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27 mai 2015 3 27 /05 /mai /2015 20:34

 

Source : http://www.latribune.fr

 

 

Commerce extérieur : malgré la baisse du coût du travail, les exportations reculent

Conjoncture

Fabien Piliu  | 

 

 

La France ne compte que 121.000 entreprises exportatrices selon les Douanes et l'Allemagne 310.000.

La France ne compte que 121.000 entreprises exportatrices selon les Douanes et l'Allemagne 310.000.

 

 

Pour quelques économistes et une partie du patronat, le niveau élevé du coût du travail en France a longtemps expliqué la perte de compétitivité du "made in France" sur les marchés étrangers. Depuis, bien que le coût du travail ait reculé, les exportations continuent de sombrer.

La solution était là, sous nos yeux ! Pour expliquer la perte de compétitivité-prix des produits français, certains économistes, bien relayés par une partie du patronat, Medef en tête, ont longtemps expliqué qu'elle trouvait son origine dans le niveau trop élevé du coût du travail. Un coût  qui a sans conteste augmenté rapidement au cours des années 2000, progressant bien plus vite qu'en Allemagne, le principal partenaire et concurrent de la France.

Selon les données d'Eurostat compilées par COE-Rexecode, le coût du travail horaire dans l'industrie et les services marchands s'élevait à 24,42 euros en France et à 26,34 euros en Allemagne en 2000. En 2004, il est passé à 28,67 euros en France et a reculé à 27,76 euros en Allemagne. Les efforts de modération salariale réclamés aux salariés allemands depuis le début 2003 commençaient à produire leurs effets, renforçant la compétitivité prix des produits allemands, produits qui bénéficiaient depuis longtemps d'une compétitivité hors-prix redoutable. Depuis, le coût du travail horaire en France a toujours dépassé celui observé en Allemagne. C'est toujours le cas, sauf dans l'industrie manufacturière. A la fin 2014, il s'élevait à 37,10 euros en France contre 38,43 euros  outre-Rhin !

Avec l'entrée en vigueur du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), la France a donc résolu en partie son désavantage concurrentiel avec son principal rival sur les marchés étrangers. Après l'Allemagne et sa stratégie de désinflation compétitive, c'est au tour de la France de mettre en place une politique permettant à ses entreprises de tailler des croupières à leurs voisines, notamment européennes et allemandes en particulier. La solidarité économique au sein de l'Union européenne est encore à construire...

 

Un avantage très récent

Certes, l'avantage pris par les entreprises françaises est très récent. Il faudra donc attendre quelques semestres, voire quelques années avant qu'elles regagnent les parts de marché perdus depuis 2000. Néanmoins, au regard des commentaires de certains économistes et du patronat sur le niveau du coût du travail en France, on aurait pu s'attendre à une petite augmentation des exportations tricolores, d'autant plus que le coût du travail s'est à nouveau réduit depuis le 1er janvier avec l'entrée en vigueur d'allégements de cotisations patronales et la passage de 4% à 6% du taux du CICE.

Et pourtant. Au premier trimestre, les exportations ont reculé de 0,9%, en dépit de l'avantage compétitif hors zone offert par la dépréciation de l'euro face au dollar et le repli des cours du brut. En 2014, les exportations ont certes augmenté de 2,4%. Mais cette progression est inférieure à celle du commerce mondial qui, selon l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a avancé de 2,8%. La France a donc encore perdu des parts de marché l'année dernière. Son déficit commercial s'est élevé à 53,8 milliards d'euros quand l'Allemagne affichait un excédent de 217 milliards d'euros, en hausse de 11%.

Pas une seule explication

Comment ? Le niveau jugé trop élevé du coût du travail ne serait donc pas la seule explication aux résultats catastrophiques du commerce extérieur français, en déficit chronique depuis 2003 ? Il n'expliquerait pourquoi la part de marché de l'Allemagne dans le commerce mondial s'est stabilisée aux alentours de 10% quand celle de la France n'a cessé de reculer pour passer sous les 3% !

Sans nul doute, les déboires du commerce extérieur français trouvent en partie leur explication dans le niveau du coût du travail mais ce n'est pas la seule cause. Ils trouvent en effet leurs origines dans un ensemble de facteurs. La structure du tissu productif et exportateur doit être évoquée. La France ne compte que 121.000 entreprises exportatrices selon les Douanes et l'Allemagne 310.000.

Sachant que la France compte 3,6 millions d'entreprises, ce sont donc seulement 4% d'entre elles qui ont exporté l'année dernière. Sur ce nombre, une sur deux exporte régulièrement... En Allemagne, 80% des entreprises exportatrices sont des PME, des ETI et des grands groupes. En France, 95% des exportateurs sont des microentreprises et des PME.

La taille moyenne des entreprises est également un élément à prendre en compte. Si le nombre d'entreprises est à peu près égal - un peu moins de 3,6 millions en France, un peu plus en Allemagne - 94,3% des entreprises tricolores ont moins de 10 salariés, contre 80,3% en Allemagne. Cette différence est visible quelque soit la taille des entreprises, comme en témoigne les données compilées par Natixis.

 

Taille des entreprises

La France, un nain industriel

La puissance allemande repose également sur la structure de son appareil exportateur. En 2014, la valeur des exportations allemandes s'est élevée à 1.133,6 milliards d'euros, dont 60% ont pris la direction de l'Union européenne. C'est également le cas des exportations françaises. Mais la valeur de celles-ci s'est élevée à 437 milliards d'euros seulement l'année dernière. Autre symbole de la puissance industrielle allemande, notre voisin est l'un des rares pays industrialisés à avoir réussi à augmenter la part de la valeur ajoutée de son industrie par rapport au PIB. Selon la Banque mondiale, elle s'élevait à 30,7% en 2013, contre 30% en 2001. Elle atteignait 22,9% en 2001 en France et 19,8% en 2013. Les errements de la stratégie industrielle de la France - le ministère de l'Industrie a un temps été supprimé lors du quinquennat précédent - laisse notamment des traces.

Repenser le soutien public à l'export

Le soutien public à l'export doit-il être repensé ? Sans nul doute. En attendant que Business France, produit de la fusion entre Ubifrance et l'Agence française des investissements internationaux (AFII) monte en puissance, l'efficacité des dispositifs publics est largement sujette à caution. Publiée en 2013, un sondage réalisé par l'IFOP pour les opérateurs spécialisés du commerce international (OSCI) est particulièrement éclairant. Seuls 39% des dirigeants d'entreprises considéraient alors le système comme efficace, un tiers seulement le jugeait clair, compréhensible et adapté au contexte économique actuel. Ils étaient 42% à le juger mal articulé entre opérateurs publics et privés. Résultat, 78% des chefs d'entreprise se chargaient eux même de la commercialisation de leurs produits à l'exportation. " La construction d'un système français qui a mobilisé des moyens publics importants par tous les gouvernements successifs n'a pas répondu à l'attente des entreprises ", notait alors l'OSCI qui constatait le paradoxe suivant: plus l'entreprise a de l'ancienneté à l'export et plus sa taille augmente, plus elle recourt à des prestations d'appui. " Ce sont donc les entreprises les plus expérimentées et les plus performantes à l'export qui font le plus appel aux dispositifs de soutien, par opposition aux primo-exportateurs et exportateurs irréguliers ", observait l'OSCI. La situation s'est-elle améliorée depuis ? Personne n'a la réponse.

Dans ce contexte, quelles sont les solutions pour que le commerce extérieur se redresse ? Un jour - mais quand ? - les réformes, les dispositifs et les programmes régulièrement annoncés et lancés par le gouvernement produiront probablement leurs effets. Citons le Grand emprunt, le crédit impôt-recherche, le CICE, les pôles de la compétitivité, la création de Bpifrance et de Business France, la Nouvelle France industrielle dont Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie lancera la seconde phase lundi à Nantes... La liste est longue. En attendant, réduire le coût du travail reste la seule solution...

 

 

Source : http://www.latribune.fr

 

 

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27 mai 2015 3 27 /05 /mai /2015 20:10

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Kamel Daoud : "La France a une collection de tabous extraordinaires"

 
Régis Soubrouillard

Journaliste à Marianne, plus particulièrement chargé des questions internationales

Invité sur France Inter, l'écrivain algérien Kamel Daoud a décrit avec autant de lucidité que de férocité la capacité des élites, intellectuels et médias français à s'autocensurer sur des questions comme celles de l'islamisme. L'auteur de "Meursault, contre-enquête" est même allé jusqu'à dire qu'il se sentait "plus libre" en tant qu'intellectuel en Algérie qu'en France.
 
Ulf Andersen/SIPA
 

L’écrivain algérien Kamel Daoud était ce matin l’invité de France Inter. Interrogé par un auditeur sur l’autocensure de certains intellectuels ou pratiquée dans les médias français sur la question de l’islamisme par peur de représailles ou lâcheté intellectuelle, l’auteur  de "Meursault contre-enquête", qui fait l'objet d'une fatwa, porte un regard éclairant, décentré sur les dénis de réalité dont se nourrit peu à peu la société française : « L’islamisme est le nouveau totalitarisme de notre siècle donc il pèse par la peur, par l’oppression, par la violence, par le meurtre. En Algérie, la dernière polémique visait une étudiante exclue parce qu’elle portait une jupe trop courte. En France, on a le contraire, une jupe trop longue. C’est assez symptomatique du siècle et de ces “maladies”. En France, j’ai été frappé du fait que vous n’arrivez pas à redéfinir facilement les choses : qu’est-ce que la liberté, qu’est-ce que dessiner, qu’est-ce que la laïcité. Vous avez une élite qui jacasse beaucoup mais qui est incapable de définir la liberté pour un écolier de 15 ans. Je pense que vous avez besoin d’un dictionnaire. Vous avez une collection de tabous extraordinaires. Je me sens beaucoup plus libre paradoxalement quand j’exerce mon droit d’intellectuel en Algérie qu’ici ».

 

Et c’est avec la même férocité et peut-être plus d’amusement encore que l’écrivain regarde la cérémonie de panthéonisation de ce mercredi : « En France, vous avez un art très rare qui est de fabriquer des religions sans dieu . Vous n’avez pas de roi mais un président qui ressemble à un roi, vous n’avez pas de religion d’Etat mais vous avez le Panthéon ».

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

 

 

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27 mai 2015 3 27 /05 /mai /2015 19:57

 

Source : https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

 

Bouilles Hebdo du 25 au 31 mai

Mis en avant

Toujours à diffuser : un document de 16 pages émanant du collectif :

Dans le Tarn, des milices fascisantes au service des notables locaux et de l’ordre dominant. Témoignage collectif d’occupant-e-s et de sympathisant-e-s de la ZAD du Testet.

milices

Mardi 26 mai :

Lundi 25 mai :

Sur les ouvertures murées de la Métairie...

Sur les ouvertures murées de la Métairie…

P1110843

Sur les ouvertures murées de la Métairie…

 

 

Source : https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

 

 

 

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27 mai 2015 3 27 /05 /mai /2015 19:53

 

Source : http://zad.nadir.org

 

 

Infos du 25 au 31 mai

lundi 25 mai 2015, par zadist

 

 

Merci de nous signaler toute information sur d’éventuelles présences de flics ou d’engins de travaux autour de la ZAD au numéro d’urgence : 06 43 92 07 01. Avant de faire tourner une info, de la recouper en regardant sur ce site web ou en appelant le numéro d’urgence si elle n’est pas encore publiée sur le site.

Les infos d’urgence qui tournent sur les réseaux sociaux ne sont pas toujours confirmées. Restons vigilants, mais évitons de crier au loup ! Ca nous permettra de réagir rapidement et évitera de faire tourner des rumeurs.

Merci d’avance !


Pour la connexion sécurisé de notre site : https://zad.nadir.org l’empreinte du certificat c’est (du 12/05/2015 au 11/06/2015)
0C:4B:35:33:7B:49:29:79:1B:15:A7:91:0F:10:D1:18:A3:67:58:E2


- La saison d’étude du "Suivi scientifique du dispositif de compensation en faveur du Triton marbré" ayant repris, ouvrons l’oeil pour repérer les étudiant-e-s, les dispositifs de prélèvements, ... (de mi mars à fin juillet). Contre l’aéroport et son monde de compensation !


mercredi 27 mai

des nouvelles de médiapart « Les élections locales espagnoles du dimanche 24 mai signent […] l’échec de la stratégie des Européens depuis le coup de tonnerre de la victoire de Syriza le 25 janvier dernier », analyse Romaric Godin dans *La Tribune*. Les tenants de l’austérité à perpétuité ne parviennent ni à mettre le gouvernement grec à genoux ni à contenir la poussée de politiques alternatives en Europe. sur leur site

des nouvelles de NoTav sur ce lien, les présentation de la marche à Grenoble et à Lyon

des nouvelles de Calais, une vidéo montrant les CRS en action violentes sur les migrants qui tentent de passer la frontière pour l’angleterre video

des nouvelles d’Israël

mardi 26 mai

Des nouvelles de l’état espagnol Nouvelle vague de perquisitions dans le mouvement squat, ainsi qu’une peine tombée de 3 ans de prison pour des personnes qui avaient été relaxées en première instance ; cf. article La répression s’abat dans l’État espagnol sur le mouvement anarchiste et anti-autoritaire

lundi 25 mai

"Quelques nouvelles de Sivens ! Pour ceux qui sont loin, difficile de suivre la situation qui se joue en ce moment dans les arcanes du pouvoir politiques (négociation Etat-Département sur le devenir du projet de barrage). Le dernier communiqué de presse du Collectif Testet fait le point sur cet aspect

Le collectif Tant qu’il y aura des Bouilles reste mobilisé et suit de près les différents points chauds : destruction programmée de la Métairie Neuve, restauration de la zone humide à entreprendre, etc... Tout cela est sur le site, qui reste régulièrement mis à jour. Nous vous tiendrons bien sûr informés des mobilisations à venir.

A noter également, le texte sur Témoignage collectif d’occupant-e-s et de sympathisant-e-s de la ZAD du Testet sur les évènements de ce début d’année 2015 (’Des milices fascisantes au service des notables locaux et de l’ordre dominant"). A lire sur le site, diffuser et commenter !"

- Suit a l’arrestation du 30 (que vous trouvver ici) avril un des occupantes de la zad est convoquer au tribunal correctionnel de Nancy le 9 juin, on relai l’appel a rassemblement et soutiens contre la répression.

- Des nouvelles de Belgique, à Haren,la zad d’occupation contre la construction d’une prison : Appel aux énergies pour en parler *(un peu)*, s’organiser *(beaucoup)*, semer, biner, désherber … *(passionnément)* et récolter *(amitié, amour, fruits & légumes … à la folie)* le week end du 30-31 mai
- plus d’infos sur leur site

- Terrain Vague une émission de radio de Dijon nous invite à écouter une émission entière sur le rap révolutionnaire qui a accompagné les révolutions arabes depuis 2011, Pour écouter et télécharger

 

 

Source : http://zad.nadir.org

 

 

 

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26 mai 2015 2 26 /05 /mai /2015 18:57

 

Source : http://www.okeanews.fr

 

 

Europe : l'échec de la stratégie du "containment"

26 mai 2015

En jouant la ligne dure contre la Grèce, les créanciers voulaient faire un exemple politique. Cette stratégie semble avoir échoué entièrement, comme le démontrent les élections de dimanche en Espagne et en Pologne.


Pablo Iglesias, leader de Podemos, durant les élections locales (Crédits : ANDREA COMAS)

Pablo Iglesias, leader de Podemos, durant les élections locales (Crédits : ANDREA COMAS)

 

Les élections locales espagnoles du dimanche 24 mai signent, au-delà du contexte local, l'échec de la stratégie des Européens depuis le coup de tonnerre de la victoire de Syriza le 25 janvier dernier. Le refus du compromis avec le gouvernement grec a été caractérisé par le rejet complet des « listes de réformes » présentées par Athènes, par la mise en place d'un processus d'asphyxie financière de la Grèce et l'insistance sur des mesures d'austérité que l'on hésitait à imposer au gouvernement conservateur d'Antonis Samaras.

 

Les buts des créanciers de la Grèce

Quel était le but de cette stratégie ? Certainement pas, comme on essaie de le faire croire, assurer le remboursement des dettes contractées par la Grèce auprès de ses « partenaires. » Assure-t-on un tel remboursement en menant un pays au bord du défaut, en réduisant les moyens d'action de son gouvernement et en faisant peser sur sa croissance la menace d'un défaut et d'une sortie de la zone euro ? Quoi qu'en disent les experts patentés, la raison eût voulu dans cette affaire que les créanciers, tout en prenant des garanties que les Grecs étaient prêts à leur donner, laissent travailler le nouveau gouvernement grec. L'accord du 20 février, où Athènes acceptait de payer son dû et se reconnaissait liée par les « accords existants », ce qui était déjà des concessions considérables, aurait dû suffire aux créanciers. L'intérêt économique de toute l'Europe était de rapidement réglé cette affaire grecque afin de se concentrer sur la timide reprise.

La stratégie du « containment »

Mais on a tout fait pour faire durer la crise grecque. C'est que, en réalité, la stratégie des créanciers était avant tout politique. Effrayés de voir débarquer dans leurs réunions feutrées des énergumènes sans cravate et professant des idées horriblement keynésiennes, les dirigeants européens ont voulu « faire un exemple » afin de « contenir » la poussée de ceux qui osent remettre en cause les choix pris depuis 2010. Cette stratégie était la même que celle du président américain Harry Truman, au début de la guerre froide, ce « containment » dont la Grèce fut, une des plus cruelles victimes par une guerre civile qui l'a durablement marquée. Pour éviter d'autres « dominos » de tomber, pour éviter que d'autres pays victimes de la logique des « sauvetages de l'euro » ne demandent à leur tour une restructuration de leurs dettes, il fallait mettre le gouvernement Tsipras à genoux. Il fallait que le premier ministre hellénique finisse par reconnaître la vérité des choix économiques imposés par les créanciers. Alors, preuve eût été faite qu'il « n'y a pas d'alternative » puisque même ceux qui professe une alternative finissent par accepter le bréviaire. Dès lors, à quoi bon voter encore contre la pensée économique dominante ?

La leçon espagnole

Ce calcul a échoué. Quoi qu'il advienne, non seulement la résistance grecque place les créanciers désormais dans la position de devoir prendre le risque d'un défaut hellénique, mais la recherche d'une capitulation politique grecque n'a pas permis de contenir les oppositions ailleurs. C'est le principal enseignement des élections espagnoles du 24 mai. Certes, il convient de rappeler que le parti populaire (PP) de Mariano Rajoy demeure le premier du pays. Il faut aussi souligner combien le mouvement anti-austérité Podemos semble être un phénomène urbain. Mais « l'exemple grec » n'a pas dissuadé les électeurs espagnols de « châtier » les deux grands partis qui avaient soutenu l'austérité en 2011. Podemos, que les sondages disaient en déclin, a frappé les esprits en s'imposant comme une force centrale à Madrid et Barcelone, mais aussi à Saragosse. Quant au parti « centriste » Ciudadanos, sorte de copie du grec Potami, parti « rénovateur », mais « pro-européen », il a percé de façon bien plus limitée que ce que l'on pensait. Enfin, la poussée de la gauche, toute tendance confondue, est très nette. Bref, si Podemos n'est certes pas « au porte du pouvoir » et si l'Espagne n'est pas la Grèce, la stratégie du « containment » a certainement échoué ce dimanche.

Cauchemar espagnol

Ce résultat est un vrai cauchemar pour les dirigeants européens. D'abord, parce que, comme la victoire de Syriza le 25 janvier, le succès de Podemos à Madrid et Barcelone et l'effondrement partout des Conservateurs permet de relativiser le « miracle économique espagnol » qui serait le fruit des « réformes douloureuses. » Les Espagnols ont, dans les urnes, ruiné ce storytelling devenu récurrent pour faire accepter lesdites réformes, notamment de ce côté-ci des Pyrénées. Ensuite, parce que les élections du 20 novembre présentent un défi délicat pour l'Europe. Si Podemos participe au pouvoir, il y aura une remise en cause de l'idéologie dominante en Europe, et un nouveau domino tombera. Si, en revanche, les deux partis traditionnels s'allient dans une « grande coalition » qui fait tant rêver les fonctionnaires européens, Podemos deviendra la première force d'opposition et on risque de reporter la chute du domino espagnol à plus tard.

Suite au Portugal et en Irlande ?

Le « containment » semble avoir échoué dans les autres pays qui ont connu les visites de la troïka. Si la greffe « Podemos » n'a pas pris au Portugal et si l'extrême-gauche n'y progresse pas, les Socialistes portugais n'hésitent plus à reprendre des éléments de langage de la gauche radicale et évoquent notamment désormais une négociation sur la dette. En Irlande, le Sinn Fein pourrait aussi l'an prochain faire une percée et prendre la première place, ce qui, là aussi, viendrait, là aussi, remettre en cause le fameux « retour du Tigre celtique grâce à l'austérité. » Dans ces deux cas non plus, le traitement infligé aux Grecs n'a pas eu l'effet espéré par les dirigeants européens...

 

*Suite de l'article sur okeanews

 

 

Source : http://www.okeanews.fr

 

 

 

 

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26 mai 2015 2 26 /05 /mai /2015 18:37

 

Source : http://www.numerama.com

 

 

Publié par Guillaume Champeau, le Mardi 26 Mai 2015
 
 
Pôle Emploi pourra fouiller vos comptes bancaires, entre autres

Le gouvernement veut surveiller les chômeurs susceptibles de frauder, et souhaite donc étendre le "droit de communication" aux agents de Pôle Emploi, pour leur permettre d'obtenir sans procédure judiciaire et gratuitement les relevés bancaires, relevés de télécommunications et autres pièces pouvant leur permettre de détecter une fraude.

 

Le gouvernement a déposé un amendement au projet de loi sur le dialogue social et l'emploi, qui prévoit de donner aux agents de Pôle Emploi chargés de lutter contre les fraudes le droit de se faire communiquer tout un ensemble de documents provenant de prestataires privés, sans que le secret professionnel ne puisse leur être opposé. Il s'agit en particulier des extraits de comptes bancaires et autres relevés de comptes épargne, factures détaillées de téléphonie mobile, ou relevés EDF.

Selon les explications du gouvernement, l'amendement "a pour objet de prévoir un droit de communication (...) au profit des agents de Pôle emploi chargés de la prévention des fraudes, agréés et assermentés, qui permettra d’améliorer la détection des fraudes, de favoriser la récupération des sommes détournées et de renforcer la coopération des acteurs concernés de la lutte contre la fraude". Actuellement, Pôle Emploi peut interroger le fichier national des comptes bancaires et assimilés (Ficoba) pour vérifier qu'un assuré n'a pas des comptes dont il dissimulerait l'existence, mais c'est tout.

Contrairement aux réquisitions judiciaires qui doivent être indemnisées, le droit de communication s'exerce à titre gratuit auprès des opérateurs qui sont sollicités, et ceux-là doivent même payer 7 500 euros d'amende chaque fois qu'ils refusent d'obéir en protégeant la vie privée de leurs clients.

 

BIG DATA, BIG INTRUSION DANS LA VIE PRIVÉE 

La disposition est issue d'une proposition du rapport annuel de la Cour des comptes de 2014 (.pdf), qui regrettait que "les auditeurs internes de Pôle emploi ne disposent pas encore du droit d’obtenir communication de certaines informations auprès de tiers (notamment les établissements financiers), contrairement aux agents des organismes de sécurité sociale, ce qui limite les possibilités d’investigation dans certains cas de suspicion de fraude". Dans ce rapport, la Cour constatait aussi que Pôle Emploi avait engagé en 2013 "une démarche visant à développer une analyse statistique de la fraude qui le mettrait en capacité non seulement d’estimer son montant potentiel, mais également de quantifier les principales zones de risques à partir de critères précis, ce qui lui permettrait de cibler des contrôles prioritaires, au lieu d’effectuer des contrôles sur des échantillons de dossiers choisis aléatoirement".

Dans quelle mesure Pôle Emploi pourra-t-il injecter les relevés de banque dans ses systèmes de Big Data pour repérer statistiquement les comportements suspicieux des fraudeurs ?

L'an dernier, Le Figaro expliquait que de nouvelles méthodes de détection étaient déjà à l'oeuvre, comme "un dispositif de pistage des internautes via leur adresse IP", qui "permet entre autres d'identifier des demandeurs d'emploi qui auraient durablement quitter le pays tout en continuant à percevoir leurs allocations", alors que "toute absence de plus de sept jours doit être déclarée et un demandeur d'emploi ne peut déposer plus de 35 jours de congés par an".

L'accès au relevé téléphonique, qui emporte aussi l'accès aux géolocalisations des bénéficiaires d'indemnisations par Pôle Emploi, pourrait venir renforcer ce dispositif.

Comme le note le juriste Alexandre Archambault, spécialiste du droit des télécommunications, ce nouvel amendement est la dernière cerise sur un gâteau déjà très fourni, extrêmement contestable, et pourtant très peu contesté :

 

 

Alec ن Archambault @AlexArchambault

Après les Douanes, le Fisc, la DGCCRF (et ses DDPP), l'AMF, les organismes de sécurité sociale, l'ANSSI et maintenant PoleEmploi

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26 mai 2015 2 26 /05 /mai /2015 18:36

 

 

Le traité de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Europe, actuellement en négociation, conduirait à une harmonisation vers le bas des réglementations et favoriserait la pénétration des multinationales sur des marchés toujours plus vastes. Avec ce traité, la sélection et l’utilisation de leurs propres semences deviendraient pour les agriculteurs de plus en plus difficiles et les exposeraient à de lourdes amendes. Ils seraient alors toujours plus dépendants des semences brevetées, notamment celles de Monsanto, qui œuvre depuis longtemps à cette fin.

 

 

« Produire toujours plus, toujours moins cher, avec toujours moins d’agriculteurs » : Aurélie Trouvé (1) résume ainsi la logique de l’agriculture productiviste. Dans son dernier livre, la coprésidente du conseil scientifique d'Attac, ingénieure agronome, montre avec clarté comment, sous couvert d’une modernité censée améliorer les conditions de travail et les revenus des agriculteurs, les politiques favorisant l’agro-industrie s’avèrent au contraire destructrices d’emplois et représentent une menace pour leur santé. L’environnement n’est pas épargné : l’eau, les sols et les paysages ont été fortement dégradés.

 

 

 

Source : http://www.monde-diplomatique.fr

 

 

Santé

L’agrobusiness, tueur en série
par Paul Scheffer, mai 2015
 
 
 

« Produire toujours plus, toujours moins cher, avec toujours moins d’agriculteurs » : Aurélie Trouvé (1) résume ainsi la logique de l’agriculture productiviste. Dans son dernier livre, la coprésidente de l’association Attac, ingénieure agronome, montre avec clarté comment, sous couvert d’une modernité censée améliorer les conditions de travail et les revenus des agriculteurs, les politiques favorisant l’agro-industrie s’avèrent au contraire destructrices d’emplois et représentent une menace pour leur santé. L’environnement n’est pas épargné : l’eau, les sols et les paysages ont été fortement dégradés.

La mainmise d’une poignée de multinationales sur les ressources agricoles ne cesse de s’étendre. Elles contrôlent les semences, le négoce des matières premières et la plupart des filières de production. Les consommateurs français savent-ils, par exemple, que la majorité du poulet qu’ils consomment provient du Brésil, où il est nourri de maïs et de soja génétiquement modifiés ? Connaissent-ils la condition des agriculteurs, alors que l’un d’entre eux se suicide tous les deux jours en France, soit un taux de 50 % plus élevé que dans les autres professions ? Le traité de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Europe, actuellement en négociation, conduirait à une harmonisation vers le bas des réglementations et favoriserait la pénétration des multinationales sur des marchés toujours plus vastes (2). Avec ce traité, la sélection et l’utilisation de leurs propres semences deviendraient pour les agriculteurs de plus en plus difficiles et les exposeraient à de lourdes amendes. Ils seraient alors toujours plus dépendants des semences brevetées, notamment celles de Monsanto, qui œuvre depuis longtemps à cette fin.

Lorsque ce genre de dénonciation parvient à retentir dans l’espace public, les voix remettant en question l’autorégulation accordée aux multinationales, qui leur permet d’échapper à des réglementations contraignantes, restent encore largement minoritaires. Et ce, malgré les nombreux témoignages d’anciens dirigeants mettant en évidence l’incapacité de ces entreprises à se réformer, comme ceux collectés par le journaliste Michael Moss (3). L’industrie agroalimentaire sait exclure sans faiblir ses membres enclins à des politiques moins agressives. Elle consacre des millions de dollars à trouver la combinaison idéale en graisses, sel et sucre apte à séduire le plus grand nombre de consommateurs et à conquérir davantage de parts de marché — dans le milieu, on parle de « parts d’estomac » ! Grâce à ces matières premières productrices de fortes marges, elle réalise des profits surabondants.

Au mépris des recommandations sanitaires les plus élémentaires, cette industrie persiste à défendre la mise sur le marché de produits hautement transformés, comme le montre l’ouvrage pluridisciplinaire Sick Societies (4). Les auteurs soulignent la responsabilité des multinationales dans la dégradation des régimes simples et traditionnels, remplacés par ces aliments qui représentent les trois quarts des ventes de nourriture au niveau mondial. Conséquences : les maladies cardio-vasculaires et respiratoires, certains types de cancer et le diabète de type 2 ont causé trente-cinq millions de décès dans le monde en 2010, dont 80 % dits prématurés, car touchant des personnes de moins de 70 ans. Les quatre cinquièmes de ces décès prématurés concernent les pays à bas ou moyens revenus. Ce chiffre aura triplé en 2030 si les tendances actuelles se confirment, alors que la moitié de ces morts pourraient être évitées grâce à l’accès à des médicaments essentiels et à une réduction du tabac, mais aussi à la diminution de la consommation d’aliments riches en sucre, graisses et sel. Après avoir constaté l’échec de vingt ans de recherche et d’actions en santé publique, les auteurs concluent que le problème n’est pas technique ni scientifique, mais bien politique. Tout comme les industriels, les chercheurs et professionnels de santé doivent apprendre à s’organiser politiquement.

Paul Scheffer

 

(1) Aurélie Trouvé, Le business est dans le pré. Les dérives de l’agro-industrie, Fayard, Paris, 2015, 220 pages, 18 euros.

(2) Lire Lori Wallach, « Le traité transatlantique, un typhon qui menace les Européens », Le Monde diplomatique, novembre 2013.

(3) Michael Moss, Sucre, sel et matières grasses. Comment les industriels nous rendent accros, Calmann-Lévy, Paris, 2014, 368 pages, 19,90 euros.

(4) David Stuckler et Karen Siegel (sous la dir. de), Sick Societies : Responding to the Global Challenge of Chronic Disease, Oxford University Press, 2011, 376 pages, 39,99 livres sterling.

 

Source : http://www.monde-diplomatique.fr

 

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26 mai 2015 2 26 /05 /mai /2015 17:45

 

Source : http://www.leparisien.fr

 

Les anti-gaz de schiste se rassemblent à Vert-le-Grand

21 Mai 2015, 16h48 | MAJ : 21 Mai 2015, 16h48

 

 

 

Archives. Le collectif Non au gaz de schiste en Essonne lance un appel à la mobilisation car une enquête publique a été ouverte pour 13 nouveaux puits.

Archives. Le collectif Non au gaz de schiste en Essonne lance un appel à la mobilisation car une enquête publique a été ouverte pour 13 nouveaux puits. (LP.)

« Alerte rouge ! » Du côté des opposants à l’exploration et l’exploitation des huiles et gaz de schiste, c’est le branle-bas de combat. Ce qui a mis le feu aux poudres ? Une enquête publique ouverte ce jeudi sur la demande déposée par Vermilion.

La société canadienne d’hydrocarbures souhaite obtenir un permis pour ouvrir 13 nouveaux forages en Essonne.

 

De quoi inquiéter le collectif Non au gaz de schiste 91, qui craint que Vermilion ne se positionne pour pouvoir un jour, si la réglementation française change, explorer et/ou exploiter du gaz de schiste. Les opposants se donnent donc rendez-vous ce vendredi matin à Vert-le-Grand pour dire « non » et pour que les gens participent à cette enquête publique.

 

 

 

Source : http://www.leparisien.fr

 

 

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26 mai 2015 2 26 /05 /mai /2015 17:27

 

Source : http://www.humanite.fr

 

« La BCE peut changer de rôle dès maintenant »
Entretien réalisé par Bruno Odent
Mardi, 26 Mai, 2015
L'Humanité

Photos : Patrick Nussbaum et Aris

Denis Durand et Heinz Bierbaum.
Photos : Patrick Nussbaum et Aris
 
 
Forum des alternatives. Heinz Bierbaum, économiste, dirigeant de Die Linke, député de l’Assemblée du land de Sarre, et Denis Durand, économiste à la Banque de France, dirigeant du PCF, participeront au Forum européen des alternatives.

 

La politique actuelle de la Banque centrale européenne (BCE) qui consiste à inonder les marchés de liquidités est-elle appropriée pour faire face à la crise et à la relance de l’emploi en Europe ?

Denis Durand. Depuis 2008, la BCE prête aux banques des milliards d’euros, à guichet ouvert. Depuis octobre dernier, elle ne leur fait payer pour cela que des intérêts au taux de 0,05 %. Malgré ces mesures sans exemple en temps de paix, la zone euro continue de s’affaiblir dans la concurrence internationale et la déflation menace. En désespoir de cause, la BCE a décidé d’injecter 1 140 milliards d’euros supplémentaires sur les marchés financiers, à raison de 60 milliards chaque mois jusqu’en septembre 2016. Mais ce sont les marchés qui vont décider de ce qui va être fait de cet argent ! En revanche, la BCE refuse de prêter à l’État et aux banques grecques l’argent dont ils manquent cruellement pour rendre l’économie efficace et donner du travail aux 25 % de chômeurs que compte le pays. Dans toute l’Europe, les banques répugnent à financer les projets visant à créer des richesses dans les territoires, à consolider l’emploi et à développer les services publics car elles ne les considèrent pas comme suffisamment rentables. Cela prépare de futurs krachs, encore plus graves que celui de 2007-2008.

Heinz Bierbaum. Cette politique dite d’assouplissement quantitatif (l’activation de la planche à billets pour racheter massivement des bons du trésor – NDLR) n’est pas une mauvaise chose. Mais elle ne peut avoir d’effet positif qu’à partir du moment où elle est reliée à une orientation économique aux critères tout à fait différents de ceux qui constituent la norme d’aujourd’hui. Ainsi la Grèce, qui aurait le plus besoin d’accéder à de nouvelles liquidités pour faire face à l’urgence, se trouve-
t-elle, de fait, exclue du plan de la BCE.

Dans des conditions inchangées, cette politique ne peut que nourrir le risque de nouvelles spéculations financières. Loin de stimuler le crédit et l’emploi, les liquidités bon marché émises par la BCE vont faire surgir de nouvelles bulles spéculatives.

De plus, cette politique a des effets collatéraux très néfastes sur les petits épargnants dont les économies se trouvent dévalorisées par des taux d’intérêt très bas. L’assouplissement quantitatif ne peut avoir d’effet salutaire que s’il est relié à une politique de forte relance des dépenses publiques, donc en rupture avec l’austérité.

 

Quel devrait être le contenu d’une autre politique de la BCE en faveur du crédit au service de l’emploi ?

Denis Durand. Il faut que les immenses gains de productivité apportés par les technologies informationnelles servent à développer les capacités humaines sur toute la planète en économisant les ressources naturelles, et non en nourrissant la croissance insensée des profits financiers. Il y a un moyen de faire reculer la dictature des marchés financiers : imposer une tout autre orientation aux crédits bancaires. C’est l’affaire d’une nouvelle sélectivité de la politique monétaire : pas d’argent de la BCE pour les banques qui alimentent la finance ! De l’argent à 0 % pour celles qui financent la création d’emplois et de richesses dans les territoires. La BCE le reconnaît à sa façon puisqu’elle distribue depuis octobre dernier des refinancements ciblés sur les crédits aux entreprises. Mais sans critères précis, cet argent ira aux profits et non à l’emploi et aux services publics. C’est pourquoi les citoyens doivent conquérir de nouveaux pouvoirs, dans les quartiers, dans les entreprises, pour imposer aux banques, qui gèrent notre argent à tous, de se conformer à leur responsabilité sociale. Avec des outils concrets : un pôle financier public ; un fonds de développement économique, social et écologique européen, financé par la BCE. C’est possible sans attendre la modification des traités européens, avec l’appui technique de la Banque européenne d’investissements.

 

Heinz Bierbaum. Le rôle de la BCE doit être revu fondamentalement. Elle doit devenir aussi responsable de l’évolution de l’emploi. Elle doit être en capacité de financer de grands plans d’investissements dont les États membres ont besoin en leur prêtant directement de l’argent à taux quasiment nul. Il s’agit de mobiliser les fonds nécessaires à une transition écologique et industrielle dont il n’est guère besoin de préciser le caractère crucial. Ces plans d’investissements publics sont absolument indispensables partout en Europe et leur réussite est liée au développement de bons emplois stables et qualifiés.

Les statuts de la BCE n’autorisent pas ces financements directs aujourd’hui. Il faut donc les modifier pour que sa politique monétaire serve enfin l’emploi et non plus la spéculation financière. Sachant les délais nécessaires à un tel changement de statuts, rien n’empêcherait d’accélérer le processus en créant une banque publique européenne. Elle serait autorisée, elle, à se refinancer à taux quasi nul auprès de la BCE et pourrait prêter l’argent nécessaire aux grands investissements publics que j’évoquais. On peut donc agir sans attendre.

 

Finance, banque, économie en débat. Lors du Forum européen des alternatives qui se tiendra, samedi et dimanche 
à Paris, et dont le programme est disponible sur www.forum-des-alternatives.eu, l’économie hétérodoxe sera à l’honneur. Samedi, la rencontre s’ouvrira 
par la plénière « L’austérité, ça suffit. Notre objectif : le développement humain 
en Europe » et s’achèvera par une autre : « La démocratie contre les banques. Reprendre le pouvoir sur la finance ». Parmi les ateliers sur le sujet, on trouvera 
ceux-ci : « Coopérer contre l’évasion fiscale », « Détournement et exploitation 
de l’économie sociale et solidaire par le capitalisme », « Priorité à l’emploi », 
« Industrie moderne, produire quoi ? ». Et bien d’autres.

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

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26 mai 2015 2 26 /05 /mai /2015 17:15

 

Source : http://cadtm.org

 

 

Barcelone, épicentre du changement

26 mai par Esther Vivas

 

 

 

 

Ce « sí se puede » – « oui, c’est possible »,– qui, des mois durant, a résonné sur les places et dans les rues suite à l’inoubliable Printemps Indigné de 2011 arrive aujourd’hui comme un tremblement de terre dans les institutions, ce qui était inimaginable alors. La victoire de Barcelona en Comú – Barcelone en Commun – à Barcelone, avec Ada Colau en tête de liste, a fait voler en éclat l’échiquier politique.

Si, des mois durant, nous avons dû subir des accusations de différents acabits selon lesquelles le 15M – 15 mai, date à laquelle le mouvement des indignés a été initié, ndr – serait radical, antisystème et « punk à chien », accompagnées de « si vous voulez faire de la politique, formez un parti », comme si la politique se limitait à faire de la politique partisane, sans compréhension aucune ou volonté de comprendre quoi que ce soit de ce qu’a signifié ce « soulèvement populaire » indigné, aujourd’hui les pires cauchemars de l’establishment sont devenus réalité.

Le discours contre-hégémonique qui s’est construit à ce moment-là sur toutes les places, capable de dessiner un nouvel imaginaire collectif, qui a montré sans détours le lien entre crise économique et détournement de la politique et a su, comme jamais auparavant, se connecter à une majorité sociale ébranlée par trois longues années de coupes budgétaires, prend aujourd’hui d’assaut les institutions, dépassant les limites du possible qui nous étaient imposées.

Il ne s’agissait pas, comme le prétendaient certains « je sais tout », d’uniformiser l’hétérogénéité du mouvement dans un parti unique sans plus, mais bien de mettre sur pied de nouveaux instruments politiques, de nouvelles méthodologies et confluences et d’élaborer des processus qui permettraient de faire passer cette indignation de la rue aux institutions. De faire de la majorité sociale étouffée par la crise une majorité politique. Sans oublier que tout processus de changement réel viendra de la prise de conscience collective, de l’auto-organisation populaire et de la mobilisation continue. En définitive, occuper les institutions, comme nous avions occupé les places, pour les mettre au service de « monsieur et madame tout le monde ». Et c’est ce qui vient d’être réalisé.

L’éclosion fulgurante de Podemos il y a un an, en mai 2014, lorsque la formation obtenait de façon inespérée 1,2 millions de votes et 5 eurodéputés aux élections européennes, en a été le meilleur exemple. Une feuille de route envisagée auparavant, en avril 2013, avec le Processus Constituant en Catalogne, lancé par la none bénédictine Teresa Forcades et l’économiste Arcadi Oliveres, qui appelait à construire par en bas une nouvelle majorité politico-sociale. Un défi que Guanyem Barcelona – « Gagnons Barcelone », la liste emmenée par Ada Colau, ndr – et Ahora Madrid – « Madrid maintenant », la liste emmenée par Manuela Carmena, ndr –, bien que celle-ci n’ait pas gagné en termes de nombre d’élus, ont relevé comme personne dans ces élections. Une expérience étendue à de nombreuses municipalités et communautés, comprenant l’émergence de nouvelles forces politiques, résultat de la confluence sociale, capables d’atteindre les secteurs les plus touchés, qui se sont bien mobilisés et ont voté à cette occasion.

Les résultats de cette bataille électorale rompent avec les schémas de la politique telle que nous la connaissions depuis la transition. L’échiquier compte désormais plus de deux équipes. Et l’arrivée des « sans voix », des précaires, des expulsés, des chômeurs… en fait, des « outsiders », en tête de la municipalité de Barcelone démontre que l’on peut gagner et que tout est possible. C’est le moment de mettre en pratique cette fameuse consigne de « diriger tout en obéissant ». Mais le chemin du changement en lettres majuscules ne sera pas facile. La pression de l’establishment, de ses lobbies économiques à sa machinerie médiatique, ne se fera pas attendre. Les entraves et les tentatives de disqualification seront multiples, soyons-en assurés. La responsabilité, tout comme l’opportunité est énorme.

Nous vivons aujourd’hui un moment historique. Quatre années se sont écoulées depuis qu’on s’est mis à crier sur les places : « Ils ne nous représentent pas ! » Suite au tremblement de terre politique que représentent ces élections, un nouveau mot d’ordre s’impose : « Oui, ils nous représentent ». En Catalogne, les élections du Parlement seront le prochain assaut. À Madrid, le Congrès des Députés qui se prépare. Comme le disait Ada Colau en cette nuit électorale historique : « Ceci est une révolution imparable ».

 

Article publié dans Publico.es, 25/05/2015. Traduit de l’espagnol par Matilde Dugaucquier.

 

 
Auteur
 

Esther Vivas

est née en 1975 à Sabadell (Etat espagnol). Elle est auteure de plusieurs livres et de publications sur les mouvements sociaux, la consommation responsable et le développement durable. Elle a publié en français En campagne contre la dette (Syllepse, 2008) et est coauteure des livres en espagnol Planeta indignado. Ocupando el futuro (2012), Resistencias globales. De Seattle a la crisis de Wall Street (2009) est coordinatrice des livres Supermarchés, non merci et Où va le commerce équitable ?, entre autres.
Elle a activement participé au mouvement anti-globalisation et anti-guerre à Barcelone, de même qu’elle a contribué à plusieurs éditions du Forum Social Mondial, du Forum Social Européen et du Forum Social Catalan. Elle travaille actuellement sur des questions comme la souveraineté alimentaire et le commerce équitable.
Elle est membre de la rédaction de la revue Viento Sur et elle collabore fréquemment avec des médias conventionnels tels que Público et avec des médias alternatifs comme El Viejo Topo, The Ecologist, Ecología Política, Diagonal, La Directa, entre autres.
Elle est également membre du Centre d’Études sur les Mouvements Sociaux (CEMS) à l’Université Pompeu Fabra.
@esthervivas | facebook.com/esthervivas | www.esthervivas.com

 

 

 

Source : http://cadtm.org

 

 

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