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18 février 2015 3 18 /02 /février /2015 15:53

 

Source : www.bastamag.net

 

 

Linky

 

Les compteurs électriques « intelligents » décriés en Allemagne mais imposés en France

par Sophie Chapelle 18 février 2015

 

 

 

 

Les compteurs électriques « intelligents » imposés en France mais pas en Allemagne ? Alors que ces compteurs sont présentés par les pouvoirs publics français comme un outil au service des économies d’énergie, le ministère allemand de l’Économie a annoncé le 9 février que ces compteurs ne seraient rendus obligatoires que pour les foyers fortement consommateurs d’électricité (plus de 6 000 kilowattheures par an) [1]. « La moyenne annuelle de consommation électrique des foyers allemands ayant été évaluée à 3 500 kWh, on comprend donc que l’obligation d’équipement ne va concerner qu’une minorité de ménages outre-Rhin », analyse Le Moniteur.

Le ministère de l’Économie allemand s’appuie sur les conclusions d’une étude du cabinet Ernst & Young selon laquelle les coûts mis en œuvre induits par le déploiement des compteurs intelligents dépassent nettement les économies réalisées par les consommateurs (notre précédent article). Du côté de l’Union européenne, une directive de 2009 exige qu’au moins 80 % des foyers soient équipés en compteurs intelligents d’ici à 2020. Berlin risque donc de s’attirer les récriminations de Bruxelles.

Une pose obligatoire en France ?

En France, l’engouement du gouvernement pour le Linky, nom donné au « compteur intelligent », demeure intact. Ce compteur suscite pourtant des craintes relatives aux coûts, à la sécurité des données, et aux ondes émises (nos enquêtes à ce sujet). En juillet 2014, la Commission de régulation de l’énergie a considéré que le cap affiché par les pouvoirs publics français – un déploiement de 95 % en 2020, soit le remplacement de 35 millions de boîtiers à cette échéance – « engendrerait des surcoûts significatifs, sans que des bénéfices supplémentaires pour les consommateurs puissent les justifier ». Le taux de déploiement a de fait été abaissé à 90 % à l’horizon 2021.

La Fédération nationale des collectivités concédantes et régies rappelle aux usagers qui souhaiteraient conserver leur compteur bleu, que « les compteurs sont un bien inaliénable des collectivités concédantes ». L’association Robin des toits appelle néanmoins à refuser la pose du Linky, si l’installeur n’est pas en mesure de fournir un document garantissant l’absence de toute toxicité sur l’ensemble de l’installation. « Ne perdez pas de vue que votre contrat d’assurance de responsabilité civile ne couvre pas les risques liés à ces appareils tels "les dommages de toute nature causés par les champs et ondes électromagnétiques" », souligne l’association [2]. Selon l’UFC Que Choisir, ce refus entraine un risque de résiliation du contrat.

@Sophie_Chapelle

Notes

[1Lire à ce sujet les dispositions contenues dans le paquet législatif allemand sur les réseaux intelligents (en allemand).

[2Une lettre-type de refus d’installation du compteur est disponible sur http://slci.over-blog.com/


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Source : www.bastamag.net

 

 

 

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18 février 2015 3 18 /02 /février /2015 15:47

 

Source : www.bastamag.net

 

 

Evasion fiscale

 

Après HSBC, nouvelle saisie citoyenne à l’agence BNP de Bruxelles

par Rédaction 18 février 2015

 

 

Une vingtaine de militants du groupe altermondialiste basque Bizi ! ont opéré une « saisie citoyenne » le 12 février à l’agence HSBC de Bayonne, en s’emparant notamment de huit chaises (lire ici). Suite à cette action militante, Txetx Etcheverry, responsable de l’association, a été convoqué au commissariat dans le cadre d’une enquête pour « vol aggravé commis par des membres se revendiquant de l’association Bizi ! ». « Le mouvement Bizi est disposé à rendre ces 8 sièges, mais seulement après que la banque HSBC ait elle-même rendu les 2,5 milliards d’euros que son système a permis de dérober aux recettes publiques françaises [1] », a déclaré celui-ci, avant d’entrer dans le commissariat le 17 février. Il a également annoncé que ces sièges seraient mis à la disposition d’associations et d’ONG luttant contre l’évasion fiscale.

La police a informé que « toute association qui accepterait de recevoir ces sièges se rendrait coupable de recel de vol aggravé ». Les associations Attac, Les Amis de la Terre, le syndicat Solidaires, ainsi que le philosophe Patrick Viveret, ont déclaré mercredi 18 février être en possession d’une de ces chaises.



 

A Bruxelles, une trentaine d’activistes ont également procédé à une saisie de mobilier et de plantes dans une agence de BNP Paribas Fortis, expliquant qu’il s’agissait là d’une « première saisie pour commencer à récupérer les milliards d’euros que la banque place dans les paradis fiscaux ». Ils ont déposé les objets sur le trottoir, avec un écriteau : « Ceci n’est pas un siège, mais un début de réappropriation ».

 

Notes

[1« Entre novembre 2006 et mars 2007, 5,7 milliards d’euros provenant de contribuables français ont transité via HSBC vers des paradis fiscaux. S’agissant évidemment de personnes fortunées, soumises en principe au taux marginal d’imposition sur le revenu de 45 %, ce sont donc au moins 2,5 milliards d’euros, hors pénalités, que HSBC a fait perdre au budget de la France sur cette seule période », explique Bizi !.


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18 février 2015 3 18 /02 /février /2015 15:43

 

Source : www.bastamag.net

 

 

Changement climatique

Naomi Klein : « L’industrie pétrolière risque de brûler cinq fois plus de CO2 que ce que peut en absorber l’atmosphère »

par Rédaction 18 février 2015

 

 

 

 

« Quand vous affrontez les compagnies les plus riches de la planète, le combat n’est pas équitable », prévient Naomi Klein, écrivaine et militante altermondialiste canadienne dont le nouveau livre « Tout peut changer » sort en France en mars. Ces compagnies, vous les connaissez, ce sont celles qui exploitent le pétrole, le charbon et le gaz enfouis dans le sol : BP, Exxon, Shell, Total… Si elles extraient l’ensemble des réserves fossiles qu’elles détiennent, ce ne sera plus un réchauffement mais un embrasement climatique, à cause du carbone qui sera libéré dans l’atmosphère. Pourtant, Naomi Klein demeure optimiste et voit dans la période qui s’ouvre « une opportunité unique pour notre génération » pour changer le système. Entretien.

Son nouveau livre sortira en mars en France : « Tout peut changer, capitalisme et changement Climatique » (This Changes everything), aux éditions Actes Sud. Naomi Klein, journaliste, écrivaine et militante altermondialiste canadienne s’est fait connaître par ses ouvrages critiques du capitalisme, « No Logo » puis « La stratégie du choc ». Voici des extraits d’une conférence en ligne à laquelle elle a participé avec le mouvement écologiste 350.org, le 28 janvier 2015 [1]. 350.org vient de lancer une campagne appelant les institutions financières à retirer leurs investissements des secteurs pétroliers, gaziers, et du charbon. Objectif : faire en sorte que ces multinationales ne brûlent pas la majeure partie du carbone qu’elles détiennent dans leurs gisements, ce qui serait fatal à l’atmosphère de la planète.

Le prix du baril de pétrole a considérablement chuté, passant sous la barre des 60 dollars (contre 100 dollars avant l’été). Quelles seront les conséquences de cette chute. Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ?

Naomi Klein : Ces moments sont souvent des catalyseurs de mauvais changements. Dans les domaines du changement climatique et de l’énergie, rien n’est déterminé à l’avance. On ne peut pas prévoir si un prix du pétrole très bas va porter préjudice ou au contraire favoriser le mouvement pour le climat. Si nous n’agissons pas, il est probable qu’un prix bas va plutôt contrecarrer, pour des raisons purement économiques, toute action climatique sensée. Quand le pétrole est bon marché, les gens réagissent en consommant davantage. On le voit déjà avec certaines tendances, comme le retour des véhicules 4x4. On est en train de perdre plusieurs avancées, permises par le surcoût financier des hydrocarbures, comme le retour aux transports en commun ou le covoiturage. Ces initiatives sont pourtant préférables pour l’environnement. La chute des prix est donc plutôt une mauvaise nouvelle.

Nous sommes cependant véritablement arrivés à un moment phare. Il suffit de constater à quel point le mouvement dont nous faisons partie est en pleine croissance. Nous sommes à l’aube des rencontres de Paris [la Conférence sur le climat (COP 21), fin décembre]. Le climat va devenir la préoccupation majeure en figurant à la une des médias. Par ailleurs, si l’on regarde du côté des énergies renouvelables, l’Allemagne a su aller de l’avant en très peu de temps : 20 à 25% de son électricité provient maintenant des énergies renouvelables.

En janvier, la couverture de The Economist [hebdomadaire britannique de référence sur les questions économiques et internationales] montre une silhouette bondissant d’une pyramide de barils de pétrole. Le titre nous dit « Saisissez la balle au bond ». L’éditorial qui suit précise qu’il s’agit là « d’une opportunité unique pour notre génération » pour changer notre système énergétique de manière radicale et pour en finir avec les mauvaises habitudes de consommation.

Il y a de bonnes raisons de penser que si l’on met en place les mesures politiques et économiques adéquates, ce pourrait être le bon moment pour mettre un terme aux énergies fossiles et pour faire pression en faveur d’une économie décentralisée et basée sur les énergies renouvelables. Cela fait plus de dix ans que le prix du baril de pétrole est entre 80 et 100 dollars, atteignant parfois même jusqu’à 120 dollars. Le prix est monté à 100 dollars le baril suite à l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003. C’est à ce moment-là que tout a vraiment commencé.

Quel bilan peut-on dresser du travail de sensibilisation sur le changement climatique entrepris depuis une décennie ?

Naomi Klein : Pourquoi en dépit tout le travail de sensibilisation qui a été fait ces dix dernières années – « Une vérité qui dérange » [Documentaire sorti en 2006, associant le vice-Président états-unien Al Gore], le GIEC qui a reçu le Prix Nobel, ainsi que tous ces autres moments de sensibilisation autour du changement climatique –, rien ne s’est concrétisé en actions ? Parce que nous nous sommes heurtés à la puissance titanesque des gros profits générés par un prix du pétrole aussi élevé. A 100 dollars le baril, les gens deviennent dingues, c’est irrésistible. Malgré les avertissements des scientifiques, nous nous sommes précipités dans la mauvaise direction. Nous nous sommes lancés dans l’énergie fossile à outrance : les forage dans l’Arctique, les sables bitumineux, et la fracturation hydraulique. Tout ça à cause des prix élevés.

Nous sommes à présent en sursis. Tout cela n’est pas définitif. Ce qui baisse peut aussi remonter et va remonter. Nous disposons d’un peu de marge de manœuvre car beaucoup des projets que nous avons laborieusement tenté de stopper sont en train de péricliter tout seuls. Beaucoup d’investisseurs se retirent des sables bitumineux ou suspendent leurs investissements qu’ils jugent trop coûteux. Il y a clairement moins de soutien au forage dans l’Arctique. Il est plus facile dans un tel contexte de remporter des victoires politiques.

« Quand vous affrontez les compagnies les plus riches de la planète, le combat n’est pas équitable »

Quand vous affrontez les compagnies les plus riches de la planète, on ne peut pas dire que le combat soit équitable. En revanche, quand leurs propres investisseurs se mettent à douter, je pense qu’il y a moyen de remporter de grandes victoires pour mettre un terme aux nouvelles frontières des combustibles fossiles, l’arrêt de la fracturation hydraulique et des forages dans l’Arctique. Tout cela est très lié à la logique du mouvement de désinvestissement et à la nécessité de laisser le charbon sous terre. Mais on sait pertinemment que l’on ne va pas gagner cette bataille du désinvestissement d’un seul coup.

Je crois que nous sommes aujourd’hui dans une bien meilleure position pour faire de telles avancées. Nous avons là une fenêtre d’opportunité et ce n’est pas le moment de nous reposer sur nos lauriers. Ce que je veux dire par là est que quand The Economist parle d’opportunité unique pour notre génération, comprenez bien, cela veut dire qu’une telle opportunité ne se représentera pas de sitôt.

Dans un contexte de crise économique, une taxe carbone est-elle toujours une bonne idée ?

Je ne pense pas qu’une taxe carbone soit la panacée mais si elle était mise en place progressivement, elle pourrait faire partie d’un ensemble de mesures nécessaires pour permettre la transition énergétique. L’une des raisons pour lesquelles il a été difficile d’exiger un certain prix pour le carbone ou de mettre en place une taxe carbone est que lorsque les consommateurs sont en difficultés, dans un contexte crise économique, il est délicat pour les politiques d’augmenter le prix de l’énergie. Pourtant lorsque le pétrole est tout à coup meilleur marché et que le montant des factures énergétiques baisse, le moment est opportun pour instaurer une taxe carbone à augmentation progressive.

Nous sommes maintenant capables de gagner des combats pour stopper l’exploitation de nos ressources en combustibles fossiles, et ce, en pleine période de chute des prix. Nous pouvons revendiquer une taxe carbone à augmentation progressive. Nous avons de formidables exemples de ce à quoi pourrait ressembler une transition énergétique rapide. Il me semble, pour être honnête, que nous vivons un moment inespéré.

Comment ne pas laisser filer cette occasion ?

J’ai été longtemps hantée par les conséquences de 2008 quand la crise financière a frappé et que nous avons tous été témoins du transfert de l’argent public vers les banques. A ce moment précis nous aurions pu assister à un véritable bon en avant, surtout aux Etats-Unis parce que Obama venait d’être élu et qu’il entendait faire du changement climatique l’une de ses priorités. Les industries automobiles faisaient faillite, c’était le moment de rédiger un plan de relance. Nous aurions pu alors dire aux banques de financer la transition énergétique. Au lieu de cela, les gens se sont démobilisés. Ils étaient dans l’attente de voir ce qu’allait faire Obama. A ce moment-là, quand nous n’avons pas saisi notre chance, je me suis demandée « connaîtrons-nous de nouveau une telle opportunité avec un tel potentiel ? ». Aujourd’hui il me semble qu’une deuxième chance nous est donnée.

Nous avons de nouveau une ouverture. De grands changements politiques sont en train de se produire. Syriza vient de gagner en Grèce, c’est un sacré message. Podemos est en train de monter en Espagne. Les partis politiques ont besoin d’être conseillés sur le prochain modèle économique et sur la forme qu’il devra prendre. Je crois que le mouvement pour le climat devrait prendre part à ce débat.

Que souhaitez-vous au mouvement pour le climat en 2015 ?

Ce qui m’obsède, c’est la sensation que l’on n’arrive pas à éviter la rétention d’information. Les gens qui travaillent sur le changement climatique n’interagissent pas suffisamment avec ceux qui travaillent pour la sphère publique et qui luttent pour les biens communs ou contre l’austérité, alors qu’il peut s’agir des mêmes personnes. Ils changent de casquette selon qu’ils abordent le climat, les coupes budgétaires ou l’austérité. D’un coup la conversation change de ton même si d’un point de vue intellectuel il est évident que l’on parle d’une seule et même chose.

J’ai beaucoup d’espoir avec la prochaine COP qui se tiendra en Europe. Je pense que cela augure de formidables opportunités : en Europe le mouvement contre l’austérité est très puissant. Plusieurs partis politiques avec des programmes anti-austérité gagnent ou sont sur le point de gagner des élections. C’est l’occasion de rassembler nos mouvements afin de discuter tous ensemble. Ce que je souhaite c’est que le mouvement ouvrier, le mouvement contre les coupes budgétaires, le mouvement pour le climat travaillent réellement ensemble pour formuler une demande cohérente en faveur d’une transition équitable, en s’appuyant sur le choc des prix pétroliers comme d’un catalyseur.

« Nous nous battons pour que ceux qui s’en tirent le plus mal soient les premiers à bénéficier d’un nouveau modèle économique »

Pourquoi nous battons-nous ? Pour garder les ressources sous terre, pour empêcher de nouvelles frontières pour les combustibles fossiles, pour des sociétés entièrement approvisionnées en énergies renouvelables, pour des transports en commun gratuits, pour que les pollueurs paient et pour que la manière dont nous financerons la transition soit juste. Nous nous battons pour que ceux qui s’en sont le plus mal tirés sous l’ancien modèle économique soient les premiers à bénéficier du nouveau modèle. Voilà certains des principes sur lesquels nous sommes tous d’accords et pour lesquels nous sommes prêts à nous rassembler.

Mon souhait pour 2015 est que nous mettions en avant cette vision claire en rassemblant tous nos mouvements car ils se mobilisent incroyablement bien. Certains d’entre vous auront peut-être lu mon article qui tentait de faire le lien entre le mouvement #BlackLivesMatter [Mouvement apparu aux Etats-Unis après l’assassinat d’un Noir par un policier blanc à Ferguson] et celui pour la justice climatique. Tout ce pour quoi nous nous battons est basé sur le principe de justice raciale. La manière dont nos gouvernements gèrent la crise climatique ne tient pas compte de la dépréciation de la vie des Noirs par rapport à celle des Blancs. Nous devons dénoncer cette gestion raciste de la crise climatique, et pour cela, il va falloir se mobiliser.

La campagne de désinvestissement, appelant les investisseurs à se désengager financièrement des secteurs pétroliers, gaziers et du charbon pour qu’ils arrêtent de brûler du carbone, marque-t-elle un tournant ?

J’aimerais revenir un peu sur l’origine. Lorsque nous avons eu l’idée d’un mouvement national puis international de désinvestissement des combustibles fossiles, il existait déjà des initiatives au sein de quelques universités, encouragées à se désinvestir du charbon. En revanche il n’y avait pas encore eu d’appel général au désinvestissement des combustibles fossiles. Cet appel est né d’un coup de téléphone entre Bill McKibben [journaliste états-unien et militant écologiste, fondateur du mouvement 350.org] et moi-même après avoir lu le « Carbon Tracker research ». Cette étude montre que l’industrie des combustibles fossiles possède cinq fois plus de dioxyde de carbone en réserve que ne peut absorber l’atmosphère. En le laissant inexploité nous avons une chance de maintenir le réchauffement climatique en deçà de 2°C.

Ce rapport ne nous était pas adressé, mais s’adressait aux investisseurs, comme pour les avertir de l’existence d’une bulle financière. C’était deux ans après le krach immobilier. Et on les avertit cette fois qu’une autre bulle se profile à l’horizon, qu’il faut faire en sorte d’éviter son éclatement. Evidemment que ces industries ne peuvent pas brûler cinq fois plus de carbone que ne peut en absorber l’atmosphère. Leurs actifs, leurs réserves en hydrocarbures, risqueront donc d’être perdus.

J’ai lu le rapport et j’ai pensé « Non ce n’est pas ça ». C’est nous, la bulle. Et eux prévoient bien de brûler le carbone qu’ils extraient. Ils estiment que, lorsque nos politiques affirment qu’ils maintiendront le réchauffement climatique en deçà de 2°C, ils mentent et ne le pensent pas. Les engagements de Copenhague n’étant pas contraignants, Exxon, Shell et tous les autres ont décidé qu’ils n’allaient pas se laisser inquiéter, qu’ils iraient de l’avant et brûleraient le carbone de toute manière. J’ai donc estimé qu’il ne s’agissait pas d’un avertissement destiné aux investisseurs, mais d’un avertissement qui nous était destiné à tous. La question devient donc la suivante, si nous sommes la bulle, comment inverser le cours des choses ? Comment faire en sorte que ce soit eux qui deviennent la bulle qui va éclater ? C’est de là qu’est née l’idée du désinvestissement. Cette étude a montré que c’est eux ou nous. Voilà l’enjeu.

« Les profits des industries de combustibles fossiles sont illégitimes »

Cela nous ramène à une controverse concernant le partenariat entre beaucoup d’ONG écologiques et les industries de combustibles fossiles. Partenariat basé sur l’idée fausse que nous sommes tous dans le même bateau. C’est faux et les gens le savent bien, surtout les jeunes gens. On en revient à cette étude. A chaque fois que vous l’expliquez à quelqu’un, vous contribuez à la solution en expliquant qu’il s’agit là de profits illégitimes.

Pour en revenir au prix du pétrole à la baisse, un autre élément non négligeable est celui des réserves de combustibles fossiles qui ne sont pas très performantes. Ces réserves n’ont pas un bon rendement. Nos opposants ont donc perdu leur meilleur argument, mais pas pour longtemps, d’où la nécessité de continuer à travailler avec acharnement. Les institutions qui y investissent non seulement détruisent la planète mais elles prennent des risques inutiles avec leurs dotations.

Encore une remarque au sujet du prix du charbon : lorsque l’on qualifie ce secteur de peu scrupuleux en argumentant que son plan de développement est en conflit avec la vie sur terre, nous créons un champ intellectuel et politique où il est plus facile de taxer les profits, d’augmenter les royalties et, même en cas de résistance trop forte, de nationaliser les sociétés en question. Il ne s’agit pas juste de se dissocier de ces sociétés, nous avons aussi un droit sur ces profits. Si ces profits sont si illégitimes que l’université d’Harvard [Plusieurs universités états-uniennes retirent les placements qu’elles détiennent dans le secteur des énergies fossiles, ndlr] ne devrait pas y être mêlée, les contribuables devraient aussi y avoir accès pour financer la transition énergétique et la facture d’une crise créée par ce même secteur. Il ne s’agit pas uniquement de nous dissocier de leurs profits mais potentiellement d’en récupérer une grande partie.

Traduction : Elise Gherrak / 350.org
Mise en forme [2] : Ivan du Roy / Basta !

Photo : Journée internationale du désinvestissement, Amsterdam, le 14 février 2015 (CC Nichon Glerum) - A Édimbourg (Écosse), le 13 février 2015 (CC Ric Lander) - A Kiev (Ukraine), le 13 février 2015 - A Belgrade (Serbie), le 13 février 2015 (CC Filip Andrejevic)

 

 

 

Notes

[1Pour voir l’intégralité de la conférence en anglais, c’est ici (vidéo).

[2Des questions ont été modifiées ou intercalées pour structurer l’entretien.


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Source : www.bastamag.net

 

 

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18 février 2015 3 18 /02 /février /2015 15:33

 

Info reçue par mail

 

 

APPEL A SIGNER NOTRE PETITION : NON à la prorogation du Permis Exclusif de Recherche d’Hydrocarbures du Bassin d’Alès !

Ce permis, accordé à la Sté MOUVOIL en 2010, est renouvelable pour une période de 5 ans.
Depuis 2011, les citoyens des 13 communes concernées se mobilisent afin de sauver leurs villages du massacre.
Nous avons besoin de vous pour continuer notre lutte.

>> Cliquez ICI pour signer la pétition en ligne !

Vous trouverez aussi en pièce jointe ce texte que vous pourrez imprimer et faire signer autour de vous.
Retour des pétitions à : Association anti gaz de schiste – Le Château – 30430 BARJAC, avant le 01/03/2015 de préférence.

>> Cliquez ICI pour télécharger la pétition papier !

Vous pourrez également aimer notre page Facebook et aimer et partager notre publication concernant notre pétition. L’important est de diffuser largement notre action.

Vous pourrez également tweeter et/ou retweeter le tweet ci-dessous :

 #gazdeschiste : nous demandons à @RoyalSegolene de ne pas prolonger le permis du #bassindales http://petition.bassindales.fr 


N’hésitez pas à signer sur les différentes formules proposées, nous ferons le dédoublonnage nous-mêmes avant l’envoi au ministère.

MERCI POUR VOTRE ACTION

A faire circuler le plus largement possible.

 

Cordialement

L'intercollectif Gardéchois

 

 

 

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18 février 2015 3 18 /02 /février /2015 15:22

 

Info reçue par mail

 

 

CP Affaire HSBC - Bizi ne rendra pas les sièges à la banque HSBC

Communiqué de presse

Action contre HSBC : Txetx Etcheverry auditionné ce matin par la police
Bizi ne rendra pas les sièges à la banque HSBC

    Txetx Etcheverry, membre de la Coordination du mouvement Bizi ! est ressorti libre du commissariat de Bayonne ce            mardi à 11H20, pour l'instant sans inculpation. Son audition était organisée dans le cadre d'une enquête pour "Vol aggravé commis par des membres se revendiquant de l'association Bizi" ouverte après la saisie de 8 sièges par Bizi à l'agence bayonnaise d' HSBC.
    Avant de rentrer au commissariat, Txetx qui tenait en évidence le Livre noir des banques, publié par ATTAC-France et Basta, a effectué une courte déclaration à la presse présente sur place.
Il a annoncé que "Bizi a décidé de ne pas donner suite à la demande que la police lui a formulé jeudi dernier, de rendre au plus vite les 8 fauteuils et chaises. Le mouvement Bizi est disposé à rendre ces 8 sièges, mais seulement après que la banque HSBC ait elle-même rendu les 2,5 milliards d'euros que son système a permis de dérober aux recettes publiques françaises (dans le cadre de ses activités délictueuses rendues publiques par le quotidien Le Monde, et pour une période couvrant donc à peine moins de  6 mois)." Txetx Etcheverry a affirmé que "dès que la HSBC aura payé ces 2,5 milliards, Bizi ! s'engage à rendre immédiatement les 8 sièges. En attendant, ils seront mis à la disposition d'associations et d'ONG luttant contre l'évasion fiscale." "La balle est désormais dans le camp de la banque" a conclu le militant altermondialiste basque.
Les suites possibles
    Txetx Etcheverry a refusé de répondre aux questions des policiers, réservant ses explications pour la justice. Il a également refusé de signer une autorisation de perquisitionner le local de l'association Bizi. L'officier de police lui a signifié la possibilité d'une perquisition ce mardi après-midi, dans le but de récupérer les sièges, lui demandant de rester joignable dans cette perspective.
    Toutefois, une partie des sièges a déjà quitté les locaux, trois d'entre eux ayant par exemple été remis à ATTAC-France qui l'avait demandé à Bizi ! "afin de bénéficier d’une meilleure assise dans notre lutte contre l’évasion fiscale et le pouvoir des banques."
    La police  a informé Txetx Etcheverry que "toute association qui accepterait de recevoir ces sièges se rendrait coupable de recel de vol aggravé".
Bizi ! le 17 février à 13H00
Photos ci-jointes libres de droit

www.bizimugi.eu 

Le Mardi 17 février 2015 9h06, Attac France <attacfr@attac.org> a écrit :




« Vol en réunion » à HSBC : Attac complice de Bizi !



Communiqué 17 février 2015



Jeudi 12 février les militants de Bizi !, l’association altermondialiste basque, ont saisi huit fauteuil dans l’agence HSBC de Bayonne. Alors que Txetx Etcheverry, co-fondateur de Bizi !, est convoqué pour « vol en réunion » au commissariat de Bayonne ce mardi 17 à 9h. Attac France avoue détenir une partie du butin.



Nous avons demandé à Bizi ! de mettre à notre disposition trois des fauteuils d’HSBC afin de bénéficier d’une meilleure assise dans notre lutte contre l’évasion fiscale et le pouvoir des banques. Nous demandons à être également entendus par la police pour recel de vol en réunion.
Entre novembre 2006 et mars 2007, 5,7 milliards d’euros provenant de contribuables français ont transité via HSBC vers des paradis fiscaux. S’agissant évidemment de personnes fortunées, soumises en principe au taux marginal d’imposition sur le revenu de 45%, ce sont donc au moins 2,5 milliards d’euros, hors pénalités, que HSBC a fait perdre au budget de la France sur cette seule période. Attac se joint à Bizi ! pour exiger le remboursement de cette somme au fisc français.
Tant que HSBC n’aura pas remboursé, nous utiliserons ces fauteuils pour mieux travailler à dénoncer les banques qui, comme HSBC mais aussi BNP Paribas avec ses filiales aux îles Caïmans, dépouillent l’État français et imposent les politiques d’austérité aux populations.



Contacts presse sur ce sujet

  • Thomas Coutrot // 06 24 56 79 32
  • Wilfried Maurin // 06 82 22 91 11



Informations complémentaires



 

Contact presse Attac

 

Attac France — 2015
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18 février 2015 3 18 /02 /février /2015 15:09

 

Source : www.lelibrepenseur.org

 

 

Charlie Hebdo : une directrice d’école dénonce l’hypocrisie à la française devant Valls et Vallaud-Belkacem

C’est vraiment triste d’entendre de tels témoignages aujourd’hui en France ! La fin est ratée concernant le mariage pour tous… mais le début de ce témoignage est d’une rare violence à vivre au quotidien.

 

 

 

yenbou-SalimaSalima Yenbou c’est son nom. Directrice d’école en Seine-et-Marne. Elle est intervenue le 01 février au rassemblement des secrétaires des sections PS. Un discours magistral et très applaudi par le public socialiste acquis à sa cause. Pourquoi ? Car la française d’origine immigrée dit la vérité. La vérité d’hier et la triste vérité d’aujourd’hui.

Sa mère lui avait dit : « Tu pourras faire tous les efforts, tu ne seras jamais (considérée comme) française ». Elle avoue aujourd’hui qu’elle avait raison.

Elle dénonce la laïcité à double vitesse, le délire sécuritaire qui amène des enfants de moins de 10 au commissariat. Aussi, elle dénonce le traitement des français d’origine étrangère comme les terroristes du 07 janvier. S’est-on poser la question si Maurice Papon devait-être enterrer en France? Pourquoi se pose-t-on alors la question pour les auteurs d’autres tueries quand l’origine dérange? Et le discours médiatique obligé de donner l’origine de la personne lorsqu’il est d’origine d’Afrique noire ou d’Afrique du Nord… Par contre, quand l’actu est favorable, les « enfants d’immigrés » redeviennent de simple français. Et au lendemain du premier tour des élections présidentielles où Jean-Marie Le Pen s’était retrouvé face à Jacques Chirac. Cette enseignante raconte: « J’ai entendu des enfants dire qu’ils étaient contents et espéraient que Jean-Marie Le Pen soit président pour qu’il chasse les arabes et les noirs ». Ont-ils été envoyés au commissariat pour autant ?

 

 

 

 

 

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17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 21:29

 

  Résultat de recherche d'images pour "france bleu lozere"

 

 Interview de Vincent par France bleu, 
lors de notre manifestation de soutien
au peuple Grec ce dimanche 15 février 2015

place de la maison Carrée,
(à partr de 4mn35)


http://www.francebleu.fr/infos/le-journal-de-8h-de-france-bleu-gard-lozere/journal-8h-273

Le journal de 8h de France Bleu Gard-Lozère

Journal 8h
Lundi 16 février 2015 à 08h00
(Re)écouter cette émission Disponible jusqu'au 11 novembre 2017
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17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 19:10

 

Source : cadtm.org

 

CADTM

 

18 mars 2015 : Actions transnationales contre l’inauguration de la Banque Centrale Européenne

Inauguration de la BCE : on reprend leur fête en main !

17 février par Blockupy Frankfurt

 


Le 18 mars 2015, la Banque Centrale Européenne (BCE) veut inaugurer son nouveau siège à Francfort. La somme vertigineuse d’ 1,3 milliards d’euros a été dépensée pour construire ces tours jumelles de 185 mètres de haut qui ressemblent à une forteresse, entourée de clôtures et de douves. Cette intimidante architecture du pouvoir est un symbole parfait de la distance qui sépare les élites politiques et financières des populations. Le personnel et le matériel de bureau sont déjà en cours d’installation. Mais la grande cérémonie d’inauguration – en présence de plusieurs chefs d’Etat européens et de l’oligarchie financière – est désormais annoncée pour le mercredi 18 mars.

Il n’y a pourtant rien à célébrer dans l’austérité et l’appauvrissement des populations ! Des milliers de personnes en colère et de militant-es déterminé-es de toute l’Europe vont bloquer les rues autour de la BCE et interrompre cette célébration du pouvoir et du capital, en ce jour de 144ème anniversaire de la Commune de Paris. Nous allons prendre la fête en main et la transformer en lieu de jonction des résistances transnationales contre les politiques de crise en Europe et leurs conséquences catastrophiques, particulièrement pour les populations d’Europe du Sud.

La BCE joue un rôle important dans l’infâme Troïka, responsable de coupes brutales, d’un chômage croissant et même de la désintégration du système de santé en Grèce et dans d’autres pays de l’UE. Avec la Commission Européenne et le Conseil de l’UE, la BCE a promu l’austérité, les privatisations et la précarité. Ils n’ont eu aucune hésitation à faire chanter des gouvernements élus pour imposer leurs attaques contre les droits sociaux des populations.

Alors que la crise se développait, l’UE est devenu ce régime de plus en plus autoritaire où le manque de participation démocratique est criant. Les contrôles meurtriers aux frontières et la militarisation croissante de la politique étrangère aggravent ce processus. Ils ne peuvent pas - et ne veulent même plus - nous représenter. Les élites dirigeantes ne peuvent plus rien nous offrir. Mais de nouvelles forces émergent de chaque lieu de vie, c’est notre responsabilité de construire les solidarités et une vraie démocratie par la base. Ils veulent le capitalisme sans la démocratie, nous voulons la démocratie sans le capitalisme !

Dans le même temps, nous devons être parfaitement conscients des dangers d’un racisme croissant et de la montée de l’extrême droite, cet immonde produit dérivé de la crise capitaliste. Tandis que leur intention est de relever les barrières autour et au sein de l’Europe, notre but est exactement à l’opposé : abattre les remparts de l’Europe forteresse.

Certes il est vrai qu’il n’y a plus aussi fréquemment de réunions d’urgence sur le sauvetage de l’euro et la solvabilité de certains Etats membres, mais cela ne signifie pas pour autant que la crise est derrière nous. Pour quelques pays, la stratégie du choc est loin d’être terminée et de nouvelles mesures brutales d’austérité sont encore imposées. Dans d’autres pays, nous faisons face à une nouvelle normalité faite d’incertitude et de pauvreté. Il est de toute façon évident depuis longtemps que les politiques déployées pendant la crise n’avaient rien de temporaire, elles étaient soigneusement implantées dans les Etats et les institutions de l’UE. Tout cela a préparé le terrain pour une nouvelle phase, un modèle de société de la précarité et de droits sociaux très limités. Mais nous refusons de nous y faire !

L’Allemagne est l’une des principales forces motrices de la politique d’austérité. Dans un sens, elle est à la fois le ventre de la bête du régime de crise européen et l’œil du cyclone où règne un calme relatif. Mais les attaques contre les droits sociaux, la précarité croissante et la pauvreté sont aussi une réalité en Allemagne. Il y a de multiples raisons pour les personnes vivant en Allemagne de se mobiliser pour une vie décente, pour l’égalité des droits et pour une vraie démocratie pour toutes et tous, quels que soient leur descendance, leur genre ou leur nationalité. Les actions contre la cérémonie d’inauguration de la Banque centrale européenne nous offrent l’occasion parfaite d’envoyer un signal clair de solidarité aux côtés de tou-tes les militant-es d’autres pays.

Pour toutes ces raisons, nous appelons à une forte participation internationale aux actions du 18 mars à Francfort. En plus d’une action massive de désobéissance civile, il y aura tout un éventail de manifestations, de blocages et autres formes d’actions. Les journées Blockupy 2012 et 2013 n’étaient que le commencement. La protestation et la résistance seront de retour à Francfort – nous serons plus nombreux et déterminés que jamais !

Qui nous sommes ?
Nous sommes des militant-es de mouvements sociaux divers, altermondialistes, migrants, chômeurs, précaires, travailleurs-euses de l’industrie, membres de partis et syndicalistes et bien d’autres de nombreux pays européens, voulant relier nos luttes et nos forces au-delà des frontières des Etats-nations. Ensemble, nous voulons construire un mouvement européen commun, uni dans sa diversité, à même de briser la règle de l’austérité et de commencer à bâtir la démocratie et les solidarités par la base. Blockupy et les actions de Francfort ne sont qu’une étape sur cette voie.

 

 

Source : cadtm.org

 

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17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 18:59

 

Source : www.marianne.net

 

 

 

Et un partenariat public-privé plombé en plus !

Clotilde Cadu
La ville de Bordeaux avait opté pour un partenariat public-privé (PPP) pour faire sortir de terre sa Cité municipale, inaugurée en septembre dernier. Le tribunal administratif a jugé le contrat illégal. En 2014, deux autres contrats de construction du même type ont déjà été annulés par la justice.
LCHAM/SIPA

Le mariage risque de tourner court. La ville de Bordeaux et Urbicité, une filiale du géant du BTP Bouygues, pourraient être obligés de se séparer prématurément. La justice a jugé que le contrat passé entre la collectivité et la société pour la construction de la Cité municipale de Bordeaux était illégal et a demandé son annulation, 19 ans avant terme. « Il est enjoint au maire de la commune de Bordeaux de résilier le contrat de partenariat  que la commune de Bordeaux a conclu avec la société Urbicité à compter du 1er octobre 2015 », écrit le tribunal administratif dans une décision rendue le 11 février (voir sa décision dans son intégralité ci-dessous).

La municipalité avait opté pour un partenariat public-privé (PPP) pour l’édification de ce bâtiment regroupant 850 de ses agents. Le principe du PPP est simple : avec ce type de contrat, la collectivité ne s’endette apparemment pas. Le partenaire privé prend à sa charge les frais de construction, l’entretien, l’exploitation, le partenaire public lui verse en échange un loyer pendant 15, 20 ou 30 ans.

« Le recours à une telle procédure, dérogatoire du droit commun, est soumis à de strictes conditions par la législation et la directive européenne applicables, notamment celle de la complexité, condition qui n’était pas réunie en l’espèce », estime le Syndicat national du second œuvre (SNSO), qui a saisi la justice pour faire annuler le PPP de la Cité municipale de Bordeaux. Reste qu’en quelques années, le « dérogatoire » est devenu monnaie courante dans les collectivités, qui ont usé et abusé des PPP pour construire écoles, prisons, hôpitaux, équipements sportifs…

La Cour des comptes, dans son dernier rapport annuel, en comptabilise pas moins de 149, pour un montant d’investissement de 4,07 milliards d’euros. Et constate, comme d’autres auparavant, que « sur le long terme, l’équilibre économique du contrat est souvent défavorable aux collectivités territoriales, qui ont rarement la capacité d’en assurer le suivi ».

A deux reprises, l’Ordre des architectes a contesté le bien-fondé de ces contrats et les tribunaux lui ont donné raison« Depuis le premier projet d’ordonnance et l’avènement des PPP en 2004, nous avons toujours analysé, informé et expliqué aux politiques les effets néfastes qu’auraient ces contrats globaux, et nous nous sommes battus dans l’intérêt des usagers et des contribuables contre Bercy et les pouvoirs successifs pour que cela reste des procédures d’exception », explique Denis Dessus, le vice-président de l’Ordre des architectes. « Les architectes n’ont eu de cesse d’indiquer que l’utilisation des PPP se traduirait par une concurrence faussée, un endettement accru, un surcoût des services publics… » A deux reprises, l’Ordre a contesté devant la justice le bien-fondé de ces contrats. Et à deux reprises, les tribunaux lui ont donné raison, annulant d’abord celui relatif à la piscine de Commentry, dans l’Allier, puis celui passé entre le ministère de l’Ecologie et Bouygues pour la construction de 63 centres d’entretien routier (355 millions d’euros).

Des décisions qui obligent les pouvoirs publics à reprendre possession des biens construits des années avant le terme du contrat et à sortir des sommes qu’ils n’ont pas. Le ministère de l’Ecologie a introduit une requête en appel du jugement rendu sur les centres d’entretien routier. La ville de Bordeaux conteste, elle aussi, l’annulation du PPP de sa cité municipale. « Ça veut dire que pour la deuxième fois, le maire écarte les entreprises locales au profit d’un major du bâtiment », déplore Renaud Marquié, du SNSO, qui a sollicité un rendez-vous auprès d’Alain Juppé. Selon lui, « les coûts de la cité municipale de Bordeaux auraient été diminués de 25% en passant par des PME locales plutôt que par un contrat de PPP ».

Le bâtiment bordelais est estimé à 110 millions d’euros, mais les coûts peuvent très vite exploser, comme l’ont démontré nombre de PPP auparavant : la société en charge de la maintenance peut facturer comme elle le veut les moindres travaux, le moindre changement – il n’y a pas de mise en concurrence. L’annulation du PPP devait permettre l’ouverture du marché de l’entretien du bâtiment à des entreprises locales. Et d’alléger la facture de la ville et… du contribuable.

*Pour visualiser le jugement, cliquer ici

 

Source : www.marianne.net

 

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17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 18:49

 

Source : www.marianne.net

 

 

Loi Macron : mais pourquoi Valls a-t-il choisi le passage en force ?

Bruno Rieth
Manuel Valls vient donc d'annoncer qu'il utilise le mécanisme du 49-3 pour faire passer la loi Macron. Une surprise puisque les pronostics sur les votes étaient plutôt positifs. Une mauvaise nouvelle pour l'exécutif s'il envisageait de jouer la carte du rassemblement...
WITT/SIPA

« Quand on fait fi du dialogue social et du Parlement, quand on ne dit pas la vérité, qu'on gouverne seul avec des méthodes brutales, on ne peut que susciter la défiance », s’insurgeait en 2006 François Hollande, alors député de Corrèze et Premier secrétaire du PS, contre la décision de Dominique de Villepin d’utiliser le mécanisme du 49-3 pour faire passer la loi sur le CPE. « Le 49-3 est une brutalité, le 49-3 est un déni de démocratie, le 49-3 est une manière de freiner ou d'empêcher le débat parlementaire », expliquait encore Hollande cette même année 2006.

 

Et pourtant, neuf ans plus tard, François Hollande, devenu président de la République, a donc finalement autorisé son Premier ministre Manuel Valls à recourir à cet article de la Constitution sur la loi Macron. Un mécanisme qui permet au gouvernement d’engager sa responsabilité sur un texte sans qu’il y ait un vote. Le seul moyen de s’y opposer étant de faire voter une motion de censure.

Une annonce qui intervient après une folle journée de montée en pression progressive alors que rien, jusqu’à ce matin, ne présageait d’un tel scénario. Bien au contraire, puisque nombreux étaient les commentateurs qui, depuis quelques semaines, se répandaient sur la « méthode Macron », faisant les louanges de ce « jeune ministre », de sa capacité d’écoute et de son « habileté » politique pour faire passer sa loi. Raté !

Mais que s’est-il passé pour en arriver à telle situation ? Car l’utilisation du 49-3 par Manuel Valls pour imposer cette « loi pour l’activité et la croissance » est une surprise. Certes, les frondeurs PS étaient prêts à voter contre et non simplement à s’abstenir comme à leur habitude. Mais ils n'allaient pas être bien nombreux à franchir un tel pas : lundi soir, l’un des chefs de file du mouvement nous confiait décompter pas plus d’une quinzaine de téméraires. Les autres frondeurs — une bonne trentaine — se serait sûrement abstenus. Pas de quoi donc effrayer tout un gouvernement... Ce matin encore, les quelques médias qui se risquaient à une projection penchaient plutôt sur un décompte des voix « favorable à l’adoption de la loi Macron ». A Bercy, il semblerait que l’entourage d’Emmanuel Macron ait été tout aussi confiant au regard du communiqué du ministère titré : « Le projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques adopté par l’Assemblée nationale » et qui louait « la qualité et l’intensité du travail parlementaire qui a permis l’adoption du projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques ».

Mais ça, c’était avant la réunion du groupe socialiste à laquelle a assisté le Premier ministre. Dans une ambiance tendue selon les confidences des participants, Manuel Valls lance alors à l’assistance : « À ce stade, la loi Macron ne passe pas. En conscience, que chacun se reprenne et se rappelle que nous gouvernons la France. Si aujourd’hui ce texte ne passe pas, c’est un affaiblissement pour nous tous et un bénéfice pour personne ». Une déclaration qui va méduser la salle et rapidement se retrouver sur Twitter ce qui va enflammer le Web. L’information sur la convocation d’un conseil des ministres, trente minutes avant le début de la séance à l’Assemblée, va définitivement faire pencher la balance puisque le Premier ministre, pour pouvoir utiliser le 49-3, nécessite un feu vert du Conseil des ministres. Après les questions au gouvernement et les esquives de Valls pour éviter de lâcher le morceau, l'annonce sera faite sur les coups de 17 heures...

Mais pourquoi Valls s’est-il donc fourvoyé en utilisant ce mécanisme tant contester à gauche ? Lionel Jospin, alors Premier ministre, s'était absolument refusé à l'utiliser. Manuel Valls lui-même, quand il était député, avait déposé un amendement pour que l'usage du 49-3 soit limité aux projets de lois de finances. Craignait-il finalement que le texte ne passe pas ? D’après les estimations connues, même dans le pire des scénarios, la loi Macron n’aurait pas été rejetée... Epidémie chez les députés socialistes qui, à quelques heures du vote, auraient été touchés par le virus de la fronde ? Pas évident, on l'a vu... Volonté de Valls d’empêcher les frondeurs socialistes de se « compter » dans l’Hémicycle à quelques mois du congrès socialiste qui pourrait bien se jouer sur sa personne ? Il y a des chances. Enfin, nécessité pour l’exécutif de ne prendre aucun risque sur un texte vivement réclamé par la Commission européenne et qui lui permettra de s'attirer ses bonnes grâces ? Fort possible, également.

Ce qui est certain, c’est qu’à un mois des élections départementales et alors qu’une déculottée est annoncée pour le camp socialiste et plus largement pour la gauche, Valls, s’il voulait jouer la carte du rassemblement, vient lui-même de se mettre un sacré bâton dans les roues…

 

 

Source : www.marianne.net

 

 

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