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13 janvier 2015 2 13 /01 /janvier /2015 17:07

 

Source : www.mediapart.fr

 

Aux origines de la loi Macron: un projet néolibéral concocté pour Sarkozy

|  Par Laurent Mauduit

 

 

 

Rapporteur de la commission Attali, qui avait fait 316 propositions de déréglementation en 2008, Emmanuel Macron en a instillé de nombreuses dans son projet de loi contesté dont l'Assemblée a commencé l'examen lundi. Radiographie d'une réforme née sous Nicolas Sarkozy et dont la mise en œuvre législative est engagée sous François Hollande.

Ce n’est qu’une anecdote mais elle éclaire la philosophie très conservatrice du projet « pour la croissance et l’activité » dont une commission spéciale de l’Assemblée nationale a commencé l’examen lundi 12 janvier, et dont l’examen en séance publique est prévu à partir du lundi 26 janvier. Tout comme elle éclaire le cheminement intellectuel néolibéral du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, qui est l'un de ceux qui ont conçu cette réforme... dès 2007 ! Car après la grande communion nationale de ce dimanche 11 janvier, brutal télescopage de l’actualité : voici venir, dès le lendemain, la grande division suscitée par ce très controversé projet de loi Macron…

La scène se passe le 26 septembre 2011, au bar d’un palace parisien où Emmanuel Macron, m’a donné rendez-vous. Quelque temps auparavant, j’avais appris que François Hollande avait enrôlé le jeune associé gérant de la banque Rothschild dans son équipe pour le conseiller, en prévision de la campagne des primaires socialistes et, en cas de victoire, en prévision de la campagne de l’élection présidentielle. À l’époque, je n’avais jamais rencontré celui qui allait devenir à la mi-2012 d’abord secrétaire général adjoint de l’Élysée puis ministre de l’économie, mais ayant suivi de près les travaux, au second semestre de 2007 et début 2008, de la commission dite « pour la libération de la croissance », créée par Nicolas Sarkozy et présidée par Jacques Attali, je me souvenais du rôle majeur qu’Emmanuel Macron y avait joué, en sa qualité de rapporteur de ladite commission. J’étais donc très intrigué, et même pour dire vrai stupéfait, que François Hollande prenne pour conseiller un banquier d’affaires qui avait joué un rôle aussi marquant dans les travaux d’une commission dont les travaux s’étaient inscrits dans une philosophie si nettement néolibérale, en contradiction complète avec les premiers accents de la campagne du responsable socialiste. J’avais donc souhaité faire la connaissance d’Emmanuel Macron, pour mieux cerner la personnalité de l’inattendu conseiller de François Hollande.

Quand Emmanuel Macron est arrivé à notre rendez-vous – j’en ai un souvenir très précis –, nos premiers échanges ont d’abord porté sur sa discrétion. Car à l’époque, des deux personnalités qui conseillaient François Hollande sur les questions économiques, l’ex-secrétaire d’État sarkozyste Jean-Pierre Jouyet et Emmanuel Macron, le premier faisait une campagne tapageuse en faveur de son mentor, courait micros et caméras et multipliait même les gaffes et les faux pas (lire Jouyet en sulfureux attaché de presse de Hollande) tandis que le second prenait bien soin de se tenir dans les coulisses, au point qu’une bonne partie de la presse ignorait même le rôle qu’il jouait auprès de François Hollande.

C’est donc d’abord de cela que nous avons parlé. Et j’ai été surpris de constater la lucidité d’Emmanuel Macron. « Jean-Pierre Jouyet est maladroit. Il ne comprend pas que lui et moi sommes hautement toxiques pour François Hollande si on s’affiche à ses côtés », m’a-t-il expliqué, pour justifier qu’il se tienne à l’écart des médias.

« Toxique » ! C’est précisément le mot qu’il a employé ce jour-là – j’en ai un souvenir très net, parce qu’une telle lucidité et une telle franchise m’avaient surpris. Plusieurs années plus tard, la formule prend une étrange résonance, car Emmanuel Macron n’a plus du tout ces prudences. Loin de se tenir à l’écart des médias, il en est devenu la coqueluche, et mène une campagne tapageuse en faveur de son projet de loi qui arrive devant le Parlement. Un projet de loi qui, pour une bonne partie de la gauche, y compris socialiste, pourrait être affublé du même qualificatif : toxique !

L’anecdote est d’autant plus révélatrice que ce projet de loi mis au point par le ministre de l’économie s’inscrit dans une histoire longue : par bien des aspects, il est dans la continuité directe du rapport Attali-Macron, qui avait été préparé à la demande de Nicolas Sarkozy. Pour bien comprendre la philosophie du projet de loi Macron, il faut donc aussi se replonger dans le rapport Attali et cerner le rôle qu’Emmanuel Macron y a joué.

Remontons à la genèse de ce rapport Attali-Macron. Peu après la victoire de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007, Emmanuel Macron devient rapporteur de la commission présidée par Jacques Attali, dite « commission pour la libération de la croissance ». L’intitulé même de cette commission, cadeau de Nicolas Sarkozy à Jacques Attali en récompense de sa trahison, fleure bon le néolibéralisme : la commission doit chercher des pistes de réforme pour « libérer » la croissance. Ce qui sous-entend que, jusque-là, elle était entravée. Et l’on devine bien pourquoi : entravée par un État omnipotent, par des contraintes légales, réglementaires ou sociales qui brident l’initiative et le profit. Bref, du Madelin pur jus !

Ainsi naît cette commission à la mi-2007, dont Emmanuel Macron est le rapporteur. À ses côtés, au sein de cette commission, on trouve une ribambelle de grands patrons : le PDG de Virgin Mobil, Geoffroy Roux de Bézieux, futur numéro deux du Medef, qui, en sa qualité de membre du comité des rémunérations du groupe PSA, s’est illustré en 2013 en octroyant une retraite chapeau de 21 millions d’euros au PDG Philippe Varin ; le PDG de Sanofi, Serge Weinberg, ancien collaborateur de Laurent Fabius et l’une des grandes figures du CAC 40 et de l’Association française des entreprises privées (AFEP). On trouve aussi des économistes marqués à droite, Christian de Boissieu ou Jacques Delpla, des personnalités d’une sensibilité avoisine, des Gracques – une variété improbable de hauts fonctionnaires ou d’économistes représentatifs d’une gauche radicalement de… droite ! Dans cette catégorie, il y a l’économiste de Harvard Philippe Aghion et le directeur général du secteur banque d’investissement de Banco Santander France, Stéphane Boujnah, qui a fait ses classes comme collaborateur de Dominique Strauss-Kahn à Bercy. Ainsi composée, la commission se met au travail et produit quelques mois plus tard, en janvier 2008, un premier rapport strictement conforme aux requêtes de l’Élysée. À bas l’État ! Vive le marché ! Et vivent les dérégulations en tout genre.

Les stupéfiantes âneries du rapport Attali-Macron

Longtemps après, la relecture de ce premier rapport de la commission est presque savoureuse car elle permet de comprendre « le système Attali » – en vérité assez voisin de celui mis en œuvre par de nombreux économistes. Jacques Attali est tellement impliqué dans la vie financière parisienne, tellement englué dans ce monde gangrené, il a tellement d’intérêts personnels à défendre, qu’il ne voit rien venir de la grande crise. Ce rapport est remis en janvier 2008, à une époque où la première étape de la crise financière américaine, celle des subprimes, s’est déjà propagée depuis plus de dix mois, mais le document n’en fait aucune mention. Incapable de penser que le monde qui l’enrichit est entré dans une crise historique, le grand intellectuel, épaulé par son jeune et talentueux rapporteur, présente un rapport consternant d’aveuglement. Le mot « crise » n’y est pas même mentionné. Pas une seule fois !

Le diagnostic central du rapport est même totalement à l'opposé : le monde entre dans une période formidable de prospérité, mais la France, enfermée dans ses rigidités, est en train de louper le coche. Cette stupidité parcourt toute l’introduction : « Le monde est emporté par la plus forte vague de croissance économique de l’histoire, créatrice à la fois de richesses inconnues et d’inégalités extrêmes, de progrès et de gaspillages, à un rythme inédit. L’humanité en sera globalement bénéficiaire. La France doit en créer sa part. » Comment le rapporteur de la commission Attali, qui tenait la plume du document, a-t-il pu écrire une telle ânerie, alors que la planète entière entrait dans une crise économique historique ? Sans doute cela en dit-il beaucoup sur l’aveuglement doctrinaire de celui qui est aujourd’hui ministre de l’économie.

Le rapport veut tellement démontrer que le monde change, et que la France ne s’y prépare pas, à la différence de nombreux autres pays, dont beaucoup de ses voisins, qu’il empile clichés et contrevérités. Toujours en introduction, il y a cette perle stupéfiante : s’appliquant à prouver que la France ne suit pas la voie vertueuse de l’Allemagne ou de la Grande-Bretagne, le rapport cite en exemple d’autres pays qui ont le courage de réduire leur déficit… « L’Italie, le Portugal, la Grèce et plusieurs nouveaux États membres ont eux aussi mené des réformes courageuses, pour contrôler leurs dépenses publiques, moderniser leur administration, et mieux recruter leurs agents publics. » L’Italie, le Portugal, la Grèce… avec le recul, la liste prend une curieuse résonance puisqu’il s’agit des premiers pays mis à genoux par la spéculation sur les dettes souveraines.

Le rapport Attali, dont Emmanuel Macron est le rapporteur, constitue un brûlot libéral qui arrive au plus mauvais moment. Il préconise une brutale déréglementation au moment précis où les folles déréglementations des trois décennies antérieures vont conduire à une crise historique. Au travers de trois cent seize propositions de réforme, tout y passe. Le rapport propose pêle-mêle « d’ouvrir très largement les professions réglementées » ; de « réduire dès 2008 la part des dépenses publiques dans le PIB » à hauteur de 1 % par an ; « d’assouplir les seuils sociaux » pour le plus grand bénéfice du patronat et notamment dans les PME ; « d’autoriser plus largement le travail le dimanche » ; de déréglementer gravement le Code du travail en autorisant « la rupture à l’amiable » du contrat de travail ; de « favoriser l’émergence de fonds de pension à la française ». Et, pour faire bonne mesure, il y a même un coup de chapeau indirect à la privatisation de l’université puisque le rapport recommande chaleureusement de « développer les financements privés » dans l’enseignement supérieur.

Pour mémoire, voici ce rapport Attali-Macron. On peut le télécharger ici ou le consulter ci-dessous :

La pensée unique de l'oligarchie française

Ce rapport – suivi d’un second, plus violent, en 2010 – est précédé d’une invraisemblable note de méthode. Comme s’ils étaient investis d’on ne sait quelle autorité supérieure, Jacques Attali et Emmanuel Macron donnent leurs ordres aux chefs de l’État – à Nicolas Sarkozy et à ses éventuels successeurs : « Ces objectifs peuvent être partagés par tous, quels que soient leurs choix politiques. Les moyens d’y parvenir, détaillés dans ce rapport, doivent l’être aussi. Chaque majorité politique pourra ensuite répartir en détail les fruits de cette croissance au profit des catégories qu’elle entend privilégier [...]. [La réforme] ne peut aboutir que si le président de la République et le premier ministre approuvent pleinement les conclusions de ce rapport, le soutiennent publiquement, dès maintenant, personnellement et durablement, en fixant à chaque ministre des missions précises. Pour l’essentiel, ces réformes devront être engagées, selon le calendrier proposé à la fin de ce rapport, entre avril 2008 et juin 2009. Elles devront ensuite être poursuivies avec ténacité, pendant plusieurs mandats, quelles que soient les majorités. »

« Pendant plusieurs mandats, quelles que soient les majorités. » Nous y sommes ! Toute la « pensée unique » est contenue dans cette formule. Voilà ce que sécrète le système de l’oligarchie française, dont Jacques Attali est l’un des représentants et Emmanuel Macron le dernier rejeton : elle garantit l’enrichissement de ceux qui y participent et en même temps elle distille une idéologie qui tient la démocratie pour méprisable ou quantité négligeable. Peu importent les alternances démocratiques, peu importe le suffrage universel : il faut que « pendant plusieurs mandats, quelles que soient les majorités », la même politique économique se poursuive. L’enrichissement pour les uns, la punition sociale pour les autres. Et toujours aucune perspective en faveur de la relance de l’économie et de l’emploi…

Soit dit en passant – mais c’est tout sauf anecdotique –, durant ce quinquennat de Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron ne se borne pas à se dévouer dans les coulisses d’une commission truffée d’experts réactionnaires ou néolibéraux. Banquier d’affaires de son état, il aide aussi au même moment quelques très grandes fortunes ou très grands groupes financiers à réaliser de bonnes affaires. Dans la cour de récréation du capitalisme parisien, les frontières sont poreuses entre vie publique et vie des affaires ; participer à l’une peut s’avérer utile pour prospérer dans l’autre. C’est ce perpétuel mélange des genres qui a fait le succès de certains grands oligarques, Alain Minc ou Jacques Attali, et c’est sur ces brisées que marche à son tour Emmanuel Macron. Grâce à la commission Attali, ce dernier fait ainsi la connaissance du PDG du groupe suisse Nestlé, le richissime Peter Brabeck-Letmathe (aujourd’hui président de son conseil d’administration), qui en est également membre.

C’est ainsi que le jeune banquier de Rothschild se fait enrôler comme conseil par Nestlé, dans les mois qui précèdent la présidentielle de 2012, pour le rachat par le conglomérat suisse de la filiale nutrition du groupe pharmaceutique américain Pfizer. Un « deal » gigantesque de près de 9 milliards d’euros, qui permet au banquier d’affaires de faire fortune, comme on en aura la confirmation quand, devenant ministre de l’économie, il devra déclarer son patrimoine à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (lire Déclaration d’intérêts de Macron : 2,4 millions € chez Rothschild en 18 mois).

Ces premiers pas d’Emmanuel Macron, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, éclairent donc indiscutablement ceux qu’il franchit ensuite sous le quinquennat de François Hollande. Car si on regarde maintenant de près le projet de loi Macron, on trouve de très fortes similitudes avec le rapport Attali.

L’ensemble du dossier législatif du projet de loi Macron peut être consulté ici. Le projet de loi, lui-même, peut être téléchargé ici ou alors consulté ci-dessous :

Opération « copié-collé »

Quand on compare les deux projets, un premier constat saute effectivement aux yeux : les deux textes sont jumeaux. D’abord, c’est le même fouillis, le même catalogue à tiroir désordonné. Ensuite, d’un projet à l’autre, c’est la même petite musique néolibérale, celle de la déréglementation. Car c’est cela le fil conducteur des deux textes : si l’économie française est anémique, c’est parce qu’elle étouffe dans un ensemble insupportable de contraintes, règlements et autres codes. De 2008 à 2015, un seul mot d’ordre, donc : il faut libérer l’économie française.

Mais ce n’est pas seulement la petite musique qui, du rapport Attali au projet Macron, est identique. Quand on observe les deux textes de près, on se rend compte qu’Emmanuel Macron a aussi instillé dans son projet de loi beaucoup de dispositions très précises qu’il est allé picorer dans le rapport Attali.

Ainsi, dans le projet de loi Macron, le volet-phare devait porter sur la déréglementation des professions réglementées – déréglementation qui a été fortement amendée au fil de ces dernières semaines, à cause des oppositions que la réforme a rencontrées. Or, comme on l’a vu plus haut, cette réforme des professions réglementées était aussi le morceau de choix du rapport Attali-Macron.

Sous la tête de chapitre « Supprimer les rentes, réduire les privilèges et favoriser les mobilités », on pouvait lire ceci : « Pour tenter de se protéger, d’innombrables groupes ont construit des murs au fil du temps. Dans un monde ouvert et mouvant, l’accumulation, à tous niveaux, de rentes et de privilèges bloque le pays, pèse sur le pouvoir d’achat et freine sa capacité de développement. Sans mobilité sociale, économique, professionnelle, géographique, aucune croissance n’est possible. » Et cela débouchait sur la décision 14 du rapport Attali, ainsi formulée : « Ouvrir très largement les professions réglementées à la concurrence sans nuire à la qualité des services rendus. » Le projet de loi Macron est donc le décalque exact de ce projet concocté sous la présidence Sarkozy.

Autre exemple : la libéralisation du travail le dimanche est une autre grande ambition du projet de loi Macron, l’une de celles qui suscitent le plus de controverse. Or, là encore, Emmanuel Macron a réalisé une pure opération « copié-collé ». Lisons en effet sur le sujet le rapport Attali. La réforme fait l’objet de la proposition 137. Le passage est intitulé « Autoriser plus largement le travail le dimanche ». Et l’ambition est ainsi formulée : « Une évolution du travail du dimanche est nécessaire pour des raisons économiques et des motifs liés aux transformations sociales et culturelles de la société. Il faut donc aujourd’hui simplifier et adapter les dispositions du droit du travail pour élargir la possibilité du travail dominical. Une partie des salariés peut trouver un intérêt à cette forme de travail : souvent à temps partiel, mieux rémunérée, elle permet aussi des activités personnelles, familiales ou de formation en semaine. La possibilité de travailler le dimanche doit être proposée prioritairement à certains métiers, certaines régions, certaines catégories de salariés à temps partiel qui souhaiteraient pouvoir augmenter leur nombre d’heures de travail. Elle doit être proposée en priorité aux petits commerces de centre-ville avant de l’être aux grandes surfaces. »

Et l’on pourrait ainsi citer de nombreux autres exemples attestant que le rapport Attali commandité par Nicolas Sarkozy a servi d’inspiration au… projet de loi Macron, soutenu par François Hollande. Pas seulement au projet de loi Macron d’ailleurs : il faut aussi observer – et c’est très révélateur – que le projet réactionnaire qui est défendu par le Medef et qui sera au cœur des négociations entre les partenaires sociaux des 15 et 16 janvier prochains, visant à dynamiter les instances de représentation des salariés dans les entreprises (délégués du personnel ; comités d’entreprise ; comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) pour y substituer une instance unique, le « conseil d’entreprise », est la reprise, mot pour mot, d’une proposition du rapport Attali.

Au chapitre « Assouplir les seuils sociaux » de ce rapport, on pouvait en effet lire ceci : « Les seuils sociaux constituent aujourd’hui un frein à la croissance et à la création d’emploi. À titre d’exemple, le passage de 49 à 50 salariés entraîne actuellement l’application de 34 législations et réglementations supplémentaires dont le coût représente 4 % de la masse salariale. » Et cela débouchait sur la proposition n°37, ainsi libellée : « Mettre en place une représentation unique dans toutes les PME de moins de 250 salariés, sous la forme d’un conseil d’entreprise exerçant les fonctions du comité d’entreprise, des délégués du personnel, des délégués syndicaux et du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail. Ce conseil d’entreprise serait le lieu privilégié de la négociation. »

On peut donc, sans la moindre caricature, résumer la situation de la manière suivante : si contesté par la plupart des syndicats, ce projet du Medef qui vise à mettre par terre un pan entier décisif du Code du travail, un rouage décisif de la démocratie sociale, c’est Emmanuel Macron, dans les derniers mois de 2007, qui l’a couché sur le papier, quand il a tenu la plume du rapport Attali.

En somme, le commandement du rapport Attali-Macron a été respecté à la lettre. Il édictait que les propositions du rapport devraient « être poursuivies avec ténacité, pendant plusieurs mandats, quelles que soient les majorités ». Au mépris de la démocratie, et du vote émis par les citoyens français en 2012 en faveur d’un changement de politique économique et sociale, c’est ainsi que les choses se passent : François Hollande met en œuvre une réforme qui avait été voulue par son prédécesseur, Nicolas Sarkozy. Et la continuité est d’autant mieux assurée que l’artisan du projet, Emmanuel Macron, n’a pas changé, de sa genèse en 2007, jusqu’à sa traduction législative en 2015.

 

Lire aussi

 

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

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13 janvier 2015 2 13 /01 /janvier /2015 16:45

 

Source : www.leparisien.fr

 

 

Charlie Hebdo : l'étonnante reconversion de l'«émir» des frères Kouachi
 
 

Farid Benyettou, l'ex-«émir» de la «filière des Buttes-Chaumont» qui a formé les frères Kouachi à l'idéologie radicale, occupe depuis le mois de décembre un poste d'infirmier stagiaire dans le service des urgences de l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière.

 

Adrien Cadorel | 11 Janv. 2015, 06h57 | MAJ : 12 Janv. 2015, 10h04
 
 
 
    
Info le Parisien  
Farid Benyettou a été condamné à six ans de prison en 2008 dans le cadre du démantèlement de la « filière des Buttes-Chaumont ». Sorti en 2011, il est aujourd’hui infirmier stagiaire à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, depuis le mois de décembre. Farid Benyettou a été condamné à six ans de prison en 2008 dans le cadre du démantèlement de la « filière des Buttes-Chaumont ». Sorti en 2011, il est aujourd’hui infirmier stagiaire à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, depuis le mois de décembre.
DR.)

Dans un contexte d'immense émotion, l'information semble improbable. Farid Benyettou, l'ex-« émir » de la « filière des Buttes-Chaumont » qui a formé les frères Kouachi à l'idéologie radicale, occupe depuis le mois de décembre un poste d'infirmier stagiaire dans le service des urgences de l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, l'un des principaux centres hospitaliers ayant accueilli les victimes de la fusillade de « Charlie Hebdo ».



Né le 10 mai 1981, Farid Benyettou était une figure du XIXe arrondissement et de la mosquée Adda'wa, où il n'hésitait pas à prêcher des paroles radicales aux fidèles.

Suivi par les renseignements généraux dès le début des années 2000, qui notent sa proximité avec le Groupe salafiste pour la prédication du combat (GSPC), il rencontre les frères Kouachi, à qui il inculque sa vision radicale de la religion, et en fait ses premiers élèves, qu'il souhaite envoyer mener le jihad en Irak.

 
 


En 2005, il est mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », avant d'être condamné -- en compagnie de Chérif Kouachi -- à six ans de prison en 2008 par le tribunal de Paris. Entendu par les enquêteurs dès 2005 sur sa relation avec Farid Benyettou, Chérif Kouachi déclarait devant les enquêteurs à propos des cours coraniques dispensés par son mentor : « J'avais vraiment l'impression que la vérité était là, devant moi, quand il parlait. »

Sorti de prison en 2011, Farid Benyettou s'inscrit l'année suivante à une formation au sein de l'Institut de formation des soins infirmiers (Ifsi), avant d'intégrer au début du mois dernier le service des urgences de la Pitié-Salpêtrière. Selon plusieurs témoignages recueillis auprès du corps médical qui décrivent « un élève studieux et discret », les événements tragiques de ces derniers jours ont crispé le climat dans l'hôpital. A tel point que l'encadrement a pris soin de retirer mercredi soir le planning du service où apparaissait l'emploi du temps du jeune homme, avant de le réafficher en ayant préalablement rayé au crayon ses journées de travail.

Selon ce document, Farid Benyettou ne travaillait pas mercredi et jeudi, mais devait être présent la nuit de vendredi à samedi ainsi que les deux suivantes. « On ne peut pas imaginer que cet homme -- que tout le monde présente comme l'un des principaux mentors des frères Kouachi -- aurait pu accueillir les victimes de ses anciens protégés », s'émeut un médecin de l'hôpital. « Et je ne peux imaginer que la direction de l'AP-HP et celle de l'hôpital n'étaient pas au courant de son passé », ajoute-t-il.

Mais, parmi ses collègues, la stupéfaction est immense, eux qui mettent en avant le règlement lié à l'emploi d'infirmier. « Selon les règles du ministère de la Santé, on ne peut pas prétendre à un poste d'infirmier avec un casier judiciaire chargé. On nous demande d'en produire un vierge dès la première année », s'insurge un collègue d'un service voisin. Selon nos informations, Benyettou ne l'aurait pas produit. Si le ministère de la Santé, qui émet pourtant les diplômes, s'est dessaisi de nos questions en nous dirigeant vers l'AP-HP, la direction des hôpitaux de Paris se justifie. « La situation de cet élève infirmier est régulière et elle est connue, depuis le début de sa scolarité, tant par la direction de l'école où il est scolarisé que des services de police », précise l'AP-HP.

« Les événements dramatiques de cette semaine nous ont conduits à prendre l'initiative, en liaison avec les autorités de police, de ne pas le maintenir dans le planning du service où il terminait son dernier stage. Une condamnation portée sur le casier judiciaire interdit d'être recruté sur un emploi public, mais sans interdire de passer le diplôme, qui peut être valorisé dans d'autres lieux d'exercice que les établissements publics. »

  
Farid Benyettou a été condamné à six ans de prison en 2008 dans le cadre du démantèlement de la « filière des Buttes-Chaumont ». Sorti en 2011, il est aujourd’hui infirmier stagiaire à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, depuis le mois de décembre.
DR.)

VIDEO. Cherif Kouachi décrit comme «une personne discrète»

 

 

VIDEO. Charlie Hebdo : la famille d'Ahmed Merabet scandalisée par la Une du Point

 

 

Source : www.leparisien.fr

 

 

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13 janvier 2015 2 13 /01 /janvier /2015 16:31

 

Source : www.rfi.fr

 

Publié le 10-01-2015 Modifié le 10-01-2015 à 01:30

Arabie saoudite: le blogueur saoudien Raef Badawi fouetté en public
media
Raef Badawi, emprisonné en 2012 est condamné à 1000 coups de fouet répartis sur 20 semaines. RSF

En Arabie saoudite, le blogueur Raif Badawi a été fouetté publiquement ce vendredi 9 janvier, après la prière hebdomadaire, près d'une mosquée de Jeddah. Condamné à 10 ans de prison et à 1 000 coups de fouets pour avoir plaidé en faveur de la Saint-Valentin et pour des mesures libérales en Arabie saoudite. 

Conduit par un véhicule de police, Raef Badawi a été placé ce vendredi 9 janvier, debout, dos à la foule, près de la mosquée al-Jafali à Jeddah. Un fonctionnaire a lu la sentence du tribunal. La foule était silencieuse. Le blogueur a reçu 50 coups de fouet.

Raef Badawi, blogueur, est lauréat du prix Reporters sans frontières 2014. Il anime le site internet Liberal Saudi Network. Jeudi, les Etats-Unis avaient demandé à l'Arabie saoudite d'annuler sa condamnation à 1 000 coups de fouet répartis sur 20 semaines.

RSF, tout comme Amnesty International, dénonce une «condamnation inhumaine, contraire au droit international» et a lancé une pétition appelant le roi Abdallah d'Arabie à accorder une grâce à Raef Badawi.

Geneviève Guarrigos, présidente d'Amnesty International en France   09/01/2015 - par Toufik Benaichouche
Pour Amnesty International, Raef Badawi est un prisonnier d'opinion. Et il ne devrait me^me pas être incarcéré. Il devrait être libéré immédiatement. Mais en plus il a été condamné donc il va être détenu pendant 10 ans en prison suite à un procès inique. Mais surtout il a été condamné à 1000 coups de fouet qui vont lui être administré par séance de 50 coups de fouet pendant 20 semaines après la prière, publiquement...Le soumettre devant le public à ces coups de fouet, c'est un traitement inhumain et dégradant, donc nous ne pouvons que nous élever contre cette sentence.
Source : www.rfi.fr

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13 janvier 2015 2 13 /01 /janvier /2015 16:15

 

Source : blogs.mediapart.fr/edition/eurojournaliste

 

«Ich bin nicht Pegida»

 

 

 

Illumination de l'Ambassade de France à Berlin 
Illumination de l'Ambassade de France à Berlin

Lundi soir, les Allemands, dans leur grande majorité, ont apporté la preuve qu’ils ont compris ce qui s’est passé à Paris. Les sifflets doivent encore retentir aux oreilles des «Pegida».

(KL) - «Ich bin Charlie - ich bin nicht Pegida», pouvait-on lire lundi soir sur les pancartes que brandissaient de dizaines de milliers de contre-manifestants «anti-Pegida» dans plusieurs villes allemandes. D’accord, à Dresde, fief des xénophobes de la «Pegida», il y avait environ le même nombre de manifestants que les semaines précédentes, mais lundi soir, on n’entendait que les sifflements des contre-manifestants. Les Allemands, aujourd’hui, sont vraiment «Charlie» et prennent leurs distances par rapport au mouvement islamophobe. Ce qui était particulièrement mal vécu par les antifascistes allemands, c’était le culot des «Pegida» dont certains avaient arboré un crêpe de deuil et portaient des petites pancartes disant «Je suis Charlie».

Lundi soir, ils étaient 30 000 à Leipzig, 20 000 à Munich, plusieurs milliers à Berlin et même à Dresde (où samedi, plus de 35 000 personnes avaient déjà manifesté contre «Pegida») - pendant que «Pegida» semble avoir atteint le maximum de son potentiel de mobilisation, le contre-mouvement commence à prendre de l’ampleur. Les Allemands ont compris ce que 4 millions de Français avaient exprimé dimanche dernier - il ne faut plus laisser nos pays entre les mains de ceux qui prêchent la haine et l’exclusion. Comme en France, les Allemands ont compris que l’heure est venue pour prendre position, pour descendre dans la rue, pour manifester et pour montrer une véritable solidarité avec ceux que les «Pegida», le FN et d’autres voudraient exclure de nos sociétés.

Il ne s’agit pas de minimiser le nombre de manifestants de la «Pegida» - ils étaient plus de 10 000 lundi soir à Dresde et sur Facebook, ils sont plus de 130 000 à avoir cliqué «Like» sur les pages de la «Pegida». Mais pour une population de 80 millions, les 130 000 supporteurs de la «Pegida» ne constituent pas plus qu’un poil à gratter - les Allemands sont déterminés de ne plus laisser ternir l’image du pays par ce mélange de néonazis, xénophobes et islamophobes.

Le contre-mouvement antifasciste devient de plus en plus fort - sur la toile, deux pétitions «anti-Pegida» ont recueilli en l’espace de quelques jours, plus de 600 000 signatures - une pétition parallèle «pro-Pegida», stagne actuellement à 1400 signatures. Ce qui démontre l’importance des «Pegida» - ils sombreront rapidement dans l’insignifiance la plus absolue.

Les attentats de Paris, mais aussi la réaction républicaine et extrêmement digne des Français depuis, ont envoyé une onde de choc à travers l’Europe. Les Allemands se sentent directement concernés par ce qui s’est passé à Paris et connaissant l’histoire de leur pays, ils refusent de vivre un «remake» des années 30 du siècle dernier.

En vue de la réaction déterminée face aux «Pegida», l’Allemagne peut s’exclamer aujourd’hui : «Ich bin Charlie !» Le début est fait. Si la société allemand pouvait réussir à maintenir cet élan antifasciste, la poussée vers la droite aura été stoppée avant de pouvoir prendre de l’ampleur. Charlie doit avoir un petit sourire dans le coin de la bouche, là où il nous regarde ce soir…

Crédit photo : Hubertl / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/edition/eurojournaliste

 

 


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12 janvier 2015 1 12 /01 /janvier /2015 19:24

 

 

Source : www.20minutes.fr


 

Pêche illégale: Sea Shepherd à la poursuite de braconniers depuis 22 jours

 

 

 

 

Le navire japonais Yushin Maru coupe la ligne devant la proue du navire de Sea Shepherd, le Steve Irwin, le 2 février 2014. Le navire japonais Yushin Maru coupe la ligne devant la proue du navire de Sea Shepherd, le Steve Irwin, le 2 février 2014. - AFP PHOTO / Eliza Muirhead / Sea Shepherd Australia Ltd ---- EDITORS NOTE ----- RESTRICTED TO EDITORIAL USE AFP PHOTO / MANDATORY CREDIT: " Eliza Muirhead / Sea Shepherd Australia Ltd

 

20 Minutes avec agences

C'est dans une véritable course-poursuite que s'est lancée voilà 22 jours, l'organisation écologique ultra-médiatique Sea Shepherd. Peter Hammarstedt, capitaine du Bob Barker, navire-amiral de l'ONG, a expliqué que son équipage pourchassait, dans l'océan austral, un bateau immatriculé au Nigeria et ce, depuis «la plus longue traque jamais menée par l'organisation» contre un navire soupçonné de pêche illégale.

«Quand nous sommes tombés sur eux, ils pêchaient activement», a déclaré le capitaine, alors que le Bob Barker se trouvait à environ 900 milles nautiques (environ 1.650 kilomètres) des côtes sud-est de l'Afrique du  Sud. La course-poursuite a commencé à 2.300 milles de l'Afrique du Sud dans une zone où la pêche est réglementée par la Commission pour la  conservation des ressources marines de l'Antarctique (CCAMLR).
«Je les ai contactés par radio et leur ai indiqué qu'ils étaient en  infraction...Depuis ils nous entraînent dans des eaux glacées et démontées», a précisé Peter Hammarstedt.

Au milieu de blocs de glace

«Nous sommes prêts à traquer ces braconniers jusqu'au bout de la terre si c'est nécessaire» a ajouté l'emblématique capitaine, précisant que l'équipage du bateau  nigérian, The Thunder, avait tenté de les semer en naviguant au milieu de blocs de glace.


Le bateau nigérian figure sur une liste établie des bâtiments soupçonnés de pêche illégale ou irrégulière établie par la CCAMLR. En l'occurrence, son équipage est soupçonné de pêcher en Antarctique la légine de Patagonie et d'autres espèces rares.
Et le Sea Shepherd a récupéré deux filets abandonnés par The Thunder, qui contenaient plus de 700 légines et autres animaux marins morts.

 

 

Source : www.20minutes.fr

 

 


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12 janvier 2015 1 12 /01 /janvier /2015 19:05

 

Source : uccn.fr

 

L'Université Critique et Citoyenne de Nîmes (UCCN, http://uccn.fr/) reprend ses activités en janvier 2015

A diffuser largement dans vos réseaux!

 

* Thème de l'année :
ARGENT, PLANETE, POLITIQUE, IDENTITES
C'est par où la lumière?


* La séance du mardi 13 janvier avec l'histortien Patrick Weil est annulée (Patrick Weil devant se rendre aux obsèques du dessinateur Cabu). Elle est remplacée à la même heure à l'IUFM par une discussion libre et improvisée sur l'après Charlie...

Le programme de l'année est sur le site de l'UCCN : http://uccn.fr/Site_UCCN/programme_uccn_2014-2015.pdf .

Dans l'ordre des séances : Jacques Fortin (20 janvier), Stéphane Alliès (de Mediapart, 27 janvier), Samuel Johsua (3 février), Philippe Corcuff (24 février), Olivier Abel (3 mars), Josette Trat (10 mars), Jean-Pierre Bonutto (17 mars), Amain Guyard (24 mars); Roland Gori (jeudi 2 avril), Raymond Huard et Michel Naudin (7 avril).

L'ensemble des conférences se déroulent à l'IUFM de Nîmes (62 rue Vincent Faïta - bus ligne D, arrêt Jean Bouin). Elles ont lieu de 18h30 à 20h30, le mardi (excepté la conférence de Roland Gori).


C'est ouvert à toutes et à tous! L'entrée est libre et gratuite, sans inscription préalable, dans la logique des universités populaires

Qu'on se le dise....

 
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12 janvier 2015 1 12 /01 /janvier /2015 18:57

 

Source : multinationales.org

 

Investissement responsable ?

Ces actionnaires militants qui veulent rappeler les entreprises à leur responsabilité sociale

11 décembre 2014

 

 

 

Et si les actionnaires usaient de leur pouvoir d’influence sur les entreprises pour les forcer à adopter des pratiques plus éthiques, plus justes pour leurs employés et moins destructrices environnementalement ? Le mouvement de l’activisme actionnarial, né aux États-Unis dans les années 1970 dans le cadre de la lutte contre l’apartheid, peine à faire des émules en France. Pourra-t-il jamais devenir « le grain de sable qui enraie la machine » économique ?

La revue Projet se penche sur la question, en interrogeant la chercheuse Laurence Loubières :

[L’activisme actionnariat] est une démarche par laquelle les actionnaires cherchent à influencer les pratiques d’une entreprise par le biais de déclarations publiques, d’un dialogue régulier avec les instances de direction, du dépôt de résolutions à l’ordre du jour des assemblées générales et par l’exercice actif de leur droit de vote. L’influence est certes proportionnelle au nombre d’actions, mais l’activisme est à la disposition de tout actionnaire qui souhaite se faire entendre de l’entreprise dont il est légalement « copropriétaire ». Il peut servir des visées plus ou moins spéculatives, mais aussi faire progresser une entreprise dans la prise en compte stratégique des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance liés à son activité. On parle aussi d’« engagement actionnarial ». Les Églises protestantes et les congrégations, qui le pratiquent depuis longtemps comme une composante de leur politique d’investissement, y voient un instrument privilégié pour dénoncer des pratiques abusives (non-respect des droits humains, pollutions…), pour faire adopter aux entreprises des comportements plus responsables et, plus largement, pour réordonner la finance au service du bien commun.

Lire l’intégralité de l’entretien sur le site de la revue Projet.

La revue revient aussi sur l’échec de la tentative du fonds d’investissement éthique PhiTrust et de deux ONG de déposer une résolution, lors de l’Assemblée générale 2011 de Total, sur l’implication de l’entreprise dans les sables bitumineux canadiens.

 

Source : multinationales.org

 

 

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12 janvier 2015 1 12 /01 /janvier /2015 18:49

 

Source : multinationales.org

 

 

Prix Pinocchio 2014

Envahis par le gaz : les paysans du Nigeria face à Total

4 novembre 2014 par Olivier Petitjean

 

 


 

Depuis les années 1960, le Nigeria est l’un des principaux terrains d’action des multinationales pétrolières occidentales. Leurs activités y ont entraîné un désastre environnemental de grande ampleur, qui laisse les communautés locales de plus en plus dépourvues de moyens de subsistance, ainsi qu’une explosion de violences. Les opérations de Total dans le territoire du peuple Egi ne semblent pas déroger à la règle. Si le géant français vante ses relations « cordiales » avec les populations environnantes, les témoignages recueillis sur le terrain racontent une tout autre histoire.

Tout a commencé par une « explosion souterraine, accompagnée d’un incendie sous la terre ». Ils ont été suivis d’« éruptions de gaz très explosives ». « Le premier jour de ces fuites, les gens fuyaient pour s’abriter, car le gaz sortait de terre mélangé à la boue, en faisant d’énormes trous. » « J’ai des images vidéo, et lorsque vous verrez la manière dont le gaz rugit et bouillonne, vous comprendrez notre inquiétude. » « L’éruption était si forte que la pression a transporté la boue jusqu’à la hauteur d’un très grand palmier. »« Il y avait des expatriés [de Total] sur place et nous leur avons posé des questions. Ils nous ont dit qu’il n’y avait pas de solution au problème et qu’il fallait leur laisser quelques mois pour en trouver une. » « Nous ne pouvons plus dormir à cause du vacarme causé par les gaz en furie. En plus du bruit, nous inhalons ce gaz et nous constatons des effets étranges sur notre santé. » « Même dans mon champ de manioc, les feuilles sont toutes devenues anormales. Celles que nous avons réussi à récolter ne sont pas assez bonnes, et nous avons peur de les consommer. » « Un homme d’Obite a commencé à creuser des fondations pour construire sa maison, et du gaz a commencé à jaillir. La compagnie pétrolière lui a interdit de poursuivre la construction. » « Même l’eau de notre puits, on nous a dit de ne plus la boire, parce que le gaz est partout. Et c’est la même chose avec la source d’eau qui approvisionne toute la communauté. Je me demande comment nous allons tenir si nous ne pouvons même pas boire d’eau. » « Comme vous pouvez le voir, il y a des panneaux de mise en garde dans toute la zone. Total vient de les installer pour avertir les gens des risques liés aux fuites de gaz. Imaginez-vous, on ne peut même plus utiliser un téléphone portable par crainte de provoquer un incendie ! »

Ces témoignages, recueillis quelques mois après les faits par l’ONG Environmental Rights Action (ERA), membre nigérian du réseau mondial des Amis de la terre, offrent une image saisissante de ce que signifie vivre au quotidien dans une zone d’exploitation intensive d’hydrocarbures, comme l’est le territoire du peuple Egi, dans le delta du Niger [1]. Particulièrement lorsque tout ne se passe pas comme prévu, comme ce fut le cas en ce début d’année 2012 pour Total. Les enquêteurs d’ERA ont confirmé la présence sur place de « panneaux de sécurité avertissant les gens de ne pas allumer leurs téléphones, de ne pas venir avec des flammes nues, et de ne pas conduire de motos » et celle du « bruit montant et descendant des éruptions de gaz, semblable à celui que font les vagues de l’océan, et très effrayant ». Sans oublier l’« importante présence policière ».

Le géant pétrolier et gazier français s’apprêtait alors à fêter ses cinquante années de présence dans la région. « Lorsque les éruptions de gaz sont survenues, les gens de Total qui préparaient les célébrations ont sérieusement paniqué. » Accidents, pollutions et violences sont une réalité quotidienne pour le peuple Egi depuis 1962. Les incidents de 2012 suggèrent que, malgré les timides tentatives de Total pour mettre un peu d’ordre dans ses relations avec les communautés environnantes, ce passé mouvementé est encore loin d’être révolu. Deux ans plus tard, les panneaux installés par l’entreprise pour mettre en garde les riverains contre les dangers du gaz dans l’air sont encore en place. Et l’entreprise se trouve aujourd’hui nominée, sur proposition d’ERA, de Sherpa et des Amis de la terre France, au prix Pinocchio décerné à « l’entreprise ayant mené la politique la plus agressive en terme d’appropriation, de surexploitation ou de destruction des ressources naturelles ».

Des communautés sans recours face aux multinationales

Le sort du peuple Egi reflète celui de nombreuses autres communautés de la région du delta du Niger. Les grandes multinationales pétrolières occidentales – Shell, BP, ExxonMobil, Chevron, ENI, Total… – se sont installées depuis les années 1960 dans cette vaste zone humide riche en hydrocarbures [2]. Alors qu’il ne représente que 7% du territoire du Nigeria, le delta du Niger abrite plus de trente millions de personnes, réparties en une mosaïque d’ethnies. Des communautés condamnées à une coexistence forcée avec l’industrie pétrolière et gazière. 10 000 kilomètres de pipelines – souvent anciens et mal entretenus – sillonnent la région. De nombreux rapports d’ONG ou d’organisations internationales comme le Programme des Nations unies pour l’environnement ont révélé l’ampleur de la pollution pétrolière qui sévit dans le delta du Niger, et le peu d’empressement des multinationales pour nettoyer les dégâts occasionnés directement ou indirectement par leurs activités [3].

La sévère pollution de l’air et de l’eau qui en résulte affecte directement les moyens de subsistance des populations locales, qui dépendent de la pêche ou de l’agriculture pour leur survie. Les bénéfices économiques du pétrole et du gaz n’existent pas pour ces communautés, qui vivent pour la plupart en dessous du seuil de pauvreté. Pire encore, le delta du Niger subit une violence endémique, attisée par les conflits liés à l’accès à la terre – de plus en plus rare - et par l’appât des revenus pétroliers. Conséquence : l’espérance de vie dans la région ne dépasse pas 43 ans !

Non-droit

Littéralement envahies par les opérations pétrolières et gazières et le cortège de maux qui leur sont associés, les communautés du delta ne peuvent pas compter sur la protection des autorités publiques nigérianes. Celles-ci semblent souvent davantage intéressées par les avantages économiques légaux ou illégaux qu’elles retirent de la présence des multinationales et de leurs filiales. Le Nigeria est classé 144e sur 177 dans l’indice de perception de la corruption établi par l’ONG Transparency international. Les décisions de justice favorables, lorsqu’elles existent, ne sont pas toujours suivies d’effet. Les communautés ont donc été contraintes de recourir au droit international, en saisissant la justice des pays d’origine des multinationales concernées. Des procédures judiciaires très médiatisées ont ainsi été lancées, avec des fortunes diverses, contre le groupe anglo-néerlandais Shell aux États-Unis, en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas [4].

Le torchage du gaz constitue une bonne illustration de l’atmosphère de non-droit qui règne autour des activités pétrolières et gazières au Nigeria. La pratique consiste à brûler, pour des raisons purement économiques, le gaz s’échappant dans l’atmosphère lors des forages pétroliers, avec pour conséquence d’augmenter encore les émissions de gaz à effet de serre de ces opérations. La pollution de l’air qui en résulte entraîne des pluies acides, qui aggravent encore les difficultés d’approvisionnement en eau potable saine. « En ce moment, nous ne consommons plus d’eau de pluie dans notre communauté en raison de la pollution causée par le torchage de gaz. Nos toits en tôle ondulée n’y résistent plus non plus. » Si les multinationales ne raisonnaient pas uniquement en termes de maximisation de leurs profits, ce gaz pourrait pourtant être mis à disposition des populations environnantes, qui souffrent de difficultés d’accès à l’énergie.

Pour toutes ces raisons, la pratique du torchage est légalement interdite au Nigeria depuis 1984, mais les multinationales pétrolières et gazières continuent à y recourir, en profitant des atermoiements du gouvernement. Dans sa réponse aux Amis de la terre suite à sa nomination au prix Pinocchio [5], Total avance que « pour être plus précis, depuis 1984, le torchage est soumis à une autorisation ». Argument réfuté par les Amis de la terre et Sherpa [6], qui rappellent que la Haute cour fédérale du Nigeria a confirmé l’interdiction du torchage en 2005, et demandent à Total de publier ces « autorisations » dont le groupe se prévaut. Le groupe ajoute être engagé dans une démarche de réduction progressive du torchage « hors démarrage » dans ses opérations et être « très actif » dans un groupe mis en place par la Banque mondiale sur le sujet. Il ne précise pas à quelle date il envisage de respecter la loi nigériane.

Accaparement

Autre enjeu, celui des terres et des ressources naturelles dont ces communautés dépendent pour leur subsistance. Celles qui ne sont pas rendues inutilisables par la pollution quotidienne et les accidents sont peu à peu grignotées pour les besoins des multinationales. Le gouvernement nigérian a mis en place une législation facilitant l’expropriation des paysans au bénéfice des opérateurs pétroliers, avec des obligations de compensation très limitées. Dans le territoire du peuple Egi, Total a engagé en 2006 un processus d’acquisition de nouvelles terres pour étendre son usine locale, contre le gré de leurs propriétaires, provoquant un mouvement de protestation qui a dégénéré en violences [7]. Dans d’autres cas, Total est accusée d’avoir délibérément ignoré les propriétaires traditionnels, s’accaparant leurs terres comme s’ils n’existaient pas ou comme si elles appartenaient à d’autres. Certains auraient même littéralement « inventé » une tradition de propriété collective de la terre dans la région - alors qu’elle semble avoir toujours été possédée individuellement - pour détourner l’argent des compensations. Et les éruptions de gaz de 2012 sont attribuées par beaucoup de riverains à l’usage mal contrôlé par Total d’une technique de forage horizontal, mise en œuvre pour opérer « sous » de nouveaux terrains sans avoir à compenser leurs propriétaires.

De nombreux Egi et les associations qui les soutiennent n’hésitent donc pas à parler d’accaparement des terres. Total indique dans sa réponse aux Amis de la terre avoir mis en place une « équipe de 5 personnes, dont l’une des missions est précisément de visiter les communautés et de négocier les accords lorsqu’il y a acquisition de terrains, qui font l’objet de contrats agréés par les parties ». Mais, pour les associations, cela ne signifie pas grand chose dans le cadre d’un rapport de forces totalement déséquilibré, et que les paysans n’ont souvent pas d’autre choix que de partir. Qui est là pour s’assurer que la compensation est équitable et transparente ? Les témoignages recueillis sur le terrain font état de compensations partielles ou symboliques : « Ils ne nous ont pas donné de compensation proprement dit, il nous ont offert un peu d’argent, en parlant de ‘désagréments’. » « Ils ont seulement payé pour les cultures qui étaient sur les terres, rien de plus. »

Et, plus largement, quelle « compensation » pourrait-on envisager pour la pollution progressive de la terre, de l’eau et de l’air occasionnée par les activités pétrolières et gazières ? Les possibilités d’emploi offertes par Total sont loin de compenser la destruction des moyens de subsistance traditionnels. L’entreprise elle-même parle de 100 emplois directs, auquel il faut ajouter une multitude de petits boulots auxiliaires, pour une population de plusieurs centaines de milliers de personnes. Pour de nombreux Egi, les perspectives d’avenir sur leurs terres ancestrales s’amenuisent de plus en plus : « Nous attendons que Total vienne et nous reloge. Non pas que nous soyons désireux de céder nos terres et nos maisons à l’entreprise. Si nous voulons être relogés, c’est que nous ne voulons pas mourir. »

Diviser pour régner ?

Pour couper court aux critiques, Total ne manque pas une occasion de mettre en avant le « protocole d’accord » et le « plan de développement » qu’elle a initiés après les manifestations violentes de 2006. Avec un interlocuteur que l’entreprise s’est elle-même choisi, l’Egi People Assembly (« Assemblée du peuple Egi »), que Total considère comme représentative puisqu’élue « selon un processus local ». Là encore, les associations sont loin d’être convaincues, citant des dizaines d’exemples et de témoignages de membres de la communauté critiquant l’Egi People Assembly ou lui déniant toute légitimité. « Total ne reconnaît et ne veut avoir affaire qu’avec les groupes avec lesquels ils se sentent à l’aise. » Ces critiques accusent notamment l’Egi People Assembly de regrouper des personnes ayant des relations commerciales avec Total, qui utilisent l’argent du « plan de développement » pour des projets fantoches, de manière autocratique, et qui n’hésitent pas à recourir à l’intimidation pour faire taire les critiques. « Si vous critiquez l’Egi People Assembly, soit ils cherchent à vous corrompre et à faire de vous un espion dans votre propre communauté, soit ils menacent de vous tuer. » Certains témoignages signalent même une augmentation des violences en lien avec la répartition de l’argent déboursé par Total aux représentants de l’Egi People Assembly.

Pour les Amis de la terre, derrière les programmes de responsabilité sociale affichés par Total en pays Egi se cache en réalité une stratégie consistant à « diviser pour régner », prenant le risque d’aggraver les tensions au sein des communautés pour dissimuler les conflits fonciers et les pollutions. Il est des circonstances où des réponses partielles et partiales, qui ne remettent pas en cause les fondements même du système – en l’occurrence l’absence d’état de droit –, ne font qu’aggraver les problèmes. La situation actuelle dans le delta du Niger semble bien être de celles-là.

Olivier Petitjean

— 
Photo : Rhys Thom CC

[1Les témoignages recueillis en 2012 sont rassemblés ici (en anglais). Les citations de riverains dans la suite de cet article sont issues soit de ce document, soit du rapport de la mission de suivi effectuée par Environmental Rights Action en octobre 2014, qui a été traduite en français par les Amis de la terre. Voir aussi ici une vidéo montrant les éruptions de gaz et donnant la parole aux riverains affectés.

[2Elle représenterait encore aujourd’hui environ 10% de la production globale de Total.

[4Plusieurs militants de la minorité Ogoni, dont le poète Ken Saro-Wiwa, ont été assassinés en 1995, après avoir réussi à chasser Shell de leur territoire, ce qui avait donné lieu à une procédure judiciaire contre l’entreprise aux États-Unis – procédure cassée en 2013 par la Cour suprême américaine (voir ici pour plus de détails sur cette affaire). En quittant l’Ogoniland, Shell avait laissé derrière elle un véritable désastre environnemental, dénoncé par un rapport des Nations Unies de 2011, suite auquel l’entreprise avait promis de procéder à une restauration environnementale de la zone, pour un coût estimé à un milliard de dollars. Selon un rapport publié il y a quelques semaines par les Amis de la terre et Amnesty international, Shell n’a encore rien fait malgré ses promesses. Parallèlement, plusieurs procédures judiciaires ont été initiées aux Pays-Bas et en Angleterre pour mettre en cause la responsabilité juridique de Shell pour des pollutions pétrolières dans le delta du Niger - voir par exemple ici et ici.

[5À lire dans son intégralité ici.

[6Voir leur réponse à la réponse ici.

[7Voir le rapport de mission de 2011 des Amis de la terre ici.

 

 

Source : multinationales.org

 

 

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12 janvier 2015 1 12 /01 /janvier /2015 18:39

 

 

Source : espoirchiapas.blogspot.mx

 

 

domingo, 11 de enero de 2015

ALERTE A BACHAJON! La police expulse les comp@s et tire a balle réelle

 

Expulsion des comp@s de l'ejido de San Sebastián Bachajón, adhérents à la Sixième déclaration zapatiste.

Alors que depuis le 21 décembre plus de 300 comp@s de San Sebastian Bachajon avaient récupéré leur terre et la cabine de péage qui mènent aux très touristiques cascades d'Agua Azul, près de 1000 policiers les ont expulsé le 9 janvier.
Alors que les comp@s ont tenté ce dimanche de bloquer la route pour récuperer leur terre, la police a tiré à balle réelle.
Texte envoyé par les comp@s de Bachajon le 9 janvier et traduit par liberonsles:

Le 9 janvier 2015 vers 6h30, plus de 900 agents de la police fédérale et étatique ont expulsé nos compagnons et compagnonnes qui défendaient les terres récupérées depuis le 21 décembre dernier.

Le mauvais gouvernement, en la personne du secrétaire de gouvernement Eduardo Ramirez Aguilar, se vente du fait qu’ils ont déjà récupéré la cassette de péage comme si c’était leur propriété ou leur territoire. Leur véritable intérêt est de nous expulser de nos terres, ils n’ont pas honte, ces corrompus traîtres à la patrie, mais malgré leur mauvaise politique notre lutte ne s’achève pas, parce que nous n’allons pas permettre qu’ils continuent de nous dépouiller de nos terres comme ils le souhaitent. Nous allons continuer nos actions en défense de notre terre mère.

Nous portons à votre connaissance que nos compagnons et compagnonnes mentionné-es ci-dessous sont actuellement portés disparus et nous rendons responsables de leur intégrité physique et psychologique le mauvais gouvernement, le Commissaire Alejandro Moreno Gomez et le conseiller de surveillance Samuel Díaz Guzman.

Les compagnons et compagnonnes portés disparus sont :
1. Mariano Pérez Álvaro
2. Miguel Jiménez silvano
3. Juan Deara Perez
4. Antonio Gómez Estrada
5. Manuel Gómez Deara
6. Juan Gomez Estrada
7. Pascual Gómez Álvaro
8 Martín Álvaro Estrada  **
Nous vous tiendrons au courant de la suite, pour l’instant c’est tout compagnons et compagnonnes, nous vous prions de rester attentifs et de diffuser cette information autour de vous.

Des salutations combatives

Terrain communale de San Sebastian Bachajon

(** les 8 disparus ont pu s'échapper des mains de la police quelques heures après leur détention)

Le 11 janvier, alors que la police était toujours présente sur les lieux, plusieurs comp@s adhérents à la Sexta, sont revenus pour bloquer la route d'accès à Agua Azul et Palenque depuis San Cristobal vers 6h30 du matin. 


índice


La police a tiré contre les indigènes tzeltales de San Sebastian Bachajon lors de leur tentative de récupération de leur terre.
L'attaque a duré près de 20 minutes. Pour le moment on compte 2 blessés par balles en caoutchouc. On a retrouvé des douilles d'arme à feu sur le sol.
Les indigènes n'ont pas reculé face à l'attaque et ont fait reculé la police à 7h30 du matin.
L'exigence des comp@s tzeltales adhérents à la Sexta est que la police laisse libre le péage et leur terre. Pour le moment la police de l'état du Chiapas installe des barricades avec des arbres à 500 mètres du croisement de la route d'agua azul avec celle de Palenque.
Bachajon est le plus ejido de l'état du Chiapas, il subit depuis plusieurs années la répression aveugle du gouvernement. 8 comp@s sont actuellement en prison pour des crimes qu'ils n'ont pas commis, et 2 des leaders du groupes ont été assassinés.
Les comp@s de bachajon lutte pour le respect de leur droit, contre le mégaprojet d'autoroute entre San Cristobal et Palenque, contre le mégaprojet touristique des cascades d'agua azul (comprenant terrain de golf, hotel de luxe etc...), et qui cherche un mode de vie alternatif et autonome.


Antécédents (traduits par Liberonsles)
Le 2 février 2011, le gouvernement mexicain a exproprié par la force une surface de terre appartenant au terrain communal de San Sebastián Bachajón, sur lequel passe un chemin conduisant au « Centre Écolo -Touristique « Cascades d’Agua Azul » qui se trouve au village voisin du même nom, dans la commune de Tumbalá, Chiapas, Mexique. Cette destination touristique reconnue au niveau mondial, fait partie d’un méga-projet que le gouvernement mexicain essaie de mettre en route : le « Centre Intégralement Planifié Palenque (CIPP) ». Sur la dite surface, les paysans communaux adhérents à la Sixième déclaration zapatiste avaient construit un péage (autogéré), une salle de réunion et des toilettes publiques. Le gouvernement mexicain les en a ensuite expulsé avec violence et contre leur gré, sans consultation ni mandat préalable. La surface de terre a été alors expropriée et surveillée par plusieurs corporations policières, jusqu’à l’aube du 21 décembre 2014, quand la terre fut récupérée par l’organisation du terrain communal de Bachajón.

 

Le commissaire « ejidal » officiel Francisco Guzmán Jiménez a collaboré avec le gouvernement pour la remise des terres, et actuellement son successeur Alejandro Moreno Gómez et le Conseiller officiel de vigilance Samuel Díaz Guzmán collaborent dans le même sens, avec le gouvernement mexicain, sans prendre en compte la volonté du village, prétendant ainsi remettre encore une fois nos terres aux mains du gouvernement fédéral et de l’état.

Les faits :

Le 21 décembre 2014 à environ six heures du matin, plus de 300 hommes, des femmes et des enfants des trois régions qui forment le terrain communal de Bachajón, ont récupéré d’une manière pacifique les terres placées sur le domaine du terrain communal, dans la municipalité officielle de Chilón, Chiapas, qui est contigu à la municipalité de Tumbalá et à la commune d’Agua Azul. Sur ces terres passe un accès vers le Centre touristique « Cascadas de Agua Azul », reconnu au niveau mondial.

La récupération de ces terres expropriées est le résultat d’un accord célébré entre ejidatarios et ejidatarias [paysan-e-s communaux] faisant partie des trois zones qui composent le terrain communal de Bachajón qui sont : Bachajón, Alan Sacjun et Ch’ich. Depuis à peu près trois ans le gouvernement mexicain, au travers de la CONANP [Commission Nationale des Zones Naturelles Protégées], de l’IPC [Institut de Protection Civile] et du SSyPC [Secrétariat de Sécurité et de Protection Citoyenne] s’est approprié cette surface sans la permission et l’autorisation du terrain communal, sans consultation, ni consentement libre préalable et informé.

Selon les informations que nous avons reçues, nous craignons que dans les prochaines heures les autorités réagissent de manière violente afin de déloger les femmes, les hommes et les enfants qui à présent défendent les terres récupérées. De la même manière, les fonctionnaires du gouvernement mexicain ont signalé aux ejidatarios etejidatarias [paysan-e-s communaux] que d’un moment à l’autre ils enverront la force publique pour les expulser. Peu importe que l’organisation ait manifesté sa disposition à dialoguer et à chercher une solution par la voie pacifique, le gouvernement et les représentants officiels choisissent la voie de la répression.

Antécédents :

Le 3 février 2011, 117 compagnons de San Sebastián Bachajón, adhérents à la Sixième déclaration zapatiste, furent arrêtés arbitrairement. Ces arrestations ont eu lieu afin de dissoudre l’organisation en résistance et comme mesure de pression pour que le gouvernement récupère les terres. Cependant, cinq mois plus tard, tous les compagnons ont été libérés, et ce grâce à la solidarité nationale et internationale. En août et en septembre 2011, Antonio Estrada Estrada et Miguel Vázquez Deara ont été arrêtés, en tant que membres actifs de l’organisation adhérente à la Sixième déclaration, torturés et obligés de s’auto-inculper de délits délictueux. Tous les deux ont été libérés grâce à la solidarité et l’organisation.

 

En mars 2011, notre organisation a présenté un recours contre le pillage (Amparo 274/2011) auprès du juge du septième district siège Tuxtla Gutierrez, Chiapas.

Le 24 avril 2013, Juan Vázquez Guzmán a été assassiné par arme à feu. Ce compagnon était également adhérent à la Sixième déclaration, porte-parole de l’organisation, leader communautaire et défenseur des droits humains. A cause de son activisme pour la défense des terres appartenant à son village, il a été illégalement arrêté le 24 décembre 2011, et le 22 mars 2012, il a été menacé de mort par le commissariat ejidal officiel de l’époque, Francisco Guzmán Jiménez.

Le 21 mars 2014 au matin, le compagnon Juan Carlos Gómez Silvano a été assassiné par plus de vingt tirs à l’arme à feu de haut calibre. Il était le coordinateur de notre organisation pour la défense de la terre.

Le 16 septembre 2014, Juan Antonio Gómez Silvano, Mario Aguilar Silvano et Roberto Gómez Hernández ont été illégalement arrêtés et torturés. Ils sont toujours incarcérés dans la prison de Yajalón pour des délits fabriqués sans preuves par des policiers municipaux de Chilón, Chiapas, la partie accusatrice.

Traduit par les trois passants/correction Myriam

 

 

Source : espoirchiapas.blogspot.mx

 

 

 

 

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12 janvier 2015 1 12 /01 /janvier /2015 18:30

 

 

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Voici les chiffres de 7 ans d'austérité en #Grèce ..
Heureusement, nos amis #Syriza arrivent et la Grèce va se libérer de la Troïka européenne.
Et si le début de la libération du continent européen venait de Grèce ?
Soyons vigilant et solidaire avec le peuple Grec et nos amis de Syriza !

 

 

 

 

 

 

 

 

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