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1 juin 2015 1 01 /06 /juin /2015 14:35

 

Source : http://rue89bordeaux.com

 

 

  • 6:00
  • 1 juin 2015
  • par Aline Chambras
La grogne s’élève contre la ferme des 12000 porcs
 
 
 

A Saint-Symphorien, le projet de ferme des 12000 porcs ne passe pas ( Aline Chambras)

A Saint-Symphorien, le projet de ferme des 12000 porcs ne passe pas (Aline Chambras/Rue89 Bordeaux)

Un rassemblement s’est tenu samedi à Saint-Symphorien (Gironde) contre un projet d’extension d’une porcherie, rebaptisée « ferme-usine des 12000 porcs ». Alors que la Préfecture de région devrait donner son avis le 20 juin, les opposants dénoncent un projet polluant, irrespectueux du bien-être animal et non créateur d’emploi. Un article réalisé en partenariat avec le journal Reporterre.

 

« J’aime pas les cochons mal élevés. »

Bernard, la soixantaine, est venu de Sanguinet dans les Landes. La colère en bandoulière, il s’insurge contre « un projet insensé, aberrant ». Il fustige « une société dans laquelle on élève des cochons qui ne verront jamais la lumière du jour dans des cages d’1 m2, et dans laquelle 8 vaches sur 10 n’ont jamais mangé d’herbe de leur vie ».

Avec lui, une centaine de personnes, originaires pour la plupart du Sud-Gironde, des Landes voisines, ou de Bordeaux, se sont réunies ce samedi à la chênaie du Stade de Saint-Symphorien, à l’appel de la Confédération paysanne et de plusieurs associations environnementalistes, comme les Amis de la terre Gironde, Landes environnement attitude, la Sepanso ou encore Coalition Climat 21.

Objectif : exprimer, une fois encore, leur farouche opposition au projet d’extension de l’établissement « Le Lay », un élevage porcin engraisseur-naisseur, situé au lieu-dit La Trougne, à quelques kilomètres du centre bourg.

De 7655 à 12000 bêtes

Sur la route qui y mène, l’odeur précède l’apparition des bâtiments installés sur une grande portion de terres défrichées. A l’intérieur, 7655 bêtes dont 800 truies donnant naissance chaque année à 19 000 porcelets, sont parquées dans une douzaine de structures alignées les unes à côtés des autres.

L’affaire commence en 2013, quand la SAS Le Lay dépose une demande d’autorisation afin de « moderniser ses installations et d’optimiser la performance de l’élevage ». En d’autres termes, l’exploitation escompte pouvoir atteindre les 12 000 têtes et fatalement augmenter ses surfaces d’épandages de lisier.

Pour les opposants rassemblés samedi, « 12 000 porcs enfermés, ce n’est pas une ferme, c’est une usine ! ».

Cité par Sud-Ouest, le 29 mai, Patrick Le Foll, le gérant de la SAS Lelay, depuis 2007, réfute ce terme de ferme-usine :

« Le chiffre de 12 000 porcs sort du chapeau. » Et invoque la nécessité de mise aux normes et d’extension des bâtiments pour un meilleur confort des animaux : « Nous voulons faire un site pilote en matière de respect de l’environnement, de renforcement des protocoles d’analyses et de suivi de la qualité de l’eau. »

Contacté par Rue89 Bordeaux, il n’a pas donné suite à notre demande d’entretien.

 

Au lieu-dit La Trougne, les bâtiments où les porcs sont engraissés. (Aline Chambras)

Au lieu-dit La Trougne, les bâtiments où les porcs sont engraissés (AC/Rue89 Bordeaux)

Avis défavorable de l’enquête publique

Les militants écologistes ne sont pas seuls à contester le projet. Bernard Jaymes, le commissaire responsable de l’enquête publique (obligatoire pour tous projets de cette envergure) rend en mars 2014 un avis défavorable, dans un rapport qui se concluait par ces mots :

« Pour terminer l’analyse de ce dossier d’enquête publique, le commissaire enquêteur estime que le projet d’extension de l’élevage et du plan d’épandage n’est pas compatible avec les enjeux prioritaires de ce territoire en matière de qualité de la ressource en eau et de protection des milieux aquatiques. »

Malgré cela, le 6 novembre 2014, le Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst) de la Gironde émet de son côté, à une faible majorité, un avis favorable au projet.

Depuis, le ton monte et les prises de position demandant que ce projet d’extension soit stoppé se multiplient. Le maire de Saint-Symphorien, Guy Dupiol et avec lui son conseil municipal ont également rendu public leur crainte et leur refus de voir un tel projet être autorisé. De même que de nombreuses instances locales, comme celles du Parc naturel régional des Landes de Gascogne – dans lequel se trouve l’entreprise Le Lay –, celles du syndicat du bassin-versant de la Leyre et plus récemment celles du Parc marin du Bassin d’Arcachon.

Fronde contre le risque de pollution

Jean-Luc Gleyze, le nouveau président du Conseil général de Gironde s’est lui aussi dit défavorable à un tel projet. Et une pétition en ligne  a déjà recueilli près de 47 000 signatures.

Comme le rappelle la Confédération paysanne de Gironde, « la majorité des parcelles des plans d’épandage du lisier et du compost se situent en zones vulnérables (bassin versant de la Hure, affluent du Ciron et bassin versant de la Leyre) or des mesures de nitrates mettent déjà en évidence des concentrations élevées, dans la Hure (voisine de 30 mg/L, voire même pour certaines, proches de 40 mg/L et en augmentation régulière), ainsi que dans la nappe phréatique.

Ces concentrations supérieures à celles relevées dans d’autres cours d’eau du même bassin versant et leur évolution à la hausse sont clairement dues à l’impact des activités humaines et devraient donc être réduites. De plus, les épandages réalisés dans le bassin de la Leyre sur des sols très perméables ne vont pas, quant à eux, améliorer la qualité des eaux du Bassin d’Arcachon déjà préoccupante. »

Des craintes pour l’environnement que le comportement de l’entreprise Le Lay durant ces dernières années ne fait que renforcer.

« L’examen de l’historique de l’exploitation fait apparaître un certain nombre de faits montrant que la réglementation environnementale et les engagements n’ont pas été respectés par le passé, explique Philippe Barbedienne, le directeur de la fédération Sepanso Aquitaine. Notamment en ce qui concerne les engagements de 2004 pris par l’exploitant pour améliorer les conditions d’élevage et de gestion des effluents avec compostage de l’ensemble du lisier avant fin 2009. »

 

Ils sont venus dire leur opposition au projet de ferme-usine (A.C.)

Ils sont venus dire leur opposition au projet de ferme-usine (AC/Rue89 Bordeaux)

 

« Ces fermes tuent le monde paysan »

En ce samedi ensoleillé, la centaine de militants et de riverains, venus dire leur opposition au projet espèrent que leur « tapage » sera entendu. Pour tous, l’opposition à la ferme-usine de Saint-Symphorien est aussi l’expression d’un ras-le-bol croissant contre une dérive lourde de l’agriculture d’aujourd’hui :

« L’élevage intensif ça suffit », s’agace Stéphanie. Habitante de Préchac à une quinzaine de kilomètres de Saint-Symphorien, elle déplore « la tendance à la concentration et à l’hyper-spécialisation qui touche tous les types d’élevages, mais aussi les cultures maraîchères ». Avec comme conséquence, « la souffrance animale et la malbouffe ».

Selon le Collectif Plein Air, les porcs de Saint-Symphorien disposeraient d’à peine 1 m2 chacun, sans accès permanent à l’eau ni lumière naturelle. Cette association avait sollicité l’IGP (indication géographique protégée) Jambon de Bayonne, ainsi que la DGCCRF (direction de la répression des fraudes), l’INAO (institut des appellations d’origine) et la DGAL (direction de l’alimentation) sur la conformité de l’élevage girondin avec le cahier des charges de l’IGP en matière de bien-être animal. Elle a obtenu une modification de la publicité de l’IGP, mais pas de réponse satisfaisantes sur les conditions de vie des bêtes.

« En tant qu’éleveuse, ce qui me gêne en premier dans ces porcheries, c’est la question de la santé et du bien-être animal, abonde Laure Tite, co-secrétaire de la confédération paysanne de Gironde et éleveuse à Coutras. Mais l’aspect économique est également pour moi très important : ce genre de super-structures ne crée pas d’emploi. Aujourd’hui la ferme Le Lay fonctionne avec moins de 10 salariés et aucune création de postes n’est prévue en parallèle de la demande d’extension. Dans l’agriculture paysanne, nous comptons 3 salariés pour 150 porcs. Faites le ratio, ces fermes-usines tuent le monde paysan. »

« Tout le monde est contre », résume Guy Dupiol, venu témoigner de son soutien.

« On a rarement vu un dossier faisant une telle unanimité », poursuit l’édile, qui espère que le préfet tiendra compte de tous ces éléments.

Dans le cas contraire, il envisage de donner des suites juridiques à l’affaire.

Aller plus loin

La carte de l’industrialisation de l’agriculture éditée par la Confédération paysanne

Le rapport de la Sepanso sur le projet de Saint-Symphorien

Le rapport de la commission d’enquête publique

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Source : http://rue89bordeaux.com

 

 

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1 juin 2015 1 01 /06 /juin /2015 13:27

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

Alexis Tsipras : « Non à une zone euro à deux vitesses »

LE MONDE | • Mis à jour le | Par

 
 
Alexis Tsipras, premier ministre de la Grèce, à Athènes, le 15 mai.

 

Le 25 janvier, le peuple grec a pris une décision courageuse. Il a osé contester la voie à sens unique de l’austérité rigoureuse du Mémorandum, afin de revendiquer un nouvel accord. Un nouvel accord qui permette à la Grèce de retrouver le chemin de la croissance dans l’euro avec un programme économique viable et sans renouveler les erreurs du passé.

Ces erreurs ont été payées cher par le peuple grec. En cinq ans, le chômage a grimpé à 28 % (60 % pour les jeunes), et le revenu moyen a diminué de 40 %, tandis que la Grèce, conformément aux statistiques d’Eurostat, est devenue l’Etat de l’Union européenne (UE) ayant l’indicateur d’inégalité sociale le plus élevé.

Pis encore, malgré les coups durs qui ont été portés au tissu social, ce programme n’a pas réussi à redonner à l’économie grecque sa compétitivité. La dette publique a flambé de 124 % à 180 % du PIB. L’économie grecque, malgré les grands sacrifices de son peuple, est toujours piégée dans un climat d’incertitude continue engendrée par les objectifs non réalisables de la doctrine de l’équilibre financier, qui l’astreignent à rester dans un cercle vicieux d’austérité et de récession.

 

Mettre fin au cercle vicieux

Le principal but du gouvernement grec au cours des quatre derniers mois est de mettre fin à ce cercle vicieux et à cette incertitude. Un accord mutuellement bénéfique, qui fixera des objectifs réalistes par rapport aux excédents tout en réintroduisant l’agenda du développement et des investissements – une solution définitive pour l’affaire grecque – est actuellement plus nécessaire que jamais. Par ailleurs, un tel accord marquera la fin de la crise économique européenne qui a éclaté il y a sept ans, en mettant fin au cycle de l’incertitude pour la zone euro.

Aujourd’hui, l’Europe est en mesure de prendre des décisions qui déclencheront une forte reprise de l’économie grecque et européenne en mettant fin aux scénarios d’un « Grexit » (Grèce exit). Ces scénarios empêchent la stabilisation à long terme de l’économie européenne et sont susceptibles d’ébranler à tout moment la confiance tant des citoyens que des investisseurs en notre monnaie commune.

Cependant, certains soutiennent que le côté grec ne fait rien pour aller dans cette direction parce qu’il se présente aux négociations avec intransigeance et sans propositions. Est-ce bien le cas ?

Etant donné le moment critique, voire historique, que nous vivons, non seulement pour l’avenir de la Grèce, mais aussi pour celui de l’Europe, j’aimerais rétablir la vérité et informer de manière responsable l’opinion publique européenne et mondiale sur les intentions et les positions réelles du gouvernement grec.

Après la décision de l’Eurogroupe du 20 février, notre gouvernement a soumis de nombreuses propositions de réformes visant à un accord qui associe le respect du verdict du peuple grec et celui des règles qui régissant le fonctionnement de la zone euro.

Nous nous engageons notamment à réaliser des excédents primaires moins élevés pour 2015 et 2016 et plus élevés pour les années suivantes, étant donné que nous attendons une augmentation correspondante des taux de croissance de l’économie grecque.

Une autre proposition importante est l’engagement à accroître les recettes publiques par le biais de la redistribution des charges à partir des citoyens à revenus moyens et faibles vers ceux qui ont des revenus élevés et qui, jusqu’à présent, s’abstenaient de payer leur part pour affronter la crise, étant donné que dans mon pays ils étaient protégés tant par l’élite politique que par la troïka, qui « fermait les yeux ».

D’ailleurs, dès le premier jour, le nouveau gouvernement a montré ses intentions et sa résolution par l’introduction d’une mesure législative pour faire face à la fraude des transactions triangulaires en intensifiant les contrôles douaniers et fiscaux, afin de limiter la contrebande et l’évasion fiscale. Parallèlement, pour la première fois après de nombreuses années, les dettes des propriétaires des médias leur ont été imputées par l’Etat grec.

Privatisations

Le changement de climat dans le pays est clair. Il est également prouvé par le fait que les tribunaux accélèrent le traitement des dossiers pour que les jugements soient rendus dans des délais plus brefs lors d’affaires liées à l’évasion fiscale. Les oligarques qui étaient habitués à être protégés par le système politique ont toutes les raisons de perdre le sommeil.

Il n’y a pas seulement les orientations générales, il y a aussi les propositions spécifiques que nous avons soumises lors des discussions avec les institutions qui ont couvert une grande partie de la distance qui nous séparait il y a quelques mois.

Précisément, le côté grec a accepté de mettre en œuvre une série de réformes institutionnelles, telles que le renforcement de l’indépendance de l’Agence grecque de la statistique (Elstat), les interventions visant à accélérer l’administration de la justice, ainsi que les interventions dans les marchés de produits, afin d’éliminer les distorsions et les privilèges.

De plus, bien que nous soyons diamétralement opposés au modèle des privatisations prôné par les institutions, parce qu’il n’offre pas de perspectives de développement et n’opère pas de transfert de ressources en faveur de l’économie réelle, mais en faveur de la dette – qui n’est de toute façon pas viable –, nous avons accepté de poursuivre avec quelques petites modifications le programme des privatisations, faisant ainsi preuve de notre intention d’aller vers un rapprochement.

Nous sommes également tombés d’accord pour réaliser une grande réforme de la TVA en simplifiant le système et en renforçant la dimension de redistribution de la taxe, afin de réussir à augmenter tant le taux de recouvrement que les recettes.

Nous avons déposé des propositions concrètes pour des mesures qui conduiront à une augmentation supplémentaire des recettes (contribution exceptionnelle sur les bénéfices très élevés, taxe sur les paris électroniques, intensification des contrôles des grands déposants-fraudeurs, mesures pour le recouvrement des créances arrivées à échéance en faveur de l’Etat, taxe spéciale sur les produits de luxe, appel d’offres pour les concessions de radiotélévision) qui ont été oubliées, comme par hasard, par la troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) pendant cinq ans, etc.

Ces mesures visent à augmenter les recettes publiques, tout en évitant de contribuer à la récession puisqu’elles ne diminuent pas davantage la demande effective et n’imposent pas de nouvelles charges aux faibles et moyens revenus.

Nous nous sommes mis d’accord pour mettre en œuvre une grande réforme du système de sécurité sociale avec l’unification des caisses d’assurance sociale, la suppression de dispositions autorisant à tort l’octroi de retraites anticipées, en augmentant de cette façon l’âge réel de la retraite.

Nous devons tenir compte du fait que les pertes des caisses d’assurance sociale, qui ont conduit au problème de leur viabilité à moyen terme, sont principalement dues à des choix politiques dont la responsabilité incombe à la fois aux précédents gouvernements grecs et, surtout, à la troïka (la diminution des fonds de réserve des caisses de 25 milliards d’euros en raison du « Private sector involvement » en 2012 et surtout le taux de chômage très élevé, dû presque exclusivement au programme d’austérité extrême appliqué en Grèce depuis 2010).

Finalement, malgré notre engagement de rétablir immédiatement les normes européennes en matière de droit du travail, qui a été complètement détricoté durant les cinq dernières années sous prétexte de compétitivité, nous avons accepté de mettre en œuvre une réforme du marché du travail après consultation du Bureau international du travail, et validée par lui.

Ne plus toucher aux retraites

En tenant compte de tout ce qui précède, on peut à juste titre se demander pourquoi les représentants des institutions persistent à dire que la Grèce ne présente pas de propositions.

Pourquoi continuer d’arrêter de fournir des liquidités monétaires à l’économie grecque, alors que la Grèce a démontré qu’elle veut respecter ses obligations extérieures, avec le paiement depuis août 2014 de plus de 17 milliards d’euros en principal et intérêts (environ 10 % de son PIB), sans financement extérieur ?

Finalement, quel est l’intérêt de ceux qui font fuiter dans la presse que nous ne sommes pas proches d’un accord, alors que celui-ci permettra de mettre un terme à l’incertitude politique et économique ressentie au niveau européen et mondial, qui se prolonge à cause de la question grecque ?

La réponse non officielle de la part de certains est que nous ne sommes pas près d’un accord parce que le côté grec maintient ses positions pour rétablir les conventions collectives et refuse de diminuer davantage les retraites.

Sur ces points, je dois fournir certaines explications : en ce qui concerne le premier, la position de la Grèce est que sa législation du travail doit correspondre aux normes européennes et ne peut pas violer de manière flagrante la législation européenne. Nous ne demandons rien de plus que ce qui est en vigueur dans les pays de la zone euro. Avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, nous avons fait une déclaration en ce sens.

La Grèce est présentée comme le mauvais exemple que les autres Etats et peuples européens désobéissants ne devraient pas suivre

En ce qui concerne le second point, celui des retraites, la position du gouvernement grec est argumentée et logique. La diminution cumulée des retraites en Grèce pendant les années du Mémorandum est de 20 % à 48 % : actuellement 44,5 % des retraités reçoivent une retraite inférieure au seuil de pauvreté relative et, selon les données de l’Eurostat, 23,1 % des retraités vivent dans des conditions de risque de pauvreté et d’exclusion sociale.

Cette situation, qui résulte de la politique du Mémorandum, ne peut être tolérable ni pour la Grèce ni pour aucun autre pays civilisé.

Il faut donc dire les choses comme elles sont : si nous ne sommes pas encore arrivés à un accord avec nos partenaires, ce n’est pas à cause de notre intransigeance ou de positions incompréhensibles. Cela serait plutôt à cause de l’obsession de certains représentants institutionnels qui insistent sur des solutions déraisonnables en se montrant indifférents à l’égard du résultat démocratique des récentes élections législatives en Grèce ainsi qu’à l’égard des positions d’institutions européennes et internationales qui se disent prêtes à faire preuve de flexibilité pour respecter le verdict des urnes.

Pourquoi cette obsession ? Une explication facile serait de dire qu’elle résulterait de l’intention de certains représentants institutionnels de couvrir l’échec de leur programme et d’obtenir en quelque sorte une confirmation de celui-ci. On ne peut pas d’ailleurs oublier que le FMI a publiquement reconnu, il y a quelques années, s’être trompé sur les effets dévastateurs des multiples coupes budgétaires imposées à la Grèce.

Je pense que cette approche ne suffit pas pour expliquer les choses. Je ne crois pas que l’avenir de l’Europe pourrait dépendre de cette obsession de quelques acteurs.

Les deux stratégies opposées de l’Europe

J’arrive à la conclusion que la question grecque ne concerne pas exclusivement la Grèce, mais se trouve au centre d’un conflit entre deux stratégies opposées sur l’avenir de l’intégration européenne.

La première vise l’approfondissement de l’intégration européenne dans un contexte d’égalité et de solidarité entre ses peuples et ses citoyens. Ceux qui soutiennent cette stratégie partent du fait qu’il est inadmissible de forcer le nouveau gouvernement grec à appliquer les mêmes politiques que les cabinets sortants, qui ont d’ailleurs totalement échoué. Sinon, nous serions obligés de supprimer les élections dans tous les pays qui sont soumis à un programme d’austérité.

Nous serions aussi obligés d’accepter que les premiers ministres et les gouvernements soient imposés par les institutions européennes et internationales et que les citoyens soient privés de leur droit de vote jusqu’à l’achèvement du programme. Ils sont conscients que cela serait l’équivalent de l’abolition de la démocratie en Europe et le début d’une rupture inadmissible au sein de l’UE. Enfin, tout cela aboutirait à la naissance d’un monstre technocratique et à l’éloignement pour l’Europe de ses valeurs fondatrices.

La deuxième stratégie conduit à la rupture et à la division de la zone euro et, de ce fait, de l’UE. Le premier pas dans cette direction serait la formation d’une zone euro à deux vitesses, où le noyau central imposerait les règles dures d’austérité et d’ajustement. Ce noyau central imposerait aussi un superministre des finances pour la zone euro, qui jouirait d’un pouvoir immense, avec le droit de refuser des budgets nationaux, même des Etats souverains, qui ne seraient pas conformes aux doctrines du néolibéralisme extrême.

Pour tous les pays qui refuseraient de céder à ce pouvoir, la solution serait simple, la punition sévère : application obligatoire de l’austérité et, en plus, des restrictions aux mouvements des capitaux, des sanctions disciplinaires, des amendes et même la création d’une monnaie parallèle à l’euro.

C’est de cette façon que le nouveau pouvoir européen cherche à se construire. La Grèce en est la première victime. Elle est déjà présentée comme le mauvais exemple que les autres Etats et peuples européens désobéissants ne devraient pas suivre.

Mais le problème fondamental est que cette deuxième stratégie comporte des grands risques et ceux qui la soutiennent ne semblent pas en tenir compte. Cette deuxième stratégie risque d’être le début de la fin, puisqu’elle transforme la zone euro d’union monétaire en simple zone de taux d’échange. Mais, en plus, elle inaugure un processus d’incertitude économique et politique qui pourrait aussi transformer de fond en comble les équilibres dans l’ensemble du monde occidental.

Aujourd’hui, l’Europe se trouve à la croisée des chemins. Après des concessions importantes du gouvernement grec, la décision repose, non plus entre les mains des institutions qui, à l’exception de la Commission européenne, ne sont pas élues et qui ne rendent pas des comptes aux peuples, mais entre les mains des leaders de l’Europe.

Quelle stratégie pourrait l’emporter ? Celle d’une Europe de la solidarité, de l’égalité et de la démocratie ou bien celle de la rupture et finalement de la division ?

Si certains pensent ou veulent bien croire que la décision que nous attendons ne concernera que la Grèce, ils se trompent. Je les renvoie au chef-d’œuvre d’Ernest Hemingway Pour qui sonne le glas ?

 


Source : http://www.lemonde.fr

 

 

 

 

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1 juin 2015 1 01 /06 /juin /2015 13:06

 

Info reçue par mail

 

 

Samedi 6 juin - Grande Manifestation Relais Vélo
« Décathlon Touche pas à la terre »
 
 
 
Au nord de Montpellier, à Saint-Clément-de-Rivière, 24 hectares de terres agricoles et espaces naturels sont en péril à cause d’un projet de zone commerciale Oxylane – Décathlon.
 
 
En France, chaque jour, plus de 220 hectares de terres agricoles disparaissent : la surface d’un département tous les 7 ans !
A Montpellier, depuis 30 ans, les surfaces commerciales périphériques ont été multipliées par 10 alors que la population a doublé.
Citoyens, paysans, commerçants : mobilisons-nous ensemble pour le maintien des terres agricoles.
 
 
 
Relais Vélo : le terrathlon Rejoignez nous aux divers points de rassemblement et tous et toutes à 15 heures devant Décathlon
10h :  Saint-Clément de Rivière - Campus de Bissy :  Départ de la caravane vélos depuis le terrain du projet Oxylane-Décathlon
10h45 : Parking du tram Occitanie
11h30 : Marché des Arceaux
12h30 : Pique-nique à l'Esplanade départ 14h
15h  Magasin Décathlon au Centre Commercial Odysseum
Nous déposerons symboliquement devant le magasin, de la terre du terrain que décathlon veut détruire
 
 
 
 
Paysans de l’Hérault, du Languedoc Roussillon et d’ailleurs,  nous lançons un appel à rejoindre la caravane de cyclistes  avec vos tracteurs, engins agricoles, chevaux, brebis,..
 
Infos et tract : (voir ci-dessous)
> Affichez dans vos locaux et tous lieux opportuns,
> Diffusez largement par mail, sur les réseaux sociaux, par sms,…
 
Venez nombreux !
 
 
 
 
 
Un sol de grande qualité

Un des arguments constamment répétés par les partisans du projet Oxylane, reprenant en cela les propos tenus par les élus de la majorité municipale de Saint-Clément, est que les terres concernées par le projet seraient de très mauvaise qualité, voire même que « rien n’y pousse »! Et de citer, à l’appui de ces affirmations, des avis soi-disant « éclairés » (commission agriculture de la Communauté de Commune du Grand Pic Saint-Loup, chambre d’agriculture, etc.) sans que d’ailleurs aucun document ne soit produit pour les confirmer. Lire la suite

 
 

 

 

 

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31 mai 2015 7 31 /05 /mai /2015 20:07

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Ces 28 banques qui menacent le monde

 
Hervé Nathan
 
 
L'oligopole des grandes banques met en péril la stabilité financière internationale. Il est urgent de refondre le système monétaire. Extraits de "l'Hydre mondiale" de François Morin.
 
 
Richard Drew/AP/SIPA
 
 

>>> Article paru dans Marianne daté du 22 mai

Lorsque le Figaro veut se faire peur, il publie une page entière intitulée « Faut-il craindre une nouvelle crise financière ? » Il est vrai que la question a d'abord été posée par un expert : Jamie Dimon, patron d'un des colosses bancaires mondiaux, la banque américaine JP Morgan. Dans sa dernière lettre aux actionnaires (qui le rétribuent 20 millions de dollars par an), Dimon affirme péremptoirement : « La cause de la prochaine crise ne sera pas la même que celle de la précédente, mais il y aura une autre crise. »

Ce faisant, Dimon se dédouane par avance de toute responsabilité. Car, s'il y a une « autre cause à la crise », c'est parce que les banques, qui avaient déclenché le cataclysme des prêts subprimes en 2007-2008, n'y seraient cette fois pour rien. La faute en incomberait aux banques centrales, comme la BCE de Mario Draghi, coupables d'« inonder le monde de liquidités », d'argent pas cher, voire gratuit, et de provoquer une « forte volatilité des marchés » qui menaceraient de plonger à la moindre mauvaise nouvelle. Pis : les Etats, ces pelés, ces galeux, peuvent (enfin !) emprunter à des « taux négatifs », et se financer à bas coût, avec le but de faire redémarrer la machine économique. Quel scandale aux yeux des adeptes du monétarisme ! En fait, ce storytelling a une fonction : faire oublier que les banques peuvent à tout moment nous faire basculer dans une crise systémique dramatique.

Et c'est tout l'intérêt du dernier livre de François Morin, l'Hydre mondiale, de nous expliquer par le menu à quel point les grandes banques multinationales, anglo-saxonnes ou européennes, constituent un oligopole mondial d'une extrême dangerosité pour la stabilité financière mondiale. Ces 28 banques systémiques ont conservé, malgré la crise et des efforts de régulation bien insuffisants de la part des gouvernements, un pouvoir démesuré. Selon François Morin, qui est un des rares chercheurs à s'attaquer aux statistiques du FMI ou de la Banque des règlements internationaux, ces institutions représentent un total de bilan de 50 000 milliards de dollars en 2012, un chiffre comparable à la dette publique mondiale. Dix d'entre elles ont la main sur 80 % des transactions de change. Elles dominent aussi les marchés de taux d'intérêt comme celui du Libor, à Londres, qu'elles ont manipulé pendant des années, aboutissant à une condamnation de 2,6 milliards de dollars pour la seule Deutsche Bank ! Ces mêmes banques systémiques ont un quasi-monopole sur les « produits dérivés », ces produits de couverture sur devises, matières premières ou produits agricoles, taux d'intérêt...

François Morin fait un constat simple : en sept ans d'efforts, les puissances publiques ont échoué à imposer des règles aux banques oligopolistiques. Pour la bonne raison que ces dernières ont gardé toute leur influence au sein des Etats. Pour sortir du cycle des crises, il faut revenir à ce qui est la racine du mal : la libéralisation des marchés des changes, puis des taux d'intérêt à partir de 1972, date à laquelle Nixon mit fin aux systèmes de changes de Bretton Woods. Le professeur d'économie de Toulouse remet en pleine lumière un des postulats phares de John Maynard Keynes dans les années 40 : une monnaie commune internationale, seule solution pour retirer aux banquiers le pouvoir de spéculer sans frein... L'utopie d'aujourd'hui a 70 ans !
 

>>> EXTRAITS

 

 

Des positions dominantes

L'exposition des connexions financières et institutionnelles nous donne une idée forte des relations qui se nouent entre les banques systémiques. [...] Ce réseau institutionnel sert un objectif autrement plus important : permettre à ces grandes banques de mieux connaître leurs concurrents afin d'acquérir la capacité d'influencer les prix touchant la monnaie (notamment [par le] taux de change et [le] taux d'intérêt), condition essentielle pour obtenir des gains encore plus grands. Cet objectif ultime est partagé par toutes les banques systémiques, il est même une cause importante de leur existence. La recherche d'une position dominante sur le marché demeure en effet le moyen par excellence d'assouvir le désir de contrôler les prix. Pour y arriver, une banque doit accroître sa taille de telle façon que la part de marché qu'elle possède dans les échanges donne, de fait, la possibilité d'influencer la formation du prix. Certes, plusieurs banques peuvent agir de même, de sorte que malgré tout la concurrence demeure parfois rude. C'est pourquoi les plus grands intervenants, qui possèdent cette capacité d'action sur les prix, ressentent tous le besoin de s'observer mutuellement afin que la concurrence des autres géants ne réduise pas à néant cette maîtrise. Les connexions institutionnelles facilitent cette observation. Ces relations d'interdépendance réciproques sont le propre d'acteurs oligopolistiques.

Les banques systémiques occupent des positions dominantes sur plusieurs marchés fondamentaux de la finance globale : le marché des changes, les marchés interbancaires, les principaux marchés obligataires, là où se forment les taux d'intérêt, et enfin les marchés financiers où se pratiquent les activités de trading.

[...] Les plus grandes banques sont très actives en matière de trading. Elles cherchent également à favoriser le trading à haute fréquence en développant des « places de marché internes » ou dark pools (« places de l'ombre »). Gérées directement par les plus grandes banques à travers des filiales, ce sont des places de marché de gré à gré opaques où l'anonymat des investisseurs est garanti. Fin juillet, la Securities And Exchange Commission (SEC), police de la Bourse américaine, ainsi que d'autres autorités américaines, ont demandé des comptes à UBS et à la Deutsche Bank à la suite de pratiques douteuses visant à favoriser des firmes de trading à haute fréquence sur leurs places de marché internes. On leur reproche en général d'avoir assuré à des clients que les traders à haute fréquence seraient maintenus à l'écart de leur dark pool, alors qu'on n'a rien fait pour les empêcher d'y accéder, ou encore d'avoir favorisé certains clients lors de la transmission de leurs ordres alors que la banque prétendait le contraire.

 

La course à l'abîme

Si aucune mesure n'est prise à l'échelle internationale pour limiter la puissance que l'oligopole développe par ses positions dominantes sur les marchés - dont il abuse régulièrement -, ces banques nous mèneront vers l'abîme économique. En clair, l'oligopole des banques, par ses opérations économiques et sa force politique, nous prive des moyens d'empêcher l'avènement imminent d'une crise économique. Aussi puissantes puissent-elles être, ces banques sont bien incapables de se protéger contre elles-mêmes. Pis, elles ont, par la nature même de leurs opérations spéculatives, tendance à amplifier le moindre soubresaut économique. En effet, comme elles sont toutes « systémiques », la moindre défaillance de l'une d'entre elles ferait entrer la planète entière en crise. Plus ou moins rapidement, car certaines banques de l'oligopole sont davantage au cœur du fonctionnement de l'économie mondiale. Les banques systémiques appartenant à ce noyau sont au nombre de onze : quatre banques américaines - Bank Of America, Citigroup, Goldman Sachs et JP Morgan Chase - ; trois banques britanniques - Barclays, HSBC et Royal Bank Of Scotland - ; deux banques de la zone euro - BNP Paribas et Deutsche Bank - ; deux banques suisses - Crédit suisse et UBS.

Ce sont ces banques-là, principalement anglo-saxonnes, qui exercent une influence déterminante dans la conduite de l'oligopole mondial. Un des premiers objectifs que devrait se donner la communauté internationale serait logiquement de casser ce noyau et d'opérer de façon tranchée la séparation patrimoniale de leurs activités. On est aux antipodes de telles résolutions !

 

Souhaiter la crise finale...

"Pour proclamer l'état d'urgence, [il faudrait] que nos responsables politiques aient le courage de la lucidité."La conséquence d'une telle crise serait la remise à plat du système de financement de l'économie mondiale et un effondrement de l'économie réelle. Les banques de l'oligopole, dont le bilan se contracterait, pourraient, dans ces conditions extrêmes, être reprises pour une bouchée de pain par les Etats. Ces derniers seraient alors en capacité de se désendetter facilement, car, en récupérant les actifs des banques en déconfiture, ils se retrouveraient propriétaires d'une grande partie des titres financiers à l'origine de leur endettement. Ils pourraient alors les annuler et diminuer substantiellement le poids des dettes. Ce scénario est-il souhaitable ? La réponse est clairement négative. Tout d'abord, parce que les Etats sont exsangues en raison de leurs luttes contre les déficits publics. Ensuite, parce que, même dans une telle hypothèse, les politiques suivies aujourd'hui montrent qu'il faudra beaucoup de temps pour que le logiciel intellectuel actuel, pétri du paradigme néolibéral, puisse se modifier. Et ce temps sera malheureusement celui de toutes les aventures : replis identitaires et nationalistes, recherche de boucs émissaires, risques d'affrontements en tout genre, intérieurs et extérieurs, etc. La situation géopolitique mondiale, déjà traversée par les radicalisations politiques et religieuses, risque donc, en cas de nouvelles crises financières, de s'aggraver de façon dramatique !

 

... ou la prévenir ?

La bulle actuelle des dettes souveraines a été ainsi alimentée directement par les effets de la crise financière, et notamment par les transferts de dettes de l'oligopole. La planète est aujourd'hui à la merci de l'éclatement de cette bulle par le défaut de paiement d'un Etat, comme elle le serait par la faillite d'une banque de l'oligopole. Il est temps, plus que temps, de démanteler l'oligopole bancaire mondial. Non pas en essayant d'introduire plus de concurrence entre ses membres, comme le prônerait sans aucun doute la solution « libérale ». En effet, on ne voit pas bien en quoi le caractère systémique de ces banques serait ainsi entamé, car c'est bien ce caractère particulier qui a forgé l'oligopole. Les deux solutions pour casser l'oligopole sont a minima une séparation stricte et patrimoniale des banques de dépôt et d'investissement, et surtout la réforme du système monétaire et financier international qui redonnerait aux Etats une souveraineté monétaire à travers la création d'une monnaie commune.

Quoi qu'il en soit, le moment de vérité approche. Ou bien on feint de croire encore que la solution de la crise actuelle, en particulier de nos endettements publics, passe par des politiques de réduction des déficits - et, dans ce cas, c'est un nouveau cataclysme financier qui s'avance sûrement, faute d'agir sur la cause réelle de notre situation, à savoir : la surpuissance dévastatrice de l'hydre bancaire. Ou bien nous faisons le pari de l'intelligence politique, celle qui perçoit les enjeux fondamentaux de notre planète et de notre vie en société, et alors une mobilisation citoyenne qui s'inscrirait dans cette perspective démocratique peut tout espérer et tout engager.

Oui, nous sommes dans un état d'urgence, mais, pour le proclamer, encore faudrait-il que nos responsables politiques aient le courage de la lucidité et de la vérité.

 

L'Hydre mondiale, l'oligopole bancaire, de François Morin, Lux, 168 p., 12 €

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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30 mai 2015 6 30 /05 /mai /2015 16:53

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

De l’UMP aux Républicains : l’opération de blanchiment de Sarkozy

|  Par Ellen Salvi

 

 

Les militants ont tranché. À compter de ce samedi 30 mai, l'UMP est rebaptisée “Les Républicains”. Si le scrutin n'a rassemblé que 45,74 % de votants, son résultat offre à Nicolas Sarkozy le loisir d'enclencher la lessiveuse. Objectif de l'opération : faire peau neuve, écarter les adversaires et mettre les affaires sous le tapis.

C’est la dernière touche apportée à son projet. Celle qui vient conclure sept mois de stratégies et de petits arrangements internes tournés vers un seul et même but : réendosser le costume de Bonaparte. En organisant le congrès refondateur de sa famille politique, ce samedi 30 mai à Paris devant moins de 10 000 spectateurs (et non 20 000 comme annoncés), Nicolas Sarkozy s’offre l’occasion de montrer à ses adversaires qui est le véritable patron de l’UMP, désormais rebaptisée “Les Républicains”.

L’ancien chef de l’État a beau assurer, en parlant de lui à la troisième personne, qu’il ne s’agit pas du « parti de Sarkozy ou d’un autre », mais d’une « force qui prépare l’avenir », nul ne doute que le seul avenir qui l’intéresse est le sien. Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire et consorts s’entêtent à vouloir le concurrencer pour la primaire de 2016 ? Il leur impose une journée entièrement dédiée à sa gloire personnelle. Et s'octroie même un petit plaisir : voir Juppé et Fillon monter à la tribune sous les huées et les sifflements des fans sarkozystes réunis dans la salle du Paris Event Center.

 

Nicolas Sarkozy et quatre des élus UMP choisis pour animer le congrès refondateur du 30 mai.Nicolas Sarkozy et quatre des élus UMP choisis pour animer le congrès refondateur du 30 mai. © Twitter/@NicolasSarkozy
 

Un nombre incalculable d'élus se succèdent au pupitre pour dire combien ils sont fiers d'être “Républicains”. L'image d'unité martelée par le parti depuis de longs mois pâtit de cette mise en scène en accéléré. Chacun a voulu son petit moment sous les projecteurs. Et chacun l'a obtenu. Deux minutes, quatre pour les plus chanceux. Des discours miniatures dont il ne reste pas grand chose en fin de journée si ce n'est les hommages rendus à Éric Woerth, récemment relaxé dans l'affaire Bettencourt. « Un très honnête homme », affirme Nicolas Sarkozy.

Dans la salle, pas un “Républicain” ne manque à l'appel. Claude Guéant, Patrick Balkany, Jean-François Copé, Serge Dassault... et même Charles Pasqua. Ils sont tous venus applaudir les résultats du vote électronique organisé les jeudi 28 et vendredi 29. Pendant deux jours, les 213 030 militants revendiqués par le parti de la rue de Vaugirard étaient appelés à répondre aux trois questions suivantes :

  • Approuvez-vous “Les Républicains” comme dénomination de notre mouvement ?
  • Approuvez-vous les projets de statuts et de règlement intérieur issus des travaux de la commission de révision des statuts ?
  • Approuvez-vous la liste de candidats, adoptée en bureau politique le 19 mai 2015, en vue de la composition du premier bureau politique ?

Ils sont 97 440 à s’être prononcés, soit 45,74 %. Un score évidemment salué par les élus de droite encore présents sur Twitter vendredi soir, mais qui paraît pourtant bien faible au regard des résultats qu’obtenait le PS quand il était dans l’opposition (en 2008, le congrès de Reims avait par exemple réuni 130 000 votants). Sans surprise, une grande majorité des militants UMP ont répondu “oui” aux trois questions (voir le détail des résultats sous l’onglet “Prolonger”).

Pour les proches de Nicolas Sarkozy, ces résultats apparaissent comme un plébiscite de l’action menée par le patron de l’opposition depuis son retour en politique. Comme il l’avait calculé, l’ancien chef de l’État peut désormais se targuer d’être lui aussi un “père fondateur” de la droite. Il se rêve en de Gaulle et souhaiterait ardemment que chacun l’envisage ainsi. C’est pourquoi il cultive la ressemblance avec le général dans le moindre détail. Mais hormis son fidèle Hortefeux, personne n’y croit sérieusement.

 

Juste après sa diffusion, l'appel de Nicolas Sarkozy a circulé sur les réseaux sociaux, accolé à celui de De Gaulle.Juste après sa diffusion, l'appel de Nicolas Sarkozy a circulé sur les réseaux sociaux, accolé à celui de De Gaulle. © DR
 

Ainsi démarre la vaste opération de blanchiment imaginée par Nicolas Sarkozy. Tout doit passer à la lessiveuse, à commencer par sa propre image. En changeant le nom de l’UMP, comme il l’avait promis lors de la campagne pour la présidence du parti, l’ex-chef de l’État peut clamer sans rougir aux militants : « Quand je pense quelque chose, je le dis. Quand je dis quelque chose, je le fais. » S’il veut aller au bout de ses ambitions élyséennes, le patron de l’opposition doit convaincre tous les déçus de 2007 qu’il tiendra désormais ses promesses.

Ses adversaires en interne sont loin d’être dupes. « Il s’organise pour gagner », souffle l’un d’entre eux. Mais piégés dans le village Potemkine du « grand rassemblement », ils assistent, impuissants, à la nette progression de Nicolas Sarkozy dans la course à 2017. Aucun croche-pattes n’est possible. Le risque de se voir accuser de divisions est beaucoup trop grand. L’ex-chef de l’État a cédé sur la primaire. Il a fait quelques concessions pour arranger tout le monde sur les nouveaux statuts (qui n’engagent pas de modifications profondes) et sur la composition du bureau politique enrichi de 20 membres supplémentaires. C’est déjà bien suffisant à ses yeux. Du coup, il s’approprie la lumière.

En l’espace d’un semestre, le patron de l’opposition a déjà réussi à écarter deux de ses adversaires à la primaire : Xavier Bertrand, dont nul ne sait trop ce qu’il est devenu, et François Fillon, qu’il souhaite voir « à terre et sans oxygène » et qu’il fait passer, en attendant, pour le « pire des traîtres ». Comme le souligne Éric Ciotti, Sarkozy « avance tel une colonne de chars dans le désert ». Parmi les candidats sérieux au scrutin de 2016, c’est-à-dire s’étant préparés assez tôt pour espérer concourir, restent donc Alain Juppé et Bruno Le Maire. L'ex-chef de l'État a accordé à chacun d’entre eux un temps de parole de 10 minutes ce samedi. Lui s’est réservé trois quarts d’heure.

Remiser les affaires dans l’arrière-boutique

C’est son moment. Celui qu’il voudrait graver dans les mémoires comme le jour où fut lancé le « parti politique moderne digne du XXIe siècle ». Mais ses opposants ne l’entendent pas de cette oreille. « On change de nom, voilà. Ce congrès est surtout un moment coûteux pour pas grand-chose », minimise Gilles Boyer, le conseiller politique d’Alain Juppé. Pour parer ce type de critiques, le trésorier de l’UMP, Daniel Fasquelle, répète depuis un mois que l’événement est placé sous le signe de la « sobriété ». Il a tout de même dégagé plus de 500 000 euros pour l’organiser.

Pour un parti dont les caisses sont vides, la somme est coquette. Elle n’a cependant rien à voir avec les 5 millions d’euros déboursés en 2004 pour le grand show à l'américaine du Bourget, durant lequel Nicolas Sarkozy avait été sacré patron de l’UMP, avec 85,1 % des voix. À l’époque, la primaire n’existait pas. La droite n’en avait pas besoin. Elle avait déjà trouvé son homme providentiel. Fin novembre, après deux ans d’une existence moribonde sous la présidence d’Alain Juppé, le parti naissait pour de bon au son des promesses de son nouveau président.

 

Première élection de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UMP, le 28 novembre 2004, au congrès du Bourget.Première élection de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UMP, le 28 novembre 2004, au congrès du Bourget. © Reuters
 

« Je veux que chaque adhérent ait un rôle à jouer, que son avis soit sollicité, que par-dessus tout il se sente respecté », « Je veux que notre formation devienne un grand mouvement populaire », « Je veux rassembler »…, clamait-il alors. Dix ans et un quinquennat plus tard, rien n’a changé ou presque. Nicolas Sarkozy est redevenu patron de l’UMP, élu cette fois avec 64,5 % des suffrages exprimés. Et il “veut” toujours la même chose. « Un mouvement avec des adhérents qui participent, qui font des choix, qui sont des bâtisseurs », « créer le premier parti du XXIe siècle », « rassembler »… Des formules copiées-collées pour une seule et même ambition : conquérir l’Élysée.

 

Christian Estrosi et Charles Pasqua au congrès du 30 mai, à Paris. © Twitter/@cestrosi
Christian Estrosi et Charles Pasqua au congrès du 30 mai, à Paris. © Twitter/@cestrosi © Twitter/@cestrosi
 

Au jeu des différences, Gilles Boyer note tout de même un point essentiel : « En 2004, nous avions une montagne d’argent, aujourd’hui, nous avons une montagne de dettes. » Au mois de mars, elle culminait encore à 69,3 millions d’euros. L'ardoise est aussi colossale que les excès de l'UMP le furent à partir de 2004. Rue de Vaugirard, la décennie qui vient de s’écouler ne garde pas seulement le goût du champagne, elle conserve également la saveur désagréable des affaires. La faire disparaître constitue le principal enjeu de l’opération de blanchiment du parti.

En reprenant la tête de l’opposition, Nicolas Sarkozy avait un but très précis : ripoliner la vitrine de l'UMP pour remiser les ennuis dans l’arrière-boutique. De la même façon qu’il est revenu en politique pour se protéger judiciairement, l’ex-chef de l’État a décidé de changer le nom du parti en raison du « calendrier judiciaire » qu’il se dit contraint de gérer depuis l’affaire Bygmalion. Il n’est pas le seul à avoir fait ce calcul. « Changer de nom était devenu nécessaire compte tenu des turbulences et des affaires qui ont terni le sigle de l’UMP depuis deux ou trois ans », reconnaît l’ancien président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer.

Mais la manip’ est tellement grossière qu’elle risque de faire long feu. D’autant que derrière ce nouveau parti se cachent toujours les mêmes protagonistes : Jean-François Copé, Claude Guéant, Patrick Balkany, Guillaume Peltier… et bien sûr, Nicolas Sarkozy lui-même. Les ex-UMP qui ont maille à partir avec la justice pourront s’appeler “Les Républicains”, les enquêtes judiciaires les visant ne s’arrêteront pas pour autant. Telles sont les limites de la lessiveuse mise en place par le patron de l’opposition : elle ne blanchit pas les gens.

C’est certainement ce qui fait le plus défaut à l’ex-chef de l’État. L'entourage. Depuis 2004, il a perdu toutes les têtes pensantes qui figuraient parmi ses proches pour ne conserver que les amis embarrassants. Emmanuelle Mignon, le cerveau de la campagne victorieuse de 2007, a déserté les rangs depuis fort longtemps. Résultat : à deux ans de la présidentielle, pas la moindre idée nouvelle n'émerge de la rue de Vaugirard. En réunions publiques, Nicolas Sarkozy fait des blagues, mais ne semble guère pressé de parler propositions. La question du projet politique a été renvoyée à juin 2016. En attendant, l’ex-chef de l’État continuera d’alimenter sa lessiveuse en vapeur médiatique.

 

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

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30 mai 2015 6 30 /05 /mai /2015 16:30

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

 

Malgré ses annonces, Amazon restera un « Intaxable »

|  Par Dan Israel

 

 

 

Le roi du e-commerce, maître de l'optimisation fiscale, a annoncé que les produits qu'il vend dans chaque pays seront désormais déclarés, et donc taxés, dans le pays où ils ont été achetés. Un changement largement salué. Pourtant, rien ne dit que l'entreprise est tout à coup devenue vertueuse.

C’est un symbole. Un beau symbole, mais pas plus qu’un symbole. Cette semaine, Amazon a annoncé que ses filiales européennes allaient déclarer leurs chiffres d’affaires réels dans les pays où elles vendent leurs produits. Finis les résultats tronqués, maquillés par le regroupement des ventes au Luxembourg, ce pays à la fiscalité si accueillante pour les arrangements fiscaux des multinationales. Mais pour autant, Amazon va-t-il quitter les rangs de ceux que Mediapart nomme les « Intaxables », et dont il est l’un des fleurons ? Rien n’est moins sûr.

C’est le Financial Times, puis le Washington Post, qui ont les premiers révélé l’information, les 22 et 24 mai, bientôt confirmée par Amazon, dans un communiqué mardi 26 mai. Depuis le 1er mai, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Italie, en Espagne, et sans doute bientôt en France, les produits vendus dans chaque pays sont désormais déclarés, et donc taxés, dans le pays où ils ont été achetés. Des filiales spécifiquement dédiées ont été installées ou sont en cours d’installation dans tous ces pays.

Pour Amazon, officiellement, il n’y a là rien de très surprenant. « Nous révisons régulièrement notre structure d’entreprise pour nous assurer que nous sommes en mesure de mieux servir nos clients, a-t-elle fait savoir. (…) Il y a plus de deux ans que nous avons commencé le processus de création de succursales locales nationales. » Mais en vérité, c’est un cataclysme d’une ampleur jusque-là jamais vue parmi les géants du numérique. Depuis des années, l’entreprise est en effet passée maîtresse dans l’art de l’optimisation fiscale agressive, qui fait d’ailleurs figure d’évitement fiscal quasi total. En s’appuyant sur les lois fiscales les plus obscures, Amazon s’était jusque-là fait une spécialité de localiser ses coûts et ses pertes dans les pays où les impôts sont élevés, et de rapatrier ses bénéfices sur les territoires à la fiscalité douce, voire nulle.

Comme le rappelle BFM Business, Amazon a par exemple payé seulement 5,8 millions d’euros d’impôt sur le bénéfice en France en 2014, au motif que son chiffre d’affaires hexagonal ne serait que de 257 millions. Ce qui est plus que douteux : en novembre 2012, à la suite d'une audition musclée devant les parlementaires britanniques, l’entreprise avait dû reconnaître que son chiffre d'affaires effectivement réalisé en France en 2011 était de 889 millions d'euros, soit huit fois plus que ce qu’elle avait déclaré cette année-là ! C’est la seule et unique fois que l’entreprise de Jeff Bezos a communiqué sur ces chiffres. Aujourd’hui, son chiffre d’affaires réel doit avoisiner le milliard d’euros.

La situation est pire en Grande-Bretagne (449 millions de livres, environ 625 millions d’euros, déclarés en 2013, pour des ventes sur place estimées à plusieurs milliards d’euros) et en Allemagne (selon Reuters, 11,9 millions d’impôt sur les sociétés payés en 2014, alors que le marché allemand est son premier pays à l’export, avec environ 10 milliards d’euros de ventes). Mais jusqu’à ce 1er mai, Amazon déclarait aux fiscs nationaux uniquement ses activités annexes, réalisées pour le compte de filiales installées ailleurs. Les ventes dans toute l’Europe, elles, étaient facturées depuis le Luxembourg. Pour 2014, le chiffre d’affaires comptabilisé par Amazon dans ce minuscule pays a logiquement été de… 15,5 milliards d’euros. L’argent s’évaporait ensuite dans d'autres paradis fiscaux, comme le Delaware, le trou noir américain de la finance et du commerce.


Les pressions se multiplient, partout dans le monde

Pourquoi l'entreprise Amazon a-t-elle tout à coup décidé de changer de cap ? On peut penser que les pressions qui se multiplient autour d’elle ne sont pas étrangères à ce choix. Car si elle a toujours estimé que sa stratégie fiscale était légale, ce n’est ce que pensent ni la plupart des autorités fiscales concernées, ni l’Union européenne, ni l’OCDE, qui coordonne les efforts internationaux pour réguler les pratiques des « Intaxables ». En France, le fisc réclame à Amazon plus de 200 millions d’euros d’arriérés d’impôt et de pénalités, rien que pour la période 2006-2010. Aux États-Unis même, les autorités lui demandent pas moins de 1,5 milliard de dollars pour la période 2005-2012. Et, selon les comptes de l’entreprise, elle attend d’autres contestations, de Chine, d’Allemagne, du Japon, de Grande-Bretagne et du Luxembourg lui-même…

Amazon est aussi dans le viseur de la Commission européenne. Bruxelles soupçonne fortement le Luxembourg de conclure des accords fiscaux (« rulings ») très favorables avec de grandes entreprises, pour les attirer sur son territoire. En octobre, la Commission a ouvert une enquête précisément sur le cas Amazon. Elle a prévenu qu’elle mènerait le processus à son terme, quelles que soient les évolutions récentes.

Embarrassant pour le gouvernement luxembourgeois, déjà sous le coup d’une enquête concernant une filiale financière de Fiat, et qui vante depuis des années l’implantation du roi du e-commerce sur son territoire. Avec ses quelque mille salariés sur place, Amazon est censé prouver que les entreprises implantées dans le Grand-Duché ne sont pas seulement des coquilles vides destinées à recueillir artificiellement des avantages fiscaux.

Certes. Mais les doutes de la Commission ont été renforcés par les révélations LuxLeaks : un consortium de grands médias, dont Le Monde, a mis au jour les « rulings » noués par 340 entreprises, dont des françaises (LVMH, BNP Paribas, Axa, etc.). Amazon était du nombre : il aurait bénéficié d’un impôt appliqué à seulement… 1 % de son chiffre d’affaires déclaré ! L’accord date de 2003, quand Jean-Claude Juncker, aujourd’hui président de la Commission européenne, était premier ministre du Luxembourg.

Et ce n’est pas tout. Parmi les réformes recommandées par l’OCDE, et adoptées par le G20, dans leur lutte contre l’évasion fiscale des entreprises, figurent quelques mesures qui pourraient handicaper directement Amazon. L’idée d’obliger une multinationale possédant des entrepôts dans un pays de s’y domicilier fiscalement est en train de faire son chemin, et pourrait être adoptée. Or, contrairement à Google ou Facebook, Amazon dispose forcément de nombreux entrepôts partout en Europe. Ces mesures devraient entrer en application en 2017 ou en 2018, l’entreprise a donc pu décider de devancer de quelques années des changements de toute manière inéluctables.

D'autant qu'elle dispose de bien d'autres moyens pour contrôler les impôts qu'elle versera…

L’entreprise n'est pas devenue tout à coup plus vertueuse

Interrogé par Rue89, Pascal Saint-Amans, qui coordonne la lutte contre l’évasion fiscale pour l’OCDE, salue « un changement de paradigme » et imagine que « la réaction positive des médias devrait encourager d’autres multinationales à se mettre en conformité ». Les réactions des médias ont en effet été positives. Le Monde a été jusqu’à titrer : « Amazon cède face à l’Union européenne sur la fiscalité ». Et pourtant, il est difficile de voir les choses d’un aussi bon œil. Car il y a une entourloupe, et de taille. Aujourd’hui, rien ne dit qu’Amazon va payer des impôts en France ou en Allemagne. Ni que l’entreprise est devenue tout à coup plus vertueuse.

D’abord, a bien pris soin de préciser Amazon dans son communiqué, « le e-commerce est un business à faible marge et hautement concurrentiel ». Par ailleurs, « Amazon continue d’investir lourdement partout dans le monde, ce qui signifie que nos profits sont bas ». Et qui dit peu de profits dit peu d’impôts sur les bénéfices. Voire pire : en 2014, l’entreprise a perdu 241 millions de dollars. Ce qui, dans la plupart des pays, lui donnerait droit à des crédits d’impôt pour les années suivantes, si elle renouait avec les bénéfices.

Après tout, il est normal qu’une entreprise qui perde de l’argent ne paye pas d’impôt sur un bénéfice inexistant. Mais tout le problème est de comprendre pourquoi elle ne gagne pas d’argent. Et dans le cas d’Amazon, le sujet est très sensible. Car tout le fonctionnement de ses filiales est en fait destiné à leur faire perdre de l’argent. Autrement dit, même si les ventes aux clients français sont facturées à une filiale française, et non plus luxembourgeoise, pas sûr que cette filiale soit beaucoup plus bénéficiaire. C’est ce que pointe très bien BFM Business. Tout le système a été décortiqué par l’enquête de la Commission européenne. Les lecteurs les plus avertis pourront apprécier :

 

 

En résumé, toutes les filiales locales d’Amazon payent une forte redevance à d’autres filiales pour utiliser la technologie du groupe. Ou alors, elles leur empruntent de l’argent, à des taux d’intérêt très élevés. Et la filiale luxembourgeoise qui récupère tout cet argent, détenue depuis le Delaware, n’est taxée ni aux États-Unis, ni au Luxembourg. Malgré des résultats net oscillant entre 118 millions d’euros en 2012 et 347 millions en 2014, cette filiale, Amazon Europe technologies holding SCS, paye donc… 0 euro d’impôt.

De telles pratiques ne sont pas inconnues. Elles ressemblent fort à celles de McDonald’s, récemment épinglé avec sévérité par une coalition d’ONG et de syndicats. Ou à celles de Starbucks, lui aussi ciblé par une enquête de l’Union européenne. En France, Starbucks est officiellement en déficit perpétuel depuis son lancement sur le territoire en 2004, et n’a jamais payé d’impôt. En abandonnant la centralisation de ses ventes au Luxembourg, mais en conservant son système d’optimisation, Amazon s’aligne donc sur certains des pires exemples existants. Pas de quoi pavoiser, vraiment. Et le e-commerçant en a parfaitement le droit, du moins pour l’instant, en attendant que les mesures validées par l’OCDE et le G20 entrent en vigueur.

Dans l’intervalle, la Commission européenne essaye elle aussi de changer la donne. Et c’est même Jean-Claude Juncker, qui se sait attendu au tournant et distancé par l’OCDE, qui a clamé l’urgence il y a plusieurs mois. Ce mercredi 27 mai, la Commission a précisé les contours du plan anti-optimisation fiscale qu’elle entend présenter dans le courant du mois de juin. « Toute entreprise, petite ou grande, doit payer sa part d'impôt dans le pays où elle réalise ses bénéfices », a déclaré Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission, tandis que Pierre Moscovici, commissaire pour les affaires économiques, appelait à la « remise à plat du système d'imposition des sociétés dans l’UE ».

La Commission se propose notamment de remettre sur la table un vieux serpent de mer, l’assiette commune consolidée pour l’impôt des sociétés (Accis). Ce texte, prêt depuis plus de quatre ans, propose qu’une entreprise présente dans plusieurs pays européens applique ce que les experts nomment la taxation unitaire : il s’agit de considérer toutes les filiales d’une multinationale comme une seule et même entreprise, d’évaluer ses bénéfices totaux, où qu’ils soient localisés, puis de les diviser proportionnellement en fonction des pays où l’activité de l’entreprise est réellement effectuée. Chaque État est ensuite libre de taxer à la hauteur qu’il souhaite la portion de bénéfices qui lui a été « attribuée ».

Cette solution, adoptée par les États-Unis pour son commerce intérieur, est considérée comme l’arme la plus sûre pour tuer dans l’œuf les stratégies d’optimisation plus ou moins loyales des entreprises. Ce ne sont plus les fiscalistes qui décident où sont localisés les bénéfices, mais les États qui reprennent l'initiative. Mais ce n’est pas un hasard si l’Europe est encore un paradis fiscal pour entreprises, comme nous le constations lors des dernières élections européennes. Dans l’UE, les questions fiscales doivent être adoptées à l’unanimité des 28 États membres. Et il est très peu probable que tous s’accordent sur un principe aussi radical, qui a déjà été écarté par l’OCDE en raison des oppositions qu’il suscitait. Amazon le sait bien, et avec son joli coup d’éclat, elle a sans doute détourné les projecteurs sur ses pratiques contestables pour quelque temps.

 

 

 

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

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30 mai 2015 6 30 /05 /mai /2015 14:04

 

 

 
 
 

Lettre d’information 21 mai 2015

 
 

Confier la sécurité routière aux chauffards ? La lutte contre le tabagisme aux cigarettiers ? Impensable ? C’est pourtant ce que François Hollande a fait en ouverture du Business & Climate Summit qui se tenait cette semaine à Paris. S’adressant aux dirigeants de multinationales comme Shell, Total, Vinci, BNP, Engie ou EDF, il est allé jusqu’à les qualifier « d’activistes » en les exhortant à « passer à l’action ».

Passer à l’action ? C’est ce que nous allons faire les 29, 30 et 31 mai prochains contre Total, quatrième géant pétrolier et gazier mondial et champion toutes catégories de la pollution et de l’évasion fiscale en France. Pour mettre la pression sur Total en montrant son vrai visage, nous vous invitons à mener des actions partout en France dans le cadre des « 1 000 initiatives pour le climat ».

Pour agir, c’est très simple, il vous suffit de commander gratuitement un kit d’autocollants (voir dans l’agenda ci-dessous) et de coller ces derniers sur les pompes à essence Total les plus proches de chez vous lors du week-end des 30 et 31 mai.

 
Actualité
 
 
 
 

Climat, Dette, Austérité : ça va chauffer ! Inscrivez-vous dès maintenant à l’Université d’été du 25 au 28 août 2015 à Marseille

mercredi 20 mai 2015, par Attac France
 
 

La crise continue de s’amplifier comme en témoignent la montée des inégalités et de la pauvreté, le réchauffement climatique, la régression de la démocratie. Les politiques d’austérité font payer aux peuples le prix de la crise et de la dette. L’échec du capitalisme, fondé sur la finance, la marchandisation et le productivisme, est criant.

Libérer les peuples du joug de la dette et des politiques néolibérales, organiser sans attendre la transition vers une autre société plus solidaire et respectueuse de la planète sont devenus un impératif.

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Plus d’un million de soutiens à une taxe sur les transactions financières pour la solidarité

 
 

Les 11 et 12 mai , les onze ministres des finances européens souhaitant instaurer une taxe européenne sur les transactions financières (TTF) se sont réunis afin d’avancer sur un accord. A quelques jours de cet événement, un collectif d’associations européennes et américaines ont remis une pétition réunissant plus d’un million de soutiens citoyens appelant les onze pays à mettre en place une taxe véritablement ambitieuse et solidaire.

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Campagnes
 
 
 
 

Le climat, c’est pas vos affaires

 
 

Au moment où François Hollande ouvrait le Business and Climate Summit, ce mercredi à l’UNESCO, 350.org, les Amis de la Terre, Attac France et les J.E.D.I. for Climate accueillaient les participants au sommet en leur rappelant que les principaux organisateurs et sponsors de ce sommet sont responsables du dérèglement climatique. Parmi ceux-ci : Total, EDF, ENGIE (ex GDF), Shell, Arcelor Mittal ou encore la BNP et Vinci.

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Attac restitue les chaises de HSBC et de la BNP au centre des impôts !

mardi 19 mai 2015, par Attac France
 
 

Mardi 19 mai, date limite de la déclaration d’impôts 2015 au format papier, des militant.e.s d’Attac se sont rendus au centre des finances publiques de Saint Sulpice pour remettre en main propre une chaise BNP Paribas et une HSBC à des agents des finances publiques.

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Salle comble pour la soirée « On fait sa fête au TAFTA », merci à toutes et tous !

mercredi 13 mai 2015, par Attac France
 
 

Tous différents, tous concernés, tous unis et tous mobilisés contre le TAFTA.
1001 raisons de lui dire NON !

La soirée « On fait la fête au TAFTA » est terminée, mais notre lutte ne fait que commencer. Merci d’avoir été si nombreux et nombreuses ce mardi 12 mai !

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Tout peut changer, capitalisme et changement climatique

mardi 17 mars 2015, par Naomi Klein
 
 

Oubliez tout ce que vous croyez savoir sur le réchauffement climatique. La « vérité qui dérange » ne tient pas aux gaz à effet de serre, la voici : notre modèle économique est en guerre contre la vie sur Terre.

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Osons rester humain

jeudi 26 mars 2015, par Geneviève Azam
 
 

Un ouvrage qui déconstruit magistralement la toute-puissance issue du dualisme occidental, qui a opposé nature et société, et autorisé finalement la domination et l’instrumentalisation de la nature et des humains.

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29-30-31 mai : Participez aux actions « Total s’engage contre le climat »

jeudi 21 mai 2015, par Attac France
 
 

Dans le cadre des « 1 000 initiatives pour le climat » nous allons mener des actions contre Total en partenariat avec les Amis de la Terre.
Le 29 mai nous serons présents à l’assemblée générale des actionnaires de Total à Paris.
Les 30 et 31 mai, nous invitons à mener des actions partout en France. Pour agir, c’est très simple, commandez vos autocollants et collez-les sur la ou les pompes à essence Total les plus proches de chez vous !

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Lignes d'Attac no 101

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Lignes d’Attac no 101

Ils utilisent l'humour pour protester contre les dérives du monde (...)

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COP21 J-200 : Business and Climate Summit : Le climat ce n'est pas (...)

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COP21 J-200 : Business and Climate Summit : Le climat ce n’est pas leurs affaires !

 

Attac France — 2015
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30 mai 2015 6 30 /05 /mai /2015 13:24

 

A qui profite l'incendie criminel de la Métairie neuve ?

 

 

Le préfet, le président du conseil général, la maire de l'isle sur tarn savaient que la procédure qu'il avait souhaité et lancé, à savoir la modification du Plan Local d'Urbanisme ne pouvait pas se faire car elle était dès son origine tâchée d'irrégularité.

 

Procédure sans réelle justification et d'autant plus difficile à faire aboutir que la métairie avait été classée bâtiment remarquable.

 

Bien plus qu'un symbole de l'opposition au barrage de Sivens, c'était un lieu de mémoire de la vie paysanne dans la vallée

 

Suite à sa rencontre avec le préfet , le collectif testet a produit un communiqué en date du 21 mai

Nous pouvons y lire «Pour sa part, le préfet considère que cette destruction n'est plus justifiée»

En relatant, le propos du préfet, le collectif du testet, sans même l’imaginer, à lancer la procédure concertée de mise à feu de la Métairie

 

Les barbouzes ont récidivé, rappelons nous:

Le Jeudi 23 Janvier 2014, à 16H, une vingtaine de personnes ont attaqué la Métairie Neuve.

Cagoulés et en treillis, les assaillants, armés de manches de pioche et de masse, ont brisé la porte, les fenêtres et les volets de la ferme. Ils y sont entrés de force et ont jeté une dizaine de bouteilles de répulsif sur les murs et les sols. Les pneus des véhicules stationnés sur place ont également tous été dégonflés.

 

Deux personnes étaient sur place. Elles ont été bousculées, saisies et intimidées.

Une fois l’attaque finie, les assaillants se sont regroupés au son d’un cor de chasse et sont remontés dans leurs six véhicules, dont les plaques d’immatriculation ont été masquées. L’attaque était méticuleusement préparée et chronométrée.

 

La destruction par incendie criminel de la Métairie dans la nuit du 27 au 28 mai a aussi été méticuleusement préparée et commanditée

Le conseil général peut se vêtir de l'habit de victime en annonçant qu'il va porte plainte, nous savons que celle-ci n'aboutira pas car les gendarmes ne déploieront pas de zèle pour trouver les coupables de cet acte criminel

 

Madame l'herm a maintenant sa justification pour la modification du PLU de l'Isle sur Tarn , les murs qui demeurent, seront pour elle un danger réel pour la populace.

Le préfet déclarera qu'il déploiera tous les moyens pour retrouver les coupables

 

Mais pas besoin de nous endormir, nous savons que les barbouzes sont dans leur camps.

Leur destruction de la métairie commencé le 23 janvier 2014 est toujours impunie, les plaintes contre les violences commises sur des habitants du canton et les occupants de la zone à défendre lors du blocus sont classées systématiquement sans suite…

 

Il nous reste à informer la population, comment certains habitants du canton, appuyés par les politiques, ont déconsidéré en la détruisant le lieu de mémoire qu'était la métairie.

Comment, il traite le patrimoine de nos anciens.

 

Quand à l'avenir, les méthodes employées par les barbouzes n'éliminent pas les questions de fonds de ce projet de Sivens, elles les renforcent :

 

1/ Quelles sont les procédures démocratiques qui doivent être mises en place pour associer, la population à la décision sur des projets envisagées sur son territoire?

 

2/ Comment lutter contre la corruption des politiques au profit de minorité dont les agissements sont illégaux?

 

3/ A qui appartient le territoire et ses ressources (eau…) ? à une minorité soutenue par des politiques représentant moins de 25 % des habitants ?

 

4/ Quelle type d'agriculture voulons nous promouvoir dans notre vallée ?

 

Ce n'est pas par des blocus, des actes de violence commis sur la population et par la destruction par incendie criminel du patrimoine que nous pourrons y répondre et construire ensemble un vie harmonieuse et respectueuse des personnes et de leur environnement dans notre vallée .

 

 

C / Un habitant du canton de Sivens

 

 

 

 

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29 mai 2015 5 29 /05 /mai /2015 17:18

 

Source : http://www.novissen.com

 

  • SAMEDI 30 MAI GRANDE MARCHE DE PROTESTATION

     

 

Cette marche est très importante : les 9 prévenus de la Confédération Paysanne dont le procès se tiendra à Amiens le 17 juin seront présents ainsi que Laurent Pinatel, porte-parole du syndicat et d’autres responsables qui prendront la parole et témoigneront du véritable métier d’éleveur dans le cadre d’une agriculture paysanne.
Nous vous attendons très nombreux au départ à la salle polyvalente de Drucat à 10h ou directement sur le site de l’usine à 11h.
Notez bien la date et invitez un maximum de personnes autour de vous !
Nous comptons vraiment sur votre présence dans ces moments importants de notre lutte !
 
Cette journée est exceptionnelle car le samedi 30 mai est aussi la journée mondiale du climat et l’on sait les dégâts que causent l’élevage industriel et l’agro-industrie, 2e cause du réchauffement  climatique devant même les transports !

 

  • Samedi 6 juin participation de Novissen à la Fête de Drucat

     

dont le thème est le développement durable !
Nous animerons dans l’après-midi une action citoyenne « village propre » en parcourant tout le village et ses alentours pour ramasser tous détritus indésirables…
Nous vous donnerons toutes les infos pratiques dès qu’elles seront disponibles !
 

 

  • MERCREDI 17 JUIN GRAND RENDEZ VOUS AU TGI D’AMIENS  

     

  • pour le procès en appel des 9 prévenus de la Confédération paysanne !

     

Un rendez-vous d’envergure nationale à ne pas manquer !
Des bus viendront de toute la France et Novissen organise un départ en bus de Drucat en passant par Abbeville. Des infos précises pour vous inscrire vous seront données dans un prochain bulletin.
 


A Amiens, trois marches partiront  à 8h du Cirque, de la Gare et de la DDA boulevard du port en direction du Tribunal de Grande Instance.
Novissen prendra la tête de la marche démarrant de la gare qui aura comme thème la lutte contre l’agriculture industrielle. Les autres thèmes seront la liberté syndicale et le dérèglement climatique qui seront pilotés par la LDH et Europe Ecologie.
 
De grands et beaux moments de lutte en perspective donc !
 
A ce samedi 23 mai à 14h à Amiens pour participer à la marche et au Forum contre Monsanto !
 
Et surtout au samedi 30 mai à Drucat à 10h pour la marche de protestation contre « l’usine aux 1000 vaches » et à 11h sur le site pour les prises de paroles avec tous ceux, de plus en plus nombreux, qui nous soutiennent !
 
A très bientôt donc !
 
N’hésitez pas à faire circuler ce « Gardons le contact » autour de vous !
Invitez vos proches et vos amis !
 
Les combats que l’on gagne sont d’abord ceux que l’on mène et chacun d’entre nous a son rôle à jouer, si minime soit-il.
 
Ensemble nous représentons une véritable force citoyenne qui peut remporter de belles victoires ! Les enjeux sont importants et nous savons que nous pouvons compter sur vous !
 
 
                                                                           Le 16 mai 2015
                                                                       Le CA de NOVISSEN
 

 

 

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Où va le lait de l'usine des 1000 vaches ? (suite) 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une bonne partie du lait produit par l'usine des 1000 vaches, après s'être en allé à Moyon dans le Calvados, s'en va maintenant en Belgique à Zonhoven qui se trouve à 340 km de Drucat.

 

Cette laiterie fabrique des  fromages frais,des desserts lactés frais, des boissons lactées ..... pour des marques de distributeurs ou pour des grandes marques comme Danone et Nestlé !

 

Un lien vers le site de cette laiterie: http://www.limelco.be/fr/

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ACTION AVRIL 2015
Après l’annonce officielle d’une demande d’extension du troupeau actuel à 880 vaches, Novissen vous demande à tous de participer à notre action d’avril : « 1000 fois NON aux 1000 vaches » !

 

Une fois de plus, nous devons montrer aux autorités préfectorales que nous ne sommes pas du tout prêts à accepter une quelconque augmentation de troupeau et que nous sommes au contraire décidés à résister !
Nous proposons donc à tous d’écrire deux lettres dans la période du 12 au 26 avril. Chaque lettre est importante, la vôtre encore plus importante que les autres puisque c’est vous qui l’écrivez. Des centaines de lettres doivent ainsi arriver en préfecture d’Amiens et à la sous-préfecture d’Abbeville.
Vous pouvez les envoyer en courrier ordinaire ou en recommandé si vous voulez leur donner un poids supplémentaire.
L’une  sera adressée à la préfète de région, Madame Nicole Klein et l’autre au sous-préfet d’Abbeville Monsieur Jean Claude Geney, responsable de l’évolution du dossier.
Vous pouvez bien sûr écrire votre propre lettre ou vous inspirer de l’exemple ci-dessous. Si vous n’avez pas beaucoup de temps, vous pouvez simplement écrire un mot très rapide, même simplement « 1000 fois NON aux 1000 vaches » ! Le nombre de lettres reçues sera extrêmement important ! Faites écrire autour de vous !
Exemple de lettre à envoyer:
Madame la Préfète,  / Monsieur le Sous-Préfet,
J’apprends sans grande surprise l’intention de Michel Ramery d’agrandir son usine à vaches à 880 vaches laitières. J’en suis scandalisé(e) d’autant plus que le comité de suivi n’a pas levé mes graves inquiétudes concernant l’état sanitaire du troupeau aujourd’hui limité à 500 vaches selon la parole de M. Le Foll, ministre de l’agriculture.
Loin de me rassurer, le manque de transparence actuel est le signe d’importants dysfonctionnements qui m’amènent à vous demander de refuser toute instruction du dossier d’extension à 880 vaches tant que l’achèvement des travaux pour 500 vaches n’est pas déjà réalisé et que notamment les décisions de justice du Tribunal administratif sur le fond n’ont pas été rendues.
Veuillez croire, Madame la Préfète / Monsieur le Sous-Préfet, en mes sentiments les plus déterminés pour lutter contre ce projet néfaste.
Signature :
 
Adresses: Madame Nicole Klein                                                     Monsieur Jean Claude Geney
                  Préfète de la Région Picardie                                        Sous-Préfet d’Abbeville
                  Cabinet du Préfet                                                            Sous -Préfecture
                  51, rue de la République                                                19, rue des Minimes
                  80020 Amiens Cedex 9                                                   80100 Abbeville
 
 
MERCI POUR VOTRE PARTICIPATION !!

 

 

Source : http://www.novissen.com

 

 

 

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29 mai 2015 5 29 /05 /mai /2015 17:01

 

Source : http://www.reporterre.net

 

Greenpeace va classer les chaines de supermarchés selon leur politique de pesticides

27 mai 2015

 


Greenpeace a lancé aujourd’hui sur son site web une course ‘zéro pesticide’ entre les six principales enseignes de la distribution française : Auchan, Carrefour, Casino, Leclerc, Intermarché et les Magasins U.

Greenpeace positionne les distributeurs dans cette compétition en fonction des moyens qu’ils mettent en œuvre pour atteindre d’ici 2017 les objectifs suivants :
. Eliminer en priorité les pesticides les plus dangereux (pour les abeilles et la santé humaine) dans la production des pommes et des pommes de terre vendues dans leurs rayons ;
. Soutenir les agriculteurs qui s’engagent à produire sans pesticides ;
. Etre transparent vis-à-vis des consommateurs sur le recours aux pesticides dans la production de notre alimentation et le soutien aux agriculteurs.

- Source : Greenpeace

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

 

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