures collectives existent toujours. Et ce sont eux qui peuvent freiner ces logiques de privatisation sauvage.

Par ailleurs, et au-delà, l’économie numérique a créé des entités inquiétantes. Google était peut-être admirable au début des années 2000. Aujourd’hui Google X a des projets sur le vivant, Google lorgne du côté de l’industrie militaire et Eric Schmidt, dans son livre avec Jared Cohen, propose de se substituer aux Etats pour garantir un meilleur ordre mondial. Comment aimer un monde qui a créé un tel monstre ?

Si on ne considère la question que sous l’angle de l’abus de position dominante, on peut dire qu’on a connu cette situation dans les décennies passées avec Microsoft et IBM par exemple. Et on a trouvé des manières de composer avec eux. Dans le cas de Microsoft, ce sont des décisions de justice américaines qui ont cassé la logique de monopole.

Mais c’est vrai qu’aujourd’hui, il n’y a pas de volonté politique aux Etats-Unis d’aller dans ce sens contre Google. Pour la simple raison que la campagne Obama a largement été financée par Google.

Mais ailleurs qu’aux Etats-Unis, il en va autrement. Chacun à leur manière, la Russie, la Chine et l’Europe essaient de casser ces oligopoles.

Malheureusement, les uns et les autres cherchent à remplacer ces monopoles américains par des monopoles nationaux. C’est dangereux. Ce qu’il faudrait faire, et que d’autres cherchent à faire, c’est de rééquilibrer le pouvoir dans le marché. Ca donne des initiatives très minoritaires mais intéressantes qui consiste, par exemple, à essayer de « dégoogliser » Internet.

C’est drôle, parce qu’à toute critique que l’on adresse à Internet, vous répondez : globalement, ça va pour le mieux, mais quand on regarde dans le détail, on voit des initiatives minoritaires et intéressantes qui vont dans un meilleur sens. On en est donc réduit à ça ? A la croyance dans les petites initiatives minoritaires ? C’est beau, mais pas très rassurant.

Si je parle de ces petites initatives, c’est parce qu’il y a un foisonnement de petites choses très intéressantes. Et je ne parle que de ce que je connais, qui est minuscule par rapport à ce qui existe.

Il se passe des choses très intéressantes en Afrique, avec Ushahidi notamment. En Chine avec des activistes et des militants qui cherchent à casser la logique non seulement de la censure mais aussi des grands géants type Alibaba ou Baidu. Même chose en Russie.

Il faut trouver des manières de réglementer les géants industriels, d’imposer la transparence aux gouvernements, tout en garantissant le contraire de ça pour les petites collectivités et les individus. C’est la logique initiale du Parti pirate. Les individus doivent avoir un droit à l’opacité, à la vie privée, alors que les gouvernements doivent avoir un devoir de transparence.

Il faut réglementer les grandes entreprises industrielles pour donner plus de liberté et garantir l’autonomie des individus. C’est cette opposition qui est significative, et pas celle qui consiste à mettre en regard les grands trucs de masse avec les petits trucs de niche.


Antonio Casilli, décembre 2014 (Oriana Perrot/Rue89)

Si je comprends bien : il faut avoir un discours critique sur ce qu’est l’Internet d’aujourd’hui, mais il faut investir dans la compréhension, la valorisation et la promotion des inititiatives.

Oui, ces initiatives issues de la société civile d’Internet et de la société civile qui passe par Internet. Je suis extrêmement critique, mais je ne suis pas pessimiste.

Qui peut se permettre d’être pessimiste ? Toutes les personnes qui se sont penchées sur Internet trop récemment et qui ne connaissent que l’Internet de la fin des années 2000 et du début des années 2010, qui est en effet caractérisé par un ensemble de tensions fortes et exige de passer à l’action, ou au moins de prendre des positions fermes.

Les autres pessisimistes sont ceux qui ont toujours eu une foi inébranlable – par exemple ceux que vous citiez au début : Turkle, Lanier, Lessig et tous les autres – dans une sorte de grand récit du progrès : « Internet est arrivé, les lendemains qui chantent sont pour aujourd’hui. Il faut juste s’assoir face à son écran et laisser la magie opérer. » Non. Au contraire. Je n’ai jamais cru en ce grand récit. L’Histoire est faite de tensions. Ces tensions existent toujours. Elles existaient dans les années 80, elles existent encore aujourd’hui. Et je pense d’ailleurs que les oppositions sont toujours les mêmes : les clivages anonymat/identification, liberté/surveillance, libéralisme/régulation.. tout ça avait déjà lieu avant Internet. La lutte continue.

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

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3 janvier 2015 6 03 /01 /janvier /2015 17:54

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

Le Club Med bientôt chinois

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

 

La bataille entre Guo Guangchang et Andrea Bonomi avait conduit les deux rivaux à envisager un prix d'acquisition sans lien avec l'état de santé du Club Med : le groupe perd de l'argent depuis plusieurs années, son exercice 2013-2014 s'étant achevé sur une perte nette de 12 millions d'euros.

L'homme d'affaires italien Andrea Bonomi a annoncé, vendredi 2 janvier, à travers sa société Global Resorts, qu'il renonçait à contrer l'offre du conglomérat chinois Fosun pour racheter le Club Méditerranée. « Après avoir analysé attentivement la situation de l'offre publique visant les titres de la société Club Méditerranée SA et, en particulier, les niveaux de valorisation atteints pour la société, le conseil d'administration de Global Resorts SAS a décidé de ne pas surenchérir et, en conséquence, a l'intention de retirer son offre », indique-t-il dans un communiqué.  

« En tant qu'investisseur institutionnel, Global Resorts estime que la situation actuelle et les niveaux de valorisation ne permettent plus de considérer que le Club Med constitue une opportunité d'investissement », déclare Andrea Bonomi, cité dans le document.

La bataille entre Guo Guangchang et Andrea Bonomi avait conduit les deux rivaux à envisager un prix d'acquisition sans lien avec l'état de santé du Club Med : le groupe perd de l'argent depuis plusieurs années, son exercice 2013-2014 s'étant achevé sur une perte nette de 12 millions d'euros.

Gaillon II, le véhicule d'investissement mis en place par Fosun, propose désormais 24,60 euros par action pour acquérir le Club Med. M. Bonomi proposait, lui, 24 euros. La nouvelle offre de Fosun valorise le Club Med à 939 millions d'euros. En mai 2013, Fosun, alors associé au fonds Ardian (ex-Axa Private Equity), s'était lancé à l'assaut du Club avec une offre de 17 euros par action.

L'offensive de Fosun avait reçu le soutien de la direction du Club Med et tout particulièrement du PDG, Henri Giscard d'Estaing, qui avait pourtant juré, à l'origine, que son groupe devait garder une majorité du capital entre des mains françaises.

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

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3 janvier 2015 6 03 /01 /janvier /2015 17:37

 

Source : www.reporterre.net

 

 

La lutte est utile ! Nous avons remporté une manche contre le géant Decathlon

Collectif « pour un site préservé entre Loire et forêt »

samedi 3 janvier 2015

 

 

 

Les habitants de Saint-Jean de Braye, près d’Orléans, se battent contre la destruction de seize hectares de terres par une zone commerciale. Ils ont remporté une victoire juridique quant à l’autorisation accordée pour la création du magasin Decathlon. C’était pot de terre contre pot de fer ! Et il se pourrait bien que le gobelet de terre désintègre un jour le pot de béton...


« Résister contre Decathlon, contre la famille Mulliez, vous n’avez aucune chance... C’est le pot de terre contre le pot de fer ! » Voilà ce que nous entendions souvent lors de nos manifestations contre ce projet de zone commerciale. Notre collectif « pour un site préservé entre Loire et forêt » conteste en effet la création d’un « Village Oxylane – Decathlon » qui détruirait 16 hectares de zones humides, naturelles et cultivées, près d’Orléans.

Ni notre projet alternatif agricole rédigé avec Terre de liens, ni nos contributions sérieusement argumentées aux différentes enquêtes publiques, ni notre pétition réunissant plus de 1600 signatures n’avaient freiné l’avancement de ce dossier. Remettre en cause le bienfondé de cette zone commerciale était tout simplement impensable pour nos élus.

Victoire juridique

Nous avons donc utilisé la voie des recours : devant le tribunal administratif d’une part, pour contester la déclaration d’intérêt général et la modification du PLU, dont l’instruction est encore en cours ; devant la Commission Nationale d’Aménagement Commercial (CNAC) de l’autre, pour contester l’autorisation accordée au niveau départemental pour la création du magasin Decathlon.

Suivant les précieux conseils d’associations amies ayant déjà déposé ce type de recours, avec le soutien de conseillers régionaux et d’un avocat, nous avons transmis à cette commission un rapport complet expliquant en quoi ce projet était inutile et nocif sur ce territoire.


- Un visiteur sur le site visé par le projet Oxylane -

Le 12 novembre dernier, la commission nous a donné raison. Le gobelet de terre a gagné ! La commission vient de publier ses motivations. Les quatre arguments qui ont particulièrement retenu son attention sont : l’artificialisation d’espaces naturels, le risque de création de friche commerciale au sud de l’agglomération, l’absence de desserte en transport en commun et la destruction du paysage de cette entrée de ville....

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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3 janvier 2015 6 03 /01 /janvier /2015 17:04

 

Source : www.mediapart.fr

 

Affaire Piketty : histoire d’une amnésie collective

|  Par Hubert Huertas

 

 

 

L’affaire Piketty ne se résume pas à une histoire de breloque et de vanités. Elle est un symbole ravageur. Elle ne parle pas d’un homme qui refuse une médaille, mais d’un chef de l’État qui ne tient pas sa parole. C’est ce face-à-face avec soi-même qui donne son côté accablant à une affaire au départ insignifiante.

Des artistes, des savants, des acteurs publics qui refusent la légion d’honneur, il y en a des dizaines, pour des motifs les plus divers. L’indépendance, comme Edmond Maire l’ancien patron de la CFDT, la protestation, comme la chercheuse Annie Thébaud-Mony en 2012, la colère, comme Hector Berlioz à qui l’Etat devait de l’argent, le haussement d’épaules comme le dessinateur Jacques Tardy en 2013, ou Georges Brassens en son temps, se moquant du “fatal insigne qui ne pardonne pas”, ou Léo Ferré dénonçant “ce ruban malheureux et rouge comme la honte”. Claude Monet, Georges Bernanos, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Albert Camus, Georges Sand, Pierre Curie, à chaque refus son anecdote et son bon mot.

La différence avec Piketty, c’est que l’Etat n’a pas écrit de roman avec Georges Sand, n’a pas cherché avec Pierre Curie, n’a pas chanté avec Brassens ou Ferré, ni dessiné avec Tardy, alors que le candidat François Hollande n’avait à la bouche que “la grande réforme fiscale” inspirée par un économiste en vue, dont le nom circulait sur toutes les lèvres.

Thomas Piquetty, dans la campagne victorieuse de François Hollande, de l’automne 2011 au printemps 2012, ce n’était pas un conseiller parmi tant d’autres, c’était l’inspirateur, et la caution. La preuve que les quelques hardiesses économiques du candidat n’étaient pas improvisées. Si l’équipe entourant le futur président, et si le candidat lui-même promettaient d’agir sur la relance en pleine période de crise, c’est qu’une répartition plus juste de l’argent public recueilli par l’impôt allait créer un choc de confiance. A chaque question sur le déficit, ou sur la faisabilité de telle ou telle mesure, François Hollande répondait par “la grande réforme fiscale”, et cette grande réforme fiscale, avec, entre autre, la fusion de la CSG et de l’Impôt sur le revenu, était issue des travaux de Thomas Piketty...

“Piketty” c’était le Sésame, un mélange de magie et de science...  La réponse globale et la réponse à tout.

Après les élections, la réponse globale s’est transformée en une succession d’ajustements qui ne répondaient qu’aux exigences de la droite et des organisations patronales, et le Sésame fut renvoyé à ses chères études, ses conférences, ses critiques, puis son best-seller mondial, tandis que le nouveau Président se consacrait aux 20 milliards d’allègements de charge du CICE, puis aux 40 milliards du pacte de responsabilité.

La grande réforme fiscale fut vaguement évoquée par Jean-Marc Ayrault en décembre 2013 avant d’être définitivement enterrée par la nomination de Manuel Valls au printemps 2014.

Si bien que l’attribution de cette Légion d’honneur apparait, au seuil de 2015, comme une brassée fleurs et de couronnes jetée sur la tombe d’une promesse, plutôt que l’aboutissement d’une carrière au service de la Nation...  Geneviève Fioraso, la secrétaire d’Etat chargée de l’enseignement supérieur, à l’origine de cette proposition, aurait pu deviner que cette “récompense” ne chatouillerait pas la vanité du bouillant Piketty, mais l’agacerait plutôt.

Elle n’a pas réalisé. Elle n’a pas mesuré la dimension symbolique de cette décision à priori anecdotique, et elle n’est pas la seule. Quand l’affaire a éclaté, c’est tout le gouvernement qui a semblé frappé d’amnésie. Piketty n’était plus l’homme qui avait travaillé avec les ministres d’aujourd’hui, autour du candidat devenu Président, il était un intello, une espèce d’allumé, une star de l’édition dont on moquait les caprices…

Pour l’excellent Stéphane Le Foll, porte parole du gouvernement, il y a d’un côté quelqu’un “qui a des idées intéressantes mais qui est un chercheur dans son bureau, qui fait des calculs”, et de l’autre “la politique, qui est confrontée à la réalité”. Ah bon… Donc François Hollande ne faisait pas de politique pendant sa campagne présidentielle !

Pour le secrétaire d’Etat Thierry Mandon, la réforme fiscale de Thomas Piketty est simplement inapplicable. Ah bon… Une réforme peut donc être inapplicable et promise à la fois !

Pour Axelle Lemaire, Secrétaire d’Etat chargée du numérique, Thomas Piketty “confond peut-être le fait qu’une légion d’honneur est une récompense pour un mérite reconnu par la Nation, et pas une adhésion à une politique économique”... Ah bon. Donc François Hollande n’adhérait pas au discours de sa campagne.

De bout en bout, de l’attribution de la médaille aux éléments de langage distillés dans les médias, le gouvernement et le Président se retrouvent confrontés à eux-mêmes, dans une sorte d’amnésie collective, et c’est ce face à face avec soi-même qui donne son côté accablant à cette affaire au départ insignifiante.

Pire encore. En opposant le mauvais coucheur Piketty au bon récipiendaire Jean Tirole, prix Nobel d’Economie qui a accepté la médaille, les ministres confirment leur virage politique, c’est à dire la “trahison” que leur reproche le Front de gauche, la plupart des écologistes, et les frondeurs du PS. Car Tirole, pour Nobelisé qu’il soit, n’est pas un homme de gauche. Il a du frémir au discours du Bourget (“mon ennemi c’est la finance”) inspiré par Piketty. Jean Tirolle, le nouveau compagnon de route, est d’abord un libéral, et c’est lui le bon élève.

Pour compléter le tableau notons encore ce “détail” de l’histoire... L’année éditoriale de la France a été marquée par deux livres. La vengeance de Valerie Trierweiller, et les errances d’Eric Zemmour. Tout le monde en parle parce qu’ils se sont beaucoup vendus. Le succès de Zemmour serait même un symptôme de l’extrême-droitisation de la société française. Or Piketty, dans un pavé de 900 pages publié en 2013, un ouvrage exigeant qui démonte les excès d’un libéralisme tout puissant en Europe, a vendu trois fois plus, et que trouve à déclarer le gouvernement PS, vexé : que cet économiste ferait mieux de retourner à ses chères études.

Si ce n’est pas un divorce, c’est carrément une fracture.   

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

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3 janvier 2015 6 03 /01 /janvier /2015 16:35

 

 

 

A vrai dire tout au long de la lecture, j'ai tout le temps espéré qu'un peu plus loin j'y comprendrai enfin quelque chose....et je suis arrivé au bout en ayant compris assez vaguement de quoi il s'agissait, à ma sauce. Ce n'est évidemment que ce que je peut essayer de vous transmettre. Que ceux qui iront direct à la source expliquent à moi et aux autres de quoi il s'agit vraiment...si on partage pas les connaissances, on est morts!

A vrai dire tout ce que dit ce type est connu des professeurs et des économistes genre "attérés" qui font un peu les blasés... Mais ce gars est tout de même un des rares a avoir annoncé la Crise et surtout à dire pourquoi et comment elle arriverait effectivement (il cite une étude qui dénombre 12 personnes à l'avoir fait de manière argumentée, à l'avoir dit, indépendamment des déclarations des autres, à en avoir fait un scénario assez exact). Pour 80% des économistes elle ne pouvait pas arriver et nous étions à l'aube d'une ère de prospérité inégalée...Tout occupés à "flexibiliser le marché du travail" et à s'allouer de manière optimum la répartition des actifs financiers ils ne pouvaient rien voir venir...ils n'en ont même pas le concept.

C'est un point de vue  économique, qui se contente de montrer les failles logique
internes à la discipline (et leurs conséquences) sans avoir recours à la sociologie ou a la philosophie, points de vues externes que les économistes préfèrent ignorer ou méprisent. Pas scientifique disent-ils...après ce que nous dit Keen, on se marre! Marrez vous donc en lisant ce livre.

L'analyse du mécanisme de propagation du dogme est intéressante, révélatrice. Incidemment Keen nous dit que dans la vie réelle des entreprises, les dirigeants se gardent bien d'appliquer la théorie néolibérale, inopérante. Il en est de même des banquiers et des politiques qui font le contraire de ce qu'ils prônent car il faut un Etat fort pour imposer le néolibéralisme (un Etat démocratique les emmerde..et ils le chargent de tous les maux qu'ils ont crées avec leur saloperie d'idéologie). Faites ce que je dit, faites pas ce que je fait, tous les gamins ont entendu ça...
Il nous dit aussi que malgré quelques incohérences (la source de la valeur), tant qu'à faire, c'est bien Marx qui est le plus utile pour comprendre l'économie...Mais ça, c'est le Diable...merde, va falloir que je me farcisse ça, quelqu'un en connaît un bon résumé?

TINA

 

 

    

Compte rendu de lecture : Steve Keen, l’imposture économique, Ed. de l’Atelier.

 

Puisqu’elle est là dans ses pantoufles au lieu de caillasser à tort et à travers les Mobiles, l’ultra gauche de gauche de la vraie gauche tente de se cultiver en se mettant un peu au jus des développements de la science économique. Partageons donc les savoirs…pour se mettre d’accord au moins sur la cible.

 

Le livre de S. Keen a été annoncé dans la presse comme un ouvrage important, annonce presque aussi bruyante que pour celui de Piketty (Le Capital au XXI° siècle, Seuil). J’ai cependant longtemps hésité à l’acheter. Encore un gros bouquin compliqué pour dire ce qu’on sait déjà et que des gens comme, entre autres, pour les plus simples, F.Lordon (La crise de trop, Fayard), P. Dardot/ C. Laval (La nouvelle raison du Monde, essai sur la société néolibérale, La Découverte) ou encore Lohoff/ Trenkle (La grande dévalorisation, Post-edition) ont clairement expliqué : le capitalisme néolibéral est une ânerie idéologique inégalitaire qui porte la crise comme la nuée l’orage.

 

C’est bien de le dire mais encore faut-il savoir pourquoi, c’est l’objet de ce livre assez ardu écrit par un professeur d’économie, critique, mathématicien, anglo-saxon (australien) rationnel, ni prophète illuminé, ni doux rêveur ni anticapitaliste forcené. Malgré le parti pris de l’auteur de ne pas utiliser de formules mathématiques le raisonnement est avant tout scientifique, logique. Sur ce terrain je l’avoue, je cale un peu. Je ne saurai donc entièrement rendre compte de la réelle puissance de cet exposé ‘par l’intérieur’ des implications des postulats de base du néolibéralisme. Pour mémoire et faire court ceux-ci tiennent en une phrase :

 

« Le jeu de l’offre et de la demande sur un marché libre et concurrentiel équilibre les prix et alloue de manière optimale les ressources (point !) ». Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possible et il n’y a pas d’alternatives (re point !).

 

Cela paraît simple et imparable mais se complique assez vite dès qu’on se penche un peu sur les mécanismes qui sous tendent chacun des termes de cette phrase. Comment s’établit l’offre, à quel juste prix ? Comment évolue la demande et comment les agents économiques effectuent leurs choix. Qu’est ce qu’un marché, à quelles conditions est t-il libre et concurrentiel, l’est-il inéluctablement ? Comment s’établit l’équilibre, qu’est-ce qui est susceptible de le faire varier, existe-t-il même ? Qu’est ce que l’optimum de répartition des richesses et des ressources, à quoi aboutit-il ? Depuis les pères fondateurs (Adam Smith, J.- B. Say, Jeremy Bentham et même K. Marx) les économistes cherchent les bonnes équations avec les bonnes variables pour « faire tourner » des modèles mathématiques décrivant comment évoluent les paramètres, histoire de faire un peu de prévisions sur la marche du monde si par exemple on se fout en tête d’établir un salaire minimum, faussant ainsi de manière sacrilège et irresponsable le jeu parfait de l’offre et de la demande sur le marché du travail. Les lois économiques seraient raisonnables et ce sont ces raisons du monde qu’on nous oppose en permanence, en justification des politiques d’austérité, de la dérégulation des échanges, de la flexibilisation du code du travail, de la répartition des richesses etc…

 

Oui mais voilà, pour citer Keen, « la prétendue science économique est un agrégat de mythes qui fait passer l’ancienne conception géocentrique du système solaire de Ptolémée pour un modèle puissamment sophistiqué ».

On comprend assez vite, en se penchant sur les prémisses de la théorie néo-libérale à quel point elle peut être grossière, simplificatrice, aveugle à la réalité complexe des choses. On nous dit par exemple : « au commencement était le troc pratiqué par les tribus primitives…Mamadou fabrique des paniers, Abdou a des cacahouètes. Il faut à Mamadou 10 heures de travail pour fabriquer un panier etc… ». Ce sont des fariboles. J’ai lu un livre passionnant sur l’empire constitué entre 1700 et 1850 par les Comanches sur les plaines du Sud des Etats-Unis et sur une grande partie du Mexique du Nord qui explique que tout autre chose passait par l’échange de marchandises : rapports de domination ou de soumission, tissage d’amitiés proches et lointaines, signes de guerre ou de paix, prestige, inclusion dans le groupe de parenté etc…C’est sur ce type de rapports que s’est constituée la Comancheria qui a entravé, dominé et épuisé l’empire colonial Hispano-mexicain au point que les anglo-saxons ont pu en voler la moitié sans le moindre effort. La complexité de cette forme d’échange est stupéfiante, la marchandise échangée n’a que très peu d’importance. N’importe quel « coureur des bois » le savait, c’était vital pour lui, nombre d’entre eux sont morts d’avoir pratiqué le troc tel que l’expliquent les économistes et cela bien avant même que les ethnologues se penchent sur la question. Ces messieurs économistes apparemment l’ignorent. En fait ils préfèrent l’ignorer, c’est ce que nous dit Keen.

 

En cherchant à valider les hypothèses de base de la théorie, les économistes néo-classiques ‘mainstream’ se sont bien aperçus qu’ils n’arrivaient pas à les faire coller avec la réalité. Les plus honnêtes l’ont dit et ont cherchés d’autres hypothèses plus conformes aux faits. Ils sont devenus ‘critiques’ comme Keen et ont été ostracisés, ignorés. D’autres ont imaginé et formulé de véritables pirouettes intellectuelles ou noyés leurs résultats dans un fatras obscurs de justifications tournant à l’absurde. D’autres, et non des moindres (Milton Friedmann himself) ont carrément dit : « les hypothèses n’ont aucune importance ». Le résultat est que ce qui est enseigné depuis plus de quarante ans dans les écoles et les université n’est pas une science mais une pure idéologie, une religion ou tout aboutit à faire croire aux étudiants que les problèmes logiques ont été résolus où sont des contradictions apparentes sans aucune importance. Les étudiants deviennent, experts internationaux, conseillers ou responsables politiques, professeurs…et la boucle se referme, nul n’interroge plus les fondamentaux qui deviennent des dogmes. Et l’on préfère croire que s’il y a du chômage c’est parce que les gens font un choix rationnel entre le plaisir de rien foutre et la peine du travail et que si un banquier gagne 400 fois plus qu’un ingénieur c’est qu’il est 400 fois plus efficace…On nous parle de la pyramide des besoins de Maslow, : dès que les besoins physiologiques et matériels de base sont satisfaits de nouveaux besoins apparaissent : épanouissement personnel, reconnaissance, communauté authentique, démocratie etc.., ce qui viendrait forcément avec le capitalisme qui promet la seule juste répartition des richesses. Comme si pour survivre les hommes n’avaient jamais eu besoin d’être en groupe, unis, égaux, coopératifs, solidaires avant toute autre chose ! Il faut en vérité inverser cette pyramide…

 

Les concepts économiques de base de la théorie (théories de la demande, de l’offre et de la distribution des revenus) sont pour le moins bancals. La demande pour un produit ne décroît pas forcément à mesure que son prix augmente, il n’est pas possible d’extrapoler à partir du comportement d’un acteur sur un marché le comportement du Marché global (agregé). Le tout n’est pas la somme des parties, une société est bien plus que le résultat des actes individuels, même supposés rationnels et maximisant l’utilité. Le prix n’est pas fixé par le simple jeu de l’offre et de la demande, les salaires ne reflètent pas la contribution de chacun à la production, il n’est pas vrai qu’un grand nombre de petites entreprises en concurrence soient plus efficientes et proposent des prix plus bas que peu de grosses entreprises monopolistiques. Le marché des actifs financiers n’attribue pas les capitaux de manière efficiente, il y faudrait que les investisseurs forment des anticipations exactes, précises et communes sur le futur, qu’ils aient un accès égal à des crédits illimités, tout ceci n’arrivant jamais dans le monde réel. Tout au long du livre, pan par pan, bloc par bloc, tout l’édifice s’effondre et il n’en reste qu’un champ de ruines fumantes…

 

Une théorie prétendant que tout est statique, à l’équilibre, ne peut décrire une réalité aussi dynamique que l’économie qui est la science des échanges entre les hommes. C’est comme apprendre la bicyclette en commençant par maîtriser l’équilibre d’un vélo à l’arrêt. Cela ne sert plus à rien dès qu’on se met en mouvement. Certes, tout ce qui n’est pas à l’équilibre tend à se casser la gueule mais la mathématique peut modéliser un système instable en mouvement perpétuel, jamais à l’équilibre, nous baignons dans un tel système, c’est l’atmosphère elle-même et tous les jours les météorologistes nous disent relativement précisément quel temps il fera demain. Pas les économistes néolibéraux qui d’approximation en approximation nous démontrent que la terre est plate.

 

Nous ne sommes pas obligés de les croire n’est-ce pas ? Pas encore. De fait nous sommes de plus en plus nombreux à ne pas le faire. Notre problème est que nous laissons ces gens nous diriger et qu’ils ont acquis, par formation et par intérêt, une phénoménale capacité à nier la réalité. Dans la théorie néolibérale, la crise n’advient jamais, l’argent n’étant qu’un « voile sur les échanges », la dette n’a aucune influence sur l’économie. Comme si les crises ne se présentaient pas avec une régularité d’horloge au Césium, comme si le Japon n’était pas emporté depuis 20 ans par une spirale infernale de dettes, comme si le chômage de masse n’était pas devenu structurel, comme si les politiques d’austérité fonctionnaient !

Tout revient à l’équilibre inéluctablement, ah oui ? Cassez vous la gueule de votre vélo (à l’arrêt ou en mouvement), quelle force vous remettras indemnes en selle, à l’équilibre ? Aucune.

Tout ce gros bon sens d’épicier à la Thatcher n’est d’aucune utilité, ne peut pas anticiper les crises, ne peut pas les résoudre, en est la cause. La théorie néolibérale est truffée de « main invisible », d’ «arbitre bienveillant » et de « facteurs exogènes » qui révèlent sa véritable origine : la pire des superstitions religieuses, celle où il fallait se soumettre à Dieu et surtout au Roi, celle de la « Vallée de Larmes » et de la béatitude des bienheureux, plus tard, au Paradis. Pour des gens qui se prétendent « scientifiques », « rationnels », c’est effectivement à pleurer ! Il vaudrait mieux hurler !

 

Notre problème est que nous avons intériorisé que nous serions alternatifs, non-conformistes, irréalistes, utopistes...Nous croyons qu’il faut penser « autrement » or qu’il s’agit tout simplement de penser. Il n’existe pas d’autre monde alternatif au présent. C’est nous qui sommes conformes à la réalité en essayant de la voir au mieux que nous le pouvons avec nos outils d’aujourd’hui qui nous aident à forger ceux de demain. Nous, nous sommes lucides, les utopistes obscurantistes rétrogrades ce sont eux ! Et ils sont dangereux, ils nous mènent à l’abîme et il est à craindre que ce soit probablement irrémédiable pour nous et nos enfants. Des gens comme Gattaz & Macron Inc. ont une conception de l’économie proche du troc, mal comprise en plus et assortie d’une psychologie de bazar digne d’un magazine féminin (ou de publications type « Challenge », y’à pas que les blondes qui sont connes).

 

Ils n’ont pas de solution ils sontle problème.

L’urgence n’est pas « climatique », l’urgence c’est de les dégager !

 

TINA

                                              

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2 janvier 2015 5 02 /01 /janvier /2015 18:31

 

Source : www.liberation.fr

 

 

 

 

2015 : quels chocs pour faire bouger l’Europe ?
29 décembre 2014 à 18:06 (Mis à jour : 2 janvier 2015 à 14:18)

 

L'auteurThomas PIKETTYThomas PIKETTY directeur d’études à l’EHESS et professeur à l’Ecole d’économie de Paris.

 

Le plus triste, dans la crise européenne, est l’entêtement des dirigeants en place à présenter leur politique comme la seule possible, et la crainte que leur inspire toute secousse politique susceptible d’altérer cet heureux équilibre.

La palme du cynisme revient sans doute à Jean-Claude Juncker, qui depuis les révélations LuxLeaks explique tranquillement à l’Europe ébahie qu’il n’a eu d’autre choix, lorsqu’il était à la tête du Luxembourg, que de siphonner la base fiscale de ses voisins : l’industrie déclinait, voyez-vous, il fallait bien trouver une nouvelle stratégie de développement pour mon pays ; que pouvais-je donc faire d’autre que de devenir l’un des pires paradis fiscaux de la planète ? Les voisins, en prise eux aussi avec la désindustrialisation depuis des décennies, apprécieront.

Aujourd’hui, il ne suffit plus de s’excuser : il est temps de reconnaître que ce sont les institutions européennes elles-mêmes qui sont en cause, et que seule une refondation démocratique de l’Europe permettrait de mener des politiques de progrès social. Concrètement, si l’on veut vraiment éviter que de nouveaux scandales LuxLeaks ne se reproduisent, il faut sortir de la règle de l’unanimité en matière fiscale, et prendre toutes les décisions concernant l’imposition des grandes sociétés (et idéalement des plus hauts revenus et des plus grandes fortunes) suivant la règle de la majorité. Et si le Luxembourg et d’autres pays le refusent, cela ne doit pas empêcher les pays qui le souhaitent de constituer un noyau dur avançant dans cette voie, et de prendre les sanctions qui s’imposent contre ceux qui continuent de vouloir vivre de l’opacité financière.

La palme de l’amnésie revient quant à elle à l’Allemagne, avec la France en fidèle second. En 1945, ces deux pays avaient une dette publique dépassant 200% du PIB. En 1950, elle était tombée à moins de 30%. Que s’est-il passé, aurait-on soudainement dégagé les excédents budgétaires permettant de rembourser une telle dette ? Evidemment non : c’est par l’inflation et la répudiation pure et simple que l’Allemagne et la France se sont débarrassés de leur dette au siècle dernier. S’ils avaient tenté de dégager patiemment des excédents de 1% ou 2% du PIB par an, alors on y serait encore, et il aurait été beaucoup plus difficile pour les gouvernements de l’après-guerre d’investir dans la croissance. Ce sont pourtant ces deux pays qui expliquent depuis 2010-2011 aux pays d’Europe du Sud que leur dette publique devra être remboursée jusqu’au dernier euro. Il s’agit d’un égoïsme à courte vue, car le nouveau traité budgétaire adopté en 2012 sous la pression de l’Allemagne et la France, qui organise l’austérité en Europe (avec une réduction excessivement rapide des déficits et un système de sanctions automatiques totalement inopérant), a conduit à une récession généralisée en zone euro. Alors même que l’économie est repartie partout ailleurs, aux Etats-Unis comme dans les pays de l’Union européenne restés au dehors de la zone euro.

Dans ce duo, la palme de l’hypocrisie revient sans conteste aux dirigeants français, qui passent leur temps à rejeter toutes les fautes sur l’Allemagne, alors qu’il s’agit clairement d’une responsabilité partagée. Le nouveau traité budgétaire, négocié par l’ancienne majorité, et ratifié par la nouvelle, n’aurait pu être adopté sans la France, qui en vérité a fait comme l’Allemagne le choix de l’égoïsme vis-à-vis de l’Europe du Sud : puisque l’on paie un taux d’intérêt très faible, à quoi bon le partager ? En vérité, une monnaie unique ne peut fonctionner avec 18 dettes publiques et 18 taux d’intérêt sur lesquels les marchés financiers peuvent librement spéculer. Il faudrait investir massivement dans la formation, l’innovation et les technologies vertes. On fait tout le contraire : actuellement, l’Italie consacre près de 6% du PIB à payer des intérêts de la dette, et investit à peine 1% du PIB dans l’ensemble de ses universités.

Alors, quels chocs pourraient permettre de faire bouger les lignes en 2015 ? Il y a, en gros, trois possibilités : une nouvelle crise financière ; un choc politique venant de la gauche ; ou bien un choc politique venant de la droite. Les dirigeants européens actuels devraient avoir l’intelligence de reconnaître que la deuxième possibilité est de loin la meilleure : les mouvements politiques qui prospèrent aujourd’hui à la gauche de la gauche, comme Podemos en Espagne ou Syriza en Grèce, sont fondamentalement internationalistes et proeuropéens. Plutôt que de les rejeter, il faudrait au contraire travailler avec eux pour formuler les contours d’une refondation démocratique de l’UE. Faute de quoi, on risque fort de se retrouver avec un choc autrement plus inquiétant, venu de la droite : compte tenu du mode de scrutin, il est tout à fait possible que le FN emporte des régions lors des régionales de décembre 2015. On peut aussi, car c’est l’heure des vœux, espérer l’impossible. Au point où il en est, François Hollande serait bien inspiré de reconnaître ses erreurs de 2012, et de tendre la main à l’Europe du Sud, afin de formuler enfin des propositions audacieuses pour notre continent.

Thomas PIKETTY directeur d’études à l’EHESS et professeur à l’Ecole d’économie de Paris.

 

Source : www.liberation.fr


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2 janvier 2015 5 02 /01 /janvier /2015 18:18

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

Dix résolutions pour changer de direction en 2015

Lorène Lavocat (Reporterre)

vendredi 2 janvier 2015

 

 

 

Pour 2015, Reporterre vous propose dix résolutions facilement applicables dans notre vie quotidienne, résolument écologiques et porteuses d’espoir pour notre planète.


1. Je change de banque

Pourquoi ? Choisir à quoi sert et où va mon argent est un geste à la fois simple et décisif. L’argent est, parait-il, le nerf de la guerre. Et les banques financent bien trop souvent des activités nocives pour les humains et la planète.

Comment ? Depuis quelques années, de nombreuses associations ont mis en place des guides de finance responsable. De La Nef à Terre de liens, les alternatives au système bancaire classique sont légion !

2. Je ralentis

Pourquoi ? "Course suicidaire et inconsciente", selon Edgar Morin, le système capitaliste nous impose le diktat de l’urgence et de l’immédiateté : « Time is money ». Dans notre construction collective d’un autre futur, la guerre du temps est un aspect fondamental. Car, bonne nouvelle, nous pouvons prendre le temps de vivre !

Comment ? Slow food, citta slow, slow sex... le mouvement Slow, apparu en Italie à la fin des années 1980, touche aujourd’hui toutes les dimensions de la vie. Avec une idée commune : lutter contre l’accélération générale et prendre du recul. Et pour commencer, vous pouvez visionner le documentaire « L’urgence de ralentir », diffusé sur Arte en septembre 2014.

3. Je ne vais plus au supermarché (surtout si c’est Auchan)

Pourquoi ? Des produits négociés au rabais auprès des agriculteurs ou qui ont fait des centaines de kilomètres. Des grandes surfaces qui détruisent les commerces de proximité et artificialisent nos territoires. Des groupes qui pratiquent l’évasion fiscale. Bref, on peut - et on doit - se passer de la grande distribution.

Comment ? Marché, Amap, épicerie solidaire ou coopérative. Les alternatives ne manquent pas. Le tout tient en deux mots : circuit court.

4. Je propose à mes collègues d’aller ensemble au boulot

Pourquoi ? Des milliers de personnes prennent chaque jour leur voiture, seule, pour aller au boulot. La voiture individuelle, c’est du passé, apprenons à partager. Si chacun emmenait dans son véhicule des collègues (ou d’autres) on pourrait lutter contre la pollution de l’air, et… apprendre à mieux se connaître.

Comment ? La plateforme française du covoiturage, c’est bien entendu Covoiturage.fr. Mais il existe bien d’autres sites, par région. Certaines entreprises proposent leur propre service.

5. Je récupère, je réemploie

Pourquoi ? La gestion des déchets sera l’un des grands défis du XXIe siècle. Nous produisons beaucoup, nous jetons trop. Ce problème touche l’alimentaire, mais aussi les objets. Plutôt que de mettre à la benne, on peut faire marcher sa créativité pour réutiliser ou réemployer ces matériaux.

Comment ? Apprendre à réparer votre grille-pain ou votre ordinateur, transformer un t-shirt en sac-à-main ou un chariot en canapé… de nombreux ateliers comme les repair’ cafés vous apprennent à bricoler et à créer à partir de vos vieux objets. Un leitmotiv : nos déchets sont des ressources.

6. Je sème la non-violence

Pourquoi ? Notre société se structure autour de rapports de force souvent très violents. Au niveau politique, économique mais aussi individuel, c’est la loi du plus fort. Alors quelle meilleure forme de résistance que de répondre à la violence par la non-violence ?

Comment ? Ne pas donner de fessées, communiquer de manière non-violente, jeûner, devenir un clown-activiste. À chaque instant, nous pouvons modifier notre relation aux autres et nous jouer des rapports de pouvoir classiques.

7. J’apprends à cuisiner sans viande

Pourquoi ? L’élevage produit 15 % des émissions de gaz à effet de serre. Pourtant, on a du mal à imaginer un repas sans viande. Triste, monotone et sans saveur. Mais l’alimentation végétale peut être variée, équilibrée et originale.

Comment ? En apprenant à faire des rôtis de carottes, des mousselines de lentilles ou des chips d’algues. Les livres de recette pullulent, de même que les sites. Et vous pouvez aussi prendre un cours de gastronomie végétale !

8. J’apprends à coopérer

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

 

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