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23 janvier 2015 5 23 /01 /janvier /2015 21:43

 

Source : www.bastamag.net

 

Oligarchies

 

Grèce : milliardaires et multinationales se partagent le gâteau des privatisations

par Olivier Petitjean 23 janvier 2015

 

 

 

 

 

En échange de l’aide financière internationale, la Grèce s’est vue imposer un vaste programme de privatisations. Transport, énergie, loterie nationale, gestion de l’eau, infrastructures, patrimoine culturel... C’est la braderie générale ! Investisseurs russes, chinois ou azéris, multinationales françaises ou allemandes, et surtout les oligarques grecs, se ruent sur ces bonnes affaires, sur fond d’irrégularités et de soupçons de corruption. Au détriment des simples citoyens étouffés par les plans d’austérité. En cas de victoire électorale ce 25 janvier, le mouvement de gauche Syriza saura-t-il inverser la tendance ? Et s’appuyer sur les résistances citoyennes, qui ont par exemple réussi à réinventer un service public de l’eau ?

Ce dimanche 25 janvier, les Grecs se rendent aux urnes pour élire un nouveau gouvernement. La perspective d’une accession au pouvoir de Syriza, la coalition de la gauche radicale, seule ou avec d’autres partis, est réelle. Si cette victoire se confirme, ce sera en grande partie à cause du rejet de la politique d’austérité massive imposée au pays depuis plus de cinq ans. Celle-ci s’est traduite par une baisse sans précédent des revenus et des conditions de vie de la plupart des Grecs, jusqu’à menacer leur état de santé [1]. Économiquement, cette politique d’austérité apparaît comme un échec manifeste, si ce n’est pour tous ceux – banques françaises ou allemandes [2], investisseurs étrangers, fonds spéculatifs [3], mais aussi hommes d’affaires grecs – qui ont su y trouver leur compte.

Élément crucial du traitement de choc imposé par la « troïka » (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne) en échange de son aide financière : le vaste programme de privatisations d’entreprises et de patrimoines appartenant à l’État grec. Sur la liste des actifs destinés à la privatisation figuraient notamment les entreprises publiques de production, de transport et de distribution d’électricité et de gaz, l’entreprise pétrolière nationale, les services d’eau d’Athènes et de Thessalonique, tous les aéroports du pays, tous les ports, des autoroutes, les entreprises ferroviaires nationales, le service postal, ou encore les organismes de loterie et de paris sportifs. Sans compter plusieurs milliers de biens fonciers [4], parmi lesquels de nombreux joyaux comme le manoir vénitien de Castello Bibelli, sur l’île de Corfou, la plage d’Agios Ioannis en Chalcidique, celle de Kassiopi encore à Corfou, ou celle d’Agia Triada, à proximité de Thessalonique. Autant de lieux désormais voués aux promoteurs touristiques.

Braderie du patrimoine national

C’est donc une véritable braderie du patrimoine national qui s’est organisée en quelques années. Pour quels résultats ? En 2010, des représentants de la troïka ont avancé le chiffre de 50 milliards d’euros de recettes attendues de ces privatisations. Depuis, ces estimations n’ont cessé d’être revues à la baisse. Fin 2013, l’État grec réussi seulement à récolter 4 milliards d’euros, dont seulement 2,6 effectivement versés – il en espérait encore 11 milliards d’ici 2016, et 25 milliards d’ici 2020. Fin 2014, le chiffre était de 7,7 milliards, dont 3,1 réellement reçus. Les recettes totales espérées à l’horizon 2016 n’étaient plus que de 9,6 milliards d’euros. Soit à peine 20% des espérances initiales...

Malgré l’atmosphère générale de précipitation et les pressions constantes exercées par la troïka pour faire avancer les privatisations, celles-ci progressent lentement, et n’obtiennent pas les résultats escomptées. Si plusieurs opérations significatives sont en voie d’achèvement (la loterie nationale, les aéroports régionaux, le site de l’ancien aéroport d’Athènes, l’entreprise de transport de gaz Defsa), d’autres sont des échecs retentissants, comme la vente des services d’eau d’Athènes et de Thessalonique, celle de l’entreprise de gaz Depa). Les cessions restantes ne cessent d’être retardées.

Juteuses plus-values, irrégularités et voyage en jet privé

Plusieurs raisons expliquent cet échec relatif pour la troïka et les dirigeants grecs. Tout d’abord, le programme de privatisation s’est heurté à de nombreuses résistances, notamment de la part du pouvoir judiciaire, des syndicats et des citoyens. Ensuite, les investisseurs potentiels ne se sont pas forcément montrés très empressés, notamment les premières années, du fait de l’incertitude politique et parce que ces entreprises connaissaient parfois des dysfonctionnements, aggravés par la crise que traversait le pays tout entier. Enfin, comme c’est souvent le cas en matière de privatisations, les repreneurs se sont retrouvés en position de force, face à des pouvoirs publics désespérés de pouvoir remplir les conditions de la troïka ans les délais imposés, et ont su négocier des prix avantageux.

« C’était le pire moment possible pour initier un programme de privatisations. Normalement on ne devrait pas privatiser au beau milieu d’une crise », déplore un ancien dirigeant de Taiped, l’agence grecque en charge des privatisations, cité par une enquête approfondie du quotidien allemand Tagesspiegel sur les privatisations en Grèce et au Portugal cite. Même du point de vue de ses promoteurs, la manière dont le programme grec a été conçue et menée est un non-sens...

Les entreprises françaises veulent une part du gâteau

Les repreneurs des parts de la loterie nationale (Opap), privatisées par le gouvernement grec, ont ainsi versé 652 millions d’euros, sensiblement moins que le prix théorique correspondant à la capitalisation boursière de la société. Le jour même de l’acquisition, la valeur de l’action a cependant bondi de 6,13 à 9,13 euros. Elle est aujourd’hui de 13 euros, soit le double de sa valeur ! Une juteuse plus-value pour les hommes d’affaires grecs et tchèques qui ont négocié le rachat, et qui étaient les seuls candidats à la reprise. Le président de Taiped de l’époque s’est consolé en partant immédiatement en vacances dans le jet privé du milliardaire grec Dimitris Melissianidis, l’un des repreneurs. Le scandale l’a contraint à la démission. Ce n’est là qu’un exemple parmi d’autres des problèmes et des irrégularités qui auront entaché le travail de l’agence. Depuis sa création, celle-ci a déjà changé cinq fois de dirigeant... Un fait qui en dit long sur ce que cache, réellement, la mise en œuvre du programme de privatisation grec.

Les entreprises françaises ne pouvaient pas rester à l’écart d’une telle aubaine. Nombreuses sont les firmes tricolores qui se sont portées candidates à la reprise d’entreprises publiques grecques, encouragées en cela par le président François Hollande, au nom de la « solidarité » des Français avec les souffrances du peuple grec… C’est ainsi qu’Alstom a fait acte de candidature au rachat de Rosco, entreprise de matériel ferroviaire, tandis que la SNCF est retenue parmi les trois repreneurs potentiels de TrainOSE, la société de transport ferroviaire (la décision est attendue pour 2015)
 [5]. Le géant du BTP Vinci figure parmi les candidats à la reprise des aéroports régionaux grecs, mais s’est vu préférer un consortium germano-grec. Le groupe pourrait se rattraper avec l’aéroport d’Athènes ou l’autoroute Egniata, dans le Nord de la Grèce. La Poste est également citée parmi les repreneurs potentiels de son homologue grecque, pendant que BNP Paribas et le Crédit agricole conseillent l’agence chargée des privatisations... [6]

Grâce aux mobilisations, l’eau demeure un service public

Paradoxalement, les entreprises publiques françaises apparaissent au premier rang lorsqu’il s’agit de privatiser à l’étranger. EDF a ainsi manifesté publiquement son intérêt pour le rachat de l’entreprise publique de production d’électricité DEI. La firme française s’intéresserait particulièrement aux actifs et à l’expertise de DEI dans le domaine du lignite, cette forme particulièrement polluante du charbon qu’EDF souhaite également développer en Serbie(lire notre article). Peu importe que les salariés de DEI aient organisé une grande grève en juillet dernier pour protester contre la privatisation de leur entreprise [7] : EDF fait valoir qu’en tant qu’entreprise publique, elle est peut-être la seule en Europe à ne pas avoir peur du pouvoir des syndicats [8]. Les enchères sont attendues en 2015.

Le cas le plus emblématique reste celui de Suez environnement, auquel l’Observatoire des multinationales a consacré une enquête approfondie. L’entreprise française s’est positionnée pour acquérir les services publics de l’eau d’Athènes et de Thessalonique à des conditions particulièrement avantageuses, alors que ces services sont en bonne santé financière et ne paraissent pas avoir besoin d’investissements. Les obstacles à la privatisation se sont accumulés. À Thessalonique, les partisans du service public ont organisé en mai 2014 un référendum populaire : 98% des votants se sont prononcé contre la privatisation de l’eau. Quelques semaines plus tard, la Cour suprême grecque a rendu un arrêt déclarant inconstitutionnelle la privatisation des services d’eau d’Athènes et de Thessalonique, cela portant atteinte aux obligations de l’État en matière de protection de la santé des citoyens. Dans son rapport de décembre 2014, Taiped ne mentionne plus ces deux entreprises dans la liste des entités à privatiser.

Ruée de capitaux chinois, russes, azéris…

Le programme de privatisations est parfois présenté comme une ruée sur les actifs bon marché, attirant des investisseurs de divers horizons, et notamment de l’Est. Outre le tourisme, l’autre grand projet économique sur lequel parient les technocrates est celui de faire de la Grèce un « hub », une porte d’entrée vers l’Europe depuis l’Asie. D’où l’importance du secteur des transports dans la liste des biens à privatiser. Du fait d’une culture orthodoxe partagée et de la stratégie d’influence du Kremlin, les entreprises russes se sont montrées particulièrement actives. Gazprom a longtemps été le repreneur pressenti de l’entreprise gazière Depa, avant de retirer sa candidature. L’entreprise ferroviaire publique russe RZD s’intéresse aux chemins de fer grecs, ainsi qu’au port de Thessalonique. Mais ces velléités pourraient bien se trouver entravées par la crise ukrainienne et les sanctions occidentales.

Côté Chinois, des investisseurs sont impliqués dans le projet de développement immobilier d’Hellenikon, l’ancien aéroport d’Athènes, qui deviendra le plus important projet urbain d’Europe, sur 620 hectares, si la résistance citoyenne ne parvient pas à préserver cet espace. D’autres s’intéressent à l’aéroport international actuel. L’entreprise Cosco a signé en 2009 un bail pour rénover et gérer une partie du port du Pirée, le plus important de Grèce ; elle est aujourd’hui candidate à son rachat pur et simple. Ses concurrents sont américain, néerlandais et philippin [9]. Plus inattendu, le rachat de l’entreprise de transport de gaz Defsa par une entreprise pétrolière et gazière d’État de l’Azerbaïdjan, s’explique par les grands projets de gazoducs visant à acheminer le gaz de la mer Caspienne vers l’Europe via la Grèce.

Les grands gagnants : les milliardaires grecs

Les principaux bénéficiaires des privatisations grecques ne sont peut-être pas au final les multinationales européennes et les investisseurs orientaux. Ce sont plutôt les milliardaires grecs. On les retrouve dans les consortiums qui se sont vus attribuer la loterie nationale (Dimitris Melissianidis), le site Hellenikon (groupe Lamda Development, appartenant à Spyros Latsis) ou les aéroports régionaux (Dimitris Copelouzos). Les entreprises françaises l’ont bien compris, qui n’ont pas manqué de s’associer aux fortunes locales pour déposer leurs propres candidatures : Aktor (propriété de l’homme d’affaires George Bobolas) pour Suez et Vinci, Damco Energy (groupe Copezoulos) pour Alstom… « Cette privatisation montre l’hypocrisie totale de ce programme : il s’agissait soi-disant de faire venir les capitaux étrangers... Or avec Lamda Development, les décideurs grecs ont en réalité placé l’un des leurs ! », observait une urbaniste interrogée par Mediapart à propos du site d’Hellenikon.

Si la gauche grecque accède au pouvoir, changera-t-elle le cours des choses ? Syriza a toujours promis de suspendre le programme de privatisations, voire de revenir en arrière. Le mouvement a quelque peu modéré ses discours dans la perspective des échéances électorales. Le parti a en revanche ouvertement axé sa campagne sur la remise en cause des privilèges et de l’influence de ces « oligarques », qui ont profité des années de boom de la Grèce et profitent encore aujourd’hui des souffrance de leurs concitoyens [10].

Tracer un chemin alternatif pour la Grèce nécessitera d’aller au-delà du simple rejet de l’austérité, des privatisations et de leurs profiteurs. Il faudra notamment que Syriza sache perpétuer et exploiter la mobilisation et l’esprit de solidarité et d’innovation sociale dont ont fait preuve des millions de citoyens grecs confrontés à l’austérité. C’est ce qu’illustre à sa manière la lutte exemplaire – et victorieuse - contre la privatisation de l’eau de Thessalonique. Il ne suffit pas de défendre les positions acquises, il s’agit aussi d’inventer de nouvelles alliances entre syndicats et citoyens, et de nouvelles formes d’organisation sociale (comme la forme coopérative proposée par l’« Initiative 136 ») pour réinventer des services publics plus transparents, plus efficaces et plus démocratiques. Voilà la vraie réponse aux idéologues de la privatisation.

Olivier Petitjean

— 
Photo : Sam Judson CC

Notes

[1Sur la dégradation des indicateurs de santé liés à l’austérité, lire ici.

[2Lire notre article.

[4Le Fonds de développement des actifs de la république grecque (Taiped selon l’acronyme grec), c’est-à-dire l’agence publique chargée de procéder aux privatisations, évoque dans son rapport d’étape de décembre 2014 « plus de 80 000 propriété évaluées, 3 000 présélectionnées en vue de leur développement [euphémisme pour privatisation, ndlr] et environ 1000 déjà transférées à Taiped ».

[5Ses deux concurrents sont l’entreprise ferroviaire publique russe RZD, en partenariat avec le groupe grec GEK Terna, et la société roumaine Grup Ferroviar Roman (GFR). GEK Terna et RZD sont aussi candidats à la reprise de Rosco, en concurrence avec Siemens et Alstom. Dans les deux cas, la décision est désormais prévue pour 2015, après l’avoir été en 2013, puis en 2014.

[6BNP Paribas pour l’aéroport international d’Athènes et le Crédit agricole pour le service d’eau de la capitale.

[7Lire ici.

[8Source.

[9Source.

[10Lire cet article du Financial Times, presque favorable à Syriza.

 

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Source : www.bastamag.net

 

 

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23 janvier 2015 5 23 /01 /janvier /2015 21:30

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

Un rapport épingle le lobbying des gouvernements étrangers à Bruxelles

|  Par Thomas Cantaloube

 

 

De nombreux gouvernements répressifs dans le monde emploient des agences de relations publiques pour redorer leur image auprès de l'Union européenne, décrypte l'ONG Corporate Europe Observatory. Le tout dans l'opacité la plus complète.

L’influence considérable des lobbies à Bruxelles est devenue l'une des questions centrales auxquelles sont confrontées les institutions européennes – voir l’article récent de Mediapart sur les réformes envisagées par le président de la Commission Jean-Claude Juncker. Mais quand on pense lobby, on pense souvent à l’influence des industries du tabac ou de la finance, de l’agriculture ou de l’énergie. On songe plus rarement aux pressions des pays étrangers qui, contournant les échanges diplomatiques traditionnels, cherchent à faire orienter la politique étrangère européenne ou à modifier la perception de l’opinion publique.

C’est tout le mérite d’un rapport publié mardi 20 janvier par l’ONG Corporate Europe Observatory (CEO), qui met en lumière cette question du lobbying en faveur des pays étrangers les moins recommandables. Ce lobbying s’avère très actif à Bruxelles et s’exerce dans la plus grande opacité. Le nom de cette étude (disponible ici en anglais) est éclairant : « Les "spin doctors" des autocrates : comment des sociétés de relations publiques européennes blanchissent les régimes répressifs. » Comme l’annonce un des directeurs de l’ONG Human Rights Watch, qui milite en faveur des droits humains dans le monde : « La paranoïa coûte cher. Beaucoup de régimes répressifs dépensent bien plus que les ONG, dix ou cinquante fois plus, en rémunérant des entreprises qui s’efforcent d’influencer les décideurs européens et les médias dans le but de blanchir la réputation de dictateurs. »

Le rapport de CEO balaie une quinzaine d’exemples, du Rwanda à la Russie, de l’Ouzbékistan au Bénin, des pays à la réputation et aux pratiques démocratiques douteuses, qui essaient d’agir sur Bruxelles par des moyens autres que diplomatiques, par le biais de cabinets de relations publiques, d’agences de lobbying ou de « think tanks » soi-disant impartiaux, mais dont les objectifs sont très orientés. Londres est considéré comme le centre névralgique de ce type de cabinets (au point que ce genre de travail est qualifié de « blanchiment londonien »), mais Paris et Berlin jouent également « un rôle important ».

L’étude documente par exemple le rôle de « réhabilitation publique » joué par les agences de communication en faveur des présidents nigérian Jonathan Goodluck ou kényan Uhuru Kenyatta. De parias, ceux-ci sont devenus des personnalités acceptables par les Européens grâce au travail des firmes londoniennes Bell Pottinger ou BTP advisers. « On estime à entre 15 000 et 25 000 le nombre de lobbyistes professionnels opérant à Bruxelles », écrit CEO. « La plupart représentent des intérêts d’entreprises, mais la délégation par des gouvernements de leur diplomatie à ces consultants est un domaine en développement. Les gouvernements de pays répressifs recherchent souvent des accords commerciaux ou un simple accès préférentiel aux décideurs européens et, pour cela, ils ont besoin d’une bonne image. »


Le rapport de CEO 
Le rapport de CEO

Un des exemples les plus éclairants est celui de l’Azerbaïdjan, qui pratique de manière assez intensive la « diplomatie du caviar » à coups d’invitations adressées à des députés européens. Invitations qui transitent par différentes organisations soi-disant indépendantes, mais financées par le gouvernement azéri. Lors des élections de 2013, une délégation de six parlementaires européens s’était rendue sur place pour surveiller les élections présidentielles, qu’ils ont jugées tout à fait régulières, alors que l’OSCE parlait de « fraude systématique » pour un scrutin qui a vu la victoire de l’autocrate Ilham Aliyev, au pouvoir depuis 1993, avec 84,5 % des voix. Le comité d’éthique du Parlement européen a conclu que les six députés avaient violé le code de conduite parlementaire en ne déclarant pas qu’ils avaient été invités par les autorités d’Azerbaïdjan, voire qu’ils avaient pu toucher de l’argent, mais aucune sanction n’a été prise.

L’étude de l’ONG met également en lumière l’activité de la parlementaire française Rachida Dati – elle est le seul député européen qui a son propre encadré dans tout le rapport, alors que l’ONG n’est même pas francophone –, qui est particulièrement proche de l’Azerbaïdjan. Le rapport rappelle une conférence organisée à Paris par Dati afin de célébrer les ressources énergétiques du pays, en présence notamment du PDG de GDF-Suez, et note la déclaration du parlementaire européen Gerald Hafner, en charge du comité sur le code de conduite des députés européens, en avril 2014 : « Rachida Dati est restée très longtemps inactive quand, soudain, elle s’est mise à travailler énormément sur les questions énergétiques. Étrangement, tout ce qu’elle fait correspond exactement aux intérêts d’un lobby spécifique, GDF-Suez. Un de ses porte-parole a admis qu’elle agissait en faveur de Gaz de France et a indiqué combien elle avait été rémunérée pour cela. »

L’Azerbaïdjan dépense ainsi des centaines de milliers d’euros auprès de différentes entreprises de relations publiques qui opèrent à Bruxelles, mais sans nécessairement être déclarées. Et c’est bien là tout le problème. CEO, l’organisation qui publie ce rapport, n’est pas naïve, elle ne demande pas l’interdiction du lobbying ou son encadrement : elle exige que ces pratiques soient transparentes. Il existe même un modèle pour cela : les États-Unis. Depuis les années 1930, et les actions de groupes de pression en faveur de l’Allemagne nazie sur les parlementaires américains, Washington a passé le Foreign Agents Registration Act (FARA), qui exige des lobbyistes recevant de l’argent de gouvernements étrangers de déclarer leurs activités et les sommes perçues de manière détaillée (un registre qui recense tout cela est d’ailleurs consultable par n’importe quel journaliste, comme l’auteur de ces lignes en a déjà fait l’usage).

Bruxelles (comme Paris d’ailleurs) est tout à fait en retard sur cette exigence de transparence. Comme le note CEO, il semble pour le moins étrange que la Chine emploie dix entreprises différentes de lobbyistes pour faire valoir son point de vue à Washington, et aucune à Bruxelles… En fait Pékin est actif auprès de l’Union européenne, simplement les lobbyistes qu’elle emploie ne déclarent pas leurs activités dans le système actuel de déclaration volontaire. Un autre exemple ? L’agence française Eurofuture, qui vante ses services auprès des ambassades, des organisations internationales et des institutions européennes, mais dont le site web montre des images d’Afghanistan avec le slogan « Construire une réputation » ou de l’Arabie saoudite en promettant de « promouvoir (son) caractère unique ». Elle ne liste aucun client et n’est pas enregistrée dans le registre de transparence de l’Union européenne, bien qu'elle ait son siège à Bruxelles…

 

Lire aussi

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

 

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23 janvier 2015 5 23 /01 /janvier /2015 21:14

 

Source : www.greekcrisis.fr

 

 

greek crisis



mardi 20 janvier 2015

Pseudologies troïkannes ultimes


L’espoir est en route. Pour une fois le slogan exprime tout simplement la réalité. Le parti de la Gauche radicale a ainsi installé son grand kiosque au centre-ville d’Athènes aux couleurs de l’espoir. L’image est forte, Alexis Tsípras, un soleil alors radieux, en plus... du sans-abri du coin, la tête baissée... assis pourtant si près de l’espoir et de sa route et toutefois si loin. Presque toute la Grèce du moment est contenue dans cette image.

L'espoir est en route. Événement SYRIZA à Paris. Janvier 2015. Source: Internet

Notre historicité... Syrisienne deviendrait déjà affaire de tous et surtout des autres. C’est le moment opportun ou jamais, et tout le monde sait combien la distance est courte, entre une victoire SYRIZA “simple” et acquise déjà, et sa réussite lui permettant enfin de gouverner en disposant d’une majorité d’élus au Parlement.

Or, on réalise que la réponse à cette dernière question se fabrique en ce moment même dans les rues et dans les quartiers d’Athènes et du pays... neurone après neurone. L’influx nerveux de la victoire SYRIZA (relative ou éclatante) se concrétise, autant que sa sociologie, plus large que jamais.

Le changement en Europe commence au Sud. Quotidien “El Pais”, Espagne, le 16 janvier

Le contexte, est donc à la fois grave et heureux. L’ouverture soudaine, au-delà du prévisible imposé par les politiques criminelles de la bande connue des usurpateurs méta-démocrates, est fort perceptible. Sauf, qu’elle se réalise plutôt à travers une impulsion relativement muette, sans trop de mimodrames de la part des lieux et des dieux grecs. Ces derniers sont fatigués et pour tout dire meurtris. Et c’est alors un cas d’école, que d’observer combien l’escroc (politique) Antonis Samarás n’a plus tellement prise avec la réalité lorsqu’il déclare par exemple que “SYRIZA au pouvoir, sera synonyme de la destruction de la classe moyenne”. Les Grecs en rigolent.

Samarás alors encore aux affaires pour très peu de temps, et dont les services du bureau de Premier ministre, viennent de passer commande (à trois semaines des élections), d’un destructeur de documents (reportage de la radio 105,5 “Sto Kókkino”, le 20 janvier). Urgences tellement certaines... à faire passer en bandelettes, et en même temps cependant, certaines gesticulations on dirait “mafieuses” de sa gouvernance, à moins de cinq jours du scrutin.

Samarás: “Je suis.. à sec”. Hebdomadaire “To Pontíki”, le 15 janvier

Les Grecs sont pardonnés. 26 janvier 2015. “Quotidien des Rédacteurs” du 19 janvier

C’est ainsi que Níkos Tagarás, vice-ministre... de transition à l’Environnement et député Nouvelle démocratie de la circonscription de Corinthe, ordonne, et cela, au-delà de ses compétences, aux fonctionnaires de la municipalité d’Aristotélis (région de Chalkidiki au nord de la Grèce), d’accorder d’urgence, un permis de construire à la société “Or Grec” à Skouriés, concernant certains immeubles et locaux.

Un développement lequel intervient seulement quelques jours après que de menaces ont été directement proférées par certains cadres de cette entreprise, la semaine dernière, à l’encontre de l’agent responsable à la planification et aux permis de construire. D’après le reportage disponible, ce pauvre agent devrait se plier aux exigences de l’entreprise avant les élections, sinon, il serait “dénoncé” au Procureur se chargeant des affaires de corruption de la région. Samarás, les siens et leurs pratiques... tout un programme.

Le Rapt de la Grèce. Livre de Nadia Valaváni. Janvier 2015

Nadia Valaváni lors de la présentation de son livre. Athènes, le 19 janvier

Un programme alors riche en pratiques que certains qualifient de mafieuses, quant à un certain niveau de crime organisé, en interne comme en externe. C’est à ce point, que le livre de Nadia Valaváni “Le Rapt de la Grèce”, résumant son travail de parlementaire SYRIZA, présenté lundi 19 janvier à Athènes est d’une actualité plus que brulante.

Les termes du débat ont été les suivants: Le livre défait de la manière la plus évidente, toute la... pseudologie des apôtres du mémorandum, de tous ces criminels présumés, comme Samaras, Venizélos et Papandréou, piètres politiciens ayant sciemment violé la souveraineté nationale et populaire, bradant ainsi le pays au seul profit des rapaces financiers internationaux (et de certains oligarchies d’Athènes), pour lesquels ils œuvrent d’ailleurs et cela, depuis longtemps.

Tout cela, dans le but évidemment d’instaurer en Grèce un régime de féodalité postindustrielle et de créer à cette triste fin, la mécanique sociale nécessaire à la soumission au régime... néolibéral avancé de la Troïka (régime consubstantiel, je le répète, aux orientations de l’UE). À savoir: Production destinée à l’exportation et/ou tourisme pratiquant des rémunérations de type asiatique, le tout, après avoir aboli le cadre régulateur préexistant et notamment, les Conventions collectives et les droits des salariés.

Panagiótis Lafazánis, porte-parole SYRIZA. Athènes, le 19 janvier

D’après Nadia Valaváni (et selon de nombreux analystes et penseurs de notre temps), le capitalisme du XXIe siècle, redevient celui du pur rapt et du vol alors très violents: usurpation des biens, des êtres, des libertés et des pays, comme désormais (dès lors en Occident puisque cela est fort pratiqué depuis toujours ailleurs, à travers la planète), étant sa seule manière de donner suite à sa... perte et si cela ne change pas, la nôtre. Une première expérimentation du modèle actuel de la Troïka en Europe fut, comme le souligne Nadia dans son livre, celui si tragiquement introduit jadis par le 11 septembre (1973) au Chili.

Et quant au reste du si pauvre et vaste monde, il a été aussi rappelé lors de la présentation de cet ouvrage, que les premières mesures adoptées par l’administration américaine en Irak (sous Bush), furent très précisément, les privatisations, l’interdiction de l’action syndicale, ainsi que la dévaluation intérieure de la monnaie comme celle des salaires. En somme, toutes ces “reformes” lesquelles ont été identiquement adoptées en Grèce, non pas sous la pression des chars d’assaut, et pourtant sous la violence écrasante des... panzers économiques de l’Allemagne actuelle, faisant ainsi usage du levier bien commode de la dette publique.

Un autre grand mythe (orchestré) est à son tour aboli par l’argumentaire de Nadia Valaváni. Il s’agit des fameuses privatisations des biens et des entreprises du pays “pour ainsi faire diminuer le fardeau de la dette”. Ainsi, et lorsque la dite dette avoisinerait (les) 300 milliards d’euros, il a été alors question de brader des entreprises publiques pour quelques milliards d’euros seulement, lorsque par exemple, le titre de la Régie d’électricité (DEI qui est “à vendre”) s’est effondré et ne vaut guère plus que 70 centimes d’euros à la Bourse. Cette pratique n’a aucunement résolu le problème de la dette et en plus, il a transformé l’État (par ses pratiques), en un immense conglomérat... d’agences immobilières.

Voleur et menteur, Venizélos et Samarás. Athènes, le 19 janvier

À travers donc cette même... parabole, les privatisations nous conduiraient tout droit vers l’accomplissement de l’éthique largement protestante, et qui consisterait à faire récompenser les travailleurs et non pas par exemple les... (fonctionnaires) paresseux. Déjà, la Grèce est d’emblée un cas caractéristique du capitalisme de la fraude et les privatisations ne sont rien d’autre qu’exactement cela.

Ainsi et pour faire dans le concret, le ministre de l’Éducation de la Nouvelle démocratie soutient par sa présence, l’inauguration d’un nouvel grand établissement privé de formation professionnelle appartenant à un proche, et le lendemain, (ce même ministre) supprime de l’enseignement analogue public, ces formations dorénavant proposées dans le cadre de l’enseignement privé nouvellement conçu par l’ami entrepreneur.

Capitalisme alors libre... et concurrentiel, conflits et surtout intérêts compris. Externes d’ailleurs comme internes, au pays et à chaque pays dans pareille situation. Nadia Valaváni a enfin insisté sur un point à revoir d’urgence dans l’éventualité d’un gouvernement SYRIZA: Le TAIPED, “le fonds grec chargé de vendre et valoriser les biens publics grecs dans le cadre du large plan de privatisation exigé par les créanciers de la Grèce pour faire entrer de l'argent dans les caisses de l'État”, lequel n’aura plus raison d’être et ainsi, cet instrument inventé par les usuriers internationaux sera tout simplement supprimé. Dont acte.

Figures du Théâtre d'ombres. Athènes, janvier 2015

Samarás, figure du théâtre politique aux mains de la Troïka. Presse grecque, janvier 2015

Depuis l’affaire répétée de la gouvernance de la Troïka par e-mails adressés aux membres du cabinet Samarás, la presse grecque ironise encore et de manière bien amère, sur le... marionnettisme d’Antonis Samarás et des autres semblables. On croit savoir par exemple que le mémorandum aurait été rédigé (directement ou indirectement) dès 2009 par le banquier Stournáras (ministre des Finances encore récemment) et actuellement Gouverneur de la Banque de Grèce ; sous la... dictée des créanciers et autres sources forcement hétéronomes.

L’autre moment finira par arriver. En attendant, une certaine douceur est dès lors de retour, les rues et les places d’Athènes sont pleines de monde, au grand plaisir des correspondants internationaux, très présents en ce moment en Grèce. Triste réalité... aux belles perspectives ?

Réalité. Athènes, janvier 2015

Place Monastiráki. Athènes, janvier 2015

Enfin, lors de la présentation du livre de Nadia Valaváni, Panagiótis Lafazánis, porte-parole SYRIZA et chef de la Mouvance Gauche au sein du parti, a répété sa volonté de faire disparaître le mémorandum, de même que plus d’une grande partie de la dette grecque. Car cette dernière n’est en effet que l’arme de destruction (et le prétexte) de la guerre faite aux sociétés et aux pays lorsqu’on n’utilise pas les autres moyens.

C’est autant plus vrai, que du côté de la Nouvelle démocratie c’est la panique. Déjà, de nombreuses voix en Grèce (et pas uniquement Syrizistes), s’élèvent pour exiger dans le cas d’un vrai changement politique à travers un renouveau démocratique, le jugement des responsables politiques ayant délibérément pu commettre certains crimes potentiellement prouvés. Faire assujettir l’essentiel des titres de la dette grecque (et assimilés) au droit étranger (Anglais) quant aux possibilités d’encours, en est un. Ensuite, faire passer les intérêts vitaux du pays (santé, éducation, nourriture, enfance, vieillesse) en second plan, bien derrière ceux des usuriers internationaux relève aussi du crime, sans évoquer les violations répétées de la Constitution.

Ceux qui ont peur d'aller en prison en cas de victoire de SYRIZA. Janvier 2015
Du côté de la Nouvelle démocratie, c’est bien la panique en ce moment et parmi ses ministres les plus emblématiques, Makis Vorídis, admirateur des Colonels et proche de Samarás, n’hésite pas à prétendre que la Droite fera tout pour ne pas laisser SYRIZA accéder au pouvoir ; sous-entendu, en dépit du vote, comme le remarque le site francophone et ami, Okeanews. Pourtant, y compris au sein de la Nouvelle démocratie, ces déclarations ont été vivement critiquées.

Temps concentré et historicité bien en... cacahouètes. Dans le quartier, tous les voisins se disent désormais Syrizistes, ce qui ne contredira plus les sondages ; tous prévoient la victoire du parti de la Gauche radicale. Temps concentré et pourtant encore reclus.

Dieu, c'est l'amour. Athènes, janvier 2015

“Dieu, c'est l'amour”, peut-on lire sur un mur près du marché central d’Athènes, tandis qu’aux dernières nouvelles, un acteur du Théâtre national s’est suicidé avant-hier, il rencontrait certaines difficultés financières. Ce dernier reportage est alors passé inaperçu sous le flot de l’autre grande actualité politique, très dense en ce moment.

L’espoir est en route. Pour une fois, le slogan exprime tout simplement la réalité... ou presque.

Athènes, janvier 2015

* Photo de couverture: Presque toute la Grèce du moment est contenue dans cette image. Athènes, janvier 2015


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23 janvier 2015 5 23 /01 /janvier /2015 21:09

 

 

 

Réflexions d'un indigné Nîmois

 

 

 

 

Pauvre Charlie...

 

« …tout propos contre la République…tout comportement incivique…toute insolence envers LE MAITRE …doit être signalé et sanctionné … ». (F. Hollande, hier, annonce pour renforcer la mission de l’Education Nationale)

 

Ah ?

 

Le grand Duduche va apprécier.


Mais ne nous arrêtons pas là:

 

Pour être bien sûr que ces individus insolents n’aient pas l’occasion de nuire éternellement et de saper insidieusement la Relance je propose de créer un fichier qui les suivra tout au long de leur vie et sera consultable par la Justice, la Police et les Créateurs d’Emplois, euh… pardon, les Patrons (cessons d’employer des euphémismes qui n’ont pour effet que d’effacer le nécessaire rapport à l’autorité naturelle de la Classe Supérieure Éduquée). On l’appellera le Livret de Travail.

 

Pour être certain que ces individus répugnants n’aient pas l’occasion, par leur exemple pernicieux, de diffuser dans la société des comportements séditieux je propose de créer dans chaque Mairie un endroit discret ou chacun devra venir régulièrement avouer à un officier de Police assermenté les pensées déviantes qu’il aurait pu avoir. On l’appellera le Confessionnal .

 

Pour être certain que les individus rétifs ne puissent pas glisser éternellement sur la pente de l’insubordination, je propose de les regrouper dans un endroit éloigné du Cœur de la Nation où, sous l’autorité de la République et au bénéfice de l’Entreprise, ils devront travailler dur pour apprendre ce que sont les valeurs fondamentales de la Civilisation et être enfin redressés si c’est encore possible (sinon tant pis...). On l’appellera le Bagne.

 

Voilà.

 

Et l’on veut nous faire croire que l’on est tourné vers l’avenir et le progrès de l’Humanité. On n’est qu’un petit bourgeois rassis, aux réflexes moraux rigides et étriqués, le portrait tout craché d’Adolphe (Thiers), modèle ultime et seul horizon mental. On prétend écrire XXI mais par réflexe pavlovien on écrit XIX. On paraît gris, atone et terne mais on devient un loup sauvage et impitoyable dès que sont menacés les seules Valeurs auxquelles on croit : l’Ordre et la Propriété.

 

Misère…

 

 

 

 

 

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22 janvier 2015 4 22 /01 /janvier /2015 22:26

 

Info reçue par mail

 

 

RAPPEL: elections departementales 2015

RAPPEL: Vendredi 23, 18h00. Place du coudoulié à Gallargues.

Vous êtes les bienvenu-es, même comme observateurs (bienveillants) d’un soir. Prenez votre place.

 

  

Chèr-es ami-es, bonjour,

  

 Nous sommes plus d’une vingtaine, directement impliqué-es dans des actions et projets citoyens, à nous être réuni-es ce vendredi 16 janvier à VAUVERT.  Nous vous posons la question de porter une « plate forme citoyenne » commune, à l’occasion des prochaines élections départementales des 22/29 mars 2015. 

   

Nous en sommes encore à réfléchir à notre niveau d’implication essentiellement sur les deux cantons de petite Camargue (VAUVERT et AIGUES MORTES et pourquoi pas SOMMIERES) mais nous ne nous donnons pas de limite. La suite dépend donc de chacun-e  d’entre vous et de votre implication dans chacun de nos groupes. 

  

Voici quelques questions que nous avons abordées: 

  

Nous confronter aux enjeux institutionnels et politiques de cette élection peut-il nous permettre d’agréger nos forces, de les solidariser, de les amplifier?   

N’y a t il pas un paradoxe à se présenter à une élection confuse, aux enjeux improbables? 

Serons-nous compris et n’allons nous pas perdre notre temps inutilement dans ce marigot politicien? 

Pourtant, ne faut-il pas tenter de redonner ses lettres de noblesse à la politique? Ce pourrait-être une occasion (“un spot”) pour médiatiser nos actions, nos objectifs, la véritable alternative que nous mûrissons? 

Qui fera le boulot à notre place? 

Ne faut-il pas enfin rechercher la confrontation sur le terrain politique? 

Pourquoi serions-nous moins légitimes ou moins compétents? 

 

Pour avancer dans notre réflexion, dans nos échanges, dans notre organisation un prochain rendez vous est pris : VENDREDI 23 JANVIER A  18H00.

  

Par commodité nous vous proposons un lieu facile d’accès pour tout le monde :

Le Bar de la Renaissance, à côté de la Mairie de GALLARGUES LE MONTUEUX et sur la Place du Coudoulié.

 

Nous avons la salle de restaurant à disposition et la possibilité de grignoter un morceau tiré du sac sur place ; Les boissons se prennent au Bar. Pour le parking, n’hésitez pas à vous garer aux alentours.

 

Venez nombreux, co-voiturez, avançons ensembles !

 

 

 

Merci de faire circuler dans vos groupes et associations.

 

 

 


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22 janvier 2015 4 22 /01 /janvier /2015 19:17

 

Source : cadtm.org

 

CADTM

 

Si un gouvernement Syriza appliquait à la lettre un règlement de l’UE sur la dette...

22 janvier par Eric Toussaint

 

 


Voici une version largement augmentée de l’opinion d’Eric Toussaint publiée par le quotidien Le Monde le 22 janvier 2015. La présente version fait 15 000 signes alors que celle publiée par Le Monde en fait 6 000.

Depuis l’annonce des élections du 25 janvier 2015 en Grèce, la possibilité que Syriza sorte victorieuse des urnes et forme un gouvernement est présentée comme une menace à l’opinion publique internationale et en particulier celle de la zone euro. Pourtant, ceux qui tirent la sonnette d’alarme savent parfaitement que Syriza a annoncé qu’elle ne suspendrait pas le paiement de la dette et ne sortirait pas de l’euro une fois au gouvernement. Syriza propose une renégociation de la dette au niveau européen et souhaite que la Grèce reste dans la zone euro. En revanche, Syriza s’engage à mettre fin aux mesures injustes et antisociales prises par les gouvernements précédents et la Troïka.

Cette campagne sur les supposées menaces que représente Syriza vise à intimider les électeurs grecs afin qu’ils renoncent à leur droit au changement. Elle vise également en cas de victoire de Syriza à dresser une partie de l’opinion publique européenne contre la Coalition de la gauche radicale grecque afin d’éviter que, dans la foulée, Podemos en Espagne puisse gagner les élections à l’automne 2015. D’autres surprises pourraient également survenir dans d’autres pays comme le Portugal, la Slovénie, Chypre, si les citoyennes et citoyens considéraient que cela vaut la peine d’essayer de remplacer une politique ultraconservatrice désastreuse par une politique de gauche. Les dirigeants européens et les grands groupes privés qui les soutiennent savent que la majorité de la population de la zone euro tire un bilan négatif des politiques qui sont menées ces dernières années et cherche à reporter sa voix vers des forces qui proposent le changement. Une victoire de Syriza en Grèce représenterait une grande menace pour les partis traditionnels, tant les conservateurs que les « socialistes », redoutant une contagion qui pourrait gagner l’Espagne.

La dette réclamée à la Grèce représente 175% de la richesse nationale produite en une année et constitue un fardeau insoutenable pour le peuple grec.

Que se passera-t-il si Syriza une fois au gouvernement décidait de prendre à la lettre l’article 7 d’un règlement adopté en mai 2013 par l’Union européenne concernant les pays soumis à un plan d’ajustement structurel ? En font partie, la Grèce, le Portugal et Chypre, notamment.

Le point 9 de l’article 7 prescrit aux États sous ajustement structurel de réaliser un audit complet de la dette publique afin d’expliquer pourquoi l’endettement a augmenté de manière exagérée et afin de déceler des irrégularités. Voici le texte complet : « Un État membre faisant l’objet d’un programme d’ajustement macroéconomique réalise un audit complet de ses finances publiques afin, notamment, d’évaluer les raisons qui ont entraîné l’accumulation de niveaux d’endettement excessifs ainsi que de déceler toute éventuelle irrégularité. » |1|

Le gouvernement grec d’Antonis Samaras s’est bien gardé d’appliquer cette disposition du règlement afin de cacher à la population grecque les véritables raisons de l’augmentation de la dette et les irrégularités qui y sont liées. En novembre 2012, le parlement grec dominé par la droite avait rejeté la motion déposée par Syriza pour la création d’une commission d’enquête sur la dette, avec 167 voix contre, 119 pour et 0 abstention.

Il est clair qu’à l’issue d’une victoire électorale de Syriza, un gouvernement qui se mettrait en place sous sa conduite pourrait parfaitement prendre au mot l’Union Européenne en constituant une commission d’audit de la dette (avec participation citoyenne) afin d’analyser le processus d’endettement excessif de la Grèce, de déceler de probables irrégularités et d’identifier des parties illégales, illégitimes, odieuses,... de cette dette.

La participation citoyenne est fondamentale dans un processus d’audit qui se veut rigoureux et indépendant. Or il faut relever que dans le règlement de l’UE mentionné plus haut, à l’article 8, il est recommandé de faire participer les « partenaires sociaux et les organisations pertinentes de la société civile » à l’élaboration du « programme d’ajustement macroéconomique ». Raison de plus pour les associer activement à l’audit.

Voici quelques éléments clés qui pourraient être mis en lumière par la réalisation de l’audit :

La dette grecque qui représentait 113% du PIB en 2009 avant l’éclatement de la crise grecque et l’intervention de la Troïka, qui détient 4/5 de cette dette, a atteint 175% du PIB en 2014. L’intervention de la Troïka a donc été suivie d’une très forte augmentation de la dette grecque.

A partir de 2010 et jusqu’en 2012, les crédits octroyés par la Troïka à la Grèce ont servi très largement à rembourser les principaux créanciers de la Grèce jusqu’à cette période, à savoir les banques privées des principales économies de l’Union Européenne, à commencer par les banques françaises et allemandes |2|. Environ 80% de la dette grecque étaient en 2009 possédés par les banques privées de 7 pays de l’Union européennes. A elles seules, en 2009, les banques allemandes et françaises possédaient environ 50% du total des titres de la dette grecque.

Un audit de la dette grecque montrera que les banques privées européennes ont très fortement augmenté leurs crédits à la Grèce entre fin 2005 et 2009 (les crédits ont augmenté de plus de 60 milliards € passant de 80 milliards à 140 milliards) sans tenir compte de la capacité réelle de la Grèce à rembourser. Les banques ont agi de manière aventureuse, convaincues que les autorités européennes viendraient à leur secours en cas de problème.

Comme indiqué plus haut, l’audit montrera que le plan de soi-disant sauvetage de la Grèce mis au point par les instances européennes avec l’aide du FMI a en réalité servi à permettre aux banques des quelques pays européens qui ont un poids décisif dans les instances européennes de continuer à recevoir des remboursements de la part de la Grèce tout en transférant leur risque sur les États à travers la Troïka. Ce n’est pas la Grèce qui a été sauvée mais une poignée de grandes banques privées européennes implantées principalement dans les pays les plus forts de l’UE.

Les banques privées européennes ont ainsi été remplacées par la Troïka devenue le principal créancier de la Grèce à partir de la fin 2010.

L’audit analysera la légalité et la légitimité de ce plan de sauvetage. Est-il conforme aux traités de l’UE (notamment l’article 125 qui interdit à un État membre de prendre en charge les engagements financiers d’un autre État membre) ? La procédure européenne normale de prise de décision a-t-elle été respectée ? Les prêteurs publics en 2010 (c’est-à-dire les 14 États membres qui ont octroyé des prêts à la Grèce pour un total de 53 milliards €, le FMI, la BCE, la Commission européenne, etc.) ont-ils respecté le principe d’autonomie de la volonté de l’emprunteur, à savoir la Grèce, ou ont-ils profité de sa détresse face aux attaques spéculatives des marchés financiers pour lui imposer des contrats qui vont à l’encontre de son propre intérêt ? Ces prêteurs ont-ils imposé des conditions léonines, notamment en exigeant des taux de remboursement exagérés ? |3| Les 14 États membres qui ont chacun octroyé un prêt bilatéral à la Grèce ont-ils respecté les dispositions légales et constitutionnelles de leur pays et celles de la Grèce ?

Il s’agit également d’auditer l’action du FMI. Nous savons qu’au sein de la direction du FMI plusieurs directeurs exécutifs (le Brésilien, le Suisse, l’Argentin, l’Indien, l’Iranien, le Chinois, l’Egyptien) avaient fait part de leur plus grande réserve à l’égard du prêt accordé par le FMI en affirmant notamment que la Grèce ne serait pas capable de le rembourser vu les politiques qui lui étaient imposées |4|. Le gouvernement grec a-t-il, en collusion avec le directeur général du FMI de l’époque, demandé à son administration en charge des statistiques de fausser les données exactes afin de présenter un bulletin de santé financier tellement mauvais que cela permettait au FMI de lancer un plan de sauvetage ? Plusieurs hauts fonctionnaires grecs l’affirment.

La BCE a-t-elle outrepassé de manière grave ses prérogatives en exigeant du parlement grec qu’il légifère sur le droit de grève, la santé, le droit d’association, l’éducation et sur la réglementation des niveaux de salaire ?

En mars 2012, la Troïka a organisé une restructuration de la dette grecque qui a été présentée à l’époque comme un succès. Rappelons que G. Papandreou, premier ministre, avait annoncé début novembre 2011 à la veille d’une réunion du G20, son intention d’organiser pour février 2012 un référendum sur cette restructuration de la dette grecque préparée par la Troïka. Sous la pression de la Troïka, ce référendum n’a jamais eu lieu et le peuple grec s’est vu retirer le droit de se prononcer sur les nouvelles dettes. Les grands médias ont relayé le discours selon lequel la restructuration permettait de réduire de 50% la dette grecque. En réalité, la dette grecque est plus élevée en 2015 qu’en 2011, l’année qui a précédé la grande annulation de soi-disant 50%. L’audit montrera que cette opération de restructuration qui constituait une vaste supercherie était liée à un approfondissement des politiques qui sont contraires à l’intérêt de la Grèce et de sa population.

L’audit devra aussi évaluer si les conditions strictes imposées par la Troïka à la Grèce en échange des crédits qui lui sont apportés constituent une violation caractérisée d’une série de traités et conventions que sont tenus de respecter tant les pouvoirs publics du côté des créanciers que du côté de l’emprunteur la Grèce. Le professeur de droit Andreas Fischer-Lescano, commissionné par la Chambre du travail de Vienne |5| a démontré de manière irréfutable que les programmes de la Troïka sont illégaux en vertu du droit européen et du droit international. Les mesures définies dans les programmes d’ajustement auxquels la Grèce a été soumise et les politiques concrètes qui en sont la conséquence directe violent une série de droits fondamentaux tels que le droit à la santé, à l’éducation, au logement, à la sécurité sociale, à un salaire juste mais aussi la liberté d’association et de négociation collective. Tous ces droits sont protégés par de nombreux textes juridiques aux niveaux international et européen tels la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, la Convention européenne des droits de l’homme, la Charte sociale européenne, les deux Pactes de l’ONU sur les droits humains, la Charte de l’ONU, la Convention de l’ONU sur les droits de l’enfant, la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées, mais aussi les conventions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) qui ont le statut de principe général du droit (PGD). 
La liste des articles violés par les memoranda imposés à la Grèce, que dresse méticuleusement le professeur Fischer-Lescano, est impressionnante et engage la responsabilité juridique des entités formant la Troïka ou mises en place par elle (le Mécanisme Européen de Stabilité, par exemple).

L’audit devra vérifier si, comme le prescrit le Règlement (UE) n ° 472/2013 du Parlement européen et du Conseil du 21 mai 2013 mentionné plus haut, le « programme d’ajustement macroéconomique respecte pleinement l’article 152 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne et l’article 28 de la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne ». L’audit doit aussi vérifier si le passage suivant du Règlement est respecté : « Les efforts d’assainissement budgétaire énoncés dans le programme d’ajustement macroéconomique tiennent compte de la nécessité de garantir des moyens suffisants pour les politiques fondamentales, comme l’éducation et la santé publique. » Il s’agit aussi de vérifier si est appliqué ce principe fondamental du Règlement : « Conformément à l’article 9 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, l’Union doit prendre en compte, dans la définition et la mise en œuvre de ses politiques et actions, les exigences liées à la promotion d’un niveau d’emploi élevé, à la garantie d’une protection sociale adéquate, à la lutte contre l’exclusion sociale, ainsi qu’à que le droit à un niveau élevé d’éducation, de formation et de protection de la santé humaine. » Il s’agit de mettre en regard ce qui précède avec le rapport d’évaluation de la mise en œuvre du deuxième programme d’ajustement structurel publié en avril 2014 par les services compétents de l’UE dans lequel les auteurs se félicitent de la réduction de 20% des emplois dans la fonction publique grecque |6|. Dans un encadré intitulé les « succès du programme économique d’ajustement » (« Success stories of the Economic Adjustment Programme »), on peut lire que les réformes du marché du travail ont permis de réduire le salaire minimum légal et que 150 000 emplois sont supprimés dans l’administration publique (« decrease in general government employment by 150,000 », p. 10).

L’audit devrait pouvoir montrer clairement que les mesures dictées par les créanciers constituent des régressions manifestes de l’exercice des droits humains fondamentaux et une violation caractérisée d’une série de traités. D’importantes irrégularités peuvent être identifiées. En conséquence, la commission chargée de l’audit pourra émettre un avis argumenté sur la légalité, l’illégitimité, voire la nullité de la dette contractée par la Grèce auprès de la Troïka.

Notes

|1| Règlement (UE) n ° 472/2013 du Parlement européen et du Conseil du 21 mai 2013 relatif au renforcement de la surveillance économique et budgétaire des États membres de la zone euro connaissant ou risquant de connaître de sérieuses difficultés du point de vue de leur stabilité financière http://eur-lex.europa.eu/legal-cont...

|2| C. Lapavitsas, A. Kaltenbrunner, G. Lambrinidis, D. Lindo, J. Meadway, J. Michell, J.P. Painceira, E. Pires, J. Powell, A. Stenfors, N. Teles : « The eurozone between austerity and default », Septembre 2010. http://www.researchonmoneyandfinanc...
Voir aussi Eric Toussaint, « Grèce-Allemagne : qui doit à qui ? (2) Créanciers protégés, peuple grec sacrifié », publié le 8 octobre 2012, http://cadtm.org/Grece-Allemagne-qu...

|3| Les taux exigés qui étaient de 4 à 5,5% en 2010 – 2011 ont été ramenés à environ 1% en 2012 suite aux protestations qui s’élevaient de différents endroits (y compris du gouvernement irlandais qui s’était vu également imposé un taux très élevé à partir de la fin 2010) . En abaissant fortement les taux, les 14 États ont de fait reconnu que les taux antérieurement exigé étaient exagérés.

|4| Voir les révélations faites par le Wall Street Journal : http://blogs.wsj.com/economics/2013... Voir également : http://greece.greekreporter.com/201...

|5| Voir son rapport « Human Rights in Times of Austerity Policy », publié le 17 février 2014, disponible sur http://www.etui.org/content/downloa...).pdf.

|6| European Commission, Directorate-General for Economic and Financial Affairs, The Second Economic Adjustment Programme for Greece, Fourth Review – April 2014, p. 3, Voir http://ec.europa.eu/economy_finance... Le rapport comporte 304 pages.

 

 

Source : cadtm.org

 

 

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22 janvier 2015 4 22 /01 /janvier /2015 19:10

 

Source : cadtm.org

 

CADTM

 

Madame Lagarde, Monsieur Junker : c’est vous qui ne respectez pas vos engagements !

22 janvier par Renaud Vivien

 

 


A quelques jours des élections en Grèce, le FMI et la Commission européenne récidivent. Mettant en garde contre toute mesure d’allègement de la dette grecque, Christine Lagarde, directrice du FMI, vient de déclarer qu’« une dette est une dette, c’est un contrat » tandis que le président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, martèle que « l’Europe attend que la Grèce respecte ses engagements pris vis-à-vis de ses partenaires ». Pour forcer le prochain gouvernement à continuer à appliquer les programmes d’austérité et à rembourser la dette, Mr Junker et Mme Lagarde en appellent donc à la moralité et à la légalité (au respect des engagements pris par les États et au droit du contrat). Le droit international dit pourtant tout autre chose et permet à un État de répudier ses dettes.

Dans son rapport sur la « dette odieuse » commandé par l’ONU |1|, le juriste Robert Howse rappelle que l’obligation pour un État de rembourser les dettes n’a jamais été reconnue dans l’Histoire comme étant inconditionnelle. L’obligation de payer une dette n’est pas absolue et rencontre deux limites fondamentales.

Premièrement, il est établi en droit international que l’État a d’abord des engagements à l’égard de sa population. En effet, l’obligation de respecter les droits humains l’emporte sur tous les autres engagements pris par l’État comme ceux à l’égard de ses créanciers. L’article 103 de la Charte de l’ONU l’indique très clairement. L’argument juridique de l’ « état de nécessité » est encore plus explicite en matière de dette : « On ne peut attendre d’un État qu’il ferme ses écoles et ses universités et ses tribunaux, qu’il abandonne les services publics de telle sorte qu’il livre sa communauté au chaos et à l’anarchie simplement pour ainsi disposer de l’argent pour rembourser ses créanciers étrangers ou nationaux. Il y a des limites à ce qu’on peut raisonnablement attendre d’un État, de la même façon que pour un individu ». L’état de nécessité et la Charte de l’ONU permettent donc à un État de fonder juridiquement une suspension unilatérale du paiement de la dette lorsque son budget ne lui permet pas de subvenir aux besoins fondamentaux de sa population. Ce qui est indubitablement le cas en Grèce.

Ajoutons que sur le plan économique, une suspension du remboursement de la dette a des résultats très positifs. Comme l’ont souligné Eduardo Levy Yeyati et Ugo Panizza, deux anciens économistes de la Banque interaméricaine de développement, suite à leurs recherches sur les défauts de paiement concernant une quarantaine de pays, « les périodes de défaut de paiement marquent le début de la récupération économique ». Le Prix Nobel de l’économie, Joseph Stiglitz, partage le même constat et démontre que les conséquences catastrophiques d’un moratoire sur la dette annoncées par les créanciers pour faire peur au pays débiteur ne sont pas réelles : « Empiriquement, il y a très peu de preuves accréditant l’idée qu’un défaut de paiement entraîne une longue période d’exclusion d’accès aux marchés financiers (....) Dès lors, en pratique, la menace de voir le robinet du crédit fermé n’est pas réelle ».

Deuxièmement, l’obligation de rembourser une dette ne vaut que si cet engagement est valide, quelque soit la capacité financière de l’État à payer sa dette. Comme le souligne Howse, le principe de continuité de l’État et le droit du contrat sont limités par des considérations d’équité, la fraude, le changement fondamental de circonstance, la mauvaise foi, l’incompétence du signataire, l’abus de droit, etc.

Une commission d’audit de la dette grecque mise en place par le prochain gouvernement (avec participation citoyenne) permettrait d’identifier avec précision les irrégularités dans la constitution de ces dettes, à commencer par la dette à l’égard de la Troïka (FMI, Union Européenne, Banque centrale européenne) qui détient à elle seule 80% de la dette totale, suite aux sauvetages des banques privées intervenus en 2010 et 2012. Rappelons que les prêts octroyés par la Troïka à la Grèce à partir de 2010 ont servi très largement à rembourser les anciens créanciers, principalement les banques françaises et allemandes qui possédaient la moitié du total des titres de la dette grecque avant l’intervention de la Troïka.

Cette intervention s’est accompagnée de plusieurs irrégularités qui ont pour effet de remettre en cause la validité des engagements sur la dette si chers à Mr Junker et Mme Lagarde.

les memoranda de la Troïka violent le droit à la santé, à l’éducation, au logement, à la sécurité sociale, à un salaire juste...

La Troïka a tout d’abord commis un abus de droit. Comme le rappelle l’Expert des Nations Unies sur la dette en 2012, « les créanciers et les entreprises privées sont tenus de respecter les droits humains et de ne pas tirer profit d’une crise pour imposer au débiteur des réformes structurelles ». Or, la Troïka a fait le contraire puisqu’elle a profité de la détresse financière de la Grèce pour lui imposer des programmes d’austérité (les memoranda) en échange de prêts.

De plus, ces mesures d’austérité sont illégales au regard du droit grec mais aussi du droit européen et international. Dans un rapport commissionné par la Chambre du travail de Vienne |2|, le juriste Andreas Fischer-Lescano démontre que les memoranda de la Troïka violent une série de droits fondamentaux tels que le droit à la santé, à l’éducation, au logement, à la sécurité sociale, à un salaire juste, à la propriété privée mais aussi la liberté d’association et de négociation collective. Tous ces droits sont protégés par de nombreux textes juridiques qui engagent non seulement les États mais aussi les institutions européennes et internationales comme celles qui composent la Troïka.

La validité des memoranda et des prêts qui les accompagnent est aussi entachée par le fait que la Troïka n’est pas compétente, en vertu des Traités européens, à légiférer sur le droit de grève, la santé, le droit d’association, l’éducation et la réglementation des niveaux de salaire. Enfin, l’exclusion du Parlement européen dans l’élaboration et la signature des memoranda bafoue le principe de séparation des pouvoirs protégé par les traités européens.

Toutes ces violations permettent à la Grèce d’annuler ses engagements à appliquer les mesures d’austérité et à rembourser la dette à l’égard de la Troïka.

Elles montrent également le fossé entre les propres engagements du FMI et de l’Union européenne et la réalité. A cet égard, Mme Lagarde ferait bien de relire l’article premier des statuts de l’organisation qu’elle dirige et qui donne au FMI comme mission de « contribuer à l’instauration et au maintien de niveaux élevés d’emploi et de revenu réel et au développement des ressources productives de tous les États membres ».

Notes

|1| Robert Howse, “The concept of odious debt in public international law”,CNUCED, juillet 2007

|2| Rapport « Human Rights in Times of Austerity Policy », publié le 17 février 2014

Renaud Vivien est co-secrétaire général du CADTM Belgique

 

 

Source : cadtm.org

 

 

 

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22 janvier 2015 4 22 /01 /janvier /2015 19:01

 

Source : tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

 

 

 

Bouilles Hebdo du 19 au 26 janvier 2015

Mis en avant

Le communiqué de la ZAD et des Bouilles du lundi 19, suite aux conclusions de la mission d’expertise.
Et du côté de l’Aveyron, dernière semaine avant l’inauguration du samedi 24 janvier à l‘Amassada (contre le projet de mega-transformateur de St-Victor-et-Melvieu).
Pas mal de nouveaux rendez-vous listés sur la page Agenda.
Revue de presse
mise à jour…avec le lien vers les derniers article très factuels du Tarn Libre.

Jeudi 22 :

  • Besoin de bougies sur la ZAD ! Sans vouloir être Lourdes’ingue.
  • Des réactions de journalistes par rapport à la conférence de presse musclée organisée lundi sur la ZAD : Tarn : les journalistes s’insurgent contre les conditions d’accès à la « ZAD » de Sivens, et Sivens : lettre ouverte de la Rédaction de 100% Radio. On les comprend : c’est ennuyeux de se faire contrôler au faciès, à la carrosserie, aux vêtements, à ce qu’on a dans les mains. Ça induit une haine latente. Et on comprend aussi que c’est pas la solution de refaire ce que la Police fait à ceux qu’on dit « à la traine ». En attendant de trouver mieux, on va continuer de discutailler. On remarquera généralement que « l’extrême gauche » ne s’en prend presque jamais aux personnes, elle casse du matériel, des vitrines de banques, tandis que l’extrême droite blesse fréquemment des gens, va jusqu’à tuer.

Mercredi 21 :

Mardi 20 :

Non-violence à Sivens par Seb T

Non-violence à Sivens par Seb T

lundi 19 :

  • Le projet de loi « Macron » contient la phrase suivante : « Concernant la problématique de la participation du public, si la loi ENE du 12 juillet 2010 a permis d’établir un lien systématique et simple entre étude d’impact et enquête publique, il n’en demeure pas moins que le mode opératoire de l’enquête publique et la combinaison des procédures d’évaluation et de participation engendrent une complexité des formalités qui sont autant de sources de contentieux susceptibles de bloquer les projets. Pour y remédier, le Gouvernement compte définir des mesures pour rénover les modalités de participation du public et les adapter aux nouveaux usages de nos concitoyens, conformément aux exigences de la Charte de l’environnement (3° du I de l’article 28). » Si quelqu’un a plus de renseignements sur les mesures en question !…
  • Un bonus qui nous est parvenu : Stefan Zweig, « Quand les drapeaux sont déployés, toute l’intelligence est dans la trompette. » Merci !
  • De cette journée, il faut retenir que ce n’est pas la peine de s’affoler avec des alertes rouges par SMS qui ne proviennent pas des infos bouilles et du site web ; sans rire, la rumeur, c’est ce qu’il y a de pire, démobilisateur au possible.
  • Le communiqué de la ZAD et des Bouilles d’aujourd’hui.
  • 17h : même cirque à Barat, des pro-barrages, des GMs qui les empêchent de rentrer sur la ZAD. Et apparemment, ils auraient l’intention d’aller à la maison de la forêt, jouer la même pièce de théâtre. Pas besoin de s’inquiéter plus.
  • 16h : une soixantaine d’énervés à l’entrée de la D132 à Lascar, des pelotons de PSIG qui les empêchent d’aller plus loin. Des cagoulés/bâton en poste en défense au cas où, la presse qui filme surtout les cagoulés (c’est plus vendeur pour les affaires des publicitaires, ne vous étonnez pas).
  • Midi : on signale un convoi de 10 tracteurs et 15 voitures depuis Montauban, et un convoi de 2 tracteurs et 5 voitures depuis Gaillac. En gros, on a la cinquantaine d’énervés qui avait manifesté le 18 décembre dernier, quelques’uns avaient menacé et agressé des journalistes et photographes indépendants. Ils veulent se retrouver sur la ZAD à 14h. Attention à leur comportement violent.
  • 9h : les GMs bloquent Barat,(ils filtrent selon leurs sales habitudes discriminantes – au faciès, aux vêtements, aux carrosseries, sans aucune justification légale ni fondée -)
  • RV de pro-barrage à l’appel de la FDSEA 82 à 8h30 à Montauban avec tracteurs, quads, voitures pour une opération escargot sur la D 999 à destination de la ZAD. Les présences amies sont les bienvenues pour faire nombre, filmer, s’interposer, etc…

Beaucoup de réactions suite aux déclarations du Ministère, après la remise du rapport des experts.

-La position en retour du collectif Testet (et FNE, Conf’ Paysanne) avec aussi les liens vers le rapport et le communiqué de presse du Ministère vendredi.
-L’article de Reporterre : Projet initial abandonné mais rien n’est fini
-Les eaux glacées du calcul égoïste (remis dans un contexte plus large) : « Sivens act » ou nouvelle donne ?

Réaction « officielle » du collectif Tant qu’il y aura des Bouilles et de la ZAD attendue demain. Point presse à 14h à la ZAD, entrée Barat.

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Le 21 Février à Toulouse, manifestation en soutien aux ZAD et contre le monde des bétonneurs.

Appel

La mort d’un homme le 25 octobre 2014 face aux forces de l’Etat sur la ZAD du Testet a marqué le début de deux mois de lutte à Toulouse, où se sont succédé manifestations, actions publiques et occupations. Ce mouvement fait écho à ceux qui animent les ZAD, à Notre-Dame-des-Landes, au Testet, et ailleurs, là où une occupation s’est installée pour s’opposer aux projets nuisibles de l’Etat. Les modes d’organisation et de vie commune expérimentés sur les ZAD ont été mis en pratique à Toulouse, dans les espaces arrachés un moment au contrôle de la Métropole.

Par « Métropole » nous désignons l’organisation autoritaire et destructrice du territoire mise en place par l’Etat et les multinationales qui aménagent nos vies. Un véritable rouleau compresseur, qui réduit les milieux de vie à leur capacité de captation et de gestion des flux, conforme les lieux et les pratiques aux impératifs du marché, et étend dans toutes les directions ses tentacules d’infrastructures d’acier et de béton. Ici un aéroport, là une voie rapide, une retenue d’eau ou un parc à touristes.

Sur les ZAD comme à Toulouse, l’enjeu est bien le même. Il s’agit de reconquérir notre autonomie politique et notre capacité à s’organiser. Mais aussi de reprendre en main nos existences, de faire vivre et de défendre collectivement nos territoires. De se réapproprier ce que la Métropole a confisqué. D’ouvrir des brèches dans le monde morbide que nous construisent les aménageurs, pour y réinsérer de la joie de vivre, de la création, de la diversité et du bonheur.

Il y a un an, plusieurs dizaines de milliers de personnes convergeaient à Nantes pour dire leur refus de l’aéroport et de son monde, celui qui impose la subordination d’un bout de bocage à la métropole Nantaise. Mais aussi pour soutenir la ZAD, porteuse d’un autre monde plus respectueux de l’humain et du vivant. Face à ce mouvement populaire, l’Etat se crispe, réprime, mutile et tue.

Les événements récents renforcent notre volonté d’exprimer notre souhait d’un monde différent. L’ « union républicaine » proclamée de toutes parts s’accompagne de la militarisation de l’espace publique et prépare le terrain pour des lois sécuritaires, qui donneront de nouveaux moyens à la répression d’Etat. Face à ces dérives, nous sommes déterminés à défendre les ZAD pour continuer à y construire des expériences et des pratiques communes.

Il ne se passe plus un mois sans qu’un ministre promette la fin d’une ZAD. Force est de constater que nous opposons à la vanité des réactions de la classe dirigeante la puissance de nos actions et de nos convictions. Les ZAD essaiment. Il faut les soutenir.

Le 21 février à Toulouse, à 60 km de la ZAD du Testet, rassemblons-nous nombreuses et nombreux à nouveau. Nous montrerons notre force créatrice au cours d’une manifestation, dans toute notre diversité. Nous ouvrirons une nouvelle brèche dans le monde formaté de la Métropole, chacun-e à notre manière. Nous nous réapproprierons nos espaces. Notre regroupement massif et éphémère sera le pendant de l’émergence progressive des mondes nouveaux porté par les ZAD.

Tous à Toulouse samedi 21 Février 2015 !

 

Voir tous les détails sur la page du collectif ZAD31

 

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Communiqué de presse de la ZAD du Testet – 19 janvier 2015

Après les concertations qui ont suivi fin octobre 2014 le rapport des experts mandatés par Ségolène Royal, la ministre de l’écologie vient de préconiser l’abandon du projet de barrage initial de Sivens (1 500 000 m3) et le choix de garder deux propositions.

-La première est la mise en place d’un plus petit barrage (750 000 m3) sur le site de Sivens, 300 mètres en amont du projet initial.

-La deuxième quant à elle est la réalisation de plusieurs petites retenues dont l’une serait sur le site de Sivens, appelée « retenue latérale » de 300 000m3.

Si nous, tou-te-s les habitant-e-s de la ZAD et le collectif Tant qu’il y aura des Bouilles, sommes satisfaits de cette orientation vers un abandon du projet initial, par contre, nous sommes en complet désaccord avec ces deux propositions.

Nous ne tolérons et n’accepterons pas ce type de projet car il porte atteinte au site de Sivens. Il favorise et renforce un modèle agricole dépassé. De plus, il reflète et prolonge un productivisme et une soif de croissance d’un système capitaliste qui nous emmène droit dans le mur.

La nature est déjà bien assez sacrifiée sur l’autel de l’agrobusiness et autres folies humaines. Il est temps d’arrêter le saccage généralisé de notre planète.

Notre position restera ferme !

Des alternatives pour une agriculture qui ne détruise pas notre environnement ont été élaborées et proposées par des collectifs d’opposants au barrage, il serait temps pour les pouvoirs publics de les mettre en place.

Notre radicalité est nécessaire pour changer un monde qui s’autodétruit avec obstination.

On ne lâche rien !

Les habitant-e-s de la ZAD et le collectif Tant qu’il y aura des Bouilles

 

 

Source : tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

 

 

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22 janvier 2015 4 22 /01 /janvier /2015 18:50

 

Source : zad.nadir.org

 

 

infos du 19 au 25 janvier

lundi 19 janvier 2015, par zadist

 

 


Si vous voyez des mouvements de police anormaux autour de la zone, contactez-nous ! sur le numéro d’urgence temporaire au 07.58.82.71.86.

Pour la connexion sécurisé de notre site : https://zad.nadir.org
- l’empreinte du nouveau certificat c’est D5:67:93:5E:EE:BC:58:ED:F3:FA:07:7B:0F:66:A5:64:0B:B1:7A:2C (depuis le 13/01 jusqu’au 13/02)


Infos sur la répression

- Enguérrand est sorti de prison samedi dernier ! bon retour !

- Jordan est aussi incarcéré suite à la manif du 22 février ; il avait pris 5 mois ferme (qui devaient être aménagés en autre chose que de la prison).
Pour lui écrire : MAHE Jordan - écrou 60532 - Centre Pénitentiaire de Nantes - B.P. 71636 - 44316 NANTES-CÉDEX

- Une autre personne est en prison depuis la manif du 22 novembre contre les répressions policières et judiciaires, mais elle ne souhaite pas être soutenue.


Jeudi 22 janvier

- Une vidéo d’appel pour la semaine de résistances, du 16 au 22 février à Nantes !

 

 

[ZAD d’Echillais] : Quelques nouvelles de la ZAD d’Echillais, près de Rochefort.
Le tribunal administratif de Poitier a demandé l’expulsion de la ZAD sans délais le 12 janvier.
Une semaine de résistance est organisée sur place du 26 janvier au 01 février, pour soutenir la lutte sur place.
L’article sur le blog : http://zoneadefendreechillais.noblogs.org/post/2015/01/20/26-janvier-au-01-fevrier-semaine-de-resistance-sur-la-zad-dechillais/

- [ZAD Toulouse] Bouilles Hebdo du 19 au 26 janvier 2015 - https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/

- [Calais] : violences policières : Human rights watch condamne - https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2015/01/20/violences-policieres-a-calais-human-rights-watch-condamne/

 

 

Mardi 20 janvier

- Une contribution au débat autour de Charlie Hebdo

Lundi 19 janvier

aujourd’hui, encore 3 procès suite aux manifs de novembre dernier ...

- ZAD de Roybon :
_un communiqué de là-bas suite à la "préconisation de la ministre de l’écologie d’abandon du projet de barrage initial de Sivens" mais la lutte continue ! _des nouvelles de là-bas et des rapports tendus avec les pro-barrage.

- Nantes : Appel à une semaine de résistances du 16 au 22 février. Lire l’appel

- Hambach : Réunion pour une action de masse de désobéissance civile contre l’exploitation du charbon. Dans la région rhénane à coté de Cologne, allemagne

- [affame-e-s] Manif 14 Février à Lille : Parce que nos lieux de vie ne sont pas le parc de jeu de leur économie. Un appel à signature a été lancé.

- Mexico  : Forum Mondial contre les expulsions rurales et urbaines

Le Dimanche 18 janvier 2015 des centaines de personnes se sont réunies dans les enceintes de l’Université de la Terre, au CIDECI àSan Cristobal de Las Casas, pour le forum convoqué par les comp@s de Bachajon, expulsé depuis le 9 janvier des terres qu’ils avaient récupérées une vingtaine de jours auparavant.

Ces derniers ont invité les comp@s de la ZAD de Notre Dame Des Landes, celles/ceux du mouvement NO TAV en Italie, ainsi que des membres de la communauté de Xochicuautla, et de Banavil.

 

 

Source : zad.nadir.org

 

 

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22 janvier 2015 4 22 /01 /janvier /2015 18:35

 

 

Source : www.reporterre.net


 

Contre le pesticide Roundup, ils ont choisi d’agir dans un hypermarché

Lorène Lavocat (Reporterre)

jeudi 22 janvier 2015

 

 

 

Face à l’inaction politicienne, ils ont choisi d’agir. Peu nombreux mais déterminés, de façon non-violente, ces désobéissants en combinaisons blanches grimpent sur les caisses de supermarché en brandissant des banderoles. Leur exigence : le retrait de la vente du dangereux Round Up. Le but : attirer l’attention sur le problème de santé publique que sont les pesticides.


- Bagnolet (Seine-Saint-Denis), reportage

Rendez-vous devant les portes vitrées géantes du centre commercial Bel-Est, à Bagnolet. Un petit groupe s’avance, les regards aux aguets. Ils sont une dizaine à peine, âgés de vingt à trente ans. Des sacs à dos remplis de tracts et de déguisements, masques à gaz en plastique, combinaisons blanches. Dans la "vraie" vie, ils travaillent avec des enfants, dans des associations ou comme artistes. Mais aujourd’hui, ils sont désobéissants. Ils viennent mener une action contre les pesticides, en bloquant les caisses d’un supermarché Auchan.

Créé en 2006, le Collectif Roundup Non Merci combat le produit-phare de Monsanto par des actes de désobéissance civile. « Notre objectif, c’est de faire pression sur la grande distribution pour qu’elle retire les produits phytosanitaires de ses rayons », explique Rémi, qui coordonne l’action du jour. Après Castorama et Carrefour, c’est donc à Auchan de subir ce lobbying citoyen.

Il est 15h quand la petite bande pénètre dans les rayons du supermarché. Chacun se disperse. L’un observe innocemment la liste des ingrédients d’un pot de crème fraîche, quand l’autre se penche pour vérifier avec minutie l’état d’une orange. Certains sont partis remplir un chariot de produits contenant du glyphosate, la substance active et toxique de nombreux pesticides. Quelques minutes d’attente plus tard, tout le monde se retrouve l’air de rien aux caisses. Et là, commence le bazar....

- DIAPORAMA En son et en images (3’05’’) :

 


Son-diaporama Action Round-Up Bagnolet Janvier 2015 from Reporterre on Vimeo.

 

Une heure plus tard, les Désobéissants ont obtenu ce qu’ils cherchaient : pas mal de bruit, une entrevue avec le directeur du magasin, et une interpellation de la direction nationale d’Auchan. Pour autant, rien n’est acté. Aucun engagement de la part du supermarché, aucun rendez-vous pris avec les dirigeants de l’entreprise.

Alors, tout ça pour ça ? « C’est une première étape », précise Rémi, qui n’exclut pas de revenir "visiter" le centre commercial si les promesses ne sont pas tenues. Pour Gaëtan, « l’action permet aussi de sensibiliser les consommateurs, même si le but premier, c’est d’obtenir des résultats concrets ».

Le Collectif Roundup Non Merci compte déjà sur son tableau de chasse une antenne parisienne de Castorama, qui a accepté de retirer les pesticides incriminés de ses rayons l’année dernière. (Lire à ce propos : Les vigiles de Castorama molestent des militants opposés au Roundup)

« Leclerc en Bretagne ou l’enseigne de jardinage Botanic ne vendent plus de Roundup depuis plusieurs années », indique Rémi. Il espère désormais pousser les géants de la grande distribution à se mettre autour de la table pour décider d’un retrait unilatéral des produits contenant du glyphosate. Car pour lui, les entreprises doivent prendre les devants sur la loi...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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