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7 janvier 2015 3 07 /01 /janvier /2015 00:57

 

Source : www.telerama.fr

 

 

 

Rencontre
“Nous avons dépoétisé nos sociétés”, Pierre Rabhi, en Ardèche

 

Pierre Rabhi à Montchamp, en Ardèche, en décembre 2014.
Loin des villes et de leur culture hors-sol, il a trouvé son coin de paradis. A 76 ans, le paysan et essayiste Pierre Rabhi s’émerveille toujours devant la splendeur de la nature.

Sa première rencontre avec la beauté, Pierre Rabhi l'a faite aux portes du désert, dans la petite oasis du Grand Sud algérien où il est né en 1938, dans « une nature qu'on pourrait croire désolée, dominée par le minéral, mais qui offre un silence unique et vous rapproche de l'absolu ». Quelques années plus tard, le fils de forgeron devenu pionnier de l'agroécologie et paysan poète a retrouvé ce silence perdu en Ardèche.

C'est là, dans son discret paradis de Montchamp, qu'il s'est installé avec sa femme, Michèle, précisément pour la beauté d'une ferme perdue dans la nature sauvage. Et parce que, aime-t-il à répéter, on ne devrait jamais brader « son droit à la beauté ».

Le choix de Montchamp

« Je trouve très fort de vivre sans beauté. J'ai pour ma part toujours refusé de brader mon droit à la beauté. Il y a plus de cinquante ans, ma femme et moi avons choisi notre lieu de vie, Montchamp, précisément pour son harmonie. Perdue au sommet d'une montagne de l'Ardèche, cette ferme nous comblait de silence, d'air pur, de mystère aussi, en dépit des obstacles “objectifs” : il n'y avait ni électricité ni eau courante, un chemin à peine praticable par temps de pluie, un sol sec et rocailleux...

Quand j'ai présenté mon dossier aux agents du Crédit Agricole pour obtenir un prêt, ils ont été interloqués. Selon leurs critères, il fallait de la bonne terre, de l'eau, un lieu facile d'accès. La beauté, ils s'en fichaient complètement. Il fallait souscrire à tout prix à des critères de rentabilité.

Peu de gens ont compris notre choix. En nous y installant, nous étions pauvres comme Job, mais, heureusement pour nous, nous avions une petite forêt. Un jour, je rencontre un type dans un bistrot du coin et nous décidons de nous aider mutuellement à couper du bois.

“Beauté et mystère constituent la racine, la source de notre existence.”

C'est ainsi que nous nous retrouvons, après des heures de travail harassant, devant un magnifique coucher de soleil, flamboyant, et un arbre dénudé qui se découpe sur l'horizon. En extase devant ce panorama extraordinaire, je me tourne vers mon compagnon, pour lui faire partager mon enthousiasme. Et lui me répond : “Ah oui, il y a au moins dix stères !”

Je ne dis pas qu'il faut absolument chercher des lieux sans électricité pour s'y installer. C'est l'histoire d'une quête personnelle. A Montchamp, Michèle et moi avons trouvé beauté et mystère. Ces deux éléments sont liés pour moi. Ils constituent la racine, la source de notre existence. »

La vie en boîte

« La civilisation moderne est assoiffée de beauté mais y a très peu accès. A force de construire des objets, des maisons, des immeubles sans âme, nous avons dépoétisé nos sociétés. Nous avons aussi perdu l'accessibilité à ce faste de la nature, des arbres, des animaux qui nous a pourtant été gracieusement offert. Certains font l'éloge de la beauté de la ville. Mais moi qui suis né dans le désert, ce vaste gouffre horizontal où j'avais l'impression que les caravanes s'abîmaient, j'y ai vécu de tels moments d'exaltation et de liberté que je suis devenu inapte au confinement urbain.

Les cités modernes, ces amas de matière minérale, nous condamnent à vivre “hors-sol”, avec quelques arbres qui s'ennuient ici ou là, et des habitants qui, consciemment ou pas, éprouvent une forme de frustration vis-à-vis de la nature. On compense comme on peut, on adopte des chats ou des chiens, on cherche ailleurs des compléments d'âme. Et on se “divertit” pour mieux oublier que nous sommes incarcérés.

“Les cités de mégapoles ressemblent plus à des casiers de rangement qu’à des habitats.”

Les mégapoles que nous avons créées atteignent un niveau de concentration humaine alarmant, avec des cités qui ressemblent plus à des casiers de rangement qu'à des habitats. On y stocke le matériel humain, qui est ainsi à disposition pour aller travailler. Il n'y a qu'à observer l'itinéraire d'un individu dans la modernité urbaine : de la maternelle au lycée, qu'on appelle le “bahut”, de logements souvent exigus aux “boîtes” dans lesquelles on travaille, sans oublier les “boîtes” où l'on s'amuse et où l'on va en “caisse”... On ne s'est pas préoccupé d'organiser la ville pour que la condition humaine y soit digne. Et on a oublié qu'une cité devrait aussi nous nourrir en beauté. »

Les technocrates de l’écologie

« Le discours écologique actuel est très factuel, “pratico-pratique”, scientifique, comme si on n'osait pas parler de cette beauté dont nous avons pourtant besoin pour nous épanouir. C'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles l'écologie politique ne rallie pas tant que ça. Si on n'est pas sensible à la terre, aux végétaux, on devient un technicien de l'écologie, on emploie un langage neutre et rassurant, fait d'“environnement” et de “développement durable”. Mais il faut pouvoir parler de cette beauté spécifique de la nature qui nous enchante, nous fait vibrer. Nous avons besoin de nous nourrir de sa splendeur, de son mystère, et pas seulement de ses aspects matériels, pratiques, biologiques. »

Ode aux bricoleurs

« L'obsession pour le pratique, l'efficace, le rentable a tout envahi. Face aux “zadistes” de Sivens ou de Notre-Dame-des-Landes, qui luttent contre la destruction des biotopes mais aussi contre l'enlaidissement du monde, les autorités répondent : “vous n'êtes pas rationnels, construire un barrage, un aéroport, c'est pratique”. Comme si la beauté n'entrait pas en ligne de compte. Tout ne doit pas être bradé pour l'accroissement du produit national brut. Pourquoi veut-on absolument bétonner les alentours de Nantes avec un aéroport plutôt que de préserver un patrimoine naturel vivant qui est notre bien commun ?

Heureusement, je vois de plus en plus de signes d'espoir dans le bouillonnement actuel de la société civile, de tous ceux qu'on nomme les “bricoleurs” de la périphérie. C'est un laboratoire où s'expérimentent toutes sortes de “possibles” pour demain et qui disent : je veux éduquer autrement, construire ma maison autrement, utiliser l'énergie autrement, me nourrir autrement... C'est un territoire fertile en innovations qui cherchent à retrouver de la cohérence, à recréer un autre rapport esthétique, éthique au monde ».

A lire :

Nos voies d'espérance. Entretiens avec Dominique Méda, Erik Orsenna, Pierre Rabhi..., d'Olivier Le Naire, coéd. Actes Sud/Les liens qui libèrent, 240 p., 18 €.

 


Source : www.telerama.fr

 


 

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6 janvier 2015 2 06 /01 /janvier /2015 19:17

 

Source : www.reporterre.net


 

Alternatives

Avec l’épicerie mobile P’tit Gibus, les paysans associent travail à la ferme et vente directe

Sophie Chapelle (Campagnes Solidaires)

mardi 6 janvier 2015

 

 

 

 

En région Centre, une forme innovante de commercialisation en circuits courts a vu le jour. Portée par des producteurs désireux de garder le contact direct avec leur clientèle, tout en se réservant du temps de travail sur leurs fermes, l’aventure de P’tit Gibus ne fait que commencer !


Le projet de P’tit Gibus remonte à 2011. Au départ, trois producteurs au Sud de la Touraine soulèvent le problème de la distribution de leurs productions. Ils contactent d’autres paysans tous soucieux de vente directe.

Parmi eux, Michel Galopin, éleveur-fromager. « Notre premier objectif était de mutualiser la commercialisation en embauchant une personne avec un roulement de producteurs », explique-t-il. « Nous voulions garder le contact direct avec nos clients tout en n’étant pas là à chaque fois. »

Leur projet de départ est une épicerie paysanne mobile. « Nous pensions à un bus qui allait vendre dans les villages où il n’y a plus d’épiceries, d’où le nom de P’tit Gibus. » Mais la crainte de devoir passer beaucoup de temps sur les routes pour pouvoir faire du chiffre les amène à faire évoluer le projet.

Constitués en association collégiale, les producteurs cherchent des lieux dans l’agglomération de Tours afin de rationaliser les déplacements. L’agglomération leur propose finalement un emplacement abrité. « Nous avons acheté un camion, fabriqué une remorque pour mettre les produits des dix producteurs et développé notre site internet pour les commandes en ligne, précise Michel Galopin. Notre gamme couvre toute l’épicerie : huile, miel, fromages de chèvres ou de vaches, lait, canards, poulets, pains, farines, madeleines... L’idée c’est que le client puisse trouver tout ce qu’il cherche. »...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 


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6 janvier 2015 2 06 /01 /janvier /2015 19:15

 

Source : www.reporterre.net


 

Quand la biologie de synthèse piège la lessive écolo Ecover

Marie Astier (Reporterre)

mardi 6 janvier 2015

 

 

 

 

Une marque de lessive écolo pourrait introduire dans ses produits des organismes synthétiquement modifiés, sorte de descendants des OGM. C’est la biologie de synthèse, qui transforme des organismes vivants en modifiant leur information génétique. Enquête sur une technique en plein essor, mais qui avance souterrainement.


Imaginez un produit qui aurait la même utilité que l’huile de palme, mais qui ne poserait pas de problèmes écologiques, et serait en plus moins cher… C’est le petit miracle qu’a su vendre une start’up américaine, Solazyme, à l’un des plus grands fabricants de lessive bio dans le monde, Ecover.

La marque écolo s’est laissée séduire par l’huile d’algue, un produit obtenu grâce aux dernières avancées des biotechnologies. Solazyme modifie les gènes de micro-algues pour leur faire produire différentes sortes de carburants et d’huiles, introduites ensuite dans la composition de produits cosmétiques, alimentaires ou industriels. C’est un exemple de ce que l’on appelle la biologie synthétique.

Difficile d’en donner une définition précise, car « c’est une discipline émergente, issue de la convergence entre les mathématiques, la biologie, la physique et l’informatique », explique Dominique Zeliszewski, en charge de la communication scientifique au Génopole d’Evry, un des principaux centres de recherche de génie génétique en France.

« C’est l’idée de modifier les organismes vivants en modifiant leur information génétique. Cela peut aller jusqu’au remplacement complet du génome, d’où le terme de synthétique », précise Michel Morange, professeur de Biologie à l’ENS mais aussi spécialiste de l’histoire et de la philosophie des sciences.

Quarante milliards de ventes en 2020

Les organismes synthétiquement modifiés sont en quelque sorte les descendants des OGM (organismes génétiquement modifiés). Avant, il s’agissait de prendre certains gènes d’un organisme pour les intégrer dans un autre. « C’était du bricolage », plaisante Dominique Zeliszewski. Désormais, ces gènes sont modélisés par ordinateur, fabriqués, puis insérés dans un organisme vivant.


- La marque Ecover -

Par exemple, Sanofi a réussi à produire une molécule très efficace contre le paludisme, l’artémisinine. Elle n’est plus extraite des plantes mais produite par des bactéries modifiées par biologie de synthèse. Ce procédé permet notamment de baisser le coût des médicaments.

Les applications sont infinies : biocarburants, matériaux plastiques, textiles, des bactéries qui détectent les pollutions ou captent les métaux lourds pour dépolluer... « Cela permet de créer des systèmes qui n’existent pas dans la nature, comme des usines cellulaires. Elles pourraient remplacer les usines chimiques ! » s’enthousiasme la scientifique.

L’un des projets les plus ambitieux est celui du chercheur américain, Craig Venter. Il l’a intitulé « le châssis ». « C’est un être vivant très simple et artificiel, expose Michel Morange. Sur cette base, on pourrait brancher des gènes à la demande pour répondre à des besoins précis. »

Beaucoup de start’up se sont lancées, imaginant un gigantesque marché. « Les analystes financiers annoncent près de quarante milliards de dollars de ventes en 2020 », affirme Jim Thomas, de l’ONG de veille des technologies ETC Group.

Au départ, la biologie synthétique espérait faire face à l’épuisement des ressources pétrolières grâce aux biocarburants. Mais les coûts de fabrication sont encore trop élevés, ces entreprises se sont donc rabattues sur les produits à forte valeur ajoutée comme les cosmétiques ou les produits d’entretien. Solazyme s’inscrit dans ce mouvement.

Marketing vert et « agressif »

Sauf que beaucoup de ces entreprises de la biologie de synthèse évitent soigneusement de revendiquer leur appartenance au domaine des biotechnologies. Une façon de ne pas faire peur aux consommateurs. « Quand il s’agissait de produire du pétrole, cela importait peu. Mais maintenant qu’ils se tournent vers les produits de grande consommation, ils veulent éviter d’être associés aux OGM », avance Jim Thomas.

Solazyme revendique la « durabilité » et la naturalité de ses produits. Son slogan : « Micro-algues. Macro-solutions. Chez Solazyme, nous transformons les microalgues, les plus petits des organismes vivants, en solutions pour les plus gros problèmes du monde. »

Une communication très contrôlée selon Jim Thomas : « Solazyme a commencé et a levé des fonds en disant qu’elle faisait de la biologie de synthèse. Puis vers 2009, elle a décidé de ne plus utiliser le mot. Ils ont refusé de confirmer que leur huile d’algue est produite avec cette technique… Mais il n’y a pas d’autre solution pour en fabriquer ! »

Un marketing auquel Ecover s’est apparemment fait prendre. Au printemps dernier, 6.000 bouteilles de lessive contenant le produit de Solazyme ont été commercialisées, puis retirées devant les protestations des ONG, exprimées dans une lettre à la direction d’Ecover. La marque de lessives écolos a promis d’engager un processus de concertation avant d’envisager d’utiliser à nouveau le produit.

« Nous avons été surpris qu’Ecover s’intéresse à cette huile d’algue. C’est pourtant une entreprise écolo, raconte Dana Pearls des Amis de la Terre États-Unis. Il y a beaucoup de pression pour abandonner l’huile de palme, ils recherchent des solutions alternatives. »

« Nous savons que ces entreprises ont des stratégies marketing agressives orientées vers les fabricants de produits d’entretien et l’industrie verte, complète son collègue Jeff Conant. Solazyme propose une grande gamme de produits et une bonne partie sont présentés comme écologiques. En tant que nouvelle industrie, ils recherchent des applications qui leur donnent une bonne image. »

Déforestation et disparition des petits producteurs

Mais ces produits ne sont pas si écologiques que cela, selon l’ONG. Pour produire de l’huile, les algues doivent manger du sucre de maïs ou de canne. Des cultures souvent produites à partir de semences OGM, nécessitant de nombreux engrais chimiques et de pesticides, accusées d’employer des ouvriers agricoles dans des conditions de quasi esclavage et d’accélérer la déforestation en Amazonie.

« L’huile d’algue n’est donc pas plus durable que l’huile de palme, insiste Jeff Conant. Ecover est basée en Belgique, elle devrait donc avoir une politique contre les OGM. Ils nous ont répondu que ce n’est pas un problème, car il ne se retrouvent pas dans le produit final », déplore-t-il.

Si la biologie de synthèse se développe à grande échelle, Jim Thomas craint lui les conséquences sur l’agriculture mondiale : « Les entreprises du secteur se sont mises à produire les molécules de la vanille, du patchouli, du vétiver, de l’orange, du pamplemousse ou d’épices comme le safran… Souvent, ce sont des productions qui sont encore assurées par de petits producteurs, qui comme dans le cas de la vanille travaillent en accord avec la préservation de la biodiversité locale. Ils vont être détruits par les produits concurrents issus de la biologie de synthèse. »

La diversité de ces cultures pourrait être remplacée par quelques monocultures de sucre de canne et de maïs. « C’est déjà ce qui s’est passé pour l’artémisinine. L’usine de Sanofi produit un tiers des besoins mondiaux. Résultat, en seulement un an, les surfaces plantées ont diminué de deux tiers… Ce sont des petits producteurs du Vietnam ou du Mozambique qui abandonnent leurs terres », raconte-t-il.

Les mêmes risques que pour les OGM

Et ce n’est pas tout. Les risques sont les mêmes que pour les OGM, selon Michel Morange. D’abord pour la santé : « Les algues pourraient produire des huiles pathogènes, par exemple... » Puis pour les écosystèmes. « Ils pourraient contaminer d’autres organismes vivants et aboutir à un appauvrissement de la biodiversité », craint-il. « Il faut aussi savoir que ces algues se reproduisent très rapidement, on ne sait pas quel impact elles auraient si elles se répandaient dans l’environnement », ajoute Jim Thomas.

Des risques minimes et déjà pris en compte par les chercheurs, selon Dominique Zeliszewski : « Ces organismes modifiés perdent leur avantage sélectif dans la nature, ils ne résistent pas. Par exemple, une algue qui produit beaucoup d’huile est en contrepartie obligée de limiter sa croissance. »

Selon elle, « La modélisation des gènes par ordinateur apporte une fiabilité supplémentaire par rapport aux OGM. Il s’agit de biotechnologies, le processus de contrôle est donc le même. La commission européenne a émis des recommandations éthiques. En France, nos projets sont soumis au Haut Commissariat aux biotechnologies. »

Michel Morange estime qu’au contraire, « plus on est efficace, plus les risques sont grands. C’est un argument pour mettre de nouvelles règles. »

Une technologie appropriée par quelques multinationales ?

Et puis, comme pour leurs grands frères les OGM, ces technologies sont brevetées… Des brevets pour l’instant souvent déposés par des entreprises de biotechnologies de taille modeste. Mais beaucoup sont financées par les mêmes firmes que celles qui s’intéressent aux OGM. Le plus puissant partenaire de Solazyme est ainsi la multinationale Unilever, notamment pour ses produits cosmétiques des marques Dove et Brylcreem.

« L’argent servant au développement de la biologie synthétique provient du Département de l’énergie des États-Unis, d’acteurs majeurs du secteur énergétique – BP, Shell, ExxonMobil – , de grandes entreprises chimiques – dont BASF et DuPont –, ainsi que de géants de la foresterie et de l’agroalimentaire – tels que Cargill, ADM, Weyerhaeuser et Syngenta », détaille ETC Group dans son rapport sur la biologie de synthèse.

Pour les ONG, le risque est donc que cette nouvelle technologie soit appropriée par quelques multinationales. « Ces entreprises ne partagent pas leur technologie et elles nous demandent de les croire sur parole qu’il n’y a aucun risque », déplore Dana Pearls des Amis de la Terre.

« Dans le cas des OGM, beaucoup de plantes transgéniques ont plutôt été développées pour l’argent que pour l’intérêt commun, relève Michel Morange. Et avec la biologie de synthèse, on pourrait prendre des brevets sur des êtres vivants naturels modifiés par l’homme, voire même sur des êtres vivants créés par l’homme. » Mais si l’homme crée des êtres vivants, cela veut-il dire qu’il prétend avoir la réponse à la question ’qu’est-ce que la vie’ ? « Oui », répond dans un sourire le biologiste-philosophe, en admettant qu’il s’agit d’une vision très techniciste de la nature.


- Solazyme et Unilever -

Une concertation encore floue chez Ecover

Il n’est pas assuré qu’Ecover se pose cette question philosophique…

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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6 janvier 2015 2 06 /01 /janvier /2015 19:05

 

Source : www.reporterre.net


 

Participation des citoyens : volonté politique ou enfumage médiatique ?

Françoise Verchère, Daniel Ibanez et Florent Compain

mardi 6 janvier 2015

 

 

 

Le président de la République a dit vouloir réformer la participation des citoyens à la définition des grands projets. Mais la première discussion sur le sujet commence... en excluant les principaux mouvements concernés !


Le 27 novembre dernier devant la conférence environnementale, le Président de la République déclarait : « Sivens exige donc d’accomplir des progrès supplémentaires dans la participation des citoyens dans l’élaboration de la décision publique. ... Tout doit être fait pour que, sur chaque grand projet, tous les points de vue soient considérés, que toutes les alternatives soient posées, que tous les enjeux soient pris en compte, mais que l’intérêt général puisse être dégagé... J’ai demandé au gouvernement d’engager un chantier sur la démocratie participative de manière à ce que, sur les grands projets, nous puissions avoir toutes les garanties, et qu’il ne puisse plus y avoir de contestation avec des formes inacceptables de violence. ... Les parties prenantes seront entendues et le Conseil national de la transition énergétique (sic) sera associé à cette réflexion. »

Il ajoutait : « Cette transparence est la première condition de la démocratie participative. Permettre aux citoyens d’entrer dans une forme d’égalité d’arguments, ce qui ne veut pas dire que toutes les idées se valent et que les opinions sont équivalentes. Non, il y a de l’expertise, de la science ! Mais il doit y avoir aussi de la contradiction. »

Cette déclaration a été interprétée comme une volonté politique d’associer les citoyens au processus de décision et d’imposer la nécessaire transparence.

Ce mardi 6 janvier, se réunit le Conseil national de la transition écologique (CNTE) avec à l’ordre du jour une discussion « sur la démocratie participative dans le domaine de l’environnement. »

Mais où est l’étape de l’écoute des "parties prenantes" ? Les discussions s’engagent alors que les mouvements citoyens d’opposition aux projets inutiles n’ont même pas été contactés.

Pire encore, les signes envoyés par l’État n’ont rien à voir avec les propos tenus par M. Hollande. Lundi matin sur France Inter, le Président de l’écoute déclarait à propos de Notre Dame des Landes : « Quand les recours seront épuisés, le chantier sera lancé ».

En Savoie, cinq opposants ayant déployé une banderole dénonçant le "Lyon-Turin Aberrant, Inutile, Coûteux et Dangereux" se sont retrouvés au poste de gendarmerie pour deux heures avec menaces de poursuites judiciaires du procureur de la République.

Les condamnations prononcées à Nantes sont d’une sévérité exceptionnelle, pour accréditer l’idée que l’opposition est le fait de quasi terroristes, violents et voyous.

Le refus de l’expertise citoyenne


- Contre le Lyon Turin, en 2013 -

En réalité, les déclarations sur la libre expression, le droit à la contestation et à l’opposition sont contredites par le refus de rouvrir les dossiers sur le fond. Refus de l’expertise citoyenne, refus de reconnaître les conflits d’intérêts, refus de revenir sur les erreurs voire les manipulations qui ont amené à déclarer « l’utilité publique ». Le silence des autorités ne peut que mener à la désespérance et à ses expressions quelles qu’en soient les formes. Car c’est le refus du débat sur le fond qui a entraîné la nécessité de résistance sur le terrain, à Notre-Dame-des-Landes, à Sivens, à Roybon. Le mépris est une arme aussi implacable que la répression.

Nous sommes pour la transparence de la décision publique dans l’intérêt général et sans conflit d’intérêts.

Si la volonté politique exprimée par François Hollande est réelle, alors il faut rompre avec les pratiques actuelles, alors il faut que la transparence, l’indépendance et l’impartialité soient affirmées comme des règles incontournables.

- Les conflits d’intérêts doivent être déclarés par la publication in extenso des curiculum vitae des membres des commissions.
- Les mouvements citoyens doivent être présents à tous les niveaux de l’élaboration de la décision, et leur expertise reconnue....

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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6 janvier 2015 2 06 /01 /janvier /2015 18:53

 

Source : www.marianne.net

 

 

Le graphique de l'année selon Krugman

Les ravages de la mondialisation expliqués en une courbe
Mardi 6 Janvier 2015 à 05:00 | Lu 17145 fois I 94 commentaire(s)

 

Journaliste économique à Marianne En savoir plus sur cet auteur

 

Paul Krugman, le célèbre chroniqueur du "New York Times", a choisi de saluer au titre du meilleur graphique de l'année 2014 une courbe réalisée par Branko Milanovic, l’ancien économiste en chef de la Banque mondiale. Déjà publiée par "Marianne" au début de l'an dernier, celle-ci montre sans fard comment, au cours des deux dernières décennies, les inégalités de revenus se sont creusées sous l'effet de la mondialisation.

 

Evolution des revenus réels entre 1988 et 2008, en fonction du niveau de revenu (en dollars de 2005)
Evolution des revenus réels entre 1988 et 2008, en fonction du niveau de revenu (en dollars de 2005)

Quel est le graphique de l’année ? Pour les économistes, qui goûtent ce genre d'images, la question n’est pas secondaire. Résumer en une courbe, un diagramme ou un histogramme une information devenue ainsi immédiatement compréhensible par le plus grand nombre est un exercice délicat auquel tous doivent se plier s’ils veulent diffuser leurs analyses. Paul Krugman, le célèbre chroniqueur du New York Times, a fait son choix pour l'année 2014 : il s’agit du graphique réalisé par Branko Milanovic, l’ex-économiste en chef de la Banque mondiale.

Ce graphique décrit la croissance des revenus entre 1988 et 2008 et donne à voir les effets de vingt années de mondialisation, et ce non à l’échelle nationale comme il est classique de le faire, mais à l’échelle de la planète. On peut y contempler les énormes inégalités qui ont fini par se creuser. A Marianne, on se félicite de ce choix d'autant plus que nous avions publié pour la première fois en France ce graphique en forme d’éléphant au début de l’année dernière sous le titre : « Dessine-moi les inégalités ». En le distinguant, Paul Krugman nous donne l’occasion de le diffuser une nouvelle fois, en attendant (on peut toujours rêver) que François Lenglet, grand fan de graphiques, le montre un jour a l'écran.

 

Qu’y voit-on plus particulièrement ?
 

- La progression impressionnante des revenus de l'élite mondiale dont les membres fréquentent le club très fermé des 0,1 % - 0,01 % les plus riches.
- Une partie de la population, en gros les habitants des pays émergents, a aussi largement profité de la mondialisation à l’œuvre entre 1988 et 2005.

- Entre ces deux catégories de personnes, à la base de la trompe de « l'éléphant » en somme, on remarque un trou synonyme d'une perte de revenus. Branko Milanovic suggère que cela correspond à la classe moyenne inférieure des États-Unis et, plus généralement, aux classes populaires des pays avancés. Il y a fort à parier, comme le précise Krugman, que les effets de l'austérité post 2008 aient accru cette dégradation. Le chroniqueur estime que ce « creux » clairement identifiable grâce au graphique de Milanovic va avoir des conséquences importantes dans les années à venir. Il lui a même trouvé un nom, à la fois pertinent et glaçant : « la vallée du découragement »...
 

 

                                                                                                                                                                                                                          Source : www.marianne.net

 

 

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6 janvier 2015 2 06 /01 /janvier /2015 18:42

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Anonymous 06/01/2015 à 13h43
Le site du ministère de la Défense attaqué en hommage à Rémi Fraisse
Camille Polloni | Journaliste Rue89
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Mardi depuis la fin de matinée, le site du ministère de la Défense est inaccessible suite à une attaque informatique revendiquée par un groupe d’Anonymous « à la mémoire de Rémi Fraisse », le militant écologiste tué par une grenade le 26 octobre sur le site du futur barrage de Sivens.

 

Anonymous OpGPII @OpGPII

@CamillePolloni News : http://www.defense.gouv.fr/  actuellement TANGO DOWN à la mémoire de Rémi Fraisse

 

A première vue, il ne s’agit pas à proprement parler d’un piratage informatique mais d’une attaque par déni de service (c’est-à-dire visant à saturer les serveurs). « Une enquête menée par le Centre d’analyse de lutte informatique défensive (Calid) et le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) est en cours », indique-t-on au ministère de la Défense.

« Ils devraient rendre leurs conclusions d’ici demain ou après-demain. Le site est rétabli depuis 12h30 environ mais de nouvelles tentatives d’attaques ont lieu avec d’autres adresses IP. »

Aucune revendication n’est directement parvenue au ministère, commente cette même source, qui n’annonce pas de dépôt de plainte pour l’instant.

 


Capture d’écran du site du ministère de la Défense inaccessible

 

Contre les « grands projets inutiles »

En décembre, Rue89 avait interrogé des membres de ce groupe d’Anonymous opposés aux « grands projets inutiles et imposés », qui ciblent les sites d’institutions et entreprises liées à des gros chantiers contestés :

A chaque fois qu’un site « tombe », le groupe revendique l’action sur Twitter et dans des communiqués diffusés sur Pastebin.

L’un de nos interlocuteurs au sein de ce groupe nous expliquait participer aux attaques informatiques pour « faire comprendre aux puissants qu’ils sont vulnérables » y compris par le biais de leurs sites internet : « parfois leur faire perdre du bénéfice », « essayer de leur prendre des informations qu’ils pensaient bien cacher », réduire au silence « leur propagande » et marquer des points dans la bataille médiatique.

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

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6 janvier 2015 2 06 /01 /janvier /2015 18:37

 

Source : blogs.mediapart.fr/edition/que-vive-la-grece

 

 

Nos vies valent plus que leurs comptes !

 

Οι ζωές μας αξίζουν περισσότερο από τους λογαριασμούς τους!

Nos vies valent plus que leurs comptes !

 

Les menaces qui s’adressent aux Grecs actuellement afin de les dissuader de voter pour Syriza le 25 janvier prochain deviennent de plus en plus fortes, pressantes…

Monsieur Juncker, le Président de la Commission européenne se contentait, il y a peu, de dire qu’il préférerait, après de possibles élections grecques, revoir des visages familiers représenter à nouveau la Grèce. N’ignorant pas que le leader de Syriza, Alexis Tsiparas, a annoncé la fin de la politique d’austérité et l’annulation d’une majeure partie de la dette, le ministre allemand des finances, Monsieur Schaüble, est allé plus loin, déclarant que « de nouvelles élections ne changeront pas les accords que nous avons conclus avec le gouvernement grec », ajoutant qu’il n’y avait « pas d’alternative ». Le Commissaire européen à l’économie, Pierre Moscovici, a franchi encore un cran. En visite à Athènes le 15 décembre dernier, Moscovici a averti : « L'idée d'envisager de ne pas rembourser une dette énorme est suicidaire. Ce n'est pas possible, ça signifierait faire défaut et c'est ce que nous avons cherché à éviter pendant des années ».

Pierre Moscovici ignore superbement et ne partage en rien le quotidien des Grecs qui s’apparente pour un grand nombre d’entre eux à une situation de crise humanitaire. Le Commissaire européen n’a pas le droit d’utiliser impunément le terme de « suicidaire » pour qualifier une décision souveraine que prendrait un nouveau gouvernement élu au suffrage universel. Si ce terme mérite d’être employé, c’est bien pour décrire la politique suivie depuis 2008 et ses conséquences désastreuses pour le pays et sa population. En effet, le taux de suicide des Grecs a explosé à mesure que la politique mortifère mise en œuvre étendait ses effets dans toutes les dimensions de la vie sociale et économique.

 

Quelles sont les données réelles de la situation financière de la Grèce aujourd’hui ?

En apparence ou, plus exactement, dans le contexte politique et économique actuel, la Grèce ne paraît pas aujourd'hui pouvoir se financer seule. Le pays semble toujours dépendre de la solidarité européenne et internationale. Cependant, à la différence de 2010 et 2012, les marchés ne peuvent plus contraindre la Grèce à sortir de la zone euro ou à se déclarer en faillite. Si Syriza arrive au pouvoir, l’éventuelle menace d’exclusion de la zone euro ne serait pas le fait des marchés, des banques (qui ont transféré leurs créances) ou de Syriza mais celui des créanciers publics du pays : les Etats de la zone euro, le MES (où l'Allemagne dispose d'un droit de veto au conseil d'administration),  la BCE et le FMI. Si ces créanciers refusent de s'entendre avec le nouveau pouvoir démocratiquement élu à Athènes, alors on pourrait considérer qu’ils disposent apparemment effectivement des moyens de contraindre la Grèce : en refusant de financer plus avant l'Etat grec ou en coupant l'aide à la liquidité d'urgence de la BCE accordée aux banques helléniques

En juin prochain, la Grèce devra rembourser 6 milliards d'euros à la BCE. Comme on le sait, la  BCE a annoncé refuser de renouveler cette dette. Le résultat des sacrifices  des Grecs (l’excédent primaire de 2014) apparaît ainsi d’ores et déjà englouti dans cette seule créance. En dépit de sa brutalité, l' « ajustement » grec ne semble donc pas encore suffisant. Sauf changement d’orientation, les Grecs seront donc appelés à prolonger leurs efforts : hausse des impôts, baisse de dépenses publiques, nouvelle réforme des retraites et « libéralisation » des licenciements collectifs constituent les issues prévisibles et qui ne manqueront pas d’être exigées par les créanciers. Une voie que même le gouvernement Samaras considère désormais comme socialement et économiquement suicidaire….

Athènes, dépendant apparemment du financement des institutions européennes et internationales, pourrait être menacé par elles d’exclusion de la zone Euro mais, paradoxalement, pourrait répondre à cette menace en affirmant son attachement à la zone Euro et en annonçant unilatéralement deux mesures : l’arrêt du paiement des intérêts et la restructuration d’une majeure partie de la dette (les deux tiers sans doute afin de revenir aux 60% retenus par le Traité de Maastricht). L’objectif énoncé à plusieurs reprises par tel dirigeant de Syriza d’abaissement du niveau de remboursement de la dette publique de 4% à 2% pour les dix prochaines années est bien un objectif a minima.

Les intérêts de la dette publique grecque représentent sans doute 20-25% des dépenses de l’Etat. Il s’agit ainsi du premier poste de dépense.

Alexis Tsipras, dans son discours de septembre à Thessalonique, a considéré que le nouveau gouvernement grec sitôt élu remettrait en cause les mesures prises par les différents mémorandums et répondrait par des mesures d’urgence à la crise humanitaire.

Il n’est pas réaliste de penser que le coût très immédiat de ces décisions, tant attendues par le peuple grec, sera financé par des crédits européens ou par des rentrées fiscales résultant de la lutte contre l’évasion fiscale ou la corruption.

La seule manière de dégager les marges de manœuvre nécessaires est de déclarer que le nouveau gouvernement cessera sine die tout paiement des intérêts.

Bien sûr, la réaction des institutions européennes (la Commission, la Banque centrale) et internationales (le Fonds monétaire international) sera très négative.

Mais à cela il convient de répondre de deux façons : c’est d’abord la confiance du peuple grec dont il convient de s’assurer. Quant à la décision d’arrêter le paiement des intérêts, il s’agit d’une décision souveraine du nouveau gouvernement.

 

A quelles mesures de rétorsion peut-on s’attendre de la part des institutions internationales ?

Une suspension sans doute immédiate de tout versement à la Grèce.

Cette menace est de portée assez limitée :

-       Côté européen, il reste à verser une dernière tranche de 1,8 milliard d’euros

-       Côté Fonds monétaire international, il reste à verser 12,6 milliards d’ici mars 2016

-       Dans l’hypothèse discutée actuellement d’un nouveau plan, une dizaine de milliards supplémentaires de « précaution » seraient envisagées (en contrepartie, comme toujours, de nouvelles mesures de régression sociale).

Il convient d’observer que ces sommes (entre 20 et 25 milliards d’euros), qui pourraient ne pas être versées à la Grèce, sont relativement mineures si on les compare aux 225,6 milliards déjà versés.

Le risque pour les institutions internationales serait que le nouveau gouvernement grec déclare, en cas de conflit ouvert, quelque chose de beaucoup grave que le non-paiement des intérêts : sa volonté alors de dénoncer la totalité de la dette publique.

La réalité d’une nouvelle crise grecque à venir est celle donc d'un débat qui sera tendu entre des créanciers qui semblent vouloir demeurer inflexibles et un gouvernement qui demanderait qu'on prenne en compte la situation réelle du pays et engagerait le pays vers la voie ferme de la reconstruction.

Après plus de six années d’austérité, l'économie grecque est en ruine. « L'ajustement » s'est transformé en désastre : la richesse nationale produite chaque année est inférieure d'un quart à celle de 2008. La pauvreté et la précarité ont explosé, le chômage touche plus du quart de la population. De l’avis général, reflété par la presse économique pourtant peu encline à la sympathie pour Syriza, il s’agit d’un des pires désastres économiques survenus en temps de paix. Mais surtout, ce lourd tribut n'a en rien permis de mettre sur pied un modèle économique pour le pays.

Si les créanciers veulent rentrer dans leurs fonds, les Grecs, eux, veulent retrouver les moyens de vivre et se développer.

Le slogan de campagne de Syriza pourrait ainsi être « Nos vies valent plus que leurs comptes ! »

En dehors du tourisme et d’un armement naval largement « offshore », quelle peut être la base du développement de l’économie grecque ? D’un montant qui représente 175 % du PIB grec, la dette semble être le problème du pays. Une dette qui contraint les gouvernements à dégager des excédents primaires toujours plus importants donc à priver l'économie nationale de ressources. Cette dette empêche de répondre à l’immense détresse sociale causée par l'austérité et empêche tout investissement dans l’avenir.

La proposition de Syriza d'une conférence calquée sur celle de 1953 qui avait annulé l'essentiel des dettes allemandes d'avant-guerre, identifie une des sources du mal grec et tente d'y apporter une solution. Seul un budget grec avec un niveau de dette nettement réduit est de nature à rendre possible la reconstruction du pays et ouvrir ainsi la voie vers un nouveau modèle de développement lequel constitue l’enjeu principal à moyen/long terme. Faute d’un effacement suffisant de la dette, le pays continuera à décliner.

Dans ce contexte,l'attitude des créanciers de la Grèce paraît éminemment critiquable, y compris en tenant compte de leur intérêt bien compris. Le mémorandum de 2012 prévoyait une réflexion sur la dette une fois arrivé le premier excédent primaire. Amplifiant les mesures prises par ses prédécesseurs, pendant deux ans, le gouvernement Samaras a saigné le pays pour parvenir à cet objectif et tenter d’engager des discussions. Mais les créanciers européens n'ont rien voulu savoir et le sujet d’une renégociation de la dette a été soigneusement évité.

Comment expliquer la cécité des créanciers de la Grèce ?

Depuis 2010, semble exister une approche que certains qualifient de « morale » de la crise grecque. Il faudrait faire un exemple avec un pays qui a manqué de sérieux budgétaire. Toute concession envers Athènes est donc perçue comme une défaite morale. D'où les négociations toujours très tendues avec la Troïka qui se terminent souvent par de nouvelles mesures qui sont autant de preuves que la Grèce « paie » pour le versement de toute aide. A côté de ces considérations marquées par une morale protestante qui voit dans la dette une faute (les deux termes, dette et faute, sont les mêmes en allemand : « Schuld »), il existe cependant des considérations puissantes et très matérielles. L'Allemagne, longtemps favorable à la restructuration de la dette pour que les créanciers « prennent leurs responsabilité », a changé d'option. Elle rejette désormais toute coupe dans la dette grecque. C'est que l'Allemagne est devenue, comme les autres pays de la zone euro, elle-même créancière.

L'intégralité des versements effectués par les pays de la zone euro en direction de la Grèce s'élève, comme nous l’avons vu, à plus de 220 milliards d'euros. Si la Grèce devait cesser ses paiements, le coût pour ces pays serait très lourd. La France devrait accuser d'un peu moins de 29 milliards d'euros. Pour l'Allemagne, la facture serait de même importance. Plus encore que financier, le prix à payer serait politique. Pour la Chancelière allemande, qui a toujours défendu l'idée que la Grèce ne coûterait rien au contribuable allemand, ce serait un désastre. En France, les conséquences sur la situation financière de l’Etat seraient préoccupantes mais il ne semble pas y avoir de doute non plus sur les effets que produirait une telle configuration sur les intentions de vote en faveur de l’extrême droite du FN.

Il est de plus en plus évident que la même politique que celle initiée en Grèce conduite en France comme dans les autres pays européens produit les mêmes effets. C’est avec cette politique qu’il faut en finir, partout. Partout, un nouveau modèle de développement doit être élaboré et mis en œuvre afin d’instaurer les conditions de renouveau des activités productives et de la démocratie.

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/edition/que-vive-la-grece

 

 

 

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6 janvier 2015 2 06 /01 /janvier /2015 18:27

 

Source : cadtm.org

 

CADTM

 

Résumé des propositions de Syriza en vue des élections du 25 janvier 2015

6 janvier par Manolis Kosadinos

 

 


Le CADTM reproduit ci-après un résumé des propositions de Syriza en vue des prochaines élections en Grèce. Ce texte rédigé par un militant de Syriza France permet aux lecteurs et lectrices francophones de se faire une idée de ce que propose la Coalition de la Gauche radicale en Grèce (Syriza). Le CADTM, qui s’est toujours trouvé aux cotés de la population grecque luttant contre les politiques d’austérité et les graves atteintes aux droits sociaux et démocratiques, fera de nouveau tout pour alerter la gauche et les mouvements sociaux en Europe et au-delà afin de les mobiliser dans un vaste mouvement de solidarité avec la population grecque qui résiste et lutte pour se libérer du fardeau d’une dette qui non seulement n’est pas la sienne, mais qui est aussi manifestement largement illégitime, illégale ou odieuse. Le CADTM considère que la constitution d’une commission internationale et citoyenne d’audit de la dette grecque, chargée d’identifier la part illégale et/ou illégitime ou odieuse de cette dette qu’il ne faudrait pas rembourser, ferait presque partout des émules et mettrait à l’ordre du jour la répudiation de la dette illégitime et/ou illégale de tous les pays de la périphérie européenne...

Ce qui a été dit à Thessalonique, l’engagement de SYRIZA auprès du peuple grec

Le 13 septembre 2014, à l’occasion de l’exposition commerciale internationale annuelle de Thessalonique, le président de SYRIZA Alexis Tsipras a annoncé les mesures-phares que la Coalition de Gauche Radicale – SYRIZA – entend appliquer dès les premiers jours de son investiture au gouvernement de la Grèce, espérée, annoncée par les sondages d’opinion et rendue nécessaire par le désastre dans lequel, des gouvernements serviles de droite (Nouvelle Démocratie/LaOS) et de centre-gauche (PASOK et ses tristes épigones) coalisées, ont plongé le pays ces quatre dernières années néfastes en application des recettes toxiques de banquiers, technocrates et politiciens néolibéraux européens. 

Les déclarations d’Alexis Tsipras condensent la politique de SYRIZA pour une sortie de crise de la Grèce, au bénéfice des classes populaires et en prenant appui sur l’économie réelle du pays qui doit être revalorisée. Il s’agit d’un cahier de charges cohérent fondé sur quatre piliers : le traitement de la crise humanitaire, le redémarrage de l’économie réelle, la restauration de l’emploi avec les garanties d’un droit du travail revigoré et consolidé, la refonte citoyenne des pouvoirs de l’État.

Compte tenu que SYRIZA prévoit que, au moins pendant la première partie de la gouvernance anti-austéritaire les relations avec les bailleurs risquent d’être tendues, le coût des mesures est calculé tel qu’elles puissent être réalisées à « budget équilibré » c’est-à-dire sans qu’un recours à l’emprunt soit nécessaire.

Ce cahier de charges est encadré de 27 propositions thématiques de programme, le tout constituant un corpus d’environ 600 pages, qui développent et illustrent le concept de « restructuration de la production » vocable utilisé par SYRIZA pour la sortie de crise dans le sens de l’intérêt des classes populaires.

Treize programmes régionaux pour chacune des régions de la Grèce sont actuellement en voie d’élaboration par autant de conférences régionales du parti. Parmi ces régions, deux (dont Attique-Athènes qui représente 37% de la population du pays) sont gouvernées par des listes de SYRIZA alors que dans toutes les autres l’opposition de gauche est bien présente.
Il est clair que même ce vaste projet est loin d’épuiser les visées stratégiques de SYRIZA qui sont « le socialisme dans la démocratie et la liberté », « le monde où l’humain et ses besoins sont au dessus des profits et où le profit ne sera plus la force motrice de l’économie », le monde où « les travailleurs sont en position de planifier, de diriger et de protéger par leurs organes démocratiquement élus la production en l’orientant vers la satisfaction des besoins sociaux » telles qu’elles sont stipulées dans la déclaration de son 1er Congrès fondateur.

Il est toutefois prévisible que l’application des mesures du programme de Thessalonique pour la sortie de crise en faveur des classes populaires vise à rendre au peuple grec, notamment aux plus défavorisés, les moyens de survivre, de travailler, d’espérer, d’inventer, d’accéder à une citoyenneté élargie et de l’investir afin que ce peuple devienne le levier puissant de la transformation profonde populaire et citoyenne de la société.

Il est certain que la mise en place d’un tel programme n’est pas concevable sans le traitement de la question de la dette aussi bien celle de l’Etat que de la dette privée et SYRIZA – Coalition de Gauche Radicale – propose dans ce sens des voies de sortie pour libérer la société grecque de la férule que lui a imposé le capital usurier et ses représentants institutionnels nationaux et internationaux.

Ce à quoi un projet de reconstruction doit faire face : le funeste héritage de l’austérité néolibérale

Les politiques d’austérité dictées par la troïka (Commission, BCE, FMI) en échange des dits « plans d’aide » ont plongé le pays dans le plus grand désastre connu de son histoire en temps de paix. L’axe de référence de l’ensemble de ces mesures « l’équilibre budgétaire » a été appliqué de manière autoritaire dans l’indifférence de son impact sur l’économie réelle et sur la société, par des instances supranationales et des gouvernements serviles sous l’hégémonie idéologique et financière de la droite allemande.
Les dits plans d’aide à la Grèce ont servi majoritairement à rembourser les banques européennes, créancières de l’Etat grec, alors que l’économie, la société, le peuple grec n’ont nullement profité. Le prétexte affiché pour l’application de l’austérité, la réduction de la dette grecque s’est vite avéré fallacieux. En fait cette dette est passée de 115% du PIB avant l’application des plans (2009) à plus de 175% aujourd’hui. Il y a autant tromperie par l’usage de l’euphémisme « réformes » pour des mesures se réduisant aux coupes massives des salaires, retraites, prestations sociales dans le public et le privé, au démantèlement du droit du travail, à l’assèchement des ressources pour les politiques sociales, sanitaires, éducatives. Derrière l’application de ces politiques se cachent d’innombrables tragédies humaines. Le bilan est effarant et il figure en chiffres au tableau accolé en annexe à ce texte. Pour en prendre la vraie mesure il faudrait tenir compte du fait que la population de la Grèce est le sixième (1/6) de celle de la France, toute projection devrait donc utiliser un multiplicateur de 6.

Certains chiffres-phares sont toutefois utiles pour planter le décor. Le PIB présente une réduction cumulée depuis 2009 de 25%, le chômage est passé de 9% en 2009 à plus de 25% en 2014 (majoritairement non indemnisé), la moitié de la population accède difficilement ou pas aux soins médicaux. Les inégalités se sont accrues, certains acteurs privilégiés proches du pouvoir ayant continué d’accumuler des profits tout en échappant à la fiscalité. En revanche une majeure partie de la population a fait l’objet d’un pillage fiscal qui paralyse l’économie et menace d’expropriation beaucoup de petits propriétaires.

Pendant cette ère d’austérité (qui se poursuit et se poursuivra tant qu’il n’y aura pas de changement politique) les citoyens protestent inlassablement : 22.000 petits et grands rassemblements selon les chiffres de la police. L’application de mesures rejetées par la majorité du peuple et le maintien au pouvoir d’un gouvernement sans soutien populaire induit l’intensification de la répression policière et la cooptation de l’extrême droite au gouvernement de droite/centre-gauche. L’information est aujourd’hui monopolisée en Grèce par des groupes connectés au capital des armateurs de navires et des banques. La fermeture illégale par décret de l’audiovisuel public (ERT) en juin 2013 justifie le déclassement de la Grèce dans le classement RSF pour la liberté d’expression. Les dénonciations internationales pour des violations des droits humains, notamment des immigrés, sont multiples. 

Le programme de Thessalonique

Le programme dit « de Thessalonique » constitue l’engagement de SYRIZA – Coalition de Gauche Radicale – auprès du peuple grec pour le lendemain des urnes, dans le cas probable d’une victoire des forces populaires rassemblées autour de notre parti.

Ce programme est clair et cohérent. Il cible les principaux ravages qui affectent aujourd’hui la société et l’économie de la Grèce. Le coût de l’ensemble de ces mesures est estimé à environ 11,3 milliards d’euros ; il est ainsi prévu qu’il puisse être financé par le budget de l’Etan, indépendamment de la marche des négociations avec les bailleurs et les instances supranationales, négociation que SYRIZA compte engager fermement sur la dette. Le programme comporte quatre faisceaux de mesures, les « quatre piliers » nommément : le traitement de la crise humanitaire, le redémarrage de l’économie réelle, la reconquête de l’emploi et la restauration et élargissement du droit du travail, la refonte citoyenne des mécanismes de l’État.

1) Le traitement de la crise humanitaire

1a. La fourniture de l’électricité nécessaire gratuite à 300.000 foyers sous le seuil de pauvreté (coût estimé 59,4 millions € sur un an)

1b. La subvention alimentaire à 300.000 foyers sous le seuil de pauvreté par une mobilisation synergique de l’État et d’acteurs militants et sociaux (coût estimé 756 millions € sur un an)

1c. Des soins médicaux et pharmaceutiques accessibles à l’ensemble de la population par l’augmentation du remboursement et la gratuité pour les plus défavorisés (coût estimé 350 millions € sur un an)

1d. La garantie du logement pour environ 30.000 familles par la cession/réhabilitation de locaux inoccupés et une subvention substantielle au loyer (coût estimé de la subvention 54 millions € sur un an)

1e. Paiement d’un 13e mois aux retraités et pensionnés dont la retraite ou la pension est inférieure à 700 € (coût estimé 543 millions € sur un an)

1f. Gratuité des transports publics pour les personnes sous le seuil de pauvreté (coût estimé 120 millions € sur un an)

1g. Baisse de la TVA sur le fuel de chauffage au niveau antérieur à l’application du mémorandum qui ramènerait son prix de 1,2 €/l à 0,9 €/l. Cette mesure, au-delà du bénéfice humanitaire et écologique (diminution du chauffage « sauvage » et du non chauffage) est estimée apporter aussi un bénéfice budgétaire puisque l’augmentation de l’utilisation du fuel augmenterait les recettes même avec un taux de TVA réduit.

Le coût annuel de l’ensemble des mesures du 1er « pilier » s’estime à 1,88 milliards €.  

2) Relance de l’économie réelle

2a. Nous préconisons des mesures pour faciliter le recouvrement des prélèvements obligatoires auprès des petites et moyennes entreprises, des indépendants aux revenus modestes et des foyers en difficulté. En conséquence de la crise, le tissu fiscal est épuisé et une partie considérable des contribuables a cumulé des dettes envers le Trésor Public, une situation qui entraîne des poursuites pénales et des saisies, la paralysie de la vie économique et fragilise l’être social de nombreux citoyens.

Ces mesures sont : la mise en place de Commissions de proximité pour règlement par procédure extrajudiciaire des sommes dues, l’échelonnage avec plafonnement à 20% des revenus pour les impôts et à 30% pour les cotisations sociales, arrêt de toutes poursuites, saisies et entraves administratives pour les contribuables soumis au régime proposé, suspension de paiement de 12 mois pour les contribuables dont les revenus sont avérés nuls. Par ailleurs, il est préconisé de supprimer le flagrant délit pour dette fiscale, dispositif entaché d’inconstitutionnalité, et de supprimer l’acompte de 50% sur la somme due pour qu’un contribuable puisse agir en justice administrative.

L’objectif de ces mesures est de soulager les citoyens (les forces vives de l’économie) mais aussi de créer des recettes réelles que le système actuel est incapable de recouvrer.

2b. Suppression de la nouvelle loi d’imposition du patrimoine immobilier (ENFIA) qui cible essentiellement les petits patrimoines, ne tient pas compte de la faiblesse des revenus des contribuables, allège la charge pour les grands propriétaires. Cette loi tend à devenir aujourd’hui confiscatoire pour les salariés, les retraités, les chômeurs.

A la place de cette loi SYRIZA veut instaurer un impôt progressif sur la fortune immobilière qui, tout en protégeant la première résidence, va créer des recettes pour l’État en puisant l’argent là où il se trouve, c’est-à-dire chez les riches, après avoir recensé et évalué la valeur des grandes fortunes.

Le coût estimé de cette mesure s’élève à 2 milliards €.

2c. Affranchissement fiscal pour les revenus des personnes physiques à hauteur de 12.000 €

Le coût estimé de cette mesure s’élève à 1,5 milliards €.

2d. Règlement global de la dette privée – sisachtheia selon le terme consacré de la Démocratie athénienne – envers les banques, la sécurité sociale, le Trésor Public. Cette mesure consiste à plafonner les versements des mensualités de l’ensemble des dettes à un tiers (1/3) des revenus de l’endetté, avec la prévision d’effacement de dette pour les débiteurs au dessous du seuil de pauvreté. Nous interdirons le transfert de portefeuilles de dettes vers des sociétés d’intérêt lucratif, notamment les fonds-vautours. Suspension à durée indéterminée des saisies pour toute résidence principale dont la valeur ne dépasse pas les 300.000 €.

Les buts de cette mesure sont : la consolidation des portefeuilles des banques, la restauration de la liquidité du marché, la protection de la propriété des citoyens, la relance de l’économie réelle.

Le coût estimé de la mesure 2d s’élève à 2 milliards €.

2e. Nous envisageons la fondation d’une banque de développement, la revalorisation des banques coopératives, l’institution de banques spécifiques pour le financement des petites et moyennes entreprises et des agriculteurs.
Le coût estimé de cette mesure s’élève à 1 milliard €.

2f. Rétablissement du salaire minimum au niveau d’avant les memoranda sans critère d’âge, c’est à dire l’augmentation du minimum actuel des 586 € (même 427 € pour des jeunes) vers les 751 € pour tout salarié.

Il est estimé que cette mesure apportera automatiquement une croissance de 0,5% du PIB par la relance de la consommation des ménages, se traduisant par des recettes budgétaires.

Le coût de l’ensemble des mesures du 2e « pilier » s’estime à 6,5 milliards €.

3) La reconquête de l’emploi et la restauration du droit du travail

Pour les promoteurs du néolibéralisme, la création de postes d’emploi ne serait possible que par la compression du dit « coût du travail », c’est à dire par la suppression des droits légaux et sociaux des travailleurs, par l’application de contre-réformes antisociales ou par la facilitation du contournement des lois par les patrons. Ce sophisme a été prouvé faux par l’application de l’austérité dans de nombreux pays, dont la Grèce, où on constate que la suppression des garanties du droit du travail va de pair avec un chômage galopant. En réalité, pour les néolibéraux, l’emploi n’est pas du tout le moyen pour améliorer la vie des travailleurs et des chômeurs mais essentiellement le moyen pour faciliter l’augmentation des profits du capital.

A contre-pied de cette logique, SYRIZA conçoit son projet pour la reconquête du travail en étroit rapport avec la restauration, la consolidation et l’élargissement des droits des travailleurs et des chômeurs. Pour réaliser cela nous proposons un faisceau de mesures.

3a. Nous annonçons notre volonté de rétablir la législation du travail (abrogée par les memoranda), la prorogation de la durée d’application des conventions collectives, leur priorisation par rapport aux accords partiels ou de gré à gré. Par ailleurs, nous allons restaurer les procédures d’arbitrage social, interdire les licenciements collectifs, interdire la « location » de salariés entre les entreprises.

3b. Nous annonçons un grand projet pour la création de 300.000 emplois dans le pays, dans les secteurs public, privé et dans l’économie solidaire. Dans le cadre de ce projet nous allons instaurer des dispositifs spécifiques favorables à l’embauche des chômeurs, applicables par les collectivités locales et par tous les sous-traitants privés du secteur public, ainsi que pour la création d’entreprises par les chômeurs. Nous ciblerons les groupes de chômeurs les plus fragiles, notamment les jeunes, les seniors, les chefs de familles monoparentales. Les postes créés et les types de contrat pourraient être à géométrie variable, mais dans tous les cas les droits à la retraite à l’assurance-chômage et à l’assurance-maladie doivent être garantis pour tous.

Le coût estimé de la mesure 3b (création de 300.000 postes) s’élève à 5 milliards € dont 3 milliards € pendant la première année.

3c. Nous envisageons d’étendre le nombre de bénéficiaires de l’allocation chômage, ainsi que la durée du droit à celle-ci. Aujourd’hui en Grèce, seulement environ 10% des chômeurs bénéficient de l’allocation-chômage. La sortie escomptée vers l’emploi, par l’application de notre programme de créations d’emploi, de 300.000 chômeurs permettra dans un premier temps d’obtenir les moyens pour mieux indemniser les nombreux chômeurs restants que les politiques de la troïka ont créés en Grèce.

4) La refonte citoyenne de l’État et des institutions

Le terme « réforme de l’État » est utilisé de manière fallacieuse par la troïka, et par les concepteurs nationaux et internationaux des politiques d’austérité, pour légitimer une politique qui se résume à l’assèchement des ressources des services publics, le licenciement ou la mise en disponibilité obligatoire de milliers de fonctionnaires, le démantèlement des services, pour légitimer l’application de telles mesures par des actes administratifs ou législatifs à la marge de la légitimité ou en contradiction avec celle-ci. Tout ceci doit changer et changera en Grèce par l’entrée des forces populaires au devant de la scène politique.

A l’opposé de l’orientation néolibérale, SYRIZA – Coalition de Gauche Radicale – entend refonder véritablement l’État pour le mettre au service des citoyens (dont nous faisons valoir la double qualité de décideurs et d’usagers) selon sa vocation originale et de l’y rapprocher, tout en l’éloignant de l’influence d’acteurs puissants motivés par le profit ou le pouvoir personnel. La mise en place donc de services publics sous contrôle des citoyens, services de qualité, efficaces et transparents, est une de nos priorités. Ceci sera un processus de longue haleine, cependant dès le lendemain de l’accès au gouvernement des mesures seront appliquées dans cette direction. Ainsi :

4a. Nous allons réformer la structure de la gouvernance locale en élargissant l’autonomie administrative et financière des collectivités locales, en soutenant leur efficacité dans l’action et en renforçant la démocratie participative.

Nous utiliserons une banque spécialisée en développement local (prévue par notre programme) pour financer des projets locaux par des prêts à bas taux d’intérêt et par la création par cette banque d’obligations bancaires pour réaliser des travaux publics.

Nous allons légiférer (au terme de la mandature locale actuelle) sur le découpage territorial et l’organigramme de la gouvernance locale en remplaçant la loi actuelle dite « de Kallikratis » par une nouvelle loi-cadre, à l’issue d’une concertation très large qui démarrera le lendemain même des élections législatives favorables.

4b. Nous renforcerons à la fois les institutions de la démocratie représentative-parlementaire et nous introduirons de nouvelles institutions de démocratie directe.

En ce qui concerne la démocratie représentative, nous renforcerons le rôle législatif et de contrôle du Parlement et nous allons réduire l’immunité parlementaire et ministérielle au strict nécessaire sans laisser de marge à la tolérance des privilèges ou de la corruption. Pour faire cela nous remplacerons la loi actuelle sur l’immunité par une autre loi qui tiendra compte des principes et exigences d’une société réellement démocratique et égalitaire.

En ce qui concerne la démocratie directe nous instituerons l’initiative populaire de légiférer directement, d’opposer un veto aux lois et aux décisions administratives et d’appeler à un référendum.

4c. Nous allons retracer la carte des médias d’information en Grèce.
Nous allons refonder l’audiovisuel public grec – sous le label ERT supprimé par le gouvernement actuel et qui sera rétabli – en défendant le pluralisme et la qualité, le service des citoyens, l’esprit d’équité et de probité, en nous inspirant des expériences du journalisme militant des dernières années. Nous renforcerons aussi les médias d’information locaux.

En ce qui concerne les médias d’information privés, ils seront soumis aux obligations prévues par la loi auxquelles ils ont longtemps échappé grâce aux passe-droits accordés. Il en sera ainsi des licences, des cotisations sociales, de la fiscalité.

Le financement du programme des « quatre piliers » de Thessalonique

SYRIZA estime aujourd’hui que :

  • Le plan pour le recouvrement des prélèvements obligatoires et globalement le plan pour la relance de l’économie réelle apporteront 3 milliards € de recettes supplémentaires au budget de l’État.
  • Un plan d’action à déploiement semestriel contre les pratiques d’évasion fiscale actuelles, notamment l’évasion fiscale par transactions intra-trust, les externalisations des recettes et les transferts illégaux de capitaux, les contrebandes de toutes sortes dont celle de carburants, doit apporter 3 milliards € de recettes supplémentaires au budget de l’État.
  • La réaffectation de ressources issue des programmes européens par le biais du Cadre de Référence Stratégique National (ΕΣΠΑ) doit apporter 3 milliards €.
  • La réaffectation de ressources issues du FSF (Fond de Stabilité Financière) doit apporter 3 milliards €.

  • L’ensemble de ces ressources constituerait une manne de 12 milliards €, suffisante pour couvrir les besoins du programme de Thessalonique.

Pour libérer l’économie et la société de nos pays européens et pour rendre possible un avenir porteur d’espoir il est impératif que la question de la dette souveraine soit traitée de manière pérenne et dans l’intérêt des peuples.

Dès son ascension au pouvoir SYRIZA a la ferme intention de placer la question globale de la dette souveraine grecque sur la table des négociations et d’en rechercher avec des partenaires des solutions dans la direction des thèses exposées ci-dessous :

  • 1. a) La dette souveraine grecque, aujourd’hui à hauteur de plus de 175% du PIB, est insoutenable. Pour sortir le pays de l’impasse actuelle (qui est secondairement aussi une impasse pour les bailleurs), il est nécessaire de procéder à l’effacement de la majeure partie du montant nominal de la dette, à l’instar de ce qui s’est décidé lors de la conférence de Londres de 1953 pour la dette allemande.
  • 2. b) Le remboursement de la partie restante de la dette doit se faire avec la mise en place d’une « clause de croissance », les remboursements doivent être indexés sur la croissance du pays et non pas financés par un excédent primaire artificiel, obtenu par la saignée de l’économie réelle et du peuple.
  • 3. c) Un moratoire sur les intérêts, voire sur les remboursements de la dette, est nécessaire pour le redémarrage de l’économie grecque.
  • 4. d) Il est nécessaire d’œuvrer pour un « New Deal Européen » où la croissance serait stimulée par des investissements publics financés par la Banque Européenne de Développement.
  • 5. e) La Banque Centrale Européenne doit créer une détente par le rachat direct d’obligations des États-membres.
  • 6. f) Il est enfin exigé que la question de la dette extorquée à la Grèce par l’Allemagne lors de l’occupation nazie (1941-1944) soit réglée. Cette dette n’a jamais été prescrite par aucun traité bilatéral ou international alors bien même que d’autres États ayant agi comme occupants pendant cette même période ont honoré leurs dettes. Cette dette est estimée, par des personnalités ayant étudié la question, être à hauteur (avec les intérêts) de 160 milliards € environ, donc une très importante proportion de la dette souveraine grecque actuelle.


Épilogue

En ayant exposé dans ce texte les grands enjeux économiques et sociaux de la vie politique grecque actuelle ainsi que la manière dont SYRIZA – Coalition de Gauche Radicale – compte les traiter au bénéfice du peuple grec, j’espère avoir rendu évidentes certaines parmi les causes pour lesquelles la politique grecque suscite à l’extérieur du pays, notamment en France et en Europe l’espoir, l’intérêt, l’inquiétude, respectivement selon le bord politique auquel on appartient.

D’après les enseignements de la psychanalyse, l’affect traduit cette part de jouissance flottante et non arrimée aux discours qui déborde le sujet et se retourne contre lui pour le frapper de l’extérieur, l’affecter voire l’affliger. Depuis la crise de 2008 les discours établis, surtout ceux se prévalant d’une approche technique des questions politiques, économiques ou sociales, se sont avérés inopérants pour traiter du réel, en Europe et dans le monde. Il n’est pas sans signification que le quotidien Le Monde titre aujourd’hui que, face à « l’envolée de la Gauche Radicale » en Grèce (et en Espagne) « l’Europe s’affole ». Ce titre indique le terrain sur lequel les grands intérêts politico-financiers, représentés aujourd’hui par les discours en échec, ont l’intention de livrer bataille. Ce sera sur le terrain de l’affect, dont celui par excellence (selon cette même psychanalyse) de l’angoisse, autrement dit de la peur.

Toutefois l’existence d’un nouveau projet politique, dont l’expression est en Grèce SYRIZA, permet l’engagement des citoyens en anticipation d’une perspective articulée, autrement dit ça permet l’espoir. Ceci est rendu possible par un discours qui ne se réduit pas à un simple énoncé mais qui a avant tout un effet d’engagement individuel et collectif. Engageons-nous, européens solidaires, contre l’affolement d’un establishment européen en perte de terrain pour une alternative politique et sociale en Europe, dont on voit poindre aujourd’hui en Grèce les premières prémices.
Ce texte traduit, résume et contextualise les axes du projet politique de terme immédiat de SYRIZA, énoncés par Alexis Tsipras en septembre 2014 pour une alternative en Grèce. Aujourd’hui cette alternative est rendue plus que probable à très brève échéance ; ainsi ce plan d’action constitue un contrat de SYRIZA avec le peuple grec. L’opinion publique française devrait se donner les moyens pour porter un regard éclairé sur ce qui c’est passé, se passe et ce qui va de se passer en Grèce et en Europe aujourd’hui et j’espère avoir contribué à cette tâche.

Paris, le vendredi 26 décembre 2014

Manolis Kosadinos, militant alternatif et solidaire, membre de SYRIZA France

Source : http://syriza-fr.org/2014/12/29/ce-...

 

 

 

Source : cadtm.org

 


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6 janvier 2015 2 06 /01 /janvier /2015 18:19

 

Source ; www.courrierinternational.com

 

 

MEXIQUE Etudiants disparus : de nouvelles hypothèses émergent

 

 

 

Trois mois après la disparition et le massacre des 43 étudiants d'Ayotzinapa, le mystère demeure. Alors que les restes humains examinés en Autriche délivrent peu d'informations, d'autres policiers ont été arrêtés et des experts évoquent de nouvelles pistes.
Des portraits des étudiants disparus affichés devant le palais des Beaux Ats de Mexico, le 5 novembre 2014 - AFP/Yuri Cortez
Des portraits des étudiants disparus affichés devant le palais des Beaux Ats de Mexico, le 5 novembre 2014 - AFP/Yuri Cortez

Les experts médico-légaux de l'université d'Innsbruck (Autriche) se montrent circonspects. Jusqu'à présent, ils n'ont pu identifier par un test ADN qu'un seul fragment d'os calciné appartenant à l'un des 43 étudiants disparus à Iguala, dans le sud du Mexique. Ils ont pu attribuer ce fragment à l'étudiant Alexander Mora Venancio, élève de l'école normale d'Ayotzinapa [Etat du Guerrero] disparu avec ses camarades le 26 septembre 2014 à Iguala, après des affrontements avec la police.

Les autorités mexicaines ont confié à l'université autrichienne les restes supposément humains qui ont été extraits d'un dépôt d'ordures à Cocula, non loin d'Iguala. Les corps des étudiants auraient été jetés dans ce dépôt et brûlés pendant près de deux jours par les membres du gang Guerreros Unidos, avec la complicité de policiers municipaux, selon l'enquête du ministère de la Justice.

"L'identification de ces restes est l'une des missions les plus difficiles que nous ayons eu à accomplir", a expliqué à Innsbruck le directeur de l'équipe de chercheurs, Walther Parson, cité par le site Infobae. Les fragments sont extrêmement abîmés, rendant les tests ADN conventionnels compliqués et nécessitant le recours à d'autres tests. Les experts ne peuvent pas s'avancer sur le temps qu'il leur faudra pour parvenir à de nouvelles conclusions.

La piste des crématoriums de l'armée

L'affaire des étudiants disparus a fait chanceler le pouvoir mexicain à tel point que le président Peña Nieto a promis de continuer à faire toute la lumière sur l'affaire, même après que le ministère de la Justice a donné sa version des faits en novembre.

Le 3 janvier, dix policiers municipaux d'Iguala ont été arrêtés dans le cadre de l'enquête, annonce le quotidien mexicain Milenio. Ces nouvelles arrestations portent à 58 le nombre de policiers municipaux détenus à Iguala et dans la localité voisine de Cocula pour leur collusion supposée avec les membres du gang criminel local Guerreros Unidos. Ce gang, ajoute Milenio, est en guerre ouverte avec un autre groupe mafieux, dénommé Los Rojos, pour le contrôle du trafic de drogue, de l'extorsion de fonds et du racket.

Parallèlement aux recherches des experts d'Innsbruck, des scientifiques de deux universités de Mexico enquêtent sur une nouvelle hypothèse : les corps des étudiants auraient "probablement", avancent-ils, été brûlés dans des crématoriums appartenant à l'armée et/ou à des entreprises privées, rapporte La Jornada. Ces chercheurs estiment avoir des indices sérieux de "l'implication possible de l'armée dans la disparition forcée des élèves de l'école normale", ajoute le quotidien. Ces dernières semaines, plusieurs étudiants rescapés et témoins des événements du 26 septembre ont affirmé avoir vu des policiers fédéraux et des militaires à proximité des lieux de l'affrontement. Les universitaires enquêtent sur les commandes de combustible des crématoriums de l'armée entre le 26 et le 28 septembre 2014, compte tenu du volume important de combustible que nécessite une crémation. L'armée a refusé de fournir ces données.

>> Comprendre la disparition des étudiants mexicains en une vidéo :

 


 

Source ; www.courrierinternational.com

 

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6 janvier 2015 2 06 /01 /janvier /2015 18:12

 

 

Source : www.courrierinternational.com

 

 

Les anti-islam à Dresde, les anti-crétins à Berlin
Le mouvement des "Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident" (Pegida) mobilise toujours des milliers de personnes à Dresde. Mais la riposte s'amplifie dans tout le pays.
Des manifestants anti-Pegida nettoient la place où se tenait auparavant un rassemblement des militants du mouvement populiste anti-immigration à Dresde, le 5 janvier 2015 - Photo Robert Michael/AFP  
Des manifestants anti-Pegida nettoient la place où se tenait auparavant un rassemblement des militants du mouvement populiste anti-immigration à Dresde, le 5 janvier 2015 - Photo Robert Michael/AFP

Ils étaient environ 18 000, selon la police, à manifester le 5 janvier à Dresde contre la "dénaturation" de leur pays par les étrangers – en particulier les musulmans. Mais face à eux, 4 000 personnes – un chiffre record, souligne Die Tageszeitung – sont aussi descendues dans la rue pour défendre une Allemagne ouverte au monde.

Mais, face aux quelques centaines d'islamophobes qui tentent de prendre pied dans le reste du pays, le nombre des anti-Pegida était largement supérieur : près de 10 000 personnes à Münster, 8 000 à Stuttgart, 5 000 à Berlin ou encore 4 000 à Hambourg à l'appel des "Européens tolérants contre la crétinisation de l'Occident" (Tegida).

A Cologne, où une coalition de plus de 40 organisations comprenant aussi partis de gauche et syndicats appelait à une contre-manifestation, le prévôt de la cathédrale a décidé lui aussi d'agir, avec le soutien des autorités religieuses : ne voulant "pas de lumière pour les racistes", l'édifice religieux est resté dans le noir, de même que les temples protestants de la ville.

Un mouvement qui est devenu "un creuset"

"Les deux grandes Eglises chrétiennes en Allemagne ont clairement pris position", se réjouit la Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ). La mairie de Berlin (gouvernée par une grande coalition SPD-CDU) a, elle aussi, montré son camp et éteint la porte de Brandebourg.

La condamnation du mouvement des Pegida par la chancelière Angela Merkel dans son allocution du Nouvel An ("Ne les suivez pas ! Car ils ont trop souvent des préjugés, de la froideur, voire de la haine au cœur !") n'est certainement pas étrangère à cette démonstration de force des anti-Pegida.

Néanmoins, souligne la FAZ, "les Eglises affrontent le même problème que les politiques : [personne] ne sait jusqu'ici comment répondre aux inquiétudes et aux récriminations des citoyens sans renforcer davantage les éléments radicaux des Pegida". Un mouvement qui est devenu "un creuset [où se mêlent] peur de l'étranger, malaise face à une politique d'immigration trop libérale, mais aussi xénophobie, mépris du politique et culte du chef".

 

 

Source : www.courrierinternational.com

 

 

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Source : www.mediapart.fr

 

Allemagne: manifestations contre le mouvement « anti-islamisation » Pegida

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

 

Près de 18 000 personnes se sont réunies, lundi 5 janvier, à l'occasion d'une manifestation « contre l'islamisation de l'Allemagne et de l'Occident », à Dresde, à l'appel du mouvement Pegida. Mais cette mobilisation record s'est cette fois heurtée à de nombreux contre-rassemblements dans plusieurs villes du pays.

Comme chaque semaine depuis début octobre, près de 18 000 personnes se sont réunies, lundi 5 janvier, à l'occasion d'une manifestation « contre l'islamisation de l'Allemagne et de l'Occident », à Dresde, dans l'est du pays, à l'appel d'un mouvement se faisant appeler les « Européens patriotes contre l'islamisation de l'Occident » (Pegida).

Défiant l'appel de la chancelière Angela Merkel à rejeter ces rassemblements, qu'elle a qualifiés de racistes, les manifestants ont de nouveau scandé « Wir sind das Volk ! » (« Nous sommes le peuple ! »), un slogan naguère entonné par les manifestants contre le régime de la RDA, peu avant la chute du Mur de Berlin.

Mais cette mobilisation record s'est cette fois heurtée à de nombreux contre-rassemblements dans plusieurs villes du pays. À Dresde, quelque 3 000 contre-manifestants s'étaient rassemblés notamment à l'initiative d'un collectif d'associations baptisé « Dresde pour tous ». À Rostock, autre ville d'ex-RDA, les opposants au mouvement se sont fait entendre en scandant en particulier « Willkommen im Abendland ! » (« Bienvenue en Occident ! »). À Cologne, « quelques milliers » d'individus ont fait face à « quelques centaines » de personnes dénonçant l'« islamisation ». Les ponts sur le Rhin, l'hôtel de ville et l'emblématique cathédrale avaient été éteints en signe de protestation contre Pegida. L'église catholique a expliqué qu'elle militait contre les discriminations, pour la liberté religieuse et ne voulait pas « offrir de beau décor » à ce mouvement. 

À Berlin, environ 300 militants anti-islamisation s'étaient réunis aux abords de l'hôtel de ville tandis que quelque 5 000 contre-manifestants, selon l'agence de presse allemande DPA, se sont dirigés vers la porte de Brandebourg, parmi lesquels le ministre fédéral de la justice, Heiko Maas. Il avait récemment qualifié les manifestations de Pegida de « honte pour l'Allemagne ». L'éclairage du bâtiment symbole de la capitale allemande avait, lui aussi, été coupé.

Dans les villes de Munster (nord-ouest), Stuttgart (sud) ou encore Hambourg (nord), les anti-Pegida s'étaient également mobilisés.

Le mouvement Pegida affirme refuser « l'islamisation » de la société allemande, s'opposer aux djihadistes ou aux étrangers qui refuseraient de s'intégrer. Dans son allocution du nouvel an, Angela Merkel a appelé ses compatriotes à ne pas participer à ses manifestations, estimant qu'elles étaient organisées par des gens au « cœur » rempli de « préjugés » et de « haine ».

Lire notre précédent article : Allemagne: les manifestations islamophobes prennent une ampleur inquiétante

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

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