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24 novembre 2015 2 24 /11 /novembre /2015 16:38

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

L’autre état d’urgence

23 novembre 2015 / Bruno Latour
 


 

 

Si les fanatiques armés doivent être combattus comme des criminels, leurs actes nous menacent moins que le changement climatique, affirme le sociologue Bruno Latour. Le bouleversement possible du climat « menace nos valeurs dans ce qu’elles ont de plus profond ». Et face à ce défi, c’est aux citoyens qu’il faut donner la liberté d’agir, et pas au seul Etat.

Bruno Latour est sociologue, anthropologue et philosophe des sciences. Son dernier ouvrage, Face à Gaïa, a été publié en octobre 2015, aux éditions La Découverte.

 

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Bruno Latour.

Ce qui décourage aussi dans l’action des terroristes, c’est qu’on est tenté de ramener la discussion sur leurs motifs à un niveau aussi insensé que leurs actions. À chaque attentat, on se rejoue le grand jeu de la guerre, de la nation en péril, de l’État protecteur en prétendant se dresser contre la barbarie. Ce qui est vrai, bien sûr, mais terriblement régressif. La sécurité doit être assurée et qu’on donne à l’État les moyens. Point.

 

Ce qui rend encore plus décourageant la situation présente, c’est que les crimes du 13 novembre ont lieu quelque jours avant une autre échéance, concernant d’autres tragédies, qui obligent, elles, contrairement aux assassinats de Daech, à inventer de tout autre réponses à de tout autres menaces. Je veux parler bien sûr de la Conférence climat de Paris, la COP 21, qui risque de paraître moins grave, en tous cas moins urgente, que la réponse policière aux sanglantes équipées de ces branquignoles surarmés.

 

Ce serait là commettre une grave erreur d’appréciation dans l’ordre et l’ampleur des menaces qui pèsent sur les États modernes. Les fanatiques armés sont criminels mais ils ne mettent pas en péril comment nous devons vivre, penser, produire, apprendre, habiter. Il faut se défendre contre eux. Mais il n’y a rien dans leur idéologie qui mette en péril la manière dont nous tenons à nos valeurs — pas plus que les pirates ne menacent les valeurs du commerce international. Il faut les combattre, c’est tout. Aucun message politique n’en sort, pas même une originalité tactique, et bien sûr aucune sorte de leçon religieuse. Quelle scientifique, quel citoyen, quelle artiste, quelle commerçante, quelle juge, quelle mère, quel musicien, quel sportif aspire à être dirigé par Daech ? J’ajouterai même : quel croyant ? Rien à voir de ce point de vue avec les anciennes guerres civiles qui divisaient de l’intérieur. Contre ce banditisme criminel, malgré les coups de clairon et l’agitation des drapeaux tricolores, c’est une question de police, pas de guerre.

 

Il en est tout autrement du nouveau régime climatique. Il menace tous les États dans toutes leur dimensions de production, de culture, d’habitation, d’art et de commerce. Il menace nos valeurs dans ce qu’elles ont de plus profond. Et là, les États sont vraiment en guerre les uns contre les autres pour l’occupation de territoires et le développement de l’économie comme de la culture. Et chacun d’entre nous est divisé contre lui-même. S’il y a « une guerre de civilisation », c’en est probablement une — et elle nous concerne tous. Or, contre ces nouvelles menaces, on le sait, les anciens États sont démunis et aussi désemparés que devant la menace terroriste. La police ne suffit pas. C’est toute la société civile qui doit prendre en main son destin pour forcer les institutions politiques à d’autres réponses.

 

On voit le danger si les mesures à prendre contre le terrorisme, mesures nécessaires, obligeaient l’État français à limiter la COP 21 à une discussion diplomatique entre fonctionnaires et spécialistes, dans le camp fortifié du Bourget devenue une sorte de Zone verte, comme à Bagdad. Et cela, au moment même où la question climatique prenait enfin la dimension civilisationnelle qui lui a manqué jusqu’ici.

 

C’est pourquoi il semble important de multiplier les pressions pour que, malgré les exigences de sécurité, la société civile puisse s’exprimer pacifiquement sur ce qui la concerne au premier chef. L’éradication de Daech sera longue, mais sa condamnation est déjà prononcée. Cette terreur peut se prolonger, mais elle est tirée vers le passé, sans autre innovation que l’ajout d’une ceinture d’explosifs à une autre ceinture d’explosifs. La menace résumée par le terme de Climat, elle, appartient à l’avenir et dépend de ce que nous tous, et pas simplement la police, nous serons capable d’inventer. Il est donc vain de vouloir régler l’une en délaissant l’autre.

 

D’autant que, par un lien qui n’a rien de mystérieux, elles sont intimement liées. Je ne veux pas parler de la connexion incertaine, en tous cas trop indirecte, entre les transformations climatiques au Moyen-Orient et la crise en Syrie. Je ne veux pas non plus parler de l’horreur des réfugiés chassés par les terroristes, par la destruction de leur pays et par notre propre réaction. Je veux parler de cette terrible attirance qui fait préférer au destin terrestre la mort dans l’au-delà. Bien sûr le nihilisme des candidats au suicide paraît simpliste, mais, comme dans un inepte et atroce modèle réduit, il offre l’image de ce suicide collectif auquel nous entraîne le développement du front de modernisation. Le 13 novembre est une préfiguration gore de la catastrophe qui suivra l’échec de la conférence de Paris et des suivantes. Si vous utilisez avec raison le terme de nihilisme pour décrire les militants fous, il me semble que le terme s’applique aussi, mais à une échelle démultipliée, à ceux qui ont aussi, à leur façon, le goût pervers de l’au-delà. Tout comme ceux qui se tuent en tuant, ceux qui prétendent ne pas aborder de front la grande mutation climatique, s’écrient au fond, selon deux registres différents mais qui résonnent avec la même stridence : « Vive la mort ! »

 

Il serait vraiment tragique qu’en s’occupant avec raison de détruire ceux qui ne peuvent que tuer pour un temps limité des innocents, on retarde une fois encore de s’occuper de ceux qui peuvent tuer massivement, longtemps, progressivement en entraînant dans leur délire bien d’autres êtres que les humains...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

 

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24 novembre 2015 2 24 /11 /novembre /2015 16:21

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

BNP-Paribas obstinée sur les paradis fiscaux, les faucheurs de chaises vont agir

24 novembre 2015 / par Lorène Lavocat (Reporterre)
 

 

 

Les représentants des « faucheurs de chaises » ont été reçus hier par la direction de BNP-Paribas, qui a refusé toute fermeture de ses filiales aux Îles Caïmans. Les militants pour le climat ont donc annoncé la poursuite des « réquisitions citoyennes » pour combattre l’évasion fiscale.

 

« Une réunion pour rien. » Thomas Coutrot, d’Attac, Pauline Boyer et Txetx Etcheverry d’Action non-violente COP 21, et Florent Compain des Amis de la Terre, ne cachent pas leur déception ni leur colère. Ils sortent d’une rencontre avec des dirigeants de la BNP-Paribas, entrevue obtenue après de longs mois de pression citoyenne à travers une opération de « fauchage de chaises ».

« Nous espérions l’annonce de la fermeture des sept filiales que le groupe possède aux Îles Caïmans, explique Txetx Etcheverry. À la place, nous avons assisté à une séance de justification. » Philippe Bordenave, Michel Konczaty et Laurence Pessez, tous membres de la Direction générale du premier établissement financer français, leur ont rappelé que les Îles Caïman ne figuraient plus sur la liste noire des paradis fiscaux de l’OCDE. En 2009, l’archipel a en effet signé des accords de coopération avec l’organisation internationale, s’engageant ainsi à plus de transparence. Mais pour de nombreux observateurs comme le Tax Justice Network, c’est loin d’être suffisant. En 2015, les Îles ont ainsi été classées au cinquième rang des pays les plus opaques.

Trophées de chasse

La BNP justifie sa présence dans les Caraïbes par l’absence de normes contraignantes. « Pour eux, il s’agit d’un paradis réglementaire et non pas fiscal », résume Thomas Coutrot. Pas de changement de politique en vue, malgré l’annonce de la fermeture de trois des sept filiales, « pour des raisons d’ordre économique et stratégique ». Les associations ont donc décidé de poursuivre leurs actions, et même de les intensifier pendant la COP 21.

 

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Le siège parisien de la BNP-Paribas.

Car depuis février dernier, elles réclament la fin de l"évasion fiscale, au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. Leur leitmotiv est « l’argent pour sauver le climat existe : il est dans les paradis fiscaux ». Leur moyen d’action : la « réquisition citoyenne de chaises ». Dans les faits, des militants non-violents se sont introduits dans 35 établissements bancaires pour y prendre des sièges. Le mobilier est ensuite entreposé chez des particuliers, dont Edgar Morin et Patrick Viveret, ou dans les locaux d’organisations. Greenpeace affiche ainsi dans sa vitrine quelques-uns de ces trophées de chasse. Le but : réunir 196 chaises – une pour chaque État représenté lors des négociations sur le climat – lors du Sommet citoyen pour le financement de la transition sociale et écologique, qui se tiendra à Montreuil le 6 décembre prochain. Ils en ont actuellement près de 200.

 

« Toute intrusion dans nos agences pouvant avoir des conséquences très graves »

Quid de l’état d’urgence et de la menace terroriste ?...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

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24 novembre 2015 2 24 /11 /novembre /2015 16:01

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Morts au travail

Quatre ouvriers tués depuis un an : que se passe-t-il chez ArcelorMittal ?

par

 
 

Le premier accident a eu lieu il y a presque un an, le 26 décembre 2014, sur le site d’ArcelorMittal de Dunkerque. Le salarié a été percuté par une chargeuse. Puis, le 12 avril 2015, un intérimaire se retrouve coincé puis écrasé entre deux wagons. Lui aussi décède. « Il avait très peu de formation », précise Bernard Colin, délégué syndical CGT, secrétaire du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) au site dunkerquois d’ArcelorMittal. « C’est arrivé dans la cadre d’une opération de déchargement sous-traitée à une autre entreprise. Celle-ci prenait des intérimaires pour le faire. Le jour de l’accident, les trois membres de l’équipe étaient tous des intérimaires. »

Le 13 juillet 2015, toujours à Dunkerque, un intérimaire tombe dans la fonte en fusion. « Il avait seulement cinq mois d’expérience dans le métier de fondeur », souligne Bernard Colin. Le 10 septembre dernier, c’est sur le site d’ArcelorMittal de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, qu’un accident mortel survient. Le salarié d’une entreprise sous-traitante tombe lui aussi dans la fonte en fusion. « Des accidents terribles », constate le délégué syndical. Quatre accidents mortels dans de telles circonstances en moins d’un an, dont deux qui ont touché des intérimaires et un autre, un employé d’un sous-traitant. C’est beaucoup.

La situation est assez préoccupante pour que la boîte d’intérim Ranstad décide fin octobre de retirer, pour des raisons de sécurité, une trentaine de ses intérimaires du site d’ArcelorMittal de Dunkerque. La communication du groupe sidérurgiste répond en démentant « fermement tout écart de traitement entre les différents intervenants », salariés, intérimaires ou employés des sous-traitants. Le fait est que les intérimaires sont nombreux à Dunkerque comme à Fos-sur-Mer, deux sites pourtant classé Seveso, donc dangereux.

À Dunkerque, ArcelorMIttal emploie 3200 salariés directement et fait travailler en moyenne 285 intérimaires, soit un peu moins de 10 % des effectifs, selon les chiffres fournies par l’entreprise. Sur le site de Fos-sur-Mer, le sidérurgiste déclare 2500 salariés en CDI et entre cent et deux-cents intérimaires. La direction ne dispose pas de chiffres sur le nombre de travailleurs sous-traitants. Ils sont pourtant 1700 en moyenne à Dunkerque, selon la CGT. Et cela « hors gros travaux ». À Fos-sur-Mer, Sébastien Thomas, délégué CGT, recense 2400 salariés en CDI sur les 4600 personnes intervenant sur le site. Parmi le personnel permanent, « la moitié ont moins de cinq ans d’ancienneté. Ça joue aussi sur la sécurité. Ils ne connaissent pas encore forcément bien le risque, pas parce qu’ils ne font pas attention, mais parce qu’ils ont vécu moins d’accidents du travail. »

« Des intérimaires pas suffisamment formés »

Comment ArcelorMittal a réagi à cette série d’accidents mortels ? « Des mesures de renforcement de la sécurité ont été prises à l’issue des accidents (interdiction formelle d’utiliser son téléphone portable en situation de travail, même en extérieur, installation d’une protection renforcée pour empêcher toute chute dans une rigole de fonte…) », a déclaré la direction suite à la décision de Randstad. « Le PDG rappelle à chaque communication l’importance de la sécurité », nous indique aussi le service de communication. « Nous matraquons les consignes de sécurité. L’idée, c’est de compenser le facteur humain. »

« Il a fallu un accident mortel pour que la direction bouge », regrette de son côté Bernard Colin. « Après le premier accident de décembre, le direction a bien mis en place un plan d’action. Mais nous avions alerté sur les risques dans la zone en question dès 2011 ». Pour le délégué CGT, c’est bien plus la formation des travailleurs que les erreurs humaines qui sont en cause dans ces accidents. « Nous trouvons que les intérimaires ne sont pas suffisamment formés. Nous ne disons pas que la politique de sécurité est mauvaise. Nous ne disons pas qu’il ne faut pas d’intérimaires, c’est une autre question. Mais il faut qu’ils soient correctement formés. Nous critiquons aussi la politique d’embauche d’ArcelorMittal. Avec la crise, il y a eu un plan de départs volontaires, avec lequel les compétences sont parties. »

Le CHSCT de Dunkerque a demandé une expertise sur la sécurité de l’ensemble du site suite à l’accident du 13 juillet. La direction l’a contestée, jugeant plus « pertinent » que l’inspection se limite au seul secteur de la fonte, là où l’intérimaire est mort cet été après seulement quelques mois dans le métier. Le tribunal de Dunkerque doit en décider le 26 novembre.

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24 novembre 2015 2 24 /11 /novembre /2015 15:49

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Financement du terrorisme

Le pétrole, le coton ou le phosphate de l’Etat islamique sont-ils vendus en Europe ?

par , Rachel Knaebel

 

 

 

Des puits de pétrole, des gisements gaziers, des mines de phosphate, des champs de coton, des cultures de céréales… Autant de ressources sur lesquelles l’Etat islamique a mis la main grâce aux territoires qu’il contrôle en Irak et en Syrie. Malgré l’embargo dont il fait l’objet, une partie de ces produits sont écoulés sur les marchés, vers les pays voisins, et servent à financer sa guerre sans fin. Comment les entreprises des secteurs concernés, les négociants de matières premières, les banques et les institutions internationales s’assurent-ils qu’ils ne contribuent pas à remplir les caisses de Daech ?

 

« Les établissements financiers et de crédit sont appelés à exercer une vigilance particulière à l’égard de toutes transactions commerciales de nature à bénéficier à Daech » prévient Tracfin, la branche du ministère français des Finances chargée de la lutte contre le blanchiment. Les revenus annuels de l’État islamique avoisinent les 3 milliards de dollars, selon les estimations. En prenant le contrôle d’une partie du territoire syrien et irakien, le groupe armé a mis la main sur plusieurs puits de pétrole, sur des gisements gaziers, des fabriques d’engrais, des champs de coton et de céréales… Autant de matières premières qui peuvent contribuer à son financement. En plus de l’argent venu des enlèvements, des taxes imposées aux populations, du trafic d’antiquités, cette mainmise sur des ressources naturelles et les hydrocarbures rapportent des sommes conséquentes. Encore faut-il écouler ces matières premières. Qui sont donc les partenaires commerciaux de Daech ? Les autorités internationales et les grandes entreprises des secteurs concernés ont-elles pris les mesures qui s’imposent ?

Avec le déploiement du porte-avions Charles-De-Gaulle en Méditerranée orientale, suite aux attentats de Paris du 13 novembre, l’armée française va intensifier ses bombardements aériens – débutés il y a plus d’un an – contre Daech en Syrie et en Irak. La veille des attaques de Paris, le ministère de la Défense annonçait avoir bombardé trois sites pétroliers syriens. Les frappes menées par les États-Unis ciblent également des installations pétrolières de Daech. L’opération a été baptisée "Tidal Wave II", en référence à la première opération Tidal Wave qui visait les ressources pétrolières des nazis en Roumanie durant la Seconde Guerre mondiale. Le lundi 16 novembre, pour la première fois, les États-Unis ont commencé à attaquer également des convois de camions citernes, transportant du pétrole destiné à la contrebande. Ce dont ils s’étaient abstenus jusqu’alors par crainte de faire des victimes civiles.

ExxonMobil, Chevron et Total convoitent les sous-sol kurdes

Les puits pétroliers contrôlés par Daech représentent, en octobre 2014, 60 % de la production syrienne de pétrole et 10 % de la production irakienne, selon un rapport de l’agence d’informations financières Thomson Reuters. Ce qui correspond à l’époque à une capacité de 60 000 barils par jour dans chaque pays. Une production qui place en théorie le « califat » au 40ème rang des pays producteurs de pétrole, et rapporte un profit estimé entre 2 et 4 millions de dollars par jour. Mais c’était il y a plus d’un an.

La situation militaire a changé. Une partie des puits capturés par Daech en 2014 ont été reconquis par les forces kurdes et irakiennes appuyées par les États-Unis et l’Iran, réduisant considérablement les ressources potentielles de l’État islamique. S’ils revêtent une importance majeure pour la conduite de la guerre, les gisements actuellement exploités par Daech restent en fait modestes : quelques dizaines de milliers de barils par jour au plus, alors que la production d’ensemble de l’Irak se compte en millions de barils. Les gisements syriens contrôlés par l’organisation sont par ailleurs sur le déclin. Mais l’avancée de Daech dans le nord de l’Irak durant l’été 2014 menace alors directement des gisements pétroliers bien plus considérables, ce qui a probablement motivé l’intervention états-unienne. ExxonMobil, Chevron et la française Total se préparent d’ailleurs toutes à exploiter les richesses du sous-sol kurde.

Pétrole, phosphate et textile made in Etat islamique ?

Que fait Daech avec ses ressources, même limitées, en pétrole ? L’État islamique « couvre ses propres besoins et, semble-t-il, vend le reste sur le marché noir local, et exporte du pétrole brut et ou raffiné vers la Jordanie, l’Iran, le Kurdistan et la Turquie », indique le rapport de Thomson Reuters. Les djihadistes profiteraient des réseaux de contrebande existant depuis les embargos frappant l’Irak de Saddam Hussein puis l’Iran. Un rapport d’avril 2015 du Congrès des États-Unis signale aussi que le groupe vend du pétrole venu de ses puits irakiens via la Turquie « de la même manière pour l’essentiel que le pétrole syrien ». Des informations font aussi état de ventes possibles du pétrole de Daech au régime syrien, et même aux rebelles et aux Kurdes de Syrie, qui combattent les islamistes.

En plus du pétrole, Daech a aussi pris le contrôle de plusieurs gisements gaziers, d’une mine de phosphate irakienne, d’une usine de production d’acide sulfurique et phosphorique et de cinq cimenteries, dont une de Lafarge en Syrie. Mais, précise une analyse du groupement intergouvernemental de lutte contre le blanchiment d’argent (Groupement d’action financière, Gafi), « au contraire du pétrole brut et raffiné, pour lesquels il existe des circuits de contrebande établis de longue date et des marchés noirs locaux, ces autres ressources sont probablement plus difficile à monétiser pour Daech ». Des inquiétudes existent aussi sur la possibilité que du coton syrien cultivé dans les champs sous contrôle de Daech puisse passer par la Turquie, avant de se retrouver dans les stocks des fabricants textiles européens. Une étude réalisée par une consultante française sur la filière textile régionale alertait il y a deux mois sur l’existence d’un risque réel pour les consommateurs français d’acheter des vêtements contenant du coton de l’État islamique. Des conclusions que l’Union française des industries textiles, indirectement mise en cause, juge erronées.

Les transaction de pétrole avec Daech interdites par l’UE, les États-Unis et l’ONU

En principe, toute transaction qui risque d’alimenter les caisses des groupes islamistes en Syrie et en Irak est interdite. Des entreprises ont stoppé leurs achats de matières premières avec la Syrie dès le début de la guerre. La multinationale norvégienne Yara, spécialisée dans les engrais, assure ne plus acheter de phosphate syrien depuis février 2011, ni venant d’Irak. L’Union européenne a prohibé tout achat de pétrole syrien [1]. À cette époque, les sanctions visent spécifiquement le régime de Bachar El-Assad et la répression sanglante face au soulèvement populaire – l’Etat islamique n’a pas encore surgi sur la scène régionale. Total cesse toutes ses activités de production en Syrie en décembre 2011. L’entreprise française y exploitait du pétrole dans la région de Deir Ez Zor. Elle n’emploie aujourd’hui plus que deux personnes dans son bureau de Damas, afin de « respecter les obligations contractuelles », fait savoir la compagnie.

Les États-Unis aussi ont interdit l’importation de pétrole venu de Syrie avant que Daech ne prenne le contrôle d’une partie des puits [2]. Les sanctions états-uniennes prohibent toutes les transactions de pétrole, mais aussi toute transaction financière en lien avec du pétrole d’origine syrienne. Au sein de l’ONU, les décisions prises visent uniquement les groupes islamistes de la région, mais épargnent le gouvernement syrien, grâce au soutien de la Russie, qui dispose d’un droit de véto au Conseil de sécurité. Une résolution [3] de février 2015 condamne « tout engagement dans un commerce direct ou indirect en particulier de produits pétroliers, et de raffineries modulables, avec Daech et le Front Al-Nusra », une autre composante des forces islamistes en Syrie.

Des réseaux de contrebande qui datent de l’embargo irakien

En France, Tracfin invite « les établissements financiers et de crédit » à « considérer les transactions financières relatives, directement ou indirectement, à l’achat de pétrole, brut ou non, en provenance d’Irak ou produit en Irak, comme des transactions à risque élevé, justifiant des vigilances particulières, sauf si la State Oil Marketing Organization, qui relève du ministère du Pétrole du gouvernement Irakien, y a consenti. » Sur place, les frontières sont poreuses, les alliances de factions sont à géométrie variable, la corruption est généralisée et la situation régionale, notamment au Kurdistan irakien, extrêmement complexe. Autant d’éléments qui favorisent évidemment la vente de pétrole de Daech par l’intermédiaire de trafiquants à travers l’Irak et la Turquie. Le gouvernement régional kurde d’Irak, s’il combat lui aussi Daech, exporte par exemple du pétrole sans l’accord du gouvernement central irakien, dans une stratégie d’indépendance politique et financière [4].

Dans cette situation de guerre, où les réseaux de contrebande sont implantés de longue date, les frontières troubles, et où le Kurdistan irakien vend du pétrole sans l’aval de Bagdad, il est extrêmement difficile de tracer le pétrole dans la région. Là encore, la frontière turque est montrée du doigt. « Les institutions financières feraient bien d’examiner précisément les transactions qui impliquent des entreprises turques ou des individus liés au secteur pétrolier en Turquie », conseille l’agence d’informations financières Thomson Reuters dans son rapport. En Irak, « il est apparu que Daech fait usage des anciens réseaux mis en place par le parti Baas [l’ancien parti au pouvoir à l’époque de Saddam Hussein, ndlr] pour contrevenir au programme Pétrole contre nourriture ».

Les sociétés de trading achètent-elles du pétrole de Daech ?

Ce programme, mis en place par l’ONU pour atténuer les effets de l’embargo des États-Unis contre l’Irak entre 1992 et 2002, s’est retrouvé au cœur d’un vaste système de corruption pour le contourner. Dans cette affaire, l’entreprise française Total a été poursuivie pour corruption. Elle est toujours en attente du jugement en appel [5]. Une grande entreprise suisse de négoce de pétrole, Vitol, a également été condamnée en 2007 aux États-Unis à plus de 17 millions de dollars d’amende et de compensation pour la corruption de fonctionnaires irakiens.

Comment les négociants de pétrole et de matières premières s’assurent-ils qu’ils ne commercent pas de l’or noir extrait par l’État islamique ? « Vitol a un programme global de conformité qui inclue des politiques et des procédures rigoureuses d’examen des intermédiaires et de leurs chaîne d’approvisionnement », nous assure la société de trading. « Dans la région, une vigilance et des contrôles renforcés ont été mis en place, comme l’exigence de ne traiter qu’avec des interlocuteurs connus de longue date et de confiance. »

« Il est très difficile de tracer l’origine exacte d’un produit pétrolier »

Trafigura, une autre grande entreprise de courtage de matières premières, apporte une réponse similaire : « Trafigura n’achète du pétrole et des produits pétroliers, des métaux, et minerais qu’à des sources que nous connaissons bien et qui ont passé nos procédures de connaissance clients ». Trafigura avait aussi été pointée du doigt pour des transactions illicites avec le pétrole soudanais au moment de la guerre du Darfour (ainsi que dans un scandale de déversement de déchets toxiques en Côte d’Ivoire). Les deux entreprises collaboreraient désormais avec les autorités de Washington : elles « ont été invitées dans le seul but de donner, sur la base de leurs connaissances de leur branche, une évaluation du possible volume et le déroulement des opérations pétrolières de l’État islamique », communiquent les autorités suisses.

Est-ce suffisant ? Pour Marc Guéniat, responsable d’enquêtes à l’ONG suisse Déclaration de Berne, qui suit de près les activités des grandes frimes de négoce, « il est très difficile de tracer l’origine exacte d’un produit pétrolier, surtout s’il est mélangé. Il n’existe pas de dispositif qui contraindrait un négociant à se poser cette question. En Suisse, où se trouvent les grands négociants, ceux-ci n’ont pas l’obligation de s’interroger sur l’origine des matières premières qu’ils commercent, contrairement aux banques, qui doivent s’interroger sur l’origine des fonds qu’elles reçoivent en vertu de la loi sur le blanchiment d’argent. Les négociants peuvent acquérir une matière première d’origine illégale ou qui serait le produit d’un crime. » Le traçage semble d’autant plus difficile dans des situations de conflit ouverts, des situations qui ne repoussent pourtant pas les négociants, au vu des scandales passés.

Cesser toute activité avec les pays voisins ?

En septembre 2014, l’ambassadrice européenne en Irak Jana Hybaskova confie qu’il est connu que des pays européens achètent en bout de course du pétrole de Daech [6]. Sans que plus d’informations à ce sujet n’ait été communiquée par les institutions européennes depuis. « Les négociants seraient bien inspirés de véritablement exclure le commerce de pétrole provenant des zones de Daech, juge Marc Guéniat. Une banque française qui travaille à Genève dans le financement du négoce a décidé d’écarter totalement ce risque en cessant toute activité dans le pétrole de la région, ce qui signifie aussi en Turquie. C’est, à mon sens, le seul moyen d’être certain de ne pas écouler ce pétrole sur les marchés mondiaux. »

Les banques françaises savent bien que ce type de transaction en zones troubles peuvent leur valoir un coûteux retour de bâton. L’année dernière, c’est pour des transactions avec des régimes sous sanctions des États-Unis (Soudan, Iran, Cuba) que BNP Paribas a écopé d’une amende record de plus de six milliards d’euros. Près de trois quarts des transactions incriminées concernaient des échanges réalisés avec le régime soudanais, visé par des sanctions pour soutien au terrorisme et violations des droits de l’homme. Et c’est de vente de pétrole dont il s’agissait [7]. La première banque française a, depuis, considérablement renforcé son contrôle juridique, et serait particulièrement vigilante à ne pas s’impliquer dans les pays voisins de la Syrie.

La Suisse, paradis des commerçants de pétrole… et du trafic d’antiquités

La Suisse est aussi au cœur des préoccupations sur le commerce des antiquités pillées dans les zones occupées par Daech. Un rapport du président du Louvre, rendu public après les attentats de Paris, indique que les principaux sites antiques de Syrie et d’Irak ont fait l’objet « d’un nombre incalculable de fouilles sauvages ». La vente de ces objets viendrait, elle aussi, gonfler les finances de Daech.

« Daech a probablement récupéré les plus belles pièces du musée de Raqqa (en plus de celles volées dans les musées en Irak) pour les revendre à des trafiquants qui bénéficient de réseaux parfaitement organisés et qui existaient bien avant l’apparition de Daech », pointe le rapport. Or, il se peut que ces pièces volées se retrouvent dans les ports francs du monde entier pour y trouver acheteur. Car dans ces « paradis du recel », confidentialité et discrétion sont la règle. « Dans certains ports francs, aucune obligation d’inventaires à l’intention des douanes n’est imposée : la nature des biens entreposés, leur valeur et l’identité de leur propriétaire restent confidentiels », souligne le directeur du Louvre. Parmi ces territoires, on trouve Singapour et Shangaï, mais aussi Genève et Luxembourg. Au cœur de l’Europe.

Rachel Knaebel, avec Olivier Petitjean

En photo : Des miliciens de l’Etat islamique dans la région de Tikrit en Irak et leurs prisonniers, en juin 2014. Après la prise de la ville et d’une base militaire irakienne, l’État islamique revendique le massacre de 1700 prisonniers chiites.

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24 novembre 2015 2 24 /11 /novembre /2015 15:39

 

Source : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs

 

 

Perquisitions musclées, arrestations injustifiées : les abus de l’état d’urgence

Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par

 

 

 

Des policiers à Strasbourg, le 16 novembre 2015.

Mickaël, 27 ans, regardait un film d’action dans le TGV Marseille-Rennes, vendredi 20 novembre, en compagnie d’un autre homme. Mal lui en a pris, selon Sud-Ouest : en gare de Massy (Essonne), la police évacue le train et lui saute dessus pour l’arrêter. Des passagers auraient trouvé suspects son comportement et son aspect : le jeune homme est barbu et il portait des gants. Choqué, il a été libéré au bout de quatre heures.

 

Cette histoire n’est qu’un exemple des nombreux cas relevés cette semaine par la presse locale : la France est en état d’urgence. Un état administratif qui donne aux forces de l’ordre de larges moyens d’action. Mais aussi un état collectif prompt à l’emballement.

 

Lire aussi le post de blog : Observons l’état d’urgence

Une fillette de 6 ans blessée

Autre histoire édifiante, celle que raconte La Voix du Nord sur ce jeune homme, dont le père de 67 ans a été interpellé manu militari, mardi 17 novembre, à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Sophiane avait accompagné son père à la préfecture la veille pour une démarche administrative. Les forces de l’ordre l’auraient alors repéré prenant des photos, ce qu’il dément. Résultat : la police enfonce la porte du domicile familial, fouille l’appartement de fond en comble, et arrête son père, qui passe la nuit en garde à vue.

A Quévrechain, dans le Nord, Fatima et sa fille ont subi une brusque perquisition de nuit au motif qu’un homme, que les autorités suspectaient de détenir des armes de guerre, avait habité dans la maison par le passé. La jeune fille raconte les lasers dans l’appartement, la porte qui vole en éclats, sa mère de 43 ans menottée… pour une perquisition qui n’a rien donné.

 

Les victimes des bavures sont parfois très jeunes et impressionnables : à Nice (Alpes-Maritimes), une petite fille de 6 ans a été blessée par des éclats au cou, lors d’une perquisition jeudi. A 4 h 30 du matin, les policiers d’élite du RAID enfoncent la porte de l’appartement familial, plaquent le père au sol. Les voisins évoquent des tirs dans les serrures, que la police dément, mais c’est bien par des éclats de bois qu’a été blessée la fillette, touchée alors qu’elle dormait dans la chambre d’à côté. Et le tout pour rien : la police s’est trompée de porte, elle visait en fait le voisin. Hospitalisée, la petite fille n’a rien de grave et la police a reconnu une « erreur rare ».

Lire aussi : Récit d’une perquisition musclée dans le Val-d’Oise

Le musicien Ibrahim Maalouf retenu sans motif

Ibrahim Maalouf, trompettiste français renommé, qui a rendu un hommage aux victimes des attentats sur le plateau du « Grand Journal » de Canal+ le 16 novembre, a raconté au site spécialisé Clique avoir été retenu plusieurs heures par des policiers, gare du Nord à Paris, avant de monter dans un train Eurostar pour Londres.

Le natif de Beyrouth (Liban) aurait alors appris que son passeport avait fait l’objet d’un signalement auprès de l’organisme de coopération policière Interpol. Papiers confisqués, interrogatoire… Une fois relâché, il raconte sur son compte Facebook sa mésaventure relayée aussitôt sur Le Parisien, qui impute la responsabilité à la douane au lieu de la police. Le musicien prend ensuite son train, avant d’être invité à en descendre par « trois agents de la douane », fâchés d’avoir été associés à l’épisode. S’il dit comprendre l’attitude de la police face au signalement d’Interpol (dont il ne saisit pas la raison), Ibrahim Maalouf reproche aux douaniers d’avoir « dépassé les limites en [le] traitant comme un terroriste potentiel devant tout un wagon juste parce qu’un journaliste a écrit par erreur qu’ils [l]’avaient arrêté ».

Lire aussi : Que va changer l’état d’urgence pour les citoyens ?

« Acharnement contre un lieu sacré »

Les riverains de la mosquée d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), eux, sont scandalisés par l’état du bâtiment laissé par la police après sa perquisition musclée, dans la nuit du 16 au 17 novembre. Un des responsables de la mosquée a assuré avoir proposé les clés à la police, qui a refusé, « préférant forcer la porte ». Un adjoint au maire d’Aubervilliers, Sofienne Karroumi, a posté sur sa page Facebook des photos des dégradations subies par le lieu de culte, qu’il qualifie d’« acharnement contre un lieu sacré ».

Ces personnes pourront-elles obtenir réparation ? En théorie, elles peuvent porter plainte pour violation de domicile et voie de fait, sans garantie, bien entendu, d’obtenir réparation. Il est même possible, si les dommages causés ont été reconnus par la police, d’invoquer la responsabilité de l’Etat, et d’adresser les factures au ministère. Dans certains cas, les forces de police ou les préfectures ont déjà indiqué qu’elles indemniseraient les personnes concernées.

Lire aussi : Que contient la loi sur l’état d’urgence ?

 

 

 

Source : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs

 

 

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24 novembre 2015 2 24 /11 /novembre /2015 15:24

 

Source : http://piketty.blog.lemonde.fr

 

 

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23 novembre 2015 1 23 /11 /novembre /2015 22:12

 

Source : http://anv-cop21.org

 

 

Les Faucheurs de chaises reçus par la direction de la BNP ce lundi 23 novembre !
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23 novembre 2015 1 23 /11 /novembre /2015 18:42

 

source : http://www.bastamag.net

 

 

Inégalités

Comment la fortune accumulée par 782 milliardaires pourrait contribuer à sauver la planète

par

 

 

 

Un peu plus de 5000 milliards de dollars d’investissements seraient nécessaires pour que la moitié de la planète bénéficie d’une électricité d’origine renouvelable d’ici quinze ans. Les énergies renouvelables – principalement hydroélectriques – pèsent pour l’instant environ 20% de la production mondiale d’électricité. 5000 milliards supplémentaires, cela semble énorme : plus de deux fois le PIB de la France. Mais du point de vue des grandes fortunes mondiales, cela paraît peu : l’investissement est égal à la richesse actuellement détenue par 0,00001 % de la population mondiale. Soit les 782 personnes les plus riches de la planète, parmi lesquelles de nombreux propriétaires et PDG de grandes entreprises.

Ces éléments sont mis en relation dans un nouveau rapport publié par les Amis de la Terre ce 23 novembre [1]. A partir des projections de l’Agence internationale de l’énergie, l’organisation écologiste a calculé que ces milliards de dollars pourraient permettre à l’Afrique, l’Amérique latine et la plupart des pays de l’Asie d’accéder à 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2030. « Une révolution de l’énergie à 100 % renouvelable est financièrement à la portée, écrivent les auteurs. Ce rapport montre que le financement d’une révolution énergétique existe, mais que la volonté politique de conduire la transformation est scandaleusement absente. »

Les 782 personnes les plus riches de la planète détiennent personnellement l’argent nécessaire à cette « révolution énergétique ». A la tête de ce top 10 figure l’américain Bill Gates (76 milliards de dollars en 2014) suivi par le mexicain Carlos Slim dont une large part de la richesse vient de holdings industrielles très destructrices en matière d’environnement (notre enquête :

Ces milliardaires qui spéculent sur l’avenir de la planète).

 

« Le rapport ne suggère en aucun cas que la richesse d’un groupe de personnes en particulier puisse ou devrait être directement utilisée pour opérer la transformation énergétique », tiennent à préciser les auteurs. Mais les comparaisons avec les fortunes personnelles rappellent l’existence incontestable des ressources financières pour enrayer le changement climatique. « Ce rapport n’est pas une position politique sur l’expropriation de la richesse, ni un plan technique pour un avenir en énergies renouvelables, mais un appel au réveil pour les décideurs politiques, les ONG et les gouvernements. Notre monde est confronté à deux crises destructrices et imbriquées – les inégalités croissantes et le changement climatique. Le temps est venu de les défier ensemble. »

 

A l’heure où 90 entreprises sont responsables de deux tiers des émissions mondiales, « c’est une injustice flagrante que 0,00001 % de la population mondiale détienne le niveau de richesse qui pourrait mettre un terme au désastre climatique, mais qui à l’inverse exacerbe bien souvent le problème », pointe le rapport. Un cinquième de la population mondiale (1,3 milliards de personnes) n’ont en effet toujours pas accès à l’électricité. L’ONG appelle à une transformation complète de la manière de produire, distribuer et consommer l’énergie. Ce qui implique « la transformation des structures économiques et la nécessité de démanteler le pouvoir des multinationales », mais aussi « l’appropriation démocratique des ressources énergétiques renouvelables ». A l’image de l’Allemagne où le mouvement vers une transition énergétique décentralisée prend de l’ampleur.

 
 
 
 
 
 

 

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23 novembre 2015 1 23 /11 /novembre /2015 18:31

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

#NousSommesUnis

Face à la tentation de la haine et aux rumeurs, cette France qui résiste aux amalgames

par

 

 

 

Depuis les attentats du 13 novembre à Paris, plusieurs actes racistes, islamophobes et antisémites, ont été recensés en France. Sur la toile circulent des intox à connotation xénophobe. Face aux fausses informations et aux actes de malveillance, des citoyens résistent. Guirlande de cœurs déposée à l’entrée d’une mosquée, messages de paix massivement relayés sur les réseaux sociaux, slams appelant à plus de fraternité, discussion animée mais pacifique avec un imam dans la rue…

 

Les attentats à Charlie Hebdo et au supermarché Hyper Cacher en janvier dernier ont été suivis par une forte hausse des actes islamophobes. 222 actes anti-musulmans ont été dénombrés au premier trimestre 2015 en France, soit six fois plus que l’année précédente, à la même période [1]. Faut-il redouter les mêmes amalgames et représailles après les attentats de Paris le 13 novembre, dans un contexte où la récupération politique va bon train ? Or, c’est bien la division que recherchent les djihadistes comme l’analyse Nicolas Hénin, journaliste et ancien otage de l’Organisation État islamique, dans The Guardian : « Ils seront encouragés par tous les signes de réaction excessive, de division, de peur, de racisme, de xénophobie. »

 

Depuis les massacres perpétrés à Paris et revendiqués par l’organisation salafiste État islamique, plusieurs actes racistes et islamophobes sont à déplorer sur l’ensemble du territoire national. La communauté juive se sent également visée après l’agression, le 19 novembre au soir à Marseille, d’un enseignant blessé à coups de couteau à la sortie du centre communautaire Yavné, qui comprend une école juive et une synagogue. L’un des agresseurs aurait exhibé un tee-shirt « à l’effigie de Daech ».

Blessé par balle et roué de coups à cause de leur couleur

A Pontivy (Morbihan), un homme d’origine maghrébine a été roué de coups le 14 novembre lors d’un rassemblement « contre les migrants et les étrangers » initié par Adsav, un groupe d’extrême-droite identitaire bretonne. « Non loin de notre magasin, un monsieur d’origine maghrébine a été pris par le col, relate une commerçante. Six personnes l’ont mis à terre. C’était un défoulement sur lui. C’était déchirant, on ne pouvait pas lui porter assistance. (…) Ils disaient à la police et à la gendarmerie "on va les tuer, ils n’ont rien à faire ici ". » Quatre plaintes pour violences ont été déposées.

Dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 novembre, un homme d’origine turque est également blessé par balle à Cambrai (Nord). Alors qu’il se trouve sur un trottoir, un coup de feu est tiré d’une voiture arborant un drapeau tricolore, rapporte le procureur de Cambrai. Le tireur s’est donné la mort la même nuit. Selon les premières auditions des deux autres occupants de la voiture, la cible a été choisie « en raison de son apparence civile ». « La victime semble avoir été choisie au hasard, parce qu’elle avait une couleur de peau qui ne convenait pas au tireur », a précisé le procureur. « Apparemment, ils étaient susceptibles de chercher d’autres victimes », a t-il ajouté. L’enquête a été confiée à la police judiciaire de Lille.

Ces hoax qui favorisent l’islamophobie

Comme le décrypte le site d’informations Contre-Attaque(s), de nombreux hoax, c’est à dire de fausses informations, circulent ces derniers jours contribuant à alimenter « l’islamophobie galopante » sur les réseaux sociaux [2]. Un tweet faisant état de cris de joie dans des banlieues parisiennes de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, et des « arabes à la fenêtre avec des drapeaux algériens », a ainsi été partagé par plus d’un millier de personnes. Il s’agissait d’une intox. Un autre tweet a fait mention de scènes de liesse à Gaza, suite à l’annonce des attentats, avec une photo censée l’illustrer. « Or, la photo utilisée datait en réalité de 2012, avait été prise par l’agence Reuters, et montrait des gazaouis célébrant la signature d’un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël », précise Contre-Attaque(s).

Les haines attisées par ces hoax ne se limitent pas à des propos racistes sur la toile mais se traduisent aussi par des agressions physiques. A Marseille, une jeune fille voilée de 18 ans a été blessée le 17 novembre vers 20h à la sortie du métro Castellane, dans le 6e arrondissement. « C’est à cause de vous ce qui est arrivé ! », lui aurait lancé l’individu, rapporte le journal La Provence faisant référence aux attentats de Paris. L’agresseur lui a asséné un coup de poing et l’a blessée légèrement au thorax avec un objet pouvant être un cutter, précise la Direction départementale de la sécurité publique.

Face aux actes racistes, des guirlandes de cœurs

Plusieurs lieux de culte musulmans ont par ailleurs été la cible de dégradations le week-end qui a suivi les attentats. Des croix réalisées à la peinture rouge ont été taguées sur la mosquée Sahaba, à Créteil en région parisienne, dans la nuit du 13 au 14 novembre. Ouverte il y a sept ans, c’est la première fois que ce lieu de culte est visé. A Pontarlier, en Franche-Comté, une croix gammée et des inscriptions – « la France aux Français » et « Libéré la Gaule » (sic) – ont été peintes sur la façade d’une mosquée. Du jambon et du lard ont aussi été déposés devant l’entrée du lieu de culte. « Ce qui s’est passé à Pontarlier, ce n’est pas grave comparé à ce qui s’est passé à Paris, a réagi le président de l’association cultuelle. Il ne faut pas ajouter de l’huile sur le feu comme le font certains politiques et faciliter la division ». Une plainte a été déposée.

A Oloron, dans les Pyrénées-Atlantiques, des tags d’extrême droite faisant référence à la LVF (Légion des volontaires français contre le bolchevisme, créée en 1941 par des partis collaborationnistes), ont été écrits sur une boucherie halal et la mosquée de la ville. Des pierres ont aussi été jetées contre la vitrine d’un kebab à Barentin, en Seine-Maritime, au soir du 13 novembre. La même nuit, dans l’Eure, la façade de la mairie d’Évreux a été recouverte de phrases racistes. À Louviers, en Normandie, de nombreux tags ont été découverts le samedi matin dans plusieurs rues de la ville. A l’étranger, plusieurs mosquées ont également été la cible d’actes de malveillance, selon le journal Le Monde. En revanche, les musulmans de Brest ont eu la surprise de découvrir une guirlande de cœurs déposée sur les grilles du lieu de culte. « Partage ton cœur » et « pas d’amalgame », pouvait-on lire. Un geste de fraternité qui fait écho au mouvement lancé en janvier, après les attentats contre Charlie Hebdo et un supermarché casher (notre article).

Messages de soutiens et vidéos pour prévenir tout amalgame

L’enseigne de prêt-à-porter espagnole Zara a annoncé, le 15 novembre, la mise à pied d’un vigile et d’une responsable de magasin dans les Yvelines qui ont refusé, la veille, l’accès d’un magasin à une cliente portant un voile [3]. La vidéo de la scène, publiée sur les réseaux sociaux, avait généré des appels au boycott de la marque. Par ailleurs, plusieurs témoignages de personnes musulmanes directement touchées ou ayant perdu un proche se sont fait entendre. C’est le cas d’Abdallah qui a perdu deux sœurs et cinq amis :« Ceux qui ont fait ça ne peuvent pas se revendiquer de la religion », soupire-t-il.

Le message de paix d’une septuagénaire, interviewée près du Bataclan, a également fait le tour de la toile : « Nous fraterniserons avec cinq millions de musulmans qui exercent leur religion librement et gentiment, et nous nous battrons contre les 10 000 barbares qui tuent, soi-disant au nom d’Allah ». Dès le lendemain des attentats, des réfugiés de Calais et Dunkerque, dont de nombreux Syriens et Kurdes irakiens se sont rassemblés en solidarité à Dunkerque. « Les attaques d’hier à Paris sont horribles… Ce n’est bien dans aucune religion. Ce n’est pas humain et les réfugiés de Calais sont particulièrement contre ces attentats parce que nous avons fait l’expérience de ce genre d’attaque dans notre pays, c’est la raison pour laquelle nous sommes ici. Ce dont nous avons besoin, c’est la paix, et nous pleurons pour les victimes, nous sommes avec elles », a écrit un réfugié afghan.

Les jeunes de l’association des Étudiants musulmans de France (EMF) ont également publié une vidéo le 15 novembre. Des plans fixes s’attardent sur ces jeunes tenant une pancarte noire marquée du hashtag #NousSommesUnis, avec un slam en fond sonore : « Et moi ? Je reste sans voix. (...) Verser le sang des innocents ne répond à aucune loi. Si eux ne l’ont pas compris, moi je ne les comprends pas. (...) Ils voulaient affaiblir la France, ils ont renforcé le cœur des Français, un cri se fera plus fort c’est celui de la fraternité, un pour tous et tous pour l’humanité, nous sommes et resterons unis à jamais ». Ce hashtag, initialement proposé par l’association inter-religieuse Coexister, a été largement repris, notamment par des universités. Dans les rues aussi, le débat s’instaure entre croyants et non-croyants pour sortir des incompréhensions, comme en témoigne cette vidéo où les échanges, courtois mais fermes, avec un imam sont bien plus instructifs que de nombreux débats télévisés. Face aux divisions et suspicions, des citoyens tentent, à leur échelle, de résister et de se parler.

 

@Sophie_Chapelle

Photo de Une : CC Bianca Dagheti

 

 

 

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23 novembre 2015 1 23 /11 /novembre /2015 18:23

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

La non-violence est « la meilleure réponse au terrorisme »

21 novembre 2015 / Lorène Lavocat (Reporterre)
 

 

 

Aux attentats de Paris, la classe politique et médiatique a répondu, presque à l’unisson, par des propos martiaux. Une autre voix propose de voir au-delà de l’émotion et de sortir de « l’idéologie de la violence ». Cela suppose du temps, de la réflexion, un retour sur soi, une attention à l’autre.

 

Des bombardements en Syrie, des manifestations interdites et des militaires qui patrouillent dans les rues. Vous l’aurez compris, « la France est en guerre ». Médias et politiques ont salué le discours martial du président de la République, lundi 16 novembre, à Versailles. Députés et sénateurs ont largement approuvé la prolongation et le renforcement de l’état d’urgence. À l’intensification des frappes aériennes en Syrie s’ajoute la possibilité d’une intervention au sol. Pour répondre aux actes terroristes qui ont fait 129 morts, le gouvernement joue la carte guerrière.

Une décision plébiscitée par les Français, du moins si l’on en croit les sondages. D’après l’Ifop, « 84% des personnes interrogées sont prêtes à accepter davantage de contrôles et une certaine limitation de leurs libertés pour mieux garantir la sécurité, et 85 % approuvent l’intervention militaire en Syrie » [1].

 

« Il y a des moments bien sûr où il faut contraindre »

Pourtant, dans les rues de la capitale meurtrie, les citoyens ont préféré les bougies et les fleurs aux armes, les messages d’amour et d’humour à ceux de haine. « Il y a beaucoup de sagesse au sein de la population, les gens se tournent spontanément vers des actions non-violentes », observe Jean-Marie Muller, philosophe et penseur de la non-violence. Symbole de ce refus populaire de la vengeance, Antoine Leiris, un jeune papa qui a perdu sa femme dans les attentats. Son message adressé aux djihadistes a fait le buzz sur la toile : « Je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Répondre à la haine par la colère, ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes. Je suis avec mon fils, qui va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie, ce petit garçon vous fera l’affront d’être heureux et libre. »

 

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L’humour, une des réponses aux attentats.

Alors, la non-violence peut-elle être une réponse au terrorisme ? Oui, répondent sans hésiter ses défenseurs : « Seule la non-violence peut répondre à la violence. Vaincre le terrorisme, c’est refuser d’entrer dans sa logique de violence », explique Jean-Marie Muller.

Certes, face à une personne armée d’une kalachnikov et déterminée à tuer, la non-violence est un bouclier dérisoire. En 2009, le dalaï-lama affirmait : « Il est difficile de lutter contre le terrorisme par la non-violence. Les terroristes cultivent des mauvais sentiments, leur esprit est fermé. » En août dernier, un attentat a d’ailleurs été évité de justesse dans un train Thalys grâce à l’intervention musclée de trois jeunes états-uniens, militaires ou rompus aux arts martiaux. Ils se sont jetés sur un homme lourdement armé, lui ont porté plusieurs coups de cutter, avant de l’étrangler pour le rendre inconscient. Pas vraiment pacifiste comme action, mais elle a permis d’empêcher un drame.



« Il y a des moments bien sûr où il faut contraindre, reconnaît Serge Perrin, membre du Mouvement pour une alternative non-violente (le Man). Mais il faut absolument rester dans un cadre légal. Et la loi ne se construit pas dans l’urgence, mais dans le débat démocratique. » L’avis est partagé par Jean-Marie Muller, qui met en avant l’initiation à des pratiques de défense comme l’aïkido, qui retourne la violence contre celui qui en use. « Enseigner aux jeunes à se défendre sans violence, c’est aussi important que leur apprendre les maths ! », conclut-il.

 

La guerre ne résout rien

Former les jeunes à être « des artisans de la paix », c’est justement la raison d’être dIntercordia, une association qui accompagne des 20-30 ans dans une mission de solidarité internationale. « Quand survient l’attentat, il est trop tard, admet Baptiste Anguis, chargé de projet au sein de l’ONG. C’est en amont qu’il faut agir, en construisant une culture de paix. » Prendre du recul et de la hauteur, c’est une des invitations de la non-violence : « La culture qui domine nos sociétés est structurée par l’idéologie de la violence nécessaire, légitime et honorable. Désarmer le terrorisme, c’est d’abord désarmer cette idéologie », estime Jean-Marie Muller.

Refuser la violence ne signifie pas nier le conflit, ou ne rien faire, mais proposer d’autres voies pour y répondre. « Pour vaincre le terrorisme, ce n’est pas la guerre qu’il faut faire mais la justice qu’il faut construire », insiste le philosophe. D’ailleurs, la guerre ne résout rien. C’est le constat fondamental de tous les mouvements pacifistes, de Gandhi à Martin Luther King. Dans un dossier consacré à la question du terrorisme, la revue Alternatives non-violentes rappelle ainsi que « l’histoire récente n’enregistre aucun cas dans lequel une lutte armée aurait su transformer un régime », et pointe au contraire – chiffres à l’appui – l’efficacité de la lutte non-violente, « qui est deux fois plus susceptible de mener ses auteurs à leur but que l’action armée ».

 

De l’Irak à l’Afghanistan, de la Libye au Nord-Mali, les faits semblent leur donner raison : comme l’ont rappelé nombre d’analystes, l’État islamique est né de la chute de Saddam Hussein, en conséquence à l’invasion états-unienne.

 

Contre la logique de guerre, les non-violents prônent l’intervention civile de paix. Jean-Marie Muller la définit comme « une intervention non-armée, sur le terrain d’un conflit, de missions extérieures venant accomplir des actions d’observation, d’information, d’interposition, de médiation et de coopération en vue de prévenir ou de faire cesser la violence, de créer les conditions d’une solution politique du conflit qui reconnaisse et garantisse les droits fondamentaux ». Missions d’observation, témoignages et plaidoyer sur la situation, création de zones démilitarisées, éducation populaire à la paix... Au Mexique, des observateurs internationaux se rendent ainsi tous les jours dans des zones de conflit afin d’éviter des massacres de populations civiles.

 

Prendre conscience de « la part de violence qui est en nous-mêmes »

« La paix se gagne au quotidien », insiste Baptiste Anguis. La logique de guerre, très court-termiste, suppose de désigner des coupables à punir. En fait, il vaudrait mieux « faire le constat de l’échec collectif ». « S’interroger sur notre responsabilité, c’est comprendre que notre mode de vie occidental, industrialisé, est un des moteurs de la violence. » Travailler sur les causes de la violence, certes, mais aussi construire au jour le jour « des relations positives, humaines », explique Serge Perrin. « Notre réponse aux actes terroristes passe par une résistance civile collective, par la cohésion sociale, par le vivre ensemble ». Fête des voisins, jardins familiaux, ateliers participatifs. « C’est pour cette raison que les manifestations prévues pendant la COP sont essentielles », pointe le militant.

 

Surtout, la non-violence n’est possible que si chacun d’entre nous prend conscience de « la part de violence qui est en nous-mêmes, explique Baptiste Anguis. Il faut commencer par faire la paix avec soi »...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

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