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21 mars 2015 6 21 /03 /mars /2015 22:36

 

Source : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs

 

Emprunts toxiques : les départements pris au piège de taux d'intérêt démesurés

Le Monde.fr | 21.03.2015 à 12h12 | Par Mathilde Damgé

 

 

Alors que les élections départementales mettent en lumière des situations budgétaires problématiques, les « emprunts toxiques » s'invitent dans la campagne. Exemples dans le Rhône, l'Ain et la Seine-Saint-Denis.

L'histoire de ces produits financiers et des affres dans lesquelles ils ont plongé près de 1 500 collectivités publiques – communes, départements, hôpitaux – commence dans les années 1990. Avec la décentralisation, les collectivités voient leurs attributions augmenter et s'endettent en recourant à des produits à la mode sur les marchés financiers, des produits dits « structurés ».

 

Lire : Tout comprendre des emprunts toxiques en dix questions

 

Ces produits financiers étaient très attractifs parce qu'ils proposaient dans un premier temps des taux d'intérêt bien plus intéressants que le marché, mais ils comportaient une deuxième phase qui se déclenchait au bout de quelques années et comprenait une part de risque importante, liée à l'évolution d'indices, de monnaies...

Un risque qui s'est matérialisé avec la crise financière de 2008 : les taux explosent et les collectivités se retrouvent au bord du gouffre. Un paradoxe cruel : alors qu'aujourd'hui les taux d'emprunt sont au plus bas (le taux directeur de la Banque centrale européenne est descendu près de zéro), certaines collectivités doivent faire face à des taux d'intérêts qui atteignent jusqu'à 56 % (dans le cas du syndicat des ordures de la ville de Saint-Germain-en-Laye, le Sidru).

Le musée des Confluences à Lyon

L'exemple du Rhône

Dans le Rhône, les taux d'intérêts à régler par le conseil général ont grimpé jusqu'à plus de 27 % sur un premier prêt, près de 20 % pour un deuxième et 9 % avec le troisième. Les trois emprunts, qui ont financé en partie le musée des Confluences, à Lyon, ont été contractés auprès de la SFIL, la structure qui a remplacé Dexia après que celle-ci eut fait faillite, et indexés sur l'évolution de l'euro par rapport au franc suisse, qui s'est envolé dans les derniers mois.

Deux autres emprunts, avec Dexia cette fois, et indexés sur l'évolution du dollar par rapport au yen, ont été soldés en 2013 avec des pénalités totales de 36 millions d'euros. Au total, il resterait 135 millions d'euros d'emprunts toxiques, si l'on se fie au budget primitif 2015 du département – transférés en partie à la métropole de Lyon depuis sa création, le 1er janvier.

Une situation moins dramatique qu'en 2009, quand la ville avait huit emprunts structurés pour un total de 460 millions d'euros de crédits. Mais qui reste une question centrale dans l'élection à venir, l'UMP Christophe Guilloteau, qui n'a jamais participé à l'exécutif départemental, ne manquant pas de pointer la responsabilité de son adversaire centriste Daniel Pomeret.

Le département est en contentieux avec la banque sur les trois prêts encore en cours. Cette dernière demande 380 milllions d'euros pour annuler les emprunts ; le tribunal de Nanterre tranchera le 26 mars.

Indemnités délirantes

380 millions d'euros d'indemnités pour annuler 135 millions d'emprunt... La situation, aussi ubuesque qu'elle apparaisse, n'est pas isolée : dans l'Ain, c'est le Crédit agricole qui est à l'origine d'un des prêts les plus risqués. Un emprunt sur 20 ans, une durée qui dépasse largement celle du mandat. La banque mutualiste demande 34 millions d'euros d'indemnités pour rembourser par anticipation le capital restant dû, qui est lui de 14 millions.

Les taux continuant de s'envoler (près de 30 %), le département de l'Ain a décidé de suspendre unilatéralement une partie de ses remboursements sur ce prêt et a porté l'affaire en justice. Il est aussi en contentieux avec la SFIL concernant un autre prêt de 16 millions d'euros. A fin 2014, il reste au total 133 millions d'euros d'emprunts toxiques dans les comptes de l'Ain, soit 41 % de la dette.

Les collectivités les plus touchées sont souvent tentées de passer par les tribunaux qui, pour l'instant, leur donnent plutôt raison. Les instances chargées de la surveillance des comptes publics sont en revanche moins claires dans leurs décisions : ainsi, la chambre régionale des comptes de Rhône-Alpes a intimé au département de l'Ain de rembourser sa dette au Crédit agricole, jugeant qu'il s'était enferré dans son erreur, alors qu'elle avait pris une décision contraire dans le cas de la commune de Sassenage, située dans la même région.

Lire aussi : Collectivités locales : alerte aux déficits

Pas de garde-fou

Plus grave, certaines de ces chambres régionales n'ont pas du tout vu venir le problème. Département emblématique de la lutte contre les emprunts toxiques, la Seine-Saint-Denis incarne ainsi les limites de la puissance publique en termes de supervision : si les élus ont été bernés, les autorités de surveillance auraient dû tirer la sonnette d'alarme.

Or, il n'y a pas eu de garde-fou efficace puisque dans un premier temps, la chambre régionale des comptes passe complètement à côté des emprunts toxiques souscrits par les équipes financières du conseil général. Dans un rapport de 2006, elle note que « le département a bénéficié de la baisse significative des frais financiers résultant de la baisse des taux d'intérêt ».

Du côté du citoyen, qui peut demander des comptes à ses élus, il est certes possible de consulter le budget primitif et le compte administratif, comme pour les communes, mais il faut encore savoir lire ces tableaux et y débusquer les emprunts toxiques.

 

La puissance publique juge et partie

Le cas du « 93 » est aussi révélateur des contradictions de la puissance publique, laquelle se retrouve juge et partie depuis qu'elle a sauvé Dexia. En somme, l'Etat, actionnaire de la SFIL, décidera comment indemniser les victimes de cette dernière.

« J'avais découvert, lorsque je fus élu à la présidence du conseil général de Seine-Saint-Denis en 2008, que 97 % de la dette du département contractée par mes prédécesseurs était constituée d'emprunts toxiques », explique Claude Bartolone sur son blog.

Le second département le plus endetté de France (1,13 milliard d'euros) est l'un des seuls à publier, comme le demande la puissance publique, un état détaillé de sa dette : cette dernière montre que le département a encore une exposition au risque bien supérieure à la moyenne nationale. Mais la Seine-Saint-Denis a réussi à assècher considérablement son volume d'emprunts toxiques : il n'en resterait plus qu'environ 150 millions d'euros.

Or depuis qu'il a été nommé à la présidence de l'Assemblée nationale, le socialiste Claude Bartolone a singulièrement changé d'attitude à l'égard des victimes des emprunts toxiques – au rang desquelles il rangeait son département.

« La loi du 29 juillet 2014 sur les emprunts structurés est une victoire de la présente majorité contre la finance folle. Elle est une victoire contre les menaces qui inquiétaient les collectivités locales victimes des spéculateurs financiers, en créant un fonds ad hoc destiné à les apaiser », explique-t-il encore. Cette loi entérine la validation rétroactive de ces emprunts à risque et préserve les intérêts de l'Etat.

Elle avait d'ailleurs scandalisé ses camarades d'Acteurs publics contre les emprunts toxiques (Apcet), l'association qu'il a créée pour venir en aide aux collectivités victimes de ces produits financiers. Apcet avait jugé cette loi « désastreuse pour les finances locales [...] au moment même où plusieurs décisions de justice donnaient raison aux collectivités, en ramenant le taux d'intérêt de leurs prêts [...] au taux d'intérêt légal proche de 0 % ».

Concernant le fonds lui-même, en dépit de son doublement fin février, il est loin de faire l'unanimité. Les modalités d'accession restent problématiques : la collectivité doit en effet renoncer à tout recours aux tribunaux sans savoir combien le fonds de soutien pourra lui verser.

Surtout, ajoute David Barthès, attaché du groupe majoritaire au conseil général de l'Ain et responsable de la communication d'Apcet, « le montant consacré par le fonds, 3 milliards d'euros sur 15 ans, est dérisoire par rapport aux sommes en jeu : les responsables publics les chiffrent entre 13 et 18 milliards d'euros pour l'ensemble des collectivité territoriales ». L'ardoise des emprunts toxiques est donc encore loin d'être effacée.

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départements apparaissent touchés par les emprunts toxiques au 31 décembre 2009, si l'on se fie au fichier que s'était procuré Le Monde il y a cinq ans. Et deux collectivités ultramarines : Nouvelles-Calédonie et Polynésie française.

Le combat de l'Etat et des collectivités en 5 dates

  • 8 février 2013 : le tribunal de grande instance de Nanterre donne raison au département de la Seine-Saint-Denis, qui attaque Dexia Crédit local – la banque franco-belge auprès de laquelle elle a souscrit des emprunts toxiques – au motif que le contrat de prêt a été conclu sur la base de documents ne mentionnant pas le taux effectif global (TEG).
  • 25 septembre 2013 : le projet de loi de finances intègre un dispositif destiné à « apporter une solution pérenne et globale au problème des emprunts structurés les plus risqués » ; un dispositif qui protège les établissements de crédit contre des recours éventuels en justice.
  • 29 décembre 2013 : le Conseil constitutionnel censure ce dispositif car la validation, telle qu'elle est formulée, recouvre « un champ d'application extrêmement large », ce dont se félicitent les collectivités qui critiquaient une « amnistie bancaire ».
  • 17 juillet 2014 : le Parlement adopte un nouveau projet de loi de protection des intérêts de l'Etat, validant la légitimité de ces emprunts.
  • 24 juillet 2014 : le Conseil constitutionnel, saisi par le groupe UMP de l'Assemblée nationale, valide la loi, qui est promulguée le 29 juillet.
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21 mars 2015 6 21 /03 /mars /2015 22:34

 

Source : http://www.laviedesidees.fr

 

 

Espagne : de l’indignation à l’organisation
par Jeanne Moisand , le 20 mars
 
 

 

Le mouvement espagnol Podemos émane-t-il vraiment des Indignés ? Construit en tension sur deux modèles de démocratie (participative et plébiscitaire), Podemos dépend de la confluence d’une multitude de mouvements participatifs locaux et de leurs succès électoraux au cours des mois qui viennent.

 

Télécharger cet article :

 

Focalisées sur le personnage de Pablo Iglesias, les analyses du mouvement espagnol Podemos dénoncent souvent son « populisme » [1]. La success story de Podemos tient indubitablement aux capacités médiatiques de son leader, qui revendique de fait un populisme positif imprégné de références sud-américaines. Mais ce succès doit aussi être replacé dans son propre contexte : celui de l’intense mobilisation sociale qui a suivi le mouvement des Indignés en Espagne. Cristallisée autour de « marées sociales », cette mobilisation s’est ensuite institutionnalisée sous la forme d’une multitude de processus participatifs à des échelles diverses : celle des quartiers où ont continué à se réunir les assemblées indignées et où sont apparues de nouvelles formes d’activisme local ; celle des municipalités et celle des régions où s’élaborent des listes participatives pour les prochaines élections, basées sur des assemblées locales intégrées pour certaines – mais pas toutes – à Podemos ; et enfin, l’échelle étatique. Cette effervescence politique ne peut être résumée au succès individuel de Pablo Iglesias, et ce dernier pourra plus difficilement maintenir sa position dans les sondages (au coude à coude avec le PP et le PSOE) en cas de recul des mobilisations sur le terrain : les élections municipales et la plupart des régionales auront lieu entre fin mars et mai prochain (en septembre pour les élections très sensibles du parlement catalan) et seront autant de tests avant les législatives de décembre.

 

Cet essai a pour objectif d’analyser le moment politique actuel en Espagne en s’interrogeant sur le lien entre Podemos et les autres processus politiques participatifs qui se sont constitués dans le sillage des Indignés. Comprendre la nature de ce lien implique de revenir sur le développement de ces mobilisations entre 2011 et 2015, et de s’interroger sur la permanence et la transformation de leurs acteurs, de leur langage et de leur répertoire d’action à chaque étape. J’analyserai pour cela le surgissement des « marées sociales » (des mouvements de défense des droits sociaux qui ont pris leur essor après les Indignés) puis le développement de la PAH (une association regroupant les victimes des expulsions de logement). On verra ensuite comment l’activisme de quartier, régénéré par ces mouvements et par les assemblées indignées, s’est lancé à la conquête des institutions municipales en formant des candidatures « de confluence ». Le détour par le cas catalan permettra de comprendre quels problèmes pose l’articulation des différents mouvements participatifs à l’échelle étatique. Seront enfin abordées les tensions internes à l’organisation de Podemos, moins vite résolues qu’on ne le pense, entre démocratie plébiscitaire et participative.

Des Indignés aux « marées » sociales

Les Indignés ont fini par quitter les places qu’ils avaient occupées en mai 2011, mais leur discours et leurs pratiques ont continué à être portés par leurs assemblées de quartier et par plusieurs « marées » sociales. La politique de Mariano Rajoy a conforté la critique indignée des partis gouvernementaux : se conformant aux consignes de la Troïka, ce dernier a drastiquement réduit les dépenses publiques (de 13 milliards d’euros pour la santé et l’éducation depuis 2011) en s’appuyant sur la réforme expresse de l’article 135 de la constitution (réputée intouchable sur toute autre question) à laquelle avait procédé Zapatero en 2011 [2]. Cette cure d’austérité n’a pas eu d’effet positif sur l’emploi (tout au contraire, puisque le taux de chômage est passé de 21,52% à 23,67% entre 2011 et 2014, même s’il a légèrement diminué entre 2013 et 2014). Les annonces actuelles d’un début de reprise font difficilement oublier la pauvreté massive qui touche près d’un quart de la population selon différentes ONG [3]. 51,8% des actifs de moins de 25 ans sont au chômage [4] : les jeunes espagnols ont repris les routes de l’émigration de leurs grands-parents et doivent accepter des mini-jobs mal payés en Allemagne ou en Amérique latine [5]. Alors que tous les indicateurs sociaux tournaient au rouge, les scandales de corruption n’ont pas cessé de faire les unes de la presse, la crise de régime se traduisant par des fuites d’information en cascade. Ces scandales ont atteint la famille royale, les plus hauts postes des principaux partis, mais aussi l’administration régionale de base dont le quotidien a été fait pendant des années de concessions véreuses de marchés publics. 1700 instructions pour corruption étaient en cours en 2014, tandis qu’une étude évaluait le coût social de ces pratiques à 40 milliards d’euros [6].

 

Dans un tel contexte, les slogans des Indignés ont gagné en actualité : obtenir une démocratie réelle (« Democracia real ya ») en dénonçant les apories du système représentatif (« No nos représentan ») et les mécanismes qui ont provoqué la crise (« Esto no es nuestra crisis »). Différentes « marées citoyennes » ont relayé ces demandes en les appliquant à des luttes sectorielles bien précises. Défendant la santé publique, le système éducatif ou les personnes expulsées de leur logement, elles ont fini par confluer en mars 2014 en une impressionnante manifestation d’un million de personnes à Madrid [7], lors de laquelle chacun de ces mouvements d’anonymes défilait sous sa couleur : blanc pour la santé, vert ou jaune selon les régions pour l’éducation et pour le logement, bleu pour la défense de l’eau comme ressource publique, violet pour les « émigrés forcés », etc. Les Yayoflautas (les « papis joueurs de flûte ») portaient quant à eux comme d’habitude leur gilet jaune fluorescent. Menacés par la baisse de leur retraite, ces militants du troisième âge précarisé ont retourné le cliché lancé par Esperanza Aguirre, la Présidente conservatrice de la Communauté de Madrid, selon lequel les Indignés se réduisaient à quelques jeunes excités « perroflautas » (punks à chien) [8]. Témoignant au contraire par leur présence de la dimension « inter-âges » des marées sociales, les yayoflautas ont réactivé pour beaucoup d’entre eux les souvenirs des luttes anti-franquistes tout en reprenant à leur compte l’humour du 15M [9]. Ils ont utilisé conjointement d’anciens répertoires d’action (grève ou manifestation) et des pratiques nouvelles de happening politique rodées par les mouvements altermondialistes [10].

 

 

Le scratch est devenu en peu de temps l’une des pratiques les plus caractéristiques des marées sociales. Il consiste à dénoncer visuellement les personnes ou les entités jugées responsables d’une atteinte au bien commun en collant par exemple des étiquettes ou une affiche accusatrices sur un édifice. Importé d’Argentine, il y avait été inventé pendant les années 1990 pour dénoncer les personnes liées à la dictature et non jugées, et s’y était étendu pendant la crise des années 2000 [11]. Il a servi en Espagne à dénoncer les entités publiques à l’origine des choix d’austérité, ou les banques sauvées par des aides publiques qui continuent à expulser des familles de leur logement.

 

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L’exemple le plus emblématique de l’ample soutien social obtenu par ces mouvements est probablement celui de la « marée blanche » de Madrid. Des milliers de médecins, infirmières et personnels de toutes catégories s’y sont mobilisés contre le programme de privatisation des hôpitaux régionaux. Soutenus y compris par des électeurs potentiels du PP, ils ont récolté 1,47 millions de signatures en faveur de leur modèle de santé publique [12], poussant le gouvernement régional à retirer une grande partie de son projet. Forts de leurs connaissances spécialisées, les professionnels du secteur ont démontré non seulement l’absence de bénéfice du plan de privatisation pour les citoyens, mais même la perte sèche qu’il représentait en termes de qualité sanitaire et de finances publiques. À l’inverse, la marée blanche a exposé au grand jour l’incompétence du personnel politique en charge de la santé publique, notamment celle de la ministre Ana Mato qui a dû démissionner après son imputation dans l’énorme trame de corruption Gürtel [13]. Mais les marées sociales ne sont pas restées cantonnées aux catégories lettrées et à la défense des services publics.

Droit au logement et municipalisme

Les atteintes au droit du travail, centrales dans les réformes menées par le PP depuis 2011, ont elles aussi été au cœur des revendications, même si la mise en retrait des syndicats majoritaires n’a pas toujours facilité la tâche. Certains mouvements de protestation contre des fermetures d’usine ont pris une allure spectaculaire, comme la grève des « 300 spartiates » d’une usine coca-cola qui campent depuis un an sur le site pour empêcher sa fermeture [14]. C’est cependant sur le terrain du logement et des expulsions, plus que sur celui du travail, que les marées sociales sont parvenues à mobiliser le plus.

 

Crise du logement et expulsions en Espagne

Des centaines de milliers d’individus et de familles ont été expulsés de leur logement en Espagne depuis 2008 [15]. Avant la crise, alors que l’État encourageait activement l’achat par les particuliers de leur résidence principale, des prêts irresponsables furent consentis par les banques : ils exposaient les emprunteurs à des taux variables très risqués et à des clauses abusives (les personnes expulsées devant continuer à payer leur dette). Après l’explosion de la bulle immobilière, une aide publique fut débloquée pour sauver les banques espagnoles de la faillite : leur dette privée fut alors convertie en dette publique, portant l’endettement de l’État à près de 100% du PIB malgré les coupes budgétaires drastiques. L’effort ainsi imposé aux contribuables pour sauver les banques ne fut compensé par aucune contrepartie pour protéger leurs usagers. Les expulsions ont donc augmenté au même rythme que le chômage et la pauvreté, sans discrimination aucune des groupes expulsés (les enfants et les personnes âgées, souvent garantes des prêts pour ces dernières, sont également concernés), de la saison, ou d’aucune autre considération humanitaire. Lorsqu’elles parviennent à s’exprimer publiquement, les victimes de ces expulsions évoquent à la fois leur honte et leur sensation de mort sociale. Des centaines de suicides liés à ces situations ont été enregistrés chaque année depuis le début de la crise [16].

 

 

C’est dans ce contexte dramatique que s’est constituée la « Plateforme des Affectés par les Hypothèques ». Née en Catalogne, la PAH a essaimé sur tout le territoire espagnol (on compte aujourd’hui 200 PAH locales) [17]. Elle joue depuis lors tous les rôles que l’aide sociale déficiente n’assume pas, accueillant les personnes menacées d’expulsion et leur fournissant une aide juridique. Elle les implique surtout dans la contestation collective – faite de blocages d’expulsion et de scratchs –, et les fait passer du statut de victime à celui d’activiste. La PAH a aussi contribué à réactiver l’activisme de quartier, ce qu’on appelle en Espagne le « mouvement vecinal (des habitants/quartiers) ». À la fin du franquisme, ce dernier s’était structuré autour d’associations locales (asociaciones de vecinos) pour revendiquer logements et services urbains, mais s’était peu à peu démobilisé après la Transition [18]. La PAH s’est aussi inspirée d’expériences plus récentes, comme celle de l’association « V de Vivienda » (V de victoire-logement) qui dénonçait les risques de bulle immobilière dans les années 2000. C’est dans les rangs de cette association que s’est formée Ada Colau, la fondatrice de la PAH devenue la figure la plus connue des marées sociales. Grâce au soutien massif de la société espagnole (évalué à 80% d’opinions favorables envers la PAH en 2013, alors que seuls 11% des Espagnols avaient confiance dans leur gouvernement [19]), elle a pu regrouper 1,4 million de signatures en faveur d’une Initiative Législative Populaire (ILP) qui proposait trois réformes : un moratoire sur le paiement des hypothèques, la donation des logements à l’organisme prêteur contre l’extinction de la dette (« dación en pago »), le relogement en habitat social. Suite à cette action, la Cour de justice de l’Union européenne a jugé le 14 mars 2013 que la loi espagnole relative aux prêts hypothécaires était contraire au droit de l’Union [20]. Une nouvelle loi hypothécaire votée par le PP en mai 2013 tenait à peine compte des demandes formulées par la ILP. Le 17 juillet 2014, la Cour a jugé qu’elle continuait à violer les droits humains fondamentaux [21], ce qui n’a pas empêché le nombre d’expulsions d’augmenter depuis lors [22].

 

Face à cette résistance des pouvoirs publics, le besoin de traduire politiquement l’action des marées sociales est devenu plus urgent. Refusant d’intégrer un parti ou un syndicat classique comme on l’y invitait, Ada Colau a lancé en juin 2014 le mouvement « Guanyem Barcelona » (Gagnons Barcelone), une « plateforme de confluence » fondée en vue des élections municipales de mai 2015, se fixant pour objectif de convertir les institutions locales à la démocratie participative. Cette « confluence », un mot récurrent dans le vocabulaire politique espagnol actuel, désigne la rupture des clivages partisans anciens par le rassemblement de citoyens souhaitant participer davantage à la vie politique, d’activistes locaux et de partis politiques critiques. De nombreux secteurs ont apporté leur soutien à l’initiative (récemment renommée Barcelona en comúø à cause d’un problème juridique sur le nom guanyem), parmi lesquels on retrouve des activistes des marées sociales et de la PAH, des associations de quartier ainsi que certains partis politiques (comme Podemos, les verts d’ICV ou le « Processus constituant » dont je parlerai par la suite). Le mouvement s’est organisé en commissions par quartier et par thème, selon un schéma fidèle à la tradition des Indignés.

 

 

Guanyem a rapidement fait des émules dans le reste de l’Espagne, avec la création de listes comme Guanyem Valencia, Ganemos Madrid (Gagnons Madrid) ou Ganemos Jérez, et ainsi d’une infinité d’autres villes. Ces nouvelles candidatures « de confluence » n’ont pas été sans poser problème : la gauche institutionnelle a cherché à s’y recomposer sans toujours respecter l’esprit et les pratiques de ce municipalisme d’assemblées ouvertes, ce qui a provoqué de nombreuses tensions (par exemple dans la région de Murcie ou à Malaga) [23]. Malgré ces difficultés, l’espoir éveillé par ce nouveau municipalisme est au moins aussi important que celui suscité par Podemos : alors que les élections du 24 mai 2015 s’approchent, certains partisans du radicalisme municipal rappellent que le changement de régime en 1931 fut provoqué par la victoire des républicains aux municipales.

Souverainisme, nationalisme et populisme

L’appel d’Ada Colau à la confluence des mouvements citoyens a revêtu une dimension particulière en Catalogne, où la question de l’indépendance oriente les revendications souverainistes vers des objectifs a priori différents. L’affirmation de la souveraineté catalane contient en fait deux revendications différentes : celle du « droit à décider » (c’est-à-dire le droit des Catalans à définir leur lien à l’État et à l’exprimer à travers un référendum) et celle du droit à accéder à une république catalane indépendante. Alors que 80% des Catalans aspirent à s’exprimer sur l’indépendance, ils seraient autour de 50% à dire oui si ce référendum avait lieu. Le plus large consensus concerne donc le « droit à décider » [24]. Les coupes imposées en 2010 par le Tribunal constitutionnel espagnol à l’Estatut, un texte négocié pendant des années avec le gouvernement Zapatero et adopté à la majorité absolue par les députés catalans, n’y sont pas étrangères. Cette sentence, émanant d’une institution peu autonome par rapport aux partis au pouvoir à Madrid, a été dénoncée par de larges secteurs de la société catalane comme une attaque à leurs droits démocratiques fondamentaux.

 

Liée à la crise, l’affirmation actuelle de la souveraineté catalane revêt aussi une dimension économique dont les nuances varient infiniment d’un secteur à un autre. Pour les secteurs du catalanisme actuellement au pouvoir (les conservateurs de CiU et le parti historique de l’indépendantisme, ERC), la Catalogne aurait été entraînée dans la crise économique par une Espagne à la dérive, par son modèle fiscal centraliste et par son capitalisme archaïque, digne des caciques corrompus au pouvoir à Madrid (même si la corruption de CiU, et notamment du patriarche Jordi Pujol, s’avère en fait à la hauteur de celle des partis espagnols). Face à cela, il faudrait (selon CiU [25]) renforcer l’autonomie fiscale de la Catalogne, voire (selon ERC) accéder à l’indépendance pour libérer l’esprit d’entreprise national des entraves de l’État espagnol et sortir de la crise. À cette interprétation libérale et dominante de la souveraineté économique catalane s’oppose une vision minoritaire beaucoup plus critique du modèle économique actuel. Elle est défendue au parlement catalan par la CUP (Candidatura Unitaria Popular), un jeune parti anticapitaliste et indépendantiste à l’origine des premières consultations sur l’indépendance dans les municipalités catalanes et fondé sur un modèle d’activisme local.

 

On retrouve ces oppositions entre les deux mouvements catalanistes basés sur des processus participatifs : l’ « Assemblée Nationale Catalane », forte de 40 000 membres et d’autant de sympathisants (80 000 au total selon son site), et le « Processus Constituant » qui revendique 47 000 adhérents. Le premier mouvement, structuré autour d’assemblées territoriales et sectorielles, reprend l’interprétation libérale de la souveraineté économique catalane. Refusant toute politisation, il ne contredit pas l’agenda politique des partis au pouvoir. Le « processus constituant » paraît en revanche beaucoup plus proche des Indignés. Lancé en avril 2013, il défend une conception très large du « droit à décider », le faisant porter sur tout ce qui a trait à l’organisation politique, économique et sociale. L’économiste Arcadi Oliveres, l’un de ses co-fondateurs formé dans les mouvements catholiques antifranquistes, critique très sévèrement les formes fiscales du nationalisme catalan : les fortes inégalités sociales en Catalogne tiendraient selon lui avant tout au modèle mis en place par les élites catalanes depuis la Transition et non à la relation avec l’Espagne. Il est épaulé par la sœur Teresa Forcades, docteure en théologie et en médecine, religieuse bénédictine du monastère de Montserrat devenue populaire en postant sur youtube une vidéo dans laquelle elle dénonçait les lobbys pharmaceutiques à l’œuvre lors de la campagne de vaccination contre la grippe A. Depuis, elle expose régulièrement sa « critique éthique du capitalisme » ou sa « théologie féministe » sur les plateaux de télévision [26]. Le « processus constituant » catalan s’appuie sur la convocation d’assemblées locales et sur l’activisme de quartier, tout en appelant à la confluence des gauches contre les coupes budgétaires tant à échelle catalane qu’espagnole. Si des divergences profondes existent entre ce type de souverainisme catalan et celui du catalanisme conservateur, une autre division s’affirme actuellement entre les aspirations du Procès constituent et celles d’un parti comme la CUP, qui refuse quant à lui de « confluer » avec Barcelona en comú (la liste participative municipale) et avec Podemos au nom de leur supposé « espagnolisme ».

 

 

La « confluence » entre les mouvements participatifs d’échelle locale, régionale et étatique constitue un défi important pour le mouvement Podemos. Prenant acte de la centralité du problème catalan, Pablo Iglesias s’est déclaré favorable au référendum sur l’indépendance catalane (une première pour un parti susceptible de gouverner en Espagne) tout en avouant préférer le « non » à titre individuel. Les sondages attestent pour le moment de la popularité de Podemos en Catalogne : on lui attribue entre 20 et 22% des intentions de vote des électeurs catalans aux élections législatives espagnoles (ce qui le place comme première force politique catalane à cet échelon) et 14% pour les élections au parlement catalan [27]. La stratégie discursive de Pablo Iglesias et de ses proches risque cependant de conforter les accusations d’« espagnolisme » de la CUP et d’approfondir le clivage de la gauche catalane autour de la question nationale. L’équipe dirigeante de Podemos assume en effet tout un vocabulaire patriote et populiste en empruntant ses références à l’œuvre du philosophe argentin Ernest Laclau [28]. Le populisme consiste selon eux à rompre les clivages traditionnels droite-gauche pour générer un nouvel espace de référence politique, et pour déjouer ainsi la position à laquelle les partis de gouvernement assignent Podemos : celle d’une gauche anti-système dangereuse, vouée à ressusciter les divisions de la guerre civile et à rompre les consensus économiques européens. La ressource symbolique majeure pour parvenir à ces déplacements consiste à désigner un ennemi commun (« la caste », dans laquelle confluent élites politiques et élites économiques) et à doter « le peuple », voire « la patrie », d’un nouveau contenu social. Le mot « patrie », jusque-là tabou pour les gauches espagnoles, est ainsi devenu depuis quelques mois omniprésent dans le langage d’Iglesias. Il pense le détourner de sa signification traditionnelle en le liant à la défense des droits sociaux, et en affichant en même temps son soutien au référendum catalan ou à une nationalité ouverte aux étrangers vivant en Espagne. Ces références, efficaces pour convaincre à la fois certains anciens électeurs du PP (le parti populaire au pouvoir) et du PSOE (parti socialiste), donnent cependant de nouveaux motifs à ceux qui, issus des Indignés ou des gauches périphériques, dénoncent non seulement l’ « espagnolisme » mais aussi l’autoritarisme des leaders de Podemos.

Podemos entre démocratie participative et plébiscitaire

Le vocabulaire patriote était omniprésent dans le discours d’Iglesias le 31 janvier dernier à Madrid, lors d’une grande manifestation de soutien à Podemos à laquelle 200 000 personnes auraient participé. Organisée juste après la victoire de Syriza aux élections grecques, cette manifestation avait principalement pour objectif de conforter l’image médiatique d’une rupture politique en marche dans plusieurs pays du Sud de l’Europe. De nombreux représentants des marées sociales et des nouvelles candidatures municipalistes étaient invités et présents, comme Ada Colau (de la PAH et de Barcelona en comú), afin d’incarner leur « confluence » avec Podemos. Pourquoi, malgré les références populistes et la stratégie charismatique d’Iglesias, ces mouvements soutiennent-ils cette confluence ?

Né en janvier 2014, le mouvement Podemos s’est abreuvé selon le philosophe Juan Domingo Sánchez Estop à trois sources différentes : les Indignés, le parti politique Izquierda Anticapitalista (IA) proche du NPA français mais marqué par son passage par les Indignés, et la Tuerka – une chaîne de télévision privée animée par des universitaires de la Complutense de Madrid (dont est issu Pablo Iglesias) – [29]. La filiation indignée se repère au fonctionnement par assemblées locales (les « cercles Podemos »), peuplées d’anciens participants aux assemblées indignées et aux marées sociales. Sur décision de l’équipe dirigeante cependant, la participation réelle à ces cercles a été rendue équivalente, en termes de votes, à celle des « amis » virtuels de Podemos sur internet (352 800 à ce jour). Cette décision a court-circuité le pouvoir des cercles locaux et permis au modèle plébiscitaire d’organisation de Podemos, présenté par Iglesias aux élections internes de novembre 2014, de l’emporter contre une motion beaucoup plus démocratique menée par Pablo Echenique. Fort de ce succès, Pablo Iglesias a pu réviser le programme présenté aux Européennes et isoler les militants d’IA en interdisant la double appartenance militante (ce en quoi Podemos s’oppose au fonctionnement de Syriza comme coalition de partis). À rebours de la méfiance des assemblées envers les experts, il a alors confié le programme économique du mouvement aux économistes Juan Torres et Vicenç Navarro, qui ont présenté un projet de mesures néo-keynésiennes [30]. Bien préparé aux affrontements des plateaux télévisés par ses émissions sur la chaîne La Tuerka, Iglesias a enfin parié sur ses succès médiatiques pour continuer à gagner des points dans les sondages.

 

Ce modèle de démocratie plébiscitaire reste cependant en lutte dans l’organisation de Podemos avec le modèle plus participatif, dont les défenseurs sont loin d’avoir abandonné le navire. Les primaires du parti pour les prochaines élections régionales (convoquées entre fin mars et septembre 2015) l’ont manifesté récemment, avec la victoire de nombreux partisans de la motion démocratique défaite en novembre : Pablo Echenique, le leader de cette motion, a été élu secrétaire général de Podemos en Aragon avec 75% des voix ; Teresa Rodríguez, militante d’IA et autre tête visible de ce Podemos mis en minorité en novembre, a accédé au même poste pour l’Andalousie, une région décisive car il s’agit du bastion du PSOE ; en Navarre, Laura Pérez Ruano a elle aussi été élue sur une liste soutenue par Echenique ; à Madrid, le candidat soutenu par Iglesias a certes gagné, mais avec le score très serré de 49,8% des voix contre 44,4% pour son adversaire, dont tout une partie de la liste accède au « conseil citoyen » de la région. Parmi ces nouveaux « conseillers » de Podemos-Madrid, on compte des gens comme Carmen San José, une médecin très investie dans la marée blanche qui atteste par sa présence des continuités entre les mobilisations sociales des dernières années et le parti en cours de constitution [31]. Les victoires des tendances les plus fidèles à l’esprit initial des Indignés ont eu lieu lors de votes assez techniques : ces primaires régionales impliquaient soit de voter pour une liste en bloc, soit de débloquer la liste (comme c’est arrivé dans les votes madrilènes) et de choisir soi-même ses candidats entre plusieurs dizaines d’anonymes porteurs de projets précis pour leur région. En novembre dernier, le vote qui avait permis à la motion d’Iglesias de l’emporter haut la main était beaucoup plus simple : les électeurs devaient choisir entre deux motions opposées en bloc dont l’une était menée par Iglesias. L’alternance entre voie plébiscitaire et voie participative pourrait se mettre durablement en place dans les élections internes à Podemos, selon le type de consultation plus ou moins technique à laquelle sont appelés les adhérents au mouvement.

 

Une proche de Pablo Iglesias a récemment différencié un « Podemos qui gagne » d’un « Podemos qui proteste », une opposition très critiquée par ceux des adhérents au mouvement qui entendent continuer à protester tout en gagnant [32]. Comme l’ont manifesté les dernières élections internes à Podemos, ces derniers ne se réduisent pas à une minorité passive servant de caution « indignée » à Iglesias. Pour comprendre l’originalité de ce mouvement, il paraît nécessaire de prendre acte de cette tension persistante entre plusieurs pratiques et langages politiques : ceux d’une équipe dirigeante occupée par sa stratégie médiatique, et ceux des cercles locaux de démocratie participative dont le langage emprunte peu au lexique patriote et aux formes plébiscitaires. S’il faut reconnaître aux premiers leur contribution à l’ouverture inédite d’une fenêtre de possibles dans la politique espagnole et européenne, les seconds promettent semble-t-il une transformation plus profonde de la vie politique. Chevilles ouvrières des candidatures Podemos aux prochaines régionales, les activistes locaux sont aussi à l’initiative d’une multitude de listes participatives pour les municipales de mai 2015, hors de ce mouvement pour la plupart mais héritées comme lui des assemblées de quartier indignées et des marées sociales. L’originalité du panorama politique actuel en Espagne repose sur cette mobilisation continue et multiforme de démocrates radicaux, qui comme leurs ancêtres de la fin du XVIIIe siècle et du XIXe siècle défendent avant tout le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Dans le cas de Podemos comme dans celui de Syriza, la critique du système économique européen paraît fondamentale. Par ses pratiques cependant, le mouvement espagnol met plus profondément en cause un modèle de citoyenneté de très basse intensité participative, qui génère partout en Europe des frustrations politiques profondes.

 

par Jeanne Moisand , le 20 mars

 

 

 

 

Notes

[1] Un immense merci à Marc Casanovas pour son aide, ainsi qu’à Bernat Aviñoa, Andreu Coll, Florent Guénard, Marieke Louis et Ariel Suhamy pour leurs critiques et leurs conseils.

[2] http://www.eldiario.es/agendapublica/reforma-constitucional/articulo-Constitucion-excesiva-innecesaria-inconsistente_0_203680224.html

[3] http://www.cuartopoder.es/laespumaylamarea/2014/11/24/la-herencia-de-rajoy/721 et
http://www.lamarea.com/2015/01/22/el-2014-cierra-con-una-tasa-de-paro-del-237/

[4] http://www.datosmacro.com/paro-epa/espana

[5] http://www.lamarea.com/2014/02/27/lara-hernandez-los-emigrantes-ya-tenemos-una-perspectiva-de-retorno-corto-plazo/
En 2012, 120 231 Espagnols vivaient en Allemagne et 206 589 en France, et en 2013 1,2 millions en Amérique dont 200 000 moins de 30 ans, qui choisissent en priorité l’Argentine et le Venezuela : Navarrete Moreno, Lorenzo (dir.), La Emigración de los jóvenes españoles en el contexto de la crisis. Análisis y datos de un fenómeno difícil de cuantificar, Madrid, Observatorio de la Juventud en España, 2014, pp. 39, 48 57. Le témoignage d’une émigrée activiste à Berlin.

[6] http://www.huffingtonpost.es/2014/10/27/corrupcion-casos-espana_n_6055088.html, et http://www.courrierinternational.com/article/2014/11/28/que-faire-de-cette-espagne-rongee-par-la-corruption.

[7] http://www.cuartopoder.es/invitados/2014/12/16/las-marchas-de-la-dignidad-convocan-para-el-22-de-octubre-la-primera-huelga-general-sin-ccoo-ni-ugt/3947

[8] http://www.abc.es/20110814/espana/abci-esperanza-aguirre-entrevista-zapatero-201108132325.html

[9] Romanos, Eduardo, “Humor in the Streets : The Spanish Indignados”, Perspectives on Europe, 2013, 43:2, pp. 15-20.

[10] Eduardo sur 15M

[11] Romanos, Eduardo, “Evictions, Petitions and Escraches : Contentious Housing in Austerity Spain”, Social Movement Studies, 2014, 13:2, p.296-302.

[12] http://vientosur.info/IMG/pdf/VS134_C_San_Jose_J_Cordon_J_Jaen_Marea_Blanca_balance_prespectivas.pdf

[13] http://www.saludadiario.es/opinion/2014-2015-pare-marea-blanca.
http://politica.elpais.com/politica/2014/11/26/actualidad/1417012981_141230.html

[14] http://www.publico.es/economia/300-espartanos-coca-cola.html.
http://www.cuartopoder.es/laespumaylamarea/2015/01/07/solidaridad-con-coca-cola-en-lucha/790

[15] Oxfam évoque deux sources qui recensent pour l’une 600 000 familles concernées, et pour l’autre 350 000 procédures entamées, et 172 000 menées à bout depuis cette date. http://www.oxfamintermon.org/sites/default/files/documentos/files/cs-true-cost-austerity-inequality-spain-120913-es.pdf.

[16] http://www.publico.es/actualidad/relacion-incremento-suicidios-y-crisis.html

[17] http://www.eldiario.es/contrapoder/PAH-ganado_6_231386862.html

[18] http://www.infolibre.es/noticias/politica/2013/04/11/movimiento_vecinal_2264_1012.html

[19] http://politica.elpais.com/politica/2013/03/16/actualidad/1363470095_882443.html. http://politica.elpais.com/politica/2013/04/07/actualidad/1365358645_241274.html

[20] http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/03/15/la-justice-europeenne-conteste-la-loi-espagnole-sur-les-expulsions-immobilieres_1848941_3234.html

[21] http://afectadosporlahipoteca.com/2014/07/24/sentencia-tjue-pah-exige-ilp/

[22] 23 240 procédures d’exécution hypothécaire ont eu lieu au cours du dernier semestre 2014, dont 77% concernaient une résidence principale. http://economia.elpais.com/economia/2014/11/13/actualidad/1415880017_059766.html.

[23] http://www.deseosenelinsomnio.com/wp-content/uploads/2015/01/Epilogo-2-Territorios-en-democracia-Candidaturas-2015-y-Municip-Transfromador-Angel-Calle-2015.pdf

[24] http://www.elplural.com/opinion/la-importancia-del-derecho-a-decidir/. http://cat.elpais.com/cat/2014/12/19/catalunya/1418984873_128596.html

[25] http://www.economiadigital.es/es/notices/2014/11/empresarios_catalanes_de_pymes_se_organizan_contra_la_independencia_62651.php

[26] https://eukleria.wordpress.com/2014/05/03/invitacion-para-la-escuela-queer-de-teologia-no-1/

[27] http://www.elperiodico.com/es/noticias/politica/podemos-primera-fuerza-las-generales-catalunya-3713664 ; http://cat.elpais.com/cat/2014/12/19/catalunya/1418984873_128596.html

[28] Ernesto Laclau, La raison populiste, traduit de l’anglais par Jean-Pierre Ricard, Paris, Seuil, collection « L’ordre philosophique », 2008 ; et son compte rendu sur ce site : http://www.laviedesidees.fr/Vous-avez-dit-populisme.html

[29] http://blogs.publico.es/dominiopublico/11355/podemos-seguir-siendo-anomalos/

[30] http://www.eldiario.es/ultima-llamada/Podemos_6_313278693.htm

[31] http://autonomicas.podemos.info/resultados/ ; http://www.eldiario.es/politica/Alegre-Madrid-Echenique-Aragon-Podemos_0_356614711.html ; http://podemosganarmadrid.info/

[32] http://www.infolibre.es/noticias/politica/2015/01/19/bescansa_hay_podemos_para_ganar_otro_para_protestar_26979_1012.html

 

 

 

Source : http://www.laviedesidees.fr

 

 

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21 mars 2015 6 21 /03 /mars /2015 22:15

 

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Berlin est bien parti pour payer des réparations à Athènes

Thomas Schnee, Berlin, publié le 17/03/2015 à 17:02, mis à jour à 18:58

 

 

 

En pleine crise financière, la Grèce ose exiger que l'Allemagne lui rembourse un emprunt "contracté" par les nazis et lui verse des réparations de guerre supplémentaires. Après la surprise, ces revendications "outrecuidantes" ne semblent plus infondées outre-Rhin. Angela Merkel et Alexandre Tsipras évoqueront la question lors d'une prochaine rencontre.

 

 

Berlin est bien parti pour payer des réparations à Athènes

Le ministre des finances grec Yanis Varoufakis (à droite) and son homologue allemand Wolfgang Schauble lors d'une conférence à Berlin le 5 février 2015.

REUTERS/Fabrizio Bensch

 

L'Allemagne doit-elle vraiment des milliards d'euros de réparations à la Grèce? Et a-t-elle été après la guerre un mauvais payeur, autrement dit, ce que Berlin reproche à Athènes aujourd'hui? Fin janvier, le nouveau gouvernement d'Alexis Tsipras a brusqué Berlin en ressortant des revendications historiques, précisément au moment où son pays croule sous les dettes. Quelques heures après sa nomination, il s'est rendu sur la tombe de résistants fusillés par la Wehrmacht et a déclaré que les Allemands n'avaient pas fini de verser des réparations de guerre à la Grèce. Il a aussi évoqué le non-remboursement d'un prêt forcé de 476 millions de reichsmarks accordé à partir de 1942 par Athènes à Berlin. En valeur actuelle, le montant de ce prêt oscille aujourd'hui entre 5 et 11 milliards d'euros selon le périmètre de calcul.

 

Ces revendications intervenant en plein milieu d'un poker pour la renégociation de la dette de la Grèce, les premières réactions allemandes ont été froidement catégoriques. "L'Allemagne assume sa responsabilité historique et morale. Mais nous maintenons notre avis que toutes les questions concernant les réparations, emprunts forcés inclus, sont juridiquement closes", a sèchement commenté le ministre social-démocrate des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier en marge d'une visite à Washington. Pendant ce temps, les éditorialistes du quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung, s'étonnaient de ce que les Grecs "s'occupent plus du remboursement des dettes d'hier que de celles d'aujourd'hui". Pourtant, au fil des jours, cette belle assurance a fondu et les historiens allemands sont largement divisés sur les questions soulevées par M. Tsipras.

332 milliards d'euros de destructions?

Lors de la Conférence de Londres sur les dettes allemandes (1953), les deux pays se sont engagés sur un montant de réparations de 115 millions de deutschemarks. Ce qui au regard des nombreuses destructions matérielles et d'un bilan de près de 250 000 morts grecs et 50 000 déportés juifs, n'est rien. Les estimations actuelles, réalistes ou extravagantes, vont de 50 milliards à 332 milliards d'euros. A l'époque, les quatre puissances occupantes font en tout cas pression sur leurs alliés pour ne pas laisser l'Allemagne exsangue, comme ce fut le cas après 14-18.

En retour, les Grecs bénéficient de 700 millions de dollars au titre du Plan Marshall. Par ailleurs, en ce qui concernent l'emprunt nazi, les Allemands argumentent que cette question concernent les deux Allemagnes. Les Grecs acceptent alors de négocier le remboursement de l'emprunt le jour où la RDA et la RFA signeront un traité de paix. Or, en 1989, le processus de réunification allemande débouche sur le Traité 4+2 entre les deux Allemagnes et les quatre Alliés. Puis sur le Traité de réunification. Mais en aucun cas sur un traité de paix. A l'époque, comme plusieurs historiens allemands en témoignent, le gouvernement Kohl a soigneusement pris soin que le terme "traité de paix" n'apparaisse nulle part. Le tout avec l'aval des Américains, des Français, des Britanniques et des Russes.

La question n'est plus taboue en Allemagne

En Allemagne, les avis commencent à évoluer. De plus en plus de personnalités politiques appartenant à l'opposition mais aussi à la majorité gouvernementale estiment que l'Allemagne ne peut se permettre d'ignorer les demandes grecques : "Nous devons séparer la problématique des réparations de guerre, de celle des débats actuels sur la crise de la Grèce et de l'Euro. Hormis cela, je suis d'avis que nous devons absolument mener une discussion sur des réparations. Cela fait partie de notre histoire. Et je suis contre tirer un trait définitif sur notre passé. Même après des décennies ", estime ainsi le vice-président du SPD Ralf Stegner, qui s'aligne ainsi sur la position des présidents des partis écologiste et de la gauche radicale (Die Linke), MM. Anton Hofreiter et Bernd Rixienger. Comme dans le cas de la restitution de l'or nazi en Suisse (1997), du dédommagement des travailleurs forcés en Allemagne (2000) ou encore de la restitution des oeuvres d'arts volées aux juifs (1998), l'Allemagne est bien sur le point de rouvrir un chapitre honteux de son histoire afin de régler les dettes toujours en suspens. La question des réparations sera évoquée lors de la rencontre Merkel- Tsipras de lundi prochain.

 

 

Source : http://lexpansion.lexpress.fr

 

 

 

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21 mars 2015 6 21 /03 /mars /2015 22:04

 

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Espagne: des dizaines de milliers manifestants contre l'austérité

- Publié le 21/03/2015 à 23:22

 

 

 

Manifestation contre l'austérité à Madrid, le 21 mars 2015

Manifestation contre l'austérité à Madrid, le 21 mars 2015 © AFP - Pedro Armestre

 

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Madrid lors de "marches pour la dignité" pour dénoncer les effets de l'austérité, à la veille d'élections régionales en Andalousie qui font figure de test face à la vague de mécontentement.

"Pain, travail, toit et dignité", lisait-on sur une grande banderole tenue par des manifestants en tête d'une des marches.

Les manifestants -- quelques dizaines de milliers selon une estimation de l'AFP -- dénonçaient les effets des politiques d'austérité qui ont entraîné des coupes claires en matière d'éducation, de santé publique ou encore d'aides sociales, à hauteur de près de 150 milliards d'euros entre 2012 et 2014.

Ils ont conflué, en provenance de différents points de Madrid, vers la place de Colon dans le centre à 17h00 GMT (18h00), et la manifestation s'est dispersée vers 20H00 GMT dans le calme, hormis quelques petits groupes qui ont vandalisé du mobilier urbain dans le centre historique. Dix-sept personnes ont été interpellées pour des désordres, conteneurs brûlés ou jets de pétards, selon la police qui n'a fait état d'aucun blessé.

Les premières grandes "marches pour la dignité", venant de toute l'Espagne, ont eu lieu le 22 mars 2014 à Madrid.

Ces "neuf colonnes" rassemblent des Espagnols venus de tout le pays, qui a renoué avec la croissance (+1,4% en 2014) après six ans de crise mais reste meurtri, avec un taux de chômage de 23,7% et la moitié des jeunes de 16 à 25 ans sans emploi.

Certains sont arrivés à pied, avoir marché plusieurs jours.

D'autres en bus, comme Antonio Colmenar, venu de Séville, capitale de l'Andalousie (sud), la région la plus peuplée d'Espagne et bastion du Parti socialiste, où des élections régionales anticipées sont organisées dimanche.

"Je suis venu avec la colonne d'Andalousie. Cinq bus, avec 55 personnes. C'est une journée pour revendiquer nos droits", a expliqué ce militant de 41 ans, membre d'une association de lutte contre les expulsions.

"Je vais voter Ciudadanos ou Podemos", a-t-il dit, évoquant les deux partis du centre droit et d'extrême gauche qui menacent le bipartisme en place en Espagne depuis plus de trente ans.

Dans la foule des marcheurs ondoyaient des drapeaux républicains (rouge-jaune-mauve), de l'Andalousie (vert et blanc), de syndicats, de partis de gauche, ou encore du Chili, avec une image du révolutionnaire Che Guevara.

Pilar Garcia Dorado, 54 ans, arborait elle un drapeau républicain et un autocollant de Podemos. "Dans la vie, je lutte et je travaille", a résumé cette commerciale qui vit près de Tolède, ajoutant: "J'espère que le changement va commencer dans ce pays" dirigé par le Parti populaire (droite) depuis fin 2011.

"La lutte continue, coûte que coûte", scandaient les manifestants, avant de dénoncer les "banquiers et propriétaires terriens".

En 2014, la marche s'était achevée par des affrontements entre policiers et manifestants faisant plusieurs dizaines de blessés légers dans les deux camps.

Samedi les forces de l'ordre gardaient en nombre les succursales de grandes banques situées place de Colon.

21/03/2015 23:21:51 - Madrid (AFP) - Par Michaela CANCELA-KIEFFER, Anna CUENCA - © 2015 AFP

 

 

Source : http://www.lepoint.fr

 

 

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21 mars 2015 6 21 /03 /mars /2015 00:01

 

 

Source : http://www.confederationpaysanne.fr

 

 

OMC - ACCORDS DE LIBRE-ÉCHANGE

Accords de libre-échange : M. Fekl, nous ne jouons plus

17.03.2015

 

 

Suite à la fuite d'un document du Secrétariat général aux affaires européennes, il apparaît clairement que le gouvernement n'a pas l'intention de remettre en cause le mécanisme d'arbitrage des différends investisseur/Etat (ISDS). Les enjeux de tous les accords de libre-échange sont bien trop importants pour que nous acceptions de servir de caution démocratique à des négociations qui ne peuvent exister que par leur opacité.

Pour la partie agricole, chacun s'accorde sur le fait que des filières entières seront détruites, et l'emploi paysan avec. La suppression des protections douanières, l'abaissement des normes, le renforcement des droits de propriété intellectuelle, la fin des politiques publiques, et les accords sur des contingents d'importation auront des effets désastreux sur toutes les agricultures concernées.

La Confédération paysanne défend la souveraineté alimentaire contre le marché souverain. Au-delà, inscrits dans le mouvement social, nous refusons la poursuite de négociations qui visent à déposséder les populations concernées de ce qu'il leur reste de souveraineté politique. Nous avons d'autres projets que la compétition généralisée et la maximisation sans entraves des flux de marchandises et de capitaux à coups d'accords de libre-échange. Il est temps que nos gouvernants assument leurs positions publiquement, et se confrontent au refus clair et net de nos organisations et des citoyens.

Le 18 avril, une grande journée de mobilisation démontrera encore que nous ne sommes dupes ni de ce que signifie le double langage du gouvernement, ni de la nature antidémocratique du projet sociétal que dessinent les accords de libre-échange.

 

 

Source : http://www.confederationpaysanne.fr

 

 

 

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20 mars 2015 5 20 /03 /mars /2015 22:25

 

Source : http://cadtm.org

 

CADTM

 

Grèce

Lancement de la commission d’audit de la dette par la présidente du parlement grec

20 mars par CADTM

 

 

 

La présidente du Parlement grec, Zoé Konstantopoulou, a annoncé ce mardi 17 mars 2015 lors d’une conférence de presse la constitution d’une commission d’audit de la dette publique grecque. Cette commission sera coordonnée sur le plan scientifique par Éric Toussaint, porte parole du CADTM International et ex membre de la commission d’audit de la dette équatorienne en 2007-2008. « L’objectif est de déterminer l’éventuel caractère odieux, illégal ou illégitime des dettes publiques contractées par le gouvernement grec », le peuple « a le droit de demander que la partie de la dette qui est illégale – si cela est avéré à l’issue de la commission – soit effacée », a déclaré la présidente du parlement grec.

 

Sofia Sakorafa, députée européenne Syriza, qui a pris la parole à la conférence de presse aux côtés de Zoé Konstantopoulou et d’Eric Toussaint a accepté de faire le lien avec le parlement européen. Rappelons que Sofia Sakorafa a rompu avec le PASOK en 2010 quand ce parti dirigé par Georges Papandreou a soutenu le mémorandum signé avec la Troïka. En décembre 2010 déjà, elle a défendu en tant que parlementaire une proposition visant à la création d’une commission d’audit de la dette grecque. En 2011 elle a participé au lancement du comité d’audit citoyen de la dette grecque (ELE). En juin 2012 elle a été la députée grecque élue avec le plus grand nombre de voix, tous partis confondus. En mai 2014, elle a été élue députée européenne.

 

Georges Katrougalos, ministre de la réforme administrative, a également pris la parole lors de la conférence de presse afin d’apporter son soutien à l’initiative de la présidente du parlement grec. Georges Katrougalos avait lui aussi participé à la création du comité d’audit citoyen de la dette grecque (ELE). Enfin lors de la conférence de presse, la présidente du parlement a salué la présence de membres actifs de ce comité d’audit citoyen : Moisis Litsis, Sonia et Giorgos Mitralias (tous 3 du CADTM Grèce) ainsi que Leonidas Vatikiodis (un des auteurs des films Debtocracy et Catastroïka).

 

Les médias grecs ont largement rendu compte de cette conférence de presse ainsi que plusieurs médias hispanophones, francophones (Le Monde, Le Soir, L’Echo, L’Avenir, Agence France Presse...) ainsi que les radios publiques belge et suisse romande. Le Journal télévisé de 13h00 de la radio télévision publique belge a interviewé en direct Eric Toussaint place Syntagma le jour de la conférence de presse (l’interview au journal télévisé et au journal parlé sur cette page).

 

En tout, une trentaine d’experts grecs et internationaux prendront part à cette commission. Ils devront rendre un premier rapport dès le mois de juin, « soit au moment précis où l’accord conclu le 20 février entre la Grèce et ses créanciers arrivera à échéance, et où le moment d’ouvrir un nouveau chapitre de la renégociation de la dette sera venu », précise Adéa Guillot, correspondante permanente du Soir et du Monde. Les noms des membres de cette commission ne seront connus que début avril, lorsque la commission tiendra sa première séance de travail. D’avril à juin, cela laisse peu de temps, mais ce ne sera qu’une première étape. Éric Toussaint, dans en entretien accordé au journal financier L’Écho : « nous allons remettre des résultats préliminaires en juin, notamment sur la question de la dette réclamée par la troïka, rebaptisée « les institutions ». Mais l’ensemble de l’audit nous mènera sûrement jusqu’en décembre 2015. L’objectif de la commission est de porter à la connaissance des populations grecques une analyse rigoureuse de la nature des créances qui sont prêtées à la Grèce. Il y a une certaine urgence, alors que l’on assiste à une campagne de stigmatisation de la population grecque… »

 

La présidente du parlement grec, Zoé Konstantopoulou est déjà accusée par certains journalistes et par différents partis grecs (Nouvelle démocratie, PASOK et Potami) de « jeter de l’huile sur le feu », ce qui n’empêche pas cette femme à la capacité de travail impressionnante (voir cet article du Monde) d’avancer : « tout un peuple a été mis à genoux et nous ne devons pas accepter qu’ils se soumettent à cette propagande. (...) Nous avons le devoir d’agir sinon cette dette pèsera sur les générations à venir. ».

 

Quoiqu’il en soit, le rôle de la commission d’audit de la dette grecque ne sera pas de se substituer au gouvernement grec pour décider quelles dettes doivent être remboursées et quelles dettes doivent être annulées. Et c’est bien là une précision importante qu’apporte la journaliste Adea Guillot : « une fois les résultats de cette commission connus, et pour peu qu’ils concluent à l’illégitimité d’une partie de la dette grecque, rien n’obligera cependant les créanciers du pays à accepter le principe d’un effacement pur et simple de leurs créances. Mais « le gouvernement grec pourra alors prendre la décision souveraine de ne pas payer », assure M. Toussaint. « Notre commission a pour but de donner des arguments solides et scientifiques pour soutenir, ensuite, une décision politique qui appartient au gouvernement grec », ajoute-t-il. »

 

 

Source : http://cadtm.org

 

 

 

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20 mars 2015 5 20 /03 /mars /2015 22:15

 

Source : http://l-arene-nue.blogspot.fr

 

 

mercredi 18 mars 2015

 

Europe : « avec Maastricht, on rira beaucoup plus » !

 

 





On a parfois la chance de tomber, en fouillant dans les recoins de certaines bibliothèques familiales, sur quelques perles dont on soupçonnait pas l'existence.

C'est ainsi que je suis récemment tombée sur ce petit bouquin hilarant paru en 1997 et que je n'avais pas encore eu le bonheur de feuilleter : Le Bêtisier de Maastricht. Il recense les âneries les plus épaisses ayant été proférées pendant la campagne référendaire de 1992 par les partisans du « oui ».

 

Parce que ça semble plus actuel que jamais et parce qu'il vaut mieux en rire, voici quelques extraits !

 

***

 

 

« L’Europe est la question d'avenir à la question du chômage (…) en s'appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde, sur une monnaie unique, la plus forte du monde, sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois » - Michel Sapin, 2 août 1992.

* Au bout du compte, Sapin a commencé très tôt à rencontrer des problèmes dans la réalisation de l’œuvre de sa vie : l'inversion de la courbe. Courage Michel, avec un peu de bol, dans 20 ans, on y est !

 

 

« Maastricht apporte aux dernières années de ce siècle une touche d'humanisme et de lumière qui contraste singulièrement avec les épreuves cruelles du passé » - Michel Sapin, 6 mai1992.

* Magnifique ! Dommage que sa carrière de poète ait été si courte. Et que sa carrière de ministre soit si longue....

 

« Maastricht permettra d'équilibrer une réalité financière par une réalité politique et sociale » Laurent Fabius, 16 septembre 1992.

* Dommage que sa carrière de prophète ait été si courte. Et que sa carrière de ministre, etc.(cf.supra).

 

«On ne peut dire que oui : oui à la paix, oui à la compréhension entre les peuples, oui à l'union qui fait a force ». Jacques Delors, 24 août 1992.

* On dirait les dialogues d'un film pour adultes : oh oui, oh oui, oh ouiiiiiiiiiiiii !

 

« Le oui étant majoritaire chez les jeunes, faut-il inventer une gériatrie du non ? ». Bernard Kouchner, 31 août 1992.

* Quid d'une gériatrie spécifique pour les types tellement séniles qu'ils ne savent plus s'ils sont socialistes ou sarkozystes ?

 

« Peut-être que le Président considérera que sa tâche est accomplie et que, le oui l'ayant emporté, il préférera arrêter son mandat. (…) Je n'ai aucune information me permettant de penser cela ». Dominique Strauss-Kahn, 15 septembre 1992.

* Parfois, il y en a qui préfèrent ne même pas le commencer, leur mandat.

 

« Le monde entier a les yeux fixés sur la France ». Jacques Delors, 18 septembre 1992.

* Nationaliste !

 

« Ce traité lutte contre la bureaucratie. Le Parlement européen va désormais mieux contrôler la Commission ». Laurent Fabius, 26 août 1992.

* C'est vrai : vingt ans plus tard, la bureaucratie est terrassée.

 

« Il faut expliquer, expliquer, expliquer pour convaincre, convaincre, convaincre ». François Mitterrand, 26 août 1992.

* Tout à fait : il faut faire de la pédagogie, de la pédagogie, de la pédagogie.

 

« La traité de Maastricht agit comme une assurance-vie contre le retour à l'expérience socialiste pure et dure » Alain Madelin, 4 septembre 1992.

* Ça en revanche, c'était bien vu. On aurait pu aller plus loin, et y voir un torpillage définitif de toute idée de gauche.

 

Au sujet du « non » danois au référendum du 2 juin : « Ce ne sont tout de même pas ceux qui ont laissé en Europe que les traces dévastatrices des Vinkings et les petits contes d'Andersen qui vont arrêter une construction aussi grandiose que celle de la Communauté européenne ». Patrick Devedjian, 3 juin 1992.

* Les Scandinaves, de toute façon, tous des barbares....

 

« Nous aurons l'Allemagne que nous méritons (…) Otto von Bismark est mort. Le 20 septembre, en refusant de ratifier le traité de Maastricht, nous pouvons le ressusciter, pour notre plus grand désagrément ». Franz-Olivier Giesbert, 15 septembre 1992.

* Germanophobie, quand tu nous tiens....

 

«Moi aussi, j'ai peur. Peur de l'Allemagne. De ce que deviendrait l'Allemagne dans une Europe désagrégée où, dégagée des Contraintes de la Communauté, elle se déploierait. Il ne faut pas prendre l'Allemagne pour un gros chien dressé parce qu'elle a été irréprochablement démocratique depuis 45 ans ». Françoise Giroud, 3 septembre 1992.

* Oui : la France a peur. Car les Teutons, de toute façon, tous des barbares....

 

« Je suis persuadé que les jeunes nazillons qui se sont rendus odieux à Rostock votent non à Maastricht ». Michel Rocard, 17 septembre 1992.

* Et qu'on se le tienne pour dit : c'est soit l'Europe, soit les nazillons.

 

***

 

Et il y en a des dizaines d'autres comme ça dans le livre, qu'encore une fois je conseille. Il est désopilant. En attendant, une conclusion en images avec cette petite vidéo que je me suis permise de piquer sur le blog de l'excellent Nico !

 

 

 

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20 mars 2015 5 20 /03 /mars /2015 21:37

 

Source : http://news360x.fr

 

Les députés votent à l’unanimité le doublement de la durée de leur indemnisation en cas de défaite électorale !

By Mickael - Fondateur de News360x -

mar 20, 2015

 

 

À quelques jours des élections départementales, c’est ce qui s’appelle avoir le sens du « timing » !

 

Les parlementaires sont-ils totalement déconnectés du réel ? La question se pose alors qu’on apprend qu’une loi vient d’être votée à l’unanimité et prévoit de doubler de six mois à un an la durée d’indemnisation des élus en cas de défaite électorale.

Peut-être plus grave encore, le texte prévoit d’obliger une entreprise privée à réintégrer l’élu à la fin de son mandat, y compris dans les communes de 10 000 habitants et plus. Ainsi, l’entreprise ne sera plus libre de son recrutement.

S’il est vrai que l’équivalent dans le public (l’élu réintègre son administration à la fin de son mandat) est contestable, il faut dire que nous militons depuis des années pour que les fonctionnaires élus démissionnent de la fonction publique (dont le statut fait l’objet d’une proposition de loi visant à la supprimer, que nous soutenons), comme cela se pratique en Allemagne et au Royaume-Uni. Outre-Manche, les hauts fonctionnaires doivent même démissionner de la fonction publique avant la campagne électorale !

Le pire vient des justifications données par le rapporteur du texte, le député socialiste du Val d’Oise Philippe Doucet.

Ce dernier explique qu’«[u]n maire battu aux élections n’a pas le droit à Pôle emploi. Il s’agit que les élus n’aient pas moins de moyens que le reste de la population parce que ça peut freiner les ambitions de ceux qui voudraient s’engager», alors que les privilèges des élus sont nombreux, et leurs rémunérations très avantageuses.

Doucet avance également que cette loi n’a pas pour seul objectif d’atténuer le choc des défaites électorales, mais surtout de diversifier le profil des élus, en facilitant l’engagement des salariés du secteur privé et des femmes notamment. Comme il est commode que ce souci de renouvellement du personnel politique coïncide avec le renforcement des avantages de l’actuel !

Doucet assure enfin que la date du vote de cette loi n’a rien à voir avec les élections départementales puisqu’elle ne devrait pas bénéficier aux battus de dimanche. «La loi entrera en vigueur au 1er janvier 2016. On voulait initialement qu’elle s’applique aux municipales de 2014 mais le calendrier parlementaire n’ a permis de voter le texte que maintenant».

Si Doucet et les parlementaires qui l’ont suivi à l’unanimité sont sincères sur les motivations de cette loi, c’est que ces derniers sont complètement coupés des électeurs qui, en tant que contribuables, sont leurs employeurs. Comment ne pas être frappé par la simultanéité de ce vote et le scrutin des 22 et 29 mars ?

SOURCEContribuables et Associés

 

 

Source : http://news360x.fr

 

 

                                                       ************************************

 

Correction, ajoutée le 21 03 15

 

Source : http://www.slate.fr

 

 

Non, les députés n'ont pas voté une loi doublant leur indemnité de fin de mandat (*Ils en ont doublé la durée de versement...)

 

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20 mars 2015 5 20 /03 /mars /2015 19:03

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Nucléaire

À la centrale de Fessenheim, les problèmes de tuyauterie cachent de graves dysfonctionnements

par Agnès Rousseaux 20 mars 2015

 

 

« Défaut d’étanchéité » sur une tuyauterie. C’est le motif pour lequel EDF a mis à l’arrêt du réacteur n°1 de la centrale de Fessenheim (Alsace), le 28 février dernier vers 17h30. Le dysfonctionnement, tel qu’il est présenté, semble sans gravité. Un simple problème de plomberie... En réalité il s’agit d’une fuite de plus de 100 m3 d’eau suite à la fissuration d’une tuyauterie, révèle le rapport de l’Autorité de sureté nucléaire (ASN). Soit l’équivalent d’un semi-remorque d’eau, déversé dans la salle des machines. Éclaboussant des boîtiers électriques, la fuite a provoqué un défaut d’isolement sur un tableau électrique, qui est en lien avec l’alimentation de circuits de commande de disjoncteurs, électrovannes, « parmi lesquels figurent les éléments importants pour la protection » du réacteur nucléaire, décrit l’ASN. Un « défaut d’étanchéité » qui n’est donc pas si bénin que cela dans la plus vieille centrale nucléaire de France.

Le 5 mars, quelques minutes après une inspection de l’ASN suite à cet « incident », une seconde rupture de canalisation se produit, sur la même tuyauterie. Celle-ci avait été remise en service « alors même qu’EDF n’avait toujours pas identifié les causes de la rupture », dénonce le réseau Sortir du nucléaire. « Comment pouvez‐vous autoriser le redémarrage d’un réacteur nucléaire alors que des "éléments importants pour la "protection" sont alimentés par un boîtier peut‐être défectueux ? », s’alarme cinq associations hostiles au nucléaire dans une lettre ouverte au directeur de la centrale.

 

Quand EDF donne des « informations contraires » à l’ASN

L’inspection « a mis en évidence un manque de rigueur dans le processus de traitement des écarts et la prise en compte du retour d’expérience », pointe le rapport le l’ASN. Qui critique le fait que la direction de la centrale n’a pas mené de « campagne d’investigation précise des matériels potentiellement impactés par les projections d’eau ». Et que la tuyauterie a été remise en service prématurément, alors qu’une information contraire a été donnée aux inspecteurs de l’ASN : selon les déclarations d’EDF, la tuyauterie ne devait être remise en service que plusieurs semaines plus tard !

Lors de ce deuxième incident, l’ensemble du personnel n’a pas été évacué, croyant qu’il s’agissait d’un essai de sirène ! [1]. Interrogé lors d’une séance de la Commission locale d’information et de surveillance (CLIS) quelques jours plus tard, le directeur de la centrale a minimisé ces incidents. « Mensonge à l’ASN, omission auprès de la CLIS : les agissements d’EDF laissent plus que songeur quant à l’attitude que l’entreprise adopterait en cas d’accident de grande ampleur ! », s’indigne le réseau Sortir du nucléaire.

Cet « incident » n’est pas isolé, rappelle l’association : « Déjà, en avril 2014, une série de mauvaises manipulations avaient provoqué le débordement d’un réservoir, cette inondation ayant ensuite débouché sur un court-circuit et forcé à un arrêt en urgence du réacteur n°1 ». Le réseau Sortir du nucléaire étudie actuellement l’éventualité d’un dépôt de plainte, pour faire la lumière sur les problèmes pointés par ces incidents.

Lire le rapport de l’Autorité de sureté nucléaire
La lettre ouverte à Monsieur Thierry Rosso, directeur de la centrale de Fessenheim

Notes

[1] L’incident a eu lieu le jeudi 5 mars à 12h28, or les essais de sirène sont programmés à 12h00 le premier jeudi de chaque mois.

 

 

Cet article vous a intéressé ? Basta ! a besoin de ses lecteurs pour poursuivre son travail, faites un don.

 

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

 

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20 mars 2015 5 20 /03 /mars /2015 18:55

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

Asile d'Edward Snowden : les Etats-Unis ont menacé l'Allemagne

20 mars 2015 | Par La rédaction de Mediapart

 

 

Selon Glenn Greenwald, citant le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel, Washington aurait menacé Berlin de suspendre leur collaboration en matière de renseignement si le pays accueillait le lanceur d'alerte.

 

Les États-Unis ont « menacé de manière agressive » l’Allemagne afin qu’elle n’accorde pas l’asile à l’ex-employé de la NSA Edward Snowden, rapporte vendredi 20 mars Glenn Greenwald, citant des propos du vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel.

Le journaliste, l’un des premiers à être entrés en contact avec Edward Snowden, a recueilli cette confidence à l’occasion d’un discours prononcé par le vice-chancelier. En marge de l’événement, Glenn Greenwald a demandé à Sigmar Gabriel pourquoi l’Allemagne n’avait pas accordé l’asile au lanceur d’alerte, un sujet ayant fait l’objet d’une vive polémique dans le pays.

Le vice-chancelier aurait alors répondu au journaliste « que le gouvernement américain a menacé de manière agressive les Allemands de couper tous les échanges de renseignement s’ils le faisaient ». « Ils nous ont dit qu’ils arrêteraient de nous notifier les complots et autres affaires de renseignement », aurait affirmé Sigmar Gabriel.

À lire sur le site The Intercept.

 

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

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