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1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 21:54

 

Source  www.lamontagne.fr:

 

 

Centre d'engraissement : La manifestation s'est déroulée dans le calme

31/01/15 - 20h32

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Victime des conditions climatiques, la manifestation de l’OEDA contre l’élevage intensif n’a pas fait le plein. Samedi, seuls 300 militants étaient au rendez-vous.
On attendait quelque 600 manifestants mais la manifestation de l’OEDA (ex Narg) contre le centre d’engraissement n’en aura totalisé que 300. Les organisateurs comme les forces de l’ordre s’accordant, une fois n’est pas coutume, sur ce chiffre. « Beaucoup ont renoncé à cause du verglas, ce n’est pas par démotivation. », a expliqué la présidente du collectif, la creusoise Aurore Lenoir. Des militants de la cause animale, regroupés dans plusieurs associations, rejoints par quelques “locaux” sensibles aux problèmes environnementaux et sanitaires. La mobilisation s’était organisée à partir des réseaux sociaux et grâce à une liste de 6 000 contacts.

Aurore Lenoir a détaillé les raisons de son combat pour l’arrêt définitif du projet. « Plusieurs problèmes sont soulevés par la ferme des 1.000 veaux. Les veaux qui vont être enfermés n’auront pas une superficie correspondant à leurs besoins biologiques comme on l’observe en pâturage. Tout cela provoque du stress. Le deuxième problème contre-nature, c’est l’alimentation : les bovins mangent de l’herbe, là ça va être uniquement des compléments alimentaires et des antibiotiques à cause de l’installation contre nature et de la prolifération des épidémies dans un environnement confiné. Le 3e problème est d’ordre de santé publique : le cheptel bovin est très exposé aux problèmes d’ordre respiratoire, dans un élevage extensif ces virus sont moyennement virulents, mais dans le cadre d’un élevage intensif, cela prolifère à vitesse Grand V et une grande partie du troupeau peut se retrouver atteinte morbidement ou mortellement. La seule réponse que l’on peut donner c’est d’administrer des antibiotiques qui vont se retrouver dans la viande, et donc dans le corps des consommateurs… ».

Cortège bariolé

Vers 14 h 50, le cortège bariolé, constitué de nombreux militants des quatre coins de France et de plusieurs cars ou minibus (Lyon, Dijon, Paris, Limousin)- certains grimés, d’autres costumés en vache - s’est ébranlé et a défilé dans les rues de La Courtine avant d’observer un arrêt devant le siège de la communauté de communes accusée de financer les travaux « via les crédits du Ministère de la Défense ». Entre deux rayons de soleil, les slogans fleuris ont été répétés à l’envi. Ils s’adressaient à une grande chaîne de magasins (unique client) : « Mousquetaire, ton projet, on l’enterre » ou visaient à défendre la vie et l’environnement : « oui, oui, oui, à la vie, justice pour les animaux ! ». Sur les pancartes, les slogans étaient parfois nettement moins poétiques accusant notamment la FDSEA.

De retour devant l’ancienne gare de la Courtine, les manifestants se sont dispersés avant de se retrouver devant le centre d’engraissement situé à l’extérieur du village. Une centaine d’entre eux se sont rassemblés sur le chemin d’accès du site. Les abords étaient très surveillés, une centaine de gendarmes et de CRS, certains venus de loin, avait été mobilisé pour l’occasion. Il n’y a pas eu de heurts, sans doute aussi parce que le porteur du projet, la SAS Alliance Millevaches, avait interdit à certains éleveurs locaux de venir en découdre comme il en avait été sérieusement question. Chose que nous a confirmée le maire de Sornac (Corrèze), venu en voisin. « Nous ne voulons pas l’affrontement » a répété ce dernier.

« Ils n’avaient pas le bon planning » 

Le matin même une dizaine de militants de la Coordination rurale de la Corrèze et de la Haute-Vienne avaient été aussi aperçus à proximité du site. Ils auraient suivi la manifestation avec l’intention de débattre mais la rencontre ne s’est pas faite : « ils nous attendaient mais ils n’avaient pas le bon planning » a souligné Aurore Lenoir qui avait déjà obtenu en 2014 avec le collectif Narg l’abandon du projet d’abattoir de Guéret : « on s’est rendu compte en tractant, que la population locale est contre ce projet de ferme et notamment les bouchers qui savent les problèmes sanitaires que ce centre provoquera ». Les manifestants ont donc promis de revenir vite tout en exigeant « le débat public qu’on nous refuse » avec les porteurs du projet.

Christophe Belhomme
Source  www.lamontagne.fr:

 

 

 

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1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 18:47

 

Source : www.marianne.net

 

 

L'infantilisation des parlementaires français

Magali Pernin
Sur son blog "Contre la Cour", Magali Pernin nous explique pourquoi le pouvoir législatif de nos parlementaires nationaux est en fait très limité. Elle montre notamment comment le Parlement se dessaisit lui-même de son pouvoir de transposition des directives européennes pour le laisser à la seule appréciation du gouvernement.
Revelli-Beaumont/SIPA

Vous pensiez que le Parlement était chargé d’écrire le droit et le gouvernement chargé de l’appliquer ? Rien n’est moins sûr.

Premièrement, parce que la Constitution de 1958 limite (par son article 34) les domaines dans lesquels peut/doit intervenir le législateur. En dehors de ces domaines, le gouvernement est libre d’user de son pouvoir réglementaire (décret ou arrêté).

Deuxièmement, parce que même dans les domaines réservés de la loi, la plupart des textes ne sont pas d’initiative parlementaire.

Même si la Constitution pose un principe d’égalité entre le droit d’initiative gouvernemental et parlementaire, environ 75% des lois votées découlent d’un projet déposé par le gouvernement.

Troisièmement, parce que le droit européen, validé par le Conseil de l’Union européenne (composé des ministres européens) et les eurodéputés, conduit à dessaisir le Parlement français dans l’approbation de nombreux textes :

- les règlements européens, applicables directement dans le droit national sans intervention des parlementaires nationaux ;

- les directives, le Conseil constitutionnel ayant admis que le Parlement français était tenu de ratifier les directives (sauf en présence d’une disposition expresse contraire de la Constitution). et les règlements européens sont approuvés sans l’accord des parlementaires nationaux.

Par conséquent, le législateur français ne dispose d’aucune marge de manœuvre.

Pire encore, le Parlement n’intervient pratiquement jamais, grâce à une subtilité de notre Constitution, dans la transposition des directives.

En effet , grâce au mécanisme des ordonnances, le Parlement se dessaisit de son pouvoir de transposition des directives et le confie au gouvernement.

Entrons dans le vif du sujet.

Lire la suite sur le blog « Contre la cour » de Magali Pernin

 

 

Source : www.marianne.net

 

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1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 18:33

 

Source : www.mediapart.fr

 

Bruxelles-Athènes : prises de contacts et premières impasses

|  Par Ludovic Lamant

 

 

 

Athènes ne veut pas discuter avec la « commission branlante de la Troïka ». De leur côté, les dirigeants européens ne veulent pas entendre parler d'annulation de la dette. Dans ce contexte tendu, les sociaux-démocrates rêvent de jouer les intermédiaires entre Angela Merkel et Alexis Tsipras.

 

De notre envoyé spécial à Bruxelles. Cinq jours après le triomphe électoral d'Alexis Tsipras, Athènes et Bruxelles ne sont toujours pas parvenus à entrer dans le vif des discussions sur la dette grecque. Les deux camps peinent à se mettre d'accord, ne serait-ce que sur le cadre de la négociation à venir. Et même s'il n'a fallu que trois jours pour l'installation du gouvernement Tsipras, le temps presse, et les rumeurs sur la dégradation du secteur bancaire grec vont bon train.

D'un côté, Jeroen Djisselbloem, qui dirige l'Eurogroupe (la réunion des ministres des finances de la zone euro), a durci le ton vendredi, exhortant la Grèce de Tsipras à respecter les engagements pris par les gouvernements passés : « Ignorer les accords n'est pas le bon chemin à prendre », a déclaré le Néerlandais en marge d'un déplacement à Athènes. Le même Djisselbloem avait promis de se montrer « pragmatique » avec Athènes, lundi, quelques heures à peine après le scrutin grec.

De l'autre, Yanis Varoufakis, le nouveau ministre des finances grec, s'est dit prêt, lors de la même conférence de presse vendredi en fin d'après-midi, à « dialoguer » avec l'Union européenne, mais pas avec la « commission branlante de la Troïka » (commission, BCE, FMI). « Nous voulons convaincre nos partenaires – que ce soit en Finlande, au Portugal ou en Allemagne – que nous servirons au mieux nos intérêts communs en Europe, et dans la zone euro, par un nouvel accord qui serait le fruit de négociations avec tous les Européens », a déclaré l'économiste vedette de Syriza.

« Mais nous n'avons pas l'intention de collaborer avec une commission tripartite (la Troïka, ndlr) dont l'objectif est d'appliquer un programme dont la logique, d'après nous, est anti-européenne. » Conséquence : Athènes n'a pas l'intention de toucher la « tranche d'aide » qui devait lui être versée, fin février, par la Troïka et qui correspond au dernier versement côté européen. Ce scénario a été confirmé par une source gouvernementale grecque, citée par l'agence Reuters.

 

Le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem (de dos) et le Grec Yanis Varoufakis, vendredi à Athènes. 
Le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem (de dos) et le Grec Yanis Varoufakis, vendredi à Athènes. © Kostas Tsironis. Reuters.

Cette enveloppe budgétaire de 1,8 milliard d'euros devait être débloquée après la visite sur le sol grec d'une délégation de la Troïka. Elle devait permettre au pays, en partie, de faire face aux échéances sur sa dette au printemps et à l'été prochains. Restaient également du côté du FMI quelque 7 milliards d'euros en suspens. En cohérence avec ses positionnements anti-Troïka, la Grèce de Tsipras préfère ne pas toucher cet argent. Au risque d'affoler un peu plus les marchés grecs. Sur le papier, l'équation budgétaire se complique encore, mais elle n'est pas impossible. Pour rappel, la Grèce dégage depuis quelques mois un surplus budgétaire, si l'on met de côté le paiement des intérêts de la dette, grâce (c'est toute l'ironie de la situation) aux mesures du précédent gouvernement conservateur.

Il faudrait donc que la Grèce obtienne, auprès des Européens et du FMI, un moratoire sur le paiement de ces intérêts, pour pouvoir se passer des dernières tranches d'aide de la Troïka. Et qu'elle lance très vite, dans la foulée, des négociations pour étaler, ou annuler, une partie de sa dette, pour faire face au mieux aux remboursements à effectuer tout au long de 2015 (la première échéance intervient dès la mi-mars, pour 4,5 milliards d'euros auprès du FMI). Scénario périlleux, mais pas exclu. Vendredi soir, rien n'avait filtré sur d'éventuels échanges sur un moratoire sur les intérêts de la dette, entre le gouvernement grec et Dijsselbloem.

D'après Gabriel Colletis, un professeur d'économie à Toulouse-1, qui soutient Syriza, et a suivi de près l'élaboration de pans de son programme en 2014, « le paiement des intérêts de la dette constitue le premier poste budgétaire, cela représente 20 à 25 % des dépenses de l'État aujourd'hui ». Autant d'argent qui, dans l'hypothèse – loin d'être acquise – d'un moratoire, pourrait servir à financer les mesures du « programme de développement » promis aux Grecs – et notamment les premières annonces de mercredi (hausse du salaire minimum, suspension de certains programmes de privatisation, aide aux plus démunis, etc.). « Mais il va falloir aller vite. Dans l'idéal, il faudrait un accord de principe, avant la visite de Tsipras à Bruxelles », poursuit-il. Tsipras doit se rendre à Bruxelles la semaine prochaine, mais aucune date n'a encore été précisée. La presse grecque fait état d'un déplacement de Tsipras mercredi à Paris. Varoufakis, lui, est annoncé à Londres dimanche, à Paris lundi et à Rome mardi (mais il devait éviter Berlin).

 

 

Martin Schulz, le président du parlement européen, a précédé son collègue Dijsselbloem dès jeudi à Athènes. Lui non plus n'a pas caché la complexité de la situation, à l'issue d'un échange avec Tsipras. Mais il a choisi de retenir l'ouverture au dialogue de Syriza : « Bien sûr qu'il y aura des désaccords et des conflits, je l'ai ressenti lors de notre rencontre, mais l'important, c'est que la Grèce recherche des solutions en coopération avec ses partenaires. »

Si la Grèce doit aller vite, c'est aussi parce que les retraits d'argent des banques grecques, déjà sous aide de la BCE, semblent s'accélérer. D'après des chiffres à prendre avec prudence, publiés par l'agence Bloomberg, ces retraits s'élevaient en janvier à 11 milliards d'euros, contre trois milliards en décembre. La banque nationale grecque n'a pas confirmé ces estimations. À la bourse d'Athènes, les titres des principales banques ont dévissé. D'où l'importance d'une annonce, sans trop traîner, pour enclencher une dynamique de négociations.

À travers l'Europe, les réactions ont évolué en quelques jours. Les appels au « pragmatisme » du début de semaine, de la part de responsables qui pariaient sur un compromis rapide avec le nouvel exécutif, ont laissé place à de vives marques d'inquiétude. L'alliance de Syriza avec la droite nationaliste (plutôt que le petit parti pro-européen To Potami) et le refus de nouvelles sanctions contre Moscou (même si Athènes n'a finalement pas bloqué les conclusions des ministres des affaires étrangères de l'UE) ont stupéfait certains observateurs bruxellois. Les premières annonces gouvernementales de mercredi n'ont rien arrangé, renforçant l'hypothèse d'un Tsipras décidé à ne rien lâcher sur ses promesses de campagne. Depuis, plusieurs tendances se dessinent.

1 - À Bruxelles, on ne veut même pas entendre parler d'un effacement de la dette. C'est le discours officiel, fixé par Jean-Claude Juncker, dans un entretien jeudi au Figaro. En substance : oui à des aménagements (sur la durée de remboursement, par exemple), mais sûrement pas à des annulations du fardeau lui-même. « Il n'est pas question de supprimer la dette grecque. Les autres pays de la zone euro ne l'accepteront pas », a tranché le patron de la commission. Ce n'est pas une surprise: les Européens ne vont pas consentir des concessions à Athènes, avant même le début des négociations, qui s'annoncent difficiles. Précision importante : le moratoire sur le paiement des intérêts de la dette, que pourrait demander le gouvernement grec, n'est qu'un délai, pas une annulation pure et simple, du versement de ces intérêts. Il est donc tout à fait compatible avec cette « ligne rouge » fixée par Bruxelles.

 

Jeroen Dijsselbloem et Alexis Tsipras vendredi à Athènes. Capture d'écran télé. 
Jeroen Dijsselbloem et Alexis Tsipras vendredi à Athènes. Capture d'écran télé.

2 - Les sociaux-démocrates à l'offensive. Depuis l'élection de François Hollande en 2012, on ne les avait plus jamais autant entendus. C'est Martin Schulz, social-démocrate allemand, président du parlement européen, qui s'est rendu le premier à Athènes, jeudi, avant n'importe quel autre dirigeant international. Quant au président de l'Eurogroupe reçu à Athènes vendredi, il est lui aussi étiqueté social-démocrate. Il faut aussi se souvenir du communiqué publié dimanche en tout début de soirée, sur un ton enthousiaste, de Gianni Pittella, un Italien du parti démocrate (la formation de Matteo Renzi), qui dirige le groupe social-démocrate (dont le PS) à Strasbourg, ou encore de l'invitation d'Alexis Tsipras à Paris, formulée par François Hollande. Lundi soir à Bruxelles, Michel Sapin, ministre français des finances, insistait sur des points qu'il jugeait intéressants du programme de Syriza, notamment la réforme fiscale, que n'ont pas su mener les conservateurs de Nouvelle Démocratie.

La stratégie est claire : les sociaux-démocrates, en manque de visibilité en Europe, cherchent à se refaire une santé, en s'improvisant interlocuteurs privilégiés entre Tsipras et Merkel. L'opération peut-elle fonctionner ? Tout dépend, une fois encore, du cap plus ou moins ferme que fixera Tsipras. Tous peuvent s'entendre sur une interprétation plus « flexible » des textes budgétaires européens en vigueur (d'autant que la France et l'Italie sont menacées de sanctions de la commission, pour leur budget 2015 – le verdict est prévu pour mars). On voit mal Schulz, Dijsselbloem et Hollande accepter, en revanche, des annulations sèches de la dette grecque.

3 - Angela Merkel redoute plus que tout une propagation au reste de l'Europe. Le triomphe de Syriza dimanche marque aussi l'échec, en creux, de la chancelière allemande. À l'unisson, le gouvernement de coalition CDU-SPD a multiplié les déclarations sur la nécessité pour Athènes de respecter ses engagements – en clair, de rembourser sa dette coûte que coûte. Wolfgang Schaüble, le ministre des finances, faucon parmi les faucons : « Personne n'a reçu d'aide non sollicitée. Si M. Tsipras dit qu'il n'en veut pas, très bien ! Il devra alors trouver d'autres moyens pour résoudre le problème grec. » Sigmar Gabriel, ministre et patron du SPD, allié du PS français, dit à peu près la même chose : « Il faut que soit respecté un principe de justice à l'égard de notre population, à l'égard des gens en Allemagne et en Europe, qui se sont montrés solidaires. »

Au-delà du cas grec, Merkel redoute plus que tout que l'arrivée de Syriza au pouvoir donne des ailes aux capitales tenues par les sociaux-démocrates (Paris et Rome en priorité), dont elle parvient, depuis 2012 pour la France, et sans trop de difficultés, à contenir les revendications. De ce point de vue, le scénario d'une conférence européenne sur la dette serait un désaveu majuscule pour Berlin, qui libérerait la parole dans nombre de capitales. Pour l'eurodéputé PS Guillaume Balas (aile gauche), très critique de la méthode franco-allemande au sein de l'Union, « la France doit créer une coalition qui oblige l'Allemagne : avec la victoire de Syriza, on a une seconde chance ». Ce devait être l'un des enjeux du dîner de Strasbourg, vendredi entre François Hollande et Angela Merkel (photo ci-dessous) : prendre le pouls du couple franco-allemand, après le séisme Syriza.

 

Voir l'image sur Twitter

Kanzlerin , frz. Präsident @fhollande + EP-Präsident @MartinSchulz treffen sich in Straßburg zu Gespräch (BPA)

 

4 - Et les autres pays sous pression ? C'est une difficulté de plus, pour Syriza : les pays du sud de l'Europe, ou ex-États membres « sous assistance financière », qui pourraient être des soutiens naturels pour Athènes, sont tous dirigés par des exécutifs conservateurs. Et ces gouvernements, bien souvent, redoutent l'irruption d'une force équivalente à Syriza dans leur pays. C'est évident en Espagne (où la Troïka n'est jamais intervenue en tant que telle), alors que Podemos donne des sueurs froides au PP au pouvoir, à l'approche de législatives à la fin de l'année. Dans une moindre mesure, le Portugal et l'Irlande observent la même stratégie : pas question de faciliter le travail de Syriza. De ce point de vue, il est difficile de dire que le scrutin grec de dimanche a réactivé le fossé Nord-Sud au sein de la zone euro.

 

 

La vue d'ensemble du « problème grec » donne toujours autant le vertige. Beaucoup dépendra de la capacité de Tsipras à tenir sa ligne « dure », sans mettre en péril l'appartenance de la Grèce à la zone euro. Et, une fois encore, la stratégie d'Angela Merkel sera décisive. Dans son édition de vendredi, The Economist, l'hebdo britannique, estime que la balle est dans le camp de la chancelière : « Cinq ans après le début de la crise de la zone euro, des pays membres du sud de l'Europe restent enlisés dans une croissance quasi nulle et des taux de chômage astronomiques. La déflation s'installe, ce qui alourdit encore le fardeau de la dette, malgré l'austérité budgétaire. (…) Si Madame Merkel continue de s'opposer aux efforts pour relancer la croissance, et pour freiner la déflation dans la zone euro, elle condamnera l'Europe à une décennie perdue, plus grave encore que celle qu'a traversée le Japon dans les années 1990. Cela ne manquerait pas de provoquer des sursauts populistes bien plus plus massifs, à travers toute l'Europe. Il est difficile de voir comment la monnaie unique pourrait alors survivre dans de telles circonstances. L'Allemagne elle-même en serait le grand perdant. »

 

Lire aussi

 

 

Source : www.mediapart.fr

 


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1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 18:18

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

Nouvelle victoire pour les Licenci’elles

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

La cour d'appel de Douai a reconnu vendredi la nullité du plan social d'une soixantaine d'anciens salariés de 3 Suisses, et a condamné, comme en première instance, le groupe à indemniser ses anciens employés.

 

La cour d'appel de Douai a reconnu vendredi la nullité du plan social d'une soixantaine d'anciens salariés de 3 Suisses, et a condamné, comme en première instance, le groupe à indemniser ses anciens employés. Elle a condamné solidairement 3 Suisses France, 3 Suisses International et la société Commerce BtoC à verser des indemnités « du fait de la nullité du licenciement », selon le jugement.

La cour a notamment estimé que les moyens financiers permettant d’évaluer la pertinence du plan social doivent s’apprécier au niveau du groupe Otto, « principal actionnaire du groupe 3SI, auquel appartient la société 3 Suisses France », et qu'« en raison de son insuffisance, il convient de prononcer la nullité du plan de sauvegarde de l’emploi ». La direction a décidé de se pourvoir en cassation.

En octobre 2013, le conseil des prud'hommes de Roubaix (Nord) avait annulé le licenciement deux ans plus tôt de ces salariés et condamné le groupe à leur payer des dommages et intérêts. Le groupe avait fait appel. Au total, 149 employés avaient été licenciés lors de la fermeture des 35 Espaces 3 Suisses en France.

 

 

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1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 18:05

 

Info reçue par mail

 

 

Un mois et demi après avoir repoussé la délibération contestée portant demande d'ouverture d'Enquête Publique pour la nouvelle version du projet golfique, le président d'Alès Agglo la soumettait à nouveau, ce jeudi 29 janvier, au vote du conseil.

En choisissant de ne pas attendre la restitution du panel mis en place pour élaborer le Plan Local d'Urbanisme (PLU) de St Hilaire, Max Roustan méprise une fois de plus le processus démocratique et passe en force.

Faisant fi de toute transparence, il demande au conseil de se prononcer sans que les comptes prévisionnels du golf, réclamés par la mairie de St Hilaire, lui aient été transmis.

Alors qu'il venait de souligner que la baisse des dotations de l’état obligerait l'Agglo à réduire ses investissements, Max Roustan a demandé par ce vote la signature d'un chèque en blanc à plusieurs millions d'Euros...

Aucune étude indépendante sur la viabilité économique du projet n'a en effet été réalisée.

Rappelons que la création du golf est liée à une urbanisation massive, indispensable au financement de l’infrastructure golfique. Nous sommes très loin de l’utilité publique et golfeurs et promoteurs apprécieront une telle sollicitude à leur égard par les temps qui courent !

Au moment du vote, les soutiens de St Hilaire Durable ont agité l’assemblée en déployant des banderoles et brandissant des panneaux dénonçant ce passage en force et le mépris démocratique.

Cette contestation, inhabituelle dans cette assemblée ou prévalent le consensus mou et la soumission volontaire, a été vite contenue par le zèle des nombreux policiers municipaux présents sur place.

En se désolidarisant de notre action, le maire de St Hilaire a pris le risque de se discréditer auprès de son électorat, de ses soutiens potentiels (élus ou pas) et de se retrouver quasiment seul face au potentat de l'agglo.

L’opposition à la nouvelle version du projet de ZAD golfique, outrancièrement badigeonné de vert, se poursuit et ressort ravivée de ce lamentable simulacre de démocratie.

 

Le bureau de St Hilaire Durable

 

Jeudi 29 janvier, il a été voté au Conseil d'Agglo la délibération portant demande d'ouverture d'enquête publique complémentaire pour la nouvelle version du projet de la ZAD de St Hilaire.

 

Afin de faire le point et de programmer nos futures  actions, nous nous réunirons

mercredi 4 février à 18 H, Salle Jean Constant à La Jasse de Beranrd

 

  Mobilisons-nous, la guerre n'est pas encore perdue !


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31 janvier 2015 6 31 /01 /janvier /2015 22:02

 

Source : www.mediapart.fr

 

L’Arabie saoudite tient la France et les Etats-Unis en otages

|  Par Thomas Cantaloube et Pierre Puchot

 

 

 

Pétrole, armes, renseignements : voilà ce qu'échangent les Occidentaux avec le royaume saoudien en proclamant que ce régime des plus répressifs est un partenaire qui a le mérite de la stabilité. Ce faisant, la France et les États-Unis, entre autres, sont pris en tenaille.

On n’avait pas vu un tel défilé de chefs d’État et de gouvernement depuis… au moins quinze jours, lors de la grande manifestation à Paris en hommage aux dessinateurs de Charlie Hebdo et aux morts de l’Hyper Cacher. Et pour voir Barack Obama délivrer ses condoléances en personne, il faut remonter à l’enterrement de Nelson Mandela… Qui a donc mérité autant d’attention de la part des grands dirigeants de ce monde ? Nul autre que le roi Abdallah d’Arabie saoudite, décédé le 23 janvier 2015 à l’âge approximatif de 90 ans.

Cet empressement à venir commémorer un monarque absolu, maître depuis vingt ans (même s’il n’a été roi que pendant dix ans) d’un pays qui figure parmi les plus répressifs et le plus liés au terrorisme de la planète, a poussé à un point rarement atteint l’hypocrisie diplomatique. Si le président français François Hollande s’est fendu d’un communiqué prudent, saluant « la mémoire d'un homme d'État dont l'action a profondément marqué l'histoire de son pays et dont la vision d'une paix juste et durable au Moyen-Orient reste plus que jamais d’actualité », d’autres se sont laissés emporter par l’émotion. Pour n’en citer que deux, l’ancien premier ministre britannique Tony Blair a parlé « d’un modernisateur (…) aimé par son peuple et qui sera profondément regretté ». Quant à la patronne du FMI, Christine Lagarde, elle a évoqué un homme qui « était, de manière discrète, un grand défenseur des femmes ».

Toutes ces belles paroles et ces courbettes à la mémoire du roi disparu ne sont pas juste l’expression d’une realpolitik assumée : ils sont l’hommage du drogué à son dealer, et la génuflexion à l’égard de son successeur.

L’Arabie saoudite n’est pas simplement un pourvoyeur de pétrole, c’est aussi un acheteur de biens occidentaux (en premier lieu, des armes), et un partenaire en matière de partage de renseignements. Au nom de tout cela, et de la stabilité du Royaume, le reste du monde ferme les yeux sur un des pires bilans en matière de libertés, de démocratie et des droits humains. Le cas du blogueur Raif Badawi, qui reçoit beaucoup d’attention ces temps-ci après sa condamnation à 10 ans de prison et 1 000 coups de fouet pour avoir exprimé son opinion sur internet, n’est qu’un des multiples exemples d’un pays profondément totalitaire et néfaste sur la scène internationale.

 

François Hollande à Riyad lors de ses condoléances pour la mort du roi Abdallah 
François Hollande à Riyad lors de ses condoléances pour la mort du roi Abdallah

Pour se rendre compte du caractère résolument anti-démocratique de ce pays, il suffit de lire ce bref extrait factuel d’un rapport d’Amnesty International consacré aux promesses non tenues des dirigeants saoudiens d’améliorer la situation des droits humains : « La torture et les mauvais traitements sont monnaie courante en Arabie saoudite et demeurent impunis. Les méthodes les plus fréquentes sont les coups de poing et de bâton ; la suspension au plafond ou à la porte d’une cellule par les chevilles ou les poignets ; les décharges électriques sur le corps ; la privation prolongée de sommeil ; l’incarcération au froid. »

Les autres violations des droits humains commises par les autorités saoudiennes comprennent (entre autres) :

« - La discrimination systématique des femmes en droit et en pratique ; les femmes doivent obtenir l’autorisation d’un homme avant de pouvoir se marier, entreprendre un voyage, subir certaines interventions chirurgicales, prendre un emploi rémunéré ou suivre un enseignement supérieur ; les femmes ne sont toujours pas autorisées à conduire.

- Les exécutions à l’issue de procès sommaires s’appuyant sur des "aveux" obtenus sous la torture ; l’Arabie saoudite demeure l’un des cinq pays pratiquant le plus grand nombre d’exécutions au monde ; de nombreuses infractions ne constituant pas des crimes de sang sont passibles de la peine de mort : adultère, vol à main armée, apostasie, trafic de stupéfiant, enlèvement, viol, "sorcellerie". 

- La torture et d’autres formes de mauvais traitements : les châtiments corporels tels que la flagellation et l’amputation sont fréquemment utilisés. Dans certains cas, le vol est sanctionné par l’amputation de la main droite, et le banditisme par l’"amputation croisée" (amputation de la main droite et du pied gauche). La condamnation à la flagellation est systématique pour plusieurs infractions et la sentence peut aller de dizaines à des milliers de coups de fouet. »

«De nombreux groupes terroristes se financent toujours en Arabie saoudite»

Pour des pays comme la France ou les États-Unis qui se vantent de défendre et de promouvoir les droits humains, avoir des relations aussi proches avec un pays ayant ces pratiques est pour le moins dérangeant. Mais quand on proclame que le terrorisme est désormais la plus grande menace à laquelle la planète doit faire face, il y a un vrai paradoxe à être l’allié de l’Arabie saoudite. Comme le dit sans détour Ed Hussain, du Council on Foreign Relations : « Al-Qaïda, l’État islamique en Irak et en Syrie, Boko Haram, les shebabs somaliens et un certain nombre d’autres groupes terroristes sont tous des groupes salafistes. Or, depuis cinquante ans, l’Arabie saoudite est le sponsor officiel du salafisme à travers le globe. »

Oussama Ben Laden était saoudien et sa fortune familiale provenait de contrats négociés par son père pour la construction et l’entretien des mosquées du Royaume. Quinze des dix-neuf terroristes qui ont précipité leurs avions sur le World Trade Center et le Pentagone étaient saoudiens, et un certain nombre de leurs complices l’étaient aussi. Et pourtant, ce n’est pas l’Arabie saoudite qui a été bombardée ou envahie au lendemain du 11 septembre 2001, mais l’Afghanistan et l’Irak.

 

Obama repartant d'Arabie saoudite après une visite en 2009. 
Obama repartant d'Arabie saoudite après une visite en 2009. © Pete Souza/Maison-Blanche

Comme l’ont rappelé encore une fois, début janvier 2015, plusieurs élus et ancien élus du Congrès des États-Unis, 28 pages du rapport parlementaire sur les attentats du 11 Septembre sont toujours classées secret défense. D’après ceux qui y ont eu accès, elles concernent l’Arabie saoudite. « Il y a beaucoup de rochers qui n’ont pas été soulevés et qui, si on les soulevait, nous offriraient une vue bien plus grande du rôle joué par les Saoudiens dans l’assistance aux terroristes du 11 Septembre », a confié à Newsweek l’ancien sénateur démocrate Bob Graham. Des propos confirmés par le député républicain Walter Jones, toujours à Newsweek : « Il n’y a aucune raison expliquant pourquoi ces 28 pages n’ont pas été rendues publiques. Il ne s’agit pas de protéger la sécurité nationale. Par contre, certains passages pourraient embarrasser l’administration Bush, à cause de ses relations avec les Saoudiens. » Si la Maison Blanche sous Bush s’est toujours opposée à la publication de ces 28 pages (l’ambassadeur saoudien aux États-Unis et membre de la famille royale était tellement proche de la famille Bush qu’il était surnommé Bandar Bush), l’administration Obama a également choisi de maintenir cette censure. 

Aujourd’hui, nombre de diplomates et dirigeants expliquent que le rôle des Saoudiens avant le 11 Septembre est désormais du passé, et que le Royaume a fait le ménage dans ses services secrets (qui entretenaient de nombreux liens avec Al-Qaïda), et mis en place des instruments de contrôle pour empêcher le financement des groupes terroristes par les riches familles saoudiennes. Pour au moins un diplomate européen, qui fut en poste pendant les années 2000 dans le golfe Persique, tout n’est pas aussi clair : « De nombreux groupes terroristes se financent toujours en Arabie saoudite. Bien sûr, le lien n’est pas direct, mais les riches Saoudiens continuent de donner à des causes ou à des intermédiaires, qui redonnent à leur tour à d’autres intermédiaires par le système de l’hawala. Quand on les confronte à ce sujet, ils répondent généralement quelque chose du genre : "Mais cela fait partie des commandements de l’islam que de donner de l’argent !" La réalité, c’est que beaucoup de Saoudiens ne voient pas le problème à financer des groupes qui se réclament du wahhabisme ou qui prétendent combattre au nom du prophète… »


Comparaison des peines entre l'Arabie saoudite et l'État islamique 
Comparaison des peines entre l'Arabie saoudite et l'État islamique

Surtout, qu’est-ce qui diffère entre le « modèle saoudien » et le régime promis par l’État islamique ou Boko Haram ? Pas grand-chose. Le site Middle East Eye a comparé les types de sentences infligées pour divers crimes et délits par l’Arabie saoudite et l’État islamique, et il n’y a quasiment aucune différence. Les sentences, les édits et l’interprétation coranique des imams saoudiens restent des modèles pour tous les groupes terroristes de par le monde. Or ces imams et leurs associations religieuses restent largement financés par les princes gouvernants saoudiens.

Un diplomate jordanien avait caractérisé en 2007 la relation entre le royaume saoudien et les États-Unis comme « un mariage catholique dans lequel il ne peut pas y avoir de divorce ». On serait plutôt enclin à penser qu’il s’agit d’une prise d’otages. L’Arabie saoudite exerce une forme de chantage au pire en matière de coopération sur le terrorisme et de stabilité au Moyen-Orient, en laissant entendre que les choses seraient encore pire (!) sans sa collaboration. Il est pourtant évident aujourd’hui que ce sont précisément les actions du royaume saoudien qui fournissent du carburant à l’incendie.

Le même chantage s’exerce sur le pétrole, principalement à destination des Américains. Alors que, ces dernières années, les États-Unis étaient en passe d’atteindre l’indépendance énergétique en raison du développement des hydrocarbures de schistes, grâce aux prix élevés du pétrole, et que, par conséquent, leur politique étrangère devenait moins dépendante du golfe Persique, la chute du cours du brut depuis six mois bouleverse la donne. Le plus pervers est que cette politique saoudienne de prix bas du pétrole bénéficie à court terme aux Américains. Non seulement Barack Obama a reçu un coup de pouce économique (le prix de l’essence à la pompe a été divisé par deux en six mois), qui s’est traduit par un rebond dans les sondages, mais cela favorise sa politique de dureté face à la Russie ou à l’Iran, deux pays qui souffrent de la chute des cours. Les États-Unis sont pris en tenaille par le royaume saoudien qui demeure le principal arbitre du prix de l’or noir.

«Notre politique régionale est victime de notre logique de court terme»

La France, elle, court derrière Riyad dans l’espoir de vendre, toujours plus. Nicolas Sarkozy avait misé sur le Qatar avec l’idée de réaliser des « coups politiques ». François Hollande a, lui, choisi le royaume des Saoud pour signer des contrats. Un rapide coup d’œil aux visites bilatérales démontre l’activisme forcené de l’équipe de l’actuel président depuis son élection : sur 39 visites bilatérales depuis 1926 et la reconnaissance d’Abdelaziz Bin Abdurrahman al-Saoud, fondateur du Royaume, 15 se sont déroulées entre novembre 2012 et la fin de l’année 2014. Le président de la République a honoré le Royaume de deux visites d’État, en 2012 et 2013, et une troisième le 24 janvier 2015, au lendemain de l’annonce du décès du roi Abdallah. 

Aucun autre État n’a bénéficié d’une cour aussi assidue de la part de la France. La majorité des ministres à s’être rendus en Arabie ont à voir avec l’économie. Ancien ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg s’est rendu à Riyad quatre fois en 2013. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, trois fois la même année. 

Tête de pont de cette diplomatie économique, l’armement, et plus spécifiquement deux secteurs où la France est en pointe : la défense anti-aérienne et la marine. À force de visites, la récompense a fini par tomber, sous forme de 3 milliards de dollars obtenus avec l’accord-cadre du 4 novembre 2014 signé par le ministre des finances saoudien et le PDG d’Odas, société chargée des contrats d’armements décrochés par la France en Arabie saoudite. L’accord profite à plus de vingt entreprises françaises, qui se partagent 2,1 milliards de dollars. L’armement ira, lui, à l’armée libanaise, de même que les 900 millions prévus pour l’entretien et la formation des militaires libanais. Cadeau de l’Arabie saoudite à l’armée du pays du cèdre. 

Avant la signature de ce juteux contrat, la France avait déjà triplé ses ventes d’armes entre 2012 et 2013. Ci-dessous, un graphique établi par le Stockholm international peace research institute (SIPRI, organisme d’évaluation indépendant sur les questions d’armement et de sécurité) montre la répartition des importations d’armes en Arabie saoudite selon les pays. 

 

 

Exportation d'armes vers l'Arabie saoudite en millions de dollars. 
Exportation d'armes vers l'Arabie saoudite en millions de dollars.
 

La logique de l’Élysée est facile à suivre : selon une étude du ministère de la défense réalisée avec le conseil des industries de défense (Cidef) et le cabinet privé McKinsey, les exportations ont atteint 6,87 milliards d'euros l'an dernier en progression de 42,7 %. 40 000 emplois dépendent de ce secteur. Or l’Arabie saoudite est devenue, et de très loin, le premier client de la France en 2014 toujours, avec 1 milliard 928 millions d’euros de contrats, détaille le rapport au Parlement sur les exportations d’armement de la France (téléchargeable ici). 

Outre l’indignité qu’elle charrie aux regards des atteintes aux droits de l’homme perpétrées en Arabie saoudite, cette cour intense faite au Royaume entraîne une adhésion aux choix faits à Riyad, et une délégation de la politique étrangère française. « Nous avons les mains liées, et notre politique régionale est victime de notre logique de gains économiques à court terme : la France est en position de demandeur vis-à-vis de l’Arabie saoudite », souffle Marc Cher-Leparrain, un ancien diplomate de la région, fin connaisseur des dossiers liés à l’armement et aux États du Golfe.

Avec le matériel français, l’Arabie saoudite compte intervenir plus directement au Liban pour contrer le Hezbollah et empêcher celui-ci de continuer à jouer le rôle de soutien au régime d’Assad. Inexistante en Syrie, la France délègue de fait sa politique syrienne sur le terrain au régime de Riyad.

Depuis 2011, l’Arabie est cet acteur clé qui a soutenu le régime égyptien de Sissi dans tout le processus politique qui a conduit au rétablissement de la dictature. Difficile de ne pas voir, dans la réception en grande pompe du président Sissi en décembre 2014, une adhésion aux choix saoudiens, quand le régime de Sissi assassine les opposants en pleine rue, emprisonne les journalistes et condamne à mort les Frères musulmans par centaines. « La France ne va évidemment pas claquer la porte à Sissi alors que c’est le protégé de Riyad », explique Marc Cher-Leparrain. « La France se retrouve en position délicate, quand les grands perturbateurs, qui contribuent justement au pourrissement de la situation au Moyen-Orient, comme en Égypte, sont justement nos principaux clients, l’Arabie saoudite en tête. »

Parce qu’elle lie la France à la politique étrangère de Riyad, cette diplomatie économique a donc un coût politique considérable. Proactive dans la région, l’Arabie saoudite a multiplié les choix contestables, se faisant depuis 2011 l’ardent défenseur des régimes autoritaires dans la région, écrasant la révolte à Bahreïn, plaçant en 2014 les Frères musulmans sur la liste des organisations terroristes. Des Frères musulmans dont l’éradication en Irak a favorisé l’essor de l’État islamique. En collant à Riyad pour des questions de gros sous, la France est prise dans les mêmes contradictions que le royaume des Saoud.

 

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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31 janvier 2015 6 31 /01 /janvier /2015 19:47

 

Soource : reporterre.net

 

À Marseille, ZAD expulsée, arbres coupés

Pierre Isnard-Dupuy (Reporterre)

samedi 31 janvier 2015

 

 

 

La première « ZAD urbaine de France » aura tenu huit jours : vendredi, les CRS sont venus expulser les occupants du parc Michel Levy, à Marseille. Les arbres sont coupés, le béton poussera bientôt sur un des rares poumons verts de la ville.


- Marseille, correspondant

« Ce sont les arbres des enfants qu’ils sont en train d’abattre ». Michèle est amère. Il est bientôt midi, vendredi 30 janvier, et les zadistes du parc Michel Lévy se rassemblent à proximité de la rue de Lodi, à deux pas du lieu qu’ils occupaient. Durant huit jours, ils ont rouvert le parc Michel Lévy aux habitants du quartier de Lodi dans le 6e arrondissement de Marseille. Jour et nuit, ils se relayaient pour occuper ce lieu, revendiqué comme « première ZAD urbaine de France ».

Le parc commençait à retrouver son usage public perdu depuis sa fermeture en juin 2013. Des enfants du quartiers venaient y jouer. Le 28 janvier, mercredi après-midi, des activités « construction de tipi et peinture, encadrées par des animateurs BAFA solidaires du mouvement » leur ont été proposées, nous apprend Patrick, du collectif Michel Lévy.

Un boulodrome et un potager étaient en cours d’aménagement. Des chênes, en remplacement des arbres abattus ont été replantés. Tout ceci pour tenter d’empêcher le projet de la mairie du 4e secteur (6e et 8e arrondissements) : celle-ci préfère céder le parc à la société Unicil pour la construction de 47 logements et 300 place de parking, détruisant le seul espace vert d’un quartier déjà entièrement bétonné.

Vendredi à 6h, un huissier de justice accompagné de CRS est venu leur remettre l’ordonnance d’expulsion prononcée par le Tribunal de Grand Instance de Marseille deux jours plus tôt, « à effet immédiat » précise Gérald, du collectif Laisse Béton.

Vers 9h45 les CRS et « 25 en civils de BAC » [brigade anti-criminalité], selon Gérald, surgissent au pas de course sur la ZAD. Devant la vague bleue, la trentaine de militants présents n’ont pas résisté.

La rue Pierre Laurent, dans laquelle se trouve l’entrée principale du parc, a été entièrement bouclée. Les voitures de la BAC et six fourgons de CRS y stationnaient. Sur la rue de Lodi on dénombrait dix fourgons.

Une fois les militants expulsés, le chantier a repris immédiatement. Le micocoulier, classé arbre remarquable, a été sa première victime.

David Escalier, qui y a passé quelques jours et quelques nuits, l’observe tomber. Son sac est encore attaché en haut de l’arbre. Ni lui, ni personne d’autre ne pourra récupérer les affaires laissées sur place. Un camion benne se gare en contrebas. Des ouvriers y jettent matériel de cuisine, tentes et tout ce qu’ils trouvent d’objets ayant appartenu aux zadistes. Les tronçonneuses rugissent jusque vers 13 h. Désormais, plus une cime ne fait de l’ombre sur le parc Michel Lévy.

Le collectif Laisse Béton et le collectif de riverains Michel Lévy se battent depuis huit ans contre la privatisation et la bétonnisation du parc. Durant toutes ces années, la mairie de secteur n’a pas daigné dialoguer. Durant la semaine d’occupation du parc, ni la mairie de secteur, ni les services concernés de la mairie centrale, ni Unicil propriétaire du terrain depuis le 8 décembre 2014 et commanditaire des travaux, n’ont répondu aux sollicitations des militants.

La discussion... quand tout est fini

Vendredi, les zadistes ont décidé de se rendre au siège d’Unicil pour provoquer une entrevue. Ils se sont retrouvés à 14 h devant l’imposant siège de la société, place de la Péfecture. L’entrée principale du bâtiment était déjà barrée par des policiers à VTT ou en tenue anti-émeute.

« On passe par le rue Armény ». Une vingtaine courent dans cette rue et s’engouffrent par une autre porte du bloc abritant le siège d’Unicil. Très vite, quatre policier les rattrapent dans un hall et leur interdisent l’accès aux étages. Patrick, Gérald et David : « On ne partira pas tant que l’on ne sera pas reçu pour discuter ». Pour David, Unicil et Eiffage qui mènent les travaux sont « coupables de déforestation sur un poumon vert de Marseille ».///

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Soource : reporterre.net

 

 

 

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31 janvier 2015 6 31 /01 /janvier /2015 19:18

 

Source : www.mediapart.fr

 

Au centre commercial d'Evry, « carrefour de l'exploitation »

|  Par Rachida El Azzouzi

 

 

 

À l’heure où la loi Macron est débattue à l’Assemblée, état des lieux du marché du travail sous la gauche dans un des plus grands centres commerciaux de France, celui d’Évry (Essonne). Au pied de la maison des syndicats, de l’Inspection du travail et des Prud’hommes, c'est « la peur de l’employeur et du chômage » qui fait tenir.

Julien avait le choix entre la sécurité ou Pôle Emploi. Il a choisi vigile, « un des rares métiers où tu décroches encore un CDI en France ». Il a 23 ans, un CDI payé le Smic, un peu plus les mois où son patron l’emploie une centaine d’heures supplémentaires, au noir. C’est son deuxième employeur en un an. Mais déjà, il songe à se reconvertir, chauffeur de bus à la RATP ou mieux, pour Uber. C’est ce qu’a fait un type du quartier au chômage. Il gagne 2 000 euros par mois, n’en déclare pas la moitié, en conduisant des Parisiens à travers les beaux quartiers. Lui mène « une vie d’esclave dans un carrefour de l’exploitation » : le centre commercial d’Évry, dans l'Essonne.

Sorti de terre quand le travail féminin et le temps partiel prenaient leur essor (1975), Évry 2 – l’Agora pour ceux qui le fréquentent (du nom de la place qui l’entoure) – est l’un des plus vieux temples de la consommation de l’Hexagone, un des sept plus grands aussi. Dans cette ville nouvelle à l’urbanisme sans âme, cité dortoir défavorisée du grand sud parisien, et comme dans bien d’autres banlieues françaises, le centre commercial fait office de centre-ville.

 

 
© Rachida El Azzouzi

Construit sur deux niveaux, il sent le café-croissant industriel, emploie 2 200 salariés, génère plus de 400 millions d'euros de chiffre d'affaires sous mandat de la Société des centres commerciaux (SCC), un géant de la gestion immobilière qui joue au monopoly mondial des « shopping centers », de Dubaï aux banlieues françaises déshéritées (plus d'un milliard d'euros de loyers encaissés par an). Il ouvre ses portes automatiques du lundi au samedi, de 10 heures à 20 heures, avec une nocturne le jeudi jusqu'à 21 heures. Carrefour, la grande surface, elle, ouvre une heure plus tôt et ne ferme pas avant 21 h-21 h 30. Les restaurants ont leurs horaires, jusqu'à 21 h-22 h. Plusieurs d'entre eux ouvrent le dimanche.

Pas rénové depuis son extension en 2003, il est en perte de vitesse économique à cause de la crise, de la concurrence des voisins plus modernes, de la saturation commerciale de l’Essonne, de la vente en ligne, cela malgré l’arrivée du plus grand Zara d’Île-de-France, qui a absorbé dix boutiques sur deux étages. Le turn-over y est impressionnant, des enseignes comme des salariés.

Longtemps, il a traîné une réputation aussi glauque que la cité voisine des Pyramides. « Il fallait oser s’y promener le soir l’hiver après 18 heures », se souvient un commerçant. Mais depuis les années Valls (maire d'Évry de 2001 à 2012), il est sous haute vidéosurveillance, des abords aux coursives (une centaine de caméras et une sur-présence policière en plus des dizaines d'agents de sécurité, propres au centre ou aux enseignes). Pas de lumière naturelle à l'exception d'une verrière dans une aile qui devient caniculaire à la moindre variation de température. Pour les salariés, une pénibilité au travail qui s’ajoute à la foule, au bruit permanent, à la station debout prolongée...

 

 
© Rachida El Azzouzi

Collée à la gare RER, le centre commercial est central, proche de tout, les autoroutes, l'université, les quartiers dits « sensibles », les sièges des grandes entreprises où travaillent les CSP – une clientèle difficile à capter dans ces galeries d'abord fréquentées par les classes populaires et aux abords desquelles des familles roms font la manche et des Pakistanais grillent des maïs.

« C’est la forêt de Fontainebleau, le musée des pauvres, le seul centre d’attraction gratuit d’Évry où on peut venir flâner sans rien acheter », remarque l’un des derniers commerçants indépendants du centre, qui ne comprendrait pas qu’on l’ouvre tous les dimanches de l’année. « Le jeudi, il y a une nocturne et il n’y a personne à partir de 19 heures. Les gens n’ont pas de fric. C’est la crise. La clientèle, ce n’est pas les Chinois des Champs-Élysées mais des mamas africaines et rebeues qui demandent à payer en plusieurs fois en espèces une paire de chaussures à 20 euros et qui sont à découvert à partir du quinze du mois. Les classes moyennes des alentours, elles, viennent entre midi et deux la semaine, pas le dimanche. »


 
© Rachida El Azzouzi

Aborder sous l'angle du travail cette scène sociale majeure, c'est mesurer la précarité, la flexibilité et la violence déjà maximales de notre marché du travail, dans un secteur qui emploie des millions de salariés en France, le commerce, dans une banlieue française qui concentre les inégalités. À l’heure de la loi Macron en débat à l’Assemblée, de celle à venir sur les seuils sociaux après l’échec de la négociation entre patronat et syndicats, alors que la gauche gouvernementale veut accentuer la dérégulation, se rendre à l'Agora, c'est mettre des visages sur les chiffres et les courbes qui pointent l’inquiétante instabilité, l'insécurité de l’emploi. Des visages qui sont massivement des jeunes et des femmes, des mères de familles souvent seules, subissant l’explosion des contrats courts, du temps partiel subi ou encore du sous-emploi dans le tertiaire. Des salariés qui aimeraient travailler plus, sont disponibles, mais doivent se contenter de miettes de boulot (lire ici notre article).

 

 
© Rachida El Azzouzi

C’est rencontrer une variable d’ajustement qu’on adapte dans l’urgence permanente au flux et reflux de clientèle. Une masse d’employés, « d’exécution », parmi les plus vulnérables, majoritairement des femmes, payés rarement plus du Smic horaire, piégés dans la trappe de l’emploi précaire. Inaudibles, invisibles, ils témoignent ici rarement à visage découvert, ou bien loin des caméras et des collègues. Ils parlent alors de leurs conditions de travail dégradées, des postes déqualifiés, de l’impossibilité de concilier vie professionnelle et vie familiale, de ce sentiment d’être « un pion », « l’esclave de la finance », d’entreprises ultra-rentables et profitables. Se disent pressés, broyés par la verticalité, pour à peine le Smic.

« Le volontariat, ça n’existe pas dans notre société »

Ici, sous les lumières crues du capitalisme, on brasse tous les types de contrats, sauf le CDI en voie de disparition ou alors à temps très partiel : contrat de professionnalisation, d’apprentissage, d’intérim, de mission, à durée déterminée, de toutes durées (8, 10, 18, 20, 24, 25, 32 heures).

Linda travaille six jours sur sept, de 15 à 21 heures, pour un sous-traitant du centre dans le nettoyage. Elle est en CDD, espère un CDI. Trois ans qu’elle a le même employeur et toujours pas de stabilité. Elle a 44 ans, un enfant en bas âge qu’elle élève seule, vit chez sa sœur, espère une attribution HLM et une régularisation. Elle vient du Sénégal. Elle ferait bien quelques ménages d’appoint le dimanche et les matins mais la fatigue ne le lui permet pas : « Il me faut attendre vingt minutes le matin pour que mes pieds fonctionnent de nouveau ! » C’est la première fois qu’elle travaille dans un centre commercial. Avant, elle nettoyait des studios télé. Elle préférait. Ici, les gens ne la « respectent pas, ils ne sont pas propres ». Elle a le mal du pays. Elle raconte qu'elle a essayé d’y retourner mais on l’a rejetée avec son fils, elle ne ramenait pas d’argent.

 

De la verrière, on aperçoit l'immeuble de l'Inspection du travail 
De la verrière, on aperçoit l'immeuble de l'Inspection du travail © Rachida El Azzouzi

Sarah, elle, vient de changer de boutique, de quitter un CDI de 20 heures dans la grande distribution, « l’enfer », pour un autre temps partiel de 25 heures dans une petite boutique de vêtements qui devrait normalement devenir un temps complet, c’est ce que le patron lui promet. Elle a 36 ans, deux enfants, un mari auto-entrepreneur. Dix ans qu’elle travaille dans l’Agora. Elle a tout connu, tout fait, les grandes chaînes de vêtements, caissière, manutentionnaire, vendeuse. Des années infernales, des crises de larmes devant les plannings.

« Le pire, dit-elle, c’était le stress pour que la voisine récupère les enfants à la sortie de l’école pendant les rushs, et les longs après-midi dans le centre entre deux services où je ne pouvais pas rentrer chez moi car j’habitais à une heure en RER, deux quand il y a des problèmes sur la ligne. » Aujourd’hui, elle souffle. Elle a un patron avec lequel elle n’a pas besoin de « mendier ses droits ». Elle est contre le travail le dimanche – «Nos familles sont suffisamment explosées comme cela. Qu’on nous laisse nos dimanches avec nos enfants » – mais elle n’ira pas manifester, elle n’a jamais manifesté.

 

 
© Rachida El Azzouzi

Laura a 22 ans. Un CDI de 25 heures pour 680 euros net, un boulot qui ne correspond pas à ses diplômes. « Tous les employés vous le diront. On n’est pas payés à la hauteur de nos compétences. » Mais elle ne dit mot. « À qui ? Il n’y a pas de syndicat dans le centre, à part celui des commerçants. » Elle a commencé apprentie dans une boutique qui l’a remerciée sitôt l’apprentissage terminé, vit chez sa sœur qui travaille aussi dans le commerce. Si elle était étudiante comme beaucoup de jeunes de passage ici, elle demanderait à travailler le dimanche mais elle est salariée. « Quand on travaille déjà toute la semaine, y compris en soirée, ce n’est pas compatible. On n’a plus de vie personnelle. » Elle ne se plaint pas : « Il y a des filles qui souffrent, toute la journée debout dedans, souvent dans les franchises qui marchent le plus, elles commencent tôt, finissent tard. Moi, c'est une petite surface près d'une sortie. J'ai le droit de m'asseoir, on a une réserve, avec un micro-ondes, je peux sortir fumer, respirer l'air, voir le jour. » Elle a peur du chômage depuis qu'elle a vu son père y rester deux ans. 

Julien travaille pour un sous-traitant de la sécurité selon des horaires très flexibles, « des vacations longues comme un jour sans repas », dit-il, douze heures d’affilée. Il n’a pas la plus affreuse des affectations : les arrière-caisses de Carrefour, la grande surface qui a ses propres agents, ni la plus tranquille, dans le bocal, derrière les caméras, loin de la foule. Avant, il travaillait pour « un escroc ». Il a démissionné, sans le paiement de dizaines d’heures supplémentaires. Il aurait pu aller devant le tribunal des prud’hommes, à quelques pas de là, il aurait obtenu gain de cause, un syndicaliste le lui a assuré, mais il ne veut pas « être fiché ».


 
© Rachida El Azzouzi

Être fiché ? « Être mal vu, marqué salarié à problèmes par le patron. La peur de tous ici », dit Sekou, son collègue. Lui traîne deux handicaps sur le marché de l'emploi, il est noir et vient d’une cité de Grigny. Il a 28 ans, un CDI de vendeur mais à temps partiel, des années de chômage derrière lui, des rapports conflictuels avec sa mère femme de ménage et son père intérimaire qui ne comprennent pas qu’il ne trouve pas de travail. Ses copains sont « quasiment tous au chômage ». Il cherche un deuxième emploi pour compléter ses 800 euros, prêt à passer des heures dans le RER et à sacrifier le foot, son seul défouloir le dimanche. Il a passé son adolescence dans l’Agora, c’était son terrain de jeu, de frime, de fast-food. C’est son lieu de travail aujourd’hui.

Quand on lui demande s’il est volontaire pour travailler le dimanche, il éclate de rire. « Le volontariat, ça n’existe pas dans notre société. C’est ce que le patronat fait croire aux politiques. » Il n’a même jamais choisi son planning depuis qu’il a réussi à entrer sur le marché du travail et à s’extraire du chômage. Son contrat, c’est être disponible, flexible, journée, soir, jour férié, week-end, 151 heures par mois. « Quand tu signes, on te fait comprendre que tu signes pour être volontaire. Tu peux pas dire non ou tu te grilles. »


 
© Rachida El Azzouzi

« On dit aux gens qu’il faut qu’ils soient contents d’avoir un travail »

Ironie de l’histoire, l’Agora est une zone de non-droit à quelques minutes à pied du tribunal des prud’hommes, de la maison des syndicats et de l’inspection du travail, qui n’a que deux agents impuissants pour contrôler un vaste secteur dont le centre commercial. Soit une chance sur un million pour une boutique d’être contrôlée. Un no man’s land syndical où le dialogue social est rendu impossible du fait de l'organisation même du centre en réseau d'enseignes, et de ces dernières souvent éclatées en TPE, des entreprises de moins de onze salariés qui n'ont pas droit à une représentation syndicale.

« Seules quelques grandes enseignes comme Carrefour, les Galeries Lafayette, sont dotées de syndicats, de structures fortes, un CE, un CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail ). Mais même quand il existe, le syndicalisme se réduit à chacun sa boutique, regrette Jean-Louis Betoux, le secrétaire de l’union locale de la CGT d’Évry. On veut bien poser les questions qui ne fâchent pas, “il manque du monde”, “untel a quinze ans d’ancienneté, faut l’augmenter” mais pas celles qui fâchent, les restructurations permanentes, les conditions de travail dans le centre. Aujourd’hui on dit aux gens qu’il faut qu’ils soient contents d’avoir un travail. La pression économique et patronale est telle que tout le monde rase les murs, a peur d’être viré, de perdre son emploi ou le bout d’emploi qu’il occupe, un salaire capital pour vivre, survivre. »


 
© Rachida El Azzouzi

Le bureau de Jean-Louis Betoux donne sur la forteresse imprenable, monstre de béton défraîchi. Il en parcourt les allées depuis des années pour rejoindre son syndicat de l’autre côté de la place après avoir garé sa voiture dans l’un des sous-sols, mais il ne connaît personne. Pas une vendeuse, pas une caissière, pas un vigile, pas un gérant, juste une poignée de syndiqués dans deux-trois grandes enseignes. Terrible désaveu. « Des millions de salariés français nous échappent. C’est ici que cela se passe et nous ne sommes pas là. Nous sommes dans les négociations de salon à Paris qui débouchent sur des reculs », s’étrangle cet ancien de La Poste qui traîne quarante ans de syndicalisme.

Parfois, des employés du centre poussent d’eux-mêmes la porte d’une permanence. Comme pour cette salariée d’un fast-food. Manager, elle avait la formation mais pas le titre, refusé à son retour de maternité par la direction. « C’est symbolique. Être dégradé, ne serait-ce qu’au niveau de la reconnaissance, pas du salaire, c’est une terrible humiliation pour le salarié. » D’autres préfèrent téléphoner, ne pas afficher leur identité, de peur que cela revienne aux oreilles de leur employeur ou de leurs collègues. « Mais ils sont rares et hélas, on ne peut rien faire à moins qu’une bagarre syndicale n’éclate dans l’entreprise. Il faudrait qu’on puisse régler leur problème sans que la boîte ne connaisse leur nom », se désole le syndicaliste.

 

Jean-Louis Betoux, secrétaire de l'union locale CGT d'Evry 
Jean-Louis Betoux, secrétaire de l'union locale CGT d'Evry © Rachida El Azzouzi

Jean-Louis Betoux a bien essayé de militer dans l’immensité confinée où « on trouve même des sans-papiers, surtout dans la sécurité et la restauration » : « Le syndicalisme est mal vu, on se fait virer systématiquement. C’est un terrain privé, la majorité des boutiques compte moins de onze salariés. Il n’y a pas de représentant du personnel. Y aller avec un badge CGT, c’est se faire jeter par le patron présent dans la boutique avec ses deux vendeuses. » Alors il plante trois, quatre fois par an, un stand et des banderoles sur la place de l’Agora à l’entrée ou, plus rare, organise une descente à plusieurs.

La dernière fois, c’était en 2011… contre le travail le dimanche. À l’époque, la mairie et la communauté d’agglomération Évry-Centre-Essonne (c'est-à-dire Manuel Valls, déjà) voulaient ouvrir le centre tous les dimanches de l’année pour contrer la concurrence. Dans l’Agora, la CGT avait lancé une pétition réclamant la consultation des salariés. « On a reçu un accueil extraordinaire, on était surpris. Dans les petites boutiques, comme dans les grosses enseignes, employés et gérants étaient majoritairement contre », se souvient Jean-Louis Betoux.

 

 
© Rachida El Azzouzi

Aujourd’hui, alors que la loi Macron devrait banaliser le travail le dimanche et en soirée, ni rentable, ni créateur d’emplois, le syndicaliste voudrait renouveler l’action pour expliquer les dangers des réformes portées par la gauche depuis mai 2012. « La loi Macron ne permettra pas de gagner plus aux salariés mais à leurs patrons, les grandes enseignes. Les compensations en vigueur aujourd’hui dans le commerce vont disparaître. Elle va seulement les précariser davantage, bouleverser leur vie sociale et familiale, l’organisation de la garde et l’éducation des enfants. »

Il voudrait aussi que la CGT, loin du siège de Montreuil, « du panier de crabes et des querelles intestines de pouvoir », retrouve « le goût du terrain, des tracts quand il gèle », « reprenne la rue aux notaires, à un moment crucial où la France bascule à l’extrême droite ». Il a mis en sonnerie de portable la chanson d’HK & les Saltimbanks, devenue chanson de lutte et de manif : « On lâche rien ». Rêve d’aller vers un syndicalisme de site comme au centre commercial de Lyon Part-Dieu, précurseur d’une expérimentation (lire ici).

Mais de l’autre côté de la place, dans l’Agora, il devra compter sur une masse résignée qui goûte peu le syndicalisme. Sarah, la mère de famille qui n'ira pas manifester contre le travail le dimanche, estime que « les syndicats, c’est comme nos politiques, ils ne changent rien à nos vies ». Elle n'a jamais voté non plus.

Jean-Louis Betoux est conscient de l'abîme. « Il faut aller expliquer ce qu’est l’ANI (accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013 : lire nos explications ici, ndlr), le pacte de responsabilité, la réforme des seuils sociaux, des prud’hommes (lire ici), de l’inspection du travail à des salariés lambda. C’est super compliqué alors que cela les concerne au premier chef. Le gouvernement et le patronat ont un boulevard. Même nous, on n’y comprend rien. La réforme scolaire, les impôts, les salariés t’en parlent. Car c’est immédiat, concret. Mais les prud’hommes ? S’ils gagnent un jour un procès, ils signeront mais après la victoire et si l’employeur ne les a pas virés en représailles en leur collant une faute professionnelle. Ils ne savent souvent rien sur leur propre boîte, si elle est indépendante, franchisée. C’est dur de mobiliser quand le salarié se fout même de son environnement proche. En même temps, la peur les tient, de l’employeur et du chômage. »

Il a connu Valls député-maire qui « attendait la CGT les jours de manifestation au rond-point de la Préfecture pour serrer les paluches », a voté Mélenchon en 2012, et c’est le vertige qui le saisit quand il regarde les réformes sociales menées depuis. En ce début d’année noir, l’espoir lui vient de Grèce, de Syriza.

Pas Julien. « Petit Blanc », classe moyenne, élevé dans une belle maison avec jardin avant un décrochage scolaire puis social, il n’a jamais voté, suit de très loin l’actualité via les réseaux sociaux, se moque de la politique, de la loi Macron, des CHSCT, même s’il se plaint de ne pas avoir de salle de pause, mal au dos. Aucune des réformes citées plus haut ne lui parle. Il voit l’avenir en noir comme sa génération « perdue », « programmée pour la précarité ». Il vit comme un déclassement d’être vigile, « un métier de black », dit-il en précisant bien qu’il n’est pas raciste et qu’il a grandi avec toutes les nationalités. Il en conclut que « la France n’a plus de travail à offrir, puisque même les Blancs sont obligés de prendre les boulots qu’on réserve aux immigrés ». Plus de travail ? Au centre commercial d’Évry, c’est certain. Son site internet n’a pas affiché d’offres d’emploi depuis septembre : il s'agissait de deux CDD dont un remplacement de congé maternité.

Capture d'écran, septembre 2014Capture d'écran, septembre 2014

 

  • Lire aussi notre entretien avec le sociologue Julien Choquet, qui étudie les conditions de travail dans les centres commerciaux.

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

 

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31 janvier 2015 6 31 /01 /janvier /2015 19:06

 

Source : www.mediapart.fr

 

Climat : le lobby nucléaire prend position au plus haut niveau

|  Par Jade Lindgaard

 

 

L’ONU prépare un forum des entreprises pour le climat à Paris, en lien avec le sommet des chefs d’État, la Cop 21, en décembre. Parmi ses organisateurs, se trouve une salariée d’Areva, qui pense essentiel de donner une place au nucléaire. Brice Lalonde, patron du sommet, « trouve plutôt sympa de la part d’Areva de nous filer quelqu’un ».

 

 

2015, année climat. En décembre à Paris, un sommet des chefs d’État, la Cop (« conférence des parties ») 21, doit déboucher sur un nouvel accord international contre le dérèglement climatique. Ce n’est pas la seule échéance. En mai, l’Unesco accueillera le Business and Climate Summit : des PDG internationaux y sont invités à présenter leurs « solutions » pour réduire les émissions de CO2 ainsi que leurs « recommandations » sur les meilleures politiques publiques à mettre en place. Plus d’un millier de participants sont espérés. C’est une idée de Brice Lalonde, ancien ministre écologiste des gouvernements Cresson et Rocard, ex-ambassadeur du climat auprès de Jean-Louis Borloo sous la présidence Sarkozy et désormais conseiller spécial du Global compact, une initiative de l’ONU lancée en 2000 pour développer la responsabilité sociale et environnementale des entreprises. En France, le Global compact est présidé par Jean-Pascal Tricoire, président de Schneider Electric. Lalonde, détaché par New York, conseille l’émanation hexagonale de la plate-forme onusienne dans la perspective de la Cop 21.

« L’idée est que les entreprises disent aux gouvernements de quoi elles ont besoin pour avancer, explique Brice Lalonde. Elles sont prêtes à passer des accords dans l’aérien, le ciment, l’éclairage…, mais elles ont besoin d’un cadre à long terme. Elles savent que le changement climatique est là et qu’elles ne peuvent y échapper. » Des industriels en demande de régulations publiques et de contraintes environnementales ? On se croirait dans un rêve bio. Dans la note de présentation du Paris Business and Climate Summit, dévoilée lors du dernier forum de Davos, le langage est plus brutal : « Réduire les émissions de carbone peut garantir la croissance économique, assurer le développement humain et protéger le capital naturel. » Du pur plaidoyer pro-business, certes habillé de vert.

 

 

 


Ainsi, une séance plénière du Business and Climate Summit doit s’intituler « intégrer le climat dans l’économie mondiale », et non, au hasard, transformer l’économie pour sauver le climat, ou comment prospérer sans croissance. Le programme provisoire reflète une ambition climatique très modérée : « rendre la société bas carbone désirable », développer l’« innovation vers un monde bas carbone », et « renforcer les capacités et la résilience ». Rien sur la sobriété énergétique, la « décarbonisation profonde », pourtant prônée par l’ONU, l’économie circulaire, les renouvelables.

Une précédente version se montrait pourtant plus précise et plus ambitieuse : « comment réaliser des transports bas carbone soutenables à grande échelle », « pour la régulation économique et une concurrence équitable », « donner un prix au carbone », pouvait-on y lire.

 

Extrait d'une version précédente du programme du sommet. 
Extrait d'une version précédente du programme du sommet.

Sur ces sujets ultra-sensibles, les programmateurs du Business and Climate Summit ont à l’évidence préféré éliminer les mots qui fâchent dans les conseils d’administration. « Ce n’est qu’un draft », répond Brice Lalonde, qui se réjouit qu’« une impressionnante quantité de partenaires soient prêts à marcher avec ça. L’idée n’est pas de rester entre soi (sous entendu, entre écologistes ndlr). » L’idée est bien par contre, d'ici la Cop 21, de relayer massivement ces messages aux décideurs politiques et aux négociateurs de tous les pays d’ici. « Habituellement, à chaque Cop précédente, se tenait une réunion du business, résume Lalonde. Mais elle n’avait aucune influence sur le sommet, et aucun suivi n’était fait au sein des entreprises, entre deux conférences. » D’où l’idée de ce sommet inédit du business, six mois avant l’événement diplomatique, pour élaborer une plate-forme de demandes des entreprises que chacun s’efforcera ensuite de promouvoir auprès de son gouvernement. Décupler le pouvoir du lobbying grâce au prestige du label de l’ONU sous la bannière de la cause climatique : c’est le pari d’un gain en influence. En septembre dernier, Ban Ki-moon en a appelé directement aux industries et à la finance pour pallier les défaillances et les blocages des négociations diplomatiques. Le coût du sommet des entreprises est estimé à 300 000 euros. Pour y intervenir, en table ronde ou en plénière, voire les deux, les PDG paient un ticket compris entre 10 000 et 30 000 euros.

Les entreprises ne sont pas seulement courtisées par le Business and Climate Summit. Elles mettent aussi la main dans le cambouis de son organisation. Tout le CAC 40 est représenté dans son comité de pilotage, par le biais de divers réseaux d’influence : Afep, Entreprises pour l’environnement (EPE), le Medef, le Cercle de l’industrie, le Conseil mondial du business pour le développement durable (WBCSD) et le Global Compact France – où Total, l’un des plus gros pollueurs nationaux, figure deux fois.

Une société est, néanmoins, encore plus présente que les autres. C’est Areva, le groupe nucléaire français, qui a carrément placé une de ses cadres parmi les programmateurs du sommet : Myrto Tripathi, son ancienne directrice de l’offre nouveaux réacteurs, notamment sales manager pour le carburant nucléaire en Inde entre 2009 et 2011. Entre 2013 et 2014, elle fut aussi auditrice à l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). Tripathi a été mise à disposition par Areva, qui continue de la payer, « mais c’est comme si elle était employée par nous », explique Charlotte Frérot, responsable de la communication du Global Compact. « Nous ne sommes pas là pour représenter les intérêts du nucléaire mais nous avons besoin de toutes les énergies et de toutes les compétences. » La spécialiste en nucléaire n’occupe pas une position stratégique, insiste le Global Compact France. À y regarder de plus près, elle est tout de même en charge du « livre blanc des solutions » qui doit être publié dans la foulée du sommet. Et participe au choix des intervenants des table rondes. C’est Jean-Marc Jancovici, ingénieur et grand spécialiste en réduction du carbone, animateur du think tank Shift Project (qui figure parmi les organisateurs), qui a glissé son nom à Brice Lalonde.

« J’ai trouvé plutôt sympa de la part d’Areva de nous filer quelqu’un »

 

Brice Lalonde, photographié pour le Global compact (DR). 
Brice Lalonde, photographié pour le Global compact (DR).

Peut-on être payé par la principale industrie nucléaire française et sélectionner les PDG invités à s’exprimer sur ce qu’il faut faire pour sauver le climat sans tomber dans le conflit d’intérêts ? Au téléphone, Brice Lalonde semble ne pas comprendre notre question : « J’ai trouvé plutôt sympa de la part d’Areva de nous filer quelqu’un. » Il explique que le Global Compact n’a pas les moyens de rémunérer ce type de personne et que « c’est une manière de contribuer en nature au sommet ». Mais est-il déontologique d’employer la salariée d’une industrie directement intéressée au résultat de la conférence ? « Le nucléaire est une énergie sans carbone », répond d’abord Lalonde, qui se contredit aussitôt en expliquant qu’il aurait tout aussi bien pu demander la même chose à « Philips, Unilever ou GDF Suez ». On lui fait remarquer qu’en pleine débâcle commerciale de l’EPR, l’argument climatique est peut-être le dernier espoir marketing du groupe français et qu’il a tout intérêt à se positionner sur le marché du « bas carbone ». Il nous répond que « le nucléaire, j’essaie de l’aborder avec calme. On est obligé de faire avec. J’essaie d’intégrer ça dans mon logiciel, mais je ne pense pas en dépendre. Il n’y a pas de complot ». À ses yeux, le Business and Climate Summit a « choisi de ne pas dépendre des entreprises ». Mais pourtant, Areva rémunère directement une de ses proches collaboratrices… Il balaie l’argument : « C’est une personne parmi trente autres. Une personne payée par Areva, ça n’a aucune influence sur notre sommet, c’est garanti par moi. »

Pourtant, la salariée d’Areva a bien tenté d’offrir une place de choix à l’industrie de l’atome lors de ce sommet stratégique. Dans un courriel envoyé à ses collègues, que Mediapart a pu lire, elle explique : « Je pense essentiel que nous ayons un représentant de l'énergie nucléaire en tant qu'intervenant dans la table ronde “Énergie” », car « le nucléaire est une des solutions aujourd’hui sans laquelle nous ne parviendrons pas à relever le défi du changement climatique ». Et aussi parce que « les entreprises n'ont pas les réticences du grand public ou des ONG. Si on veut être crédible dans notre volonté de se faire leur porte-parole, on ne peut pas ignorer le nucléaire dans notre approche du débat climatique ».

Sa requête a-t-elle été entendue ? Impossible de connaître à ce stade la liste des participants au sommet des entreprises. Le Global Compact refuse de la communiquer.

Ce n’est pas la première fois que le rôle du Global Compact est mis en question. Prakash Sethi et Donald Schepers, chercheurs à la City University de New York (CUNY), estiment que le Global Compact n’a pas amélioré les pratiques de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) qui s’en réclament. Cet échec lui a fait perdre en crédibilité, l’a éloigné des organisations de la société civile et rendu très dépendant du monde des affaires.  

Nul ne peut reprocher à l’ONU d’inciter les entreprises à réduire leurs émissions de CO2. Mais le Global Compact pratique un mélange des genres qui risque de porter atteinte à la crédibilité de son sommet des entreprises : officiellement destiné à promouvoir l’engagement des acteurs privés dans la lutte contre le dérèglement climatique, rien ne garantit qu’il ne soit guère plus qu’une caisse de résonance du lobbying des industries. Or, parmi les producteurs d’énergie, d’agroalimentaire ou de biens informatiques, certains ont beaucoup à perdre si se mettent en place des politiques drastiques de sobriété énergétique et de préservation des ressources naturelles.

 

Lire aussi

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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31 janvier 2015 6 31 /01 /janvier /2015 18:20

 

Source : tempsreel.nouvelobs.com

 

 

La grande "marche pour le changement" de Podemos en Espagne

 

 

espagne

Des dizaines de milliers de personnes proches du parti antilibéral espagnol Podemos, allié de Syriza, ont manifesté samedi 31 janvier dans les rues de Madrid pour démontrer qu'en Espagne aussi la volonté de "changement" n'a jamais été aussi forte.

Publié le 31-01-2015 à 16h15 - Mis à jour à 17h02 par 

 

espagne

Podemos, "Nous pouvons", issu du mouvement des Indignés né à Madrid le 15 mai 2011 pour dénoncer la haute finance, l'austérité et l'establishment jugé corrompu, la "caste", a fait un pari inhabituel : manifester non pas "contre" mais "pour".

Publié le 31-01-2015 à 16h15 - Mis à jour à 17h02 par 

 

espagne 

La grande "marche pour le changement", partie à la mi-journée de la place de Cibeles à Madrid pour relier la Puerta del Sol (photo), dans le centre historique, rassemblait une foule compacte.

Publié le 31-01-2015 à 16h15 - Mis à jour à 17h02 par 

 

espagne

"Si se puede, si se puede" (Oui, c'est possible), scandait la foule. "Tic tac, tic tac, c'est l'heure du changement", lisait-on aussi sur les grands calicots de manifestants débarquant de bus provenant des quatre coins de l'Espagne.

Publié le 31-01-2015 à 16h15 - Mis à jour à 17h02 par 

 

espagne

Le rassemblement intervient à moins d'un an des législatives en Espagne et à quatre mois d'élections régionales partielles et municipales, où des candidats de Podemos ont prévu de se présenter. En photo, son leader Pablo Iglesias

Publié le 31-01-2015 à 16h15 - Mis à jour à 17h02 par 

 

espagne

Le parti, fondé il y a tout juste un an, a créé la surprise dès mai 2014 en obtenant 1,2 million de voix, cinq députés, aux Européennes. L'ascension de Podemos dans les sondages a été fulgurante, dépassant régulièrement le Parti socialiste et parfois même le Parti populaire (droite) au pouvoir, devenant théoriquement la première ou deuxième force politique. A la tribune, Pablo Iglesias lève le bras

Publié le 31-01-2015 à 16h15 - Mis à jour à 17h02 par 

 

Podemos

Podemos a prévu de terminer sa marche à la Puerta del Sol, une place qui, de par sa taille, était déjà pleine à 12h30. Une image, dont il espère qu'elle marquera les Espagnols.

Publié le 31-01-2015 à 16h15 - Mis à jour à 17h02 par 

 

 

 

Source : tempsreel.nouvelobs.com

 

 


 

 

 

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