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25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 15:38

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

La Russie condamne le réalisateur ukrainien Oleg Senstov à vingt ans de prison

Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par

 

 

Oleg Sentsov, le 21 juillet à Rostov-sur-le-Don.

Forcément « coupables ». Mardi 25 août, le tribunal militaire de Rostov-sur-le-Don a condamné le réalisateur ukrainien Oleg Senstov à vingt ans d’emprisonnement, pour « organisation d’un groupe terroriste », et Alexandre Koltchenko à une peine de dix ans pour « participation » à ce même groupe.

A l’énoncé du verdict, les deux hommes, bravaches et sourire ironique aux lèvres, ont entonné l’hymne ukrainien. L’issue de ce procès débuté en juillet, il est vrai, ne constitue en rien une surprise : opposé à l’annexion russe de la Crimée, dont il est originaire, Oleg Sentsov a été arrêté le 10 mai 2014, quelques jours à peine avant le référendum contesté qui devait « légitimer », aux yeux de Moscou, le rattachement de la péninsule ukrainienne au territoire russe.

Alexandre Koltchenko a suivi le même chemin. « Tiens bon Oleg, le temps viendra où ceux qui t’ont condamné se retrouveront sur le banc des accusés ! », a aussitôt réagi Petro Porochenko, le président ukrainien, sur son compte Twitter.

« C’était attendu, un enquêteur du FSB [services spéciaux russes] nous avait prévenus pendant le procès et le tribunal n’a pas eu honte de suivre ces paroles », a commenté pour Le Monde l’avocat du réalisateur ukrainien, Dmitri Dinze.

La justice russe accuse les deux hommes d’avoir tenté d’incendier deux locaux de partis et d’avoir projeté de dynamiter la statue de Lénine à Simféropol. Pour cela, le tribunal militaire de Rostov-sur-le-Don où étaient jugés les deux Ukrainiens, également reconnus coupables de détention d’armes, s’est basé sur les « aveux » de deux complices présumés qui ont déjà été condamnés à sept ans de prison. Ces derniers avaient affirmé que les accusés faisaient partie de Pravyi Sektor (« Secteur droit »), un groupe de nationalistes paramilitaires ukrainien. Depuis, l’organisation a démenti qu’ils en étaient membres et l’un de ces témoins à charge, Guennadi Afanassiev, est revenu lors de son procès sur ses déclarations en affirmant qu’elles lui avaient été extorquées sous la torture. « Il n’y a aucune preuve », insiste Me Dinze, que Le Monde a rencontré avant le verdict. Mais rien n’a ébranlé la détermination des juges.

 

« Menace des forces extérieures »

Le ton avait été donné par Vladimir Poutine lui-même. En visite en Crimée du 17 au 19 août, le président russe avait, lors d’une réunion à Sébastopol, insisté sur la « menace » persistante, selon lui, « des forces extérieures » accusées de vouloir « déstabiliser la situation dans la péninsule, peut-être en jouant sur la carte nationaliste, ou bien en utilisant telle ou telle erreur ou action inefficace du pouvoir ». « Dans certaines capitales, avait poursuivi le chef du Kremlin, on parle ouvertement de la nécessité de former des structures destructives, on recrute des cadres pour des actes de sabotage et de la propagande radicale ». « Tous ces risques, avait-il conclu, il faut les prendre en compte et réagir, au niveau fédéral et local, de façon appropriée ». Ces propos ne laissaient guère de chance aux deux accusés de Rostov-sur-le-Don.

Oleg Sentsov (39 ans, père de deux enfants) et Alexandre Koltchenko (25 ans) n’ont cependant pas été jugés en tant que citoyens ukrainiens – ce qu’ils revendiquent être – mais comme citoyens russes. Depuis l’annexion de la Crimée, tout résident qui n’accomplit pas une démarche spéciale pour refuser devient automatiquement russe, ce que les deux hommes, en prison, n’ont pas fait. Dès lors, le consul général d’Ukraine, qui était présent dans la salle lors du verdict, s’est vu refuser d’exercer son droit de visite. « Nous avons déposé plainte pour cela. Sentsov dit qu’il a été transféré de citoyenneté comme un serf », soupire son avocat. Avant de quitter la salle du tribunal, mardi, le réalisateur ukrainien, pour lequel plusieurs cinéastes de renommée internationale se sont mobilisés (parmi lesquels Wim Wenders et Andreï Zviaguintsev, co-auteur et réalisateur de Léviathan), a levé les doigts en signe de victoire.

Sans illusion face à ses juges lors de la dernière audience publique de son procès, le 19 août, Oleg Sentsov, filmé par Media Zona, le site Internet créé par les Pussy Riots, s’était déjà montré pugnace.

« Cela fait déjà maintenant un an que je suis dans votre pays merveilleux, que je regarde votre télévision (…), votre propagande est magnifique. Je crois que la plus grande partie de la population croit à ce qu’on lui dit, que Poutine est le meilleur, qu’en Ukraine il y a des fascistes et que la Russie est entourée d’ennemis (…). Mais je comprends qu’il y aussi des gens intelligents, comme vous qui êtes au pouvoir. Vous savez très bien qu’il n’y a pas de fascistes en Ukraine, que la Crimée a été prise illégalement et que votre armée est présente dans le Donbass. Moi, étant ici, en prison, je sais que vos forces militaires y sont. La prison est remplie de combattants du Donbass qui ont été envoyés là-bas avec vos tanks, vos armes. Ils combattent là-bas et ils pensent qu’on les attend ici, ils reviennent avec des munitions, ils boivent à la frontière et on les arrête. Et là, ils s’étonnent :Quoi ? Nous sommes des héros ! »

« Troubadours du régime »

Puis, se tournant vers les journalistes présents dans la salle : « Et voilà les troubadours du régime ! Ce ne sont pas des idiots non plus, ils sont bien au courant de tout, mais ils continent de mentir, de faire leur travail en se trouvant des excuses, qu’ils ont des enfants… Mais à quoi bon faire grandir une nouvelle génération d’esclaves ? ».

« A part ceux-là, il existe un autre tiers de la population russe qui ne croit pas aux contes de votre agitprop, qui comprend ce qui se passe, quels crimes horribles est en train de commettre votre pouvoir, mais ces gens-là ont peur. Ils pensent qu’on ne peut rien changer, que tout restera ainsi, que le système est incassable, qu’ils sont seuls et qu’on va tous se retrouver en prison. Pour cela, ils restent calmement au sous-sol comme des souris. Nous aussi, nous avions un pouvoir criminel, et nous sommes sortis [dans la rue] contre lui (…), et en fin de compte, nous avons gagné. »

« Restez dans le cadre du procès, l’avait alors interrompu un juge. « Je termine, avait répliqué Oleg Sentsov. La seule chose que je peux souhaiter à ce tiers de la population, c’est d’apprendre à ne plus avoir peur ».

Autre Ukrainienne célèbre détenue en Russie, la pilote Nadia Savtchenko, accusée d’être responsable de la mort de deux journalistes russes dans le Donbass, dans l’est de l’Ukraine, et qui affirme avoir été enlevée de force, devrait bientôt être jugée à son tour à Donetsk, en Russie, dans une ville éponyme de sa sœur ukrainienne devenue le bastion des séparatistes pro-russes.

 

 Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante)
Correspondante à Moscou

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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Source : http://blogs.mediapart.fr/blog/vincent-presumey

 

 

Ils les ont condamnés à 20 ans et 10 ans de «camp à régime sévère»

 

Retenez ces noms : Sergueï Mikhaïlouk, Viatcheslav Korsakov et Edouard Korobenko, ce sont les « juges ». Sur la première vidéo ci-dessous ils viennent de finir la lecture du verdict. Ils quittent précipitamment la salle dès qu’Oleg Sentsovet Alexandre Koltchenko entonnent l’hymne ukrainien, hymne de liberté, hymne national chanté par l'anarchiste et le cinéaste pour annoncer que la bataille ne fait que commencer.

Car elle ne fait que commencer. 20 ans et 10 ans ? C'est le signe d'un pouvoir qui veut faire le fort parce que monte sa peur. De son propre peuple, du peuple ukrainien, et des habitants de toutes nationalités de Crimée.

Toutes les caractéristiques d'un procés stalinien en mode grotesque - tenter de faire passer un cinéaste reconnu internationalement et un anarchiste antifasciste pour des "nazis ukrainiens", c'est digne du Ku Klux Klan faisant passer ses victimes pour des agents de la conjuration maçonnique ! - ont été réunies du côté de l'accusation. A quoi s'ajoute le caractère de démonstration poussive d'un impérialisme néocolonial et ethnique.

Toutes les caractéristiques de la défense héroïque des accusés populistes, libéraux, anarchistes, bolcheviks, mencheviks, socialistes-révolutionnaires, ukrainiens, juifs, géorgiens ... de l'empire des tsars, dénonçant les mauvais traitements dont ils sont les victimes, faisant du tribunal une tribune, étaient réunies du côté des accusés.

Cette contradiction résume la situation réelle. Elle sera dénouée, et pas en 20 ans, ni en 10 ans.

Oleh Sent'siv et Alexandr Koltchenko seront chaque jour qui passe le symbole vivant de la lutte contre l'Etat, contre l'arbitraire, contre l'absurde. La plaie ne se refermera pas tant qu'ils ne seront pas libres.

 

 

 

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25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 15:17

 

Source : http://www.metronews.fr

 

 

Astuce geek : installez correctement Tor pour surfer anonymement
Créé : 20-04-2015 17:05
 

VIE PRIVÉE - Marre de sentir tous vos faits et gestes espionnés sur Internet ? Pas envie d'aider les géants américains à gagner de l'argent sur vos dos ? Le système Tor permet de surfer anonymement. A condition de suivre ces conseils simples.

Tor Project

Le navigateur Tor vous permet de surfer anonymement. A condition de l'utiliser correctement.

photosteve101/Flickr.com/metronews

 

 

 
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25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 15:05

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Très chère vie privée 25/08/2015 à 14h57
Face à la surveillance, les Allemands organisent la résistance
Marc Meillassoux | Journaliste

 

 

Un homme tient une pancarte lors d’une manifestation contre la surveillance à Berlin, en juillet 2013 (BONESS/IPON/SIPA)

 

Ces dernières semaines, l’Allemagne a vibré au rythme de plusieurs affaires concernant les données personnelles, et le pays est en passe de devenir le dernier bastion de résistance de la vie privée.

Courant août, un jeune Allemand se faisait arrêter à l’aéroport de Francfort, pour avoir désactivé la puce électronique RFID incrustée dans sa carte d’identité en la passant au micro-ondes.

Si anecdotique qu’elle soit à première vue, l’affaire a réveillé des vieux démons. En 2010, l’introduction de mouchards dans les documents d’identité avait suscité un vaste débat public. Alors que le gouvernement allemand se montrait intransigeant, plusieurs tutoriels vidéo expliquant comment « neutraliser » la puce s’étaient propagés sur la Toile :

  • certains proposaient alors d’attaquer carrément la puce au marteau :

 

 

Souvenir du décompte des juifs

Une vraie « affaire d’Etat » avait déjà secoué le pays quelques semaines plus tôt, après la mise en examen pour haute trahison des deux blogueurs de Netzpolitik, un site d’information dédié à l’actualité et aux libertés numériques. Face à la campagne de soutien (plusieurs milliers de manifestants à Berlin et 150 000 euros de donations), le ministre de la Justice Heiko Maas avait démis de ses fonctions le procureur fédéral – à quelques mois de sa retraite – et nié toute implication en bloc de son ministère.

En toile de fond, le projet de loi sur la conservation temporaire des données (« Vorratsdatenspeicherung ») met les politiques allemands dans une situation impossible. Cette loi, qui prévoit la conservation pendant plusieurs semaines des données de connexion télécoms (métadonnées), rencontre une résistance tenace dans la population. Contraint d’appliquer une directive européenne que la Cour constitutionnelle de Karlsruhe avait pourtant rejetée en 2010, le gouvernement a refilé le dossier à… l’un de ses anciens fervents opposants : Heiko Maas. Et le ministre passe un sale quart d’heure sur la Toile, où on le surnomme notamment le « prince Charles de la Sarre », l’éternel numéro deux prêt à tout pour devenir calife à la place du calife.

Cette question des données personnelles, la classe politique la redoute depuis longtemps. En 1983, le recensement de la population d’Allemagne de l’Ouest avait été sanctionné par un veto du Conseil constitutionnel. En 1987, le pays avait été le théâtre de manifestations massives dans tout le pays, avec des cas d’agressions physiques contre les enquêteurs. Le souvenir du décompte du demi-million d’Allemands juifs avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir avait mis le gouvernement en porte-à-faux.

 

Pseudos et adhésif sur les webcams

Cette sensibilité est toujours perceptible dans le rapport quotidien des Allemands à la vie privée, notamment sur Internet. S’ils sont dans l’ensemble plutôt actifs sur les réseaux sociaux comme Facebook (34% de la population allemande contre 42% en France), ou Twitter (1,5% d’utilisateurs réguliers contre 3,5%), la méfiance est souvent de mise : le recours à des pseudonymes sur Facebook est largement répandu, de nombreuses habitations sont floutées sur Google Street View (244 000 requêtes en octobre 2010) et les bouts de scotch masquant les webcams intégrées aux ordinateurs portables sont monnaie courante.

Des actions plus radicales ont également vu le jour, comme l’opération « Camover », en réponse à la prolifération des caméras de surveillance à Berlin, notamment dans son métro.

 

 

Le phénomène a connu un renouveau après les affaires WikiLeaks et Snowden, à tel point que l’Allemagne devient la destination favorite des « White-Hats » du monde entier.

Ces dernières années, la chasse aux hackers et « hacktivistes », particulièrement violente aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, a ainsi poussé la journaliste britannique de WikiLeaks Sarah Harrison, la réalisatrice de « Citizenfour » Laura Poitras et l’hacktiviste Jacob Appelbaum (un des développeurs du navigateur anonyme Tor) à quitter leur pays et s’établir dans la capitale allemande.

 

Berlin, refuge des hacktivistes

En juin, lors d’une soirée-débat au club berlinois About : Blank, Jacob Appelbaum résumait :

« Nous sommes venus ici, car nous pensons que c’est un endroit sûr pour poursuivre notre travail et que l’Allemagne montrerait l’exemple. Ici, les gens s’intéressent, s’organisent, prennent part aux débats. »

 

 

Le Chaos Computer Club est par exemple une institution en Allemagne, avec ses congrès annuels rassemblant des hackers venus des cinq continents. Le succès du Chaos Computer Camp, qui vient de s’achever en Allemagne, témoigne de la vitalité et de l’influence du mouvement : les 4 500 places pour cette semaine de camping-hacking ont trouvé preneurs en quelques semaines.

La journaliste Sarah Harrison, qui ne peut plus poser un pied en Angleterre, fait également référence à la procédure extraordinaire lancée en Allemagne suite à l’affaire Snowden :

« Notre premier ministre [David Cameron, ndlr] dit tranquillement que “le temps est révolu où les citoyens pouvaient réclamer le droit de ne pas être surveillés”. On en est là. Le fait que des citoyens et des politiques veuillent enquêter sur les pratiques illégales de surveillance est à des années-lumière de ce qu’on observe dans la plupart des pays. »

 

Paranoïa des dénonciations sous l’ex-RDA

Cette méfiance envers l’intrusion de l’Etat dans la vie privée des citoyens est évidemment liée aux traces laissées par deux régimes totalitaires en 50 ans. Pour l’historien Hubertus Knabe, président du mémorial de la Stasi (« Staatssicherheit », la Sécurité d’Etat) de Hohenschönhausen, les Allemands en sont encore largement marqués :

« Le sujet est très délicat en Allemagne car le souvenir du régime de la République démocratique d’Allemagne (RDA) est encore présent : le doute permanent, la paranoïa des dénonciations, l’utilisation des “données sensibles” [dossier médical, orientations politiques, sexuelles, ndlr] à des fins de chantage. »

Cet historien s’est porté partie civile auprès de la « Cour des Sages » de Karlsruhe au moment des révélations sur l’espionnage de la population allemande par la NSA et par son homologue allemand, la BND.

Dans sa jeunesse, Hubertus Knabe avait lui-même eu maille à partir avec la police d’Etat. Après avoir passé des livres d’Ouest en Est, il avait été dénoncé par son meilleur ami. Un souvenir entretenu à l’école mais aussi à travers une vaste production cinématographique (« La Vie des autres », « La Vague », « Le Tunnel ») et littéraire (« Stasiland », « Ils savent tout »).

Les Français « s’en foutent » ?

A côté, le voisin français paraît plus passif, notamment au regard de la mobilisation lors de la loi sur le renseignement, pourtant autrement plus intrusive que le projet de loi allemand. En dépit de la campagne de sensibilisation d’associations – La Quadrature du Net, le fournisseur d’accès associatif French Data Network (FDN), Reporters sans frontières, Amnesty, etc. – ainsi que les prises de position de la Commission nationale informatique et libertés (Cnil), le grand public a été relativement absent, sur le Net comme dans la rue. Face à l’apathie générale, Mediapart avait publié la « Lettre à ceux qui s’en foutent » de Laurent Chemla (le cofondateur de Gandi), au moment du vote de l’Assemblée.

Ce manque de vigilance ne serait pas l’apanage de la France. Selon Jacob Appelbaum, qui a notamment révélé l’espionnage de la chancelière Merkel dans l’hebdomadaire Der Spiegel :

« Aux Etats-Unis, les gens considèrent que l’utilisation de données personnelles n’était que le fait des régimes totalitaires allemands, en occultant toute responsabilité collective et affirment que “ça n’arrivera jamais chez nous”. Ils se trompent : aujourd’hui, les données collectées par la Tailored Access Operations [service de la NSA, ndlr] sont directement utilisées pour des entreprises d’assassinats [par drone en Afghanistan, ndlr]. […]

Le niveau de conscience dans le débat allemand fait une différence énorme dans l’issue politique. »

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25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 14:55

 

Source : http://www.boursorama.com

 

 

Ces entreprises allemandes mêlées à des affaires de corruption en Grèce
AFP le

 

 

 

Siemens, Daimler, Rheinmetall: ces fleurons industriels qui ont fait la réputation de l'économie allemande

Siemens, Daimler, Rheinmetall: ces fleurons industriels qui ont fait la réputation de l'économie allemande sont englués dans des affaires de corruption à grande échelle en Grèce ( DPA/AFP/Archives / Maja Hitij )

 

Siemens, Daimler, Rheinmetall: ces fleurons industriels qui ont fait la réputation de l'économie allemande sont englués dans des affaires de corruption à grande échelle en Grèce, pays dont l'Allemagne ne cesse pourtant de dénoncer certaines pratiques frauduleuses.

 

Aucune date n'a encore été fixée pour la comparution de 19 anciens cadres du conglomérat allemand Siemens devant la justice grecque, mais elle s'annonce comme l'un des procès financiers les plus importants de la décennie en Grèce.

Soixante-quatre personnes au total sont poursuivies pour corruption passive et active et blanchiment d'argent dans le cadre d'une gigantesque affaire de pots-de-vin versés en échange de l'obtention d'un juteux marché public.

Il s'agit du "plus gros scandale impliquant une entreprise dans l'histoire d'après-guerre de la Grèce", selon l'organisation américaine CorpWatch, qui scrute les pratiques des entreprises.

L'enquête aura duré neuf ans et nécessité 2.368 pages de rapport. Le groupe bavarois, qui entretient des liens avec la Grèce depuis le XIXe siècle, est accusé d'avoir "arrosé" différents responsables pour obtenir le vaste chantier de la modernisation du réseau téléphonique grec à la fin des années 90.

Au total, Siemens aurait versé environ 70 millions d'euros de pots-de-vin lors d'un contrat conclu pour le passage au numérique de la société des télécommunications grecque OTE.

Parmi les accusés, l'ancien dirigeant de Siemens en Grèce, Michalis Christoforakos. Mais ce Germano-Grec de 62 ans a peu de chances d'être présenté à ses juges. Réfugié en Bavière depuis sa fuite de Grèce en 2009, la justice allemande refuse catégoriquement son extradition, arguant que les faits sont prescrits. Les relations déjà acrimonieuses entre l'Allemagne et la Grèce ne se sont pas arrangées avec cette décision.

"Le témoignage de cette personne serait vital pour le procès Siemens à Athènes", a tempêté la présidente du Parlement grec, Zoé Konstantopoulou. "Mais c’est avant tout une question de justice qui démontre qu’il y a un double langage de la part de l’Allemagne", selon elle.

Siemens serait aussi impliquée dans une affaire de corruption concernant le système de sécurité des jeux Olympiques d'Athènes de 2004, selon une enquête en cours.

-'dommages de 2 mds EUR'-

L'Allemagne aime prendre la posture du bon élève de l'Europe, consciencieux et sérieux et n'hésite pas à renvoyer la Grèce à son image de nation gangrénée par les détournements d'argent public, comme si la corruption était un atavisme national.

Selon l'ONG Transparency International, qui réalise un indice de perception de la corruption, la Grèce reste le cancre de l'Europe, mais elle a fait des progrès notables à la faveur de la crise.

"La corruption des entreprises allemandes en Grèce est notoire depuis des années même si jusqu'ici, ces affaires n'ont été suivies que quelquefois de poursuites judiciaires", assure le think tank de chercheurs German Foreign Policy.

En 2011, au plus fort de la crise économique et sociale, une commission parlementaire avait même chiffré le manque à gagner pour les finances grecques "à deux milliards d'euros".

Plusieurs grands noms de l'armement allemand sont également pointés du doigt en Grèce.

"Les entreprises allemandes ont considérablement profité des dépenses faramineuses d'Athènes en matière de défense", assure à l'AFP Sahra Wangenknecht, députée allemande de Die Linke. La Grèce a eu des années durant le plus gros budget défense de l'Union européenne, ce qui n'a fait qu'accroître son abyssale dette publique, selon elle.

Le constructeur automobile Daimler a été épinglé au printemps par la justice grecque qui lui reproche le versement de pots-de-vin lors de l'attribution d'un contrat de véhicules militaires de 100 millions d'euros. Idem pour Krauss Maffei Wegmann qui a fourni des chars Leopard.

Le groupe de défense Rheinmetall a été condamné en 2012 à payer 37 millions d'euros d'amende pour s'être montré généreux avec des responsables du ministère grec de la Défense. A la clé: la vente de son système de défense aérienne pour 150 millions d'euros.

Deux ex-dirigeants de Ferrostaal ont aussi été condamnés et la firme a dû payer 140 M EUR pour avoir versé des commissions occultes pour décrocher des contrats de sous-marins.

Souvent les dommages financiers encourus en cas de condamnation sont plus faibles que les gains réalisés par ces entreprises avec ces contrats douteux, ce qui ne pousse pas à stopper ces pratiques, relèvent des observateurs.

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25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 14:28

 

Comprendre la dette publique (en quelques minutes)

 

Mise en ligne le 28 sept. 2011

Site internet: www.mrquelquesminutes.fr/#dettepublique_­video

Apprenez en quelques minutes ce qu'est la création monétaire par le crédit, le système des réserves fractionnaires, et l'article 123 du traité de Lisbonne... sans lesquels il est impossible de comprendre l'origine des dettes publiques et privées qui ravagent l'ensemble des pays développés.

 

 

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25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 14:09

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

Les gendarmes croient tenir leurs terroristes sur le plateau de Millevaches!

|  Par Louise Fessard

 

 

Sur le plateau de Millevaches, l'affaire de Tarnac a laissé des traces. Accusé d’avoir cadenassé une gendarmerie du Limousin, un militant creusois de 35 ans sera jugé le 3 septembre pour «entrave au mouvement de personnel ou de matériel militaire». Au départ ouverte pour «terrorisme», l’enquête révèle une surveillance gendarmesque délirante du plateau.

 

Le 3 septembre, Gregory, un militant de 35 ans, comparaîtra devant le tribunal de grande instance de Guéret (Creuse) pour « entrave au mouvement de personnel ou de matériel militaire ». Rangé parmi les atteintes à la défense nationale, il s’agit d’un délit introduit dans le code pénal le 4 juin 1960 – en pleine guerre d’Algérie – par une ordonnance visant à faciliter « le maintien de l’ordre, la sauvegarde de l’État et la pacification de l’Algérie ».

C’est une blague potache qui vaut au Creusois d’être jugé pour cette infraction rarement poursuivie devant les tribunaux français. Il est accusé d’avoir le 8 novembre 2014 cadenassé le portail de la gendarmerie d’Eymoutiers (Haute-Vienne) lors d’une manifestation pacifique en mémoire du jeune botaniste Rémi Fraisse. Gregory est également poursuivi pour « organisation d’une manifestation non déclarée ». Il encourt jusqu’à cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.

 

Ce samedi 8 novembre 2014, le plateau de Millevaches est en ébullition après la mort du jeune militant écologiste Rémi Fraisse, tué le 26 octobre par une grenade d’un gendarme à Sivens (Tarn). Environ 80 personnes défilent pacifiquement du centre-bourg d’Eymoutiers jusqu’à la gendarmerie devant laquelle elles s’installent pour pique-niquer. Un participant, le visage dissimulé par sa capuche et un foulard, cadenasse l’entrée de la brigade. Après quoi, il retire tranquillement sa capuche pour rejoindre le pique-nique. Les manifestants accrochent deux banderoles « Désarmons la police » et « A la niche les cognes », maculant symboliquement le macadam de peinture rouge. L’action sera revendiquée par l’Assemblée populaire du  plateau de Millevaches dans une vidéo publiée par Rue89 le 10 novembre (l'appel a depuis été retiré mais on peut le retrouver ici).

 

 

« Nous, assemblée populaire du plateau de Millevaches, appelons tous et chacun dans les jours qui viennent, à se rendre en masse devant les commissariats, gendarmeries et casernes, afin d’y bloquer par tous les moyens nécessaires, piquets, soudures, cadenas, murets, etc., la sortie des uniformes globalement inutiles, malfaisants et régulièrement assassins qui les peuplent. »

« C’était franchement bon enfant avec des vieux et des jeunes, du genre casse-croûte devant la gendarmerie, se souvient Didier, 58 ans, retraité d’ERDF installé dans un village des alentours depuis trente ans. Il n’y a pas eu d’insulte, ni de cris. Les gendarmes, qui étaient à 200 mètres, n’ont pas eu à intervenir. » Sur le plateau, la mort du jeune militant écologiste a profondément touché. « Ça a créé de la colère "On nous tire comme des lapins !", car les gens ont réalisé que ça aurait pu être n’importe lequel d’entre nous : des Rémi Fraisse, il y en a plein ici », explique Daniel Denevert, 66 ans, ancien cadre supérieur dans la santé qui s’est installé dans le coin en 2009 à l’âge de la retraite. « Je l’ai vraiment vécu comme une injustice, ajoute de son côté Didier. Face aux jeunes, on n’hésite pas à tirer dans le tas, à faire dix blessés pour en effrayer cent, mais quand des agriculteurs se conduisent mal, on ne leur tire pas au Flashball dans la figure, ni à la grenade ! »

Ce dont ne se doutent alors pas les manifestants, c’est que les militaires, mis en cause dans l’affaire de Sivens, sont sur les dents. Et que des enquêteurs, venus de la section de recherche de Limoges, les photographient soigneusement derrière une fenêtre de la brigade. Car le matin déjà, un gendarme d’Eymoutiers, venant à 6h40 prendre son service, s’est heurté à un portail dûment clos par une chaîne cadenassée. Sur le boîtier interphone de la brigade figurait une affiche fraîchement collée au ton accusatoire : « Ils tuent Rémi Fraisse ». Dans quatre brigades voisines de Corrèze et de Creuse, ses collègues militaires ont eu la même mauvaise surprise.

Ni une ni deux, l’OPJ d’Eymoutiers, qui n’a pas froid aux yeux, se lance dans une enquête de flagrance pour « terrorisme » par « dégradation de bien » et « participation à un mouvement insurrectionnel ». Rien que ça. Présenté comme « faisant partie du premier cercle des responsables du mouvement » du plateau de Millevaches, le poseur de cadenas est rapidement identifié sur les photographies du rassemblement comme un habitant d’un petit village voisin, nommé Gregory.

Où l’on retrouve l’«ultra-gauche»

Lorsqu’ils repèrent en plus parmi les pique-niqueurs Julien Coupat et Gabrielle Hallez, les gendarmes pensent tenir leur insurrection. Venus en voisin de Tarnac (Corrèze), les deux militants, soupçonnés d’avoir saboté des lignes de TGV en 2008, sont alors encore sous le coup d’une mise en examen pour terrorisme [la juge d’instruction parisienne en charge du dossier a depuis abandonné cette qualification - ndlr]. Mieux encore, les gendarmes de la cellule de renseignement du Limousin, appelés en renfort, croient reconnaître une autre mise en examen, Aria Thomas, un cadenas à la main.

« Au regard de l'implantation des lieux de commission des faits, de l'appartenance à la mouvance politique (extrême gauche) des individus impliqués et de la sensibilité qui en découlait », les gendarmes de la section de recherche de Limoges sont saisis de l’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Guéret. Lequel parquet requalifie les faits en « entrave au mouvement de personnel ou de matériel militaire ». Au total, ce sont 36 manifestants qui sont identifiés sur les clichés et étiquetés « sympathisants de la communauté anarchiste » pour avoir participé à un pique-nique militant devant la gendarmerie. Leurs profils n'ont pourtant rien d'inquiétant : une employée du Conseil départemental, le responsable d’une radio associative du plateau, plusieurs acteurs locaux de l’économie solidaire et sociale (« De Fil en réseau », « Garage associatif et solidaire en Limousin »), le « fils du médecin retraité » d’un village voisin, ainsi qu'une adolescente de 14 ans…

Les enquêteurs ne lésinent pas sur les moyens. À l’issue de la manifestation, ils filent plusieurs manifestants dans Eymoutiers et relèvent leurs plaques d’immatriculation, ainsi que celles des participants à une réunion se déroulant plus tard dans l’après-midi. Le 15 et le 16 novembre 2014, deux autres rassemblements en mémoire de Rémi Fraisse à Tulle et à Saint-Antonin sont placés sous surveillance. Sans résultat. L’analyse des empreintes digitales et génétiques sur les quelques mégots et morceaux d’adhésif ne donne rien non plus, à part un profil inconnu des fichiers ; pas plus que celle du trafic téléphonique des bornes situées à proximité des brigades cadenassées. C’est également en vain qu’une trentaine de quincailleries et de magasins de motos de la région sont interrogés sur les récents acheteurs de chaînes et de cadenas.

 

Manifestation à Tulle, le 15 novembre, après la mort de Rémi Fraisse.Manifestation à Tulle, le 15 novembre, après la mort de Rémi Fraisse. © (dr)
 

À défaut de faits, il faut donc pas mal d’inspiration à la section de recherche de Limoges pour conclure le 18 mai 2015 à une action « d'individus formant la frange radicale de la mouvance anarchiste (…) regroupés autour d'une organisation auto-baptisée "Assemblée Populaire du Plateau de Millevaches" ». Dans ce rapport de synthèse, l’enquêteur voit dans l’Assemblée une « structure clandestine dont la finalité portait sur des opérations de déstabilisation de l'État par des actions violentes ». Et, dans une vision très policière, il la dote de deux théoriciens, Julien Coupat et le romancier Serge Quadruppani.

Voici l’intégralité du passage intitulé « Historique de la mouvance anarchiste du Limousin ».  

« Dans les années 90 jusqu'au début des années 2000, des individus affiliés à des mouvements libertaires d'ultra-gauche s'installaient en Haute-Vienne, notamment dans les communes de Nouic, Blond, Cieux et surtout Bussière-Boffy. Ces installations accompagnées d'implantations de yourtes engendraient une profonde discorde avec les élus et la population.

À partir de 2008 et suite à la médiatisation de l'affaire "des inculpés de Tarnac", de nombreux membres se revendiquant des milieux anarcho-autonomes rejoignaient le "Plateau de Millevaches" situé aux confins des trois départements de la région du Limousin pour se rassembler autour de leur leader charismatique et idéologue, le nommé Julien Coupat (mis en examen et incarcéré dans l'affaire citée supra relative à des actes de terrorisme sur les lignes du TGV français). Ces nouveaux arrivants bénéficiaient alors d'appuis de certains élus locaux et de personnes déjà installées et ralliées à leur cause. Au fil du temps, émergeait alors une structure clandestine dont la finalité portait sur des opérations de déstabilisation de l'État par des actions violentes menées au cours des manifestations d'importance.

Cette communauté anarchiste se regroupait finalement dans un mouvement baptisé "L'assemblée populaire du Plateau de Millevaches". Son observation permettait de mettre en évidence que celle-ci était régulièrement fréquentée par de nombreux sympathisants belges, suisses, italiens et allemands ainsi que par de jeunes activistes originaires de différentes régions de France. Très méfiants, les membres de cette mouvance adoptaient une attitude de délinquants d'habitude. Au delà de ce mode de vie qui s'apparentait à la théorie prônée par Coupat Julien et Quadruppani Serge (considéré comme l'un des fondateurs), ces individus affichaient une volonté d'agir de manière concertée avec comme seul but de porter atteinte à l'État, à l'autorité de celui-ci et à ses infrastructures. Ils obéissaient ainsi à une doctrine "philosophico-insurrectionnaliste", tel qu'il était mentionné dans un pamphlet intitulé "L'insurrection qui vient".

De ce fait, ils s'agrégeaient systématiquement à des mouvements de mécontentement écologistes, altermondialistes, anti-nucléaires, etc., prenant systématiquement pour prétexte certaines initiatives gouvernementales qu'ils baptisaient de "grands projets inutiles et imposés par le gouvernement ou les collectivités territoriales". La violence à l'égard des forces de l'ordre avec la volonté de porter atteinte à leur intégrité physique apparaissait toujours dans les slogans de ces individus.

La mort de Fraisse Rémi donnait alors une nouvelle tribune à ces activistes et servait d'argument aux fins de mener des actions violentes contre les intérêts de l'État et ses représentants. Ils espéraient ainsi entraîner dans leur sillage les lycéens, écologistes, anticapitalistes, etc., souhaitant défendre cette cause et dénoncer la position du gouvernement. »

« Un copié-collé de l’affaire de Tarnac »

« C’est de la pure connerie, un copié-collé de Tarnac », réagit Daniel Denevert. Librement inspirée des élucubrations policières de l’affaire de Tarnac, cette réécriture de l’histoire du plateau de Millevaches ferait presque sourire ses habitants si elle ne dévoilait pas un degré de surveillance policière inquiétant.

En fait de cellule clandestine, l’Assemblée populaire du plateau de Millevaches est un mouvement informel créé en 2010 au moment du mouvement contre la réforme des retraites. « Nous avions fait des blocages de dépôts de carburant, des taggages, une caisse de solidarité pour les grévistes, explique Daniel Denevert. Depuis, nous avons pris l’habitude de nous réunir à chaque fois qu’un sujet de société national ou local surgit. La liste de diffusion rassemble 150 à 200 personnes avec des parcours et sensibilités très différentes, des écolos, des artisans, des agriculteurs, des libertaires, etc. C’est une terre assez isolée, peu peuplée, avec des habitudes de solidarité quotidienne. L’assemblée fait écho à cet esprit de bienveillance. » 

 

Serge Quadruppani.
Serge Quadruppani.
 

Qualifié de fondateur du mouvement, l’écrivain et traducteur de polars Serge Quadruppani, 53 ans, ne s’est en fait installé sur le plateau qu’en 2011, soit un an après sa création. Croyant reconnaître sa voix dans l’appel vidéo diffusé sur Dailymotion, les gendarmes ont demandé à l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) de comparer sa bande-son avec un entretien radiophonique donné par l’écrivain. Encore une fausse piste, l’expert n’a relevé « aucune concordance objective ». « C’est très flatteur d’avoir voulu faire de moi l’idéologue du plateau, j’ai beaucoup de sympathie pour ce qui s’y passe, mais ces gens n’ont pas besoin de moi comme théoricien, s’amuse le romancier libertaire. Quant à la structure clandestine, c’est ridicule, il s’agit d’une assemblée publique à laquelle toute le monde peut participer. »

Entendu en audition libre le 24 mars 2015 à l’issue de l’enquête, le seul suspect Gregory a refusé de répondre aux questions des gendarmes. « J’ai l’impression qu’ils se sont tapés de gros films et ont écrit une belle histoire », dit le jeune homme, investi dans une association agricole. Jointe par téléphone, son avocate Me Martine Blandy, juge l’enquête « disproportionnée dans ses qualificatifs et ses moyens ». « Cette débauche de moyens n’a mené à rien, elle a juste permis de faire du renseignement», estime l’avocate limougeaude.

Michel Lulek, qui dirige un trimestriel local intitulé INPS, ne reconnaît pas non plus sa montagne limousine dans le récit gendarmesque. « Ce n’est pas du tout le campement de babas caricatural décrit, dit ce journaliste. Le plateau a connu des vagues successives d’installations de nouveaux habitants : des agriculteurs normands et hollandais dans les années 1950, le retour à la terre un peu naïf post-1968, la génération "développement local et éducation populaire" de la décentralisation des années 1980 dont je fais partie. Puis dans les années 2000 sont arrivés des gens dans une recherche d’autonomie, catalogués de décroissants qui ont installé quelques yourtes, ainsi que des militants engagés dans des luttes politiques, des squats. Les assemblées reflètent cette diversité, y compris celle des natifs du coin. »

Il rappelle que le mouvement s’est également investi dans des débats très locaux, comme la réforme des communautés de communes et l’avenir du plateau, une région à faible densité que les géographes de la Datar transformeraient volontiers en « usine à bois et plateforme de production d’hydroélectricité pour le reste du pays ». « Réduire ces mobilisations à une groupe d’activistes, dans une grille de lecture policière hiérarchisée, c’est aussi une façon facile de se boucher les oreilles et de ne pas entendre les vraies questions posées sur le déficit de démocratie locale et la reconfiguration d’un territoire », estime Michel Lulek.

 

 

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

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25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 13:45

 

 

collectif SoliGrecsNîmes

 

 

Tract que nous distribuerons jeudi soir devant Carré d'Art et à la bodega chez Jany

 

 

Les Grecs aujourd'hui...nous demain ? Ce 27 Août : Jeudis de Nîmes :collectif SoliGrecsNîmes devant le carré d'art + Mardi 08 sept au Sémaphore film-débat "La tourmente Grecque" avec Philippe Menut, réalisateur
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25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 13:27

 

Le choix de ces informations appartient à leur auteur, nous ne faisons que les transmettre en l'état

 

 

Pour communiquer vos dates, contacter Janie :

 

06 15 33 61 73

 

@ jmarneguy@gmail.com

 

 

 

 

Dates

Evènement

Lieu

heure

Du 22 au 26/8

Université d’été d’ Ensemble !

Bordeaux

 

Du 25 au 28/8

Université d’été d’ATTAC

Une plénière le 25/8 avec Zoe Konstantopoulo..

Marseille Fac St Charles

 

26/8

Conseil d’agglo ?

Le Colisée

 

27/8

Conf de presse des élus de l’ADECR :défense des communes /loi NOTRe

Préfecture

11h

Jeudi 27/8

Jeudis de Nîmes :collectif SoliGrecsNîmes

Distrib de tracts

Solidarité avec le peuple Grec

Carré d’Art

Bodega Chez Jany

Rue de l’Etoile

19h…

28/8

Vernissage Expo Ezzard

Galerie 4 Barbiers

Rue Maubet

19h

28/8

Café Citoyen avec Nouvelle Donne « Chômage et précarité »

St Ambroix

Antidote Café

19h

1 sept

Réunion Collectif Soutien au peuple Grec

London Tavern

19h

2 sept

Autour des élus Communistes et républicains un Forum Citoyen ouvert pour la défense des communes

Alès salle Cazot

18h

3 sept

Films dePierre Carles en sa présence « Les ânes ont soif »et « On a mal à la dette » par le Parti de Gauche

Le Vigan cinéma Le Palace

20h30

Samedi 5 sept

Forum des associations Nîmoises : stands AFPS, ATTAC, OIP, Croco Vélo, ++++

Esplanade

De 9 à 18h

8 sept

Projection du film de P.Menut « la tourmente grecque » avec ATTAC, CADTM et le Collectif Nîmois de solidarité

Le Sémaphore

20h

Samedi 12/9

Fête Quartier Gambetta

Place St Charles et Ilôt Fléchier ++

De 11 à 20h

 

Repas à l’Association Côté Jardins Solidaires le mardi 0466845199

 

Agenda //Démosphère Gard Cévennes http://gard.demosphere.eu

 

LES INDIGNÉ-E-S DE NÎMES "DÉMOCRATIE RÉELLE MAINTENANT"

RV chaque mercredi à 18h devant la maison carrée

et chaque samedi à partir de 13h sur le terrain de Caveirac

 

 

 

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24 août 2015 1 24 /08 /août /2015 21:31

 

Source : http://cadtm.org

 

 

Vidéo

Grèce : pourquoi la capitulation ? Une autre voie est possible

23 août par Eric Toussaint , Philippe Menut

 

 

 

Éric Toussaint analyse de manière critique l’attitude de Syriza en ce qui concerne la dette depuis 2010, pour expliquer comment le gouvernement grec en est venu à signer l’accord funeste du 13 juillet 2015. Une des explications fondamentales est la non prise en compte de l’audit de la dette qui aurait pourtant permis, en suspendant son paiement, de ne pas se soumettre aux diktats des créanciers. Éric Toussaint présente un plan B portant sur la dette, les banques, l’austérité, la monnaie et la fiscalité.

Durée : 38 minutes

 

Titres des différents chapitres :

  • La commission d’audit citoyen de 2011
  • La position de la direction de Syriza vis-à-vis du Comité d’audit citoyen de 2011
  • Le programme de Syriza aux élections législatives de mai-juin 2012
  • Fin 2012 : La direction de Syriza modère ses propositions
  • Octobre 2013 : Alexis Tsipras souhaite une conférence européenne sur la dette publique
  • Syriza devient le premier parti de Grèce aux élections européennes de mai 2014
  • La victoire de janvier 2015
  • L’accord funeste du 20 février 2015 avec les créanciers institutionnels
  • Une autre politique était souhaitable et possible
  • Lancement de la commission pour la vérité sur la dette grecque par la Présidente du Parlement hellénique.
  • Le gouvernement grec ne s’appuie pas sur l’audit
  • Du référendum du 5 juillet à l’accord du 13 juillet 2015
  • Les leçons de la capitulation du 13 juillet
  • Une monnaie complémentaire dans le cadre d’un plan B

 

 

Enregistré le 14 août 2015

Réalisation Philippe Menut, auteur du documentaire La Tourmente grecque

 
Auteur

Eric Toussaint

est maître de conférence à l’université de Liège, est le porte-parole du CADTM International et est membre du Conseil scientifique d’ATTAC France. Il est auteur des livres Procès d’un homme exemplaire, Editions Al Dante, Marseille, 2013 ; Un coup d’œil dans le rétroviseur. L’idéologie néolibérale des origines jusqu’à aujourd’hui, Le Cerisier, Mons, 2010. Il est coauteur avec Damien Millet du livre AAA, Audit, Annulation, Autre politique, Le Seuil, Paris, 2012 ; La dette ou la vie, Aden/CADTM, Bruxelles, 2011. Ce dernier livre a reçu le Prix du livre politique octroyé par la Foire du livre politique de Liège Dernier livre : Bancocratie ADEN, Brussels, 2014. Il est coordonnateur de la Commission pour la Vérité sur la dette publique de la Grèce créée le 4 avril 2015.

Auteur
 
 

Philippe Menut

Après 30 ans de carrière en tant que journaliste grand reporter à France 2 Paris et France 3 Montpellier, Philippe Menut se lance en toute liberté et indépendance dans le tournage du film La tourmente grecque avec l’appui de nombreux amis grecs.

 

 

Source : http://cadtm.org

 

 

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24 août 2015 1 24 /08 /août /2015 17:18

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

Yanis Varoufakis : « La véritable cible du docteur Schäuble est la France et son Etat-providence »

Le Monde.fr | | Propos recueillis par

 

L'ex-ministre grec des finances, Yanis  Varoufakis lors d'une session à la Vouli, le 14 août.

Provocateur, idéaliste, arrogant. Yanis Varoufakis, ex-ministre des finances grec, fascine autant qu’il agace. Quatre jours avant son passage en France, à la fête de la Rose, à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire), dimanche 23 août, l’économiste trublion a reçu Le Monde le 19 août sur l’île grecque d’Égine, où il a une maison.

 

Le troisième plan d’aide à la Grèce, qu’il définit comme une « capitulation » face aux créanciers d’Athènes, conduira son pays dans l’abîme, explique-t-il. Il dénonce l’opacité de l’Eurogroupe, qui, selon lui, prend des décisions majeures pour l’avenir de la zone euro sans que les citoyens en soient informés.

La France a-t-elle été un allié du gouvernement d’Alexis Tsipras pendant les négociations avec les partenaires de la Grèce ?

La plupart des Européens imaginent que ces derniers mois la Grèce a négocié avec ses partenaires de la zone euro. Ce n’est pas le cas. Pendant les cinq mois où j’ai été impliqué au sein de l’Eurogroupe [la réunion des ministres des finances de la zone euro], mes homologues me renvoyaient systématiquement vers les représentants des institutions, à savoir la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE), et le Fonds monétaire international (FMI).

Je n’ai jamais négocié en direct avec Michel Sapin, mon collègue français. Ni avec Wolfgang Schäuble, le ministre des finances allemand, qui assurait qu’il ne pouvait rien faire pour moi et me renvoyait aux institutions.

Même lorsque M. Schäuble et moi avons enfin ouvert un dialogue, peu avant mon départ, il était clair que le moindre degré de convergence entre nous ne pouvait être exprimé de façon officielle.

C’est la grande leçon de ces derniers mois : la zone euro est la zone économique la plus puissante, mais personne ne la dirige — ou du moins, personne d’élu. Elle a créé un monstre, l’Eurogroupe, où les ministres des finances ne négocient pas vraiment les uns avec les autres.

Reprochez-vous au gouvernement grec d’avoir signé le troisième plan d’aide ?

J’ai voté contre ce programme. Ce gouvernement, moi y compris, a été élu en janvier sur un engagement simple : ne plus signer avec les créanciers d’accord économiquement non viable. C’est-à-dire qui aggraverait la récession et rendrait littéralement impossible le remboursement de notre dette. Depuis 2010, la Grèce a commis deux fois l’erreur d’accepter de tels plans. Nous avons promis d’y mettre un terme, et, en ce qui me concerne, je n’ai jamais changé de position.

 

Malheureusement, le premier ministre a fini par accepter ce troisième programme, qu’il a pourtant lui-même décrit comme mauvais. L’Europe tout entière en sortira perdante. De mon côté, j’en ai tiré les conséquences en démissionnant, comme je m’étais engagé à le faire.

 

Ce nouveau programme, de 86 milliards d’euros, a pourtant permis à la Grèce d’éviter le « Grexit », une sortie de la zone euro.

C’est ainsi que la presse présente les choses. Mais je ne partage pas cette analyse. Si la Grèce tente, en dépit du bon sens et des lois élémentaires de l’économie, d’appliquer ce mémorandum et les réformes qui l’accompagnent, elle courra droit au Grexit. Car ce programme est conçu pour faire sombrer notre économie.

Résultat : nous ne pourrons pas tenir nos engagements, et le docteur Schäuble pourra nous pointer du doigt et couper les aides au pays. Le Grexit est très clairement l’objectif qu’il poursuit.

Vous affirmez que M. Schäuble veut pousser la Grèce hors de l’euro. Pour quelle raison ?

Pour atteindre la France. L’Etat-providence français, son droit du travail, ses entreprises nationales sont la véritable cible du ministre des finances allemand. Il considère la Grèce comme un laboratoire de l’austérité, où le mémorandum est expérimenté avant d’être exporté. La crainte du Grexit vise à faire tomber les résistances françaises, ni plus ni moins.

Lire aussi l'intégralité de l'interview : Yanis Varoufakis : « La véritable cible du docteur Schäuble est la France et son Etat-providence »

 

 Marie Charrel (Athènes, envoyée spéciale)
Journaliste macroéconomie / politique monétaire

 

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

 

 

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