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26 mars 2015 4 26 /03 /mars /2015 21:43

 

Source : http://www.latribune.fr

 

 

Grèce : pourquoi Alexis Tsipras pourrait dire "non"

Romaric Godin  | 

 

 

 

Alexis Tsipras est-il prêt à devenir le "Lula grec" comme le souhaiterait certains économistes? (Photo: Alexis Tsipras, à Berlin, le mardi 24 mars, visite le Mémorial de l'Holocauste.)

Alexis Tsipras est-il prêt à devenir le "Lula grec" comme le souhaiterait certains économistes? (Photo: Alexis Tsipras, à Berlin, le mardi 24 mars, visite le Mémorial de l'Holocauste.) (Crédits : Reuters)



Alexis Tsipras prépare sa liste de réformes. Mais cèdera-t-il entièrement aux exigences des Européens ? Ce serait politiquement risqué. D'où, la possibilité d'un scénario de la rupture.

Les apparences semblent ne laisser aucun doute : Alexis Tsipras va céder.

Selon les informations parues dans la presse internationale, le Premier ministre hellénique s'efforcerait actuellement de convaincre son camp d'accepter avant lundi une liste de réformes très proches des vœux de l'Eurogroupe. Une liste révélée lundi 23 mars par l'agence DPA, et comportant une réforme du système des retraites, une hausse de la TVA et des privatisations, donne une idée de quoi il pourrait s'agir.

On notera aussi le silence, assez inaccoutumé, du ministre des Finances Yanis Varoufakis depuis plus d'une semaine. Une preuve de plus que l'heure serait aux concessions. Du reste, le simple fait que le Premier ministre grec ait décidé, à l'issue du « mini-sommet » sur le sujet, jeudi 19 mars, de présenter une nouvelle fois une liste de réformes à l'Eurogroupe ne laisse aucun doute sur la volonté d'Athènes de céder, puisqu'Alexis Tsipras a, en cela, reconnu, l'invalidité des précédentes propositions.

Tsipras, futur « Lula grec » ?

Ces concessions signifient-elles - comme le rêvaient dans une note du 25 mars, les économistes de Bank of America-Merrill Lynch - qu'Alexis Tsipras est déterminé à devenir le « Lula grec » par « un fort engagement pour les réformes » (tout en se gardant bien de définir en quoi ces réformes consistent, puisque, contrairement à ce que laisse entendre la note, l'accord du 20 février ne définissait pas ces réformes et c'est précisément le problème actuel) ?

Ce but est évidemment celui que les créanciers suivent avec détermination depuis l'élection du 25 janvier. Et pour cela, il aura suffi de jouer sur le manque de liquidités de l'État grec, tout en maintenant l'incertitude sur le soutien de la BCE au système financier grec pour provoquer une panique bancaire.

Pourtant, cette « victoire » européenne n'est pas certaine. Et adviendrait-elle en cette fin mars, elle ne pourrait être que provisoire. Pour comprendre pourquoi, il faut revenir à la situation en Grèce-même. Et à l'état de l'opinion.

L'actuelle popularité du gouvernement repose sur sa fermeté

Quel est-il ? D'abord, si les sondages sont contradictoires sur la question du maintien de la Grèce dans la zone euro, ils sont tous d'accord sur un point : Syriza bénéficie d'un vrai soutien populaire pour l'instant.

Le sondage Metron du 21 mars donne ainsi 47,8 % d'intentions de vote au parti d'Alexis Tsipras. Autrement dit, le Premier ministre grec peut compter sur un net appui populaire.

La question est de savoir sur quoi repose cet appui. Le même sondage donne une partie de la réponse, puisque 60 % des personnes interrogés estiment que ce sont les Européens qui doivent « faire des concessions. » Autrement dit, il est fort possible que la fermeté du Premier ministre ne soit pas étrangère à sa popularité.

Ceci serait, du reste, relativement logique. Car, en effet, comme en mai et juin 2012, les Grecs ont, le 25 janvier, voté pour la sanction de la politique imposée par les Européens et la méthode choisie par ces derniers. Les défenseurs du mémorandum de 2012 -que l'Eurogroupe veut absolument imposer- n'ont obtenu que 33 % des suffrages exprimés, 39% si l'on ajoute le très europhile parti To Potami. Les deux partis de la coalition gouvernementale, Syriza et les Grecs Indépendants, ont, en regard, obtenu 41 % des exprimés.

Ce que les Européens proposent à Tsipras : l'impopularité

Autrement dit, il paraît difficile pour le gouvernement Tsipras d'accepter de poursuivre une politique d'abaissement, face aux Européens.

D'autant que, rappelons-le, le gouvernement précédent lui-même avait refusé plusieurs "réformes" que voulait lui imposer la "troïka". En octobre, le budget avait été voté contre l'avis des créanciers. Le conflit avec les Européens était alors bien plus feutré, mais il était déjà bien réel.

Il est donc clair que, si Alexis Tsipras cédait aux exigences de l'Eurogroupe, il prendrait le contre-pied absolu de l'opinion.

L'idée que défendent les économistes de Bank of America Merrill Lynch, c'est évidemment que cette impopularité finira pas payer. C'est un propos très à la mode parmi les économistes modernes (fondé sur l'incapacité populaire à comprendre et reconnaître les « avantages du long terme »).

Bien sûr, il n'est pas à exclure que cette idée ait séduit le Premier ministre grec. Mais, en Grèce, ce serait un pari fort risqué. Pour plusieurs raisons.

Des réformes payantes ?

Économiquement d'abord, les « réformes » paieront-elles ? Rien n'est moins sûr. L'affichage de la certitude sur ce point de la part de certains économistes est étonnant. En effet, selon l'OCDE, la Grèce est le pays qui a réalisé l'effort de réformes le plus important de l'organisation entre 2007 et 2014. Sans que l'on puisse cependant mesurer son impact sur le potentiel de croissance du pays.

La Grèce n'est pas devenue, malgré ces réformes, une destination privilégiée des investisseurs internationaux. La réponse classique consiste à dire que ces réformes, fussent-elles les plus importantes de l'OCDE, n'étaient pas suffisantes.

Peu d'opportunités d'investissement

Mais il faut aussi s'interroger sur les raisons de cet échec de la politique menée depuis 2010. Première raison : le poids de la dette a cassé l'effet - déjà incertain - de la "neutralité ricardienne". Lorsque l'on a une dette de 177 % du PIB et que l'on s'est engagé à la rembourser, il est logique que les investisseurs hésitent à investir à long terme dans le pays. Ce poids de la dette entretient les épées de Damoclès de nouvelles mesures d'austérité, d'une nouvelle crise de la dette ou d'une sortie de la zone euro. Par ailleurs, la Grèce est désormais un pays sinistré économiquement et, en dehors du secteur touristique, présente fort peu d'opportunités d'investissement. D'autant que l'État ne peut intervenir pour soutenir des projets ambitieux, par exemple, dans les énergies renouvelables.

Bref, les « réformes » sans restructuration de la dette et sans plan de soutien à l'investissement sérieux (donc, en excluant le plan Juncker) risquent de n'être rien d'autre qu'un totem élevé à la gloire des créanciers.

Résultat : Alexis Tsipras prendrait le risque de saper ce qui constitue la base de sa popularité pour une politique dont l'efficacité est hasardeuse. D'autant que, même si les réformes finissaient par « payer », on sait que ces politiques tardent à se faire ressentir dans la population.

Mariano Rajoy, le président du gouvernement espagnol, en sait quelque chose : malgré le retour de la croissance, il a subi une défaite humiliante en Andalousie le 22 mars. L'intérêt pour Alexis Tsipras de jouer le rôle de « Lula grec » sous la forme que souhaitent les Européens est donc faible.

Une situation politique plus fragile qu'il n'y paraît

Or, et c'est le deuxième risque, la situation politique grecque est plus fragile qu'il n'y paraît. Syriza est passé en six ans de 4 % à 36 % des voix. Il est donné à plus de 40 % aujourd'hui dans les sondages. Mais sa base reste fragile.

L'austérité a détruit les vieux attachements politiques qui, depuis le retour de la démocratie, fondaient le système politique grec. Dans beaucoup de familles, on votait Pasok ou Nouvelle Démocratie par "attachement".

Ceci n'existe plus aujourd'hui. L'électorat est très mobile, son attachement à Syriza peut donc n'être que passager. L'abandon des promesses, la conversion aux "réformes" imposées par la troïka et l'incapacité de distinguer la politique de Syriza de celle du gouvernement précédent pourraient coûter cher à ce parti.

Les plus radicaux renforcés

De plus, si Alexis Tsipras prend le pari de l'impopularité, il devra sans doute changer d'alliés. Les Grecs Indépendants, ne voulant pas partager cette impopularité, se mureront sans doute dans une rhétorique nationaliste qui, hors du gouvernement, sera sans contrôle.

Il s'alliera alors avec To Potami, le parti centriste europhile, ce qui est le rêve des dirigeants européens. Mais alors, l'impopularité et le mécontentement risquent d'emporter Syriza - et To Potami avec.

Quel choix restera-t-il alors aux Grecs ? Le Pasok, le parti de George Papandréou (qui devait lui aussi être un « Lula grec ») et Nouvelle Démocratie ne sont pas des alternatives sérieuses pour la population, puisqu'ils ont tous deux mené la même politique.

Parallèlement, les Grecs Indépendants, le Parti communiste orthodoxe (KKE) et les néo-nazis d'Aube Dorée auront beau jeu de fustiger la nouvelle humiliation des Grecs face aux Européens.

Or, on se souvient que cette question de la "dignité" du peuple grec était centrale dans le programme et le succès de Syriza. La défaite d'Antonis Samaras a été fondée sur son incapacité à incarner cette « dignité », parce que ses reculs devant la troïka l'avaient, de ce point de vue, discrédité. Si Alexis Tsipras cédait sur toute la ligne aux Européens, après avoir déjà fait beaucoup de concessions en février et en mars, il donnerait l'impression de revenir à la logique « Samaras. » Et, on l'a vu, sa popularité actuelle réside précisément dans sa capacité de résistance.

Or, plus sa popularité sera en chute libre, plus l'unité du parti sera difficile à maintenir. L'aile gauche pourrait alors être tentée de rompre. Ce serait l'échec de toute la politique d'Alexis Tsipras depuis sa reprise en main de Syriza en 2009 qui s'effondrerait. Pour Alexis Tsipras, le risque ne serait alors pas seulement personnel, ce serait celui de donner une impulsion politique en Grèce à des partis plus radicaux.

S'inspirer du « non » de 1940

On voit donc mal Alexis Tsipras céder. Pour autant, le gouvernement grec ne dispose pas d'un mandat pour sortir de l'euro, donc pour organiser une rupture franche avec les Européens.

La stratégie alternative d'Alexis Tsipras pourrait donc être de céder jusqu'à la limite de l'inacceptable. Cette option est de plus en plus évoquée en Grèce : le gouvernement pourrait faire des concessions, tout en essayant de conserver le « cœur » de son programme, notamment sur la restructuration de la dette.

Puis, devant les exigences des Européens, il organisera la rupture en s'appuyant sur le soutien populaire, éventuellement en ayant recours à des élections ou à un référendum, comme Yanis Varoufakis l'avait évoqué à la mi-mars dans la Corriere della Sera. Dans ce cas, la rupture prendrait la forme d'un « non » à la façon du fameux « non » à l'ultimatum italien prononcé par le dictateur Ioannis Metaxas le 28 octobre 1940. Un jour devenu fête nationale et qui est une référence très importante dans l'esprit des Grecs.

On comprend mieux alors la volonté d'apaisement et de compromis du Premier ministre ces derniers jours. Il s'agira de mettre en exergue le plus possible le "maximalisme" des Européens et faire accepter à terme la rupture.

Car, contrairement à ce que laisse entendre la note citée de Bank of America Merrill Lynch, cette liste de réformes, si elle est acceptée, ne sera pas la panacée. Il n'y aura pas de financement de la part des Européens permettant à la Grèce de respirer à long terme. L'Eurogroupe va vouloir conserver le contrôle du gouvernement Tsipras en délivrant au compte-goutte les financements. D'autant qu'il veut réduire à néant toute tentative de discussion sur la dette. Le précédent de la liste validée le 23 février, puis annulée de fait, est là pour le rappeler.

Un défaut sans Grexit, ou le renversement du rapport de force

Or, l'avantage de la stratégie de rupture, c'est qu'elle peut renverser le rapport de force. Le gouvernement grec pourrait en effet non pas sortir de la zone euro, mais faire défaut et organiser un contrôle des capitaux. Une option qui a été évoquée par le think tank Open Europe, repris récemment par un article du Financial Times.

En suspendant ses paiements et en contrôlant les capitaux, Athènes disposera des fonds issus de son faible excédent primaire. En cas de besoin de financement, il pourra émettre des sortes de lettres de créances, qui auront valeur monétaire. Autrement dit, ce sera un substitut à la BCE qui devrait, alors, fermer l'accès des banques au financement.

Dans cette situation, ce sont les Européens qui se trouveront dans l'embarras. D'abord, parce que la possibilité du « Grexit » sera plus proche, car la Grèce n'aura plus qu'un pas à faire pour transformer ces lettres de créances en drachmes.

Ensuite, parce qu'ils seront contraints à négocier ou à subir une perte majeure sur leur exposition à la Grèce. Ce sera particulièrement le cas de la BCE qui doit récupérer cet été 6,7 milliards d'euros (une somme considérable pour ses comptes, sinon pour son bilan).

Bref, Athènes sera de nouveau en position de force, celui, assez classique, du débiteur face à ses créanciers puisque ce n'est que sous cette forme que les Européens veulent négocier. Le tout sans sortir de l'euro, et donc, sans heurter le désir d'une grande partie des Grecs (84 % d'entre eux ne veulent pas sortir de l'UE, selon le sondage déjà cité).

Cette option permettrait alors à Alexis Tsipras de se présenter comme « l'homme du non » et de sauvegarder son capital politique. Il contraindrait alors les Européens à ouvrir une discussion sur la dette et l'économie grecque. Ce serait, pour lui, une option plus payante qu'une conversion pure et simple à la logique de l'Eurogroupe.


 



Source : http://www.latribune.fr

 

 

 

 

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26 mars 2015 4 26 /03 /mars /2015 17:38

 

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JUSTICE Genève attaque EDF à cause de la centrale nucléaire du Bugey

 

Par Sébastien COLSON | Publié le 25/03/2015 à 17:04

 

 

 

Les Genevois craignent la centrale du Bugey qui date du début des années 70...

 

Après les banques, le nucléaire ? La ville de Genève a fait part ce mercredi après-midi de son intention d’attaquer en justice le directeur général et le responsable de la sécurité d’EDF, en raison du danger que représente la centrale nucléaire du Bugey qui se situe dans l’Ain, à 70 kilomètres à vol d’oiseau de la Cité de Calvin. C’est Corinne Lepage, avocate et ancienne ministre de l’environnement de la République française et députée européenne, qui représentera la ville de Genève dans cette surprenante voie pénale. «Ces dernières années, la ville et l’Etat de Genève ont intenté diverses procédures à l’encontre de projets prévus par EDF et liés à l’exploitation de la centrale et au stockage de déchets radioactifs produits par neuf réacteurs en cours de démantèlement. Aucune de ces procédures administratives n’a abouti à des résultats probants, le Conseil d’Etat français prenant systématiquement position en faveur de l’énergie nucléaire» explique la ville qui donnera des détails supplémentaires ce jeudi.La constitution genevoise bannit le recours au nucléaire pour son électricité, qui est à 94% d’origine renouvelable...

Par Sébastien COLSON | Publié le 25/03/2015 à 17:04

 

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26 mars 2015 4 26 /03 /mars /2015 15:53

 

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Quand l’austérité budgétaire menace la richesse de la création culturelle

par

 

 

 

 

Une centaine de festivals qui disparaissent, des théâtres, des conservatoires de musique, des orchestres prestigieux menacés : l’année 2015 s’annonce mortifère pour la culture. En cause, la baisse des dotations de l’État aux collectivités locales, qui les répercutent sur leurs territoires en supprimant des subventions. Le tout, sur fond de discours populistes contre une « culture élitiste » et de démantèlement d’une politique de décentralisation culturelle de plus d’un demi-siècle. Les artistes se mobilisent pour limiter la casse.

C’est une véritable hécatombe que va connaître la création artistique en 2015. Des festivals, des théâtres, des cinémas, des musées, des conservatoires de musique voient leur existence menacée par la baisse ou la suppression de subventions publiques. Tout le territoire est concerné. D’un côté, les pressions d’artistes et de certains élus locaux se multiplient pour limiter la casse. De l’autre, la très faible mobilisation citoyenne, médiatique et politique, notamment durant la campagne des élections départementales, n’aide pas à inverser la tendance. Une première alerte a été donnée le 10 décembre 2014, au Théâtre national de la Colline, à Paris.

Rassemblés à l’initiative du Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles), plusieurs centaines d’artistes et responsables d’institutions ont interpellé la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, dans une « Lettre ouverte » : « Ce que nous voyons, c’est une baisse constante de toutes les aides accordées à la création et à la diffusion artistiques, ce que nous voyons, c’est que les méthodes d’évaluation de nos subventions sont décidément ordonnées par une idéologie du profit commercial. »

Une centaine de festivals supprimés

Dans la foulée, des ensembles musicaux prestigieux annonçaient la suppression de la subvention de la ville qui les héberge, parfois depuis plus de vingt ans : les Musiciens du Louvre à Grenoble, les Arts Florissants à Caen, le Concert d’Astrée à Lille. Même Paris s’y met : Jérôme Clément, l’ancien patron d’Arte, a démissionné le 19 février 2015 de la présidence du conseil d’administration du Théâtre du Châtelet, parce qu’il n’avait reçu aucune garantie financière de la municipalité. « Nous n’avons toujours pas d’idée sur le prochain budget, nous ne savons pas s’il permettra de faire de la création », explique-t-il. Une « cartocrise », créée par Emeline Jersol, médiatrice culturelle au Centre national des arts de la Rue de Valenciennes (Nord), recense de son côté plus d’une centaine de festivals dont la fin a été annoncée.

 

Voir en plein écran

 

 

En octobre 2014, un document publié par l’Association des petites villes de France (APVF) laissait pressentir l’ampleur des dégâts : « Enquête sur les coupes budgétaires à venir dans les petites villes. » Il révélait que la part des communes qui prévoyaient de toucher à la culture en 2015 était de… 95 % ! Si les mairies sont à la manœuvre pour décider et pratiquer ces coupes (et dans une moindre mesure les départements et les régions), leur cause est à chercher ailleurs. Dans la baisse des dotations de l’État aux collectivités locales : 11 milliards d’euros en moins sur trois ans (2015 à 2017).

Des milliards pour les entreprises, l’austérité pour les artistes

« Dans l’endettement global du pays, les collectivités locales ne représentent que 10 %, or avec ces baisses de dotations, on leur fait porter 20 % de l’effort, regrette Olivier Dussopt, député-maire (PS) d’Annonay (Ardèche), et président de l’APVF. De plus, les maires doivent faire face à des dépenses supplémentaires, dues, entre autres, à la hausse de la TVA, à la réforme des rythmes scolaires ou à la revalorisation des salaires des fonctionnaires de catégorie C, nombreux dans les communes. Revalorisation justifiée par ailleurs. Dans un tel contexte d’austérité, nous n’avons aucune visibilité sur nos budgets à moyen terme. »

Le mot est lâché : austérité. C’est en son nom que les baisses de dotations ont été décidées. Alors certains élus s’étonnent de voir le gouvernement accorder 50 milliards d’aide aux entreprises, avec le pacte de responsabilité. A l’image d’Olivier Dussopt : « J’aimerais que l’on exige des contreparties aux entreprises, en échange de ces 50 milliards. Et pour nous, que l’on étale les baisses de dotations sur plus de trois ans. »

Malgré cette forte diminution des ressources, certaines villes ont préservé leur budget culture pour 2015. A l’image de Cran Gevrier, 17 500 habitants, commune de tradition populaire et ouvrière de l’agglomération d’Annecy. « On se prépare à la rigueur budgétaire depuis plusieurs années, en réduisant les frais de fonctionnement, explique Fabien Géry, adjoint (PS) à la culture et aux sports. Forcément, c’est plus long et compliqué que de supprimer des subventions, et ce n’est pas toujours populaire, car ça suppose des réorganisations de services et des non remplacements de départs à la retraite. Mais à long terme, c’est plus efficace. »

La mort de la décentralisation culturelle

L’État lui-même a annulé sa participation aux conservatoires de musique régionaux et départementaux, soit une centaine d’établissements. Quelques-uns ont dû supprimer des postes d’enseignants. C’est le cas à Orléans, dans les classes de piano, trompette et flûte. « Nous sommes en train de faire une évaluation globale des effets de toutes ces coupes budgétaires en termes d’emploi, explique Hélène Cancel, vice-présidente du Syndeac, et directrice de la scène nationale de Dunkerque, le Bateau feu. Mais nous n’aurons des chiffres précis que dans un an au moins, car les procédures de licenciement peuvent prendre du temps. »

Derrière l’argument budgétaire, c’est aussi la fin d’une politique culturelle ambitieuse, lancée dès 1946, qui s’annonce. Celle qui a permis une vaste décentralisation de la création et de la diffusion. Cette politique, que Jean Vilar appelait « l’élitisme pour tous », a toujours eu des détracteurs. Ils reviennent aujourd’hui en force, sur un large éventail politique. « Il y a une nouvelle génération d’élus qui considère la culture avec des critères comptables, se désole Hélène Cancel. Ils n’ont pas été portés par cet élan né au sein du Conseil national de la Résistance. C’est l’une des explications de la situation désastreuse actuelle. »

Subventionner Miss France plutôt qu’un théâtre

A l’extrême-droite, ce sont des critères identitaires plutôt que budgétaires qui s’appliquent. Sur le très mince échantillon de villes dirigées par le FN, petites pour la plupart, les subventions sont réorientées : vers l’identité régionale, nationale, catholique, etc. A l’exemple du maire de Cogolin (Var) qui a récemment interdit un spectacle de danse orientale en expliquant : « On est en Provence, pas en Orient » (lire ici).

A droite, à quelques exceptions près, les élus locaux n’ont jamais vraiment fait de la création artistique une priorité politique. « Durant les dernières municipales à Cran Gevrier, le candidat d’opposition avait promis de supprimer le service culture de la ville s’il était élu », rapporte Fabien Géry. A Tourcoing (Nord), le maire Gérald Darmanin (UMP), qui avait qualifié Christiane Taubira de « tract ambulant pour le FN », a retiré sa subvention de 76 250 euros au Théâtre du Nord. Avant de déclarer qu’il était prêt à accueillir la cérémonie Miss France 2016, pour un coût de 400 000 euros… Le basculement de nombreuses villes à droite lors des dernières élections municipales a d’ailleurs contribué à accentuer les baisses de subventions.

« Culture élitiste » contre « culture populaire » ?

Mais la gauche n’est pas à l’écart. A côté de ceux de Grenoble, Lille ou Paris, le maire de Poitiers, Alain Claeys (PS) s’est lui aussi distingué : il a mis en vente le théâtre municipal, qui pourrait devenir un centre commercial... Certains vont même jusqu’à reprendre des couplets néo-poujadistes sur « l’élitisme » des artistes. Sans jamais préciser le sens qu’ils donnent à ce mot.

Dans un entretien accordé au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, le 23 février 2015, Fleur Pellerin expliquait que sa mission « ne consisterait pas seulement en la promotion d’une culture parfois élitiste » (contactée par Basta !, la ministre n’a pas souhaité répondre à nos questions). Philippe Saurel, proche de Manuel Valls, maire (ex PS) de Montpellier, où de nombreuses structures sont menacées, a déclaré lorsqu’il a été nommé adjoint à la culture en 2011 : « Je ne souhaite une culture ni élitiste ni populiste, mais populaire et de grande qualité. »

Fin de l’« expansion formidable de la création artistique » en France ?

A ces discours qui veulent opposer « culture élitiste » et « culture populaire », certains artistes apportent une réponse cinglante par leur parcours. C’est le cas d’une comédienne qui figure parmi les premiers signataires de la « Lettre ouverte » à Fleur Pellerin : Caroline Proust. Populaire, elle l’est sans conteste, en tenant le rôle principal d’une série télévisée lancée il y a dix ans sur Canal +, qui bat des records d’audience saison après saison, et qui a été vendue à plus de 70 pays : Engrenages. Or Caroline Proust est aussi une comédienne de théâtre, formée au conservatoire de Montpellier.

Elle répète actuellement « Vu du pont », d’Arthur Miller, qu’elle jouera en octobre prochain au Théâtre de l’Odéon. Et se sent redevable à tous ces lieux, aujourd’hui menacés, qui ont nourri sa carrière. « La décentralisation a permis une expansion formidable de la création artistique dans chaque ville de France, explique-t-elle. Ces coupes budgétaires rendent impossibles les créations telles qu’on les a vécues ces quarante dernières années. Pour moi qui ai pu apprendre mon métier gratuitement dans des écoles d’État, le sens que portent les réclamations des acteurs de la culture doit être écouté comme un signal d’alerte. Il est impératif que l’État continue de soutenir les théâtres ! Mon premier professeur au conservatoire de Montpellier était un des papes de la décentralisation, Gabriel Monnet. Un « Monsieur » éminemment respectable, qui doit aujourd’hui se retourner dans sa tombe ! »

Martin Brésis

Photo : CC Len Radin

 

 

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26 mars 2015 4 26 /03 /mars /2015 15:17

 

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VIVE L’ENTREPRISE ! Spéciale Gérard FILOCHE

Le , par L’équipe de Là-bas

 

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(dessin : Daniel et Colas Mermet)

« JEAN-CLAUDE JUNCKER, UN CAHUZAC PUISSANCE 10 000 À LA TÊTE DE LA COMMISSION EUROPÉENNE » (Gérard Filoche). Pendant 30 ans, selon Luxleaks, le Luxembourg a blanchi les finances de 340 multinationales, soit 2 400 milliards d’euros. Ainsi ces entreprises n’ont pas payé d’impôts dans leurs pays respectifs. Parmi elles, 58 sont françaises. L’argent détourné est estimé à 100 milliards d’euros. Et tout ça sous l’autorité de Jean-Claude JUNKER, devenu responsable de la Commission européenne. Comment expliquer ça à nos six millions de demandeurs d’emplois ?

 

La vidéo de son attaque contre la loi Macron dans LÀ-BAS Hebdo a touché des centaines de milliers d’entre vous. La loi est passée mais piteusement, par la force de l’article 49.3. Gérard FILOCHE ne baisse pas les bras. Il publie Vive l’entreprise ? Le Code du travail en danger (éditions Hugo & Cie). Une attaque efficace contre la dictature de la finance et ses grands médias bien tenus en laisse. La crise ? Jamais la France n’a été si riche, jamais les richesses n’ont été aussi inégalement réparties, rappelle Filoche. Selon le ministre Cazeneuve, la fraude fiscale s’élève à 80 milliards d’euros. « La République vous rattrapera ! » s’était écrié François Hollande au Bourget en janvier 2012, en direction de la délinquance financière. Mais c’était pour de rire, bien sûr.

Alors que toute une France populaire, si longtemps méprisée et déboussolée, se tourne vers Marine Le Pen, il est important de faire entendre une des voix de cette gauche dont le Front National a usurpé le discours et les valeurs. Un hold-up qui n’est pas sans précédent. À plusieurs tournants de l’Histoire, l’extrême droite a pu instrumentaliser et détourner la colère du peuple pour l’entraîner vers des nuits sans issue. Du coup, depuis quarante ans, la gauche cynique agite régulièrement l’épouvantail du fascisme qui vient et se présente comme le seul bouclier possible. Or c’est à chaque fois que la gauche trahit ses promesses que la marée brune avance.

Avec également, autour de Daniel MERMET : Didier PORTE, Hervé KEMPF, Gérard MORDILLAT, et les improvisations musicales d’Arthur RIBO & Victor BELIN.


Les différentes séquences de l’émission :
Vos messages sur le répondeur de Là-bas si j’y suis

Quelques messages parmi ceux que vous avez laissés sur le répondeur de Là-bas si j’y suis au 01 85 08 37 37, suivis d’une improvisation musicale d’Arthur Ribo et Victor Belin, qui « débarque au Lieu-Dit, à mille lieues de savoir ce qui va se dire ici. »


Partie 1ère : Que fait Gérard FILOCHE au PS ?

Mais que fait Gérard Filoche encore au Parti Socialiste ? C’est la question qu’on lui pose tout le temps, et c’est la question que vous avez été nombreux à lui poser sur le répondeur de Là-bas si j’y suis. Gérard Filoche, qui a longtemps été aux marges de la gauche et a décidé d’en rejoindre le cœur pour y peser, répond par un mot : « UNITÉ ! » C’est par l’unité de la gauche que doit agir le salariat qui, nous rappelle Gérard Filoche, est le véritable créateur des richesses qui ne lui sont pas redistribuées.



Partie 2 : travailler mieux, moins, tous

Le saviez-vous ?
87 hommes possèdent au total autant que la moitié de l’humanité.
Trois hommes possèdent autant que les 48 pays les plus pauvres.
En France, dix millions de personnes vivent avec moins de 900€ par mois.
En France, Bernard Arnault et Liliane Bettencourt possèdent davantage qu’un tiers des Français.
En France, les aides et exonérations aux entreprises représentaient 220 milliards d’euros en 2013, sans contrepartie puisqu’il y a toujours 6 millions de demandeurs d’emploi.
Le patron de TOTAL gagne chaque mois l’équivalent de 263 SMICS.

Face à ce constat, Gérard FILOCHE cherche la brèche pour qu’en France un mouvement comme Syriza ou Podemos émerge, et détaille ce qu’un tel mouvement devra mettre en place, redistribution des richesses, partage du travail, réduction du temps de travail.



Partie 3 : Filoche face à nos chroniqueurs

Gérard Mordillat persiste et demande à l’homme de gauche qu’est Gérard Filoche ce qu’il fait dans un parti de droite, le Parti Socialiste. Hervé Kempf, lui, s’intéresse au programme écologique de Gérard Filoche : quelles idées, quelles mesures écologiques pour la transition énergétique ? « Pour sauver la banquise, il faut nous protéger des banquiers », lui répond Gérard Filoche.



Gérard MORDILLAT : les noms en disent long

Lamy, Sapin, Trichet, autant de grands financiers qui nous dirigent, et dont les noms imagés inspirent Gérard Mordillat cette semaine.


Hervé KEMPF : le capitalisme contre la planète

« Si le climat était une banque, il serait déjà sauvé. » Cette phrase d’Hugo Chavez rappelle qu’il n’y aura jamais de véritable politique écologique sans changement de modèle économique. C’est donc au capitalisme responsable de la catastrophe écologique que s’attaque Naomi KLEIN dans son prochain livre Tout peut changer : capitalisme et changement climatique (éditions Actes Sud).

Lundi 09 mars dernier, Michel Onfray était sur toutes les radios, France Inter, RMC, Europe 1. Quel message avait-il à délivrer ? Une réponse à Manuel Valls qui avait l’accusé de participer à la perte des repères et à une certaine confusion des idées. Confus, Michel Onfray ? Didier Porte nous aide à comprendre.


Programmation musicale :
- improvisations musicales d’Arthur Ribo et Victor Belin depuis le Lieu-Dit
- J’aime ma boîte, par Manolo, la voix des Gypsies
- Mauvais Ouvrier, par Le Cri de la Turbineuse
- Le Temps des cerises, par Cora Vaucaire
- Valls in Dub, par Dubamix


À lire :
- Vive l’entreprise ? Le code du travail en danger, un livre de Gérard Filoche (2015, éditions Hugo et Cie)

À voir :
- Le concert dont vous êtes l’auteur, par Arthur Ribo et Victor Belin. Le samedi 14 mars à la Nuit du Slam au Marché Gare, à Lyon, le jeudi 26 mars au théâtre de la Mouche à Saint-Genis-Laval, le mercredi 7 avril au Train Théâtre à Porte-lès-Valence, le jeudi 9 avril au château de Grignan, le samedi 11 avril au festival Mythos à Rennes, les 23 et 24 avril à Châlons-en-Champagne, du 28 au 30 avril au Théâtre Paris-Villette à Paris, le vendredi 29 mai à Argenton. Toutes les dates sur www.arthuribo.com.

Merci à Hossein et à l’équipe du Lieu-Dit.
Et n’oubliez pas que le répondeur attend toujours vos messages au 01 85 08 37 37.

Présentation : Daniel MERMET
Réalisation : Franck HADERER et Guillaume GIRAULT
Répondeur : Stéphanie FROMENTIN
Préparation : Jonathan DUONG

Abonnez-vous !

L’abonnement c’est maintenant ! (et c’est très simple)

Grâce aux Abonnés Modestes et Géniaux, une partie du site reste accessible à tout le monde : certains nouveaux contenus sont en accès libre, l’accès aux archives des émissions (créé par un auditeur en 2003) reste gratuit, de même que l’espace réservé aux Repaires de Là-bas, sur lesquels nous comptons beaucoup dans cette nouvelle aventure.

Mais l’information a un prix, celle de se donner les moyens de réaliser des émissions et de reportages de qualité. C’est le prix de notre travail. C’est aussi le prix de notre indépendance, pour ne pas être soumis financièrement aux annonceurs, aux subventions publiques ou aux pouvoirs financiers.

L’abonnement de lancement coûte 60 €. Mais pour permettre à tous, du rentier au routier, d’avoir accès à notre travail modeste et génial, plusieurs tarifs d’abonnement existent :
-  les plus fortunés peuvent souscrire un abonnement de solidarité (80 €, 100 € ou même plus...)
-  ce qui permet aux plus modestes de s’abonner pour une somme plus accessible (24 € pour un an ou même moins...)

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Source : http://la-bas.org

 

 

 

 

 

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26 mars 2015 4 26 /03 /mars /2015 15:01

 

Source : http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/250315/radio-france-cette-greve-est-pour-vous

 

Radio France: «Cette grève est pour vous»

 

« Suite à un appel à la grève de plusieurs organisations syndicales, nous ne sommes pas en mesure de diffuser l'intégralité de nos programmes », annonce le poste des habitués du service public radiophonique. Depuis le 19 mars, cinq syndicats de Radio France ont lancé une grève illimitée qui continue. Les sociétés de producteurs de France Culture, France Inter et France Musique s'expliquent dans cette lettre ouverte.

 


Nous sommes les voix qui, chaque jour, s’adressent à vos oreilles. A travers nos émissions, nos interviews, chroniques, reportages, documentaires, nous tentons au mieux de faire vivre les missions de la radio publique : « informer, éduquer, divertir ».

Nous, équipes de production des émissions de Radio France (animateurs, reporters, collaborateurs, chroniqueurs…) partageons les inquiétudes de l’ensemble des personnels de Radio France mobilisés depuis le 19 mars.

Ce mouvement de grève a pour objet de défendre les radios de service public, et non des intérêts particuliers ou corporatistes. L’engagement budgétaire non tenu par l’Etat entraine aujourd’hui un déficit grave qui menace l’existence de la radio telle que vous l’aimez et que vous la financez à travers la redevance audiovisuelle.

Nous sommes consternés de voir les travaux de rénovation de la Maison de la Radio si mal encadrés et si mal gérés, occasionnant le surcoût exorbitant que vous connaissez. Vos impôts, vos programmes et vos oreilles, doivent-ils payer pour cette incompétence?

Le service public n’a ni la vocation, ni la possibilité d’être rentable. Or, cela semble être aujourd’hui la logique insidieuse de la Présidence de Radio France et au-delà, celle de sa tutelle, le Ministère de la culture.

Conscients du contexte de crise économique et des efforts nécessaires, nous soulignons que de lourds sacrifices ont déjà été réalisés (en témoigne la baisse de 87,5 millions d’euros du budget entre 2010 et 2014). Une idée fausse voudrait que Radio France soit un lieu de gabegie, de privilèges et d’intérêts corporatistes. Savez vous pourtant que la majorité des voix que vous entendez quotidiennement travaille dans le cadre de contrats saisonniers et précaires ?

Comment continuer à produire de la radio de qualité quand les moyens matériels (studios, salles de montage, camions-régie…) sont constamment rognés ? Comment faire entendre les réalités d’un pays quand la plupart des émissions ne peuvent plus, faute de budget, envoyer de reporters au-delà du périphérique parisien?

Comment conserver notre indépendance – celle à laquelle vous avez droit – quand  se multiplient sur les antennes des partenariats ou des publicités plus ou moins déguisées ? Si l’on suit la logique actuelle, la radio de demain ce sera : moins de reportages, moins de documentaires, moins de débats vraiment critiques, moins de concerts… Bref, une radio standardisée, calquée sur l’actualité ou sur les goûts majoritaires, une radio au rabais.

Nous aimons passionnément nos métiers et, au nom de la confiance que vous nous témoignez, nous nous efforçons de travailler avec le plus de sérieux et d’esprit de responsabilité. Toutefois, dans ce climat de travail en constante détérioration, nous estimons de notre devoir de vous informer des risques qui pèsent sur la radio publique française.

 

Source : http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/250315/radio-france-cette-greve-est-pour-vous

 

 

                                                      *********************************

 

 

Source : http://la-bas.org/la-bas-magazine/long-courrier/radio-france-en-lutte

 

 

 

 

Radio France en grève illimitée

RADIO FRANCE EN LUTTE !

Le , par L’équipe de Là-bas

 

 

 

Le président repart sous les sifflets par Là-bas si j'y suis

 

LE PRÉSIDENT REPART SOUS LES SIFFLETS

 

Écoutez l’intégrale de l’ Assemblée Générale du vendredi 20 mars à Radio France en grève illimitée. C’est un document unique, transmis par nos confrères. Nous vous le présentons sans aucun montage. C’est un affrontement total entre l’âme profonde de cette maison et la médiocre stratégie d’une technocratie hors-sol. Les auditeurs demandent souvent des explications lors des grèves. Cette fois, des journalistes ont donné des informations sur les antennes et les nouvelles de la lutte circulent sur le net. Au-delà d’une défense des emplois c’est la mission d’éducation populaire d’un grand service public qui est menacée. Il est urgent que les auditeurs comprennent et soutiennent cette lutte. Une lutte contre l’insignifiance. Écoutez ce document, prenez le temps d’écouter la différence.

 

(*A écouter ! )

 

Dans le studio 104 refait à neuf, ils sont 600 gonflés à bloc, tous métiers confondus, en grève illimitée. Motif ? Cinquante millions de budget en moins dont ils vont faire les frais. Un plan de licenciement de 300 emplois est déjà dans les tuyaux selon les syndicats. Il aurait été demandé à divers petits chefs de fournir discrètement des listes d’employés superflus et tout ça alors même que le chantier de reconstruction de la maison lancé depuis plus de dix ans pour 176 millions d’euros dépasse les 584 millions aujourd’hui. Un gâchis pharaonique dont nul ne peut dire le terme.

À cela s’ajoute une bombe qui éclate à la veille de la grève. Le Canard enchaîné révèle que le PDG a fait refaire son bureau pour une petite facture de 105 000 euros alors que le bureau avait été refait à neuf il y a moins de deux ans. Le scandale se répand. Le Syndicat National des Journalistes (SNJ) se dit « abasourdi, choqué, consterné ». Le président se justifie sans convaincre. Il n’est pourtant pas le premier à faire la confusion entre « servir le service public » et « SE servir du service public ».

 

 

Au nom des restrictions budgétaires, l’ONF (Orchestre National de France) est menacé. Le concert du 19 mars est annulé par la direction. Les musiciens décident de jouer tout de même dans le hall. Mais sous prétexte de sécurité, le public est maintenu à l’extérieur. Ainsi dans ce haut lieu destiné à partager la connaissance et la musique on a pu voir des musiciens jouant dans un hall coupé du public maintenu derrière les vitres. Des images d’anthologie.

 

 

L'Orchestre national de France contraint de jouer dans le hall de la Maison de la Radio par Là-bas si j'y suis

 

Mais ce n’est pas fini. Libération révèle (le 20 mars) que lors de son arrivée Monsieur Mathieu Gallet a imposé de faire embaucher celui qui était son chauffeur lorsqu’il était président de l’INA, alors que trois chauffeurs sont déjà en permanence à la disposition du Président de Radio France. De plus, il a demandé que soient refaits les fauteuils en cuir de sa voiture officielle dont la couleur beige n’était pas de son goût. Le coût étant jugé trop élevé, une nouvelle voiture de luxe lui a été fournie. Pour lui tout cela n’est que calomnie. Le gouvernement cependant réagit, une enquête est ouverte par l’Inspection générale des finances (IGF) sur les dépenses de la direction de Radio France. La mission doit rendre ses conclusions dans une quinzaine de jours. Selon Philippe Ballet (UNSA), « il y a désormais un problème de légitimité du président. »

 

 

Au terme de l’AG, la grève est reconduite. L’Intersyndicale publie le communiqué suivant :

 

Pendant une heure et demie, les salarié-es grévistes de Radio France réuni-es en Assemblée Générale ont posé des questions très précises à leur PDG Mathieu Gallet : sur l’emploi, les comptes de la maison, l’opportunité des travaux de son bureau en période de restrictions budgétaires, le contenu de la radio de demain.
Les salarié-es ont eu des éléments de langage, mais aucun élément de réponse !

Ils ont pu mesurer le fossé qui les sépare :

 

- d’un côté un discours désincarné, technocratique, d’un président qui se réfugie en permanence derrière sa tutelle.

 

- de l’autre, des salarié-es viscéralement attaché-es à leurs métiers, à leurs missions de service public, qui refusent d’être sacrifié-es pour payer des travaux monumentaux, satisfaire les envies de décoration intérieure du PDG et financer la reconversion de la Maison de la radio en galerie marchande.

 

Résultat de ce face-à-face : une crise de confiance vis-à-vis du PDG, et surtout vis-à-vis de ses choix stratégiques pour l’avenir.

 

L’intersyndicale
Le 20 mars 2015
 
 

Les Tambours de la Maison Ronde par Là-bas si j'y suis

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25 mars 2015 3 25 /03 /mars /2015 21:43

 

Source : http://reporterre.net

 

EDF invente la loi du triplement des coûts du nucléaire

25 mars 2015 / Benjamin Dessus (Reporterre)
 


 

 

EDF, c’est la garantie que les coûts du nucléaire augmentent ! A croire que la compagnie obéit à la loi mathématique « du triplement des coûts du nucléaire tous les 10 ans ! » Et le lobby s’apprête même à tester la loi du quadruplement, dite « du facteur 4 ».

 

En décrétant au début des années 60 sa fameuse loi « du doublement de la consommation française d’électricité tous les dix ans » devant les foules subjuguées par les intuitions du génial économètre, Marcel Boiteux ne savait pas encore qu’il serait soixante ans plus tard dépassé, voire ridiculisé, sur son propre terrain.

En effet si sa fameuse « loi », qui ne s’est pourtant révélée exacte que sur une dizaine d’années, l’a rendu célèbre malgré sa bien faible durée de vie, elle risque d’être complètement ringardisée par une loi encore bien plus spectaculaire qui pourrait rendre à jamais encore plus célèbre n’importe lequel des dirigeants de notre lobby nucléaire national ou des ministres qui la soutiennent : « La loi du triplement des coûts du nucléaire tous les 10 ans ! »

Souvenez-vous : en 2005, EDF s’engageait la main sur le cœur à construire un EPR pour la modique somme de 3,3 milliards d’euros, un chantier qui devait démarrer en 2007 et finir en 2012. Puis son coût a été revu à quatre milliards en 2008 puis six milliards et enfin à 8,5 milliards en décembre 2012 pour un démarrage en 2016.

Facteur 4

Mais le 18 novembre 2014, nouveau rebondissement : le réacteur ne démarrerait qu’en 2017 pour un coût qu’on n’ose plus annoncer mais qui devrait, compte tenu des énormes frais financiers qu’entraîne ce retard, atteindre, voire même dépasser nettement 10 milliards €.

La nouvelle loi va donc se vérifier (un triplement de 2007 à 2017)...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://reporterre.net

 

 

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25 mars 2015 3 25 /03 /mars /2015 21:04
Source :
Soyons nombreux à appeler Vilmorin contre le glyphosate!
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25 mars 2015 3 25 /03 /mars /2015 20:58

 

Source : http://www.lesnumeriques.com

 

 

L'Increvable : un lave-linge créé pour durer 50 ans

Le cauchemar des industriels ?

 

 

C'est en démontant toutes sortes de machines que Julien Phedyaeff a trouvé sa vocation. Son "increvable", présenté à l'Observeur du Design 2015 organisé par l'APCI (Agence pour la promotion de la création industrielle), constitue une nouvelle façon de penser le lave-linge. Avec ce concept, le jeune designer entend apporter des solutions originales aux principaux problèmes (sans doute rencontrés par chacun d'entre nous) durant le cycle de vie d'un lave-linge, dont le plus redoutable : la panne. Et certaines de ses idées pourraient ne pas plaire aux fabricants !

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Comme son concepteur le dit lui-même : "L'Increvable propose une alternative aux dérives de l'obsolescence programmée". Son idée : simplifier au maximum la construction de l'appareil en éliminant les pièces difficiles, voire impossibles à remplacer, pour permettre à tous de mettre la main à la pâte. Ainsi, si les pannes ne sont pas évitées, elles peuvent toutes trouver leur solution. 

Qu'on ne s'y trompe pas, "l'Increvable" est un lave-linge rudimentaire, puisqu'il sacrifie le confort que peuvent procurer un écran tactile ou un doseur automatique de produit. Cependant tous les composants habituels sont présents : pompe, moteur, tambour, bandeau de commandes... Mais tout est ici tellement accessible qu'une livraison en kit peut être envisagée, avec plusieurs avantages. Tout d'abord, comme chez les fabricants de meubles suédois, un montage par le client réduit le prix final de l'objet. Ensuite, celui qui fabrique son propre lave-linge en connaît le mode fonctionnement et, de facto, devient plus à même d'en gérer les éventuelles pannes. On évite ainsi d'avoir recours aux services de réparateurs qui bien souvent pratiquent des tarifs prohibitifs. Les moins bricoleurs pourront tout de même faire appel à des prestataires spécialisés, même si Julien Phedyaeff a prévu une application aidant au montage et à la maintenance. 

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Chaque partie étant indépendante, il n'est plus nécessaire de changer tout l'appareil à cause d'un ridicule composant grillé sur un circuit imprimé qui n'est plus produit. Il est toujours bon de rappeler qu'un décret à la loi Hamon est entré en vigueur le 1er mars dernier, afin de limiter tant bien que mal ce genre de problèmes en imposant aux fabricants de communiquer sur la durée de vie des pièces détachées.

On peut même imaginer qu'au fur et à mesure des progrès technologiques, de nouvelles pièces plus performantes ou encore plus fiables puissent être proposées, permettant à tout un chacun de se monter un lave-linge unique, au gré de ses envies ou de ses ressources du moment. La "personnalisation" a également ses avantages d'un point de vue purement esthétique. Le blanc n'a plus la cote ou va très mal dans la nouvelle maison ? Il suffit alors de changer la façade. Le hublot est rayé ou une nouvelle teinte plus actuelle est disponible ? Il ne reste qu'à passer commande.

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Qui dit machine en kit, dit packaging réduit et manutention facilitée. Une livraison (ou un déplacement lors d'un déménagement) de lave-linge est rarement une partie de plaisir. L'objet est lourd, volumineux, difficile à manipuler. Dès lors, le transporter pièce par pièce représente donc un autre avantage par rapport à ce que nous connaissons aujourd'hui. Même le lest en béton qui sert de stabilisateur (qu'on trouve dans les lave-linge classiques du marché) a fait l'objet d'une refonte. Il est remplacé par un réservoir rempli d'eau qui peut être vidé au besoin pour le plus grand bonheur des lombaires. Julien Phedyaeff a même prévu de ménager le dos des utilisateurs en leur évitant le remplissage de ce réservoir, puisqu'il s'emplit automatiquement avec l'eau du premier cycle de lavage.

 

 


Outre sa participation au concours Observeur du Design de l'APCI (dont les produits concurrents seront exposés à Paris du 11 décembre 2015 au 16 novembre 2016), "L'Increvable" est également présenté aux James Dyson Award.

Sa commercialisation n'est pas prévue pour le moment.

 

 

Source : http://www.lesnumeriques.com

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25 mars 2015 3 25 /03 /mars /2015 20:44

 

Source : http://fabriquersayourte.fr/fabrication-yourte

 

Fabriquer sa Yourte soi-même 100% récup, 5 étapes en image!

 

 

VOUS VOUS DEMANDEZ COMMENT FABRIQUER UNE YOURTE SIMPLEMENT ET 100% RECUP’?

Voici ce que j’ai pu réaliser en quelques mois avec un peu d’imagination.

Quel type de Yourte construire?

A la recherche d’un habitat simple de réalisation et bon marché, je souhaitais privilégier les matériaux de récupération. Je voulais bénéficier d’un espace aux proportions harmonieuses avec une surface habitable d’environ 20m².

Afin de l’installer n’importe ou et sans autorisation particulière, je devais opter pour une construction légère en toile.

La Yourte était toute adaptée, je devais en revoir la conception pour pouvoir y vivre à l’année sous nos climats (pluvieux à certaines saisons).

Afin de simplifier la réalisation j’ai opté pour une structure flex-yourte. J’ai découvert cette structure ingénieuse il y’a presque 2 ans, voici une petite vidéo de démonstration pour une yourte de 3,6m.

 

La Flex-Yourte - Montage/démontage

Afin d’obtenir une surface habitable plus grande et un puit de jour (petit « détail » qui augmente fortement le confort). J’ai réadapté quelque peu cette structure!

1 – Fabrication de la structure « flex-yourte » en bambou :

Pour la réalisation j’ai coupé puis percé 6 douzaines de bambous à 2m40 de longueur.

 

Bambou       Flex Yourte - perçage bambous

Ensuite on assemble tout ça en un joli treillis:

Flex Yourte - assemblage bambous

Après quelques jours de travail, voici le résultat:Flex Yourte - montage structure

2 – Réalisation du plancher de yourte bois de récup':

Pour le plancher, j’ai récupéré une vingtaine de portes et volets. Je les ai découpés puis vissés ensembles pour réaliser un plancher octogonale démontable (9 parties).

Plancher de Yourte - recup  Flex Yourte et Plancher recup - montage

3 – Isolation intérieure en couvertures de laine:

Afin de réaliser l’isolation intérieure, j’ai récupéré un douzaine de couvertures en laine que j’ai découpées  de manière optimale puis cousues.

Isolation de Yourte recup - decoupe   Isolation de Yourte recup - couture  Flex Yourte - montage isolation

4 – Toile extérieure en bâche de camion:

Pour avoir une toile de Yourte résistante et adaptée à nos climats humides, j’ai choisi de récupérer de la bâche de semi-remorque en polyester enduit PVC, elle est parfaitement imperméable, imputrescible et très résistante. Ces toiles sont non-respirantes, ce qui évite les problèmes de percolation en cas d’accumulation d’eau sur la toile.
Pour éviter le phénomène de condensation sur l’isolation intérieur, je laisse un vide d’air entre la bâche et les couvertures. Ce qui améliore d’autant plus l’isolation.

Après un grand nettoyage et une découpe minutieuse je m’attaque au collage.

Toile de Yourte recup - decoupe   Toile de Yourte - fabrication collage

5 – Les derniers éléments (porte et puit de jour):

Avant de passer au montage final, je réalise un dôme avec de jeunes branches d’ormeau et une porte avec en planches de palette.

Fabriquer sa yourte - puit de jour

 

Pour garantir la transparence de ces deux ouvertures j’ai acheté de la nappe PVC crystal 140cm*140cm.

Ma yourte une fois montée!

Yourte recup

Pour finir, l’aménagement intérieur :

La Yourte terminée, il est temps de passer à l’aménagement intérieur ; lit, poêle à bois, éclairage LED, évier…

Yourte contemporaine récup - interieur

Retrouvez la visite guidée en Vidéo!

Un « chez moi » en 3 mois

J’ai mis en tout 3 mois pour finaliser cette première yourte, j’ai recueilli le fruit de ces nombreux tâtonnements et j’ai pu définir une procédure simple de construction en moins de 15 jours.

Ces connaissances m’auraient fait gagner un temps précieux, aujourd’hui je cherche à les transmettre par des stages, pour vous apprendre à fabriquer vous même votre Yourte!

Couverture stage


Guide de fabrication

Vous souhaitez fabriquer votre Yourte très simplement?
Je travail actuellement sur une documentation complète avec vidéo & plans de fabrication

 

Source : http://fabriquersayourte.fr/fabrication-yourte/

 

 

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25 mars 2015 3 25 /03 /mars /2015 16:10

 

Source : http://multinationales.org

 

Jakarta

La privatisation de l’eau déclarée inconstitutionnelle en Indonésie, Suez menacerait de saisir l’arbitrage commercial international

par Olivier Petitjean

 

 

 

C’est une victoire éclatante pour les citoyens de Jakarta. Un tribunal vient de déclarer la privatisation de l’eau contraire à la constitution indonésienne, et d’annuler en conséquence le contrat de concession passé avec Suez en 1997, purement et simplement et sans compensation pour l’entreprise française. C’était l’un des plus anciens et des plus controversés des contrats de Suez. Selon des sources internes à l’administration de Jakarta, le groupe français a menacé de saisir un tribunal arbitral privé, utilisant ces fameux mécanismes ISDS qui défraient la chronique dans le cadre du débat sur le projet d’accord commercial transatlantique.

L’Observatoire des multinationales avait consacré une longue enquête à l’histoire de la privatisation de l’eau à Jakarta. Conclu dans les dernières années de la dictature dans des conditions particulièrement opaques, c’était l’un des derniers survivants des grands contrats de privatisation de l’eau passés dans les années 1990 par les géants français de l’eau.

Après seize ans de gestion privée par Suez (sur une moitié de la capitale indonésienne, la plus importante en population), le taux de connexion au réseau d’eau n’avait pas augmenté significativement, l’eau distribuée était de mauvaise qualité, le prix de l’eau était le plus élevé d’Indonésie et de toutes les grandes villes d’Asie, et les autorités publiques de Jakarta accumulaient les dettes vis-à-vis de Suez, lequel continuait à engranger des bénéfices assurés, sans rapport avec la piètre qualité du service rendu.

En 2013, une coalition citoyenne a décidé de porter l’affaire devant la justice, en demandant l’annulation pure et simple du contrat de privatisation, au motif qu’il était contraire aux dispositions de la constitution indonésienne, qui garantit la nature publique des services essentiels. Les juges du tribunal central du district de Jakarta viennent aujourd’hui de leur donner raison et exigent qu’il soit immédiatement mis fin à la gestion privée. Le tribunal ordonne aussi que le service soit désormais géré en vue de concrétiser le droit humain à l’eau, tel que reconnu par les Nations Unies.

Sortie de Suez sans compensation ?

Les conséquences de ces poursuites juridiques avaient été suffisamment prises au sérieux pour que les autorités de Jakarta (à l’époque Joko Widodo, élu depuis président de l’Indonésie) engagent des négociations avec Suez pour obtenir leur départ à l’amiable. Ces négociations étaient en cours, et il était envisagé que l’opérateur public PAM Jaya rachète à Suez ses parts dans le service de l’eau de Jakarta, pour un coût estimé à 80 millions de dollars.

La décision du tribunal vient couper court à ces tractations. Théoriquement, Suez devrait maintenant quitter la capitale indonésienne sans aucune forme de compensation - ce que beaucoup de citoyens jakartais considèrent comme la solution la plus juste au vu des bénéfices accumulés par Suez au fil des années.

La municipalité de Jakarta a annoncé la mise en place d’une équipe de transition pour reprendre le service et le gouverneur a indiqué que les employés des opérateurs privés pourraient être repris par PAM Jaya. Suez ainsi que l’autre compagnie concernée, Aetra, ont annoncé leur intention de faire appel du jugement.

Selon l’entourage du gouverneur de Jakarta, l’entreprise française a aussi brandi la menace d’un recours à l’arbitrage international, en utilisant ces fameux
« mécanismes de résolution des litiges entre États et investisseurs » (ISDS) qui font aujourd’hui polémique dans le cadre du débat sur le projet d’accord de commerce et d’investissement entre Europe et États-Unis. Ces tribunaux arbitraux privés sont accusés d’être biaisés en faveur des entreprises et de faire primer la logique de profit des multinationales sur l’intérêt public défendu par les gouvernements.

Suez est d’ailleurs déjà coutumière du recours à ces tribunaux commerciaux privés, puisque l’entreprise a engagé, notamment, plusieurs recours en arbitrage international contre l’Argentine suite à son départ forcé de Buenos Aires et de la province de Santa Fe.

Olivier Petitjean

Cet article a été complété le 25 mars à 16 heures pour apporter les précisions sur la mise en place d’une équipe de transition et l’intention de Suez de faire appel du jugement.

 

 

Source : http://multinationales.org

 

 

 

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