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14 novembre 2015 6 14 /11 /novembre /2015 21:43

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

La peur est notre ennemie

|  Par Edwy Plenel

 

 

Vendredi 13 novembre, toute une société fut, à Paris et à Saint-Denis, la cible du terrorisme : notre société, notre France, faite de diversité et de pluralité, de rencontres et de mélanges. C’est cette société ouverte que la terreur voudrait fermer ; la faire taire par la peur, la faire disparaître sous l’horreur. Et c’est elle qu’il nous faut défendre car elle est notre plus sûre et plus durable protection.

Un vendredi soir d’automne, sous un temps clément. Fin de semaine, temps de sortie, moment de détente. Joies des retrouvailles amicales, des concerts musicaux, des matchs sportifs. Sociabilités populaires et juvéniles. Hommes et femmes mêlés, jeunesses sans frontières, plaisirs variés où l’on peut, selon les goûts ou les envies, boire, fumer, danser, se côtoyer, se mélanger, se séduire, s’aimer, bref aller à la rencontre des uns et des autres.

Il suffit d’aligner ces mots simples, sans grandiloquence, pour partager ce que nous ressentons tous depuis hier : tout un chacun, nos enfants, nos parents, nos amis, nos voisins, nous-mêmes, étions dans le viseur des assassins. 

Parce qu’ils ne visaient pas des lieux manifestement symboliques comme lors des attentats de janvier, exprimant leur haine de la liberté (Charlie Hebdo) ou leur haine des juifs (l’HyperCacher), il s’est dit que les terroristes auteurs des carnages parisiens n’avaient pas de cible. C’est faux : armés par une idéologie totalitaire, dont le discours religieux sert d’argument pour tuer toute pluralité, effacer toute diversité, nier toute individualité, ils avaient pour mission d’effrayer une société qui incarne la promesse inverse.

Au-delà de la France, de sa politique étrangère ou de ceux qui la gouvernent, leur cible était cet idéal démocratique d’une société de liberté, parce que de droit : droit d’avoir des droits ; égalité des droits, sans distinction d’origine, d’apparence, de croyance ; droit de faire son chemin dans la vie sans être assigné à sa naissance ou à son appartenance. Une société d’individus, dont le « nous » est tissé d’infinis « moi » en relation les uns avec les autres. Une société de libertés individuelles et de droits collectifs. 

Prendre la juste mesure de ce que menace cette terreur sans précédent sur le territoire hexagonal – les attentats les plus meurtriers en Europe après ceux de Madrid en 2004 –, c’est évidemment mesurer aussi le défi que nous ont lancé les assassins et leurs commanditaires. C’est cette société ouverte que les terroristes veulent fermer. Leur but de guerre est qu’elle se ferme, se replie, se divise, se recroqueville, s’abaisse et s’égare, se perde en somme. Cest notre vivre ensemble qu’ils veulent transformer en guerre intestine, contre nous-mêmes.

Quels que soient les contextes, époques ou latitudes, le terrorisme parie toujours sur la peur. Non seulement la peur qu’il répand dans la société mais la politique de la peur qu’il suscite au sommet de l’État : une fuite en avant où la terreur totalitaire appelle l’exception démocratique, dans une guerre sans fin, sans fronts ni limites, sans autre objectif stratégique que sa perpétuation, attaques et ripostes se nourrissant les unes les autres, causes et effets s’entremêlant à l’infini sans que jamais n’émerge une issue pacifique.

Aussi douloureux qu’il soit, il nous faut faire l’effort de saisir la part de rationalité du terrorisme. Pour mieux le combattre, pour ne pas tomber dans son piège, pour ne jamais lui donner raison, par inconscience ou par aveuglement. Ce sont les prophéties auto-réalisatrices qui sont au ressort de ses terrifiantes logiques meurtrières : provoquer par la terreur un chaos encore plus grand dont il espère, en retour, un gain supplémentaire de colère, de ressentiment, d’injustice… Nous le savons, d’expérience vécue, et récente, tant la fuite en avant nord-américaine après les attentats de 2001 est à l’origine du désastre irakien d’où a surgi l’organisation dite État islamique, née des décombres d’un État détruit et des déchirures d’une société violentée.

Saurons-nous apprendre de ces erreurs catastrophiques, ou bien allons-nous les répéter ? C’est peu dire qu’à cette aune, dans un contexte de crises déjà cumulatives – économique, sociale, écologique, européenne, etc. –, notre pays vit un moment historique où la démocratie redécouvre la tragédie. Où la fragilité de la première est au péril des passions de la seconde. Car l’enjeu immédiat n’est pas au lointain, mais ici même, en France. Nous savions, au lendemain des attentats de janvier, que la véritable épreuve était à venir. Cet automne, au moment de quitter ses fonctions, le juge antiterroriste Marc Trévidic nous l’avait rappelé – « Les jours les plus sombres sont devant nous » (lire ici son interview à Paris-Match) –, dans une alarme qui ne ménageait pas nos dirigeants : « Les politiques prennent des postures martiales, mais ils n’ont pas de vision à long terme. (…) Je ne crois pas au bien-fondé de la stratégie française. »

Car, devant ce péril qui nous concerne tous, nous ne pouvons délaisser notre avenir et notre sécurité à ceux qui nous gouvernent. S’il leur revient de nous protéger, nous ne devons pas accepter qu’ils le fassent contre nous, malgré nous, sans nous.

Il est toujours difficile, tant elles sont dans l’instant inaudibles, d’énoncer des questions qui fâchent au lendemain d’événements qui saisissent tout un peuple, le rassemblant dans la compassion et l’effroi. Mais, collectivement, nous ne saurons résister durablement à la terreur qui nous défie si nous ne sommes pas maîtres des réponses qui lui sont apportées. Si nous ne sommes pas informés, consultés, mobilisés. Si l’on nous dénie le droit d’interroger une politique étrangère d’alliance avec des régimes dictatoriaux ou obscurantistes (Égypte, Arabie saoudite), des aventures guerrières sans vision stratégique (notamment au Sahel), des lois sécuritaires dont l’accumulation se révèle inefficace (tandis qu’elles portent atteinte à nos libertés), des discours politiques de courte vue et de faible hauteur (sur l’islam notamment, avec ce refoulé colonial de « l’assimilation »), qui divisent plus qu’ils ne rassemblent, qui alimentent les haines plus qu’ils ne rassurent, qui expriment les peurs d’en haut plus qu’ils ne mobilisent le peuple d’en bas.

Faire face au terrorisme, c’est faire société, faire muraille de cela même qu’ils veulent abattre. Défendre notre France, notre France arc-en-ciel, forte de sa diversité et de sa pluralité, cette France capable de faire cause commune dans le refus des amalgames et des boucs émissaires. Cette France dont les héros, cette année 2015, étaient aussi musulmans, comme ils furent athées, chrétiens, juifs, francs-maçons, agnostiques, de toutes origines, cultures ou croyances. La France d’Ahmed Merabet, d’origine algérienne, ce gardien de la paix qui a donné sa vie au pied de l’immeuble de Charlie Hebdo. La France de Lassana Bathily, d’origine malienne, cet ancien sans-papiers qui a sauvé nombre d’otages à l’HyperCacher. Cette France qu’ont illustrée, dans cette longue nuit parisienne, tant de sauveteurs, de soignants, de médecins, de policiers, de militaires, de pompiers, de bonnes volontés, mille solidarités elles aussi issues de cette diversité – humaine, sociale, culturelle, confessionnelle, etc. – qui fait la richesse de la France. Et sa force.

En Grande-Bretagne, lors des attentats de 2005, la société s’était spontanément dressée autour du slogan inventé par un jeune internaute : « We’re Not Afraid. » En Espagne, lors des attentats de 2004, la société s’était spontanément rassemblée autour de ce symbole : des mains levées, paumes ouvertes, tout à la fois désarmées et déterminées.

Non, nous n’avons pas peur. Sauf de nous-mêmes, si nous y cédions. Sauf de nos dirigeants s’ils nous égarent et nous ignorent. La société que les tueurs voudraient fermer, nous en défendons l’ouverture, plus que jamais. Et le symbole de ce refus, ce pourrait être deux mains qui se rencontrent, se serrent et se mêlent, se tendent l’une vers l’autre.

Deux mains croisées.

 

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

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14 novembre 2015 6 14 /11 /novembre /2015 21:31

 

Info reçue par mail

 

Sauvons les arbres à Meudon, empêchons le parking... La COP 21 commence avec une ZAD !


Amis désobéissants,

Des habitants de la banlieue parisienne ont besoin de votre aide pour sauver 500 arbres centenaires d'une allée classée patrimoine historique. Tous les matins ils s'opposent aux bûcherons et aux policiers et une habitante s'est même installée dans les arbres... tandis que 14 000 personnes signaient des pétitions contre ce projet de construction de parkings... Mais l'abattage a commencé quand même !
La COP 21 approche et on mesure chaque jour davantage à quel point industriels et politiciens néolibéraux se moquent de nous comme du climat. Montrons-leur que nous sommes capables de sauver nous-mêmes ce qui mérite de l'être ! Lançons une ZAD à Meudon.

Un reportage daté du 11 novembre :

>> Une femme perchée dans un arbre...

http://m.france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/meudon-une-femme-perchee-dans-un-arbre-pour-empecher-l-abattage-de-centaine-d-arbres-848121.html#xtref=http://s.sib.im/index.html?s_id=cf5fdc7f57d8e5e7f5c9ca12f2361f8a$encrypted_id=9h20uxkd8sgsbd$trans=0$url=http://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/meudon-une-femme-perchee-dans-un-arbre-pour-empecher-l-abattage-de-centaine-d-arbres-848121.html

Contact sur place : Christiane : 06 73 59 99 07.

Nous cherchons des grimpeurs, des gens pour bloquer, filmer, bricoler, nourrir... : Xavier (at) desobeir.net


www.desobeir.net

 

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14 novembre 2015 6 14 /11 /novembre /2015 18:35

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Industrie textile

Au Bangladesh, des ouvrières rescapées du Rana Plaza créent leur propre coopérative textile

par , Elsa Fayner

 

 

 

Il y a eu les 1 135 morts et les milliers de blessés de l’effondrement du Rana Plaza, au Bangladesh. Puis les engagements des multinationales de l’habillement, leurs codes de conduite et leurs chartes éthiques. Enfin, des centaines d’inspections aboutissant à la fermeture de nombreux ateliers textiles aux conditions de travail indignes. Une quarantaine d’ouvrières et d’ouvriers, traumatisés par le drame, ont décidé de ne pas en rester là et de créer leur propre coopérative textile : Oporajeo, les invincibles, en bengali. Mais les clients européens en quête de fournisseurs alternatifs sont rares, et la coopérative peine à remplir son carnet de commandes. Reportage à Dacca.

Shirin pensait ne plus jamais pouvoir retravailler après l’effondrement du Rana Plaza. Non pas à cause de sa blessure au thorax, qui l’étreint toujours, mais parce qu’elle avait peur. Peur de tout : du simple bruit des machines à coudre, de la seule évocation des termes « travail », « immeuble », raconte la fine jeune femme au regard franc dans son sari bleu. À 18 ans, elle aurait pu rester prostrée chez elle, dans ce quartier de Savar où vivent la plupart des rescapés, tous ces voisins qui, autrefois, se rendaient au matin dans cette grande usine qui bordait la route, ce haut bâtiment dans lequel œuvraient cinq sous-traitants pour des dizaines de marques occidentales. Sur les 3 000 ouvriers qui travaillaient là, en majorité des femmes, plus de 1 000 sont morts, et 2 000 ont été blessés (voir le dossier qu’y consacre notre Observatoire des multinationales).

En juin 2015, le Comité de coordination du Rana Plaza (CCRP), présidé par l’Organisation internationale du travail (OIT), a annoncé avoir levé les fonds nécessaires pour verser l’intégralité des indemnités dues aux victimes. Des actions de formation et de reclassement ont été entamées. Mais tous les survivants n’en ont pas profité, trop atteints dans leur corps ou trop déprimés. D’ailleurs, quand Shirin a entendu parler d’Oporajeo, elle a d’abord écarté la possibilité avec lassitude. Plus de force. Puis, en se laissant le temps d’y réfléchir, elle a décidé de s’y rendre « une journée, pour voir ». Un détail la rassurait : le bâtiment ne comportait que un étage, il risquait moins de s’écrouler. Elle y est finalement restée pour la « bonne ambiance » et pour « l’administration sympathique ».

Le pays revient de loin en matière de conditions de travail

Shirin parle d’administration, et non pas de direction, parce qu’Oporajeo est une coopérative. En plus de leur salaire régulier, les ouvriers se partagent – à parts égales – 50 % des bénéfices. Les 50 % restants sont utilisés pour des prêts à court terme et pour faire vivre une école primaire gratuite destinée aux enfants du quartier. Le dispositif constitue une première au Bangladesh. Un parcours semé d’embûches, aussi.

 

 

Il faut dire que le pays revient de loin en matière de conditions de travail. La veille de l’effondrement du Rana Plaza, le 23 avril 2013, les ouvriers avaient constaté l’existence de fissures dans lesquelles « on pouvait passer la main », se souviennent les ouvrières de la coopérative, timidement dispersées dans la salle ensoleillée des machines à coudre. Ce jour-là, les travailleurs, paniqués, étaient sortis de l’immeuble. Ils avaient été autorisés à rentrer chez eux mais, le lendemain matin, ils avaient dû revenir travailler. Devant les craintes réitérées, seuls quelques managers avaient accepté que les ateliers soient évacués. Les autres avaient ignoré les alertes et, quand une panne d’électricité est survenue, comme cela arrive plusieurs fois par jour dans le pays, les générateurs placés sur le toit avaient pris le relais, et fait vaciller le bâtiment branlant.

Trois des neuf étages avaient été construits dans l’illégalité par le propriétaire, Sohel Rana, un homme politique local qui, le jour de la catastrophe, avait pris la fuite. Le 1er juin 2015, le Bangladesh a annoncé avoir engagé des poursuites contre 41 personnes impliquées. Le procès devrait mettre à jour un vaste réseau de corruption dans lequel des fonctionnaires acceptaient les pots-de-vin d’industriels pour fermer les yeux.

 

« Les fournisseurs confondent responsabilité sociale et bienfaisance »

En attendant, les bâtiments comme celui-là se sont raréfiés à Dacca. Suite à la pression exercée par des syndicats et par le collectif Clean Clothes Campaign, dont font partie en France les associations Sherpa et Éthique sur l’étiquette, 175 donneurs d’ordre européens ont signé avec les fédérations internationales des syndicats du textile et des services un accord quinquennal sur la prévention des incendies et la sécurité des bâtiments. De leur côté, les États-Unis ont mené leur initiative, Alliance. Et au Bangladesh, un plan national d’action a fait passer le nombre d’inspecteurs du travail de 100 à 300 en deux ans. Fin juin 2015, suite à toutes ces interventions, 3 000 usines ont été visitées, selon l’Organisation internationale du travail (OIT). Plus de 600 ont fermé, la plupart ayant perdu leurs clients.

Bien que les bâtiments de la plupart des usines inspectées aient été consolidés, des détecteurs de fumée, installés, des armoires à pharmacie, placardées, les mentalités n’ont cependant guère évolué du côté des employeurs de ce pays dans lequel les écarts de richesses sont spectaculaires, et où 30 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. « Les fournisseurs confondent souvent responsabilité sociale [RSE] et bienfaisance », constate un consultant en RSE – un métier encore rare au Bangladesh. « Ils créent des fondations, ils donnent de l’argent aux Bangladais pauvres », mais vérifier que les ouvriers travaillent à des cadences qui préservent leur santé, qu’ils portent des équipements de sécurité, ou que leurs salaires sont versés à l’heure fait rarement partie de leur culture. « D’où la nécessité de créer une structure qui permette de travailler autrement », raconte Leeza, qui coordonne les projets de la coopérative depuis son petit bureau décrépi. « C’est dans ce but qu’Oporajeo a été fondée. Une telle manière de voir les choses n’existait pas dans notre pays. »

À l’origine du projet, un groupe hétéroclite s’est constitué pour participer aux opérations de secours dans les décombres du Rana Plaza. Deux responsables d’associations, un homme d’affaires, une ouvrière du textile et d’autres volontaires ont décidé de créer un fonds pour aider les victimes. Une fois les sauvetages terminés, ils se sont demandé ce qu’ils pourraient faire avec l’argent restant. « On voyait les survivants dévastés, hagards, faisant la queue pour manger, comme des mendiants », confie Hossain, qui fait partie de l’équipe.

La coopérative Oporajeo : « un havre de paix »

C’est là qu’a germé l’idée de créer « un havre de paix qui favorise un environnement de travail sain et sécurisant ». Un endroit où les ouvriers ne seront ni frappés ni menacés – comme cela se pratique parfois dans les usines locales –, où ils pourront se reposer quand un coup de fatigue se fera sentir. Un endroit où ils seront aussi accompagnés par des psychologues, et où ils seront embauchés pour une longue durée. Oporajeo, qui signifie « les invincibles », était née.

 

 

Un an plus tard, la coopérative comptait 23 travailleurs permanents et 15 travailleurs temporaires. Près de 40 ouvriers travaillaient également chez eux, à domicile, avec des machines à coudre prêtées. Sacs en toile de jute, tee-shirts puis polos en coton : peu à peu les productions se sont diversifiées. Au marché local ont succédé les débouchés internationaux. Pas facile cependant de se faire remarquer sur un circuit, vieux de trente ans, sur lequel les prix bas demeurent le principal argument. Dès le début, Oporajeo a décidé de viser un autre public et de parier sur la transparence, prenant le contre-pied de la plupart des usines, qui communiquent peu et privilégient la discrétion, voire l’opacité, tandis que les grandes marques multiplient chartes éthiques et codes de bonne conduite.

« Avec autant de revendications “éthiques” déployées par les entreprises d’aujourd’hui, il est difficile de savoir où vous vous situez en tant que client », interpelle la coopérative sur sa page Facebook. « Derrière ces grandes déclarations, il n’est pas facile de savoir quel est l’impact de vos achats sur la vie des autres, à l’autre bout de la planète. Chez Oporajeo, nous cherchons à faire différemment. Nous croyons qu’il est essentiel que le commerce soit équitable et nous voulons que les travailleurs soient propriétaires de leur outil de travail. » Le discours plaît. Journalistes et ONG défilent. Les marques aussi. Même H&M se lance dans l’expérience [1]. Pas longtemps pourtant.

Pas assez de commandes pour que toutes travaillent

Le 14 mars 2015, un incendie ravage la coopérative. Quelques temps auparavant, une mafia locale avait demandé de l’argent, raconte l’équipe. Le feu détruit la plupart des machines et 19 000 sacs qui venaient d’être fabriqués pour une entreprise suisse. Les exportations sont annulées. La coopérative doit déménager. Finalement, deux salles de classe sont libérées dans l’école primaire qui avait été créée pour les enfants du quartier, avec une partie des bénéfices. Dix ouvrières continuent à venir tous les jours, mais le travail vient à manquer.

 

 

Une entreprise berlinoise a récemment commandé 500 tee-shirts à fabriquer en une semaine, mais ce n’est pas assez pour que toutes les ouvrières travaillent, encore moins pour qu’elles aient des heures supplémentaires à effectuer afin de gagner un peu plus que leur salaire de base, 80 euros par mois pour les plus qualifiées. Les bénéfices à partager ne sont pas au rendez-vous. Même l’école, qui accueille aujourd’hui 225 enfants, doit revoir ses ambitions à la baisse : le matériel scolaire ne peut plus être fourni. Aux élèves de s’arranger pour se le procurer.

Shirin, Mily, Rupali, Komela, Beauty, Nasima ont beau être déçues, pour elles, le plus important n’est pas là. « Ici, nous sommes psychologiquement heureuses, explique Shirin en souriant, voir des enfants jouer toute la journée, c’est bon pour guérir ». Les collègues qui s’étaient, jusque-là, tenues à distance s’approchent, forment un petit groupe compact. « Enfin, il ne faut pas qu’ils crient trop fort non plus ! » précise Rupali. Les autres jeunes femmes rient en silence. « On est toutes pareilles, dès qu’ils font trop de bruit dans leur classe, au-dessus de nos têtes, on sort en courant ! On a trop peur ! » « Au moins, ici nous sommes ensemble », tempère Mily. « On ne peut pas rester seules, en fait. Sinon, le problème recommence dans notre tête ».

Elsa Fayner

 

 

En photos : Des ouvrières et ouvriers de la coopérative Oporajeo et des enfants de l’école qui a été créée / © Axelle de Russé

 

 

Pour aller plus loin :

- La page Facebook et le site web de la coopérative.

- Oporajo - Les invincibles, bande-annonce du film de Bruno Lajara.

- Notre dossier sur les pratiques sociales et environnementales de l’industrie textile.

- Le dossier consacré par le magazine Santé et Travail d’octobre 2015 : Derrière l’étiquette : enquête dans les usines textiles au Bangladesh.

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14 novembre 2015 6 14 /11 /novembre /2015 18:18

 

Source : http://www.npa2009.org

 

 

Leurs guerres, nos morts: la barbarie impérialiste engendre celle du terrorisme
 

 

 

http://www.npa2009.org/sites/default/files/906039_940215566058484_7727983206451669702_o.jpg

 

Les attentats horribles qui ont eu lieu à Paris vendredi soir, faisant plus de 120 morts, des dizaines de blessés, cette violence aveugle, suscitent la révolte et l'indignation. Le NPA les partage et exprime sa solidarité aux victimes, à leurs proches. Ce drame est d'autant plus révoltant qu'il frappe des victimes innocentes, que les attaques meurtrières visaient la population. 

Cette barbarie abjecte en plein Paris répond à la violence tout aussi aveugle et encore plus meurtrière des bombardements perpétrés par l'aviation française en Syrie suite aux décisions de François Hollande et de son gouvernement. 

Ces bombardements sont censés combattre l’État islamique, les terroristes djihadistes, en fait, avec l'intervention et les bombardements russes, ils protègent le régime du principal responsable du martyr du peuple syrien, le dictateur Assad.

Et ce sont là aussi les populations civiles qui en sont les premières victimes condamnées à survivre sous la terreur ou à fuir au risque de leur vie.

La barbarie impérialiste et la barbarie islamiste se nourrissent mutuellement. Et cela pour le contrôle des sources d'approvisionnement en pétrole.

Dans une intervention pitoyable, Hollande s'est décomposé en direct et a bafouillé quelques mots sur la République. Lui qui joue les va-t-en guerres et porte une responsabilité immense dans ce nouveau drame réclame de la « confiance ». Il a décrété l'état d'urgence sur tout le territoire, estimant que la réponse à apporter était de piétiner les libertés fondamentales. Il a été immédiatement soutenu par Sarkozy. Les autorités politiques peuvent ainsi désormais interdire des réunions publiques et contrôler la presse.

Une nouvelle fois, les principaux responsables de ce déferlement de violence barbare appellent à l'union nationale. Ils tentent de retourner la situation dramatique à leur avantage pour étouffer l'indignation et la révolte. Ils ont pour cela un bouc émissaire tout trouvé, les musulmans. Nous refusons toute union nationale avec les responsables des guerres, la bourgeoisie, Hollande, Sarkozy et Le Pen. Nous dénonçons le racisme que distille l’État au nom de prétendues « valeurs de la république » au moment même où, sous couvert de lutte contre le terrorisme, ce sont les droits démocratiques qui sont menacés. Nous demandons la levée de l’État d'urgence. 

La seule réponse aux guerres et au terrorisme est l'unité des travailleurs et des peuples, par delà leurs origines, leur couleur de peau, leurs religions, par delà les frontières pour se battre ensemble contre ceux qui veulent les faire taire, les soumettre, pour en finir avec ce système capitaliste qui engendre la barbarie. 

Pour mettre fin au terrorisme, il faut mettre fin aux guerres impérialistes qui visent à perpétuer le pillage des richesses des peuples dominés par les multinationales, imposer le retrait des troupes françaises de tous les pays où elles sont présentes, en particulier en Syrie, en Irak, en Afrique.

 

Montreuil, le 14 novembre 2015

 

 

Source : http://www.npa2009.org

 

 

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14 novembre 2015 6 14 /11 /novembre /2015 17:21

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

Réseaux
Attaques à Paris : comment la solidarité s'est organisée
Par Camille Gévaudan , Richard Poirot , Amandine Cailhol et Amaelle Guiton
(mis à jour à )

 

Au lendemain des attentats de Paris, les gens se rassemblent place de la République.

Au lendemain des attentats de Paris, les gens se rassemblent place de la République. Photo Guillaume Binet pour Libération

 

Avis de recherche, hébergement des passants, messages de soutien... Tweets et retweets se succèdent depuis vendredi soir, par millions.

Ils s’appellent Pierre, Mayeul, Stéphane, Antonio, Maud, Lola. Ils étaient au Bataclan, au café, au restaurant ou dans les rues lors des attentats qui ont frappé Paris dans la nuit de vendredi à samedi. «Toujours pas de nouvelles de Chloë : dernière fois vue devant le petit Cambodge ! RT Merci.» «On recherche notre amie Suzon qui était au #Bataclan hier soir. Elle a été touchée.» «Quelqu’un a des news de Nathalie, qui bosse en lumière au Bataclan et était au concert hier soir ?» Des visages de femmes et d’hommes recherchés par leurs proches défilent sur le fil du réseau social Twitter. Des photos de gens heureux, souriant, rieurs, postés aujourd’hui par leurs familles et leurs amis ou copains qui n’ont plus de leurs nouvelles… Et qui n’hésitent pas, parfois, à donner leurs propres numéros de téléphone pour obtenir des informations.

 

Les demandes portent surtout sur les personnes qui étaient présentes au Bataclan. La salle était pleine pour le concert de Eagles of Death Metal et au moins 82 personnes y ont été tuées, selon les chiffres provisoires de samedi après-midi. Des spectateurs qui pour beaucoup n’ont pas encore été identifiés. Samedi à 14 heures, le hashtag #rechercheparis avait déjà été tweeté, et surtout retweeté, 370 000 fois samedi vers 15 heures. Des messages parfois suivis, quelques heures plus tard, d’autres d’annonces, heureuses ou tragiques. «Durement touchée mais vivante apparemment». Ou encore «cette femme va bien, aperçue quand elle montait dans une ambulance, elle était juste sous le choc».

Des comptes se sont créés spécialement pour relayer les disparitions. «Recherches Paris» a notamment été lancé samedi matin par un Yoann et Marine, un couple de Girondins. Ils se relaient pour retweeter des messages ou directement recueillir des demandes qu’ils diffusent ensuite. «On reçoit beaucoup de messages. Celui de cette dame, par exemple, qui était au Bataclan, explique à Libération Yoann, ancien militaire et aujourd’hui manager dans la grande distribution. Elle s’en est sortie, mais elle n’a pas de nouvelle de sa fille. Elle n’est pas sur la liste des personnes disparues, on sait qu’elle a un tatouage, on a posté sa photo et une description.» Le compte, encore peu suivi, est souvent retweeté. «Si on peut aider, à notre mesure, et amener une petite pierre à l’édifice, même si on est loin de Paris…»

#PrayForParis, soutien mondial, gêne en France

L’élan de solidarité s’est manifesté dès que s’est répandu sur Internet l’écho des attaques. Les Parisiens branchés sur Twitter se sont mobilisés spontanément pour accueillir chez eux toute personne qui en aurait besoin. Blessés, spectateurs du concert en fuite, mais aussi passants terrifiés, incapables de rentrer chez eux parce qu’il n’y a pas de transports, parce que c’est trop loin, parce qu’ils attendent des nouvelles d’un ami. Mot d’ordre : #porteouverte, tweeté plus de 600 000 fois. Les riverains en sécurité chez eux donnaient une indication géographique – «#PorteOuverte dans le Ve, à côté de la Pitié pour ceux qui sortent des urgences ou leur famille» –, les piétons tweetaient le nom de leur rue pour trouver refuge à proximité, puis les deux se retrouvaient en échangeant une adresse précise en message privé. Quelques-uns ont pensé à traduire le mot-clé en allemand, #OffeneTüren, pour héberger les supporters allemands sortant du Stade du France. L’opération a cartonné. «On est déjà 17»tweetait à 3 heures du matin une certaine Nadia, avec la photo d’une chambre, plusieurs matelas au sol, remplie de jeunes filles souriantes.

 

Pendant que les Français s’organisaient, il semble que c’est aux Etats-Unis qu’a émergé le mot-clé #PrayForParis – «Prions pour Paris» –, tournant en boucle sur les réseaux sociaux tout le week-end comme l’avait fait #JeSuisCharlie au mois de janvier. Le créateur du logo associé a d’ailleurs repris les codes graphiques de #JeSuisCharlie, la police de caractères noire et grise sur fond noir. Avec une tour Eiffel pour le A de Paris. Relayé par Justin Bieber, Pharrell Williams ou le FC Barcelone, #PrayForParis est devenu un blockbuster, diffusé 5,5 millions de fois vendredi à 16 heures. Des internautes hexagonaux ont exprimé leurs réticences, voire leur malaise, face à ce témoignage officiel de la solidarité étrangère. «Bush a attaqué l’Irak au nom de Dieu. Daesh se bat au nom d’Allah. Nous avons fait suffisamment de mal en son nom. Laissez Dieu en dehors de ça, merci», peut-on lire sur une image qui circule largement sur Facebook. Le dessinateur Joann Sfar a publié une série de quatorze dessins sur Instagram.

 

 

Sur l’un d’eux, il s’adresse en anglais aux «amis du monde entier» : «Merci pour #PrayForParis, mais nous n’avons pas besoin de plus de religion ! Notre foi va à la musique, aux baisers, à la vie, au champagne et à la joie !» Un message solidaire alternatif propose #PeaceForParis, accompagné d’une tour Eiffel incluse dans le symbole de la paix, déssinée par le graphiste Jean Jullien.

 

Sur Facebook, un «safety check» bienvenu

Sur Facebook, rassurer ses proches inquiets a d’abord consisté à mettre à jour son statut : l’un expliquant qu’il avait sa place pour le Bataclan mais qu’il l’a donnée à un ami qui lui-même n’a pas pu s’y rendre, un autre annonçant qu’il a pu sortir de la salle et rentrer chez lui, une amie confirmant qu’il y a eu une attaque en bas de chez elle mais qu’«on va bien». Et puis vers une heure du matin, la notification est apparue sur les smartphones et les écrans d’ordinateur des Parisiens : «Vous allez bien ? Il semble que vous soyez dans la zone touchée par [les] Attaques terroristes à Paris. Informez vos amis que vous êtes en sécurité.» Un simple clic sur un bouton, et tous vos «amis Facebook» étaient immédiatement avertis. De quoi déclencher dès les premières minutes une avalanche de notifications, en l’espèce bienvenues et rassurantes.

 

Le «Contrôle d’absence de danger» – «Safety Check», en anglais dans le texte – activé cette nuit a d’abord été conçu pour les contextes de catastrophe naturelle. Il a été inspiré par le tremblement de terre et le tsunami de 2011 au Japon: c’est là-bas que, dès 2012, le réseau social testait un système de page dédiée, le «Disaster Message Board», qui permettait déjà de rassurer ses proches. Lancé en octobre 2014, le «Safety Check» s’appuie à la fois sur la ville de résidence renseignée dans le profil des utilisateurs, sur la dernière localisation de ceux qui ont activé la fonction «amis à proximité» sur l’application mobile de Facebook, et sur la ville d’origine de la dernière connexion, pour avertir les utilisateurs potentiellement concernés. Lesquels peuvent également signaler qu’un proche est hors de danger.

 

«Ça a été compliqué pour se retrouver»

Hors de Twitter, un dispositif de prise en charge a été déployé par les autorités. La préfecture de police de Paris a mis en place un numéro d’assistance aux victimes et à leurs proches (0800 40 60 05). Mais en raison de très nombreux appels, ce dernier est parfois difficile d’accès. Sur le site du ministère de l’Intérieur, les personnes souhaitant signaler une disparition peuvent également remplir un formulaire en ligne, de manière à être «recontacté rapidement par un officier de police judiciaire». Les personnes peuvent également y déposer des témoignages anonymes. Face à l’afflux, le site est également en saturation, «mais de nombreuses personnes travaillent à l’entretien du site», assurent les autorités. L’Assistance publique hôpitaux de Paris (AP-HP) a aussi mis en place un numéro pour ceux qui souhaitent des informations sur l’identité des victimes éventuellement hospitalisées à l’AP-HP (01 40 27 40 27). Et sur Twitter, la mairie du XIe arrondissement de Paris communique aussi un numéro spécial d’urgence pour les touristes.

«Les secours ont été d’une grande aide et très réactifs», raconte un jeune homme de 29 ans qui a réussi à s’enfuir du Bataclan dès les premiers tirs, et que nous avons pu contacter. Il est ensuite retourné sur les lieux, une fois l’assaut terminé, pour tenter de retrouver ses quatre amis avec qui il assistait au concert et dont il n’avait plus de nouvelles. «Je me suis alors fait enregistrer en tant que victime. Puis j’ai passé des coups de fil et j’ai retrouvé deux de mes amis aussi réfugiés dans le quartier. Ils sont alors conduits en bus au Quai des Orfèvres pour les formalités judiciaires, puis apprennent, en appelant le numéro spécial d’urgence, que les deux autres amis sont hospitalisés. Finalement, plus de peur que de mal. On est à leur chevet. Ça a été compliqué pour se retrouver, mais on est tous en bonne santé», raconte-t-il, encore sous le choc.

Pour d’autres, la situation est bien plus lourde. «Ma femme n’est pas dans la liste des victimes. Mais elle n’avait aucune affaire sur elle, puisque nous les avions laissées aux vestiaires», se désole un père de famille contacté par Libération, qui était au Bataclan avec sa femme, mais n’a pas de nouvelles d’elle depuis la fusillade.

«On essaye de remettre des émotions et des mots sur ce qu’ils ont vu ou vécu»

A la mairie du XIe arrondissement parisien, deux hommes, un père et son fils, recherchent aussi un proche. Ils discutent vivement au téléphone en mode haut-parleur. «Nous n’avons pas d’information pour le moment», assure une voix, celle d’une autorité. Un des deux hommes demande : «Vers qui pouvons-nous nous tourner ?» «Je ne peux pas vous le dire.» «Vous êtes confondants d’inefficacité», s’emporte, le plus jeune, avant de raccrocher. «Mon frère était au Bataclan, maintenant il est dans la nature , explique-t-il par la suite. Il y a un manque terrible de coordination.»

Ces hommes stationnent dans le couloir qui mène à la salle des fêtes de la mairie, transformée en cellule psychologique. Une vingtaine de personnes attendent d’être reçues. Parmi eux, un homme venu accompagner sa femme sous le choc. De la fenêtre de leur appartement situé en face du Bataclan, elle a assisté à la scène. Un autre homme attend lui aussi. Il était dans la salle de concert lors de la tuerie. N’étant pas blessé, il est rentré chez lui dans la nuit, raccompagnée par sa femme venue le chercher en voiture. Sur le moment, il n’a pas voulu être pris en charge : «C’était déjà très compliqué, je ne voulais pas encombrer les secours.» Avant de se rendre à la mairie, samedi après-midi, sous le choc. Il attend son tour : «Peut-être que ça ira mieux après.»

L’équipe de prise en charge psychologique est composée d’une dizaine de personnes, trois psychiatres, un psychologue venu de Lille et des volontaires parisiens. Frédérique Warembourg, psychiatre rattaché au Samu de Lille, est arrivée ce matin vers 6 heures : «On essaye de remettre des émotions et des mots sur ce qu’ils ont vu ou vécu. On les informe aussi de ce qui peut se passer après, des flashs qu’ils pourront avoir au cours des prochains jours. On leur explique que c’est normal. Mais que si cela dure, ils devront de nouveau faire appel à des équipes spécialisées.» Sa collègue Sylvie Molenda, psychologue rattachée elle aussi au Samu de Lille, explique qu’elle reçoit «beaucoup de gens qui étaient à l’intérieur du Bataclan». Ils accueillent aussi de nombreuses personnes en recherche de proches. «Mais pour ces gens qui sont dans le doute, il est difficile de répondre par le soutien psychologique, poursuit-elle. Certains sont en colère. On ne peut que leur dire de ne pas rester seuls et d’attendre.»

Camille Gévaudan , Richard Poirot , Amandine Cailhol , Amaelle Guiton

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 
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14 novembre 2015 6 14 /11 /novembre /2015 17:00

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

Attaques à Paris : ce que l'on sait à 17 heures
Par LIBERATION (mis à jour à )

 

 

 

Près du Bataclan, vendredi soir. Photo Christian Hartmann. Reuters

 

L'état d'urgence a été décrété en France après une série d'attentats ayant fait au moins 128 morts à Paris et près du Stade de France. L'Etat islamique a revendiqué ces attentats.

 

 

• Au moins 128 personnes sont décédées vendredi soir à Paris et à Saint-Denis après une série d’attaques dans les Xe et XIe arrondissements de la capitale et près du Stade de France.

C’est dans la salle de concert du Bataclan que le bilan est le plus lourd, avec au moins 82 morts. Quatre assaillants ont tiré dans la foule. Trois d’entre eux se sont donné la mort en faisant sauter leur ceinture d’explosifs. Le quatrième a été tué par les forces de l’ordre. L’un des assaillants serait d’origine française et connu des services spécialisés dans les questions de radicalisation.

• Selon les informations de notre journaliste Willy Le Devin, un passeport syrien et égyptien ont été trouvés près des corps aux alentours du Stade de France, sans pour autant que cela ne prouve avec certitude la nationalité des kamikazes.

• Cette série d’attaques, visiblement coordonnées, a été revendiquées samedi matin par l’Etat islamique.

François Hollande a décrété l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire métropolitain dès vendredi soir et, samedi matin, le deuil national pendant trois jours. Le contrôle strict des frontières est également rétabli. Le Président s’adressera lundi au Parlement réuni en Congrès.

 

 

Au moins 128 morts dans six lieux différents : Paris a été ensanglanté vendredi soir par des attaques sans précédent, a priori coordonnées mais pas encore revendiquées. Elles ont été menées notamment par plusieurs kamikazes à proximité du Stade de France et dans la salle de spectacle du Bataclan (XIe arrondissement), où l’on dénombre au moins 82 victimes, ainsi qu’en quatre autres lieux des Xe et XIe arrondissements de Paris particulièrement fréquentés le vendredi soir : près du canal Saint-Martin (rue Bichat et rue de la Fontaine au Roi), rue de Charonne et boulevard Voltaire. Certains des auteurs ont pu participer à plusieurs de ces attaques. Huit assaillants seraient morts, dont sept en se faisant exploser.

Suivez notre direct Le monde se réveille sous le choc après les attentats à Paris

Bataclan : au moins 82 morts

Au moins 82 personnes sont mortes dans la salle de concert du Bataclan, située dans le XIe arrondissement de Paris, où avait lieu un concert des Eagles of Death Metal. Selon les témoins, quatre assaillants ont pénétré dans la salle en tirant plusieurs rafales, avant de mener une prise d’otages. L’assaut des forces de l’ordre a alors été décidé «très vite parce qu’ils tuaient tout le monde», a confié une source proche de l’enquête à l’AFP. Trois des assaillants se sont alors donné la mort en actionnant une ceinture d’explosifs, le quatrième étant tué par les forces de l’ordre, qui ont terminé leur opération aux alentours de 1 heure du matin. 

 

Aux abords du

 

L’un des terroristes aurait été identifié et serait un Français connu des services de radicalisation. Il aurait 30 ans, selon notre journaliste Willy Le Devin. 

 

Confirmation : l'un des terroristes du est un français connu des services pour sa radicalisation. Identifié via empreintes.

 

Fahmi B., un jeune Turc de 23 ans qui se trouvait dans la salle, raconte à Libération : 

«J’étais dans la fosse, quand soudain j’ai entendu du bruit, comme des pétards. Sur le moment, j’ai pensé que ça faisait partie du show, puis je me suis retourné et j’ai vu une personne qui venait de prendre une balle dans l’œil. Elle se tenait la tête et s’est effondrée. Là, tout le monde s’est mis à terre, on entendait des tirs. Les tireurs shootaient au hasard sur les gens allongés, tout le monde faisait le mort mais ça ne faisait aucune différence pour eux. J’étais couché en position fœtale mais mes pieds étaient bloqués par le corps de quelqu’un. J’ai réussi à glisser mes pieds hors de mes chaussures et j’ai couru backstage, parce qu’une porte de sortie était juste à côté, avec trois autres personnes, qui étaient blessées.»

A lire aussi, les témoignages recueillis par Libération Attentats à Paris : «Des balles partaient dans tous les sens»

Près du canal Saint-Martin : au moins 17 morts

Au moins 17 personnes sont mortes dans des fusillades autour du canal Saint-Martin, rue Bichat, rue Alibert et rue de la Fontaine au Roi, dans le Xe arrondissement. Les «assassins» ont «balayé avec des mitraillettes plusieurs terrasses de café», a déclaré le préfet de police, Michel Cadot. Rue Bichat, un homme, le visage nu, est entré et a tiré vers 21h20 dans le bar Le Carillon. Deux salves ont été tirées, d’abord contre le bar puis contre le restaurant du trottoir d’en face, Le Petit Cambodge. «C’était surréaliste, tout le monde était à terre, personne ne bougeait», a raconté une femme à l’AFP. «Ça a duré terriblement longtemps», rapportait un autre témoin. 

 

 

 

 

Voir l'image sur Twitter

Un passeport egyptien a également été retrouvé au Stade de France

 

 

Boulevard Voltaire

 

Boulevard Voltaire

Une dernière attaque, sur laquelle on a peu de détails, a enfin eu lieu boulevard Voltaire, dans le XIe arrondissement de Paris. Un kamikaze est décédé, il aurait déclenché une ceinture d’explosifs sans faire d’autres victimes.

François Hollande décrète l’état d’urgence

Dans une allocution télévisée, tenue vendredi soir quelques minutes avant un Conseil des ministres exceptionnel, François Hollande a décrété l’état d’urgence au niveau national, et a également annoncé le rétablissement des contrôles aux frontières afin «que les personnes qui ont commis ces crimes puissent être appréhendées». «Ce que les terroristes veulent, c’est nous faire peur, nous saisir d’effroi. Mais il y a face à l’effroi une nation qui sait se défendre», a indiqué le président de la République, en indiquant que des «les forces de sécurité faisaient assaut notamment dans un lieu à Paris» au moment où il s’exprimait.

A lire aussi L’état d’urgence, qu’est-ce que c’est ?

Le parquet antiterroriste s’est saisi de l’enquête. Le plan multi-attentat, dit «rouge alpha», a été délenché. Près de 1 500 militaires ont été déployés. Un conseil de Défense a également eu lieu autour du président de la République samedi matin. A son issue, François Hollande a tenu une nouvelle allocution dans laquelle il a clairement menacé l’Etat islamique de représailles et décrété un deuil national de trois jours.

La préfecture de Paris a mis en place un numéro d’urgence pour transmettre toute information : 0800 40 60 05.

Aussitôt après l’annonce des attaques, les réactions politiques et internationales ont afflué.

A lire aussi Barack Obama : «Nous nous tenons prêts à apporter notre assistance au peuple de France»

L’Etat islamique revendique la série d’attaques

D’abord non revendiqués, ces différents attentats l’ont finalement été samedi en fin de matinée par l’Etat islamique. L’EI explique avoir «pris pour cible la capitale des abominations et de la perversion, celle qui porte la bannière de la croix en Europe, Paris». «Huit frères portant des ceintures d’explosifs et des fusils d’assaut ont pris pour cible des endroits choisis minutieusement à l’avance au cœur de la capitale française […]. La France et ceux qui suivent sa voie doivent savoir qu’ils restent les principales cibles de l’Etat islamique et qu’ils continueront à sentir l’odeur de la mort pour avoir pris la tête de la croisade. […] Cette attaque n’est que le début de la tempête et un avertissement pour ceux qui veulent méditer et tirer des leçons».

 

l' revendique les attaques de Paris

11:44 - 14 Nov 2015

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

 

                                                   ***************************************

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

Vidéo : pendant le carnage au Bataclan, la fuite des victimes

Le Monde.fr | • Mis à jour le

 

 

Durée : 02:48

 

En images

 

Au moment de l’attaque terroriste au Bataclan, Daniel Psenny, journaliste au Monde, a filmé la fuite des spectateurs de la salle de concert parisienne. Il a ensuite été blessé au bras en portant secours à une victime, qu’il a rappatrié dans son immeuble.

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

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13 novembre 2015 5 13 /11 /novembre /2015 21:41

 

Source : http://lesazas.org

 

 

 

Scanardage: Cop 21/ Budget dépassé de 34 millions et ce n ‘est pas fini

 

Pendant qu’ on nous dit de nous serrer la ceinture, d’ acheter de la voiture électrique nucléaire, d’ utiliser les transports en commun mal foutus (il faut une matinée pour aller faire un truc au centre-ville de Toulouse, alors qu’ en une heure en voiture ou en vélo, on fait l’ aller-retour), ces Messieurs-mesdames les édiles se gobergent avec l’ argent public, créent des places de Président dégueulé….oups!! délégué en cas de victoire du P.S. aux Régionales pour l’ ex-président de Languedoc-Roussillon (qui fusionne avec Midi-Pyrénées) Damien Trucmuche.voiture electrique nucléaire
Pendant que 50 milliards de roros s’ évadent fiscalement du pays tous les ans, Pôle Emploi embauchent 200 FLICS A CHOMEUReS  pour mettre la pression afin d’ accepter des JOBS DE CREVARD payés en Bons d’ Excideuil sur la Banque d’ Angoulème…..et la Sinistre du Travail ajoute une Khonnerie de plus aux Myriades déjà collectées en se trompant comme une éléphante sur le nombre de renouvellement d’ un CDD.
Passons sur les contrats de travail, concernant les travaux de la Cop 21, de prolos étrangers dont le tarif horaire est bien moindre que celui des sangfrais, alors que le Gouv s ‘ était engagé à ne pas le faire, car ce qui s’ érige est une hénaurme forteresse pour garantir la sécurité de potentats, roitelets et autres barons et marchands d’ armes peu fréquentables, à commencer par Sarkozy et ses casse-rôles qui prennent la taille d’ une K.R.S.
Pendant ce temps, les Helvètes qui n’ en sont plus à un coup d’ essai, en ce qui concerne l’ Energie (E=MC², brevet déposé par le couple Einstein à Berne, il y a déjà un certain temps) rigolent doucement de l’ EPR de Flamanville dont le bouchon pourrait bien sauter comme une veuve Cliquot le 31 décembre à cause de la mauvaise qualité de l’ acier du Creusot propriété de la famille De Wendel, si mes souvenirs sont bons, et de son inévitable Baron Ernst de la Salière, du sérieux comme on le voit (ernst ça veut dire sérieux en allemand).

;)

Les Suisses donc, ont enclenché du VRAI SERIEUX concernant les accumulateurs d’ énergie solaire par un partenariat entre l’ Ecole Polytechnique Federale de Lausanne et l’ entreprise Leclanché, financé par les deniers publics du canton de Vaud….( soufflé par Geneghys Khan)

;)

http://actu.epfl.ch/news/leclanche-et-l-epfl-innovent-pour-stocker-l-ener-8/

Au lieu d’ agiter leurs petits bras, de se remplir la panse et le gosier et de dépenser 213 millions d’ argent public (et plus cf l’ article du Canar ci-dessous) aprés avoir voulu baisser la pension des HandicapéEs et réactivé le conflit de NDDL, les impétrantEs (trente et unE maximum) seraient bien inspiréEs de
BOSSER POUR DES ENERGIES NON POLLUANTES….

Merci au Canard Enchaîné et à Hervé Liffran

Merci au Canard Enchaîné et à Hervé Liffran

 

 

 

Source : http://lesazas.org

 

 

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13 novembre 2015 5 13 /11 /novembre /2015 21:21

 

Source : http://www.reporterre.net

 

Reporterre sur France inter : les riches polluent plus que les pauvres

10 novembre 2015
 


 
 

- Lundi 9 novembre 2015

Les économistes Lucas Chancel et Thomas Piketty viennent de publier une importante étude, Inégalités et émissions de CO2 : comment financer l’adaptation de manière équitable ? Ils y analysent les émissions de gaz à effet de serre, non pas par pays, comme cela se pratique habituellement, mais selon les individus classés par niveau de revenu. Et constatent que les riches émettent beaucoup plus de gaz à effet de serre que les pauvres. Ce qui induit de nouvelles façons de répartir l’effort pour lutter contre le changement climatique.

- Ecouter ici la Une de la Science avec Reporterre, animé par Matthieu Vidard avec Hervé Kempf, de Reporterre, et l’économiste Lucas Chancel.

 

 
 
 
10:15
 
 
 
 

Reporterre, tous les lundi à 14 h 05 sur France Inter, dans l’émission « La Tête au carré », animée par Mathieu Vidard.

« L’actualité de toutes les sciences dans tous les domaines de la recherche.
Éclectisme, vulgarisation et pédagogie, sciences dures du vivant ou humaines : Mathieu Vidard s’intéresse à toutes les observations et les expérimentations du monde par le biais des sciences. »

À écouter sur France Inter, dont voici la carte des fréquences FM, selon le lieu où vous habitez.


Photo : Lors de la COP 19, à Varsovie (Réseau action climat)



Documents disponibles

  Sans titre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

 

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13 novembre 2015 5 13 /11 /novembre /2015 21:04

 

Vu sur facebook :

 

 

Photo de Yannis Youlountas.

Yannis Youlountas

Bonsoir les ami-e-s. Beaucoup de bonnes nouvelles de Grèce : tout ce que vous savez déjà, tout ce que vous pouvez lire et voir, ici ou là, mais aussi tout ce qui se prépare (pas question d'en parler ici).

COMME PRÉVU DEPUIS LONGTEMPS, LE MOUVEMENT SOCIAL ET RÉVOLUTIONNAIRE S'AMPLIFIE AU FIL DE L'AUTOMNE, EN GRÈCE, ET C'EST LOIN D'ÊTRE TERMINÉ.

Sept ans de luttes, d'actions diverses, de ripostes et d'offensives, de créations autogestionnaires, de solidarités concrètes, d'assemblées dans des quartiers, villages et lieux incroyables, des milliers de collectifs à travers la Grèce, de nouvelles initiatives qui naissent chaque jour, de résistances en tous genres, tout ça n'allait pas s'essouffler comme ça.

Bien au contraire. La mise en place progressive du troisième mémorandum, le pire que la Grèce ait connu, fouette désormais le sang de celles et ceux qui hésitaient et qui maintenant rejoignent, jour après jour, les différentes formes de luttes.

Laissez dire nos contradicteurs. Laissez les baver sur notre nombre et nos moyens encore modestes. Ils n'ont jamais rien vu venir : ni la révolution tunisienne il y a 5 ans, ni toutes les autres.

En Grèce, comme ailleurs, rien n'est fini, tout commence.

Y.Y.

- - - - - - -

Prochaines projections-débats du film "Je lutte donc je suis" suivi d'échanges sur l'actualité en Grèce (ce soir, 208 spectateurs au cinéma Le Lido de Limoges) :
http://jeluttedoncjesuis.net/spip.php?article16
Vendredi 13/11 GANNAT (03)
Samedi 14/11 LYON (69)
Dimanche 15/11 LYON (69)
Lundi 16/11 TOULOUSE (31)
Mardi 17/11 CARCASSONNE (11)
Mercredi 18/11 LASALLE (30)
Jeudi 19/11 LE VIGAN (30)
Vendredi 20/11 POUCHARRAMET (31)
Samedi 21/11 MAS D’AZIL (09)
Dimanche 22/11 CAHORS (46)
Lundi 23/11 BÉZIERS (34)
Mercredi 25/11 MILLAU (12)
Jeudi 26/11 AVIGNON (84)
Dimanche 29/11 FRÉJUS (83)
Lundi 30/11 MONTPELLIER (34)
(...)
Tous les détails :
http://jeluttedoncjesuis.net/spip.php?article16

 

 

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13 novembre 2015 5 13 /11 /novembre /2015 20:50

 

Source : http://www.les-crises.fr

 

 

 

Source : Wolf Street, le 22/09/2015

 

 

Cette décision historique n’a rencontré aucun écho dans les médias.

Souvent désigné comme la Suisse de l’Amérique du Sud, l’Uruguay a, de longue date, l’habitude de faire les choses à sa façon. Il a été le premier état-providence d’Amérique latine. Il dispose également d’une importante classe moyenne, ce qui est inhabituel dans cette partie du monde ; et on y trouve pas d’importantes inégalités de revenu, contrairement à ses très grands voisins du nord et de l’ouest : le Brésil et l’Argentine.

Il y a deux ans, durant le mandat du président José Mujica, l’Uruguay a été le premier pays à légaliser la marijuana en Amérique latine, un continent déchiré par le trafic de drogue qui engendre violence et corruption de l’État.

Aujourd’hui, l’Uruguay a fait quelque chose qu’aucun autre pays neutre de cette planète n’avait osé faire : il a rejeté les avances de la corporatocratie mondiale.

 

Le traité dont on ne prononce pas le nom

Au début de ce mois, le gouvernement de l’Uruguay a décidé de mettre fin à sa participation aux négociations secrètes relatives à l’accord sur le commerce des services (TISA pour Trade In Service Agreement). Après plusieurs mois de pression exercée par les syndicats et d’autres mouvements populaires, avec un point d’orgue lors de la grève générale sur ce sujet, la première de ce genre au monde, le président uruguayen Tabare Vazquez s’est incliné face à l’opinion publique et a abandonné l’accord commercial voulu par les États-Unis.

Bien qu’elle soit, ou plutôt parce qu’elle est symboliquement importante, la décision historique de l’Uruguay a été accueillie par un silence assourdissant. Au-delà des frontières du pays, les grands médias ont refusé d’évoquer ce sujet.

Ce n’est pas vraiment une surprise étant donné que le commun des mortels n’est même pas supposé connaître l’existence du TISA ; bien qu’il soit, ou plutôt, une fois encore, parce qu’il est sans doute le plus important volet de la nouvelle vague d’accords commerciaux internationaux. Selon Wikileaks, il s’agit « de la plus grande composante du trio de traités “commerciaux” stratégiques des États-Unis », trio qui inclut également le Partenariat TransPacifique (Trans Pacific Partnership ou TPP) et le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TransAtlantic Trade and Investment Pact (TTIP).

Le TiSA concerne plus de pays que le TTIP et le TPP réunis : les États-Unis et les 28 pays membres de l’Union Européenne, l’Australie, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa-Rica, Hong-Kong, l’Islande, Israël, le Japon, le Liechtenstein, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Pakistan, le Panama, le Paraguay, le Pérou, la Corée du Sud, la Suisse, Taiwan et la Turquie.

Ensemble, ces 52 pays forment le groupe joliment nommé des “Très Bons Amis de l’accord sur les Services” qui représente quasiment 70% du commerce mondial des services. Jusqu’à sa récente volte-face, l’Uruguay était censé être le 53e “Bon Ami”.

 

TiSA Trailer

Ces deux dernières années TiSA a pris forme à l’abri des portes hermétiquement closes de lieux hautement sécurisés partout dans le monde. Selon le texte provisoire de l’accord, le document est censé rester confidentiel et hors de vue de l’opinion publique pour au moins cinq ans après sa signature. Même l’Organisation Mondiale du Commerce a été écartée des négociations.

Mais grâce aux sites lanceurs d’alertes comme Wikileaks, les lanceurs d’alerte associés Press et Filtrala, des éléments cruciaux ont été dévoilés. Voici un bref aperçu de ce qui est connu à ce jour (pour plus de détails, cliquer ici, ici et ici) :

 

1. Le Tisa verrouillerait la privatisation des services – même dans les cas où les services privés échoueraient dans leur mission – ce qui signifie que les gouvernements ne pourraient jamais ramener l’eau, la santé, l’éducation et les autres services dans le domaine public.

 

2. Le TiSA restreindrait le droit des gouvernements signataires à réglementer des normes plus strictes d’utilité publique. A titre d’exemple, les réglementations environnementales, les autorisations d’établissements de santé et des laboratoires, les centres de traitement des déchets, les centrales électriques, les accréditations d’écoles et d’universités ainsi que les licences de diffusion seront concernées.

 

3. Le TiSA limiterait la capacité des gouvernement à réguler l’industrie des services financiers, à un moment où l’économie globale a encore de la peine à se rétablir d’une crise ayant comme cause principale la dérégulation financière. Plus précisément, cet accord une fois signé aurait les conséquences suivantes :

  • Restreindre la capacité des gouvernements à instaurer des limites à la négociation des contrats dérivés – ces armes de destruction financière massives non régulées ont participé au déclenchement de la crise financière globale de 2007-2008.
  • Exclure toute nouvelle réglementation financière n’allant pas dans le sens de la déréglementation. Les états signataires s’accorderont à ne pas appliquer de nouvelles mesures de politique financière qui contrediraient, d’une manière ou d’une autre, les mesures de déréglementation prévues dans l’accord.
  • Interdire aux gouvernements nationaux de contrôler le capital pour prévenir ou atténuer les crises financières. Les textes qui ont fuité interdisent toute restriction des apports financiers – utilisés pour éviter les variations rapides des devises, les bulles spéculatives et d’autres problèmes macroéconomiques – ainsi que sur les sorties de capitaux, utilisés pour empêcher la fuite soudaine des capitaux en temps de crise.
  • Exiger l’acceptation de produits financiers encore à inventer. Malgré le rôle essentiel qu’ont joué dans la crise financière les produits financiers nouveaux et complexes, le TiSA exigerait que les gouvernements autorisent la vente de nouveaux produits et services financiers, incluant aussi ceux encore inconnus, sur leurs territoires.
  •  

4. Le TiSA se propose de bannir toute restriction à l’accès aux données des flux transfrontaliers et de bannir toute obligation de localisation dans le pays des fournisseurs de services numériques. Une proposition des négociateurs US éliminerait toutes les conditions de transfert des informations personnelles vers un pays tiers, conditions actuellement en place dans l’UE dans le cadre de lois protégeant les données. Autrement dit, les multinationales auraient carte blanche pour s’immiscer dans chaque moment de la vie privée et professionnelle des habitants d’environ un quart des 200 pays du monde.

Comme je l’ai écrit dans LEAKED : les négociations secrètes permettent à Big Brother de s’étendre sur la planète, Si le TiSA est signé dans son contenu actuel – et nous ne saurons pas ce qu’il contient exactement avant au moins cinq ans après sa signature – nos données personnelles seront négociées sur le marché sans que nous en ayons connaissance ; entreprises et gouvernements pourront les conserver aussi longtemps qu’ils le souhaitent et les utiliser dans n’importe quel but.

5. En conclusion, le TiSA (avec ses traités frères TPP et TTIP) mettrait en place un système global cherchant à imposer aux 52 gouvernements signataires un cadre rigide de “lois d’entreprises internationales” destiné à protéger exclusivement les intérêts des entreprises et les déchargeant des risques financiers de leurs responsabilités sociales et environnementales. En bref ce serait le dernier clou dans le cercueil déjà bien déglingué de la souveraineté nationale.

 

Un précédent dangereux

Compte tenu de sa petite taille (3,4 millions d’habitants) et de son influence géopolitique ou géoéconomique limitée, le retrait de l’Uruguay de TiSA est peu susceptible de bouleverser l’avancement du traité. Les gouvernements des principales nations commerçantes continueront leurs discussions à huis clos et loin des regards indiscrets de ceux qu’ils sont censés représenter. Le congrès américain a déjà donné à l’administration d’Obama le pouvoir d’accélérer l’approbation des accords de libre-échange comme TiSA tandis qu’il est attendu de la Commission Européenne qu’elle fasse tout ce que la corporatocratie exige.

Cependant, comme le souligne le rédacteur technologique Glyn Moody, la défection de l’Uruguay – comme le refus des Islandais d’assumer les dettes de ses banquiers voyous – est d’une énorme portée symbolique :

Celle-ci dit que, oui, il est possible de se retirer de négociations mondiales, et que ce soi-disant irréversible accord de marché, allant inexorablement de l’avant, peut être annulé. Cela crée un précédent important que d’autres nations commençant à douter du TiSA – ou peut-être du TPP – peuvent examiner, et peut-être même imiter.

Evidemment, les représentants des plus grandes corporations uruguayennes aimeraient en dire autrement. Cette décision du gouvernement, fondée sur « une discussion superficielle des implications du traité », a été l’une des plus grosses erreurs de ces dernières années, d’après Gabriel Oddone, un analyste de la firme de conseils financiers, CPA Ferrere.

Ce que Oddone omet soigneusement de dire, c’est que l’Uruguay est le seul pays au monde qui ait eu un débat public, superficiel ou non, à propos de TiSA et ses implications potentiellement révolutionnaires. Peut-être le temps du changement est-il venu ?

Par Don Quijones, Raging Bull Shit

 

Le “timing” n’aurait pu être plus mal choisi. Lire… Le Brésil s’apprêterait-il à couler la plus grande banque d’Espagne ?

Source : Wolf Street, le 22/09/2015

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

 

 

 

Source : http://www.les-crises.fr

 

 

 

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