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16 janvier 2015 5 16 /01 /janvier /2015 16:56

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Tribune 16/01/2015 à 11h55
Peut-on représenter le prophète Mahomet ?

Erick Cakpo, historien des religions

 
Tribune

Après l’attentat perpétré le 7 janvier, dans sa une du 14 janvier, le magazine satirique Charlie Hebdo publie un dessin du prophète Mahomet qui heurte la sensibilité religieuse de certains musulmans.

 

 

 


Une de Charlie Hebdo le 14 janvier 2015 

L’Iran qualifie l’acte d’« insultant », estimant que ce dessin « porte atteinte aux sentiments des musulmans ». Al-Azhar, principale autorité de l’islam sunnite basée en Egypte, a pour sa part estimé que cette publication est de nature à « attiser la haine » et appelle les musulmans à « ignorer » le numéro.

Des représentations du prophète dans le monde musulman

Making of

On finit par ne plus savoir : l’islam interdit-il vraiment les représentations du prophète ? D’où provient cette sensibilité si forte à ces images ? Nous avons reçu ce texte d’Erick Cakpo, qui enseigne l’histoire des religions à l’université de Lorraine. Une mise au point que nous publions volontiers.

Xavier de La Porte

Et pourtant, les musulmans eux-mêmes ont souvent représenté le prophète. On constate par exemple en Iran de nombreuses représentations en vente libre dans les souks. Il s’agit des portraits sur papier montrant Mahomet jeune coiffé d’un turban. C’est surtout chez les chiites, la seconde branche la plus importante de l’islam, que les images du prophète sont les plus répandues. Dans la plupart de ces représentations, Muhammad est généralement figuré avec des traits visibles ou bien avec un ovale vide ou encore une plage blanche en lieu et place du visage (procédé d’évitement de la figure qui se retrouve dans l’art juif).


Muhammad au visage voilé ; l’ange Gabriel se tient derrière lui. Miniature extraite de la version illustrée de la chronique Zubdet el-tevarikh réalisée au XVIe siècle pour le sultan ottoman Murad III (détail) (Istanbul, Musée des arts turcs et islamiques)

S’il existe des représentations du prophète même dans les milieux musulmans, pourquoi les dessins de Charlie Hebdo continuent-ils de choquer ?

Une interdiction non inscrite dans le Coran

L’islam se réclame d’une religion sans images. Mais contrairement à ce qu’on laisse croire, le Coran ne contient aucune condamnation formelle des représentations. C’est certainement pour cette raison que les chiites n’ont aucun scrupule à le faire.

L’interdiction générale de représenter les vivants est imposée après la mort de Mahomet, certainement dans le but de lutter contre l’idolâtrie. Il ne faut pas oublier que l’islam est né dans un contexte païen et que le retour vers le polythéisme constitue une hantise dans les premiers siècles de son développement.

De ce fait, les hadith, qui sont des textes rapportant les actes ou propos du prophète, vont servir de base pour instaurer la règle de la non-représentation du vivant. Par exemple, un passage du hadith avertit qu’au dernier jour, celui de la Résurrection et du Jugement dernier, celui qui se sera risqué à représenter des êtres vivants sera sommé par Dieu d’insuffler la vie à ces formes ; et comme il se mon­trera bien sûr incapable de relever le défi, il sera, pour l’éternité sans doute, la risée universelle.

Ainsi, très vite, la fabrication d’images fut considérée comme l’une des fautes les plus graves qui soit. Vers 695, sur les monnaies en usage dans le monde arabe, les portraits des souverains sont remplacés par des inscriptions à tendance abstraite. De même, en 721, le calife Yazid II (720-724) donne l’ordre d’enlever des bâtiments publics toute représentation d’être vivant, y compris à l’intérieur des églises. Mais au fil des siècles, et selon les espaces, l’interdit est de moins en moins respecté si bien qu’on assiste à des images de Mahomet dans les miniatures persanes et même sur des tapis.


Une miniature célèbre représentant Muhammad et les traits de son visage, extraite de l’ouvrage d’al-Bîrûnî, al-Âthâr al-bâqiya, Iran, XVIe siècle (Paris, BNF, manuscrits orientaux, Arabe 1489, fol. 5v)

De son vivant, le prophète a parfois montré l’exemple de la tolérance à exercer envers certaines images. On en veut pour preuve ce passage rapporté par l’éminent théologien, islamologue et universitaire qatari d’origine égyptienne Yûsuf Al-Qaradâwî :

« Dans la plus ancienne des chroniques consacrées à l’histoire de La Mecque qui nous soit parvenue, l’auteur [...] rapporte un fait d’une importance historique considérable [...]. Après l’entrée triomphale des troupes musulmanes dans La Mecque, le Prophète pénétra dans l’édifice cubique de la Kaaba, que lui et ses compagnons trou­vèrent couverte de peintures. Le Prophète donna l’ordre de les effacer à l’exception de l’une d’elles, exécutée sur un pilier, qui représentait Marie et Jésus. Un tel geste s’explique fort naturellement par le respect qui entoure Marie dans l’islam. Une sourate entière, qui porte son nom (sour. XIX) lui est consacrée dans le Coran. Jésus, l’avant-dernier prophète avant Muhammad, est lui-même l’objet d’une véritable vénération [...]. Mais le geste du Prophète démontre aussi que la présence d’une image figurative, fût-ce d’une icône de la “Vierge à l’Enfant”, n’avait rien de scandaleux à ses yeux5 . »

Une confusion de base

Alors pourquoi autant de tensions depuis l’affaire des caricatures de Mahomet (septembre 2005) à laquelle a pris part Charlie Hebdo ?

Il y a une confusion qu’il faut relever. Pour beaucoup de musulmans, surtout les sunnites (la branche la plus importante), chez qui la règle de non-représentation des êtres est plus respectée, c’est la simple représentation du prophète qui pose problème. « On n’a pas le droit de représenter le prophète », a t-on souvent entendu. Ce qui veut dire que les représentations non satiriques mêmes posent problème et sont considérées par certaines personnes de confession musulmane comme un blasphème.

Aux yeux des musulmans, le prophète bénéficie d’un caractère sacré si bien qu’une atteinte à son image est jugée irrévérencieuse. Dans ce cas, protester de manière légale contre les représentations du prophète à caractère outrageux est légitime au nom de la liberté de conscience. Mais dans les cas de représentations non caustiques de Mahomet comme cela semble le cas avec la dernière une de Charlie Hebdo, pourquoi autant de remous ? Dans quelle mesure les préceptes de l’islam s’appliquent-ils à d’autres qui ne se réclament pas de cette confession ?

Dans les milieux musulmans français, beaucoup de voix se lèvent actuellement pour appeler à la distinction de ce qui relève des règles religieuses qui ne concernent que les adeptes et ce qui appartient au droit français. Dans l’affaire des caricatures du prophète, il est légitime de se demander jusqu’où peut aller la liberté d’expression. Sauf en Alsace et Moselle, le droit français ne reconnaît pas le blasphème, mais il condamne l’incitation à la haine ou à la violence en raison de la religion (art. 24), ou la diffamation contre un groupe religieux (art. 32). Où est la limite ?

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 


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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 17:48

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

Antiterrorisme : les mesures de Valls passées au crible

|  Par Michel Deléan et Louise Fessard et Mathilde Mathieu

 

 

 

Pour répondre à « la menace de l'intérieur », Manuel Valls veut créer une unité de renseignement au sein de la protection judiciaire de la jeunesse ainsi qu'un fichier des personnes condamnées pour terrorisme. Et entend créer des quartiers spéciaux pour les détenus radicalisés. Les spécialistes sont dubitatifs sur l'efficacité ou la seule possibilité d'appliquer ce nouveau train de mesures.

À chaque attentat, sa nouvelle loi. En la matière, les tueries de Paris n'ont pas fait exception. Alors que les enquêteurs de la brigade criminelle de Paris et de la sous-direction antiterroriste cherchent toujours les éventuels complices des frères Kouachi et de Coulibaly, le conseil des ministres a déjà examiné mercredi 14 janvier une série de mesures pour répondre à « la menace de l'intérieur ».

Manuel Valls a donné huit jours aux ministres de la justice et de l’intérieur pour réfléchir à la création d'une unité de renseignement au sein de la protection judiciaire de la jeunesse, ainsi qu’à un nouveau fichier concernant les personnes condamnées pour terrorisme. Il entend aussi créer en prison des quartiers pour détenus « radicalisés ».

  • Un nouveau fichier antiterroriste, pour quoi faire ?

Manuel Valls a parlé mardi d'un fichier destiné à « connaître en permanence l’ensemble des terroristes condamnés, connaître leur lieu de vie, contrôler leur présence ou leur absence ». Si les spécialistes reconnaissent que des défaillances sont apparues à la lumière des derniers attentats, cette mesure les laisse cependant dubitatifs.

« Les gens connus pour des faits de terrorisme, par définition, on les connaît déjà ! » réagit ainsi le juge d’instruction antiterroriste Marc Trévidic, sollicité par Mediapart. « Les fichiers, ce n’est pas vraiment ce qui manque. On reçoit, par exemple, des fiches de surveillance de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). L’idée de créer un nouveau fichier supposerait déjà de savoir qui on veut faire rentrer dedans. Le problème, c’est que les djihadistes, les terroristes, ce sont toujours des inconnus ! »

Céline Parisot, secrétaire générale de l’Union syndicale des magistrats (majoritaire), ne trouve pas l’idée absurde, « car il existe déjà un tas de fichiers pour des actes moins graves ». Le fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS), créé en 2004, oblige par exemple les auteurs de certaines infractions sexuelles ou violentes déjà condamnés à justifier de leur adresse une fois par an et en cas de déménagement dans les quinze jours. Cette obligation de pointage, qui s’apparente à un contrôle judiciaire, peut aller jusqu’à 30 ans pour les infractions les plus graves.

Le fichier est géré par le ministère de la justice, mais les préfets et certaines administrations peuvent y avoir accès, de même que les magistrats et les officiers de police judiciaire. Ce fichier est censé prévenir la récidive. « Il permet surtout de loger rapidement un délinquant sexuel », souligne Céline Parisot. Quel serait son intérêt en matière de terrorisme, les terroristes condamnés étant déjà enregistrés par la DGSI dans son fichier Cristina et pouvant faire l’objet d’un signalement au fichier des personnes recherchées (FPR) ? « Le seul intérêt est de mettre en alerte s’ils disparaissent, par exemple parce qu'ils sont partis à l'étranger sans prévenir, estime le parquetier Olivier Janson, secrétaire national de l’USM. C’est un signal d’alerte supplémentaire. Sous surveillance administrative, les intéressés n’ont aucune obligation de signaler leur changement d’adresse. »

Pour Marc Trévidic, la question essentielle qui se pose actuellement est plutôt celle des moyens. « J’étais très favorable aux derniers projets de loi qui ont été adoptés à l’automne sur l’apologie du terrorisme et le départ au djihad. On a voté beaucoup de choses à l’Assemblée, mais certaines ne sont pas encore appliquées, notamment pour ce qui concerne les interdictions de sortie du territoire. Le problème, en France, c’est qu’à chaque événement on veut voter une loi. Je rappelle ainsi que certaines dispositions de la loi Loppsi 2 pour renforcer la sécurité intérieure, qui date de 2011, je pense à l’espionnage des ordinateurs par exemple, ne sont toujours pas entrées en application. »

Selon le juge antiterroriste, le système est engorgé par manque de policiers spécialisés. « Le problème concret, aujourd’hui, c’est qu’on manque d’enquêteurs pour creuser les dossiers une fois que les types sont arrêtés. Il n’y a plus personne de disponible pour les dossiers d’instruction. Tous les effectifs sont mobilisés pour les enquêtes de flagrance à effectuer, les procès-verbaux à rédiger... le système ne peut plus fonctionner. »

La saignée des effectifs policiers n’y est pas pour rien. « Le département judiciaire de la DCRI a été saigné à blanc, ils ont perdu la moitié de leurs effectifs quand il ne se passait rien, entre 2008 et 2012, jusqu’à l’affaire Merah », estime aujourd’hui Marc Trévidic.

Paradoxal aussi d’imaginer un nouveau fichier alors que le portail informatique Cheops, qui permet depuis 2001 d’accéder à l’ensemble des fichiers de police, est déjà saturé sous le poids des données et des connexions. Ce système national, à la « technologie obsolète » selon le ministre de l'intérieur, est régulièrement hors service.

  • Des éducateurs transformés en agents de renseignement ?

 Manuel Valls a annoncé que les éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) recevraient une formation « de haut niveau » pour « comprendre le parcours de radicalisation » des jeunes. Il entend également créer, au sein de la direction de la PJJ, « une unité de renseignement, à l’instar de ce qui est fait dans l’administration pénitentiaire ». C'est cette dernière annonce, très éloignée de la mission éducatrice de la PJJ, qui provoque le plus d'étonnement. Ces éducateurs suivent des mineurs délinquants en milieu ouvert, en foyer ou en prison. Leur travail consiste à démêler l'écheveau de vies compliquées, parfois entre délinquance et maltraitance, et de s'assurer du suivi des mesures ou de la peine prononcées par le juge des enfants.

Les deux syndicats de la PJJ contactés, qui n’ont pas été consultés avant cette annonce, la jugent « complètement à côté de la plaque » et même « dangereuse ». « Ça nous évoque la création d’une instance en collaboration avec la police, commente Maria Inès, secrétaire générale du SNPES-PJJ. Ça nous paraît très dangereux, à chacun sa mission, nous sommes chargés de l’éducation. » Les éducateurs en milieu ouvert, qui travaillent dans les quartiers, redoutent de plus de passer pour des balances. « Cela ne va pas nous faciliter le travail auprès des jeunes », remarque Alain Dru, secrétaire général du syndicat CGT-PJJ.

Malgré la médiatisation importante des cas de départs en Syrie, les deux syndicalistes soulignent l’« extrême rareté » des mineurs concernés. Selon Libération, la direction de la PJJ dispose déjà d’un outil de veille autour du phénomène de radicalisation des mineurs et seuls une trentaine de cas lui sont remontés ces six derniers mois. Et lorsqu’un jeune semble se radicaliser, être récupéré par un réseau ou déclare vouloir aller faire le djihad, une procédure habituelle existe déjà. Son éducateur le signale au juge des enfants qui lui a confié le mineur et propose une mesure de prise en charge. « Je vois mal un éducateur de la PJJ qui constate qu’un mineur suivi tombe sous la coupe de personnes dangereuses garder ça pour lui. Il avertit systématiquement ou le juge des enfants ou le parquet (le procureur de la République) », remarque un magistrat perplexe.

En cas de doute, les parents ou proches peuvent également alerter les autorités via un numéro vert mis en place en avril 2014 dans le cadre du plan de lutte contre les filières djihadistes vers la Syrie. Enfin, pour les contenus Internet manifestement illicites du style apologie du terrorisme, n’importe quel internaute peut en informer la plateforme de signalement Pharos, gérée par des cyberflics.

Cette future unité de renseignement risque de plus d’être « inopératoire ». « Cela suppose qu’on puisse facilement repérer des jeunes qui pourraient partir en Syrie, mais ces jeunes-là nous échappent, ils sont pris dans des réseaux », dit Maria Inès. Plusieurs documentations du genre b. a.-ba sur l’islam et les mouvements terroristes circulent au sein de la PJJ comme celle ci-dessous. « Je suis bien incapable après 40 ans de travail dans les quartiers de savoir si un jeune est capable de passer à l’acte ou s’il a une pratique religieuse normale », dit Alain Dru qui pointe de nombreux cas de « pure provocation, avec des jeunes qui se laissent pousser la barbe juste pour nous faire peur, et reviennent rasés la semaine d’après ».

 


 

Documentation de base sur l'islam et le terrorisme qui circule à la PJJ

Ratiboisée par la Révision générale des politiques publiques (RGPP), cette vaste entreprise de "rationalisation" des moyens décidée sous Nicolas Sarkozy, la protection judiciaire de la jeunesse a perdu ses antennes dans les cités. Les foyers ont été regroupés « pour faire des économies, comme on a supprimé la police de proximité et fermé les centres sociaux ». « Il faut retourner au charbon dans les quartiers, lâche Alain Dru. Quand j’étais à Cergy, on sentait quand le quartier était en train de vibrer, de gronder. Les émeutes de 2005, nous les avons vus arriver. »

De même que Mehdi Nemmouche, les frères Kouachi, adolescents en déshérence, ont été en contact avec les institutions de l’aide sociale à l’enfance ou de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Comme Mediapart l’a raconté, les auteurs du massacre à Charlie Hebdo, orphelins, ont été placés dans un centre éducatif de Corrèze géré par la Fondation Claude-Pompidou. Mais c’est après leur "lâchage" dans la nature à l’âge de la majorité qu’ils semblent s’être radicalisés. « Le problème qui se pose, c’est qu’après 18 ans, on dit au revoir aux jeunes, souligne Alain Dru. Entre 18 et 25 ans, ils n’ont plus aucun suivi éducatif et pas non plus le droit au RSA jusqu’à 25 ans. C’est là qu’il faudrait agir. »

  • Des détenus radicaux regroupés  ?

Le bon sens loin de chez vous. Alléchante sur le papier, l’idée d’isoler les détenus « radicalisés » dans des quartiers spécifiques des prisons françaises a été validée mercredi en conseil des ministres. Le gouvernement, à l’entendre, aurait « tiré les enseignements de l’expérimentation conduite » à la maison d’arrêt de Fresnes. Celle-ci n’a pourtant « pas été évaluée puisqu’elle a été lancée en novembre », souligne Sarah Dindo, une responsable de l’Observatoire international des prisons (association qui défend les libertés en détention). « À ce stade, nous avons des échos contradictoires, rapporte-t-elle. L’expérimentation a été lancée à l’initiative du chef d’établissement sans réflexion institutionnelle. Il fallait attendre pour constater ou non d’éventuels effets pervers, c’est complètement précipité de l’étendre. »

En octobre dernier, alors que la députée FN Marion Maréchal-Le Pen l’avait interpellée pour promouvoir le "concept", Christiane Taubira avait pourtant freiné des quatre fers. La ministre de la justice avait répondu, à l’époque, que les détenus « se manifestant par un prosélytisme abusif » pouvaient très bien « faire l'objet de sanctions disciplinaires, voire être transférés dans un établissement où (…) leur influence sur le reste de la population pénale sera limitée » ; elle semblait privilégier une « politique d’accompagnement » et une « prise en charge adaptée visant à un désendoctrinement » ; elle vantait surtout les moyens supplémentaires accordés aux aumôniers musulmans. Mais les attentats de Paris sont passés par là.

« J’appuie la décision de Manuel Valls », déclare ainsi le député socialiste Joaquim Pueyo, tout à la fois président du groupe d’études sur les prisons à l’Assemblée nationale, membre de la commission d’enquête sur les filières djihadistes et ancien directeur de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. « Le gouvernement demande de créer ces zones pour la fin de l’année, précise l’élu. À ce moment-là, on aura pu évaluer Fresnes. »

En l’écoutant, on décèle toutefois une nuance avec l’approche du premier ministre, telle qu’elle a été comprise. « Le code de procédure pénale autorise d’ores et déjà à prendre des mesures d’isolement à l’encontre des détenus les plus radicaux, de tous ceux qui appellent à la haine, qui s’autoproclament imams et qui agissent comme des gourous », souligne Joaquim Pueyo. À ses yeux, « des quartiers spécifiques peuvent donc être utiles sous réserve d’une prise en charge pluridisciplinaire par des psychologues, des travailleurs sociaux et des aumôniers, avec un vrai programme de dé-radicalisation, s’ils sont destinés à des détenus en capacité de réfléchir et d’être amendés ». En clair, pas forcément les plus radicaux.

Sur les bancs adverses, une sénatrice UMP, Nathalie Goulet, qualifie catégoriquement l’annonce de Manuel Valls de « très mauvaise idée ». « Mettre les gens tous ensemble, créer de la promiscuité, c’est l’inverse du contingentement, soutient l’élue, présidente de la commission d’enquête sénatoriale sur les réseaux djihadistes. Les gardiens ne sont pas plus formés que le commun des mortels pour différencier le musulman très pratiquant du radicalisé. On risque de les mélanger, que la mauvaise graine contamine la bonne. »

Son collègue Guillaume Larrivé (UMP), qui réclamait ces « unités spécialisées » dans un rapport d’octobre dernier, devrait au contraire applaudir des deux mains. Pour ce sarkozyste pur jus, elles devront s’adresser aux individus revenus « du djihad dans la zone irako-syrienne » (au nombre de « cinquante-trois », écrivait-il). En cas de refus d’un « programme de dé-radicalisation », il réclame des sanctions (perte « de crédits de réduction de peine »).

Parmi les revenants de Syrie, le sociologue Farhad Khosrokhavar, auteur de L’Islam en prison (2004) et Radicalisation (2014), appelle expressément à distinguer trois catégories : les « endurcis », les « déçus » et les « traumatisés ». Les deux dernières, surtout, n’auraient rien à faire dans des quartiers spécialisés (ça « revient à les remettre sous l’influence des djihadistes endurcis », tranche Farhad Khosrokhavar dans Le Monde). Lui prône plutôt « une humanisation des maisons d’arrêt, qui sont des lieux de ressentiment très profond pour les détenus et inhumains pour les surveillants », et puis insiste sur les détenus atteints de « troubles psychiques majeurs », « prédisposés à se djihadiser ». Le chercheur estime que « la prison n’est pas faite pour eux ».

À l’OIP, Sarah Dindo rappelle enfin que les stratégies d’isolement des groupes quels qu’ils soient « ont toujours des effets pervers », parce que ces « logiques ultra-sécuritaires génèrent de la solidarité et de la surenchère ». « Si le gouvernement veut faire quelque chose, qu’il commence par accorder une véritable rémunération aux aumôniers, conclut-elle. Ceux qui interviennent nous expliquent souvent qu’ils perdent de l’argent. Or ce sont eux les plus compétents pour repérer les détenus qui basculent. »

Alors que les aumôniers musulmans (169 sur les 1 391 autorisés en milieu carcéral) sont d’ores et déjà nommés après agrément du préfet, le compte-rendu du conseil des ministres évoque seulement « une révision des conditions de recrutement et de formation des imams ».

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 17:36

 

Source : www.politis.fr

 

Par Thierry Brun - Suivre sur twitter - 15 janvier 2015
Pour ne plus perdre sa vie à la gagner !

 

 

La reprise, aujourd’hui, de la négociation sur la modernisation du dialogue social dans les entreprises inquiète les opposants au texte du Medef. Une vingtaine d’organisations syndicales (dont la CGT, la FSU et Solidaires), associatives et de chercheurs spécialistes de la santé au travail appellent à une mobilisation et à l’organisation d’états généraux pour défendre et améliorer les droits collectifs des salariés en matière de santé au travail.

La santé au travail est une question de santé publique. Or chaque semaine qui passe voit se multiplier les attaques du patronat et du gouvernement contre les droits sociaux, notamment en matière de santé au travail. Pourtant, la situation est alarmante : au nom d’une soi-disant "rationalisation" des coûts, les logiques organisationnelles aujourd’hui à l’œuvre au sein des entreprises, dans l’industrie comme dans les services, dans le secteur privé comme dans le public, contribuent à aggraver l’exploitation des corps et à dégrader de manière profonde la santé de nombreux travailleurs. Résumer la situation actuelle à une crise de l’emploi revient à dissimuler ces autres dérives de notre système productif. Mais certaines des mesures récemment adoptées, comme plusieurs de celles qu’envisagent aujourd’hui le gouvernement ou les organisations patronales vont plus loin : un à un, les différents acteurs de la chaîne de prévention voient leurs prérogatives ou leur marge d’action se réduire et, avec elles, ce sont les instruments de la prévention des risques et de la protection des salariés qui se trouvent remis en cause.

Affaiblir les droits collectifs des travailleurs

La négociation collective engagée depuis septembre, à la demande du gouvernement, autour d’un projet de réforme des seuils sociaux s’affiche comme visant à « faciliter la vie des entreprises et les aider à embaucher ». Celle-ci se révèle en fait l’occasion d’une attaque en règle du patronat qui veut limiter toute possibilité de représentation du personnel dans les entreprises de moins de 50 salariés et faire table rase des droits existants au-delà, en invoquant une instance unique aux missions vagues et dépossédée des principales prérogatives des IRP actuelles.

Cette nouvelle attaque fait suite aux réorganisations imposées à l’inspection du travail (remise en cause de son indépendance, réduction de ses moyens en effectif de contrôle) ainsi qu’à celles des Conseils de Prud’hommes (suppression de l’élection, restrictions budgétaires, diminution des délais de prescription, manque de personnel de greffe, etc.).

Le projet de loi Macron présenté en conseil des Ministres le 10 décembre 2014 enfonce le clou en prévoyant de rendre plus difficile la possibilité pour la justice pénale de sanctionner les employeurs délinquants.

Supprimer les CHSCT ?

Plus ou moins masquée parmi ces multiples attaques, s’exerce la tentative du patronat de remettre en cause l’existence même des CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail) dont les prérogatives ont été déjà affaiblies par les dispositions introduites par la loi sur la « sécurisation de l’emploi » transcrivant l’ANI du 11 janvier 2013.

Or les CHSCT constituent un outil collectif fondamental pour permettre aux travailleurs de s’exprimer et d’agir sur leurs conditions de travail. C’est d’ailleurs parce qu’ils permettent de rendre visibles les manquements des directions d’entreprises en matière de santé et sécurité au travail, que le patronat veut les supprimer.

Instaurés depuis 1es lois Auroux de 1982 dans les entreprises de plus de 50 salarié-e-s, les CHSCT ont largement démontré leur utilité dans la défense de la santé et l’amélioration des conditions de travail des salarié-e-s. Il en est de même s’agissant de leur capacité à mettre en cause de manière forte les choix organisationnels dans les atteintes au travail lui-même (défauts, dysfonctionnements, impossibilité de bien faire son travail) et à la santé physique et psychique des travailleurs.

Grâce aux moyens d’action des représentants du personnel comme le droit d’alerte, le droit d’enquête, le droit d’expertise, cette instance permet de proposer et d’obtenir des améliorations des conditions de travail, et au besoin d’agir directement en justice, pour prévenir des mises en danger ou faire interdire des formes d’organisation à risques ou pathogènes. Elle permet aussi d’aider à la reconnaissance de la faute inexcusable des employeurs.

Il est donc crucial d’œuvrer plutôt à lever les obstacles qui entravent encore trop souvent le fonctionnement de cette instance. Il s’agirait notamment de permettre aux travailleurs qui, de droit ou de fait, en sont encore privés (en raison de la taille de l’entreprise, de la dispersion des salariés sur des sites multiples, ou encore des différences de statuts et des effets de la sous-traitance en cascade..., autant de situations trop souvent utilisées par les employeurs pour contourner le droit et diviser les salariés) de pouvoir eux aussi en bénéficier.

Dans la même logique, le fait d’offrir un véritable statut protecteur contre le licenciement aux salariés usant de la faculté de leur droit de retrait en raison d’un danger grave et imminent permettrait de passer d’un droit théorique à un droit réel.

Une médecine du travail en miettes

La médecine du travail est en grand danger et avec elle la santé de tous les salariés. Fin octobre, F. Hollande présentait 50 nouvelles mesures destinées à « simplifier l’activité des entreprises face à la lourdeur administrative. » Parmi elles, une première entend revoir les notions d’aptitude et d’inaptitude afin de « sécuriser » les employeurs qui sont « soumis » à des avis médicaux avec réserves trop contraignants. Cette mesure vise à empêcher le médecin du travail d’émettre des préconisations d’aménagement des postes de travail dans l’intérêt des salariés, à supprimer l’obligation de reclassement qu’ont les employeurs et à favoriser le licenciement des salariés ayant des restrictions d’aptitude.

Une seconde mesure prévoit de simplifier les règles sur les visites médicales des salariés au motif que "la visite médicale obligatoire n’est réalisée que dans 15% des cas", du fait notamment d’un manque d’effectifs médicaux. Ce chiffre de 15 % est fantaisiste car en réalité ce sont plus de 70% de ces visites qui sont actuellement assurées ! Cette mesure empêcherait l’accès à la visite médicale et au suivi de santé individualisé pour certaines catégories de salaries jugés non exposés à des risques. Alors que l’on assiste à l’explosion des TMS et des RPS, cette vision est inacceptable.

Nous rappelons que les médecins du travail sont les seuls médecins à disposer d’une formation sur les risques professionnels et qu’ils sont les seuls à bénéficier d’un statut protecteur garantissant indépendance et protection vis-à-vis des employeurs. Ils ont un libre accès au poste de travail qui leur permet de disposer d’une connaissance des risques et du travail réel. En s’attaquant ainsi à la visite médicale, c’est à la médecine du travail toute entière que le gouvernement s’en prend et aux droits des salarié-es.

En affaiblissant une nouvelle fois la médecine du travail et plus largement les services de santé au travail (SST), le patronat et le gouvernement favorisent la fragilisation des travailleurs confrontés à des conditions de travail et d’emploi de moins en moins soutenables. Il conviendrait au contraire de donner aux SST tous les moyens d’assurer leur « mission exclusive d’éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail » (art. L.4622-2 du code du travail), en élargissant et en confortant notamment leur indépendance vis-à-vis des employeurs.

L’urgence d’agir et de s’unir

La santé au travail est au cœur de l’activité de tous les acteurs impliqués dans la prévention des risques et l’amélioration des conditions de travail. Dans le contexte actuel, tous devraient voir leurs conditions d’intervention favorisées et améliorées : CHSCT, médecins du travail, inspecteurs du travail, contrôleurs Carsat, experts CHSCT, intervenants en prévention de la mutualité, tous interagissent de façon complémentaire au sein d’un ensemble devenu cohérent, celui de notre système de prévention. C’est lui qui, morceau par morceau, est progressivement défait depuis quelques années ; c’est lui que nous voulons préserver et renforcer.

Nous acteurs du mouvement syndical et de la santé au travail (syndicats, représentants du personnel au CHSCT, médecins du travail, inspecteurs du travail, experts CHSCT, psychologues du travail, ergonomes, chercheurs en santé au travail, etc.) appelons à une mobilisation et à l’organisation d’états généraux pour défendre et améliorer les droits collectifs des travailleurs en matière de santé au travail. … Pour ne plus perdre sa vie à la gagner !

Nota Bene :

Premiers signataires :

Annie Thébaud Mony, Directrice de recherches honoraire à l’INSERM, Danièle Linhart, sociologue, directrice de recherches émérite au CNRS, Eric Beynel, porte parole de l’union syndicale Solidaires, Christophe Godard, secrétaire national de l’UGFF-CGT (responsable Santé-Travail), Jean-Michel Sterdyniak président du syndicat national professionnel de la santé au travail (SNPST), Dominique Huez pour l’Association Santé Médecine du Travail, Alain Carré, syndicat CGT des médecins du travail des industries électriques et gazières (SMTIEG-CGT), Arnaud de Broca, secrétaire général de l’Association des accidentés de la vie (FNATH), Julien Lusson, Attac France, Louis-Marie Barnier, Fondation Copernic, les syndicats CGT, FSU et SUD de l’inspection du travail Un collectif de 27 cabinets, experts CHSCT ou intervenants en santé au travail, Les associations Henri Pezerat, Ban Asbestos et Robin des toits.

 

 

Source : www.politis.fr

 

 

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 17:22

 

Source : tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

 

 

Bouilles Hebdo du 12 au 18 janvier 2015

Mis en avant

À venir ce week-end : samedi 17, Sivens droit devant ! à 14 h à la Métairie. Notez également sur votre agenda, le samedi  24, l’inauguration de l’Amassada à St-Victor et Melvieu (12) ! Et en attendant:

Mercredi  14 :

20150110_105736 20150110_105826zad-partout

 

 

Mardi 13 :

 

 

 

 

 

sur la D999 +á mi-chemin entre Gaillac et Montauban (2)

Des menaces…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lundi 12 :

  • Appel par l’AG des Bouilles à un « Sivens droit devant » samedi prochain,17 janvier à 14h
  • Nouvelle page Amassada, contre un projet de mega-transformateur en Aveyron par RTE, avec l’affiche pour l’inauguration le 24 janvier.
  •  On commence la semaine par les voeux de l’association les Ami.e.s des Bouilles, qui collecte les dons pour aider la lutte. C’est surtout un prétexte pour nous donner des nouvelles alors que l’assoc’ trouve son rythme de croisière et nous  expliquer comment elle agit…Merci les ami.e.s !

Voici le texte : « Les ami.e.s des Bouilles vous souhaitent une bonne année 2015, une année sans barrage à Sivens et avec une montée des contestations citoyennes contre tous les projets nuisibles et imposés !

Ces courts vœux sont aussi pour nous l’occasion de vous dire un mot quant aux actions que nous avons menées les derniers mois de 2014, suite à la constitution officielle de l’association à la mi-septembre, en attendant que cela soit rapporté de manière plus complète sur un site internet dédié encore en construction.

Lire la suite

Publié dans Infos générales | Une réponse

Sivens droit devant.

Que le projet de barrage soit abandonné ou que le chantier reprenne, l’ avenir de Sivens, des lieux et de ses occupants dépend

de notre capacité à mobiliser

tous les acteurs d’un projet de vie alternatif sur le site.

Tous ceux qui sont volontaires

pour cultiver,
pour construire des lieux et des équipements permettant l’autonomie
pour animer des ateliers
pour faire découvrir des lieux, sa faune et sa flore
pour participer à la restauration de ce vaste chantier
pour partager un savoir.

C’est en vivant positivement sur Sivens que nous convaincrons de la justesse de notre combat.

Une réunion se propose de mettre en lien tous les volontaires de ce vaste chantier
Samedi 17 janvier à 14h à Sivens

Publié dans Évenements / Actions | Mots-clefs : , , , , , , | Laisser une réponse

 

Nous publions ce billet du Maire d’Avignonet-Lauragais, paru dans le journal municipal début janvier, à destination du millier d’habitants que cette commune de Haute-Garonne comporte (texte également en format PDF). Les bouilles sont des passeurs d’informations, ce Maire souhaite aborder le sujet des ZAD avec ses habitants.


Le Billet du Maire (Com’Info janvier 2015, Avignonet-Lauragais)

Et si c’était tout le système démocratique qui partout dans le monde était en panne ?

La Tunisie, 50% de jeunes composent sa population et 50% de ces jeunes ne votent pas ! Ils ont pourtant une république nouvelle à consolider pour l’éloigner de l’extémisme religieux.

La Hongrie, pouvoir confisqué par l’extrême droite qui, jour après jour, dresse par la Loi une barrière antidémocratique privant le peuple de tout recours.

La Syrie, un dictateur amène son peuple à la mort pour simplement garder un pouvoir qui ne signifie plus rien.

Le Mexique, la Colombie, le Pérou où règne le cruel pouvoir des narcotrafiquants qui tuent, massacrent, violent sans se souciers des pouvoirs politiques soit corrompus, soit impuissants.

La Chine, la Corée du Nord, l’Arabie Saoudite, l’Algérie, la Russie, on pourrait allonger la liste à l’infini où toute démocratie (le pouvoir au peuple) est bafouée.

Et en France alors ? Les exemples se multiplient où un pouvoir parallèle se substitue au pouvoir démocratiquement élu. Ainsi s’insinue le poison qui mine les démocraties les mieux installées. A qui doit appartenir le pouvoir de faire ? A des élus démocratiquement élus ou à des groupuscules représentant une infime minorité ? Est-il sain que de grands projets d’infrastructures d’intérêt national ou régional mûrement réfléchis, bardés d’avis de nombreux experts soient ajournés, abandonnés ou remis en cause par d’infimes minorités relayées par un monde médiatique avide de ce genre de blocage ? Où est la démocratie dans ce genre de situation ?

Dans le passé national, nous avons connu l’anarchie et les anarchistes qui ont tenté de se substituer souvent par la violence au pouvoir démocratique. Nous avons connu le populisme, le poujadisme, le boulangisme, autant de concepts en « isme » qui s’abritaient quand même derrière une philosophie, une pensée.

Aujourd’hui, c’est l’écologie dévoyée de son corpus idéologique qui sert d’instrument aux minorités qui s’opposent aux décisions d’élus. Plus moyen de construire une autoroute, un aéroport, un lac, un tunnel, une tour, un parc éolien ou photovoltaïque, une ligne électrique haute-tension etc… etc… sans que se créent aussitôt des « collectifs » pour défendre un oiseau, une grenouille, une herbe, une zone humide rejetant les élus dans le camp des pollueurs, des destructeurs, des ignorants. Par la magie de l’Internet et par les ravages du chômage, ces « collectifs » forts d’une vingtaine de membres se retrouvent par de simples clics sur la toile des centaines à se retrouver sur un site pour mener la lutte.

La faiblesse des élus, les atermoiements du pouvoir font, qu’en France, il est désormais impossible de mener à son terme un grand projet d’infrastructure. Jusqu’où cela ira-t-il ? Mystère. Méfions-nous quand même que ne se situe pas là le lit le plus douillet de l’extrémisme de droite qui de tout temps a fait de l’autorité, de l’ordre ses plus efficaces agents électoraux.

Jean-François Pagès


Celles et ceux qui en ont envie peuvent répondre ici :

  • M. le Maire, Jean-François Pagès, Mairie, 31290 Avignonet-Lauragais
  • marie-avignonet(a) @range.be)wanadoo.fr, et ou
  • mairie-avignonet-lauragais(a) @range.be)orange.fr. (on évite les adresses bien formées sur cette page web pour éviter que les robots spammeurs ne la chopent, donc remplacez tout ce qui est entre parenthèses par un @)

Si vous nous mettez en copie, on relaiera ci-dessous.


 

 

Source : tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

 

 

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 17:05

 

Source : zad.nadir.org

 

Infos du 12 au 18 janvier

mardi 13 janvier 2015, par zadist

 


Si vous voyez des mouvements de police anormaux autour de la zone, contactez-nous ! sur le numéro d’urgence temporaire au 07.58.82.71.86.


Infos sur la répression

- Enguérrand, toujours en prison suite à la manif’ du 22 février (il purge une peine de 16 mois !). Il a suspendu sa grève de la faim. Il doit donc attendre le résultat de l’appel du procureur qui doit se faire dans les deux mois à venir. C’est la 1ère fois qu’un procureur fait appel pour une mise en liberté conditionnelle.
Pour suivre ses nouvelles, consultez les articles postés par son groupe de soutien.
Pour lui écrire : DELANOUS Enguerrand - écrou 59694 - Centre Pénitentiaire de Nantes - B.P. 71636 - 44316 NANTES-CÉDEX

- Jordan est aussi incarcéré suite à la manif du 22 février ; il avait pris 5 mois ferme (qui devaient être aménagés en autre chose que de la prison).
Pour lui écrire : MAHE Jordan - écrou 60532 - Centre Pénitentiaire de Nantes - B.P. 71636 - 44316 NANTES-CÉDEX

- Une autre personne est en prison depuis la manif du 22 novembre contre les répressions policières et judiciaires, mais elle ne souhaite pas être soutenue.


Mercredi 14

- L’association Survie qui lutte contre la françafrique et le néocolonialisme publie un article intitulé : "Charlie Hebdo : vigilance face aux dérives sécuritaires menées au nom de la guerre contre le terrorisme"

- Actes de solidarité anti-raciste, anti-stigmatisation de l’islam à Brest... Rare dans le contexte actuel.

- La manif’ de Nantes ou le cauchemar de Charlie. Ressenti de la "marche" de samedi sur indymedia Nantes

- En charente-maritime, les opposant-e-s à la construction d’un incinérateur signé Vinci sont menacés d’expulsion par la "justice"

- Quand la démocratie se prend à son propre piège. Le sondage pour savoir s’il faut virer les zadistes de notre dame des landes sur le site de BFM TV en est à 79% contre.... On en rit d’autant plus que quelque soit le résultat mettre l’expulsion d’habitant-e-s d’un territoire au vote de n’importe quel internaute qui passe par là n’a aucun sens !

- Ségolène Royal veut construire de nouveaux réacteurs nucléaires.

- A Imider au maroc la lutte continue contre une usine d’argent qui prive d’eau des milliers de personnes habitant-e-s de la vallée (reportage d’une télé).

Mardi 13

Sur la ZAD

C’est plutôt calme...

Nouvelles d’autres luttes

- [Chiapas] : Appel à la Solidarité avec San Sebastian Bachajon

- [anti THT] appel à perturber les réunions de concertation de la troisième ligne T.H.T.

 

Source : zad.nadir.org

 

 

 

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 16:26

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

Mobilisation pour le héros de la Porte de Vincennes

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

Cet employé du supermarché casher de la Porte de Vincennes a caché six personnes dans la chambre froide du magasin au début de la prise d'otages. De nationalité malienne, ce jeune musulman de 24 ans avait failli être expulsé en 2009

Le drame de la prise d'otages de l'Hyper Cacher porte de Vincennes a révélé un héros. Lassana Bathily, un employé du magasin, a permis à six personnes, dont un père et son enfant, de se cacher dans la chambre froide au sous-sol du magasin lorsque Amedy Coulibaly fait irruption dans le magasin et tue quatre personnes. « J'ai entendu des coups de feu », raconte-t-il. Au fond du supermarché, un groupe de personnes, dont un père et son nourrisson, dévalent des escaliers et se retrouvent devant les chambres froides. « Je leur ai dit : venez, venez ! » explique le jeune homme de 24 ans. « Je les ai fait rentrer dans les congélateurs. »

Lassana Bathily referme la porte et éteint le système de réfrigération. Il leur propose ensuite de le suivre par les passages de service pour s'enfuir par le monte-charge. Mais le groupe refuse, estimant l'opération trop risquée. Il s'échappera seul. Le groupe caché dans la chambre froide sera découvert peu de temps après. Une fois dehors, Lassana Bathily détaille par un croquis la configuration du magasin aux forces de l'ordre qui s'apprêtent à intervenir.

Lorsque la prise d'otages prend fin à 17 heures, il est porté aux nues. Dans la soirée, François Hollande l'appelle personnellement pour le féliciter. Malien, musulman pratiquant, il a risqué sa vie pour sauver six personnes. Mais lui relativise : « On est des frères. Ce n'est pas une question de juifs, de chrétiens ou de musulmans. On est tous dans le même bateau, il faut qu'on s'aide pour sortir de cette crise », explique-t-il sur BFMTV. Son acte a pourtant marqué les esprits. Plusieurs pages sont créées sur Facebook pour demander qu'il obtienne la Légion d'honneur, et la nationalité française. Car le jeune homme n'est pas naturalisé, après neuf ans passés en France. Il est tout de même régularisé depuis 2011, après avoir manqué d'être expulsé en 2009, selon L'Humanité.

Né le 27 juin 1990, Lassana Bathily est originaire du Mali. Sa mère vit toujours dans le village de Samba Dramané, dans la province de Kayes. Il suit une scolarité au lycée Jean Jaurès dans le XIXe arrondissement de Paris, où il obtient un CAP de carreleur-mosaïste. Interrogé par L'Humanité, sa professeure d'arts appliqués, Zimba Benguigui, le décrit comme un garçon « toujours souriant, discipliné, participatif ». Avant d'être pris dans ce tourbillon médiatique, le jeune homme avait fait une demande de naturalisation. À ce jour, il attend toujours la réponse.

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 16:05

 

Info reçue par mail

 

 

Rappel FSL30 rencontre de travail
samedi 17 janvier 2015 - 10h Mairie de St Génies de Malgoires.
 
-Créer un mouvement social local durant l'année 2015 autour des enjeux climatiques,
en vue  de la COP21 (conférence sur le climat Paris 2015)
 Aborder, proposer et  impulser une dynamique:
       - Mettre en place un programme d'action jusqu'en novembre 2015
autour des thématiques non exhaustives de l'énergie, de l'agriculture, de la fianciarisation (fausses solutions etc...)
- Créer un audit des politiques territoriales Gardoises sur le climat. 
-  Organiser le passage de l'Alternatiba-tour (ci-joint quelques informations sur ce tour).
- Et bien d'autres choses à construire ensemble.
Nous finirons par un repas partagé.
En PJ le texte fédérateur. (lien ici)
Pour les Attac du Gard

 
 Le Tour tandem d'Alternatiba passera par Nîmes le samedi 20 juin 2015. C'est un tour en vélo 4 places qui va parcourir la France et quelques pays limitrophes, en 180 étapes de juin à septembre 2015. Ce tour s'inscrit dans le cadre de la mobilisation Climat en vue du sommet à Paris fin 2015 et il vise à sensibiliser la population à la question du climat et aux alternatives concrètes et tangibles.

 En gros il s'agit d'une part, d'accompagner le tandem 4 places et la caravane qui l'accompagne sur une partie du parcours (Montpellier 19/06 (via Sommières)-> Nîmes    Quelques liens qui vous permettront d'en savoir plus
 
Présentation du tour tandem en  vidéo genre cinéma muet !http://youtu.be/zofBzgGrkTg

https://alternatiba.eu/presse/dossiers-presse/

Dossier de presse bien complet présentant à la fois le Tour et la dynamique Alternatiba dans laquelle s'inscrit le Tour.

http://alternatiba.eu/tour2015/

 

 


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14 janvier 2015 3 14 /01 /janvier /2015 22:44

 

Source : www.reporterre.net

 

Le Parlement européen facilite l’autorisation des cultures d’OGM

Philippe Desfilhes (Reporterre)

mercredi 14 janvier 2015

 

 

 

Les députés européens ont adopté mercredi une directive facilitant les autorisations de cultures transgéniques. Elles ne seront plus décidées au niveau communautaire, mais par chaque Etat. Et les entreprises pourront attaquer les interdictions.


C’en est fini de la directive 2001/18 qui présidait depuis quatorze ans à l’autorisation de tout nouvel organisme génétiquement modifié (OGM) et dont les difficultés d’application bloquaient de facto les cultures transgéniques en Europe - le seul OGM cultivé dans l’Union est le maïs MON 810, autorisé en 1998 dans le cadre d’un précédent texte européen. Les députés européens ont en effet voté mercredi 13 janvier à Strasbourg à une très large majorité (480 voix contre 159) une nouvelle directive dont on peut craindre qu’elle soit beaucoup plus favorable aux OGMs .

Dite « de renationalisation des procédures d’autorisation des OGMs », la nouvelle directive est pourtant en apparence plus sévère que sa devancière car elle prétend « faciliter » les interdictions nationales. Auparavant en effet, pour interdire la culture d’une variété transgénique autorisée en Europe, un pays devait démontrer au moyen « de nouvelles preuves scientifiques » que ces plantes présentaient un risque pour la santé humaine ou animale et décréter un moratoire. En France, les moratoires étaient régulièrement déboutés par le Conseil d’Etat. Désormais, d’autres raisons pourront être invoquées, comme « des objectifs de politiques agricoles, environnementales, publiques » ou simplement « des impacts socio-économiques ».

Mais, et c’est là que le bât blesse pour les opposants aux OGMs, ces raisons devront avoir été négociées au préalable entre l’Etat qui veut interdire l’OGM sur son territoire et l’entreprise de biotechnologie qui fait la demande d’autorisation. « Pour la première fois en Europe, quelque soit le domaine concerné, des Etats devront demander une autorisation à des entreprises pour pouvoir interdire un de leur produit sur leur territoire. C’est inacceptable ! », s’insurge José Bové, député Verts-ALE.

La nouvelle directive accorde une place démesurée aux entreprises de biotechnologies. « Ce n’est plus l’EFSA (Autorité européenne de Santé des Aliments), la Commission ou le Conseil qui décidera de la culture d’un OGM ou d’un groupe d’OGM sur un territoire donné, mais les entreprises semencières elles-mêmes », dénonce l’eurodéputé.

De surcroît, le manque de clarté du texte ouvre la porte à des attaques des entreprises semencières contre les interdictions nationales, par exemple pour distorsion de concurrence dans le marché intérieur, atteinte aux règles de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) ou encore devant des tribunaux arbitraux tels que prévu dans le traité TTIP ou le CETA (accord de commerce entre le Canada et l’Union européenne). « Quel sera le poids juridique des raisons autres que ’scientifiques’ mises en avant par un Etat pour interdire un OGM sur son territoire ? », s’interroge-t-il.

Ce n’est pas tout. La nouvelle directive placera les Etats membres dans une situation « schizophrénique » quand une demande d’autorisation d’un nouvel OGM leur sera présentée. « Comment pourront-ils faire valoir leur opposition à l’autorisation au niveau européen alors qu’ils disposeront des outils pour prendre une décision au niveau national ? », s’interroge Eric Meunier, d’Inf’OGM. Et ne risque-t-on pas d’assister à d’autres marchandages et arrangements dans les coulisses du Parlement où les négociations ne sont pas toujours de la plus grande transparence ?

Avec cette nouvelle directive, la Commission Juncker fait aboutir un projet muri de longue date....

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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14 janvier 2015 3 14 /01 /janvier /2015 16:18

 

Source : blogs.rue89.nouvelobs.com/deja-vu

 

 

Un Patriot Act ? Excellente idée, Mme Pécresse. Les Romains appelaient ça la dictature
Antonin Benoit
Doctorant en Histoire
Publié le 14/01/2015 à 11h11

 

 

 

Le bal des propositions sécuritaires a commencé chez les politiques, avec son lot d’idées idiotes, moyennes ou passables ; mais la plus stimulante revient sans doute à l’ancienne muse des universités, Valérie Pécresse, qui a déclaré sans fard au micro d’Europe 1 :

« Il faudra bien entendu un Patriot Act à la française. »

Pourquoi stimulante ? Parce que Valérie Pécresse commence là à dresser un parallèle historique avec la réponse judiciaire américaine aux attentats du 11 septembre (qui, en très bref, permet une suspension des conditions normales d’enquête et de détention en cas de soupçon de terrorisme).

Autrement dit : elle suggère qu’une réponse appropriée au terrorisme est de créer une sphère d’exception dans la loi, qui suspend le processus démocratique et judiciaire normal pour lutter contre le danger en question.

Valérie Pécresse ne remonte qu’au Patriot Act (qui est relativement récent), mais on pourrait lui suggérer une série d’autres parallèles à placer, qui seraient autrement plus chic, mais pourraient aussi donner à réfléchir sur la pratique de l’état d’exception.

1 Les références classiques : Athènes et Rome

Du côté de la démocratie athénienne, on peut réussir à trouver quelques épisodes d’apparition d’« hommes forts », à qui de grands pouvoirs sont confiés par le peuple en cas de danger de la cité ;

  • notamment Solon, à qui les Athéniens laissent totalement carte blanche pour éviter la guerre civile en 594-593 avant notre ère (et qui, ironiquement, livre un code de loi qui organise le bon fonctionnement de la démocratie),
  • ou Alcibiade qui est élu « stratège autocrator » avec les pleins pouvoirs en -407 (au moment où Athènes est en train de perdre la guerre du Péloponnèse) – ce qui ne dure pas très longtemps, puisqu’il est destitué dès -406.

Mais comme on le voit, globalement la référence classique pour penser la démocratie moderne ne permet pas vraiment les parallèles en termes de suspension de la vie publique face au danger (c’est d’ailleurs peut-être pour ça que c’est la référence classique).

 

C’est en revanche nettement différent dans la Rome antique, qui a une institution totalement consacrée à ça : la dictature.

 

Celle-ci est créée au moment de la chute de la monarchie et de la création de la république romaine (début du VIe siècle avant notre ère), et donne les pleins pouvoirs (l’imperium, ce qui suspend toutes les autres magistratures et permet de condamner à mort sans procès) à un citoyen.

Elle s’applique dans les situations d’urgence militaire (la dictature apparaît en -501, devant la menace des Sabins) ou même civile, lorsqu’il faut absolument procéder à une élection ou à un rite religieux, par exemple le temps de planter un clou en -361 :

 

« [...] comme les antiques traditions des annales rapportaient qu’autrefois, lors des sécessions de la plèbe, le dictateur avait planté un clou, et que cette solennité expiatoire avait ramené à la raison les esprits des hommes aliénés par la discorde, on s’empressa de créer un dictateur pour planter le clou. On créa Cn. Quinctilius, qui nomma L. Valerius maître de la cavalerie. Le clou planté, ils abdiquèrent leurs fonctions. »

— Tite-Live, Histoire romaine, VIII, 18

 


Statue de Jules César par Ambrogio Parisi, jardin des Tuileries à Paris (Nan Palmero/Wikimedia Commons/CC)

 

Car la beauté de la fonction est qu’elle est limitée dans ses pouvoirs (le dictateur doit se trouver un adjoint, le maître de cavalerie, pour ne jamais être le seul magistrat), et dans le temps : six mois au maximum… sauf lorsque cela dérape, par exemple en -46, lorsque César, seul maître à Rome, se fait attribuer la dictature pour un an, puis dix, puis à vie.

 

Ce qui se termine assez mal pour lui comme pour la république romaine, preuve que le danger dans les mesures d’exception arrive assez vite lorsqu’elles se prolongent dans le temps.

2 La référence légitime : la Révolution française

C’est la référence majuscule, l’élément fondateur de notre démocratie moderne, qui peut être mobilisée, car si même les révolutionnaires l’ont fait… sauf que la suspension des pouvoirs parlementaires est plutôt associée aux éléments moins bien perçus de la période, à savoir la Terreur et le coup d’Etat de Bonaparte.

 

Ainsi, le grand épisode du genre arrive en 1793, dans un contexte de grand danger intérieur comme extérieur pour l’Etat révolutionnaire (énormes insurrections face à la levée de troupes, crise du ravitaillement des armées, formation d’une coalition européenne contre la France, etc…), avec la création le 1er janvier du Comité de défense générale, qui allait rapidement devenir le fameux Comité de salut public dominé d’abord par Danton, puis par Robespierre.

 

On connaît particulièrement ce comité pour avoir suspendu la Constitution de l’an I en octobre 1793 et dirigé le gouvernement révolutionnaire, mais aussi et surtout pour avoir été à la baguette de la Grande Terreur (de juin 1794 jusqu’à la chute de Robespierre en juillet) autour de la loi antiterroriste (tiens donc) du 22 prairial, qui se justifiait par des attentats manqués contre Collot d’Herbois et Robespierre.

 

On lui doit notamment sur le plan judiciaire la suspension de l’interrogatoire, de la défense et des témoins, et celle-ci déboucha donc en bonne logique sur environ 1 300 condamnations à mort en un mois et demi à Paris (une trentaine par jour).

 

Le procédé ainsi entré dans la modernité était d’ailleurs appelé à se reproduire, comme le souligne Giorgio Agamben, en commençant par le coup d’Etat de Bonaparte le 18 brumaire puis tout au long du XIXe siècle (et Napoléon III notamment proclama à plusieurs reprises l’état de siège pour pouvoir manœuvrer sans encombre), puis du XXe, notamment au moment des deux guerres mondiales (par exemple avec le vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain en juillet 1940, ce qui lui permit de mettre en place le régime de Vichy).

 

Mais il vaut peut-être mieux éviter ces exemples-là.

3 Le cousin un peu trop voyant : le régime nazi

Il serait mieux d’éviter de recourir à celui-ci aussi, mais le problème est qu’il est quand même assez incontournable quand on parle de régime d’exception justifié par un danger terroriste (il est récent, et quand même assez exemplaire).

 

En effet, Hitler à la conquête du pouvoir n’avait pas particulièrement l’intention de s’encombrer des accessoires naturels d’une démocratie (des élections, un parlement, la séparation des pouvoirs, etc.), et l’un de ses objectifs essentiels dès son arrivée au pouvoir (en janvier 1933) fut donc de réussir à se faire attribuer les pleins pouvoirs.

 

Heureusement pour lui, la Constitution de la République de Weimar lui laissait une belle marge de manœuvre de ce point de vue-là, et notamment l’article 48 qui permettait simplement au président de la République de « suspendre tout ou partie des droits fondamentaux » en cas de « perturbation de la sécurité et de l’ordre public ». Il avait été assez largement utilisé par les premiers gouvernements conservateurs de Weimar (ce qui fut très pratique dans le milieu des années 1920 pour emprisonner des militants communistes par milliers et les faire juger par des tribunaux spéciaux).

 

La faille existant, elle fut donc exploitée à travers l’incendie du Reichstag dans la nuit du 27 au 28 février 1933 (orchestré par les nazis pour le mettre sur le dos des communistes), ce qui permit à Hitler de faire valoir le risque terroriste et se faire ainsi voter les pleins pouvoirs le 28 février ; et ainsi préparer confortablement les élections de mars 1933, lesquelles donnèrent un Parlement qui confirma définitivement ces pleins pouvoirs le 23 mars.

4 Le grand frère : le Patriot Act

On pourrait laisser celui-ci à Valérie Pécresse, qui a l’air assez calée dessus.

 

Soulignons simplement que, à la base relativement mesuré (autorisant une détention arbitraire pendant sept jours seulement), il est surtout défini par la quantité de compléments et de prolongations qui s’y sont ajoutés, et permet depuis novembre 2001 la détention arbitraire de suspects de terrorisme sans limite de durée et la possibilité de les juger par des tribunaux spéciaux – ce qui les met dans une non-catégorie juridique inédite (comme l’a remarqué un avocat de la Navy américaine, Charles Swift, « Guantanamo bay is the legal equivalent of outer space – a place with no law »).

 

Rappelons aussi que c’est le texte qui fournit notamment un cadre légal à la plupart des écoutes de la NSA dans le monde entier, et que c’est ainsi l’un des textes de lois les plus dénoncés au monde, par exemple par Amnesty international (ici ou ici), ou encore par la très importante American Civil Liberties Union (ici, soulignant notamment qu’il « n’existe pas grand-chose pour soutenir l’idée que le Patriot Act a rendu l’Amérique plus protégée face au terrorisme »).

 

Enfin bon, si elle veut changer d’exemple, elle a le choix.

Infos pratiques
A lire

Giorgio Agamben, Etat d »exception, homo sacer, Le Seuil, 2003

 

 

Source : blogs.rue89.nouvelobs.com/deja-vu

 

 

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14 janvier 2015 3 14 /01 /janvier /2015 16:12

 

Source : www.lemonde.fr/les-decodeurs

 

 

« Charlie », Dieudonné… : quelles limites à la liberté d'expression ?

Le Monde.fr | 14.01.2015 à 07h46 • Mis à jour le 14.01.2015 à 14h57 | Par Damien Leloup et Samuel Laurent

 
 

image: http://s2.lemde.fr/image/2015/01/14/534x267/4555681_3_1702_des-couvertures-du-journal-satirique-charlie_c34835e5333a3552cb96b60e4da3c953.jpg

Des couvertures du journal satirique "Charlie Hebdo".

« Pourquoi Dieudonné est-il attaqué alors que Charlie Hebdo peut faire des “unes” sur la religion » ? La question est revenue, lancinante, durant les dernières heures de notre suivi en direct de la tuerie à Charlie Hebdo et de ses conséquences. Elle correspond à une interrogation d'une partie de nos lecteurs : que recouvre la formule « liberté d'expression », et où s'arrête-t-elle ?

  1. La liberté d'expression est encadrée
  2. La particularité des réseaux sociaux
  3. Le cas complexe de l'humour
  4. Charlie, habitué des procès
  5. Dieudonné, humour ou militantisme ?

1. La liberté d'expression est encadrée

La liberté d'expression est un principe absolu en France et en Europe, consacré par plusieurs textes fondamentaux. « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi »,  énonce l'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme de 1789.

Le même principe est rappelé dans la convention européenne des droits de l'homme :

« Toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques et sans considération de frontière. »

Cependant, elle précise :

« L'exercice de ces libertés comportant des devoirs et des responsabilités peut être soumis à certaines formalités, conditions, restrictions ou sanctions prévues par la loi, qui constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité nationale, à l'intégrité territoriale ou à la sûreté publique, à la défense de l'ordre et à la prévention du crime, à la protection de la santé ou de la morale, à la protection de la réputation ou des droits d'autrui, pour empêcher la divulgation d'informations confidentielles ou pour garantir l'autorité et l'impartialité du pouvoir judiciaire. »

La liberté d'expression n'est donc pas totale et illimitée, elle peut être encadrée par la loi. Les principales limites à la liberté d'expression en France relèvent de deux catégories : la diffamation et l'injure, d'une part ; les propos appelant à la haine, qui rassemblent notamment l'apologie de crimes contre l'humanité, les propos antisémites, racistes ou homophobes, d'autre part.

Les mêmes textes encadrent ce qui est écrit sur le Web, dans un journal ou un livre : l'auteur d'un propos homophobe peut être théoriquement condamné de la même manière pour des propos écrits dans un quotidien ou sur sa page Facebook. L'éditeur du livre ou le responsable du service Web utilisé est également considéré comme responsable. En pratique, les grandes plates-formes du Web, comme YouTube, Facebook, Tumblr ou Twitter, disposent d'un régime spécifique, introduit par la loi sur la confiance dans l'économie numérique : ils ne sont condamnés que s'ils ne suppriment pas un contenu signalé comme contraire à la loi dans un délai raisonnable.

C'est la loi du 29 juillet 1881, sur la liberté de la presse, qui est le texte de référence sur la liberté d'expression. Son article 1 est très clair : « L'imprimerie et la librairie sont libres », on peut imprimer et éditer ce qu'on veut. Mais là encore, après le principe viennent les exceptions. La première est l'injure (« X est un connard »), puis viennent la diffamation ou la calomnie, c'est-à-dire le fait de porter atteinte à l'honneur d'une personne (diffamation, par exemple « X a une mauvaise haleine et ronfle »), ou d'imputer à quelqu'un des actions qu'il n'a pas commises, le tout dans le but de lui faire du tort (calomnie, par exemple « X a volé dans la caisse de l'entreprise »).

Les articles 23 et 24 de cette même loi expliquent que « seront punis comme complices d'une action qualifiée de crime ou délit ceux qui, soit par des discours, cris ou menaces proférés dans des lieux ou réunions publics », en font l'apologie, et liste les propos qui peuvent faire l'objet d'une condamnation :

« - les atteintes volontaires à la vie, les atteintes volontaires à l'intégrité de la personne et les agressions sexuelles, définies par le livre II du code pénal ;

- les vols, les extorsions et les destructions, dégradations et détériorations volontaires dangereuses pour les personnes, définis par le livre III du code pénal ;

- l'un des crimes et délits portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ;

- l'apologie (…) des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité ou des crimes et délits de collaboration avec l'ennemi.

- (Le fait d'inciter à des) actes de terrorisme prévus par le titre II du livre IV du code pénal, ou qui en auront fait l'apologie.

- La provocation à la discrimination, la haine ou la violence envers des personnes “en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée”, ou encore “leur orientation sexuelle ou leur handicap” ».

Dernier cas particulier : l'apologie du terrorisme, plus durement sanctionné depuis la loi de novembre 2014 sur la lutte contre le terrorisme. Le texte, mis en application ces derniers jours, prévoit que des propos d'apologie du terrorisme puissent être condamnés en comparution immédiate, renforce les peines encourues, et considère comme un fait aggravant le fait que ces propos soient tenus sur Internet. La même loi introduisait également la possibilité d'un blocage administratif - c'est à dire sans validation a priori par un juge - des sites de propagande djihadiste, une mesure fortement dénoncée par les défenseurs de la liberté d'expression.  

En résumé, la liberté d'expression ne permet pas d'appeler publiquement à la mort d'autrui, ni de faire l'apologie de crimes de guerre, crimes contre l'humanité, ni d'appeler à la haine contre un groupe ethnique ou national donné. On ne peut pas non plus user de la liberté d'expression pour appeler à la haine ou à la violence envers un sexe, une orientation sexuelle ou un handicap.

Le droit d'expression est sous un régime « répressif » : on peut réprimer les abus constatés, pas interdire par principe une expression avant qu'elle ait eu lieu. Mais si une personne, une association ou l'Etat estime qu'une personne a outrepassé sa liberté d'expression et tombe dans un des cas prévus dans la loi, elle peut poursuivre en justice. En clair, c'est aux juges qu'il revient d'apprécier ce qui relève de la liberté d'expression et de ce qu'elle ne peut justifier. Il n'y a donc pas de positionnement systématique, mais un avis de la justice au cas par cas.

2. La particularité des réseaux sociaux

Le droit français s'applique aux propos tenus par des Français sur Facebook ou Twitter. Mais ces services étant édités par des entreprises américaines, ils ont le plus souvent été conçus sur le modèle américain de la liberté d'expression, beaucoup plus libéral que le droit français. Aux Etats-Unis, le premier amendement de la Constitution, qui protège la liberté d'expression, est très large. De nombreux propos condamnés en France sont légaux aux Etats-Unis.

Les services américains rechignent donc traditionnellement à appliquer des modèles très restrictifs, mais se sont adaptés ces dernières années au droit français. Twitter a ainsi longtemps refusé de bloquer ou de censurer des mots-clés antisémites ou homophobes, avant de nouer un partenariat avec des associations pour tenter de mieux contrôler ces propos.

De son côté, Facebook applique une charte de modération plus restrictive, mais les propos qui y sont contraires ne sont supprimés que s'ils sont signalés par des internautes, et après examen par une équipe de modérateurs.

Lire : Quels risques juridiques pour les utilisateurs de réseaux sociaux ?

3. Le cas complexe de l'humour

La liberté d'expression ne permet donc pas de professer le racisme, qui est un délit, de même que l'antisémitisme. On ne peut donc pas imprimer en « une » d'un journal « il faut tuer untel » ou « mort à tel groupe ethnique », ni tenir ce genre de propos publiquement. Néammoins, les cas de Dieudonné ou de Charlie Hebdo ont trait à un autre type de question, celle de l'humour et de ses limites.

La jurisprudence consacre en effet le droit à l'excès, à l'outrance et à la parodie lorsqu'il s'agit de fins humoristiques. Ainsi, en 1992, le tribunal de grande instance de Paris estimait que la liberté d'expression « autorise un auteur à forcer les traits et à altérer la personnalité de celui qu'elle représente », et qu'il existe un « droit à l'irrespect et à l'insolence », rappelle une étude de l'avocat Basile Ader.

Néammoins, là encore, il appartient souvent aux juges de décider ce qui relève de la liberté de caricature et du droit à la satire dans le cadre de la liberté d'expression. Un cas récent est assez éclairant : le fameux « casse-toi, pauv' con ! ». Après que Nicolas Sarkozy a lancé cette formule à quelqu'un qui avait refusé de lui serrer la main, un homme avait, en 2008, acueilli l'ancien chef de l'Etat avec une pancarte portant la même expression.

Arrêté, il avait été condamné pour « offense au chef de l'Etat » (délit supprimé depuis). L'affaire était remontée jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme. En mars 2013, celle-ci avait condamné la France, jugeant la sanction disproportionnée et estimant qu'elle avait « un effet dissuasif sur des interventions satiriques qui peuvent contribuer au débat sur des questions d'intérêt général ».

Plus proche des événements de la semaine précédente, en 2007, Charlie Hebdo devait répondre devant la justice des caricatures de Mahomet qu'il avait publiées dans ses éditions. A l'issue d'un procès très médiatisé, où des personnalités s'étaient relayées à la barre pour défendre Charlie Hebdo, le tribunal avait jugé que l'hebdomadaire avait le droit de publier ces dessins :

« Attendu que le genre littéraire de la caricature, bien que délibérément provocant, participe à ce titre à la liberté d'expression et de communication des pensées et des opinions (…) ; attendu qu'ainsi, en dépit du caractère choquant, voire blessant, de cette caricature pour la sensibilité des musulmans, le contexte et les circonstances de sa publication dans le journal “Charlie Hebdo”, apparaissent exclusifs de toute volonté délibérée d'offenser directement et gratuitement l'ensemble des musulmans ; que les limites admissibles de la liberté d'expression n'ont donc pas été dépassées (…) »

On peut donc user du registre de la satire et de la caricature, dans certaines limites. Dont l'une est de ne pas s'en prendre spécifiquement à un groupe donné de manière gratuite et répétitive.

Autre époque, autre procès : en 2005, Dieudonné fait scandale en apparaissant dans une émission de France 3 grimé en juif ultrareligieux. Il s'était alors lancé dans une diatribe aux relents antisémites. Poursuivi par plusieurs associations, il avait été relaxé en appel, le tribunal estimant qu'il restait dans le registre de l'humour.

En résumé, la loi n'interdit pas de se moquer d'une religion - la France est laïque, la notion de blasphème n'existe pas en droit - mais elle interdit en revanche d'appeler à la haine contre les croyants d'une religion, ou de faire l'apologie de crimes contre l'humanité – c'est notamment pour cette raison que Dieudonné a régulièrement été condamné, et Charlie Hebdo beaucoup moins.

4. « Charlie », habitué des procès

Il faut rappeler que Charlie Hebdo et son ancêtre Hara-Kiri ont déjà subi les foudres de la censure. Le 16 novembre 1970, à la suite de la mort du général de Gaulle, Hara-Kiri titre : « Bal tragique à Colombey : 1 mort », une double référence à la ville du Général et à un incendie qui avait fait 146 morts dans une discothèque la semaine précédente. Quelques jours plus tard, l'hebdomadaire est interdit par le ministère de l'intérieur, officiellement à l'issue d'une procédure qui durait depuis quelque temps. C'est ainsi que naîtra Charlie Hebdo, avec la même équipe aux commandes.

L'hebdomadaire satirique était régulièrement devant la justice à la suite à des plaintes quant à ses « unes » ou ses dessins : environ 50 procès entre 1992 et 2014, soit deux par an environ. Dont certains perdus.

5. Dieudonné, humour ou militantisme ?

Dans le cas de Dieudonné, la justice a été appelée à plusieurs reprises à trancher. Et elle n'a pas systématiquement donné tort à l'humoriste. Ainsi a-t-il été condamné à plusieurs reprises pour « diffamation, injure et provocation à la haine raciale » (novembre 2007, novembre 2012), ou pour « contestation de crimes contre l'humanité, diffamation raciale, provocation à la haine raciale et injure publique » (février 2014).

Lorsqu'en 2009 il fait venir le négationniste Robert Faurisson sur scène pour un sketch où il lui faisait remettre un prix par un homme déguisé en détenu de camp de concentration, il est condamné pour « injures antisémites ». Mais dans d'autres cas, il a été relaxé : en 2004 d'une accusation d'apologie de terrorisme, en 2007 pour un sketch intitulé « Isra-Heil ». En 2012, la justice a refusé d'interdire un film du comique, malgré une plainte de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).

En plaidant pour l'interdiction de ses spectacles fin 2013, le gouvernement Ayrault avait cependant franchi une barrière symbolique, en interdisant a priori une expression publique. Néanmoins, le Conseil d'Etat, saisi après l'annulation d'une décision d'interdiction à Nantes, lui avait finalement donné raison, considérant que « la mise en place de forces de police ne [pouvait] suffire à prévenir des atteintes à l'ordre public de la nature de celles, en cause en l'espèce, qui consistent à provoquer à la haine et la discrimination raciales ». « On se trompe en pensant qu'on va régler la question à partir d'interdictions strictement juridiques », estimait alors la Ligue des droits de l'homme.

 


 

 

 

 
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