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31 janvier 2015 6 31 /01 /janvier /2015 18:01

 

Source : www.liberation.fr

 


 

Espagne: des dizaines de milliers de partisans de Podemos dans la rue à Madrid

AFP 31 janvier 2015 à 11:02

 

 

Des dizaines de milliers de militants du parti antilibéral Podemos dans les rues de Madrid, le 31 janvier 2015 

 

Des dizaines de milliers de personnes proches du parti antilibéral espagnol Podemos, allié de Syriza, manifestaient samedi dans les rues de Madrid pour démontrer qu’en Espagne aussi la volonté de «changement» n’a jamais été aussi forte.

La grande «marche pour le changement» prévue à partir de 12h00 (11h00 GMT) place de Cibeles à Madrid et qui devait relier la Puerta del Sol, dans le centre historique, rassemblait une foule compacte, sans doute des dizaines de milliers de personnes au démarrage, selon plusieurs journalistes de l’AFP.

«Si se puede, si se puede» (Oui, c’est possible), scandait la foule. «Tic tac, tic tac, c’est l’heure du changement», lisait-on aussi sur les grands calicots de manifestants débarquant de bus provenant des quatre coins de l’Espagne pour participer à la marche.

La marche intervient moins d’une semaine après la victoire dimanche du parti de gauche Syriza, dont les dirigeants ont régulièrement fait campagne aux côtés de ceux de Podemos.

Issus de deux des pays européens ayant vécu le plus durement la crise, avec encore plus d’un cinquième de leur population active au chômage, Podemos et Syriza partagent le même rejet de la «troïka» (Banque centrale et commission européennes, Fonds monétaire international).

Selon eux il faut mettre fin à l’empire de la finance internationale qui oublie l’humain et poser la question d’une restructuration de la dette. «Ce qui s’est passé en Grèce est historique. Tout le monde sait que la suivante, c’est l’Espagne», assure samedi au quotidien en ligne Publico le Français Jean-Luc Mélenchon, dirigeant du Parti de gauche en France, également allié de deux formations et qui devrait participer samedi.

Le rassemblement intervient à moins d’un an des législatives en Espagne et à quatre mois d’élections régionales partielles et municipales, où des candidats de Podemos ont prévu de se présenter. Le parti, fondé il y a tout juste un an, a créé la surprise dès mai 2014 en obtenant 1,2 million de voix, cinq députés, aux Européennes.

Depuis, son ascension dans les sondages a été fulgurante, dépassant régulièrement le Parti socialiste et parfois même le Parti populaire (droite) au pouvoir, devenant théoriquement la première ou deuxième force politique.

C’est d’ailleurs «pour en finir avec le bipartisme», et le «régime pourri» par ces partis après la fin du franquisme, en 1978, qu’Antonio Lopez, un lycéen de 17 ans, a voyagé toute la nuit depuis l’Andalousie (sud), en bus, pour venir manifester.

Une célébration 

Podemos, «Nous pouvons», issu du mouvement des Indignés né à Madrid le 15 mai 2011 pour dénoncer la haute finance, l’austérité et l’establishment jugé corrompu, la «caste», a fait un pari inhabituel: manifester non pas «contre» mais «pour».

«Cette marche doit enlever la peur aux gens. Syriza a ouvert le chemin», confiait un des manifestants, Sergio Dominguez, 33 ans, mécanicien dans l’aéronautique, au chômage depuis trois ans. «Ce n’est pas une manifestation, c’est une fête», a assuré de son côté un des dirigeants du parti, Inigo Errejon.

«Le 31 janvier, nous allons démontrer que tous ensemble nous allons changer l’histoire de notre pays», promet son chef, le très charismatique professeur de sciences politiques Pablo Iglesias, âgé de 36 ans.

«L’enthousiasme et la volonté débordent dans les rues» de Madrid, lisait-on aussi sur le compte Twitter de Podemos, qui, inspiré du «Yes we can» de Barack Obama, a repris aussi ses recettes combinant l’usage intensif des réseaux sociaux, au porte-à-porte et aux réunions de quartier.

Le parti est violemment attaqué par la droite et la gauche traditionnelles espagnoles qui l’accusent de populisme et de mettre en danger la fragile reprise économique (+1,4% en 2014) en promettant «la lune et même le soleil».

Chaque jour les médias proches de l’un ou l’autre camp livrent des révélations ayant pour but de montrer ce qu’ils décrivent comme le vrai visage de ses dirigeants, accusés de cacher leur nature d’extrême gauche, voire d’être financés par le Venezuela.

Podemos a prévu de terminer sa marche à la Puerta del Sol, une place qui, de par sa taille, était déjà pleine à 12h30. Une image, dont il espère qu’elle marquera les Espagnols.

 

 

AFP
Source : www.liberation.fr

 

 

 

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Source : www.lemonde.fr

 

 

Podemos a rassemblé des dizaines de milliers d'Espagnols à Madrid

Le Monde.fr avec AFP | 31.01.2015 à 14h04 • Mis à jour le 31.01.2015 à 17h18

 
 
L'essentiel
  • Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi 31 janvier dans les rues de Madrid aux côtés de Podemos.
  • Le parti de gauche radicale avait invité les Espagnols à participer à grande « marche pour le changement ».
  • L'Europe observe de près cet événement qui, une semaine après la victoire de Syriza en Grèce, représente un nouveau message anti-austérité.

 

 

La grande "marche pour le changement" initiée par le parti anti-austérité espagnol Podemos rassemble des dizaines de milliers de sympathisants, samedi 31 janvier à Madrid.

 

Près d'une semaine après la victoire de Syriza en Grèce, c'est au tour du parti espagnol Podemos de faire résonner le message anti-austérité en Europe. Ce jeune parti de la gauche radicale, issu du mouvement des indignés qui a soulevé des foules en Espagne contre l'austérité à partir du 15 mai 2011, a rassemblé des dizaines de milliers de sympathisants, samedi 31 janvier, dans les rues de Madrid, pour sa grande « marche pour le changement ».

Lire : En Espagne, Podemos à l'heure de sa « marche du changement »

 

La « marche pour le changement » organisée par Podemos, samedi 31 janvier à Madrid.

 

« Le vent du changement a commencé à souffler sur l'Europe », a déclaré Pablo Iglesias, le leader du parti, devant une foule compacte réunie place de la Puerta del Sol dans le centre de Madrid, brandissant drapeaux grecs et républicains de la gauche espagnole. Auparavant, les manifestants ont défilé depuis la place de Cibeles, à moins de deux kilomètres, où ils avaient conflué par dizaines de milliers dans le centre historique de la capitale.

>> Lire : L'Espagne face à la vague Podemos

La foule a écouté avec ferveur Pablo Iglesias, 36 ans, et sa jeune équipe, en scandant régulièrement, poing droit levé « Si se puede, si se puede! (Oui c'est possible!) ». Podemos, qui signifie comme Syriza « Nous pouvons », dénonce la haute finance, l'austérité et l'establishment accusé de corruption, la « caste », qui aurait laissé le peuple dans une situation « d'humiliation et d'appauvrissement ».

 

Le leader de Podemos, Pablo Iglesias, lors de la "marche pour le changement", à Madrid, le 31 janvier 2015.

 

« Tic tac, tic tac, c'est l'heure du changement », lisait-on aussi sur les calicots de manifestants débarqués de bus des quatre coins de l'Espagne sous un froid soleil d'hiver. En Espagne, « les privilégiés ont rompu le pacte de coexistence », a lancé Iñigo Errejon, 31 ans, le numéro deux de Podemos. « Nous sommes venus célébrer le fait qu'en 2015, le peuple va recupérer la souveraineté! ».

 

Voir l'image sur Twitter

Banderas de @ahorapodemos, de Grecia y republicanas en la 'Marcha del cambio' http://ow.ly/IgbGk  

 


C'est le premier grand rassemblement de ce parti qui grimpe dans les sondages et dépasserait déjà le Parti socialiste (PSOE), dans l'opposition, et même parfois les conservateurs du Parti populaire, au pouvoir, à quelques mois des élections régionales de mai.

 « UN TREMBLEMENT DE TERRE » POUR MÉLENCHON

Cette mobilisation inspire d'autres partis européens. Après avoir soutenu le parti grec Syriza avant le scrutin du 25 janvier, le fondateur du Parti de gauche (PG), Jean-Luc Mélenchon, qui siège au Parlement européen aux côtés du chef de file de Podemos, Pablo Iglesias, a lui aussi participé à la manifestation.

Lire en édition abonnés : Jean-Luc Mélenchon, le pari de l’étranger

 

Voir l'image sur Twitter

Jean-Luc Mélenchon a rencontré Pablo Iglesias avant le début de la marche de

 

« Ce qui s'est passé en Grèce est historique. Tout le monde sait que la suivante, c'est l'Espagne », a assuré samedi au quotidien en ligne Publico, M. Mélenchon. « On est dans un tremblement de terre politique européen », a-t-il déclaré lors de la manifestation. « L'histoire est en train de se faire ». La victoire du parti anti-libéral Syriza en Grèce « est considérable, la mobilisation en Espagne, je ne sais pas si elle sera victorieuse, mais elle fait déjà bouger les lignes », a-t-il poursuivi.

En marche à #Madrid ! - ¡Hoy es el día del cambio! - #EsAhora31E #YoVoy31E - @Pablo_Iglesias_ @ahorapodemos http://t.co/O84rjf2THg

— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon)

 

 

Source : www.lemonde.fr

 

 

 

 

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31 janvier 2015 6 31 /01 /janvier /2015 00:37

 

 

 

vendredi 30 janvier 2015

Source : Politis
« Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens », affirme notamment le président de la Commission européenne.
Intraitable. Dans un entretien au Figaro (29 janvier, édition abonnés), le président de la Commission européenne adresse une fin de non-recevoir au gouvernement grec conduit par Alexis Tsipras. Sur l’annulation de la dette, Jean-Claude Juncker oppose à la Grèce un « non » catégorique :
« Athènes a accepté deux plans d’ajustement (de redressement, NDLR), elle doit s’y sentir tenue. Il n’est pas question de supprimer la dette grecque. Les autres pays européens ne l’accepteront pas. »
On a connu le président de la Commission plus conciliant quand, Premier ministre du Luxembourg, il autorisait des dizaines de multinationales à s’affranchir des législations fiscales des pays membres de l’UE.
Les élections ne changent rien, affirme en substance le président de la Commission européenne. Sans prendre beaucoup de gants :
« Dire qu’un monde nouveau a vu le jour après le scrutin de dimanche n’est pas vrai. Nous respectons le suffrage universel en Grèce, mais la Grèce doit aussi respecter les autres, les opinions publiques et les parlementaires du reste de l’Europe. Des arrangements sont possibles, mais ils n’altèreront pas fondamentalement ce qui est en place. »
Vous n’êtes pas certain d’avoir compris ? « Dire que tout va changer parce qu’il y a un nouveau gouvernement à Athènes, c’est prendre ses désirs pour des réalités », ajoute encore Jean-Claude Juncker, qui lâche une phrase terrible, qui résume toutes les limites de la démocratie dans l’Union européenne :
« Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. »
Interrogé sur la France, et notamment sur la question de savoir si la Commission va accepter d’accorder à notre pays un délai supplémentaire pour réduire le déficit à 3 % du PIB, Jean-Claude Juncker se montre également rigide et menaçant.
Rigide quand il radote le credo de toutes les Commissions : « Nous voudrions voir la France renforcer ses réformes, en nombre comme en intensité. » Selon lui, « la France soufre d’un manque de réformes dites structurelles, de réformes qui portent sur l’essentiel (…). Elle doit soigneusement examiner les faiblesses de son droit du travail. » Menaçant lorsqu’il réaffirme qu’« il n’y a pas d’autre remèdes que de la consolidation budgétaire » (sic) et n’exclut pas de sanctionner la France si son déficit n’est pas réduit : « Un pays ne peut pas échapper aux sanctions s’il ne respecte pas les règles. »
Il n’y a pas de « diktat » allemand, affirme le président de la Commission européenne. « Cette impression d’un diktat, d’une machine allemande qui laminerait toute contradiction est parfaitement erronée », soutient-il. Avant de lever un coin du voile de secret qui entoure les sommets européens : « D’autres gouvernement, parfois même socialistes, étaient beaucoup plus sévères à l’égard de la Grèce, par exemple. » Une confidence dont la véracité ne nous paraît pas contestable. Allez savoir pourquoi…

 

 

 

 

 

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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 22:59

 

Source : www.politis.fr


 

Grèce : le monde de la finance passe à l’attaque contre Tsipras
Par Michel Soudais - Suivre sur twitter - 29 janvier 2015

 

 

Hier, après l’annonce par le nouveau gouvernement de mesures approuvées par les électeurs, la Bourse a perdu 10% et les banques grecques un quart de leur valeur.

 

 

 

Les marchés n’aiment pas les élections. Encore moins quand elles portent au pouvoir un gouvernement de gauche soucieux d’abord de satisfaire sa population. L’annonce, mercredi, par le nouveau gouvernement d’Alexis Tsipras de l’arrêt de certaines privatisations clés comme celle du port du Pirée ou de la compagnie national d’électricité (DEI), ainsi que la réaffirmation de sa détermination à tourner la page de l’austérité, ont immédiatement été suivies d’une chute de la Bourse et notamment des grandes banques.

L’indice général de la Bourse d’Athènes a perdu 9,24 % en une journée, et les banques un quart de leur valeur (-26,67%) [1], tandis que l’obligation grecque à 10 ans est repassée au-dessus de 10 %.
Ces décrochages avaient commencé avant la victoire de Syriza. Depuis le 8 décembre et l’annonce de la tenue des élections qui ont conduit dimanche à la victoire de Syriza aux législatives, la Bourse d’Athènes a perdu 31 %. Les retraits dans les banques grecques ont également fortement augmenté dans les semaines précédant les élections.

La menace d’un membre de la Banque centrale allemande

Le montant de ces retraits, selon une source informée, citée par l’agence Bloomberg News sous couvert d’anonymat, s’est élevé à 11 milliards d’euros, contre 3 milliards d’euros de retraits nets en décembre. Ce qui a obligé les quatre banques grecques, qui avaient été deux fois recapitalisées depuis l’éclosion de la crise de la dette en 2010, à recourir le 21 janvier, soit quatre jours avant la victoire du Syriza, au programme de liquidités d’urgence (ELA) prévu par la BCE [2].
Dans ce contexte, les déclarations, mardi, de Joachim Nagel, membre de la Banque centrale allemande, ont été un élément déclencheur du mouvement de défiance constaté hier. M. Nagel avait mis en garde le nouveau gouvernement grec contre un arrêt du programme de réformes en cours, en brandissant la menace de possibles « conséquences fatales pour le système financier grec », dont les banques « perdraient alors leur accès à l’argent de la Banque centrale ».

L’agence de notation Standard & Poor’s est passée elle aussi à l’offensive, en début de soirée, en menaçant d’abaisser la note « B » de la Grèce de stable à négative. Et cela en raison notamment de l’incertitude politique actuelle, justifie-t-elle dans un communiqué :

« Certaines des politiques économiques et budgétaires promues par le nouveau gouvernement récemment élu en Grèce, mené par le parti de gauche Syriza, sont incompatibles avec le cadre politique négocié entre le précédent gouvernement et les créanciers officiels. »

Un gouvernement de « salut national »

La chute de la Bourse, hier, a immédiatement suivi le premier conseil des ministres. En l’ouvrant, Alexis Tsipas, l’air grave et sans cravate comme la majorité des membres de son gouvernement issus de Syriza, des Verts, de la Gauche démocratique et des Grecs indépendants, a déclaré qu’il s’estimait à la tête d’un gouvernement de « salut national », prêt à « verser son sang » pour rétablir « la dignité des Grecs » foulée aux pieds par les contraintes imposées à leur pays depuis l’entrée en vigueur, en 2010, des programmes de réformes exigées par la troïka des créanciers du pays (BCE, Commission européenne, FMI) en échange de son aide. « Parmi nos priorités, a réitéré le Premier ministre, figure une nouvelle renégociation avec nos partenaires pour trouver une solution juste, viable et mutuellement utile. » Déterminé à mettre fin à « la politique de soumission » du pays, il a également assuré vouloir éviter « une rupture désastreuse réciproque » avec les partenaires de la Grèce.

Son nouveau ministre des Finances, Yanis Varoufakis, s’est aussi voulu apaisant lors de sa passation de pouvoir avec Guikas Hardouvelis, son prédécesseur du gouvernement conservateur d’Antonis Samaras. Tout en réaffirmant que son pays allait « tourner la page de la politique d’austérité », il a précisé qu’il « ne voulait pas de duels » entre la Grèce et l’Europe : au contraire, « une nouvelle relation de confiance et de sincérité ».

Rendre leur dignité aux gens ne semble pas du goût des marchés. Qui ont, semble-t-il, encore moins apprécié que le gouvernement prenne à contre-pied la troïka et commence à mettre en œuvre les engagements de Syriza : l’arrêt de la privatisation du port du Pirée a ainsi été confirmée, ainsi que l’arrêt de celle de la compagnie nationale d’électricité, DEI.
Le gouvernement Tsipras a également l’intention de faire passer très vite une loi destinée à améliorer le niveau de vie des Grecs, notamment en relevant le salaire minimum et en mettant fin à l’obligation de mobilité dans les services publics imposée par la troïka. Mesure symbolique, il a annoncé la réintégration des femmes de ménage de l’administration des Finances du pays, mises en disponibilité il y a un an et demi et qui, depuis, avaient installé un campement devant le ministère à Athènes.

Ces annonces heurtent toutes les « recommandations » européennes. L’UE a en effet prévu de verser fin février à la Grèce les 7 derniers milliards de son plan d’aide, mais à la condition expresse que les réformes en cours aient abouti et que la Grèce observe un strict régime budgétaire. Bref, qu’elle continue à appliquer la politique acceptée par les précédents gouvernements. Or, selon l’ancien ministre des Finances, Guikas Hardouvelis, qui a mis en garde son successeur Yanis Varoufakis pendant la passation de pouvoir, la Grèce « n’a pas le luxe d’attendre quelque négociation que ce soit jusqu’en juin-juillet. Les besoins financiers du pays de mars sont assez tendus ».

En réagissant comme ils l’ont fait ce mercredi, les investisseurs financiers cherchent manifestement à précipiter le moment où, ces besoins ne pouvant plus attendre, le gouvernement Tsipras sera pris à la gorge. Leur coup de semonce doit être pris pour ce qu’il est : une déclaration de guerre.

Nota Bene :

Photo : Alexis Tsipras (PANAYIOTIS TZAMAROS / NURPHOTO)

[1] La Banque nationale de Grèce a cédé 25,45 %, la Banque du Pirée 29,26 %, Eurobank 25,93 % et Alpha 26,76 %

[2] Le montant accordé n’a pas été alors précisé, la situation devrait être réexaminée début février lors de la prochaine réunion du conseil des gouverneurs, selon une source bancaire grecque.

 

Source : www.politis.fr

 

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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 21:48

 

Source : www.politis.fr

 

 

Par Emmanuel Riondé - 30 janvier 2015
La Zad urbaine de Marseille évacuée

 

 

Ce vendredi matin, la police a délogé les riverains, militants écolos et « zadistes » qui occupaient depuis une semaine le parc Michel-Lévy dans le VIe arrondissement de Marseille.

 

 

 

 

Ils étaient aux aguets ou renseignés en temps réel. Lorsque David Escalier, militant de Greenpeace, est descendu de son perchoir installé sur la fourche d’un micocoulier pour s’entretenir avec une journaliste de la Provence, une vingtaine de policiers en civil et plusieurs dizaines de CRS ont débarqué. « Ils sont arrivés par surprise, vite, et nous ont aussitôt sorti du parc. On a essayé d’escalader pour y revenir mais il y avait des flics en civil à l’intérieur et des CRS dehors qui ont chargé. C’était la sur-armada », témoigne Gérald, un militant du collectif Laisse béton « choqué de voir autant de moyens publics pour protéger un programme immobilier privé dans un ancien parc public. » Selon les personnes y ayant assisté, l’assaut a été brutal mais n’a donné lieu à aucune violence caractérisée et personne n’a été arrêté.

Le parc Michel-Lévy, situé à quelques minutes de la place Castellane, a longtemps constitué le seul petit poumon vert du quartier, accueillant des jeux d’enfants, un terrain de boule, un centre d’animation et une dizaine de grands arbres. Le 21 février 2008, la mairie de Marseille attribuait un permis de construire à la Phocéenne d’habitation (filiale d’Unicil, groupe immobilier intervenant dans l’habitat social) pour y construire un immeuble d’habitation (7 étages et 47 logements) et un parking (sur trois niveaux en sous-sol). Marquant le début d’une lutte des riverains pour sauver leur parc.
Six années de démêlés judiciaires, ponctuées par la fermeture du parc au public en juin 2013. La mobilisation s’était par la suite mise en veilleuse. Jusqu’à l’arrivée sur le site, les 21 et 22 janvier derniers, d’engins et de personnels procédant aux premiers abattages d’arbres, un peu plus d’un mois après la vente définitive du terrain (authentifiée le 8 décembre 2014). Dès le jeudi 22 au soir, riverains et militants ont occupé le parc, le déclarant dans la foulée Zone à défendre (ZAD) et inscrivant ainsi explicitement leur lutte dans le sillage des mobilisations de Sivens et de Notre-Dame-des-Landes.

Ce matin, deux heures avant l’assaut final, l’huissier était venu leur présenter une ordonnance d’expulsion. Accompagné de policiers en civil qui n’ont pas pu faire descendre David de sa plateforme malgré la promesse de croissants chauds... « J’étais déterminé à rester », assure-t-il avec une pointe d’amertume. Cela n’aura pas suffit, le second voyage a été le bon pour la maréchaussée. Avec des dizaines de cars de CRS garés sur les rues entourant le parc, le dispositif policier déployé dans le quartier apparaissait un brin démésuré au regard des forces militantes présentes sur la ZAD : une douzaine de femmes et d’hommes non-violents et fatigués par leurs nuits successives sous la tente. A peine débarrassé de ses protecteurs, le parc a vu les pelleteuses et tronçonneuses entrer en action. A 10h30, le micocoulier centenaire était à terre.
Par delà les cordons de CRS barrant l’accès au site, quelques yeux rougis, quelques cris « Honte à Gaudin ! », et la promesse de ne pas en rester là : « La Phocéenne d’habitation et Eiffage, on va leur faire la misère toute l’année... », assurait un militant. Dans l’après-midi, des habitants du quartier se sont rendus au siège d’Unicil pour faire entendre leur colère. «  Ils nous ont juste répondu que tout était légal », rapporte Valeria, dont les enfants ont appris à faire du vélo dans le parc.

Nota Bene :

Photo : CITIZENSIDE/GEORGES ROBERT / CITIZENSIDE.COM

 

 

Source : www.politis.fr

 

 

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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 18:40

 

Source : www.mediapart.fr

 

Un rapport propose de réduire les aides au logement

|  Par La rédaction de Mediapart

Le CGED, l'Igas et l'IGF proposent notamment de « resserrer les critères d’attribution » des APL.

 

 

Un remis rapport au gouvernement par le conseil général de l’environnement et du développement durable (CGED), l’inspection générale des affaires sociales (Igas) et l’inspection générale des finances (IGF) propose une série de mesures d’austérité destinées à réduire la facture des aides au logement, selon Les Echos du vendredi 30 janvier.

Les trois organismes avaient été missionnés par le gouvernement afin de proposer des pistes de réforme de la politique du logement, jugée « à la fois extrêmement coûteuse pour les finances publiques (46 milliards d’euros en 2014 soit plus de 2 % du PIB) et régulièrement dénoncée pour son manque d’efficacité (les mises en chantier sont au plus bas) et ses effets inflationnistes », explique le quotidien Les Echos, en précisant que ce rapport est « gardé au secret depuis l’été ».

La principale mesure d’économie s’attaquerait aux aides personnelles au logement (APL) dont « les critères d’attribution » pourraient être durcis « en rendant inéligibles à celles-ci les logements dépassant un certain niveau de loyer et de superficie et les ménages disposant d’un certain niveau de patrimoine ». Les auteurs proposent également de « mettre fin à la possibilité de rattachement du foyer fiscal des étudiants percevant une aide au logement », toujours selon Les Echos.

Le rapport propose également de supprimer la prime pour travaux de rénovation énergétique ainsi que la fin des « aides à la pierre », les subventions directes versées par l’Etat aux organismes HLM leur servant de fonds propres.

La ministre du logement Silvia Pinel a précisé, dans un communiqué, que « le rapport d’inspection rendu public par Les Echos est un document de travail. Il n’exprime pas la position du gouvernement mais il vient contribuer à la réflexion ». « La priorité du gouvernement », poursuit la ministre, « c’est la relance de la construction de logements pour répondre aux besoins des Français et le redémarrage d’un secteur essentiel de notre économie. La nécessaire maîtrise des dépenses publiques doit être conciliée avec cet objectif prioritaire. »

 

 

Source : www.mediapart.fr


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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 18:17

 

Source : cadtm.org

 

CADTM

 

Grèce

Tsipras bloque les privatisations

29 janvier par Benito Pérez

 

 


Le nouveau gouvernement a commencé à appliquer son programme mais dit refuser une logique d’affrontement avec l’Europe. La bourse d’Athènes dévisse.

Frapper vite et fort. Le gouvernement d’Alexis Tsipras, à peine installé, a confirmé sa détermination à appliquer le programme qui l’a porté au pouvoir. Arrêt des privatisations, hausses des minimas sociaux, réengagement des travailleurs publics licenciés, retour des étudiants exclus des universités après le durcissement de la loi... le message envoyé par le premier conseil de ministre de l’exécutif dominé par Syriza a mis le feu à la bourse d’Athènes qui a dévissé de 9,2%, emportée par la chute des valeurs bancaires. La gauche grecque a aussi voulu rassurer ceux qui s’étonnaient de la voir alliée à la droite nationaliste, en annonçant l’instauration du droit du sol, soit le droit à la nationalité pour les fils de migrants nés en Grèce.

Alléger la dette

« Nous sommes un gouvernement de salut national », prêt à « verser son sang » pour rétablir « la dignité des Grecs ». Le chef du gouvernement a rappelé que les électeurs lui avaient confié pour mandat de mener des changements radicaux. « Nous n’entrerons pas dans un affrontement mutuellement destructeur, mais nous ne poursuivrons pas une politique de soumission », a-t-il poursuivi. Il a dit s’attendre à des « discussions productives » demain avec le président de l’Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem. Martin Schulz, président du parlement européen, sera toutefois le premier dignitaire étranger à venir rencontrer M. Tsipras, aujourd’hui.

« Notre but est de négocier un allègement de dette », a précisé Alexis Tsipras. Et la lutte contre le chômage, qui touche 25% de la population active, sera l’autre priorité de son action, a-t-il poursuivi, promettant encore de mettre un terme au clientélisme. Il a indiqué que son gouvernement travaillerait à des budgets à l’équilibre sans chercher pour autant à dégager des « excédents irréalistes » pour assurer le service de la dette, qui dépasse 175% du produit intérieur brut du pays.
Le ministre des Finances, Yanis Varoufakis, a annoncé qu’il rencontrerait ses homologues européens dans les jours à venir. Il souhaite parvenir à un « nouveau pacte » tout en évitant de sombrer dans un « duel » entre l’Europe et la Grèce.

Privatisation du Pirée arrêtée

Parmi les annonces les plus concrètes, l’arrêt de la privatisation du port du Pirée est la plus importante. Promis à une société chinoise, ce port est le premier d’un pays dont l’économie est largement tournée vers la mer. La compagnie nationale d’électricité, DEI, échappe également à la vente.

Le gouvernement a également dit son intention de faire voter une loi destinée à améliorer le niveau de vie des Grecs, notamment en relevant le salaire minimum et en mettant fin à l’obligation de mobilité dans les services publics imposée par la troïka des créanciers du pays (UE, BCE, FMI).

Deux experts financiers soutiennent une remise de dette

Les soutiens, même timides, à la Grèce ne viennent pas tous de la gauche. Hier l’ex-éditorialiste du Financial Times et membre du conseil éditorial de l’agence Bloomberg Clive Crook s’est fendu d’une chronique largement diffusée, réclamant une renégociation d’une dette jugée impayable, remise conditionnée à des « réformes structurelles ». « L’accord passé par l’UE a échoué, il faut en changer », constate simplement l’analyste, qui craint par-dessus tout un défaut grec.
La veille, l’ancien directeur pour l’Europe du FMI avait ouvert les feux dans le FT. Reza Moghadam, qui travaille désormais chez Morgan Stanley, appelle à un allègement de moitié des créances grecques, fardeau « intenable » dans une conjoncture atone. Un avis d’expert puisque cet ex-fonctionnaire du FMI était chargé jusqu’en 2014 de superviser les négociations de la troïka avec Athènes...


Podemos : « Où sont les femmes ? »

Paradoxalement, la critique la plus directe au gouvernement d’Alexis Tsipras est venue de son grand allié espagnol Podemos. Le mouvement de gauche a regretté hier qu’aucun des dix principaux maroquins ministériels grecs ne soit occupé par une femme. « Une démocratie complète ne peut se passer de la moitié de la population », souligne le communiqué, qui demande au gouvernement de s’interroger sur le fait que « les femmes exercent peu de leadership politique en Grèce » et de « prendre des mesures » pour en finir avec cette exclusion.

Dans le journal en ligne Publico, Clara Serrano s’étonne d’autant plus de cette situation que ceux « qui ont le plus souffert des politiques d’austérité sont les femmes ». Six femmes apparaissent toutefois parmi les vingt-quatre « vice-ministres », qui complètent ce gouvernement resserré. A noter aussi que la militante la plus en vue de Syriza, Rena Dourou, dirige depuis quelques mois la région de l’Attique, la plus vaste du pays.

Source : http://www.lecourrier.ch/127305/tsi...

 

 

Source : cadtm.org

 

 

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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 18:03

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Rana Plaza 30/01/2015 à 16h03
Après le Rana Plaza : la France piétine ses promesses
Rémi Noyon | Journaliste Rue89
 

Le Rana Plaza après son effondrement à Dacca, au Bangladesh, le 4 avril 2013 (Zakir Hossain Chowd/NEWSCOM/SIPA)

Va-t-on assister à une nouvelle reculade ? Ce jeudi, à l’Assemblée, des députés socialistes ont renvoyé en commission une proposition de loi inspirée par le drame du Rana Plaza, en avril 2013.

Ce texte avait pour objectif de « responsabiliser » les multinationales afin qu’elles ne puissent plus se protéger, en cas d’accident, derrière leurs sous-traitants. Officiellement, le gouvernement veut proposer un texte mieux rédigé. Mais les ONG craignent une version édulcorée, soufflée par l’Association française des entreprises privées (Afep).

C’est ce mardi que le gouvernement devrait revenir vers les parlementaires avec de nouvelles idées. En attendant, le « devoir de vigilance des sociétés mères » prend la trajectoire d’une renonciation en cinq actes.

Acte 1 : le temps des bonnes résolutions

Le 24 avril 2013, un immeuble de Dacca, la capitale du Bangladesh, s’effondre en engloutissant plus d’un millier de travailleurs du textiles. Dans les décombres, on retrouve des étiquettes de grandes marques françaises telles que Carrefour et Auchan.

Les entreprises concernées assument difficilement leur collaboration avec ce « sweatshop ». Certaines assurent qu’elles vont indemniser les familles des victimes – sans toutefois que cela soit suivi d’effets. Les sociétés sont protégées par le principe d’autonomie de la personnalité juridique : un bouclier entre une multinationale et ses filiales.

C’est le temps des belles déclarations. En novembre 2013, le président du groupe socialiste à l’Assemblée, Bruno Le Roux, dépose une proposition de loi, qui fait écho à une promesse de campagne de François Hollande.

Alors candidat, ce dernier avait déclaré vouloir « traduire dans la loi les principes de responsabilité des maisons-mères vis-à-vis des agissements de leurs filiales à l’étranger lorsqu’ils provoquent des dommages environnementaux et sanitaires » [PDF].

S’appuyant sur plusieurs textes internationaux et sur l’exemple d’autres pays, comme le Royaume-Uni et la Suisse, cette proposition vise à « reconnaître à toute société un devoir de vigilance » et évoque clairement des sanctions :

« Ce devoir de vigilance consiste en une obligation de moyens, ce qui signifie qu’une société est exonérée de cette responsabilité si elle apporte la preuve qu’elle a mis en place des mesures nécessaires et raisonnables pour prévenir les dommages. »

Bref, la responsabilité de l’entreprise est engagée à moins qu’elle ne prouve qu’elle n’a pas pu prévenir le dommage... Le rapport rédigé par l’écolo Danielle Auroi parle ainsi de « renverser la charge de la preuve afin qu’elle ne pèse plus sur des victimes ».

Tous les groupes parlementaires de gauche déposent des propositions de lois identiques : le PS, donc. Mais aussi les communistes, les écologistes et les radicaux de gauche.

Mais tout cela va rester dans les tiroirs.

Acte 2 : au royaume des fonds de tiroir

La loi dite « Canfin » du 7 juillet 2014 fixe un objectif de « responsabilité sociétale » des entreprises et évoque des « procédures de gestion des risques » dans son article 8, mais elle en reste au stade de la déclaration de principe.

Les députés continuent de travailler sur le texte. On en discute également au sein de la plateforme, créée en juin 2013, qui rassemble entreprises, associations et salariés autour des mesures à prendre en termes de responsabilité sociale des entreprises (RSE).

Mais l’Afep et le Medef mettent en garde le gouvernement contre cette proposition. Ainsi, lorsque Manuel Valls évoque [PDF] le sujet, le 17 novembre 2014, lors d’un colloque, il choisit soigneusement ses termes :

« La mondialisation ne peut être le prétexte à une dilution des responsabilités, en profitant d’une échelle de valeurs toujours plus fragmentée. Dans le même temps, il est évident que nous ne pouvons avancer seuls sur le sujet. »

On comprend qu’il est urgent d’attendre.

Acte 3 : punaise, ils sont teigneux

Il faut attendre une niche écologiste pour que la proposition de loi soit examinée. Lors de l’examen en commission, la droite monte au créneau, en la personne de Guy Geoffroy, qui explique alors :

« Ce texte n’est pas modéré ! Il s’agit, ni plus ni moins, que de créer une véritable présomption de responsabilité civile et pénale quasi irréfragable. L’entreprise cliente et la maison mère seront automatiquement tenues pour responsables : c’est une véritable inversion de la charge de la preuve ! »

Le gouvernement semble partager les préoccupations de la droite, qui avance également que le texte n’est pas valide juridiquement... Si bien que des députés socialistes votent – en majorité – contre leur propre proposition, en commission des lois, le 21 janvier dernier.

Joint par Rue89, le député socialiste Philippe Noguès, défenseur de la proposition de loi, affirme pourtant que « plusieurs juristes ont validé le texte » :

« La droite peut se draper dans le juridisme. Ce n’est pas un débat de juristes, c’est un débat politique. »

Acte 4 : calmez-vous les amis

Rejeté par la commission, le texte arrive tel quel (sans amendements) en séance publique, le 29 janvier. Le secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur, Matthias Fekl, se livre alors à un joli numéro d’équilibriste, disant être d’accord avec les objectifs du texte, mais craignant qu’il ne soit pas bien rédigé...

Les députés favorables à la proposition moquent un gouvernement qui se réveille bien tardivement. Le texte est renvoyé en commission par une majorité de députés socialistes. Les écolos votent bien sûr en bloc contre ce renvoi tandis que les communistes sont aux abonnés absents...

Le site Contexte révèle alors que deux jours avant l’arrivée du texte à l’Assemblée, le gouvernement a fait une contre-proposition. Une nouvelle rédaction, à laquelle Rue89 a également eu accès, restreint considérablement la portée du texte. Bercy propose de passer par un « plan de vigilance qui contient des mesures de diligence raisonnable » à inclure dans le rapport RSE des entreprises.

Ces mesures de « diligence raisonnable » doivent être précisées par la suite et ne toucheraient que les entreprises de plus de 5 000 salariés. Sans obligation de mise en œuvre, les écolos craignent que l’on en reste au stade du « reporting » amélioré – la publication d’informations sur les questions environnementales et sociales, sans réelles sanctions, ni contraintes. « La position de l’Afep », explique un député.

Acte 5 : on vous rappellera

Depuis, les négociations ont avancé. Elles portent donc sur l’ajout d’une obligation de mise en œuvre du « plan de vigilance ». Ainsi que la responsabilité de « réparer le dommage que le plan de vigilance était destiné à prévenir » s’il s’avère que les entreprises n’ont rien fait pour le déployer.

Des associations, comme les Amis de la Terre, regrettent que la « reconnaissance de la responsabilité juridique des sociétés mères » et le « renversement partiel de la charge de la preuve » soient « complètement évacués » dans la proposition du gouvernement. Elles demandent aussi des sanctions, qui ne passent pas, comme le voudrait Matthias Fekl, par le droit commun.

Selon Philippe Noguès, le gouvernement devrait revenir avec ses propositions mardi pour un examen en mars. Lui espère que le texte ne sera pas édulcoré et qu’il prendra aussi en compte l’accès des victimes à la justice. Qu’il soit rassuré... Matthias Fekl a promis, sous les applaudissements socialistes, que le « renvoi proposé n’était pas un report sine die ni un renvoi aux calendes grecques ».

Joint par Rue89, la rapporteure du texte, Danielle Auroi (EELV), s’amuse – avec amertume – des tergiversations du gouvernement. Au mieux, il ne s’agit que d’un moyen d’apposer « le label socialiste » sur sa proposition. Au pire, le gouvernement voudra anesthésier le texte, via, par exemple, des décrets d’application qui pourraient tout repousser jusqu’en 2017...

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 17:48

 

Source : www.bastamag.net

 

 

Un lieu participatif, à la fois épicerie bio et atelier de recyclage, pour « restaurer » le monde de demain

par SideWays 30 janvier 2015

 

 

 

 

 

 

C’est un lieu plein d’utopies concrètes mais difficilement définissable. On y vend très peu cher des produits bio et locaux. On y partage un café ou un repas. On s’active dans des ateliers pour cuisiner d’abondantes quantités de fruits et légumes recyclés, ou réparer un vélo. On y échange des vêtements, on y prête du matériel de bricolage. Autant de services regroupés dans un même lieu, à Nantes, animé par l’association Aujourd’hui, restaurons demain (Adda). Elle fonctionne avec des principes d’autogestion, sans salarié, et en indépendance financière. Un reportage multimédia de Side-Ways.

L’association Aujourd’hui, restaurons demain (Adda), c’est une épicerie où l’on trouve des produits bio et locaux à des tarifs raisonnables, et aussi de la nourriture gratuite récupérée au MIN, le Rungis nantais. C’est un lieu où l’on peut boire un café, donner ou prendre des objets, partager un repas, participer à des ateliers de cuisine ou de réparation de vélo.

L’Adda, c’est un local de quartier où l’on peut emprunter du matériel de bricolage, des machines à coudre, où l’on peut s’échanger, donner et prendre des vêtements, proposer des activités, se renseigner sur des thématiques environnementales. L’Adda, c’est un local de quartier où chacun peut prendre ses marques et, en fonction de ses envies, agencer, changer, adapter, proposer, créer sur tous les sujets.

L’Adda, ce sont des gens qui vous font confiance. Qui ne vérifient pas que vous avez payé exactement ce que vous avez acheté. Qui vous laissent gérer tout ce que vous souhaitez. Qui vous encouragent dans vos projets et vous aident à les réaliser. L’Adda, c’est un lieu créé par les habitants, pour les habitants, qui fonctionne sans salarié et sans participation obligatoire, et qui est indépendant financièrement.

 

 

Au début des années 2000, Xavier prend conscience des problèmes de ressources puis se renseigne sur tout ce qui y est lié : pic de pétrole, contrainte carbone, changement climatique, etc. Il en parle autour de lui, à sa famille, ses amis. Avec Claire, sa compagne, ils ressentent le besoin d’agir concrètement pour aider à la prise de conscience environnementale et aux changements de pratiques. Ils réunissent leurs amis et créent l’Adda : Association pour le développement durable par l’alimentation [1]

« Ce n’était pas l’idée de faire du prosélytisme, c’était de mutualiser nos énergies, nos savoir-faire, nos connaissances pour aller dans une autre direction avec ceux qui le souhaitent »

Depuis, l’Adda a beaucoup évolué : elle est devenue une association de quartier bien implantée avec près de 300 membres. De nombreux projets y sont nés, certains ont avorté, d’autres ont grandi, mûri. Aujourd’hui, l’Adda existe, elle a fait ses preuves. Elle a prouvé qu’il était possible d’avoir un lieu qui fait toutes ces choses, si simples quand on y pense, mais si rares dans la réalité. Cela ne s’est pas fait sans heurts, sans conflits, sans doutes, c’est une aventure humaine avec tout l’humain que cela comporte.

Pour voir la suite du reportage (photos, interviews, vidéos).


Reportage réalisé par le site SideWays, web-série documentaire présentant des initiatives solidaires, positives et originales, qui sont « des idées pionnières ou bien des remèdes au système actuel, dans lequel de moins en moins de personnes se retrouvent », expliquent les initiateurs du projet, Hélène Legay et Benoit Cassegrain de l’association Contre-courant. Chaque épisode se décline sous un même format : une vidéo de 5 min, un article multimédia et un espace de discussion avec les protagonistes et les auteurs.

Pour en savoir plus : le site de SideWays.

Notes

[1Estimant que le terme "développement durable" était galvaudé, le conseil d’administration de l’association l’a supprimé. Le nom ADDA est resté avec son slogan initial : AujourD’hui restaurons DemAin.

 

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Source : www.bastamag.net

 

 

 

 

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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 17:37

 

Source : www.lesechos.fr

 

 

En Espagne, Podemos se met à rêver du destin de Syriza en Grèce
Gaelle Lucas / Journaliste, correspondante à Madrid | Le 29/01 à 18:42, mis à jour à 18:50

Pablo Iglesias, le leader de Podemos, parti de gauche issu du mouvement des « Indignés », marche sur les traces du grec Syriza - AFP

 

 

Le nouveau parti appelle à la fin de l’austérité, et veut faire une démonstration de force ce samedi à Madrid.

 

« Ce 31 janvier figurera dans le calendrier comme le jour où la citoyenneté a retrouvé l’espoir et la dignité de dire « oui, c’est possible », promet Podemos sur sa page Facebook avec son habituelle emphase. Le dernier pari du parti alternatif de gauche est de réunir ce samedi à Madrid des milliers de personnes pour une grande « marche du changement ».

Podemos veut faire de cette manifestation une véritable démonstration de force. « On me confirme déjà plus de 260 autobus remplis pour Madrid », se félicitait hier Iñigo Errejón, numéro deux de Podemos, sur son compte Twitter. « Le parcours choisi [de 900 mètres, NDLR] est facilement « remplissable » et je crois donc qu’ils atteindront leur objectif : la photo de la Puerta del Sol remplie de monde en une des journaux de dimanche », nuance José Pablo Ferrándiz, vice-président de l’institut de sondage Metroscopia.

Un an après sa fondation, Podemos, qui a remporté 5 sièges aux élections européennes, veut montrer qu’il est un sérieux candidat aux élections régionales en mai et, surtout, aux législatives en fin d’année. La victoire de Syriza en Grèce donne de la chair à cet espoir. De fait, depuis dimanche, les regards sont braqués sur Pablo Iglesias, le leader de Podemos. Sera-t-il l’Aléxis Tsípras de l’Espagne ?

Comme lui, Pablo Iglesias revendique la fin de l’austérité et la restructuration négociée de la dette publique. Laquelle est élevée, quoique nettement moins que la grecque, à 96,8 % du PIB. Une ébauche de programme économique présentée en décembre propose la hausse du salaire minimum, la retraite à 65 ans et les 35 heures, entre autres.

Mais, dans un pays dont la crise et l’austérité ont été certes sévères, mais moins qu’en Grèce, Podemos a-t-il des chances de suivre la trajectoire de Syriza ? Oui, si l’on en croit les sondages, qui le placent, avec entre 20 % et 30 % des intentions de vote, au même niveau que les formations qui se partagent le pouvoir depuis 1982, le Parti populaire (droite, au pouvoir) et le Parti socialiste (PSOE). « L’austérité a été moins sévère qu’en Grèce, mais elle va se maintenir. Et alors que le chômage est encore haut, les Espagnols ont beaucoup de raisons de protester », avertissent les analystes de Capital Economics, qui voient dans Podemos « la plus grosse menace » à l’austérité budgétaire en zone euro. La reprise reste en effet imperceptible pour nombre d’Espagnols, lassés des sacrifices imposés et désabusés par les affaires de corruption.

Du reste, pour José Pablo Ferrándiz, l’économie et la peur de l’inconnu que brandit le PP du Premier ministre, Mariano Rajoy, comme principaux arguments électoraux, ne sont pas porteurs. Les potentiels électeurs de Podemos cherchent en effet avant tout à « régénérer le système politique. Cela passe, pour eux, par la fin du bipartisme », explique-t-il. Avec son organisation participative héritée du mouvement des Indignés, Podemos ambitionne ainsi non seulement de détrôner le Psoe à gauche mais aussi de s’imposer aux législatives. Premier test en mai, lors des élections régionales.

Portrait : Pablo Iglesias, ambitieux et pragmatique

Il y a un peu plus d’un an, il n’était connu que des étudiants de l’université Complutense de Madrid, où il enseigne la science politique, et de quelques cercles d’extrême gauche. Aujourd’hui, Pablo Iglesias, trente-six ans, se pose en principal challenger de la droite au pouvoir aux prochaines élections législatives de fin 2015. Il faut dire qu’il porte un nom prédestiné pour la politique : son homonyme a fondé en 1879 le Parti socialiste espagnol (psoe), cette formation que le Pablo Iglesias du XXIe siècle aspire à détrôner à gauche. Le fondateur et secrétaire général du parti alternatif de gauche Podemos prône la fin de l’austérité et une régénération de la classe dirigeante espagnole. Charismatique et fin stratège en communication, aussi pragmatique qu’ambitieux, ce consultant occasionnel des gouvernements vénézuélien et bolivien entre 2005 et 2009 a modéré ses propositions économiques et se réfère désormais plutôt au modèle du nord de l’Europe qu’à celui du Venezuela.

Source : www.lesechos.fr


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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 17:23

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

Secret des affaires: les dessous du retrait du texte

|  Par martine orange

 

 

À l’initiative du ministre de l’économie, l’Élysée a décidé de retirer l’amendement sur le secret des affaires, introduit dans la loi Macron. Le gouvernement promet une large concertation avec les journalistes pour améliorer le texte. Mais le problème principal n’est pas résolu et laisse toujours planer des menaces sur le droit de l’information. Qu’est-ce que le secret des affaires ? Qu’est-il censé protéger ?

 

amendement sur le secret des affaires n’a pas tenu une semaine. Vendredi, le gouvernement a annoncé le retrait de ce texte, glissé subrepticement dans la loi Macron. La décision d’enterrer, au moins provisoirement, la proposition de loi a été prise jeudi dans la soirée.

Le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, finalement convaincu que ce texte posait de nombreuses incertitudes juridiques et n’était pas amendable en l’état, souhaitait son retrait. François Hollande s’est rallié à cette position, estimant, selon des propos rapportés par Le Monde, qu’il « n’était ni opportun ni judicieux » de maintenir le projet. Le premier ministre, Manuel Valls, qui avait soutenu l’inscription dans la loi Macron de la proposition de loi sur le secret des affaires, chère au président de la commission des lois à l’Assemblée, son ami Jean-Jacques Urvoas, a lui aussi fait donner son accord au retrait.

 

Emmanuel Macron à l'assemblée nationale, le 26 janvierEmmanuel Macron à l'assemblée nationale, le 26 janvier © Reuters

Dès le vendredi matin, le président du groupe socialiste à l’Assemblée, Bruno Le Roux, actait le retrait du texte. « Le moment n’est pas venu », expliquait-il. De son côté, le député Richard Ferrand, rapporteur de la commission spéciale sur la loi Macron, et qui avait présenté l’amendement sur le secret des affaires en son seul nom, agissant, semble-t-il, en place de Jean-Jacques Urvoas, a acté la décision gouvernementale. « J’ai la conviction que la liberté des journalistes et l’action des lanceurs d’alerte n’étaient en rien entravées par ce projet. Mais pour éviter les angoisses inutiles et les procès d’intention, je vais déposer un amendement de suppression de cette partie du texte », a-t-il déclaré.

La réaction rapide du gouvernement est à la mesure de sa surprise et de son embarras. Personne n’avait prévu que l’amendement sur le secret des affaires, introduit par surprise dans la loi Macron samedi 24 janvier, allait provoquer une telle fronde dans la presse. En moins de quarante-huit heures, un collectif réunissant des journalistes de tous horizons s’est formé pour lancer un texte « Informer n’est pas un délit », dénonçant les dangers que faisait courir cette proposition de loi pour le droit à l’information et la protection des lanceurs d’alerte. Ce texte a été signé par la quasi-totalité des rédactions de journaux, radios, télévisions, sociétés de programmes. La pétition mise en ligne mercredi 28 janvier a recueilli en à peine deux jours plus de 14 000 signatures.

Cet épisode, en tout cas, en dit long, sur la manière dont est faite la loi en France. Déclinant son thème favori « j’aime l’entreprise », Manuel Valls a soutenu une proposition de loi, sans y regarder de plus près. Les lobbies patronaux le demandaient, cela suffisait. Personne, semble-t-il, n’avait vraiment évalué l’insécurité juridique créée par ce texte pour le droit à l’information, en dépit des assurances données ici ou là. Personne n’avait regardé les répercussions que cela pouvait avoir sur d’autres textes. La ministre de la culture, Fleur Pellerin, normalement chargée de la presse, tout comme la ministre de la justice, Christiane Taubira, chargée de préparer un texte sur la protection des sources, ont brillé par leur absence, tout au long de cette séquence.

Ce retrait marque aussi un nouvel épisode de cette cohabitation qui ne dit pas son nom au sommet du pouvoir entre François Hollande et Manuel Valls. Dans la guérilla du pouvoir à laquelle se livrent les deux hommes, chaque point compte. Le président de la République n’est pas mécontent du retrait d’un texte imposé par le premier ministre, allié à son ami Jean-Jacques Urvoas. D’autant que cet amendement jetait une curieuse ombre sur les déclarations enfiévrées de François Hollande et du gouvernement, sur leur attachement à la liberté d’expression, juste après les attentats de Charlie Hebdo, comme sur les engagements, répétés encore la semaine, sur la transparence et la protection des sources.

Il a été aidé dans cette affaire par Emmanuel Macron, qui, n’ayant aucun plaisir à voir pourrir sa loi avec cet amendement, a joué avec habileté la partie pour en détruire la charge explosive.

Dès le début de la semaine, alors que le texte sur le secret des affaires commence à mettre en ébullition la presse, le ministre de l’économie faisait savoir qu’il n’était pas à l’initiative de cet amendement, qu’il y était même opposé. Emmanuel Macron racontait alors à de nombreux interlocuteurs — dans l’espoir certain que cela soit rapporté — que le premier ministre lui avait demandé par texto le samedi de ne pas s’opposer à l’amendement sur le secret des affaires, au nom de la solidarité gouvernementale. Le ministre de l’économie avait obtempéré, mais faisait savoir tout le mal qu’il pensait de cet amendement « qui n’était pas dans la philosophie de sa loi ». « Mais on ne gagne pas tous les arbitrages gouvernementaux », concluait-il.

Après la publication de la tribune « informer n’est pas un délit » mercredi dans Le Monde et sur Mediapart, Emmanuel Macron reprenait l’initiative. Il assurait par tweet « qu’il n’était pas question de réduire en quoi que ce soit la liberté de la presse »« qu’il ne s’agissait  pas de mettre en cause ceux qu’on appelle les lanceurs d’alerte ». Il invitait dans la foulée des membres du collectif de journalistes à venir le rencontrer le lendemain pour examiner avec eux les problèmes que pose ce texte et les améliorations qui pouvaient y être apportées. Le cabinet du ministre de l’économie a déjà commencé à regarder le texte de plus près : il a ainsi repéré de nombreux manques et failles pour assurer la sécurité juridique des journalistes. Des députés avaient pourtant affirmé que ce texte ne comportait aucun risque. 

« Vous n'avez pas un amendement magique ? »

À ce moment-là, le ministre comme le gouvernement pensent encore que quelques amendements peuvent suffire pour calmer la fronde des journalistes. « Je suis prêt à faire tous les amendements nécessaires », assure alors Jean-Jacques Urvoas. C’est dans cet état d’esprit que le ministre de l’économie présente ses vœux à la presse jeudi matin. Il évoque quatre amendements visant à garantir « la liberté de la presse, la liberté d'information, la liberté d'investigation ». Le premier doit laisser aux sociétés le soin de « classifier elles-mêmes les secrets à protéger », le deuxième ne rendra pas les salariés, donc les syndicats, responsables. Le troisième prévoit que la responsabilité des lanceurs d'alerte ne pourra pas être retenue et le dernier que le délit créé ne sera « pas applicable dès lors qu'il s'agit de liberté d'expression et d'information », c'est-à-dire, « pas applicable aux journalistes ».

Le cadre semble alors être posé pour la rencontre qui suit avec le collectif représenté, entre autres, par Laurent Richard (Premières lignes), Fabrice Arfi (Mediapart) et Virginie Marquet, avocate spécialisée en droit de la presse. Le ministre est avec son directeur de cabinet, Alexis Kohler, son conseiller juridique, Xavier Hubert, et sa responsable de communication, Anne Descamps.

Le ministre évoque alors les améliorations possibles du texte. On parle d’amendements à l’amendement. Le collectif fait valoir que les amendements ne résolvent pas les problèmes posés par ce texte, l’insécurité juridique qui pèse sur les journalistes, le manque de protection des sources.

« Vous n’avez pas un amendement magique », demande alors un membre du cabinet. Un amendement qui pourrait résoudre tous les problèmes et que le gouvernement pourrait reprendre tel quel, en quelque sorte. Ce qui en dit long sur la manière dont s'écrit la loi aujourd'hui. « Nous leur avons alors expliqué qu’on n’allait pas, à cinq, réécrire le droit de la presse sur le coin d’une table. Pour discuter tranquillement, il fallait d’abord retirer le texte et ensuite avoir une concertation pluraliste et contradictoire qui n'avait pas eu lieu », raconte Fabrice Arfi. « Je vous donne le point. La concertation n’a pas eu lieu. Ce n’est pas ma méthode », rétorqua alors Emmanuel Macron.

« Au bout de dix minutes, il a posé son stylo, et nous a écoutés. Nous l’avons convaincu que le retrait du texte sur le secret des affaires était la seule solution », poursuit Laurent Richard. Trois arguments paraissent l’avoir convaincu : l’absence de concertation sur un texte aussi important, l’absence de sécurité juridique pour la presse et la protection des sources, enfin la menace de sanctions pénales qui pèse sur les journalistes et les sources, et peut devenir une arme de dissuasion à l’information.

Avant qu’ils ne quittent Bercy, le ministre de l’économie a assuré aux membres du collectif qu’il demanderait le retrait du texte, seule solution possible à ses yeux. Mais il faut l’accord de l’Élysée. Emmanuel Macron a su vite trouver les arguments pour convaincre le président de la République. À 20 heures, le retrait était acté.

Le gouvernement paraît avoir déjà une autre solution en tête. Il pense retravailler en parallèle un texte sur le secret des affaires et un autre sur le secret des sources, promis par François Hollande lors de sa campagne présidentielle de 2012. Les deux textes pourraient même être réunis dans un même projet de loi.

« On pourra faire mille amendements que cela ne changera pas la nature du problème. Si le parlement n’arrive pas à légiférer sur le secret des affaires, c’est que personne ne sait le définir. On ne sait pas ce que c’est, quel champ est concerné. Il faut changer la nature du projet et renverser la charge de la preuve. Les entreprises ont des intérêts économiques à protéger. Mais elles doivent dire lesquels et les justifier », explique Virginie Marquet, qui a tenu la même démonstration auprès du ministre.

Ce sujet est au cœur du débat. Les entreprises disent avoir besoin du secret des affaires. Mais elles ne s’expliquent jamais ouvertement et publiquement. De quoi ont-elles besoin exactement ? Il existe déjà des lois pour condamner l’espionnage industriel, le vol, les infractions dans les systèmes informatiques, la contrefaçon, etc. Il existe des textes pour protéger la propriété intellectuelle, les brevets, les savoir-faire, les techniques. Où sont les manques ? Lors d’une émission sur France Culture, Floran Vadillo, un des rédacteurs du texte sur le secret des affaires au cabinet de Jean-Jacques Urvoas, parlait d’une loi « interstitielle ». Une loi censée couvrir tout ce qui n’est pas couvert par ailleurs. Une couverture large, voire illimitée : relève du secret des affaires, tout ce qui n’est pas public.

Cette définition ouvre un champ gigantesque à l’arbitraire des entreprises et la justice. C’est l’entreprise qui définit les informations qu’il convient ou non de publier. Ce sont les tribunaux qui déterminent s’il est légitime ou non de les publier ou même qui peuvent les arrêter avant la publication. Un tel flou continue de laisser planer de lourdes menaces sur le droit de l’information et la liberté d’expression. Plus qu’un ravaudage, c’est une réécriture complète du texte du secret des affaires qui s’impose tant au niveau français qu’européen.

 

 

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Source : www.mediapart.fr

 

 

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