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11 novembre 2015 3 11 /11 /novembre /2015 18:08

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

Alimentation: les spéculateurs parient sur El Nino
Gérard Le Puill
Mardi, 10 Novembre, 2015
Humanite.fr
DR
 
 
En un mois le prix du sucre a augmenté de 17% et celui de l’huile de palme de 6%. Il parait que ce n’est qu’un début en attendant de voir les prix blé et du riz augmenter en cas de sécheresse prolongée dans certaines régions du monde. La faute à El Nino, disent les spéculateurs qui jouent les profiteurs.
 

Les spéculateurs  sont à l’affut de tout et ils spéculent aussi bien sur la baisse des prix comme sur la hausse selon les opportunités que donne la spéculation. Tout  dépend des perspectives de profits dans une démarche où tous les spéculateurs  ne peuvent être gagnants  mais où les consommateurs  et les producteurs sont assurés d’être perdants tour à tour, voire en même temps. Depuis cinq ans, les prix alimentaires mondiaux n’ont cessé de baisser globalement en dépit de des  fluctuations. Selon la FAO, ils sont passés  de l’indice 208,3 en octobre  2010 à moins de  160 en septembre 2015 avant de monter de 3,9% en octobre dernier.

 

Cette hausse imputable au phénomène climatique  El Nino qui pousse les spéculateurs à changer leur fusil d’épaule comme les mouches changent d’âne  pour mieux sucer du sang. Ces derniers mois, le prix du sucre continuait de baisser car les réserves mondiales étaient élevées. Mais  à cause  d’El Nino, il pleut de trop dans certaines provinces du Brésil et pas assez en Asie. Du coup la canne à sucre est difficile à récolter au Brésil tandis que ses rendements seront en baisse dans les pays asiatiques. Cela a suffit pour que  le prix du sucre   bondisse de plus de 17% en ce seul mois d’octobre 2015.

 

« Au Brésil, premier  producteur mondial de sucre, les retards causés par les précipitations excessives dans les régions de production du Centre et du Sud on eu de lourdes incidences sur la récolte de canne à sucre», affirment benoitement  les experts de l’ONU. Et les mêmes d’évoquer   « des préoccupations de plus en plus vives suscitées par les effets négatifs que pourrait avoir le phénomène climatique sur la production de l’année prochaine notamment en Indonésie »  à propos, cette fois,  de l’huile de palme pour cause de sécheresse.  Une sécheresse bien réelle, au point que les incendies criminels qui ont été allumés dans la forêt indonésienne pour augmenter ensuite les plantations de palmiers à huile sont devenus incontrôlables. Du coup, le prix de l’huile de palme a aussi grimpé de 6% en octobre. Mais il se dit que le blé, dont les prix sont tombés très bas, pourrait aussi valoir plus cher si El Nino  réduit la production australienne, voire celle de l’Ukraine tandis que le prix  du riz ne sera pas en reste si la mousson n’est pas à la hauteur des attentes dans les principaux pays producteurs.

 

De tout temps, les aléas climatiques ont provoqué une certaine irrégularité dans les récoltes de denrées de base que sont les céréales, les plantes sucrières et oléagineuses. Comme toutes ces denrées sont facilement stockage, ont sait qu’il suffit de constituer des stocks de sécurité  pour réguler l’offre afin qu’elle réponde au mieux  à la demande ; laquelle  ne varie guère en volume d’une année sur l’autre. Mais dans les grands pays exportateurs on préfère désormais  laisser les places financières   décider du prix  des denrées de base à travers  les transactions spéculatives sur le marché à terme où chaque denrée est cotée au jour le jour. Ce qui influence aussi le marché physique au jour le jour.

 

Encore une irresponsabilité collective des décideurs politiques de nombreux pays  qui seront dans moins de trois semaines à Paris pour nous dire, la main sur le cœur, qu’ils sont la pour sauver  le climat  et permettre  aux pauvres de manger à leur faim. En occultant le fait que, quand ils spéculent à la baisse, les marchés ruinent les paysans. Quand ils spéculent à la hausse, ils affament les consommateurs aux revenus les plus faibles. Et ça touche durement des centaines de millions, voire des milliards personnes  dans le monde à certaines époques comme on l’a vu lors des émeutes de la faim en 2007-2008.

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

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10 novembre 2015 2 10 /11 /novembre /2015 21:38

 

Source : http://www.latribune.fr
 

 

Comment l'UE a gaspillé plus de 6 milliards d'euros l'an dernier

 | 

 

 

Le taux d'erreurs de dépenses de l'UE est stable depuis trois ans, selon la Cour des comptes européenne.

Le taux d'erreurs de dépenses de l'UE est stable depuis trois ans, selon la Cour des comptes européenne. (Crédits : © Yves Herman / Reuters)

 

Attributions injustifiées de marchés publics, aides agricoles utilisées indûment... La Cour des comptes européenne estime que Bruxelles a mal dépensé 4,4% des 144,5 milliards d'euros qu'elle a mis sur la table l'année dernière. Un "niveau significatif d'erreur", selon la Cour. De fait, dans une Europe qui martèle le discours de la rigueur, ce gaspillage de plusieurs milliards d'euros est du plus mauvais effet.

"Nous ne pouvons pas nous permettre de continuer comme cela".

Vítor Manuel da Silva Caldeira, le président de la Cour des comptes européenne, a lancé un message clair en présentant le rapport annuel de l'institution sur l'Union européenne et la gestion de son budget, mardi 10 novembre.

L'auditeur externe indépendant a ainsi estimé qu'en 2014, l'Union européenne a enregistré un taux d'erreurs de 4,4% concernant les 144,5 milliards d'euros dépensés en 2014. En clair, l'UE aurait gaspillé environ 6,3 milliards d'euros. Un "niveau significatif d'erreur", selon la Cour, mais qui reste stable depuis 2012 (4,5% en 2012 et en 2013). Revue de détail des sommes gaspillées par poste de dépense.

L'attribution de nombreux marchés publics pose question

Concernant les sommes investies par l'Europe pour mener sa politique régionale et urbaine (financement de projets d'infrastructure, création et préservation d'emplois) ainsi que l'emploi et les affaires sociales, le taux d'erreur des dépenses grimpe à 5,7%. Cela représente environ 3,2 milliards d'euros de dépenses malvenues pour un budget de 55,7 milliards d'euros.

La Cour des comptes européenne déplore "les infractions aux règles en matière de marchés publics", qui sont "encore et toujours" les principales raisons du gaspillage financier dans ces secteurs, soit "environ la moitié du niveau d'erreur". Elle dénonce notamment "l'attribution injustifiée par entente directe de marchés, de travaux ou de services supplémentaires" et les "conflits d'intérêts".

Des dépenses de compétitivité... bien peu optimales

Les dépenses pour le renforcement de la recherche, de l'innovation et destinées à l'amélioration des systèmes éducatifs notamment ont été peu optimales. Elles ont, selon le rapport, enregistré une marge d'erreur de 5,6% en 2014. Ainsi, 728 millions d'euros sur 13 milliards d'euros n'auraient pas été utilisés à bons escient.

La Cour souligne notamment "des frais de personnel calculés de manière incorrecte", " des frais de voyage et d'équipement non justifiés" mais également "des coûts indirects fondés sur des taux erronés ou comprenant des catégories de coûts inéligibles sans rapport avec le projet".

PAC : trop de parcelles inéligibles

Les dépenses dédiées à la politique agricole commune (PAC), à la politique commune de la pêche (PCP) et aux mesures environnementales ont également été passés au crible. Sur les 57,5 milliards d'euros du budget dédiés, environ 2,07 milliards d'euros n'ont pas été utilisés à bon escient.

Pour l'agriculture, le rapport pointe notamment les "surdéclarations de surfaces agricoles ou des parcelles de terre inéligibles" bénéficiant d'aides indues. Le document cite notamment l'exemple d'aides distribuées en Espagne pour des terres agricoles... finalement exploitées comme pistes de motocross

Pour développement rural, l'environnement ou encore l'action pour le climat, la Cour se plaint des sommes engagées malgré l'inéligibilité du bénéficiaire, de l'activité, du projet ainsi que des sommes engagées des dépenses et s'inquiète également de tendances au "non‑respect des engagements agroenvironnementaux".

Les dépenses de politique étrangère

Pour soutenir sa politique étrangère, soutenir les pays candidats (et les potentiels), et l'aide aux pays en développement,  l'UE a mis sur la table 7,4 milliards d'euros en 2014. Et a  dépensé peu judicieusement 2,7% de cette somme, soit environ 200 millions d'euros.

Et ce à cause de "dépenses effectuées en dehors de la période d'éligibilité", ou encore "des cas de bénéficiaires qui déclaraient des coûts sans fournir de pièces justificatives relatives aux dépenses."

L'administration gaspille peu

Sur les 8,8 milliards engagés pour les institutions et organes de l'UE, "seule", 0,5% de la somme a été utilisée de façon inapproprié (cela montait à 1,1% en 2013), soit 44 millions d'euros.

Le Parlement européen devrait notamment "renforcer ses contrôles concernant les coûts remboursés par les partis politiques européens à leurs organisations affiliées", préconise le rapport jugeant toutefois qu'il n'y a "aucune insuffisance importante" dans les administrations.

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10 novembre 2015 2 10 /11 /novembre /2015 19:55

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Evasion fiscale
Les entreprises américaines ont privé la France de 4 milliards d'euros en 2012

C'est le résultat d'une "optimisation fiscale" qui permet aux entreprises US de faire voyager leurs bénéfices vers des filiales implantées dans des paradis fiscaux. La France est le deuxième pays européen le plus impacté par ce comportement.
 
Bercy - NICOLAS MESSYASZ/SIPA
 

Adieu chers milliards. 4,2 milliards d'euros, c'est le manque à gagner de la France en 2012 causé par l'évasion fiscale d'entreprises américaines. Pardon, "l'optimisation fiscale". 4,2 milliards qui n'ont pas été récolté au seul titre de l'impôt sur les sociétés

L'AFP dévoile ce 10 novembre les résultats d'une étude publiée par un collectif d'ONG spécialisé dans la justice fiscale, . Selon leurs calculs, les stratégies d'optimisation des entreprises américaines ont donc coûté cette coquette somme au fisc français pour une seule année. En tout, ces multinationales - dont les noms ne sont pas détaillés - ont fait sortir de France près de 13 milliards d'euros de bénéfices réalisés sur le territoire. 

Concrètement, ces stratégies comptables permettent de faire voyager les bénéfices vers des filiales implantées dans des paradis fiscaux à l'image des Bermudes. Cette même année, les multinationales américaines y ont déclaré en tout plus 80 milliards de dollars (soit 74,5 milliards d'euros). Normal, elles y sont exonérées d'impôts. 

La France n'est pas le seul pays affecté par ces comportements. Par ordre décroissant, les pays les plus perdants sont : les Etats-Unis eux-même (plus de par an selon le même collectif), l'Allemagne, le Canada, la Chine, le Brésil, la France, puis le Mexique, l'Inde, le Royaume-Uni, l'Italie, l'Espagne et l'Italie. Ce qui fait de la France le deuxième pays européen le plus affecté.

En tout, entre 465 et 650 milliards d'euros ont été transférés artificiellement vers des paradis fiscaux en 2012 par des entreprises américaines. Et les Bermudes ne sont pas la seule destination : selon le collectif d'ONG, les Pays-Bas, le Luxembourg, l'Irlande et la Suisse servent aussi de "terres d'accueil" à ces milliards. Ils y prospèrent bien au chaud.

 

 

Source : http://www.marianne.net

 
 
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10 novembre 2015 2 10 /11 /novembre /2015 18:28

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Néolibéralisme

De plus en plus de patrons de PME européennes deviennent hostiles au traité de libre-échange Tafta

par

 

 

Le traité de libre-échange Tafta serait une aubaine pour la croissance et l’emploi, promet la Commission européenne. Ce n’est pas ce que pensent nombre de dirigeants de petites et moyennes entreprises en Europe, notamment en Allemagne et en Belgique. Ils se rendent comptent que les mirobolantes promesses de croissance et d’exportations profiteront principalement aux multinationales. La plupart des PME européennes et leurs salariés en pâtiraient. En Allemagne, en Autriche, et en Belgique, des groupements de PME se mobilisent carrément contre le Tafta.

« Nous savons que les petites entreprises et les territoires dans lesquels elles opèrent ont des chances d’être parmi les plus grands gagnants de cette accord. » La commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, met tout en œuvre pour convaincre les petites et moyennes entreprises européennes des bienfaits du traité transatlantique de libre-échange Tafta (TTIP en anglais) [1]. Ce traité est en cours de négociation entre la Commission européenne et Washington.

« Le niveau d’information des PME sur ces négociations est extrêmement faible. Elle ont très peu participé aux travaux en amont des négociations. Mais depuis un an, la Commission européenne mise sur le soutien des PME pour renforcer le camps des promoteurs du traité. A chaque fois qu’elle le peut, elle met en avant les bénéfices promis aux PME », constate Mathilde Dupré, chargé de campagne à l’institut Veblen pour les réformes économiques, qui vient de publier un rapport sur le Tafta et le PME [2] Problème pour les néolibéraux : la nouvelle stratégie de communication de la Commission passe de moins en moins auprès des patrons des PME européennes. Ils sont de plus en plus nombreux à afficher leur scepticisme, voire carrément leur opposition au traité de libre-échange.

« Le Tafta ne profiterait pas du tout aux PME, c’est plutôt le contraire »

« Les responsables politiques autrichiens ont d’abord dit que le Tafta allait profiter à la croissance et créeraient des emplois. Quand des études ont montré que ce n’était pas assuré, ils ont ensuite dit que ce serait bon pour les PME. Là, j’ai eu le sentiment qu’on me prenait pour une imbécile », témoigne Lisa Muhr, gérante d’une petite entreprise autrichienne de mode, qui compte 23 salariés et œuvre en faveur du commerce équitable. En juin, elle a lancé avec une poignée d’autres entreprises autrichiennes l’initiative “PME contre Tafta” (KMU geegn TTIP). Le mouvement rassemble aujourd’hui 1600 entreprises. « Nous travaillons en coopération avec des sous-traitants mauriciens, mais en commerce équitable. Le Tafta au contraire, encourage une baisse des standards écologiques et sociaux. Alors qu’il faudrait au contraire les élever, pour tous les produits. »

L’initiative des PME contre Tafta essaime aussi en Allemagne. Constitué en septembre, un collectif compte 1700 entreprises signataires, de divers secteurs : machine-outil, métallurgie, textile, alimentaire, consulting… « Le Tafta ne profiterait pas du tout aux PME. C’est plutôt le contraire, critique Gottfried Härle, directeur d’une brasserie de bière dans le sud-ouest de l’Allemagne et cofondateur de l’initiative outre-Rhin. Des éléments centraux de l’accord comme la protection des investisseurs, l’unification des normes et l’ouverture des marchés publics servent avant tout les intérêts des grands groupes ».

En Allemagne, en Autriche, en Belgique : les PME contre Tafta

Même le très puissant groupement allemand des moyennes entreprises, le BVMW, a pris ses distances avec le Traité de libre-échange. L’organisation qui représente 270 000 entreprises du Mittelstand, l’épine dorsale de l’industrie allemande, a catégoriquement refusé le mécanisme de règlement arbitral des conflits d’investissements prévu initialement dans l’accord. Et il a souligné à de nombreuses reprises les conséquences négatives possibles du traité sur les PME. En Belgique aussi, l’organisation patronale francophone UCM a exprimé son opposition au Tafta.

« Notre conseil d’administration en a débattu et c’est à l’unanimité qu’il a estimé que les PME wallonnes et bruxelloises n’ont rien à gagner de ce traité. Au contraire, dans sa forme actuelle, il présente des dangers », a conclu l’organisation en mai. Rien de tel chez les patrons français qui, pour l’instant, adhèrent au traité sans se poser de questions : la CGPME (Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises) « est globalement favorable à la mise en place d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis » [3]

Pourtant, les patrons de PME européennes et leurs salariés ont des raisons d’être sceptiques. « Sur les 20 millions de PME européennes, la part de celles qui exportent au-delà des frontières de l’Union ne dépasse pas 13 %. Parmi elles, la part des revenus provenant des exportations hors UE n’excède pas 10 % », souligne le rapport de l’institut Veblen. En France, la part des entreprises exportatrices est l’une des plus faible : « Les entreprises exportatrices représentent 4,6 % de l’ensemble des entreprises françaises », pointe la Banque publique d’investissement [4]. Plusieurs facteurs pourraient les pénaliser face à la concurrence venue des États-Unis : les disparités de salaires, en moyenne 30 à 40 % inférieurs aux États-Unis, le niveau inférieur des régulations dans de nombreux domaines et le coût plus faible de l’énergie.

« Des risques pour les structures économiques régionales »

Certes, « les entreprises qui exportent pourraient profiter d’une hausse de la demande », concède la rapport. « Ces résultats positifs sont bien mis en avant dans les rapports de la Commission européenne. Mais ces mêmes rapports passent complètement sous silence les effets contraires et les risques liés par exemple à l’accroissement des importations bon marché en provenance des États-Unis, notamment dans les services, les moteurs de véhicules, les produits chimiques, ceux issus de la métallurgie… ». Des secteurs qui font par exemple le succès de toute une partie de l’économie allemande.

« Il y a des risques pour les structures économiques régionales, estime le brasseur allemand Gottfried Härle. Nous voulons un débat équilibré et ouvert sur le sujet. Jusqu’à maintenant, les études réalisées s’adressent uniquement aux PME tournées vers l’export. » C’est la cas d’un enquête de la Commission européenne, réalisée au printemps auprès d’un échantillon de PME. En juillet, le comité social et économique européen ne disait pas autre chose : il regrettait qu’aucune étude d’impact précise, par secteur et par État membre, n’ait été lancée pour évaluer l’effet potentiel du traité sur cette catégorie d’entreprises. En attendant, les PME allemandes et autrichiennes contre le Tafta demandent l’arrêt immédiat des négociations.

Rachel Knaebel

Photo : CC Global Justice Now (manifestation à Londres en 2014)

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10 novembre 2015 2 10 /11 /novembre /2015 18:23

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

La justice américaine demande des comptes à ExxonMobil sur le réchauffement climatique

Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par

 

 

La raffinerie d'Exxon Mobil à Baytown, au Texas, en 2008.

ExxonMobil a-t-il été suffisamment transparent vis-à-vis du public et des investisseurs à propos de l’impact de ses activités sur le réchauffement climatique ? C’est en résumé le sens de l’assignation adressée, mercredi 4 novembre, par le procureur de New York, Eric Schneiderman, au géant du pétrole. La procédure est inédite et pourrait ouvrir un vaste front juridique pour toutes les entreprises qui vivent des énergies fossiles.

 

La justice exige ainsi d’ExxonMobil de lui fournir un certain nombre de documents, courriels, rapports financiers, afin de vérifier si la compagnie pétrolière, par le lobbying qu’elle a pu exercer ces dernières années, n’a pas cherché, d’une part, à masquer les conclusions des scientifiques sur le changement climatique, et, d’autre part, n’a pas manqué à ses obligations en n’alertant pas ses actionnaires sur les risques pesant sur les activités de l’entreprise et de sa capacité à continuer à utiliser des énergies fossiles.

La justice s’intéresse notamment au financement par ExxonMobil de recherches climatosceptiques qui visaient à nier le changement climatique. L’assignation s’appuie sur le Martin Act, une législation datant de 1921, propre à l’Etat de New York, qui octroie des pouvoirs discrétionnaires très étendus au procureur pour lutter contre la fraude financière. Cette loi interdit notamment « toute fraude, tromperie, dissimulation, suppression, faux semblant » ou « toute fausse représentation ou déclaration » et donne à l’Etat toute latitude pour mettre au jour ces manquements.

Le document, qui comporte dix-huit pages, vise à décortiquer la façon dont le groupe a communiqué ces dernières années vis-à-vis de toutes les parties prenantes : clients, investisseurs et même salariés. La procédure n’a rien d’un exercice de style. D’ailleurs, en son temps, l’ex-procureur de l’Etat de New York (entre 2006 et 2010) Andrew Cuomo, désormais gouverneur, avait utilisé le Martin Act pour contraindre des centrales à charbon à changer leur communication financière à propos des risques sur le changement climatique.

Par ailleurs, le New York Times a révélé jeudi que Peabody Energy, le plus gros producteur de charbon américain faisait l’objet depuis deux ans d’une enquête similaire. La procédure est toujours en cours.

« Ils ont nié la science »

Depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, la pression de plusieurs associations de protection de l’environnement, de scientifiques, de parlementaires et aujourd’hui de candidats à l’élection présidentielle américaine, est devenue de plus en plus forte pour que la justice lance une enquête afin de confondre les groupes pétroliers à propos de leur discours sur le réchauffement climatique.

Hillary Clinton, la favorite de l’investiture à la primaire démocrate, a ainsi déclaré, fin octobre, lors d’un déplacement dans le New Hampshire (nord-est des Etats-Unis), qu’ExxonMobil devrait faire l’objet d’une enquête, indiquant qu’il « existe beaucoup de preuves qu’ils ont trompé les gens » à propos du changement climatique. Son principal challenger, Bernie Sanders, sénateur du Vermont, a envoyé une lettre dans le même sens à la ministre de la justice, Loretta Lynch. Les représentants démocrates de Californie, Mark DeSaulnier et Ted Lieu, se sont joints à ces demandes il y a quelques jours.

Celles-ci font suite à deux enquêtes, l’une du site InsideClimate, l’autre du Los Angeles Times, qui affirment que des chercheurs d’ExxonMobil, à la fin des années 1970 et 1980, avaient averti les dirigeants de l’entreprise de la menace que faisait peser le changement climatique sur les activités de la compagnie pétrolière. Mais celle-ci avait ensuite coupé les budgets de recherche dans ce sens pour au contraire fonder sa communication sur les doutes qui entourent la responsabilité humaine dans l’accélération du phénomène.

Le cofondateur du site écologiste 350.org, Bill McKibben, mène depuis plusieurs semaines des actions pour attirer l’attention sur les manquements auxquels ExxonMobil se serait livré. Il a notamment publié plusieurs tribunes dans le magazine américain The New Yorker et dans le quotidien britannique The Guardian. « Exxon savait tout ce qu’il y avait à savoir sur le changement climatique il y a des décennies et, au lieu de nous alerter, ils ont nié la science et ont fait obstruction à la lutte contre le changement climatique », explique M. McKibben.

« Nous rejetons catégoriquement les allégations selon lesquelles ExxonMobil a arrêté les recherches sur le changement climatique », a fait savoir un porte-parole du groupe, ajoutant que la compagnie pétrolière avait publié des dizaines d’articles scientifiques sur le sujet, et avait prévenu les investisseurs des risques climatiques.

En attendant, cette enquête fait planer sur l’industrie pétrolière le risque de procès en série, sur le modèle de ceux qui ont coûté des dizaines de milliards de dollars au secteur du tabac, il y a quelques années.

 

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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9 novembre 2015 1 09 /11 /novembre /2015 21:33

 

 

Vous pouvez aussi lire cette lettre en cliquant ici
 
 
            
La lettre d’ATTAC Nîmes

Novembre 2014
 
Sommaire :
 
1/ Trois chaises de la BNP réquisitionnées par ATTAC Nîmes ! (Action nationale : L’argent pour sauver le climat existe : il est dans les paradis fiscaux !)
2/ Samedi 7 novembre à 19h (Alès) : conférence-débat « TAFTA-Climat-Europe » organisée par le collectif Stop TAFTA 30. Accueil et buffet à 18h30.
3/ Jeudi 12 novembre à 20h (Nîmes) : « Enjeux et Mobilisation pour le Climat - COP21 » avec Christophe BONNEUIL (ATTAC, historien des sciences CNRS) et Jacqueline BALVET (ATTAC France)
4/ Samedi 14 novembre « Rencontres Thématiques Trimestrielles » (RTT !) sur le thème du climat (Nîmes), de 9h30 à 12h30 puis repas pris ensemble.
5/ Du mardi 24 au jeudi 26 novembre, semaine sur le « microcrédit » en partenariat avec la Fac Vauban et Negpos photographie: avec Souad GUENNOUN, (artiste photographe et membre du CADTM/ATTAC Maroc) - expo photo, conférence-débat - film au Sémaphore.
6/ Dimanche 29 novembre : rassemblement gardois pour le climat (St Hilaire de Brethmas, proche Alès).
7/ Jeudi 3 décembre à 19h : prochaine réunion mensuelle du groupe ATTAC Nîmes, ouverte à tout le monde.
 
8/ Mardi 8 décembre 2015 (18h30-20h30): “ Crises et résistances dans l’entreprise néolibérale: quels  espaces possibles pour le vivre ensemble ?” avec Florence PALPACUER d’ATTAC (UCCN : université critique et citoyenne de Nîmes)
9/ Infos climat et COP 21 :
- Petit guide militant face aux crimes climatiques (nouveau !)
- COP 21 : un accord est nécessaire, mais pas celui-là ! (communiqué ATTAC France)
- COP21 : toutes et tous à Paris le 12 décembre
 
10/ Plus de 3 millions de citoyens demandent l’arrêt de TAFTA et de CETA
11/ Retraites complémentaires : arrêtons la régression (communiqué ATTAC France)
12/ Et toujours : pour recevoir les infos d’ATTAC France et les meilleurs émissions à la télé, ATTAC pour les Nuls, les lectures ATTAC, pour voir ou revoir le documentaire « Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde », pour changer de banque…

 

1/ Trois chaises de la BNP réquisitionnées par ATTAC Nîmes ! (Action nationale : L’argent pour sauver le climat existe : il est dans les paradis fiscaux !)
 
chaises
Beau succès de l’action d’ATTAC Nîmes qui a réquisitionné 3 chaises à la BNP Paribas.
 
Pour répondre à la menace grave et imminente que représente l’évasion fiscale, nous empruntons ces chaises. Ces chaises seront rendues lorsque la BNP aura rendu l’argent des paradis fiscaux !
 
Avec l’action d’Attac Uzège, le Gard a désormais 5 sièges confortables ... qui iront rejoindre les autres dans une grande action symbolique en pleine COP21.
  ðLes médias parlent de l’action nîmoise : ici et
  ðReporterre et Basta relaient le mouvement des faucheurs de chaises qui s’amplifie ! A lire ici et
  ðVoir l’émission de France 4 : ici
 
• Appel à réquisition citoyenne de 196 chaises avant et pendant la COP21 :

L’argent pour sauver le climat existe : il est dans les paradis fiscaux ! Toutes et tous #FaucheursDeChaises
Alors que le dérèglement climatique est déjà une tragédie pour des millions de personnes et qu’il menace les conditions mêmes d’une vie civilisée sur Terre, les 196 pays membres des Nations-unies sont incapables de trouver 100 milliards de dollars par an pour alimenter le Fonds vert pour le climat. Pourtant l’argent ne manque pas…
La suite de l’appel.

2/ Samedi 7 novembre à 19h (Alès) : conférence-débat « TAFTA-Climat-Europe » organisée par le collectif Stop TAFTA 30. Accueil et buffet à 18h30.
 
Avec Thomas Porcher, docteur en économie, qui expliquera TAFTA et les conséquences sur le changement climatique.
Et Pascal Durand, député européen du groupe Les Verts, qui parlera du pouvoir du parlement, de la politique énergétique de l'Union Européenne.
 
Un buffet sera ouvert à 18h30, la conférence débutera à 19h.

Et sur le site du collectif national Stop TAFTA : https://www.collectifstoptafta.org/

3/ Jeudi 12 novembre à 20h (Nîmes) : Enjeux et Mobilisation pour le Climat - COP21 avec Christophe BONNEUIL (ATTAC, historien des sciences CNRS) et Jacqueline BALVET (ATTAC France)
 
Conférence –débat avec Christophe BONNEUIL, (Conseil scientifique ATTAC France, et chercheur CNRS-historien des sciences) et Jacqueline Balvet (ATTAC France)
A 20 h salle du protestantisme Nîmes
 
A la veille de la COP21 à Paris du 28 novembre au 12 décembre 2015 avec toutes les associations et citoyens qui luttent contre le changement climatique, parlons des solutions réelles et de la mobilisation pour construire un vaste mouvement qui refonde nos sociétés.
« C’est absolument inédit. Jamais encore de toute notre histoire nous n’avions été appelés comme nous le sommes aujourd’hui à agir de manière collective pour défendre notre planète »
 

Plus d’infos : http://gard.demosphere.eu/rv/2655

4/ Samedi 14 novembre « Rencontres Thématiques Trimestrielles » (RTT !) sur le thème du climat (Nîmes), de 9h30 à 12h30 puis repas pris ensemble.
 
ATTAC Nîmes lance sa 2e RTT ! C’est quoi ces rencontres trimestrielles thématiques ?
D’abord l’occasion de se retrouver, de réfléchir ensemble, de partager ses doutes, ses idées sur un thème particulier chaque trimestre environ.
Et un moment convivial avec un repas partagé ensuite.
 
Où ? : A la Salle de l'Eau Bouillie, 73 rue bois de Mittau (route d'Alès en face la petite église) : voir le plan.
 
Comment ?
Pour alimenter le débat, venez avec un document de votre choix que vous souhaitez partager avec les autres: un texte qui vous a marqué ou que vous avez écrit (deux pages maximum), ou toute autre production sur le support que vous préférez (extrait de film, diaporama, dessin,…). Ces documents seront mis en commun et serviront de bases à nos échanges.
 
Sujet de cette RTT : « Changer le système pas le climat »
Objectif : se rencontrer et réfléchir ensemble sur toutes les questions que nous nous posons sur la question du climat et de la COP21, tant politique, économique, écologique que scientifique.
Finalité : construire plus tard, un « 4 pages » à distribuer, reflétant les questions et les réponses ainsi que les infos qui se seront dégagées de ces travaux.
 
Les RTT sont ouvertes à tou.te.s, sans distinction de connaissances sur le sujet.
5/ Du mardi 24 au jeudi 26 novembre, semaine sur le « microcrédit » en partenariat avec la Fac Vauban et Negpos photographie: avec Souad GUENNOUN, (artiste photographe et membre du CADTM/ATTAC Maroc) - expo photo, conférence-débat - film au Sémaphore.
 
Co-organisation avec Negpos photographie.
 
- Mardi 24 novembre : vernissage expo photos à la Fac Vauban + table ronde sur le travail photographique  de Souad  Guennoun.  Expo au Sémaphore.
- Mercredi 25 novembre à 18h30 (Nîmes): conférence/débat « Du micro-crédit à la dette grecque" avec Souad GUENNOUN  (CADTM /ATTAC Maroc) et ATTAC et Nîmes - auditorium du Conseil Départemental, rue Guillemette.
- Jeudi 26 novembre : film-débat au Sémaphore  " Misères à Crédit" de Nicolas Crozat : avec Souad GUENNOUN (CADTM/ATTAC Maroc) et ATTAC et CADTM Nîmes.
 
Voir l’interview de Souad GUENNOUN en mars 2015 par M.Claude CARREL (CADTM Grenoble).
6/ Jeudi 3 décembre à 19h : prochaine réunion mensuelle du groupe ATTAC Nîmes, ouverte à tout le monde.
 
Les réunions mensuelles du groupe ATTAC Nîmes se tiennent dorénavant le 1er jeudi de chaque mois.
 
Réunion du CA (conseil d’administration) d’ATTAC Nîmes
au 6, rue Porte d’Alès (1er étage) à Nîmes :
pour participer à la vie de l’association au niveau local et décider des initiatives locales.
 
Réunion qui se finit en une conviviale « auberge espagnole » : chacun amène de quoi grignoter, boire un coup et on partage tout.

Ces réunions sont ouvertes à tout le monde.

7/ Dimanche 29 novembre : rassemblement gardois pour le climat (St Hilaire de Brethmas, proche d’Alès).
 
Le 29 novembre 2015, veille de l’ouverture de la COP21, une Marche Mondiale pour le Climat est organisée dans de nombreuses villes du monde et de France afin de contraindre les états à agir radicalement contre le réchauffement climatique, dénoncer les activités prédatrices des multinationales et leurs conséquences pour les populations et les éco-systèmes et apporter  des solutions alternatives pour une véritable transition.
 
L’association St Hilaire Durable, en lutte contre un projet de golf-immobilier à St Hilaire de Brethmas, a choisi cette date pour organiser une marche qui partira d’Alès pour se rendre sur la ZAD golfique de St Hilaire.
 
Gaspillage de la ressource en eau, destruction de terres agricoles, multiplication des déplacements par la création d’un urbanisme excentré, morcellement des territoires, ce  projet, porté par Alès Agglomération, est éminemment néfaste pour le climat et notre territoire.
 
Le 29 novembre, à pied et à vélo, marchons ensemble d'Alès à St Hilaire !
10h : Rassemblement sur le parvis de la mairie d'Alès puis marche jusqu'à St Hilaire de Brethmas
12h30 : Arrivée-Rassemblement sur la ZAD golfique de St Hilaire pour un pique-nique géant sur place : stands, interventions, débats
8/  Mardi 8 décembre 2015 (18h30-20h30): “ Crises et résistances dans l’entreprise néolibérale: quels  espaces possibles pour le vivre ensemble ?” avec Florence PALPACUER (UCCN : université critique et citoyenne de Nîmes)
 
Soirée de l’UCCN co-organisée avec ATTAC : “ Crises et résistances dans l’entreprise néolibérale: quels espaces possibles pour le vivre ensemble ? avec Florence Palpacuer, membre du Conseil Scientifique d’ATTAC France.
 
Les conférences ont lieu à la Faculté d'éducation (FDE) anciennement IUFM de Nîmes, 62 rue Vincent Faïta (bus ligne D, arrêt Jean Bouin). Pour le retour au centre ville il est conseillé d’organiser un co-voiturage.
 
L’entrée est libre et gratuite, sans aucune inscription préalable !

Toutes les infos de l’UCCN à retrouver là : http://uccn30.blogspot.fr/

 
9/ Infos climat et COP 21 :
 
10/ Plus de 3 millions de citoyens demandent l’arrêt de TAFTA et de CETA
 

3,2 millions d’Européen·ne·s disent non aux traités transatlantiques TAFTA et CETA ! L’alliance citoyenne, qui remet aujourd’hui les signatures de l’initiative citoyenne européenne (ICE) Stop TTIP à Bruxelles, demande une réponse politique de l’Union Européenne. La suite.

11/ Retraites complémentaires : arrêtons la régression (communiqué ATTAC France – 29/10/2015)
 
L’accord de principe sur les retraites complémentaires AGIRC et ARRCO conclu le 16 octobre dernier entre le patronat et trois syndicats (CFDT, CFE-CGC et CFTC) doit être signé le 31 octobre 2015.
Il prévoit, pour équilibrer les comptes de ces caisses, de réaliser une économie annuelle de 6 milliards d’euros d’ici 2020 qui se fera quasi exclusivement sur le dos des salarié·e·s et des retraité·e·s, et qui s’inscrit ainsi dans la continuité des politiques d’austérité.
Les mesures principales sont le recul de la date annuelle de revalorisation des pensions, leur sous-indexation (revalorisation inférieure à l’inflation), la baisse des droits futurs des salarié·e·s et un système d’abattement et de bonus sur la pension complémentaire.
La suite.
12/ Et toujours : pour recevoir les infos d’ATTAC France et les meilleurs émissions à la télé, ATTAC pour les Nuls, les lectures ATTAC, pour voir ou revoir le documentaire « Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde », pour changer de banque…
 
> Pour recevoir directement la lettre d’ATTAC Nîmes (1 à 2 par mois en général), merci de nous le demander en écrivant à nimes@attac.org
 
> Pour recevoir les infos d’ATTAC France :
Il existe 2 listes auxquelles vous pouvez vous inscrire :
 > La Lettre générale :
Liste de diffusion générale d'Attac France. Vous recevrez directement les communiqués, déclarations et autres informations de l’association (en moyenne 3 à 4 messages par semaine).
 > La revue du Conseil Scientifique :
Nouvelle revue « les possibles » gratuite et trimestrielle à l’initiative du Conseil Scientifique d’Attac France et de ses membres.
 
> Pour recevoir une sélection des meilleurs documentaires et films (pour qui n’a pas encore jeté sa télé…)
Super initiative prise par un copain d’ATTAC Isère - St Marcellin : inscrivez-vous et vous recevrez une sélection des meilleurs documentaires et films programmés à la télé.
Pour s’inscrire, rien de plus simple : https://list.attac.org/wws/subscribe/cinema.attac38
 
 > Les lectures ATTAC :
Les dernières parutions :
-          Le climat est notre affaire (ATTAC) NOUVEAU !
-          Crime climatique stop ! (collectif) NOUVEAU !
-          Les naufragés du libre-échange (ATTAC) NOUVEAU !
-          Osons rester humain (Geneviève Azam, ATTAC)
-          Tout peut changer, capitalisme et changement climatique (Naomi Klein)
-          Le business est dans le pré (Aurélie Trouvé, ATTAC)
-          Joyeux bordel : tactiques, principes et théories pour faire la révolution
-          Le libre noir des banques (ATTAC)
-          Les feuilles mortes du capitalisme (Jean-Marie Harribey)
-          Que faire de l’Europe ? Désobéir pour reconstruire
-          Petit manuel de la transition, pour toutes celles et ceux qui aimeraient mais doutent qu’un autre monde soit possible (ATTAC)
-          Leur dette, notre démocratie (ATTAC)
-          Changer l’Europe ! (les économistes atterrés)
-          Le féminisme pour changer la société (ATTAC – Fondation Copernic)
-          La richesse, la valeur et l'inestimable - fondements d'une critique socio-écologique de l'économie capitaliste (Jean-Marie Harribey)
-          L’Europe mal-traitée (les économistes atterés)
-          La nature n’a pas de prix ! Les méprises de l’économie verte (ATTAC)
-          15 idées reçues sur la fiscalité (ATTAC)
-          Le piège de la dette publique, comment s’en sortir (ATTAC)
Plus d’infos et les autres livres conseillés, à retrouver ici.
 
 
 > Visitez le site d’ATTAC France !
Régulièrement des nouveautés en ligne, de nouvelles courtes vidéos, interviews, communiqués…sur http://www.france.attac.org/
 
> Le coin vidéo :
 
- « Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde » (diffusion Arte)
Depuis cinq ans, Goldman Sachs incarne les excès et les dérives de la spéculation financière. Anatomie d’un pouvoir qui ne connaît ni frontières ni limites et menace directement les démocraties.
La suite et le documentaire ici : http://local.attac.org/attac30/spip.php?article914
 
- « Ne vivons plus comme des esclaves » (Grèce) : Un grand bol d’air frais, d’enthousiasme et d’utopies en marche, venu de la mer Égée. A voir ici : http://nevivonspluscommedesesclaves.net/
 
> Changer de banque ?
Les banques françaises au banc d’essai par ATTAC et les Amis de la Terre :
Synthèse du rapport :
 
> « ATTAC pour les Nuls » par notre groupe local.
N’hésitez pas à le faire connaître !
 
> Quelques bonnes sources d’informations :
 
% Deux blogs à suivre de près :
• Blog de Jean-Marie Harribey (ex-co-président d’ATTAC France, membre du Conseil Scientifique d’ATTAC France et co-président des Economistes Atterrés) : http://alternatives-economiques.fr/blogs/harribey/
 
• Blog de Jean Gadrey (économiste, membre du Conseil Scientifique d’ATTAC France et auteur de « Adieu à la croissance ») : http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/
 
% BASTA ! sur bastamag.net !
Inscrivez-vous pour recevoir la lettre mensuelle de Basta (inscription gratuite mais soutien possible). De très bons articles sur les questions environnementales et sociales, à découvrir d’urgence si ce n’est déjà fait !
 
% Rezo.net :
Une sélection des meilleurs articles de la presse, des blogs, des dépêches…
 
% Politis :
Hebdomadaire qui est aussi un des membres fondateurs d’ATTAC.
Dans toutes les bonnes librairies ou sur le net sur abonnement.
 
% Reporterre :
Une info libre sur l’écologie, la société, les libertés, les alternatives,…Site co-fondé par Hervé Kempf
 
% Emission radio « là-bas si j’y suis » (France inter – Daniel Mermet) : C’est fini sur France Inter… mais va continuer ça continue sur le net !
Toutes les infos et les émissions depuis 2002 à retrouver sur ce site : http://www.la-bas.org/
Classement par date, par thème, par popularité,…une mine d’informations !






 

          

Pour recevoir directement les infos d'attac Nîmes, merci de nous laisser votre adresse à  nimes@attac.org

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9 novembre 2015 1 09 /11 /novembre /2015 19:19

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

Internet, le royaume où les biens communs prospèrent

9 novembre 2015 / Émilie Massemin (Reporterre)

 

 

 

 

Aux antipodes des logiciels dits « propriétaires », les « libristes » défendent des ressources informatiques développées collectivement et utilisables par tous. Loin de se contenter d’enchaîner les lignes de codes, ces passionnés sont devenus des acteurs incontournables des combats citoyens.

« FBLB a un problème, il n’arrive pas à afficher l’agenda du libre sur son site web ! » Une tasse de potage aux cèpes agrémenté de croûtons à la main, les yeux rivés à son écran d’ordinateur, Manu suit avec attention la conversation qui se déroule sur IRC (Internet Chat Relay, un protocole de communication textuelle instantanée). À côté de lui, Magali analyse la scène : « L’agenda du libre recense tous les événements, réunions, conférences, festivals, en lien avec les logiciels libres. Pour l’améliorer, nous organisons des discussions sur IRC afin que les utilisateurs nous fassent remonter les bugs et nous proposent de nouvelles fonctionnalités. »

 

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Magali, administratrice à l’April, à Parinux et à Liberté 0, et Manu.

Comme tous les jeudis soirs, les deux « libristes » retrouvent d’autres compères du groupe francilien d’utilisateurs de logiciels libres Parinux au 38 de la rue Saint-Sabin, dans le XIe arrondissement de Paris. Lors de ces « soirée de contribution au libre », ils participent à l’enrichissement de ces ressources logicielles développées collectivement et utilisables par tous. Le réseau d’éducation populaire Framasoft dénombre plus de 1.600 logiciels libres, parmi lesquels le navigateur web Firefox développé par Mozilla, le lecteur multimédia VLC, la suite bureautique OpenOffice et le système d’exploitation Linux, pour ne citer que les plus connus. Sans oublier SPIP, le système de publication sur Internet qu’utilise Reporterre.

 

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Une soirée de contribution au libre organisée par Parinux.

L’organisateur de ces soirées, Emmanuel Seyman, a découvert Linux pendant ses études d’informatique à la fin des années 1990. « Ce qui m’a frappé, c’est la quantité de logiciels disponibles et cette communauté qui passait son temps à améliorer les outils et à aider des autres à s’en servir, se souvient-il. Après quinze ans à utiliser des logiciels libres, résultants de travaux faits par d’autres, il est normal que je contribue. »

 

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Emmanuel Seyman, ex-président de Parinux et organisateur des soirées de contribution au libre.
Les quatre libertés du logiciel libre

Mais au fait, qu’est-ce qu’exactement un logiciel libre ? « C’est un logiciel qui donne quatre libertés : la liberté d’exécuter le programme, de le copier, de le modifier et de le redistribuer », répond Sébastien Broca, sociologue et auteur de l’Utopie du logiciel libre, dont la version intégrale est disponible en téléchargement.. Cette définition implique que le code source du logiciel, sa « recette de cuisine » comme l’appelle le chercheur, soit accessible – ce qui n’est pas le cas dans les logiciels dits « propriétaires », développés par de grandes firmes comme Microsoft.

 

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Sébastien Broca, auteur de l’Utopie du logiciel libre.

Lorsque les premiers ordinateurs sont apparus, leurs utilisateurs s’échangaient librement leurs programmes. Mais à partir des années 1970, les premiers éditeurs de logiciels se sont orientés vers la vente de licences d’utilisation. Le mouvement du logiciel libre est né au début des années 1980, en réaction à ce processus de privatisation. Sa figure de proue est Richard Stallman, développeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Il a lancé en 1984 le projet GNU, un système d’exploitation entièrement libre, et créé en 1989 la licence publique générale (GPL). « Elle protège les quatre libertés du logiciel libre avec une clause supplémentaire : elle oblige tous les utilisateurs à utiliser les mêmes libertés dans les versions ultérieures. C’est le copyleft, en opposition au copyright », explique Sébastien Broca.

 

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Richard Stallman lors de la fête de l’Humanité en 2014.
« Logiciel libre » versus « open source »

Aujourd’hui, dur de s’y retrouver entre « libre » et « open source ». L’expression « open source » apparaît à la fin des années 1990. Elle désigne les mêmes logiciels respectant les quatre libertés, mais la philosophie qu’elle véhicule est différente. « Les partisans de l’open source mettent en avant les avantages techniques et économiques de ces logiciels, plus performants et permettant une mutualisation des moyens, analyse le sociologue. Alors que pour Richard Stallman, le plus important est le respect des libertés et le mouvement social qui entoure le logiciel libre. » C’est peu de dire que cette nouvelle manière de voir a fait des petits. Apple par exemple, a bâti son système d’exploitation sur la Berkeley Software Distribution (BSD), une famille de systèmes d’exploitation libres.

 

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Eric (ESR) Raymond, promoteur de l’idéologie « open source », développée dans son essai La Cathédrale et le Bazar.

Pour Sébastien Broca, le logiciel libre s’apparente aux « biens communs du savoir » décrits par l’économiste états-unienne Elinor Ostrom : « Le logiciel libre est un bien commun parce qu’il présente trois caractéristiques : l’existence d’une ressource, le logiciel ; un système de droits et d’obligations régissant l’utilisation de cette ressource, déterminé par des licences spécifiques comme la GPL ; et un mode de gouvernance, avec des communautés qui s’organisent pour prendre en charge et améliorer la ressource. »

Ces modes de gouvernance sont multiples. « L’association qui gère le logiciel de production de sites web SPIP par exemple, est restée dans une démarche très militante, observe Sébastien Broca. A l’inverse, les personnes qui développent Linux sont souvent des salariés de grandes entreprises comme Samsung. »

Modalités de participation multiples

Par exemple, n’importe quel internaute peut contribuer à OpenStreetMap, base de données cartographique libre lancée en 2004 par l’ingénieur britannique Steve Coast. Les modalités de participation sont multiples : le contributeur peut compléter la carte à partir d’une photo aérienne, enregistrer ses trajets à pied, en vélo ou en voiture grâce à un GPS, ou préciser des points d’intérêt (nom de rue, passage piéton, toilettes publiques, magasin accessible au personnes handicapées, etc.). « Comme ça, la sensibilité de chacun peut s’exprimer, souligne Gaël Musquet, porte-parole et ex-président de l’association OpenStreetMap France. On voit émerger ce que j’appelle des “troubles obsessionnels cartographiques”. Certains naturalistes vont jusqu’à préciser l’essence des arbres plantés le long des routes. Moi, ce sont les défibrillateurs ! Le résultat est une carte d’une très grande richesse, mise à jour de manière quasi instantanée si le paysage change. » Autre avantage, la communauté, bénévole, cartographie volontiers des lieux jugés inintéressants ou « peu rentables » par Google Maps, par exemple. Aujourd’hui, OpenStreetMap compte 2,2 millions de contributeurs enregistrés. « En France, 150 à 200 personnes cartographient quelque mille kilomètres chaque jour », précise Gaël Musquet.

 

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Gaël Musquet, porte-parole et ex-président d’OpenStreetMap.

Mais pour éviter la pagaille, cette communauté s’est fixée des règles précises. Elle communique grâce à une mailing-list et sur IRC. Un wiki, document collaboratif, décrit les règles de contribution préalablement votée (comment on cartographie une voie de bus, une route, un point de recyclage). Quand les contributeurs n’arrivent pas à se mettre d’accord – la cartographie est un exercice éminemment politique - un vote est organisé. « Ça arrive en cas de conflit, explique Gaël Musquet. Par exemple, on s’est rendus compte que le nom de Jérusalem n’arrêtait pas d’être changé – une fois en arabe, une fois en hébreu, et ainsi de suite. Du coup, on a demandé à tout le monde de voter, puis l’association a figé le nom de la ville. » Idem pour le conflit entre la Russie et l’Ukraine, la frontière entre l’Algérie et le Maroc, etc.

Une ONG, Humanitarian OpenStreetMap Team (HOT), a même été créée après le séisme de janvier 2010 à Haïti. Elle permet de mobiliser les contributeurs pour qu’ils recartographient au plus vite les lieux d’une catastrophe, de sorte que les humanitaires aient des cartes mises à jour des réseaux routiers, des hôpitaux et des pharmacies. « Nous avons renouvelé ces actions pour l’épidémie d’Ebola et le séisme au Népal », sourit le porte-parole.

« Défendre nos libertés numériques

Car le mouvement du libre, loin de se cantonner à des lignes de code, est un acteur incontournable de combats citoyens. Ses valeurs de coopération et de partage des connaissances amènent les libristes à faire cause commune avec des associations de domaines très différents...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

 

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9 novembre 2015 1 09 /11 /novembre /2015 19:10

 

Source : http://www.taranisnews.com

 

 

 

#COP21 : 18H DE GAV POUR GASPARD GLANZ À STRASBOURG, EN MARGE D’UNE ACTION PACIFIQUE

 

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Fondateur de la société Taranis, Gaspard Glanz a passé 18h en garde à vue pour avoir filmé une action pacifique en marge de la COP21 à Strasbourg, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui, mais sans qu’on lui restitue son matériel. Récit d’une garde à vue hors-normes …

 

 

Jeudi 6 Novembre 2015 : Je suis contacté via Twitter par un groupe que je connais et qui est en lien avec des actions du type écologiques et climatiques, à Strasbourg et dans sa région. Sans préciser de qui il s’agit car il y a enquête, je peux dire que nous avons affaire aux plus pacifiques des activistes que vous pouvez rencontrer sur le marché : visages découverts, petit nombre, résistance passive, des « écolo-tranquillou », ne représentant un danger éventuel que pour des germes de toffus. On est très, très loin de l’image des black-blocs évoqués dans le cadre de la COP21.

On me donne donc rendez-vous pour une action préparant la #COP21 : voler les chaises dans des banques pour dénoncer l’évasion fiscale, pacifiquement et dans le but d’attirer l’attention de la population sur « la COP ». On comprend alors le choix d’une banque à un carrefour stratégique de la ville, au milieu des trams et en pleine heure de pointe : le but des activistes était de faire de la communication, pas de se constituer un stock de chaises. Action dont l’appel était d’ailleurs national, elle n’était pas propre à la ville de Strasbourg et a été communiqué à la presse locale. Je n’étais pas le seul journaliste prévenu.


Vendredi 17h25 : Le rendez-vous de l’action est donné à l’arrêt de Tram « Alt Wilmarik - Vieux marché aux vins ». S’y présente un petit groupe d’une dizaine de militants démasqués et ne portant que des pin’s « Action Climat », ni drapeaux, ni pancartes.

Je sers la main à ce que je pense d’abord être un collègue journaliste discutant de l’action avec une activiste, un calepin et un stylo en main. Il s’avère qu’il s’agit en vérité d’un officier des renseignements généraux.

C’est une petite précision importante pour la suite de l’histoire : je m’étais donc identifié comme un journaliste avant même le début de cette action, auprès d’un représentant de l’état chargé précisément de collecter des renseignements. Je lui ai laissé ma carte de visite avant de comprendre qu’il était un officier des RG …

17h30 : Le petit cortège se met en branle. Il se sépare et prend des rues différentes.


17h35 : Tout le monde se retrouve dans la banque désignée, un Crédit Agricole qui fait le coin de la place de l’homme de fer. Les manifestants entrent sans cris et sans aucune violence, la porte étant ouverte. Certains s’emparent des chaises, d’autres lisent un tract de revendication aux hôtesses de l’accueil. Celles-ci demandent la restitution des chaises, mais c’est trop tard, des militants sont déjà debout dessus pour lire un tract à la foule qui s’agglutine peu à peu autour de la banque. La responsable appelle la police.

17h37 : Des employées de la banque sortent pour saisir les chaises et les ramènent à l’intérieur. Sans bousculade. La scène restant assez ubuesque au regard de la concentration de la foule présente, complètement ébahie par la situation.

17h38 : La police arrive en force. Six, peut-être huit Scenics de la Police Nationale débarquent devant la banque en bloquant la circulation des trams. Tous les policiers sortent en même temps des voitures. Alors même que certains activistes portent encore des chaises sur leurs têtes au milieu des policiers, ceux-ci se ruent dans la banque en passant à coté d’eux : c’est la pagaille.

À ce moment précis je suis entre les deux rails de tram de la ligne B, en plein espace public et à plus de quinze mètres de la banque. Mon but est d’avoir un plan large de la banque, des voitures de police et des militants quittant les lieux avec une chaise comme butin.

Je suis toujours en train de filmer, quand un officier suivi de quatre policiers se ruent sur moi et me saisissent par les bras. Ils me soulèvent du sol et je vole droit vers l’intérieur de la banque. L’Officier de Police Judiciaire (OPJ) me dit « montre-nous tes images ». Je précise ma qualité de journaliste, il me répond « je m’en fou, on veut voir ça ! ».

17h40 : On procède à mon contrôle d’identité et alors qu’il y a encore des clients au guichet. Une cliente s’offusque de mon arrestation, c’est une vieille dame venue déposer des papiers à l’accueil : elle est sortie instantanément de la banque par la police. Une petite foule s’agglutine maintenant à l’extérieur, devant les vitrines, ayant assisté à des parties de la scène et essayant de comprendre ce qu’il se passe, ils sont rapidement refoulés par les policiers restés à l’extérieur, qui établissent un périmètre autour de l’agence.

Je refuse de donner mes images en évoquant la liberté de la presse. Je demande la permission d’appeler un avocat. Deux policiers me tancent : « On est pas dans un « James Bond », c’est pas l’Amérique. Ici, c’est nous les shérifs ». J’ai déjà l’instinct que la nuit va être longue, James Bond étant Britannique …

On me demande ma carte de presse. J’explique que je n’en ai pas le droit à cause de mon statut de gérant d’entreprise (une situation dénoncée par de nombreux syndicat de journalistes à commencer par le SPIIL et le SNJ), ce qui ne m’empêche pourtant aucunement de filmer au nom de ma société de production en mission pour un ou d’autres médias (c’était d’ailleurs le cas pour cette action). Je leur donne ma carte de visite. « Je peux aussi en imprimer une. […] Si tu n’as pas de carte de presse, tu n’es pas journaliste. ». C’est faux …

17h45 : On me notifie mon placement en garde à vue et on m’emmène directement à l’Hotel de Police, le commissariat central de Strasbourg. Entouré de policiers, je n’oppose pas de résistance, on ne me met pas les menottes.


18h00 : J’arrive dans un couloir d’attente au rez-de-chaussée de l’Hotel de Police, en face des bureaux des Officiers de Police Judiciaire (OPJ). J’attends ma notification d’entrée en garde à vue. Dans le couloir trône un plan de Cannabis récemment déraciné qui empeste assez fortement, ce qui rend hilare mon escorte.

J’ai toujours avec moi le sac contenant tout mon matériel professionnel (caméras, cartes mémoires, batteries, filtres, ect …). L’OPJ qui a procédé à mon arrestation sort du bureau, il me demande mon sac. Je refuse. Il me l’arrache brutalement des mains et s’enferme dans le bureau avec. Trois policiers m’empêchent physiquement d’entrer dans ce bureau, en me menaçant de me menotter à ma chaise.

J’en appelle à la liberté de la presse, je demande que l’on contacte d’abord un avocat avant de procéder à la saisie de mon matériel professionnel qui est censé être protégé par des conventions et par la Constitution Française ! C’est trop tard, ils ont saisi mon sac de force, tout simplement. Je respire profondément.

Il y avait là un officier en civil, visiblement un roublard de la police judiciaire (PJ) n’ayant rien à voir avec mon cas. Il a assisté à toute la scène et quitte les lieux en me jetant un regard assez évocateur : « quel merdier ! ». Des yeux grands ouverts de compassion et le front plissé de mépris, une forme de dégoût pour ce qu’il venait de voir. Quelque chose n’allait pas ici, et sentait bien plus fort que le plan de Cannabis.

18h30 : Je suis reçu par un officier de police judiciaire (OPJ) particulièrement laid (désolé), désagréable et pressé. Il me fait assoir et me demande de signer mon PV d’entrée en garde à vue pour « vol aggravé en réunion avec violence », qui comprend deux feuilles, dont l’une contient le numéro d’un de mes proches. Je lui demande d’abord ce que cela implique de refuser de signer ce PV. Il me répond : « ça ne change rien ».

Je lis néanmoins le PV de deux pages dans le but de le signer. Je fais alors remarquer à l’OPJ que celui-ci n’a pas correctement écrit le numéro de la personne de ma famille à contacter. Il rectifie sur l’ordinateur et imprime 8 feuilles, qu’il agrafe en un seul morceau et me demande de signer à nouveau. Ce n’est plus le même PV, je le vois immédiatement aux nombre de phrases écrites en gras sur la première page.

Je me mets à lire ce « nouveau PV » quatre fois plus épais, mais il me l’arrache des mains au bout de cinq seconde et déclare aux autres policiers présents dans la pièce : « OK les gars, il refuse de signer et il veut gagner du temps. Vous me le descendez au sous-sol. ». Je viens de passer moins de trois minutes dans ce bureau, c’était la dernière fenêtre donnant sur l’extérieur que je vais voir pendant les quinze prochaines heures.

Sans avoir le temps de broncher je suis déjà au sous-sol du bâtiment, à retirer ma ceinture, mes lacets, à me faire arracher mes bracelets aux ciseaux, avant de me faire confisquer mon téléphone alors qu’il s’agit aussi d’un matériel considéré comme professionnel pour un journaliste. Je suis à demi-rassuré car il est éteint, crypté, récemment réinstallé après une remise à zéro complète. Il ne contient aucune photo ni aucune information importante mise à part mes contacts. Et ils n’ont pas le mot de passe. Good luck boys.


Aux alentours de 18h30 : J’entre dans la cellule numéro 5. Ça sent l’urine à vomir. Il y a des flaques de projections d’excréments humains qui dégoulinent de la vitre en plexiglas qui me sépare du couloir. C’est un espace de 3m2 comprenant en guise de lit un tapis de sol type matelas de gymnase, sale. Tous les quartiers de la ville sont « représentés » sur les murs « Elsau, Neuhof, Meinau, Cronembourg … », il y a un drapeau de la Géorgie et un mec a du passer trois jours à retirer la peinture de la porte pour graver « PKK » avec ses ongles. On ne m’a pas toujours pas servi d’eau depuis mon interpellation, alors que j’en ai déjà demandé à trois reprises. J’observe ma nouvelle chambre d’« Hotel » de Police et je fais le tour de mon champ de vision à travers la vitre.

J’arrive au moment des repas, on me sert un plat de raviolis déjà ouvert. Je n’y toucherai pas. C’est de toute façon déjà une mauvaise idée de manger un produit pré-fabriqué et donc hypersalé alors que je suis en déshydratation : je n’ai aucune idée de quand je vais voir la couleur de mon premier verre d’eau. En 18h de garde à vue, je n’aurai droit au total qu’à 4x20cl d’eau dans un gobelet en plastique (dont un au moment de la rédaction de mon PV d’audition à 22h40). On est loin du litre quotidien minimum recommandé mais enfin, passons, ça donne moins envie d’aller aux toilettes (j’ai eu le droit de m’y rendre deux fois en 18h).


Un peu avant 19h00 : On me demande si je veux jeter ma nourriture non consommée. Je déclare que non, l’odeur des raviolis froids étant moins insupportable que celle de l’urine et des excréments, merci. C’est aussi l’heure de mon premier verre d’eau !
 

Aux alentours de 20h00 : L’ambiance s’électrise, c’est l’heure de pointe dans la « cave du comico » J’essaie de m’occuper,  tentant de faire des profils psychologiques de gens que je peux apercevoir, qu’ils soient détenus ou gardiens, comme on me l’avait appris en cours de criminologie à l’université Rennes 2. On dirait un véritable zoo humain, avec ses cages, ses cris et des surveillants qui regardent certains détenus comme des bêtes.

Dans la cellule à ma gauche il y a un jeune homme d’une vingtaine d’année souffrant visiblement de troubles bi-polaires sévères. Il passera les prochaines heures à jongler entre se fracturer les mains, la tête et les pieds contre la porte de sa cellule, puis à pleurer en appellent sa mère et en se roulant par terre. De l’autre coté il y a un gamin de 15 ans deux fois plus petit que les policiers qui l’ont arrêté. Il a une coupe de cheveux en iroquois et n’hésite pas à la ramener, avec un accent alsacien prononcé, auprès de ses potes logés dans les « chambres » d’à coté.

Au loin une bande entière a due être interpellée car elle invective sans arrêt les policiers. Ça hurle, ça provoque, ça frappe dans les portes, les murs tremblent. Et on finit par s’habituer à l’odeur. Le vrai risque c’est de s’emmerder et de voir le temps s’allonger, car il n’y a aucune indication temporelle dans le sous-sol. Aucune montre. On est éclairé en permanence par un néon de couleur froide.

Entre 20h00 et 21h00 : C’est l’heure de la relève chez les officiers en charge des détenus de la GAV. On se salue, on plie ses affaires, on se passe les dossiers. Un détenu particulièrement bruyant n’arrête pas d’appeler une des policières « pute », et ce depuis de longues minutes. « Éh ! Pute ! Tu vas pas nous laisser maintenant !? Mais pute, part pas, revient ! ». Elle lui répond pour la première fois : « Ferme ta gueule. ». Les portes grondent dans tout le sous-sol. Un détenu interpelle « Éh, surveillant, je veux pisser ! ». Celui-ci ne lui prête pas attention. Les portes grondent à nouveau. « Éh pute ! Tu reviens demain, hein !? ».
 

20h40 : Je rencontre mon avocat commis d’office dans une pièce du sous-sol, nous avons 30 minutes et il n’a pas le droit de contacter qui que ce soit de ma part. Il chuchote. C’est un jeune mais il a tout de suite l’air très compétent et rodé à l’exercice de la GAV. Il commence par croire à la lecture du PV que je suis complice et me conseille de ne rien déclarer.

Puis il m’écoute et comprend rapidement que la situation est bien différente. Il me dit au contraire de répéter tout ce que je viens de lui dire à l’OPJ qui va me faire rédiger le PV de garde à vue, mais en essayant de le faire « d’une manière beaucoup plus cool, si possible ». Promis Maitre, vous avez raison, je vais me calmer.

Mais je ne dois pas m’attendre à sortir d’ici avant le terme de ma garde à vue. Retour dans la cage numéro 5.

Vers 21h00 : L’équipe de nuit se met en place. Elle procède à la fouille de tous les détenus présents et des cellules, en plus de nouveaux arrivants. Je dirai qu’en une quinzaine d’heures passées au sous-sol, j’ai vu entrer une vingtaine de personnes supplémentaires (certains ne restant que quelques heures). Surtout le vendredi soir et le samedi matin tôt. Deux détenus ont fait venir des traducteurs depuis leurs consulats ou de leurs ambassades (mais ils ne sont pas sorti pour autant).

On procède à la fouille de ma cellule et à une deuxième « palpation de sécurité » depuis mon arrivé au sous-sol. Il faut le préciser, désolé de vous décevoir, mais on ne m’a jamais mis un doigt dans le c… pendant la GAV. C’était une fouille poussée, comme vous pouvez en subir une dans un aéroport, sauf que vous avez les deux mains contre le mur.

Je n’ai jamais été frappé et les gars en charge de la surveillance de la GAV, ceux qui sont en contact avec les détenus, sont restés corrects. Ce n’était pas le cas de leurs chefs mais en ce qui me concerne la détention s’est passée sans violences physiques directes. Je n’ai pas constaté de violences physiques sur d’autres détenus non plus.


Vers 22h00 : J’ai le droit à la visite médicale. Le médecin me met rapidement torse nu et regardant mon dos, il touche un endroit précis et me répond : « qu’elle marque d’anti-douleurs vous prescrit-on ? ». Pas d’ambiguïté : j’ai besoin de ces médicaments car j’ai le dos explosé. Ils m’ont été prescrits vers 22h pour une prise censée être immédiate. Il faudra pourtant que je joue au détenu en frappant pendant 20 minutes sur mon plexiglas englué d’excréments, pour qu’on daigne me les apporter … trois heures plus tard, vers 1h00 du matin.

Je demande au médecin de constater que je n’ai aucune blessure visible sur le corps, dans le cas ou je subirai par la suite un interrogatoire plus « poussé ». Il m’explique qu’il n’en a pas les pouvoirs, mais il me souhaite bonne chance.
 

À 22h40 : C’est l’heure du procès verbal (PV) de garde à vue. On me monte à l’étage ou m’attend mon avocat commis d’office. Il n’a pas le droit de parler pendant l’audition, il peut simplement poser des questions à la fin. Mais il a le sourire et l’OPJ à l’air plutôt sympathique, il semble même un peu surpris de me voir là. Les deux ont discuté avant que j’arrive, cela se voit sur leurs visages. Je n’en ai alors aucune idée, mais les réseaux sociaux et les médias parlent déjà de mon arrestation et de mon placement en GAV.

Je raconte ce qu’il s’est passé. Je refuse de répondre à une seule question : « Pouvez-vous identifier, ou nous communiquer des informations sur les manifestants qui ont procédé à cette action ? ». L’OPJ est réglo et MERCI, il tape vite au clavier. Après la rédaction, il finit par plaisanter sur le contre-sommet de l’Otan en 2009 à Strasbourg : « Vous savez, moi je ne sors pas souvent des bureaux. Et à l’Otan, j’ai été déçu. C’était pas grand chose finalement ! ». J’ai failli étouffer. Ce contre-sommet est dans le top 3 des manifestations les plus chaudes que j’ai eu à couvrir en France ces dernières années. Mon avocat relance avec humour « Vous deviez vous attendre à tellement pire, qu’au final vous avez un peu déchanté sur la réalité des faits, non ? ».

Mon esprit est soudain obnubilé par la situation actuelle et toute la paranoïa qui se met en place autour de la COP21 et des blacks blocs. Finalement je comprends que les similitudes sont fortes entre le contre-sommet de l’Otan de Strasbourg en 2009 et la COP21, sur le plan du déploiement sécuritaire. Et que c’est sûrement de cette expérience que doit se servir la police pour mettre en place sa stratégie anti-émeute lors de la COP21. C’est aussi la première fois que je prends conscience de pourquoi je suis encore là, ici et maintenant. 

Je retourne en cellule à 23h45.
 

2h30 : On me réveille brusquement en frappant à ma porte avec la clef métallique. « Prise d’empreintes ! ». C’est malin comme timing, je n’ai pas eu le temps de conclure un cycle de sommeil complet de 90 minutes, je suis donc défoncé par la fatigue et les médicaments. Manque de bol pour eux, le journalisme est un métier fatiguant, ça entraine bien.

L’officier prend ma taille, il réalise trois photos (de face, de profil et de demi-profil), puis il retourne à son ordinateur. J’en profite pour lui signaler que j’ai réalisé une prise d’empreintes complètes pour mon passeport biométrique il y a moins d’un an, et que ces choses là n’ont pas tendance à changer. Il ne me répond pas.

La clim est réglée à fond sur « froid » et elle me souffle dans l’arrière du cou. Je fais la remarque. «  Elle est cassée. On a le même problème et ça nous fait chier aussi » dit l’officier. Sauf que la télécommande est sur la table et qu’on peut régler les lamelles de la soufflerie vers le haut manuellement. Finalement ce n’est pas si mal, le coup de fouet du froid me réveille un peu plus.

C’est alors qu’il sort deux cotons-tiges d’un kit stérile et là je dis : « Niet. C’est hors de question ! Je ne suis inculpé de rien et vous n’aurez pas mon ADN. ». Il est surpris mais s’arrête et range le kit. Il me déclare que je risque un an de prison et je ne sais plus combien de milliers d’euros d’amendes, mais surtout de rester en GAV pendant encore beaucoup plus longtemps. « C’est Niet. Non négociable. ». L’officier me ramène en cellule sans même prendre mes empreintes, ce qui m’a surpris. En fait, c’est bien mon ADN qu’il voulait.
 

Un peu avant 4h00 : Deuxième verre d’eau. J’essaie de dormir. Des gamins mineurs débarquent dans les cellules, amenés par la brigade canine. Ils se toisent en permanence. Ça repart en fanfare dans tout le sous-sol mais je parviens à me rendormir (j’ai eu des petits frères). On me propose une couverture sale mais je préfère avoir froid, merci.

Un officier de la brigade canine met sa caméra portative « Exavision » à recharger en USB sur l’unité centrale d’un PC qui est placé exactement de l’autre coté du couloir, en face de ma cellule. L’objectif est braqué sur moi et il permet de voir l’intégralité de l’intérieur de ma cellule. Cette caméra restera là jusqu’à ce que je quitte ma garde à vue (longue à recharger dites-donc !), sans jamais que je sache si elle était allumée, ou pas. Mais ne prenez pas un cameraman pour un imbécile.
 

Vers 6h45 du matin : On me réveille encore en frappant à la vitre. Cette fois c’est pour me demander mon mot de passe de téléphone. Je refuse fermement. L’officier me menace d’une prolongation de la garde à vue, mais repart énervé avec mon téléphone, qui reste verrouillé. Plus tard je découvrirai que c’est la seule fois ou il a été allumé de toute ma garde à vue. Je sais aussi que cinquante cinq mètres de distance et 8m de dénivelés séparent le bureau ou était stocké mon téléphone par l’OPJ, de ma cellule. Big brother is watching you, bro.

Pour information et à l’attention de nos lecteurs les plus inquiets. À l’exeption des images tournée ce jour là, les données de la société Taranis n’ont jamais été saisies dans cette affaire, ni même mises en danger. Il n’y a pas eu de perquisition, pas de brèche dans notre système de sauvegarde sécurisée puisqu’il n’est pas connecté à Internet, il n’y avait pas de données sensibles dans le téléphone, mon ordinateur n’était pas dans le sac, les cartes mémoires étaient vierges et effacées selon la plus haute mesure de sécurité connue : l’écriture de 9 passes de zero sur les anciennes données.

On ne plaisante pas avec la sécurité de nos sources et la preuve est donnée aujourd’hui que nous avions bien fait. D’autant plus que ce n’est pas la première fois qu’un membre de l’équipe de Taranis News est placé en garde à vue pour des accusations qui s’avèrent ensuite fallacieuses.


7h30 : Les détenus se réveillent, les petits déjeunés sont servis. 23 grammes de glucides répartis en deux fausses galettes bretonnes faites d’un peu de blé et de beaucoup d’adjuvants alimentaires en E, et d’une brique de 25cl de jus d’orange contenant 12 grammes de glucides dont 9 de sucres. Les galettes étant immangeables même en se forçant, je me contente de la moitié d’une et du jus de fruits. Ça fait déjà du bien. C’est aussi le dernier verre d’eau de ma garde à vue.

8h00 : On me redemande mon mot de passe de téléphone. Cette fois et perdant légèrement patience, je réponds en sifflotant la marseillaise. Les officiers repartent en levant les yeux au ciel. Je me rendors.
 

Vers 9h30 : On me sort de cellule et on me rend mes affaires. Me sachant libre, j’ose déclarer que tout cela est assez moche pour la liberté de la presse, déclarations qui excitent les détenus autour. On me répond : « vous referez vos lacets dehors ». Direction le bureau d’un nouvel officier de police judiciaire, dans lequel j’aperçois le sac contenant mon matériel.

On m’autorise à l’ouvrir pour récupérer mes batteries USB et mes cables, mais pas la caméra, ni le sac. J’en profite pour faire un « checkup » rapide de mon matériel (en essayant en vain de subtiliser la carte mémoire), et je remarque que l’écran est brisé. On me déclare que la caméra ne me sera pas rendue pour l’instant.

Je demande alors un PV ou n’importe quel papier écrit stipulant que la saisie de ce matériel a été opéré par l’OPJ, précisant donc dans quel cadre, vu que je ne suis pas poursuivi. Et je ne sais pas, un papier de sortie de GAV, peut-être ?!

La réponse est négative et on me jette carrément dehors de force, escorté manu-militari jusqu’à l’accueil de l’Hotel de Police. « Tu dégages maintenant ! ». J’ai reçu alors mon premier coup de pied aux fesses depuis l’école primaire.


À 9h50 : Je suis libre. Au chômage technique. Et je ne sais pas … révolté ?


Au delà de toute les autres considérations levées par ces faits, je n’ai qu’une seule obstination pour l’instant : « rendez-moi ma caméra, c’est du vol ».

Vous m’avez déjà privé de liberté et tenté de me faire collaborer de force, en vous jouant du droit, de la constitution, des conventions et de votre mission. Mais vous ne m’empêcherez pas de faire mon métier !

Après m’avoir tiré dessus pour m’éloigner du terrain, la stratégie est-elle maintenant d’essayer de m’intimider et de voler mon matériel ?


Tout cela va beaucoup trop loin.



Gaspard Glanz

 

 

 

Source : http://www.taranisnews.com

 

 

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9 novembre 2015 1 09 /11 /novembre /2015 18:39

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

Liberté d'expression. Pourquoi les actions de boycott deviennent-elles illégales ?
Patrick Le Hyaric
Lundi, 9 Novembre, 2015
L'Humanité

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PHOTOPQR/L'ALSACE
 
Par Patrick le Hyaric, directeur de l'Humanité. Depuis un arrêt de la Cour de cassation du 20 octobre dernier, la France risque de devenir l’un des seuls pays au monde où le simple appel au boycott comme moyen d’action devient illégal.
 

Depuis un arrêt de la Cour de cassation du 20 octobre dernier, la France risque de devenir l’un des seuls pays au monde où le simple appel au boycott comme moyen d’action devient illégal. En effet, la haute juridiction vient de confirmer la condamnation par la cour d’appel de Colmar de 12 militants. Il leur est reproché d’avoir participé, le 26 septembre 2009 puis le 22 mai 2010, à une manifestation devant un magasin du groupe Carrefour près de Mulhouse. Celle-ci appelait au boycott de produits en provenance d’Israël et notamment ceux issus des terres colonisées et occupées, en violation du droit international. À l’occasion de cette initiative, aucune dégradation n’a eu lieu, aucune entrave au fonctionnement du magasin ni à la liberté du commerce n’a été constatée, aucune plainte du magasin lui-même n’a été déposée, aucun propos antisémite n’a été tenu.

 

Un appel aux citoyens à exercer leur liberté 
lors de choix d’achat

Cela n’empêche pas la cour d’y voir un acte constitutif d’un délit de « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ». On croit rêver au pays des droits de l’homme, dans ce pays où le temps n’est pas si lointain où toutes les forces politiques et les médias expliquaient qu’ils avaient contribué à la libération de Nelson Mandela et à la fin de l’apartheid en Afrique du Sud. Reconnaissance, tardive pour certains, d’un mouvement international de boycott des produits sud-africains, utilisé comme action politique, d’une grande efficacité pour obtenir la libération de ce pays. Le même mode d’intervention citoyenne a été utilisé contre la junte birmane ou même contre le Mexique pour obtenir la libération de Florence Cassez. Aucun n’a fait l’objet de poursuites et c’est heureux ! Jamais un gouvernement français n’avait promulgué des circulaires, comme celles des anciens ministres M. Mercier et Mme Alliot-Marie en 2010, demandant aux procureurs de poursuivre avec fermeté les militants de l’application du droit international en Palestine.

En Israël même, cette question fait débat. Votée en juillet 2011 avec une seule voix de majorité à la Knesset, la loi punissant « toute personne ou entité appelant à un boycott économique, culturel ou académique » des colonies israéliennes en Cisjordanie est toujours suspendue par la Cour suprême de Tel-Aviv. Comment, dans ces conditions, justifier un arrêt de la Cour de cassation française, en l’occurrence plus royaliste que le roi ? Sinon par la volonté politique d’étouffer une mobilisation qui utilise le mouvement de boycott pour que s’applique… le droit international. Ce dernier, fondé à l’initiative de 171 organisations internationales, est un appel aux citoyens à exercer leur liberté lors de choix d’achat. Il n’entrave donc en rien la liberté du commerce tandis que les importateurs ou les sociétés étrangères qui tirent profit de territoires occupés s’exonèrent sans sourciller du droit international.

C’est d’autant moins défendable que des États, dont le nôtre et l’Union européenne, utilisent l’arme de l’embargo comme outil de combat politique et diplomatique. Il est urgent de réclamer avec force au gouvernement qu’il fasse annuler les circulaires des ministres de droite Mercier et Alliot-Marie. Le Parlement devrait être saisi de cette atteinte caractérisée à la liberté d’expression et de manifestation. Les juristes, qui vont en appeler à la Cour européenne des droits de l’homme, méritent d’être soutenus. C’est de la liberté d’expression dont il s’agit !

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

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9 novembre 2015 1 09 /11 /novembre /2015 18:15

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

Les 32 heures, la meilleure arme contre le chômage
Michel Husson, économiste, membre du conseil scientifique d'Attac
 
Vendredi, 6 Novembre, 2015
Humanité Dimanche

DR
 
 
 
La pensée dominante impose l'idée que le chômage de masse est la conséquence inéluctable de gains de productivité effrénés. Et qu'il ne resterait donc plus qu'à se partager des petits boulots précaires. Et si on réfléchissait plutôt à la baisse du temps de travail ?

Le chômage de masse s'incruste et la timide reprise ne suffira pas à le faire reculer significativement. Selon l'OFCE, le taux de chômage ne commencerait à baisser qu'en 2016, pour « descendre » à 9,4 % fin 2017. Sans les politiques d'austérité, on aurait pu éviter de casser la reprise qui s'amorçait en 2011 et recommencer plus tôt à créer des emplois. Mais cela aurait été de toute manière hors de propor tion avec un « stock » de chômeurs de plus de 5 millions de personnes. La croissance aide, mais à la marge. C'est pourquoi il faut remettre sur le tapis l'idée de réduction de la durée du travail, comme le fait la CGT en avançant la perspective des 32 heures. Certes, cela ne s'est pas très bien passé la dernière fois, avec l'intensification et l'annualisation du travail, mais le passage aux 35 heures a quand même entraîné la plus grande création d'emplois depuis le début du XXe siècle. Et quand on voit à quel point les 35 heures ont provoqué la fureur de la droite et du patronat (sans même parler de Macron), on se dit qu'après tout, ce n'était pas une si mauvaise idée.

FAIRE CROIRE QUE LE PLEIN EMPLOI EST ILLUSOIRE

Plus sérieusement, il faut se demander quelles sont les causes profondes du chômage et commencer par balayer cette idée simple, présentée comme une évidence : les gains de productivité seraient tellement énormes que la perspective d'un retour au plein-emploi serait une illusion. Dès lors, il ne resterait plus qu'à « faire avec ». Dans la version néolibérale, la conclusion est claire : mieux vaut un petit boulot, précaire et mal payé, que pas d'emploi du tout. Donc soyez employables (rentables) et on vous donnera les emplois que vous méritez. Dans l'autre camp, les adieux au plein-emploi conduisent à dire : puisqu'il n'y aura plus d'emplois, exigeons un revenu, universel, garanti, citoyen, etc. Et pourtant cette idée selon laquelle le chômage est causé par les gains de productivité est fausse. Il suffit de regarder le graphique cidessous : depuis 60 ans, les gains de productivité ralentissent, alors que le taux de chômage monte presque tout le temps.

Il y a aujourd'hui plus de chômage que pendant les Trente Glorieuses (avant 1975) et beaucoup moins de gains de productivité. Il faut donc remplacer cette idée fausse par une autre, qui peut paraître iconoclaste : seule la baisse du temps de travail permet vraiment de créer des emplois. Démonstration : de 1950 à aujourd'hui, le nombre total d'heures de travail dans l'ensemble de l'économie a évolué dans une plage étroite, de plus ou moins 5 %. Bref ce « volume de travail » est à peu près constant. Dans le même temps, les effectifs employés ont augmenté de 40 %, et la durée du travail a baissé de 27 %.
Autrement dit, l'emploi dépend de la manière dont le volume global de travail se répartit entre créations d'emplois et baisse de la durée du travail. À volume de travail à peu près constant, une réduction insuffisante de la durée du travail conduit à des créations d'emplois insuffisantes et donc au chômage. L'envers du décor de la montée du chômage, c'est la répartition des revenus. On peut démontrer rigoureusement que chômage et dividendes sont les deux faces d'une triste médaille. Pour résumer : ce que les patrons économisent en ne créant pas suffisamment d'emplois, ils le reversent aux actionnaires plutôt que d'investir. La création d'emplois par la baisse de la durée du travail implique donc une autre baisse : celle des dividendes. Même si on est convaincu par cette démonstration (trop) rapide, on peut considérer que le rapport de forces n'est pas favorable pour un tel projet, mais une chose est sûre : pour dépasser l'horizon du chômage, il faut renouer avec un projet de réduction générale du temps de travail.

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

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