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9 avril 2015 4 09 /04 /avril /2015 21:39

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

Paul Watson : « C’est la nature qui réglera le problème »

9 avril 2015 / Entretien avec Paul Watson
 


 

 

« Pirate écolo », « éco-terroriste », « berger des mers », « Robins des Bois des océans », Paul Watson suscite les passions. Ancien de Greenpeace, fondateur de la Sea Shepherd’s Conservation Society, il s’est fait connaître par ses actions directes visant à empêcher les braconniers de pêcher des espèces protégées. Paul Watson séjourne actuellement en France. Reporterre l’a rencontré.

Et voici trois jours, Sea Shepherd a remporté une victoire, avec le sabordage du Thunder, un navire chassant illégalement la légine.


Reporterre - Vous êtes poursuivi par Interpol. Êtes-vous, en France, un réfugié ?

Paul Watson - Oui. Le Japon essaie de m’attraper alors c’est difficile de voyager, mais je suis libre de venir en France et aux États-Unis. Un mandat d’arrêt international a été émis par le Costa Rica, donc quand j’entre dans un nouveau pays, les autorités qui le lisent peuvent m’arrêter et m’envoyer au Japon sans se poser de question, ou alors ils peuvent s’en moquer et me laisser tranquille. Leur décision est imprévisible. Mais la France n’a jamais reconnu ce mandat. Et puis j’ai bénéficié de soutiens [notamment celui de Nicolas Hulot, ndlr].

Quelle est l’origine de ce mandat d’arrêt ?

Le Costa Rica a émis un mandat contre moi une semaine après avoir rencontré le premier ministre du Japon, en se fondant sur des faits qui ont eu lieu en 2002.

Ils m’accusent de « manœuvre dangereuse d’un navire » (reckless operation of a vessel) au Costa Rica et de « conspiration d’abordage » (conspiracy to trespass) au Japon. De ce fait, j’ai été inscrit sur la liste rouge d’Interpol. Or personne n’a jamais été placé sur cette liste pour ce genre de motifs, qui sont des délits mineurs.

Personne n’a été blessé, rien n’a été abîmé ou endommagé. Cela n’a aucun sens ! Cette liste est faite pour les tueurs en série et les criminels de guerre. La France et les États-Unis l’ont bien compris, ils me laissent tranquille. La Cour internationale de justice avait émis un jugement en notre faveur, mais cela n’a rien changé. Le Japon fait ce qu’il veut.

Concrètement, ils veulent ma tête parce que nous les avons empêché de tuer illégalement des baleines dans l’océan Antarctique, ce qui représente des pertes de plusieurs dizaines de millions de dollars pour les armateurs.

 

Quel est l’objectif de la Sea Shepherd’s Conservation Society (Société de conservation Berger de la mer) ?

J’ai fondé Sea Shepherd en 1977 pour soutenir des lois de préservation de l’environnement au Canada. Nous luttons contre le braconnage, nous intervenons contre les activités illégales. Les lois, règles et traités nécessaires à la protection des océans existent, mais les gouvernements refusent de les faire appliquer pour des raisons politiques et économiques. Quel est l’intérêt de faire des lois si personne n’en fait rien ? Nous nous servons de la loi pour intervenir sur les mers, en tant que conservateurs marins concernés et compatissants.

Aujourd’hui, 40 % de ce qui est pêché l’est de manière illégale. Face à cela, nous rassemblons les preuves de l’illégalité des pêcheurs, puis nous bloquons leurs opérations afin qu’ils arrêtent.

On peut mesurer nos résultats par le nombre d’animaux marins qui n’ont pas été pêchés ou tués grâce à nous. Depuis 2006, cela représente par exemple 6 000 baleines épargnées. Ce n’est pas suffisant, la seule manière de sauver les océans est que les gouvernements s’organisent, coopèrent et utilisent leurs marines.

Comment se fait-il que les États ne fassent rien pour faire appliquer les législations internationales sur la pêche ?

Cela n’apporterait rien aux politiciens, et la pêche rapporte de l’argent. En Afrique, les bateaux qui se font arrêter pour pêche illégale paient des amendes proportionnelles à leurs profits : c’est juste un moyen de faire des affaires pour les États.

L’année dernière, le Thunder a été arrêté en Malaisie avec des millions de dollars de pêche à bord : il a dû payer une amende de 90 000 dollars australiens, puis a pu repartir avec sa cargaison. Par ailleurs, ce navire est sous pavillon nigérian mais appartient à une entreprise espagnole qui reçoit trois millions d’euros de subventions de l’Union européenne.

Quelles sont les campagnes en cours de Sea Shepherd ?

Cela fait 82 jours [au 11 mars] qu’un de nos bateaux, le Bob Barker, poursuit un braconnier, le Thunder. Ce navire braconne de la légine australe et figure sur la liste mauve d’Interpol pour pêche illégalle. L’affaire est en cours d’instruction. Notre second bateau sur cette campagne, le Sam Simon, a confisqué leurs filets et les a donnés à Interpol sur l’île Maurice. C’est la plus longue poursuite qui ait jamais été menée contre un braconnier. Il ne sait plus où aller car nous le suivons en permanence et nous dénonçons sa position aux autorités.

 

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Un zodiac de Sea Sheperd en action

On vous reproche d’utiliser la violence. Que répondez-vous ?

Depuis 1977, nous n’avons pas causé la moindre blessure à quiconque. Nous sommes une organisation profondément non-violente. Le problème est que personne n’interroge les gens qui font preuve de violence contre nous : défendre la propriété par la violence ne leur pose pas de problème. C’est la nature du monde dans lequel nous vivons : la propriété est un droit qui prime sur tout le reste.

On vous qualifie aussi de pirate. Qu’est-ce qu’un pirate selon vous ?

Au XVIIe siècle, il n’y avait pas de marine britannique aux Caraïbes pour arrêter les pirates, et c’est Henri Morgan, lui-même pirate, qui faisait la police. Pourquoi ? Parce que les gouvernements et la marine britanniques étaient corrompus. La piraterie s’était développée parce que les pirates payaient tous les responsables au pouvoir.

La situation n’est pas différente aujourd’hui. Les gouvernements sont corrompus, la piraterie s’épanouit. Alors ils prennent des bons pirates pour lutter contre les mauvais pirates. L’histoire regorge de « bons » pirates. Il y a plein de gens que les Anglais voient comme des héros et qui étaient des pirates.

Pourquoi est-il si important de défendre les océans ?

Si les poissons disparaissent, les océans mourront. Si les océans meurent, nous mourrons tous dans les dix années suivantes.

Les océans constituent le système vital de la planète. Ils régulent la température et produisent 80 % de l’oxygène que nous respirons. Tout est interdépendant, et si vous cassez les équilibres, tout s’effondre et vous vous retrouvez avec des océans remplis de méduses : le fait qu’elles soient si nombreuses aujourd’hui est un symptôme de l’effondrement des écosystèmes.

En réalité on ne tolérerait jamais sur terre ce qui se passe sur les mers. On ne tolérerait pas que n’importe quel animal terrestre soit traité comme le sont les animaux marins. Par exemple, aux Îles Féroé, ils piègent des bancs de dauphins pour les tuer : cela reviendrait sur terre à poursuivre des animaux pendant des dizaines de kilomètres et à en abattre le plus possible.

Les océans sont aussi menacés par la pollution, le réchauffement climatique, etc. Que pouvez-vous faire face à cela ?

Sea Shepherd ne peut rien contre le changement climatique. Ce sont les gouvernements qui doivent agir. Le problème est que personne ne veut changer ses habitudes. Les gens ne vont pas abandonner leurs voitures, leurs avions, leur niveau de vie, même s’ils savent que tout cela va bientôt disparaître. Ils pensent que ce n’est pas leur problème, que c’est celui de leurs enfants.

Cela dit, Sea Shepherd est engagé dans la lutte contre la pollution des océans par le plastique. Nous avons un programme, le Vortex Project qui consiste à collecter et recycler le plastique des océans.

Que faire lorsque certaines activités destructrices de l’environnement sont légales ?

Malheureusement, aujourd’hui, la plupart des lois sont faites pour protéger les entreprises, pas l’environnement ni les êtres humains.

Aux États-Unis, il existe une loi appelée « Animal enterprise terrorism act » [loi sur le terrorisme en direction d’entreprises de commerce animal]. Si vous manifestez contre la pêche au thon, par exemple, en brandissant une pancarte ou en créant un site web, vous êtes considéré comme un terroriste.

En fait certains hommes politiques considèrent les environnementalistes comme plus dangereux que les terroristes. La législation devient de plus en plus répressive, au point que bientôt le simple fait de s’opposer à quelque chose sera considéré comme du terrorisme. C’est déjà le cas au Canada : si vous vous opposez publiquement à des projets de développement, vous êtes fiché comme terroriste. Ce qu’avait prédit George Orwell dans 1984 est en train de se réaliser.

Personne ne proteste contre ces lois ?

Les gens sont facilement manipulés. Au Canada, les politiciens se servent de la menace d’attaques terroristes – qui n’ont jamais eu lieu – et de la peur pour faire passer leur programme, qui consiste notamment à arrêter les défenseurs de l’environnement. Ils exploitent l’extrémisme islamique afin d’agir contre les environnementalistes.

Allez-vous rester à Paris pour la COP 21 à la fin de l’année ? Comment pensez-vous peser sur les discussions ?

Notre objectif est de montrer comment les problèmes des océans contribuent au changement climatique. Par exemple, historiquement, les baleines ont eu une contribution importante à la réduction des gaz à effet de serre : elles rejettent des quantités importantes de fer dans leurs excréments, ce qui favorise le développement du plancton, qui lui-même produit de l’oxygène.

Qu’attendez-vous de la COP 21 ?

Il n’y a rien à attendre de la Chine, l’Australie, les États-Unis et le Canada. Le seul espoir vient de l’Europe qui pourrait jouer un rôle de meneur. Et comme la conférence est accueillie par la France, j’espère que ce pays prendra le leadership. Mais si rien ne se passe…

Depuis 1972 et la première conférence environnementale à Stockholm, il n’en est jamais rien sorti. C’est une perte de temps, d’argent, d’énergie. Mais les politiciens en sont très contents car ils peuvent dire : « Regardez ce qu’on a fait, on a discuté, écrit des textes, et on s’est mis d’accord sur le problème ! »

L’État de Floride vient d’interdire de prononcer les mots « changement climatique » ou « réchauffement climatique » à propos de l’élévation du niveau de la mer. Alors qu’ils viennent d’engager 154 millions de dollars pour lutter contre la montée des eaux en Floride, qui est le premier État à être affecté. Ils dépensent de l’argent pour faire face aux conséquences, mais ça ne les intéresse pas de connaître les causes.

Aux Etats-Unis, James Inhofe s’occupe des questions de changement climatique en tant que président de la commission environnement du Sénat. Et bien il ne croit pas au changement climatique ! Il croit que Dieu ne laissera jamais cela se produire.

En février, il est arrivé au Congrès avec une boule de neige, et l’a montrée à tout le monde en disant : « Regardez, ceci est la preuve qu’il n’y a pas de réchauffement climatique ». Ce type est dingue. Et il est en charge des questions climatiques ! La droite américaine est tout simplement composée de fanatiques religieux idiots. On ne peut pas parler rationnellement avec ces gens-là.

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Paul Watson avec l’équipage du Farley Mowat en 2005

Êtes-vous pessimiste ?

Sur la politique, oui. Dans la population il y a des mouvements, mais pas dans la politique. Ce sont les mouvements sociaux, chargés de passion, qui font les révolutions. Puis les politiciens s’adjugent les honneurs. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que si les gens ne font rien pour changer la situation actuelle, la nature le fera pour nous. Ce sont les lois de base de l’écologie, on ne peut pas les dépasser. Et cela aura des conséquences catastrophiques.

Quelle vision avez-vous du rapport entre les hommes et la nature ?

Pour espérer survivre dans le futur, nous devons développer une éthique biocentrée : nous appartenons au même ensemble que les animaux, nous ne sommes qu’une partie du monde vivant. Depuis dix ou douze mille ans, les civilisations humaines ont cru qu’elles étaient au-dessus du reste, que nous les hommes étions supérieurs à tout ce qui existe et formions le centre de la création. C’est un point de vue erroné. La plupart des espèces dont nous avons besoin (vers de terre, abeilles, fleurs, arbres…) n’ont pas besoin de nous. Si les abeilles disparaissaient par exemple, ce serait une catastrophe, des dizaines de milliers de personnes en mourraient.

Nous devons avoir une relation avec le monde vivant en nous considérant comme une partie de ce monde. Ce sont les lois de l’écologie :

. la diversité : la force d’un écosystème c’est sa diversité ;
. l’interdépendance : toutes les espèces sont dépendantes les unes des autres ;
. les ressources naturelles : il faut limiter notre croissance, limiter nos capacités en fonction de la limitation des ressources terrestres.

Actuellement nous volons les ressources des autres espèces, ce qui entraîne leur disparition. En raison de l’interdépendance, cela conduira à la disparition de la totalité du vivant.

Dans ces questions d’équilibre et d’interdépendance, comment situez-vous l’élevage animal et de production de viande ?

La population humaine est de sept milliards et demi d’individus, celle des animaux d’élevage (vaches, moutons, porcs, poulets) est de plusieurs milliers de milliards. Les bêtes sauvages ne représentent plus qu’un pourcentage très faible du nombre total d’animaux. Les animaux d’élevage constituent la majeure partie de la biomasse.

Et 40 % de la pêche mondiale sert à nourrir les animaux d’élevage et les animaux domestiques. L’ensemble des chats domestiques consomment plus de poisson que l’ensemble des phoques, les porcs en consomment plus que les requins, les poulets plus que les albatros.

L’industrie de la viande est la première consommatrice d’eau potable ainsi que la première contributrice au réchauffement climatique, devant l’industrie automobile [un rapport de la FAO en 2006 évalue la contribution de l’élevage dans les gaz à effet de serre à 18 %, un autre rapport parle lui de plus de 51 % pour l’ensemble de la filière]. Un végétarien qui conduit un gros 4X4 émet moins de gaz à effet de serre qu’un omnivore qui roule en vélo.

Le film Cowspiracy explique que produire un hamburger demande 800 litres d’eau D’après un rapport rédigé en 2004 pour l’Institut d’éducation sur l’eau de l’UNESCO, il faut 2 400 litres d’eau pour produire un hamburger, il en faut 15 000 pour un kilo de viande de boeuf, NDLR]. Et quand les documentaristes se rendent dans les grandes organisations environnementales et les interrogent sur l’industrie de la viande, aucune d’entre elles ne soulève le problème.

Sea Shepherd est la seule organisation interrogée dans le film qui en parle. Le service de gestion de l’eau en Californie partage aussi ce constat : l’industrie de la viande est la première consommatrice d’eau potable. Et quand on leur demande pourquoi ils ne font rien, ils répondent : « Le public ne le permettrait pas. On ne peut pas en parler parce que personne ne veut entendre ça ».

Cela signifie aussi que personne ne soutiendra financièrement les ONG qui dénoncent le problème de la viande. Or une grande partie des organisations environnementales font du business, elles doivent faire rentrer de l’argent.

Le mouvement environnemental dans le monde est constitué des trois millions de petites organisations locales qui font avancer les choses. Pas des grosses organisations qui gèrent des milliards d’euros. Des militants environnementaux sont tués en permanence sur le terrain, et personne n’en parle...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

 

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9 avril 2015 4 09 /04 /avril /2015 21:27

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

Edgar Morin a volé une chaise de 500 millions d’euros

9 avril 2015 / Hervé Kempf et Lucas Mascarello (Reporterre)
 


 

 

La dénonciation de l’évasion fiscale massive à laquelle s’est livrée la banque HSBC, volant de ce fait au moins 2,5 milliards d’euros aux citoyens français, continue. Edgar Morin et d’autres personnalités forment une chaîne de solidarité pour faire circuler des chaises « récupérées » par l’association Bizi dans une agence de la banque.

 

La vie est ainsi faite que nous sommes contraints de fréquenter les criminels les plus endurcis, les malfrats les plus dangereux, les gredins les plus néfastes. Mais la noble mission d’informer les lecteurs de Reporterre des turpitudes du monde réel nous a conduit sans faillir dans un coin secret de Paris, le 8 avril, pour retrouver un gang des plus menaçants. Se retrouvaient ainsi Edgar Morin, qui se prétend philosophe, Patrick Viveret, qui se dissimule aussi sous cette étiquette, Susan George, la Calamity Jane de l’altermondialisme, Claude Alphandéry, dont le passé de banquier devrait pourtant le conduire à la plus irréprochable des conduites, Alain Caillé, prophète du convivialisme mais en réalité anti-social de la pire espèce, et Txetx Etcheverry, qui se proclame écologiste basque pour dissimuler son désir de saper les bases les plus sacrées de l’harmonie capitaliste.

 

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Patrick Viveret

Que faisaient ces gibiers de potence ? Ils exhibaient une chaise honteusement dérobée dans une agence bancaire HSBC de Bayonne. Leurs comparses y ont saisi le 12 février des sièges où d’honnêtes travailleurs oeuvraient à l’optimisation fiscale des meilleurs d’entre nous, les « 1 % » sans lesquels la civilisation s’effondrerait.

Pourchassés par une police héroïque à laquelle nous ne pouvons que rendre hommage, ces outlaws sont venus narguer les autorités au sein même de la Ville Lumière, sur laquelle trône avec une sagesse admirable le grand président Hollande.

Car cette chaise est une trésor. Elle vaut... 500 millions d’euros, comme nous l’a expliqué Txetx Etcheverry - il ne nous a pas mordu, ouf !

 

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Txetx Etcheverry

Le forban s’appuie en effet, outre sur le siège susdit, sur le fait hélas incontestable que la banque HSBC a mis au point un système d’évasion fiscale qui a coûté au moins 2,5 milliards d’euros à l’Etat français en impôts non payés. Une misérable erreur comme chacun d’entre nous peut en commettre, hélas, dans notre vie quotidienne.

Cela n’empêche pas Edgard Morin de prétendre à coup de grands discours ténébreux que le délit qu’il perpètre est un acte de résistance contre la barbarie :

 

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Edgar Morin

Certains complices de ces gangsters prétendent même que les banques sont des délinquantes et qu’elles sont protégées par l’Etat. Tel Antoine Peillon, qui épanche sa logorrhée dans des libelles obscurs prétendant dénoncer la corruption et l’évasion fiscale :...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

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9 avril 2015 4 09 /04 /avril /2015 21:20

 

Source : http://www.bastamag.net

 

Comparez votre salaire avec celui des traders et des dirigeants des grandes banques françaises

par

 

 

 

 

8300 hauts cadres de la finance ont perçu, en France, 2,4 milliards d’euros. C’était il y trois ans. Mais cette véritable captation de richesses, prélevée par les opérateurs de marché et leurs hiérarchies grâce à la spéculation financière, se poursuit. Dans l’économie réelle, les salaires ne progressent quasiment pas, mais dans les salles de marchés, les bonus n’ont pas été sérieusement encadrés. Avec cette animation interactive, Basta ! vous propose de prendre la mesure des rémunérations stratosphériques dont bénéficient plusieurs milliers de traders et dirigeants au sein des cinq principales banques françaises. Pour chaque euro de salaire mensuel inscrit sur votre fiche de paie, combien gagnent-ils ?

Environ 2300 euros bruts (soit autour de 1730 euros nets), c’est le salaire médian en France pour un emploi à temps plein [1] : 50% des salariés perçoivent une rémunération inférieure, l’autre moitié touche un salaire supérieur. 2300 euros bruts, c’est également ce que percevra, en moyenne, l’un des 353 traders de la BNP Paribas pour à peine une demi-journée de travail. Si vous gagnez un salaire médian, vous devrez travailler pendant presque trois ans pour percevoir un montant équivalent à son salaire mensuel : 80 712 euros en moyenne, dont 70% en bonus.

L’ampleur de ce fossé et de ce que certains qualifient de « hold-up », c’est ce que montre l’animation interactive que nous avons réalisée en partenariat avec les infographistes québécois de FFunction, basé à Montréal et spécialisé dans la visualisation de données. En comparant votre salaire à celui des dirigeants et des « opérateurs de marché » – les fameux traders – des grandes banques françaises, elle vous permet de prendre la mesure de ces revenus stratosphériques.

Les données sont issues des informations réglementées fournies par les banques, en vertu d’une directive européenne (dite « CRD3 »), entrée en vigueur en France fin 2010. Cette directive oblige les banques à encadrer et publier les rémunérations fixes et variables (bonus) de leurs personnels « dont les activités professionnelles ont une incidence significative sur le profil risque ». Traduction : les cadres des étages du sommet de la pyramide dont les choix et les actions pourraient mettre en péril la banque, voire le système financier dans son ensemble. Les hauts dirigeants donc, ainsi que les traders les plus importants et leurs collègues mathématiciens qui conçoivent des produits financiers à risque. Les employés classiques de la banque n’entrent donc pas dans ce périmètre. D’ailleurs, ils gagnent beaucoup moins. Les 43 000 salariés français de BNP Paribas perçoivent en moyenne 5054 euros bruts mensuels.

Cette directive fait suite au G20 de Pittsburgh, en 2009, où les chefs d’État des pays les plus riches ont commencé à prendre conscience des risques que fait peser la spéculation sur les marchés financiers. A la Défense, la City ou Wall Street, les affaires de traders prenant des risques inconsidérés se multiplient (découvrez à ce propos le casier judiciaire de votre banque). Une course à la spéculation effrénée et aux profits faciles motivée par les généreux bonus dont bénéficient ces traders et leur hiérarchie.

 

Cliquez sur ce  lien pour accéder à l’animation et lire ci-dessous pour en savoir plus

Comment fonctionne l’animation ?

Les données présentes dans notre animation concernent l’exercice 2013 des cinq grandes banques françaises. Une fois entré votre salaire, il est automatiquement comparé avec celui d’un trader de BNP Paribas. Vous pouvez ensuite sélectionner une autre banque, en bas à droite, ainsi que une fonction (PDG, haut dirigeant, trader, salarié). Leur rémunération brute moyenne s’affiche au-dessus ainsi que le nombre de personnes concernées par cette rémunération. Et l’animation la compare avec votre salaire. Exemple : avec 2300 euros bruts par mois, quand vous gagnez 1 euro, le PDG de la Société générale en gagne 133. Vous devrez donc travailler 11 années pour égaler son salaire mensuel de 306 312 euros. Bon courage !

Quand 8300 « preneurs de risques » perçoivent 2,4 milliards d’euros

BNP Paribas est la banque qui rémunère le mieux ses traders tandis que la Société générale est celle qui paie le plus son PDG. En bas de tableau, le Crédit mutuel/CIC et la Banque postale semblent bien raisonnables. Au sein des grandes banques de marché de BNP Paribas, de la Société générale, du Crédit agricole et du groupe BPCE (Natixis), ces niveaux de rémunération stratosphériques sont qualifiés de « hold-up » par le sociologue Olivier Godechot. En 2012, ces quatre banques ont ainsi versé à leurs 8300 « preneurs de risques » 2,4 milliards d’euros, dont la moitié en bonus ! Une véritable captation de richesses, prélevées sur les valeurs créées par l’économie réelle. Vous pouvez même observer en direct cette démesure.

PDG mis à part, les noms des milliers de personnes qui profitent de ce système demeurent le plus souvent inconnus du grand public. A la différence des patrons de grandes entreprises du CAC 40, des sportifs de haut niveau, principalement les footballeurs, ou de quelques stars du showbiz, qui sont régulièrement pointés du doigt pour leurs hallucinants émoluments, équivalents parfois à plus d’un millier de smic. Pourtant, parmi le 0,01% des salaires les plus élevés, les opérateurs des salles de marché et leur hiérarchie occupent désormais la première place : 40% sont des financiers, contre 5% il y a quinze ans.

Tout en bas, ceux qui travaillent dans l’économie réelle continuent de payer à la finance cette rente invisible mais bien réelle. « En moyenne, chaque salarié du privé travaille aujourd’hui 45 jours par an pour payer leurs dividendes aux actionnaires alors qu’en 1981 ils représentaient 10 jours de travail par salarié dans les sociétés non financières », a calculé la CGT pour motiver le mouvement de grève du 9 avril aux côtés des enseignants de la FSU, des syndicats Force ouvrière et Solidaires. Ils revendiquent, notamment, des hausses de salaires. Quand un smicard gagne 1 euro [2], un cadre financier en train de négocier une fusion avec une éventuelle restructuration – et un plan social – à la clef, perçoit entre 25 et 55 euros.

Ivan du Roy, avec Simon Gouin
Animation : FFunction

Photo : CC Ervins Strauhmanis

 

Découvrez le livre enquête sur les banques, co-écrit par des journalistes de Basta ! et des économistes d’Attac

 

 

Source : http://www.bastamag.net

 

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9 avril 2015 4 09 /04 /avril /2015 21:13

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Avant le PDG de Vivarte
Le "Top 5" des parachutes dorés pour atterrissages en douceur

Aline Joubert
 
 
Pour un départ discret, c'est raté. Marc Lelandais, ex-PDG du groupe Vivarte, aurait empoché selon "Le Parisien" un coquet parachute de plus de 3 millions d'euros, alors même que le groupe annonce la suppression de 1 600 emplois. Passage en revue des parachutes dorés les plus indécents de ces quinze dernières années.
 
Marc Lelandais, l'ancien PDG de Vivarte - TARDIVON JEAN CHRISTOPHE/SIPA
 

C'est la crise, ma bonne dame... Marc Lelandais, qui travaillait pour le groupe Vivarte (propriétaire notamment des enseignes La Halle et André), a quitté son emploi fin 2014. Toutefois, contrairement aux 1 600 péquins dont les emplois vont être supprimés, comme on l'a appris en début de semaine, Lelandais avait le bon goût d'être PDG du groupe. C'est donc avec panache et... plus de 3 millions d'euros d'indemnités qu'il aurait quitté ses fonctions d'après Le Parisien de ce jeudi.

Mais à bien regarder ce chiffre (que dément l'intéressé), Lelandais passerait presque pour un amateur. Il fait en tout cas pâle figure comparé à notre « Top 5 » de ses prédécesseurs d'infortune très fortunés.

 

 
 
 
 
 
 
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9 avril 2015 4 09 /04 /avril /2015 20:55

 

Source : http://www.leparisien.fr

 

Austérité : des dizaines de milliers de manifestants ce jeudi en France

09 Avril 2015, 08h21 | MAJ : 09 Avril 2015, 19h13

 

 

«Contre l'austérité, pour les salaires, les services publics, l'emploi, la protection sociale», la manifestation nationale ce jeudi à l'appel de la CGT, de FO, de la FSU, et de Solidaires a réuni 120.000 personnes selon la CGT, 32.000 selon la préfecture. Plus de 80 autres rassemblements ont eu lieu en province.

 

 

ILLUSTRATION. Phillippe Martinez, le nouveau secrétaire général de la CGT sera en tête de la manifestation parisienne contre l'austérité.

ILLUSTRATION. Phillippe Martinez, le nouveau secrétaire général de la CGT sera en tête de la manifestation parisienne contre l'austérité. '(AFP/ MARTIN BUREAU)

 

Journée de mobilisation réussie pour la CGT, qui parle de «succès retentissant». Ce jeudi, répondant à l'appel de la CGT, FO, FSU et Solidaires, 300.000 manifestants, dont 120.000 à Paris, selon la CGT ont manifesté contre «l'austérité» et pour se «faire entendre du gouvernement».

 

Pour le seul défilé parisien, la préfecture a dénombré, elle, 32.000 manifestants. Un appel auquel la CFDT et la CFTC notamment n'avaient pas voulu rejoindre.

«Plus de 300.000 salariés, actifs, jeunes et retraités, privés d'emploi, se sont réunis dans les 86 rassemblements et manifestations en province et à la manifestation nationale à Paris», se réjouit la CGT dans un communiqué. Pour elle, les manifestants «ont clairement affiché leur opposition aux politiques d'austérité conduites par le gouvernement et inspirées par le patronat, Medef en tête».

A Paris, des milliers de manifestants ont quitté la place d'Italie en direction des Invalides. En tête du cortège, une large banderole était frappée des revendications: «Contre l'austérité, pour les salaires, les services publics, l'emploi, la protection sociale». Cette action a été décidée lors d'une intersyndicale le 17 février. Les salariés de la santé, de l'énergie ou encore les routiers, se sont récemment mobilisés pour dénoncer la baisse de leur pouvoir d'achat.

«Maintenant ça suffit!»

Ce mouvement national est aussi pour Philippe Martinez, successeur de Thierry Lepaon à la tête de la CGT après les révélations sur son train de vie, l'occasion de rassembler et de mobiliser ses troupes. La CGT a mis les moyens pour la manifestation parisienne sur ce parcours d'environ 5 kilomètres. Plus de 250 bus ont été affrétés pour permettre aux militants de province de rallier la capitale.

Dans les plus grandes villes de France, les cortèges les plus fournis ont été relevés à Marseille (45.000 manifestants selon la CGT, 7.000 selon la police), Bordeaux (10.000 manifestants selon la CGT, 4.700 selon la police), Lyon (7.000, selon les organisateurs, 4.200 selon la police), Toulouse (8.000 selon les organisateurs, 4.000 selon la police), Nancy (5.000 selon la CGT), Nîmes (5.000 selon la CGT), Nantes (3.000 selon la police), Rouen (5.000 selon les organisateurs, 2.800 selon la police) ou Rennes (2.200 selon la préfecture).

«Aujourd'hui, il y a beaucoup de mouvements dans les entreprises sur l'emploi et les salaires comme par exemple à Radio France, a souligné sur France 2 Philippe Martinez, qui prendra la tête du cortège avec le leader de FO Jean-Claude Mailly (FO). L'objectif est de faire converger ces luttes.» Les syndicats rejettent le pacte de responsabilité, la rigueur budgétaire, la réforme territoriale ou plusieurs dispositions de la loi Macron. Autant de mesures qui, selon le patron de la CGT, aggravent les «inégalités». «Quand le Medef demande, le gouvernement donne aux entreprises», ajoute Philippe Martinez qui souhaite que les salariés en bénéficient avec l'augmentation du salaire minimum à 1 700 euros et une revalorisation pour les autres catégories.
 
«Le slogan qu'on a pris c'est «Maintenant ça suffit!», il faut le social, mais pour le moment on n'est pas entendus», a ajouté Jean-Claude Mailly, le patron de FO. «Monsieur  Gattaz (le patron du Medef, ndlr) a plus l'oreille du gouvernement que les organisations syndicales», a-t-il renchéri en ajoutant: «Ça fait des mois qu'on explique au gouvernement qu'il faut changer d'orientation économique, qu'on est dans une logique d'austérité, ça se voit sur l'emploi, le chômage, les investissements publics, les salaires.». 

Peu d'impact pour les usagers...

Pour autant, les perturbations pour les usagers ont été très minimes, excepté dans le ciel où un mouvement catégoriel des contrôleurs aériens débuté mercredi se poursuit jusqu'à ce jeudi soir.

Quelque 24% des enseignants du primaire et plus de 35% des professeurs de collège ont fait grève jeudi, estiment les syndicats. Pour sa part, le ministère de l'Education a avancé des taux bien plus faibles. Selon lui, près de 10% des personnel ont observé la grève globalement, plus suivie dans les collèges (près de 16% des enseignants) que dans les lycées (5% des enseignants).

... sauf à la Tour Eiffel, fermée
Le célèbre monument parisien a été fermé jusqu'à 18 heures, les personnels d'exploitation (caissiers, agents d'accueil...) s'étant joints au mouvement.
 

Fortes perturbations dans le ciel

Des centaines de vols annulés et des retards parfois de plusieurs heures: le trafic aérien français a été très perturbé jeudi, au deuxième et dernier jour de grève des contrôleurs aériens, qui a affecté la moitié des vols dans plusieurs grands aéroports. L'impact de cette grève s'est accentué jeudi en raison de l'appel à la mobilisation nationale lancé en parallèle contre l'austérité. Les annulations de vols, le plus souvent anticipées, ont été plus nombreuses que la veille, de l'ordre de 50% en moyenne, impactant prioritairement les court-courriers. Pour les autres, les retards ont été nombreux, de 30 à 50 minutes, mais pouvant atteindre 4 heures sur certains vols.

A l'origine du mouvement, le SNCTA (49,8% des voix chez les contrôleurs) réclame le droit, pour les organisations représentatives d'aiguilleurs, de négocier des accords spécifiques pour leur profession, alors que l'aviation civile et le gouvernement réfléchissent à une réorganisation plus productive du travail. «Des solutions de flexibilité sont sur la table, on veut en discuter directement», explique Roger Rousseau, secrétaire national du SNCTA. Il souhaite également discuter de mesures d'accompagnement du recul de 57 à 59 ans de l'âge limite de départ à la retraite des contrôleurs.

Pour maintenir la pression, le SNCTA a déposé des préavis du 16 au 18 avril et du 29 avril au 2 mai.

 

 

Source : http://www.leparisien.fr

 

 

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Source : http://www.mediapart.fr

 

A l'appel des syndicats, plus de 80 mobilisations en France contre l'austérité

|  Par Mathilde Goanec

 

 

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé ce jeudi dans toute la France, à l'appel de la CGT, FO, Solidaires et de la FSU. Contre l'austérité, la loi Macron, mais aussi pour l'emploi et les services publics : de nombreux enseignants, personnels de santé ou encore grévistes de Radio France étaient présents.

 

« Tu m’étonnes que les mecs ils pètent les plombs après… » Un groupe de militants CGT commente l’arrivée de leur chef, Philippe Martinez, en tête de cortège de la manifestation anti-austérité de jeudi à Paris. Entouré de son service d’ordre, le leader syndical est aussitôt assailli par une nuée de micros et de caméras. C’est son premier gros mouvement social en tant que responsable de la confédération, à la suite de la démission tumultueuse de Thierry Le Paon en janvier. Bien évidemment, le cégétiste chasse la personnalisation d’un  revers de main, tout comme les critiques contre un mot d’ordre anti-austérité jugé trop flou : « Si on ne menait ce type d’action que pour des visées internes à la CGT, on jouerait petits bras. Et puis surtout, ce qui importe, c’est le sort des salariés. Or de l’argent, il y en a. On a réussi à trouver à nouveau plus de deux milliards pour les entreprises, on aurait bien aimé aussi un petit signe du gouvernement sur les salaires. »

Selon la CGT, près de 300 000 personnes ont défilé en France ce jeudi, dont 120 000 à Paris (la police annonce 32 000 manifestants à Paris). Plus de 80 mobilisations ont eu lieu un peu partout en France, avec parfois des cortèges de plusieurs milliers de salariés, du public comme du privé, à Bordeaux, Marseille ou Lyon. Près d’un quart des enseignants de maternelle ou de l’école élémentaire ont fait grève jeudi, tout comme les contrôleurs aériens, fortement mobilisés, ou certains ouvriers de l'industrie. 

 

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière
Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière © @Mathilde Goanec
 

À Paris, les syndicats ont vraisemblablement réussi leur coup, après une série de mobilisations en demi-teinte ces dernières années. Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, défile derrière la même banderole que son homologue de la CGT. « Citez-moi une seule mesure, depuis deux ans, dont on puisse dire qu’elle a été faite en direction des salariés et pour eux seuls ? Vous n’en trouverez pas. Le compte pénibilité peut-être, mais quand on voit les obstacles qui s’accumulent dans sa mise en œuvre, je ne suis pas très optimiste… »  Les responsables syndicaux, réunis à quelques encablures de la place d'Italie pour ce défilé parisien, se plaignent tous de n’avoir que la rue pour se faire entendre du gouvernement, quand il « suffit à monsieur Gattaz de donner une interview dans un journal pour être entendu ».

Manifestement, les dernières annonces du gouvernement, que ce soit sur le dialogue social ou l’investissement, n’ont pas calmé les esprits échauffés par la loi Macron. « Ce qui a été décidé sur la représentation dans les petites entreprises va dans le bon sens, concède Philippe Martinez, commentant le projet de loi sur le dialogue social qui sera présenté le 22 avril au conseil des ministres. Mais cela reste très déséquilibré, et nous craignons toujours, par la fusion possible des instances représentatives, une disparition du CHSCT. »

Loin des caméras, c’est Éric Beynel, l'un des deux porte-parole de Solidaires, qui met en garde sur le compte personnel d’activité, un nouveau dispositif annoncé par François Hollande, qui devrait rentrer dans le texte de loi sur le dialogue social. « On n’a pas beaucoup de détails, si ce n’est que cet outil va rassembler différentes choses qui existent déjà et qui posent problème, comme le compte pénibilité ou les droits rechargeables, dont le patronat s’échine à réduire la portée. Surtout, sa mise en route n’est pas possible avant 2017… Quand il s’agit de mesures fiscales en faveur des entreprises, au contraire, c’est quasi immédiat. »

Sous sa blouse de papier fin, un masque sur le visage, le jeune Sylvain Carles assure vivre au quotidien les effets de l’austérité que dénoncent les dirigeants syndicaux rassemblés à quelques mètres de lui. Aide-soignant à l’hôpital de Rodez, il travaille 8 heures par jour et 5 jours par semaine, ainsi qu’un week-end chaque mois, pour 1 500 euros brut. Il a presque 10 ans d’ancienneté, et a vu les conditions de travail se dégrader : « On parle de 22 000 postes supprimés dans la fonction publique hospitalière, et chez nous, déjà, les nouveaux sont recrutés sur des CDD d’un mois, renouvelés sans cesse. Pour la vie privée, c’est difficile, et puis ce n’est pas bon non plus pour les patients. » Les salariés de la santé se sont d’ailleurs fortement mobilisés ce jeudi, avec nombre de banderoles et de slogans contre la loi sur la santé, examinée actuellement à l’Assemblée nationale.

Même ressenti chez ces enseignants, une pancarte SNES-FSU à la main, qui regardent passer les métallos de Lorraine. « Dans le Morbihan, ce sont trois écoles publiques qui viennent de fermer, s’insurge Philippe Leastic. Notre département détient le triste record d’avoir deux villes de 10 000 habitants sans collège… Alors même qu’on laisse l'école privée prospérer. » Pour lui et ses collègues, les économies budgétaires laminent déjà sérieusement les services publics. Même si, selon le gouvernement socialiste, la France n’est pas soumise au régime d’austérité.

La banderole Radio France soulève quant à elle la sympathie des manifestants, qui sifflent au passage des salariés de la maison ronde, lancent vivats et applaudissements. Grève emblématique, longue et visible, les employés de la radio publique veulent s’inscrire dans une lutte plus large : « On diminue partout les moyens de production, les petites unités, comme celle du nettoyage à Radio France, analyse cet attaché de production à France musique. On commence comme ça et on finira par tout casser. Pour mener ce combat, les autorités font appel à des dirigeants comptables, qui sont économes en tout sauf sur leurs salaires ou celui de leurs conseillers. »

Les rémunérations des gros patrons seront, tout au long du défilé syndical, l’occasion de slogans vachards. La veille de la manifestation, Le Parisien dévoilait que l’ex-PDG de Vivarte aurait quitté ses fonctions avec un chèque de plus de trois millions d’euros, alors même que 1 600 emplois seraient menacés dans ce groupe regroupant des enseignes telles que La Halle aux vêtements ou André (lire le parti pris de Laurent Mauduit).

 

Manifestation parisienne, le 9 avril, contre l'austéritéManifestation parisienne, le 9 avril, contre l'austérité © @Mathilde Goanec
 

Pour ne pas laisser le mouvement retomber, FO assure avoir déposé un cahier de revendications auprès de l’Élysée et de Matignon, « et je pense que Philippe Martinez a fait de même », a confié Jean-Claude Mailly. Mais l’un comme l’autre ne peuvent nier que la division du champ syndical affaiblit considérablement la portée de leurs souhaits. Ainsi, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC, en désaccord sur le mot d'ordre anti-austérité, n'ont pas participé à cet appel interprofessionnel.

 

 

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

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9 avril 2015 4 09 /04 /avril /2015 20:34

 

Source ; http://www.humanite.fr

 

300 000 manifestants contre l'austérité ce Jeudi 9 avril

 

 

 

Près de 300 000 manifestants ont défilé en France contre l'austérité, selon la CGT,  jeudi 9 avril, dont 120 000 à Paris. Les policiers parlent eux de 32 000 manifestants dans la capitale. Les protestataires répondaient à l'appel de quatre syndicats – CGT, FO, FSU, Solidaires – et de plusieurs centaines d'entreprises publiques et privées.

 

 

Source ; http://www.humanite.fr

 

 

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9 avril 2015 4 09 /04 /avril /2015 20:21

 

Source : http://www.humanite.fr

 

Valls fait un nouveau cadeau de 2,5 milliards aux entreprises
Fabrice Savel avec AFP
Mercredi, 8 Avril, 2015
Humanite.fr
 
 

AFP
 
Le premier ministre a dévoilé ce matin des mesures pour actionner le "levier" de l'investissement. Un nouveau cadeau fiscal aux entreprises, dans la lignée du pacte de responsabilité, dont on sait l’inefficacité en terme d'emploi.
Le gouvernement a dévoilé mercredi un arsenal de mesures pour rallumer l'investissement privé, flanqué toutefois d'une promesse sociale, le compte personnel d'activité, pour seul adressé à la gauche. "Pour accélérer la reprise économique nous devons lever tous les blocages, agir sur tous les leviers. Et l'investissement est un levier essentiel", a dit le Premier ministre Manuel Valls lors d'une conférence de presse à l'Elysée.
La mesure la plus forte sera un coup de pouce fiscal d'un montant de 2,5 milliards d'euros aux entreprises faisant des investissements industriels (machines, robots, etc.), un effort qualifié de "sans précédent" par M. Valls. Matignon estime à cinq ans la durée moyenne des amortissements, et donc l'effet de cette mesure. Les entreprises qui se lancent entre le 15 avril et le 15 avril 2016 dans de gros achats pourront déduire de leur bénéfice imposable un montant équivalent à 140% au total à hauteur de leur investissement. Cette mesure devrait produire des effets dès 2015 avant de monter en puissance.
Le geste s'inscrit dans la droite ligne de la "politique de l'offre" de l'exécutif, s'ajoutant à 40 milliards de baisses de charges et d'impôts déjà consenties aux entreprises.
Sanctionné par les électeurs lors des élections départementales, Manuel Valls ne change rien.  "Notre stratégie économique est la bonne", a osé une nouvelle fois Manuel Valls, en évoquant de récents indicateurs encourageants, qui devraient permettre à la France de finir l'année sur une croissance de plus de 1%, et en promettant de "poursuivre sans relâche" sur cette voie.
Il a aussi annoncé une augmentation de 2 milliards d'euros à 8 milliards d'euros de la capacité de prêts de la banque publique BPI France, et a par ailleurs inscrit l'adoption d'un plan de travaux autoroutiers de 3,2 milliards d'euros dans une logique de soutien à l'investissement.
Contraint de donner des signaux à sa gauche, Manuel Valls a eu une pensée pour les ménages, qui se verront davantage soutenus que prévu s'ils engagent des travaux de rénovation thermique, et promis des aides de trésorerie aux collectivités locales, dont les investissements ont dévissé l'an dernier.
L'impact budgétaire de ces mesures est estimé par Matignon à 500 millions d'euros cette année, et que Bercy entend financer par des baisses de dépense, tenu par l'orthodoxie  de discipline budgétaire européenne.
Comme pour contrebalancer ces mesures bénéficiant principalement aux entreprises, M. Valls a fait une promesse destinée à contenter les proches de Martine Aubry et l'aile gauche du Parti socialiste: la création au 1er janvier 2017 d'un "compte personnel d'activité.
Ce compte doit regrouper les différents comptes existants (pénibilité, formation,...) que les salariés pourront conserver tout au long de leur carrière. Le dispositif doit garantir une meilleure protection en cas de mobilité professionnel.
 
 
 
 
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9 avril 2015 4 09 /04 /avril /2015 18:37

 

Source : https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

 

 

Printemps de Sivens : 25-26 avril

Mis en avant

Voici les deux appels du collectif Tant qu’il y aura des Bouilles liés au Printemps de Sivens, le 25-26 avril. NB : Le Bouilles Hebdo en cours est mis a jour sur le post suivant…

Le Printemps 2 Sivens : Expulsé-e-s mais pas vaincu-e-s, la résistance continue ! avec une première idée du programme !

Le printemps qui vient… à Sivens et partout ailleurs ! un appel pour créer et résister partout, entre notre week-end à Sivens et le grand rassemblement  national du 2 mai à la ZAD de Roybon…

 

PRINTEMPS 2 par SEB T20150321150151315

 

Bouilles Hebdo du 6 au 12 avril

Mis en avant

Mercredi 8 avril :

  • Comment les pro-barrage ont gagné, volet 1 et volet 2 (aka « Maryline Lherm, quand tous les coups sont permis »), sur le blog de B. Viguié.

Mardi 7 avril :

Lundi 6 avril :

CLOWN TOULOUSE 

 

 

Source : https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

 

 

 

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9 avril 2015 4 09 /04 /avril /2015 18:23

 

Source : http://zad.nadir.org

 

Infos du 6 au 12 avril 2015

mardi 7 avril 2015, par zadist

 

 

Point sur les rumeurs concernant une possible intervention sur la ZAD de NDDL

Il y a toujours des rumeurs au sujet d’une possible intervention des flics. On est sur le qui-vive pour surveiller les environs mais ce mardi 7 avril, tout est toujours calme. On vous demande :

- si vous voyez quelque chose, de nous signaler toute information sur d’éventuelles présences de flics ou d’engins de travaux au numéro d’urgence : 06 43 92 07 01 ;
- avant de faire tourner une info, de la recouper en regardant sur ce site web ou en appelant le numéro d’urgence si elle n’est pas encore publiée sur le site.

Les infos d’urgence qui tournent sur les réseaux sociaux ne sont pas toujours confirmées. Restons vigilants, mais évitons de crier au loup ! Ca nous permettra de réagir rapidement et évitera de faire tourner des rumeurs.

Merci d’avance !


Pour la connexion sécurisé de notre site : https://zad.nadir.org l’empreinte du nouveau certificat c’est 28:B6:ED:73:FC:8B:3D:97:CE:FE:B2:A4:AA:3D:FF:87:7E:2D:C2:21 (13/03 jusqu’au 22/04)


Infos sur la répression

- OPÉRATION POLICE "AMBERLIGHT 2015" une opération policière de chasse aux sans-papiers aura lieu du 1 au 15 avril dans l’UE entière.

- Jordan est incarcéré suite à la manif du 22 février ; il avait pris 5 mois ferme (qui devaient être aménagés en autre chose que de la prison). Pour lui écrire : MAHE Jordan - écrou 60532 - Centre Pénitentiaire de Nantes - B.P. 71636 - 44316 NANTES-CÉDEX


- Appel à matériel : pour la construction d’un atelier, les Vraies Rouges cherchent du bois de construction et surtout des poutres. Illes chechent aussi des petites bottes de paille pour la construction d’une chambre. Vous pouvez les ramenez aux Vraies Rouges ou appelez au 07 60 41 49 20 pour qu’illes viennent les chercher ! Merci !


Mardi 7 avril

- Appel à la solidarité internationale pour appuyer l’action directe de récupération de richesse du Cauca en Colombie par les autochtones Nasa.

- Mexique : Caravanna 43, les proches des 43 étudiants disparus d’Ayotzinapa se déplaçent aux USA

- [Roybon] Communiqué des opposant-e-s suite à leur intervention au conseil départemental et à la manif qui a réuni plus de 200 personnes.

- Un flic condamné pour avoit tiré sur un lycéen au flashball (article sur BFMTV !) (communiqué de l’assemblée des blessé.e.s)

- Par contre, encore un non-lieu autour de l’affaire d’Ayoub (article "Un oeil à l’as")

- Francetv s’interroge. Y aurait-il un petit coté liberticide au nouveau projet de loi sur le renseignement ?. En france, on n’a pas voulu accueillir Snowden mais pour ce qui est des pratiques de la NSA, on assimille vite !

- Des faucheurs volontaires ont fauché des parcelles d’essais de colza au GEVES dans le maine et loire dimanche dernier. Il s’agissait de dénoncer l’absence de transparence sur les variétés rendues tolérantes aux herbicides, et de réitérer la demande d’un moratoire sur ces variétés.

 

 

Source : http://zad.nadir.org

 

 

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9 avril 2015 4 09 /04 /avril /2015 18:15

 

 

 
 
Les Possibles
Revue éditée
à l’initiative du Conseil
scientifique d’Attac
 
 

No. 06 Printemps 2015

 
 
 
 
 
Dette et monnaie font société
par Jean-Marie Harribey, Jean Tosti

S’il est une question qui reste un peu mystérieuse au royaume de l’économie, c’est bien celle de la monnaie. Les mauvaises langues diraient que c’est parce que les économistes s’en mêlent, et elles n’auraient pas tout à fait tort. La monnaie est en effet un objet mal identifié si on la considère uniquement sous l’angle des fonctions économiques qu’elle remplit, a fortiori celles qu’elle remplit dans l’économie capitaliste. Cet angle est un angle mort : on croit que l’humanité est passée du troc à la monnaie comme elle est passée de l’âge de pierre à l’âge de fer, et que la dette est une tache qu’il faudrait effacer à jamais parce qu’elle serait une faute, la marque d’un déshonneur.

 
 
 

Dossier : Monnaie et finance

Qu’est-ce que la monnaie ? Petit préalable à sa reconquête
par Guillaume Pastureau

La monnaie est une institution sociale présente dans toutes les sociétés comme outil d’intégration et de cohésion sociale, elle ne peut pas être considérée par ses simples fonctions économiques. La monnaie n’est pas spécifique aux sociétés capitalistes, ni même aux échanges marchands. Cependant, la dynamique du capitalisme transforme son essence même en l’intégrant dans le processus de marchandisation. Il convient donc pour le mouvement social, dans une optique de transformation sociale et économique vers la transition écologique, de se battre pour sa réappropriation collective, pour cela il est nécessaire de bien appréhender les enjeux en commençant par comprendre le fait monétaire par l’usage et les pratiques de la monnaie.

 
« La monnaie est un rapport social » Entretien avec Michel Aglietta
Réalisé par Jean-Marie Harribey et Dominique Plihon
par Michel Aglietta

Dans le contexte de crise globale, de crise de l’Union européenne, de crise de l’euro, de crise de la dette, il est légitime de se reposer la question de la nature de la monnaie. Comment la définiriez-vous ?

La monnaie est un rapport d’appartenance des membres d’une collectivité à cette collectivité dans son ensemble. Un mode d’appartenance qui s’exprime sous la forme d’une dette. Toute monnaie est une dette, quelle qu’elle soit, ce qui donne une certaine unité au phénomène monétaire.

 
Grèce : une économie dépendante et rentière
par Michel Husson

La Grèce est une économie dépendante et rentière. Dépendante, parce qu’elle doit importer une bonne partie de son énergie et toute une série de marchandises qu’elle ne produit pas. Rentière, parce que sa classe dominante est plus compétente pour capter la richesse produite, directement ou par l’intermédiaire de son État, que pour investir et innover. La dette n’est au fond que le reflet de ces caractéristiques, et l’alternative passe aussi par « la destruction des fondements du système oligarchique » (pour reprendre une expression de Yanis Varoufakis).

 
Pourquoi un audit de la dette de la Grèce
par Eric Toussaint

La présidente du parlement grec Zoé Konstantopoulou, qui a décidé de créer une commission d’audit de la dette grecque, m’a demandé d’y collaborer activement. La correspondante du Monde à Athènes a écrit récemment : « La présidente a surtout promis la création dans les prochaines semaines d’un comité d’audit de la dette grecque. L’objectif est de déterminer l’éventuel caractère odieux, illégal ou illégitime des dettes publiques contractées par le gouvernement grec », précise-t-elle, faisant allusion à plusieurs affaires de corruption et à l’opacité qui entoure l’achat d’armes par son pays.

 
La perspective locale inédite d’une sortie de la zone euro : la Grèce et ses avantages comparatifs
par Thierry Pouch

L’accession de Syriza au pouvoir en Grèce n’a pas seulement replacé l’économie grecque au centre de l’actualité européenne, elle a également donné un souffle nouveau aux controverses sur les stratégies possibles de sortie de la crise que peut ou pourrait déployer l’équipe gouvernementale d’Alexis Tsipras. Manifestement, un bras de fer s’est engagé entre le gouvernement grec fraîchement élu, et les autorités européennes, avec notamment le diptyque Eurogroupe et Banque centrale, et internationales, avec le Fonds monétaire international. La suite montre que les pressions exercées par les pays membres de la zone euro ont été suffisamment fortes pour que le pouvoir actuellement en place à Athènes soit amené à revenir sur certains aspects de son programme électoral.

 
Dette illégitime : un concept dangereux !
par Edwin Le Heron

Je considère que le concept de « dette illégitime » est un concept dangereux, parce qu’il est fondamentalement un concept libéral, antidémocratique, moraliste et contradictoire. Il est donc selon moi un concept qui fragilise les idées progressistes que nous essayons de défendre, au lieu de les servir. Mon point de vue critique sur ce concept ne remet absolument pas en cause l’utilité du rapport d’Attac, et plus généralement d’une analyse par tous les citoyens de la dette d’un État, de son origine, de ses contreparties, de son financement et in fine de son utilité pour la société. Toute information en ce domaine est la bienvenue.

 
À quoi sert une banque centrale ? Que fait la BCE ? Que devrait-elle faire ?
par Esther Jeffers

Injections de liquidité, baisse des taux, sauvetage des banques, politiques non conventionnelles, etc., les banques centrales sont, depuis l’éclatement de la crise en 2007, en première ligne. Normal, diront certains, puisque la banque centrale est la « banque des banques » et que les banques sont, depuis le début, au cœur même de la crise. Si on peut définir aujourd’hui, de façon très générale, la banque centrale comme une institution chargée de définir la politique monétaire et d’assurer sa mise en œuvre, on peut se demander si elle a toujours connu le même statut et joué le même rôle que de nos jours. À quoi sert une banque centrale ? Que faut-il penser des interventions de la Banque centrale européenne (BCE) ? Pourrait-elle et aurait-elle dû agir autrement ?

 
Pour les salariés de la BCE, comment cela se passe-t-il ?
par Carlos Bowles, Emmanuel Larue

Les salariés de la BCE travaillant en Allemagne, on pourrait s’attendre à ce que leurs contrats de travail soient régis par le droit allemand. En réalité, il n’en est rien. Du fait de l’indépendance conférée par les traités à la BCE, le droit du travail allemand n’est pas applicable à l’intérieur de l’enceinte de la BCE.

 
Notes sur la finance, une perspective marxiste.
par Suzanne de Brunhoff

Que nous apporte la référence à Marx dans une étude de la finance contemporaine ? Non seulement il y a un décalage historique, mais de plus Marx n’a traité la question que dans des manuscrits, y compris celui du Livre 3 du Capital publié en 1894 par Engels. Je voudrais reprendre cette question en examinant le rapport de Marx avec l’école classique, principalement Ricardo, et l’apport original de Marx sur le lien entre « capital réel » productif et « capital-argent ».

 
Docteur Freud and Mister Keynes
Extrait de Keynes ou l’économiste citoyen, Les Presses de Sciences Po, 1999, 2007
par Bernard Maris

Avant d’arriver à l’économie et à la philosophie de Keynes (nous avons déjà une petite idée de sa Weltanschaung), il nous faut prendre un second sentier détourné. Le premier passait par Virginia Woolf et ses amis, le second passe par le docteur Freud.

Ignorer Freud en économie – et particulièrement dans l’oeuvre de Keynes, grand lecteur et admirateur de Freud – est à peu près équivalent à ignorer Einstein en physique. C’est peut-être difficile à croire, mais l’économie orthodoxe voulut créer une science ignorant l’argent. Ainsi la théorie quantitative de la monnaie, pilier de l’économie orthodoxe, est une théorie de la « neutralité » de la monnaie. La monnaie n’a pas d’incidence sur l’économie. L’économie orthodoxe postule également la rationalité des individus : ce sont de simples considérations de coût-avantages qui en guident les décisions.

 
 
 

Débats

Bulles financières et profits
par Michel Husson

La finance n’est pas autonome par rapport à l’économie réelle. Autrement dit, les crises financières ne se déclenchent pas par hasard, mais quand l’envol des cours boursiers est devenu totalement déconnecté de l’évolution des profits. On peut illustrer cette proposition sur l’exemple des États-Unis, à partir d’une comparaison entre deux indicateurs : la Bourse et les profits.

 
La baudruche du capital fictif, lecture du Capital fictif de Cédric Durand
par Jean-Marie Harribey

L’économiste Cédric Durand vient de publier Le capital fictif, Comment la finance s’approprie notre avenir (Paris, Les Prairies ordinaires, 2014). Cet ouvrage fait partie des quelques-uns, très peu nombreux hélas, qui proposent une vision de la crise à partir des concepts théoriques fondamentaux permettant de comprendre et de critiquer le capitalisme aujourd’hui dominé par la finance mondialisée.

 
Sur le capital fictif, Réponse à Jean-Marie Harribey
par Cédric Durand

Je voudrais d’abord remercier Jean-Marie Harribey pour sa lecture attentive de mon livre et pour ses commentaires bienveillants. Dans ce qui suit, je vais brièvement tenter de clarifier ce qui semble faire obstacle à une convergence plus grande de nos points de vue. Le problème central tient à la définition même du capital fictif. Un concept que Jean-Marie Harribey refuse de saisir dans sa globalité, écartant les créances bancaires et les dettes publiques, pour ne retenir qu’une délimitation rétrécie du capital fictif « au sens strict », incluant la valeur de marché des actions et des produits dérivés. Cette tentative de réduction empêche, à mon sens, de mobiliser la puissance du concept de capital fictif pour saisir la spécificité du capitalisme financiarisé et, ainsi, mieux le combattre.

 
Capital fictif, dictature des actionnaires et des créanciers : enjeux du moment présent
par François Chesnais

Je suis largement d’accord avec plusieurs des critiques faites par Jean-Marie Harribey du livre intéressant de Cédric Durand, notamment quant au statut très flou de la théorie de la valeur à laquelle la théorie du capital fictif exige pourtant d’être adossée. Mais je ne vois pas comment il peut émettre l’hypothèse que le capitalisme financiarisé correspond à « une phase de son histoire où s’approche le moment où les perspectives de croissance de la productivité du travail et, partant, de croissance économique s’amenuisent, voire s’épuisent » et qualifier en même temps le capital fictif de « baudruche ». Aussi grave qu’ait été le krach financier de 2008, le capital fictif n’a pas été touché à la racine et a pu faire supporter la crise aux travailleurs.

 
Le Livre noir des banques
par Laurence Scialom

La lecture de cet ouvrage co-écrit par des membres d’Attac et de Basta ! est une charge sans concession sur les dérives multiples des banques que la crise n’a pas éradiquées. On a même le sentiment que certaines pathologies se sont exacerbées, comme le caractère systémique des établissements ou leurs connexions avec le shadow banking. Volontairement polémiste, militant, parfois provocant, cet ouvrage repose pourtant sur des données et analyses très sérieuses, tant académiques qu’issues de grandes institutions internationales, type FMI ou BRI, ou d’ONG comme Finance Watch, Oxfam ou Tax Justice Network. Les angles d’attaque – au plein sens du terme – sont nombreux : coûts du sauvetage des banques, pression des lobbies, dangerosité de certaines innovations financières, emprunts toxiques, trading à haute fréquence, évasion fiscale, hypertrophie et danger des marchés dérivés, conflits d’intérêt, etc.

 
Faire un homme augmenté ou rester humain ?
par Jean-Marie Harribey

En publiant Osons rester humain, Les impasses de la toute-puissance (Les Liens qui libèrent, 2015), Geneviève Azam avance sur un chemin original. Elle nous avait déjà offert Le temps du monde fini en 2010, où elle avait disséqué les limites écologiques de la planète. Elle fait aujourd’hui le lien entre ces limites et les tentatives technicistes pour les transgresser.

 
 
 

La revue des revues

Revue des revues n° 6
par Jacques Cossart

La revue des revues comporte deux volets, répartis en cinq parties. Au programme des rapports internationaux, figure la lancinante question du réchauffement climatique, toujours plus préoccupante, dont les conséquences vont, entre autres, de la montée des températures à la modification des précipitations et des écosystèmes marins, à la baisse des rendements agricoles et à l’aggravation de la vulnérabilité sociale. La responsabilité du système bancaire et financier est grandement engagée dans les dégradations actuelles et à venir. Les phénomènes de corruption avérés ne sont sans doute que la partie émergée d’un système délétère.

Le second volet propose un panorama international, non exhaustif, donc forcément subjectif, des réactions dans le monde soulevées par les assassinats de janvier 2015 à Paris. De la difficulté des religions à ne pas voir leur histoire associée aux pires barbaries, telle pourrait être l’une des questions angoissantes qui est revenu après ces attentats. De la difficulté à approfondir laïcité, liberté et conditions du vivre ensemble, telle est la question corollaire de la précédente. L’enjeu est crucial : éviter l’engrenage du « choc des civilisations ».

 
 
 

Les Possibles, Printemps 2015

 
 
Adresse

Attac, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris

Directeur de la publication

Jean-Marie Harribey

Secrétariat de la rédaction

Isabelle Bourboulon, Jacques Cossart, Nicolas Haeringer, Jean-Marie Harribey, Esther Jeffers, Frédéric Lemaire, Christiane Marty, Pascal Paquin, Jeanne Planche, Dominique Plihon, Jean Tosti, Aurélie Trouvé

Responsables techniques

Edgard Deffaud, Serge Gardien, Sophie Lambert-Evans, Éric Le Gall, Wilfried Maurin, Pascal Paquin, Tom Roberts, Rémi Sergé, Olivier Tétard

Comité éditorial

Sylvie Agard, Christophe Aguiton, Verveine Angeli, Paul Ariès, Geneviève Azam, Daniel Bachet, Jacques Berthelot, Catherine Bloch-London, Martine Boudet, Isabelle Bourboulon, Thierry Brugvin, Thierry Brun, Alain Caillé, Claude Calame, Christian Celdran, François Chesnais, Francoise Clement, Pierre Concialdi, Philippe Corcuff, Jacques Cossart, Thomas Coutrot, Christian Delarue, Vincent Drezet, Cédric Durand, Guillaume Duval, Mireille Fanon-Mendès-France, Daniel Faugeron, David Flacher, Fabrice Flipo, Pascal Franchet, Bernard Friot, Jean Gadrey, Susan George, Jérôme Gleizes, Gérard Gourguechon, André Grimaldi, Janette Habel, Nicolas Haeringer, Jean-Marie Harribey, Michel Husson, Esther Jeffers, Isaac Johsua, Pierre Khalfa, Serge Le Quéau, Frédéric Lemaire, Christiane Marty, Gus Massiah, Antoine Math, Dominique Méda, Georges Menahem, Denise Mendez, Pascal Paquin, René Passet, Évelyne Perrin, Dominique Plihon, Thierry Pouch, Daniel Rallet, Juan Roy de Menditte, Jean-Claude Salomon, Catherine Samary, Denis Sieffert, Vicky Skoumbi, Jean-Louis Sounes, Daniel Tanuro, Bruno Tinel, Michel Thomas, Jean Tosti, Éric Toussaint, Stéphanie Treillet, Aurélie Trouvé, Patrick Viveret

Contact avec la revue et soumission d’articles

Les propositions d’articles nouveaux ainsi que les contributions répondant à des textes publiés dans les numéros précédents de la revue doivent être adressées au secrétariat de la revue : revue-cs-secretariat@list.attac.org

La revue a noué un partenariat avec Mediapart à travers une « édition » créée sur ce site : http://blogs.mediapart.fr/edition/la-revue-du-conseil-scientifique-dattac. À chaque parution trimestrielle de la revue, un des articles sera mis en ligne sur Mediapart.

 
 
 

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