Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 novembre 2015 3 04 /11 /novembre /2015 15:15

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

Les murs, une barrière criminelle sur la trajectoire des réfugiés : l'exemple grec

|  Par Amélie Poinssot

 

 

 

Plus de quatre-vingts personnes sont mortes noyées ces dix derniers jours au large des îles grecques. De nombreuses voix à Athènes en appellent à ouvrir le mur de l'Evros, érigé fin 2013 par le gouvernement de droite de Samaras sur les 12 km de frontière terrestre qui séparent la Grèce de la Turquie. À l'heure où plusieurs pays d'Europe centrale tentent de fermer leurs frontières, le cas grec met en évidence les conséquences criminelles de telles barrières.

 

 

 

Le décompte est macabre. Quatre morts le 2 novembre, au large de l'îlot de Farmakonissi. Onze morts, dont six enfants, la veille, au large de l'île de Samos. Vingt-deux corps repêchés au large de Kalymnos et de Rhodes le 30 octobre. Quarante-deux décès dans le naufrage d'une embarcation transportant plus de 300 personnes au large de Lesbos le 28 octobre. Trois corps retrouvés, dont deux enfants, mais aussi sept disparus, le 25 octobre, au large de Lesbos… Ces dix derniers jours, les naufrages des embarcations précaires de migrants qui s'engagent dans la traversée des côtes turques vers les terres grecques sont devenus pratiquement quotidiens, venant alourdir un nombre de morts en Méditerranée qui a déjà battu un triste record : près de 3 000 personnes ont perdu la vie en tentant une traversée vers le continent européen depuis début 2015.

La situation sur l'archipel hellène, si elle n'était déjà humainement tragique, aurait un aspect absurde. Seuls quelques kilomètres séparent les îles grecques les plus orientales des côtes turques – parfois même moins : entre Samos et la Turquie, 1 200 mètres à peine… Pour les touristes munis de passeports européens, le voyage, en toute sécurité, ne coûte que quelques euros. Pour ces hommes, ces femmes et ces enfants qui fuient un pays en guerre ou des conditions de vie devenues trop dangereuses, en provenance de Syrie, d'Afghanistan, d'Irak ou d'Iran, la traversée peut coûter jusqu'à 3 000 euros (comme en témoigne notamment ce récit par Carine Fouteau, qui retrace le parcours d'un réfugié syrien, de Hama à Solo). Une traversée où ils mettent leur vie en jeu, entassés à plusieurs dizaines sur des pneumatiques, beaucoup ne sachant pas nager.

La Grèce a toujours été une porte d'entrée dans l'Union européenne : ses îles, proches des côtes turques, ont toujours vu passer des migrants. Mais la situation s'est considérablement aggravée ces deux dernières années et le bilan humain n'a jamais été aussi lourd. Cela ne tient pas seulement à l'ampleur du flux actuel, sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et en constante augmentation (le mois d'octobre a présenté un nouveau pic pour la Grèce, qui a vu arriver plus de 200 000 personnes d'après l'Organisation internationale des migrations). Ce phénomène est lié, aussi, au changement de parcours migratoire, la route des îles étant la seule encore possible en Grèce, et la plus dangereuse de toutes, en particulier lorsque les vents se lèvent sur la mer Égée, comme c'est le cas en ce moment.

 

La main d'un homme échoué sur l'île de Lesbos, le 31 octobre 2015.
La main d'un homme échoué sur l'île de Lesbos, le 31 octobre 2015. © Reuters
 

Car depuis deux ans, une barrière construite à la limite nord-est de la Grèce, le long des 12 kilomètres de frontière terrestre qui la séparent de la Turquie, au détour d'un méandre de l'Evros – le fleuve frontalier –, a fermé la route plus sûre que constituait, pour les migrants, cette entrée dans l'Union européenne (UE) par une simple traversée à pied (que Mediapart avait raconté, déjà, début 2011). Érigé sous le gouvernement Samaras (droite conservatrice), en dépit de l'avis critique de Bruxelles et sans argent européen, ce mur de barbelés, désormais étroitement surveillé avec l'aide de Frontex, a eu l'effet exactement contraire de celui escompté : loin de limiter les entrées en Grèce, sa construction a provoqué un déplacement de la route migratoire vers les îles. Multipliant, par là même, le nombre de morts et de traversées périlleuses.

À l'heure où plusieurs gouvernements d'Europe centrale envisagent d'ériger de nouveaux murs, l'exemple grec devrait faire réfléchir. Après la Hongrie de Orban, qui a fait construire un mur de 175 km à sa frontière avec la Serbie et souhaite désormais installer de nouvelles clôtures à ses frontières avec la Roumanie et la Croatie (voir notamment l'interview accordée par Viktor Orban au Figaro, le 16 septembre dernier), c'est au tour de l'Autriche de vouloir construire une barrière sur sa frontière avec la Slovénie. Ce serait une première : la fermeture d'une frontière au sein même de l'espace Schengen. De son côté, le premier ministre slovène s'est dit prêt à édifier une clôture entre son pays et sa voisine croate… Or – c'est une évidence rappelée régulièrement par les ONG et les associations d'aide aux migrants –, un mur n'a jamais empêché un migrant fuyant la guerre de poursuivre sa route.

En Grèce, on ne compte plus ces derniers jours les voix qui s'élèvent pour « ouvrir » le mur de l'Evros. Il y a eu notamment, ce week-end, le cri de colère d'Aris Messinis, photographe grec employé par l'Agence France-Presse à Athènes, qui se trouve régulièrement sur les îles pour couvrir ces arrivées sans précédent et les élans de solidarité qui les entourent. Mais la solidarité ne suffit pas, dit-il, face à la tragédie. « À Lesbos, nous vivons une deuxième Syrie, a-t-il déclaré dans une interview au site grec indépendant Press Publica, qui a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux. L’État, notre État de gauche, n'existe pas. Il laisse les bénévoles et les pêcheurs sortir les hommes des vagues. La seule chose que fait notre État de gauche c'est de twitter, à travers le compte Tweeter du premier ministre, sur l'Europe qu'il souhaite. L'Europe, soi-disant, de la solidarité et de l'humanisme. » Le photographe n'a pas de mots assez durs pour décrire la réalité qu'il tente de saisir avec son appareil. « Je suis père… et je vois devant moi des enfants qui se noient. […] J'ai couvert des guerres et j'ai vu des enfants morts. Mais ce qui se passe ici n'a pas de précédent. Ils sont comme des moutons à l'abattoir. » Alors que la barrière de l'Evros reste, pour l'heure, complètement hermétique, Aris Messinis déclare : « Qu'ils ouvrent au moins une porte, afin de les laisser passer, goutte à goutte. C'est seulement comme ça que les noyades s'arrêteront et que le contrôle voulu pourra fonctionner. »

« Barrière de la honte »

La question du mur de l'Evros est pourtant ouvertement posée par de nombreux acteurs sur le terrain. Plusieurs associations militent pour son démantèlement, et même des institutions, comme la région Égée du Nord. À Kastanies, la commune la plus proche de cette frontière terrestre avec la Turquie voisine, le collectif « Stop Evros Wall » a organisé ce samedi 31 octobre une manifestation qui a rassemblé des centaines de personnes, dont une bonne partie venue de Thessalonique pour l'occasion. Parallèlement, la commission « droits de l'homme » de Syriza, rappelant opportunément que la Grèce a été le premier pays en Europe à ériger un mur face aux flux migratoires, a demandé l'ouverture de cette « barrière de la honte » et l'organisation d'un passage sécurisé pour les réfugiés.

Mais au niveau gouvernemental, rien ne bouge pour l'instant et la position de l'exécutif Tsipras, à rebours de son parti, tient de la schizophrénie. Le premier ministre a bien fustigé, dans son discours devant la Vouli, la semaine dernière, l'« hypocrisie » européenne et condamné ces pays qui « adoptent la logique de construction de murs et de fils barbelés sur les frontières pour empêcher les migrants de passer leurs frontières »… Mais il n'a pas dit un mot sur la frontière nord-est du pays. Dans l'opposition au moment de la construction du mur, en 2012, les députés Syriza étaient pourtant les premiers à s'opposer à cette politique de fermeture et de répression à l'égard des migrants…

 

La barrière de l'Evros, au moment de sa construction, en 2012.
La barrière de l'Evros, au moment de sa construction, en 2012. © Archives Reuters
 

Le Journal des rédacteurs (Ephimerida ton syntakton, quotidien grec partenaire de l'opération #OpenEurope), a posé la question aux trois membres du gouvernement compétents sur ce sujet : le ministre délégué à la politique migratoire, celui délégué à la protection du citoyen (équivalent du ministre français de l'intérieur) et le ministre de la marine. Dans son numéro du 2 novembre, les trois répondent, écartant l'éventualité d'une ouverture à court terme et renvoyant la balle aux institutions européennes. Pour le premier, Nikos Mouzalas, « la question de démanteler le mur repose sur une base politique et idéologique juste. […] Nous l'écoutons avec grand respect et attention. Je me retrouverais probablement davantage dans le slogan “aucun mur nulle part”, mais je ne veux pas imposer à la mobilisation ses termes. Toutefois, dans la conjoncture actuelle, les conditions ne sont pas réunies pour que le démantèlement du mur conduise à un résultat positif ; au contraire, le risque est que cela renforce les problèmes pour les réfugiés comme pour la Grèce ».

Le ministre rappelle ainsi qu'il y a eu de nombreux morts lorsque les migrants empruntaient la route de l'Evros, les années précédentes. Ce n'est pas faux, mais il fait la confusion entre la traversée par le fleuve Evros, effectivement très meurtrière, et la traversée, à pied, par la frontière terrestre qui, elle, ne présentait pas de danger objectif. « La question n'est pas de ne pas avoir de morts en mer Égée et d'en avoir dans la région de l'Evros. La question est celle de la nécessité d'avoir une politique européenne de responsabilité commune, qui comprenne un accord avec la Turquie afin de réduire le flux, et que les autres pays cessent de construire des murs et d'alterner ouverture/fermeture des frontières. »

Pour Nikos Toskas, le ministre délégué à la protection du citoyen, le mur à la frontière gréco-turque ne joue tout simplement « aucun rôle ». Le ministre de la marine Theodoris Dritsas, quant à lui, exprime, comme Mouzalas, son opposition aux murs en général, mais l'impossibilité de s'attaquer à celui-ci en particulier. « Les barrières sont la preuve d'un manque de stratégie et la seule chose qu'elles font est de confirmer de manière criminelle les égoïsmes nationaux. […] Les tragédies dans les eaux de la mer Égée, mais aussi sur toutes les routes migratoires terrestres, nous imposent d'avoir une stratégie d'ensemble. »

Autre problème soulevé par ces ministres : pour gérer au mieux cette frontière, la Grèce et l'Union européenne doivent établir un nouvel accord avec la Turquie. Bruxelles a promis à Ankara un chèque de 3 milliards d'euros pour l'aider à contenir le flux vers l'UE et à accueillir les migrants à l'intérieur de ses frontières. Mais dans un contexte de relations gelées entre l'Union et la Turquie et d'un durcissement autoritaire du président Recep Tayyip Erdogan, dont le pouvoir vient d'être confirmé avec le succès de son parti, l'AKP, aux élections, la coopération sur ce dossier s'annonce des plus difficiles. Et pour ne pas faciliter les choses, la Grèce et la Turquie, vieilles sœurs ennemies, comptent entre elles de nombreux contentieux, parmi lesquels la répartition des eaux territoriales au large des côtes turques… Les réfugiés ne sont pas seulement victimes de conflits dans leurs pays. Ils sont aussi, dans leur tentative d'entrer en Europe, pris dans le filet d'enjeux géopolitiques qui les dépassent complètement.

 

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

 

Partager cet article
Repost0
4 novembre 2015 3 04 /11 /novembre /2015 15:07

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

A Sciences Po, Manuel Valls enterre le droit de vote des étrangers

LE MONDE | • Mis à jour le | Par

 

 

 

Manuel Valls lors de son discours à Sciences Po, mardi 3 novembre.

Il est près de 19 h 15, mardi 3 novembre, quand enfin le débat s’anime entre Manuel Valls et les étudiants de Sciences Po. Depuis plus d’une heure, le chef du gouvernement, invité par l’école parisienne à plancher sur le thème de la réforme, déroule un discours convenu et sans aspérités. Il rappelle que « la France est un grand pays » avec « ses paysages, ses reliefs et son climat tempéré », mais qu’elle souffre d’une « perte de confiance profonde » liée à la « crise économique, sociale et démocratique », mais aussi à une « crise d’identité » et « de l’autorité ». Des formules déjà plusieurs fois entendues ces derniers mois.

 

M. Valls qui, après sa nomination à Matignon en mars 2014, s’était inquiété que « la langue politique [soit] devenue une langue morte », ne fait rien pour la ressusciter. Le gouvernement, selon lui, « assume les responsabilités », fait « le choix du progrès et de la réforme », affronte le « défi terroriste », le « défi climatique » ou celui de « la lutte contre les inégalités », dans un « monde globalisé »« les réseaux sociaux accélèrent le temps » L’ambiance est cordiale, la salle écoute poliment, mais les 400 étudiants somnolent légèrement dans la chaleur de l’amphithéâtre Boutmy.

« M. Valls, vous êtes-vous assagi ? »

Jusqu’à ce que l’un d’entre eux réveille l’auditoire en posant la question qui est sur les lèvres de tous les observateurs du monde politique depuis la rentrée. « M. Valls, on vous a connu briseur de tabous, on a connu un Manuel Valls qui voulait changer le nom du PS, qui voulait un blairisme à la française, vous êtes-vous assagi ? Vous semblez avoir perdu de votre fougue réformatrice, alors n’êtes-vous pas un peu frustré, voire bloqué par François Hollande ? », demande Benjamin, élève en 4e année.

 

Piqué au vif, le premier ministre retrouve alors ses accents vallsiens. Reconnaissant « avancer avec des compromis parce qu’on ne peut pas gouverner à la schlague », il affirme néanmoins « n’avoir pas perdu [sa] force de conviction et [sa] volonté de changer les choses ». A l’écouter, s’il a moins besoin que par le passé de faire des coups d’éclat, c’est parce que sa ligne s’est imposée à gauche. Plus besoin d’être transgressif puisqu’il serait devenu majoritaire. En somme, ce n’est pas Valls qui se serait « hollandisé », mais plutôt le chef de l’Etat et l’ensemble des socialistes qui se sont « vallsisés ».

« Sur la sécurité, j’ai fait évoluer profondément la gauche, il n’y a plus de débat, je n’ai pas besoin d’être frondeur ou à part », explique M. Valls. Idem sur la laïcité où son « message » est désormais « la ligne politique majoritaire au sein de la gauche », ou sur la compétitivité économique et la baisse des charges aux entreprises, deux thèmes qu’il « port [ait] déjà dans [son] discours durant la primaire de 2011 ». Répétant à quatre reprises qu’il ne se sent « absolument pas frustré », M. Valls jure au contraire être « plutôt bien dans [ses] baskets ». « Là où je suis, avec la confiance du président et de la majorité, j’avance et je suis utile à mon pays », assure-t-il.

Le premier ministre termine en évoquant le vote des étrangers, promesse de 2012 non tenue. A ses yeux, non seulement cette réforme « ne peut pas se faire » faute d’une « majorité qualifiée », mais elle n’est « plus une priorité » car « le vrai sujet » est de « renouer avec la naturalisation », ajoutant qu’il est « convaincu qu’elle ne sera pas proposée à la prochaine présidentielle ». « Il ne faut pas courir derrière des totems », conclut M. Valls, redevenu briseur de tabous l’espace d’un instant.

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

Partager cet article
Repost0
4 novembre 2015 3 04 /11 /novembre /2015 15:01

 

Info reçue par mail

 

 

"Après Charlie: crise de la politique et imaginaire démocratique"
Conférence-débat avec Edwy Plenel
journaliste, écrivain et fondateur du site Mediapart
 
 
"Les attentats des 7,8 et 9 janvier 2015 nous obligent au sursaut. Non pas celui des politiques de la peur qui voudraient nous mettre en guerre. Mais celui de l'égalité, des politiques démocratiques et sociales qui, seules, pourront faire reculer la nécrose de l'espérance dont se nourrit la guerre des identités"
 
 
 
 
Lundi 9 novembre 2015 - 19h-21h
 
Auditorium de la Maison du département, rue Guillemette (face à l'entrée du Conseil général) à Nimes
 
 
 
 Organisée par la Féria du livre de la critique sociale et des émancipations  http://feriadulivre2015.jimdo.com/ 

et l'Université critique et citoyenne de Nîmes  http://uccn30.blogspot.fr/

 

 

Partager cet article
Repost0
4 novembre 2015 3 04 /11 /novembre /2015 14:58

 

Info reçue par mail

 

 

LANGLADE (30) "Les rencontres du pas de côté " Le samedi 14 Novembre 2015

 

ALTER ANAGIA vous invite à la ferme haricot pour rencontrer et partager l'expérience de personnes qui ont osé faire un pas à côté du chemin tracé par notre société, afin d'ouvrir des portes vers un monde plus respectueux du vivant, plus solidaire, plus simple et plus heureux.
Faire un pas de côté, c'est le début de l'alternative. Se rencontrer, s'informer, s'organiser et agir collectivement, c'est un début prometteur.

 

Votre aide, votre sensibilité, votre créativité, vos compétences, vos idées, votre solidarité et vos envies sont les bienvenues pour cette journée de partage.

 

Programme :
-10h à 11h30 : Faire un pas de Côté : Où, quand et comment ?
Convergences dans l'action par Lester Guevara Braun

 

-11h30 à 12h30 : La ferme haricot. Eric , Les incroyables comestibles et Greenouille .

-12h30 : Repas partage végétarien chacun apporte un petit quelque chose pour la table commune

-14 h à 15h30 : Les universités du pas de côté mode d'emploi par Bernard Bruyas OPDLM : OBSERVATOIRE DES PRATIQUES DE DEVELOPPEMENT LOCAL ET MONDIAL

15h30 à 16h30 : La parole est à vous ! Infos contacts - propositions - groupes -alternatives (Intervenants locaux)

-16h30 à 17h30 : Le revenu de base, qu'est-ce que c'est ? Groupe Gard en formation par Gilles Quiniou

-18h30 Projection du documentaire : modes de consommation, pollutions, esclavagisme planétaire. 51minutes.

- 20h Vin de l'amitié, moment de convivialité. Une soupe du potager à prix libre sera proposée par "Tipik Local" association pour promouvoir une alimentation saine.

Entrée Libre, paf libre.

Télécharger le programme : http://vaunage.net/aa-pasdecote02.pdf

 

 

 

Partager cet article
Repost0
4 novembre 2015 3 04 /11 /novembre /2015 14:47
 
Info reçue par mail
 
 
Chantier participatif d'agro-foresterie : samedi 28 novembre
 
Alter'éco 30 lance le projet "Agro-forest - Les jardins de la Vallée Verte".
Un projet expérimental qui vise à prouver que l'auto-fertilité d'un lieu, d'une ferme est possible gràce à l'agro-foresterie. Ce projet à reçu le soutient de la Fondation "Léa Nature".
 
Le lieu : au siège social d'Alter'éco 30, 1617 chemin des canaux à Vauvert (à l'éolienne + panneaux "EchoVert")
 
Au programme : 
9h30 : présentation du projet 
10h00 : plantation
* plantation de 260 plants d'arbres à forte croissance (6 variétés) sous forme de bandes intercalées de zones de cultures.
* pose irrigation (pour les deux premières saisons)
* pose paillage biodégradable
 
12h00 : repas partagé sur place (chacun amène un plat salé ou sucré)
 
14h00 : fin des plantations
16h00 : projection et échanges autour du film documentaire sur Zepp Holzer "Cultiver avec la nature".
 
Afin de gérer le nombre de participants, merci de nous indiquer si vous souhaitez venir.
En cas de pluie : annulation de la journée.
 
à bientôt
Bruno
 
 
Partager cet article
Repost0
4 novembre 2015 3 04 /11 /novembre /2015 14:35

 

Info reçue par mail

ST HILAIRE DURABLE <st.hilaire.durable@orange.fr>
 

 
Bonjour,
Le 29 novembre 2015, veille de l’ouverture de la COP21, une Marche Mondiale pour le Climat est organisée dans de nombreuses villes du monde et de France
afin de contraindre les états à agir radicalement contre le réchauffement climatique, dénoncer les activités prédatrices des multinationales et leurs conséquences pour les populations et les éco-systèmes et apporter  des solutions alternatives pour une véritable transition.
L’association St Hilaire Durable, en lutte contre un projet de golf-immobilier à St Hilaire de Brethmas, a choisi cette date pour organiser une marche qui partira d’Alès pour se rendre
sur la ZAD golfique de St Hilaire
 
Gaspillage de la ressource en eau, destruction de terres agricoles, multiplication des déplacements par la création d’un urbanisme excentré, morcellement des territoires, 
ce  projet, porté par Alès Agglomération, est éminemment néfaste pour le climat et notre territoire.
 
Votre association/collectif est invité(e), au travers de tous ses adhérents et sympathisants, à participer à cette marche.
 

le 29 novembre,

A pied et à vélo,

marchons ensemble d'Alès à St Hilaire !

10h : Rassemblement sur le parvis de la mairie d'Alès puis marche jusqu'à St Hilaire de Brethmas

12h30 : Arrivée-Rassemblement sur la ZAD golfique de St Hilaire pour un pique-nique géant

sur place : stands, interventions, débats

Nous vous demandons de bien vouloir nous faire savoir, par retour, si votre association participera à la marche et si elle souhaite apparaître comme soutien de cet événement.

 
 
 
 
 
 
Partager cet article
Repost0
4 novembre 2015 3 04 /11 /novembre /2015 14:24

 

J'explique un peu pour les personnes de Démocratie Réelle qui ne peuvent avoir tout suivi.

Le collectif Nîmois antifa Raage, suivi en cela par le collectif Ruptures et Transition (ci-après RetT, constitué localement pour les élections départementales et ayant pour but de proposer une autre façon de faire de la politique) manifestait hier pour la troisième fois devant le collège "La Gariguette" pour protester contre la présence au conseil d'administration d'un élu FN, Mr Meizonnet
,conseiller départemental élu à Vauvert. Ce monsieur n'a pas été élu au CA du collège, notez-le, mais placé là par la nouvelle présidence du conseil général, socialiste PS. Il paraît que c'est d'usage d'accorder aux élus d'opposition quelques postes mineurs. Notez en passant que "poste mineur"= gestion de l'Ecole Publique...bref...

La première fois nous étions assez nombreux (env. 50 personnes), accompagnés de gens du PC, du PG et d'autres moins encartés. Je ne parle pas de la deuxième, j'y était pas. Mais ce coup ci nous étions pas bien nombreux (13) et c'est "en face" que la mobilisation a eu lieu (je transmet un mail d'un camarade qui explique qui c'est "en face", et aussi quelques réactions à chaud sur la liste RetT, ça suit...).

Le Midi Libre était là et un très court article a été édité ce matin. Lisez le et lisez la réponse que nous lui faisons, en tant que membres de RetT.

Nous sommes en face d'une désinformation manifeste et on ne peut rester sans réaction car c'est gravissime, concernant le FN, visiblement protégé par la presse locale.

Il ne faut pas laisser passer ça,on s'organise et cela passe par la diffusion de l'information puis par la mobilisation, la plus large possible.

Ce que je fait...

Tina.

 

 

Ambiance Gariguette...réponse au Midi-Libre

 

Monsieur

 

Je lis dans votre journal ceci :

« lls  étaient une  bonne  dizaine à  manifester  devant les  grilles du collège  de  Vergèze, lundi soir,  pour  protester  contre la  présence  au  conseil d'administration du conseiller départemental  FN Nicolas Meizonnet.  Cette  fois-ci,  une vingtaine  de  soutiens  à  l'élu frontiste  (dont  son père  et des membres  de  la  Ligue  du  Midi) étaient  également  présents. Entre  les  deux  groupes,  les gendarmes  veillaient  au  grain. Ils  ont  du d'ailleurs intervenir lorsqu'une  échauffourée d'une quinzaine  de  secondes est  survenue, Un manifestant opposé  au FN a tenté d'enlever une  banderole après  quelques invectives  du camp  d'en  face.  Tout  est rapidement  rentré  dans l'ordre. »

 

Nous étions bien dix (13 exactement). Ils n’étaient pas une vingtaine mais bien 40. Le « rapport de force » en est légèrement modifié, si c’est une façon d’égaliser les camps et la menace, elle est réussie.

 

Que papa soit là pour soutenir son petit, c’est touchant. Mettre en parallèle cette paternelle protection et la présence de membres de divers groupuscules d’extrême droite, venus pour en découdre, est étonnant.

 

Que les gendarmes aient veillés au grain est exact. La menace était ouvertement d’un seul côté et très claire. Ils nous ont protégés, il faut le dire ainsi.

 

La banderole était à nous, sagement enroulée et rangée. Nul parmi nous n’a envisagé de la dérouler, de peur d’envenimer les choses. Ni de l’enlever, c’est absurde. Est-ce une coquille ?

 

Les invectives sont venues des membres de la Ligue du Sud : PD, saloperie gauchiste et autres…Ces gens se sont réjouis ouvertement et en chantant que Clément Méric, militant anti-fascistes tabassé à mort, « ait été buté » par leurs amis parisiens. Nous sommes restés silencieux tout du long, n’applaudissant qu’une fois, par dérision, après un discours particulièrement virulent d’un excité portant un casque intégral à la main.

 

Si vous considérez que tout est rentré dans l’ordre, nous sommes en droit de nous demander de quel ordre parlez-vous. Cela n’a pas l’air d’être celui de la république démocratique qui garantit le droit à manifester librement et sans craintes ses opinions.

 

Si vous considérez qu’un parti raciste a sa place dans l’Education Nationale, qui plus est dans notre région ou peut-être un tiers des élèves sont d’origine dite immigrée, et que cette présence soit de nature à apaiser les tensions communautaristes, libre à vous.

 

Si vous considérez que des gens d’un parti notoirement connu pour ses affinités fascistes, voire nazies, et ce au plus haut niveau de sa hiérarchie, sont aptes à former de futurs bons républicains respectueux de leurs concitoyens, c’est aussi votre droit.

 

Nous, nous sommes en droit de nous demander si de tels articles, tendancieux jusque dans leurs moindres nuances, ne sont pas de nature à dénaturer gravement le processus démocratique dont se réclame à grand cri le Front National, processus qu’on ne cesse de nous opposer quand nous tentons d’éclairer sur la nature exacte de ce parti. Ils sont élus, certes, mais si c’est sur la base d’une telle désinformation, comment s’en étonner ? Vous participez ainsi clairement à la spirale de haine qui sape inéluctablement ce qui reste de notre démocratie. C’est votre responsabilité.

 

Ruptures et Transition

 

 


Hier soir à Vergeze la chorale identitaire "Belles voix et mauvaise haleine" sont venus acclamer notre cher conseiller général FN. De vrais patriotes fort en haine nous ont offert un medley de chants guerriers de tribunes de stade fort en gueule et en bière. Nicolas Meizonnet en avait la larme à l’œil.
masavi

 

"J'étais ce soir devant le collège de Vergèze pour manifester contre la présence de l'élu FN au CA. Ambiance sympa, nous étions une dizaine, motivés face à une bonne cinquantaines de supporter du FN dont une bonne vingtaine de Nazions de la Ligue du midi. Bref nous avons pu apprécier la finesse de l’extrême droite dédiabolisée et décomplexée portée par l'extraordinaire ferveur des citoyens qui votent pour eux et la non moins déprimante démission de ceux qui votent contre eux. Je ne parlerai pas de la méprisable complicité des gens enseignants et parents d'élèves qui siègent avec ce conseiller général d’extrême droite accueilli à sa sortie par son Fan club vert de gris. Ils ont chanté, des trucs sympas sur les PD, oui, eux ils les appellent comme ça les homosexuels et sur Clément Méric assassiné par l'un de leurs comparse parisien en 2013, il ont chanté la coupo Santo ça donnait une ambiance de fête votive et de manif pour tous mêlée.

Et nous, dans tout ça on faisait quoi, à par chier au froc, et bien on a espéré voir des enseignants censés enseigner les valeurs de la république à nos jeunes collégiens, nous espérions voir arriver une cohortes de parents d'élèves de Gauche ou au moins de Gôche ou même allez, pourquoi pas, des républicains de chez Les républicains comme notre sénatrice si proche de Morano ou bien le maire divers Gôche de Vergèze qui siégeait sans scrupule avec son collègue édile d’extrême droite. Ben, non! rien, un électroencéphalogramme aussi plat qu'un bulletin électoral bleu régnait sur Vergèze, Mus, Aigues-vives et Codognan.
Non, c'était sympa quand même, ça puait la haine, l'homophobie et un nationalisme guerrier. C'était effrayant comme un cauchemar d'après guerre, effrayant d'être si peu nombreux pour témoigner de cette horreur.
On s'en est reparti avant que nos slips chlinguent de trouille, comme leurs idées. On s'en est reparti pas fier de nous ni de nos voisins. C'est ça le survivre ensemble cher à nos édiles de tous bord.
On sera encore là, je pense au prochain CA, ce sera bientôt l'hiver et si on tremble on dira que c'est de froid. Et si on rêve encore d'un sursaut de dignité de nos semblables on dira que c'est Noël".

C M

 

 

Partager cet article
Repost0
2 novembre 2015 1 02 /11 /novembre /2015 19:03

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

Je t’aide, tu m’aides, on rénove nos maisons

30 octobre 2015 / Lorène Lavocat et Isabelle Rimbert (Reporterre)
 


 

En Normandie, le programme Enerterre associe les habitants à la rénovation de leur maison en mettant à l’honneur la terre crue, aux atouts autant écologiques que patrimoniaux. Destiné aux ménages précarisés, ce dispositif se glisse dans un Système d’échange local, où le don contre don est la règle.

 

- Neuilly-la-Forêt (Calvados), reportage

Des croûtes de terre accrochées à son pull en laine, les yeux pétillants derrière ses lunettes, Claudine n’en revient toujours pas : « Je ne reconnais plus ma maison ! » Depuis trois jours, son foyer a des allures de fourmilière. Truelles en main, une petite équipe nettoie, enduit, taloche, lisse. Les murs arborent désormais une belle couleur brune.

Pourtant, il y a quelques semaines à peine, le logis avait des allures de camping. Quand Claudine et Jean-Pierre arrivent à Neuilly-la-Forêt, en 2009, la vieille maison en terre crue mérite quelques coups de pinceau... et de marteau. « Nous pensions avoir le temps de faire des travaux, mais les ennuis se sont enchaînés », raconte-t-elle. Problèmes de santé, chômage, feux de cheminée. Le couple peine à joindre les deux bouts, renonce au chantier et s’enlise dans l’inconfort. Jusqu’à ce que Claudine entende parler d’Enerterre, un programme mis en place par le Parc naturel régional du Cotentin qui permet de rénover les maisons à moindre coût en impliquant les habitants. Pour elle, ce sera « la bouffée d’oxygène ».

 

Maçonne en écoconstruction

« C’est ce qu’on appelle l’autoréhabilitation partagée, explique Laurent Bouyer, coordinateur du dispositif, lancé il y a trois ans. On réhabilite soi-même sa maison, accompagné d’un spécialiste et avec l’aide d’autres personnes bénévoles, sous forme de chantier participatif. » Ce jour-là, chez Claudine et Jean-Pierre, ils sont six à donner un coup de main. Tandis que la maîtresse de logis cuisine une échine de porc fumée, son fils encourage les travailleurs avec un morceau de cornemuse. « Ce sont les chantiers que je préfère », sourit Sarah Martin, l’une des deux professionnelles encadrantes. Rémunérée, elle intervient ici comme chef des travaux et formatrice. « Ici, on échange, on rit, et on transmet nos savoir-faire. »


Sarah se présente comme maçonne en écoconstruction. Paille, chaux, chanvre, terre crue. « Nous utilisons des matériaux locaux, recyclables et sains », explique-t-elle, en appliquant une couche d’enduit sur une paroi. Aussitôt, un lombric pointe sa tête hors de la masse terreuse. « C’est une matière vivante, qui assainit l’air et absorbe l’humidité. » D’après l’Agence de l’environnement et de l’énergie (Ademe), « la qualité de l’air intérieur est souvent moins bonne qu’à l’extérieur ». En cause : le manque d’aération, l’utilisation de peintures et de produits contenants des composés volatiles dangereux ou l’humidité ambiante.

Le dispositif Enerterre met donc à l’honneur la terre crue pour ses atouts écologiques autant que patrimoniaux. « La bâtisse traditionnelle cotentinaise est en bauge, c’est-à-dire un mélange de terre, de fibres et d’eau, explique Laurent Huet, élu d’une commune du Parc. Malheureusement, une grande partie de ces maisons est aujourd’hui recouverte de ciment, et les savoir-faire se sont perdus. » L’opération vise donc aussi à valoriser le patrimoine. À Saint-Germain-sur-Sèves, Valérie élève avec son mari un troupeau de vaches laitières. L’imposante ferme, vieille de plusieurs siècles, a déjà fait l’objet de plusieurs chantiers participatifs. « Avec les travaux, c’est comme si on s’inscrivait à notre tour dans cette longue histoire, on apporte notre couche de terre à l’édifice », observe l’éleveuse.

 

Accusations de concurrence déloyale

Des travaux que ni elle, avec ses quatre enfants et ses emprunts, ni Claudine, avec son salaire à temps partiel, n’auraient pu réaliser seules. « Ceux qui passent par l’autoréhabilitation partagée font souvent plus de 80 % d’économies », souligne Laurent Bouyer. En plus des aides pour les plus démunis, c’est surtout le recours à des bénévoles qui permet de diminuer le prix des chantiers.

Joues rosies par le grand air et sourire jusqu’aux oreilles, Mouna, éleveuse de chevaux, se rappelle sa rencontre avec Laurent Bouyer. « Il m’a dit : “Tu as une maison en terre et tu es pauvre, on peut sans doute faire quelque chose ensemble !” » Deux chantiers estivaux d’une semaine transforment bientôt sa maison froide et humide en un lieu accueillant. Coût estimé : 28.000 €. Mouna n’aura pourtant à débourser que 500 € pour les matériaux, ainsi que la nourriture pour la quinzaine de participants, qui ont effectué l’équivalent de 1.100 heures de maçonnerie.


Du travail au noir ? « Il s’agit d’une logique de don contre don, explique Laurent Bouyer. Chaque bénéficiaire qui reçoit un coup de main doit ensuite aider à son tour. » Claudine a ainsi participé à une quinzaine de chantiers avant d’accueillir des maçons bénévoles chez elle. Le tout se concrétise sous la forme d’un Système d’échange local (SEL), qui permet à chacun d’échanger des services ou des biens sans utiliser d’argent. Heure de main d’œuvre, repas, prêt de matériel, don de sable ou de terre. Même ceux qui ne peuvent pas mettre la main à la pelle y trouvent leur compte.

Pour autant, les membres d’Enerterre peinent à recruter des foyers. Depuis 2012, une petite trentaine de chantiers ont été réalisés. « Les gens ont du mal à se lancer, analyse Laurent Bouyer. Ils pensent que c’est trop cher, trop compliqué ou que ce sera mal fait. » Autre problème : le dispositif, censé toucher les personnes les plus précaires, ne parvient pas toujours à atteindre sa cible. « Il ne s’agit pas pour nous d’intervenir chez des gens qui pourraient payer des artisans », rappelle-t-il, conscient des accusations de concurrence déloyale lancées par certains professionnels du bâtiment.

 

Une épaisse couche de ballots de paille et de chanvre

Car Enerterre s’est construit comme une réponse à l’épineuse question de la précarité énergétique. « L’idée, c’était de créer un outil pour toucher les laissés-pour-compte des programmes de rénovation de l’habitat, raconte Denis Letan, chargé de mission Énergie-climat pour le Parc. Mais dans les faits, il y a peu de chantiers où l’on constate de réelles économies d’énergie. » En cause : les travaux à engager sont souvent trop importants et inabordables...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

Partager cet article
Repost0
2 novembre 2015 1 02 /11 /novembre /2015 18:22

 

 

Suite de l'article sur reporterre

 

Source : http://www.reporterre.net

 

L’électricité nucléaire est maintenant plus chère que l’électricité des renouvelables

2 novembre 2015 / Yves Heuillard (ddmagazine)
 


 

L’analyse de l’accord passé par EDF pour la construction de réacteurs nucléaires EPR en Grande-Bretagne révèle une surprise : le coût prévu pour l’électricité nucléaire est plus élevé que celui de l’électricité fournie par les énergies renouvelables. Il est temps de changer les priorités d’investissement.

Yves Heuillard est ingénieur et animateur du site ddmagazine, avec lequel cet article est publié en partenariat.


La semaine dernière, EDF et l’entreprise publique chinoise CGN ont signé un accord pour le financement de deux réacteurs nucléaires de type EPR sur le site de Hinkley Point, dans le Somerset (Sud-ouest de l’Angleterre). C’est le dernier avatar d’une saga qui a démarré en 2008 avec l’annonce par le gouvernement britannique d’une renaissance nucléaire dans le pays et avec le rachat en 2009 par EDF des 15 vieilles bouilloires atomiques de British Energy pour 15 milliards d’euros [1]. En fait, EDF a surtout acheté un ticket d’entrée sur le marché britannique. La mise en service du premier réacteur était alors annoncée pour 2017 [2]. Elle sera ensuite repoussée à 2019, puis à 2023, puis maintenant à 2025.

Le gouvernement britannique, qui n’en est pas à une contradiction près, a admis d’une part qu’il voulait rompre avec la politique de refus de subvention au nucléaire de l’administration précédente, et d’autre part qu’il réduisait les aides au photovoltaïque de 87 % « parce qu’il vient un moment où les industries doivent se débrouiller toutes seules » [3]. Parallèlement le gouvernement britannique favorise le développement de l’éolien en mer - exceptionnellement coûteux et qui doit être aidé -, alors que l’éolien terrestre est devenu la source d’électricité la moins chère [4], et que les nouvelles éoliennes sont maintenant capables de produire autant sur terre qu’en mer [5].

 

JPEG - 234 ko
Maquette du projet EPR de Hinkley Point

La décision d’EDF de construire deux réacteurs EPR avec CGN sur le site de la centrale nucléaire existante de Hinkley Point a été annoncée comme un fait accompli. En réalité les détails contractuels du projet, dit Hinkley Point C, sont loin d’être finalisés. Et ce d’autant que la construction d’Hinkley Point rentre dans le cadre d’un accord plus large sur la construction de deux autres EPR à Sizewell dans le Sufolk et un réacteur de technologie chinoise, dite Hualong One, sur le site EDF de Bradwell dans l’Essex. Une fois les textes finalisés et signés, il faudra encore l’approbation des conseils d’administrations des deux entreprises, puis des autorités de la concurrence et autres organismes de régulation chinois et européens. Notez que les réacteurs de type Hualong One n’ont pour le moment pas obtenu la certification des autorités britanniques.

La participation d’EDF dans le projet de Hinkley Point sera de 65,5 % et celle de CGN de 33,5 %. Sans réduire cette participation initiale en dessous de 50 %, EDF envisage d’impliquer d’autres investisseurs dans le projet. En tout, les deux EPR coûteront 18 milliards de livres (25 milliards d’euros), dont le tiers pour le partenaire chinois. Le démarrage est maintenant prévu pour 2025, les deux réacteurs devant fournir 7 % de la consommation électrique britannique. En ce qui concerne les deux réacteurs de Sizewell, EDF et CGN formeront une filiale commune à hauteur de 80 % pour EDF et 20 % pour CGN. À Bradwell, une autre filiale commune sera majoritairement détenue par CGN.

Un énorme risque pour EDF et... pour le contribuable français

En 2014, le commissaire européen Joaquin Almunia avait estimé le coût de Hinkley Point à 24,5 milliards de livres, et prévenu que le coût pourrait s’élever à 34 milliards de livres si le projet rencontrait des problèmes [6], ce qu’EDF n’avait pas contredit. Aujourd’hui le coût est estimé à 18 milliards de livres, ce que l’entreprise explique par une structure différente du financement.

S’exprimant sur son blog, Benjamin Dessus, ingénieur et économiste, président de l’association Global Chance, calcule qu’il serait plus rentable d’investir l’argent de Hinkley Point dans les économies d’énergies et que dans le meilleur cas EDF ne gagnera pas d’argent avant 2060.

EDF avait en effet prévu de financer le projet par la dette en profitant d’une garantie de crédit de 16 milliards offerte par le gouvernement britannique. Au lieu de cela EDF a choisi de financer le projet par une combinaison de fonds propres, d’emprunts, et éventuellement par l’entrée d’un nouveau partenaire. Ce changement de mécanisme de financement transfère une partie du risque sur le contribuable et le consommateur français ; il supprime le coût de la garantie de crédit offerte par le Trésor britannique.

Reste que le financement des deux premiers EPR britanniques sera délicat. EDF, déjà endettée de plus de 40 milliards d’euros, s’est engagé à prendre le contrôle de l’activité réacteurs d’Areva pour 2,7 milliards d’euros et devra faire face, pour 50 milliards, aux opérations dites de « grand carénage » du parc nucléaire français afin d’en prolonger la durée de vie. L’électricien a déjà annoncé la vente d’actifs non stratégiques pour 10 milliards d’euros, mais l’équation est toutefois considérée comme difficile, sinon impossible, par nombre d’observateurs.

Le prix de l’électricité nucléaire est devenu un des plus élevés parmi les sources d’énergie

L’accord de Hinkley Point C a au moins le mérite de préciser le coût de production de l’électricité nucléaire, même s’il reste des zones incertaines, difficiles à évaluer, voire opaques. EDF n’a accepté la construction de deux EPR à Hinkley Point qu’après avoir âprement négocié un prix garanti de l’électricité nucléaire par le gouvernement britannique : 92,50 livres par MWh (mégawattheure) en euros 2012, pendant 35 ans après le démarrage des réacteurs, et indexé sur l’inflation. Au moment où nous écrivons ces lignes, ajusté de l’inflation [7], l’inflation en 2015 n’est pas encore connue., ce prix garanti est plus de deux fois élevé que le prix du marché sur la bourse de l’électricité britannique APX.

En France la confusion est fréquente entre le coût de l’électricité nucléaire issue de réacteurs vieux de 30 ou 40 ans, largement amortis et largement payés par l’investissement public, et le coût de l’électricité produite par les nouveaux réacteurs de type EPR. Pour le choix des investissements, c’est bien évidemment ce deuxième coût de production qui importe.

Une autre confusion vient d’une référence fréquente à la facture d’électricité des ménages, largement déterminée par les politiques publiques (les kWh ne comptent par exemple que pour 37 % en moyenne dans les factures d’électricité des ménages français), au lieu de considérer le prix auquel se négocie le kWh sur les marchés de gros.

Au moment où nous écrivons ces lignes, à la bourse européenne de l’électricité (EEX), le kWh se négocie 3,3 centimes.

En euros, et converti en centimes par kWh, une unité plus parlante pour le commun des mortels, le coût de l’électricité nucléaire produite par un EPR serait de 13,5 cts d’euros 2014. C’est le moyen de production de l’électricité le plus cher du monde, à l’exception de l’éolien en mer.

Les défenseurs du projet de Hinkley Point expliquent qu’avec l’augmentation prévue des prix de l’électricité, l’EPR sera une bonne affaire quand il rentrera en service et pendant les 60 ans de son exploitation. Sauf que depuis l’annonce du projet en 2008, le prix de gros l’électricité sur les marchés européens ont baissé de moitié. Sauf que les coûts de production de l’éolien et du solaire ont baissé respectivement de 50 % et de 75 % entre 2009 et 2014, et qu’ils vont continuer à baisser d’ici la mise en service du premier EPR de Hinkley Point s’il est jamais construit.

L’éolien et le solaire compétitifs avec zéro risque

Pour mémoire, la quasi-totalité des analyses indiquent des coûts de production (sans aide publique) de 6 à 9 cts du kWh selon les régions pour l’éolien terrestre, et entre 6 et 13 cts selon les régions pour le solaire photovoltaïque à grande échelle. Les analystes de Bloomberg New Energy Finance montrent que l’éolien est déjà la source d’électricité la meilleure marché au Royaume-Uni et en Allemagne ; ils concluent que l’éolien et le solaire photovoltaïque sont maintenant en mesure de concurrencer tous les moyens traditionnels de production de l’électricité, et ce beaucoup plus rapidement, qu’on pouvait le prévoir cinq ou dix ans. Même en Australie, pourtant quatrième producteur mondial de charbon, le solaire est déja compétitif.

L’accord de Hinkley Point C confirme mieux que toutes les analyses que l’éolien et le photovoltaïque sont déjà compétitifs avec l’électricité nucléaire des nouveaux réacteurs nucléaires de 2025, et déjà compétitifs avec l’électricité nucléaire de 2060, puisque l’accord britannique en fixe le prix pour 35 années.

Les promoteurs des énergies renouvelables expliquent que le développement des moyens de stockage de l’électricité, la baisse de prix des batteries, la gestion de la demande par les réseaux intelligents, l’investissement toujours gagnant dans l’efficacité énergétique, l’augmentation du facteur de charge des éoliennes terrestres bientôt capables de fonctionner 40 à 50 % du temps même dans les régions peu ventées, le recours à la biomasse, à l’hydraulique, et à la cogénération, la complémentarité saisonnière éolien/solaire lissent la production des sources d’énergies renouvelables et réduisent considérablement l’intermittence globale. Un EPR, prévu pour fonctionner 90 % du temps, ne peut pallier cette intermittence résiduelle.

Choix énergétiques et justice planétaire, une même équation...

 

Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
2 novembre 2015 1 02 /11 /novembre /2015 17:51

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

L’âge de départ à la retraite ajusté selon les vœux du Medef
Yves Housson
Lundi, 2 Novembre, 2015
L'Humanité
Vendredi, à Paris, lors des négociations entre les syndicats et Medef
Photo : Hamilton/REA
 
L’accord sur les retraites complémentaires, validé vendredi par trois syndicats et le patronat, se solde par 6 milliards d’euros d’« économies », réalisées essentiellement sur le dos des retraités et des salariés. Il introduit une nouvelle arme contre le droit à retraite : un bonus-malus qui porte, de fait, l’âge de départ à 63 ans.

Un « tabou » a été « levé ». « Inciter les gens à travailler plus longtemps, et donner un système optionnel de retraite à la carte, c’était mon objectif de départ. À l’arrivée, cet objectif est atteint. » Le représentant du Medef, Claude Tendil, ne cachait pas sa joie vendredi au terme de la négociation sur les retraites complémentaires. Le texte validé par trois syndicats (CFDT, CFTC, CGC) et le patronat, refusé par la CGT et FO, lui donne, il est vrai, amplement satisfaction. Au nom de la sauvegarde des régimes Arrco et Agirc en déficit, l’accord, qualifié par la CGT de « perdants-perdants », fait porter la quasitotalité de l’e‚ffort d’équilibre sur les retraités et les salariés, par le biais d’une série de mesures d’une sévérité sans précédent. Et, sous l’étiquette attrayante de « liberté de choix », il introduit dans le système une nouvelle arme contre le droit à une retraite décente : un bonus-malus, dont le premier e‚ffet est de porter l’âge e‚ ectif de départ à 63 ans.

La facture la plus lourde sera payée par les retraités. Selon l’accord, pendant trois ans (2016-2019), les pensions versées par l’Arrco et l’Agirc seront revalorisées en fonction de l’inflation moins un point (avec une clause plancher pour empêcher une diminution en valeur absolue). Une mesure, déjà appliquée depuis 2013, qui entraîne une perte de pouvoir d’achat. De surcroît, la date de revalorisation est décalée d’avril à novembre. Soit, au total, à l’horizon 2020, une ponction de 3,4 milliards d’euros sur le compte des 12 millions de retraités du privé. Les salariés, eux, sont touchés par l’augmentation du prix d’achat du point, qui provoque une diminution du rendement des régimes, et leur prépare un niveau de retraite complémentaire plus faible qu’aujourd’hui.

La décote aggravera encore 
les inégalités subies par les femmes

S’ajoute à cela la mise en place, à partir 
de 2019, d’un mécanisme de bonus-malus. Un salarié disposant de toutes ses annuités et qui voudra prendre sa retraite à 62 ans verra sa pension complémentaire amputée de 10 % pendant deux ans, voire trois. Il n’aura pas de malus s’il travaille un an de plus. Et il touchera un bonus de 10 % s’il prolonge son activité de 2 ans (20 % pour 3 ans, 30 % pour 4 ans). La décote est loin d’être symbolique : la retraite moyenne versée par l’Arrco étant de 313 euros, et de 718 euros pour l’Agirc (régime spécifique des cadres), elle représente un manque à gagner par an de plus d’une mensualité (372 euros à l’Arrco, 852 euros à l’Agirc). Elle pénalisera tout particulièrement les quelque 56 % de salariés qui, au moment de partir, sont déjà relégués hors activité, au chômage ou en longue maladie. Elle aggravera encore les criantes inégalités subies par les femmes, qui partent déjà en retraite huit mois plus tard que les hommes, et dont les pensions sont inférieures de 40 % à l’Arrco et de 60 % à l’Agirc. Le système sera applicable aux salariés ayant eu une « carrière longue » et pouvant actuellement partir à 60 ans. Seuls les retraités dont les pensions sont assez basses pour être exonérées de CSG échapperont à la décote.

L’âge légal, « c’est toujours 62 ans », les gens « feront leur choix », argue François Hollande. C’est faire bon marché de la contrainte financière qui pèsera sur ce « choix ». C’est aussi ignorer l’aspiration massive de salariés usés par leur travail à partir « le plus tôt possible ». En réalité, cet accord va reporter, pour beaucoup, l’âge effectif de départ à 63 ans. Et il constitue une incitation directe, pour le pouvoir politique, à en tirer les conséquences dans le régime de base de la Sécurité sociale, ainsi que pour la Fonction publique. Thibault Lanxade, vice-président du Medef, le dit sans ambages : « L’accord acte qu’il faut prolonger la durée du travail jusqu’à 
63 ans », et cela devrait « faire tache d’huile sur le régime général et celui des fonctionnaires ».

Pierre Gattaz a prévenu : il en ira 
de même pour l’assurance chômage

Le mécanisme de décote figurera parmi les leviers à la disposition du nouveau régime unifié qui, au terme de l’accord, devrait succéder à l’Arrco et à l’Agirc à compter de 2019. Fixée à 10 % aujourd’hui, elle pourra alors être alourdie au gré des besoins de financement. Le message est clair : il revient aux salariés eux-mêmes d’assurer l’équilibre du régime, soit en travaillant plus soit en touchant une retraite amoindrie. Ils perdent ainsi toute visibilité quant à leurs droits futurs. Avec la disparition de leur régime spécifique, les cadres, eux, sont plongés dans l’incertitude quant à la reconnaissance de leur statut, donc de leur qualification, aujourd’hui liée à l’affiliation à l’Agirc.

Au total, l’effort d’équilibre financier des régimes sera de 6,1 milliards d’euros en 2020, dont 88 % reposeront sur les salariés et les retraités. Le Medef a certes fini par accepter une hausse limitée des cotisations patronales, de 700 millions d’euros. Mais dans le même temps – le négociateur du Medef, Claude Tendil, parle sans rire d’une simple « concomitance » –, il a obtenu du gouvernement Valls une baisse d’un montant équivalent de ses cotisations à la branche accidents du travail-maladies professionnelles (AT-MP) de la Sécu.

Cet accord illustre ainsi l’emprise exercée par le patronat, avec la complicité du gouvernement, sur une protection sociale ravalée au rang de « charge » et de plus en plus transformée, à l’encontre de sa finalité, en variable d’ajustement de la compétitivité. Un patronat qui ne souffre plus la moindre contribution supplémentaire des entreprises (Pierre Gattaz a déjà prévenu qu’il en irait de même lors de la prochaine négociation sur l’assurance chômage). On l’avait vu en 2014, lorsque le gouvernement Ayrault s’était résolu à légèrement augmenter (+ 0,3 %) la cotisation à la branche retraite de la Sécu : peu après, dans le cadre du pacte de responsabilité, il lâchait une compensation au Medef sous forme d’une baisse des cotisations des entreprises à la branche famille.

Les propositions faites par la CGT balayées par le Medef

Durant la négociation, le Medef a balayé d’un revers de la main les propositions faites par la CGT pour financer les complémentaires sans imposer de sacrifices sociaux, mais avec une augmentation de cotisation à l’Agirc et en imposant une contribution spécifique aux entreprises ne respectant pas l’égalité salariale hommes-femmes. Soulignant que cet accord ne prendra pleinement effet qu’à partir de 2019, la CGT appelle les salariés à intervenir d’ici là pour « imposer des alternatives de progrès ».

 

Insupportables hausses d’impôts des retraités modestes. Jusque-là exonérés, 250 000 retraités aux revenus modestes viennent de se voir réclamer le paiement d’impôts locaux (taxe foncière et taxe d’habitation) en raison de l’application d’une décision prise sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Désormais, la demi-part fiscale accordée aux veufs et veuves et aux parents isolés n’est plus prise en compte (à compter de 2014) dans le calcul de l’impôt. « Cela n’est pas acceptable et nous allons faire tout ce qui est nécessaire pour rétablir les choses », a noté hier le secrétaire d’État au Budget, Christian Eckert, dans les colonnes du JDD. La veille, Manuel Valls s’était engagé à « neutraliser l’impact d’une situation aussi brutale qu’injuste ». Il y a urgence, car des personnes percevant à peine 1 000 euros mensuels se sont vues réclamer de 500 à 1 000 euros  pour l’année fiscale.
 
 
 
 
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Démocratie Réelle Maintenant des Indignés de Nîmes
  • : Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
  • Contact

Texte Libre

INFO IMPORTANTE

 

DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

OVERBLOG NOUS IMPOSE ET PLACE DES PUBS

SUR NOTRE BLOG

CELA VA A L'ENCONTRE DE NOTRE ETHIQUE ET DE NOS CHOIX


NE CLIQUEZ PAS SUR CES PUBS !

Recherche

Texte Libre

ter 

Nouvelle-image.JPG

Badge

 

          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



  Th-o indign-(1)

55

9b22