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1 avril 2015 3 01 /04 /avril /2015 20:34

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

En Italie, le mouvement No tav, terrain fertile des alternatives

1er avril 2015 / Anahita Grisoni (Silence)
 


 

 

Un groupe de personnes engagées dans le mouvement NoTav s’est réuni en août 2014, pour réfléchir à la manière dont la pensée écologiste trouvait aujourd’hui sa place dans le mouvement. « Une écologie critique, certes, d’un progrès irraisonné, mais surtout une écologie porteuse de projets et d’alternatives. »

Voilà maintenant 25 ans, l’opposition au projet de Train à Grande Vitesse (Treno Alta Velocità, ou TAV) transeuropéen nécessitant la réalisation d’un tunnel sous les Alpes entre Lyon et Turin, naissait dans la vallée de Suse. En 1989, le collectif Habitat, constitué de plusieurs ONG écologistes [1] et de personnalités engagées, s’est mobilisé autour du refus de ce projet au prix exorbitant, tant pour les finances publiques que pour la santé, le bien-être des populations et l’environnement. Quelle est cette écologie dont parle le Notav ?

On l’accuse à tort d’être un mouvement Nimby. [2] Ce qu’il n’a jamais été. Dès 1989, il s’agissait de réfléchir à l’avenir des Alpes, en incluant dans le débat les militants suisses et autrichiens sous l’égide d’Alexander Langer, ancien membre de Lotta continua et fondateur des Verdi. [3]

En 2005, au moment de l’ouverture du chantier de Venaus, les militants ont créé pendant six semaines une zone franche de démocratie réelle, avant de marcher sur Rome et de sensibiliser tout le pays à la cause. Aujourd’hui, du Piémont au « Meridione » (sud), personne ne semble ignorer les controverses qui animent la vallée de Suse depuis plus de deux décennies.

 

 

Des centres sociaux de Naples aux sièges des associations rouges/vertes palermitaines, les régions du sud, touchées par des affaires de pollution et d’éco-mafia [4] très prégnantes, résonnent comme celles du nord au rythme de la vallée de Suse.

Au fil des années, le mouvement No tav est devenu l’un des principaux acteurs de la scène politique italienne en épousant les formes de la lutte contre la gestion mafieuse des territoires. La campagne pour l’élection du président du Conseil, au printemps 2013, n’a pu faire l’économie d’une récupération politique de ce sujet brûlant.

Les conséquences financières de la crise d’octobre 2008 et la politique d’austérité imposée, entre autres, à l’Italie, ont mis encore davantage à mal les finances publiques nationales. L’argument du gâchis financier devient alors prioritaire, aux côtés de l’inutilité du projet.

 

Et en France ?

De l’autre côté de la frontière, l’écho du mouvement italien se fait ressentir. Pas seulement à travers la création de certains groupes locaux transfrontaliers affiliés aux Verts, dans les années 1990. Mais aussi dans les squats, les lieux alternatifs, et les ZAD qui expérimentent, sur tout le territoire, d’autres manières de vivre et de lutter.

Qu’en est-il alors, du mouvement français ? Deux structures — Lyon Turin ferroviaire et Comité pour la liaison ferroviaire transalpine — forment le cœur du lobby pro-tunnel. Comment s’explique, alors, le manque de ferveur de ce côté de la frontière ?

Pour Daniel Ibanez, membre actif de l’opposition en France, c’est avant tout en raison de la culpabilisation de toute forme d’opposition après l’accident du Mont-Blanc [5]. Elle repose également sur la mascarade de la concertation et de l’enquête publique, et le fantasme d’un univers de gauche qui pense que l’infrastructure ferroviaire est synonyme de service public et de statut des cheminots. Même si le projet est un partenariat public-privé.

 

Savoirs partagés et nouveaux modes de vie

Le documentaire de Philippe Borrel, L’urgence de ralentir (2014) faisait la part belle au mouvement No tav. Et à juste titre : en établissant un panorama des actions décroissantes opposées à la frénésie du système, le réalisateur donne à voir les initiatives d’un autre mode de vie.

Un mode de vie plus vertueux, économe en oxygène, éloigné des envies irrépressibles de la société de consommation. Mais avant toute chose, un mode de vie qui avance doucement et sûrement, éminemment contemporain, puisque, comme dit Erri de Luca, « la modernité, ce n’est pas d’aller plus vite, mais d’avancer de manière consciente ».

 

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Erri de Luca

Le fossé entre ville et campagne semble se creuser chaque jour davantage. Bien souvent, les zones rurales apparaissent comme le reliquat délaissé des centres urbains. En Vallée de Suse, les choses diffèrent. La richesse passée du territoire est mise en valeur, côte à côte avec les initiatives radicales et critiques, telles que le Val Susa film festival.

Si tout un chacun peut participer, chaque après-midi, à la réunion du comité No tav de Borgone Susa, c’est autant pour parler de politique que pour raconter, autour d’un café, l’état de son potager ou les souvenirs de son enfance.

« Le mode de vie développé en Val Susa ne requière pas que tu allumes le téléviseur le soir »… Sans dogmatisme et sans violence, les vingt-cinq années du mouvement No tav ont fait l’effet d’une véritable révolution des manières d’habiter un territoire. Cette transition est née d’une volonté de faire vivre et de rendre visible une vision radicalement alternative de la vie.

Une vision qui n’est pas celle de la culpabilisation et des bonnes pratiques environnementales, venant masquer un consumérisme et un individualisme intacts. Une vision qui consiste à promouvoir un autre modèle de société, remettant en question à la racine l’ensemble des choix sociaux, économiques et politiques qui sont faits. Et c’est justement dans ce radicalisme et dans cette remise en question créative que réside l’écologie politique.

 

Montagne, paysage et projet de territoire

L’opposition du mouvement No tav ne porte pas seulement sur la Très Grande Vitesse, puisqu’il critique surtout l’inutilité et le coût du projet. Ce n’est pas pour autant un élément secondaire, car la vitesse en tant que telle pose problème, à plus forte raison au cœur des Alpes.

D’ailleurs, le mouvement No tav aurait-il pu naître ailleurs ? Ailleurs que dans un contexte montagnard et encastré, et en même temps transfrontalier ? A l’origine du mouvement Habitat, c’est la sauvegarde des Alpes qui est en jeu, et l’opposition aux transports dont il est question. Etrangement, le relais de la cause n’est pas pris par le Club Alpin Italien, le CAI, qui existe pourtant depuis 140 ans. Ce sera donc au peuple de la vallée de Suse de porter le mouvement.

 

 

Tout cela est une question de philosophie. Les valeurs intrinsèques à la grande vitesse, soit la rapidité, la concurrence et la commodité, contrastent avec celles de la montagne. Les dénivelés qui la caractérisent rendent son accès difficile et précieux. Car c’est précisément cette difficulté que les amateurs de montagne recherchent. La montagne est un lieu qui oblige à se déplacer à pieds, en s’épuisant à la tâche. Ce qui rend belle la conquête d’un sommet, c’est l’effort qu’il faut faire pour le conquérir.

Et la montagne enseigne aussi à renoncer, à se rendre compte des limites, celles du corps comme celles de la planète. Alors que notre espèce est spécialisée dans le dépassement de ses capacités individuelles et collectives, le vrai message pour le monde moderne réside peut-être dans la compréhension de ces liens qui libèrent...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

 

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1 avril 2015 3 01 /04 /avril /2015 15:09

CADTM

Contre les menaces sur la santé et la protection sociale, agissons ensemble !

Forum Social Mondial de Tunis, 28 Mars 2015

1er avril par Collectif

 

 

 

Sur base d’un projet élaboré depuis plusieurs semaines par une trentaine d’organisations, nous, mouvements sociaux, syndicats, collectifs et individus présents à Tunis pour le Forum Social Mondial, avons partagé nos analyses, nos expériences et nos perspectives autour de la santé et de la protection sociale.

Nous avons abordé les questions liées aux déterminants sociaux de la santé comme la pauvreté, les conditions de travail, l’éducation, l’inégalité de genre ou encore l’accès à l’eau. Nous avons également discuté de l’augmentation croissante de la marchandisation de la santé et de la protection sociale.

 

Ces discussions ont permis de constater que la crise de la santé et de la protection sociale est en fait la conséquence des politiques néolibérales globales :

  • La financiarisation de l’économie, aidée par les instances monétaires internationales, et l’endettement engloutissent toutes les nations, grandes et petites, imposent l’austérité et promeuvent les intérêts des banques et des multinationales au détriment des politiques sociales et sanitaires.
  • Des rapports de force déséquilibrés se traduisent par des traités de libre échange favorisant les bénéfices des banques et des multinationales au détriment des peuples, avec la complicité de nombreux gouvernements.
  • La globalisation du marché de la santé et de la protection sociale a des répercussions catastrophiques sur l’accès à la santé, les emplois, les retraites, les conditions de travail, la qualité de la prise en charge et la migration des travailleurs de la santé du sud vers le nord du monde et du secteur public vers le secteur privé.
  • La croissance de la militarisation et l’occupation de territoires provoquent morts, pertes de terres, de travail et de nourriture ; elles provoquent également la montée de l’intolérance entre communautés, le terrorisme et les conflits sectaires.
  • Le plus grand fardeau de la crise est porté par les plus fragilisés – femmes, enfants, migrante-s, pauvres, personnes en situation de handicap, travailleurs/euses et paysan-ne-s.


La santé est la vie dans toutes ses dimensions : physique, mentale, sociale, environnementale. Elle est un droit humain fondamental et inaliénable pour tous et toutes et un bien social commun de toute l’humanité ; elle présuppose de permettre à la population de vivre en paix partout dans le monde et hors de toute occupation.


Il y a urgence, des alternatives s’imposent !

  • Les droits des populations en matière d’environnement, d’emploi, de conditions de travail, d’accès à l’eau, d’éducation, d’alimentation, de culture, de logement, d’accès au bien-être, doivent être mis en œuvre, garantis, défendus et étendus.
  • Une protection sociale universelle et globale doit être conçue et mise en oeuvre pour promouvoir la justice sociale et la dignité.
  • La priorité doit être donnée aux soins de proximité et à la santé communautaire, incluant la prévention et l’utilisation respectueuse des ressources naturelles.
  • Un système unifié de santé et de protection sociale doit être entièrement public et basé sur une taxation nationale progressive - entre autres du capital - et/ou des cotisations sociales.
  • Un tel système doit appartenir à tous et a toutes et permettre à la population de le contrôler et d’y participer pleinement.
  • Ce système doit se situer hors de la logique marchande et doit garantir un accès aux soins gratuit.
  • Il s’agit de garantir le droit d’accès aux médicaments nécessaires, de bonne qualité et non protégés par des monopoles de droit intellectuel.
  • Les instances sanitaires internationales doivent être transparentes et totalement indépendantes des intérêts des multinationales et des financements privés.


Forts de nos expériences réussies, passons à l’action !

  • Travaillons en réseau, faisons circuler la connaissance et les analyses, élargissons nos mouvements, nourrissons-nous de nos mobilisations respectives et créons de nouvelles solidarités internationales permettant d’amplifier les rapports de force.
  • A partir des réalités spécifiques locales, sectorielles, conjoncturelles... démontons les mécanismes, rendons accessibles les analyses et les outils pédagogiques, renforçons et faisons converger les mouvements et capacités d’actions. Participons au développement de la capacité d’analyse politique sur les choix de société.
  • Agissons sur la sphère politique :
    - les lois doivent garantir le droit effectif à la santé et à la protection sociale ;
    - créons des mouvements de base suffisamment forts pour exercer un contrôle et une pression sur le politique pour qu’il respecte et rende effectifs ces droits.
  • Professionnels, usagers, citoyens... devenons des acteurs de changement par la formation et la sensibilisation.
  • Créons des alliances entre les professionnels et les usagers, entre les syndicats et les mouvements « citoyens », et favorisons l’émergence d’alliances locales multiformes en défense de la santé et la protection sociale.
  • Renforçons les actions par des convergences avec les mouvements agissant sur les déterminants de la santé, tels que le climat, le commerce, l’austérité, la dette, les conditions de travail, l’égalité hommes/femmes….

Dates à retenir/Dates of action

18 avril 2015 : journée d’action mondiale contre le libre-échange
18-26 mai 2015 : assemblée annuelle de l’OMS Genève
contact : sbarria chez phmovement.org et/and informations www.phmovement.org
Juin 2015 : semaine d’action en solidarité avec la Grèce et contre l’austérité
contact : sebastian chez altersummit.eu et/and informations www.altersummit.eu
17-24 octobre : semaine mondiale d’action décidée par l’assemblée des mouvements sociaux au Forum Social Mondial
Novembre-décembre 2015 : COP 21, Paris
informations et contact : coalitionclimat21.org
7 avril 2016 : Forum maghrébin sur la protection sociale, Marrakech
contact et informations : aziz_rhali chez yahoo.fr
7 avril de chaque année : journée mondiale de la santé


Signataires/signatories
Action Aid India, Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD), Association de Défense du Secteur Public de la Santé, du Droit des Professionnels et des Usagers (Tunisie), Association Tunisienne pour le Droit à la Santé, ATTAC Maroc, Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM), Centrale Nationale des Employés (CNE, Belgique), Collectif pour le Droit à la Santé au Maroc, CUT Brésil, Fédération Nationale de la Santé (UGTT), Forum Algérien pour la Citoyenneté et la Modernité, Forum Régional pour le Droit à l’Eau de la Région Arabe, Forum Social Mondial de la Santé et la Securité Sociale (FSMSS), Global Social Justice, International Association of Health Policy (IAHP), Médecins du Monde Belgique en Tunisie, Mouvement Populaire pour la Santé (PHM), Network for Transformative Social Protection, Observatoire Tunisien de l’économie, Réseau Européen contre la Privatisation et la Commercialisation de la Santé et de la Protection Sociale, Réseau National Dette et Développement (RNDD, Niger), Sud Santé Sociaux (France), Syndicat National des Médecins, Pharmaciens et Dentistes (UGTT), Syndicat National de la Sécurité Sociale (UGTT), Syndicat Générale des Eaux (UGTT), Théâtre du Copion (Belgique), Union des Diplômés Chômeurs (UDC, Tunisie), Union Générale des Etudiants de Tunisie (UGET), Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT).


Vidéo tournée lors de l’Assemblée du FSM sur la santé :

Source : http://cadtm.org

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1 avril 2015 3 01 /04 /avril /2015 15:05

 

Source : http://cadtm.org

 

CADTM

 

Le CADTM au FSM : nous ne paierons que ce que nous devons...

1er avril par Amélie Kiyindou

 

 

Nous nous mobilisons pour annuler les dettes qui n’ont pas servi aux peuples ! Que ce soit des dettes dues au FMI, à la Banque Mondiale ou aux pays colonisateurs, si l’argent n’a pas été investi dans des politiques sociales, mais à servi à financer des villas en Europe, alors ces dettes doivent être annulées. Et pour savoir quelles dettes sont illégitimes, il faut réaliser un audit de la dette.

 

Entretien avec Amélie Kiyindou, du Congo Brazzaville et membre du CADTM Afrique

 

 

 

Source : http://cadtm.org

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1 avril 2015 3 01 /04 /avril /2015 14:23

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

Arrêt sur images 01/04/2015 à 10h15
MoryGlobal : pour une info libre et non faussée
Arretsurimages.net"
Daniel Schneidermann | Fondateur d'@rrêt sur images

 

 

Il fallait vraiment l’attraper au vol. C’est une toute petite phrase du présentateur du journal de 8 heures, sur Europe 1, Michel Grossiord. Il y est question de la liquidation judiciaire du transporteur MoryGlobal (plus de 2 000 emplois supprimés, plus grosse faillite en France depuis Moulinex). Grossiord cite, sur le sujet, Emmanuel Macron, et relève que le ministre n’a pas mentionné, dans les causes de cette liquidation, « la concurrence des pays d’Europe de l’Est ».

Etrange. Pourquoi, dans cette très courte brève, noyée entre les suites du crash et les affaires de pédophilie dans l’éducation, pourquoi prendre le temps de mentionner... une omission dans une déclaration ministérielle ?

« La fatalité », écrit Le Monde

La concurrence des transporteurs routiers de l’Est est-elle (au moins partiellement) responsable de la déconfiture de l’entreprise française ? Dans les articles consacrés au sujet par la presse de référence, pas un mot sur cet aspect. Ainsi, cet article du Monde multiplie les détails sur les causes internes de l’issue tragique, insiste, comme tous les autres, sur le partage des responsabilités entre l’actionnaire et les syndicats, mais pas un mot sur les transporteurs de l’Est. D’ailleurs, et le titre le dit bien, MoryGlobal a été victime de « la fatalité ».

Si l’on veut tenter d’en savoir davantage sur la mystérieuse phrase du journal d’Europe 1, il faut, une fois de plus, s’aider ingénieusement de l’ami Google, par exemple en tapant « Mory concurrence déloyale ». Et voici, ô surprise, que surgit au premier rang des recherches ce communiqué de Florian Philippot, qui dénonce « la concurrence déloyale et féroce de groupes étrangers ». Aucune donnée chiffrée, aucune preuve, rien, mais l’argument figure en première place, dans les causes alléguées de la déconfiture.

A la télévision de service public, soucieuse de livrer tous les points de vue sans fâcher personne, cela donne le résultat que l’on pouvait voir mardi soir au « 20 Heures » de France 2 : après un reportage s’ouvrant sur l’image pittoresque de Thomas Hollande, avocat du CE de l’entreprise, Pujadas posait à son spécialiste économique une question pateline et innocente – « On parle aussi beaucoup de la concurrence des pays d’Europe centrale, c’est un facteur important ? » – et le spécialiste répondant que oui, David, c’est un facteur important, regardez donc combien coûte un chauffeur polonais.

L’enquête qui n’est pas faite

Evidemment, aucune allusion dans la séquence aux implications politiques du débat, on est dans les chiffres, rien que dans les chiffres, dans les chiffres bruts. Comme l’autre semaine à propos du désengagement de l’Etat dans Safran, France 2 reprenait ainsi l’argumentation FN sans mentionner son origine. Les illustrations sont désormais quotidiennes, de la manière dont le poids idéologique du FN inhibe l’information économique, et la soumet à d’impossibles contorsions.

Sans doute le cas Mory mériterait-il une enquête d’investigation ambitieuse, libre et non faussée. A qui la faute ? A un patron vorace ? A des syndicats intransigeants ? Aux insuffisances de la réglementation européenne sur les travailleurs détachés ? Mais c’est justement cette enquête qui n’est pas faite, l’information restant coupée en deux entre la propagande europhobe lepéniste et une presse mainstream tétanisée, qui ne souffle mot du problème (surtout, ne pas désespérer l’électeur européen, ou ce qu’il en reste). Entre les deux, rien.

Cela ne dit pas grand-chose sur l’industrie du transport, mais beaucoup sur la misère du journalisme.

 

 

Publié initialement sur
Arretsurimages.net

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

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1 avril 2015 3 01 /04 /avril /2015 14:12

 

Source : http://www.bastamag.net

 

Régulation

« Devoir de vigilance » : une loi pour protéger les oubliés de la mondialisation néo-libérale

par

 

 

 

La loi instaurant un « devoir de vigilance » pour les multinationales françaises en matière sociale et environnementale, a finalement été votée ce 30 mars. Si la gauche dans son ensemble s’est prononcée en faveur du texte, la droite s’y est opposée au nom de « la compétitivité » des entreprises. Ce texte est pourtant censé apporter une réponse à des catastrophes comme celles du Rana Plaza au Bangladesh, ou à de futurs drames sociaux et pollutions environnementales dans lesquels seraient impliquées des grandes entreprises françaises. Des inquiétudes demeurent également quant à la volonté du gouvernement et du ministre de l’économie Emmanuel Macron de faciliter sa mise en œuvre.

La régulation de la mondialisation n’intéresse pas grand monde à l’Assemblée nationale. En tout cas si l’on mesure l’intérêt des députés à leur présence dans l’Hémicycle lorsque ce sujet est discuté. Ils étaient environ 25 – sur 577 députés – en cette soirée du 30 mars à débattre de la proposition de loi sur les « sociétés mères et entreprises donneuses d’ordre ». Le texte instaure un « devoir de vigilance » pour les grandes entreprises multinationales vis-à-vis de leurs sous-traitants, en France comme à l’étranger, en matière sociale comme environnementale.

Cette loi est « l’aboutissement d’un gros travail commun entre associations, syndicats et élus », rappelle Nayla Ajaltouni, du Collectif de l’éthique sur l’étiquette. A l’Assemblée, trois députés se sont particulièrement investis dans la rédaction du texte : Danielle Auroi, députée écologiste du Puy-de-Dôme, Dominique Potier, député socialiste de Meurthe-et-Moselle et Philippe Nogues, député socialiste du Morbihan. Mais la faible participation en séance « n’envoie pas un signal très positif aux citoyens », observe Nayla Ajaltouni.

Les victimes du Rana Plaza toujours pas indemnisées

Face à des drames comme celui du Rana Plaza, au Bangladesh, cette loi constitue pourtant « un début de réponse », selon son rapporteur, Dominique Potier (lire notre entretien). Le 24 avril 2013, cet immeuble d’une banlieue industrielle de Dacca, abritant des ateliers textiles, s’effondrent, provoquant la mort de 1138 personnes, en majorité des ouvrières, et plus de 2000 blessés. Les employés y confectionnaient des vêtements pour des grandes marques occidentales. Un fonds d’indemnisation des victimes et de leurs familles a bien été créé sous l’égide de l’Organisation internationale du travail (OIT). Mais les entreprises concernées par le drame y abondent de manière volontaire, selon leurs propres critères, et sans obligation de divulguer les montants.

A ce jour, seuls 21 millions de dollars ont été versés sur les 30 millions nécessaires à une « indemnisation juste et complète » des victimes et de leurs familles. Gap et Walmart ont contribué ensemble à hauteur de 2,2 millions de dollars, la marque irlandaise Primark pour un million et l’allemand C&A pour 690 000 dollars. Côté français, le groupe Auchan a signé un chèque d’1,5 million de dollars, Camaïeu n’a pas souhaité divulguer le montant de sa contribution – comme la majorité des marques concernées – et Carrefour refuse toujours d’y abonder. La lenteur du processus et les tergiversations des grandes entreprises ont des effets plus que douloureux au Bangladesh : deux ans plus tard, des centaines de victimes attendent encore d’être indemnisées.

Plan de vigilance

C’est le cas de Yonour (en photo), une adolescente de 15 ans à l’époque, qui travaillait avec sa mère au sein d’un atelier textile du Rana Plaza. Sa mère est morte sous les décombres, Yonour a perdu partiellement l’usage de ses jambes. Depuis l’effondrement, elle est hospitalisée dans un centre de réhabilitation pour paralysés, financé par la Croix Rouge, à quelques centaines de mètres du lieu du drame. « En tant qu’aînée de la famille, Yonour se sacrifiait pour que ses frères et sœurs aillent à l’école. Il y a encore quelques mois, elle ne percevait absolument aucune indemnisation », témoigne Anne Gintzburger, qui l’avait rencontrée lors de la réalisation de son documentaire « Les damnés du low cost ». L’histoire de Yonour inspire également un spectacle – une pièce de théâtre et un documentaire (« Je ne vois que la rage de ceux qui n’ont plus rien ») – qui sera présentée le 24 avril à Lille, date commémorative de la catastrophe industrielle.

La loi qui vient d’être adoptée devrait mettre fin à cette impunité, et éviter que de tels drames humains ne se reproduisent, en tout cas là où des entreprises françaises sont impliquées. Elle oblige les entreprises à mettre en œuvre un « plan de vigilance » censé prévenir les risques d’atteintes aux droits humains, à la santé des travailleurs, à l’environnement, ainsi que « les comportements de corruption ». Ce plan de vigilance concerne les activités de leurs filiales ainsi que leurs sous-traitants et fournisseurs. En cas de problèmes graves dans leurs chaînes de sous-traitance, la justice française pourra donc être saisie.

Amende de dix millions d’euros

S’il est démontré que l’entreprise a failli dans son devoir de vigilance, elle risque une amende de dix millions d’euros. « La loi ouvre aussi la possibilité aux victimes d’obtenir réparation », précise Nayla Ajaltouni. « Mais ce sera, pour elles, un parcours du combattant. » Il incombera aux victimes de démontrer que l’entreprise n’a pas mis en œuvre les moyens nécessaires pour éviter un drame, et non à l’entreprise de prouver qu’elle a tout fait pour l’éviter.

Car la loi a été édulcorée. La première version, débattue le 29 janvier, a été renvoyée en commission suite à l’hostilité du gouvernement, sensible au lobbying du Medef et de l’Association française des entreprises privées (Afep), qui défend les intérêts des grands groupes. Être soumis à un minimum d’obligations en matière de responsabilité sociale et environnementale n’est pas du goût des grands patrons : « Nous avons très peur que cette proposition de loi débouche de nouveau sur des contraintes imposées à des sociétés françaises », a critiqué Pierre Gattaz, président du Medef, le 17 mars. « Cette loi ne met en œuvre que ce que les entreprises du CAC 40 proclament déjà. Si elles sont autant vertueuses qu’elles le disent, cela ne devrait pas les mettre en danger », répond Nayla Ajaltouni.

Effets « néfastes » pour la compétitivité ?

La version « light » du devoir de vigilance ne s’appliquera qu’aux entreprises qui comptent plus de 5 000 salariés en France, ou 10 000 à l’étranger. Le secteur du textile n’est pas le seul concerné. Vinci, avec ses filiales au Qatar accusées de recourir à des formes de travail indigne, ou Total, pour ses activités polluantes au Nigeria, y seront également soumis. Mais ce critère d’effectif permet au pétrolier Perenco, mis en cause en Amazonie et en Afrique, ou à l’entreprise textile Camaïeu, dont des sous-traitants étaient présents au Rana Plaza, d’échapper à ce « devoir de vigilance ».

Le 30 mars, le texte a été voté grâce à l’ensemble de la gauche. « À l’heure actuelle, les entreprises françaises sont légalement responsables vis-à-vis de leurs salariés, mais pas vis-à-vis de ceux qui travaillent pour leurs sous-traitants. Certaines entreprises ont certes adopté des codes de bonne conduite, des chartes éthiques, mais nous savons que cela reste très insuffisant pour lutter efficacement contre ce dumping social et environnemental de grande ampleur », a fait valoir André Chassaigne, député Front de gauche du Puy-de-Dôme. L’argument n’a pas convaincu l’UMP ni les centristes de l’UDI qui ont voté contre [1]. « Toutes ces incertitudes nous font craindre des effets particulièrement néfastes pour la compétitivité des entreprises françaises », a critiqué Jean-Marie Tetart, député UMP des Yvelines (lire le compte-rendu des débats). Les effets « néfastes » pour les familles du Rana Plaza ne semblent pas peser bien lourd.

Même édulcoré, le texte est salué par les organisations non gouvernementales comme « un premier pas historique ». « Pour la première fois la responsabilité des multinationales est reconnue », plaide Juliette Renaud, des Amis de la terre. Reste que cette étape initiale n’est pas encore véritablement franchie. La loi doit suivre son chemin parlementaire et passer devant le Sénat, en majorité à droite, avant de revenir à l’Assemblée. Sa mise en œuvre sera ensuite soumise à des décrets d’application. « Elle risque encore d’être affaiblie », s’inquiète Juliette Renaud. La rapidité de son parcours parlementaire et les décrets qui s’ensuivront montreront le niveau d’engagement du gouvernement et du ministre de l’Économie et de Finances, Émmanuel Macron, sur ce sujet. Ou mettra en lumière l’ampleur de leur indifférence pour les oubliés de la mondialisation.

Ivan du Roy (@IvanduRoy sur twitter)

Photo : © Chasseur d’étoiles

 

Source : http://www.bastamag.net

 

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1 avril 2015 3 01 /04 /avril /2015 14:03

 

 

Attac France <attacfr@attac.org>

 

 

 



En négociant des accords de libre-échange, l’Union européenne, les États-Unis et le Canada veulent donner aux multinationales le pouvoir de défaire les règles sociales et écologiques. Ce coup de force mettrait la démocratie sous tutelle de part et d’autre de l’Atlantique. En effet, nos États choisissent délibérément de se soumettre à des mécanismes, tels l’arbitrage privé ou la coopération réglementaire, qui font prévaloir la protection des «investisseurs» sur l’intérêt général.
Comment en est-on arrivé là ? Pour le comprendre, Les Naufragés du libre-échange resitue ces négociations dans l’histoire et les méandres de la mondialisation commerciale. Le livre propose des pistes concrètes pour abandonner le libre-échange, ce navire à la dérive sur le pont duquel nos «élites» dansent en toute impunité. Il appartient aux mouvements sociaux d’inventer de nouveaux modèles d’échange qui renforcent les solidarités internationales, facilitent la transition écologique et sociale, et promeuvent la démocratie au lieu de la saper.

Prix public 10€

 

 

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1 avril 2015 3 01 /04 /avril /2015 13:44

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Opération Smog 01/04/2015 à 00h26
Tous surveillés : des mouchards dans vos détecteurs de fumée

Cerise Simet, journaliste

 

 

Le dispositif de surveillance installé dans les détecteurs de fumée (Cerise Simet/Rue89)

 

Inconcevable. Alors que le projet de loi sur le renseignement est examiné en commission à l’Assemblée ce mercredi, non sans provoquer de vives inquiétudes, Rue89 a mis au jour un autre dispositif de surveillance.

Déjà en fonctionnement hors de tout cadre légal, ce dernier a été installé dans le plus grand secret au sein même des foyers français : à l’intérieur des détecteurs de fumée, obligatoires depuis peu dans tous les logements. Des micros ont en effet été retrouvés dans ces équipements.

Notre enquête démontre qu’une quarantaine de mots-clés sont susceptibles de déclencher un enregistrement, lorsqu’ils sont prononcés à proximité d’un détecteur de fumée. Les données sont alors transmises, via le wifi, à une plateforme interministérielle, classée « secret défense » et gérée par les services de renseignement.

Cette surveillance de masse, permanente et indiscriminée, pèse comme une épée de Damoclès au-dessus de chaque citoyen. Elle a déjà fait ses premières victimes.

Pour échapper à cette scandaleuse intrusion dans leur vie quotidienne, les Français en seront-ils réduits à chuchoter chez eux ? Contactés par Rue89, les services du Premier ministre n’ont pour le moment pas réagi.

« On pourrait apparenter ça à un mouchard »

C’est un hacker d’une trentaine d’années qui nous a mis sur la piste. Il préfère rester anonyme. Nous l’appellerons Tom. La première fois qu’il écrit à la rédaction, début mars, il ne veut communiquer que par e-mails chiffrés. Après plusieurs échanges et contre la promesse d’un luxe de précautions, il accepte finalement de nous rencontrer et de témoigner, visage masqué.

Propriétaire de son appartement en région parisienne, le jeune homme se procure un détecteur de fumée dès le mois de février. Habitué de la bidouille et curieux de son fonctionnement, il décide de le démonter à son retour du supermarché.

Tom tombe alors sur des composants auxquels il ne s’attendait pas. Après en avoir discuté avec des connaissances, le constat tombe : il s’agit bien d’un dispositif d’enregistrement et d’un transmetteur wifi.

« Ils n’ont rien à faire dans ce détecteur de fumée grand public. Est-ce que ce ne serait pas un moyen détourné de faire d’autres choses dans nos maisons ?

Sans pouvoir en tirer de certitudes, on pourrait apparenter ça à un mouchard. Un mouchard qui serait présent chez tout le monde et qui pourrait transmettre les conversations qu’on pourrait avoir tranquillement dans son salon. »

Témoignage de Tom, le hacker

 

 

 

 

Témoignage de Tom, le hacker

 

Sur les images transmises par Tom, la puce apparaît clairement dans les composants du détecteur. Encore fallait-il recouper l’information, et s’assurer que le hacker n’a pas manipulé le matériel.

Le dispositif de surveillance installé dans les détecteurs de fumée (Cerise Simet/Rue89)

Pour en avoir le cœur net, nous reproduisons l’opération avec les détecteurs de fumée installés à la rédaction et chez trois de nos journalistes. Malgré les lois en vigueur sur la protection des sources, les mêmes composants y ont bien été implantés.

Les fabricants, muets comme des carpes

Aucun fabricant de détecteurs de fumée n’a accepté de répondre à nos questions. Certains se retranchent derrière une simple formule : « Nous ne communiquons pas à ce sujet. » D’autres, plus agressifs, refusent de s’exprimer sur « des allégations mensongères » ou balaient « les élucubrations d’un pseudo-hacker qui se croit malin ».

Mais nos appels répétés ont visiblement semé la panique au sein de ces entreprises. Un ancien salarié, qui a eu vent de nos sollicitations infructueuses, se manifeste quelques jours plus tard. Cet informaticien de 38 ans a été licencié mi-mars, après onze ans d’une carrière sans accroc chez le numéro deux français des détecteurs de fumée.

Très nerveux, l’homme enchaîne cigarette sur cigarette et affirme craindre pour sa vie. « Vous ne comprenez pas à qui vous avez affaire », répète-t-il.

Mi-janvier 2015, cet administrateur système surprend les dirigeants et les représentants juridiques de son entreprise à l’issue d’une réunion à huis clos. Entre deux portes, ces derniers évoquent rapidement les attentats de la semaine précédente, et un mystérieux projet, intitulé « opération Smog », avant de se séparer.

Alerté, le technicien décide de jeter un œil aux documents internes de sa boîte. Et tombe sur d’étranges échanges de mails entre les plus hauts responsables de la compagnie. L’un écrit ainsi :

« Ils veulent détecter les actes terroristes le + tôt possible [sic] ! Ils parlent d’installer une espèce de boîte noire qui détectera ce qu’ils appellent des “signaux faibles”. J’ai pas bien compris mais en gros, nos détecteurs sont pour eux les relais parfaits. »

L’informaticien fouine trop. Trahi par l’historique de ses faits et gestes sur le réseau de l’entreprise, il se retrouve progressivement mis à l’écart : ses accès à l’intranet sont limités puis révoqués. Déchargé de tout travail effectif, il s’est senti « placardisé » jusqu’à son licenciement pour insuffisance professionnelle. Aujourd’hui au chômage, ce lanceur d’alerte garde une certaine amertume contre sa hiérarchie :

« Des requins prêts à tout pour que l’opération Smog reste confidentielle. »

Une liste de 37 mots

Opération Smog. C’est ainsi qu’a été baptisée cette manœuvre digne d’un roman d’espionnage. A la demande des principaux services de renseignement français – DGSI, DGSE, DPSD, DRM, DNRED, Tracfin –, chaque fabricant devait paramétrer les détecteurs pour les rendre capables de capter le bruit ambiant.

L’enregistrement et la transmission des conversations aux services concernés, par le biais des box wifi installées chez les particuliers, ne se déclenchent que si certains mots sont prononcés.

Voir le document

(Fichier PDF)

 

Grâce à l’administrateur système cité plus haut, Rue89 s’est procuré cette liste de 37 mots et expressions (voir le document).

Si certains paraissent légitimes à des fins de renseignement, de contre-espionnage et de lutte contre la criminalité organisée, d’autres posent davantage question.

  • « djihad » ;
  • « maquereau » ;
  • « sans-dents » ;
  • « cocaïne » ;
  • « Illuminati » ;
  • « DCRI » ;
  • « Merci pour ce moment » ;
  • « 2017 » ;
  • « Corse » ;
  • « Gayet » ;
  • « main qui tremble » ;
  • « Sommes-nous en dictature ? » ;
  • « Tor » ;
  • « Coulibaly » ;
  • « Delphine Batho » ;
  • « Bygmalion » ;
  • « Allah Akbar » ;
  • « centrale nucléaire » ;
  • « drone » ;
  • « ambassade des Etats-Unis » ;
  • « ambassade du Pérou » ;
  • « tchétchène » ;
  • « meurtre » ;
  • « Sarkozy » ;
  • « assassiné » ;
  • « gros poisson » ;
  • « complot » ;
  • « Je vais récupérer le colis » ;
  • « partir en Syrie » ;
  • « World Trade Center » ;
  • « Kalachnikov » ;
  • « Ben Laden » ;
  • « drogues » ;
  • « ETA » ;
  • « Paris-Istanbul pas cher » ;
  • « Fabrice Arfi » ;
  • « parapluie bulgare ».

A la lecture de cette liste, on peut supposer qu’elle n’est que parcellaire : pourquoi « Coulibaly » mais pas « Kouachi » ? Pourquoi « Gayet » mais pas « Trierweiler » ? Pourquoi « DCRI » mais pas « DGSI » ? Incompréhensible.

Violation de la vie privée à grande échelle

Ces informations font vivement réagir Adrienne Charmet, de La Quadrature du Net :

« Si les faits sont avérés, on peut estimer qu’un palier a été franchi. Nous nous inquiétions, à juste titre, de la loi sur le renseignement, mais cette affaire-là est complètement inattendue. Il s’agirait de pratiques illégales, barbouzardes, qu’aucun gouvernement démocratique ne peut cautionner. »

D’autres comprennent au contraire les motivations de l’opération Smog, comme le sénateur de la Vienne Jean-Pierre Raffarin (UMP), président de la délégation parlementaire au renseignement :

« La vie, ce n’est pas Disneyland. Ce n’est pas blanc ou noir. En l’occurrence, nous sommes dans une zone grise, sur une ligne de crête entre la sécurité de nos concitoyens et la nécessaire protection des libertés individuelles.

Sur ce sujet, le gouvernement a décidé d’avancer sans consulter l’opposition. Je le regrette. Mais je suis aussi conscient de la lourde responsabilité qui pèse sur les hommes et les femmes qui s’occupent de notre sécurité au quotidien.

La délégation parlementaire au renseignement a été informée en temps voulu. Il ne nous est pas apparu que la vie privée des Françaises et des Français était menacée par ce projet.

J’ai toute confiance dans le professionnalisme de nos services, qui savent faire la différence entre certains mots prononcés, relevant de la simple provocation, et d’autres prononcés avec une intention équivoque. Vous comprendrez que je n’en dise pas plus sur le sujet. »

« Je ne fais que mon travail »

Les services de renseignement sauront-ils vraiment faire la différence ? Pas sûr. Un témoignage met déjà en lumière les premiers ratés du système.

Un poissonnier de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) et lecteur assidu de Rue89, Michel D., a appelé la rédaction la semaine dernière. Il affirme avoir passé de longues heures en garde à vue, dans les locaux de la DGSI à Levallois-Perret, le 18 mars.

Selon lui, les enquêteurs lui posaient exclusivement des questions sur un mot qu’il aurait prononcé chez lui, à plusieurs reprises : « maquereau ». Sans explications, il dit avoir été relâché sans poursuites le lendemain.

La DGSI n’a pas donné suite à nos appels. Michel D., lui, reste secoué par la mésaventure :

« Je ne comprends pas. Je ne fais que mon travail, je n’ai rien à me reprocher. »

Il envisage désormais de se débarrasser de son détecteur de fumée.

 

                                                         POISSON D'AVRIL !

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

                                                        POISSON D'AVRIL !

 

Lu et relayé le 31 mars au soir,.. Vigilance, quand tu nous lâches !

Vous y avez cru...moi aussi pour être honnête. Ca ne paraitrait même plus étonnant..

Cette fois ce n'était qu'un poisson d'avril, espérons que cela ne leur donne pas l'idée de la mettre à excécution...

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Making of 01/04/2015 à 14h46
Les détecteurs de fumée espions, notre poisson d’avril 2015
 
 

« Les Dents de la mer », de Steven Spielberg, 1975 

 

Pas la peine de désosser vos détecteurs de fumée, aucun micro n’est caché à l’intérieur (enfin, on l’espère !). L’article que vous avez lu ce mercredi matin n’était que le fruit de nos imaginations. Tout était faux.

Nous sommes bien le 1er avril et comme les années précédentes, la rédaction se creuse la cervelle pour vous piéger (un peu) et vous faire rire (beaucoup). Souvenez-vous :

Merci à nos complices

Le lanceur d’alerte, ancien salarié d’un fabricant de détecteurs de fumée, et la victime du dispositif sont des personnages fictifs.

En revanche, nous avons bien contacté Jean-Pierre Raffarin, qui a accepté de se prêter au jeu. Merci à lui pour sa complicité, et à Adrienne Charmet, de La Quadrature du Net, qui était aussi dans la confidence.

« Tom-le-hacker » est en réalité un membre de l’équipe de Rue89, bon comédien qui porte à merveille la cagoule. Merci d’avoir démonté un détecteur de fumée devant notre caméra.

Certains d’entre vous y ont cru, ou ont douté. Depuis ce mercredi matin, nous avons reçu trois appels téléphoniques au standard de la rédaction pour savoir s’il s’agissait d’un poisson d’avril, et plusieurs mails. L’un d’entre eux estime que cet article engage la « responsabilité morale » de Rue89 si « certaines personnes peu avisées » jetaient leur détecteur de fumée et « mourraient ensuite dans un départ d’incendie ».

Quelques indices auraient pu vous mettre la puce à l’oreille :

  • la journaliste qui a signé l’enquête, Cerise Simet, ne fait son apparition sur Rue89 qu’une fois par an : le 1er avril ;
  • dans l’intertitre, les fabricants sont « muets comme des carpes » ;
  • le « lanceur d’alerte » se méfie des « requins » ;
  • la liste de mots-clés comprend les expressions « gros poisson » et « maquereau » ;
  • le dernier témoin interrogé exerce la belle profession de poissonnier.

Les poissons auxquels vous avez échappé

Cette année encore, vous avez échappé à tout un banc de poissons d’avril. Pendant sa réunion secrète avec ses consultants piscicoles, Zineb D. et Pascal R., la rédaction a sérieusement envisagé la piste des « drones survolant Paris qui étaient en fait envoyés par l’industrie du porno » (chipé par L’Obs), d’autres préférant éclaircir le mystérieux phénomène par « un jeu de piste entre patrons du CAC 40 ».

Les idées ont fusé, entre l’invention d’un « médicament qui permette de changer d’orientation sexuelle pendant une journée », « une grève de Daech pour l’augmentation des salaires » ou encore l’idée récurrente de faire « un truc avec BHL ». Un jour peut-être.

Cette année, le traditionnel poisson d’avril de Rue89 est pris dans une actualité particulière. Ce mercredi, la commission des lois de l’Assemblée nationale examine (pour de vrai) un projet de loi sur le renseignement.

Si les détecteurs de fumée espions relèvent du fantasme, les « boîtes noires » destinées à la surveillance des communications, elles, sont bien réelles. Et inquiétantes.

Espérons que notre petite plaisanterie attirera l’attention sur ce texte, qui pour l’instant ne vous enflamme pas.

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

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31 mars 2015 2 31 /03 /mars /2015 21:36

 

Source : http://www.lemonde.fr/planete

 

Des experts de l'AIEA vont revenir à Fukushima en raison des problèmes d'eau contaminée

Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le

 

 

 

 

Des experts de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) vont revenir à la centrale accidentée de Fukushima en avril, à la demande des autorités nippones, en raison de nouveaux problèmes d'eau contaminée survenus après leur passage en février.

Les spécialistes de l'organisation devaient prochainement compiler un rapport final à la suite de leur précédente mission, mais les avaries récentes constatées nécessitent des explications complémentaires, a jugé le ministère de l'industrie japonais.

 

Lire : A Fukushima, l’interminable décontamination

 

Les experts seront au Japon du 17 au 21 avril pour rencontrer des responsables nippons de l'Agence de l'énergie ainsi que de la compagnie géante du site, Tokyo Electric Power (Tepco).

Des quantités importantes d'eau contaminée

Ils se rendront aussi directement dans le complexe atomique Fukushima Daiichi ravagé par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011. Bien que des progrès aient été accomplis en vue du démantèlement, de très gros problèmes de gestion des quantités importantes d'eau contaminée sur le site demeurent.

Depuis le dernier passage sur place des équipes de l'AIEA, qui avaient salué le travail réalisé cette dernière année, de nouveaux pépins ont eu lieu, comme des débordements importants d'eau de pluie, la découverte d'une mare d'eau dans un des bâtiments du site ou encore la contamination, certes temporaire mais importante, de l'eau d'un canal traversant le site et descendant vers l'océan Pacifique voisin.

Le problème de l'eau est un des plus épineux qu'ait à traiter Tepco à Fukushima Daiichi. S'y mêlent des eaux d'arrosage, des eaux souterraines, des eaux de pluie, alors que toute cette masse liquide plus ou moins radioactive doit être gérée avec des moyens qui peinent à suivre.

Rejet dans la mer ?

Plus de 1 100 réservoirs ont certes déjà été construits dans l'enceinte de la centrale, mais les quantités d'eau continuent quotidiennement d'augmenter. L'AIEA s'était déjà inquiétée du volume croissant stocké dans des citernes dont la fiabilité n'est pas assurée, jugeant que cette situation ne pourrait s'éterniser.

Toutefois, à l'instar d'autres voix, l'agence internationale tend à penser qu'il n'y aura à terme pas d'autre solution que de rejeter en mer toute cette eau, après l'avoir expurgée autant que faire se peut des éléments radioactifs qu'elle contient. Les pêcheurs locaux, les pays voisins et les groupes environnementaux s'opposent d'ores et déjà tous à cette éventualité.

Voir le reportage en grand format : Fukushima an III : sur la côte dévastée, la peur et la colère

 

Source : http://www.lemonde.fr/planete

 

 

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31 mars 2015 2 31 /03 /mars /2015 21:19

 

Source : http://ecrans.liberation.fr

 

 

La plupart des utilisateurs de smartphone sont conscients que certaines de leurs informations personnelles sont partagées avec des tierces parties. Mais peu d’entre eux connaissent la fréquence de ces partages. C’est ce constat qui a poussé une équipe de chercheurs de l’université américaine de Carnegie Mellon à étudier le phénomène.

our cela, ils se sont servis dAppOps, une application Android, capable de détecter à chaque fois qu’une application a accès à vos données personnelles comme votre géolocalisation, vos contacts, votre liste d’appels… L’équipe américaine à donc installé cette application sur les smartphones de 23 personnes et leurs ont demandées de les utiliser comme si de rien n’était pendant une semaine.

Ce suivi a permis aux scientifiques de démontrer aux participants que leurs données personnelles étaient partagées jusqu’à 385 fois par jour, soit presque une fois toutes les trois minutes. Ce test a aussi permis de constater que les applications prenaient de grandes libertés. A l’image de l’application Groupon qui n’a pas forcément besoin d’accéder à la géolocalisation de l’utilisateur et qui l’a pourtant partagée plus de mille fois. «Ça m’a donné l’impression d’être littéralement traqué par mon téléphone. C’est réellement effrayant, ces chiffres sont bien trop élevés», confie une participante.

 

AppOs«Le saviez-vous ? Votre géolocalisation a été partagée 5398 fois par Facebook Groupon Go Launcher et 7 autres applications durant les 14 derniers jours.» (Photo AppOps Carnegie Mellon)

 

Plus impressionnant que les chiffres eux-mêmes, le manque d’information. «La grande majorité des gens n’ont aucune idée de ce qui se passe, explique Norman Sadeh, professeur à l’Institute for Software Research. La plupart des utilisateurs de smartphone n’ont en fait aucun moyen pour obtenir ces informations sur le comportement de leurs applications.» En revanche, une fois alertés, l’étude démontre que les utilisateurs de smartphones font tout pour limiter ces fuites d’informations. D’où l’utilité d’une telle application.

«Les gestionnaires de permissions pour les applications sont mieux que rien, poursuit Norman Sadeh, mais ils ne sont pas suffisants.» Lors de la deuxième phase de l’étude les sujets étaient prévenus quotidiennement du partage de leurs données ce qui les a poussés à être plus vigilants et leur permettant de bloquer 272 nouvelles demandes de partage sur 76 différentes applications. «Les alertes de confidentialité peuvent jouer un rôle important dans la sensibilisation du public, et même motiver les personnes à ajuster leurs paramètres de confidentialité», estime l’universitaire. Cependant, vu le nombre croissant d’application et leurs complexifications, «même l’utilisateur le plus précautionneux risque d’être submergé par les choix de contrôle des paramètres de confidentialité».

Pour Norman Sadeh, la solution tient peut-être dans la mise en place d'«assistants personnalisés» sous la forme d’un logiciel intelligent qui apprendrait au fur et à mesure de son utilisation, mettant ainsi en place des configurations semi-automatiques. Les études de l’universitaire sur le sujet démontrent qu’il est possible, dans 90% des cas, de prédire les réponses qu’un utilisateur donnera lors d’un questionnaire de vie privée.

La solution serait donc de laisser la garde de sa vie privée à une application chargée de surveiller les autres applications. Une perspective qui laisse songeur.

 

 

Source : http://ecrans.liberation.fr

 

 

 

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31 mars 2015 2 31 /03 /mars /2015 20:34

 

Source : http://cadtm.org

 

CADTM

 

Construisons une autre Europe – c’est maintenant qu’il faut d’agir !

31 mars par Collectif

 

 

 

L’assemblée de convergence réunie ce 28 mars 2015 dans le cadre du Forum Social Mondial de Tunis exprime toute sa solidarité au peuple grec en lutte contre l’austérité, pour la démocratie, le changement social et une autre Europe.

 

L’assemblée est convaincue que les mouvements sociaux grecs comme européens ont un rôle primordial à jouer et qu’ils doivent se mobiliser dans les semaines à venir pour s’opposer fermement au chantage organisé par les institutions européennes sur le gouvernement et le peuple grec.

 

Se faisant l’écho de la Déclaration de syndicalistes allemands « La Grèce au lendemain des élections – une chance pour l’Europe, non une menace » (à lire ici) et la Déclaration de l’Assemblée de l’Alter Summit « Give Greece a chance » (à lire ici) soutenue par plusieurs réseaux en Europe, cette assemblée du FSM propose à toutes les organisations sociales, syndicales et politiques :

 

  • d’exprimer lors du 1er mai notre solidarité avec le peuple grec partout en Europe et appeler à la présence de délégations internationales ce même jour à Athènes ;
  • de se rencontrer le 2 mai à Athènes pour discuter et décider des actions communes de solidarité ;
  • de participer activement au Festival de « Solidarity for All » à la mi-juin, afin d’en faire un moment important de mobilisation du mouvement social de base en soutien au peuple grec ;
  • de profiter du Sommet des Peuples des 8 et 9 juin à Bruxelles pour informer largement sur la lutte du peuple grec ;
  • de mobiliser pour une semaine d’actions décentralisées au mois de juin contre l’austérité et en solidarité avec le peuple grec (date à définir selon le calendrier des négociations entre la Grèce et les institutions européennes) ;
  • l’organisation d’une conférence citoyenne sur la dette en automne 2015 dans une capitale européenne ;
  • un événement social et politique majeur à Athènes à l’automne 2015.

 


L’avenir des peuples européens est lié à celui du peuple grec. Ensemble nous construirons une autre Europe ! C’est maintenant qu’il faut agir !

 

L’Assemblée de convergence appelle également le Conseil International du FSM à s’impliquer activement dans la solidarité avec le peuple, les mouvements et le gouvernement de Grèce – en utilisant ses outils de communication pour diffuser l’information favorisant ainsi la mobilisation globale.

 

Dans ce contexte, nous appuyons la proposition de tenir à Athènes durant le premier semestre 2016, un séminaire stratégique entre le Conseil International du FSM, les réseaux européens et les acteurs sociaux internationaux.

 

Tunis, le 28 mars 2015

 

 

Source : http://cadtm.org

 

 

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