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25 février 2015 3 25 /02 /février /2015 19:22

 

Source :www.marianne.net

 

 

TAFTA: les sociaux démocrates valident, en douce, les tribunaux d'arbitrage

Mercredi 25 Février 2015 à 13:05

 

Bruno Rieth

 

 

Ce samedi 21 février, les dirigeants sociaux-démocrates européens ont adopté une disposition commune pour réclamer l'"amélioration" du mécanisme des tribunaux privés d'arbitrage de règlement de différents entre Etats et investisseurs. Une fausse bonne nouvelle puisque cette disposition enterre par la même occasion la suppression pure et simple de ce dispositif dans le cadre des négociations sur le TAFTA pourtant majoritairement rejeté par les peuples européens.

 

Manuel Valls entouré de Martin Schulz (à droite) et de Sigmar Gabriel, Vice-Chancelier de l'Allemagne. Paco Campos/EFE/SIPA

Samedi dernier, une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernements sociaux-démocrates européens se réunissaient à Madrid. Objectif, afficher leur unité face aux attaques meurtrières terroristes et tenter de définir une stratégie économique commune. Et surtout, donner un coup de main au chef de file du parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), Pedro Sanchez, en peine dans les sondages et aux prises avec le très en vogue parti anti-austérité Podemos, porté par vague Syriza. Manuel Valls qui représentait la France a donc pu assister à un drôle de spectacle. Notre premier ministre venu à la fois en tant que spectateur et représentant des dirigeants politiques sociaux-démocrates a tenu un discours inhabituel dans sa bouche, appelant à arrêter « l’austéricide » des politiques européennes, critiquant « l’austérité pour l’austérité ». Cocasse, quand dans leurs pays respectifs, tous ces «socdem» s’emploient pourtant à en appliquer les « bonnes » recettes. Un sérieux dédoublement de la personnalité dirait un psychiatre…

En marge de cet étrange exercice d’équilibriste, les dirigeants européens en ont aussi profité pour s’accorder sur une position commune sur l’épineuse question du mécanisme des tribunaux d’arbitrage de règlement de différents entre Etats et investisseurs. Adoptée, elle permettrait, dans le cas d'un litige commercial entre une entreprise américaine et un état européen, à l'entreprise américaine d'attaquer cet état devant un tribunal arbitral international et d'écarter de fait les instances judiciaires nationales. La disposition suscite une véritable levée de boucliers de toute part dans le cadre des négociations sur le traité transatlantique. En témoigne les résultats de la consultation européenne sur ce mécanisme. Sur 150 000 avis rendus, 88 % des répondants s’opposent à l’introduction de cette clause dans le TAFTA. En réponse, les sociaux démocrates ont donc accordé leurs violons pour réclamer un cadrage plus strict de ces tribunaux : exclusion de certains secteurs comme la santé ou l’environnement « pour préserver la capacité des Etats à prendre des décisions souveraines », rehaussement des exigences en matière de conflit d’intérêt des juges-arbitres, création d’une cour d’appel et d’une cour permanente ainsi que le renforcement des pénalités en cas de plainte abusive des investisseurs.

Le Parti socialiste, dans un communiqué, s’est empressé de saluer cette « réponse ambitieuse » et de se réjouir de « cette déclaration commune qui reflète nos valeurs : transparence, défense des intérêts des Etats, protection des citoyens et de l’environnement, engagement pour une mondialisation maîtrisée et favorable aux peuples souverains ». Le PS en a aussi profité pour vanter « l’important travail diplomatique mené par le secrétaire d’Etat au commerce extérieur de Matthias Fekl avec plusieurs partenaires européens ». Et au Quai d’Orsay, on ne boude pas son plaisir. « A dilplomate is born » nous confie-t-on au quai d'Orsay, plein d’enthousiasme. Et de poursuivre « Cela fait des mois que Matthias Fekl travaille pour faire bouger les lignes. D’abord avec les allemands puis avec les autres partenaires européens. Il y a encore quelques mois, nous n'aurions même pas imaginé que l’on puisse arriver un tel résultat. C’est très excitant ». Un coup de projecteur que ne doit pas renier le jeune et discret ministre, arrivé au quai d’Orsay pour remplacer le « phobique Thévenoud ».

 

capture d'écran

 

Une victoire à la pyrrhus car il y a un gros revers à la médaille : en voulant encadrer plus strictement ce mécanisme plutôt que de réclamer sa suppression, les sociaux démocrates européens viennent en fait de le sanctuariser. En parfaits sociaux démocrates, ils ont opté pour une réforme du dispositif pour en limiter les dérives et surtout le rendre acceptable par des parlements nationaux très remontés contre le projet: « Oui, mais si on change la nature même de ces mécanismes, ça en aura le goût et l’odeur mais ça ne sera plus les tribunaux d’arbitrages que l’on connaît », nous rétorque-t-on, l’enthousiasme en moins.

Un glissement subtil qui n’a pas échappé non plus à Yannick Jadot, député européen EELV, en pointe dans le combat contre le TAFTA. « Cette position de la France et maintenant des sociaux démocrates qui consiste à dire que l’on va faire évoluer ces mécanismes pour les améliorer, c’est n’importe quoi ! La consultation européenne a clairement montré que les européens rejettent en bloc ce mécanisme », et de poursuivre, « c’est le principe même de tribunaux privés supranationaux qui permettra à des investisseurs de contester des décisions des Etats en arguant d’hypothétiques pertes de bénéfices qui est inadmissible ». Les conséquences de la mise en place de ces juridictions privées se feraient d’ailleurs déjà sentir selon lui. Preuve en est, le report sine die par la Commission européenne de toute proposition pour légiférer sur les « dangereux » perturbateurs endocriniens « pour éviter de contrarier les multinationales américaines », analyse-t-il. Une position d’autant plus regrettable pour l’élu écologiste que les négociations sont encore en cours, « tout est encore ouvert à ce stade », au point de se désoler de cette France qui ne sait plus dire «non»: « A l’époque, Lionel Jospin avait su dire non face à l’accord multilatéral sur l’investissement (AMI) ce qui avait eu pour conséquence l’abandon du projet. Plus récemment, lorsqu’ Angela Merkel considère que les intérêts de l’Allemagne sont en jeu, elle n’hésite pas à dire non. Pourquoi la France ne pourrait pas refuser ce transfert de la souveraineté démocratique à des multinationales ? ». Peut-être qu'un jour les sociaux-démocrates européens se réuniront pour réfléchir sur leur propre impuissance.

Article actualisé à 18h20.

 

 

Source :www.marianne.net

 

 

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25 février 2015 3 25 /02 /février /2015 18:21

 

Vu sur facebook https://www.facebook.com/EvaJoly.fr?fref=nf

 

 

Eva Joly

6 h ·

McDonald’s : quand la malbouffe rencontre l’évasion fiscale!

 

 

Dans un rapport publié aujourd’hui, une coalition de syndicats européens et américains (EPSU, EFFAT et SEIU) met la multinationale McDonald’s au cœur de la tourmente, accusée d’évasion fiscale à hauteur d’un milliards d’euros en 4 ans pour l’ensemble des pays européens.

Reine incontestée de la malbouffe, bien connue pour ses pratiques sociales peu enviables ou son Greenwashing, l’entreprise révèle ses talents dans l’évitement de l’impôt. D’après le rapport de la FSESP, de l’EFFAT et de la SEIU c’est 1 milliard d’euros d’impôts supplémentaire qui aurait dû être payé en Europe de 2009 à 2013.

Encore une fois, c’est notamment via une structure basée au Luxembourg et à une filiale en Suisse que le montage aurait été organisé. Cette structure, qui compte 13 salariés, a réalisé selon ce rapport un chiffre d’affaires cumulé de 3,7 milliards € pour seulement 16 millions € d’impôts payés.

La Commission Européenne doit dès à présent ouvrir une enquête sur ces pratiques, comme elle l’a déjà fait pour Amazon, Starbucks ou encore Fiat.

Tout comme les États membres qui ont le devoir de faire toute la lumière sur les pratiques fiscales d’une entreprise qui ne vit que de la consommation des européens, parfois les plus modestes.

L’injustice fiscale n’est plus tolérable alors qu’au même moment, ce sont les épaules des ménages et des PME, de France jusqu’en Grèce, qui doivent supporter la pression exercée sur les budgets nationaux.

Au Parlement Européen, ce sera à la Commission Spéciale TAXE, qui se réunira pour la première fois demain, de mettre la question « McDo » à l’ordre du jour en auditionnant les rédacteurs du rapport, ainsi que les autorités fiscales luxembourgeoises et suisses, et les représentants de la firme.

Plus généralement, il est urgent de modifier la loi en Europe. Pour, entre autres, instaurer la transparence sur les activités financières des multinationales pays par pays, pour instaurer un échange automatique des informations sur les rescrits fiscaux (tax ruling), et pour aller vers une comptabilité commune pour les multinationales exerçant en Europe.

Ce sont à ces conditions seulement que les exécutifs européens et nationaux pourront vraiment se targuer d'avoir vraiment agi. Toutes ces formes de dumping ou d'évasion fiscale menacent nos démocraties. La demi-mesure n'est pas recevable. À bon entendeur...

Retrouvez les 10 points du plan d’action des eurodéputés Verts/ALE
http://www.act-or-go.eu/fr/about.php

Retrouvez le rapport réalisé par les fédérations syndicales EPSU, EFFAT et SEIU http://www.epsu.org/a/11173

 

 

McDonald’s : quand la malbouffe rencontre l’évasion fiscale!

Dans un rapport publié aujourd’hui, une coalition de syndicats européens et américains (EPSU, EFFAT et SEIU) met la multinationale McDonald’s au cœur de la tourmente, accusée d’évasion fiscale à hauteur d’un milliards d’euros en 4 ans pour l’ensemble des pays européens.

Reine incontestée de la malbouffe, bien connue pour ses pratiques sociales peu enviables ou son Greenwashing, l’entreprise révèle ses talents dans l’évitement de l’impôt. D’après le rapport de la FSESP, de l’EFFAT et de la SEIU c’est 1 milliard d’euros d’impôts supplémentaire qui aurait dû être payé en Europe de 2009 à 2013.

Encore une fois, c’est notamment via une structure basée au Luxembourg et à une filiale en Suisse que le montage aurait été organisé. Cette structure, qui compte 13 salariés, a réalisé selon ce rapport un chiffre d’affaires cumulé de 3,7 milliards € pour seulement 16 millions €  d’impôts payés. 

La Commission Européenne doit dès à présent ouvrir une enquête sur ces pratiques, comme elle l’a déjà fait pour Amazon, Starbucks ou encore Fiat.

Tout comme les États membres qui ont le devoir de faire toute la lumière sur les pratiques fiscales d’une entreprise qui ne vit que de la consommation des européens, parfois les plus modestes.

L’injustice fiscale n’est plus tolérable alors qu’au même moment, ce sont les épaules des ménages et des PME, de France jusqu’en Grèce, qui doivent supporter la pression exercée sur les budgets nationaux.

Au Parlement Européen, ce sera à la Commission Spéciale TAXE, qui se réunira pour la première fois demain, de mettre la question « McDo » à l’ordre du jour en auditionnant les rédacteurs du rapport, ainsi que les autorités fiscales luxembourgeoises et suisses, et les représentants de la firme.

Plus généralement, il est urgent de modifier la loi en Europe. Pour, entre autres, instaurer la transparence sur les activités financières des multinationales pays par pays, pour instaurer un échange automatique des informations sur les rescrits fiscaux (tax ruling), et pour aller vers une comptabilité commune pour les multinationales exerçant en Europe.

Ce sont à ces conditions seulement que les exécutifs européens et nationaux pourront vraiment se targuer d'avoir vraiment agi. Toutes ces formes de dumping ou d'évasion fiscale menacent nos démocraties. La demi-mesure n'est pas recevable. À bon entendeur...

Retrouvez les 10 points du plan d’action des eurodéputés Verts/ALE
http://www.act-or-go.eu/fr/about.php

Retrouvez le rapport réalisé par les fédérations syndicales EPSU, EFFAT et SEIU http://www.epsu.org/a/11173

 

 

 

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25 février 2015 3 25 /02 /février /2015 18:11

 

Source :www.bastamag

 

Gaz de schiste : mobilisation écologique inédite en Algérie

par Sophie Chapelle 25 février 2015

 

 

« Halte à l’exploitation immédiate du gaz de schiste », peut-on lire dans les rues d’Alger le 24 février. Mais aussi dans d’autres grandes villes comme Oran, Tamanrasset, Boumerdès, Batna et Bouira. « La honte ! La honte ! Le gouvernement a cédé le Sahara pour quelques dollars ! » Cette mobilisation nationale contre les gaz de schiste coïncide avec le 44e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures en Algérie. L’initiative, organisée par plusieurs formations de l’opposition, a été lancée en signe de solidarité avec les populations des provinces sahariennes qui s’opposent à l’exploration et à l’exploitation des gaz de schiste.

A In Salah, la ville la plus proche des lieux de forage, des manifestations pacifiques et des blocages de routes ont lieu sans discontinuer depuis deux mois pour exiger l’arrêt des explorations (notre précédent article). Le mouvement citoyen d’opposition pointe en particulier les risques de pollution des eaux et de l’air liés à l’usage de la fracturation hydraulique. La semaine dernière, la société civile d’In Salah a déposé à la présidence, à Alger, une demande de moratoire. Le collectif souligne que « les populations du Sud qui ont, par le passé, connu les affres des essais nucléaires et d’armes chimiques, en sont traumatisées ». Et précise que « l’avenir énergétique de l’Algérie n’est pas dans les schistes mais dans l’optimisation de nos ressources conventionnelles, le développement des énergies renouvelables, dans le mixte énergétique et dans les économies d’énergies ».

Mais le gouvernement n’entend pas céder à la pression. Dans un message lu le 24 février en son nom par un conseiller à Oran, le président Abdelaziz Bouteflika a déclaré qu’il fallait « fructifier » et « tirer profit » de tous les hydrocarbures dont le gaz de schiste. Les mobilisations ont par ailleurs donné lieu à des interpellations par la police, omniprésente. Une vingtaine de personnes ont été arrêtées à Alger où les manifestations sont interdites depuis 2001. Le journal El Watan comptabilise une dizaine d’interpellations de militants à Boumerdès. La répression l’emportera t-elle sur cette mobilisation écologique inédite en Algérie ? Selon Hocine Malti, ancien cadre de la Sonatrach, « les citoyens d’In Salah sont déterminés à se battre jusqu’au bout. » Certains commencent même à envisager une grande marche qui partirait des villes du Sud pour rejoindre Alger.

@Sophie_Chapelle

 

Photo : Chloé Rondeleux / twitter

 

Pour aller plus loin : De l’indépendance au gaz de schiste, une Algérie malade de ses hydrocarbures ?

Cet article vous a intéressé ? Basta ! a besoin de ses lecteurs pour poursuivre son travail, faites un don.

 

 

Source :www.bastamag

 

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25 février 2015 3 25 /02 /février /2015 18:07

 

Source : http://cadtm.org

 

CADTM

 

Donner à voir un autre futur, faire disparaître le découragement shooté dans nos cerveaux par le Tina thatchérien

25 février par Didier Epsztajn

 

 

 

Dans son introduction, Nicolas Sersiron parle, du système-dette, de l’extractivisme, de leur interdépendance, des dépossessions, « l’extractivisme a presque toujours été une violente dépossession des "communs" », des écosystèmes…

L’auteur insiste sur la dette, ses caractères illégitime ou odieux, le nécessaire audit citoyen de celle-ci, « la population n’a ni emprunté, ni consenti formellement et encore moins profité des emprunts faits par les Etats après la crise ».

Je n’indique que certains éléments.

Nicolas Sersiron analyse les différentes formes d’extractivisme, le cycle extractivisme / productivisme / consumérisme / profits / déchets / pollutions, les ressources du sous-sol pillées et exportées, la perte du « droit d’usage traditionnel » des sols, les accaparements des terre et de l’eau d’irrigation, les sols stérilisés, le détournement des productions, l’accaparement des eaux douces, la pêche extractiviste industrielle, la destruction des mangroves, l’accaparement des ressources générées par le vent, les populations colonisées, les esclaves d’aujourd’hui, le « viol de l’imaginaire »…

L’auteur poursuit par l’histoire de l’asservissement des peuples « par l’extractivisme et la dette », l’industrialisation de l’agriculture, l’absence d’aide à l’« agriculture vivrière capable d’alimenter la population », le nécolonialisme, les politiques de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International, « La BM et le FMI participent aussi activement au surendettement des pays du Sud et à la corruption de leurs dirigeants par le financement d’« éléphants blancs » ou de grands projets inutiles, d’immenses barrages, d’extraction d’énergies fossiles, de voies ferrées, de ports, de dépenses de prestiges, etc. ». Il nous rappelle que « la dette coloniale, qui n’a pas de base juridique légale » n’aurait pas du être remboursée. Prêts biaisés, corruption, pratiques rentières, exploitation inhumaine de la main d’œuvre, pollutions, dégradations des sols et du climat, plans d’ajustement structurel, priorité donnée au remboursement de la dette et au sauvetage des banques, privatisation et destruction des budgets « sociaux ». Contrairement à la légende médiatique et politique, les Etats du « nord » n’aident pas ceux du « « sud », les transferts de fonds se font majoritairement dans l’autre sens (les remboursements sont supérieurs aux dons et prêts)…

Nicolas Sersiron parle aussi de la construction des dettes publiques, de la socialisation des pertes, du rôle de la Troïka, « le fait qu’une entité non élue en soit le commanditaire rend ces décisions doublement illégales », du moins disant salarial, social et écologiste…

Il détaille : « Sous le terme « dette écologique », quatre différentes dettes peuvent être regroupées : la dette historique, la dette environnementale, la dette climatique et la dette sociale ». Des dettes accumulées, environnement, climat, impacts sociaux… il faut aujourd’hui réparer, compenser…

J’ai notamment été intéressé par le chapitre sur l’agriculture et l’alimentation industrielle. Nicolas Sersiron parle du libre-échange et des exportations forcées, de réforme agraire oubliée, de souveraineté alimentaire, d’agriculture vivrière, paysanne, (le terme agriculture familiale invisibilise le travail gratuit des femmes, les rapports sociaux de sexe, la domination des hommes sur les femmes), d’agrobusiness, des conditionnalités liées aux prêts de FMI et de la BM, des désastres de l’importation de denrées alimentaires, des accaparements de terre, « Les accaparements de terres renouent avec les premières enclosures du XVIe siècle en Angleterre ».

Disette, surproduction, faim, subventions, spéculation, place de la viande, agrocarburants… L’agro-extractivsme engendre le conso-gaspillage alimentaire, la malnutrition. L’auteur y oppose l’agroécologie, « L’agroécologie, à l’opposé de la « révolution verte », permet d’éliminer au maximum les gaspillages et d’utiliser un minimum d’énergie. Elle est essentielle pour atteindre la souveraineté alimentaire : pas ou peu d’intrants externes, pas de monocultures clonales même biologiques, association de plantes favorisant la croissance et la protection les unes des autres, respect de la biodiversité, utilisation de semences paysannes, forte intensité en main d’oeuvre et relocalisation générale de la production par la population ». (Sur ce sujet : Alternatives sud : Agroécologie. Enjeux et perspectives).

Il faut donc construire un autre monde…

Nicolas Sersiron termine sur l’audit citoyen des dettes publiques, les paradis fiscaux, les réalités des « aides publiques au développement », les liens entre énergie, pétrole et croissance du PIB, l’hyper mobilité, la décroissance matérielle (ce qui me semble différent des « théorisations » sur la décroissance comme nouvelle « vertu »). Le titre de cette note est inspiré d’une phrase du dernier chapitre.

Reste que certaines formulations me semblent discutables. Le mode de production capitaliste, en tant que tel, l’exploitation de la force de travail et l’extorsion de plus-value doivent être mises en cause directement. La production, la surproduction de marchandises, liée à la valorisation et l’accumulation du capital ne me semble pas pouvoir être abordée seulement par la surconsommation. Le prisme extractivisme-surconsommation ne saurait dispenser d’une analyse des mécanismes « internes » du système de production capitaliste, de la critique de l’économie politique.

Très discutable aussi me semble les références aux classes moyennes, au revenu inconditionnel, aux valeurs matérialistes, à la « décolonisation de notre imaginaire »…

Sans oublier l’exploitation du travail des femmes dans les mondes salarié et « domestique ». De ce point de vue, les sociétés humaines ont une dette colossale envers les femmes. Sur ce sujet, voir par exemple, La dette des gouvernements est une dette envers les femmes et non envers les banques.

Enfin, si la place du local, dans ses dimensions de production, de démocratie et d’autogestion doit être en effet réévalué, l’organisation des sociétés ne peut être construite comme une empilement du local à l’international. Les différents niveaux de choix et de gestion doivent être pensés ensemble, avec leurs tensions et contradictions.

Un petit ouvrage bien utile, pour « porter le fer au cœur même des mécanismes fondamentaux de la destruction », comme l’écrit Paul Ariès dans sa préface. Celui-ci parle aussi de la nécessité de « décentrer notre regard », je dirai plutôt de l’élargir à la totalité. Il souligne, en parlant de l’auteur, de « son refus têtu de hiérarchiser tous ces combats (ce qui aboutirait inévitablement à les opposer les uns aux autres) mais aussi son désir de trouver ce qui fait lien entre eux ».


Nicolas Sersiron : Dette et extractivisme : La résistible ascension d’un duo destructeur

Editions Utopia – CADTM, Paris – Bruxelles 2014, 210 pages, 8 euros

 

 

Source : http://cadtm.org

 

 

 

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25 février 2015 3 25 /02 /février /2015 17:52

 

Source www.okeanews.fr

 

Nous avons besoin de temps et nous ne pouvons pas revenir en arrière

La réponse de Dimitris Alexakis aux sévères critiques à l’encontre du gouvernement grec.

25 février 2015 - 1631 mots

Par Dimitris Alexakis

 

 

Dimitris Alexakis (source : page Facebook)

Dimitris Alexakis (source : page Facebook)

 

Avant de parler de «trahison», de «capitulation» et de «reniement», je crois qu’il faudrait d’abord revenir à l’événement majeur de ces dernières semaines qu'est l’événement même des élections. Pour la première fois, un parti de «gauche radicale» a remporté des élections en Europe. Ces élections sont l’événement qui a bouleversé le paysage et créé une situation nouvelle à l’échelle de l’Europe entière. Les critiques sévères formulées ces derniers jours par Stathis Kouvelakis, Kostas Lapavitsas, Tariq Ali et Manolis Glèzos à l’encontre du gouvernement grec («capitulation» face aux diktats de la BCE et du ministre des Finances allemand, «reniement» du programme de Thessalonique, voire «trahison» des dirigeants) font à mon sens l’impasse sur une question: Alexis Tsipras aurait-il été élu si son parti avait adopté avant les élections la stratégie de rupture avec l’Europe que plusieurs, au sein de Syriza, préconisaient? Le peuple grec aurait-il soutenu aussi fortement, avant et surtout après les élections, un programme ayant pour horizon immédiat la sortie de l’euro et/ou de l’UE?

Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une hypothèse d’école ; je crois au contraire qu’il faut prendre au sérieux le fait que les électeurs se sont prononcés en faveur d’un programme social fondé sur une renégociation (certes hypothétique) des accords liant la Grèce au service de la dette.

La ligne défendue par «l’aile gauche» de Syriza avant les élections reposait sur la conviction qu’il est impossible de lutter contre les politiques d’austérité et de faire advenir une autre politique dans le cadre de l’euro ; en l’absence de «partenaires» dignes de ce nom et de dialogue possible, Syriza devait adopter une stratégie de rupture et placer au centre du débat la question de la sortie de l’euro. La critique qu’ils formulent aujourd’hui est que la ligne majoritaire, celle qui l’a finalement emporté au sein du parti, reposait sur une ambiguïté — une ambiguïté qui, à l’épreuve du réel, a volé en éclats.

Reste que les électeurs se sont prononcés en faveur d’une option différente de celle que prônait «l’aile gauche» de Syriza. La proposition majoritaire avait sans doute nombre d’ambiguïtés et d’angles morts (la proposition d’une sortie de l’euro ne comporte-t-elle pas, elle aussi, d’énormes zones d’ombre?), c’est pourtant bien sur cette proposition que nous nous sommes prononcés en votant.

L’isolement de la Grèce, les concessions faites et les pressions subies par le gouvernement grec dans les jours et les heures ayant précédé la signature de l’accord (menaces d’asphyxie économique combinées au bank run en cours) donnent apparemment raison aux tenants de la rupture : cette négociation le couteau sous la gorge n’en est pas une et nos «partenaires», emmenés par la droite allemande, nous ont déclaré la guerre. Le gel décidé par la BCE et les propos de Wolfgang Schäuble, avant et après l’accord, sont parfaitement clairs sur ce point.

Mais, qu’on le veuille ou non, Syriza a bien été élu pour mettre en œuvre le programme de Thessalonique ET conduire une renégociation d’ensemble des accords liant la Grèce au service de la dette. Cette proposition était peut-être bancale, il n’empêche: l’alternative que Syriza a proposée aux électeurs grecs était sous-tendue par l’idée qu’un espace de négociation était (peut-être) possible, qu’une brèche pouvait (peut-être) être ouverte, que la politique européenne pouvait (peut-être) être infléchie. En ce sens, ce vote était aussi un message adressé aux dirigeants de l’UE mais surtout aux opinions publiques européennes. En ce sens, c’était un vote européen.

Quelles que soient ses ambiguïtés de départ, cette proposition devait être honorée par le gouvernement élu — à moins de considérer l’événement même du vote comme un événement mineur. Pour le dire autrement : il fallait essayer, il fallait en passer par là et aller au bout de ce processus.

Les critiques formulées aujourd’hui par l’«aile gauche» de Syriza reposent à mon sens sur une légitimation «après coup» de la stratégie de rupture d’avec l’UE : «après coup» parce qu’elles font l’impasse sur la véritable séquence des événements. C’est un peu mettre la charrue avant les bœufs.

Dans cette séquence, le fait que la déclaration de guerre ait été formulée dans un premier temps par la Banque centrale européenne puis, dans un second temps, par le ministre allemand des Finances est tout sauf anodin et pèsera certainement sur la stratégie du gouvernement, sur la lecture que le peuple grec et les peuples européens font et feront de ces événements, sur le soutien populaire que le peuple grec peut espérer à l’avenir.

J’ai le sentiment qu’en suivant jusqu’au bout la stratégie annoncée avant les élections — jusqu’à l’accord de Bruxelles, qui marque sans doute la fin de ce processus —, le gouvernement grec a pris à témoin le peuple grec, les citoyens grecs qui l’ont élu, ceux qui, en très grand nombre, ont soutenu sa stratégie de renégociation, et tous les peuples d’Europe.

Moins que de «capitulation», il faudrait peut-être parler de «clarification» : la pièce qui se jouait jusqu’alors en coulisses, avec les gouvernements grecs précédents, se joue à présent au grand jour, sous les yeux des peuples (je ne pense pas que la publication de l’ensemble des documents de la «négociation» par le ministre des Finances grec soit un pur artifice de communication).

Si la violence des institutions européennes apparaît aujourd’hui à nu, si l’Europe s’est trouvée acculée à répondre par la violence, le déni de la démocratie, le chantage, aux exigences du gouvernement grec, il faudrait prendre garde de ne pas oublier qu’elle l’a fait en réponse et par réaction aux élections grecques et à la stratégie suivie par le gouvernement après les élections — une stratégie reposant d’une certaine façon sur un «comme si» : «Faisons comme si l’Europe était démocratique ; faisons comme si une véritable négociation pouvait avoir lieu ; faisons comme si les revendications d’un gouvernement élu pouvaient être entendues ; faisons comme si l’Europe pouvait prendre en compte la crise humanitaire qui ravage la société grecque ; faisons comme si l’Europe pouvait entendre la voix de la raison. » On peut comprendre sous cet angle le fait que le ministre des Finances grec n’ait pas utilisé l’argument ou l’arme de la sortie de l’euro — comme le fait qu’il ne se soit pas seulement référé à Marx et à Keynes, mais aussi, non sans humour, à Emmanuel Kant… C’est un peu le paradoxe du comédien : s’il s’agissait de faire «comme si», il fallait le faire sérieusement, jusqu’au bout.

Toute la stratégie du gouvernement grec repose peut-être sur ce «comme si». Il s’agit peut-être d’un simulacre ou, comme le dit Manolis Glèzos, d’une «illusion», mais je crois qu’il n’était pas possible de faire l’économie de ce pas. Il n’était pas possible, à ce stade, de ne pas accorder (un minimum de) créance au semblant de démocratie dont les institutions européennes se paraient jusqu’à présent, pas possible de faire «comme si on n’y croyait pas» — parce qu’une très grande partie des électeurs de Syriza y croyaient (encore), voulaient (encore) y croire — moi y compris.

Et maintenant?

Maintenant, quelque chose a eu lieu...

 

*Suite de l'article sur okeanews

 

 

Source www.okeanews.fr

 

 

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25 février 2015 3 25 /02 /février /2015 17:35

 

Info reçue par mail

 

 

À tous ceux intéressés par la problématique des Communs et leurs compréhensions, en lien avec pas mal de questions actuelles (Climat, Accords commerciaux internationaux, propriété intellectuelle et droits, Loi Macron, transition écologique…) cette émission des "Nouvelles Vagues" hier.
L'occasion de rappeler que la lutte contre les accords commerciaux ne se limite pas à ceux dont nous sommes victimes, oubliant soigneusement ceux que nous faisons subir, ici (A.P.E. par ex.) servant à sauvegarder nos intérêts internes de court terme: croissance et emplois sur le dos de l'Afrique…

5O mn à écouter sans modération; merci à Marie Richeux… Copier coller de présentation ci dessous.

 

On retrouvera, entre autres, Pierre Dardot et Christian Laval dans le n° 5 de Les Possibles, consacré aux biens communs https://france.attac.org/nos-publications/les-possibles/numero-5-hiver-2015/

 

 

Le commun (1/5) : Le commun comme principe révolutionnaire - Arts & Spectacles - France Culture

 

 
 
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Le commun (1/5) : Le commun comme principe révoluti...
Toute cette semaine, nous parlons du commun.
 
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Le commun (1/5) : Le commun comme principe révoluti...

Toute cette semaine, nous parlons du commun.

 

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Aperçu par Yahoo

 

Toute cette semaine, nous parlons du commun.
Aujourd’hui, nous sommes avec le philosophe Pierre Dardot, auteur avec Christian Laval de Commun, Essai sur la révolution au XXIème siècle (La Découverte, 2014). Dans cet essai, les deux auteurs tentent de refonder le concept de commun pour en faire un principe réel d’action permettant de « sortir du capitalisme ».


C’est le premier moment d’une semaine consacrée au commun. C’est, ces dernières semaines, de l’avoir beaucoup entendu évoqué et convoqué ce commun, que nous avons eu envie de l’interroger pendant cinq jours. Il faudra dans un premier temps lui enlever l’article et peut-être lui préférer le terme anglosaxon « Commons ». La théorie des communs se tient au croisement de l’économie, de la politique, de la philosophie, du droit, et l’on peut dire qu’elle refait surface et se repense au moment de l’attribution du prix Nobel d’économie à Elinor Olstrom en 2009 ( première femme dans cette catégorie )
Dans le livre Commun, essai sur la révolution au 21ème siècle, paru lui en 2014, les deux auteurs, proposent de sortir de la logique qui ferait s’affronter bien publics / Etat et bien privés / marché. Il ne s’agirait plus de désigner des biens, ou des ressources pour leur qualité intrinsèque, comme communs, ou communes, mais de décider d’un système qui régirait la relation entre des individus égaux et des choses. Seul l’acte de désigner des communs fait exister les communs. Ce qui remet au centre de la politique, la co-activité et la décision. C’est parce qu’une communauté d’humains fait des choses ensemble que l’obligation du politique se fait sentir, et la mise en place de règles d’utilisation. Car, disent les auteurs, renoncer au communisme historique, renoncer au communisme d’Etat, NE REVIENT pas à renoncer à la communauté y compris à la communauté économique. Le terme « Commons » désigne alors non pas une co-appartenance, ou une co-propriété ou une co-possession, mais un USAGE, une co-activité.

Notre invité- Pierre Dardot- est philosophe. Il a publié avec le sociologue Chrsitian Laval "Commun, essai sur la révolution au XXIème siècle"

 

 

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24 février 2015 2 24 /02 /février /2015 18:55

Source : www.mediapart.fr

 

Erri de Luca : « La ligne ferroviaire Lyon-Turin doit être sabotée »

24 février 2015 | Par Mathilde AUVILLAIN

 

 

François Hollande et Matteo Renzi vont annoncer ce mardi à l’issue du sommet franco-italien à Paris leur engagement définitif en faveur de la ligne ferroviaire Lyon-Turin. « Il y a deux ans, Matteo Renzi était résolument contre ce projet », relève Erri de Luca qui comparaît depuis janvier devant le tribunal de Turin pour « incitation au sabotage ». L’écrivain continue d’affirmer ses convictions et défend avec détermination sa liberté d’expression.

 

Rome, correspondance. – « Je comparais pour incitation au crime, parce que j’ai dit que le sabotage du chantier de la ligne Lyon-Turin – la TAV (Treno Alta Velocità) – est nécessaire », tient à préciser d’emblée, en français, Erri de Luca. « Au crime », marmonne-t-il en m’accueillant dans sa cuisine, pièce principale de cette maison qu’il a construite de ses mains, il y a trente ans, dans la campagne romaine.

Poursuivi depuis septembre 2013 par la société franco-italienne LTF (Lyon Turin Ferroviaire), Erri de Luca risque jusqu'à cinq ans de prison. Ayant refusé que le procès se déroule à huis clos, l’écrivain a déjà affronté une audience publique le 28 janvier 2015. La prochaine audience aura lieu le 16 mars : le juge entendra alors cinq témoins – deux de l'accusé et trois de la défense – puis procédera à l'examen de l'accusé et annoncera la date de l'audience suivante, pour les plaidoiries.

Au jour de notre rencontre, le 22 février, le silence de la demeure de l’écrivain et alpiniste italien contraste avec la clameur de la foule qui défile dans les rues de Turin. 10 000 personnes – 4 000 selon les forces de l’ordre – dénoncent l’accord devant être signé ce mardi 24 février à Paris entre le président de la République française François Hollande et le président du conseil des ministres italien Matteo Renzi engageant la France et l’Italie dans la phase de travaux définitifs du tunnel de la ligne Lyon-Turin.

À 64 ans, Erri de Luca, ex-activiste d’extrême gauche, vit seul et passe ses journées à lire et traduire des textes sacrés de l’hébreu ancien. Sa traduction du livre d’Esther a été publiée en même temps que La Parole contraire, ce pamphlet qu’il a rédigé pour préparer sa défense suite à la plainte déposée par la LTF, et publié notamment en France et en Italie en janvier dernier.

Depuis sa convocation en justice, il ne parvient pas à se plonger dans l’écriture et attend impatiemment le verdict dont la date est à ce jour inconnue.

Mediapart.- Erri de Luca, quand vous avez qualifié le sabotage du chantier de la ligne Lyon-Turin de « nécessaire », étiez-vous conscient des conséquences de ces mots ?

Erri de Luca

Erri de Luca

Erri de Luca.- Je suis de près la lutte du Val de Suse depuis une dizaine d’années. Je suis allé dans des manifestations, je suis souvent intervenu en public et j’ai à chaque fois répété que ce projet doit être saboté dans le sens politique du terme : il faut tout faire pour entraver les travaux. « Saboter ». Voilà l’idée que j’exprimais le plus souvent. Mais en 2013, pour la première fois, je le disais à un journal. On m’a téléphoné pour avoir une réaction. Je n’ai fait que répéter ce que je disais depuis des années dans les assemblées et qui n’avait jamais posé de problème jusque-là. Le fait de le dire à la presse apparemment devenait un problème.

Et vous persistez.

« Saboter » est un verbe noble, utilisé par Gandhi et Mandela. Je continuerai à le dire, car je suis convaincu qu’il faut empêcher ce chantier. Pour réaliser cette ligne Lyon-Turin, il faudrait percer des montagnes bourrées d’amiante, ce qui causerait une pollution gigantesque. Lutter contre ce projet, c’est une défense légitime contre l’agression physique, politique, chimique… C’est la vie de toute une vallée qui en dépend. Sans compter que cette infrastructure est inutile !

Pourquoi cette ligne Lyon-Turin est-elle inutile ?

Parce qu’il y a déjà une ligne ferroviaire qui fonctionne en sous-régime, à seulement 30 % de ses capacités ! Cette nouvelle ligne de 57 km qu’ils veulent construire ne sera d’ailleurs même pas une ligne à grande vitesse ! Les trains circuleront à une vitesse normale. Et même si elle était indispensable, il faudrait l’empêcher car il est criminel de perforer des montagnes qui contiennent des gisements de pechblende, un matériau hautement radioactif et d’éparpiller de l’amiante.

La résistance contre la ligne Lyon-Turin est plus forte du côté italien des Alpes qu’en France. Pourquoi ?

La ligne Lyon-Turin est un projet italo-français. C’est un projet énorme, dont personne ne parvient d’ailleurs vraiment à comprendre combien de milliards d’euros il pourra coûter, ni quelle sera la participation de l’Union européenne à ce projet. La cour des comptes en France a déjà émis des objections à ce sujet. En France, les rapports entre les coûts et les bénéfices d’un ouvrage sont très clairs et plus évidents. Mais ici, en Italie, le rapport coût-bénéfice, c’est : des coûts pour l’État et des bénéfices pour les entreprises privées. C’est pour cela qu’il n’y a aucun intérêt à faire des ouvrages utiles, l’important c’est juste de les faire ! En Italie, il y a des centaines d’ouvrages, d’infrastructures inachevées. Jamais de coupables, personne ne rembourse. Ces grandes infrastructures sont une façon de gaspiller de l’argent public au profit des entreprises privées qui sont, bien entendu, liées aux partis politiques. Ce ne sont pas des entreprises lambda qui gagnent les appels d’offres, non, ce sont toujours des entreprises liées aux partis politiques. Parce que chez nous, il y a tout un usage de contournement des règles et de favoritisme.

La société LTF qui a porté plainte contre vous est une société franco-italienne : elle a son siège social à Chambéry en France et son siège opérationnel à Turin. Dans votre pamphlet La Parole contraire, vous soulignez qu’il n’y a rien d’étonnant à cela, parce que « les normes antimafia ne sont pas les mêmes en France et en Italie ». Expliquez-nous.

En Italie, il existe toute une procédure de contrôles antimafia avant d’accorder un appel d’offres à une entreprise. En créant une société en France, on contourne ce problème. Il y a évidemment des entreprises liées à la mafia – plus précisément de la n’drangheta calabraise – qui travaillent sur le chantier de la ligne Lyon-Turin, comme sur les chantiers de l’Expo 2015 à Milan. C’est une forme de « normalité » chez nous. Il faut savoir que l’Italie est le pays où l’on construit des autoroutes en enfouissant dessous des déchets toxiques, grâce à un système de complicité entre la mafia, les partis politiques, les entreprises de travaux publics, y compris ceux qui sont chargés de faire les contrôles sur les travaux publics ! C’est un système de corruption à l’état pur qui jouit d’une impunité totale.

Début février, l’Olaf – l’Office antifraude de l’Union européenne – a ouvert une enquête sur la ligne Lyon-Turin afin de voir si des fraudes ou des irrégularités avaient eu lieu. Des soupçons d’irrégularités, de fraudes, de conflit d’intérêts et même d’infiltrations mafieuses pèsent sur le projet…

Le projet de la ligne Lyon-Turin, la TAV comme on l’appelle ici, a d’abord été « saboté » par la lutte des citoyens du Val de Suse. Maintenant, il va peut-être être « saboté » par une enquête ! Ce serait curieux… [il sourit] mais raisonnable ! Je souhaite même que le projet soit aussi saboté par le manque de financements. S’il devait se poursuivre malgré tout, j’espère qu’un jour les responsables seront condamnés pour catastrophe environnementale.

Sauf que, pour l’instant, c’est la « parole contraire » des citoyens qui est poursuivie en justice au tribunal de Turin…

 

Manifestation en janvier 2012

Manifestation en janvier 2012 © Reuters

 

Le tribunal de Turin a produit des milliers de chefs d’incrimination contre des militants « No Tav » du Val de Suse. Les magistrats ont profité de mes mots pour réprimer, pour tenter de réduire à néant ce mouvement de masse et briser ses soutiens extérieurs. La société française LTF qui a porté plainte contre moi avait le droit de le faire. En revanche, le tribunal de Turin n’aurait jamais dû la juger recevable. Je suis le premier écrivain incriminé pour ce qu’il a dit… pour incitation à commettre des crimes ! Mais je suis extrêmement déterminé à me défendre, même si je suis le dernier.

Le 27 janvier dernier, les militants « No Tav » ont été lourdement condamnés…

En première instance du maxi-procès à Turin, les militants « No Tav » ont été condamnés à un total de 140 ans de prison, sans que soient prises en compte les circonstances atténuantes obligatoires pour ceux qui avaient un casier judiciaire vierge. Il y a eu une volonté politique d’éliminer ces circonstances atténuantes et c’est sans doute ça le plus grave. Je connais l’un de ces condamnés, c’est un barbier, habitant de Bussoleno. Il a été condamné à trois ans de prison pour avoir soi-disant blessé sept policiers en lançant des pierres à une distance de 57 mètres. Cette performance lui aurait valu la médaille d’or olympique au lancer de poids ! C’est absurde !

En réponse à la « parole contraire » de ses habitants, la vallée a été militarisée…

La militarisation de cette vallée a été une immense violence d’État. Ce projet a été déclaré « ouvrage stratégique », ce qui signifie que l’on ne peut pas protester contre sa réalisation. La première fois que cette disposition d’Opera Strategica a été utilisée, c’était pour construire un incinérateur de déchets dans la région de Naples, contre l’avis des riverains. Il a finalement été construit grâce à l’emploi de la force militaire. Dans le Val de Suse, l’armée contrôle les lieux. C’est une force d’occupation, comme si le Val de Suse était un autre pays.

L’État se défend contre ses propres citoyens ?

 

Juin 2011. Durant une manifestation anti-TAV

Juin 2011. Durant une manifestation anti-TAV © Reuters

 

L’État opprime ses propres citoyens qui s’opposent. Ceux qui résistent sont traités comme des criminels. Cela ne vaut pas seulement pour le Val de Suse. À Lampedusa par exemple, une loi interdisait aux pêcheurs de venir en aide aux migrants sous peine d’être poursuivis pour complicité d’immigration clandestine. Une loi absurde, horrible et contre laquelle la population et les pêcheurs se sont battus et ont finalement obtenu de pouvoir faire leur métier tout en conservant leur dignité humaine en apportant de l’aide à ceux qui sont en mer. La loi de la mer, qui vaut depuis toujours, ne peut pas être reniée par des législateurs ivres.

Vous êtes poursuivi pour une phrase publiée et répétée dans les médias… Qu’en est-il de la liberté de la presse en Italie ?

L’Italie a la pire liberté d’information d’Europe, ce n’est pas moi qui le dis mais les observatoires de la liberté de la presse [selon le classement Classement mondial de la liberté de la presse 2014 de Reporters sans frontières, l’Italie arrive au 49e rang sur 180]. En Italie, les journalistes ne sont pas des professionnels de l’information, ce sont des employés d’entreprise. Ils doivent obéissance au comité, au PDG de l’entreprise qui les emploie. Les journalistes italiens sont des employés, des « embedded », ce sont les subordonnés d’un quartier général de l’information qui a une structure militaire. La grande presse italienne est liée aux partis, aux entreprises et donc à la ligne Lyon-Turin. C’est un système bien huilé, et je n’ai donc pas reçu de soutien particulier de la part de la « grande presse ». Mais j’ai pu exprimer mes convictions dans certains médias, à la radio ou dans des programmes télévisés.

Ce procès intenté contre vous, un écrivain, n’est-ce pas surdimensionné ?

Il faut savoir qu’au tribunal de Turin, depuis quelques années tous les procès contre les activistes No Tav ont été déclarés prioritaires sur tous les autres. Des procès de corruption géants ont ainsi été repoussés ! Ce procès contre mes mots est un gaspillage d’argent et de temps, et c’est aussi pour cela que je ne ferai pas appel si je suis condamné.

Craignez-vous d’être condamné ?

Je pense que je serai condamné, car sinon ils n’auraient pas fait ce procès qu’ils ont monté de toutes pièces. La plainte est bien réelle, mais les magistrats ont inventé un procès sur le « droit de parole ». Je crois donc qu’ils vont poursuivre sur cette voie avec l’intention d’incriminer la Parole contraire. Car c’est une question de liberté de parole contraire. Il n’y a pas de problème de liberté d’expression en Italie : les paroles favorables au pouvoir sont toujours bien acceptées.

Si vous êtes condamné, ferez-vous appel ?

Je défendrai mes mots jusqu’au verdict, parce que je n’ai que ça. Je suis fier de pouvoir et de devoir défendre mes mots et mon droit de parole. Je ne suis pas une victime de cette affaire. La victime pour le moment, c’est l’article 21 de la constitution italienne qui garantit au citoyen la plus large liberté d’expression, et c’est la première fois qu’elle est mise en doute, qu’elle conduit à un procès.

Si vous êtes acquitté, crierez-vous victoire ?

Non, si je suis acquitté, il n’y aura pas de victoire. Une erreur aura été évitée.

Vous dites que ce procès, c’est votre premier prix littéraire…

Je n’aime pas les prix littéraires et en Italie je n’en ai reçu aucun, c’est d’ailleurs une virginité que je veux maintenir. Mais le fait que mes mots aient pu être considérés comme dangereux, capables de susciter des réactions même criminelles, c’est une exagération que je prends comme un prix littéraire.

--------------------------

Le précédent français

L’an dernier, côté français, Daniel Ibanez, fervent opposant français au projet – auteur de Trafics en tous genres, le projet Lyon-Turin –, a été cité en justice par la société LTF. Cette société Lyon Turin Ferroviaire (LTF) – dont le siège social est à Chambéry et le siège opérationnel à Turin – avait porté plainte contre lui pour injure publique auprès du tribunal de Chambéry. La société LTF reprochait à ce militant écologiste des propos tenus lors d’une réunion publique le 21 février à Modane et rapportés par Le Dauphiné Libéré. « Les derniers à dire qu’ils travaillaient pour des siècles, c’est quand même le IIIe Reich », aurait déclaré le militant écologiste selon la plainte, propos qu’il contestait par ailleurs avoir tenus. En juillet 2014, le tribunal de Chambéry a finalement jugé irrecevable la citation à comparaître. « S’il y a injure dans cette affaire, c’est une injure au bon sens en voulant continuer à construire des infrastructures inutiles », avait commenté Daniel Ibanez à la sortie du tribunal, saluant une centaine de militants français et italiens venus lui témoigner leur soutien.

 

Lire aussi

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

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24 février 2015 2 24 /02 /février /2015 18:22

Source : https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/

 

 

Bouilles Hebdo du 23 au 30 février

Mis en avant

Publié le février 22, 2015

 

 

Cette semaine, deux moments pour soutenir les copains et copines qui passent en justice: mardi 24 à 14h au tribunal d’Albi pour soutenir A. et le jeudi 26 même lieu, même heure pour le procès de Catherine et Manon coupables de calinades en pleine manif…Alors on remet tous cela ce jeudi : attaque de calins sur Albi ! Le lien internet est ici…

 

dessinmanoncouleurarz

 

D’actualité aussi, le dialogue que l’on essaie de renouer avec nos voisins « anti-zadistes ». Ils se laissent désirer alors que l’on souhaite les rencontrer. On vous en a déjà parlé( voir par exemple ici), voici le dernier épisode en date… Dans le même ordre d’idée, un texte qu’un copain de retour des Chambarans nous a fait parvenir : « Retour des Chambarans, quelle guerre voulons nous ? »

A noter le dernier post du blog « Les eaux glacées du calcul égoïste », sur Sivens avec une analyse globale et politique intéressante comme toujours. Vous y trouverez le lien vers le courrier adressé tout récemment par le collectif Testet aux conseillers généraux du tarn.

 

Ag des Bouilles !

Ag des Bouilles !

 

[Jeudi 26]

[Mardi 24]

  • Nous préparons l’appel du compagnon clown Charlie qui a lieu le 11 mars de cette année. Il est accusé entre autres de violence avec arme (cailloux) et outrage sur des personnes dépositaires de la force publique. Quatre policiers (de la BAC) témoignent. Nous cherchons des personnes qui étaient présentes le 1er Novembre 2014 lors de la manifestation à Toulouse et qui ont des vidéos. Ceux qui ont vu Charlie se faire arrêter lors d’une charge de la BAC, place Wilson (à Toulouse), sont des témoins très précieux. Notre but est de montrer que le contexte agressif était posé par la police. Si vous voulez plus d’informations, vous pouvez aller sur www.libertederire.net (Charlie y est en photo). Contact : charlie.lambda (at) gmail.com
  • « C’est vraiment dernière minute, mais je vous informe que ce mardi 24 février vous pourrez écouter une émission à 12h30 sur les ondes de Radio Zinzine. Il est aussi possible de l’écouter en direct sur le site http://www.radiozinzine.org
    Il s’agit de « E.On – F.Off »Rebecca Rosen est une jeune Canadienne qui a vécu une année à St-Etienne les Orgues dans les Alpes de Haute-Provence où elle a aimé se promener dans les forêts de la Montagne de Lure. Ayant appris que le bois d’une récente coupe dans cette forêt a été vendu à l’entreprise E.On pour sa mégacentrale à biomasse à Gardanne, elle a décidé de réagir. Dessinatrice, elle a d’abord réalisé un BD, ensuite elle a fait une manifestation à elle toute seule devant le siège d’E.On à Dusseldorf avec une pancarte »E.On, F.Off ».
    Prochaine étape: un RV de plus de trois heures avec quatre responsables de la centrale à Gardanne, y compris un tour de l’usine. Ce n’est que le début de ce qui risque de devenir une longue lutte contre la déforestation en Provence… et au Canada. »
  • On reçoit des nouvelles de Bordères sur l’Echez près de Tarbes où la construction d’un centre TMB (Tri Mécano-Biologique) de traitement des déchets est envisagée. On en avait déjà parlé, voici des nouvelles fraiches…

[Lundi 23]

Publié le février 26, 2015

 

Envoyez vos textes sur la tentative d’expulsion programmée par le CG81, en pleine campagne électorale pour les élections départementales.

 

[26 février 2015]

NE LAISSEZ PAS LA ZAD DU TESTET MOURIR
AGISSEZ !!!

La ZAD du Testet, plus vivante, belle et rageuse que jamais, est déjà recondamnée à mort par tous les pouvoirs (local, régional, centra) qui ont tous déclaré qu’il fallait « éliminer » cette occupation illicite de la vallée de Sivens par une bande de « peluts », »d’arnacho-terroristes »,de « djihadistes-verts », »d’étrangers à la région »,de « drogués-assistés », »manipulés par des militants professionnels expérimentés,venus semer le désordre chez nous » etc,etc..Les qualificatifs dont nos ennemis nous affublent n’en finissent pas et sont extrêmement variés…
Comme toujours, la justice a ordonné le 10 février,à la demande du Conseil Général, l’expulsion des parcelles occupées et lundi 16 février a ordonné l’expulsion de la fameuse et délicieuse Métairie Neuve, pour la troisième fois…
La balle et la grenade ! seront alors, dans le camp du Préfet (qui reçoit ses ordres de Matignon). Lui, seul, peut déclencher l’envoi de la force publique et l’état de guerre qui en découlerait sur la ZAD … et ailleurs, lors de l’expulsion…
Lors de notre première rencontre avec lui, le 15 février dernier à la Mairie de Marssac,où la douzaine de Zadistes présents ont pu s’exprimer et poser toutes les questions possibles,dans une assez bonne ambiance, le Préfet s’est engagé à respecter le calendrier décidé par la Ministre de l’Écologie,à savoir qu’il n’y aurait pas d’expulsion avant la décision finale sur le dossier du barrage, que doit prendre le Conseil Général du Tarn le 6 mars prochain à Albi.
La trêve que l’État a bien été obligé de nous accorder après avoir tué de façon horrible, notre frère,Rémi Fraisse,jeune amoureux et défenseur de Pachamama,tombé pour Elle, à 21 ans, le 26 octobre dernier, lors de la grande manif d’automne,est donc prolongée d’un petit mois supplémentaire, mais cela ne nous laisse guère d’illusion. Notre élimination est toujours programmée. La vie qu’il a prise à Rémi d’une façon abominable, ne l’a pas fait trembler et n’a modifié en rien sa politique toute aussi abominable!!!
Après avoir fait disparaître une superbe forêt humide avec leurs machines de mort et sous les grenades lacrymo, les coups de matraques et les tirs de flash-ball, après avoir blessé de nombreux frères et sœurs jusqu’à tuer l’un d’entre eux, l’État s’apprête à détruire le village alternatif que nous avons construit avec rage, ardeur et enthousiasme pendant tout l’automne et le début de l’hiver !!!
Un gouvernement d’extrême-droite ne ferait pas autre chose…
Le sort de la ZAD du Testet est entre nos mains. Face à ce futur coup de force de l’Etat, digne d’un régime fasciste,nous devons absolument nous rassembler le plus nombreux possible pour défendre et sauver ce petit mais symbolique territoire libéré !!!
Chacun sera très important car seul notre nombre peut les faire reculer et renoncer.

Venez dans la Vallée de Sivens, dès maintenant, ou au plus tard le 7 mars, lendemain de la décision du Conseil Général du Tarn !!!
Tandis que l’écocide généralisé de notre pauvre Planète ne cesse de s’intensifier sous la folie de la religion de la Croissance, tandis que les régimes politiques autoritaires ne cessent de s’accentuer dans la plupart des pays de la vieille et opulente Europe décadente, il serait grave d’abandonner la ZAD du Testet et de laisser l’État éteindre par la force et la répression les très belles étincelles de lutte, d’amour et de liberté qui brillent dans la Vallée de Sivens depuis plus d’un an maintenant !!!
Ce serait une défaite cruelle après de longs et douloureux combats et une sinistre victoire de leur vieux monde qui n’en finit pas faire du mal tout en se décomposant…
Et par contre si nous nous mobilisons vraiment, si nous sommes nombreux à décider de rentrer en résistance,comme les Zapatistes du Chiapas ou les Zadistes de Notre Dame des Landes, nous pouvons tout à fait arracher une splendide victoire qui nous remonterait sérieusement le moral en ce triste et très inquiétant début d’année 2015 !!!
Puisque nous avons été des millions à descendre dans la rue les 10 et 11 janvier pour défendre la Liberté d’expression et de pensée, nous devons être des milliers à venir sur la ZAD du Testet pour la défendre ! Elle va être attaquée par ceux là même qui ont initié cette marche républicaine et qui ont défilé au premier rang avec tous les Chefs d’État , à Paris…….
Pétof, Zadiste de Sivens, et désireux le rester très longtemps (comme beaucoup de ses frères et sœurs)

 

[26 février 2015]

Après 17 mois de vie alternative dans ces lieux, après tous ces événements qui sont survenus dans le contexte où les riverains exploitants éleveurs voulaient vendre leurs terres pour trois fois le prix à la CACG et au CG81 afin qu’ils y fassent un barrage, après que notre résistance ait été sanctionnée par un mort, des blessé-e-s, des condamné-e-s, des emprisonné-e-s, il ne vient à personne l’idée de leur redonner ces terres ainsi, comme si rien ne s’était passé.

Nous savons que le CG81, qui « possède » la métairie neuve dans cet état-de-droit-pas-pour-tout-le-monde, a fait des tractations secrètes avec un riverain pour la lui vendre à bas prix « en compensation ». Nous n’apprécions pas être ainsi spectateurs de décisions destructurantes concernant des lieux qui sont les symbôles de la résistance au projet de barrage de Sivens, une résistance soutenue majoritairement en France. Ce riverain ne mérite pas de largesses supplémentaires à nos yeux, d’autant plus qu’un autre riverain a perdu 7 hectares aussi, sans compensantion, mais lui il était contre le barrage. Le CG81 n’est qu’une bande de rapaces qui accaparent les ressources pour leur intérêts de classe.

Parmi nous, certain-e-s ont formulé le projet de rester et nous avons entendu des projets comme celui de ferme pédagogique. Il nous apparaît donc difficile d’accepter un simple départ tandis que par derrière, les mêmes personnages s’arrangent entre pour se partager les richesses de ces terres qu’ils voulaient pourtant noyer.

Nous avons résisté au barrage, nous résistons toujours au barrage parce qu’il n’est pas abandonné, nous résisterons à la tentative d’enfouir notre résistance dans l’oubli. Plus on est vivant, plus on les emmerde ! – Yankee loosé, copain de yankee choulante.

Source : https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/

 

 

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24 février 2015 2 24 /02 /février /2015 18:16

 

Source :www.okeanews.fr

 

Évasion fiscale : le ministère anti-corruption aurait déjà saisi 404 millions d'euros

Les premières actions du gouvernement grec contre l’évasion fiscale et la corruption

23 février 2015

 

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Le journal To Ethnos a rapporté hier que le ministre anti-corruption Panagiotis Nikoloudis a franchi "une première étape décisive contre l'évasion fiscale et le blanchiment d'argent" et saisi 404 millions d'euros des comptes bancaires de 17 personnes qui ne pouvaient pas justifier leurs actifs de plusieurs millions avec leurs déclarations d'impôt.

 

*Suite de l'article sur okeanews

 

 

Source :www.okeanews.fr

 

 

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24 février 2015 2 24 /02 /février /2015 18:07

Source : zad.nadir.org

 

Infos du 23 février au 2 Mars

lundi 23 février 2015, par zadist

 

 

 

Si vous voyez des mouvements de police anormaux autour de la zone, contactez-nous ! sur le numéro d’urgence 06 43 92 07 01

Pour la connexion sécurisé de notre site : https://zad.nadir.org
l’empreinte du nouveau certificat c’est D5:67:93:5E:EE:BC:58:ED:F3:FA:07:7B:0F:66:A5:64:0B:B1:7A:2C (depuis le 13/01 jusqu’au 13/02)

Infos sur la répression

Jordan est incarcéré suite à la manif du 22 février ; il avait pris 5 mois ferme (qui devaient être aménagés en autre chose que de la prison).
Pour lui écrire : MAHE Jordan - écrou 60532 - Centre Pénitentiaire de Nantes - B.P. 71636 - 44316 NANTES-CÉDEX

les nouvelles date pour la black plouc kitchen en février sont sur le blog https://blackplouckitchen.wordpress.com

Une semaine sous le signe des résistances à la répression et aux violences policières : tout le programme est là, et bien sur, rdv samedi à 12h au square Daviais pour un pique-nique, une manif, des débats, des concerts ! et à Toulouse pour celleux qui sont plus au Sud !

un récit ici de marche contre les violences policières de samedi dernier à Montreuil, où la manifestation a été bloquée et encerclée pendant 3h : Le droit de manifester aboli par la préfecture ? https://collectif8juillet.wordpress.com/2015/02/16/le-droit-de-manifester-aboli-par-la-prefecture/

vendredi 27 février

[Nantes] Manifestation du 21 février : communiqué de l’assemblée des blessés https://nantes.indymedia.org/articles/31112

ZAD Testet

- Reçu AntiRep Homophobie : Bonjour,

Je me permet de vous contacter pour vous relater ce qui est arrivé à l’un d’entre nous après la manifestation de samedi dernier.
Nous voulons que l’information circule un maximum pour pouvoir soutenir un maximum Thomas et que l’affaire ne reste pas sans suite.
Vous trouverez en pièce jointe le communiqué de presse que nous avons rédigé.
N’hésitez pas à faire tourner cette information afin qu’un maximum de monde soit au courant.
Merci de votre soutien
Ariane pour le QueerFarnaüM http://queerfarnaum.tumblr.com/
QueerFarnaüM sur facebook https://www.facebook.com/groups/317734688431296/

Lundi 23 février

Nantes : 3 comparutions immédiates liés a la manif de samedi : le 1er 2mois fermes (sans mandat d dépôt) + 4 mois de sursis + 300 euros pour chaque flics + 400 euro pour payé l’avocat des flics + 3ans interdiction du département.
Le 2éme 2 mois ferme avec mandat de dépôt + 4 mois de sursis mise a l’épreuve : obligation de soin, obligation de travailler + 250 euro pour les flics.
Le 3ieme 3mois de ferme sans mandat d dépôt + 3 mois de sursis + 200 euro pour les flics.
3 personnes dont on a pas de nouvelles.
On est sure qu’il y a 2 comparutions immédiate demain, c’est a 14h.

Nantes : Rassemblement a 14h00 devant le tribunal en soutien avec les GAV et les comparutions immédiates qui étais interpellé dans la manif de samedi 21 février contre les violences policières. Le groupe de notre legal team est sur place et essayent d’avoir plus de information.

Documents joints

 

 

Source : zad.nadir.org

 

 

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DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

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          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



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