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29 janvier 2015 4 29 /01 /janvier /2015 22:14

 

 

Source : www.bastamag.net

 

 

Débattre Gauche européenne

Grèce : le nouveau gouvernement de Syriza laisse une large place aux activistes et aux chercheurs

par Nikos Smyrnaios 29 janvier 2015

 

 

 

 

 

Le nouveau gouvernement grec vient de prendre ses fonctions. Qui sont et d’où viennent les ministres sur qui pèse la lourde responsabilité de sortir la Grèce de la crise et de montrer qu’une alternative de gauche à l’austérité est possible ? L’alliance de Syriza avec le petit parti souverainiste de droite les Grecs indépendants est-elle contre-nature ? Les femmes sont-elles présentes au gouvernement et dans quelle proportion ? Quelle sera la place de l’écologie alors que tous les regards sont braqués sur la reprise économique ? Voici quelques réponses…

Alexis Tsipras a agi très rapidement pour donner les signes du changement. Premier chef de gouvernement dans l’histoire de la Grèce à refuser de jurer sur la Bible et devant un pope, il a effectué une visite symbolique dans la foulée de sa prise de fonction. Il a ainsi déposé une gerbe de fleurs dans le quartier athénien de Kessariani sur le monument aux 200 héros communistes de la Résistance exécutés par les nazis le 1er mai 1940.

Ce geste se veut symbole de la continuité historique entre les nombreuses générations qui se sont battues au péril de leur vie à travers les décennies – contre la barbarie, pour la démocratie, la justice sociale et l’indépendance nationale – et le nouveau gouvernement. C’est aussi un message aux néonazis de l’Aube dorée qui seront présents de nouveau au Parlement. Enfin, c’est un rappel à l’Allemagne concernant sa dette historique envers la Grèce.

L’alliance avec les Grecs indépendants

Conscient que le moindre vide de pouvoir pourrait avoir des conséquences imprévisibles, Tsipras a réussi à composer une majorité parlementaire avec le petit parti des Grecs indépendants [Syriza, avec 36,3% des voix, compte 149 députés sur 300, le Parti des grecs indépendants, avec 4,7% des voix, compte 13 députés, ndlr]. Bien sûr il s’agit là d’un choix qui pose problème, comme l’écrit justement Stathis Kouvelakis, membre de l’aile gauche de Syriza. Mais les Grecs indépendants ne sont pas un parti xénophobe comme on a pu le lire ici et là. C’est une formation conservatrice sur le plan sociétal, proche de l’Église orthodoxe et patriote à la limite du nationalisme. Elle ressemble donc à un parti de droite chrétienne comme il en existe beaucoup en Europe.

Le discours de son chef Panos Kammenos a parfois des relents complotistes. Mais il n’est en aucune façon un raciste xénophobe avéré, comme l’étaient à coup sûr de nombreux membres du précédent gouvernement. En effet, Il n’a jamais flirté avec l’Aube dorée, comme ont pu le faire régulièrement des collaborateurs proches d’Antonis Samaras [Aube dorée, d’inspiration néonazie, a obtenu 6,28 % des suffrages et 17 députés, ndlr].

C’est également ce qu’écrit Amélie Poinssot, correspondante de Mediapart en Grèce, fondée entre autres sur le témoignage du journaliste Dimitris Psarras, l’un des meilleurs experts de l’extrême droite en Grèce. Celui-ci dit : « Lorsque le parti s’est créé en 2012, il y avait en lui quelques éléments que l’on retrouve traditionnellement dans des partis d’extrême droite, comme le nationalisme, la dimension populiste, le rapport avec l’Église, un agenda anti-immigration. Mais l’identité de ce parti, c’est son positionnement anti-austérité. Dans son mode et son discours, je le caractériserais plutôt comme national-populiste. Il a par ailleurs complètement mis de côté les thèmes qu’il agitait en 2012. »

Concernant la question de l’immigration, le programme officiel des Grecs indépendants adopte certes un discours de « fermeté » mais qui est essentiellement du verbalisme. Dans le fond il ne demande que la reforme des accords européens (Dublin II et III) qui piègent des milliers de demandeurs d’asile dans le premier pays d’entrée à l’Union, en l’occurrence la Grèce.

Par ailleurs, la sous-ministre chargée de l’immigration Tassia Christodoulopoulou, membre de Syriza, est une défenderesse de long date des droits des immigrés. Celle-ci a annoncé très vite après sa prise de fonction son attention de naturaliser les milliers de jeunes d’origine étrangère nés en Grèce qui ne peuvent obtenir la nationalité Grecque ainsi que le remplacement les camps de rétention indignes pour les demandeurs d’asile par des centres d’accueil.

L’économie en priorité (mais sans banquier)

Au niveau économique le parti souverainiste de Kammenos a tenu bon sur sa ligne anti-austeritaire et pro-sociale depuis 2012 malgré les pressions incessantes incluant des tentatives de corruption de ses députes. Étant donné le fait que la relance de l’économie et la négociation de la dette sera la priorité du gouvernement il s’agit donc d’un choix pragmatique et cohérent de la part de Tsipras.

La participation de Kammenos au gouvernement en tant que ministre de la Défense compliquera un certain nombre de reformes importantes comme la séparation de l’Église et de l’État ou le mariage gay pour lequel Syriza est favorable. Mais elle permet à Tsipras de montrer qu’il a su composer un gouvernement d’union qui déborde largement le périmètre de son propre parti et de disposer au sein du gouvernement d’un interlocuteur crédible aux yeux des militaires. C’est aussi le point de vue de Panayotis Grigoriou, ethnologue, historien et chroniqueur infatigable du drame grec.

Sous la houlette de Yannis Dragasakis, vieux sage qui sera vice-premier ministre et coordinateur général, le gouvernement semble à la fois cohérent et équilibré. Les ministères de l’économie et du développement seront entre les mains des professeurs d’économie modérés, respectivement Yannis Varoufakis et Yorgos Stathakis.

Varoufakis a un profil intéressant : blogueur et twitto invétéré, il a été professeur d’économie en Australie et aux États-Unis avant de travailler pour la société des jeux vidéos mondialement connue Valve. Ancien conseiller de George Papandréou, il n’a pas sa langue dans sa poche. Connaisseur de l’establishment financier mondial il aura la charge de mener les négociations avec les créanciers. Ce choix, un peu surprenant, a fâché d’autres économistes plus à gauche comme Yannis Milios et Euclide Tsakalotos, pressentis pour ce ministère. Mais c’est un choix tactique intéressant en vue des négociations sur la dette qui peut s’avérer efficace.

Cohabitation entre productivistes et écologistes

Aux côtés de Varoufakis se retrouve une militante historique de la gauche grecque, Nadia Valavani, qui sera elle chargée de gérer le budget (et éventuellement de contrôler les mouvements du premier) . Une autre femme, Rania Antonopulou, directrice jusqu’à hier du programme Gender Equality and the Economy au Levy Institut de New York, prendra en charge la dure bataille contre le chômage. C’est une technocrate keynésienne plutôt classique qui défend le concept de l’État employeur en dernier ressort. Elle travaillera sous la houlette de Panos Skourletis très proche collaborateur de Tsipras et désormais ministre du travail.

Le choix d’économistes plutôt libéraux est contrebalancé par la nomination de Panayotis Lafazanis, chef de file de l’aile gauche de Syriza, au super ministère de la relance productive, de l’énergie et de environnement. Lafazanis, plutôt de tendance productiviste, sera flanqué par un sous-ministre de l’environnement membre des Verts, Yannis Tsironis. Ca sera intéressant d’observer si un équilibre sera trouvé ou si des conflits larvés se développeront entre Lafazanis le communiste et Tsironis l’écolo. En tout cas le premier a déjà fait savoir qu’il était hors de question de procéder à la privatisation de DEI, la société publique de production d’énergie, prévue par les accords du précédent gouvernement avec la Troïka.

Des universitaires et des activistes partout

Tsipras a décidé de créer un sous-ministère spécial pour la bataille contre la corruption, signe que c’est aussi une priorité pour son gouvernement. Il y a nommé Panayotis Nikoloudis, un procureur jusqu’à récemment à la tête de l’Autorité contre la corruption. La rude tâche de démocratiser les forces de police a été confiée au professeur de criminologie Yannis Panousis, ancien membre d’une formation qui n’a pas réussi son entrée au Parlement, la Gauche démocratique (DIMAR).

Son supérieur direct, ministre de l’intérieur, sera Nikos Voutsis cadre de Syriza expérimenté et pugnace qui a déjà eu maille à partir avec la police lors de nombreuses manifestation comme dans le cliché ci-dessous retweeté à foison. Le fait que le fils de Voutsis est un anarchiste revendiqué qui vient de sortir de prison rajoute du piment à la situation.

La santé sera confiée à un ancien du Pasok mais qui a tôt pris ses distance avec la politique de l’austérité, le non-voyant Panagiotis Kouroumplis. Nikos Kotzias un intellectuel reconnu d’origine social-démocrate et francophone sera ministre des affaires étrangères. Il incarne une ligne patriote de gauche, compatible avec Kammenos qui pourra permettre enfin à la Grèce de disposer d’une politique autonome et non pas vassalisée.

Le rappel de Tsipras aujourd’hui à Federica Mogherini, commissaire européenne aux affaires étrangères, qu’il ne faut pas oublier de consulter la Grèce avant de faire des déclarations au nom de tous les Etats membres au sujet du conflit Ukranien est surement inspiré par Kotzias. Il faut s’attendre donc à un rééquilibrage de la position grecque par rapport à la Russie, mais aussi Israel avec lequel les précédents gouvernements s’étaient rapprochés en dépit d’une relation historiquement privilégiée de la Grèce avec les pays arabes. Il faut dire aussi que de nombreux militants et proches de Syriza militent pour la cause palestinienne.

Enfin, Nikos Xydakis l’éditorialiste érudit du quotidien conservateur Kathimerini, devient sous-ministre de la Culture et Nikos Paraskevopoulos, professeur engagé depuis longtemps dans la défense des droits de l’homme et militant pour les droits des prisonniers, sera le nouveau ministre de la justice. Le constitutionnaliste Yorgos Katrougalos, personnalité montante de Syriza, quitte quant à lui son poste d’eurodeputé pour s’occuper de la reforme de l’administration, autre front urgent en Grèce.

Six femmes au gouvernement mais d’autres aussi ailleurs

Il y aura six femmes dans le gouvernement, dont au moins quatre ont des postes équivalents à ceux des ministres, même si elles n’en ont pas le titre. La tonitruante juriste et féministe convaincue Zoé Κonstantopoulou présidera elle le Parlement [lire son interview, avant les élections, alors qu’elle était pressentie au ministère de la Justice, ndlr]. C’est encore une première en Grèce. De ce poste elle aura la charge de discipliner les députés néonazis, habitués aux esclandres dans l’Hémicycle, et de mener à bien les diverses investigations parlementaires qui ne manqueront pas de se mettre en route relativement aux scandales du passé. C’est un pied de nez amusant après toutes les brimades que les députés machos de la droite lui avaient infligé ces dernières années (sans qu’elle ne se dégonfle bien entendu).

Zoé Κonstantopoulou et Rena Dourou, déjà présidente de l’immense Région d’Attique, sont les deux femmes les plus puissantes de Syriza, à moins de quarante ans. Le jeune Gabriel Sakellaridis, qui a failli gagner la mairie d’Athènes en juin, sera le porte-parole du gouvernement. C’est un réprésentant talentueux et populaire des trentenaires proches de Tsipras.

En conclusion, il s’agit d’un gouvernement divers et ouvert, dans lequel sont représentées trois formations politiques au-delà de Syriza (les Verts, la Gauche démocratique et les Grecs indépendants). Un gouvernement qui se veut rassurant pour les marchés et les créanciers, mais qui ménage également l’aile gauche de Syriza et récompense des personnes engagées depuis longtemps en faveur des droits sociaux. Les femmes y sont relativement nombreuses par rapport aux usages en Grèce, et à des postes clés. Les universitaires en constituent la colonne vertébrale.

Bien sûr de nombreuses critiques de ce gouvernement peuvent être formulées : les femmes pourraient être plus nombreuses ; la gauche radicale pourrait être plus ou mieux présentée, notamment aux ministères économiques ; Mais ce n’était pas un exercice facile de composer ce gouvernement qui doit s’attaquer très vite à des problèmes graves et urgents. A suivre.

Niκος Smyrnaios, enseignant à l’université de Toulouse et observateur de l’actualité grecque (voir son blog)

Photos :
- Alexis Tsipras lors d’un meeting à Bologne (Italie) en mai 2014 / CC Lorenzo Gaudenzi
- Dépôt d’une gerbe de fleurs, le 26 janvier, dans le quartier athénien de Kessariani sur le monument aux 200 héros communistes de la Résistance exécutés par les nazis le 1er mai 1940 / Source : EPA, Alexandros Beltes
- Zoé Κonstantopoulou est la première femme qui préside le Parlement grec / CC wikimédia
- Gabriel Sakellaridis avec Rena Dourou et Alexis Tsipras / Source : efsyn.gr

 

 

 


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Source : www.bastamag.net

 

 

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29 janvier 2015 4 29 /01 /janvier /2015 22:01

 

Source : www.marianne.net

 

Pour la Grèce, changer l'Europe

Les economistes atterrés
Pour les Economistes atterrés, il faut soutenir la Grèce. "Il est nécessaire, écrivent-ils, d’accorder un moratoire au peuple grec, d’annuler une partie de la dette et de rendre soutenable le reste, en la transformant en dette à très long terme". Ce soutien leur semble d'autant plus évident que "l’expérience grecque illustre les dysfonctionnements structurels de la gouvernance économique de l’Europe et les défis auxquels sont confrontés tous les États membres". Et notamment, "la discipline budgétaire insoutenable imposée par les traités" et "mortifère en temps de crise".
REX/REX/SIPA

Le choix du peuple grec qui, en accordant la victoire à Syriza a marqué sa volonté de rompre avec les politiques d’austérité imposées en Europe, doit être salué.

La dépression dans laquelle la Grèce s’est enfoncée à partir de 2009 traduit certes les limites de son modèle socio-économique, mais surtout le fiasco de la gouvernance économique de l’Europe. Après le choc de la crise financière, l’Europe a refusé d’assurer la solidarité nécessaire aux pays attaqués par la spéculation financière. Pire, elle y a ajouté un choc d’austérité. La Grèce a reçu une aide du FMI, de la BCE, du FESF, mais celle-ci était destinée à lui permettre de continuer à rembourser sa dette pour préserver les banques européennes et américaines de la faillite. L’aide a été conditionnée à des « plans d’ajustement économique » dictés par la Troïka (BCE, Commission européenne, FMI), autrement dit à une austérité dramatique qui a mené au désastre économique et social.

De 2010 à 2014, la baisse du PIB a été de 25%, celle de l’emploi de près de 20%. Le taux de chômage dépasse les 26%. Les salaires ont chuté et la demande intérieure s’est effondrée de plus de 30%. Le taux de pauvreté atteint 36%. Les services publics, les services de santé, les retraites ont été fortement affectés. Quant à la dette souveraine, elle est passée de 103% du PIB en 2007 à 178% aujourd’hui, malgré la décote de 2012. Le remède administré par la troïka a été pire que le mal.

C'est un chemin ambitieux et difficile, mais c'est le seul qui soit porteur d’avenirLe programme économique de Syriza vise à rompre avec ces politiques d’austérité qui ont failli. Face à une situation sociale très dégradée et au développement de la pauvreté, il prévoit une remise à niveau de la protection sociale et des services publics, la création de 300 000 emplois publics ou associatifs, une hausse du salaire minimum, la réduction des impôts des ménages pauvres, la refonte de l’imposition du patrimoine immobilier ainsi qu’un moratoire sur les dettes des ménages surendettés. Il prévoit également de lutter contre l’évasion fiscale, contre la corruption et contre la mauvaise gouvernance.

Au-delà de mesures qui devraient permettre de renouer avec la croissance à court terme, la Grèce est confrontée au défi du développement de ses capacités productives. Elle aura à mettre la politique industrielle, les politiques d’éducation, de formation, d’emploi, au service de cet objectif. Il lui faudra dégager des ressources à long terme, à la fois en interne (via une réforme fiscale) et en mobilisant des financements européens (prêts de la Banque européenne d’investissement notamment). C'est un chemin ambitieux et difficile, qui suppose de lutter contre l'inertie des classes dominantes et de mobiliser la société tout entière, mais c'est le seul qui soit porteur d’avenir.

Lire la suite sur le blog des Economistes atterrés

 

 

Source : www.marianne.net

 

 

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29 janvier 2015 4 29 /01 /janvier /2015 21:51

 

Source : www.marianne.net

 

 

Quand le Nobel français d’économie pète un plomb…

 

Hervé Nathan
Dans une missive envoyée à la secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur Geneviève Fioraso, le Prix Nobel d’économie 2014, Jean Tirole, dénigre ses collègues universitaires qui n’ont pas la même vision que lui de la discipline. Le but : conserver le monopole des économistes orthodoxes sur l’enseignement universitaire…
WITT/SIPA

On peut être titulaire d’un prix Nobel et avoir un sacré melon : c’est le cas de Jean Tirole, estimable professeur de l’Ecole d’économie de Toulouse et récompensé pour ses travaux l’an dernier par la Banque de Suède. Dans une lettre à la secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur et à la Recherche Geneviève Fioraso que nous publions in extenso (voir ci-dessous), Jean Tirole, dont la presse louait la réputation de modestie et de retenue, traite ses collègues « auto-proclamés "hétérodoxes" » de quasi « obscurantistes ». (1) Ceux-ci auraient le tort, selon lui, de refuser de se soumettre au « jugement » de leurs « pairs » au travers de publications dans les revues spécialisées. Ce qui reviendrait à promouvoir, écrit-il, « le relativisme, antichambre de l’obscurantisme ».

Le but de cette missive assassine : disqualifier auprès de Geneviève Fioraso le projet d’une deuxième section d’économie dans les universités françaises baptisée « Institutions, économie, territoire et société », faisant une large place non pas aux mathématiques et aux théories d’équilibre général chers aux « économistes orthodoxes », mais aux sciences sociales et politiques.

« Les orthodoxes
ont colonisé l’enseignement supérieur »

Gaël Giraud.Le ton général de la lettre rejoint les propos du président de la section économie du Conseil national des universités qui avait traité dans le Figaro les hétérodoxes de « gauchistes » mais aussi de « ratés ou frustrés ». Il reflète en tout cas l’âpreté du combat que se livrent les universitaires. Les « orthodoxes », dont Jean Tirole et Philippe Aghion se veulent les porte-drapeaux, dominent totalement la discipline « sciences économiques », au travers de la section numéro 5 du Conseil national des universités, consacrée à l'économie. Ils règnent ainsi sur le recrutement et les carrières des universitaires en France et entendent bien le demeurer. Pour le chercheur Gaël Giraud, c’est simple : les « orthodoxes ont colonisé l’enseignement supérieur ».

Pas question donc de voir naître une section « concurrente » qui permettrait de mettre fin à la véritable épuration idéologique à l’œuvre dans les universités françaises : les « orthodoxes » seront très bientôt les seuls à conduire les recherches et les thèses au détriment non seulement des économistes « de gauche », dit néo-keynésiens, mais aussi des ultralibéraux adeptes de l’école autrichienne de Hayek et Friedman…

Il n’y a pas que la lutte des places pour les budgets et les chaires d’enseignement. Les économistes sont aussi les « conseillers des princes », de droite comme de gauche. Philippe Aghion, avec Gilbert Cette et Elie Cohen sont ainsi « les pères » du « pacte de responsabilité » de François Hollande et Emmanuel Macron. Jean Tirole est « l’inventeur » en France du « contrat de travail unique », le type de réforme « structurelle » en vogue dans les ministères et au Medef...

« Les théoriciens de l'économie industrielle
sont une secte »

Bernard MarisMieux encore, si on lit bien sa lettre, « les régulateurs, organismes internationaux et entreprises » (soit le FMI, la Banque mondiale, la BCE, les banques, les assurances, etc.) s’arracheraient les économistes formés, notamment dans les « centres d’excellence en économie qui ont émergé en France », dont bien sûr la Toulouse School of Economics, bébé de Jean Tirole, qui forme, grâce aux subsides des grands groupes, à « l’économie industrielle »... Une spécialité dont Bernard Maris avait écrit : « Les théoriciens de l'économie industrielle sont une secte, dont l'obscurantisme et le fanatisme donnent froid dans le dos. Il n'est pas difficile de repérer le taliban sous l'expert, et le fou de Dieu sous le fou de l'incitation. »

Dans une tribune publiée dans le Monde, les tenants d’une économie raccrochée aux sciences sociales, emmenés par André Orléan, président de la l’Association française d’économie politique (l’AFEP, regroupant 600 docteurs en économie et sciences sociales) répondent vertement : « Les économiste ont aussi besoin de concurrence ». Et ils rappellent qu’entre 2005 et 2011, sur 120 nominations de professeurs, « seuls 6 appartenaient à des courants minoritaires ». Ils précisent que leur vision de l’économie s’inspire de Fernand Braudel, Karl Marx et John M. Keynes… Qui n’étaient ni obscurs, ni obscurantistes, ni nuls ni même frustrés.

Un ministre au moins pense un peu comme eux : Emmanuel Macron. Questionné par Marianne, le patron de Bercy, rappelle ce que sa formation doit « à l’école du MAUSS » (le Mouvement anti-utilitariste dans les sciences sociales animé par le sociologue Alain Caillé, ndlr). Il affirme qu’il est « attaché à ce qu’il n’existe pas qu’une seule approche de l’économie » : « L’économie, explique-t-il, se construit aux frontières de la politique, de la sociologie, de la philosophie. Même si les mathématiques apportent beaucoup, c’est une science sociale et morale. » Hélas, le ministre de l’économie en convient : il ne lui appartient pas de fixer les programmes. Peut-être peut-il tout de même passer un coup de fil à sa collègue Geneviève Fioraso ?

 

ihttp://www.marianne.net/sites/default/files/lettrejeantirole.pdf



(1) L’AFP avait mentionné l’expression de Jean Tirole dans une dépêche du 23 janvier.

 

 

 

Source : www.marianne.net

 

 

 

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29 janvier 2015 4 29 /01 /janvier /2015 21:35

 

Source : blogs.mediapart.fr/edition/eurojournaliste

 

 

Le mouvement xénophobe «Pegida» implose
Kathrin Oertel - un regard qui fait froid dans le dos.Kathrin Oertel - un regard qui fait froid dans le dos.

La politique est un métier difficile qui ne peut pas se limiter à des slogans xénophobes. La «Pegida» vient de s’en rendre compe. En implosant.

(KL) – Ils étaient partis pour sauver l’Occident de l’Islam. Pour ce faire, ils avaient choisi un Bundesland où il est franchement difficile de rencontrer des musulmans, car il y en a pas. En Saxe où la communauté musulmane compte pour environ 0,1% de la population, la «Pegida» avait choisi le thème de l'Islam uniquement pour mieux cacher ses objectifs xénophobes et en partie, néonazis. Mais si la «Pegida» avait réussi à mobiliser quelques milliers d’imbéciles pour ses manifestations, elle a surtout réussi à réveiller le mouvement antifasciste. Face au vent, les fondateurs de la «Pegida» ont jeté l’éponge. Tant mieux.

Le premier à raccrocher, était Lutz Bachmann, personnage étrange, qui avait évité une peine de prison en se réfugiant en Afrique du Sud. Mais au lieu d’y apprendre que le statut de réfugié mérite d’être protégé, il y a développé une sorte de xénophobie des plus abjectes. De retour en Allemagne, il avait trouvé des gens qui partagaient ses idées – un mélange explosif d’anciens fonctionnaires de groupes et de groupuscules néonazis qui, face à la critique publique, niait en bloc leur passé néofaciste. Sans pour autant réussir à tromper les Allemands.

Après la publication d’un «selfie» montrant Bachmann déguisé en Hitler, le fondateur de la «Pegida» était obligé d'abdiquer. Pendant quelques jours, c’est un autre personnage qui s’est présenté en première ligne de la «Pegida» – Kathrin Oertel, qui faisait penser à tout ce que l’Allemagne a offert de moche au monde pendant le siècle dernier. Mais elle aussi était visiblement dépassé par la «Pegida» et le rejet massif que ce «mouvement» a recolté partout en Allemagne, sauf à Dresde, fief des ultranationalistes allemands. Chic – elle aussi a jeté l’éponge, en entrainant dans son sillage, trois autres membres fondateurs de la «Pegida» qui du coup, se trouve sans direction. A croire que le néofacisme ne fait pas recette en Allemagne.

La tentative de Lutz Bachmann de revenir au premier plan, en expliquant que sa collègue Oertel avait démissionné parce qu’elle aurait reçu des menaces de mort émanant du mouvement antifasciste, n’est qu’une faible tentative d’auto-stigmatisation. Qui intéresse les Allemands autant que l’annonce d’Oertel de vouloir créer un «mouvement pour la démocratie directe en Europe». Mouais. Ils pourront appeler leurs clubs comme ils le voudront, les Allemands ne sont pas dupes. Les Bachmann, Oertel & Cie. ont montré que les ultranationalistes en Allemagne ne sont pas assez forts pour déclencher un mouvement comme dans les années 30 en Allemagne.

Les Allemands, eux, ont apporté la preuve qu’ils ne risquent pas de retomber dans les travers de l’histoire. 70 ans après la fin de la IIe Guerre Mondiale, ils ont montré au monde entier que le fascisme allemand n'a plus aucune chance de menacer la paix en Europe. Les Pegida auront été un élément fédérateur des antifascistes allemands qui eux, s’en trouvent confirmés et renforcés. Quelle bonne nouvelle pour finir la semaine !

Crédit photo : www.blu-news.org / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/edition/eurojournaliste

 

 


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28 janvier 2015 3 28 /01 /janvier /2015 22:55

 

 

Source : www.okeanews.fr

 

 

Arrêt de la privatisation de l'électricité grecque et du port du Pirée


28 janvier 2015 - 127 mots  

dehLe ministre de la restructuration productive, de l'Environnement et de l'Énergie, P. Lafazanis, a annoncé la décision de mettre fin immédiatement à la privatisation de l'organisme public d'électricité DEI.

Il a aussi annoncé un accès gratuit à l'électricité pour les chômeurs de longue durée. "Le but souhaité est de faire baisser le prix de l'électricité pour le public"...

 

*Suite de l'article sur okeanews

 

 

Source : www.okeanews.fr

 

 

 

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Source : ,www.express.be

 


La Grèce augmente son salaire minimum et suspend la privatisation du port du Pirée


Dès le second jour de sa mandature, le nouveau gouvernement grec du Premier ministre Alexis Tsipras démontre sa détermination. Lors d'une interview donnée à la télévision grecque, le nouveau ministre du Travail, Panos Skourletis, a annoncé le rétablissement du salaire  minimum à 751 euros avec effet immédiat (soit une augmentation de 10%) « pour atténuer la crise humanitaire dans le pays ». Le sous-ministre de la Réforme administrative, George Katrougalos, a également annoncé le retrait immédiat d’une mesure du précédent gouvernement qui prévoyait le licenciement de plusieurs fonctionnaires. Ce licenciement était une des mesures imposées par la troïka composée de la Commission européenne, du Fonds Monétaire International et de la Banque Centrale Européenne, dans le cadre du plan de sauvetage de la Grèce

Ainsi, SYRIZA tient déjà deux promesses de campagne.

Une autre décision remarquable porte sur la suspension de deux grands projets de privatisation, dont celui du port du Pirée à un consortium chinois, qui faisait également partie des accords du plan de sauvetage. Le gouvernement veut réviser l’accord qui avait été signé précédemment « en faveur du peuple grec ».

La privatisation du port de Thessalonique, le second plus grand port du pays, et celle de la compagnie ferroviaire grecque Trainose, ont aussi été suspendues.

 

Source : ,www.express.be

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28 janvier 2015 3 28 /01 /janvier /2015 22:46

 

 

Source : www.bastamag.net

 

 

Ecrivains publics : un service d’utilité sociale pour un meilleur accès aux droits

par Lisa Giachino (L’âge de faire) 27 janvier 2015

 

 

Un dossier administratif à remplir, une lettre compliquée à écrire, un besoin de conseil pour la formulation d’un courrier... Dans le Gard et le Vaucluse, un « écrivain public à vocation sociale » vient en aide à ceux qui ont besoin d’un coup de main. Cet ancien journaliste a convaincu les collectivités locales de financer un service d’écriture publique. Car si l’accès aux droits passe souvent par l’écrit, le droit à l’écrit devrait être garanti pour tous, estime-t-il.

Cet article a initialement été publié dans L’âge de faire.

Ali [1] travaille comme manutentionnaire. Il a deux enfants, est en plein divorce et, même s’il sait écrire, il préfère « ne pas faire de fautes et éviter tous les problèmes » en remplissant son dossier de demande d’aide juridictionnelle. Catherine, elle, n’a aucun mal d’habitude à rédiger un courrier. Mais elle est « si énervée » qu’elle craint que ses mots ne dépassent sa pensée : en arrêt maladie pour burn out (épuisement), elle doit répondre à son employeur qui lui envoie des avertissements.

Il y a autant de raisons de recourir à un écrivain public, que de personnes et de situations administratives différentes. Mais tous ceux qui prennent rendez-vous avec Franck Danger, lors de ses permanences dans le Gard et le Vaucluse, ont un point commun : « Ils ne viennent que s’ils en ont vraiment besoin, la plupart du temps une seule fois dans l’année. L’écriture est quelque chose de personnel, d’intime. On ne va pas se confier à longueur d’année à un étranger », constate cet ancien journaliste, devenu « écrivain public à vocation sociale ».

Instaurer un droit à l’écrit

C’est en menant, pour son propre compte, un recours auprès de l’administration, que Franck Danger a réalisé à quel point il peut être difficile de faire valoir ses droits. « J’y suis arrivé parce que je maîtrisais bien l’écrit, mais je me suis demandé : « Comment font les autres ? » L’écrit est omniprésent dans notre société. Depuis 2002, l’administration est tenue d’indiquer les voies de recours au bas des documents, mais personne n’ira vérifier si les gens sont capables d’user de ce droit. Si l’accès au droit passe par l’écrit, alors il faut instaurer un droit à l’écrit. »

En 2004, il monte un projet de service d’écriture publique qu’il soumet aux collectivités locales de son territoire. Les permanences démarrent en 2007. Aujourd’hui, il est présent une fois par semaine sur les communes de Roquemaure, Bagnols-sur-Cèze, Pont-Saint-Esprit et Orange. Financé par le Conseil général du Gard, une communauté d’agglomération et les communes, le service est gratuit et assuré toute l’année. « Cela me semblerait incongru de faire payer des personnes, qui se trouvent souvent dans une situation de précarité, pour remplir un dossier, précise Franck Danger. La plupart d’entre nous savons écrire grâce à la République, qui nous l’a appris gratuitement. Ceux qui, pour une raison ou une autre, n’ont pas eu cette chance, doivent pouvoir être aidés. » D’abord sceptiques, les assistantes sociales du secteur orientent désormais certaines familles vers la permanence, ce qui leur permet de se consacrer à d’autres problématiques que les dossiers administratifs.

Certains usagers du service sont illettrés. « En milieu rural, beaucoup m’ont expliqué qu’ils étaient allés à l’école quand il n’y avait pas autre chose à faire sur la ferme », souligne Franck Danger. D’autres ne sont pas à l’aise avec les formulaires, et ont besoin d’une aide ponctuelle pour ne pas perdre pied dans une période critique de leur vie : maladie, divorce, perte d’emploi… D’autres encore, comme Catherine, « appartiennent à la classe moyenne et sont tout à fait capables d’écrire. Mais ils se retrouvent, à un moment donné, face à des difficultés qui les empêchent d’exprimer clairement leur situation. Ils ont besoin d’un regard extérieur, neutre et bienveillant ».

« Je propose que l’on fasse ensemble un brouillon »

Ce jour là, dans son petit bureau du centre social de Roquemaure, Franck ne prend son stylo que pour cocher les documents qu’Ali devra ajouter à son dossier. Il le laisse remplir lui-même les différentes rubriques, se bornant à le guider. « Souvent, je propose aux personnes que l’on fasse ensemble un brouillon, qu’elles pourront ensuite recopier et modifier, précise-t-il. Je ne cherche pas à faire à leur place, mais à les aider à renouer avec l’écrit. L’objectif ultime de notre profession est de travailler à notre propre disparition ! »

On en est encore loin. Alors que les administrations ont tendance à limiter l’accueil du public, préférant l’orienter vers internet, les mairies sont régulièrement sollicités par des personnes qui ne savent comment remplir un dossier. Fondateur du réseau Écrivains publics à vocation sociale, Franck Danger milite pour que l’administration crée en son sein des postes d’écrivain public, en permettant à des fonctionnaires volontaires de se former à ce savoir-faire. Il travaille aussi à convaincre les députés de sa région à envisager l’inscription dans la loi d’un droit à l’écrit. « Cette question recoupe largement la préoccupation du non recours aux droits sociaux : c’est en remplissant le dossier retraite de personnes ayant des petits revenus, que je m’aperçois qu’elles sont éligibles à l’aide à la complémentaire santé, et pourraient donc être mieux soignées. »

Lisa Giachino, L’âge de faire

Cet article a été publié dans le numéro de décembre de L’âge de faire, média partenaire de Basta !. Vous retrouverez son sommaire sur cette page.

Photo de Une : CC Lucas

Notes

[1Les prénoms ont été changés


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Source : www.bastamag.net

 

 

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28 janvier 2015 3 28 /01 /janvier /2015 22:26

 

Source : www.reporterre.net

 

 

Alternatives

Réparation citoyenne : la parade à l’obsolescence programmée

Lorène Lavocat (Reporterre)

mardi 27 janvier 2015

 

 

 

Le lave-linge qui tombe en panne quelques semaines après la fin de la garantie, les chaussures trouées au bout d’une saison... Que faire face à l’obsolescence programmée des produits ? Faire appel à l’expertise citoyenne ! Damien Ravé a créé Commentréparer.com, un site web participatif pour apprendre à restaurer, dépanner, ou raccommoder nos objets.


Pas bricoleur pour un clou. Damien Ravé n’a ni le bleu de travail, ni les mains calleuses du bidouilleur passionné. Sorti d’une école de marketing, il est plutôt du genre geek. Et il est à l’origine de Comment réparer, un site web participatif pour apprendre à restaurer, dépanner, ou raccommoder nos objets.

« Mon grand-père était un bricoleur de génie, et tout le monde savait trafiquer dans ma famille... sauf moi ! », se rappelle Damien Ravé. Un vilain petit canard qui préfère le clavier au fer à souder. En 2011, il tombe sur un documentaire d’Arte « Prêt à jeter ou l’obsolescence programmée ». Le film montre comment les industriels cherchent à réduire la durée de vie d’un produit ou de ses composants pour accélérer la consommation. Pour notre web-designer, c’est le déclic. Et l’éternelle question : qu’est-ce que je peux faire ?

« J’avais des appareils en panne, et je me suis demandé ce que je ferais si mon grand-père n’était pas là. » Direction la toile. Il surfe sur les forums, épluche le web. À chaque fois, c’est le même constat : « Rien n’est fait pour les débutants, les sites ne sont pas accueillants, trop techniques. Ils prennent un peu de haut ceux qui ne savent pas. »

Lui par contre sait faire des sites internet. Ni une ni deux, il décide de créer un espace pour « répondre aux questions des novices ».

Solidarité et expertise citoyenne

Lancé en 2011, le site Commentreparer.com marche comme un forum. Chacun peut venir poser sa question. Que faire avec un lave-linge qui essore tout le temps ? Pourquoi un tabouret de bar grince-t-il ? Comment rattraper des griffures de chat sur un canapé en cuir ? D’autres particuliers proposent astuces, conseils ou pistes de solutions. Peu de réparateurs professionnels, le forum fonctionne grâce à l’expertise citoyenne.

Chaque mois, près de 300 000 personnes visitent le site. « Il y a un petit noyau dur de contributeurs réguliers, des passionnés du bricolage, mais 99 % viennent juste chercher une réponse », indique Damien Ravé.

Xavier Renard fait partie de ces férus de la réparation. Homme au foyer, il répond tous les jours aux questions des internautes. Bénévolement. « En fonction des demandes, je fais parfois plusieurs heures de recherche, pour des inconnus », dit-il. Vivant en Alsace, il lui arrive de se déplacer dans toute la région pour résoudre un problème ardu.

Cuisiner, ferronnier d’art... Xavier Renard a eu plusieurs vies, avec une constante : il s’est toujours formé sur le tas, en autodidacte. Depuis qu’il a quitté le monde professionnel, animer le forum lui permet « de se créer un réseau, de faire des rencontres ». Surtout, bidouiller est une seconde nature, « une addiction », avoue-t-il.

« Les gens en ont marre d’être pris pour des pigeons »

Des Repair’cafés aux Fab Lab, la réparation a le vent en poupe. Un regain d’intérêt constaté sur le site. Damien Ravé y voit « un effet de la crise et une sensibilisation écologique croissante ». Autre facteur d’après lui, « les gens en ont marre d’être pris pour des pigeons ». Le lave-linge qui tombe en panne quelques semaines après la fin de la garantie, les chaussures trouées au bout d’une saison.

Pour autant, le Do it yourself (fais-le toi-même) reste un phénomène plus que marginal. « Les recherches sur Google concernant le mot réparation ne cessent de diminuer », observe Damien Ravé. Les consommateurs préfèrent acheter que bricoler.

« Avec l’électronique, les appareils se sont complexifiés, personne ne sait plus rien faire aujourd’hui » , estime quant à lui Xavier Renard. « Tout est fait pour nuire à la réparation. »

Informer et former les citoyens contre l’obsolescence programmée

Mais Damien Ravé refuse d’accabler le système de production : « Les entreprises ne sont pas seules responsables de l’obsolescence rapide des produits. » Il souligne que les consommateurs acceptent... et même encouragent « la stratégie commerciale de course aux prix les plus bas ». Autrement dit, en plébiscitant des objets moins chers, en guettant les nouveautés, nous favorisons l’essor de produits peu durables...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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28 janvier 2015 3 28 /01 /janvier /2015 22:09

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

Accueil > Libertés > « Informer n’est pas un délit ! », affirment journalistes et citoyens

Libertés

« Informer n’est pas un délit ! », affirment journalistes et citoyens

mercredi 28 janvier 2015

 

 

La loi Macron veut restreindre la liberté d’information. Journalistes et citoyens s’insurgent.


"Secret des affaires" : informer n’est pas un délit

Il y a un loup dans la loi Macron. Le projet de loi actuellement discuté à l’Assemblée nationale contient un amendement, glissé en catimini dans le texte, qui menace d’entraver le travail d’enquête des journalistes et, par conséquent, l’information éclairée du citoyen. Sous couvert de lutte contre l’espionnage industriel, le législateur instaure comme nouvelle arme de dissuasion massive contre le journalisme un « secret des affaires » dont la définition autorise ni plus ni moins une censure inédite en France.

Selon le texte, le « secret des affaires » recouvre « une information non publique, qui fait l’objet de mesures de protection raisonnables » et qui a « une valeur économique ». Notre métier consistant a révéler des informations d’intérêt public, il sera désormais impossible de vous informer sur des pans entiers de la vie économique, sociale et politique du pays.

Le texte, qui a été préparé sans la moindre concertation, laisse la libre interprétation aux seules entreprises de ce qui relèverait désormais du « secret des affaires ». Autrement dit, avec la loi Macron, vous n’auriez jamais entendu parler du scandale du Médiator ou de celui de l’amiante, de l’affaire Luxleaks, UBS, HSBC sur l’évasion fiscale, des stratégies cachées des géants du tabac, mais aussi des dossiers Elf, Karachi, Tapie-Crédit Lyonnais, ou de l’affaire Amésys, du nom de cette société française qui a aidé une dictature à espionner sa population. Et on en passe… La simple révélation d’un projet de plan social pourrait, en l’état, elle aussi, tomber sous le coup de la loi Macron.

Avec ce texte, un juge saisi par l’entreprise sera appelé à devenir le rédacteur en chef de la nation qui décide de l’intérêt ou non d’une information. Une disposition spéciale prévoit même que la justice puisse empêcher la publication ou la diffusion d’une enquête. Dans le cas où le journaliste viole ce « secret des affaires », il encourt 3 ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende. La mise est doublée en cas d’atteinte à « la souveraineté, à la sécurité ou aux intérêts économiques essentiels de la France ». Une triple notion suffisamment vague pour autoriser toutes les dérives liberticides.

Même tarif pour les lanceurs d’alerte, les fameuses sources sans lesquelles certaines affaires ne sortiraient pas. Ce texte inacceptable est mis au vote alors même qu’une loi prévoyant le renforcement de la protection des sources des journalistes a été discrètement enterrée l’été passé.

Nous, journalistes, refusons de nous contenter de recopier des communiqués de presse pour que vous, citoyens, restiez informés. Et comme disait George Orwell : « Le journalisme consiste à publier ce que d’autres ne voudraient pas voir publié : tout le reste n’est que relations publiques ». C’est pourquoi nous demandons le retrait pur et simple de ce texte.


Protégeons la presse et les lanceurs d’alerte !

La mobilisation marche ! Le ministre des finances Michel Sapin vient d’annoncer sur RTL que la loi sur le secret des affaires serait amendée pour protéger les lanceurs d’alerte ! Mais restons vigilants et continuons à nous mobiliser et mobiliser autour de nous car il en va de notre démocratie ! L’ensemble des journalistes viennent de condamner unanimement cette loi dangereuse.

Alors que la France en deuil finit seulement d’enterrer ses victimes des attaques terroristes, alors que toute la population a manifesté en masse pour défendre la liberté de la presse, nos députés préparent en catimini un amendement qui met en danger cette même liberté d’informer !

Au prétexte de protéger les entreprises françaises contre l’espionnage industriel, ils risquent de museler les lanceurs d’alerte et les journalistes en créant la notion de "secret des affaires".

Bien sûr il est légitime de lutter contre l’espionnage industriel, bien sûr il y a des failles juridiques à combler. Mais en l’état, le texte présenté aux députés constitue une incroyable atteinte à la liberté d’informer et risque d’amener nombre de journaux ou de lanceurs d’alerte à s’auto-censurer.

Le scandale du Médiator n’aurait sans doute jamais vu le jour sous une telle loi. Irène Frachon qui l’a percé à jour aurait risqué trois ans en prison et 375 000 euros d’amendes pour violation du secret professionel. Les salariés de Continental qui dénonçaient leur licenciement alors que l’entreprise était rentable auraient risqué la même peine.

 

*Suite de l'aerticle sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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28 janvier 2015 3 28 /01 /janvier /2015 21:53

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

Yanis Varoufakis, l'économiste qui tient l'avenir de la Grèce entre ses mains

|  Par martine orange

 

 

Il est celui qui hérite de la tâche la plus délicate du gouvernement grec. D’une certaine façon, il tient en partie le sort de la Grèce et l’Europe entre ses mains. Yanis Varoufakis a été nommé, mardi 27 janvier, ministre des finances du gouvernement d’Alexis Tsipras. C’est lui qui sera chargé de discuter avec les autres ministres européens, d’assister à l’Eurogroupe, de rencontrer la Troïka, le FMI et la BCE. En un mot, de mettre en œuvre le programme pour lequel Syriza a été élu dimanche, face à une Europe hostile au moindre changement d’orientation.  

 

Yanis Varoufakis, dimanche 25 janvier, au siège de Syriza. 
Yanis Varoufakis, dimanche 25 janvier, au siège de Syriza. © Amélie Poinsot

Nommé économiste conseiller spécial d’Alexis Tsipras depuis plusieurs mois, Yanis Varoufakis a résumé sa feuille de route : en finir avec l’austérité, mettre un terme à la crise humanitaire qui détruit le pays, renégocier la montagne de dettes (320 milliards d’euros) du pays en liant notamment le remboursement des échéances à l’évolution du PIB du pays, et détruire les oligarques du pays « qui ont sucé l’énergie et le pouvoir économique du pays ».

 

 

« En choisissant Varoufakis comme ministre des finances, Tsipras poursuit sa stratégie de confrontation avec les Européens, selon les analystes », twitte un journaliste du Wall Street journal. Avant sa nomination attendue, des analystes de banques et de nombreux chroniqueurs de la presse anglo-saxonne ont commencé à se pencher sur cet économiste de 53 ans jugé « radical ». Yanis Varoufakis ne ménage pas, en effet, ses propos. Dans le blog qu’il tient depuis 2011 – un blog qu’il compte continuer à tenir « même si c’est irresponsable pour un ministre des finances » – , il n’a cessé de dire tout le mal qu’il pensait du « sauvetage de la Grèce ». Pour lui, la politique imposée à Athènes par la Troïka relève du « supplice » (« waterboarding », dit-il exactement, soit torture par simulation de noyade à l'image des méthodes mises en œuvre dans les prisons de Guatanamo) budgétaire ».

Conseiller économique de Georges Papandréou entre 2004 et 2006, il s’était opposé dès le début aux remèdes de la Troïka. La seule solution pour sortir la Grèce de la crise était, selon lui dès cette époque, de faire défaut et de renégocier la dette. Plus tard, beaucoup plus tard, des experts du FMI, revenant sur la déroute économique de la Grèce et le fiasco intellectuel de la Troïka, reprendront l’analyse. « Une autre voie pour rendre la dette plus supportable aurait été de la restructurer dès le début. Mais en Grèce, à la veille du programme, les autorités ont considéré la restructuration de la dette comme une fausse piste, qui ne pouvait être mise sur la table des discussions par le gouvernement grec et qui n’a pas été proposée au fond », écriront-ils dans un rapport qui ne sera jamais officiellement rendu public.

Entre-temps, comme Yanis Varoufakis l’avait prédit, ainsi que bien d’autres, la Grèce a plongé dans la destruction économique, le chômage et la pauvreté.

Devenu la cible des critiques de tous les cercles dirigeants grecs, Yanis Varoufakis a « dû s’exiler aux États-Unis », précise son éditeur français. L’économiste, qui a la double nationalité grecque et australienne, reprend alors son métier de professeur d’économie théorique à l’université d’Austin au Texas, où travaille son ami, l’économiste keynésien James Galbraith.

Yanis Varoufakis se définit avec ironie comme un économiste « marxiste imprévisible ». Mais il est vrai qu’après quarante ans de néolibéralisme tendance Milton Friedman et d’ordo-libéralisme tendance Friedrich Hayek, toute pensée s’inspirant ne serait-ce que de Keynes est considérée comme dangereusement subversive et révolutionnaire. Donc Yanis Varoufakis est un subversif, comme le sont Paul Jorion ou André Orléan. Comme eux, il avait mis en garde bien avant d’autres savants orthodoxes sur les dangers de la financiarisation à outrance et la bombe des subprimes, qui a conduit à la crise financière de 2008.

En 2011, dans Le Minotaure planétaire : l'ogre américain, la désunion européenne et le chaos mondial (Éditions du Cercle), il a souhaité mettre en perspective cette crise financière majeure, « la plus grave crise économique depuis 1929 », comme le répètent les économistes. Pour lui, ce à quoi nous avons assisté en 2008 est l’écroulement du système monétaire international, mis en place par les États-Unis à partir de 1971, quand le gouvernement américain décida de ne plus rendre le dollar convertible en or. À partir de cette date, explique-t-il, le gouvernement américain, devant faire face aux deux déficits jumeaux de sa balance commerciale et son déficit budgétaire, a instauré un système mondial de recyclage des excédents. D’un côté, les États-Unis ont absorbé une grande partie de la production industrielle du reste du monde, production qui dépassait largement les capacités d’absorption des pays producteurs. En contrepartie, les pays excédentaires, en premier lieu l’Allemagne, le Japon et la Chine, réexpédiaient leurs bénéfices à Wall Street, les banquiers se chargeant de recycler ces masses de capitaux pour soutenir la consommation à crédit des consommateurs américains, le financement des entreprises américaines, et celui de l’État américain.

Pour résumer sa pensée à grands traits, c’est cette mécanique de recyclage – le Minotaure planétaire, comme il le dénomme par référence au mythe crétois – qui s’est brisée définitivement en 2008, par excès de financiarisation et de cupidité des banquiers créant des montagnes de fausse monnaie privée.

La crise de l’euro, mal construit depuis sa création, a suivi. La construction européenne, relève-t-il comme tant d’autres, s’est faite sur un déséquilibre entre les pays excédentaires (Allemagne, Pays-Bas, Flandres, Autriche, pays scandinaves) et les pays déficitaires (Europe du Sud). Celui-ci n’a cessé de s’accroître avec l’avènement de la monnaie commune, qui a empêché toute dévaluation et toute remise à zéro  des compteurs économiques. « La léthargie des taux de croissance européens n’avait rien à voir avec l’inflexibilité du marché du travail, un système financier arthritique ou une sécurité sociale trop généreuse. Elle était simplement due à la façon dont la plupart des pays européens s’étaient fait prendre au charme des surplus allemands. Le seul répit que les pays déficitaires de l’Europe connurent durant les temps heureux du Minotaure planétaire provenait de l’excédent de leurs balances commerciales vis-à-vis des États-Unis. Mais lorsque 2008 frappa, même cette heureuse contrepartie s’évanouit », écrit-il. « L’euro s’est lézardé. La Grèce était son maillon faible mais le problème était enraciné au plus profond de la conception de l’ensemble, et en particulier dans l’absence d’un mécanisme de recyclage des excédents », poursuit-il. Un défaut qui était dès l’origine dans la construction européenne mais dont Yanis Varoufakis attribue la persistance à l’Allemagne, qui se refuse à changer un système qui lui profite.

Modeste proposition

 

 

L’économiste et désormais ministre des finances juge que l’Allemagne a adopté une politique juste suffisante pour éviter l’éclatement de la zone euro, parce que la situation actuelle lui est favorable, mais pas engageante, afin de lui permettre de quitter l’euro, si elle estime que le rapport lui devient défavorable. Une telle analyse, sans doute désormais très familière à Berlin, laisse présager des débats plus que houleux au sein de l’Europe dans les semaines à venir.

Sans concession dans ses analyses, Yanis Varoufakis se veut toutefois pragmatique, déterminé à trouver des solutions possibles plutôt que de s’enferrer dans des débats sans fin et sans issue. En 2013, il a publié avec James Galbraith et Stuart Holland, ancien conseiller britannique de Jacques Delors, un livre, intitulé Modeste proposition pour résoudre la crise de la zone euro (Les Petits matins/Institut Veblen), qui tente de tracer de nouveaux chemins pour sortir de la crise européenne. (Lire notre article, Europe : pour une sortie de crise « modeste » ?)

Estimant qu’il est inutile d’attendre l’arrivée d’eurobonds – qui permettraient la mutualisation des dettes –, la création d’un Trésor européen, ou de nouveaux traités européens, solutions dont les pays européens ne veulent pas, les trois économistes ont essayé de dessiner des solutions, en faisant avec le cadre actuel. Ils ont avancé quatre propositions. Afin de casser le cercle vicieux entre les pays européens et les banques, ils proposent que le mécanisme de stabilité européen puisse prêter directement aux banques. Cette solution est désormais possible sous certaines conditions depuis la création de l’union bancaire. Mais celle-ci reste cependant strictement encadrée par des dispositifs nationaux.

Pour en finir avec les divergences de taux entre les pays de la zone euro, ils préconisaient que la BCE joue le rôle d’intermédiaire et emprunte au nom des pays sur les marchés et leur reprête par la suite, afin de leur garantir des taux plus bas. Cette possibilité d’emprunt serait strictement encadrée dans la limite de 60 % du PIB, comme prévu  dans le traité de Maastricht. Tout emprunt au-delà de ce seuil devant se faire aux conditions normales de marché.

 

 

Ils proposaient également que la Banque européenne d’investissement (BEI), rarement utilisée, devienne un outil réel pour tous les pays européens, en finançant des projets d’aménagement rentables. Se finançant par le biais d’obligations émises par la BCE, la BEI deviendrait ainsi un instrument de rééquilibrage entre les pays excédentaires et déficitaires au sein de la zone euro. Pour terminer, ils suggéraient que les fonds disponibles au sein du système européen comme les plus-values dégagées par la BCE, notamment sur les titres grecs, soient utilisés pour financer des programmes de soutien dans la lutte contre la pauvreté.

Ces propositions ont été superbement ignorées par les responsables européens. Mais elles sont apparues aussi comme bien trop timorées à certains économistes, qui préconisent des solutions plus radicales. Certains, comme Cédric Durand, pensant qu’il est temps d’en finir avec l’Europe.

Ce n’est pas l’option de Yanis Varoufakis et de Syriza. Pourtant, il semble parfois pris de doute sur la suite.

À l’occasion de la traduction française de son livre Le Minotaure planétaire, publié en décembre, l’économiste a écrit une très longue postface. Il y constate que rien n’a changé dans l’évolution de la crise européenne depuis la parution de son ouvrage, trois ans auparavant. Il imagine aussi une rencontre entre Angela Merkel et un ministre des finances. Celui-ci explique à la chancelière qu’elle a le choix d’appuyer entre deux boutons, un bouton rouge qui peut permettre d'en finir avec la crise de l’euro immédiatement, un bouton jaune, qui prolongera la crise pendant une dizaine d’années, au risque de provoquer l’éclatement de la zone.

« Sur quel bouton pensez-vous que la chancelière allemande va appuyer ? (…) Même  si le choix personnel de la chancelière allemande était le bouton rouge, la réaction potentielle de son électorat, si elle le faisait, risque de l’effrayer. (…) Depuis trois ans, la population allemande est devenue convaincue que l’Allemagne a échappé au gros de la crise parce que, contrairement aux méridionaux, qui comme la cigale inconstante, dépensent sans compter, les Allemands travaillent dur et savent s’en tenir à leurs moyens. (…) Une telle façon de penser s’accompagne d’une incompréhension totale de ce qui a assuré le succès de la zone euro et garanti l’excédent allemand jusqu’en 2008 : c’est-à-dire la manière dont, pendant des décennies, le minotaure planétaire générait la demande permettant à des pays comme les Pays-Bas et l’Allemagne d’être exportateurs nets de capitaux et de biens de consommation tant vis-à-vis de la zone euro que du reste du monde », écrivait-il.

Dès le soir des élections, le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, s’est campé dans la statue du Commandeur, rappelant qu’il n’y avait rien à négocier, que la Grèce devait s’en tenir aux engagements pris. Les ministres des finances européens ont pris la même position, insistant sur la nécessité pour la Grèce de respecter sa parole, d’oublier par avance toute possibilité de renégociation de sa dette.

Nombre d’entre eux savent pourtant que cette renégociation est inévitable. Mais au-delà du problème financier, il y a aussi toute la dimension politique du problème. Renégocier, c’est devoir avouer à un moment que les remèdes européens ont servi à sauver les banques au détriment de la Grèce et des contribuables européens. L’Allemagne a mis en jeu 60 milliards d’euros dans l’affaire, la France 48 milliards. C’est aussi reconnaître que l’Europe a fait fausse route dans son entêtement dogmatique sur l’analyse de la crise, dans sa gestion de l’Europe depuis cinq ans, et c’est peut-être cela le plus difficile. Au point de ne rien entendre de ce que leur dit Athènes ? Au point de pousser la Grèce vers la sortie ?

 

Lire aussi

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

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28 janvier 2015 3 28 /01 /janvier /2015 21:42

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/stephane-borras

 

 

Privatisation de l'aéroport de Toulouse: manifestons!

 

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