L’Allemagne devient le premier pays au monde à vouloir interdire le broyage des poussins vivants1 . Les poussins mâles sont considérés comme de véritables déchets dans l’industrie des poules pondeuses. En effet, pour renouveler chaque année la génération de poules qui part à l’abattoir, les industriels font éclore des œufs, et il y a une chance sur deux pour que ce soit un mâle et non une future poule pondeuse.
Pour une question de rentabilité, les poussins mâles sont donc tués par gazage ou par broyage car ils ne sont pas sélectionnés pour grandir assez vite et être abattus à 40 jours comme dans les élevages intensifs.
45 millions de poussins tués chaque année
Les scientifiques et les militants des droits des animaux ont fait équipe en Allemagne pour trouver une solution à la mise à mort des 45 millions de poussins mâles nés dans l’industrie des œufs.
Les scientifiques ont mis au point une technologie que permet de déterminer le sexe de chaque ovule fécondé avant que le poussin ne se développe à l’intérieur. Ainsi on ne laisserait pas l’ embryon se développer s’il est de sexe masculin. La Ministre de l’Agriculture de l’Allemagne, Christian Schmidt, a indiqué que le broyage des poussins pourrait être une chose révolue en Allemagne d’ici 2017 – ce qui en ferait le premier pays au monde à arrêter cette pratique cruelle.
Au final, tant d’efforts, tant de recherches, tant d’argent dépensée pour quelque chose qui ne sert à rien : les œufs. Par la suite les poussins de sexe féminin (les poules) ne profiteront pas d’une belle vie, elles continueront à être abattues à l’âge d’un an pour donner des œufs dans des conditions cruelles.
En France L214 milite contre la cruauté faite envers les animaux notamment à travers leur site « Un animal pas un déchet » où vous pouvez signer une pétition pour demander l’interdiction du broyage des poussins.
Diplômé d'une licence en web-marketing et actuellement étudiant en géographie à Toulouse, je suis passionné par le sport, plus particulièrement par le triathlon.
Trente ans après sa mort, le Français Jean Pain fait des émules jusqu’en Amérique du Nord. Sa méthode de chauffage par compost, décrite dans une mystérieuse vidéo YouTube, fait aussi son retour dans le Sud.
Des tomates qui poussent par -35°C, en janvier, le tout sans « un sou d’électricité ». La prouesse a fait grand bruit au Canada. Fin mars, l’agronome Vincent Leblanc a enfin expliqué au Journal de Montréal comment il a procédé :
« J’ai récupéré du fumier d’une écurie du coin et j’ai ajouté des copeaux de bois pour avoir un bon compost. La chaleur créée par les bactéries du compost est récupérée par un système de tuyauterie qui chauffe l’eau de mes bassins [qui sont placés dans une serre, ndlr]. Les racines de mes plantes trempent dans l’eau chaude. »
Sur sa page Facebook, l’homme dit s’inspirer d’un système en vogue ces derniers mois en Amérique du Nord, appelé « méthode Jean Pain ». Déjà, en 2013, une vidéo très remarquée – tournée chez le célèbre fermier du Vermont Ben Falk par Possible, un média alternatif canadien –montrait une serre chauffée de la même manière. mo
Un film sur Jean Pain publié sur Youtube en 2008
Une 2CV qui roule au compost
J’ai demandé à Ben Falk d’où il avait tiré cette idée géniale. Il m’a répondu par e-mail ces trois mots, comme une évidence : « Online on YouTube [une vidéo postée sur YouTube ndlr]. » Grâce à Olivier Asselin, fondateur de Possible, j’apprends que l’homme qui a installé ce système chez Ben Falk (mais aussi par exemple dans l’université de Burlington, dans le Vermont), s’appelle Gaelan Brown.
En interrogeant ce dernier, je découvre que le récent attrait pour la méthode Jean Pain est décidément une histoire de vidéos. Gaelan Brown a en effet commencé à s’y intéresser il y a sept ans... en découvrant les images ci-dessous.
Un film sur Jean Pain publié sur Youtube en 2008 Allemand sous-titré anglais
Dans ce film de très mauvaise qualité, d’origine inconnue et en langue allemande, on voit Jean Pain former un grand tas de broussailles broyées qui a au moins trois utilités :
il donne en quelques mois un très bon compost qui permet de cultiver de grandes quantités de légumes ;
la chaleur du tas de compost permet de chauffer sa maison pendant dix-huit mois ;
le tas de compost produit du méthane qui permet d’alimenter la 2CV, dans laquelle roule Jean Pain au début de la vidéo.
C’est donc l’invention d’un Français, datant des années 70, qui passionne aujourd’hui les maraîchers d’Amérique du Nord.
« Toutes des héritières de Jean Pain »
Jean Pain (Vincent Gobbe)
Comment expliquer la diffusion lointaine et tardive de la méthode Jean Pain, plus de trente ans après sa mort ? Vincent Gobbe – qui a travaillé avec Jean Pain à la fin des années 70 et a cofondé en Belgique un comité dédié à la préservation de cette technique – m’a aidé à reconstituer cette folle histoire :
« Jean Pain vivait en Provence, sur un terrain de 250 hectares dont il avait le gardiennage, dans une région où des incendies provoquaient régulièrement des drames. A la fin des années 60, il a commencé à débroussailler son terrain pour éviter les feux.
Des tomates dans le jardin expérimental de Jean Pain (Etienne Bonvallet)
Il a trempé les broussailles dans une mare et les a broyées pour les composter. Il s’est rendu compte à ce moment-là que ça donnait un très bon compost, il a réussi à y cultiver des plants de tomates de 3 m de haut sans aucun arrosage.
Au début des années 70, un marchand de vin qui s’appelait Armand Ell est tombé par hasard sur Jean Pain. Il a vu que sa méthode de production de compost était formidable, et il a reproduit la même chose à Bruxelles, dans le parc de Schaerbeek. Il a commencé par y planter de la vigne et des tomates et il a lui aussi eu des résultats impressionnants.
Les pommes de terre de Jean Pain (Etienne Bonvallet)
Frederik Vanden Brande, un Belge qui présidait une association d’agriculture biologique, a vu ça en 1974. Il a décidé d’aller rencontrer Jean Pain et de reproduire le concept à Londerzeel, dans le Brabant Flamand, où il a couvert de compost un terrain de 80 ares, c’est qui est énorme. Il a ensuite créé le comité Jean-Pain en Belgique 1978, à la demande de Jean Pain. Mais Jean Pain est mort trois ans plus tard et le comité est toujours resté un peu dans l’anonymat du grand public.
L’installation de Jean Pain (Etienne Bonvallet)
Par contre, juste avant la mort de Jean Pain, le Reader’s Digest a publié un article en seize langues qui a fait connaître la technique partout dans le monde. On a reçu à ce moment-là 25 000 lettres de gens intéressés. Encore aujourd’hui, on entend parfois parler de gens qui s’en servent pour le chauffage. On a un exemple comme ça en Hongrie je crois, mais c’est surtout pour le compost que le travail de Jean Pain perdure. On peut dire que les plateformes de compostage de déchets verts d’aujourd’hui sont toutes des héritières de Jean Pain. »
L’installation de Jean Pain (Etienne Bonvallet)
Pas possible pour un particulier ?
Le neveu de Jean Pain, Etienne Bonvallet, a poursuivi l’œuvre de son oncle et dirige aujourd’hui une entreprise qui commercialise des broyeurs à végétaux. Il confirme qu’un large pan des découvertes de Jean Pain est tombé dans l’oubli après sa mort :
« La méthode Jean Pain a eu une audience planétaire pendant le choc pétrolier, parce qu’il parlait un peu d’énergie. Mais le cœur de son concept, c’est le compost, qui apporte au sol une matière vivante, fraîche et très fertile. Il a vendu au moins 100 000 livres un peu partout dans le monde et il a été fait Chevalier du mérite agricole pour cette découverte. Beaucoup de jardiniers se servent de sa méthode aujourd’hui mais on n’a bien sûr aucun décompte, aucun suivi.
Par contre, l’utilisation du tas de compost pour le chauffage est très marginale. Il faut des quantités de matière énorme, on estime qu’il faut un volume de broussailles égal au volume de la maison à chauffer. Ça ne me paraît pas vraiment possible pour un particulier. »
Et pourtant. Sur les pages Facebook dédiées à la permaculture, nombre de Géo Trouvetou français disent depuis quelques semaines vouloir imiter les succès enregistrés au Canada. Dans cette micro-communauté, un post de blog publié à la fin du mois de mars a fait l’effet d’une bombe. Il commençait par ces mots :
« Grosse émotion....
Cet après-midi, j’ai branché deux mois de travail acharné, plus de 200 heures de travail, des années d’études et d’insomnies.
J’ai rempli le circuit d’eau froide... Moins de dix minutes plus tard, je fixe en hâte le bulbe du thermomètre sur le collecteur de sortie. Et là, le miracle de la nature. »
L’installation de Pierre1911 (Thibaut Schepman/Rue89)
Trente ans après la mort de Jean Pain, la technique de chauffage par tas de compost venait de faire son retour en France, en partie grâce au travail de quelques Belges et Canadiens opiniâtres.
Je suis allé à la rencontre de ce blogueur anonyme, qui répond au pseudo de Pierre1911 et vit à 20 km d’une grande ville du Sud de la France.
L’installation de Pierre 1911 (Thibaut Schepman/Rue89)
Renversé par une voiture alors qu’il roulait à vélo il y a quelques mois, cet écologiste a dû cesser son travail et une bonne partie de ses actions militantes. Ses réflexions sont maintenant entièrement consacrées à son domicile.
Avec ses poules, son élevage de lombrics et maintenant son réacteur Jean Pain, sa maison est un petit laboratoire d’écologie pratique à tendance survivaliste :
« J’ai longtemps pensé à l’échelle macro, je luttais pour des changements en France et en Europe ; maintenant, je suis passé au local et même au niveau pico. Je n’ai plus envie de convaincre, j’ai envie de faire des choses qui marchent et qui soient reproductibles. Surtout, je vois toutes ces avancées comme des boîtes qui doivent êtres connectées. A quoi ça sert d’avoir des toilettes sèches si on ne sait pas quoi faire du résidu ? »
Quand Pierre1911 raconte l’écosystème dans lequel il vit, il me fait penser à la narration en « poupées russes » du court-métrage culte « L’Ile aux fleurs » :
les déchets alimentaires de Pierre et sa famille nourrissent des lombrics ;
les poules mangent des vers de farine, les déchets de Pierre et sa famille et elles mangent aussi les lombrics qui mangent les déchets de Pierre et sa famille ;
la famille de Pierre mange les œufs des poules qui mangent des lombrics qui mangent les déchets de… (on s’arrête là) ;
les déchets des poules et le produit des lombrics servent de compost qui aide à produire des légumes.
Bientôt s’ajoutera une nouvelle brique à cet écosystème. Les déchets des poules, le compost produit par les lombrics et les excréments familiaux pourront chauffer la maison. A condition d’y consacrer des dizaines d’heure de travail et d’y ajouter des dizaines de mètres cube de déchets végétaux. La compagne de Pierre1911 me l’a dit :
« Il est fou, c’est un bourreau de travail. »
Pierre – qui répond aux e-mails dès 5 heures du matin et est venu me chercher à vélo malgré ses problèmes de santé et l’énorme dénivelé – confirme :
« J’ai quasiment tout fait tout seul et à la main. J’ai fait plus de 500 allers-retours à vélo pour remonter le broyat de bois. J’ai rempli plus de 200 sacs de pommes de terre avec ce broyat, à raison de cinq sacs par heure. C’est inhumain. Mais ça m’a aussi beaucoup rapproché des gens du coin. Ici, tout le monde a un rapport avec la nature, il y a une vraie communauté. Quand un voisin a perdu sa maison dans un incendie, quelques jours plus tard, on était 200 à lancer un chantier participatif.
J’ai donné pas mal de coups de main autour de moi et j’ai aussi beaucoup reçu, un paysagiste me donne son broyat de végétaux et moi, je lui donnerai du compost ; un voisin me donne des cours de jardinage tous les samedis matin. Au début, les gens se sont demandés ce que je faisais, ils m’ont pris pour un fou. Aujourd’hui, ils viennent me voir et certains me disent : “Si ça marche ton truc je vais faire pareil.” »
L’installation de Pierre1911 (Thibaut Schepman/Rue89)
De même, Pierre voit aussi son blog – qui regorge de tutoriels d’une qualité rare – comme une partie d’une communauté :
« On aspire à revenir à certaines valeurs, au local et à certains savoir-faire. Mais on veut vivre dans la société, avec notre époque. Je suis un passionné de forums assez techniques, comme le forum Vélotaf par exemple. Je trouve que le blog est un outil incroyable et ça m’a paru normal de partager mon travail, de raconter mes erreurs.
C’est comme ça que j’ai pu recevoir l’aide du réseau Apper, qui m’a aidé à comprendre comment connecter mon installation à mon chauffage existant. Grâce à ce blog, j’ai aussi reçu l’aide financière d’un mécène, ça va me permettre de mettre tout un tas de capteurs dans mon réacteur et de produire des données. Tout ça forme un réseau qui va me permettre d’améliorer les techniques et, j’espère, les rendre reproductibles. »
J’avais failli oublier de demander à Pierre comment il a découvert Jean Pain :
« Je faisais des recherches sur Internet, et je suis tombé sur une vidéo qui m’a passionné, alors que c’était en allemand et que je ne parle pas allemand. Je m’en souviens bien ; au tout début, on voit Jean Pain qui arrive en 2CV, tu vois laquelle c’est ? »
La société française doit beaucoup à l’apport des luttes sociales et des grands mouvements populaires de gauche. L’historienne Danielle Tartakowsky, présidente de l’université Paris-VIII, revient sur cette spécificité hexagonale. Mais « nous connaissons aujourd’hui la fin d’un cycle hérité de ces grands mouvements », prévient-elle, alors que le modèle social bâti depuis 80 ans est battu en brèche. Si l’actuelle période de crise économique et politique est peu propice à l’émergence de luttes communes pour un changement global, « il y a, aujourd’hui, nombre de forces dormantes. Si un espace s’ouvre, elles peuvent se remobiliser », estime l’historienne. L’écologie en fait partie.
Basta ! : Quels ont été les principaux apports des mouvements sociaux et du mouvement ouvrier à la société française telle qu’elle est aujourd’hui ?
Danielle Tartakowsky [1] : La France de l’après-guerre a connu, comme nombre de pays, la mise en place d’un État providence – ou d’un État social s’agissant de la France. En Europe, le keynésianisme apparaît alors comme la réponse pour réorganiser le capitalisme entré en crise dans les années 30. En France, cet État social, aujourd’hui mis à mal, présente la caractéristique d’être non seulement le fruit d’une conjoncture mais aussi le résultat d’une étroite connexion avec le mouvement social. Les mobilisations populaires qui se déroulent entre 1934 et 1946 impriment leurs marques dans la nouvelle forme de compromis social qui sera mise en œuvre après la Libération. Ces mobilisations populaires prennent deux formes : la grande mobilisation de 1934, qui commence sur des bases antifascistes [2], se poursuit avec les grandes grèves du Front populaire. Et débouche sur l’élaboration des conventions collectives, les congés payés et la semaine de 40 h. Cette mobilisation se prolonge dans la Résistance et donne naissance au programme du Conseil national de la résistance (CNR), qui posera, à la Libération, les bases de la Sécurité sociale.
Cette spécificité française, le fait que l’État social se construise en étroite connexion avec ces mouvements populaires, explique la très grande capacité de mobilisations et de réaction face aux premières attaques contre cet État social. Ces mobilisations s’expriment encore par à-coups dans les années 90, même si elles se construisent sur des bases plus défensives, contre les coups de boutoirs donnés à ce qui reste encore du compromis social. Nous connaissons aujourd’hui l’épuisement du phénomène, la fin d’un cycle hérité de ces grands mouvements.
La crise économique actuelle n’est-elle pas censée provoquer un sursaut, comme en Grèce ?
Tous les historiens de la grève et les sociologues du travail montrent que ce sont les phases de croissance qui génèrent une poussée de grèves, pas les périodes de crise. La crise économique et financière qui survient en 1929 n’était pas porteuse de luttes. Le nombre de grèves, qui était déjà bas avant, diminue encore. Alors que la crise est là, de 1931 à 1934, il ne se passe presque rien : une grève chez Citroën et des marches de chômeurs. Celles-ci n’ont cependant rien à voir avec l’ampleur de ces marches aux États-Unis ou en Grande-Bretagne.
Aujourd’hui, nous sommes dans une situation économique qui laisse peu d’espoir à une issue rapide des revendications. La grève, dans un contexte de chômage massif, est évidemment difficile à mener. Les formes d’organisation du travail sont un facteur puissant de destruction des collectifs, et donc des forces de la mobilisation. Les luttes qui se mènent sont souvent celles du désespoir, contre des fermetures d’usines. C’est quand il n’y a plus d’issues que s’installent de longues grèves. Et la plupart du temps, elles n’empêchent pas les plans sociaux. Sans issue politique à court terme, il y a le sentiment que rien ne permet de modifier radicalement l’état des choses. De ce point de vue, la situation grecque n’incite pas à l’optimisme. Certes Syriza est au pouvoir, mais le complexe rapport de force va nécessiter de passer des compromis.
Comment passe-t-on de luttes et de mouvements sociaux épars à une mobilisation capable de forger un nouveau modèle économique et social, comme ce qui s’est produit pour la construction d’État social, en France, à la Libération ?
Dans la période qui suit la Première guerre mondiale, il y a bien l’idée que la révolution est pour demain [La révolution russe a eu lieu en 1917, et une tentative de révolution socialiste échoue en Allemagne début 1919, ndlr]. En France, « la phase de stabilisation » du capitalisme consacre la mise en place d’un État très libéral. La faible irruption des pouvoirs publics dans le domaine social ne crée pas d’espace pour des luttes globalisantes. Quelques grèves sectorielles sont menées, dans le textile notamment, sur les salaires ou le temps de travail. Les mouvements sont cependant très éclatés. Les quelques tentatives de grève politique de masse, souvent liées à des évènements internationaux, ne débouchent sur rien. A la fin des années 20, le mouvement communiste, et notamment à la CGT, estime que le capitalisme et l’impérialisme sont entrés en crise, que cette crise provoquera une radicalisation des masses, et que de cette radicalisation naîtra la révolution. Ce qui ne se produira pas.
En 1934, il y a une mobilisation politique parce qu’un ennemi, le fascisme, menace. Cette mobilisation construit une puissance en acte. Forces syndicales, associatives et politiques descendent dans la rue sur des bases antifascistes. Une fois dans la rue, elles y restent et se mobilisent sur autre chose : ce sont les grèves de 1936 et le Front populaire. La construction du nombre et d’un espoir créent la force d’accomplir quelque chose d’inédit. Gardons-nous de faire de 1936 ou du programme du CNR un modèle pour aujourd’hui. Il est cependant intéressant de souligner que, dans ces moments historiques, les parties prenantes sont à la fois des partis, des syndicats, des associations, et des mouvements de résistance dans le cas du CNR.
Idéalement, il faudrait aboutir à ce que les acteurs en mouvement, quels que soient leurs modes d’organisations, parviennent à construire à un nouveau modèle du vivre ensemble et du développement. Dans des conjonctures où quelque chose permet de créer du sens commun, des acteurs extrêmement éloignés des uns des autres – en terme idéologique, de générations d’organisations ou de projets – peuvent parvenir à construire ensemble. Mais cela ne se décrète pas. Il y a, aujourd’hui, nombre de forces qui sont dormantes. Si un espace s’ouvre, elles peuvent se remobiliser.
Le syndicalisme en fait-il partie ?
On fait porter une lourde responsabilité aux syndicats. Même s’ils sont en difficulté, ils constituent quand même le dernier pôle de résistance. Il n’y a pas eu en France de grande mobilisation sans que le mouvement syndical en soit la base logistique, y compris sur des questions éminemment politiques. Dans le cadre de l’État social, le mouvement syndical a beaucoup travaillé en articulation avec les stratégies politiques. Quand ces relais politiques n’existent plus, comment passe-t-on d’une mobilisation sur des revendications déjà difficiles à résoudre, à des questions plus globales ?
Mouvement social et mouvement ouvrier ont été largement inspirés par les courants de pensées socialistes et du christianisme social. Ces courants de pensées sont-ils en voie de disparition ? Quelle est la place pour d’autres influences, comme l’écologie ?
Des générations de militants qui ont participé à ces mouvements sont encore actives. Le meilleur exemple c’est le travail qui a été fait sur le Forum social européen de Paris - Saint-Denis en 2003 où la sociologie des participants révèle le poids des militants classiques appartenant aux deux grandes branches que vous évoquez. Et donc la relative faiblesse de nouveaux acteurs. Mais les cultures politiques circulent de manière souterraine. L’émergence de quantité de formes de luttes et d’acteurs montre qu’il y a un potentiel. Mais aussi un effritement : chaque grand mouvement, comme celui des chômeurs en 1997, génère ses propres structures qui, ensuite, s’auto-entretiennent [3]. Cela peut être vu comme une dynamique ou comme un frein.
Les modes d’organisation et d’expression des luttes ne sont pas de même nature que pendant les 50 dernières années. Les mouvements sociaux qui nous servent de référence aujourd’hui, sont finalement actifs sur une période historique relativement courte : elle s’ouvre en 1947 et se termine en 1995, avec la grande grève sur les retraites. Il n’existe pas, pour le moment, de construction de grands modèles. Le rapport au global n’est pas le même. Les stratégies des mouvements font débat : faut-il penser l’unité de ces luttes – comme le suggèrent le philosophe italien Toni Negri, et son concept de « multitude », ou le français Alain Badiou ? Ou au contraire ne plus tenter de globaliser, toute tentative de le faire étant vaine quand, estiment certains, ce sont des « réseaux » qui participent à la construction de quelque chose de neuf. Les anciennes formes de lutte n’ont pas disparu, mais nous sommes dans une phase de grande redéfinition. L’écologie est sans doute l’une des tentatives les plus abouties de penser ce qui devrait – ou pourrait – unifier nombre de mouvements, face à « la société du risque », liée au développement industriel et technologique, et théorisée par le sociologue allemand Ulrich Beck.
Les droites extrêmes tentent de récupérer certains symboles et modes d’actions du répertoire de gauche – manif pour tous, mise en avant par le FN de militants venus du monde syndical… Est-ce nouveau ?
Après 1934 et jusqu’en 1968, tant que dure l’État social, les forces qui se mobilisent et manifestent se trouvent à la gauche de l’échiquier politique. Les droites ont quasiment disparu des espaces publics. Elles manifestent sous la forme de mouvements anti-fiscaux, portés par des classes moyennes non salariées, les mouvements d’artisans et de commerçants de Pierre Poujade ou de Gérard Nicoud. Avec la fin de l’État social, on redécouvre que des forces situées à la droite de l’échiquier sont susceptibles de se mobiliser puissamment : en 1984, la grande manifestation contre la loi Savary sur l’école, et plus récemment la « manif pour tous », les « jours de colère » ou les bonnets rouges. Depuis une petite décennie, les dynamiques de mobilisation sont beaucoup plus puissantes à droite qu’à gauche. Il existe une forte tradition de mobilisation chez les catholiques. Aujourd’hui encore, en France, les deux forces capables de générer de grands mouvements sociaux dépassant les cadres militants et produisant des effets imprévisibles sont, à droite, les catholiques et, à gauche, le mouvement syndical.
Les nouveaux médias et technologies d’information jouent-ils un rôle dans l’émergence de nouveaux mouvements sociaux ?
La réponse politiquement correcte est oui. Pour des luttes qui se développent dans une conjoncture favorable, voire même se terminent par des victoires, l’existence de nouveaux médias est un facteur qui favorise la mobilisation. Dans des situations difficiles ou perdues d’avance, cela ne change rien. Ces médias facilitent l’information autant que la désinformation ! Ils jouent un rôle, mais ne se substituent pas aux autres formes d’organisations. Une pétition sur Internet n’est pas l’équivalent d’une manifestation. C’est le rapport de l’individu au collectif qui se trouve modifié. Les nouveaux médias sont un moyen d’agréger des individus, mais ce n’est pas en agrégeant des individus pour faire nombre que l’on crée forcément du collectif.
Recueilli par Ivan du Roy
Photo : Manifestations contre des grands projets inutiles et polluants, à Valparaiso, Chili, 21 Mai 2011 / CC Davidlohr Bueso
Depuis une dizaine d’années, les multinationales investissent à grande échelle le marché jugé lucratif de l’éducation dans les pays en développement. Leur stratégie ? Proposer des écoles à bas coût visant les populations pauvres. L’ONU s’inquiète d’une privatisation qui aggrave les inégalités.
Il est 6 h 40. Les enseignants connectent leur tablette numérique au serveur de la Bridge Academy, le « QG », comment ils l’appellent, quartier général du réseau d’écoles privées à bas coût qui fleurissent dans les bidonvilles du Kenya. Les leçons du jour s’affichent à l’écran, de même que l’emploi du temps de la classe. Le professeur en prend connaissance quelques minutes avant de retrouver les élèves. Il entre en classe, sa tablette en main. Elle ne le quittera pas de la journée. L’œil sur l’écran, il procède à l’appel. Il lit le cours, les consignes et suivant son guide numérique, interroge les écoliers. Le scénario se répète au même moment dans les 249 écoles du groupe créées depuis 2009, 146 l’an dernier, une tous les trois jours.
Tout commence par une étude de marché
Le concept repose sur deux mots : rationalisation et standardisation. Tout commence par une étude de marché. Le projet retenu, l’école est livrée en kit – plan et matériel pédagogique. Elle sera ouverte en moins d’un mois. Le bâtiment : un toit de tôles ondulées et des murets de parpaings pour délimiter les espaces. Pour l’apprentissage : la Bridge Academy a conçu les outils pédagogiques articulés aux leçons lues par l’enseignant, simple répétiteur. Ce dernier se voit confier une classe après cinq semaines de formation, en partie à distance, via Internet. La gestion de l’établissement est assurée par une seule personne, là encore, à distance avec le quartier général, véritable opérateur. La facturation, les paiements, la gestion des dépenses, le traitement de la paie, l’admission des élèves sont non seulement centralisés, mais automatisés grâce à l’application smartphone de la Bridge Academy. « C’est le système McDonald’s appliqué à l’éducation. Apprendre la même chose, en même temps, partout », ironise Sylvain Aubry, chercheur pour l’ONG Global Initiative for Economic and Cultural Rights.
Derrière la Bridge Academy, se cache une multinationale, le groupe Pearson, coté en Bourse, premier éditeur mondial de manuels pour l’enseignement. Philanthrope, il « croit à l’éducation sous toutes les formes, pour tous et adaptés à chacun », peut-on lire sur son site Internet grand public. Pearson, ce sont trois filiales : Penguin Group, Pearson Education, et Financial Group, propriétaire d’une trentaine de titres de presse dont The Economist, The Financial Times et, jusqu’en 2007, des Échos. Et un fonds d’investissement, The Affordable Learning Fund, qui vient d’ailleurs d’être recapitalisé à hauteur de 46 millions d’euros. S’y côtoient, entre autres, Bill Gates et, depuis peu, Mark Zuckerberg, le patron de Facebook. Pearson et son fonds d’investissement sont aux avant-postes de la conquête du marché de la scolarisation des plus défavorisés. Sa vitrine, la Bridge Academie International, s’installe en Ouganda, au Nigeria, en Inde. Dix millions d’élèves y sont attendus dans les prochaines années. Au Ghana, le fonds participe au financement du réseau Oméga. Vingt écoles sont recensées dans le Grand Accra et les régions centrales. Elles accueillent 12 000 élèves, de la maternelle au lycée.
Les écoles Oméga ressemblent à leurs cousines kényanes, à la différence près que le paiement s’effectue à la journée : 0,70 euro. Le contrôle du paiement est quotidien via un bracelet électronique dont est muni chaque enfant… Au Kenya, les familles paient 6 dollars par mois pour l’inscription d’un enfant dans l’une des écoles de la Bridge Academy. S’y ajoutent des frais d’inscription et de dossier pour le passage des examens. Le système n’accepte aucune défaillance pour ces parents des bidonvilles.
« L’école n’a pas d’états d’âme, témoigne Sylvain Aubry. Si la famille ne paie pas le 5 du mois, l’enfant est immédiatement exclu. Et il ne faut pas croire que ces écoles soient bon marché. Les parents qui gagnent 1 à 2 dollars par jour, soit 73 euros par mois au maximum, font d’énormes sacrifices pour y envoyer leurs enfants. » Des sacrifices dont les filles font très régulièrement les frais. Les parents ne pouvant payer pour tous leurs enfants sont contraints de choisir celui qui aura la chance d’être scolarisé. Et, dans la plupart des cas, ce sont les garçons. « C’est une terrible injustice pour ces familles et ces enfants de se voir interdire la possibilité d’améliorer leur situation sociale grâce à l’éducation », déplore Kishore Singh, rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’éducation (lire entretien).
Investi par des grandes entreprises internationales, ce marché de l’école low cost est également convoité par des petits propriétaires privés, qui peuvent aller jusqu’à installer des écoles dans leurs propres maisons ! Parfois, cette école fonctionne sans réel enseignant, mais avec de simples recrues fortes de quelques jours de formation. Il arrive aussi que certains professeurs soient salariés d’une école publique, où ils sont mal payés et sans statut, et œuvrent en même temps dans des établissements privés qui reçoivent des subventions de l’État, dont ce dernier ne contrôle pas l’usage.
Avec ou sans Pearson, l’explosion de la privation de l’éducation touche tous les pays en voie de développement de tous les continents et prend des formes diverses. « Le phénomène des chaînes à bas coût se développe surtout en Inde, dans les pays de l’Est africain, en Afrique du Sud, au Pérou, précise Sylvain Aubry. Les grands investisseurs anglo-saxons sont très présents. On remarque que le phénomène explose depuis la crise de 2008. À croire que l’éducation, après l’achat massif des terres en Afrique, devient le bon filon ! »
La Société financière internationale (IFC), bras armé de la Banque mondiale, évalue à 380 milliards d’euros le marché de l’éducation privée. « Les écoles et les collèges ont de nombreux avantages. Ils assurent un revenu régulier et payé à l’avance », vantait récemment cette organisation, lors d’un appel aux banques à investir dans l’enseignement privé. La banque américaine Merrill Lynch s’est également penchée sur les chiffres. Le secteur de l’éducation, public et privé, est actuellement estimé à plus de 4 trillions (sic) d’euros. Il pourrait atteindre 7,3 trillions d’euros d’ici à 2017. Autant dire que le gâteau est alléchant. Les 100 millions d’enfants qui n’ont jamais fréquenté l’école, les 800 millions d’analphabètes adultes sont d’autant plus des clients potentiels de ces réseaux que le système public doit, de plus en plus souvent, partager l’argent de l’État avec ces structures à but lucratif.
Frederic Courbet for NPR
Un modèle de philosophie utilitariste de l’enseignement
Cette marchandisation galopante de l’éducation commence sérieusement à inquiéter l’ONU. En octobre 2014, Kishore Singh a présenté un rapport alarmant sur la réalisation du droit à l’éducation pour tous, appelant notamment les États à « rejeter toute idée de privatisation de l’enseignement primaire et à renforcer leurs systèmes publics ». Le discours était pourtant à l’opposé, un an plus tôt. Irina Bokova, la présidente de l’Unesco, s’était adressée aux signataires du pacte des Nations unies pour l’investissement dans l’éducation. Elle avait jugé le mouvement de privatisation « gagnant-gagnant » pour le monde l’entreprise et pour toute la société. « Le secteur privé n’est pas simplement un donateur, c’est un partenaire, et même un partenaire clé, susceptible de jouer un rôle important en anticipant les compétences nécessaires pour insuffler la croissance aux économies d’aujourd’hui », avait-elle lâché, soulignant la nécessité de changer « l’optique de l’éducation ». À bon entendeur… John Fallon, directeur général de Pearson, était au nombre des auditeurs. Il ne l’avait pas démentie.
La société civile commence toutefois à se faire entendre, dénonçant la piètre qualité et la philosophie utilitariste de l’enseignement prodigué par ces écoles privées. À l’automne dernier, soixante-dix organisations ont signé une déclaration commune à l’occasion du Forum mondial des droits de l’homme, à Marrakech. Leur inquiétude ? Le soutien officiel apporté par la Banque africaine de développent (BAD) et le Programme de développement des Nations unies (Pnud) à la participation du secteur privé dans l’éducation… Leur texte dénonce la remise en question de l’éducation comme bien public. Caroline Pearce, de la Campagne mondiale pour l’éducation (GCE), insiste sur l’obstacle que constituent les frais de scolarité pour l’accès à l’école. « Les accroissements des taux de scolarisation, particulièrement des filles, ont eu lieu à la suite de l’élimination des frais de scolarité. » Pas vraiment la priorité des Pearson et compagnie…
L'éducation pour tous est encore loin d’être réalisée. Les six objectifs de l’éducation pour tous, fixés en 2000 par le Forum mondial de Dakar, sous l’égide de l’ONU, ont été atteints par seulement un tiers des pays en 2015. Quinze ans après l’adoption par la communauté internationale de ces ambitions, seule la moitié des pays est, par exemple, parvenue à la généralisation de l’enseignement primaire universel (objectif n° 2). Des constats que devrait souligner l’édition 2015 du « Rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous », rendu public le 9 avril prochain. Ce rapport précédera la convocation d’un nouveau Forum mondial de l’éducation qui aura lieu à Incheon (République de Corée) du 19 au 22 mai et qui sera chargé de fixer de nouveaux objectifs aux différents États membres.
Les appels à la grève et les initiatives se multiplient en vue de la journée d’action intersyndicale.
Retour de la loi Macron au Sénat, mardi, nouvelles mesures économiques et sociales attendues, mercredi… Pendant que le gouvernement maintient son cap et se veut inflexible, les syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires s’activent pour préparer la journée de grève interprofessionnelle du 9 avril. Et d’après Pascal Joly, membre du bureau confédéral de la CGT et coresponsable de l’organisation de la journée, « tout se prépare vraiment bien. Nous recevons de très bons échos qui nous parviennent de province et d’Île-de-France ». Le constat est identique chez Force ouvrière.
Les initiatives se multiplient en province dans l’unité syndicale
Selon le dernier décompte, environ 234 bus ont été réservés pour atteindre l’objectif fixé par la CGT : 100 000 personnes à Paris. D’autres viendront par le rail, même si « la SNCF a du mal à nous fournir des trains spéciaux pour Paris », dénonçait, jeudi, le secrétaire général de la centrale, Philippe Martinez, dans l’Humanité Dimanche. Au-delà de cette manifestation, dont le rendez-vous est fixé à 13 heures, les initiatives se multiplient en province dans l’unité syndicale. Soixante et une sont pour l’instant programmées. « On sent une forte mobilisation monter, on sent le mécontentement, avec des appels dans de nombreuses professions, affirme Corinne Versigny, secrétaire générale de l’union départementale CGT de Gironde. Dans notre département, beaucoup de salariés sont engagés dans des luttes courageuses sur les salaires et les conditions de travail », ajoute la syndicaliste, citant notamment le cas des sites de Sanofi, Timex ou encore ceux de la papeterie de l’usine Siniat de Bègles, en grève depuis deux semaines.
Dans le secteur public aussi, les fonctionnaires hospitaliers de la Creuse, où l’hôpital de jour à Aubusson est menacé de fermeture, ont décidé d’un rassemblement, jeudi prochain, devant le site, mais aussi ceux de l’hôpital spécialisé de La Valette, en soutien. Les appels à la grève arrivent par centaines, par exemple dans les Bouches-du-Rhône, où 130 appels ont ainsi été recensés. Une cinquantaine dans le Cher. Dans les fédérations professionnelles, comme celle de l’agroalimentaire avec les plans sociaux qui tombent les uns après les autres, 106 appels ont été déposés dans les entreprises. « C’est significatif et encourageant. Lors du dernier mouvement, cet automne, il n’y avait eu que très peu d’appels. Cela démontre une volonté des salariés de se faire entendre du gouvernement », analyse Valérie Lesage, de l’union régionale CGT d’Île-de-France.
**************************************
Carte nationale des manifestations pour la journée nationale d'action interprofessionnelle unitaire du 9 avril 2015 http://www.carte.cgt.fr/index.php
Les organisations syndicales CGT, FO, Solidaires et FSU appellent à une journée interprofessionnelle de grève, jeudi 9 avril, contre les politiques d'austérité.
Combattre et réduire le chômage, permettre la création d’emplois en changeant de politique économique, préserver les droits et tous les régimes sociaux, garantir et promouvoir le service public, augmenter les salaires, les retraites, les pensions et les minimas sociaux, constituent des priorités sociales pour l'intersyndicale.
Réunies le 11 mars 2015, les organisations CGT, FO, FSU et Solidaires ont affirmé leur détermination pour faire aboutir ces revendications. De nombreuses luttes et mobilisations syndicales sont d’ores et déjà engagées dans les entreprises, les services publics et les secteurs professionnels.
Pour faire converger ces revendications, l'intersyndicale invite les retraités et les chômeurs à se mobiliser et appellent l’ensemble des salariés, du public et du privé, à manifester le 9 avril 2015.
Dans le Gard, des rassemblements seront organisés à 10h en Alès, devant la permanence du député Verdier, 11h30 à Bagnols-sur-Cèze, devant l’Hôtel de Ville, 15h à Nîmes, devant la Maison Carrée.
Languedoc-Roussillon : Pôle Emploi en grève le jeudi 9 avril
Le 31 mars à 08h50 | Mis à jour le 31 mars
Initié par les syndicats CGT, Force Ouvrière, SNU-FSU et Solidaires Sud Emploi, un appel à la grève interprofessionnel est lancé à l'attention des personnels de Pôle Emploi en Languedoc-Roussillon pour la journée du jeudi 9 avril.
Dans un communiqué, les quatre syndicats évoquent "une hausse continue du chômage qui nous place en tête des régions sinistrées", la "nouvelle convention chômage qui pénalise les demandeurs d'emploi et complexifie le travail des agents", ou encore "l'externalisation, l'automatisation associées aux services à distance" qui "visent à compenser le manque d'effectifs et de moyens". Sur un an, la hausse du nombre de demandeurs d'emploi en Languedoc-Roussillon est chiffrée à +5,5 % pour la catégorie A, et à +7,7 % pour les catégories A, B et C, avec 278 256 chômeurs en région
Les syndicats demandent donc des moyens en effectifs "à la hauteur de nos missions", une "négociation des salaires", et un coup de frein sur le "déploiement frénétique des projets". Des manifestations sont prévues le jeudi 9 avril à Montpellier, Nîmes, à Carcassonne (10 h 30 au portail des Jacobins), à Narbonne (10 h 30 place de la Mairie) et à Perpignan (10 h 30 place de Catalogne).
Trajet / parcours : Départ 13h Place d'Italie, en direction d'Invalides pl. d'Italie > av Gobelins > bd Port-Royal > bd Invalides > Esplanade des Invalides
Ordre des cortèges syndicaux:
CGT province - FO province - FO IdF - FSU - Solidaires - CGT IdF
11h : Rassemblement lycéens, étudiants - place de la Nation
12h30 : Front Syndical de Classe - FSC - près du Métro Gobelins
12h30 : Rv du syndicat CNT - place d'Italie, angle rue Bobillot
12h30 : Cortège unitaire de l'éducation - angle bd Gobelins / Pl. d'Italie
13h : Stand du Collectif « Avec les Grecs » - métro Gobelins
Point fixe Attac - Bd Port Royal / rue Henri Barbusse, RER Port Royal
Bientôt, ici, sur Démosphère, d'autres rendez-vous des organisations.
Appel commun des Unions Régionales Ile-de-France
CGT, FO, FSU, Solidaires
Depuis des années, les organisations syndicales d'Ile-de-France CGT-FO, CGT, FSU et SOLIDAIRES se mobilisent pour lutter contre les reculs sociaux imposés par les gouvernements successifs. C'est dans cette logique et dans l'unité que nous avons dénoncé la loi dite de « Sécurisation de l'emploi », la contre-réforme des retraites, le pacte de responsabilité mais aussi la loi MACRON contre laquelle, les salariés ont manifesté dès le 26 janvier, premier jour du débat à l'Assemblée Nationale.
Aujourd'hui, alors que le gouvernement utilise le 49-3 pour faire passer en force son projet au mépris de la représentation parlementaire, il est nécessaire de poursuivre et d'amplifier cette lutte contre les politiques d'austérité, pour sortir de la crise et relancer l'économie.
Imposées par le FMI, la Banque Centrale Européenne et l'Union Européenne, ces politiques d'austérité ont des conséquences désastreuses pour les salariés, les retraités et les chômeurs. Les populations les subissent avec de plus en plus de violence comme en Grèce, en Espagne, mais aussi au Portugal, en Irlande et plus largement dans l'ensemble de l'Europe.
Plus de précarité, plus d'exclusions, plus de misère, c'est la dure réalité de cette politique voulue par la Commission Européenne mise en œuvre par les gouvernements qui au nom d'une hypothétique relance économique attaque les acquis sociaux et les droits des salariés. Le projet de loi Macron s'inscrit dans cette logique et constitue un danger pour tous les salariés : il facilite et accélère les procédures de licenciements, il banalise le travail de nuit et du dimanche, il remet en cause la justice prud'homale…
Dans le même temps de nombreuses luttes voient le jour dans les entreprises du Privé et du Public sur Salaire, Emploi, conditions de travail…
Les Unions Régionales CGT, CGT-FO, FSU et SOLIDAIRES, réunies le 26 février 2015, s'engagent une nouvelle fois de façon déterminée, dans une action de grève interprofessionnelle et de manifestation afin de faire aboutir les revendications :
Augmentation des salaires (Public et Privé), des retraites, des pensions et des minimas sociaux
Réduction du chômage, instauration de droits nouveaux pour les salariés et leurs représentants dans les entreprises.
Création d'emplois en changeant de politique économique.
Préservation les droits de tous les régimes sociaux.
Garantie et développement du service public.
Ce sont des priorités sociales qui relanceront la consommation, et l'emploi pour aboutir à une meilleure répartition des richesses.
C'est pourquoi les organisations syndicales décident en commun de porter ces revendications et d'exiger du gouvernement et du patronat qu'ils y répondent.
Conscientes de leurs responsabilités, la CGT, CGT-FO, FSU et SOLIDAIRES appellent les retraités, les chômeurs, les salariés du Public et du Privé à agir et à participer massivement le Jeudi 9 avril 2015 à la journée nationale d'action de grève et de manifestation.
Journée de grève interprofessionnelle et de manifestations
Déclaration des organisations syndicales CGT, FO et Solidaires
Combattre et réduire le chômage, permettre la création d'emplois en changeant de politique économique, préserver les droits et tous les régimes sociaux, garantir et promouvoir le service public, augmenter les salaires (secteurs public et privé), les retraites, les pensions et les minimas sociaux, constituent des priorités sociales, de surcroit en période de crise.
Réunies le 17 février 2015, les organisations syndicales CGT, FO et Solidaires affirment leur détermination pour faire aboutir ces revendications et lutter contre l'austérité et ses impacts destructeurs tant socialement, économiquement que démocratiquement.
Le « pacte de responsabilité », la rigueur budgétaire, la réforme territoriale, nombre de dispositions du projet de loi libérale « Macron » ainsi que plusieurs décisions des pouvoirs publics et du patronat aggravent la situation des salarié(e)s, des retraité(e)s et des chômeurs(ses).
De nombreuses luttes et mobilisations syndicales sont d'ores et déjà engagées dans les entreprises, les services publics et les secteurs professionnels.
Pour faire converger ces revendications et exiger du gouvernement et du patronat qu'ils y répondent, les organisations syndicales CGT, FO et Solidaires s'engagent dans un processus de mobilisation. Conscientes de leur responsabilité, elles invitent les retraité(e)s et les chômeurs(ses) à se mobiliser et appellent l'ensemble des salarié(e)s, du public et du privé, à une journée de grève interprofessionnelle et à manifester le 9 avril 2015.
journée d'action et de grève manifestation nationale à Paris
CGT
La CGT vous propose d'agir collectivement en convergence avec l'ensemble des salarié-e-s pour la mise en œuvre d'alternatives, porteuses de modernité sociale. Il y en a assez des prétendues réformes qui ne conduisent qu'à de nouveaux sacrifices, de nouveaux reculs sociaux, à l'exemple de la proposition de loi Macron. Avec d'autres organisations syndicales, FO, solidaires et la FSU, elle invite les salarié-es, les retraité-e-s et les privé-e-s d'emplois, du privé et du public, à agir tous ensemble et à prendre leurs affaires en main !
Depuis plus de quarante ans, on nous rabâche, de crise en crise, qu'il faut se serrer la ceinture sans autre résultat que la dégradation de notre qualité de vie et de nos conditions de travail.
Le problème, ce ne sont pas des salaires trop élevés, trop peu de temps passé au travail ou encore l'âge de départ en retraite : la CGT, pour sortir de la crise, se prononce pour une autre répartition des richesses afin d'investir dans des mesures sociales, pour une véritable relance de l'économie, pour des services publics accessibles à tous sur tout le territoire, pour une politique industrielle et énergétique créatrice de richesses et d'emplois, pour répondre à des priorités sociales permettant la satisfaction de revendications, telles que :
l'augmentation des salaires dans les entreprises privées comme dans la fonction publique, la hausse des minima sociaux, la revalorisation des pensions pour les retraités ;
l'égalité des salaires entre les femmes et les hommes, alors que l'écart se situe aujourd'hui à 27% et 40% à la retraite. L'égalité salariale d'ici 2024 permettrait de résoudre 46% des problèmes des caisses complémentaires ;
une réduction du temps de travail avec des embauches correspondantes ;
des créations d'emplois pour combattre le chômage et améliorer les conditions de travail ;
le développement des prestations sociales (santé, retraites, indemnisation du chômage, …).
Oui, de l'argent, il y en a, beaucoup trop pour les actionnaires et pas assez pour les salarié-e-s !
Grève et manifestations « L'austérité n'est pas une fatalité »
Solidaires
A l'appel de la CGT, FO et Solidaires, une journée de mobilisation aura lieu le 9 avril prochain.
Les inégalités sociales, les impasses de la politique d'austérité du gouvernement, la surenchère du MEDEF, ne peuvent rester sans réponse ni mobilisation nationale.
Du pacte de responsabilité à la loi Macron, toutes les mesures prises par le gouvernement ne font qu'aggraver la situation de la grande majorité des salarié-es et favoriser la course au profit et à la rentabilité financière voulue par le patronat. La méthode autoritaire du gouvernement n'est là que pour cacher son absence de base sociale. A gouverner pour les patrons, le gouvernement nous impose l'austérité à marche forcée.
Les inégalités sociales s'approfondissent de jour en jour. Le constat est édifiant : plus de 6 millions de chômeurs-euses, une précarité persistante avec un accroissement des CDD de moins d'un mois, 12 millions de personnes au seuil de pauvreté, plus de 41 000 foyers privés d'accès à l'énergie, des plans de licenciements qui continuent, des salaires qui stagnent, des services publics menacés.
Contre l'insatiable richesse...
Les chiffres mettent en lumière l'indécente concentration des richesses pour une couche de plus en plus restreinte de riches de par le monde. La part du patrimoine mondial détenue par les 1 % des plus riches est passée de 44% en 2009 à 48 % en 2014, et la fortune des 80 personnes les plus riches s'élevait en 2014 à 1 900 milliards.
En France, la fraude et l'évasion fiscale sont une perte sèche évaluée entre 60 et 80 milliards, autant de richesses produites par les salarié-es détournées dans les paradis fiscaux et la spéculation. Les dividendes versés aux actionnaires explosent, plus 30 % en 2014, soit plus de 56 milliards d'euros. Et pendant ce temps, le gouvernement
Valls/Hollande arrose les multinationales à coups de milliards via le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), recule devant les exigences du patronat, cède aux lois de la finance, bafoue le droit de l'environnement au profit des intérêts économiques.
... notre soif de justice sociale
La contestation et les résistances sociales montent dans plusieurs pays européens, dont la Grèce est aujourd'hui un symbole, face aux politiques anti sociales.
En France, des mobilisations ont lieu dans le privé comme dans le public, dans les localités, les branches, contre les licenciements, pour des augmentations salariales, préserver les moyens des services publics, et amé- liorer les conditions de travail.
A partir de ces luttes, nous voulons construire les convergences indispensables pour inverser le rapport de forces.
A partir de ces luttes nous voulons unir nos forces et exigences pour imposer une autre répartition des richesses et satisfaire les besoins sociaux les plus élémentaires fondés sur l'égalité et la solidarité :
SMIC à 1700 euros net, augmentation des salaires, des pensions, des allocations chômage et minima sociaux.
Réduction du temps de travail pour aller vers les 32h, avec embauches correspondantes, respectant les conditions de travail, la vie privée des travailleurs-euses.- Instauration d'un statut du salarié : continuité du socle contractuel avec maintien du salaire entre deux emplois ; obligation de reclassement des salariés sans limite de temps ; financement patronal mutualisé pour garantir ces droits.
De nouveaux droits pour les salarié-es face à l'arbitraire patronal comme le droit de veto contre les licenciements, le maintien et l'extension des droits d'expression et de représentation dans les entreprises, les associations et les administrations sur les questions économiques, sociales, environnementales et de santé au travail.
Egalité professionnelle entre les femmes et les hommes, et la fin des discriminations pour tous.
Le renforcement des emplois et des services publics.
Stoppons cette course folle vers toujours plus d'austérité !
Reprenons l'offensive, retrouvons la force et la dignité de l'action collective !
Déclaration des organisations syndicales CGT, FO et Solidaires :
Combattre et réduire le chômage, permettre la création d'emplois en changeant de politique économique, préserver les droits et tous les régimes sociaux, garantir et promouvoir le service public, augmenter les salaires (secteurs public et privé), les retraites, les pensions et les minimas sociaux, constituent des priorités sociales, de surcroit en période de crise.
Réunies le 17 février 2015, les organisations syndicales CGT, FO et Solidaires affirment leur détermination pour faire aboutir ces revendications et lutter contre l'austérité et ses impacts destructeurs tant socialement, économiquement que démocratiquement.
Le « pacte de responsabilité », la rigueur budgétaire, la réforme territoriale, nombre de dispositions du pro- jet de loi libérale « Macron » ainsi que plusieurs décisions des pouvoirs publics et du patronat aggravent la situation des salarié(e)s, des retraité(e)s et des chômeurs(ses).
De nombreuses luttes et mobilisations syndicales sont d'ores et déjà engagées dans les entreprises, les services publics et les secteurs professionnels.
Pour faire converger ces revendications et exiger du gouvernement et du patronat qu'ils y répondent, les organisations syndicales CGT, FO et Solidaires s'engagent dans un processus de mobilisation. Conscientes de leur responsabilité, elles invitent les retraité(e)s et les chômeurs(ses) à se mobiliser et appellent l'ensemble des salarié(e)s, du public et du privé, à une journée de grève interprofessionnelle et à manifester le 9 avril 2015.
Parmi les appels unitaires à la grève du 9 avril 2015, Informations ouvrières du 25 mars cite :
Fédérations
Les fédérations FO et CGT de la Mutualité. La fédération CGT des commerciaux et fédération FO VRP (commerciaux) ; les fédérations CGT et FO des banques et assurances ; les fédérations CGT et FO de l'EDF… Les fédérations de la protection sociale CGT, FO, SUD, SNU-FSU ; fédérations FO, CGT, SUD de Orange (ex-France Télécom) ; fédérations FO, CGT, FSU et Solidaires de l'Equipement et fédérations CGT, FO, FSU, Solidaires, FA-FPT des territoriaux ; fédérations FO, CGT, SUD du commerce…
Unions départementales
CGT, FO, FSU, Solidaires des Hauts-de-Seine, de l'Essonne, de Seine-Saint-Denis. CGT, FO, FSU de l'Ain, des Pyrénées-Atlantiques, de la Drôme et d'Ardèche. UD CGT, FO, Solidaires, FSU du Var, du Loiret, de l'Isère, du Jura, des Hautes-Alpes, de la Vienne (avec FA-FP), du Tarn et de l'Ariège… Union syndicale des retraités CGT, FO, FGR, Solidaires et FSU de Haute-Savoie.
Unions locales
FO et CGT de Dreux, Nogent-le Rotrou, Vénissieux, Manosque, Gennevilliers, Chinon… CGT, FO et FSU de Saint-Malo. CGT, FO, FSU, Solidaires de Bagnols-sur-Cèze, Le Havre, Nîmes…
Entreprises et services publics
Les syndicats CGT et FO d'Aviva (assurances) ; du CHS Vinatier (Rhône) ; de la CPAM du Hainaut (Nord) ; des Finances publiques de l'Essonne ; de l'hôpital de Chartres ; de Vinci Energie Ile-de-France ; du ministère de l'Education nationale ; du Centre national d'études spatiales ; de trois entreprises d'ameublement de Haute- Savoie ; de deux établissements de l'action sociale de Haute-Savoie ; de CMA/CGM de la marine marchande ; de l'hôpital de Chinon (Indre-et-Loire) avec le SNMH-FO ; et du CHS de Saint-Egrève (CGT et médecins FO). Les syndicats CGT, FO et Solidaires des Finances publiques de Paris ; de la CPAM de Seine-Saint- Denis ; Finances publiques des Hauts-de-Seine, Finances publiques des Landes ; Finances publiques de Haute-Garonne ; AFPA. Les syndicats CGT, FO et SUD de La Poste (Gironde), de l'hôpital de Voiron (Isère) ; de l'action sociale de l'Hérault ; du PIC de Lognes (Seine-et-Marne). Les syndicats CGT, FO, SNU-FSU, Solidaires Pôle emploi Ile-de-France. Les syndicats CGT, FO et SUD-Rail de la SNCF ligne des Alpes. Les syndicats nationaux FO, CGT et Solidaires des Finances publiques. Les syndicats médecins hospitaliers FO, CGT, et l'Association des médecins urgentistes de France.
Parmi les nouveaux appels à la grève du 9 avril dans l'Education nationale
Universités :
FERC-CGT, SNPREES-FO, FSU de l'université de Pau et des Pays de l'Adour.
Au plan académique :
appel des syndicats du second degré SNES-FSU, SNUEP-FSU, SNEP-FSU, SN-FO-LC, SNETAA-FO, CGT Educ'action, SUD Education de l'académie de Créteil.
Au plan départemental :
appel CGT Educ'action, fédération CGT des services publics, SNUDI-FO, fédération des services publics et de santé FO et fédération Sud-Education du Val-de-Marne en direc- tion de tous les personnels de l'enseignement primaire et des col- lectivités territoriales ; appel de la FSU, FNEC FP-FO, CGT Educ'action d'Eure-et-Loir ; appel CGT Educ'action, FNEC FP-FO, FSU et SUD Edu- cation des Hauts-de-Seine ; appel CGT Educ'action, SN-FO-LC, SNES et SUD Education de Paris ; appel du SNES-FSU, SNUIPP-FSU, SNEP- FSU FNEC FP-FO, CGT Educ'action, SUD Education de Seine-Saint- Denis.
Au niveau des communes :
appel SNUDI-FO, CGT Educ'action, SUD Education, SNUipp-FSU de Gennevilliers (Hauts-de-Seine).
Au niveau des établissements :
les sections syndicales SN-FO-LC, SNES-FSU et SUD-Education de la cité scolaire Blaise-Pascal, à Clermont-Ferrand ; les sections SN-FO-LC, SNES, SNALC du collège Jules- Ferry, à Narbonne (Aude) ; les sections SNEP-FSU et SN-FO-LC du collège Jean-Moulin, à Moreuil (Somme) ; les sections SN-FO-LC et SNES-FSU du lycée Louis-Jouvet, à Taverny (Val-d'Oise) ; les sections SNES, FO, SUD, CGT du collège Jean-Lolive, à Pantin ; les sections SNUipp-FSU, SNUDI-FO, CGT de l'école Fabien, à Montreuil ; les sections SNUipp-FSU, SNUDI-FO de l'école Jules-Ferry-1, à Montreuil ; les sections SNUipp-FSU, SNUDI-FO de l'école Guesde ; au Blanc- Mesnil ; les sections SNUDI-FO, SNUipp-FSU de l'école d'Estienne- d'Orves, à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis).
salariés du public et du privé unis contre l'austérité :
tous en grève le 9 avril
Unions Départementales des Hauts-de-Seine (92)
Les confédérations CGT et FO, l'organisation syndicale nationale SOLIDAIRES et la FSU appellent l'ensemble des salariés du public et du privé à une journée de grève interprofessionnelle et à manifester le 9 avril contre le pacte de responsabilité et le projet de loi Macron.
Le Pacte de responsabilité : c'est bon pour les patrons !
Avec son Pacte de responsabilité le gouvernement veut exonérer les patrons de 36 milliards d'euros de leurs cotisations à la branche famille de la Sécurité Sociale d'ici à 2017 !
Pour financer ce pacte le gouvernement a engagé un plan d'économies de 50 milliards d'euros qui touche la Sécurité
Sociale, l'ensemble des services publics et par répercussion tout le secteur privé.
21 milliards de moins sur la protection sociale dont 10 milliards sur l'assurance maladie.
18 milliards de moins sur les services de l'Etat.
11 milliards sur les collectivités territoriales.
70% des investissements sont réalisés en France par les collectivités territoriales. En restreignant leurs budgets, ce sont des centaines de marchés publics, ouverts habituellement au secteur privé, qui sont reportés ou se ferment, entrainant licenciements et suppressions d'emploi.
Les dégâts causés par cette politique d'austérité sur les emplois, les services publics et l'activité économique dans les Hauts de Seine sont déjà considérables !
Au CASH, l'hôpital public de Nanterre, l'ARS veut supprimer 300 emplois d'ici fin 2016 et fermer les services de la pneumologie et de la réanimation,
Au Conseil Général, fermeture de PMI et de structures d'accueil social aux enfants et adolescents,
A la CPAM, le budget programme 300 suppressions d'emploi d'ici fin 2017, la poursuite de la fermeture des centres d'accueil et la restriction des amplitudes d'ouverture aux publics,
A la CAF, la direction prévoit la fermeture des deux agences de Courbevoie et Suresnes en 2015,
Dans le secteur associatif comme dans le secteur privé des petites et moyennes entreprises, cette restriction des budgets publics se répercute en négatif et pousse au chômage des dizaines de salariés.
Le projet de loi MACRON : c'est bon pour les patrons !
Le projet de loi MACRON passé en force à coup de 49-3 en première lecture à l'Assemblée Nationale revient au Sénat à compter du 6 avril 2015. Ce texte, extrêmement néfaste pour les salariés, doit et peut encore être retiré !
Ce projet porté par le gouvernement entend une nouvelle fois, répondre aux exigences du MEDEF et participe complètement à la mise en oeuvre du Pacte de Responsabilité !
Si le projet de loi Macron était adopté ce serait :
La banalisation du travail du dimanche et de nuit mettant fin progressivement aux compensations.
Des plans de licenciements collectifs dans les entreprises (PSE) de plus en plus sauvages.
La dépossession des élus prud'homaux de leurs moyens et le renvoi vers des juges professionnels.
La possibilité de court-circuiter le droit du travail et la justice prud'homale par « conventions » entre l'employeur et le salarié. Rien de moins qu'un bond en arrière de deux siècles !
Tous ensemble, rejetons ce projet de régression sociale sans précédent, anti-démocratique, aggravant les politiques d'austérité, favorisant la rentabilité financière pour les actionnaires, renforçant les profits et privilèges capitalistes au détriment des besoins de la population. Aucun syndicat digne de ce nom, se réclamant de la défense des intérêts des salariés, ne peut rester neutre et inactif face à ce projet de loi MACRON !
Pour sortir de la crise économique, ce ne sont pas les patrons qu'il faut aider,Ce sont les revendications des salariés qu'il faut satisfaire ! De toute urgence !
Augmenter les salaires, c'est bon pour l'économie car cela relance la consommation populaire. C'est bon pour la Sécurité Sociale : 1 euro de plus de l'heure dans le privé et 8% d'augmentation du point d'indice dans le public : ce sont 15 milliards de plus pour la Sécu.
Créer des emplois et relancer la réduction du temps de travail sans perte de salaire. Alors que le gouvernement verse des aides aux entreprises sans contreparties, il doit bloquer les licenciements, les délocalisations, les fermetures d'entreprises, y compris en les nationalisant !
Garantir le droit à la retraite à 60 ans à taux plein. Abroger les régressions opérées depuis 1993 pour favoriser, entre autres, l'embauche en CDI de jeunes. Augmenter les cotisations des entreprises pour financer nos retraites complémentaires afin de garantir le maintien de l'AGIRC.
Préserver et renforcer les services publics. Ils sont indispensables pour garantir l'égalité des droits des citoyens et le développement économique sur tout le territoire. Le projet de réforme territoriale doit être retiré, c'est la mise en concurrence des régions et des territoires, c'est l'inégalité renforcée !
Défendre et promouvoir les libertés syndicales, faire respecter le droit syndical mis en cause ici et là. Obtenir l'annulation de toutes les mesures de répression syndicale pénalisant les militants, comme celle frappant un militant syndicaliste à La Poste des Hauts de Seine, révoqué pour son activité syndicale !
Pour faire converger ces revendications et exiger du gouvernement et du patronat qu'ils y répondent, nous appelons les salariés à s'engager dans un processus de mobilisation, à établir et à mettre à jour partout, dans chacune de nos professions et entreprises, leurs revendications d'augmentation de salaire et d'embauches, de compensation des départs et de résorption de la précarité, de maintien et défense des acquis sociaux. Toutes nos exigences revendicatives ont leur place à prendre dans le 9 AVRIL car toutes se heurtent à la politique d'austérité du gouvernement - MEDEF qui est l'adversaire commun à tous les salariés, du public et du privé, quelle que soit leur profession.
Salaries du public et du prive il y a urgence a mettre fin a l'austerité et a satisfaire nos revendications :
Jeudi 9 avril 2015 greve interprofessionnelle et manifestation
Tous en greve pour le retrait du pacte de responsabilite et du projet de loi Macron !
Manifestation a paris rendez-vous place d'italie 13H en direction de l'Assemblée nationale (Invalides).
La crise, dans ses dimensions politique et sociale, s'approfondit mais le gouvernement s'entête et choisit l'autoritarisme pour imposer sa loi Macron ! Si elle était adoptée, cette loi voulue par le Medef et la droite, organiserait une insécurité sociale généralisée : conditions de travail et de rémunérations attaquées avec la déréglementation du travail du dimanche et de nuit, toujours plus de libertés pour les patrons et moins de droits pour les salariés, attaques profondes sur le logement, les transports, les hôpitaux publics…
Encore une fois les femmes et les jeunes en seraient les premières victimes.
Guidée par une logique de déréglementation, qui n'a comme objectif que le maintien des profits au détriment des salaires, des pensions, de la protection sociale, cette loi suscite de vives oppositions que le couple Hollande-Valls refuse d'entendre ! Restés sourds aux critiques des représentants des salariés et au désaveu même d'une partie de la majorité parlementaire, ils ont fait le choix de passer en force en utilisant le 49-3 !
Partout en Europe, sous la houlette de la BCE et de la commission européenne, la démocratie est bafouée pour imposer l'austérité.
Face à ces attaques, le Collectif 3A appelle à poursuivre et amplifier les mobilisations !
Nous appelons les salariés, et plus largement tous les citoyens, à se rassembler pour agir contre les politiques d'austérité et imposer le retrait de la loi Macron.
L'ouverture des discussions au sénat, à compter du 6 avril prochain, doit être l'occasion de nouveaux temps forts ! C'est pourquoi le collectif 3A appelle notamment à :
Participer aux mobilisations existantes ou en cours de construction. D'ores et déjà, une journée de grève et de manifestations interprofessionnelles est annoncée, le 9 avril, à l'appel de plusieurs organisations syndicales.
Interpeller les parlementaires, sénateurs et députés, entre autre par la signature de la pétition contre la loi Macron, http://appelcontrelaloimacron.wesign.it/fr, déjà signée par plus de 1 000 responsables d'organisations syndicales, associatives, citoyennes et politiques.
La tenue de rassemblements et débats unitaires sur l'ensemble du territoire dont un grand meeting à Paris.
Ensemble, mettons fin à l'austérité ! Obtenons le retrait de la loi Macron ! Imposons d'autres choix !
Le Collectif Alternatives A l'Austérité est constitué d'organisations syndicales, associatives, citoyennes et politiques
Source : message reçu le 18 février 20h
Mobilisons-nous contre l'austérité, tous en grève le 9 avril
Intersyndicale éducation 93
Le 9 avril 2015, l'intersyndicale nationale CGT, FO, FSU, Solidaires appelle tou-te-s les salarié-e-s du public et du privé à être en grève et à manifester pour refuser la politique d'austérité du gouvernement (CICE, Pacte de responsabilité, loi Macron...).
Dans l'Éducation nationale, les politiques austéritaires frappent de plein fouet l'ensemble des personnels : blocage du point d'indice jusqu'en 2017, créations de postes insuffisantes pour faire face à la hausse démographique, recours massif à l'embauche de personnels non-titulaires, réformes visant avant tout à faire des économies de moyens (éducation prioritaire, réforme du lycée, réforme des statuts, réforme du collège...). La Seine-Saint-Denis subit d'autant plus ces politiques que les élèves du département sont eux-mêmes très fortement touchés par la crise économique et sociale et la dégradation de l'ensemble des services publics.
L'intersyndicale de l'éducation 93 revendique dès maintenant :
l'augmentation générale des salaires de tous les personnels de l'éducation nationale ;
le maintien des seuils historiques d'élèves par classe dans les établissements de la Seine-SaintDenis (30 en seconde, 25 en collège non-classé, 24 en ZEP, 23 en sensible ; pour le 1er degré, hors éducation prioritaire : 25 en élémentaire, 27 en maternelle, en éducation prioritaire : 23 en élémentaire, 25 en maternelle) ; le maintien des décharges de direction « 93 » du 1er degré ;
le respect des horaires réglementaires en lycée professionnel (2 000 heures manquantes en bac pro 3 ans) ;
Un plan de rattrapage et de développement du système éducatif en Seine-Saint-Denis pour créer tous les postes nécessaires à la réussite de tous les élèves du département ;
l'abrogation et la réécriture des décrets mettant en place la réforme des rythmes scolaires dans le premier degré ;
le retrait immédiat des circulaires d'application des décrets du 20 août 2014 et du décret sur les IMP, décrets qui doivent être suspendus et réécrits dans le sens d'améliorer les garanties statutaires existantes ;
un plan de titularisation pour tous les personnels précaires (450 contractuels dans le 1er degré, 12% des collègues dans le second degré).
L'intersyndicale 93 de l'éducation (SNEP-FSU, SNES-FSU, SNUipp-FSU, FNEC-FP-FO, CGT Educ'action, SUD Education) appelle les collègues à se réunir en assemblée générale d'établissement et de ville, à débattre de leurs revendications et des modalités d'action pour forcer le gouvernement à changer de politique et obtenir satisfaction sur leurs revendications.
Elle appelle tous les personnels à être en grève le 9 avril 2015.
Elle appelle tous les personnels à participer massivement à la manifestation à Paris Rendez-vous a 13 heures place d'italie
Le 9 avril, toutes et tous en grève et manifestations
CNT
Le 9 avril 2015, la CNT participera à la journée de grève et de manifestations initiée par les organisations syndicales CGT, FO et Solidaires. Loi Macron, CICE, réductions drastiques des budgets alloués à la santé et au social, fermetures d'hôpitaux, de classes, d'usines, réforme de l'assurance chômage, stagnation des salaires... partout la colère enfle face au désastre économique, politique, écologique et social qui frappe de plein fouet les classes populaires du pays. La CNT assiste avec satisfaction à la multiplication des initiatives locales, le plus souvent unitaires - et ce malgré les bureaucrates patentés - favorisant l'émergence d'une nouvelle dynamique d'espoirs et de luttes sociales qu'il nous faut faire converger dans la rue le 9 avril.
Dans le même temps, nous assistons à une accentuation des politiques répressives à l'endroit des travailleurs et travailleuses et de tou-te-s ceux et celles qui s'opposent aux politiques anti sociales ou anti écologiques : licenciements pour fautes par ci par là, avertissements, convocations et mises à pied se multiplient.... Suite au décès de Rémi Fraisse en octobre dernier, l'État s'est permis de laisser intervenir des milices sur la ZAD de Sivens… oui des milices ! Dans le même ordre d'idée, le terrorisme permet au gouvernement de détourner l'attention des enjeux sociaux afin de mieux faire passer ses réformes et ses lois sécuritaires !
Pour la CNT, plus que jamais, l'heure est à une riposte d'ampleur, notamment face à une loi Macron qui vise à détruire tous les droits et acquis des travailleur.se.s - travail du dimanche, de nuit, prud'hommes, contrat de travail, CHSCT, délit d'entraves patronaux, code du travail - et qui, couplée avec la future loi sur les Instances Représentatives du Personnel, la réforme de l'Inspection du Travail, et la probable remise en cause des 35 heures nous permet d'affirmer sans détour que ce gouvernement de sociaux traîtres aura bien manœuvré en faveur des intérêts du grand Capital. De plus les patrons attendent avec impatience cette loi qui leur permettra d'user du « fait du prince » sans entraves : l'ambiance au travail que tout un chacun connaît, les fermetures de sites et les licenciements collectifs sont là pour nous le rappeler. Tous ces facteurs créent ainsi le terreau qui renforce quotidiennement l'extrême droite.
C'est pourquoi la CNT et ses syndicats ont décidé de mettre toutes leurs forces dans la bataille à venir. Partout, nous populariserons nos analyses et critiques de la situation et notamment des conséquences désastreuses de la Loi Macron et des politiques d'austérité pour les classes populaires. Partout nous développerons les perspectives de luttes et soutiendrons les actions mises en œuvre par les travailleur.se.s afin de faire du 9 avril un point d'appui à la construction d'une grève interprofessionnelle et reconductible : une grève générale que nous appelons de nos vœux afin de renverser le rapport de force et de construire l'alternative anticapitaliste, internationaliste et autogestionnaire.
Enfin, le 9 avril, alors que certaines bureaucraties syndicales semblent privilégier une manifestation centralisée, excluant ainsi l'immense majorité des travailleur.se.s en lutte et les désarmant en affaiblissant leurs capacités de grève, la CNT invite toutes et tous à faire converger les revendications des différents secteurs et à participer massivement aux initiatives prises localement, afin de faire échec à la loi Macron, aux politiques d'austérité et à la précarité, pour défendre nos droits, nos acquis et nos libertés !
le gouvernement passe en force pour faire reculer les droits des salariés
CGT
Le gouvernement a fait le choix, pour la première fois depuis 2006 et le Contrat Première Embauche, de recourir au 49-3 pour faire passer le projet de loi Macron sans vote à l'assemblée nationale. Après avoir choisi d'inscrire dans la loi les propositions du Medef, le gouvernement passe à nouveau en force en contournant la représentation nationale. Encore un déni de démocratie !
L'impossibilité du gouvernement à faire voter un tel texte constitue un sérieux échec.
La prise de conscience des députés sur les arguments, notamment apportés par la CGT, est une première étape dans une dynamique pour les salariés, que nous devons amplifier. En effet, le projet de loi Macron donne plus de liberté au patronat et à la finance et moins de droits pour les salariés, et ne permettra aucune création d'emploi.
Le projet de loi contient quatre mesures particulièrement dangereuses :
La déréglementation des licenciements
Avec la loi dite de sécurisation de l'emploi, les ruptures conventionnelles et la multiplication des contrats précaires, il est aujourd'hui très facile de licencier. Cependant, le projet de loi va plus loin et casse encore les protections dont bénéficient les salariés en cas de plan social :
lorsque des licenciements ont lieu dans une entreprise placée en redressement ou liquidation judiciaire, le contenu du plan social sera désormais apprécié à l'échelle de la filiale et pas du groupe. Cela exonère de toute responsabilité les grands groupes de sociétés et facilite encore les licenciements boursiers en leur permettant de mettre en faillite artificiellement des filiales pour pouvoir « dégraisser » ;
l'employeur peut décider seul quel site sera touché par les licenciements économiques et quel site sera épargné, sans même que les syndicats aient leur mot à dire. Normalement l'employeur doit mettre en œuvre des critères précis pour désigner les salariés licenciés (âge, charge de famille, compétences etc.). C'est désormais la porte ouverte à l'arbitraire et aux discriminations entre salariés d'une même entreprise ;
Le gouvernement enterre tout contrôle par l'inspection du travail des licenciements de moins de dix salariés.
La banalisation du travail du dimanche
Dans le commerce, le projet de loi permet de :
passer de cinq à douze dimanches ouverts par an ;
pour toutes les zones qui seront considérées comme des zones touristiques, ouvrir 52 dimanches par an et ouvrir jusqu'à minuit ;
le projet de loi ne prévoit aucune compensation salariale ou horaire minimale.
Ces mesures banaliseront le travail du dimanche et risquent de casser les contreparties qui existent actuellement. De nombreuses études démontrent que cela ne générera aucune création d'emploi : un achat du dimanche se substituera à un achat du lundi et un emploi du dimanche supprimera un emploi le lundi ! C'est l'ensemble des salariés qui sont concernés, si d'avantage de salariés du commerce travaillent le dimanche ou la nuit, cela nécessite plus de transports, de dispositifs de garde d'enfants…Ces dispositions nuisent particulièrement aux femmes qui représentent déjà 80% des salariés à temps partiel et sont très présentes dans le secteur du commerce.
La casse de la justice prud'homale
Après avoir supprimé l'élection des conseillers prud'homaux, le projet de loi Macron vise à limiter l'action des juges syndicaux et à les remplacer par des juges professionnels ne connaissant pas le monde du travail. Pour améliorer la justice prud'homale, et accélérer les procédures pour les salariés, la CGT a fait de nombreuses propositions. La priorité est d'augmenter les moyens des conseils de prud'hommes pour accélérer les procédures.
La privatisation et la déréglementation de nombreux secteurs
Après la privatisation désastreuse des autoroutes, le projet de loi continue à vendre les « bijoux de famille ». Il prévoit notamment la privatisation de deux aéroports (Lyon et Nice) et du groupe stratégique industriel d'armement (GIAT), la libéralisation de la filière de traitement du sang et des transports en autocar.
Au lieu de passer en force, le gouvernement ferait mieux d'entendre les salariés. Pour créer des emplois durables, la Confédération Européenne des Syndicats et l'ensemble des organisations syndicales européennes proposent de rompre avec les politiques d'austérité et d'adopter un plan de relance. Alors que les richesses que nous créons servent de plus en plus à rémunérer les dividendes et le capital, il est nécessaire pour sortir de la crise de revaloriser le travail et d'augmenter les salaires et les pensions.
De premiers reculs du gouvernement qui en appellent d'autres
La mobilisation des salariés a déjà permis de faire évoluer le texte et d'obtenir :
l'obligation d'appliquer le droit français pour les salaires des routiers circulant en des entreprises étrangères circulant en France ;
un statut pour le défenseur syndical qui accompagne les salariés en justice.
Le gouvernement a reculé sur :
le secret des affaires, qui aurait limité la liberté d'expression dans l'entreprise et permis à des employeurs d'envoyer en prison des lanceurs d'alerte, des syndicalistes ou des journalistes ;
la réforme de la médecine du travail, qui visait à limiter l'action des médecins du travail et la responsabilité des employeurs.
Cependant, le risque existe que ces dispositions reviennent dans d'autres textes. Seule la mobilisation l'empêchera ! La CGT appelle les salariés à se mobiliser pour faire entendre leurs revendications notamment le 9 avril, lors de la journée d'action et de grève interprofessionnelle.
Dans le cadre de ce mouvement, le syndicat Sud-Rail souhaite aborder les sujets suivants :
1- Ouverture de négociations sur le budget 2015 (Emplois au statut, Salaires, et abandon des orientations budgétaires « Excellence 2020 » en faveur d'un service public prenant en compte la sûreté, la sécurité des voyageurs et des agents pour une ré humanisation des gares et des trains, par l'arrêt de l'ensemble des projets remettant en question le nombre et les plages horaires d'ouverture des gares et guichets ainsi que de l'équipement des trains agent seul.
2- Maintien de l'unicité de l'entreprise et du caractère indivisible du système ferroviaire basé sur la sécurité et la qualité de service. Intégration des fonctions essentielles.
3- Maintient de la représentativité tenant compte des cheminot-es transférés à l'EPIC réseau pendant la période transitoire.
4- Maintien des CE régionaux. Garantie que la propriété du matériel TER de sa maintenance restent confiés au cheminot-es du matériel.
5- Garantie que l'ensemble des relations Voyageurs actuelles par rail sont maintenues et ne font pas l'objet de suppressions ou de remplacement par des dessertes autocar.
6- Changement de la politique menée à Fret SNCF, retour à une politique de proximité et de développement.
7- Situation concernant le plan social annoncé suite à la perte du trafic Fret Danone.
8- Sur la région de Chambéry, ce sont plus de 60 cheminot-es qui devraient faire les frais de ces choix.
9- Plan de Régénération du réseau dont nous connaissons l'extrême vieillissement
Contre l'austérité : Toutes et tous en grève le 9 avril
Alternative Libertaire
CGT, FO, Solidaires et FSU appellent à une journée de grève et de manifestations contre le blocage des salaires, la politique d'austérité et la loi Macron. Chacune de nos défaites aiguise l'appétit des patrons. Stop ! Renversons la vapeur. Gagnons ce bras de fer contre ce gouvernement au service du patronat.
Banalisation du travail du dimanche et de nuit (donc baisses des salaires pour la plupart des salarié.e.s concerné.e.s), destruction des moyens de défense des salarié.e.s, délinquance patronale facilitée, nouvelles privatisations, impossibilité pour les salarié.e.s de récupérer des indemnités si un plan de licenciement est jugé illégal par la justice… la loi Macron arrive au Sénat le 7 avril sous une forme quasiment inchangée par rapport à la version de décembre. Si les manifs des notaires et huissiers ont fait reculer le gouvernement, les travailleurs et les travailleuses le peuvent aussi !
Il y a toutes les raisons de se mobiliser
Le gouvernement est déterminé à faire passer cette loi pour l'été. Il n'a pas hésité à dégainer l'article 49.3 pour contourner le vote à l'Assemblée nationale. A nous d'accélérer la mobilisation pour le retrait de cette loi : n'oublions pas l'exemple du CPE, où la loi a été votée mais jamais mise en œuvre suite à la mobilisation de la jeunesse.
En parallèle, le projet de loi du Medef sur le dialogue social, rejeté par tous les syndicats, est repris par le gouvernement pour la fin mars. Ce projet aboutirait à l'affaiblissement des instances représentatives du personnel (CE/DP/CHSCT) dans les entreprises de moins de 300 salarié.e.s.
Enfin, le pacte de responsabilité se prolonge. L'ex-ministre PS des Finances, Moscovici, aujourd'hui commissaire européen, exige 50 milliards d'euros de coupes budgétaires en plus sur les trois ans à venir. Cette somme équivaut au budget annuel de l'Éducation nationale ! Cela signifie une nouvelle offensive contre les services publics, la destruction de milliers d'emplois dans la santé, l'éducation...
Pourtant, chaque jour, par notre travail, nous produisons suffisamment de richesses pour répondre aux besoins de toute la population. Si nous voulons construire un système réellement égalitaire, il faut commencer par mettre un coup d'arrêt à la politique du gouvernement et lutter pour l'augmentation des salaires, la réduction du temps de travail et le développement des services publics.
Construire la riposte dans l'unité et la durée
La CFDT n'appelle pas à cette journée de résistance. Normal puisqu'elle a signé tous les reculs sociaux ces dernières années.
L'enjeu de ce 9 avril est donc considérable pour affirmer la nécessité d'un syndicalisme de lutte et consolider partout l'unité d'action intersyndicale.
Nous appelons donc les syndicalistes et l'ensemble des travailleurs et travailleuses à multiplier les initiatives unitaires de mobilisation dans les entreprises, dans les branches professionnelles, dans les villes. Le 9 avril doit être un point de départ pour tenir la lutte contre l'austérité dans la durée. Mais aussi un moyen de poser les revendications de chaque entreprise, de chaque secteur au plus près des enjeux immédiats. Le 9 avril doit permettre de changer le rapport des forces à tous les niveaux.
Dès maintenant préparons l'après 9 avril pour que l'unité réalisée à la base ouvre une nouvelle période et pousse les directions syndicales à poursuivre les batailles nécessaires : heures d'infos syndicales, AG des personnels, Cahiers revendicatifs, AG intersyndicales de villes, initiatives dynamiques et festives dans les zones industrielles, départs collectifs aux manifs…
Alors que les actionnaires du CAC 40 retrouvent les dividendes records de 2008, les capitalistes nous mettent sous pression. Explosons !
Les syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires appellent l'ensemble des travailleurs du public et du privé à faire grève et à manifester le 9 avril prochain contre les « politiques d'austérité ». « Le pacte de responsabilité, la rigueur budgétaire, la réforme territoriale, nombre de dispositions du projet de loi libérale de Macron, ainsi que plusieurs décisions des pouvoirs publics et du patronat aggravent la situation des salariés, des retraités et des chômeurs », peut-on lire dans la déclaration syndicale commune datant du 18 février.
Depuis des mois en effet, le patronat multiplie les attaques contre les travailleurs, avec l'aide du gouvernement. Les grandes entreprises du CAC40 ont augmenté leurs profits de 37 % et les actionnaires se sont distribué 56 milliards de dividendes tirés de l'exploitation du travail de centaines de milliers de salariés, mais les licenciements continuent et les salaires restent bloqués. Les grands patrons continuent d'obtenir du gouvernement des milliards d'aides, le CICE, le pacte de responsabilité, des allégements de cotisations sociales, qui signifieront autant d'emplois en moins dans les hôpitaux, dans les transports, dans les écoles.
Nombre de militants ouvriers savent que ce n'est pas par le dialogue social, prôné par les gouvernements et les directions des confédérations syndicales, qu'il sera possible d'imposer des reculs aux patrons, mais par un rapport de force. Les travailleurs doivent retrouver confiance dans leur capacité à rendre les coups, et pour ce faire être déjà convaincus qu'ils sont dans leur bon droit en défendant leurs revendications.
L'appel syndical à cette journée du 9 avril vient tard, alors que depuis des mois les attaques contre les travailleurs et leurs droits se multiplient. Mais elle peut être un début, si les travailleurs saisissent l'occasion de faire entendre leurs intérêts.
Contre le gouvernement, la droite extrême et l'extrême droite,
Toutes et tous en grève et dans la rue le 9 avril
NPA
Au deuxième tour des élections départementales, loin de reculer, l'abstention a augmenté en particulier dans les quartiers populaires. Moins d'un électeur sur deux est allé voter, un désaveu cinglant de tous les grands partis.
Le PS perd plus de la moitié des départements qu'il dirigeait. La droite et Sarkozy rafle la mise avec plus des deux tiers des départements. Quant au Front National, avec 62 élus, il continue sa progression.
« Le cap sera maintenu »
Valls a bien été contraint de reconnaître son échec et la sanction mais pour aussitôt affirmer son intention de garder le poste et ...le cap. Invoquant hypocritement la lutte pour l'emploi, il va continuer à diminuer le coût du travail, bloquer les salaires, alimenter le chômage, liquider les services publics... Il prétend se battre contre la montée du FN, mais continue la politique qui nourrit le désespoir et le mécontentement, terreau de la montée des idées et des forces réactionnaires d'autant qu'elle s'accompagne de discriminations et de mesures policières et autoritaires qui ne font que lui donner raison.
Des surenchères contre les travailleurs et la population
Sarkozy plastronne. Il peut dire merci au PS. L'alternance est en route proclame-t-il. On change les hommes mais pas de politique. Comme le PS et Macron il nous parle du manque de compétitivité de l'économie française qu'il faudrait libérer : supprimer les 35 heures, liquider le Code du travail, supprimer les seuils sociaux...
Le FN, se présente comme le porte-parole des défavorisés, Marine Le Pen se permet même de parler du « mépris de classe » de Valls. Mais il défend les mêmes intérêts, ceux des patrons et des classes dominantes. Sa « préférence nationale » ne vise qu'à dresser les exploitéEs les unEs contre les autres.
Dans leur concurrence pour le pouvoir UMP et FN rivalisent de démagogie sur le même terrain. L'un et l'autre veulent dévoyer le mécontentement, diviser le camp des travailleurs, des classes populaires en flattant le racisme et la xénophobie.
Construire le 9 avril pour préparer les suites
Face à la droite et à l'extrême-droite, Valls et les dirigeants du PS veulent élargir leur majorité sans changer de politique. Il n'y a rien à attendre de ceux qui depuis 2012 n'ont pas fait autre chose que la politique du MEDEF.
Les frondeurs du PS mendient un « nouveau contrat majoritaire ». Le Parti communiste ou Jean Luc Mélenchon appellent à une nouvelle alternative ou à refonder la République. Tous ont en ligne de mire les élections régionales de décembre prochain. De nouvelles élections dont les travailleurs et les classes populaires n'ont rien à attendre si, par en bas, nous ne reprenons pas l'offensive pour affronter le gouvernement et mettre en échec sa politique. Sur nos lieux de travail ou de vie ont lieu des mobilisations sur les salaires ou pour l'emploi, des résistances pour le droit au logement ou contre des projets inutiles et destructeurs... c'est là que se construit un nouveau rapport de force et que se prépare l'avenir.
Depuis des semaines les politiciens occupent la une, à nous de reprendre l'offensive en faisant de la journée de grève et de manifestation du 9 avril, le point de convergence de tous les mécontentements pour les salaires et contre le chômage, pour le retrait de la loi Macron et une étape importante dans la construction d'une opposition au gouvernement unifiant les combats contre l'austérité, le chômage et le racisme.
Discours de la présidente du Parlement grec, Zoe Konstantopoulou, à la session inaugurale de la Commission de vérité de la dette publique
5 avril par Zoé Konstantopoulou
Messieurs et Mesdames, nous vous remercions de votre présence à l’événement d’aujourd’hui qui est d’importance historique et marque le début du remboursement d’une vraie dette : celle de dire la vérité et de rendre des comptes au peuple et a la société grecque sur comment a-t-elle été créée et gonflée, la dette qui est suspendue au-dessus des têtes des citoyens et des jeunes générations. La dette publique qui est utilisée comme instrument de chantage et d’asservissement, comme moyen de soumission, dans des conditions qui n’ont rien à voir avec l’objectif statutaire européen de prospérité des peuples et des sociétés, des conditions qui, au lieu de garantir, de servir les principes œcuméniques de démocratie, d’égalité, d’équité, de respect des droits de l’homme et des libertés ainsi que de progrès social, produisent le rétrécissement des espaces démocratiques, des discriminations, des exclusions, de la misère et la crise humanitaire.
La dette ne constitue pas un signe des temps. Elle est le résultat d’actes et d’omissions, de contrats d’emprunt aux conditions léonines et aux effarants taux d’intérêt, d’actes et de gestions financières, mais aussi de contrats marqués par la corruption, qui ont catapulté la dette et dont témoigne foule de dossiers se trouvant au Parlement et à la Justice.
La dette n’est pas incontestable. Tant qu’elle n’est pas contrôlée et de-codifiée, tant qu’elle n’est pas analysée, demeure suspendue la question : quel pourcentage et quelle part est éventuellement légitime et laquelle est illégitime, illégale ou odieuse ? Cette question impitoyable hante, ces dernières années, la conscience collective et s’est cristallisée dans la revendication qui reflète le droit démocratique de ceux qui sont appelés à payer la dette, de connaître comment celle-ci a été créée, en quoi consiste leur dette, mais aussi de pouvoir se défendre et résister contre l’obligation de la rembourser et revendiquer son effacement.
Le contrôle de la dette n’est pas seulement un droit démocratique des citoyens, il est aussi un droit souverain des peuples.
Le contrôle de la dette n’est pas seulement un droit démocratique des citoyens, il est aussi un droit souverain des peuples.
Il est en même temps un devoir institutionnel de l’État même selon le Droit de l’Europe Unie. C’est-à-dire, il constitue une obligation internationale du pays, selon l’expression chère à ceux qui font mention des obligations internationales du pays, seulement quand il s’agit des obligations financières et oublient que les obligations internationales supérieures du pays sont celles qui concernent la démocratie, la transparence, les droits et les libertés de l’homme ainsi que tout ce qui fait la vie digne d’être vécue.
La dette ne se résume pas en profits et pertes, mais concerne des vies humaines.
Des milliers de vies humaines qui ont été perdues afin de payer la dette, des millions des vies humaines qui ont été meurtries et broyées, je veux rappeler aujourd’hui cinq êtres humains appartenant à différentes générations.
La petite fille, fille d’immigrée, élève à l’école primaire, qui en Décembre 2013 a perdu sa vie à cause des gaz toxiques d’un brasier improvisé dans une maison sans électricité où elle vivait depuis des mois avec sa mère.
Le garçon de 19 ans qui, l’été de 2013, a perdu sa vie en essayant d’éviter le contrôle des billets dans un bus.
Les deux jeunes, de 20 et 21 ans, étudiants à Larissa, qui en mars 2013, sont eux aussi morts des gaz d’un brasier.
Enfin, Dimitris Hristoulas, le pharmacien retraité qui, il y a trois ans jour pour jour, a mis fin à sa vie devant le monument au Soldat Inconnu juste devant le Parlement, refusant que son existence soit avilie à tel point qu’il soit obligé de chercher sa nourriture dans les ordures.
La Commission de vérité de la dette publique constitue une dette envers ces hommes aussi.
Un instrument de vérité. Un instrument de réparation de l’injustice.
La Commission de vérité de la dette publique, créée par le Parlement grec, est un instrument précieux, que le Parlement met au service de la société et de la démocratie. Un instrument de vérité. Un instrument de réparation de l’injustice. Un instrument de dignité, de défense sociale et démocratique, de contestation et de résistance contre des choix qui tuent la société. Un instrument de réveil des peuples, des sociétés et des directions européennes. Un instrument de solidarité.
La présence aujourd’hui de toute la direction de l’État, du Président de la République, du Premier ministre du pays, des ministres, des vice-présidents du Parlement, des représentants du pouvoir judiciaire et des autorités indépendantes, reflète la volonté que l’audit commence et aille jusqu’au bout.
La préparation scientifique, l’expérience et le désintéressement des hommes et femmes qui se sont empressé-e-s de répondre à l’invitation, de contribuer avec leurs connaissances et leur travail à cet effort, constitue une garantie de succès.
Je veux remercier tout spécialement ceux et celles qui ont répondu à cet appel et les scientifiques et les experts qui sont venus tout de suite de l’étranger, mais aussi ceux qui sont venus de Grèce. Je voudrais aussi mettre en exergue le soutien spontané des scientifiques, des gens d’esprit et des mouvements sociaux de tout le monde, ce qui nous oblige à garder ce processus initié aujourd’hui ouvert et vivant.
Messieurs et Mesdames, je vous annonce la Décision numéro 1448 de la Présidente du Parlement, du 4 avril 2015, par laquelle est constituée la Commission Spéciale du Parlement des Grecs pour la recherche de la vérité concernant la création et le gonflement de la dette publique, l’audit de la dette et la promotion de la collaboration internationale du Parlement avec le Parlement européen, les Parlements d’autres pays et des organismes internationaux en matière de dette, ayant comme objectif de sensibiliser et activer la société, la communauté internationale et l’opinion publique internationale. Cette Commission on l’appellera Commission de vérité de la dette publique. Je veux remercier spécialement Sofia Sakorafa qui a accepté d’être responsable des relations de cette Commission avec le Parlement européen et les Parlements nationaux. Je veux aussi remercier spécialement Éric Toussaint qui a accepté tout de suite de coordonner le travail scientifique de l’équipe internationale. Je veux remercier beaucoup les services du Parlement et spécialement le Service scientifique et le Bureau de budget du Parlement, qui vont assister la Commission, en constituant des équipes de travail. Par cette introduction, j’appelle à la tribune afin qu’il adresse son salut à cette session inaugurale de la Commission de vérité de la dette publique, le Président de la République Mr. Prokopis Pavlopoulos.
4 avril 2015 : Journée historique pour la recherche de la vérité sur la dette grecque
5 avril par Eric Toussaint
Pour la première fois en Europe un comité d’audit de la dette (avec participation citoyenne) a été mis en place sous les auspices d’un parlement.
Le samedi 4 avril, la présidente du parlement grec, Zoe Konstantopoulou, a ouvert la séance officielle de création du comité d’audit de la dette, appelé aussi comité de la vérité sur la dette.
Zoe Konstantopoulou a lu le décret de création de ce comité composé de membres grecs et étrangers et en a défini la mission fondamentale : identifier la partie illégale, illégitime, odieuse ou insoutenable de la dette, en d’autres mots établir la vérité sur dette grecque, faire connaître les résultats au parlement grec, au parlement européen, aux parlements nationaux des Etats membres de l’Union européenne ainsi qu’à l’opinion publique grecque et internationale. Zoe K. A rappelé les souffrances du peuple grec causées par les politiques liées au remboursement de la dette et dictées par les créanciers.
Ensuite, le président de la république, Prokopis Pavlopoulos, a prononcé un discours de fond en apportant son soutien à cette importante initiative. Du gouvernement étaient présents Alexis Tsipras, le premier ministre, et une dizaine de ministres.
La présidente du parlement a invité à prendre la parole l’eurodéputée Sofia Sakorafa qui a rappelé le parcours de 5 années de ceux et celles qui demandaient un audit de la dette afin d’obtenir une réduction radicale de celle-ci.
Éric Toussaint, coordinateur scientifique de l’équipe internationale qui fait partie du comité d’audit a résumé partiellement les questions auxquelles le comité d’audit répondra en réalisant son enquète sur la dette grecque.
Une dizaine de ministres ont ensuite pris la parole dans l’ordre suivant : le ministre de la défense, Panos Kammenos (qui est également président du parti des Grecs indépendants) ; le ministre de la Réforme administrative, George Katrougalos ; le ministre d’État pour la lutte contre la corruption, Panayotis Nikoloudis ; le ministre de la justice, Nikos Paraskevopoulos ; le ministre aux affaires européennes, Nikos Chountis ; le vice-ministre de la défense nationale, Costas Isychos ; le ministre des finances, Yannis Varoufakis ; le vice-ministre de la culture, Nikos Xydakis ; le ministre des infrastructures, des transports et des communications, Christos Spirtzis ; le chef de l’office du contrôle du budget du parlement ; le chef du service scientifique du parlement, le professeur Pliakos. Tous ont apporté des éléments fondamentaux pour la réalisation de l’audit de la dette grecque et tous ont affirmé que leur ministère ou leur service allait activement apporter un soutien actif à sa réalisation.
Ensuite ont pris la parole 3 membres du comité d’audit : Cephas Lumina, ex-rapporteur spécial des Nations Unies sur les effets de la dette sur l’exercice des droits humains ; Margot Salomon, directrice du centre juridique de la London School of Economics et Maria Lucia Fattorelli, ex-membre du comité d’audit de la dette de l’Equateur et présidente de l’audit citoyen du Brésil.
L’ensemble de cette séance qui a commencé à midi et s’est terminée à 19h45 a été retransmise en direct par la chaîne de télévision du parlement grec qui gagne de plus en plus d’audience dans le pays.
Dimanche, lundi et mardi, se poursuivent les travaux du comité d’audit.
Eric Toussaint’s speech 4th April 2015 – Hellenic parliament
The Committee will audit the Greek debt in the coming months, aimed at finding out whether part of the Greek public debt is illegitimate, illegal, odious or unsustainable.
Without claiming to be exhaustive, one can propose the following definitions :
Illegitimate public debt : debt that was contracted by a government without considering the public interest, a debt contracted in favour of a privileged minority.
Illegal debt : debt contracted in violation of the current legal or constitutional system.
Odious public debt : granted on conditions that violate fondamental human rights (the social, economic, cultural, civic, and political rights of the people).
Unsustainable public debt : debt that can only be paid back with dire consequences for the people such as a dramatic degradation of their living conditions, of access to health care or education, an increase in unemployment.
In short, debt that undermines basic human rights.
In other words, an unsustainable debt is a debt whose repayment makes it impossible for governments to guarantee to the population fundamental human rights (good public health system, good public educational system, good social protection system, decent wages and pensions, etc.)
Paragraph 9 of Article 7 of Regulation No 472/2013 of the European Parliament and of the Council of 21 May 2013 (which strongly undermines the sovereignty of the member States that have to implement adjustment policies) maintains that States subject to structural adjustment should carry out a complete audit of public debt in order to explain why indebtedness increased so sharply and to identify any irregularities. Here is the text in full : “A Member State subject to a macroeconomic adjustment programme shall carry out a comprehensive audit of its public finances in order, inter alia, to assess the reasons that led to the building up of excessive levels of debt as well as to track any possible irregularity”. |1|
Citizen participation is fundamental to a rigorous and independent audit process.
Here are some key questions that could be tackled by auditing the Greek debt.
Greek debt was at 113% of GDP in 2009 before the onset of the Greek crisis and the intervention by the IMF and the European institutions involved in the Memorandum reached 175% of GDP in 2014. How could we explain that ? Are there irregularities in the huge increase of the debt ?
The audit will analyse the legality and legitimacy of the so-called bail-out process.
Is it in conformity with European treaties (especially Article 125 of the Treaty on the Functioning of the EU, which prohibits EU countries from taking on the financial engagements of another EU country) ?
Did it comply with normal EU decision making procedure ?
Did the public lenders in 2010 (the 14 EU countries that granted Greece €53 billion of loans, the IMF, the ECB, the European Commission etc.) respect the full consent of the borrower, Greece, or was Greece acting under coercion ?
Did these creditors impose one-sided conditions such as excessive interest rates on the loans ? |2|
Did the 14 EU member States that each granted Greece a bilateral loan respect their own laws and constitutions, as well as those of Greece ?
Another purpose is to audit the actions of the IMF. We know that at the IMF Executive Board meeting of 9 May 2010 several members of the IMF Executive Board (the Brazilian, the Swiss, the Argentine, the Indian, the Chinese members) had expressed considerable reservations regarding the loan granted by the IMF, pointing out, among other things, that Greece would not be able to repay it due to the policies that were being imposed on the country |3| . See the revelations made by The Wall Street Journal : http://blogs.wsj.com/economics/2013... See also :http://greece.greekreporter.com/201...
Recently, Paulo Nogueira Batista, one of the IMF’s executive directors, claims that all IMF board members knew that the loan was actually intended to save the French and German banks not Greece. |4| the revelations made by The Wall Street Journal :http://blogs.wsj.com/economics/2013...See also : http://greece.greekreporter.com/201...
Philippe Legrain, advisor to the President of the European Commission José Manuel Barroso in 2010 when the Troika granted its loan, specifies that ‘IMF decision makers were overruled by the IMF Managing Director of the time, Dominique Strauss-Kahn, who was then running for the French presidency and consequently wanted to prevent French banks from facing losses. Similarly German banks had persuaded Angela Merkel that it would be terrible if ever they should lose money. So the Eurozone governments decided to pretend that Greece was only facing temporary problems.’ They had to bypass ‘an essential principle in the Maastricht Treaty, namely the no-bail out clause. The loans to Athens were not intended to save Greece but the French and German banks that had been foolish enough to grant loans to an insolvent State.’
Private European banks were thus replaced by the Troika as Greece’s main creditor as from late 2010.
Did the ECB has respected its mandate ?
The audit must also evaluate whether the strict conditions imposed on Greece by the Troika in exchange for the loans it received has respected their international human rights obligations - such as the right to health care, to education, housing, social security, to a fair wage, and also freedom of association and collective bargaining.
These rights are protected by a range of conventions or other instruments at international and European level, such as the Charter of Fundamental Rights of the European Union, the European Convention on Human Rights, the European Social Charter, the two UN Human Rights Covenants, the UN Charter, the UN Convention on the Rights of the Child, the UN Convention on the Rights of Persons with Disabilities, and also the basic conventions of the International Labour Organisation (ILO).
The audit will need to verify whether, as provided for in Regulation (EU) No. 472/2013 of the European Parliament and the Council of 21 May, 2013, mentioned above, “The draft macroeconomic adjustment programme… fully observe[s] Article 152 TFEU and Article 28 of the Charter of Fundamental Rights of the European Union.” The audit must also verify whether the following passage of the Regulation is adhered to : “The budgetary consolidation efforts set out in the macroeconomic adjustment programme shall take into account the need to ensure sufficient means for fundamental policies, such as education and health care.” It must also be determined whether the following fundamental principle of the Regulation has been applied : “Article 9 of the Treaty on the Functioning of the European Union (TFEU) provides that, in defining and implementing its policies and activities, the Union is to take into account requirements linked to the promotion of a high level of employment, the guarantee of adequate social protection, the fight against social exclusion, and a high level of education, training and protection of human health.”
There are also 3 conditions proposed to define an odious debt
lack of consent ;
lack of benefit to the population ;
awareness of the lenders.
Conclusions : The Committee will audit the Greek debt in the coming months, aimed at finding out whether part of the Greek public debt is illegitimate, illegal, odious or unsustainable.
|2| The interest rates imposed in 2010-201 were between 4% and 5.5%. In 2012 they were, after protests (including from the Irish government who was also asked to pay high interest in 2010), reduced to 1%. Lowering the rate was a tacit acknowledgement by the 14 States that the interest rates were too high.
Marinaleda. Une petite ville de 2 700 habitants, au cœur de l’Andalousie, dans le sud de l’Espagne. Ici, il n’y a pas de policiers. Pas de voleurs. Ici, il y a moins de chômage qu’ailleurs, et on partage le travail. Ici, on paie son loyer 15 euros par mois. Ici, le maire et ses adjoints ne sont pas rémunérés, et ce sont les habitants qui commandent. Vous n’y croyez pas ? Alors venez voir. On vous emmène là où les habitants ont osé l’impensable, là où les rêves deviennent réalité.
Une oasis coopérative dans un monde néolibéral : le village utopique de Marinaleda en Espagne
Des maisons autoconstruites à 15 euros par mois, un salaire unique pour tous les membres de la coopérative, des assemblées générales pour décider de la politique communale : Marinaleda, petit village andalou de 2 770 habitants, tente depuis 35 ans de maintenir un système politique, social et économique qui place l’intérêt de ses citoyens au cœur des décisions. La nouvelle génération saura-t-elle poursuivre l’utopie mise en œuvre par les anciens ?
Dans les années 1970, Marinaleda, dans la province de Séville, en Espagne, était un village en ruine, dont la population majoritairement au chômage devait vivre dans des conditions particulièrement difficiles. À la fin de la dictature de Franco en 1975, ses habitants commencent à se réunir pour débattre des conditions de vie dans le village et des injustices sociales auxquelles ils sont confrontés, comme l’ensemble des journaliers d’Andalousie. Afin de donner plus d’ampleur et de reconnaissance à leur regroupement social, ils créent alors le Syndicat des ouvriers agricoles (SOC). Leur première revendication cible un problème récurrent dans la région : la structure de la propriété privée agricole caractérisée par les latifundiums, de grandes exploitations.
En dépit de l’important apport économique qu’elles génèrent pour la Junta de Andalucía (le gouvernement andalou), leur mode de culture des terres, très mécanisé, ne permet pas de créer d’emplois dans le secteur agricole. Pour les Marinalediens, la terre doit appartenir à ceux qui la travaillent. Ils décident alors, dès le début des années 80, d’occuper une exploitation agricole de 1 200 hectares nommée el Humoso, appartenant au Duc de l’Infantado, grand propriétaire de 17 000 ha au total. Les Marinalediens occuperont el Humoso pendant presque dix années, au cours desquelles ils mènent en parallèle de nombreuses actions symboliques, telles qu’une grève de la faim contre la faim en 1980, à laquelle participeront sept cents villageois pendant treize jours, de nombreuses manifestations à Séville et à Madrid et diverses occupations, dont la Banque Espagnole, l’aéroport de Séville et l’Exposition universelle de 1991. Cette même année, le gouvernement andalou exproprie et rachète les 1 200 ha du domaine du Duc, pour les donner au village de Marinaleda, qui en fait une parcelle agricole collective.
En 1999, les Marinalediens développent leur économie, que l’on peut qualifier de sociale et solidaire, en créant une usine de conditionnement des produits agricoles, elle aussi gérée par le biais d’une coopérative. Cette usine offre à Marinaleda une nouvelle étape dans la chaîne de production et permet de créer plus de postes de travail. Tous ceux travaillant pour la coopérative touchent le même salaire de 47 € par jour (pour six heures quotidiennes aux champs ou huit heures à l’usine), qu’ils soient ouvriers, gérants ou administrateurs. Quant aux bénéfices générés, ils ne sont pas redistribués aux travailleurs, mais entièrement réinvestis dans la coopérative. Les Marinalediens tentent de gérer leurs activités selon un principe fondamental : essayer d’améliorer toujours plus les conditions de travail des ouvriers et offrir le plus d’emplois possible aux villageois.
Une démocratie participative
Mais la lutte pour la terre et l’organisation économique ne sont pas les seules particularités du village. L’organisation politique est elle aussi intéressante, car elle place la participation des habitants au cœur des débats politiques et des organes de décision. C’est en 1979 que les villageois décident de s’attaquer à la mairie. Estimant que le pouvoir politique ne les représente pas et ne répond pas à leurs attentes, ils décident de se présenter aux premières élections municipales libres depuis la fin de la dictature. Ils créent alors le Collectif unitaire des travailleurs (CUT), encore au pouvoir 35 ans après, et décident lors d’une assemblée générale du groupe de personnes qui les représentera. Le CUT, mené par Juan Manuel Sánchez Gordillo, gagne la mairie avec 77,31 % des voix contre l’Union du centre démocratique (UCD), et instaure une démocratie participative.
Toutes les décisions concernant le village, la politique, les budgets, les impôts, la coopérative, etc., sont discutées et votées lors d’assemblées générales, auxquelles tous les villageois peuvent participer. Les décisions ne sont pas adoptées à la stricte majorité, car pour le maire de Marinaleda, si elles ne sont pas soutenues par 80-90 % des votants, c’est qu’elles ne sont pas représentatives de l’ensemble de la population. C’est lors d’une de ces assemblées que les villageois ont adopté la proposition des maisons autoconstruites afin de lutter contre les problèmes de logement et contre la spéculation immobilière. La Junta de Andalucía finance le matériel, la mairie fournit le terrain et l’architecte, et les futurs propriétaires travaillent sur la construction ou embauchent eux-mêmes un professionnel pour le faire. Une fois les maisons construites, les occupants payent 15 € par mois pour rembourser l’investissement de l’Andalousie et du village. Toute personne ayant vécu au minimum un an dans le village peut demander à la mairie une maison autoconstruite.
Les élus politiques ne perçoivent pas de salaire pour leur « service rendu » au village et aux villageois. La plupart d’entre eux travaillent à l’Humoso ou à l’usine de conditionnement, en parallèle de leur charge politique, et touchent donc le même salaire que leurs camarades, entre 1 100 et 1 200 € par mois. Le maire, qui était professeur d’histoire, est maintenant député d’Andalousie, poste pour lequel il perçoit une rémunération de 3 020 € par mois. Une autre particularité du système politique de Marinaleda est que la mairie fonctionne en coopération avec le Syndicat des ouvriers agricoles créé en 1977, renommé depuis 2007 Syndicat andalou des travailleurs (SAT). C’est cette coopération entre le peuple, le syndicat et la mairie qui a permis au village d’avoir un poids important lors des mobilisations et de ses revendications.
Le futur du village
La question de la transmission du système à la jeune génération de Marinaleda est un sujet important pour ce village, et sera dans quelques années un enjeu majeur pour sa pérennité. En effet, le fonctionnement politique, économique et social de Marinaleda est né il y a 35 ans. Les personnes actuellement en charge du maintien de ce système font encore partie de celles qui ont vécu et participé aux diverses luttes du village ou, pour les plus jeunes, qui ont grandi dans cet environnement. Ce sont donc des individus conscients de la situation du village avant tous ces changements et qui ont connu d’autres formes d’organisation sociale, politique et économique.
Mais les jeunes de moins de 25 ans qui n’ont connu que ce système ont une perception différente de celle de leurs parents. Eux n’ont pas toujours conscience de la situation du village et de l’importance de la participation citoyenne dans son fonctionnement. Ils ont tendance à considérer le fonctionnement du village comme quelque chose de normal et perçoivent moins la difficulté qu’ont leurs aînés à le maintenir. Ils sont aussi plus ouverts au monde et aux technologies actuelles. Bien que beaucoup soient affiliés au SAT, comme leurs parents, ils ne s’impliquent plus au quotidien. Si les villageois et la mairie tentent de transmettre au mieux leur idéologie à la jeune génération, plusieurs problèmes persistent, notamment en ce qui concerne l’éducation scolaire.
« Il y a beaucoup de professeurs qui viennent enseigner dans nos écoles et qui ne sont pas partisans du modèle, des valeurs que nous avons à Marinaleda. C’est un problème pour nous que ces professeurs donnent des cours aux élèves et qu’ils nous critiquent. Cela crée comme un bouclier pour que les enfants ne participent pas. C’est le principal problème que nous avons ici. Ce que nous souhaitons c’est que les professeurs du collège et du lycée soient des professeurs d’ici, des natifs. Qu’ils sachent transmettre, qu’ils sachent enseigner ces valeurs », indique Sergio, conseiller du maire.
Toutefois le renouvellement générationnel n’est pas le seul problème que devra affronter le village. Le départ de Juan Manuel Sánchez Gordillo, son maire et leader depuis 1979, est aussi une question préoccupante, puisqu’il est devenu au fil du temps le moteur du village de Marinaleda. Beaucoup de personnes se demandent, à l’heure actuelle, si le village pourra faire face à la crise économique qui touche l’Espagne, à la transmission intergénérationnelle et à la disparition de Juan Manuel Sánchez Gordillo.
Anaël Kieber (texte et photos)
par Anaël Kieber (Lutopik) 24 octobre 2014
Des manifestations contre l'austérité réprimées dans la violence au Québec
romane frachon
Vendredi, 3 Avril, 2015
Romane Frachon
Si l’augmentation des droits d'inscription avait déclenché la "révolution érable" en 2012, aujourd'hui ce sont l'austérité en général et la casse des services publics qui ont décidé les étudiants québécois à prendre la rue. Jeudi, ils étaient plus de 75 000 manifestants à Montréal, un mouvement de masse que le gouvernement tente de briser en soutenant une répression policière indigne d'une démocratie. Le reportage sur place de Romane Frachon.
Montréal, correspondance particulière
Le contexte
Cette grève étudiante a été voté par les associations et syndicats étudiants le 21 mars, jour du printemps, pour se mobiliser contre le budget néolibéral du gouvernement provincial, le gouvernement Couillard, qui a été élu il y a bientôt un an (7 avril 2014).
Les étudiants manifestent contre un désengagement de l'Etat dans des services de moins en moins publics, donc la santé, l'éducation, la culture et les services de garde.
Ils veulent dire à l'Etat qu'il a le devoir de s'engager dans les services publics, et que c'est leur propre avenir qui est en danger.
L'objectif de cette mobilisation, c'est une grève général le 1 er mai, ils veulent rallier toute la société québécoise face à ces mesures d'austérité.
En plus de cette lutte contre les mesures d'austérité il y a aussi un volet environnemental dans cette mobilisation étudiante, c'est la lutte contre les hydrocarbures, c'est peut-être là le point qui fait que le mouvement n'est pas aussi fédérateur qu'il a pu l'être il y a 3 ans, en 2012
Les non grèvistes sont nombreux à penser que le mouvement est désorganisé, trop large, et qu'il ne concerne pas directement les étudiants.
Alors qu'en 2012 chaque étudiant se sentait concerné par la hausse des frais de scolarité annoncé par le gouvernement, libéral également.
Il n'empêche que la mobilisation grandit et les descentes dans la rue se multiplient.
Déjà en 2012, la Police avait régulièrement recours à la force mais ce qui choque aujourd'hui, c'est la rapidité avec laquelle la Police de Québec a usé de son rapport de force sur les étudiants, alors même qu'il n'y a eu aucune provocation de la part des étudiants
Une répression policière inédite
La semaine dernière à Québec, lors de la première manifestation de lancement du mouvement le 24 mars au soir devant le Parlement, la Police a procédé à des arrestations de masse (pas moins de 274 étudiants ont été encerclé plusieurs heures durant et ils ont reçu chacun une amende de 220$) A peine les étudiants avaient « pris la rue » que les policiers se sont jetés sur quelques uns, les rouant de coups de matraques.
Pour justifier leur violence, la Police avance l'argument de l'illégalité de la manifestation.
Ils utilisent ainsi soit l'article 500.1 du Code de la Sécurité Routière sur l'entrave à la circulation, puisque les étudiants marchent sur la route, soit l'article municipal 19.2 du Règlement sur la paix et le bon ordre de la Ville de Québec. C'est cet article qui pose problème, car il a été voté en juin 2012, juste après le « printemps 2012 » pour décourager toute manifestation de rue.
Il déclare illégal une manifestation qui ne fournira pas à l'avance son itinéraire à la Police.
On peut d'abord se demander pourquoi les manifestants ne fournissent pas tout simplement leur itinéraire aux forces de l'ordre, afin de ne pas bloquer la circulation... Mais lorsque l'on voit la façon dont la Police « encadre » les manifestants, on peut comprendre qu'ils ne veulent pas qu'elle intervienne dans leurs rassemblements.
Des atteintes aux libertés fondamentales
Les étudiants voient dans cet article une entrave à leur liberté fondamentale d'exprimer leur mécontentement dans la rue. Ils le répètent, la rue demeure le lieu par excellence de l'expression citoyenne, hors des médias et du droit de vote.
On écoute ce jeune homme blessé à l'arcade sourcillière : lien
Le jeudi 26 mars, une étudiante de 18 ans, Naomie Tremblay-Trudeau, a reçu un projectile de gaz lacrymogène par un policier en plein dans le visage, les images sont extrêmement violentes.
Elle a les lèvres enflées et déchirées pour un moment.
Une enquête est en cours pour juger de l'agression du policier Charles Scott-Simard, qui en vertu de la loi ne devait pas tirer à moins de 5 mètres et au dessus de la taille de la jeune fille.
Le jeudi 26 mars, une étudiante de 18 ans, Naomie Tremblay-Trudeau, a reçu un projectile de gaz lacrymogène par un policier en plein dans le visage, les images sont extrêmement violentes.
Elle a les lèvres enflées et déchirées pour un moment.
Une enquête est en cours pour juger de l'agression du policier Charles Scott-Simard, qui en vertu de la loi ne devait pas tirer à moins de 5 mètres et au dessus de la taille de la jeune fille.
Cet événement choc n'a fait qu'amplifier la révolte et creuser l'affront entre les étudiants et les forces de l'ordre.
Forts du soutien des politiques, les policiers justifient leurs pratiques...
Une page Facebook a même été créée en soutien au policier qui a tiré sur la jeune fille blessée à la bouche …
Elle a finalement été supprimé lundi pour propos fascistes et d'incitation à la haine. La page s'appelait « Je suis 3143 », du matricule du policier qui a fait feu.
Une adhésion massive au mouvement en réaction aux violences
Depuis, des non-étudiants se sont ralliés au mouvement, des familles, des travailleurs, et pas moins de 75 000 personnes manifestaient hier à Montréal
Une manifestation festive, familiale, qui s'est une fois de plus soldée par l'intervention brutale de la police armée. Les jeunes ont pris la fuite mais beaucoup se sont retrouvés à terre, blessée.
Les jeunes étudiants ne sont même plus étonnés de subir cette violence normalisée, on écoute une jeune fille qui crie dans son micro face aux policiers :
Même du côté de la sphère publique, ils sont peu nombreux à soutenir les étudiants.
La banalisation de la violence, est soutenue par le maire de Québec, Régis Labeaume qui réitère son soutien à la Police.
Il a déclaré lundi : « les étudiants qui se plaignent de brutalité policière n'ont qu'eux à blâmer »
Alors même que le juge en charge de l'enquête a déclaré ces arrestations de masse et ce recours systématique à la violence comme étant disproportionnés, le maire de Québec a déclaré lui qu'il n'approuvait pas le dépôt du jugement et qu'il considérait que la police de Québec avait bien fait son travail et devait continuer dans cette direction.
Cette pratique d'encerclement de masse a pourtant déjà valu au Service de police de la Ville de Montréal de sévères critiques de la part du comité des droits de l'homme de l'ONU, en 2005.
Le Comité avait alors dénoncé «Le Canada doit s'assurer que le droit des personnes à participer à des manifestations à caractère social est respecté et que seulement ceux qui commettent des offenses criminelles seront arrêtés»
Et pour finir mercredi, le ministre de l'éducation François Blais annonçait la mise en place de sanctions lors d'une entrevue à Radio X, radio privée à forte audience qui par ailleurs incite clairement les québécois à la violence et humilie les étudiants.
Le ministre propose « d'expulser de l'Université les étudiants qui exagèrent pour donner l'exemple ». Il a tenu des propos paternalistes, déclarant : « on fait ça avec les enfants pour corriger leur comportement ».
Il semble que personne ne soit choqué, dans la société québécoise non gréviste, de cette stratégie de la peur de la part du gouvernement.
Les étudiants québécois en lutte pour la conservation de leurs acquis sociaux sont donc à la fois isolés, voire méprisés par leurs représentants élus, et brutalisés par les forces de l'ordre, supposés les protéger.
Même l'ASSE (l'association pour une solidarité syndicale étudiante) commence doucement à se détacher du mouvement, proposant un report de la grève à l'automne prochain.
Un appel à défendre la liberté d'expression, vendredi prochain
C'est pour dénoncer toutes ces restrictions de libertés qu'une manifestation silencieuse se tiendra le 10 avril à Québec, dans une semaine, contre la répression policière.
Les organisateurs invitent les manifestants à se bander la bouche d'un ruban adhésif rouge ou noir .
Cette fois ci et pour la première fois, l'itinéraire sera donné pour qu'aucun argument légal ne puisse être reproché aux manifestants
Toute la population est invitée à participer au rassemblement pour « crier, silencieusement » et affirmer qu'« un peuple uni jamais ne sera vaincu »
Les effets catastrophiques du traité transatlantique
Lundi 06 Avril 2015 à 16:30
Jacques Sapir
Sur son blog, Jacques Sapir explique qu'il convient d'être "critique" vis-à-vis des "prévisions avancées par l’Union européenne" sur les effets du traité transatlantique s’il venait à être signé. "Les exemples lors des négociations de l’OMC ont montré que les modèles utilisés par les institutions internationales, ou par les bureaux d’études qui leurs sont liés, tendent à surestimer dans des proportions importantes les effets “positifs” de ces accords." D’ailleurs, lui en est convaincu : cet accord commercial "va entraîner une forte hausse du chômage dans l’Union européenne".
Edyta Blaszczyk | Odessa/AP/SIPA
On sait que l’Union européenne et les États-Unis ont engagé depuis maintenant plusieurs années, des négociations pour le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) appelé aussi TAFTA. Cet accord, qui a fait couler beaucoup d’encre et suscité de violentes polémiques, est supposé être un accord commercial majeur qui devrait à intégrer de manière profonde leurs économies et créer une « zone » économique et commerciale importante. Cet accord, il convient de le souligner, est négocié dans une absence totale de transparence, qu’il s’agisse du mandat réel de négociation ou des négociations elles-mêmes.
Les défenseurs du TTIP soutiennent l’idée que ce traité stimulera la croissance en Europe et aux États-Unis. De fait, les prévisions qui sont avancées par la Commission européenne, mais aussi par des bureaux d’études (comme le CEPII [1]) annoncent des gains qui sont considérés comme politiquement significatif. En fait, ces gains apparaissent comme négligeables, en termes de PIB et de revenus des particuliers dès que l’on cherche à les estimer avec des instruments fondés sur des méthodologies réalistes. De plus, on peut paradoxalement constater que ces prévisions montrent aussi que tout le bénéfice lié au traité se ferait aux dépens des échanges intra-européens et va entraîner une forte hausse du chômage dans l’Union européenne. Le traité remettrait donc en question le processus d’intégration économique européenne. Le soutien dont il est l’objet par la Commission européenne n’en apparaît que plus étrange alors.
En agissant avec prudence et détermination, Alexis Tsipras a su contourner la stratégie du "noeud coulant" des Européens. Désormais, la pression est de nouveau sur Angela Merkel.