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3 février 2015 2 03 /02 /février /2015 16:44

 

Source : www.reporterre.net

 

 

En Auvergne, un absurde projet de golf dévore des terres agricoles

Fédération Allier Nature

mardi 3 février 2015

 

 

À Montcombroux-les-Mines, dans l’Allier, ont démarré les travaux d’un projet démentiel : un golf, que l’on ne peut qualifier autrement que d’idiot, est en train d’artificialiser 300 hectares de terre, dont des terres agricoles. Un projet similaire dans la région s’est soldé il y a quelques années par un fiasco complet.


Ce projet d’aménagement touristique, porté dans un premier temps par des japonais, ensuite par des hollandais, est ancien. Il est situé sur le territoire d’une petite commune de 350 habitants, Montcombroux-les-Mines, à l’Est du département de l’Allier.

En 2007, la SARL Société Montcombroux Golf dépose un dossier de demande d’autorisation. Ce dossier est complété en 2010, soumis à enquête publique l’année suivante, puis examiné par le CODERST de l’Allier le 30 septembre 2011. Il est finalement autorisé par le Préfet de l’Allier le 10 novembre 2011.

Le périmètre du projet s’étend sur plus de 300 hectares dans la vallée du Haut-Roudon. Il prévoit notamment :

- trois hameaux de 275 villas et 136 appartements (41 000 m2 au total) ;
- un hôtel de 4 500 m2 (96 chambres) avec parking ;
- un parcours de golf de 27 trous (3 boucles de 9 trous) ;
- un réseau d’arrosage du golf ;
- un parking de 200 places ;
- un restaurant, un clubhouse, des villas, bureaux et appartements, une piscine couverte… (3 600 m2 au total) ;
- un centre équestre (400 m2) ;
- 4 retenues d’eau (environ 110 000 m3 au total).

Coût annoncé : 120 millions d’euros H.T. (fonds privés).

Tout cela pour un « tourisme » éclectique, à une 1 h de route de Moulins et de Vichy, et à 1 h 50 de Clermont-Ferrand !

Travaux commencés, villas mises en vente

Sur ce domaine du château de Montcombroux d’où on entend les cloches des vaches Salers des troupeaux voisins, trois années après l’autorisation, le massacre a commencé cet automne 2014 avec les premiers travaux, ceux de déboisement. 15 hectares doivent être défrichés. Sur les 300 hectares du périmètre, 75 % sont en zone agricole. 30 hectares sont des terres cultivées.


- Sur la zone -

Eu égard à la présence de plusieurs centaines de différentes espèces végétales et animales, les services de l’Etat ont été interpellés en décembre 2014 pour connaître la réalité de la procédure devant le Conseil national de la protection de la nature et des dérogations à l’interdiction de destruction des espèces ou habitats protégés, répertoriés au niveau des directives européennes (« Oiseaux sauvages » et « Habitats »), nécessaires à l’exécution des travaux. Il est toujours attendu la réponse de la Direction départementale des territoires (DDT) de l’Allier…

La DREAL auvergne vient également d’être saisie sur ce point et d’être interrogée quant au respect des dispositions de l’arrêté préfectoral interdisant la réalisation des défrichements dans les secteurs d’intérêt batrachologique et chiroptérologique entre novembre et juillet (période d’hibernation et de reproduction).

Non seulement les travaux de déboisement ont débuté mais des villas sont déjà mises en vente par la société alors, pourtant, que les permis d’aménager n’ont pas encore été délivrés voire même déposés !

Herbicides et gazon plutôt que maraîchage

Ce projet est soutenu par les élus locaux, par le Conseil général de l’Allier et son Président. Ni la SAFER ni la Chambre d’agriculture de l’Allier ne sont intervenues pour la défense du monde paysan.

En 2011, les autorités administratives et le commissaire-enquêteur avaient minimisé les arguments du mouvement associatif de protection de l’environnement, dont ceux relatifs à la réduction des espaces naturels et agricoles, à l’atteinte à la biodiversité, à l’intérêt écologique du site qui est une tête de bassin de plusieurs cours d’eaux, en particulier le Roudon, qualifié de ruisseau alors que ce petit affluent de la Loire traverse plusieurs communes avant son confluent à Diou, et de plusieurs affluents de la Besbre.

La lecture des commentaires du commissaire-enquêteur est très instructive : dans son rapport, on note par exemple, à plusieurs reprises, ses arguments contre ceux qui préconisent pour ces 300 ha le maraîchage ou l’agriculture, notamment en bio : « Ce qui ne semble pas être une tendance ni l’usage dans cette région. » !

Par contre, l’arrosage intense de pelouses, l’usage massif d’herbicides pour ne laisser pousser que l’herbe souhaitée, de taupicide et autres répulsifs pour préserver le sacro-saint gazon, ça c’est une tendance et un usage dans cette région !

...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 


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3 février 2015 2 03 /02 /février /2015 16:30

 

Source : www.reporterre.net


 

Sivens : les milices pro-barrage agissent dans l’impunité alors que l’expulsion de la Zad se dessine

Camille Martin (Reporterre)

mardi 3 février 2015

 

 

 

Le 11 février au plus tôt, le tribunal d’Albi rendra sa décision sur l’ordonnance d’expulsion de la Zad de Sivens. Sur le terrain, les milices pro-barrages entretiennent un climat de violence, sous l’oeil indifférent de la gendarmerie.


- Toulouse, correspondance

« Ce qui se passe est hallucinant » ! Les opposants au barrage de Sivens ne reviennent toujours pas de ce qui s’est déroulé ce dimanche 1er février. Durant toute la journée étaient prévues des activités naturalistes et conviviales sur la zone du Testet, à l’occasion de la Journée mondiale des Zones Humides. Le Collectif Testet et l’association naturaliste APIFERA organisaient l’évènement. Sauf que, dès le matin, des groupes d’agriculteurs et de riverains étaient présents et barraient tous les accès à la zone.

« On sentait une pression qui montait depuis plusieurs semaines mais on ne s’attendait pas à ça », raconte Paul, présent sur place : « Ils ont bloqué les routes, et patrouillaient en quad sur tous les chemins donnant accès à la zone ». Ils, ce sont les pro-barrages, ou plus clairement « anti-zadistes ». Rassemblant agriculteurs favorables au projet, riverains et militants locaux d’extrême droite, ils se rassemblent en demandant le départ de la zone des « peluts », patois de « pelés », désignation péjorative et injurieuse à l’intention de celles et ceux qui ne « sont pas du pays » - les zadistes et leurs soutiens.

Ces riverains ne parviennent pas à concevoir que des habitants « du cru » soient contre le projet de barrage. Durant toute la journée, les accès à la ZAD ont été bloqués, pour une part par ces groupes et d’autre part par les gendarmes. Ces derniers semblaient d’ailleurs s’accommoder de ces opérations pourtant illégales, discutant avec les bloqueurs de manière cordiale sans leur intimer l’ordre de partir.

Des milices violentes et menaçantes

Pourtant, les motifs d’interpellation ne manquent pas. Dès le matin, un opposant a découvert sa voiture, garée à proximité de la zone, les quatre pneus crevés. Plus tard dans la journée, alors qu’une réunion de crise s’organisait chez un particulier à Gaillac, une petite dizaine d’anti-zadistes ont débarqué et tenté de forcer l’entrée, armés d’armes de fortune, barre de fer, pioche, masse… Plus loin, d’autres opposants ont découvert le pare-brise de leur camionnette défoncé à coup de masse.

L’organisation de ce groupe ne laisse aucun doute si l’on en juge par l’habillage commun, treillis militaire ou un sweat-shirt portant l’inscription : « Club anti PLP, soutien aux gendarmes de Sivens ».

Même un élu, agriculteur, producteur de céréales et irrigant, a fait les frais de ces milices. Patrick Rossignol, maire de la commune de Saint-Amancet, a fait partie de ces élus locaux qui ont mis en garde sur de possibles dérives violentes début septembre lors du déploiement massif des forces de l’ordre pour protéger le chantier.

Ce dimanche, il venait sur place pour s’informer sur la zone humide et « apporter quelques vivres aux occupants ». Comme les autres, et malgré sa qualité d’élu, on lui a barré le passage. Il s’est retrouvé ensuite à Gaillac avec les opposants et a assisté à l’arrivée de ce groupe « habillé de treillis militaire et avec des barres de fer et des manches de pioche ». Tentant de rejoindre son véhicule après la réunion, il découvre avec stupeur « le pare-brise et les vitres latérales totalement explosés. On voyait même clairement les marques des barres de fer ». La raison ? « Il semblerait qu’ils aient pris en photo mon véhicule quand j’ai tenté de me rendre sur la zone. »

Une inaction coupable de la gendarmerie locale

Alors que Patrick Rossignol se rend à la gendarmerie de Gaillac pour porter plainte, comme d’autres, le même groupe, toujours aussi équipé, revient et tente de nouveau d‘agresser physiquement les opposants au barrage attendant leurs camarades à l’intérieur de la gendarmerie. Les personnes sur place témoignent « du calme conservé tout le long par les opposants au barrage pour justement éviter que la situation dégénère ». Un journaliste pour un média indépendant s’est alors fait arracher son appareil photo, piétiné et détruit. Une journaliste toulousaine a eu plus de chance et est parvenue à sauver son micro qu’un gros bras tentait de lui arracher des mains.

Tous ces événements se déroulaient devant le commissariat lui-même. Lorsqu’une des personnes a alerté les gendarmes, ceux-ci ont répondu : « Mais non, ils n’ont rien dans les mains ».

Devant la montée de l’hostilité manifestée par le groupe de miliciens, les gendarmes ont fini par sortir, pour séparer les groupes, récupérer une des barres de fer lancée contre la grille du bâtiment… et laisser partir les miliciens pro-barrage comme si de rien n’était. « Comment est-il possible d’avoir des groupes armés et équipés ainsi qui patrouillent dans les rues de Gaillac sans que la police n’intervienne ? » interroge un opposant.

Ce comportement de la gendarmerie a fait réagir des citoyens participants à la coordination et opposants au barrage de Sivens, le Parti de Gauche Tarn et le NPA 81 dans un communiqué : « Pro-barrages et gendarmes, même combat ? ».

Sur ce comportement récurrent des milices et de la gendarmerie, les syndicats d’agriculteurs pro-barrage ne disent mot, ou plutôt avertissent comme toujours que si le projet ne se fait pas et la ZAD n’est pas évacuée, ils ne seront pas en mesure de retenir des velléités violentes de certains agriculteurs et déplorent que l’Etat n’intervienne pas plus rapidement. S’ils n’appuient pas ouvertement ces comportements, ils ne les remettent en cause à aucun moment et nous avons pu observer une certaine bienveillance de la part des responsables agricoles sur de telles actions d’intimidation en décembre dernier.

Ce lundi soir, la Fédération régionale des Syndicats d’Exploitants Agricoles de Midi-Pyrénées annonçait par communiqué un nouveau pas dans leur mobilisation en faveur du projet : « Tant que l’Etat ne sera pas capable de faire respecter sa volonté et le droit à Sivens, il ne sera pas accepté un quelconque contrôle par les agents de l’Etat en Midi-Pyrénées ».

Expulsion de la ZAD attendue dans les prochaines semaines

Parallèlement, la sortie de crise n’est toujours pas claire en ce qui concerne le projet en lui-même. Les occupants de la zone maintiennent toujours leur revendication d’un abandon total du projet. La semaine dernière, un huissier est venu sur la zone du Testet constater l’occupation et notifier les occupants de l’illégalité de leur présence.

Lundi 2 février après-midi, une première audience avait lieu concernant l’expulsion de la ferme de la Métairie Neuve. Me Dujardin, avocate des occupants, nous indiquait que « l’audience a été renvoyée au 11 février, afin que tout le monde puisse disposer d’un avocat et constituer sa défense ». Selon elle, « sans qu’on ne soit sûr de rien, il semble que la justice ne soit pas aussi expéditive qu’elle l’a été à l’automne dernier où elle refusait systématiquement les renvois de jugement »...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 


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3 février 2015 2 03 /02 /février /2015 16:15

 

Pour tenter de donner une suite à la mobilisation de notre mouvement, une partie des Indigné-e-s Nîmois étant à l'origine de ce nouveau collectif, les compte-rendus issus de ce dernier apparaissent volontairement dans notre rubrique.

 

 

Le collectif "Rupture et Transition" s'est spécialement constitué à l'occasion des élections cantonales des 22 et 29 mars 2015.

 

MARDI 3 FÉVRIER à partir de18h00 au café de la Renaissance à Gallargues le Montueux,

seront tirés au sort les candidat(e)s et suppléant(e)s qui seront mandaté(e)s par ce collectif,

pour le canton d'Aigues Mortes.

 

L'objectif de ce collectif est de mettre en place un changement radical des pratiques politiques et d’abord à un

niveau humain : celui de notre département et de nos communes.

 

Il faut rendre la politique réellement  participative et collégiale. 

 

Il faut que ces pratiques soient le résultat du travail de  tous  ceux et celles qui ont ou auront le désir de réfléchir

et d’agir ensemble.

 

Nous ne partons pas de zéro : des pratiques dispersées existent  déjà sur notre territoire; elles concernent les

activités économiques, la démocratie et  la responsabilisation, le social, la solidarité humaine et l’écologie. Elles

nous inspireront sans nous étouffer.

 

Vous, citoyen-ne, êtes convié-e à ce RDV et à tous ceux qui suivront.

​​ Devenez acteur, rejoignez-nous !​

 

Ce qu’il faut savoir pour participer au tirage:

- Il suffit d’être inscrit sur la liste électorale d’une commune du Département,

- Toutes les personnes présentes sur la liste du collectif sont admises sauf demande contraire,

- Le tirage au sort s’effectue séparément pour le collège homme et le collège femme,

- Des personnes dans la salle peuvent se présenter si elles sont connues de membres de la liste.

 

“Ne doutez jamais du fait qu'un petit nombre de gens réfléchis et engagés peuvent changer le monde.

En vérité, c'est la seule chose que l'on n'a jamais fait.” (Margaret Mead)

 

 

                                                                       *******************************

 

 

 

Compte rendu n°3, 30.01.2015 (“Stop that train and leave it…”)

(pas de comptage précis, une vingtaine de personnes présentes, au moins)

  

A discuter :

Thématiques à mettre en avant...

Les cantons sur lesquels nous présenterons nos listes.

A décider :

Le nom de la liste

Le mécanisme de désignation des candidat-e-s (têtes de listes et suppléants).

  

On commence par un tour d’horizon des cantons et des réactions en retour qui nous sont parvenues :

C’est contrasté, nous intéressons et nous irritons. Notre démarche de « démocratie participative » et de critique des structures de type « parti » est entendue, parfois comprise quoique souvent pas entièrement. On nous offre éventuellement place de suppléant. C’est gentil, nous apprécions le geste mais là n’est pas notre but.

Le fait est qu’il en est aujourd’hui comme hier avant toutes élections : ce n’est pas le moment, on devrait le faire plus tard, on en parlera…dans un avenir éternellement repoussé à « après les élections » (qui ont lieu presque tous les 2 ans, cela dit en passant). Pour l’instant la priorité est de « rassembler au-delà des partis » ( ???, hého, youhou…on fait quoi nous, présentement ???) pour faire Front (populaire) contre Front (national). Le taux de testostérone monte et nous sommes accusé d’éparpiller (façon puzzle), de diviser, de faire le jeu de la Le Pen et de ses sbires qui déjà viennent jusque dans nos bras démarcher nos fils et nos compagnes…

La question est donc : aurons-nous les reins suffisamment solides pour encaisser les accusations gravissimes d’avoir « fait passer le Front National », l’enjeu local pouvant devenir visible au plan national au vu de la situation des partis en présence, canton de Vauvert notamment, là où vivent grand nombre de nos participants (et leurs contacts).

A méditer, sous tous les angles, tout en sachant que le symptôme « Front National » a bien son origine quelque part et que le petit refrain facile qu’on nous chante déjà est un air trop bien connu qui nous a fait faire toutes sortes de pirouettes intellectuelles et électorales, désastreuses. C’est bien pour ça qu’on est là, entre autres, et l’envie de renverser enfin la table est bien présente parmi nous.

  

Pour l’instant on laisse décanter, nous avons un processus sérieux à démarrer, ici et maintenant.

  

Le nom :

Nous étions arrivé la dernière fois à un consensus sur le nom de la liste : RUPTURES. On refait un tour de table. Bien que ce terme corresponde à une envie générale n’est-il pas trop négatif ? Un petit tour sur un dictionnaire des synonymes donne par exemple : abandon, brouille, clash, déchirement, dissension, fracture, mésentente, séparation, zizanie…bof. Exercice inverse, la liste des antonymes donne : amitié, conciliation, équilibre, harmonie, solidité, union…super !

Alors ? On continue avec ce terme qui a aussi l’avantage de n’avoir pas été encore utilisé, galvaudé, dénaturé ?

Nous n’arriverons pas à exprimer en un seul terme toutes les significations voulues : refondation démocratique, participation des gens (les ci-devant « citoyens »), action locales coopératives, alternatives au productivisme, à la logique du profit, au communautarisme…quoique l’on choisisse il faudra expliciter le terme.

Nous voulons rompre, c’est sûr. Mais nous voulons aussi poser les fondations d’un processus. Il est clair qu’une fois en route il ne nous appartiendra plus et qu’il faut qu’il ait une évolution « par lui-même » qui dépendra de la participation, de l’évolution des débats et du contexte global et local. Il est proposé d’adoucir le terme « rupture », indiquer qu’on va vers un futur et pas à la bagarre pour le plaisir, et il est  adopté :

RUPTURES et TRANSITION

  

Titre auquel on pourrait rajouter en sous titre quelque chose comme :

« Liste participative pour une refondation démocratique, économique, sociale et écologique ».

  

Au boulot !

Les Thématiques :

  

En premier remettre le politique sur les rails.

Le verdict est clair : la démocratie représentative dérive dangereusement. Plusieurs raisons :

  

Elites, gouvernants, oligarques ou capitalistes, peu importe leur nom, cherchent à court-circuiter un système (la démocratie) jugé irrationnel, dangereux, nuisible à l’action de la miraculeuse « Main invisible » qui règle pour le mieux le jeu de la libre concurrence sur le parfait Marché. En témoigne, outre la construction européenne, les processus en cours comme le Traité Transatlantique ou les dispositions hypocrites cachées dans la loi Macron sur le secret des affaires. Pénaliser le droit d’informer quand 3 ou 4 millions de personne sont descendues dans la rue pour la liberté de la presse, faut oser et montre bien l’unique rôle de figuration qu’on entend laisser « au peuple».

  

Le dit peuple, outre qu’on promeut sans relâche le pire individualisme, est totalement englué dans sa survie au quotidien, vitale. Personne (presque) n’a vraiment loisir à s’investir durablement dans un processus démocratique (même local), lent, fastidieux et compliqué. Surtout quand au bout du compte tout se décide ailleurs, appel à rassembler « au-delà des partis » compris. C’est bien la force du système représentatif : il finit pratiquement toujours à s’imposer peu à peu sur tous les systèmes plus participatifs et directs tant il est bien commode de déléguer à d’autres le soin de décider. Nous en sommes conscients mais nous avons à proposer des alternatives pour maintenant, dans une ambiance « électrique » tant couve le ras le bol général, quasi insurrectionnel.

  

Si nous demandons le droit à la parole qu’on nous accorde formellement mais qui est systématiquement et à tous niveaux contourné, ce n’est pas que pour débattre de tout et de rien. Les assemblées locales que nous voulons instituer ont vocation à proposer et à être décisionnelles d’actions concrètes. Le débat doit être contradictoire, informatif, ouvert pour établir les objectifs, au consentement ou au consensus, faire le suivi et tirer les leçons de ce qui marche ou pas.

.

Le tirage au sort n’est pas qu’une lubie « Chouardesque », il n’en est que le vulgarisateur actuellement le plus connu. Dénigrer ce processus uniquement à cause  de ses supposées sympathies dangereuses c’est crassement ignorer et mépriser une réflexion riche et respectable menée par bien d’autres. Le tirage au sort c’est établir concrètement la dépersonnalisation de la politique et désamorcer les conflits d’ego ou de clan. Ce n’est pas suffisant en soi. La personne désignée ainsi n’est pas un représentant qui peut faire comme bon lui semble, uniquement remis en cause à intervalles réguliers lors des élections. C’est un mandaté qui informe des termes des débats se tenant ailleurs, fait retour à l’assemblée qui seule décide. Le mandaté porte la décision, pas plus, pas moins. Il tient sa légitimité d’un processus aléatoire au sein d’un groupe et n’est pas soumis à une sélection. Ce que nous faisons concrètement avec la démocratie représentative, c’est « choisir les meilleurs », de fait une aristocratie (aristoï en grec= les meilleurs). Force est de constater que nous sélectionnons en ce moment les meilleurs menteurs. « Darwin » est à l’oeuvre…sacrée puissance !

  

Donc première rupture. D’urgence !

  

En second, en finir avec la logique productiviste et le profit à outrance.

Nous sommes tous bien conscients que plus de la moitié du « travail » réalisé par l’humanité est fait par amour, dévouement, empathie pour ses proches et ses voisins. Rajoutons le plaisir du bel ouvrage, la joie de créer et il devient évident que nous avons un problème avec ceux qui, nageant dans les eaux glacées du calcul égoïste, s’imaginent que tout fonctionne ainsi et cherchent à le faire croire. Cette vision cynique et désespérante de l’humanité est partielle, tendancieuse, de fait totalement inadéquate à décrire le réel. Elle est tout simplement fausse. Il faut être clair et ferme sur ce point. Nous n’en viendrons pas à bout du fin fond de notre campagne mais nous pouvons délibérément choisir de favoriser le travail coopératif, l’entreprise collective, associative, celles qui offrent et permettent la participation des salariés non pas à leur propre exploitation comme le veut le management moderne mais à leur émancipation réelle. Pour établir les choix et correctement allouer les ressources collectives, toutes sortes de dispositif existent, chartes ou cahiers des charges, respect d’une certaine déontologie etc…Ce n’est pas une utopie pour un futur lointain

mais une réalité concrète actuellement mise à l’œuvre. L’exemple des ouvriers de Fralib qui ont pris le contrôle de leur entreprise, décident de l’investissement et de la répartition des profits, choisissent de produire avec des produits bio et locaux est éloquent. Il y en a mille autres dont ce que nous appelons les services publics sont une facette majeure dont nous (les assemblées) devrions devenir « propriétaires » plutôt que d’en confier la gestion à un état omnipotent et lointain, peut être impartial (très discutable malgré la bonne volonté réelle des fonctionnaires) mais aveugle. 

Ces choix politiques vont vite heurter les tenants de la concurrence soi disant libre et non faussée.  On ne pourra rien faire si nous ne faisons pas sauter les verrous petit à petit mis en place, encore une fois, par les traités européens et autres organismes supra nationaux (OMC, FMI, Banque Mondiale etc…).

  

On va forcément au clash ! (= la rupture…). 

  

Ensuite, « l’autonomisation » des territoires.

Il est fait remarquer que 1) l’autonomie totale est une lubie, 2) qu’elle sous tend un repli identitaire négatif. Ce n’est donc pas autonomie qu’il faut dire mais relocalisation, selon le vieux slogan « vivre et travailler au pays ». Il faut cependant être conscient que le terme « au pays » passe largement au dessus de la tête de toute la population précaire et migrante, massivement déracinée par un gigantesque brassage de population, en cours. Et cela ne concerne pas que les « étrangers », bien que ceux-ci soient particulièrement vulnérables, malmenés, broyés au-delà de l’humainement tolérable et ayant donc besoin de toute notre aide fraternelle. C’est cependant toute la société qui est concernée par cette déstructuration. Il est où, c’est quoi « votre pays » ? Ici aujourd’hui , là bas demain , comment accepter sans rire (jaune mais fort) l’injonction caporaliste au citoyennisme par des gens qui font tout pour que nous nous sentions « de nulle part » puis nous assignent à résidence dans des catégories qu’ils fantasment à notre place ?

  

Nous devons aussi expliciter le terme de « résilience » qui signifie solidité, solidarité, adaptabilité, durabilité… cela implique d’utiliser et de tenir compte des ressources locales, de leur gestion raisonnable à long terme (contre exemple éloquent avec la bio mascarade E-On et la gestion catastrophique de la ressource bois). C’est une faculté indispensable pour endurer avec confiance les bourrasques qui nous attendent. C’est un gage d’indépendance et de liberté, solidement pied sur terre et tête dans les étoiles. Cela s’organise, c’est à nous tous de le faire, « nos  dirigeants » ne se sentent pas concernés, ils ne savent déjà pas quoi faire de ce qu’ils ont amassé et en veulent toujours plus.

  

Le budget du Conseil Général est alloué grosso modo à la gestion des aides sociales (50%), des collèges et du transport (routes et autres). Les ressources disponibles pour la culture, les aides et investissement divers etc…sont relativement minimes (10% ?). La marge d’action semble faible.

Cependant, avec bon sens, une dynamique vertueuse peut être mise en place : par exemple la construction des collèges, les travaux BTP divers peuvent faire l’objet de choix conscients : bâtiments faible consommation, en matériaux locaux, beaux, simples et sains, mise au travail d’entreprises locales payants leurs impôts (et les cotisations sociales), embauchant localement sur des bases saines, préférentiellement de type coopératif. La mise de départ sera peut-être plus importante mais on y gagne au bout du compte, ce que l’on ne fait pas en privilégiant des multinationales qui exportent leurs bénéfices, font appel à la sous-traitance dans les pires conditions, échappent à l’impôt, imposent par collusion et lobbying des contrats dit « partenariat public-privé », tout bénef et zéro risque…sauf pour les collectivités qui payent les coûts exorbitants de projet démesurés, inadéquats, inutiles, calculés très précisément pour arracher un rapide profit (empochés) suivi de pertes durables (laissés à d’autres). Exemples ? Sous prétexte de crise et pour « donner du travail » (me’ci pat’on), Golf de St Hilaire, barrage de Sivens, village-vacances de Roybon, lignes TGV , Lyon Turin certes, mais aussi celle qui se construit sous nos yeux dans un silence assourdissant, avec ses gares délocalisées, à coût prohibitif et rentabilité aléatoire tandis que les moyens humains et techniques manquent cruellement pour assurer la circulation quotidienne des TER (qui les emprunte sait), alternative indispensable au « tout voiture », désastreux : autoroutes, voies  « rapides » et saturation générale partout sur l’immense mégapole bordélique que devient la plaine Languedocienne. Progrès ? Comment va fonctionner tout ceci quand le pétrole va manquer, le nucléaire péter…les moulins à vent n’y suffiront pas !

Le même constat s’applique à l’agriculture car est systématiquement aidée la grande entreprise de type latifundiaire (cultures industrielles, propriétaire absentéiste et parasite, encadrement mercenaire, main d’œuvre servile) qui crée un désert biologique et humain or qu’on aurait là un formidable levier pour redynamiser les territoires. La spéculation foncière sur les bonnes terres, par ailleurs gaspillées par l’urbanisation, la haute technicisation exigée bloquent l’accès des jeunes au métier, sans que jamais occasion leur soit offerte de savoir s’ils en sont capables. Qui d’ailleurs peut rêver de s’endetter irrémédiablement pour une auto-exploitation à vie ? Qu’est-ce qu’on va bouffer sinon du maïs transgénique mal digéré par des générateurs de méthane à quatre pattes et de l’eau vaguement sucrée encapsulée dans des balles de golf enrobées de pesticides?

Encore une fois, c’est bien une rupture qui est nécessaire.

  

Conclusion

Nous n’avons évoqué qu’une partie des problèmes et des solutions déjà présentes, en cours. Nous n’avons même pas encore évoqué comment retisser du lien social, lutter contre le communautarisme et l’exclusion. Cela se fait à bas bruit, bénévolement le plus souvent, un travail de fourmi à l’image du collectif Nîmois sans qui le relogement des « Roms » expulsés ces jours ci d’un campement (sordide, évidemment) n’aurait probablement pas été obtenu. Pas besoin d’être grand clerc pour deviner ce que tout cela deviendrait sous un Conseil Général FN…

Mais le constat est fait que ces thématiques sont imbriquées et se répondent l’une à l’autre. Nous ne faisons, nous ne voulons pas faire un « programme politique » complet, nous n’apportons pas de solutions toutes faites mais, nous le pensons, les moyens de les élaborer collectivement. Il n’y a donc pas de « nous » sans « vous ».

  

Il va falloir tout de même formuler un peu précisément ce que le groupe tel qu’il est à cet instant veut, sous peine de se répéter indéfiniment. Ce sera l’objet de la rédaction du tract de campagne. Par ailleurs un outil informatique (site, liste et forum) va être mis en place. On le voit ailleurs, il est possible d’en faire un instrument de la consultation démocratique, c’est à étudier.

  

Encore une fois : nous entamons un processus. Ces élections, malgré le potentiel, ne sont pas l’enjeu réel. Elles nous mettent par contre en situation, grandeur nature, c’est bien là l’intérêt. Cela nous exerce à régler les problèmes au fur et à mesure qu’ils se présentent, à trouver les réponses lorsqu’il est pertinent de le faire tout en ayant, selon notre pente naturelle, déjà évoqué au préalable les termes du débat, tracé de grandes lignes générales qu’il faut pragmatiquement mettre en application, autant que possible.

  

Bien sûr nous devons dès maintenant prévoir les dispositifs de contrôle de l’assemblée sur les mandatés (en cas de crise de « grosse tête »). On peut imaginer l’acceptation obligatoire de leur démission en faveur des suppléants à mi-mandat, ou à la suite d’engagements pris et non clairement explicités,  en contradiction avec le mandat donné.

  

Le tirage au sort aura lieu Mardi 03 Février, processus simple : deux chapeaux (mâle, femelle), autant de bouts de papiers pliés qu’il y aura de noms des deux genres. Une main innocente tirée au sort… (non, je plaisante…). Si vous ne pouvez être présent, et sauf opposition formelle de votre part ou empêchement légal, c’est l’ensemble des noms collectés lors des réunions qui sera la base des participants au tirage. Ceux qui n’ont pu être présents à aucune des réunions mais adhèrent à notre démarche peuvent aussi donner leurs noms, c’est ouvert, tous sont légitimes à participer, sans distinctions (sauf, hélas, nationalité mais rien n’empêche alors de participer aux assemblées, d’y avoir d’autres mandats). Si désigné par le sort, la possibilité de se désister reste, il n’y aura ni honte ni opprobre, c’est un choix libre et en conscience donc éminemment respectable, inutile à justifier, sans plus de questions.

.

Pardon d’être aussi long mais c’est avec fort peu de digressions et de fioritures que je rapporte la teneur des débats bien plus denses qu’il n’y paraît tant il est « simple », en vis-à-vis, d’exprimer en quatre mots ce que je mets 20 lignes à expliciter ici grossièrement. Rien ne remplace le plaisir de la palabre, elle n’est pas un vain exercice si elle dessine un but d’action concrète.

 

Podemos !

(en solidarité et hommage aux manifestants de la Plaza del Sol, encore une fois assemblés par milliers en ce samedi 31 Janvier 2015, sans foyer, sans travail, sans avenir, sans peur…).

 

 



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3 février 2015 2 03 /02 /février /2015 16:00

 

Source : www.bastamag.net

 

Débattre Capitalisme

Les investisseurs financiers lorgnent sur la dette des pays d’Afrique

par Eric Toussaint 3 février 2015


Côte d’Ivoire, Éthiopie, Rwanda, Sénégal... La dette des pays les plus pauvres attirent aujourd’hui les fonds d’investissement du Nord, à la recherche de rendements plus intéressants qu’en Europe. Mais certains titres de dette vendus sur les marchés financiers internationaux par les pays africains « sont liés à des contrats dont les clauses peuvent constituer de véritables bombes à retardement », alerte Eric Toussaint, porte-parole du Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde (CADTM). Le risque : une nouvelle grande crise de la dette, comme celle de 1982, qui a conduit les pays d’Afrique à s’enfermer dans la spirale infernale des plans d’ajustement structurels imposés par le FMI. Décryptage.

En 2014, le Rwanda et l’Ethiopie qui figurent parmi les pays les plus pauvres de la planète ont vendu des titres de leurs dettes publiques sur les marchés financiers des pays les plus industrialisés. Du jamais vu au cours des 30 dernières années ! La Côte d’Ivoire, sortie il y a peu d’une situation de guerre civile et d’une suspension du remboursement de la dette il y a à peine trois ans, a réussi également à trouver sans difficulté des prêteurs privés pour acheter des titres. Le Kenya [1] et la Zambie ont aussi émis des titres de la dette.

Cela témoigne d’une situation internationale tout à fait particulière : les investisseurs financiers du Nord disposent d’énormément de liquidités et face à des taux d’intérêt très bas dans leurs pays, ils sont à l’affût de rendements intéressants. Le Sénégal, la Zambie et le Rwanda promettent un rendement de 6 à 8 % sur leurs titres. Ce qui attirent des sociétés financières qui cherchent à placer provisoirement leurs liquidités, même si les risques sont élevés. Les États de l’Afrique subsaharienne ont réussi à vendre sur les marchés financiers internationaux des titres de dette publique pour 7 milliards de dollars en 2014 [2]. C’est un record.

Euphorie de la dette

Les gouvernements des pays subsahariens deviennent euphoriques et tentent de faire croire à leur population que le bonheur est au coin de la rue, alors que la situation peut dramatiquement se retourner. Ces gouvernants sont en train d’accumuler des dettes de manière tout à fait exagérée, et quand la situation se détériorera, ils présenteront la facture à leur peuple. De toute manière, une grande partie des impôts que les pouvoirs publics font aujourd’hui payer au peuple (via la TVA et les impôts sur les revenus) sert à rembourser la dette, au lieu d’être utilisée pour améliorer les conditions de vie des citoyens et citoyennes. Dans l’écrasante majorité des pays, les dépenses publiques effectuées pour rembourser les dettes contractées par les gouvernants sont supérieures au budget de l’éducation ou de la santé. C’est un scandale.

De plus, les titres de dette que les gouvernants vendent sur les marchés financiers internationaux sont liés à des contrats dont les clauses peuvent constituer de véritables bombes à retardement. Par exemple, de plus en plus de contrats contiennent une clause d’accélération des paiements : si un pays entre en difficulté économique, les détenteurs des titres de la dette peuvent exiger des autorités du pays un remboursement anticipé. De quoi fortement aggraver la situation du pays. Et tous les contrats prévoient qu’en cas de litige, ce n’est pas la justice du pays endetté qui est compétente mais celle de pays comme les États-Unis ou le Royaume Uni... Il est nécessaire de se battre pour obtenir que le contenu des contrats soit rendu public par les autorités.

Quand les taux d’intérêt s’envolent

Parmi les pays subsahariens qui ont émis le plus de dettes sur les marchés internationaux, les pays exportateurs de pétrole, à commencer par le Nigeria, sont aujourd’hui confrontés à une chute de près de 50 % du prix du pétrole qu’ils exportent. Or plus de 70 % des revenus de l’État provient de la vente du pétrole. Cela diminue leur capacité de remboursement présent et futur. Dès lors, les prêteurs – banques privées du Nord, fonds de placement, les 1 % les plus riches en Afrique,... – deviennent nerveux et commencent à revendre les titres qu’ils détiennent sur le marché secondaire de la dette, le marché « d’occasion » de la dette. Ils bradent les titres, du coup ceux qui les achètent à rabais le font pour avoir un meilleur rendement. De leur côté, les autorités du pays doivent rémunérer à un prix plus élevé les nouveaux emprunts sous peine de ne pas trouver de prêteurs.

Prenons le cas du Nigeria : ses revenus ont fortement baissé en 2014 à cause de la chute du prix de pétrole entre juin et décembre 2014. La monnaie locale, la naira, a perdu 15 % de sa valeur face au dollar en 2014. Les réserves de change de la banque centrale du Nigeria ont baissé nettement [3]. En décembre 2014, la banque centrale a émis des titres de dette publique venant à échéance 10 ans plus tard en proposant une rémunération de 16 % [4] ! Il n’est pas compliqué d’imaginer ce que cela signifie : une portion de plus en plus considérable des revenus du Nigeria devra être destinée au remboursement de la dette dans un contexte de chute de ses revenus. Du coup, les mesures d’austérité vont s’aggraver.

C’est déjà le cas dans autre pays exportateur de pétrole, l’Angola. Le gouvernement confronté à un déficit budgétaire pour la première fois depuis 2009 vient d’annoncer qu’il réduira fortement les subventions aux prix du combustible dont bénéficie la population. Cela va augmenter le coût des transports publics, de l’approvisionnement, etc. Il n’y a pas que le prix du pétrole qui est en chute, en 2014 : les prix de l’argent et du cuivre ont ainsi baissé respectivement de 16 % et 18 %. Le coton accuse quant à lui une lourde baisse de 28 % sur l’année [5]. Le caoutchouc a également plongé. Quant au minerai de fer, son prix a baissé de 51 %. En résumé, une grande partie des pays d’Afrique subsaharienne dont les gouvernements se félicitent encore aujourd’hui des performances économiques, sans se préoccuper d’améliorer durablement les conditions de vie de leurs citoyens, va probablement se retrouver dans une situation de plus en plus difficile.

La spirale infernale des plans d’ajustement structurels

Cela rappelle dans une certaine mesure la précédente grande crise de la dette qui a éclaté en 1982, résultat de l’effet combiné de la baisse des prix des produits exportés et de l’explosion des taux d’intérêt dans ces pays [6]. Du jour au lendemain, il faut rembourser plus avec des revenus en baisse. De là, l’étranglement. Les pays endettés annoncent qu’ils sont confrontés à des difficultés de paiement. Les banques privées refusent immédiatement d’accorder de nouveaux prêts et exigent qu’on leur rembourse les anciens. Le FMI et les principaux pays capitalistes industrialisés avancent de nouveaux prêts pour permettre aux banques privées de récupérer leur mise et pour empêcher une succession de faillites bancaires. Depuis cette époque, le FMI, appuyé par la Banque mondiale, impose ses plans d’ajustement structurel [7]. Un pays endetté qui refuse l’ajustement structurel se voit menacé d’une suspension des prêts du FMI et des gouvernements du Nord. On peut affirmer sans risquer de se tromper que ceux qui, à partir de 1982, proposaient aux pays de la périphérie d’arrêter le remboursement de leurs dettes et de constituer un front des pays débiteurs avaient raison. Si les pays du Sud avaient instauré ce front, ils auraient été en mesure de dicter leurs conditions à des créanciers aux abois.

En choisissant la voie du remboursement, sous les fourches caudines du FMI, les pays endettés ont transféré vers le capital financier du Nord l’équivalent de plusieurs plans Marshall [8]. Les politiques d’ajustement ont impliqué l’abandon progressif d’éléments clés de leur souveraineté nationale, ce qui a débouché sur une dépendance accrue des pays concernés à l’égard des pays les plus industrialisés et de leurs multinationales. Aucun des pays appliquant l’ajustement structurel n’a pu soutenir de manière durable un taux de croissance élevé. Partout, les inégalités sociales ont augmenté. Aucun pays « ajusté » ne fait exception.

A qui profite la dette ?

Il ne faut pas attendre qu’une crise se déclenche pour entamer un audit citoyen de la dette. Il faut se poser dès aujourd’hui des questions essentielles comme : qu’est devenu l’argent des différents emprunts ? Quelles étaient les contreparties de ces emprunts consentis au gouvernement ? Quel montant d’intérêts a déjà été payé et à quels taux ? Quelle part du principal a été remboursée ? Comment la dette a-t-elle enflé sans que les populations aient ressenti concrètement ses effets ? Quels chemins ont suivi les fonds empruntés ? Quelle part a été détournée, par qui et comment ? Qui a emprunté et au nom de qui ? Qui sont les créanciers et quel a été le rôle des uns et des autres ? Par quels mécanismes l’État s’est-il trouvé engagé dans les différentes transactions ? Par qui les décisions d’emprunts ont été prises et à quel titre ? Comment des dettes privées sont-elles devenues publiques, grâce à quels intermédiaires et à quels organismes ? À qui ont profité les projets bidon réalisés avec de l’argent emprunté ? Quels crimes ont été commis avec cet argent ? Les bailleurs savaient-ils la destination des fonds octroyés ? Pourquoi n’établit-on pas les responsabilités pénales, civiles ou administratives ?

Quand on examine les réalisations par rapport au volume des fonds remboursés par les pays d’Afrique subsaharienne comme d’autres parties du monde, une conclusion s’impose : seule une faible part des prêts consentis a contribué au « développement » du pays. Une grande partie des fonds empruntés a alimenté des réseaux de corruption (au Sud comme au Nord de la planète), à travers des commissions et rétrocommissions. Ils ont enrichi les oligarques des régimes dont le train de vie ostentatoire jure avec la pauvreté et la misère ambiante. Ils ont aussi servi à enrichir un peu plus les 1 % les plus riches qui ont ensuite placé l’argent mal acquis dans des paradis fiscaux, la plupart du temps en Europe.

Des emprunts pour financer des projets inutiles

Ces fonds ont également financé des éléphants blancs, ces célèbres projets inadaptés et surfacturés, via, semble-t-il, les garanties publiques accordées aux grandes entreprises privées par le mécanisme des agences de crédits à l’export des pays prêteurs. Ce sont les populations qui ont payé et continuent de payer le lourd tribut, tout en subissant les effets négatifs de cet endettement odieux cautionné par un État démissionnaire qui ne protège pas, n’éduque pas, ne soigne pas, prive ses populations de l’eau, de l’électricité,...

C’est pour ces populations-là que le CADTM et toutes les associations prêtes à agir avec lui veulent procéder à cette clarification en ouvrant cet autre chantier du combat citoyen : ouvrir les livres de compte de la dette. En d’autres termes, réaliser l’audit citoyen de la dette, afin d’identifier la partie illégitime, illégale ou/et odieuse qu’il faut refuser de payer. Il s’agit aussi d’identifier les coupables d’actes frauduleux ayant conduit à l’endettement et/ou ayant permis en enrichissement personnel injustifié. Ces coupables doivent être poursuivis en justice. L’audit doit aller de pair avec la mise en pratique d’un autre modèle de développement qui met l’humanité et la nature au centre des priorités.

Eric Toussaint, porte-parole du CADTM international (Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde), maître de conférence à l’université de Liège [9]

Photo : CC Ryan

 

Notes

[1Agence Bloomberg, consulté le 3 janvier 2015.

[2Financial Times, « Oil routs sours Africa debt sweet pot », 31 décembre 2014.

[3Source : Agence Bloomberg.

[4Voir le site officiel de labanque centrale du Nigeria.

[5Source : Boursorama.

[6Ce passage est tiré de : Pierre Gottiniaux, Daniel Munevar, Antonio Sanabria, Eric Toussaint, Les Chiffres de la dette 2015, page 9.

[7Les programmes d’ajustement du FMI suivent trois objectifs : 1) assurer le remboursement de la dette contractée ; 2) établir des réformes structurelles visant à libéraliser l’économie, l’ouvrir aux marchés internationaux et réduire la présence de l’État ; 3) permettre progressivement aux pays endettés d’avoir accès aux prêts privés via les marchés financiers, sans pour autant cesser d’être endettés.

[8Le Plan Marshall est un programme de reconstruction économique proposé en 1947 par George C. Marshall, secrétaire d’État des États-Unis. Doté d’un budget de 12,5 milliards de dollars de l’époque (environ 100 milliards de dollars de 2014) sous forme de dons et de prêts à long terme, le plan Marshall permit à 16 pays (notamment la France, la Grande-Bretagne, l’Italie et les pays scandinaves) de profiter de fonds pour leur reconstruction après la seconde guerre mondiale.

[9Eric Toussaint est l’auteur de Bancocratie, Editions Aden, 2014, et coauteur de Les Chiffres de la dette 2015, avec Pierre Gottiniaux, Daniel Munevar et Antonio Sanabria.


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Source : www.bastamag.net

 

 

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3 février 2015 2 03 /02 /février /2015 15:45

 

Source : www.equitesante.org

 

 

Financement et accès aux soins en Afrique de l’Ouest - Empirique et satirique !

Ludovic QUEUILLE & Valéry RIDDE Damien GLEZ

 

Préface :

Travaillant à la production et à l’application des connaissances scientifiques sur l’accès aux soins et le financement

de la santé en Afrique de l’Ouest depuis 10 ans, nous souhaitons partager des constats parfois surprenants en

expérimentant le dessin satirique comme outil de partage des connaissances

 

Ludovic Queuille & Valéry Ridde

 

 

 

Les services de santé publics sont critiqués et stigmatisés, mais le plus souvent, la qualité des soins

y est meilleure qu’ailleurs et seul un financement public peut garantir un accès équitable


.

 

Le paiement direct impose une barrière financière à l’accès aux soins pour les pauvres et ne permet

pas de financer les systèmes de santé. Il est pourtant très souvent remis en avant par certains

 

 

Le principe de «  gratuité des soins  », pardon «  d’exemption du paiement des soins  » (oui, la

sémantique est importante car « gratuité » serait un mot tabou !), ne semble déranger que ceux

qui ont les moyens de payer leur accès aux services de santé

 

La prise en charge des indigents est prévue dans les politiques de santé depuis l’instauration du

paiement direct. Après 30 ans, des centaines d’ateliers, de comités, d’études et de recherches

actions pour développer les critères et les processus de leur identification, les indigents sont toujours

exclus du système de santé. Quel est le vrai problème ?

 

Nous entendons parfois dire que jamais il ne sera possible de faire accoucher ces « femmes-là » au

centre de santé, des raisons culturelles étant souvent convoquées. Pourquoi postuler que certaines

populations n’iront jamais aux centres de santé alors que lorsque les barrières financières et géographiques

sont levées, ce n’est plus le cas dans une majorité de cas?

 

 

 

Certains programmes de subvention des soins sont partiels et comportent des « trous » dans le paquet

de services offert Ils sont souvent complexes, ce qui les rend difficilement compréhensibles pour la population

et parfois même pour les agents de santé. Ainsi, ils vont à l’encontre du principe de continuité des soins et

deviennent moins efficaces

 

 

 

En 30 ans de tentatives en Afrique de l’Ouest, les exemples les plus réussis de mutuelles de santé

n’ont jamais dépassé 10% de couverture . Elles restent cependant des ritournelles incontournables

dans les réflexions pour améliorer l’accessibilité financière aux soins de santé des pauvres.

 

 

 

En Afrique de l’Ouest, l’accès aux services de santé des enfants passe notamment par une

exonération du paiement des frais au point de service, ce qui coûte moins de 5 dollars US

par enfant et par an . Son financement passe par la volonté des décideurs

 

 

 

Dernièrement au Burkina Faso, comme au Mali, lors de la phase de concertations sectorielles et

régionales sur les orientations stratégiques de l’assurance maladie universelle, plusieurs secteurs

importants de la Nation se sont opposés au principe de solidarité nationale

 

 

 

Certains experts expliquent la garantie du succès du financement basé sur les résultats (FBR) par le

fait qu’il repose notamment sur le principe de « la carotte et du bâton ». La motivation du personnel de

santé n’est-elle pas un peu plus complexe que cela ?

 

 

 

Certaines expériences ont déjà montré que le paiement à la quantité pouvait avoir des effets pervers.

A vouloir trop motiver les acteurs de la santé en fonction de la quantité de maladies, ne risque-t-on pas

de rendre nos populations plus malades ?

 

 

 

Le prosélytisme dont font preuve la plupart des partenaires techniques et financiers (inclus certains

chercheurs...) auprès des gouvernements pour vendre leur « agenda » tournent à la cacophonie pour

les décideurs nationaux des politiques de santé.

 


 

Verticalisation et bureaucratie des nombreux programmes de santé font que le responsable d’un centre

de santé doit gérer son équipe, ses intrants, son infrastructure, les ressources financières, la situation épidémiologique, continuer de se former, remettre tous les mois un nombre incalculable de rapports, etc

et accessoirement...soigner ses malades.

 


 

Même si la formulation de politique publique puis leur mise en œuvre ne sont jamais faciles, il existe

de multiples preuves scientifiques pour les rendre efficaces et équitables. Or, ces 30 dernières années,

les décideurs ont la plupart du temps oublié l’équité dans les politiques.

 

 

 

Source : www.equitesante.org

 

 

 

 

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3 février 2015 2 03 /02 /février /2015 15:35

 

Source : www.mediapart.fr

 

Trois hommes jugés pour avoir récupéré des aliments périmés

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

Un Intermarché poursuit en justice trois personnes qui ont « frauduleusement soustrait des denrées périssables, avec dates dépassées » et destinées à être jetées.

 

Trois personnes doivent être jugées, mardi 3 février par le tribunal correctionnel de Montpellier, pour avoir récupéré des produits périmés destinés à être jetés dans l'enceinte d’un Intermarché de Frontignan dans l'Hérault, rapporte Le Midi libre.

La grande surface leur reproche d’avoir, le 27 mai dernier, « frauduleusement soustrait des denrées périssables, avec dates dépassées ». Un collectif de soutien, dénonçant une procédure « ahurissante et intolérable », a appelé à manifester devant le palais de justice de Montpellier mardi en début d’après-midi. « La pauvreté est peu à peu criminalisée, cette histoire est un exemple flagrant », poursuit-il.

A lire sur le site du Midi libre. (*ou ci-dessous)

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

                                                            ******************************

 

Source : www.midilibre.fr

 

Montpellier : appel pour le procès du vol de denrées périmées
Montpellier : appel pour le procès du vol de denrées périmées
L’affaire remonte au 27 mai dernier, à Frontignan.
V. ANDORRA
 

P lusieurs organisations appellent à manifester ce mardi, en début d'après-midi, devant le palais de justice.

Trois personnes devant le tribunal correctionnel ce mardi. Et plusieurs organisations qui appellent à manifester, en début d'après-midi, devant le palais de justice. Car ces trois personnes doivent comparaître devant les juges pour avoir "frauduleusement soustrait des denrées périssables avec dates dépassées", le 27 mai dernier, dans l'enceinte du supermarché Intermarché de Frontignan.

"La nourriture ainsi récupérée était périmée de quelques jours, quelques heures parfois, mais ne présentait aucun danger à la consommation. Ces denrées ayant perdu leur valeur monétaire (mais pas nutritionnelle !), elles étaient destinées à être jetées", assure le collectif de soutien aux prévenus, qui parle d'une situation "ahurissante et intolérable". "La pauvreté est peu à peu criminalisée, cette histoire en est un exemple flagrant", indique-t-il encore dans son appel à manifester cet après-midi autour "d'une soupe faite avec les restes du marché de la veille".

 

 

Source : www.midilibre.fr

 

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2 février 2015 1 02 /02 /février /2015 18:35

 

Source : www.lagedefaire-lejournal.fr/travailler-moins-pour-vivre-mieux

 

 

Travailler moins pour vivre mieux

 

 

Ce mois de février : le travail en question. Revenu inconditionnel, partage des emplois… Des pistes pour prendre du recul sur le sacro-saint turbin et la place qu’il occupe dans nos vies. Egalement  TGV LYON TURIN, un reportage à Carcassonne, ou  dix-neuf ouvriers de l’ancienne usine Pilpa ont créé une Société coopérative de production. Ils fabriquent des glaces artisanales à partir de fruits de la région et de lait entier.
Sommaire complet :

 

N94

 

TGV LYON TURIN
Daniel Ibanez, l’un des plus farouches opposants au projet de ligne à grande vitesse, publie un livre dans lequel il démonte ce projet « pharaonique ».

VOUS AVEZ DIT ANTHROPOCÈNE ?
Le récit scientifique selon lequel l’espèce humaine exerce une influence décisive sur la planète est porteur d’idéologie. Décryptage avec l’historien C. Bonneuil.

DOSSIER : LE TRAVAIL EN QUESTION
Revenu inconditionnel, partage des emplois… Des pistes pour prendre du recul sur le sacro-saint turbin et la place qu’il occupe dans nos vies.

CHALEUR HUMAINE AU COMPTOIR
Une maman et son petit, des ados avec leurs éducateurs, un bénévole qui fait le service en anglais… A Besançon, le Café des pratiques est un joyeux mélange

REPORTAGE
Ils s’étaient fait « manger par le capital ». Dix-neuf ouvriers de l’ancienne usine Pilpa ont créé une Société coopérative de production. Ils fabriquent des glaces artisanales à partir de fruits de la région et de lait entier. Reportage à Carcassonne.

• Mains propres sur la santé / Macron neutralise le Code de l’environnement
• L’euro dans le piège de la déflation / Ça roule pas fort pour les routiers
• New York : une ferme sur les toits / A Bruxelles, le jardin des sans-papiers
Coup double : deux journaux au lieu d’un pour nos abonnés !
• Lire, écouter, voir : doc actif contre stock radioactif
• Faudra-t-il cultiver sa terre pour se nourrir ?
• Repair Café : l’entraide et le tournevis – Le thé d’Aubrac
• La chronique ayurvédique – Le « champ commun » où poussent les projets
• Des communes visent le zéro déchet – L’incinérateur embrase Echillais
• Fiche pratique : les instruments de la nature
• Fiche pratique : du feng shui dans mon appart’
• Forum des lecteurs
• Agenda, annonces, le coin des diffuseurs

Vous ne trouvez pas ce numéro près de chez vous ? Consultez la carte de nos points de vente ou encore mieux abonnez-vous ! Merci de votre soutien.

 

 

 

Source : www.lagedefaire-lejournal.fr/travailler-moins-pour-vivre-mieux

 

 

 

 

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2 février 2015 1 02 /02 /février /2015 18:09

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

Les opposants aux projets inutiles se coordonnent pour faire avancer la démocratie

Marie Astier (Reporterre)

lundi 2 février 2015

 

 

Réunie à Bagnolet, la Coordination des opposants aux grands projets inutiles s’est concentrée sur le chantier de la démocratie participative. Celui-ci a été lancé par François Hollande, mais suit une logique administrative, à l’écart des citoyens.


Notre-Dame des Landes, le barrage de Sivens, le Center Parcs de Roybon, la ferme des 1.000 vaches, etc. Samedi 31 janvier, les opposants à tous ces Grands projets inutiles et imposés (GPII) ont laissé de côté le terrain local pour une journée de réunion à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). C’est la deuxième fois qu’ils se retrouvent dans la capitale pour tenter de fédérer les luttes. « Le but est de sortir la tête de l’eau de nos luttes locales pour agir au niveau national », explique Ben Lefetey, porte-parole du collectif d’opposition au barrage du Testet.

A l’ordre du jour : « Le chantier de la démocratie participative » annoncé par le président de la République en novembre dernier lors de la conférence environnementale.

"Tout doit être fait pour que sur chaque grand projet, tous les points de vue soient considérés, que toutes les alternatives soient posées, que tous les enjeux soient pris en compte et que l’intérêt général puisse être dégagé", avait alors insisté François Hollande. Il disait ainsi vouloir éviter de un nouveau « drame national » comme la mort de Rémi Fraisse au Testet.

« Le risque est que ça décide dans les cabinets ministériels »

Sauf que pour l’instant, « le gouvernement n’a fait signe à aucun de nous, déplore Françoise Verchère, co-présidente du Collectif des élus doutant de la pertinence de l’aéroport de Notre-Dame des Landes. Cela s’annonce mal, si la rénovation de la démocratie participative est faite par ceux qui nous ont mis dans le pétrin... » « Le risque est que ça se décide dans les cabinets ministériels, loin du terrain », poursuit Ben Lefetey.

Un vrai risque, puisque le gouvernement a décidé que c’est le Conseil national de la transition énergétique (CNTE) qui plancherait sur la réforme. L’instance rassemble certes des élus locaux, des parlementaires, des syndicats et des associations environnementales, mais aucun représentant de la coordination des GPII n’y est présent.

Et même le CNTE pourrait être marginalisé par l’exécutif. Car comme Reporterre l’a relaté, l’article 28 de la loi Macron compte donner la possibilité au gouvernement de prendre les mesures par ordonnances. La réforme de la démocratie participative se ferait donc sans débat parlementaire... Raison pour laquelle cet article de la loi Macron est pour l’instant très critiqué à l’Assemblée Nationale.

Des propositions de terrain

Collectivement, les opposants aux Grands projets inutiles ont donc décidé de ne pas attendre l’invitation de l’exécutif. « On va faire des propositions pour éviter de se retrouver dans la situation de blocage que l’on connaît un peu partout, expose Françoise Verchère. On va lister les dysfonctionnements constatés sur chacune de nos luttes, pointer les défauts des procédures, puisqu’à nous tous on en a déjà exploré toutes les failles ! »

Par exemple, les enquêtes publiques, étape cruciale de la consultation des citoyens, peuvent être améliorées. « Pour le barrage de Sivens, il manquait dans le dossier deux documents essentiels : le rapport défavorable au projet de l’ONEMA [Office national de l’eau et des milieux aquatiques-NDLR] et le document d’origine, celui qui explique pourquoi les élus ont décidé de construire le barrage, raconte Ben Lefetey. S’il y avait eu un désir sincère de débat avec le public, il aurait fallu mettre ces documents sur la table ! »

Les mots d’ordres sont donc : plus de transparence dans les procédures (pour bien informer tous les publics concernés), plus d’indépendance de ceux qui décident de leur mise en œuvre (pour notamment éviter les conflits d’intérêts) et plus de place aux citoyens (pour notamment prendre en compte les contre-expertises qu’ils peuvent fournir)....

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

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2 février 2015 1 02 /02 /février /2015 17:53

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

En images

01/02/2015 à 16h18
« Dérive autoritaire : les premiers signes qui doivent alerter »
Rémi Noyon | Journaliste Rue89

http://static2.stop-djihadisme.gouv.fr/var/stop/storage/images/media/images/radicalisation/607-6-fre-FR/radicalisation.png
 

En plus de son efficacité douteuse, le site gouvernemental Stop-djihadisme se prête à tous les détournements.

On y trouve notamment une plaquette qui renseigne sur « les premiers signes » de l’embrigadement d’un proche dans le salafisme djihadiste. Parmi ces « signes » évoqués sous forme de pictogrammes (à gauche ci-dessus) :

  • « Ils se méfient des anciens amis, qu’ils considèrent maintenant comme des “impurs” » ;
  • « Ils rejettent des membres de leur famille » ;
  • « Ils abandonnent l’école ou la formation professionnelle car l’enseignement dispensé fait parti du complot », etc.

Vient ensuite le numéro vert mis à disposition des « familles » qui « sont souvent démunies pour identifier les signes qui peuvent laisser présager un embrigadement, puis un départ ».

 

 

La plaquette de La Quadrature

Sur Twitter, Clément Sénéchal, « l’homme qui tweetait pour Mélenchon », se moque gentiment :

« Passé la journée au téléphone avec le ministère de l’Intérieur : j’avais des doutes sur à peu près tous mes potes. »

 

http://rue89.nouvelobs.com/sites/news/files/assets/image/2015/02/attentifs_ensemble.png

Certains vont plus loin. Jérémie Zimmermann, l’un des co-fondateurs de La Quadrature du Net, qui défend un Internet libre et ouvert, vient de relayer une plaquette intitulée : « Dérive autoritaire. Les premiers signes qui doivent alerter » (ci-dessus).

Reprenant les codes du site Stop-djihadisme, cette infographie liste les risques :

  • « Restriction de la liberté d’expression » ;
  • « Interdiction de manifestations pacifiques » ;
  • « Banalisation de messages racistes » ;
  • « Généralisation et extension de la surveillance des citoyens » ;
  • « Prévalence d’intérêts économiques sur l’intérêt général » ;
  • « Partenariats avec des régimes violant les droits de l’homme » ;
  • « Répression violente des manifestations » ;
  • « Instrumentalisation des menaces pour justifier des mesures sécuritaires » ;
  • « Contournement de la démocratie et du contrôle du pouvoir judiciaire. »

Ça ne vous rappelle rien ?

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

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2 février 2015 1 02 /02 /février /2015 17:41

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

Arrêt sur images 02/02/2015 à 09h57
Grèce et Europe : et au premier acte, Varoufakis tua la Troïka...
Arretsurimages.net"
Daniel Schneidermann | Fondateur d'@rrêt sur images

 

Yanis Varoufakis, ministre des Finances grec (εγω/Wikimedia Commons/CC)

 

Enfin, un héros ! Commençons par l’anecdotique, le superficiel, l’image. Le nouveau ministre des Finances grec Yanis Varoufakis ne porte pas de cravate, (comme tous les ministres syrizistes), et il voyage en classe éco, comme l’a bien remarqué Twitter tout émoustillé. Une moto, un sac à dos, une silhouette de culturiste, et le crâne le plus photogénique d’Europe : voici la Grèce Bruce Willis, et voici immédiatement renvoyés aux seconds rôles les Draghi, Juncker, Sapin, et tous autres eurocrates encravatés.

Et en plus, il parle. Il parle grec, ce qui va être (et est déjà) source d’innombrables malentendus, la qualité de la traduction simultanée, dans les sommets, étant souvent ce qu’elle est. Si la photo de sa poignée de mains avec le président hollandais de l’eurogroupe Dijsselbloem, scellant la mise à mort de la Troïka, est déjà culte, de même que leur aparté « – You just killed the Troïka. Waoow ! » –, savoir en quels termes exactement il a prononcé la condamnation est plus périlleux : bancale ? branlante ? boiteuse ? Au secours, les écouteurs ! Toujours est-il que dans le week-end, à en croire la presse allemande, Juncker prenait acte de la mort de la Troïka.

Déjouer les questions binaires

Mais surtout il parle anglais. Ce qui lui permet, dans une autre interview fondatrice, de recadrer en direct l’intervieweuse de la BBC, en imposant son discours à lui, pour déjouer les questions binaires dont l’Europe ne va pas manquer de le bombarder : alors cette dette ? Vous remboursez ou pas ?

Il faut l’écouter en intégralité, dans ce match qui dévoile à la fois sa stratégie, et le système de défense de Syriza, face à la meute médiatique : surtout, ne pas répondre aux questions sur la dette, ni par exemple sur son encombrant allié Kammenos. Et parler d’autre chose. Il est vrai que, de la hausse du smic avec effet immédiat à l’arrêt des privatisations, en passant par la chasse à la fraude fiscale, et le refus théâtral par le « junkie » grec de sa prochaine dose à 7 milliards d’euros, les sujets ne manquent pas.

Quel est l’objectif stratégique de Varoufakis, dans sa première tournée européenne ? Rétrograder ce boulet de la dette au rang d’un sujet parmi d’autres, pas plus pas moins que les réformes à accomplir en Grèce. Quant à la méthode, il l’énonce avec une candeur désarmante : « Quand deux partenaires doivent discuter d’un problème, il y a deux solutions. Soit ils s’assoient l’un en face de l’autre, soient ils s’assoient côte à côte, et assoient le problème en face d’eux. » Limpide.

Guerre de mouvement

Sur cet objectif, il semble avoir convaincu Sapin de s’asseoir à ses côtés. Voir l’insistance du Français, lors du point de presse de Bercy, à lancer à la presse « la dette, je sais qu’il n’y a que ça qui vous intéresse... » est un moment de jubilation inattendue. Donc, la France est Syriza : message certainement reçu par Merkel, qui jusqu’à présent, s’est bien gardée d’y répondre, montrant qu’elle n’avait pas encore compris qu’elle était dans une guerre de mouvement.

Dans l’imprévisible partie européenne qui s’est amorcée avec l’élection de Syriza, et où chaque jour de ces premières semaines compte pour dix, aucun de ces détails n’est anecdotique. Une période magique s’est ouverte, où chaque geste, chaque mot de Syriza seront performatifs. Non pas au sens, bien sûr, où gestes et mots suffiront à remporter la victoire. Mais ils configureront le champ de bataille, ses règles, ses codes, et c’est déjà énorme.

Certes, l’image ne fait pas tout. Et le choix par la Grèce, pour renégocier la fameuse dette, de Lazard, la banque du copropriétaire du Monde Matthieu Pigasse, choix qui prend à contrepied les anti-Syriza, devrait compter aussi dans la bataille diplomatico-médiatique. Car cette partie ne se joue pas à huis clos. Elle se joue devant les caméras, à ciel ouvert, et Syriza montre qu’il en est parfaitement conscient. Qui va prendre l’ascendant psychologique ? Qui va écrire le scénario de la nouvelle saison ? Il ne faudra que quelques semaines pour le savoir. En tout cas, c’est bien parti.

 

Publié initialement sur
Arretsurimages.net

 


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