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7 février 2017 2 07 /02 /février /2017 14:25

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

Les députés israéliens approuvent l’expropriation de terres palestiniennes

 

Le texte, qui légalise les avant-postes construits sur des terres privées en Cisjordanie, doit à présent être examiné par la Haute Cour de justice.

 

LE MONDE | • Mis à jour le | Par

 

 

Lorsque sera écrit, un jour, le bilan politique de Benyamin Nétanyahou, le 6 février 2017 occupera une place particulière. A cette date, sous son autorité, les députés de la Knesset ont récompensé l’expropriation de terres palestiniennes et tenté d’imposer la loi israélienne en territoires occupés, au lieu de la loi militaire en vigueur depuis cinquante ans.

 

Pour cela, ils ont adopté en dernière lecture par 60 voix contre 52 un texte ouvrant la voie à la légalisation des avant-postes construits sur des terres privées palestiniennes. Ces avant-postes sont des communautés juives, de taille réduite, établies en Cisjordanie depuis près de vingt ans sans autorisation officielle, mais protégées par l’armée et bénéficiant de financements publics.

 

Lire aussi :   Colonies israéliennes en Cisjordanie, près d’un demi-siècle d’installations illégales

 

Selon le décompte de l’ONG La Paix maintenant, 3 850 logements illégaux situés dans 53 avant-postes et des dizaines de colonies pourraient être ainsi blanchis. Les propriétaires doivent recevoir une compensation en argent ou sous forme de lot de terrain alternatif.

« C’est la première fois que les députés légifèrent en dehors du territoire israélien, explique la porte-parole de l’organisation, Anat Ben Nun. Cela donne un feu vert aux colons pour construire partout, y compris sur des terres privées palestiniennes. »

« Les victimes de la loi ne sont pas des Israéliens »

Dans l’avion entre Londres et Tel-Aviv au moment du vote, le premier ministre israélien ne voulait pas d’une adoption définitive du texte avant sa rencontre avec Donald Trump à Washington, le 15 février. Les Etats-Unis avaient demandé aux autorités israéliennes d’éviter toute action unilatérale, qui compromettrait les velléités de M. Trump dans le conflit israélo-palestinien.

Mais les considérations de politique intérieure ont pris le dessus. La base des colons pousse le gouvernement vers l’annexion de la Cisjordanie, ou tout du moins de la zone C (60 % de ce territoire). D’autant que le démantèlement de l’avant-poste d’Amona, le 1er février, a été vécu comme un traumatisme.

 

Lire aussi :   Donald Trump, aiguillon de la colonisation israélienne

 

Avocat très engagé auprès de plusieurs ONG israéliennes, Michael Sfard met la dernière main à un ouvrage consacré à la lutte juridique contre l’occupation. Selon lui, le texte voté à la Knesset est « extrêmement grave et important ». D’abord, parce qu’il porte atteinte « aux principes fondamentaux que sont l’égalité, la dignité ou encore le droit à la propriété ». Mais, surtout, souligne-t-il, « parce que les victimes de cette loi ne sont pas des Israéliens et ne votent pas pour élire les députés. C’est la chose la plus antidémocratique qu’on puisse imaginer, c’est un trait de régime autocratique qui mérite une censure constitutionnelle. »

 

Lire aussi :   « A aucun moment, en Cisjordanie, il n’y a d’égalité entre colons et Palestiniens »

Fuite en avant

Selon de nombreux commentateurs, il est probable que le texte de loi sera bloqué par la Haute Cour de justice, déjà violemment critiquée par les colons pour avoir ordonné la destruction d’Amona. Le procureur général, Avichai Mandelblit, a fait connaître son opposition à son contenu et ne représentera pas le gouvernement lors de l’audience.

A la fin de novembre 2016, c’est M. Nétanyahou lui-même qui mettait en garde ses ministres contre le projet de loi, en assurant qu’il ouvrirait la voie à des poursuites judiciaires internationales contre les dirigeants israéliens. Mais depuis l’entrée de Donald Trump à la Maison Blanche, le premier ministre découvre le vertige de la conduite sans feux rouges. Il est engagé dans une fuite en avant, dénoncée par l’Union européenne et les Nations unies (ONU), avec une obsession : ne pas perdre l’électorat national religieux au profit de son ministre de l’éducation, Naftali Bennett.

Une fuite d’autant plus éperdue que le premier ministre est cerné par plusieurs enquêtes pénales pour corruption, mettant en cause à la fois son mode de vie luxueux, sa confusion entre intérêts publics et privés et ses sombres desseins pour contrôler les médias.

 

Lire aussi :   Sur la colonisation, Trump avance à tâtons sur Israël et la Palestine

« Maisons construites par accident »

Certains experts s’évertuent à défendre la légalité de cette initiative parlementaire, malgré les résolutions continues du Conseil de sécurité de l’ONU contre la colonisation. Parmi eux, Eugene Kontorovich, professeur à la faculté de droit de la Northwestern University et chef du département de droit international au Kohelet Policy Forum, un cercle de réflexion proche de la droite israélienne. Selon lui, le projet de loi « n’a rien à voir avec l’annexion ». « Il s’agit seulement de résoudre un problème délicat, dit-il. Des maisons ont été construites par accident sur des terres privées, mais les propriétaires ne se sont pas manifestés pendant des décennies. »

Le professeur Kontorovich rejette aussi l’argument selon lequel ce projet de loi pourrait activer des procédures judiciaires contre les dirigeants ou les hauts gradés israéliens. « Pour le procureur de la Cour pénale internationale [CPI], dit-il, chaque bâtiment en Judée-Samarie [nom biblique de la Cisjordanie] est un crime de guerre potentiel. Ne pas passer ce projet de loi ne mettrait donc pas Israël à l’abri. »

Tel n’était pas l’avis du leader travailliste Isaac Herzog, lundi soir, qui dénonçait une « annexion de facto », dans l’enceinte de la Knesset, tandis que la droite nationale religieuse saluait un jour « historique ».

 

 

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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7 février 2017 2 07 /02 /février /2017 14:06

                                                               

 

Source : http://fr.reuters.com

 

La Grèce ne cèdera pas à des exigences "irrationnelles" du FMI
mardi 7 février 2017 13h16
 
 
 

7 février (Reuters) - La Grèce souhaite la conclusion de la "revue" de son plan d'aide afin de pouvoir bénéficier du programme de rachats d'actifs de la BCE mais elle ne cèdera pas aux exigences "irrationnelles" du FMI pour de nouvelles mesures d'austérité après la fin de son plan en 2018, a dit mardi un porte-parole du gouvernement.

"Le gouvernement aspire à un accord qui débouchera sur la participation du pays au programme d'assouplissmeent quantitatif (de la BCE)", a déclaré Dimitris Tzanakopoulos à la presse.

"La position du gouvernement est claire et elle a été catégoriquement affirmée (...) notre objectif est de ne pas céder aux exigences "irrationnelles" du Fonds monétaire international, qui insiste pour décréter des mesures de prudence (austérité) une fois le plan terminé", a-t-il ajouté.

Dans sa revue annuelle de la politique économique de la Grèce, le FMI a appelé Athènes à élargir la base de l'impôt sur le revenu et rationaliser les dépenses de retraite.

Le rendement des obligations grecques à deux ans a bondi de plus de 100 points de base mardi, à près de 10%. (Renee Maltezou, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)

 

 

 

Source : http://fr.reuters.com

 

 

Source : http://www.lesinrocks.com

 

 

Le FMI juge la dette grecque “totalement intenable”
07/02/2017 | 11h09

Malgré le lourd tribut payé par la population pour sortir de la crise dans laquelle elle est engluée depuis des années, la Grèce est toujours plombée par un endettement énorme imposé par l’Europe. C’est le FMI lui-même qui s’inquiète du poids de cette dette qu’elle juge “totalement intenable” et qui appelle les Européens à se mobiliser pour réduire ce que doit Athènes.

 

Explosif sur le long terme

 

Le conseil d’administration du FMI – le Fonds monétaire international qui comprend 189 pays membres –  a examiné le rapport annuel sur l’économie hellène, sous perfusion financière internationale depuis 2010. Elle a rendu un document non encore rendu public mais obtenu par l’Agence France-presse particulièrement alarmiste.

“Même avec une application pleine et entière des réformes approuvées dans le cadre du programme d’aide, la dette publique et les besoins de financement vont devenir explosifs sur le long terme.” affirme le FMI.

 

“Pas un seul euro de plus pour l’austérité”

Rappelons que pour que le FMI accorde des prêts, la situation du pays  emprunteur doit être “viable”, et c’est pour cette raison que l’institution réclame des créanciers européens un allègement de la dette.

Face à cette demande les représentants de l’Europe semblent pour la plupart inflexibles, même si certains estiment “qu’un allégement de dette supplémentaire pourrait être requis pour rétablir la viabilité de la dette.”

Cependant les principaux intéressés, les Grecs, renaclent : pour le dirigeant grec Alexis Tsipras, il n’est pas possible d’aller plus loin dans les épreuves infligées à son peuple.

“Il est absolument hors de question de prendre des mesures d’austérité supplémentaires qui iraient au-delà de ce sur quoi nous nous sommes mis d’accord avec les créanciers• Nous n’ajouterons pas seul un euro de plus dans l’austérité !”

 

 

 

Source : http://www.lesinrocks.com

 

 

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7 février 2017 2 07 /02 /février /2017 13:55

 

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

 

#Roumanie Septième jour de manifestations monstre en Roumanie

Cela fait maintenant 7 jours consécutifs que la grogne monte crescendo en Roumanie. Près d'un demi-million de Roumains sont descendus dans les rues pour dénoncer un assouplissement de la législation anti-corruption, malgré le recul du gouvernement sur cette question. Ce mouvement de contestation est d'une ampleur sans égal depuis la chute du régime communiste, en 1989.

 

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

 

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3 février 2017 5 03 /02 /février /2017 18:13

 

 

Source : http://www.cadtm.org

 

 

Ruée sur les semences

Comment la Banque mondiale favorise la mainmise des multinationales sur les circuits financiers

 

20 janvier par Oakland Institute

CC - Flickr - CIAT

 

En 2013, à la demande du G8, la Banque Mondiale a lancé le projet « Améliorer le climat des affaires dans l’agriculture », ACAA (en anglais « Enabling the Business of Agriculture » ou EBA). Cette initiative vise à noter les pays sur la manière dont ils favorisent les activités des entreprises dans le secteur agricole. Le premier rapport complet de l’ACAA a été publié en janvier 2016. Il fournit une vision détaillée des réformes prônées par la Banque pour créer des secteurs agricoles « prospères », ainsi qu’une évaluation des politiques agricoles de 40 pays |1|.

 

Parmi plusieurs catégories d’évaluation (Finance, Transport, Engrais, etc.), l’ACAA comprend un indicateur spécifique aux lois semencières. Or, depuis une vingtaine d’années, plusieurs multinationales et pays occidentaux tentent d’uniformiser les lois semencières au niveau global afin de promouvoir l’utilisation de semences industrielles. L’ACAA est l’une des récentes initiatives visant à encourager des lois favorables aux semences industrielles. L’argument mis en avant est souvent que ces semences dites « améliorées » sont nécessaires pour augmenter les rendements agricoles et nourrir une population mondiale croissante.

 

L’ACAA édicte d’abord de soi-disant « bonnes pratiques » pour réglementer les systèmes semenciers. Ensuite, les pays sont notés sur la façon dont ils appliquent et mettent en oeuvre ces prescriptions. Les « bonnes pratiques » de l’ACAA visent uniquement à faciliter la production et la vente de semences industrielles. Elles comprennent, par exemple, l’accélération et la réduction des coûts des procédures de commercialisation et de certification des semences industrielles, ainsi que la mise en place de droits de propriété intellectuelle (DPI) pour « inciter » les firmes agroalimentaires à produire de nouvelles variétés végétales (pour lesquelles elles pourront ensuite obtenir des droits exclusifs et des profits commerciaux).

 

La Banque affirme que l’octroi de DPI stimule l’innovation et la production de semences. Cependant, il n’a jamais été prouvé que l’adoption de telles lois entraîne une augmentation des investissements privés dans la recherche et le développement de nouvelles variétés végétales |2|. De plus, L’ACAA promeut des réglementations en matière de DPI conformes à la Convention de l’Union internationale pour la protection des obtentions végétales (UPOV), plutôt que des lois dites « sui generis |3| », qui sont mieux adaptées aux contextes des pays en développement. La dernière Convention UPOV, signée en 1991, interdit aux agriculteurs d’échanger et de vendre des semences protégées par des DPI, et restreint leur droit à les replanter sur leurs exploitations. L’ACAA commence à avoir un impact dans les pays, comme au Rwanda, où il a inspiré une nouvelle loi semencière qui ouvre la porte à l’adhésion du pays à la Convention UPOV |4|.

 

Alors qu’il y a peu de chances que les réformes prônées par la Banque Mondiale puissent bénéficier aux agriculteurs, elles contribuent clairement aux profits d’une poignée d’entreprises privées. Six multinationales, toutes basées aux Etats-Unis ou en Europe, contrôlent actuellement les deux tiers du marché mondial de semences industrielles |5|. Au cours des dernières années, ces entreprises n’ont pas ménagé leurs efforts pour prendre le contrôle des marchés des pays en développement, notamment en Afrique. En 2012, l’américain Dupont a acheté la société de semences sud-africaine Pannar ; en 2013, le suisse Syngenta a acquis l’Institut zambien de recherche sur le maïs (Maize Research Institute ou MRI) ; et, en 2014, le français Vilmorin & Cie a obtenu 30 pour cent de la compagnie zimbabwéenne SeedCo |6|.

 

Bien que la concentration croissante du marché mondial ait un impact significatif sur les prix |7| ainsi que sur la diversité des semences, l’ACAA ne propose pas de « bonnes pratiques » pour légiférer sur ces questions. L’index néglige également d’autres problèmes liés à la production industrielle de semences. Par exemple, les variétés « améliorées », calibrées pour passer des tests de contrôle de qualité, affichent des niveaux élevés d’homogénéité génétique et priorisent l’accroissement des rendements au détriment d’autres caractéristiques, telles que l’aptitude aux cultures intercalaires et à la conservation, les qualités nutritionnelles et de cuisson, ainsi que d’autres particularités utiles aux agriculteurs et aux consommateurs. Les entreprises privées ont tendance à se concentrer sur la reproduction des semences les plus utilisées (maïs, soja, coton, etc.) pour assurer un retour sur investissement grâce à une commercialisation de masse |8|. L’absence de recherche et de reproduction d’autres variétés végétales, par exemple les légumineuses, les céréales « mineures » (telles que l’avoine, l’orge, le millet…), et les fruits et légumes, tend à uniformiser les cultures.

 

Le remplacement des semences paysannes par un petit nombre variétés industrielles uniformes entraîne une érosion rapide de la biodiversité. Après la révolution verte des années 1960, les paysans philippins, qui cultivaient traditionnellement quelques 4 000 variétés de riz, ne faisaient plus pousser que 3 à 5 variétés « améliorées » dans leurs champs |9|. La même tendance a été observée dans d’autres pays d’Asie et d’Amérique Latine, entraînant la perte de variétés traditionnelles, la disparition des pratiques de conservation des semences, ainsi que l’endettement et la dépendance des paysans envers des fournisseurs d’intrants commerciaux |10|.

 

L’ACAA ignore complètement les circuits semenciers locaux, qui fournissent 80 à 90 pour cent des semences utilisées dans les pays en développement et sont les dépositaires de ressources génétiques indispensables |11|. Cette approche biaisée ne peut conduire à la création de politiques semencières intelligentes, inclusives et durables. Les circuits locaux, alimentés par le travail de conservation et d’échange de semences des paysans, garantissent la diversité de semences, l’existence de variétés adaptées aux conditions locales, et assurent un accès aux semences moins coûteux et souvent plus fiable que les circuits formels, qui restent peu développés dans de nombreux pays. Pourtant, les grands pays donateurs et la Banque Mondiale rejettent ces avantages et privilégient l’utilisation d’intrants chimiques et de semences industrielles pour, selon eux, augmenter les rendements agricoles et nourrir le monde. Cette vision ne tient pas compte des véritables causes de la faim dans le monde, notamment le manque d’accès à la terre, les inégalités, la pauvreté, la volatilité des marchés, la dégradation de l’environnement, le changement climatique, etc. Par ailleurs, il est nécessaire de soutenir les circuits locaux lorsqu’ils font face à des contraintes qui entravent leur capacité unique à acheminer des semences diverses et assurer la sécurité alimentaire des pays. Ces contraintes peuvent être liées aux normes de circulation des semences (l’accès aux semences peut dépendre du statut social, de la parenté et d’autres règles coutumières) ; à la fragilité des stocks et réseaux d’échange (qui peuvent être altérés lors de famines, catastrophes naturelles et conflits) ; et à la qualité des variétés (par exemple, le manque d’accès à des semences aux caractéristiques spécifiques telles que la résistance aux maladies et parasites) |12|.

 

Étant donné que la Banque Mondiale exclut les circuits locaux de l’ACAA, elle ignore de nombreuses solutions efficaces et peu coûteuses pour résoudre ces difficultés. Par exemple, la production communautaire de semences et les projets participatifs de sélection végétale améliorent l’accès à des variétés de qualité et adaptées aux conditions locales, et permettent aux agriculteurs d’innover sur leurs propres exploitations |13|. Les gouvernements peuvent aussi établir des politiques de soutien aux producteurs spécialisés dans la reproduction, la multiplication, et la vente de semences locales ; utiliser les services de vulgarisation agricole pour créer des pépinières et banques de semences gérées par les agriculteurs ; ou encore revitaliser les marchés locaux en organisant des foires aux semences |14|. Enfin, il est possible d’améliorer l’accès des paysans aux banques de gènes nationales pour diffuser des variétés locales perdues ou peu répandues. Ignorant l’intérêt de telles actions, l’ACAA recommande que les États facilitent uniquement l’accès aux banques de gènes pour les entreprises privées, et non pour les paysans.

 

Standardiser les lois semencières comme le fait la Banque Mondiale n’aide pas les gouvernements à mettre en oeuvre des solutions adaptées aux besoins des paysans. Une autre approche nécessiterait une collaboration directe avec les agriculteurs, qui sont les mieux à même d’identifier leurs contraintes et besoins en matière d’accès aux intrants.

 

Ignorant l’avis de nombreux experts et organisations internationales sur les solutions semencières qui bénéficient aux plus pauvres |15|, l’indicateur ACAA de la Banque Mondiale organise une raréfaction artificielle des semences au profit d’une poignée de multinationales. La Banque est incapable de démontrer comment les réformes prônées par l’ACAA contribueront à nourrir neuf milliards de personnes d’ici 2050. Contrairement aux politiques de développement agricole standardisées promues par la Banque Mondiale, la lutte contre la faim et la pauvreté nécessite une approche qui garantisse le droit et l’accès des paysans aux semences.

 


 

Ceci est le résumé du rapport « Down on the Seed. The World Bank Enables Corporate Takeover of Seeds », publié en anglais par l’Oakland Institute. Pour obtenir le rapport en anglais et plus d’informations sur le projet ACAA de la Banque Mondiale, visitez : https://www.oaklandinstitute.org/ou....

 

Notes

|1| Banque Mondiale. Enabling the Business of Agriculture. http://eba.worldbank.org/ (consulté le 22 août 2016).

|2| Maskus, K. E. Private Rights and Public Problems : The Global Economics of Intellectual Property Rights in the 21st Century. Washington, DC : Peterson Institute for International Economics, 2012 ; Agriculture and Rural Development Department. Intellectual Property Rights. Designing Regimes to Support Plant Breeding in Developing Countries. Banque Mondiale, 2006. http://siteresources.worldbank.org/... (consulté le 22 août 2016) ; Bishaw, Z. and A.J.G. van Gastel. “Variety Release and Policy Options.” In Ceccarelli, S. ; Guimarães, E.P. and E. Weltizien (Eds). Plant Breeding and Farmer Participation. Rome : FAO, 2009. http://www.fao.org/3/a-i1070e/i1070... (consulté le 22 août 2016).

|3| Les pays développent des lois dites « sui generis » pour adapter les DPI et régimes de protection des variétés végétales à leur contexte national. Par exemple, les lois sui generis permettent aux législateurs de choisir les catégories d’innovations pour lesquelles ils souhaitent accorder, ou non, des droits d’obtenteur. Voir : Dang, R. et al. “Sui Generis Plant Variety Protection : The
Indian Perspective.” American Journal of Economics and Business Administration, 1.4 (2009) : 303-312.

|4| USAID, Feed the Future. “Your Questions Answered about Enabling the Business of Agriculture !” Agrilinks. https://agrilinks.org/blog/your-que... (consulté le 22 août 2016) ; Republique du Rwanda. Gazette Officielle n° Special 20/04/2016. Avril 2016. http://media.wix.com/ugd/57dfc5_427... (consulté le 22 août 2016) ; Theuri, C. “Rwanda Makes Changes to Its IP Laws.” IP Karibu, Mai 16, 2016. http://www.ipkaribu.com/single-post... (consulté le 22 août 2016).

|5| ETC Group. Breaking Bad : Big Ag Mega-Mergers in Play. Dow + DuPont in the Pocket ? Next : Demonsanto ? [Communiqué #115], 2015. http://www.etcgroup.org/sites/www.e... (consulté le 7 septembre 2016).

|6| Jones, G. The Expansion of The Commercial Seed Sector in Sub-Saharan Africa : Major Players, Key Issues and Trends. African Center for Biodiversity, 2015. http://acbio.org.za/wp-content/uplo... (consulté le 22 août 2016).

|7| Fuglie, K., Heisey, P., King, J., and D. Schimmelpfennig. Rising Concentration in Agricultural Input Industries Influences New Farm Technologies. USDA Economic Research Service, December 2012. http://www.ers.usda.gov/amber-waves... (consulté le 8 septembre 2016).

|8| Aux États-Unis, une estimation de l’industrie suggère que, ces dernières années, près de la moitié de tous les investissements privés dans la recherche biotechnologique sur les semences a été consacré au développement d’une seule plante, le maïs. Voir : Heisey, P.W. The Structure of US Agricultural and Food Research, with an Emphasis on Seed-Biotechnology Research. USDA Economic Research Service, 2015. http://nabc.cals.cornell.edu/Public... (consulté le 19 octobre 2016).

|9| GRAIN and PEAC. From Green to Gene Revolution : How Farmers Lost Control of the Seeds from Agricultural Modernisation. 2010. https://www.grain.org/article/entri... (consulté le 8 septembre 2016).

|10| Ibid.

|11| Les estimations varient selon les pays et les semences considérées. Par exemple, le taux d’utilisation de semences industrielles par rapport aux semences paysannes est souvent plus élevé pour le maïs, dont les variétés « améliorés » sont largement distribuées par le biais de programmes de subventions aux intrants agricoles. Toutefois, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et des études récentes confirment l’estimation selon laquelle, dans les pays en développement, les paysans obtiennent en moyen 80 à 90 pourcent de leurs semences dans les circuits locaux. Voir : FAO. “What Are Seed Systems ?” Plant Production and Protection Division (AGP). http://www.fao.org/agriculture/crop... (consulté le 22 août 2016) ; Coomes, O.T. et al. “Farmer seed networks make a limited contribution to agriculture ? Four common misconceptions.” Food Policy 56 (2015) : 41-50.

|12| Coomes, O.T. et al. Op. Cit. ; Oakland Institute. Seed Fairs In Post-Conflict Situations. [Agroecology Case Studies], 2015. http://www.oaklandinstitute.org/sit... (consulté le 22 août 2016).

|13| Ojiewo, C.O. et al. Community Seed Production. [Workshop Proceedings], FAO & ICRISAT, 2015. http://www.fao.org/3/a-i4553e.pdf (accessed August 30, 2016) ; Ceccarelli, S. ; Guimarães, E.P. and E. Weltizien (Eds). Plant Breeding and Farmer Participation. Rome : FAO, ICRISAT, ICARDA, 2009. ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/012/i1070e/i1070e00.pdf (consulté le 22 août 2016).

|14| Oakland Institute. Seed Fairs In Post-Conflict Situations. Op. Cit. ; Oakland Institute. Mulch and Seed Banks : Conservation Farming in Zimbabwe. [Agroecology Case Studies], 2015. http://www.oaklandinstitute.org/sit... (consulté le 22 août 2016).

|15| Frison, E. et al. The Future of Food : Seeds of Resilience. A Compendium of Perspectives on Agricultural Biodiversity from Around the World. Global Alliance for the Future of Food, 2016. http://futureoffood.org/wpcontent/u... (consulté le 7 septembre 2016).

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3 février 2017 5 03 /02 /février /2017 18:01

 

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Économie soutenable

La belle réussite d’une industrie qui prend soin de ses salariés et de l’environnement tout en créant des emplois

 

par

 

 

A l’heure où le « coût du travail » devrait être réduit, la santé des salariés négligée et les « contraintes » écologiques combattues, Pocheco, une PME industrielle du Nord, prend le chemin inverse : celui d’une économie qui place l’écologie, l’humain et les investissements avant les profits et les dividendes. L’usine de production d’enveloppes est devenue un modèle de transition. Les produits chimiques nocifs ont disparu des ateliers, la hiérarchie s’est allégée, les bâtiments on fait peau neuve. Résultat : l’entreprise se porte bien et diversifie ses activités, pour faire face à l’avenir et préserver ses emplois. Ici, pas de managers aux techniques oppressives, pas de délocalisation ni de course à la rentabilité sans fin. Reportage.

À l’entrée des ateliers de Pocheco, le bruit des machines résonne comme dans n’importe quelle usine. Mais il n’y a pas d’odeur. Dans cette usine de production d’enveloppes, dans le village de Forest-sur-Marque, à une quinzaine de kilomètres de Lille, aucune odeur chimique n’agresse l’odorat. Dans les allées de stockage des encres non plus. « Avant, cette zone sentait tellement fort les solvants que nous étions obligés de la fermer », raconte Kévin Franco, salarié de Pocheco. Aujourd’hui, les encres utilisées sur les enveloppes produites ici ne contiennent pas de produits chimiques. « Ce sont des encres à l’eau, avec des pigments naturels. »

Quand, à la fin des années 1990, l’actuel patron de Pocheco, Emmanuel Druon, en a pris les rênes, c’est par les encres que la transition de cette entreprise spécialisée dans la production d’enveloppes a commencé. « En 1997, l’entreprise avait des difficultés financières, écologiques et sociales. Les travailleurs étaient exposés à des produits nocifs, des fûts de produits chimiques étaient même enterrés autour de l’usine. L’intégration au village était mauvaise, comme l’ambiance à l’intérieur de l’entreprise. Les liens entre les services étaient peu nombreux », décrit Kévin Franco.

L’écologie, à long terme, « c’est moins cher »

Kévin Franco est arrivé 2010 dans l’entreprise, comme stagiaire, pour mener une étude d’impact des produits utilisés sur l’environnement. Puis il travaille au service de la logistique, à la maintenance, et à la production. « Quand quelqu’un arrive dans l’entreprise, quel que soit son métier, il passe en général par la production », précise le salarié. Ensuite, le jeune homme a pris en main l’une des nouvelles activités développées par l’entreprise : un bureau de conseil en transformation environnementale. « Nous essayons de partager ce qu’on a fait, notre méthode de transformation, de réflexion. »

Cette entreprise de 130 employés, logée sur le site d’une ancienne usine textile au sein de bâtiments du 19e siècle, est devenue un modèle de transition industrielle soutenable. Tout en créant une trentaine d’emplois depuis 2008 ! Pocheco a même fait l’objet d’une séquence du documentaire Demain, qui a dépassé le million de spectateurs. « Quand nous faisions appel à des bureaux de conseil pour nos projets de transformation, on nous répondait toujours “ce n’est pas possible, ce sera trop cher”, souligne Kévin Franco. Ce qu’on leur expliquait, c’est que nous raisonnions sur cinq à dix ans et qu’à long terme, ce serait moins cher. De toute façon, pour nous, l’environnement était aussi important que le coût. Aujourd’hui, le rôle du bureau d’étude, c’est de montrer que ça fonctionne. »

Quelle est cette recette Pocheco ? Comment une usine du nord de la France, sinistré par la désindustrilaisation, sur un marché, celui de l’enveloppe et du courrier, qui sembler appartenir au passé, est-elle devenue une référence sur le plan écologique et humain ? « Quand Emmanuel Druon est arrivé, il a constitué une équipe autour de lui, qui a décidé qu’il fallait prendre systématiquement en compte l’environnement et le bien-être des salariés dans les développements futurs de l’entreprise. Qu’à chaque étape d’investissement, ces critères devraient être respectés », raconte Kévin Franco.

« Nous ne voulons plus de plastique à l’horizon 2020 »

Conséquence directe de ce choix, alors radical : Pocheco transforme ses filières de production. « Nous avons associé nos fournisseurs, pour adopter des produits plus écologiques, puis nos clients, pour leur faire accepter cette transformation. » Le pari environnemental marche aussi auprès des clients. « Au moment de la transition, ce qui m’a aidé à vendre nos produits, c’est notre différence. Sur le plan environnemental, nous donnions du sens. Nous avons débanalisé le produit de l’enveloppe et inversé la tendance », témoigne Aline Assimacopoulos. Commerciale, cette dernière travaille à Pocheco depuis dix-huit ans. Elle a suivi le processus de transformation et fait aujourd’hui partie du comité de pilotage de l’entreprise. Celui-ci, composé de trois femmes et trois hommes, a remplacé l’ancienne hiérarchie de l’entreprise. Il a pour rôle à la fois d’impulser le développement de l’entreprise, et de repérer les talents et les projets à faire émerger au sein de l’équipe.

« Avant, le fond des enveloppes était complètement encré, et sa fenêtre était en plastique, raconte la commerciale. Nous avons développé une nouvelle norme, avec un fond partiellement encré et une fenêtre en papier. » L’enveloppe est ainsi plus économe en encre et plus écologique. « Nous avons réussi à faire changer les habitudes auprès de nos clients, parce qu’à terme, c’est aussi moins cher pour eux. Maintenant, à 95 %, nos clients ont des enveloppes comme celles-ci, se réjouit la commerciale. J’ai aujourd’hui deux collègues chargés de développer ce type d’enveloppes en Allemagne et en Espagne. » Une entreprise peut ainsi être moteur dans la mise en place de normes plus écologiques, plutôt que de les considérer comme de coûteuses et bureaucratiques contraintes. « À Pocheco, nous ne voulons plus de plastique dans les enveloppes à l’horizon 2020 », annonce Aline Assimacopoulos.

Même le système de conditionnement des enveloppes a changé. L’entreprise a abandonné les cartons à charger et décharger, qui étaient ensuite jetés, pour adopter un dispositif de cylindres sur lesquels les enveloppes sont enroulées. Les clients déroulent ces cylindres et les renvoient à Pocheco. L’entreprise livre ainsi ses produits sans générer de déchets. « Cela rend aussi le déchargement moins difficile physiquement, et ce système apporte 15% à 20% de gains de productivité », précise Kévin Franco.

Toitures végétalisée, panneaux solaires et pompes à chaleur

Une fois les premières économies engrangées grâce aux nouvelles procédures industrielles, Pocheco s’est attelé à ses bâtiments. Aujourd’hui, les bureaux comme les ateliers ont une toiture végétalisée. La cuve de réserve d’eau – obligatoire pour faire face au risque d’incendie – est elle aussi entièrement recouverte de végétation. 1 500 m2 de panneaux solaires couvrent les ateliers. Quant à l’ancien système de chauffage, il a été remplacé par un dispositif de pompage de la chaleur produite par les machines et par une chaudière à bois, sans gaz. Dans un bâtiment mitoyen, tout juste rénové, le chauffage est intégralement assuré par la chaleur des machines. Et même en janvier, il y fait chaud ! « Il reste encore un bâtiment à rénover, qui date de 1848 », signale Kévin Franco. Les travaux sont imminents.

Pour assurer les emplois et continuer à se développer, Pocheco mise sur la diversification de ses activités. Les visites du site en font partie. Lycéens, ou salariés d’une grande entreprise énergétique : l’entreprise accueille deux à trois groupes par semaine. « Nous ne pouvions plus nous permettre de le faire gratuitement », précise le salarié. Ouvert, le bureau d’étude que dirige Kévin Franco, est lui aussi devenu une activité à part entière. Lancé il y a cinq ans, il a depuis suivi 400 missions de conseils. Avec ses huit salariés, il accompagne les collectivités dans leurs programmes de rénovation énergétique et écologique du bâti, et les entreprises dans l’éco-conception des produits et la gestion énergétique de leur site.

Pérennité de l’emploi

« La stratégie ici, c’est avant tout la pérennité de l’emploi. Il faut donc réfléchir au maintien de l’activité si le marché de l’enveloppe disparaît. Le bureau de conseil est une voie. Mais c’est sûr que ce ne sera pas pour tout le monde, reconnait Kévin Franco. Nous essaierons peut-être de créer une équipe de travaux intégrée avec le bureau. » « Il y a beaucoup de personnes qui travaillent ici qui n’ont pas fait d’études, qui ont appris les métiers sur le tas », souligne Aline Assimacopoulos. Pocheco souhaite aussi diversifier ses activités industrielles. L’entreprise propose un service de massification du courrier à ses clients : elle récupère leurs courriers, les regroupe, les met sous pli, les affranchit et les livre en gros à la poste, ce qui permet aux clients de bénéficier d’un tarif du timbre plus avantageux. Quinze personnes travaillent déjà à cette activité. La PME a investi pour cela dans de nouvelles machines de tri et d’affranchissement.

 

« Nous avons des fonds propres solides, donc un accès facile aux prêts bancaires, explique Aline Assimacopoulos. Grâce à cela, nous pouvons investir à moyen et long terme sur de tels projets. Nous nous donnons du temps. Que nous pouvons prendre parce qu’on ne nous demande pas une rentabilité exponentielle. » « Chez nous, l’argent est un moyen d’entreprendre, pas de faire des profits », insiste la commerciale. En 2008, Emmanuel Druon a racheté Pocheco au groupe Le Particulier, fondé par son grand-père. L’ancien manager qui travaillait dans une grande entreprise de cosmétiques est alors devenu le seul actionnaire de cette société par actions simplifiées (SAS). Pocheco n’a donc pas l’obligation de distribuer des dividendes, et reste libre d’orienter ses investissements vers n’importe quel horizon.

Diversification... dans la culture des pommes et des pleurotes

Plusieurs innovations sont des plus inattendues. La société a acheté un terrain agricole de 2 000 m2 pour y développer une activité de permaculture, lancée il y a un an. Deux personnes ont été embauchées, avec comme objectifs de produire et de devenir un centre de formation. « En parallèle, nous avons le projet d’installer une cantine bon marché sur le site, où l’on cuisinerait les produits de nos propres terrains », rapporte Antoine Bocquet, qui gère le projet de permaculture. Avant, il travaillait pour un producteur de plantes aromatiques. « C’était un agriculteur qui faisait tout en chimique. Je ne trouvais pas ça satisfaisant. Alors, j’ai commencé à regarder du côté de la permaculture, et j’ai rencontré Emmanuel qui m’a parlé de ce projet. » Comme dans le reste de l’entreprise, la hiérarchie est réduite au minimum : « Je travaille en autonomie. Je suis comme mon propre patron, c’est comme si je m’étais installé à mon compte, mais avec un salaire à la fin du mois ! »

Un verger conservatoire d’espèces locales a déjà produit ses premières pommes, « excellentes » selon Kévin Franco. Et à l’intérieur de la cuve de réserve d’eau, Antoine Bocquet a commencé il y a quelques mois à faire pousser des pleurotes. Évidemment, comme pour les encres des enveloppes, sans aucun produit chimique.

Rachel Knaebel

Photo de l’équipe : Pocheco.
Autres photos : Laurent Mayeux Photographies.

 Le site de Pocheco

Les livres d’Emmanuel Druon, le patron de Pocheco :
 Écolonomie, entreprendre sans détruire.
 Le Syndrome du poisson lune.

 

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3 février 2017 5 03 /02 /février /2017 16:50

 

 

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Paupérisation

Mal-logement en France : le nombre de locataires expulsés bat un triste record

par

 

 

Quatre millions de personnes souffrent de mal-logement en France ou d’absence de logement personnel. L’estimation est issue du dernier rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre [1]. Au total, près de 15 millions de personnes – soit près d’un quart de la population française – sont touchées par la crise du logement sous des formes diverses : précarité énergétique, risque d’expulsion locative, surpeuplement dans le logement...

Ce nouveau rapport atteste d’une nette dégradation de la situation depuis une décennie. Le nombre de personnes sans aucun domicile a augmenté de 50 % entre 2001 et 2012, pour atteindre 143 000. Celui des personnes « en hébergement contraint chez des tiers » – 643 000 – grimpe de 19 % entre 2002 et 2013. Les familles qui occupent un logement surpeuplé – c’est à dire qu’il leur manque une pièce au regard des normes d’occupation – approchent le million, alors que la tendance depuis des décennies était plutôt à la baisse [2].

 

Record d’expulsions locatives

493 000 ménages locataires – soit environ 4,5% des locataires, principalement dans le parc social [3] – étaient en situation d’impayés de loyers ou de charges au moment de l’enquête, s’exposant ainsi à une procédure d’expulsion locative. En 2015, 168 775 procédures d’expulsion ont été lancées, dont les trois quarts ont abouti à une décision d’expulsion, un chiffre en augmentation constante depuis 10 ans. Le nombre d’expulsions locatives avec concours de la force publique a atteint son record en 2015, avec 14 363 expulsions (+ 24 % par rapport à 2014). « Qu’elles parviennent ou non à leur terme, ces procédures, qui découlent de la paupérisation d’une partie de la population exposée à des loyers et charges trop chers et de la fragilisation des mécanismes d’aide, en particulier des aides au logement, entraînent de graves conséquences pour les ménages concernés », souligne le rapport.

Seul indicateur encourageant : le confort sanitaire de base s’améliore, puisque 99 % des logements disposent désormais d’eau courante, de WC intérieurs et de chauffage. Mais bien d’autres critères d’inconfort, plus répandus, peuvent se cumuler et avoir des conséquences dommageables pour la santé ou la sécurité des habitants, comme l’humidité, des problèmes d’isolation, des infiltrations d’eau ou une installation électrique dégradée. En 2013, 10 % des logements, soit près de 3 millions, cumulaient trois ou plus de ces défauts. Les Français sont 44 % de plus qu’en 2006 à se priver de chauffage à cause de son coût. Le noyau dur de la précarité énergétique, composé des ménages modestes ayant eu froid pour des raisons liées à la précarité s’élève à plus de 3,5 millions de personnes.

 

 Lire à ce sujet : Précarité énergétique : quand votre maison vous rend malade

 

L’austérité budgétaire freine les mesures prises

Face à ces inquiétantes évolutions, quelle a été l’action gouvernementale au cours du quinquennat écoulé ? « Le quinquennat a été marqué par une activité législative assez dense en lien avec le logement », relève la Fondation Abbé Pierre, énonçant la loi relative à la mobilisation du foncier public, des ordonnances destinées à faciliter et accélérer les projets de construction, la loi pour la ville et la cohésion urbaine, la loi pour la transition énergétique... Mais la déception est là : « Bien des chantiers ont été ouverts, bien des actions ont été entreprises, mais ils se sont souvent heurtés à des renoncements politiques en chemin et à une austérité budgétaire qui empêche d’apporter une réponse à la hauteur de la gravité de la situation. »

La fondation avance plusieurs solutions pour sortir de la crise du logement. En premier lieu, « une sécurité sociale du logement » qui implique pour les pouvoirs publics d’appliquer une politique du « logement d’abord ». Cela passe notamment par la construction de 150 000 logements « vraiment » sociaux par an, en respectant les règles d’attributions prioritaires. Les personnes les plus mal logées, privées de domicile personnel, obligées de recourir aux différentes solutions d’urgence ou insuffisamment prises en compte lors de l’attribution des logements sociaux doivent pouvoir en bénéficier. Des propositions pour réguler les marchés de l’immobilier, à la location comme à l’achat, sont également avancées. Lors de la présentation des mesures, le 31 janvier, quatre candidats ont personnellement répondu à l’invitation de la fondation : Benoît Hamon, Yannick Jadot, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. François Fillon avait envoyé l’une de ses représentantes, Marine Le Pen, dont le programme rend les « immigrés » responsables de la crise du logement, n’était pas conviée.

Sophie Chapelle

 

Consulter notre dossier sur le logement

 

 

 

Ci-dessous, extraits du rapport annuel 2017 de la Fondation Abbé Pierre (cliquez ici pour agrandir l’image) :

 

 

 

Notes

[1Chiffres essentiellement issus de l’édition 2013 de l’enquête nationale Logement de l’Insee et de l’actualisation de données administratives.

[2+ 17 % entre 2006 et 2013 pour le surpeuplement accentué et + 6 % pour le surpeuplement modéré

[3Selon l’Insee, la France compte environ 28 millions de résidences principales, parmi lesquelles 39% sont louées. Selon la fondation, 6,5% des locataires du parc social et 2,9% du parc privé étaient en situation d’impayés

 

 

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3 février 2017 5 03 /02 /février /2017 16:37

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

En Roumanie, vaste mobilisation contre un assouplissement des lois anti-corruption

 

 

 

 

VIDÉO

 

La contestation s’amplifie en Roumanie. A Bucarest, mais aussi à Cluj-Napoca, Timisoara ou Sibiu, des dizaines de milliers de personnes se sont mobilisées ce mercredi soir pour dénoncer un décret gouvernemental assouplissant la législation anti-corruption.

Cette mesure pourrait permettre à Liviu Dragnea, chef du parti social-démocrate au pouvoir depuis décembre, de convoiter le poste de Premier ministre en dépit de l’ouverture mardi d’un procès le concernant pour une affaire d’emplois fictifs.

Sylvain Moreau

 

 

 

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3 février 2017 5 03 /02 /février /2017 15:45

 

 

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Nucléaire
Japon : pic de radiation et trou béant dans les entrailles de Fukushima

 

Par Arnaud Vaulerin, correspondant au Japon

 

 

 

Vue de la centrale de Fukushima, le 11 mars 2016.

Vue de la centrale de Fukushima, le 11 mars 2016. Photo AFP

La compagnie électrique Tepco dit avoir relevé des taux mortels de plus de 500 sieverts au niveau du réacteur 2 de la centrale nucléaire ravagée par le tsunami du 11 mars 2011.

 

Dans son grand chantier de démantèlement de la centrale de Fukushima-daiichi, Tepco vient de faire des découvertes qui risquent de compliquer sa mission. Jeudi, la compagnie électrique qui gère le site endommagé par le tsunami et l’accident du nucléaire de mars 2011, a dit avoir relevé des taux de radiations records : 530 sieverts par heure dans la partie basse de l’enceinte de confinement du réacteur 2, l’un des plus endommagés sur les six unités du site installé en bordure du Pacifique. Il est possible que ce taux astronomique soit dû au fait qu'une partie du combustible fondu ne soit pas immergé dans les eaux de refroidissement, comme l'avance Miyano Hiroshi, professeur émérite de l’université Hôsei, à la NHK

Même si, comme l’a précisé Tepco à la presse japonaise, il faut tenir compte d’une marge d’erreur de 30%, le chiffre constaté reste très au-delà du précédent record de 73 sieverts établi en 2012 sur ce même réacteur. Avec de tels niveaux de rayonnement, «inimaginables» selon des experts japonais cités par l’agence Kyodo, la mort est quasi instantanée pour l’être humain.

Selon les recommandations de la Commission internationale de protection radiologique (CIPR), les ouvriers du nucléaire en milieu radioactif ne doivent pas être exposés à des doses efficaces et supérieures à 20 millisieverts (mSv) par an, «moyennées sur des périodes définies de cinq ans», indique la CPIR, soit 100 mSv. On s’est rendu compte qu’au-delà de ce seuil, le risque de leucémie s’accroît significativement.

 

Un magma très radioactif

Depuis la fin décembre, Tokyo Electric company a percé une petite ouverture dans l’enceinte de confinement du réacteur 2. La compagnie cherche à déterminer quel est l’état du cœur des réacteurs, ce magma extrêmement radioactif constitué de débris et de barres de combustibles qui ont fondu dans les heures qui ont suivi le 11 mars 2011. Selon des calculs de l’Institut international de recherche sur le démantèlement nucléaire, ce corium représenterait une masse globale de 880 tonnes réparties entre les unités 1,2 et 3 de Fukushima. Tepco cherche également à localiser où se situe précisément ce magma.

Fin janvier, elle a donc envoyé une petite caméra fixée sur un bras télescopique de guidage qui doit parcourir une dizaine de mètres. Avant d’expédier un robot d’ici à la fin du mois, la compagnie électrique a ainsi réalisé une petite vidéo (visible ici) qui permet d’apercevoir une petite partie des entrailles de réacteur.

Dans le flot d’images filmées, Tepco a publié des clichés où l’on voit nettement qu’un piédestal en forme de plateforme grillagée est nettement enfoncé sur une surface carrée d’un mètre sur un mètre environ. Ce trou pourrait être causé par la chute de structures, de barres de combustibles fondus. Si cette hypothèse devait se confirmer, ce serait la première fois que Tepco localise le corium au sein de l’un de ses réacteurs.

En début de semaine, la compagnie avait déjà publié des images - difficiles à lire pour des novices - tendant à montrer l’existence de ce combustible fondu. On y voyait des sortes de pâtés noirs éparpillés sur une structure métallique grillagée dans la partie inférieure de l’enceinte de confinement. Cela pourrait indiquer que le carburant a fondu et s’est répandu sur le plancher de cette enceinte.

 

Robots en rade

Le robot que Tepco prévoit d’envoyer dans les prochains jours dans cette partie de l’unité 2 permettra peut-être d’en apprendre plus. Censé supporter des radiations de l’ordre de 1000 sieverts, l’engin pourra fonctionner environ deux heures si l’on se fie au niveau de 530 sieverts relevés ces derniers jours. Ces derniers mois, deux robots expédiés en mission au sein des réacteurs sont déjà tombés en panne à cause de trop fortes radiations.

Celles-ci risquent de faire ralentir les travaux de démantèlement. Tepco ambitionne de commencer à retirer les combustibles fondus à partir de 2021. Mais elle doit encore finaliser la méthode pour y parvenir. Selon une étude du ministère de l’Economie, du commerce et de l’industrie (Meti) publiée en décembre, le seul démantèlement des réacteurs devrait coûter au minimum 8 trillions de yens (autour de 65,9 milliards d’euros), soit quatre fois ce qui était initialement envisagé. Au final, la facture atteindrait les 177 milliards d’euros pour démanteler, indemniser les riverains et décontaminer l'environnement. Ce retrait des combustibles reste la plus risquée de toutes les opérations de ce grand nettoyage de Fukushima-daiichi, prévu pour durer au moins quarante ans. 

Arnaud Vaulerin correspondant au Japon

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

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2 février 2017 4 02 /02 /février /2017 17:23

 

 

Source: http://www.lexpress.fr

 

 

Roumanie: manifestations monstres contre le gouvernement et la corruption

 

Par LEXPRESS.fr avec AFP , publié le , mis à jour à

 

 

Les milliers de manifestations réunis devant le siège du gouvernement à Bucarest, le 29 janvier dernier.

Au moins 200 000 personnes ont manifesté mercredi soir à Bucarest et dans plusieurs villes du pays. Elles protestent contre un décret du gouvernement censé assouplir la législation anticorruption et dont plusieurs membres pourraient directement bénéficier.

 

Atmosphère plus que tendue en Roumanie. Le ministre roumain des Milieux d'affaires, du Commerce et de l'Entrepreneuriat, Florin Jianu, a annoncé ce jeudi sa démission, critiquant les mesures controversées du gouvernement pour assouplir la législation anticorruption. "Je mets fin à mon activité gouvernementale car c'est ce que ma conscience me dicte", a-t-il écrit sur sa page Facebook. "Peut-être que cet exemple leur sera utile", a-t-il ajouté à l'adresse des membres du gouvernement à l'origine de la réforme.  

 

Record de manifestants depuis la chute de Ceausescu

Florin Jianu, un responsable issu du monde de l'entreprise et resté sans étiquette, a précisé avoir envisagé sa démission dès mardi soir, quand le gouvernement a adopté cette mesure, particulièrement impopulaire, par décret d'urgence. Elle pourrait permettre à plusieurs hommes politiques d'échapper à des poursuites pénales, à commencer par le patron du PSD, Liviu Dragnea. 

 
 

Autre conséquence: au moins 200 000 personnes ont manifesté, mercredi soir, à Bucarest et dans plusieurs villes du pays, un record depuis la chute du communisme, pour dénoncer cet allègement du code pénal. "Voleurs", "honte à vous", "démission" scandaient notamment les manifestants qui, dans la capitale, se sont rassemblés durant près de cinq heures dans un froid glacial, face au siège du gouvernement. 

Réunis à Bucarest, les manifestants brandissent le drapeau roumain, mercredi.

Réunis à Bucarest, les manifestants brandissent le drapeau roumain, mercredi.

REUTERS

 

"Il était temps que les gens se réveillent"

En l'absence de chiffres des autorités, plusieurs médias nationaux ont estimé qu'il s'agissait des plus importantes manifestations depuis la révolution roumaine de décembre 1989 et l'année de turbulences politiques qui avait suivi.

Les manifestants font face à la police, déployée en masse, à Bucarest.

Les manifestants font face à la police, déployée en masse, à Bucarest.

REUTERS

 

Le nombre de manifestants a été évalué jusqu'à 300 000 dans tous le pays. Les grandes villes de Cluj, Sibiu ou Timisoara se sont également mobilisées, tout comme des localités de taille plus modeste. "Il était temps que les gens se réveillent et cessent d'accepter autant d'abus", confie Daniela Crangus, une informaticienne de 31 ans, dans la manifestation de Bucarest. 

Dans la capitale, le rassemblement s'est achevé par des incidents. Les forces de l'ordre ont essuyé des jets de pétards, de pierres, de bouteilles de la part de groupes isolés et ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène. Deux gendarmes et deux manifestants, légèrement blessés, ont été transportés à l'hôpital. 

Deux gendarmes et deux manifestants ont été transportés à l'hôpital mercredi.

Deux gendarmes et deux manifestants ont été transportés à l'hôpital mercredi.

REUTERS

 

Un décret qui "sape" les progrès réalisés en matière de corruption

L'adoption surprise, mardi soir, d'un décret d'urgence qui pourrait mettre les hommes politiques à l'abri de certaines poursuites avait déjà fait descendre en pleine nuit des milliers de Roumains dans la rue, à peine un mois après l'entrée en fonction du gouvernement de Sorin Grindeanu. "Je suis indignée. Le PSD [Parti social-démocrate] a gagné les élections, mais ça ne veut pas dire qu'il peut modifier le code pénal de nuit, en cachette", lance Gabriela, 46 ans, lors d'un autre rassemblement spontané dans la matinée. 

Un manifestant assis par terre après les bagarres entre les manifestants et la police à Bucarest.

Un manifestant assis par terre après les bagarres entre les manifestants et la police à Bucarest.

REUTERS

Le PSD affronte une nouvelle crise politique après avoir dû quitter le pouvoir fin 2015 sous la pression de la rue à la suite d'un dramatique incendie dans une boîte de nuit de Bucarest. L'exécutif dit vouloir désengorger les prisons et mettre en conformité le code pénal dont une soixantaine d'articles ont été invalidés par la Cour constitutionnelle. 

Démarche inédite, les ambassades des Etats-Unis, du Canada, d'Allemagne, de France, des Pays-Bas et de Belgique ont exprimé, dans une déclaration commune, leur "profonde inquiétude" devant ce décret qui "sape" les progrès réalisés par le pays dans la lutte contre la corruption. 

 

"Jour de deuil pour l'Etat de droit"

Dans ce pays pauvre de l'UE qui compte 20 millions d'habitants, le parquet anticorruption a obtenu ces dernières années la condamnation de nombreux élus et hommes d'affaires, lançant des investigations tous azimuts et s'attirant aussi des critiques sur son pouvoir supposé excessif. 

Les rangs du PSD, au centre de la vie politique depuis la fin du communisme, ont été particulièrement touchés par ces enquêtes. Aux législatives de décembre, ce parti, qui compte une solide base électorale dans les campagnes, a cependant signé un retour en force au parlement et démarré une cohabitation tendue avec le président de centre droit Klaus Iohannis. Ce dernier a qualifié le décret de "jour de deuil pour l'Etat de droit". 

Le texte dépénalise plusieurs infractions et rend l'abus de pouvoir, un chef d'inculpation fréquent, passible de peines de prison, uniquement s'il provoque un préjudice supérieur à 44 000 euros. 

Il devrait notamment permettre au chef du PSD, Liviu Dragnea, d'échapper au principal chef d'accusation le visant dans un procès d'emplois fictifs qui s'est ouvert mardi. Liviu Dragnea convoitait le poste de Premier ministre, mais a dû renoncer en raison d'une condamnation pour fraude électorale. 

Le gouvernement a par ailleurs soumis au parlement un projet de grâce visant environ 2500 détenus purgeant des peines allant jusqu'à cinq ans de prison, qui pourrait aussi bénéficier à des hommes politiques condamnés. 

 

 

 

 

Source : http://www.lexpress.fr

 

 

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2 février 2017 4 02 /02 /février /2017 16:53

 

 

Source : https://www.franceculture.fr

 

 

98% des Américains ont un ancêtre immigré

31.01.2017

 

Donald Trump a signé vendredi un décret qui limite l'immigration de sept pays. Pourtant, 98% des Américains ont un ancêtre immigré. La preuve en sept vagues d'immigrations, et autant de cartes.

Manifestation anti Trump devant la Cour suprême des Etats-Unis, à Washington, le 30 janvier 2017

Manifestation anti Trump devant la Cour suprême des Etats-Unis, à Washington, le 30 janvier 2017 Crédits : SAUL LOEB - AFP

Alors que l'immigration venue de sept pays est remise en question par un décret polémique du nouveau président des États-Unis, sept cartes permettent de comprendre comment la nation américaine s'est fondée sur de grandes vagues migratoires, depuis le XVIe siècle jusqu'à aujourd'hui.

A ECOUTER "Urgences migratoires (3/4) - Des Etats-Unis à la République Dominicaine : la promesse de l’intégration", CulturesMonde et "Etats-Unis. Quels types de résistances internes aux premières décisions du président Trump ?" Les Enjeux internationaux

 

1) 1660 - 1790 : Européens en quête de liberté et esclaves africains

Premières vagues de migrations aux Etats-Unis

Premières vagues de migrations aux Etats-Unis Crédits : Camille Renard - Radio France

 

Les esclaves africains sont déportés sur les côtes du Nouveau monde à partir de 1619. Les Européens fuient les persécutions religieuses et le manque de terres cultivables : d'abord les Espagnols, qui s'installent à Saint Augustine dès la fin du XVIe siècle. Puis, à partir du début du XVIIe siècle, les Anglais s'installent en Nouvelle-Angleterre et en Virginie, suivis par les Allemands à New York et dans le New Jersey, et les Suédois dans le Delaware.

 

2) 1790-1820 : Les persécutés d'Europe en terre d'asile

2e vague d'immigration aux Etats-Unis

2e vague d'immigration aux Etats-Unis Crédits : Camille Renard - Radio France

 

Au moment de l'indépendance des États-Unis, le pays aime se représenter comme un asile pour tous les persécutés venus d'Europe, selon les mots du révolutionnaire Thomas Paine. En 1790, paraît le premier acte de naturalisation stipulant que "tout étranger, personne blanche et libre, peut être accepté en tant que citoyen américain". Aux premiers temps de la république et jusqu'à la paix avec l'Angleterre, l'immigration se limite à environ 6 000 personnes par an. A partir de 1814, une immigration massive venue d'Irlande, d'Angleterre et plus globalement de toute l'Europe de l'ouest construit les principales villes de la côte est : New York, Boston, Philadelphie.

 

3) 1820 - 1880 : Révolution industrielle et fin de l'esclavage

3e vague d'immigration aux Etats-Unis

3e vague d'immigration aux Etats-Unis Crédits : Camille Renard - Radio France

 

Trois millions d'Allemands et presque autant d'Irlandais, deux millions d'Anglais, et un million d'Austro-hongrois fuient le cauchemar de la misère et de la famine. Ils poursuivent le rêve de la ruée vers l'or, s'engagent dans l'armée, ou désirent une Amérique qui conquiert son espace de plus en plus vers l'ouest. Des milliers d'immigrés trouvent du travail sur les lignes de chemin de fer en construction. Conséquence logique, les premiers immigrés venus d'Asie arrivent sur la côte ouest : 230 000 Chinois arrivents en 60 ans.

 

4) 1880 - 1930 : La fuite des Européens vers le rêve américain

4e vague d'immigration aux Etats-Unis

4e vague d'immigration aux Etats-Unis Crédits : Camille Renard - Radio France

 

Les immigrants arrivent à raison de plus d'un million par an durant la première décennie du XXe siècle. Sous la conjonction du bateau à vapeur qui réduit le temps de voyage, des pogroms en Europe de l'Est et en Russie, du génocide arménien et de la révolution mexicaine, la porte est ouverte à d'immenses vagues de migrations. Durant la seule décennie de 1880, 9% de la population norvégienne a émigré aux États-Unis. 12 millions d'immigrés passent par le centre d'examen des immigrants d'Ellis Island entre 1880 et 1930. Les migrants venus d'Asie sont traités tout autrement : un Acte anti-migrants chinois est voté en 1882, le "Chinese Exclusion Act", étendu en 1907 aux migrants japonais et en 1917 à tous les pays asiatiques. En 1921, le Congrès instaure une politique de quotas par nationalité.

A ECOUTER "1919-1939 : réfugiés et apatrides", Concordance des temps

5) 1930 - 1965 : le repli de la Grande Dépression, l'accueil des guerres mondiale et froide

5e vague d'immigration aux Etats-Unis

5e vague d'immigration aux Etats-Unis Crédits : Camille Renard - Radio France

 

Les politiques restrictives d'immigration des années 1920 se poursuivent dans les années 1930. La Grande Dépression ralentit les vagues d'arrivées. Après la guerre, à partir de 1948, le "Displaced Persons Act" offre l'asile à des milliers de réfugiés européens. Puis, en 1957-1958, la politique d'asile des réfugiés venus d'Europe de l'Est devient une arme dans le contexte de la Guerre froide : 38 000 Hongrois sont accueillis aux États-Unis. En 1965, avec le "Hart-Cellar Act", le président Johnson signe un tournant de la politique migratoire en ouvrant la porte des États-Unis non plus aux seuls migrants européens favorisés par les quotas, mais à ceux du monde entier.

 

6) 1965 - 2000 : L'ouverture aux mondes asiatique et hispanique, les clandestins dans le débat public

6e vague d'immigration aux Etats-Unis

6e vague d'immigration aux Etats-Unis Crédits : Camille Renard - Radio France

 

Les conséquences de ce changement de politique migratoire sont massifs et immédiats : les immigrés venus d'Asie quadruplent en cinq ans, alors que les réfugiés des crises d'Asie du Sud-Est s'ajoutent à ces chiffres impressionnants. La révolution cubaine conduit quant à elle 720 000 migrants sur les côtes du sud est des États-Unis. La Californie accueille notamment une nouvelle immigration choisie et qualifiée, venue d'Amérique latine et d'Asie, dont les effets se font sentir sur le dynamisme économique de la Silicon Valley. En 1978, le Congrès adopte un plafond mondial, sans distinction de race, autorisant 290 000 entrées par an : sont privilégiés le regroupement familial et l'asile politique aux réfugiés du bloc communiste. Dans les années 1980 - 1990, la question des immigrés clandestins s'impose dans le débat politique. En 1986, le gouvernement amnistie 3 millions d'étrangers vivant illégalement sur le sol américain.

A ECOUTER "Les Etats-Unis et Cuba : la force du faible", Concordance des temps.

A LIRE "Cuba : de l'exil à la diaspora"

 

7) 2000 - 2015 : Une immigration de plus en plus diversifiée

Dernière vague d'immigration aux Etats-Unis

Dernière vague d'immigration aux Etats-Unis Crédits : Camille Renard - Radio France

 

En 2015, 46 630 000 personnes vivant aux États-Unis sont nées dans un pays étranger. Environ 675 000 visas sont accordés chaque année, limités à environ 20 000 par pays, pour des raisons prioritaires de regroupement familial ou la recherche de travail.

A LIRE "Les migrations vers les Etats-Unis stagnent"

A ÉCOUTER "Décret anti-immigration aux États-Unis : la Silicon Valley entre dans la contestation", Journal de 12h30, 29 janvier 2017

 

Sources : Ellis Island Foundation et Pew Research Center

Camille Renard

 

 

 

Source : https://www.franceculture.fr

 

 

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