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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 17:13

 

Source : www.mediapart.fr

 

Macron abandonne son projet sur le «secret des affaires»

|  Par martine orange

 

 

L'amendement sur le « secret des affaires » n'aura pas tenu une semaine. Face la mobilisation des journalistes, à l'origine notamment d'une pétition ayant recueilli plus de 13 000 signatures, François Hollande  s'est rallié à  la position d'Emmanuel Macron , favorable au retrait du texte.

 

amendement controversé sur le « secret des affaires » ne sera finalement même pas examiné par les députés. Jeudi soir, François Hollande  s'est rallié à la proposition de  son ministre de l’économie Emmanuel Macron  de retirer le texte. Le président de la République a jugé que  ce projet  n'était « ni opportun, ni judicieux ».

Face à la mobilisation de l’ensemble de la presse française, un nouvel amendement de suppression va être déposé et les dispositions liées au « secret des affaires » vont tout simplement disparaître du projet de loi Macron. L’information a été communiquée au collectif de journalistes qui dénonçait une « nouvelle arme de dissuasion massive contre le journalisme ». Elle doit être officialisée vendredi, moins d’une semaine après le dépôt de l’amendement à l’origine de la polémique.

C’était samedi en fin de soirée. La commission spéciale mise en place pour étudier à toute vitesse les 106 articles du projet de loi pour la croissance et l’activité (voir Macron et son projet fourre-tout passent une première étape) expédiait une liste d’articles. Il fallait faire vite afin de dégager le terrain pour le dimanche, pour justement étudier le texte très attendu sur le travail le dimanche. Entre un amendement sur le sort réservé aux déchets liés à la mérule (champignon qui prospère sur les structures en bois des habitations) et un sur les retraites chapeau, Richard Ferrand, rapporteur général de la commission, présenta un amendement intitulé sobrement « après l’article 64 », qu’il avait déposé en son seul nom le 12 janvier.

Le texte proposé n’avait d’amendement que le nom. C’était en fait un vrai projet de loi qui avait été inclus dans le dispositif législatif ! Il s’agissait d’intégrer dans le code civil et pénal un délit pour violation « du secret des affaires ».

Cela fait plus de trois ans que le monde des affaires tente de faire passer ce texte. La première tentative avait été faite en 2012. Soutenu par le ministre de l’industrie d’alors, Éric Besson, le député UMP Bernard Carayon avait présenté un texte pour poursuivre tous ceux qui divulgueraient des informations protégées des entreprises. Mais la proposition de loi avait été enterrée avec les élections. Dès octobre de la même année, le ministre de l’économie, Pierre Moscovici, exhumait le projet, sous la forte pression de Bercy. Alors qu’un projet de directive européenne sur le même thème est en cours d’élaboration, à la demande de tous les lobbies d’affaires, la France a préféré prendre les devants et, comme pour la loi bancaire, écrire son propre texte. À l’été, le président socialiste de la commission des lois à l’assemblée nationale, Jean-Jacques Urvoas, déposait sur le bureau de l’Assemblée une nouvelle proposition de loi sur le secret des affaires, préparée comme il se doit dans le plus grand secret.

C’est ce texte qui avait fait sa réapparition, au détour de la loi Macron, sans que personne manifestement s’étonne de son irruption soudaine, sans au moins un débat préalable. Nous n’avons pas pu joindre le rapporteur général Richard Ferrand pour lui demander les raisons de ce soudain amendement. La méthode comme le texte illustrent en tout cas une nouvelle fois la capture de la loi, du politique, par le monde des affaires. 

Cette proposition de loi ne justifiait-elle pas au moins d’être présentée à part plutôt que de rejoindre le grand fourre-tout de la loi Macron ? « Nos possibilités de présentation de propositions de loi sont limitées. Nous n’en avons que trois par session. Mettre le texte sur le secret des affaires dans le véhicule législatif de la loi Macron nous permet de présenter d’autres textes, à côté. Nous souhaitons notamment présenter une proposition sur la responsabilité sociale des entreprises, les rapports avec les sous-traitants. Nous avons tous des priorités », expliquait la députée PS Sandrine Mazetier. Cette proposition sur la responsabilité sociale des entreprises a cependant été rejetée ce mercredi par la commission des lois, les députés PS votant contre...

Concernant le secret des affaires, ce procédé d’empiler texte sur texte dans un même véhicule législatif, au risque de faire perdre tout sens à la loi, n’a-t-il pas suscité quelque débat dans la commission ? S’est-elle au moins penchée sur le texte qui lui était soumis à la va-vite ? « Non, je ne me souviens pas qu’il y ait eu des réactions ou des discussions au sein de la commission. Cela s’est passé très vite », raconte le député écologiste Jean-Louis Roumégas. « Il n’a pas fait l’objet de discussions », confirme la députée socialiste Colette Capdevielle. Avant d’ajouter : « C’est un texte qui est terriblement attendu par les entreprises. Nous sommes un des rares pays où il n’existe pas de protection sur le secret des affaires. Mais je ne connais pas le texte. Pourquoi, il pose un problème ? »

Des problèmes, le texte législatif en posait de redoutables. Il prévoyait de sanctionner toute atteinte au secret des affaires. Reprenant les dispositions prévues dans la proposition de loi présentée en 2012 par Bernard Carayon – un texte que la gauche avait alors refusé de voter –, il stipulait que toute violation du secret des affaires est passible d’une peine de trois ans de prison et d’une amende de 375 000 euros. La peine était doublée et portée à 7 ans de prison et 750 000 euros d’amende « lorsque l’infraction est de nature à porter atteinte à la souveraineté, à la sécurité ou aux intérêts économiques essentiels de la France ». Pour mémoire, l’abus de biens sociaux est passible d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 375 000 euros. C’est dire si la violation du secret des affaires, aux yeux des parlementaires, est grave, beaucoup plus grave que bien d’autres délits et crimes économiques.

Mais que signifie le secret des affaires ? Que veut protéger la loi ? Selon le texte qui était présenté : « Est protégée au titre du secret des affaires, indépendamment de son incorporation à un support, toute information : 1) Qui ne présente pas un caractère public en ce qu’elle n’est pas, en elle-même ou dans l’assemblage de ses éléments, généralement connue ou aisément accessible à une personne agissant dans un secteur ou un domaine d’activité traitant habituellement de ce genre d’information ; 2) Qui, notamment en ce qu’elle est dénuée de caractère public, s’analyse comme un élément à part entière du potentiel scientifique et technique, des positions stratégiques, des intérêts commerciaux et financiers ou de la capacité concurrentielle de son détenteur et revêt en conséquence une valeur économique ; 3°) Qui fait l’objet de mesures de protection raisonnables, compte tenu de sa valeur économique et des circonstances, pour en conserver le caractère non publié. »

« Il est à craindre que quelques scandales récents (Mediator, implants mammaires…) n'auraient pas éclaté avec une telle loi », s’était déjà inquiété le président de l’association des journalistes économiques et financiers au moment de la présentation de la proposition de la loi Carayon. Les mêmes craintes réapparaissent aujourd’hui. Le secret des affaires, tel que le texte le prévoyait, allait bien au-bien de l’espionnage industriel ou de l’usurpation de certains procédés techniques, de brevets, de la protection de données. Au vu de définitions si larges, si floues, on se demandait quelle information n’était pas concernée. Plus que des concurrents dévoyés, ce sont plutôt la presse et les lanceurs d’alerte qui auraient pu être le plus visés par ce texte.

Complaisance

Si toute information qui n’est pas publique relève du secret des affaires, autant dire que l’information économique n’a plus que pour mission de reproduire les communiqués gentiment dispensés par les entreprises, fabriqués à prix d’or par des communicants. Impossible de dénoncer des pratiques douteuses, de raconter les manœuvres d’enrichissement ou d’abus de biens sociaux. Comment raconter le système industrialisé d’évasion fiscale d’UBS, si ce n’est en mettant des documents confidentiels sur la place publique ? Quel sort aurait été réservé alors aux lanceurs d’alerte, qui ont pris le risque de dénoncer ces pratiques ? En plus de perdre leur travail, auraient-ils aussi été poursuivis par la justice pour violation du secret des affaires ?

Impossible de dénoncer les scandales des Caisses d’épargne, du Crédit lyonnais, d’Areva ou de Vivendi, en suivant à la lettre la définition que proposait cet article. Parler des retards de l’A380 ou de l’A400M, n’est-ce pas mettre aussi en cause les intérêts commerciaux d’Airbus ? De même, quelle information ne revêt pas une valeur économique ? Aucune. Les milieux financiers et d’affaires se repaissent de toutes ces informations et prennent position à partir d’elles. C’est même une des bases de l’économie néolibérale, qui considère l’information comme une valeur essentielle pour déterminer le prix de marché.

Selon le rapporteur général, toutes les garanties étaient données pour permettre la liberté d’information. « J’ai posé la question lors de la réunion. Il m’a assuré qu’il n’y avait aucun risque », raconte la députée socialiste Karine Berger. Le texte précisait que « l’exercice légitime de la liberté d’expression ou d’information ou la révélation d’un acte illégal » n’entraînent pas une violation du secret des affaires. Le rapporteur avait même rédigé un amendement à cet effet pour l’inclure dans la loi sur la presse de juillet 1881« Cet ajout sécurise la capacité des journalistes à révéler des infractions éventuellement commises par une entreprise », était-il précisé. Dans les faits, cet amendement permettait juste aux journalistes de présenter des documents et des informations relevant du secret des affaires pour leur défense, en cas de procès pour diffamation. De même, la loi sur le secret des affaires ne s’appliquerait pas au lanceur d’alerte « qui informe ou signale aux autorités compétentes des faits susceptibles de constituer des infractions aux lois et règlements en vigueur dont il a eu connaissance ».

Les députés écologistes avaient déposé un amendement en commission en vue d’assurer une grande protection pour les lanceurs d’alerte, dénonçant des pratiques liées à la santé et à l’environnement. Ils avaient finalement renoncé à le défendre. « On a préféré le retirer pour porter la discussion en séance », explique Jean-Louis Roumégas qui convient que le groupe est encore en train d’étudier le texte. « Pour nous, il est essentiel de préserver deux choses : les lanceurs d’alerte et la liberté de la presse », dit-il. Mercredi, les porte-parole d’EELV avaient publié un premier communiqué dénonçant un texte qui « porte une menace sur la liberté d’informer ».

Le retrait de l'amendement du projet de loi Macron est certes une victoire. Mais l'idée d'une protection accrue du secret des affaires reste d'actualité. Le président du groupe socialiste à l’Assemblée Bruno Le Roux estime ainsi que les journalistes, dans cette affaire, se sont sentis « menacés à mauvais escient ». Rappelant son attachement au « secret des affaires qui doit protéger nos entreprises », l’élu est désormais favorable au retrait de l’amendement, mais souhaite un nouveau texte. « Je préférerais que tout soit sorti de la loi Macron et que nous formions quelque chose de cohérent qui n’appelle absolument aucune ambiguïté quant au travail des journalistes et quant au travail citoyen des lanceurs d’alerte. » Les parlementaires sont-ils même convaincus de la nécessité de mettre des garde-fous ? Beaucoup ont déjà admis le principe même du secret des affaires et de la restriction du droit à l'information, même pour des dossiers relevant de l’intérêt général. Ainsi, lors de la commission d’enquête parlementaire sur Ecomouv et l’écotaxe, les parlementaires ont accepté sans rechigner que le contrat qui liait la société Ecomouv à l’État soit gardé secret « au nom des intérêts commerciaux » de la société. Il s’agissait pourtant de marché et d’argent public. La dénonciation de ce contrat coûte 883 millions d’euros à l’État, sans qu’il ait été possible d’en connaître la première ligne.

En dépit des promesses de transparence, le secret pour les affaires fait de plus en plus d’adeptes. Un amendement déposé par la députée socialiste Bernadette Laclais prévoit même de dispenser à l’avenir les sociétés de publier leurs comptes. À ce rythme, le chiffre d’affaires d’une entreprise va bientôt relever du secret-défense. L’amendement, dit-on dans les rangs parlementaires, n’a aucune chance d’être adopté mais il en dit long sur l’état d’esprit du monde politique.

En choisissant des définitions volontairement floues, un procédé expéditif, le gouvernement socialiste s’est rallié à l’omerta défendue par les entreprises, contre la liberté d’information des citoyens. Au nom de la compétitivité, de la défense des entreprises, des intérêts économiques, la classe politique sa soutenu sans réserve l’opacité et le secret cultivé avec un goût prononcé par le monde français des affaires. Elle a montré une grande complaisance face aux délits et crimes économiques, à la corruption, à l’évasion fiscale.

Un silence assourdissant a entouré la condamnation de BNP Paribas par la justice américaine à payer une amende de 8,6 milliards d’euros pour corruption. Pas un responsable politique n’a posé ne serait-ce qu’une question aux responsables de la banque et particulièrement au premier d’entre eux, Michel Pébereau. Le seul émoi des politiques porte sur la justice américaine, ses procédés, ses manières intrusives. Un amendement est d’ailleurs prévu pour limiter la capacité d’enquête et de demandes de documents des avocats américains auprès des entreprises françaises. La mesure est peut-être justifiée. Mais pas un seul responsable politique ne semble s’interroger sur les raisons d’une telle intrusion : si la justice américaine se montre si dure, n’est-ce pas parce que la justice française, elle, se montre beaucoup trop compréhensive ?

Les délits économiques ne sont presque jamais punis ou dans un tel délai que cela n’a plus de signification. Il a fallu attendre vingt ans avant que la justice se prononce sur le scandale de Crédit lyonnais. Douze ans se sont écoulés entre la chute de Jean-Marie Messier et sa condamnation – allégée – à dix mois de prison avec sursis pour abus de biens sociaux. L’arbitrage de Bernard Tapie, dénoncé par Laurent Mauduit dès 2008, n’est toujours pas devant la justice. Le scandale des Caisses d’épargne, la même année, est encore à l’instruction. Le signalement fait auprès du procureur de Paris par les syndicats du Printemps, dénonçant des pratiques de corruption et d’évasion fiscale de la direction, est encore au stade de l’enquête préliminaire, dix-huit mois après. Un an s’est écoulé depuis que la Cour des comptes a signalé les pratiques d’Areva au parquet et là encore l’enquête est toujours au stade préliminaire.

Face à une justice si lente, si compréhensive, seule la presse enquête, dénonce, fait bouger les choses, informe les citoyens. Sans elle, sans les lanceurs d’alerte, rien ne se serait passé dans l’affaire UBS, alors que toutes les autorités, de la DCRI à l’autorité de contrôle prudentiel en passant par l’administration fiscale, avaient eu des alertes et des dossiers constitués depuis 2009. Et ce sont ces dernières voix que le texte sur le secret des affaires risquait de réduire au silence.

 

Lire aussi

 

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 17:01

 

 

 

Source : tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

 

 

 

 

 

S’ils nous dégagent, on revient !

Appel à réoccupation potentielle de la ZAD du Testet

Ami-e d’ici ou d’ailleurs, le projet initial de barrage de Sivens semble prendre la voie de l’abandon. Mais cette victoire n’est que très partielle car d’autres ouvrages hydrauliques ont été proposés par le ministère de l’écologie pour le site de Sivens. Les choix se sont appuyés plus sur les pressions diverses et une stratégie politicienne que sur le travail d’analyse et des arguments rationnels. Les solutions privilégiant un progrès social et humain ont été balayées pour laisser place uniquement aux solutions pseudo-techniques, s’intégrant comme à l’accoutumée dans la logique capitaliste d’un système dévastateur.

La vallée du Tescou reste une Zone À Défendre !

Les politicien-ne-s aidé-e-s par des réactionnaires de tous bords préparent l’opinion publique à une expulsion. Mercredi 28 janvier, un huissier a constaté l’occupation des parcelles du site pour entamer une procédure d’expulsion qui devrait aboutir début février. Notre occupation est expérimentale de nouveaux modes de vie, de nouvelles pratiques, elle est aussi une force de proposition. Si notre occupation peut-être adaptée au nouveau contexte, elle reste nécessaire et légitime.

Venez nombreuses et nombreux renforcer l’occupation. Soyons créatifs, responsables, respectueux et construisons un monde à cette image !

Nous ne défendons pas le Vivant, nous sommes le Vivant qui se défend ! Résistons !

En cas d’expulsion, nous vous appelons toutes et tous à venir participer à la réoccupation et à la reconstruction de la ZAD du Testet, un mois jour pour jour après le début de l’expulsion.

Préparons nous, tenons nous prêt-e-s ! S’ils ne servent pas ici, les préparatifs serviront à une autre ZAD.

 

On est là pour changer la donne, pas question qu’on abandonne !

S’ils nous dégagent, on revient !

 

 

 

 

 

 

Source : tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

 

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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 00:34

 

Source : www.lemonde.fr/les-decodeurs

 

 

Combien de chômeurs chaque minute ?

Le Monde.fr | 29.01.2015 à 09h55 • Mis à jour le 29.01.2015 à 20h55 | Par Samuel Laurent et Jérémie Baruch

 
 

L'UMP a sorti sa calculatrice pour enfoncer le clou sur le mauvais bilan de François Hollande en matière de chômage, avec une méthode simple, et qui frappe les esprits : ramener la hausse du chômage depuis 2012 à la minute, voire à la seconde.

 

 

 

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+602 500 chômeurs supplémentaires depuis l'élection de @fhollande, soit 1 chômeur toutes les 2min15 !

 

Voir l'image sur Twitter

L'échec de @fhollande dans la lutte contre le chômage est total !

 

L'UMP a sorti sa calculatrice pour enfoncer le clou sur le mauvais bilan de François Hollande en matière de chômage, avec une méthode simple, et qui frappe les esprits : ramener la hausse du chômage depuis 2012 à la minute, voire à la seconde.

1. Un calcul exact, mais limité 

Le calcul est aisé, et mathématiquement plutôt juste : on comptait, en France métropolitaine, 2,923 millions de chômeurs de catégorie A en mai 2012, et 3,496 millions en décembre 2014. Soit une hausse de 572 500 chômeurs en 32 mois. Pour l'ensemble des catégories A, B et C, la hausse est plus importante encore : 860 600 chômeurs en plus en 32 mois !

Catégories et chômeurs. Depuis 1996, on comptabilise les chômeurs selon diverses catégories. La A représente les personnes inscrites à Pôle Emploi n'ayant pas du tout travaillé au cours du mois précédent et qui recherchent activement un emploi. La catégorie B représente les demandeurs d'emploi en recherche active qui ont travaillé moins de 78 heures dans le mois. La C les demandeurs en recherche active ayant travaillé plus de 78 heures. 

Il suffit donc de ramener cette hausse à une période donnée : en moyenne, on a compté 17 890 chômeurs de plus chaque mois en catégorie A (26 893 en catégories A, B et C). Si on divise ce chiffre par 30, on parvient à 596 chômeurs de plus chaque jour (et 896,5 en cat. A, B et C).

Divisions ce chiffre par 24, et on parvient à 24,8 chômeurs de plus par heure (37,3 en cat. A B et C). Et divisons à nouveau par 60, pour arriver au chiffre par minute : 0,414 pour la catégorie A, et 0,622 pour les catégories A, B, C.

 2,4 mn On parvient donc à 1 chômeur supplémentaire en catégorie A toutes les 2,4 minutes (ou 2 minutes 14 secondes, ou 134 secondes) et un toutes les 1,6 minute (ou 1 minute 36 secondes) en catégories A, B et C.

2. Sous Sarkozy, un chômeur toutes les 4 minutes

L'opération mathématique est assez simple, et frappe les esprits. Pour autant, elle ne veut pas dire grand-chose : le chômage n'est pas une maladie contagieuse qui se transmettrait d'une personne à une autre, il est avant tout un flux, fait d'entrées et de sorties. Il se détermine donc en fonction du nombre de créations d'emploi dans le pays, du nombre de départs en retraite, de la variation du nombre de jeunes entrant sur le marché du travail et d'une foule de paramètres.

On ne peut le réduire à un comptage de chômeurs, puisque ces chiffres sont des soldes : la différence entre les entrées à Pôle Emploi et les sorties. Du reste, on peut « sortir » des chômeurs des chiffres via diverses astuces et artifices : formations, radiations plus fréquentes, etc.

Restons sur nos chiffres par minute. On peut refaire le même calcul avec le prédécesseur de M. Hollande. Si on prend les 32 derniers mois de la présidence Sarkozy, la hausse est la suivante : 572 500 chômeurs supplémentaires en catégorie A, 860 600 en catégories A, B et C.

Là aussi, on peut ramener ces nombres à une moyenne mensuelle : + 10 084 chômeurs en catégorie A (+ 18 765 en catégories A, B et C). Soit 336 chômeurs de plus par jour (625,5 en cat. A, B et C). Et donc 14 chômeurs de plus par heure (26 en cat. A, B et C), ou 0,23 par minute (0,43 en cat. A, B et C).

4 mn Donc, durant les 32 derniers mois de mandat de Nicolas Sarkozy, on comptait un nouveau chômeur toutes les 4 minutes en cat. A, et toutes les 2,3 minutes (ou 2 minutes et 18 secondes)  en catégories A, B et C.

Le chiffre est spectaculaire. Est-il significatif ? Lorsqu'on regarde la courbe mensuelle des demandeurs d'emploi depuis 2007, on constate surtout une progression assez linéaire depuis 2010.

Nombre d'inscrits à Pôle Emploi depuis 2007
France métropolitaine, données corrigées des variations saisonnières ivoir graphique ici)
 

3. Depuis 1996, un chômeur toutes les 26 minutes 

3 mn Si on calcule la hausse par minute sur l'ensemble de la période, on retrouve d'ailleurs des rapports proches : entre mai 2007 et janvier 2015, on aura compté, en France, un chômeur de plus toutes les 3 minutes en catégorie A et toutes les 2 minutes en catégories A, B et C.

Allons plus loin et remontons à 1996 : on parvient alors à un chômeur toutes les 26 minutes en catégorie A, et un toutes six minutes en catégories A, B et C, cette dernière ayant augmenté plus fortement.

Progression des demandeurs d'emploi depuis 1996 ivoir graphique ici)
France métropolitaine
 

4. Année par année, combien de chômeurs par seconde ? 

Nous avons extrapolé ce mode de calcul, année par année dans l'infographie ci-dessous, qui permet de comparer des « vitesses » de progression du chômage.

Les données utilisées dans l'infographie sont celles des demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A en France métropolitaine.

Une seconde sur l'animation ci-dessous correspond à une minute. Ainsi pour 1997, un nouveau chômeur apparait toutes les 7 secondes; pour 2010, un nouveau chômeur apparait toutes les 1,2 secondes. Les années en bleu sont celles où le chômage diminue : pour 1999, on compte un chômeur de moins toutes les 9 secondes et demie.

ivoir graphique ici)



Source : www.lemonde.fr/les-decodeurs

 

 

 

 
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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 00:27

 

 

Source : zad.nadir.org


Infos du 26 janvier au 1er février

mardi 27 janvier 2015, par zadist

 

 


Si vous voyez des mouvements de police anormaux autour de la zone, contactez-nous ! sur le numéro d’urgence temporaire au 07.58.82.71.86.

Pour la connexion sécurisé de notre site : https://zad.nadir.org
- l’empreinte du nouveau certificat c’est D5:67:93:5E:EE:BC:58:ED:F3:FA:07:7B:0F:66:A5:64:0B:B1:7A:2C (depuis le 13/01 jusqu’au 13/02)


Infos sur la répression

- Jordan est incarcéré suite à la manif du 22 février ; il avait pris 5 mois ferme (qui devaient être aménagés en autre chose que de la prison).
Pour lui écrire : MAHE Jordan - écrou 60532 - Centre Pénitentiaire de Nantes - B.P. 71636 - 44316 NANTES-CÉDEX


Jeudi 28 janvier

- NDDL : l’inspection du travail désaissie ! : le Directeur Régional du Travail a retiré le contrôle de l’hypotétique chantier du projet d’aéroport à l’inspecteur du travail concerné. Selon la GCT,« l’Etat, par l’intermédiaire du directeur régional aux ordres du préfet, indique clairement que rien, et surtout pas l’application de la règlementation du travail, ne doit l’empêcher de mener son projet d’aéroport qu’il tente d’imposer par la force et ce malgré un fort mouvement d’opposition. » Plus d’infos sur la site de la CGT.

- [ZAD Marseille] :


Urgent besoin de matos pour la zad de marseille. Poutre chevron echafaudage .. Vite. Poser devant la porte. Rue michel levy. Merci. Faites tourner au Max !
Nous, marseillais.e.s, riverain.e.s, citoyen.ne.s, habitant.e.s du quartier, parents, enfants, personnes âgées, boulistes, humain.e.s soucieux du vivre ensemble, déclarons nous réapproprier le parc Michel Levy par son occupation, pour la sauvegarde de ce bien commun, et pour empêcher le saccage d’arbres centenaires.

- [ZAD Testet] : S’ils nous dégagent, on revient ! Appel à réoccupation potentielle de la ZAD du Testet

- Accusé « d’incitation au sabotage », l’écrivain italien Erri De Luca comparait devant le tribunal de Turin. Opposé au projet Lyon Turin, De Luca dit à Reporterre : « On m’accuse d’un délit d’opinion ». http://www.reporterre.net/Erri-De-Luca-On-m-accuse-de-delit

- NOTaV

Vengeance d’État : 140 ans de prison contre les No TAV http://notavfrance.noblogs.org/post/2015/01/28/vengeance-detat-140-ans-de-prison-contre-les-no-tav/
140 ans de prison pour le mouvement No-Tav, et c’est le tour d’Erri de Luca http://notavfrance.noblogs.org/post/2015/01/28/140-ans-de-prison-pour-le-mouvement-no-tav-et-cest-le-tour-derri-de-luca/
Autoroute bloquée après les condamnations des 47 No Tav http://notavfrance.noblogs.org/post/2015/01/28/autoroute-bloquee-apres-les-condamnations-des-47-no-tav/
Erri De Luca défend sa liberté d’expression devant ses juges à Turin http://notavfrance.noblogs.org/post/2015/01/28/erri-de-luca-defend-sa-liberte-dexpression-devant-ses-juges-a-turin/
[Lyon-Turin] 47 “No TAV” opposants au chantier du Lyon-Turin condamnés à de la prison ferme après des heurts avec la police en 2011 http://notavfrance.noblogs.org/post/2015/01/28/lyon-turin-47-no-tav-opposants-au-chantier-du-lyon-turin-condamnes-a-de-la-prison-ferme-apres-des-heurts-avec-la-police-en-2011/
Bologne, Italie : Perquisitions suite à un sabotage de voie ferrée http://notavfrance.noblogs.org/post/2014/12/25/bologne-italie-perquisitions-suite-a-un-sabotage-de-voie-ferree/
[NO TAV Italie] Chiara, Claudio, Niccolò et Mattia assignés à résidence, Lucio transféré http://notavfrance.noblogs.org/post/2014/12/25/no-tav-italie-chiara-claudio-niccolo-et-mattia-assignes-a-residence-lucio-transfere/

Mardi 27 janvier

Les voeux du comité Guérandais :

 

 

Source : zad.nadir.org

 

 

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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 00:17

 

Source : www.lemonde.fr

 

Gaz de schiste : les industriels s’unissent pour combattre le blocage français

Le Monde.fr | 29.01.2015 à 17h35 • Mis à jour le 29.01.2015 à 17h36 | Par Denis Cosnard


 

 

François Hollande a beau avoir dit et répété son opposition au gaz de schiste, les industriels français spécialistes de cette filière ne désarment pas. Ils espèrent toujours lever le verrou qui bloque l’exploitation de ce type d’énergie dans l’Hexagone. Et pour faire mieux entendre leur voix, ils ont décidé de créer une structure spécifique, le Centre Hydrocarbures Non Conventionnels (CHNC).

Ce nouveau centre sera présenté officiellement le 10 février. Il sera présidé par Jean-Louis Schilansky, un ingénieur des mines, ancien d’ExxonMobil. Il était jusqu’en décembre 2014 le président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip).

Parmi les membres fondateurs devraient figurer Total, GDF Suez, Vallourec, Solvay, Air Liquide, Vinci, Arkema, Technip, Bureau Veritas et Suez Environnement.

La création de cette structure marque « un petit tournant », reconnaît M. Schilansky. De Vallourec à Vinci en passant par Technip ou Imerys, de nombreuses entreprises françaises travaillent déjà à l’étranger dans le domaine du gaz de schiste. Mais elles ont toujours peiné à se faire entendre.

Les patrons qui se risquaient individuellement à défendre l’exploitation de ces hydrocarbures étaient immédiatement accusés de soutenir des techniques très polluantes, en particulier la fracturation hydraulique, au détriment de l’environnement.

« C’est ainsi qu’est née l’idée de rassembler tous les acteurs de la filière au sein d’une organisation spécifique », explique M. Schilansky.

« Le baril à 45 ou 50 dollars, cela ne durera pas »

Officiellement, le mot « lobbying » est proscrit. En pratique, le projet y ressemble fort. Il s’agit de diffuser des informations sur l’état des techniques, sur le développement du gaz de schiste dans le monde, de montrer comment cet essor modifie la donne énergétique, etc.

Pour que leur parole porte davantage, les industriels entendent s’entourer d’« experts de haut niveau ». « Un conseil scientifique validera ce que nous dirons », précise le futur président du CHNC.

Pour l’heure, la fracturation hydraulique est strictement interdite en France, et la chute des cours du pétrole classique rend l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels de plus en plus délicate sur un plan économique. « Mais le baril à 45 ou 50 dollars, cela ne durera pas », assure l’ex-président de l’Ufip.

Dans l’immédiat, il n’est d’ailleurs pas question de militer pour l’exploitation du gaz de schiste en France. Dans un premier temps, les industriels voudraient surtout que les pouvoirs publics autorisent des travaux d’exploration, afin de mesurer le potentiel français, encore très mal connu.

Une bataille qui nécessite de convaincre l’opinion publique. Mission ardue. « C’est un projet à très long terme », reconnaît M. Schilansky.

  • image: http://s2.lemde.fr/image/2014/03/21/24x24/1100511629_4_e9c1_13954117964307-photo-dc-le-monde1_dc18faa19871ca012d97d10aaf96111b.png

     Denis Cosnard
    Journaliste au Monde
Source : www.lemonde.fr

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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 00:09

 

Source : tantquilyauradesbouilles.wordpress.com


 

 

Bouilles Hebdo du 26 janvier au 1er février 2015

Mis en avant

 

[jeudi 29 janvier]

[Mercredi 28 janvier]

[Mardi 27 janvier]

[Lundi 26 janvier]

Source : tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

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29 janvier 2015 4 29 /01 /janvier /2015 22:54

 

Source : lien

 

Enquête sur le foie gras de la société Soulard

 

 

 


Voici les images qui sont au coeur du procès qui se tient aujourd'hui et qui oppose L214 à la société de foie gras Soulard.
Si de tels actes étaient commis sur des chats ou des chiens, qui douterait une seule seconde qu'il est question de sévices graves à leur encontre?
►En signe de soutien, partagez svp cette vidéo et signez la pétition sur www.change.org/FoieGras. Mille mercis d'être aux côtés des animaux.

 

 

                                                              ******************************************

 

 

Source : www.l214.com

 

Foie gras : lettre ouverte de L214 à Joël Robuchon

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Le foie gras Euralis mis en cause dans une nouvelle vidéo

Ce samedi 10 janvier à Sarlat, Joël Robuchon a présidé le Trophée Jean Rougié, concours de cuisine centré sur le foie gras et organisé par le groupe agroalimentaire Euralis, premier producteur de foie gras au monde et propriétaire de la marque Rougié. Dans une lettre ouverte au chef le plus étoilé du monde, l'association de défense des animaux L214 s'étonne de la caution apportée par Joël Robuchon à un groupe de production industrielle dont les pratiques sont incompatibles avec les valeurs défendues par le grand chef.
À l’appui de cette lettre, l’association L214 signale à Joël Robuchon de nouvelles images exclusives révélées cette semaine par l’association belge GAIA. Ces images ont été tournées en 2014 dans les Landes dans un élevage sous contrat avec Euralis et montrent une fois de plus les conditions de gavage industriel du groupe : on y voit des centaines de canards en cages, un gavage à la pompe hydraulique, des manipulations brutales, des canards haletants ou incapables de se déplacer et un congélateur rempli de cadavres.

 

 

Lire la lettre ouverte de L214 à Joël Robuchon

En Belgique, les pratiques de cet élevage sous contrat avec Euralis ont fait réagir le secteur d'activités de la restauration de Wallonie et de Flandre qui souhaite le développement d'expérimentation autour du foie gras sans gavage.

Brigitte Gothière, porte-parole de L214 interpelle Joël Robuchon : « Le gavage industriel et à la pompe hydraulique de canards bloqués en cages de batterie, tel que pratiqué par le groupe Euralis, correspond-il aux pratiques que doit promouvoir un chef au rayonnement mondial comme Joël Robuchon ? »

En 2013, L214 avait dévoilé des images tournées chez Ernest Soulard, un des fournisseurs de foie gras de Joël Robuchon. Suite à la diffusion de ces images choquantes, Joël Robuchon avait décidé d’interrompre ses relations commerciales avec cette société.

En 2008, L214 avait déjà recueilli le témoignage d’un ancien gaveur Euralis qui décrivait le choc du gavage appuyé par la diffusion d’images issues de trois élevages sous contrat avec Euralis. Le groupe avait tenté en vain de faire interdire la diffusion des images.

* Euralis réalise un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros par an. Avec Maïsadour et Labeyrie, Euralis est un des plus gros producteurs de foie gras en France. Euralis est également depuis peu installé en Chine avec sa marque Rougié.

 

 


 


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29 janvier 2015 4 29 /01 /janvier /2015 22:43

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

Secret des affaires : « La France fait pire que l'Europe »

|  Par martine orange

 

 

Pour le député européen écologiste Pascal Durand, le projet de directive européenne sur le secret des affaires est « indissociable » du traité transatlantique. Le texte français inclus dans le projet de loi Macron lui paraît encore plus dangereux car il institue des sanctions pénales.


 

Le gouvernement a été pris par surprise. Personne n’avait manifestement prévu que l’amendement sur le secret des affaires, déposé dans la plus grande discrétion dans le cadre de la loi Macron, susciterait une réaction aussi rapide et forte de la part de la presse. Une majorité écrasante de sociétés de journalistes de presse écrite, radios et télévisions, d’entreprises de production audiovisuelles, de journalistes indépendants, ont signé la pétition demandant le retrait de ce texte pouvant porter de graves atteintes à la liberté d’information, à la protection des lanceurs d’alerte, et au droit syndical. La pétition (accessible ici) comptait déjà jeudi matin plus de 7 720 signataires.

Tentant de circonscrire l’incendie, le ministre des finances, Michel Sapin, a annoncé mercredi 28 janvier sur RTL que le texte allait être modifié. Dans la foulée, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, a essayé de se justifier, assurant « qu’il n’était pas question de réduire en quoi que ce soit la liberté de la presse »« qu’il ne s’agissait pas de mettre en cause ceux qu’on appelle les lanceurs d’alerte ». Il a promis, lui aussi, une réécriture du texte afin d’apporter toutes les garanties.

Il y a encore deux jours, cette demande de garantie paraissait impossible. Alors que plusieurs députés de gauche, dont Karine Berger et Yann Galut, avaient déjà déposé deux amendements en vue de mieux protéger le droit d’information des journalistes et la protection de leurs sources, des concepteurs de cette proposition de loi, présentée en juillet par le président socialiste de la commission des lois, Jean-Jacques Urvoas, écartaient toute possibilité de modification. Les garanties les plus larges avaient été données, selon eux. Apporter le moindre changement risquait de bouleverser l’équilibre du texte, affirmaient-ils alors.

Les conditions dans lesquelles cette proposition de loi est apparue subrepticement dans le cadre de la loi Macron, au risque d’être considérée comme un cavalier législatif, restent bien obscures. « Le gouvernement français veut faire comme lors de la loi bancaire, écrire sa loi, aller plus vite et plus loin que la directive européenne sur le secret des affaires, selon le vœu du Medef », pense le député écologique européen Pascal Durand. La directive européenne, pourtant, représente déjà un sujet inquiétant pour la liberté de l’information, la protection des consommateurs, celle des salariés, selon lui. Siégeant à la fois à la commission du marché intérieur et à la commission juridique du parlement européen, chargées d’examiner le projet de directive avant de le soumettre au parlement, il décrypte tous les dangers de ce texte.

Il y a manifestement une concomitance entre la proposition de loi française sur le secret des affaires et le projet de directive européenne, qui, un moment, semblait avoir été oublié. Comment l’expliquez-vous ?

Pascal Durand 
Pascal Durand © Reuters

Le projet de directive sur le secret des affaires n’était pas une priorité de la commission Barroso. Mais le sujet est réapparu sous la présidence italienne dès la rentrée. Il y a manifestement une volonté d’aller vite.

Cette directive sur le secret des affaires est indissociable de la négociation du traité de libre-échange transaltantique (TAFTA). C’est une demande des grands groupes qui veulent verrouiller les choses en Europe, avec d’un côté les clauses d’arbitrage, et de l’autre le blocage des normes. Les promoteurs de ce texte mettent en avant la défense des PME, des petites entreprises. Mais ils avancent masqués. Il s’agit bien de défendre les grands groupes, les Monsanto, les laboratoires pharmaceutiques, les groupes agro-alimentaires, etc. Ce sont eux qui demandent ce texte, qui sont à la pointe de ce combat, relayés par les lobbies patronaux. Si le Medef défendait les PME, cela se saurait.

Comment la directive européenne définit-elle le secret des affaires ?

Le problème est qu’elle ne le définit pas, justement. Elle donne la définition la plus large et la plus floue possible : est protégé tout ce qui n’est pas public. Le champ est illimité. Cela peut concerner aussi bien les brevets, les méthodes commerciales que les pratiques industrielles,  la stratégie concurrentielle, les savoir-faire. La France a déjà une législation sur la protection des savoir-faire mais elle n’existe pas dans d’autres pays. Cela peut permettre une tentative d’harmonisation au niveau européen, sur le sujet. Mais pour le reste ? Les techniques de protection sont-elles concernées, par exemple ? Alors qu’advient-il en cas de délocalisation ? D’autres Fralib pourront-ils voir le jour et reprendre leur usine, si leur maison mère décide de délocaliser ?

La presse française a beaucoup insisté, à juste titre, sur le droit d’information et la protection des lanceurs d’alerte. Mais d’autres problèmes redoutables émergent avec ce texte. D’abord sur la protection des salariés. Le texte européen prévoit des exceptions pour les organes représentatifs du personnel. Mais cela concerne des entreprises déjà importantes, de plus de 50 salariés. Qu’advient-il pour les plus petites structures, pour les salariés isolés ? De même, ce texte ne va-t-il pas porter atteinte au droit social des salariés, par le biais en particulier de la clause de non-concurrence. Celle-ci existe mais elle est très encadrée. Elle doit être justifiée, limitée dans le temps, et donne lieu à compensation pour l’instant. Mais si demain, le secret des affaires est adopté, dans quelle mesure cette clause de non-concurrence ne va pas être élargie, les entreprises invoquant le secret des affaires pour empêcher l’embauche d’un salarié chez un concurrent ?

Le droit des consommateurs est aussi touché par cette directive, par la question des normes. En Europe, le principe de précaution s’applique. Les consommateurs ont le droit de demander ce que les industriels utilisent comme substance. Aux États-Unis, c’est l’inverse. Tout ce qui n’est pas interdit est possible. Cela a des conséquences immenses. Si demain, la fracturation hydraulique est autorisée en Europe, il risque d’être impossible de demander aux exploitants quels produits chimiques ils utilisent, si ceux-ci sont bien conformes, comme on peut le faire aujourd’hui. La charge de la preuve risque d’être inversée. Ce ne seront plus les entreprises qui vont devoir démontrer que leurs produits sont sans danger mais aux associations, aux consommateurs d’apporter la démonstration qu’ils peuvent l’être, sans pouvoir avoir accès à un minimum d’informations pour le prouver.

Ce texte est-il compatible avec le droit européen, qui défend la protection des salariés et des consommateurs, le droit à l’information ?

En fait, nous sommes en train de faire le pire du droit européen, en calquant le droit américain sur notre droit. Mais au moins, aux États-Unis, le secret des affaires est défini. Il est très encadré, il a des limites précises définies par la loi et la jurisprudence. En Europe, rien de tel. Nous risquons d’être soumis à l’arbitraire des tribunaux. Et comme en plus, on institue l’arbitrage comme mode de justice dans les conflits entre les entreprises, entre les entreprises et l’État, nous serons dans l’opacité la plus totale. Le mur du secret dans les entreprises sera impénétrable.

Tout cela est indissociable des grands groupes qui veulent préserver leur situation acquise, n’avoir pas de compte à rendre. Ils vont se servir du secret des affaires pour assurer leur mainmise, empêcher de nouvelles concurrences.

Nous sommes entraînés dans un schéma très dangereux, à l’opposé des valeurs que nous portons. Alors que nous défendons plus de transparence, que nous demandons plus d’informations, plus de contrôle des citoyens, certains cherchent à instaurer un système toujours plus verrouillé et opaque. On se fout de nous. 

Que se passe-t-il au parlement européen ? Comment est discuté ce projet de directive ?

Pour l’instant, le projet de texte est examiné par trois commissions, la commission du marché intérieur, la commission juridique et la commission industrie et recherche. Je siège dans les deux premières. On nous demande de travailler très vite. Nous devons rendre des avis d’ici fin février, début mars.

La rapporteure du texte devant la commission du marché intérieur, Lara Comi, est une libérale. Elle a une compréhension très large du secret des affaires. Dans son avis, la protection des consommateurs n’est même pas mentionnée. L’approche de la commission juridique est beaucoup plus intelligente. Mais il faudra beaucoup de temps encore avant que le texte soit discuté en séance plénière.

Comment expliquez-vous que le gouvernement français fasse passer une loi sur le secret des affaires, sans attendre la directive européenne ?

Le gouvernement agit comme il l’a fait au moment de la loi bancaire. Il avait écrit sa loi avant le texte européen. Cela avait eu pour effet de tuer dans l’œuf toutes les volontés de réformes et de séparation du système bancaire. Il refait la même chose aujourd’hui. Il écrit sa loi pour  aller plus vite et plus loin que la directive européenne sur le secret des affaires, selon le vœu du Medef. C’est d’ailleurs un argument qui nous est souvent opposé : regardez, même en France, les socialistes le font.

Ce gouvernement fait passer toutes les demandes du Medef, qui mène un lobbying intense sur le secret des affaires. Ce n’est pas une capitulation. Il va aux devants des attentes du Medef. Il les précède. La loi Macron en est une parfaite illustration.

En quoi le texte français sur le secret des affaires s’annonce-t-il plus dur que le texte européen ? 

Le texte français est pire que le projet de directive européenne. La proposition de loi prévoit des sanctions pénales, et même des sanctions pénales très lourdes, en cas de violation du secret des affaires, alors qu’à ce stade, l’Europe a refusé toute sanction pénale. Mais qui est visé par ces sanctions, ces peines de prison ? Ce ne sont pas les grands groupes – les responsables n’iront jamais en prison – mais les salariés, les journalistes, les associations. Ce sont eux qui sont visés, qu’on veut faire taire, dissuader de révéler certaines pratiques, certains comportements des entreprises. Tout cela va beaucoup plus loin que le texte européen.

De même, le projet de directive prévoit des exceptions négociées au secret des affaires. Dans la loi Macron, il n’est prévu aucune exception. Le texte rappelle juste que les pratiques illégales ne peuvent pas être couvertes par le secret des affaires. C’est un principe qui doit dater de la Révolution. Quelle avancée ! La loi réaffirme un principe légal.

Enfin, on a beaucoup dénoncé, à juste titre dans ces certains cas, le déni de la démocratie par l’Europe. Mais sur ce texte, ce n’est pas le cas. Au niveau du parlement européen, trois commissions sont chargées d’étudier le projet de directive. Il y a des débats, des discussions, des consultations. Le texte fait l’objet d’amendements, d’amélioration. Il est connu de tous.

En France, ce texte est arrivé comme cela, par le biais d’un amendement. Il n’a fait l’objet d’aucune consultation préalable avec différentes organisations. Il n’a fait l’objet d’aucune discussion en commission. Et les débats risquent d’être expédiés en séance, compte tenu de la teneur de la loi Macron. Pour le coup, c’est bien le gouvernement français qui fait un déni de démocratie.  

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

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29 janvier 2015 4 29 /01 /janvier /2015 22:29

 

 

Source :  www.bastamag.net

 

 

ça bouge ! Changement climatique

Sprint final pour soutenir le tour Alternatiba : le coup de pouce, c’est maintenant !

par Collectif 29 janvier 2015

 

 

 

 

Le Tour Alternatiba, c’est le “road-movie climatique” de l’été 2015. L’idée, cheminer sur 5000 kilomètres pour rendre visible les alternatives permettant de limiter le changement climatique. Un vélo quatre places partira de Bayonne le 5 juin, journée mondiale de l’environnement, et arrivera à Paris le 26 septembre pour l’ouverture du village des alternatives de Paris. Des milliers de dossards Alternatiba suivront ce vélo insolite dans son périple, ponctué d’étapes, de vélorutions, d’animations, de rencontres, de réunions publiques. Il ne reste que quelques jours pour participer au financement de l’opération. Basta ! relaie l’appel.

Le Tour Alternatiba, qui parcourra cet été 5000 kilomètres pour le climat sur une quadruplette (un vélo 4 places), a entamé le sprint final de sa campagne de financement participatif.

À la suite des dizaines de villages des alternatives au dérèglement climatique qui se sont lancés en quelques mois après celui de Bayonne, le mouvement Alternatiba prépare à travers ce Tour une mobilisation populaire de grande envergure, dans la perspective de la COP21, le sommet historique de l’Onu sur le climat qui se tiendra à Paris à la fin de l’année 2015. Pourquoi une mobilisation populaire ? Parce que le dérèglement climatique nous concerne directement, et que de nombreuses alternatives existent déjà sur nos territoires, dans tous les domaines de notre vie quotidienne.

Le vélo 4 places d’Alternatiba, symbole de la transition écologique et de la justice sociale, sera le fil conducteur de 188 événements-étapes qui consisteront à montrer toutes ces alternatives, et à montrer en quoi elles construisent un monde meilleur. L’objectif est de sortir du cercle des écologistes convaincus et de toucher le plus largement possible les publics les plus divers.

Ce travail de sensibilisation a déjà commencé, au travers d’une campagne de financement participatif et populaire qui vise à rassembler d’ici le 1er février les 61 340 euros nécessaires aux frais logistiques du Tour Alternatiba. Les deux tiers de la somme ont déjà été récoltés, et d’ici quelques jours, bientôt un millier de personnes auront contribué à rendre possible ce Tour insolite, qui vise à rassembler des dizaines de milliers de personnes cet été. Signe de cet esprit d’ouverture et de cette volonté de toucher au-delà des cercles habituels, Moustic, le célèbre présentateur de Groland, a donné un coup de pouce au mouvement climatique en présentant lui-même le projet du Tour Alternatiba !

 

Pour soutenir le tour Alternatiba, cliquez ici.

 

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29 janvier 2015 4 29 /01 /janvier /2015 22:20

 

 

Source : www.bastamag.net

 

 

Une nouvelle « zone à défendre » aux pieds des Alpes pour sauver une forêt d’un projet immobilier touristique

par Sophie Chapelle 29 janvier 2015

 

Voilà bientôt deux mois qu’une nouvelle zone à défendre se développe entre Grenoble et Lyon. Son objectif : empêcher l’édification d’un village artificiel, un Center Parcs, au cœur d’une zone humide. La justice a pour l’instant suspendu les travaux de construction. Une autre bataille se mène dans les bois et les champs alentour malgré le froid et la neige : installer des cabanes et des barricades pour entraver une éventuelle reprise du chantier. Et convaincre de l’inutilité du projet celles et ceux qui y sont favorables, séduits par les promesses de création d’emplois. Les premières idées de projets alternatifs commencent même à fleurir. Reportage.

Des barricades de branches jalonnent le chemin forestier. Le bruit des tronçonneuses et des pelleteuses a pris fin depuis le 4 décembre dernier, suite au barrage mis en place par les opposants au Center Parcs [1]. Les machines ont laissé derrière elles de larges ornières, des troncs d’arbres abattus et des souches de châtaigniers, sur une quarantaine d’hectares. Les préfabriqués qui servaient de base de vie aux ouvriers du groupe Pierre et Vacances témoignent d’un départ précipité. Le vrombissement des tronçonneuses s’est tu, remplacé par de plus discrets coups de marteaux. Là, nichées dans la forêt des Chambaran en Isère, des cabanes se construisent. « Sauvetage de forêt en cours » indique un panneau de chantier à l’entrée de la zone. Bienvenue dans la « Zone à défendre » de Roybon, troisième du nom après celle s’opposant à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes en Loire Atlantique et celle empêchant l’édification du barrage de Sivens dans le Tarn. La Zad de Roybon se situe à mi-chemin entre Lyon, Grenoble et Valence.

« Un ptit café ? » Avec le froid matinal qui fait greloter les occupants, Maé, équipée de son thermos, est accueillie chaleureusement. Elle assure la tournée quotidienne de la zone. « C’est un moment pour aller voir chaque occupant, créer du lien, vérifier avec eux le matériel qui leur manque », explique l’étudiante. Venue de Grenoble, Maé avait juste prévu de déposer une amie sur la « Zad », quelques jours avant noël. Originaire d’un village voisin de Roybon, elle a finalement décidé de rester « pour une durée indéterminée ». Comme des dizaines de personnes.

Des cabanes contre les bulldozers

Muni d’un talkie-walkie, Léo lance un appel à clous et à charnières. Il est arrivé le 30 novembre, jour de la manif qui a vu un millier de personnes patauger dans la boue du chantier. C’est ce jour là qu’a débuté l’occupation d’une maison forestière en lisière de la zone – « la MaquiZAD » – considérée comme « la base arrière de la lutte ». Rapidement, Léo s’est attelé à la construction d’une cabane qu’il a baptisée « maison caméléon ». Un autocollant d’opposition à l’aéroport de Notre-Dame-des Landes orne la façade. Tout juste équipé d’un poêle à bois, le jeune homme se dit fier de ce que lui et l’ensemble des occupants réalisent dans ces bois. « L’objectif est de créer un maillage de cabanes au sol et dans les arbres », décrit-il. « Je me bats pour la forêt, contre ce modèle de vacances ». Avant d’ajouter, après un court silence : « Je me bats aussi pour les habitants de Roybon, même s’ils n’y croient pas. »

Les tensions avec une partie de la population locale sont persistantes et les discussions difficiles. Dans le village, panneaux et banderoles favorables au Center Parcs sont visibles au coin des fenêtres ou dans les jardins. Hors des bois, on croit aux emplois promis et on espère une revitalisation économique de la région (lire notre enquête qui nuance les données sur ce sujet). « J’aimerais proposer quelque chose de plus aux habitants, souligne Léo. On commence à discuter entre nous de projets comme des aires d’accrobranches ou un village d’artistes. » « On peut envisager une vie économique pour Roybon sans toucher à cette forêt », appuie Rémi, apiculteur à quelques kilomètres venu en soutien. « Mais en attendant, nous allons continuer à occuper le terrain pour s’assurer que la loi va être respectée. » La décision du tribunal administratif de Grenoble le 23 décembre, s’appuyant sur la Loi sur l’eau, a conduit de facto à la suspension des travaux.

Protéger la forêt, l’eau et les espèces

En dehors de la Zad, la bataille judiciaire se poursuit. Le jugement sur le fond des différents recours devrait avoir lieu d’ici l’été. Bertrand, qui visite régulièrement les « zadistes », fait partie de l’association « Pour les Chambaran Sans Center Parcs » (PCSCP). Gaspillage d’argent public, « orientation manifeste » du débat public, manipulation des chiffres en matière de création d’emplois ou d’hectares de forêts impactés... La liste de ses griefs à l’encontre du projet est longue. D’un tempérament résolument jovial, Bertrand a le visage qui s’assombrit à la vue des ornières laissées par les machines d’abattage. « Regardez ce paysage, il est complètement dévasté, déplore t-il. Comment le groupe Pierre et Vacances peut-il prétendre qu’il pourra compenser jusqu’à 240 hectares de zones humides ? » Son association PCSCP a déposé le 7 janvier un recours en cassation devant le Conseil d’État. L’enjeu : faire reconnaître par le juge des référés l’urgence de stopper l’autorisation préfectorale de destruction des espèces protégées.

Les nappes phréatiques constituent également un aspect fondamental de la bataille. C’est d’ailleurs la question de l’eau qui a conduit Jean-Luc, agriculteur en Isère, à se mobiliser. « Les bras m’en tombent quand je vois le mépris des élus pour l’enquête publique », confie-t-il, après avoir déposé des stocks de haricots pour les provisions de la MaquiZAD. Le futur Center Parcs se situe en tête de bassin versant de deux rivières, l’Herbasse et la Galaure. Jean-Luc redoute en particulier l’aggravation des inondations, conséquences de l’urbanisation d’une trentaine d’hectares. La consommation en eau potable devrait aussi grimper lors des périodes estivales, quand le village vacance sera le plus peuplé. Malgré plusieurs récentes périodes de sécheresse, un nouvel arrêté préfectoral autorise des prélèvements annuels trois fois supérieurs à aujourd’hui, pour une durée illimitée... « Un prélèvement insoutenable » aux yeux de Jean-Luc et de Claire, son épouse.

« Un élan de solidarité »

Au quotidien, la solidarité qui émane de la zad est saisissante. Chaque jour, que la météo soit clémente ou non, des personnes arrivent avec des sacs à dos chargés de victuailles, de matériel de construction, de bricolage... Colette, militante écologiste, a fait deux heures de routes pour leur apporter des vivres. Après s’être réchauffée autour d’une tasse de thé dans la MaquiZAD, elle promet de revenir avec du matériel. D’autres personnes traversent la zad chargés de matelas ou de bombonnes d’eau potable, en vue de les apporter à l’autre bout de la forêt. «  Il faut compter une bonne demie-heure pour traverser la zone, alors on évite de le faire les mains vides », explique un couple croisé sur le chemin.

« C’est tous les jours noël ici », s’enthousiasme Anouchka me montrant un vieux poêle à l’arrière d’une voiture offert par « un gars du coin ». « Nous sommes organisés pour tenir le coup longtemps. » Anouchka a participé à la lutte contre la construction d’un nouveau stade dans la périphérie lyonnaise (notre reportage). « Là bas il n’y avait pas de soutien local. Ici, il y a un élan de solidarité de tous les âges, de tous les horizons ». La détermination à occuper la zone est intacte, bien que les routes d’accès à la MaquiZAD soient bloquées en journée depuis le 27 décembre par la maréchaussée [2]. « Malgré les deux kilomètres à pieds dans le froid, des papis, mamies, parents, enfants arrivent avec le sourire. Comme cette vieille dame qui a franchi le barrage pour nous apporter de la soupe et qui s’est retrouvée avec ses chaussures en toile pleines de boue. On lui a dégoté des chaussures dans notre freeshop et elle est repartie toute émue ». Si la plupart distingue les zadistes « de l’intérieur » (ceux qui vivent sur la zone) et « de l’extérieur » (les gens du coin venant apporter un soutien ponctuel), tous s’accordent sur la complémentarité de ces deux formes de luttes.

Un week-end de construction de barricades

Au sein de la Zad, l’autogestion est le fil conducteur. « Notre projet alternatif ? Nous sommes dedans depuis début décembre, sourit Nils. Certains bossent dans l’associatif, d’autres dans la construction bois, il y a des artistes en tout genre, des gars de la permaculture, des connaisseurs en plantes... Ensemble on crée un mode de vie avec des savoirs faire multiples que l’on rend accessibles ». Il en est convaincu : « Un gamin apprendrait beaucoup plus ici en une semaine qu’en une année à l’école ! », pense-t-il.

« C’est une culture de la vie », renchérit un jeune homme se présentant sous le nom de Camille. Ce qui le motive, « c’est la construction et mettre les copains au chaud ». Ce n’est pas la première fois qu’il participe à une zone à défendre. « J’atterris dans les endroits qui me correspondent et l’endroit où je me sens le plus en sécurité, c’est la Zad. Il n’y a jamais de violence entre nous. » A demi-mots, certains confient que la violence est bien présente mais surgit de l’extérieur.

Début janvier, Anouchka relate l’irruption d’individus, dans une cabane à l’entrée de la zad, armés de lacrymos et de bâtons. Ils n’ont pu être identifiés. « Il y a trois jours, la cabane a été sabotée et les câbles coupés », confie un autre occupant. Sur les réseaux sociaux, un groupe Facebook de soutien au projet de Center Parcs à Roybon multiplie les appels à violence à l’encontre des zadistes. Dans la zone à défendre, les occupants restent soudés et appellent du 7 au 9 février prochain à venir construire des cabanes et des barricades.

Texte et photos : Sophie Chapelle
@Sophie_Chapelle sur twitter

Notes

[1Voir ici

[2Sur arrêté du Conseil général de l’Isère datant du 24 décembre : « considérant que le Département ne peut actuellement entretenir et assurer l’exploitation, notamment la viabilité hivernale d’une section de la RD 20F, en raison des évènements liés à la réalisation du Center Parcs, il y a lieu de réglementer la circulation selon les dispositions indiquées dans les articles suivants. »

 

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Source : www.bastamag.net

 

 

 

 

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