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12 février 2017 7 12 /02 /février /2017 21:42

 

 

Source : http://www.francetvinfo.fr

 

 

La Belle Aude : trois ans après sa création, la coopérative est rentable

 

C'est une belle histoire comme on les aime. Celle de salariés qui ont pris leur destin en main et son désormais leur propre patron.

 

France 2France Télévisions

Mis à jour le
publié le

 

Les salariés du fabricant de glace La Belle Aude qui ont repris leur entreprise dans l'espoir de sauvegarder leurs emplois peuvent être fiers d'eux aujourd'hui. Ils sont désormais associés. Aujourd'hui, plus de 1 000 pots de glace par heure sont produits grâce à cette nouvelle machine de mise en pots automatique. C'est six fois plus qu'au démarrage de la coopérative en 2014.

Pari réussi

L'histoire des Pilpa c'est celle d'un fabricant de glace installé depuis 40 ans à Carcassonne (Aude). En 2012, un an après le rachat par un groupe anglais, la fermeture est annoncée. 124 emplois doivent être supprimés. Mais les salariés vont se battre et 19 d'entre eux vont créer une coopérative. Trois ans plus tard, cinq commerciaux ont été embauchés, 300 000 euros investis dans des machines, le pari est réussi. La coopérative est aujourd'hui rentable.

 

 

 

Source : http://www.francetvinfo.fr

 

 

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10 février 2017 5 10 /02 /février /2017 22:14

 

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Transport

Abandon de l’écotaxe poids lourds : 10 milliards de recettes en moins pour l’Etat

 

par

 

 

C’est un recul gouvernemental aux lourdes conséquences économiques, sociales, politiques et environnementales. Dans son rapport annuel publié le 8 février, la Cour des Comptes revient sur l’abandon de l’écotaxe poids lourds par le gouvernement. Mesure phare du grenelle de l’Environnement, votée en 2009, l’écotaxe poids lourds avait pour objectif de couvrir les coûts d’usage du réseau routier national, hors autoroutes à péage, et d’une partie du réseau routier local. Elle devait être acquittée par les poids lourds, français mais aussi étrangers en transit, sous la forme d’une taxe au kilomètre sur un réseau d’environ 15 000 km.

Sa mise en œuvre avait été confiée en octobre 2011 au consortium Écomouv’ (comprenant notamment Benetton, Goldman Sachs, Thalès et SFR, lire notre enquête) dans le cadre d’un partenariat public-privé. Le début de la collecte de la taxe était initialement prévu en juillet 2013. Elle devait rapporter près de 890 millions d’euros par an de recettes nettes aux administrations publiques, dont 684 millions d’euros en faveur du financement des infrastructures nationales de transport. Mais face à la fronde des « bonnets rouges », le Premier ministre annonce la suspension de l’écotaxe poids lourds le 29 octobre 2013. Son remplacement par un « péage à transit » est envisagé en juin 2014, avant une « suspension sine die » par la ministre de l’Écologie Ségolène Royal, et, fin octobre 2014, la résiliation du contrat passé avec Écomouv’.

 

Particuliers et routiers français paient la facture

L’ardoise est conséquente. « L’abandon de l’écotaxe poids lourds est à l’origine d’une perte de recettes potentielles nettes au profit des administrations publiques de 9 833,09 millions d’euros sur la période d’exécution du contrat », évalue la Cour des Comptes. Cet abandon a également entraîné des dépenses importantes pour l’État : 958 millions d’euros d’indemnisations directes versées à Écomouv’ ou ses partenaires à la suite de la résiliation du contrat, ainsi que 70 millions d’euros de dépenses engagées par les administrations des ministères des Transports et des Douanes pour mettre en œuvre l’écotaxe, puis la défaire. À ces coûts, peuvent être ajoutés la perte de recettes liée à l’abaissement du tarif de la taxe à l’essieu (- 53 millions d’euros par an). Cette mesure avait justement été prise en 2009 pour favoriser l’acceptation de la mise en œuvre de l’écotaxe poids lourds auprès des organisations de transport routier... Sans compter 270 millions d’euros pour régler des contentieux.

Cette perte de recettes a été compensée par une majoration du tarif de taxe intérieure de consommation des produits énergétiques (TICPE) sur le gazole, pour un rendement total de 1 139 millions d’euros par an à partir de 2015. Mais cette solution de remplacement suscite les critiques de la Cour : « L’écotaxe poids lourds devait peser sur les poids lourds étrangers circulant en France à hauteur de 31 %, soit un niveau proche de leur part de marché (près de 40 %). La compensation de son abandon par un relèvement du tarif de TICPE ramène cette contribution à 2 % et fait donc supporter cet abandon par les poids lourds sous pavillon français et les automobilistes à hauteur de 98 %. ». En clair : particuliers et routiers français paient la facture.

Enfin, l’abandon de l’écotaxe poids lourds a eu des conséquences sociales directes avec le licenciement des 210 salariés d’Écomouv’, dont 157 à Metz. Les reclassements envisagés pour une partie d’entre eux dans des établissements publics de l’État « n’ont pas prospéré », commente la Cour des Comptes.

 

Entre « précipitation » et « objectifs de court terme »

La Cour des Comptes déplore un pilotage du projet « centré sur des objectifs de court terme », une suspension « prise dans la précipitation », et relève qu’ « aucune analyse préalable de la portée de cette décision n’a été conduite ». Ainsi, « cette décision sans base contractuelle a fragilisé la position de l’État, limitant notamment toute possibilité de rechercher, par la suite, une éventuelle faute d’Écomouv’ dans le retard ou les défauts du dispositif ». « Le mandat de négociation finalement retenu se résumait à deux objectifs principaux : éviter tout paiement à Écomouv’ en 2014, et ne rien trancher de manière définitive au cours de cette période ».

Dans sa réponse à la Cour des comptes, le cabinet du Premier ministre affirme que cette décision a fait l’objet d’« analyses juridiques et financières », et que l’État a utilisé « tous les leviers dont il disposait dans le cadre des négociations avec Écomouv’ », obtenant ainsi « des conditions financières plus favorables qu’initialement prévues ». Il assure que cette décision est « réaliste et efficace sur le long terme », avec un « bilan financier qui n’est pas si défavorable pour les finances publiques ».

Pour la Cour des Comptes, cet abandon marque « une occasion manquée de mettre en place un instrument pertinent de politique des transports ». Plusieurs pays européens – notamment la Suisse dès 2001, l’Autriche en 2004, l’Allemagne en 2005, la République tchèque en 2007, la Slovaquie en 2010, la Pologne en 2011, la Belgique en 2016 – ont déjà mis en place une tarification kilométrique de l’usage des infrastructures routières pour tous les poids lourds de plus de 3,5 tonnes [1]. Moins médiatisé que le mouvement des bonnets rouges, un collectif appelle en France à la mise en place d’une « pollutaxe », qui corrige les défauts les plus criants de l’écotaxe et s’inscrit dans une véritable fiscalité écologique.

 Télécharger le chapitre du rapport annuel 2017 de la Cour des Comptes « L’écotaxe poids lourds : un échec stratégique, un abandon coûteux »

Photo de Une : 1ère action pour la Pollutaxe à Biarritz en Pays Basque, le 13 décembre 2013 / Bizi !

 

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10 février 2017 5 10 /02 /février /2017 22:05

 

 

Source : https://reporterre.net

 

 

Massacre au bulldozer en forêt de Fontainebleau

 

9 février 2017 / Florence Combe-Amrouche

 

 

 

 

Sous prétexte de « restaurer le chaos rocheux » cher aux peintres « d’antan », l’ONF a procédé à une coupe sauvage en forêt de Fontainebleau. L’auteure de cette tribune a enquêté et raconte sa stupéfaction.

Florence Combe-Amrouche, 53 ans, est originaire de la région de Fontainebleau où elle a effectué toute sa scolarité jusqu’à la terminale.


Cela fait plus de quarante ans que je fais de la randonnée à travers la forêt de Fontainebleau (Seine-et-Marne), dont je connais le moindre chemin.

Dimanche 29 janvier dernier, nous sommes allés au carrefour du Bas-Bréau, à proximité de Barbizon. Quelle stupéfaction à notre arrivée ! Une hécatombe d’arbres ! Pins sylvestres et chênes jonchaient le sol, entiers ou bien coupés en lamelles ou en rondins, au bord de la route forestière.

Bravant l’interdiction, nous avons pénétré plus avant dans la forêt et nous sommes tombés sur des centaines d’arbres abattus et découpés. Nous avons aussi découvert des dizaines d’arbres encore debout, marqués de peinture rouge, orange, bleue ou blanche, probablement prêts pour l’abattage. De jeunes arbres vigoureux, sains, espacés les uns des autres… À proximité, d’énormes engins motorisés à crochets, des bulldozers, des tracteurs et des débardeurs avaient transformé les chemins de randonnée en un énorme chaos boueux. On n’entendait plus un seul animal, plus un seul chant d’oiseau. Un paysage de désolation.

Un panneau de l’Office national des forêts (ONF) justifiait ainsi cette destruction massive : « Le chantier consistera à rouvrir ces paysages qui, à terme, retrouveront leur visage d’antan très apprécié par les peintres. Ce chaos rocheux offrira également aux promeneurs de beaux points de vue sur le massif. » ...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : https://reporterre.net

 

 

 

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10 février 2017 5 10 /02 /février /2017 21:41

 

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Politique autrement

Saillans, laboratoire de la démocratie rurale, cherche à amplifier sa révolution participative

 

par

 

 

 

Dans ce village de Drôme, un quart des adultes participe à la politique locale et à la gestion municipale à travers des commissions et des groupes de travail. La municipalité, remportée en 2014 par une liste citoyenne, veut continuer à élargir le cercle des personnes concernées et, malgré les réticences, associer les habitants aux dossiers les plus ardus, comme le budget ou le Plan local d’urbanisme. Un difficile travail d’éducation populaire. Un reportage de L’Âge de Faire.

 

Cet article a initialement été publié dans le journal L’âge de faire (voir en dessous de l’article)

 

À Saillans, le Café des sports est incontournable : c’est le seul établissement ouvert chaque jour, à toute heure et en toute saison, dans ce village coincé entre les montagnes et la Drôme qui lui mouille les pieds. Les journalistes y sont envoyés lorsqu’ils veulent des avis critiques sur la gestion municipale de ce laboratoire d’une démocratie plus participative. Parmi les clients, il y aura toujours quelqu’un pour se plaindre des nombreuses réunions « faites pour ceux qui ne travaillent pas », des places de parking supprimées ou du fait « qu’on ne sait pas qui commande »... L’affluence des médias, intrigués par le fonctionnement atypique de la liste qui a remporté les élections municipales de 2014, a suscité de l’agacement dans ce bourg de 1 200 habitants, en donnant l’impression que les élus étaient plus efficaces pour communiquer que pour agir, et en confrontant presque systématiquement « les pour » et « les contre ».

« Le politique, c’est l’habitant, pas l’élu »

Quand je lui demande ce qu’il pense de tout ça, Laurent Bernard, l’un des deux patrons du bar, évite soigneusement le piège du manichéisme. Certes, il regrette que le conseil municipal soit « devenu politique ». Est-ce mal de faire de la politique ? « Oui. La politique, ce sont les pourris qui nous gouvernent », dit-il en levant le menton en direction du ciel… ou du sommet de l’État, là-bas, très loin. Cette définition est à mille lieux de celle de Tristan Rechid, qui a formé les élus de Saillans aux méthodes de l’éducation populaire : « Le politique, c’est l’habitant, pas l’élu. L’élu est un représentant qui anime le processus. » N’empêche. Le conseil des sages, auquel appartient Tristan et qui accompagne l’action municipale, ira bientôt à la rencontre des habitants dans différents lieux publics, dont le Café des sports. Laurent Bernard en est plutôt content. « Ici, c’est ouvert à tous. »

De fait, en terrasse et dans la salle, à peu près tout le monde se côtoie dans un va-et-vient permanent : des grand-mères qui se retrouvent autour de leur café quotidien, des jeunes parents avec bébé en écharpe, des chasseurs, des écolos, des gens « du cru », des néo-ruraux, des travailleurs saisonniers… Toute la diversité de la Drôme, dont les composantes ont parfois du mal à se comprendre, est là.

Sébastien Dragan est arrivé de la Marne il y a près de vingt ans. Il a longtemps tenu la pizzeria à deux pas du café. Il raconte qu’aux élections, « je n’étais pas spécialement pour cette liste. Je suis un peu de l’ancienne école, à penser qu’on est élu pour décider ». Son parcours professionnel l’a finalement poussé à rejoindre la commission Économie. En septembre, pour la Semaine de l’économie locale, « nous avons fait une expo photo sur les acteurs économiques : commerçants, artisans, artistes... La plupart ont joué le jeu, et ont organisé en tout une quarantaine d’ateliers. Ce genre de choses donne de la fierté à des gens qui ont besoin de reconnaissance. Ça les amène à s’ouvrir à la démarche ».

« Pas de système pyramidal avec le maire tout en haut »

C’est l’un des grands questionnements du moment à Saillans : comment élargir le cercle des 230 personnes (24 % de la population majeure) qui participent aux commissions et aux Groupes action-projet ? « Ce sont surtout des peurs qui bloquent les gens, estime Sébastien. Peur de ne pas trouver leur place, d’être dépossédés de leurs droits sur le village. Et puis, il faudra quelques générations pour que les gens redeviennent acteurs de leur propre vie ! »

Le fonctionnement de la municipalité de Saillans repose sur deux grands principes : la collégialité et la participation. La collégialité concerne le conseil municipal proprement dit. Ici, pas de système pyramidal avec le maire tout en haut, puis ses adjoints, et enfin les simples conseillers. Les élus se partagent les responsabilités et travaillent en binômes. La participation des habitants, quant à elle, peut se faire dans les commissions thématiques (finances, aménagement, jeunesse, transparence…) et les Groupes action-projet (jardin public, stationnement-circulation, entraide-bénévolat, rythmes scolaires…). Les citoyens peuvent aussi se porter volontaires pour être membres du conseil des sages, animer des réunions, rédiger la lettre d’information municipale...

« Ce qu’on veut savoir, c’est pourquoi ils ne viennent pas ! »

Deux à trois fois par mois, les citoyens sont également conviés au comité de pilotage, l’un des principaux lieux de décision, où ils peuvent prendre la parole. Les travaux des commissions et des groupes Action-projet y sont présentés et validés ; les questions qui feront l’objet d’un vote officiel en conseil municipal y sont débattues. Sébastien ne va pas souvent au comité de pilotage, mais son père s’y rend régulièrement. « Il a 70 ans, et il se sent honoré qu’on lui demande son avis ! »

J’avais assisté à un comité de pilotage en juin 2014, quand la liste encore toute fraîche et enthousiaste se lançait dans de multiples groupes de travail (lire l’article sur Basta !). Deux ans et demi plus tard, les élus doivent gérer leur fatigue. Ce jeudi soir de novembre, ça grince parfois un peu dans les échanges, ça frotte entre les tempéraments. Fanny Larroque, qui prend des notes et surveille l’horloge, met de l’huile dans les rouages depuis le mois de septembre. Une subvention de la Fondation de France a permis à la mairie de financer son poste pour un an, soulageant les élus surmenés.

En début de réunion, des membres du conseil des sages annoncent qu’ils iront discuter à bâtons rompus avec les habitants, sur le marché et dans différents quartiers. Un élu les interpelle : « Nous, ce qu’on veut surtout savoir, c’est pourquoi ils ne viennent pas ! » Une créatrice de vêtements et deux artisans présentent leur projet de recyclerie, pour lequel ils sollicitent un local municipal. Ils proposent aussi de fabriquer de petites remorques qui seraient proposées en libre service dans le centre du bourg, pour transporter les courses sans utiliser de voiture.

Après un débat autour de la vente d’un terrain communal, le comité aborde une question épineuse : l’analyse du budget. Agnès Hatton, élue responsable des finances, dit son désarroi : difficile de travailler de façon cohérente quand le coût des projets ne cesse de grossir, gonflé par les imprévus et l’application des normes ! On sent planer sur la salle tout le poids des réglementations et des normes techniques, qui réduisent la liberté politique des communes. Pour y voir plus clair, le comité décide de recourir à un expert qui réalisera une étude globale sur le budget.

Les débuts du tirage au sort

L’équipe municipale est aujourd’hui à un tournant. Après avoir organisé plus de 200 réunions participatives et fait émerger des dizaines de projets d’habitants, elle se concentre sur les réalisations. Compostage collectif, réduction de l’éclairage public, installation de panneaux solaires à l’école, aménagement du jardin public… De nombreux projets se sont déjà concrétisés. Les élus ont aussi eu le temps de digérer certaines réalités qui mettent des bâtons dans les roues de leur utopie. Peu à peu, des solutions se dessinent pour surmonter les obstacles.

Première réalité, qui revient en boucle : tout le monde ne participe pas. « Aux élections, 43 % des votants n’étaient pas d’accord avec nous, et sur les 57 % qui nous ont élus, beaucoup en avaient juste marre du maire », rappelle Joachim Hirschler, élu référent en Environnement, énergie et mobilité. Fanny a été recrutée pour aller à la rencontre des « abstentionnistes » qui ignorent les réunions publiques. « Mon boulot, c’est de travailler avec ceux qui ne viennent pas, ou ne viennent plus, les déçus, ceux qui ne se sentent pas capables ou qui ont du mal à s’engager sur la durée », explique-t-elle.

Les outils numériques et l’organisation de chantiers collectifs bénévoles sont les premières pistes envisagées pour diversifier les formes de participation. Sans oublier le tirage au sort, que le conseil des sages utilise pour recruter ses nouveaux membres et qu’il souhaite expérimenter à une échelle plus large. Des citoyens tirés au sort sur les listes électorales devraient ainsi participer, aux côtés des élus, aux travaux concernant la révision du Plan local d’urbanisme (PLU).

Discuter du budget municipal sur le marché

Seconde réalité : la lourdeur du fonctionnement d’une commune laisse les habitants à l’écart des plus gros budgets et des projets de fond. Emmanuel Cappelin, membre du conseil des sages, relève le paradoxe. « On met beaucoup d’énergie dans les Groupes action-projet, mais 60 % des finances vont dans le train-train de la mairie... C’est ainsi qu’on évacue le politique du budget, avec le risque de se contenter d’une petite ligne avec laquelle la population fait joujou. » Un débat d’orientation budgétaire est programmé pour le printemps. Des membres du conseil des sages verraient bien des discussions sur le sujet au marché, par exemple. Mais les élus ont encore eux-mêmes un gros travail à fournir, avant de pouvoir en débattre avec les habitants.

Une autre piste consiste à inviter la population à travailler sur les « projets structurants », imposés par la réglementation ou par la nécessité de rénover certains équipements. Le conseil municipal a ainsi fait appel à l’association d’éducation populaire « La turbine à graines » pour s’attaquer à un gros morceau : le PLU. Avant la rédaction des objectifs de révision du PLU, les habitants ont été invités à travailler sur une carte géante de la commune et autour de tables thématiques ; à décortiquer ensemble des textes réglementaires ; à participer à des promenades de repérage… « Tout le travail qu’on a fait se retrouve dans les objectifs, se réjouit Sébastien, qui a été formé pour aller à la rencontre des habitants et accompagner une promenade. C’est super gratifiant ! » Pour mener l’ensemble de la révision selon cette démarche, la commune devra se mettre en quête de financements.

À mi-mandat, la liste cherche donc à la fois à élargir et à approfondir la participation. Un travail de longue haleine, dont les succès prennent parfois des chemins inattendus. Fernand Karagiannis, élu référent pour l’Économie, se réjouit presque de voir des habitants signer une pétition contre l’installation de bacs à déchets. « Quelque part, ils ont intégré notre fonctionnement. Ils nous disent : “Vous êtes participatifs et vous ne nous informez pas !” Ça va devenir quelque chose de naturel, qui devrait continuer après nous. » Tristan, lui, attend beaucoup du tirage au sort de citoyens qui travailleront avec les élus et les experts. « Ils vont être formés en urbanisme, en gestion… En fin de mandat, on aura plein de gens compétents. C’est un rêve d’éducation populaire ! »

Lisa Giachino (L’âge de faire)

Cet article est tiré du numéro de janvier du magazine L’âge de faire, partenaire de Basta !. Son dossier est consacré à la reconstruction de la démocratie. Pour en savoir plus, rendez-vous ici.

 

 

A lire sur Basta ! :

 

 

 

 

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Source : http://www.bastamag.net

 

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10 février 2017 5 10 /02 /février /2017 21:23

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

«La volonté de blesser la masculinité de leur public est fréquente chez les policiers»
Par Sylvain Mouillard

 

 

 

 

Une patrouille dans la cité des Francs-Moisins avec une unité de la BST (brigade spécialisée de terrain), à Saint-Denis, en août 2013.

Une patrouille dans la cité des Francs-Moisins avec une unité de la BST (brigade spécialisée de terrain), à Saint-Denis, en août 2013. Photo Vincent Nguyen. Riva-Press pour Libération

 

Le sociologue Didier Fassin revient sur le caractère sexuel souvent prononcé des interventions des forces de l'ordre dans les quartiers populaires.

 

C’est un élément qui revient souvent dans les récits des interpellations policières violentes au sein des quartiers populaires : un caractère sexuel prononcé. Insultes homophobes, testicules écrasés, fouilles appuyées des parties intimes, jusqu’au pire avec le viol dont aurait été victime Théo à Aulnay-sous-Bois. Le sociologue Didier Fassin, professeur de sciences sociales à l’Institut d’étude avancée de Princeton, a écrit en 2011 la Force de l’ordre. Une anthropologie de la police des quartiers, résultat d’une immersion de quinze mois dans une brigade anticriminalité. Interrogé par mail, il revient sur cet aspect du problème.

Comment expliquer la dimension sexuelle des actes d’extrême violence subis par Théo ?

Les violences exercées par les policiers dans les quartiers populaires à l’encontre notamment des jeunes d’origine immigrée sont de deux types. Physique : bousculades, coups, placages, étranglements. Et moral : vexations, propos abaissants, insultes dégradantes. L’agression sexuelle décrite par Théo associe les deux : il s’agit de meurtrir et d’humilier tout à la fois un jeune homme qui a osé protester contre un énième contrôle d’identité. C’est vouloir lui faire perdre sa virilité, ce que confirment les propos qui accompagnent les violences : on le traite de «salope» et de «fiotte», on plaisante sur son «anus qui saigne». Les policiers croient affirmer leur masculinité en avilissant celle de Théo. Mais la dimension raciale et raciste est ici essentielle, comme le montre la qualification de «bamboula». Car l’homme noir incarne la virilité. Qu’il réponde ou résiste, et il faut la lui faire perdre. Des actes de sadisme comme ceux d’Aulnay-sous-Bois sont rares, mais la volonté de blesser la masculinité de leur public est en revanche fréquente parmi les policiers.

De telles pratiques sont-elles liées à une culture de la virilité exacerbée chez les policiers ?

Les études sociologiques, comme du reste les films de fiction et les séries télévisées, montrent que le monde de la police est profondément animé par un imaginaire de masculinité qui se manifeste dans le travail sur le corps, le vêtement, la démarche, le port d’arme – jusque dans la symbolique de la matraque télescopique qui pénètre Théo. Cet imaginaire est cultivé dans les formations, les stages et les récits des aînés. Or, une fois sur le terrain, les jeunes policiers se rendent compte que leur métier n’est pas du tout celui dont ils rêvaient, qu’ils n’arrêtent pas des voleurs mais patrouillent vainement pendant des heures, et que leur seule manière de se distraire tout en «faisant du chiffre» est d’aller harceler les jeunes hommes dans les cités.

Les contrôles qu’ils y font servent moins à vérifier des identités qu’ils connaissent qu’à imposer une forme d’autorité brutale et potentiellement à provoquer des interpellations pour outrage et rébellion. La virilité mise à l’épreuve dans les longs moments d’inaction retrouve un peu de son éclat dans ces démonstrations de force. Dans le cas présent, le fait de se mettre à quatre policiers armés pour frapper un homme à terre qui ne se défend pas et de continuer à le rouer de coups alors qu’il est menotté ne leur apparaît nullement comme contradictoire avec cette image virile. Probablement éprouvent-ils une forme de jouissance dans la démonstration de leur toute-puissance face à un homme impuissant.

Quel est l’objectif recherché par les policiers lorsqu’ils se comportent ainsi avec les jeunes des quartiers populaires ? Quelles réactions cela provoque-t-il dans la population ?

A l’évidence, le but des policiers dans ces quartiers n’est pas de maintenir l’ordre public mais d’imposer un ordre social. Il est de rappeler à chacun sa place, de signifier aux jeunes qu’ils peuvent se faire insulter, et de leur faire comprendre ce qu’il leur en coûterait s’ils répondaient. L’éducation civique qui leur est donnée vise à leur inculquer qu’ils résident dans des territoires de la République où l’état de droit n’existe que de façon très limitée. Comment pourraient-ils se rendre au commissariat pour déposer plainte pour insulte raciste ou traitement discriminatoire par des policiers ? Mais ce qui m’a frappé depuis l’épisode tragique d’Aulnay-sous-Bois, ce sont les courriers que j’ai reçus d’hommes et de femmes de ces quartiers.

Les uns crient leur colère face aux exactions des policiers mais aussi face à l’impunité dont ils ne cessent de bénéficier de la part de leur institution et de la justice. Les autres disent leur désarroi, leur inquiétude et même leur peur, notamment pour leurs enfants. C’est que, depuis des décennies, aucun gouvernement n’a le courage de se confronter au problème d’une police dont les actes mettent quotidiennement en cause le contrat social et le pacte républicain. Au contraire, le pouvoir ne cesse de donner aux forces de l’ordre plus de prérogatives et moins de contrôle démocratique de leurs actions. La loi en préparation qui élargit les conditions d’utilisation de leur arme à feu même sans légitime défense en est la preuve la plus récente. Dans ce contexte, la dignité avec laquelle Théo a réagi à l’inqualifiable agression dont il a fait l’objet devrait faire réfléchir policiers et politiciens.

Sylvain Mouillard

 

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

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10 février 2017 5 10 /02 /février /2017 21:05

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

Justice
Aide aux migrants : une condamnation de principe pour Cédric Herrou
Par Mathilde Frénois, Correspondante à Nice

 

 

Khadidja, réfugiée malienne (bonnet blanc), est venue féliciter Cedric Herrou (bonnet jaune) à la sortie du tribunal de Nice ce vendredi.

Khadidja, réfugiée malienne (bonnet blanc), est venue féliciter Cedric Herrou (bonnet jaune) à la sortie du tribunal de Nice ce vendredi. Photo Laurent Carré pour Libération

 

L'agriculteur qui est venu en aide à des étrangers dans la vallée de la Roya a écopé d'une simple amende de 3 000 euros avec sursis. Une peine légère qui le conforte dans son combat. Il compte désormais attaquer l’Etat pour «non-respect des protocoles de réadmission».

Dans la salle des pas perdus, Khadidja serre fort Cédric Herrou dans ses bras. «Ce que je lui ai dit à l’oreille, vous ne le saurez pas», prévient cette Malienne de 17 ans arrivée en France en juin via la vallée de la Roya et avec l’aide de l’agriculteur. Mais pour ceux qu’elle déclame tout haut, les mots de Khadidja frappent les murs du palais de justice de Nice ce vendredi matin : «Ce n’est pas un crime de venir en aide à des mineurs isolés! Je suis l’une de ces mineurs, Cédric est notre papa», dit-elle.

A lire aussi la tribune de Didier Fassin : La justice contre les justes ?

Derrière la porte de la salle d’audience, la justice vient de condamner Herrou à 3 000 euros d’amende avec sursis, le reconnaissant coupable de l’aide apportée aux étrangers pris en charge en Italie. L’agriculteur de 37 ans avait revendiqué être allé chercher des migrants à Vintimille pour franchir la frontière franco-italienne. «Cédric Herrou ne donne pas la preuve d’un franchissement individuel face à un péril», affirme la présidente qui estime que l’aide était généralisée. En revanche, le tribunal a prononcé la relaxe pour l’ouverture sans autorisation d’un camp accueillant 57 migrants dans un bâtiment de la SNCF. «L’aide proposée par Cédric Herrou participe à une action de secours. Il a agi […] pour préserver leur dignité et leur intégrité», indique-t-elle, s’éloignant des réquisitions qui s’élevaient à huit mois de prison avec sursis.

«La victoire, ce sera quand on n’aura plus à faire tout ça»

«Le tribunal a bien compris que l’action de Cédric Herrou est uniquement humanitaire, se réjouit son avocat Me Zia Oloumi. Au-delà du cas de mon client, ce jugement donne un cadre clair de l’infraction.» Si le tribunal a sanctionné l’aide à l’entrée sur le territoire national de personnes en situation irrégulière, l’aide au séjour et à la circulation a fait l’objet d’une relaxe. «J’ai été écouté et j’ai eu de vraies réponses, se satisfait Cédric Herrou qui a remis son bonnet en laine jaune pour se protéger des quelques gouttes de pluie. Désormais, nous comprenons qu’il faut traçabiliser nos actions pour poursuivre notre chemin.» L’agriculteur exclut désormais de faire appel.

A lire aussi : Cédric Herrou, passeur décisif

A moins d’un appel du parquet, Herrou en a fini avec la justice… mais pas avec cette situation à la frontière entre secours à une personne en danger et aide illégale à un étranger. «La victoire, ce sera quand on n’aura plus à faire tout ça et que je pourrai reprendre une activité normale», dit-il. Cette nuit encore sur son terrain de Breil-sur-Roya, ce producteur d’huile d’olive et d’œufs accueillait cinq migrants, tous arrivés seuls à pied par les voies ferrées depuis Vintimille. «Nos représentants politiques ont le devoir d’assumer leurs responsabilités en accueillant avec dignité les gens qui mettent le pied sur le sol français, affirme-t-il, assurant faire le travail de l’aide sociale à l’enfance. On continuera à agir et ce n’est pas sous la menace d’un préfet ni les insultes d’un ou deux politiques que nous arrêterons. Nous continuerons, car nous agissons dans l’urgence.»

«L’espoir que les choses changent»

Un discours approuvé par ses nombreux soutiens qui se sont massés au pied des marches du palais de justice de Nice. «Je suis là pour le respect de la devise gravée sur la façade du bâtiment», affirme Alain, professeur d’histoire qui pointe du doigt les mots «liberté, égalité, fraternité». Et d’ajouter : «C’est ce que j’ai appris à mes élèves pendant toute ma carrière. Ces notions, nos dirigeants politiques doivent les faire vivre.» Amnesty International, RESF, la Cimade, SOS Racisme, les associations azuréennes Habitat et Citoyenneté, ADN et Roya citoyenne, entre autres, ont répondu présentes à l’appel à manifester. De l’autre côté de la place, une étudiante ne porte ni pin’s ni pancarte. A 22 ans, c’est la première fois qu’elle vient à Nice pour un rassemblement. «Et je me suis levée très tôt, à 6h30 parce que je viens de Marseille, fait-elle remarquer au côté de son père. La situation des réfugiés et la non-réaction des politiques me touchent. Avec ce procès, j’ai l’espoir que les choses changent.»

A lire aussi : Cédric Herrou, le procès d'un geste d'humanité

Afin que «les choses changent», Herrou annonce, avec des associations et des avocats, qu’il attaquera en justice les autorités françaises pour prouver «le non-respect des protocoles de réadmission», précise-t-il. Mercredi, Amnesty International avait déjà dénoncé des renvois quasi systématiques de migrants en Italie enfreignant le droit d’asile et le droit des mineurs isolés. En attendant tout appui judiciaire, une militante de l’aide aux migrants est attendue à la barre du tribunal de Nice en avril, quatre autres en mai. Après sa relaxe, le professeur et chercheur Pierre-Alain Mannoni attend une date pour son procès en appel. Comme Herrou, tous risquent cinq ans de prison et 30 000 euros d’amende.

Mathilde Frénois Correspondante à Nice

 

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

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10 février 2017 5 10 /02 /février /2017 19:47

 

 

Source : http://www.revolutionpermanente.fr

 

 

En plein "Pénélope Gate"

Dans le Nord, 450 personnes ont été privées du RSA. Mais qui sont les véritables assistés ?

Publié le 9 février 2017

 

 

Ce 9 février, les médias ont annoncé que 450 personnes bénéficiant du RSA (soit environ 470euros) avaient été temporairement suspendues de leur droit, dans le Nord. La raison ? Les allocataires ne se seraient pas inscrit à Pôle Emploi. Une politique qu’avait promis Xavier Bertrand lors de son élection à la tête de la région Hauts-de-France, celle de la traque aux "abus". Cependant, le "Pénélope Gate" - et autres péripéties politiques de la période - amène à poser une question : "Mais qui sont les véritables assistés ?"

Julian Vadis

 

Sur les réseaux sociaux, une image a particulièrement fait sensation depuis le début de l’affaire de l’emploi présumé fictif de Pénélope Fillon. Surmontée du message "En langage de droite", l’image contient seulement deux phrases : 500€ = assistés ; 500 000€ = assistants. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la politique menée par Xavier Bertrand, conseiller Régional Les Républicains dans la fraîchement nommée région Hauts-de-France, illustre à merveille la pertinence du message des réseaux sociaux.

 

Oh, bien sur, s’il "ne s’agit pas de dire que l’allocataire du RSA est l’ennemi du département du Nord" pour Olivier Henno, vice-président chargé de l’insertion du dit département, "on ne peut pas donner d’aides en aveugle" prédisant que " demain, si l’allocataire sanctionné s’inscrit à Pôle Emploi ou s’il demande un contrat d’engagement réciproque, il retrouvera immédiatement ses droits au RSA" . La sanction temporaire de 4 mois semble assez floue, s’il s’agit de retrouver ses droits au lendemain d’une inscription à Pôle Emploi. Une tournure de phrase qui semble de plus assez peu sincère, puisque quiconque devant faire des démarches au Pôle Emploi sait en quoi les procédures peuvent durer plusieurs semaines. Mais l’essentiel est ailleurs, le discours vise avant tout à stigmatiser ceux qui seraient assistés et ne chercheraient pas d’emploi. La droite à la tête de la région a commencé la traque aux "profiteurs", celles et ceux qui vivent sur le dos de l’État, dans un luxe qui ne dépasse pas les 500€ ...

 

Sauf qu’à l’heure ou le champion de la droite et du centre est englué dans une affaire d’emploi fictif, cette manœuvre éhontée a le même effet que les excuses de Fillon : ça fait « pshiiit ». Et en cette période ou les masques tombent, sur fond de crise organique, les véritables "profiteurs" apparaissent plus nettement. Les "femme de", "mari de" et "enfant de" qui, sous couverture du titre de collaborateurs parlementaires, s’octroient de confortables salaires sans possibilité de contrôle (puisque, comme nous l’a si explicitement expliqué Fillon lui-même, seul les députés ont la possibilité de commander et surveiller ces travaux). Mais que dire des représentants les plus charismatiques des classes dominantes, dont les affaires fleurissantes se transmettent sur le seul critère du sang ? Les Bettencourt, ou Liliane touche plus d’une centaine de milliers d’euros par heure depuis ... toujours. La fameuse famille Muliez, dont Auchan fait les beaux jours ou bien encore les Lagardère. Bref, la liste des profiteurs du travail des travailleurs, réussissant grâce à leurs ascendants, est longue comme la liste des casseroles des Fillon, Sarkozy et Balkany réunies.

 

Les bénéficiaires du RSA qui ont omis de contacter le Pôle Emploi ne sont pas les affreux marginaux vampirisant l’ensemble de la société. Personne ne peut vivre décemment avec moins de 500 euros par mois. Les profiteurs sont ailleurs. Ils sont celles et ceux qui se rassemblent dans les grands palais, à l’occasion d’événements tels que l’Université d’été du MEDEF par exemple, pour dicter la politique à mener à leurs laquais, qui eux non plus ne sont pas en reste.

 

 

 

Source : http://www.revolutionpermanente.fr

 

 

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9 février 2017 4 09 /02 /février /2017 22:48

 

 

Source : https://www.francebleu.fr/infos/societe/auxerre-une-jeune-femme-fait-la-greve-de-la-faim-pour-denoncer-sa-situation-de-travailleuse-pauvre-1486583069

 

 

A Auxerre, une jeune femme fait la grève de la faim pour dénoncer sa condition de travailleuse pauvre

 

Par Élisa Brinai, France Bleu Auxerre et France Bleu jeudi 9 février 2017 à 5:00

 

 

 

Sur ses pancartes, Aurélie a détaillé ses revenus et ses dépenses: "2 CDI = 2400 euros / Assistante maternelle pour deux enfants: 1000 euros / Remboursement CAF: 290,94 euros / Reste à vivre après loyer, factures : 30 euros.

Sur ses pancartes, Aurélie a détaillé ses revenus et ses dépenses: "2 CDI = 2400 euros / Assistante maternelle pour deux enfants: 1000 euros / Remboursement CAF: 290,94 euros / Reste à vivre après loyer, factures : 30 euros. © Radio France - Elisa Brinai

 

Depuis le 6 février, Aurélie, une Auxerroise de 27 ans, s'est lancée dans une grève de la faim avec un slogan "je veux avoir le droit de travailler". Depuis qu'elle a retrouvé un emploi, la jeune femme n'arrive plus à faire vivre sa famille, car trop d'aides sociales lui ont été retirées.

Elle gagne trop pour toucher suffisamment d'aides sociales mais pas assez pour s'en sortir seule. Aurélie Barbot, 27 ans et deux enfants, n'arrive plus à joindre les deux bouts alors elle a décidé d'agir. Avec ses moyens, c'est à dire aucun. Depuis le six février, l'Auxerroise s'est lancée dans une grève de la faim. Les jours où elle ne travaille pas, elle s'installe le matin devant la mairie d'Auxerre, assise sur un carton et entourée de pancartes. Le reste du temps, elle continue d'occuper son emploi dans une boulangerie, le ventre vide.

 

Deux CDI et 30 euros à la fin du mois

Aurélie Barbot se présente aux passants qui s'arrêtent: "j'ai 27 ans. Je travaille 35 heures par semaine à la Boulangerie Roy, très réputée à Auxerre. Mon mari travaille aussi, il est clerc de notaire. Nous sommes tous les deux en CDI mais on ne s'en sort pas à la fin du mois."

Aurélie et son mari gagnent, à eux deux, 2400 euros net par mois. Une fois le loyer et toutes les factures payés, il ne leur reste pratiquement rien pour vivre: "tout juste 30 euros, explique-t-elle, alors il y en a marre. C'est pour ça que je fais une grève de la faim. Et puis de toute façon, avec 30 euros par mois, je n'ai même pas de quoi acheter de la nourriture pour ma famille."

S'il faut choisir qui nourrir, ce sera d'abord mes enfants.

Choisir entre travailler ou garder ses enfants

C'est pour faire garder leurs deux enfants de deux et six ans qu'Aurélie et son mari dépensent la majeure partie de leurs revenus: 1000 euros par mois, pour payer une assistante maternelle. "Nous n'avons pas le choix, raconte Aurélie. Nous avons du déménager loin de nos parents pour trouver un emploi et les horaires de la crèche et de la garderie ne nous conviennent pas, car nous finissons souvent après 19 ou 20 heures."

La caisse d'allocation familiale rembourse 290 euros de garde d'enfants au couple et verse 129 euros d'allocations pour les deux enfants. Pour Aurélie, ce n'est pas assez : "avec nos salaires, avoir 700 euros de nounou à notre charge tous les mois, ce n'est pas possible."

Alors certains ont préconisé à la jeune maman d'arrêter de travailler.

J'ai entendu à la CAF et à la mairie, que j'étais bête et que je ferais mieux d'arrêter de travailler pour toucher plus d'aides et m'occuper moi-même de mes enfants.

Aurélie refuse: "je veux travailler! J'aime ce que je fais et en tant que femme, j'ai le droit de travailler."

Revoir le système d'aide

Je ne veux pas d'APL ou d'autres allocations. Je veux simplement qu'on me rembourse mieux l'assistante maternelle pour que je puisse aller travailler.

La jeune femme veut donc interpeller les élus pour qu'ils s'activent et essaient de faire évoluer la législation. Elle a choisi la grève de la faim, car selon elle, seul un acte spectaculaire peut attirer l'attention sur le sort des petites gens. "Je ne le fais pas que pour moi, nous sommes des milliers dans mon cas. Si certains veulent me soutenir, venir s'asseoir à côté de moi, je ne dis pas non!" La jeune femme a créé une page Facebook "j'ai le droit de vivre de mon travail".

 

 

 

Source : https://www.francebleu.fr/infos/societe/auxerre-une-jeune-femme-fait-la-greve-de-la-faim-pour-denoncer-sa-situation-de-travailleuse-pauvre-1486583069

 

 

 

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9 février 2017 4 09 /02 /février /2017 22:37

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Face à la corruption, s'indigner ne suffit plus
Par Fabrice Arfi

 

 

 

Doit-on continuer à regarder le grand feuilleton des « affaires » qui fracassent la vie publique depuis trente ans comme on va au cirque ? En Roumanie, en Islande ou au Brésil, des foules manifestent contre la corruption des classes dirigeantes. En France, rien. Il est aussi de la responsabilité des citoyens d'agir.

 

Bon. Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? On continue, tels des automates sous hypnose, à regarder le grand feuilleton des « affaires » qui fracassent la vie publique depuis trente ans comme on va au cirque ?

Mesdames et messieurs, voici l’illusionniste François Fillon : y a un emploi, y a plus d’emploi ! [applaudissements dans le public]

Et maintenant le jongleur Nicolas Sarkozy : pas une, pas deux, pas trois, mais dix affaires dans lesquelles il est cité ! [“waouh”, s’exclament les spectateurs]

Sans oublier l’incroyable acrobate Jérôme Cahuzac : il est chargé au sein du gouvernement de lutter contre la fraude fiscale tandis qu’il est lui-même un fraudeur fiscal depuis vingt ans ! [souffles coupés dans la salle]

Vous l’adorez, le clown Jean-Christophe Cambadélis : il n’hésite pas à mettre en doute publiquement l’honnêteté de Fillon alors qu’il a lui-même été condamné deux fois par la justice dans des affaires d’emplois fictifs ! [rires unanimes]

 

Des numéros de cette qualité, la France en a des wagons à proposer, à gauche comme à droite ou à l'extrême droite : Le Pen, Dassault, Lagarde, Balkany, Guérini, Giacobbi, Andrieux, Squarcini, Boillon, Guéant, Kucheida, etc. Il faut vraiment vivre dans un monde parallèle – celui de la communication sidérante et du commentariat sidéré – pour ne pas faire le constat d’un pays ravagé par ses démons : la corruption, les arrangements avec l’éthique, la fraude et l’évasion fiscales, les conflits d’intérêts.

 

Le décentrement permet de voir comme nous sommes vus. Et c’est moche. Les médias étrangers, anglais, allemands, scandinaves ou américains, n’ont plus de mots pour décrire l’état de corruption de la France.

 

C’est la honte.

 

Dans d’autres pays, en Roumanie ces derniers jours, en Islande au moment de la révélation des Panama Papers, au Brésil il y a peu, les citoyens se sont emparés du premier des biens communs, la rue, pour manifester et crier leur indignation. Pour dire – excusez l’expression – qu’il serait peut-être temps d’arrêter de se foutre de notre gueule.

 

Et en France ? Eh bien, en France, rien. Funambules de la vie publique, nous regardons, extatiques, passer ces affaires qui surgissent dans le quotidien des matinales radio et des chaînes d’info en continu et qui disparaissent aussi vite qu’elles sont apparues. Puis on passe à autre chose, comme si le monde de la politique (celui des programmes et du débat d’idées) et la furia des scandales n’étaient pas liés. Comme si l’un et l’autre évoluaient dans deux mondes parallèles qui ne se rencontraient jamais.  

 

On ne le répétera jamais assez : les affaires ont un sens. Elles sonnent, quand les faits qu’elles portent sont vérifiés et d’intérêt public, comme le signal d’alarme d’une démocratie qui suffoque. La facture est lourde. Nous – le “nous” citoyen qui ne fait le tri ni des convictions ni des cheminements personnels – en sommes tous les victimes invisibles.

 

Démocratiquement, elles nous désespèrent en ce qu’elles alimentent le sentiment qu’il existerait une classe dirigeante qui ne fait pas ce qu’elle dit, qui détourne elle-même ce qu’elle prône, qui est, en somme, comme un enfant de 5 ans, incapable de se discipliner, à l’abri d’un puissant sentiment d’impunité.

 

Financièrement, les affaires nous coûtent. Elles frappent notre portefeuille. Il y a un invariant de la corruption et de tous ses corollaires : l’enrichissement d’un seul signifie l’appauvrissement de tous. Ce n’est pas un hasard si l’étymologie grecque du mot “corruption” (phtora) signifie le contraire de la création. C’est-à-dire la destruction...

 

*Suite de l'article sur mediapart

 

 

 

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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9 février 2017 4 09 /02 /février /2017 22:06

 

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Lobbying

De François Fillon à Benoît Hamon, que déclarent les parlementaires comme conflits d’intérêts potentiels ?

 

par , Rachel Knaebel

 

 

 

La transparence de la vie politique a ses limites, comme le montre à nouveau le cas de François Fillon et de ses discrètes activités de sa société de conseil 2F. Le candidat de la droite n’est pas le seul à conseiller des multinationales et à en tirer de substantiels revenus : lobbyistes, avocats, dirigeants d’entreprises peuplent les bancs du Parlement. Quels sont les intérêts qu’ils déclarent ? Ont-ils mis fin à leurs activités une fois élus ou sont-elles jugées compatibles avec leur mandat ? Animent-ils des clubs parlementaires en lien avec ces intérêts privés qui sont aussi les leurs ?

On le sait, nombre d’« élus du peuple » au Parlement ne défendent pas uniquement l’intérêt général. Quoiqu’en dise la Constitution française, ils représentent aussi les intérêts particuliers de leur circonscription ou de leur territoire, ce qui peut les conduire à écouter d’une oreille plus attentive les entreprises qui y sont implantées. Ils sont aussi soumis à de nombreuses pressions de la part d’intérêts privés à l’occasion des projets de loi sur lesquels ils doivent se prononcer. Certains parlementaires se sont fait une spécialité de la défense d’un secteur économique particulier, jusqu’à siéger dans une multitude de clubs, de commissions, de think tanks ou d’organismes publics ou parapublics liés à ces intérêts. D’autres sont encore plus intimement liés à des intérêts privés : ceux qui dirigent une entreprise, siègent au sein d’un conseil d’administration ou exercent une activité de conseil en tant qu’avocat ou consultant.

L’exemple le plus récent concerne bien évidemment François Fillon. En plus des soupçons d’emplois fictifs dont auraient bénéficié sa femme et ses enfants, le candidat de la droite et du centre a également travaillé pour le compte d’un grand groupe conseillant les multinationales françaises, Ricol Lasteyrie, par l’intermédiaire de sa propre société de conseil, 2F. Et en a dégagé de substantiels revenus sans pour autant dévoiler l’identité de ses clients. L’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy n’est pas le seul parlementaire français à exercer ce type d’activité de consultant en parallèle de son mandat. Il suffit d’éplucher les déclarations d’intérêts et d’activités des députés et sénateurs faites auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie politique pour s’en rendre compte.

Plusieurs parlementaires sont eux-mêmes d’anciens lobbyistes, comme Frédéric Lefebvre (LR) ou Malek Boutih (PS), directeur des « relations institutionnelles » de la radio Skyrock jusqu’en 2012. Le plus grand nombre exercent leurs activités de conseil à travers le statut d’avocat. Parmi nos 577 députés et 348 sénateurs, une cinquantaine sont avocats de profession. Certains sont retraités. Beaucoup ont suspendu leurs activités suite à leur élection. D’autres, au contraire, sont devenus avocats une fois élus, à la faveur de leur ancien statut de haut-fonctionnaire et grâce à un décret pris en 2012 par Nicolas Sarkozy, juste avant l’élection présidentielle, leur permettant, quasi automatiquement, de rejoindre le barreau. Ce décret a été abrogé depuis par la Garde des Sceaux Christiane Taubira.

Devenir ou être avocat autorise les députés à exercer une activité de conseil au cours de leur mandat, ce qui est interdit aux autres... [1]. Certains, comme le montre notre échantillon ci-dessous, ne s’en privent pas. Diriger une entreprise pendant son mandat, ou siéger au conseil d’administration de grandes entreprises privées, n’est pas, non plus, interdit par les règles déontologiques du Parlement. A l’inverse, le cumul d’un mandat électif avec des fonctions de direction dans des entreprises publiques n’est pas autorisé [2]. La famille Dassault, dont deux membres siègent à l’Assemblée et au Sénat, incarne de façon emblématique ce cumul d’une fonction élective avec les intérêts d’une ou de plusieurs entreprises.

Ces deux exceptions montrent déjà les limites de la « transparence de la vie politique » et la lutte contre les conflits d’intérêts. La déclaration d’intérêt auxquels sont soumis députés et sénateurs depuis 2014 est aussi très partielle : s’ils exercent des activités de conseils, ils ne sont pas obligés de mentionner leurs clients. Quant à vérifier leur véracité et éventuelles omissions, le citoyen doit s’en remettre au travail d’investigation de journalistes ou d’associations : la Haute autorité n’a aucun pouvoir de vérification, ni de sanction. Voici un florilège des risques de potentiels conflits d’intérêts que dévoilent ces déclarations :

 

François Brottes (PS) : une transition qui rapporte gros

Député PS jusqu’en août 2015, il a quitté son mandat en cours de législature pour devenir patron de RTE, la filiale d’EDF en charge des réseaux de transmission électrique. Un poste qui lui rapporte 250 000 euros de rémunération fixe par an [3], soit plus de 20 000 euros par mois. Avec la part variable, François Brottes pourrait percevoir jusqu’à 400 000 euros annuels, s’il fait aussi bien que son prédécesseur (voir ici). Problème : c’est François Brottes qui a été rapporteur spécial de la loi sur la transition énergétique lorsqu’il était député. Une loi décisive pour EDF et sur laquelle l’entreprise a pratiqué un lobbying intense (voir notre article). L’ancien député avait notamment déposé un amendement qui favorisait le chauffage électrique.

 

Dominique Bussereau (LR) : l’appel du large

Élu à l’Assemblée nationale depuis 1986, il est membre du conseil d’administration de CMA CGM, premier groupe français de transport maritime. Pour cette activité, le député a perçu 12 000 euros de jetons de présence sur les deux années 2012 et 2013, et 7620 euros en 2014. Dominique Bussereau connaît bien le secteur des transports pour en avoir été le secrétaire d’État en 2002. Il a aussi fondé, en 1995, le club parlementaire Avenir Transport [4], qui accueille parmi ses membres une vingtaine de grandes entreprises comme Alstom, SNCF, Air France, RATP, Keolis, Vinci ou Transdev. Ce club parlementaire est coprésidé par le socialiste Gilles Savary. Il était aussi à la date de son élection membre du conseil de surveillance de l’agence de notation environnementale TK Blue. Il en a démissionné en 2013.

 

Jean-Pierre Cantegrit (LR) : œnologue de luxe

Ce sénateur représentant des Français de l’étranger occupait jusqu’à fin 2014, en parallèle de son mandat, un poste de chargé des relations extérieures au sein du Groupe Castel, « spécialiste des métiers du Vin et de la Bière et boissons gazeuses » et « n°3 mondial des vins ». Ce travail lui rapportait plus de 72 000 euros annuels [5]. Dans ces secteurs, deux clubs parlementaires, des structures où se retrouvent parlementaires et acteurs économiques, sont particulièrement actifs : le Club de la Table française et l’Association nationale des élus de la vigne et du vin.

 

Luc Chatel (LR) : des revenus en hausse de 266%

Le député, ancien ministre de l’Éducation entre 2009 et 2012, a créé sa propre société de « conseil en stratégie et accompagnement », appelée LCH, juste avant le début de son nouveau mandat, en mai 2012. Cette société lui a apporté plus de 50 000 euros de revenus en 2012 et plus de 183 000 euros en 2013, dernière année renseignée de la déclaration d’intérêts du député, qu’il n’a pas mise à jour depuis. Luc Chatel n’a pas répondu à nos sollicitations sur la nature de son activité ni sur l’identité de ses clients [6].

 

Serge Dassault (LR) : un mirage au Sénat

Sénateur Les Républicains, élu depuis 2004, il cumule sa fonction élective avec une longue liste d’intérêts : président du groupe industriel Marcel Dassault (qui lui a apporté plus de 620 000 euros en 2013), PDG de Dassault médias, le groupe qui édite Le Figaro, directeur général de la société des Châteaux Dassault, administrateur d’une série d’entreprises du groupe Dassault, comme Dassault Falcon Jet Corporation (filiale basée aux USA), Dassault International ou Dassault Système. Serge Dassault est aussi président d’honneur et administrateur de Dassault aviation, président et membre du conseil d’administration de Dassault Belgique Aviation, président et gérant d’une société immobilière d’investissements… À se demander quand Serge Dassault peut trouver le temps d’étudier les projets de loi de passage au Sénat [7].

 

Olivier Dassault (LR) : administrateur en rafales

Le fils de Serge Dassault a été élu à l’Assemblée nationale de 1988 à 1997, puis sans interruption depuis 2002. Il est également administrateur de Dassault aviation, de Dassault médias, vice-président du groupe Valmonde (éditeur du magazine Valeurs actuelles), administrateur de la société du Figaro, président du conseil de surveillance du groupe Marcel Dassault (rémunéré pour cela plus de 350 000 euros bruts annuel, sans compter les dividendes), administrateur et membre du conseil de surveillance de deux autres sociétés, et président du conseil de surveillance de la société d’investissements immobilier de Serge Dassault [8].

Autant dire que le groupe d’armement et de médias a de quoi défendre ses intérêts au Parlement. Étrangement, l’entreprise Dassault n’est enregistrée dans aucun des registres de lobbying du Parlement français, ni à l’Assemblée nationale, ni au Sénat, contrairement à d’autres entreprises du secteur de l’armement comme Thalès. Dassault est par contre inscrite dans le registre de lobbying de l’Union européenne. La famille n’y dispose pas encore d’un siège de député européen...

 

Philippe Dominati (LR) : abonné aux centres d’appels

Philippe Dominati, sénateur depuis 2004, est aussi administrateur et président du conseil de surveillance de Téléperformance, qui gère des centres d’appels et emploie 188 000 salariés dans le monde. Cette activité lui a rapporté 87 800 euros en 2014 et 121 800 euros en 2015 [9]. Le sénateur a également administré, en 2009 et 2010, l’entreprise Theolia – devenue depuis Futuren, qui produit de l’électricité éolienne – pour un rémunération globale de 200 000 euros [10].

 

François Fillon (LR) : des conseils chèrement payés

L’ancien Premier ministre, député Les Républicains, et candidat de la droite à la présidentielle, a créé en 2012, une entreprise de conseil, 2F Conseil, juste avant de démarrer son mandat de député. Il a déclaré à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique des revenus de 70 000 euros issus de cette activité en 2012, et de plus de 142 000 euros en 2013, soit sept fois le salaire moyen. Ses déclarations à la Haute autorité s’arrêtent en 2013. Ce n’est pas illégal : la loi n’oblige les députés à déclarer revenus et activités qu’une seule fois au cours de leur mandat.

Mais pour l’année 2015, la société 2F Conseil a réalisé un chiffre d’affaires en hausse de 38%, qui atteint près de 300 000 euros [11]. Et selon Le Monde, François Fillon aurait gagné 750 000 euros entre 2012 et 2015 grâce à sa société. Quelle est la nature exacte de ces « conseils » ? Qui sont ses clients ? Leur identité est-elle de nature à présenter un conflit d’intérêt ? Nous avons contacté l’équipe de François Fillon à ce sujet, sans réponse. Début février, Médiapart révélait que, parmi ses clients, figure le cabinet Ricol Lasteyrie Corporate Finance, un grand groupe de conseil aux entreprise du Cac 40 et aux multinationales françaises (comme Air France, Alstom, BPCE, EDF, Engie, Altran…). François Fillon siège également au comité stratégique de ce cabinet (lire aussi notre article : Les très discrètes mais lucratives « activités de conseil » du candidat François Fillon).

 

Razzy Hammadi (PS) : de l’urbanisme à l’Assemblée nationale

Le député de Seine-Saint-Denis dirigeait un cabinet de conseil en urbanisme et habitat, HQB Conseil. Il assure avoir vendu ses parts en 2012 après son élection à l’Assemblée nationale. Cette activité lui a rapporté 4500 euros nets mensuels entre 2010 et 2012 [12].

 

Benoît Hamon (PS) : dirigeant au salaire moyen

Dans la case « profession » de sa déclaration d’activité, le candidat socialiste à la présidentielle a indiqué, en 2014, « directeur de société ». Avant de devenir député en 2012, Benoît Hamon dirigeait une petite société d’études d’opinion, Le Fil. Une activité qui lui rapportait environ 2000 euros mensuels, soit environ le salaire moyen. Il a quitté sa fonction de direction une fois élu [13].

 

Jean-François Lamour (LR) : défense d’intérêt

Député et membre de la commission défense de l’Assemblée, il siège également au conseil d’administration de la Fondation Safran, la fondation « pour l’insertion » de l’un des grands groupes d’armement français [14].

 

Gérard Longuet (LR) : cumulard d’activités annexes

Élu sénateur en 2001, Gérard Longuet dirige une société de conseil depuis 1994, Sokrates group. Sa déclaration d’intérêts affiche une rémunération issue de cette activité de 42 000 euros en 2013, et 18 000 euros les années précédentes. « L’activité est modeste en raison de son manque de disponibilité », fait-il savoir par le biais de ses collaborateurs parlementaires, qui ajoutent : « Les clients passés, présents ou à venir sont couverts par le secret professionnel. »

En plus de son mandat et de son activité « modeste » pour Sokrates group, l’ardent défenseur de François Fillon préside le conseil d’administration de Sea Invest Afrique, filiale d’un groupe belge de manutention portuaire, et siège parmi les administrateurs de Sea Invest France et Cockerill Maintenance & Ingénierie (voir ici) [15].

 

Alain Marsaud (LR) : bénévole pour Veolia

Élu à l’Assemblée nationale de 1993 à 1997, et depuis 2002. Entre ses deux mandats, il est directeur général adjoint du pôle eau de la Compagnie générale des eaux et directeur de l’analyse et de la prospective de Vivendi Universal. Il est également, bénévolement assure-t-il, membre du conseil d’administration indépendant de plusieurs filiales de Veolia, dont la Compagnie générale des eaux est l’ancêtre : Veolia Voda (la filiale en Europe de l’Est, devenu Veolia Central and Eastern Europe), Veolia Water and Technology, et a été administrateur de la Sidem, filiale active dans le déssalement des eaux. Il indique même sur son site être administrateur, là encore à titre gracieux, de la fondation Serge Dassault pour les personnes handicapées [16].

 

Laure de la Raudière (LR) : un club parlementaire très stratégique

La députée Laure de la Raudière était, avant de commencer son mandat, directrice générale d’une entreprise de conseil en stratégie, Navigacom, spécialisée dans les infrastructures réseaux et télécoms pour des grands groupes français. Parmi les clients de l’entreprise se trouvent Air France, SNCF, Thales, PSA, Louis Vuitton, Lafarge, DCNS, ArcelorMittal, Crédit agricole, Société générale… La députée a toutefois quitté ses fonctions en 2010 et n’en est plus actionnaire depuis 2012. Elle est aujourd’hui coprésidente du club parlementaire Nouvelle révolution industrielle, où elle croise à nouveau ces grandes entreprises [17].

 

Thierry Solère (LR) : lucratif recyclage

Le député est consultant de profession. Il a conseillé une entreprise de gestion des déchets, Chimirec Développement, avant d’en devenir salarié depuis 2014, pendant son mandat, pour un salaire brut mensuel de 12 000 euros [18].

 

Rachel Knaebel

Photo : CC Magali

Notes

[1« Il est interdit à un député, en cours de mandat, de commencer à exercer une activité de conseil, sauf s’il exerçait déjà une telle activité avant son élection. Cette interdiction n’est toutefois pas applicable aux membres des professions libérales soumises à un statut réglementé, telles que la profession d’avocat. Lorsqu’il exerce la profession d’avocat, le parlementaire a l’interdiction de plaider contre l’État, les sociétés nationales, les collectivités ou établissements publics ; cette interdiction s’applique à l’ensemble des membres du cabinet d’avocats dans lequel exerce le parlementaire. » Source : http://www2.assemblee-nationale.fr/decouvrir-l-assemblee/role-et-pouvoirs-de-l-assemblee-nationale/le-depute/le-statut-du-depute.

[2Voir les règles sur le site de l’Assemblée nationale.

[3Voir ici, p 21.

[4Voir la déclaration de Dominique Busserau.

[5Voir la déclaration de Jean-Pierre Cantegrit ici et son actualisation.

[6Voir la déclaration de Luc Chatel.

[7La déclaration de Serge Dassault.

[8La déclaration d’Olivier Dassault.

[9Voir le dernier document de référence de l’entreprise, p 85.

[10Voir la déclaration de Philippe Dominati ici.

[11Voir la déclaration de François Fillon.

[12Voir la déclaration de Razzy Hammadi.

[13Lire la déclaration de Benoît Hamon.

[14Voir la déclaration de Jean-François Lamour.

[15Voir la déclaration de Gérard Longuet.

[16Voir la déclaration d’Alain Marsaud.

[17Voir la déclaration de Laure de la Raudière ici et lire l’article de Basta ! qui décrypte son action parlementaire dans le cadre de la loi sur l’exposition aux ondes électromagnétiques.

[18Voir la déclaration de Thierry Solère.

 

 

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Source : http://www.bastamag.net

 

 

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