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11 février 2015 3 11 /02 /février /2015 15:50

 

 

Source : www.bastamag.net


 

Répression syndicale

Sanctionnés pour engagement syndical : quand la Poste entrave les libertés fondamentales

par Sophie Chapelle 11 février 2015

 

 

 

 

La répression syndicale bat son plein à la Poste. Mises à pied, tentatives de licenciements et… révocation de fonctionnaire. Cette sanction gravissime n’y avait pas été prononcée depuis un demi-siècle. Un délégué syndical de Sud vient d’en faire les frais. Son crime : ne pas avoir demandé l’autorisation de la direction avant de s’exprimer devant des salariés. Pour entraver l’exercice du droit syndical, la direction de La Poste profite du flou juridique qui entoure l’entreprise publique devenue société anonyme. Dans un contexte de restructuration permanente : en moyenne, 6 000 emplois sont supprimés chaque année depuis dix ans.

Le 13 janvier, un postier, Yann Le Merrer, s’est vu notifier sa révocation par la Poste. C’est la plus lourde sanction qui puisse frapper un fonctionnaire. Du jamais vu depuis 1951, quand deux syndicalistes de la CGT avaient été révoqués [1]. Son délit ? Des faits liés à son activité syndicale dans le conflit qui a agité les Hauts-de-Seine au premier semestre 2014. Au terme de 173 jours de mobilisation, les grévistes ont notamment obtenu la titularisation de trois salariés, qui enchainaient les contrats précaires.

A l’issue de cette grève, la direction de l’entreprise publique a lancé de multiples procédures disciplinaires. Gardes à vue, mutations d’office, mises à pieds, licenciements... Face à l’arsenal des mesures disciplinaires déployées par la Poste, le cas de Yann Le Merrer, secrétaire département adjoint chez Sud PTT, est emblématique. « Il y a un principe en cas de grève, c’est celui d’aller avec les grévistes faire la publicité de la grève dans d’autres centres, souligne le postier, c’est à dire de travailler à la convergence des luttes. Et ça c’est le truc qu’ils ne supportent pas, c’est cela qu’ils attaquent aujourd’hui et c’est pour cela que je suis révoqué. » [2]

Quand la Poste ne respecte pas le Code du travail

Depuis 2009, aucun texte ne régit l’exercice du droit syndical à La Poste, laissant place au fait du prince. Pour les représentants des salariés, pénétrer dans un établissement peut être considéré comme un délit ! Selon la notification de sanction à l’encontre de Yann Le Merrer consultée par Basta !, six motifs ont été notifiés par la direction : « Intrusions répétées pendant des heures de service dans plusieurs établissements postaux », « prises de parole non autorisées », ou encore « absence d’information préalable des directeurs d’établissement à l’occasion de ses venues ».

 

 

 


La notification mentionne notamment le « non respect répété des dispositions de l’article 8 du règlement intérieur de la Poste ». Cet article soumet l’intervention syndicale à une autorisation d’accès au site. Or, cet article est contraire au Code du Travail qui attribue aux délégués syndicaux la liberté d’accès et de circulation dans les établissements de l’entreprise [3]. Comment expliquer cet état d’exception ? « La Poste navigue dans une zone de non droit social, déplore Nicolas Galépides, secrétaire général de la fédération Sud-PTT. Depuis 2010, c’est une société anonyme qui n’a ni comité d’entreprise ni délégués du personnel, alors qu’elle compte 110 000 salariés de droit privé et 110 000 fonctionnaires. La direction applique unilatéralement des mesures inspirées du droit administratif ou du code du travail en fonction de ce qui l’arrange. »

Ainsi, l’article 8 du règlement intérieur date de l’accord cadre de 2006 quand la Poste a défini ses propres modalités d’exercice du droit syndical. Cet accord a été refusé par la CGT et Sud, respectivement première et troisième organisation syndicale. Il a ensuite été cassé par le Conseil d’État en 2009 [4]. Qu’importe ! « En appliquant unilatéralement l’accord sur le droit syndical, la Poste s’assoit explicitement sur la décision du Conseil d’État », dénonce Nicolas Galépides. Contactée par Basta !, la direction de La Poste n’a pas donné suite à notre demande.

« Un mode de management inacceptable »

Pour Sud PTT comme pour la CGT, les faits reprochés à Yann Le Merrer relèvent simplement de l’exercice de son mandat de représentant du personnel. « Le dossier initial comprend 550 pages, souligne Nicolas Galepides. Yann a été suivi pendant un an dans les établissements en grève et aucun fait de violence ou de voie de fait n’a été relevé. » Or, la révocation constitue la plus lourde des sanctions pour un fonctionnaire. Ce dernier ne sera plus autorisé à occuper un poste dans la fonction publique. Une décision qui relève d’une procédure juridictionnelle interne à la Poste. « Ce qui autrefois se traitait localement par un rappel au règlement, un blâme ou un avertissement se règle désormais en discipline », observe la CGT.

Depuis la fin de la grève des postiers des Hauts de Seine, les sanctions tombent. Quatre licenciements ont été prononcés... Puis totalement invalidés : trois ont été refusés par l’inspection du travail, le quatrième employé a été réintégré suite à une décision prud’homale. D’autres attendent encore leur passage en conseil de discipline. Olivier Rosay, représentant de Sud à Paris, a par exemple été condamné à une mise à pieds de deux ans suite à « deux prises de parole non autorisées » et « une occupation du siège »... Depuis quand les prises de parole syndicales doivent-elle recevoir l’agrément d’une direction d’entreprise ? Un autre délégué syndical parisien, Emmanuel Birba, a été condamné à six mois de suspension pour ne pas avoir « prévenu de sa visite »... Brahim Ibrahimi, représentant Sud dans les Hauts-de-Seine, a activement participé à une série de débrayages contre le non-renouvellement du CDD d’un agent dans le centre de courrier de La Défense. Il a été mis à pied pour trois mois.

 

Télécharger le document dans son intégralité

 

Dans cette avalanche de sanctions, la Poste tombe parfois sur un os. Mohamed Yaqubi, militant CGT et facteur à Saint-Jean-de-Védas dans l’Hérault a été licencié pour « insubordinations ». Il critiquait une surcharge de travail liée à une mauvaise organisation du travail et des tournées qui généraient des heures supplémentaires non rémunérées. Le 16 décembre dernier, les prud’hommes de Montpellier ont jugé que le licenciement était dépourvu de cause réelle et sérieuse. La Poste a été condamnée à lui verser 40 000 euros de dommages. Si Claude Quinquis, de la CGT, se réjouit de cette décision, il relève que « les sanctions tombent parfois plus vite pour les contractuels que pour les fonctionnaires, avec des délais de mobilisation souvent trop courts » et dénonce « un mode de management inacceptable ».

Vers une « force d’intervention sociale »

Nicolas Galépides de Sud PTT redoute que la révocation de Yann Le Merrer « n’entrave la liberté d’action, les stratégies et les moyens » des syndicats. Cette répression syndicale intervient alors que les restructurations successives battent leur plein à la Poste. Plus de 80 000 emplois ont été supprimés ces dix dernières années (lire notre précédent article). Soit 30 % des effectifs ! La Poste suit-elle le chemin de France Télécom - Orange ? En réaction, les grèves de longue durée se multiplient. Depuis l’annonce de la révocation de Yann Le Merrer, des actions sont menées conjointement par Sud PTT et la CGT pour exiger la réintégration du postier. Un recours a par ailleurs été déposé en référé auprès du tribunal administratif pour faire annuler la sanction.

Interpellée sur cette révocation, Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction Publique, s’est fendue d’une réponse laconique renvoyant le dossier à Emmanuel Macron, ministre de l’Économie [5]. Alors que les politiques bottent en touche, l’enjeu pour les syndicalistes est d’élargir un maximum les soutiens. « L’idéal serait de construire un comité anti-répression permanent, souligne Nicolas Galepides. Un patron ou un préfet qui ferait du zèle contre des lanceurs d’alerte et des syndicalistes pourrait hésiter s’il se retrouve avec des militants des droits de l’homme, des familles mobilisées pour le droit au logement, des postiers, des tracteurs et des zadistes devant sa boite ou sa préfecture. » Les premiers signataires de la pétition en faveur de la réintégration de Yann Le Merrer, de la Confédération paysanne à la Ligue des droits de l’homme, dessinent peut-être les contours de cette nouvelle « force d’intervention sociale ».

Sophie Chapelle

@Sophie_Chapelle sur twitter

 

Notes

[1Georges Frischmann, secrétaire général de la fédération CGT des PTT, et un autre syndicaliste CGT, René Duhamel, avaient été révoqués pour avoir signé une déclaration en faveur de la paix pendant un voyage en Allemagne de l’Est (RDA). Source

[3L’article L2315-5 du Code du Travail indique que : « Pour l’exercice de leurs fonctions, les délégués du personnel peuvent, durant les heures de délégation, se déplacer hors de l’entreprise. Ils peuvent également, tant durant les heures de délégation qu’en dehors de leurs heures habituelles de travail, circuler librement dans l’entreprise et y prendre tous contacts nécessaires à l’accomplissement de leur mission, notamment auprès d’un salarié à son poste de travail, sous réserve de ne pas apporter de gêne importante à l’accomplissement du travail des salariés ».


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Source : www.bastamag.net

 

 

 

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11 février 2015 3 11 /02 /février /2015 15:35

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

Le président des jeunes UMP se met en congé, car sans-papiers

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

 

Le Canard enchaîné révèle que Stéphane Tiki, président de nationalité camerounaise des « jeunes populaires » de l'UMP, se trouverait en situation irrégulière. Celui-ci a annoncé qu'il se mettait en congé de ses responsabilités, expliquant que sa demande de naturalisation était « en cours ».

 

Selon Le Canard enchaîné, Stéphane Tiki serait un étranger en situation irrégulière. Le président des jeunes populaires, de nationalité camerounaise, ne serait pas français et ne détiendrait pas de titre de séjour. Celui-ci a annoncé qu'il se mettait en congé de ses responsabilités, expliquant que sa demande de naturalisation était « en cours ».

Sur Facebook, Tiki dit : « Ce que je peux lire dans la presse sur la situation me concernant est inexact et mensonger (…) Je vis en France, j'ai étudié au lycée Français et en France, je travaille en France. Je respecte les institutions et surtout j'aime profondément la France ! » Proche de Geoffroy Didier, l'un des leaders du courant très droitier « La droite forte », il militait il y a quelques mois contre le droit de vote des étrangers.

capture d'écran du compte twitter de Stéphane Tiki, le 6 octobre 2014 
capture d'écran du compte twitter de Stéphane Tiki, le 6 octobre 2014
Source : www.mediapart.fr


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11 février 2015 3 11 /02 /février /2015 15:27

 

Source : www.mediapart.fr

 

Grèce: retour sur six ans de politique européenne calamiteuse

|  Par martine orange

 

 

Comment la Grèce en est arrivée à menacer toute la zone euro ? Pourquoi les responsables européens n’ont-ils pas pu régler une question à moins de 300 milliards d’euros, alors qu’ils ont mobilisé, depuis 2008, 4 500 milliards d’euros pour sauver le système financier ? Retour sur six années de gestion calamiteuse de ce dossier par l'Europe.

 

De nouveau, la sortie de la Grèce de la zone euro n’est pas une hypothèse d’école. Chez les bookmakers britanniques, la possibilité d’un « Grexit » est évaluée à une sur deux, contre une sur trois la semaine dernière. Sans attendre, le premier ministre britannique, David Cameron, a annoncé lundi une réunion d’urgence avec les principaux responsables du Trésor et de la Banque d’Angleterre, afin, explique-t-il, que le gouvernement se prépare à toutes les éventualités.

 

 

Le bras de fer engagé entre les responsables européens et le gouvernement grec depuis son élection, il y a deux semaines, tétanise tout le monde. À la veille de la réunion exceptionnelle des ministres européens des finances sur la Grèce, mercredi 11 février, les positions paraissent irréconciliables. Les dirigeants européens refusent d’accepter le moindre aménagement du programme d’austérité imposé à la Grèce et de renégocier sa dette. En face, le gouvernement grec entend honorer toutes ses promesses.

L’espoir, entretenu par les responsables européens, de voir le gouvernement de Syriza plier, ou au moins temporiser, a définitivement été douché, dimanche 8 février, après la déclaration de politique générale d’Alexis Tsipras, plus déterminé que jamais à obtenir une renégociation complète du plan d’aide, qui a échoué totalement. « Le temps est venu de dire tout haut ce que les officiels reconnaissent quand les micros sont fermés et parlent ouvertement. (…) À ce stade, quelqu’un a le devoir de dire non, et cette responsabilité est tombée sur nous, la petite Grèce », a répété le ministre grec des finances, Yanis Varoufakis, lundi, devant le Parlement grec, en demandant un crédit relais de 5 milliards d’euros jusqu'en septembre,  le temps de remettre sur pied un nouveau programme de réformes.

Sortant de sa réserve pour la deuxième fois en moins d’une semaine, le gouvernement américain, craignant que la situation ne devienne incontrôlable, presse les responsables européens de trouver un compromis avec la Grèce. Le gouvernement canadien lui a emboîté le pas, tout comme les financiers. Timothy Adams, le président de l’Institut de la finance internationale – l’organisme qui avait beaucoup pesé lors de la renégociation de la dette grecque en 2012 –,  est sorti lui aussi à nouveau du silence. « Je pense qu’il existe encore une possibilité pour toutes les parties de trouver un compromis, mais je pense qu’elle se réduit très vite. Espérons que nous pourrons trouver une issue », a-t-il prévenu, en marge du sommet du G20 des responsables financiers à Istanbul.

 

Evolution des PIB européens entre 2008 et 2014. 
Evolution des PIB européens entre 2008 et 2014. © ING- The telegraph

Les économistes du monde entier multiplient les appels (voir ici, ou encore ) auprès des responsables européens pour qu'ils acceptent d’offrir une rémission à la Grèce. Tous jugent que le programme d’austérité imposé à la Grèce a lamentablement échoué (voir en Grèce le coût social et humain de l’austérité) et s’est traduit par un écroulement de 27 % du PIB en six ans. Une chute jamais vue depuis la crise de 1929. Tous insistent sur le niveau insoutenable de la dette grecque (177 % du PIB). « Ce n’est pas restructurer la dette mais de ne pas le faire qui est immoral », écrit l’économiste Joseph Stiglitz, qui a pris la tête de la croisade contre la position inflexible de la commission européenne.

Comment la Grèce, qui représente moins de 2,5 % du PIB européen, en est arrivée à menacer l’ensemble de la zone euro ? Pourquoi les responsables européens n’ont-ils pas pu régler une question à moins de 300 milliards d’euros, alors que, depuis la crise financière de 2008, ils ont su mobiliser 4 500 milliards d’euros (37 % du PIB européen) pour sauver leur système financier ? Retour sur six années de gestion calamiteuse du dossier grec par les responsables européens.

 

2009 : la faute grecque

Lorsque le gouvernement de Georges Papandréou (Pasok) arrive au pouvoir, en octobre 2008, il ne peut que constater l’évidence : la Grèce est en faillite. Les déficits budgétaires explosent, tout comme la dette. Au printemps suivant, il passe aux aveux : le déficit budgétaire ne va pas être de 6 % du PIB mais de 8,3 % (il sera en réalité de plus de 9 %). Dès ces aveux, c’est la curée en Europe. Prenant la tête de la ligue de vertu, l’Allemagne transforme directement le problème en question morale. L’endettement est une faute, le paiement de ses dettes une obligation morale, et les finances de l’État doivent être gérées comme celles d’un ménage.

L’Europe ne se départira plus jamais de cette ligne. D’autant que les problèmes de la Grèce vont faire resurgir des secrets cachés : la Grèce, aidée par la banque Goldman Sachs, a trafiqué ses comptes pour pouvoir entrer dans l’euro. Sans ces maquillages, elle n’aurait jamais pu rejoindre la monnaie unique.

La banque Goldman Sachs – mais faut-il rappeler qu’à l’époque, un certain Mario Draghi était responsable pour la banque des dettes souveraines de l’Europe ? – ne sera jamais inquiétée par la moindre commission d’enquête, par le moindre responsable européen pour ses agissements. La Grèce, en revanche, devient la tête de Turc de l’Europe. En Allemagne, où les responsables ont toujours considéré qu’Athènes était un passager clandestin de la zone euro, la presse populaire se déchaîne. Les Grecs sont des « fainéants, des tricheurs ». Ils doivent vendre leurs îles et le Parthénon. À aucun moment, Angela Merkel ne tente d’endiguer ce mouvement. Au contraire, la chancelière allemande déclare alors que la solidarité européenne ne saurait être mise en œuvre pour un gouvernement qui a failli. La sortie de la Grèce de la zone euro commence à être évoquée comme un scénario possible. En fidèle allié, Nicolas Sarkozy est totalement aligné sur la position allemande et ne dit rien.

 

Exposition des banques européennes aux dettes 
Exposition des banques européennes aux dettes © FMI

À l’époque, l’endettement de la Grèce s’élève à 300 milliards d’euros. Le pays s’est beaucoup endetté à partir de son entrée dans la zone euro, qui lui a permis de bénéficier de taux de plus en plus bas. Les gouvernements successifs (un Karamanlis succédant à un Papandréou et ainsi de suite pendant 30 ans) ont utilisé à tour de bras ces facilités pour financer un système politique, où le clientélisme, le népotisme, l’inefficacité, l’évasion fiscale et la corruption règnent en maître.

Mais, comme le rappelle Martin Wolf, chroniqueur du Financial Times, s’il y a des emprunteurs impétrants, il y a aussi des créanciers qui acceptent de leur prêter. Ils sont les deux faces d’une même pièce. « La vérité est que les créanciers ont une responsabilité morale de prêter de façon avisée. S’ils échouent à estimer les risques de leurs emprunteurs, ils méritent ce qui arrive par la suite. Dans le cas de la Grèce, l’ampleur des déficits extérieurs, en particulier, était manifeste », écrit-il. Mais cette face de la pièce sera soigneusement oubliée.

Socialisation des pertes

 

Pays fournisseurs de la défense grecque 
Pays fournisseurs de la défense grecque © The Guardian

Sur les 300 milliards d’euros de dettes de l’époque, 200 milliards sont portés par les banques et les institutions privées. Les banques françaises, suivies par les banques allemandes, sont les plus exposées. Elles ont prêté à l’État grec, mais ont aussi beaucoup accompagné les grands groupes européens, ravis de voir dans la Grèce un nouveau marché, qui pour construire les grands équipements liés aux Jeux olympiques de 2004 (Siemens), qui pour vendre des armements, des sous-marins, des équipements terrestres (Thales, DCNS, TKMS, DASA) à une armée grecque qui, chaque année, pompe un budget équivalent à 4 % du PIB du pays. À cette date, la Grèce se classe au quatrième rang pour ses dépenses militaires.

Pensant qu’une cure de rigueur et d’austérité suffira à ramener la Grèce dans le droit chemin, les responsables européens imposent les premières mesures drastiques à Athènes, sans lui porter assistance, laissant le pays suffoquer sous les charges financières.

Mai 2010 :  l’arrivée de la Troïka

Après la Grèce et l’Irlande, la crise était en train de gagner toute l’Europe du Sud. Les défauts de la construction de la zone euro, masqués quelque temps, apparaissaient tous au grand jour : la zone euro n’est pas une zone de transferts entre les pays riches et les pays pauvres, entre les exportateurs et les importateurs. Privés de la possibilité des ajustements monétaires et des dévaluations, les pays de l’Europe du Sud voient toute leur industrie s’effondrer et leur économie perdre en compétitivité, asphyxiées par une monnaie surévaluée par rapport à leur base économique mais sous-évaluée pour les pays du Nord. La Grèce, sans base industrielle, sans économie développée, est le pays le plus mal en point, au bord de l’effondrement.

« Si le problème de la Grèce avait été pris plus tôt, il n’aurait pas pris ces proportions », déclarera Christine Lagarde, une fois à la tête du Fonds monétaire international (FMI). Mais les responsables européens tergiversent pendant des mois. L’Allemagne refuse d'abord d’entendre parler de tout plan d’aide pour la Grèce, et puis il y a les élections régionales en Rhénanie-Westphalie. Une fois ces élections d’importance planétaire passées, l’Allemagne, sur l’insistance pressante des États-Unis, accepte le plan d’aide, mais à ses conditions : le programme d’aide européen doit se faire sous l’égide du FMI, expert en pays en détresse.

Dès ce moment, des économistes, y compris au sein du FMI, ont signalé la difficulté du plan de sauvetage de la Grèce. À la différence de tous les autres pays dans la même situation, la Grèce, tenue par la rigidité de la monnaie unique, ne peut pas dévaluer et trouver ainsi un peu d’oxygène pour accompagner son indispensable programme de redressement des comptes publics. Des experts du FMI, mais d’autres aussi, préconisent de contourner l’obstacle de l’impossibilité d’une dévaluation en restructurant la dette grecque. Ce qui aurait pour effet d’alléger la charge et les contraintes financières du pays.

Mais les responsables européens refusent cette solution. Tous les ajustements doivent passer par une dévaluation interne. Une Troïka est formée, associant le FMI, la Banque centrale européenne (BCE) et l’Union européenne (UE), avec pour mission de veiller au respect point par point de l’application des « remèdes » préconisés : diminution des dépenses publiques, réduction des salaires et des retraites, révision du droit social, privatisations, déréglementation. L’essentiel des efforts est demandé aux classes populaires et moyennes. Pas un mot n’est dit sur la lutte contre l’évasion fiscale, sur la taxation des plus riches (armateurs, église orthodoxe, mais aussi professions libérales) qui échappent à l’impôt. Aujourd’hui, les responsables de la Troïka se défendent en soulignant que ce sont les gouvernements grecs qui ont dessiné le plan d’austérité et arrêté les mesures. À les entendre, la mise en œuvre de l’austérité ne relevait pas de leur compétence.

Dans le cadre de ce plan de sauvetage, le FMI apporte 30 milliards d’euros de prêts, la plus grande somme jamais engagée par le fonds international, rappelle-t-il. L’Europe, de son côté, annonce la création d’un fonds européen de stabilité financière de 500 milliards d’euros, afin d’aider les pays de la zone euro en difficulté, et en particulier la Grèce, à se refinancer, en achetant notamment des dettes souveraines sur le marché secondaire. Ce fonds, basé au Luxembourg, est conçu comme un instrument de financement à effet de levier : les pays européens n’apportent que très peu de capital, mais ils se portent garants des sommes levées sur les marchés. Leur garantie, calculée au prorata dans la zone euro, ne sont exigibles que si le pays emprunteur n’honore pas ses échéances.

Avec ce matelas financier de secours et les mesures d’austérité imposées, la Grèce, selon les scénarios dessinés par la Troïka, doit passer le cap sans trop de difficultés. Passé une ou deux années de récession, tout doit rentrer dans l’ordre. L’économie doit rebondir, les finances publiques se redresser, l’endettement diminuer. La Troïka pense alors que la Grèce pourra revenir sur les marchés dès 2012, au pire 2014. Rien ne se passera comme prévu. « Le programme était bâti sur un nombre d’hypothèses ambitieuses, les risques ont été minimisés. Il y a eu des échecs notables », écrivent en 2015 des experts du FMI dans un rapport interne, très critique.

 

Le grand transfert des créances bancaires vers le public. 
Le grand transfert des créances bancaires vers le public. © FMI

« Cette gestion du flux n'apporte pas de réponse à la question du stock. Or, c'est bien l'ensemble des dettes accumulées dans les pays européens qui pose problème. Comment ces pays vont-ils faire pour honorer les intérêts de leurs dettes et les rembourser dans une conjoncture sans croissance ? Comment vont-ils retrouver une situation financière soutenable sur le long terme ? Prétendre atteindre un niveau très bas d'endettement en un temps record n'est pas réaliste », commente en 2011 l’économiste très orthodoxe, Jean Pisani-Ferry, dans son livre Le Réveil des démons - La crise de l'euro et comment nous en sortir (Éditions Fayard), pointant l’erreur manifeste des responsables européens dans leur approche de la crise. 

Le ministre grec des finances, Yanis Varoufakis, ne dit pas autre chose quand il déclare : « On ne résout pas un problème d’insolvabilité, en le traitant comme un problème de liquidité. » Le FMI est encore plus critique sur les erreurs commises par les responsables européens dans cette approche de la crise grecque, pointant les arrière-pensées et les manœuvres en coulisses de l’Europe : le plan de sauvetage ne consistait pas à sauver la Grèce mais à sauver les banques européennes, particulièrement exposées à la dette grecque. « Ce report a donné une fenêtre aux créanciers privés pour réduire leurs expositions et placer la dette dans des mains publiques. Ce transfert a été réalisé à une échelle impressionnante (voir graphique) et a laissé le secteur public en risque », écrit-il.

Alors que la déroute grecque se confirme, les responsables européens mènent un coup d’État rampant lors du sommet de Cannes de 2011 en imposant la démission de Papandréou et son remplacement par un gouvernement technocratique. Mais cela n’endigue pas la crise, qui gagne désormais l’Espagne et l’Italie.

Pour éviter à nouveau l’effondrement de toute la zone euro, le président de la BCE d’alors, Jean-Claude Trichet, tord le cou à tous ses principes et tous les traités, et fait racheter des titres des pays en difficulté sur le marché secondaire. À la fin 2011, la dette grecque s’élève à 350 milliards d’euros. Les créanciers privés n’en détiennent plus que 37 % (130 milliards), les créanciers grecs, essentiellement les banques, que 22 % (80 milliards). Les créanciers publics détiennent tout le reste : le FMI est engagé à hauteur de 30 milliards, la BCE de 55 milliards, le fonds de stabilité européen de 53 milliards.

Février 2012 : une restructuration au service des banques

Cela ne doit pas s’appeler une faillite. Mais cela y ressemble étrangement. En février 2012, après des négociations harassantes avec l’Institut de la finance internationale, une restructuration de la dette grecque est décidée. La BCE refuse d’y participer, car tout effacement de la dette grecque qu’elle détient en portefeuille, reviendrait à financer indirectement un État, ce qui serait contraire aux traités européens, explique-t-elle. Les pays européens refusent également de s’y associer, car leur garantie serait requise, ce qui reviendrait à faire payer leurs contribuables.

 

Évolution de la dette en % du PIB. 
Évolution de la dette en % du PIB. © Commission européenne -The Telegraph

La restructuration ne porte donc que sur la dette détenue par les seuls créanciers privés. L’accord stipule que 53 % de cette dette, soit 107 milliards, seront effacés, par le biais d’un échange de titres.

Cette opération est censée être un ballon d’oxygène pour la Grèce, d’autant que l’Europe consent à 130 milliards d’euros d’aides supplémentaires, ce qui porte à 210 milliards d’aides au total. Dans les faits, ce programme est totalement préempté par le système financier : 35,4 milliards d’euros sont versés en compensation aux créanciers qui ont accepté d’échanger leurs titres ; 48,2 milliards sont accordés aux banques grecques, filiales des banques étrangères incluses, qui ont besoin d’être recapitalisées, après la restructuration. Pour racheter les dettes d’origine et payer les intérêts dus aux créanciers, 149,2 milliards d'euros sont dépensés (96 milliards pour le principal, 53,2 milliards pour les intérêts).

Ainsi, seulement 20,3 milliards d’euros, soit moins de 10 % des crédits accordés à la Grèce, seront vraiment utilisés pour soutenir l’économie du pays et sa population. Tout le reste n’a servi qu’au système financier. À la sortie de cette restructuration, le taux d’endettement de la Grèce est toujours à 140 % du PIB. Du jamais vu dans l’histoire économique.

Qui détient la dette grecque aujourd’hui ?


Les paiements de dettes par la Grèce depuis 2010  
Les paiements de dettes par la Grèce depuis 2010 © Jubilee campaign

Avec un endettement correspondant à 177 % du PIB et une économie en dépression, la Grèce est en état de faillite. Depuis 2010, elle a versé près de 150 milliards d'euros pour rembourser ses dettes et payer les intérêts de la dette en cours. Ces sommes ont été soit apportées dans le cadre du plan de sauvetage, soit extraites directement de l'économie grecque. Car à la différence des autres pays, n'ayant plus accès aux marchés financiers pour se refinancer et faire rouler sa dette, Athènes doit payer le tout. Cettte situation explique les exigences fixées par la Troïka de dégager un excédent budgétaire d'au moins de 4,5 % du PIB. C'est le niveau qu'elle estime nécessaire pour que la Grèce puisse honorer ses échéances. Le gouvernement demande de ramener cet excédent à 1,5 %, de façon à dégager les ressources nécessaires pour atténuer la grave crise sociale et soutenir l'économie.

La plupart des experts jugent qu’un abandon total ou partiel de la dette est inévitable. À peine élu, le gouvernement grec a tout de suite engagé le débat sur le sujet, se heurtant partout à une fin de non-recevoir.

 

Les créanciers de la Grèce. 
Les créanciers de la Grèce.

Alors que les créanciers privés étaient très actifs et bruyants au début de la crise grecque, ils se montrent très discrets dans les conversations du moment entre le gouvernement grec et les responsables européens. Normal, le tour de passe-passe opéré par l’Europe a fonctionné : ils ne sont pas concernés ou à la marge. 12 % de la dette grecque sont détenus par les créanciers privés. Ceux-ci sont souvent des fonds vautours, des hedge funds qui ont racheté des titres grecs avec une énorme décote – parfois 20 % de la valeur faciale – et empochent de substantiels coupons : les taux des émissions grecques peuvent aller jusqu’à 8 % et plus. Quand l’argent est à taux zéro, c’est un placement mirifique. Fin 2012, un hedge funds new-yorkais déclarait que la dette grecque avait été son meilleur placement de l’année.

Tout le reste est donc entre des mains publiques. Les crédits du FMI s’élèvent à quelque 30 milliards. Mais jamais dans son histoire, le FMI n'a accepté de participer à un abandon de prêts. Cette possibilité semble encore plus improbable que nombre de responsables des pays émergents ont violemment critiqué le soutien du FMI à la Grèce et jugé qu'elle avait bénéficié d’un traitement de faveur.

Dans le passé, le FMI a accepté des rééchelonnements de dettes, passant par des allongements de la durée, des abaissements de taux. Il a notamment participé au plan Brady sur le Mexique en 1990. Surendetté, le Mexique avait alors bénéficié d’un rachat de ses dettes à 50 % de leur valeur. L’opération avait été menée sous l’égide des États-Unis. Mais encore faut-il que les Européens soient d’accord sur le principe.

Les créances détenues par la BCE s’élèvent à une trentaine de milliards (les chiffres varient selon les sources, mais l’ordre de grandeur reste le même). La Banque centrale dit avoir déjà fait beaucoup d’efforts pour aider la Grèce. Les paiements des intérêts qu’elle perçoit sont reversés aux pays européens, au prorata de leur participation dans le capital de la BCE. Ceux-ci doivent normalement reverser ces sommes à la Grèce. De même, les plus-values que la BCE dégage au remboursement des émissions (car elle aussi a acheté avec d’importantes décotes) sont reversées aux pays européens, puis à la Grèce, selon le même mécanisme. C’est à ces sommes que le gouvernement grec fait référence, lorsqu’il réclame à la BCE et aux pays européens 1,8 milliard d’euros qu’il estime lui être dû. Mais les gouvernements européens lient cette restitution au respect par la Grèce du plan de sauvetage et de son échéancier de dettes.

Pour la BCE, la Grèce bénéficie donc d’un taux zéro sur ces emprunts logés dans la Banque centrale. Elle estime ne pas pouvoir aller au-delà. Consentir à un abandon de certaines créances lui semble tout à fait impossible. Ses arguments sont les mêmes qu’en 2012 : tout abandon reviendrait à financer l’État grec, ce qui est contraire aux traités.

Les emprunts de la Grèce auprès des pays européens s’élèvent à quelque 200 milliards d’euros. L’essentiel (environ 140 milliards) est porté par le Fonds européen de stabilité financière, le reste (53 milliards) est lié à des crédits bilatéraux consentis par des pays européens à la Grèce. Les engagements de l’Allemagne auprès de la Grèce s’élèvent, tous prêts confondus, à 55 milliards d’euros (là encore, les chiffres varient selon les sources mais les ordres de grandeur sont toujours les mêmes), ceux de la France à 42 milliards, ceux de l’Italie à 32 milliards, ceux de l’Espagne à 27 milliards d’euros. Ces prêts sont en fait des garanties. Les différents pays se sont portés garants des prêts de la Grèce en y apposant leur signature, mais n’ont jamais apporté d’argent directement.

Les responsables européens disent avoir déjà consenti beaucoup d’aménagements à la Grèce. Ils ont allongé les durées des émissions, diminué les taux – le taux moyen d’emprunt de la Grèce est autour de 2,2 %, et bien moins élevé par exemple que celui du Portugal. Mais ils se refusent à envisager le moindre effacement de dettes. Car leurs garanties seraient sollicitées. « Il ne saurait être question que les contribuables européens paient pour la Grèce. Comment imaginer que les Portugais ou les Espagnols qui ont mené de durs plans d’austérité remboursent pour les Grecs », ont assuré plusieurs responsables européens, de Jean-Claude Juncker à Wolfgang Schäuble, oubliant au passage que cette situation découle de leurs choix politiques antérieurs.

Accepter d’effacer une partie de la dette les condamnerait à avouer ce qu’ils ont réellement fait depuis six ans : toute leur gestion de la crise grecque, de la crise de l’euro a consisté à socialiser les pertes du système bancaire, à reporter sur les populations les risques inconsidérés pris par les banques. Ce serait reconnaître aussi que leur politique d’austérité est un échec patent. Ce serait enfin devoir accorder à d’autres pays européens, en commençant par l’Italie, l’Espagne, l’Irlande, le Portugal, une remise de peine et une renégociation de leurs dettes. Autant dire que tout changement leur semble impossible. Même si cela peut conduire à l’explosion de la Grèce.

La crise de la Grèce, jusqu’à présent, n’est pas une mauvaise affaire pour tout le monde. La fragmentation de la zone euro a entraîné d'immenses déplacements financiers : les investisseurs ont abandonné les pays de l’Europe du Sud pour se reporter vers les pays jugés les plus sûrs, Allemagne en tête. Ceux-ci peuvent se financer à un coût proche de zéro depuis plusieurs années. Ces derniers jours, les taux allemands à dix ans sont à 0,37 %. Cela représente au moins 10 milliards d’économies sur ses charges financières par an. La France économise, elle aussi, entre 5 et 6 milliards d’euros par an sur son service de la dette. Mais cela n’est jamais évoqué dans les discussions sur la Grèce. Athènes doit rester coupable de tout.

 

Lire aussi

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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11 février 2015 3 11 /02 /février /2015 15:17

 

Source : www.okeanews.fr

 

Cette dette que l'Allemagne doit encore à la Grèce : entretien avec l’historien de l’économie Albrecht Ritschl

Dans une interview datant de novembre 2014, Albrecht Ritschl, professeur d’histoire économique de la London School of Economics, discute des dettes de guerre de l’Allemagne et des réparations dues à la Grèce après la deuxième guerre mondiale. Selon lui, l’Allemagne est le plus grand fraudeur de la dette du 20ème siècle.


10 février 2015 
26     dernière mise à jour le 10/02/2015   

Albrecht Ritschl, professeur d'histoire économique à la London School of Economics.

Albrecht Ritschl, professeur d'histoire économique à la London School of Economics. (Capture d'écran via Proud2bGreek1 / YouTube)

Michael Nevradakis : Beaucoup de gens ignorent tout du prêt que le régime nazi a imposé à la Grèce pendant la Deuxième guerre mondiale. Faîtes nous un résumé de ce problème.

Albrecht Ritschl : Les éléments essentiels sont les suivants : pendant l'occupation, l'Allemagne a forcé la Banque de Grèce à lui prêter de l'argent, ce prêt forcé n'a jamais été remboursé et il est probable que personne n'ait jamais eu l'intention de le faire. Nous avons là une tentative de déguisement, de camouflage, pourrait-on dire, des frais d'occupations en prêt forcé – et ce prêt avait bien des mauvais côtés. Il a alimenté l'hyperinflation grecque, qui avait déjà lieu à cause de l'occupation italienne, et surtout, il a ponctionné des ressources vitales. Ce qui a eu pour conséquence une baisse catastrophique de l'activité économique ; et cela n'a rien fait pour rendre l'occupation allemande moins impopulaire qu'elle ne l'était avant. Cela a raffermi la résistance grecque dans sa résolution et a eu pour effet tout un tas de choses très tragiques et néfastes.

Les Nazis ont-ils forcé d'autres pays occupés à leur accorder des prêts ?

Oui, c'était une façon de faire très fréquente et largement utilisée. Juste pour vous expliquer un peu ce qui se passait alors, les Nazis avaient instauré un système monétaire à taux fixe dans les pays occupés, en alignant les taux de change sur le reichsmark, la devise allemande de l'époque, plus ou moins à leur gré. Le système était centralisé à la banque centrale allemande, la Reichsbank de Berlin, grâce à un système de créance à court terme, comme des comptes à découvert, et l'Allemagne était à découvert en ce qui concerne les pays occupés – ce qui a créé l'illusion de paiements.

Quand les officiers allemands se rendaient dans des usines françaises, belges ou néerlandaises – dans les trois pays d'où l'Allemagne tirait la plus grande partie de ses ressources et réquisitionnait des machines et des matières premières – ils payaient effectivement, et ces paiements étaient essentiellement crédités sur leurs comptes nationaux à la Reichsbank. Le prêt imposé à la Grèce a suivi un schéma similaire. Comme je l'ai déjà dit, l'essentiel de ces prêts provenait majoritairement des pays d'Europe de l'Ouest. La Grèce, à cause de son économie réduite, ne représentait qu'une fraction de tout cela. Néanmoins, les effets sur l'économie grecque ont été dévastateurs.

Que s'est-il passé après la Deuxième guerre mondiale en ce qui concerne les prêts forcés de la Grèce et des autres pays concernés – ainsi que des réparations et des remboursements des dettes de guerre allemandes en général ?

Vous seriez surpris d'apprendre qu'il ne s'est rien passé, et la raison est la suivante : après l'invasion des Alliés et la chute du régime nazi, la première chose que les autorités d'occupation ont fait a été de bloquer toutes les revendications à l'encontre et de la part du gouvernement allemand, en vertu d'une fiction juridique selon laquelle le gouvernement et l'État allemand n'existaient plus. La question était alors de savoir ce qu'on allait en faire après la mise en place de nouvelles structures étatiques à la fin des années 1940. La question était très controversée, car beaucoup de gouvernements d'Europe de l'Ouest disaient : "Nous sommes tous tellement heureux de refaire du commerce et de renouer des relations économiques avec l'Allemagne occupée, et au fait, nous avons toujours ces comptes qui n'ont pas été liquidés avec les Allemands… Et si les Allemands nous livraient tout simplement des marchandises pour combler les déficits de ces comptes ?"

C'est devenu une préoccupation majeure pour les occupants, surtout pour les Américains, puisqu'ils craignaient beaucoup que les zones occupées de l'Allemagne saignent l'économie avec un tel système de remboursement des prêts de guerre, et les Américains cherchaient avant tout à renflouer et relancer l'Allemagne. Les raisons de leur inquiétude trouvaient leurs racines dans l'histoire des réparations à la fin de la Première guerre mondiale, quand un système similaire avait été mis en place après la fin de l'hyperinflation allemande. C'était un projet américain de stabilisation de l'économie allemande, le plan Dawes, qui fonctionnait comme suit : l'Allemagne payait des réparations aux alliés occidentaux et les États-Unis fournissait une aide financière à l'Allemagne. Entre 1924 et 1929 ce système était hors de contrôle et c'était en fait les États-Unis qui finançaient les réparations allemandes.

Donc les Américains, après la Deuxième guerre mondiale, craignant de voir ce schéma se répéter, ont bloqué tout cela. Comment l'ont-ils bloqué ? Grâce à un dispositif ingénieux quoiqu'un peu malveillant : tout pays souhaitant recevoir l'aide du plan Marshall devait signer une renonciation dans laquelle il abandonnait toute poursuite financière à l'encontre de l'Allemagne en échange de l'aide du plan Marshall. Cela ne revenait pas à bloquer complètement les réclamations mais à les repousser jusqu'à l'époque où l'Allemagne aurait remboursé l'aide qu'elle avait reçue du plan Marshall. En termes techniques, cela a placé les réparations et les demandes de remboursements faites à l'Allemagne à un rang inférieur à celui du plan Marshall. Et comme tout le monde voulait recevoir l'aide du plan Marshall, tout le monde a signé les renonciations à contrecœur. La situation pendant la période du plan Marshall était donc celle-ci : les dettes existaient encore sur le papier, mais elles ne valaient plus rien en ce sens que la dette était bloquée.

Combien dit-on que l'Allemagne doit à la Grèce et aux autres pays pour ce qui est des dettes de guerre ?

La dette due à la Grèce était de l'ordre d'un peu moins de 500 millions de reichsmarks ; la dette totale due à l'Europe de l'Ouest sur les comptes de compensation était d'environ 30 milliards de reichsmarks. De nos jours ça n'a l'air de rien, mais cela prend tout son sens si je vous dis que le montant total équivalait à environ un tiers du Produit National Brut de l'Allemagne en 1938, un an avant que l'Allemagne ne déclenche la Deuxième guerre mondiale. Ce n'était pas la seule dette, car l'Allemagne avait manipulé la valeur de la dette grâce au système de taux de change qu'elle contrôlait.

Il y a des calculs faits par les fonctionnaires du gouvernement allemand vers la fin de la Deuxième guerre mondiale, donc toujours sous le régime nazi, qui essaient de rendre compte de la valeur réelle de la dette totale contractée dans l'Europe occupée, et qui arrivent à des résultats proches de 80 ou 90 milliards. Ce qui se rapproche fortement du PNB de l'Allemagne en 1938 ; disons 85 ou 90 %. Nous parlons désormais de très grosses sommes. Juste pour vous donner une idée : le PNB de l'Allemagne l'an dernier [2013, ndlr], était d'un peu plus de deux mille milliards d'euros, disons 90 % de ce chiffre. Nous sommes toujours au-dessus de deux mille milliards d'euros, juste pour vous donner une idée de ce que la dette représentait alors dans le potentiel économique de l'Allemagne.

Y a-t-il un moyen de quantifier cette dette et sa valeur actuelle si on l'ajustait à l'inflation et au taux de change des dernières décennies ?

Il y a plusieurs façons de faire. Ce que je viens de faire en est une, et nous dirions alors que le total de cette dette, si l'on prend le PNB allemand comme mesure et que l'on ne fait pas intervenir l'inflation, la valeur totale de la dette mesurée en pourcentage du PNB allemand sur un an, serait aujourd'hui de plus de deux mille milliards d'euros.

Quels arguments l'Allemagne avance-t-elle, historiquement et présentement, quant au problème des dettes de guerre et des réparations ?

Il y a eu une importante période provisoire avec les Accords de Londres sur la dette allemande. Au début des années 1950, des négociations ont commencé entre l'Allemagne de l'Ouest et les pays créanciers. Une solution a été trouvée – ou plutôt de nouveau imposée par les Américains et dans une certaine mesure par les Britanniques – qui avait deux effets. Premièrement, ils ont réuni les dettes de guerre et les réparations – ce qui n'était pas anodin. Deuxièmement, ils ont tenu des propos confus, qui étaient ouverts à l'interprétation, disant que l'on repoussait la résolution de ces problèmes jusqu'à la réunification de l'Allemagne. Pourquoi ces deux points sont-ils importants ?

Le premier point est le suivant : si vous réunissez les dettes de guerre et les réparations allemandes, vous mettez tout dans le même sac. Et il ne fait aucun doute que l'Allemagne a payé des réparations considérables en nature après la Deuxième guerre mondiale, principalement à travers deux choses : les livraisons forcées – qui étaient très importantes pour ce qui est devenu ensuite l'Allemagne de l'Est – et la cession de territoires, qui sont désormais une partie de la Pologne et, dans une moindre mesure, de la Russie, ce que nous pouvons dans les deux cas appeler des réparations en nature. Donc si vous réunissez les dettes de guerre et les réparations, la balance est plus légère, car ces réparations en nature ont été considérables. Le second point ce sont ces propos confus repoussant la résolution de ces problèmes aux lendemains de la réunification allemande, car la grande question était alors de savoir si cette clause, l'article 5 des accords de Londres, constituerait une obligation après la réunification allemande, qui a effectivement eu lieu en 1990.

En ce moment la presse et les médias parlent beaucoup de la success story de l'économie allemande, de sa responsabilité budgétaire, que l'on compare à l'irresponsabilité budgétaire supposée des pays d'Europe du Sud, comme la Grèce. Mais vous soutenez que l'Allemagne a été le plus grand fraudeur de la dette au 20ème siècle. Pourquoi pensez-vous que c'est le cas ?

Eh bien, nous pouvons juste faire parler les chiffres, et j'ai déjà parlé de ces dettes de guerres presque égales au rendement économique de l'Allemagne en 1938, quand l'Allemagne connaissait le plein-emploi. Donc au fond, ces sommes n'ont jamais été remboursées. Nous avons de plus la dette publique de l'Allemagne, qui a été effacée par une réforme monétaire entreprise par les Américains dans les zones occupées de l'Allemagne de l'Ouest et par les Soviétiques dans les zones occupées de l'Allemagne de l'Est en 1948. Les Soviétiques ont totalement effacé la dette publique ; les Américains en ont effacé 85 %. Si maintenant nous additionnons tout cela et essayons de parvenir à un total global, à la fois interne et externe, effacé par la réforme monétaire et les accords de Londres, nous arrivons à un chiffre qui est approximativement – c'est très approximatif, juste pour avoir un ordre d'idée – quatre fois le revenu national de l'Allemagne. Pour donner un ordre d'idée actuel, si l'on accepte que le PNB est de l'ordre de deux mille milliards d'euros, ce qui fait plus de deux mille milliards et demi de dollars, nous parlons alors d'un défaut de paiement et d'un allègement de dette de l'ordre de dix mille milliards de dollars. J'aurais tendance à penser que c'est sans équivalent dans l'histoire du 20ème siècle...

 

*Suite de l'article sur okeanews

 

 

Source : www.okeanews.fr

 

 

 

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11 février 2015 3 11 /02 /février /2015 15:13

 

Source : www.okeanews.fr

 

 

L'euro va s'effondrer en cas de départ de la Grèce, selon Varoufakis


9 février 2015 

Yanis Varoufakis à Londres

Yanis Varoufakis à Londres

 

Si la Grèce est contrainte à sortir de la zone euro, d'autres pays suivront inévitablement et le bloc de la monnaie s'effondrera, a déclaré dimanche le ministre grec des finances Yanis Varoufakis.

Le nouveau gouvernement de la Grèce tente de renégocier les remboursements de sa dette et a commencé à faire reculer les politiques d'austérité convenues avec ses créanciers internationaux.

Dans une interview sur la chaîne italienne RAI, Varoufakis a déclaré que les problèmes d'endettement de la Grèce doivent être résolus dans le cadre d'un rejet des politiques d'austérité pour la zone euro dans son ensemble. Il a appelé à un «New Deal» : programme massif d'investissement financé par la Banque européenne d'investissement.

"L'euro est fragile, construit comme un château de cartes, si vous retirez la carte grecque, les autres vont s'effondrer" a déclaré Varoufakis selon une transcription de l'entrevue publié par la RAI...

 

*Suite de l'article sur okeanews

 

 

Source : www.okeanews.fr

 

 

 

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11 février 2015 3 11 /02 /février /2015 01:36

 

Source : www.lemonde.fr

 

 

Le Parlement grec ouvre la voie aux réformes de Syriza

Le Monde.fr | 11.02.2015 à 01h18 • Mis à jour le 11.02.2015 à 01h38 | Par Elisa Perrigueur

 
 
Le premier ministre grec Alexis Tsipras s'exprime devant la Vouli, le parlement grec, le 10 février à Athènes.

Sans surprise, le gouvernement d’Alexis Tsipras a obtenu la confiance du parlement grec, dans la nuit de mardi 10 à mercredi 11 février. Au total, 162 parlementaires sur les 299 présents ont validé le programme du parti de la gauche radicale, soit les 149 députés Syriza et leurs 13 alliés souverainistes du parti des Grecs indépendants (ANEL).

À l’issue de ce vote, le parti de gauche radicale va pouvoir appliquer son programme politique consacré à l’urgence sociale en Grèce et entamer des négociations serrées avec les responsables européens.

Vers minuit (heure locale), peu avant le vote, le premier ministre Alexis Tsipras, qui s’est exprimé face aux parlementaires, s’est montré ferme : « La démocratie grecque n’accepte plus les chantages et nous avons désormais le peuple à nos côtés ».

Attaques de la droite

Mardi, les députés se sont succédé à la tribune pour s’exprimer sur la formation d’Alexis Tsipras. Parmi les plus critiques du gouvernement, les 76 députés de la droite Nouvelle démocratie (ND), ex-parti au pouvoir et principale force d’opposition, ont voté contre le programme de Syriza. L’ancien premier ministre conservateur Antonis Samaras a ainsi affirmé que « depuis que le Parlement a échoué à élire un président (en décembre, provoquant les élections anticipées qui ont propulsé Syriza au pouvoir), le système bancaire a perdu plus de 15 milliards d’euros ».

Et d’ajouter : « des investissements qui promettaient d’offrir aux Grecs des milliers d’emplois ont été gelés et notre pays refait la Une de l’actualité de manière dramatique ». Dans l’hémicycle l’ensemble des partis d’opposition, toutes tendances confondues, ont voté contre le programme de la gauche radicale.

Négociations à hauts risques avec l’Europe

A l’issue de ce vote, le gouvernement entre dans une phase de négociations cruciales pour trouver un terrain d’entente avec les responsables européens. Mercredi se tient une réunion des ministres des finances de la zone euro, elle sera suivie d’un Conseil européen, jeudi. Syriza veut en finir avec le programme d’aide internationale de 240 milliards d’euros financé par la troïka. Le parti souhaite proposer à ses créanciers l’application d’un « programme relais » jusqu’en juin avant la mise en place d’un plan qui reposerait sur la croissance et l’investissement.

Face aux députés, le premier ministre Alexis Tsipras a rappelé sa détermination : « Il n’y aura pas de retour en arrière, la Grèce ne peut pas retourner à l’âge des plans de sauvetage et de la soumission ». Et d’afficher son optimisme : « Je crois au compromis avec l’Europe, je ne peux pas croire que les responsables européens voudront de nouveau punir le peuple grec ».

Les responsables européens se montrent plus réservés sur un éventuel consensus. L'« humeur » au sein de la zone euro n’est pas propice à une satisfaction « sans condition » des demandes du gouvernement grec, a alerté le président de la Commission, Jean-Claude Juncker. Le ministre des finances, Wolfgang Schaüble, a pour sa part affirmé : « nous ne négocions pas de nouveau programme. Nous avons déjà un programme. »

L’Europe espère toutefois aboutir à un accord avec la Grèce le 16 février. Faute de consensus, Athènes, qui n’a plus accès aux marchés des capitaux, risque de se trouver à court de liquidités fin février, date d’expiration du programme d’aide en cours.

Priorité à l’urgence sociale pour les Grecs

Ce vote ouvre également la voie à l’application de la feuille de route politique pour le pays. Sa priorité, après six années de récession, est de mettre fin à la « crise humanitaire » pour Syriza. Comme l’a solennellement rappelé Alexis Tsipras, mardi, « tout pouvoir vient du peuple et donc c’est le peuple qu’il doit servir ».

Selon son programme, le parti de gauche radicale va débloquer 1,8 milliard d’euros pour mettre en place une série de mesures pour les plus démunis d’ici la fin de l’année. Parmi les principales promesses, l’augmentation du salaire minimum de 580 à 750 euros, la fourniture de l’électricité gratuite pour plusieurs milliers de foyers, la gratuité des transports publics pour les personnes sous le seuil de pauvreté… Afin de trouver des financements, Syriza a promis une « une guerre sans merci » contre la corruption et la fraude fiscale.

Le premier ministre Alexis Tsipras aux côtés du ministre des finances Yanis Varoufakis, le 6 février, au parlement, à Athènes.

La majorité de l’opinion soutient la position du gouvernement

A la confiance du parlement s’ajoute également un soutien de la population grecque. La ligne de résistance au plan d’aide de la troïka, réaffirmée par les leaders lors de leur tournée européenne la semaine dernière, semble avoir séduit une partie de l’opinion publique. Selon un sondage de l’université de Macédoine pour la chaîne grecque Skaï tv, diffusé le 7 février, 72 % des Grecs approuveraient cette position de refus. Selon l’Agence France-Presse, plusieurs sondages publiés mardi dans la soirée ont également montré que huit Grecs sur dix avaient apprécié son discours de politique générale d’Alexis Tsipras. Et parmi eux, donc, des électeurs n’ayant pas voté Syriza.

Pour Nikolaos Georgikopoulos, professeur d’économie à la New York University - Stern Business School, le contexte de crise joue dans cet appui national. « Il y a une réelle souffrance ressentie par le peuple en raison des mesures de rigueur, rappelle l’expert. Syriza dit aux Grecs : “Nous allons mettre fin à cette souffrance”, comme la priorité aujourd’hui est de sortir le pays de ce bourbier, tout le monde souhaite que ce gouvernement réussisse à appliquer son plan, peu importent les considérations politiques ». Nikolaos Georgikopoulos prévient : « Le fait de dire : “Je suis derrière le gouvernement” ne veut pas dire que l’on croit en leur programme politique ou économique. Il faudra rester prudents et analyser la situation dans les prochains mois ».

» Lire : Trois questions sur la renégociation de la dette grecque

  • Elisa Perrigueur
    Journaliste au Monde

 

Source : www.lemonde.fr

 

 

 

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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 21:03

 

Source : tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

 

 

 

 

BESOINS de toute urgence de compétences en mécanique sur la ZAD ! Transmettre son savoir-faire en partage de connaissances, rémunération envisageable.
Pique-nique à Sivens  « pour lui dire je t’aime ! »

Depuis deux week-ends, la zone de Sivens est isolée

par miliciens et gendarmes qui empêchent toute circulation. 

Pour dire non à cette stupide escalade,

pour continuer à nous rencontrer à Sivens,

pour réaffirmer ensemble que nous avons raison de nous opposer à ce projet de barrage,

soyons nombreux au rendez-vous de co-voiturage

dans la bonne humeur et la fierté.

dimanche 15 février à 10 h 30 à Gaillac, place de la Libération

Manif_21-0221Toulousetoulouscity

 

 

Mardi 10 :

Lundi 9 :

 

Publié dans Infos générales | Mots-clefs : , , , |  

 

 

 

Source : tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

 

 


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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 20:39

 

 

Source : zad.nadir.org

 

 

Infos du 9 au 16 février

lundi 9 février 2015, par zadist

 

 


Si vous voyez des mouvements de police anormaux autour de la zone, contactez-nous ! sur le numéro d’urgence temporaire au 07.58.82.71.86.

Pour la connexion sécurisé de notre site : https://zad.nadir.org
- l’empreinte du nouveau certificat c’est D5:67:93:5E:EE:BC:58:ED:F3:FA:07:7B:0F:66:A5:64:0B:B1:7A:2C (depuis le 13/01 jusqu’au 13/02)


Infos sur la répression

- Jordan est incarcéré suite à la manif du 22 février ; il avait pris 5 mois ferme (qui devaient être aménagés en autre chose que de la prison).
Pour lui écrire : MAHE Jordan - écrou 60532 - Centre Pénitentiaire de Nantes - B.P. 71636 - 44316 NANTES-CÉDEX


les nouvelles date pour la black plouc kitchen en février sont sur le blog https://blackplouckitchen.wordpress.com


Lundi 9 février

- Samedi 14 février : Ouverture d’une nouvelle ZAD a Allauch CONTRE LA ROCADE (LINEA) qui menace plusieurs hectares de terres fertiles pour les remplacer par de l’asphalte, menaçant la faune et la flore locale dans cette ceinture verte de Marseille.

PDF - 22.8 ko

- Répression à Sivens : « un changement de doctrine inquiétant » Entendu le 3 février par la commission d’enquête parlementaire sur le maintien de l’ordre, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a pointé la violence des /« nouvelles formes de contestation sociale »/. Pour le chercheur Cédric Moreau de Bellaing, entendu, lui, fin janvier par les députés, le changement est aussi du côté de l’État. http://www.mediapart.fr/journal/france/040215/repression-sivens-un-changement-de-doctrine-inquietant (l’article complète dans la document PDF en pièce jointe)

- Le figaro investissent du temps pour faire une recherche sur le mots : zadiste, zad, nddl, sivens. Du journalisme de fond et très informative sur l’existence des mots avec des commentaire autant si amusant. http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/02/07/01016-20150207ARTFIG00061-comment-le-mot-zadiste-s-est-integre-dans-le-langage-courant.php Dommage que l’on a pas sur papier, avec le froid ces toujours bien venu pour allumé notre poiles ou pour fournir service dans nos toilettes sèches .

- Demain 10 février Conférence de presse, plantation de haïe, solidarité avec les voisins qu’ils veulent expulsé : Ils se plantent, nous plantons : journée de plantation de haie Tout le monde les bienvenu ! Amener vos graines et vos arbres !

- ZAD Testet [7-8 février 2015] Ils font un barrage à Sivens, mais sur les routes… https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/2015/02/07/samedi-7-fevrier-2015-des-miliciens-bloquent-les-entrees-a-la-zad/ « Aujourd’hui samedi, encore une fois nous avons été empêchés de nous rendre à Sivens par pro-barrage et gendarmes. L’enjeu pour nous était la présentation du livre « Sans retenue » à partir de midi autour d’une soupe. Certes, nous avons pu nous rassembler ailleurs, en tout cas nous avons cédé le terrain aux miliciens qui nous interdisaient l’accès des lieux. »

- [Manifs 21 fevrier] Dommage qu’ils ont oublié qu’il y a une ville qui s’appelle Toulouse ou le même jour il y a aussi une appel de mobilisation contre la violence policière. Une video musique qui appel a manifester :

- [Stop-THT Montabot] Le chantier hivernal récurrent autour du bois. Plein de choses à faire, encore plus de possible. http://antitht.noblogs.org/1869

Documents joints

 

 

Source : zad.nadir.org

 

 


 

 

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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 17:01

 

Source : www.reporterre.net


 

L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est incompatible avec la biodiversité, jugent des scientifiques

Marie Astier (Reporterre)

mardi 10 février 2015

 

 

 

Le Conseil scientifique du patrimoine naturel et de la biodiversité vient de rendre un avis négatif sur les impacts du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. C’est le troisième rapport de ce type.


Et encore un. Un avis scientifique de plus qui estime qu’en l’état actuel, le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes n’est pas compatible avec la préservation de la biodiversité.

Cette fois-ci c’est le Conseil scientifique du patrimoine naturel et de la biodiversité qui s’exprime. Cet organe indépendant, bien que rattaché au ministère de l’Ecologie, rassemble des experts de l’environnement venant à la fois des sciences dures (naturalistes, agronomes,etc) et des sciences sociales (sociologues, philosophes, etc).

Les 1.400 hectares sur lesquels s’étendrait l’aéroport, qui sont pour 98 % une zone humide, « abritent des cortèges floristiques et faunistiques remarquables, présentant une grande valeur patrimoniale », note-t-il dans un avis publié le 2 février.

Le projet d’aéroport prévoit donc une « compensation » : de nouvelles zones humides seraient créées dans les environs de l’aéroport. Mais le Conseil se montre très dubitatif face à cette solution car « les bilans de telles opérations de compensation sur des zones humides restent très insatisfaisants. »

En clair, on ne pourra pas recréer ailleurs une zone humide aussi riche en biodiversité et en services écologiques que celle de Notre-Dame-des-Landes. Le conseil « émet donc un avis défavorable à la destruction de cet ensemble très original par la réalisation de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ».

Une zone humide « pas compensable »

Cette conclusion ravit le Collectif d’élu-e-s doutant de la pertinence du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. C’est une preuve de plus que « le choix du site de Notre-Dame-des-Landes, fait dans les années 70, n’était pas pertinent compte tenu des problèmes environnementaux qu’il pose », expliquent-ils dans une lettre adressée à la ministre de l’environnement Ségolène Royal.

« Le Conseil n’a pas fait dans la dentelle pour dire non, c’est inhabituel pour des scientifiques », se félicite également François de Beaulieu, naturaliste et historien breton, actif dans la lutte contre l’aéroport.

Selon lui, cet avis vient enfoncer le clou, après toute une série de rapports et d’avis qui émettent de fortes réserves :

- La conclusion de l’enquête publique sur le respect de la loi sur l’eau, à l’été 2012. Elle est favorable à la construction de l’aéroport, mais à condition que la méthode de compensation soit validée par un comité d’experts.
- Ce comité d’experts rend un rapport en avril 2013, moins d’un an plus tard. Il émet de nombreuses réserves sur la possibilité de compenser la destruction de la zone humide. « Ces réserves devraient être levées pour que le projet puisse être poursuivi », conseillent les experts.
- Puis c’est au tour du Conseil National de protection de la nature de se prononcer. Il reprend les mêmes réserves, et demande un délai de deux ans pour effectuer des études.
- Enfin arrive aujourd’hui l’avis du Conseil scientifique de la biodiversité. Après avoir invité l’un des auteurs du rapport des experts, Ghislain de Marsily, il se prononce sans ambiguïté contre la destruction de la zone humide.

« Cela confirme ce que disent tous les experts et les opposants à l’aéroport : la zone humide de Notre-Dame n’est pas compensable »...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 


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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 16:58

 

 

Source : www.lemonde.fr

 

 

En Irlande, l'Alliance anti-austérité rêve de marcher dans les pas de Syriza et Podemos

Le Monde.fr | 10.02.2015 à 10h47 • Mis à jour le 10.02.2015 à 16h46 | Par Camille Bordenet (Dublin, envoyée spéciale)

 
 

 

Meeting de l'Alliance anti-austérité. Son leader, Paul Murphy, veut s'inspirer de Syriza et Podemos pour créer une alternative d'extrême-gauche en mesure de s'imposer face aux partis traditionnels.

 

Il n’y a déjà plus de fauteuils pour les retardataires. Qu’importe, des grappes de jeunes gens se massent au fond de la salle. Mercredi 4 février au soir, dans le centre-ville de Dublin, on est venu écouter Paul Murphy, le jeune chef de file et député de l’Alliance anti-austérité (AAA), un mouvement d’extrême gauche lancé en mai. Celui que certains surnomment déjà le « Tsipras irlandais » revient tout juste d’Athènes. Il a vu. Ce jour où l’Europe a basculé. Ce jour où le parti de la gauche radicale grecque, Syriza, a arraché le pouvoir. Déjà, la salle se tait, haletante. « Irlandais, il ne faut pas laisser passer cette opportunité historique de s’unir contre l’austérité. Syriza a ouvert la voie, à nous de suivre », lance Paul Murphy, 31 ans, des airs d’adolescent mais une verve de tribun. « Comment a-t-on pu accepter d’être asservis à la troïka [Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne] quand d’autres ont le courage de dire stop ? », renchérit-il sous les vivats.

L’Irlande s’est officiellement soustraite à la tutelle de la « troïka » fin 2013 et le pays renoue enfin avec la croissance mais chacun, ce soir, porte encore les stigmates de six années d’austérité. Chacun s’accroche à ses espoirs, aussi. « Si ça a marché pour les Grecs, pourquoi pas pour nous ? », veut-on croire. Il n’est pas trop tard pour entrer en résistance. Il n’y a qu’à voir, depuis septembre, l’ampleur nationale qu’ont prise les manifestations contre la facturation de l’eau potable, cet engagement pris par Dublin dans le cadre du plan d’aide financière que les Irlandais voudraient justement oublier. La promesse du gouvernement de coalition d’Enda Kenny d’alléger la taxe n’a pas suffi à calmer l’exaspération.

 

Lire (édition abonnés) : L’onde de choc grecque frappe l’Irlande, le bon élève de la « troïka »

 

Une reprise qui semble inaccessible

Alors que les premières factures doivent tomber en avril et coûteront plusieurs centaines d’euros par an aux ménages, les campagnes appelant au non-paiement sous le mot d’ordre « No way, we won’t pay » (« pas question, on ne paiera pas »), essaiment à travers le pays. Du jamais vu depuis l’indépendance en 1922. Pas même au plus fort de la crise financière. Car l’eau cristallise tout le reste. Coupes dans les dépenses publiques, baisse des salaires, augmentation des impôts : la rigueur budgétaire – dont le pays est officiellement sorti en octobre – a demandé trop d’efforts aux Irlandais. Le taux de chômage a certes baissé, mais avoisine toujours les 10,7 %. Et, alors que le gouvernement les serine avec la reprise économique, une grande partie des 4,5 millions d’habitants n’en ressent toujours pas les effets. « Les 99 % de gens ordinaires voient qu’on fabrique une reprise pour les 1 % de riches aux dépends du reste de la population qu’on continue à saigner », tance Paul Murphy. Le député a encore sa carte au Parti socialiste (trotskiste), qu’il a intégré à l’âge de 18 ans.

Lire l’analyse (édition abonnés) : L’Irlande sort à petits pas de sept années d’austérité

Une formation « partie de la rue, qui laisse des gens normaux faire de la politique », c’est ce qui a plu à Sean Malone, 24 ans, militant de l’AAA. Lui a compris un peu trop tôt ce que voulait dire « la crise » : en 2009, son lycée perd la moitié de ses enseignants, dont celui qui s’occupe de soigner sa dyslexie. « A 18 ans, j’ai réalisé que le système irlandais n’offrait pas de futur. Ça a signé le début de mon engagement en politique », résume le jeune homme, aujourd’hui serveur. Comme de nombreux jeunes Irlandais, il aurait pu s’exiler en Australie ou aux Etats-Unis. Ses parents l’y encourageaient. Il a préféré rester pour se battre. Et espérer convaincre d’autres jeunes de faire le même choix, à l’heure où l’émigration de masse inquiète. « Dans deux ans, on pourra avoir fait de l’AAA la force de gauche radicale qui changera le pays, à l’image de Syriza et Podemos [le parti anti-austérité espagnol], veut croire l’activiste. Mais pour y parvenir, il faut que les jeunes restent. »

Lire aussi le reportage (édition abonnés) : Des jeunes Irlandais en colère refusent l'« émigration forcée »

La soixantaine, Christine Sherry et Philomena Foster, elles, ne sont plus « toutes jeunes », conviennent-elles en riant, attablées autour de leur thé brûlant. Leurs enfants partis s’installer sur d’autres continents, elles ont décidé de consacrer leur temps libre à militer pour l’AAA. Inépuisables, les deux copines sillonnent les quartiers pour organiser débats et meetings, toujours armées de flyers, prêtes à tracter. Elles s’essaient « même » à Twitter et Facebook.

Mais sous ses airs bon enfant, la jeune formation pourrait aussi pâtir de son activisme. Le 9 février, Paul Murphy et plusieurs opposants à la taxe sur l’eau ont ainsi été placés en garde à vue plusieurs heures – avant d’être finalement relâchés –, pour être questionnés sur leur possible lien avec un incident impliquant une ministre, lors d’une manifestation en novembre. « Une tentative de plus de dénigrer le mouvement contre la taxe sur l’eau », a immédiatement réagit l’AAA, certains militants dénonçant un « coup politique et médiatique ».

Désobéissance civile

 

Sept mois que Derek Mac An Ucaire, Brendon Condron et Gerard Kelly, ont réglé leur réveil à 5h du matin pour mener bataille contre les ouvriers de la compagnie Irish Water chargés d’installer les compteurs d’eau à chaque habitation.

 

Dans le quartier ouvrier de Crumlin, dans le sud de la capitale, la résistance fait moins de bruit, tapie dans la nuit glaciale. Elle n’en est pas moins efficace. Voilà sept mois que Derek Mac An Ucaire, Brendon Condron et Gerard Kelly ont réglé leur réveil à 5 heures du matin pour mener bataille contre les ouvriers de la compagnie Irish Water chargés d’installer les compteurs d’eau à chaque habitation. « Quand ils arrivent, on se positionne derrière les barrières de sécurité pour les empêcher d’accéder aux canalisations. C’est de la désobéissance civile », explique Derek, gaillard d’une quarantaine d’années, qui surveille les rues alentour en tentant de se réchauffer les mains. Une désobéissance d’autant plus légitime, considère-t-il, que les Irlandais « paient déjà l’eau dans leurs impôts ».

Les trois hommes aussi ont déjà été arrêtés. « C’est le prix à payer, lâche Brendon en haussant les épaules, tant qu’on est relâchés ». Et cette guerre de tranchée semble payante. « Dans cette rue, ils n’ont pu installer que deux compteurs en une semaine », se félicite Derek, qui a sacrifié plusieurs journées de travail dans ce combat. Gerard et Brendon, eux, sont au chômage. Gerard poste une photo de la rue où ils se trouvent sur le groupe Facebook du quartier. Un moyen efficace de tenir les habitants au courant de leurs actions. Chaque groupe d’opposants, réparti par quartier, procède ainsi. Ils font aussi du porte-à-porte pour convaincre les riverains de ne pas payer les factures à venir. Les maisonnées de briques rouges sommeillent encore et le siège sera long, jusqu’à 16 heures et la relève du prochain groupe. Mais, déjà, un homme qui réside à quelques pâtés de maison leur donne l’alerte : les travaux commencent dans sa rue. Les trois activistes décampent.

Porter politiquement la mobilisation citoyenne

 

Paul Murphy, 31 ans, chef de file et député de l'Alliance anti-austérité

 

Paul Murphy n’en revient toujours pas. « Pour la première fois, le peuple irlandais a pris conscience de sa force. Pour résister, les gens se sont organisés d’eux-mêmes dans leur quartiers, sans être instrumentalisés », s’exclame-t-il, fébrile. De la même façon que Podemos, en Espagne, a voulu « convertir l'indignation en changement politique » – le titre de son manifeste –, en transformant la mobilisation sociale du mouvement des Indignés en processus électoral participatif, l’Alliance anti-austérité est née de la volonté de porter politiquement les revendications des militants mobilisés contre la taxe sur l’eau. « L’énergie populaire était si grande, il ne fallait pas la laisser retomber », renchérit, intarissable, le chef de file. Sans pratiquement de structure ni de logistique, la petite formation issue de la société civile a déjà remporté quatorze sièges de conseillers lors d’élections locales en mai dernier, et un fauteuil de député.

Le défi consiste désormais à trouver son propre modèle de gauche radicale, « pas une copie de Podemos ou Syriza », et à se muer en « véritable force politique », résume Murphy. Et, d’ici aux élections générales de 2016, premier test d’envergure, le calendrier est serré pour espérer s’imposer dans le paysage politique, dominé depuis l’indépendance par les partis traditionnels : Fine Gael, Fianna Fail (centre-droit) et, dans une moindre mesure, les travaillistes du Labour. D’autant que la place de l’opposition est déjà occupée par les nationalistes de gauche du Sinn Fein (l’ancienne aile politique de l’Armée républicaine irlandaise, IRA), dont le discours anti-austérité attire jusqu’à 23 % des électeurs, selon les derniers sondages. Une tendance que la victoire de Syriza devrait accentuer.

Concurrence à gauche

Dans son bureau du Parlement, adossé à un mur décoré de tee-shirts de football gaélique, Gerry Adams, chef de file du Sinn Fein, a beau jeu de rappeler la « relation fraternelle » qu’il entretient avec Alexis Tsipras, qu’il a appelé avant et après l’élection. « Les programmes de Sinn Fein et de Syriza sont proches », affirme le leader républicain, qui se plaît à employer l’expression de « partis frères ». Comme le nouveau gouvernement grec, M. Adams réclame une conférence européenne sur la dette.

Selon l’analyste politique Johnny Fallon, « qu’il s’agisse de Sinn Fein ou de l’AAA, la percée de la gauche radicale en Irlande dépendra très fortement de l’évolution de la situation en Grèce : si les Grecs obtiennent des concessions de l’UE ou de meilleures conditions de vie grâce au gouvernement de gauche qu’ils ont élu, alors les Irlandais seront tentés de suivre en se disant que c’est la solution à leurs problèmes ».

A quelques couloirs de là, dans le bureau de Paul Murphy, pas question de se laisser impressionner. « Après tout, qui pariait sur Syriza il y a cinq ou six ans ? », font valoir les militants. Un premier objectif approche, déjà : faire en sorte qu’au moins la moitié des foyers irlandais censés payer une facture en avril s’y refusent. « Si on y parvient, ce sera une démonstration de force », estime Paul Murphy. Il lève soudain les yeux vers l’écran de télévision qui retransmet en direct les questions au gouvernement. Son tour approche. Il s’excuse, ramasse prestement ses notes et troque son pull-over élimé pour le blazer pendu derrière lui. Se glissera-t-il, dans quelques années, dans le costume d’un Alexis Tsipras irlandais ? « Trop tôt pour y penser. Il faut d’abord travailler dur pour construire cette nouvelle gauche radicale irlandaise », élude-t-il tandis qu’il s’éclipse pour aller rejoindre l’hémicycle.

 

Source : www.lemonde.fr

 

 

 

 

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