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1 janvier 2016 5 01 /01 /janvier /2016 17:03

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

A Fukushima, l’eau radioactive continue de s'accumuler
1 janvier 2016 | Par La rédaction de Mediapart
 
 

Selon le quotidien japonais The Mainichi, les tentatives de réduire la quantité d’eau contaminée par la radioactivité à la centrale accidentée de Fukushima ont échoué jusqu’ici, et la quantité totale d’eau contaminée a augmenté.

 

Selon le quotidien japonais The Mainichi, les tentatives de réduire la quantité d’eau contaminée par la radioactivité à la centrale accidentée de Fukushima ont échoué jusqu’ici, et la quantité totale d’eau contaminée a augmenté.

Tepco (Tokyo Electric Power), la société qui gère la centrale, avait prévu de diviser par deux la quantité quotidienne d’eau souterraine contaminée s’infiltrant par le sous-sol. Cette quantité était de 150 tonnes par jour et devait être diminuée par pompage et évacuée dans l’océan, explique The Mainichi. Mais cela n’a pas été possible parce que l’eau pompée s’est révélée trop radioactive, et a dû être stockée près des bâtiments de la centrale, à raison de 400 tonnes par jour. Un mur étanche de 780 mètres a été construit pour empêcher l’eau contaminée de s’écouler dans l’océan, mais il a été courbé sous la pression, et Tepco a dû le renforcer tout en construisant de nouveaux réservoirs de stockage. Tepco continue de lutter contre l’accumulation d’eau contaminée, avec grande difficulté.

Lire dans The Mainichi

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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1 janvier 2016 5 01 /01 /janvier /2016 15:55

 

 

 

BELLE ET HEUREUSE ANNEE 2016

 

Que vos désirs deviennent réalités.

Octroyez-vous ce qui vous tient le plus à coeur

Ne laissez pas les doûtes prendre le dessus, osez !

 

Et aimez !

 

Vous, ceux qui vous sont chers, les autres,

ceux que vous ne comprenez pas toujours,

la vie, la nature, notre chère planète.

 

Créez, vibrez, partagez,

Soyez le changement

 

 

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30 décembre 2015 3 30 /12 /décembre /2015 16:15

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

La ville de Metz condamnée à appliquer la loi obligeant une commune à héberger toute personne à la rue se trouvant sur son territoire
COLLECTIF MOSELLAN DE LUTTE CONTRE LA MISERE
Samedi, 26 Décembre, 2015
 
 
 
C’est une première en France qui vaudra jurisprudence.
Durant l’été 2013, et sur la base de l’article L 511-2 du Code de l’Action sociale et des familles, 4 personnes d’origine étrangère à la rue avaient demandé par écrit au maire de Metz un hébergement. Le maire de Metz avait rejeté leur demande par lettres des 30 juillet et 22 août 2013 au motif que le texte invoqué ne concernait que les français et pas les étrangers.
Saisie par le collectif,  la Commission départementale d’aide sociale de la Moselle avait déclaré, par décision du 11 septembre 2014, sans objet ce recours du collectif au prétexte que les personnes avaient été hébergées après être restés plusieurs semaines dans la rue.
Le collectif avait alors saisi en appel la Commission centrale d’aide sociale, dépendant du ministère de la Santé.
Le 17 novembre 2015, la Commission centrale d’aide sociale, présidée par Monsieur BELORGEY, au nom du peuple français, a décidé d’annuler l’ensemble des décisions de rejet de la mairie de Metz et de la Commission départementale d’aide sociale de la Moselle.
Le même jugement déclare que « la République mande et ordonne à la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes et à tous les huissiers à ce requis en ce qui concerne les voies de droit commun contre les parties privés, de pourvoir à l’exécution de la présente décision ».
 
Le collectif se félicite, au nom de tous les sans abris laissés pour compte dehors, d’où qu’ils viennent, de voir établie pour la première fois en France une jurisprudence rendant obligatoire dans les faits et la pratique l’hébergement de toute personne à la rue, française ou étrangère, sur la base de l’article L 511-2 du Code de l’action sociale et des familles.
 
Désormais, il faut savoir et faire savoir que ce texte, assez méconnu et jamais vraiment appliqué, rejette toute idée de préférence nationale. En effet, l’actuel maire de Metz, Dominique Gros, avait déclaré en juin 2008 à une délégation du collectif reçue en son bureau que cette disposition légale, émanant d’une loi du 17 janvier 2002 «  ne concernait que les Français »
 
La justice vient de donner raison au collectif.
 
Aujourd’hui encore à Metz comme ailleurs, des personnes vivent dehors, dans le plus grand dénuement. Compte tenu de l’extrême précarité de ces personnes, le collectif exige immédiatement l’application de cette loi et de la jurisprudence qu'il vient de créer à l'échelon national en s’appuyant sur le jugement qui vient d’être rendu le 17 novembre 2015.
 
 
 
 
 
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30 décembre 2015 3 30 /12 /décembre /2015 16:06

 

Source : http://www.radio-monaco.com

 

 

En Iran, des "murs de la gentillesse" pour aider les sans-abri

 

 

 

En Iran, des "murs de la gentillesse" pour aider les sans-abri

 
Jimmy Boursicot
Par Jimmy Boursicot
mercredi 23 décembre 2015

Des porte-manteaux, des cintres et des vêtements accrochés dessus, au beau milieu de la rue. Depuis deux mois, les "murs de la gentillesse" sont de plus en plus nombreux en Iran.

Cette initiative a pour but de venir en aide aux sans-abri et aux plus démunis en leur permettant de récupérer gratuitement des vêtements et des chaussures. Parfois, certains ajoutent quelques livres au pied du mur où il est écrit : "Si vous n’en avez plus besoin, laissez-le. Si vous en avez besoin, prenez-le".

Tout aurait commencé à Ilam, une ville située dans la partie ouest du pays. Très vite, l'information a été partagée sur Facebook et elle a donné envie à d'autres citoyens de reproduire ce principe un peu partout. Aujourd'hui, on le retrouve dans des communes importantes comme Tabriz et Kerman, en attendant Téhéran.

 

Voir l'image sur Twitter

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30 décembre 2015 3 30 /12 /décembre /2015 15:27

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

Un canal au Nicaragua (1/3): la saignée environnementale
30 décembre 2015 | Par Thomas Cantaloube
 
 
 

Le gouvernement sandiniste a annoncé il y a deux ans l’ouverture d’ici à 2020 d’un nouveau chenal transocéanique. Un projet gigantesque qui passe par l’expropriation de dizaines de milliers de paysans et des dégâts environnementaux considérables.

De nos envoyés spéciaux au Nicaragua. - Escuelita a le sens de la théâtralité. Ou peut-être pas, c’est juste sa nature. Au milieu de sa plantation de bananiers, il cale son pouce dans sa grosse broche de ceinturon, ajuste son chapeau sur son crâne, vérifie la tenue de son pistolet dans son holster, puis il déballe ce qui l’agite depuis plusieurs mois. L’ancien guérillero laisse la colère monter en lui. Son nom de guerre, Escuelita, « petite école », lui a été donné par ses compagnons car sa maison avait servi de premier camp d’entraînement pour le Front sandiniste dans sa lutte contre le dictateur Anastasio Somoza, puis dans la guerre civile pour éliminer les contras. C’est ce statut d’ancien combattant sandiniste qui l’autorise aujourd’hui à se promener avec son arme dès qu’il sort de chez lui.

Même s’il laisse entendre qu’il peut y avoir du danger, il ne risque pas grand-chose dans sa petite ville de Rivas, sur les berges du lago Cocibolca, où il connaît tout le monde. Le Nicaragua est aujourd’hui un des pays les plus tranquilles d’Amérique centrale, une région où la violence demeure pourtant endémique. Si Escuelita n’est pas menacé, sa vie l’est. Ou plutôt sa subsistance, ses terres et son mode de vie.

 

Cela fait maintenant deux ans que le gouvernement du Nicaragua, dirigé d’une main de fer par l’ancien guérillero Daniel Ortega, a annoncé la construction d’un gigantesque projet : le creusement d’un canal destiné à relier les océans Pacifique et Atlantique et à concurrencer le canal de Panama plus au sud. Ce projet vieux de deux siècles, relancé à intervalles périodiques, a été remis sur la table une fois de plus, avec l’assurance que cette fois-ci, c’est la bonne !

 

Canal Nicaragua © Reuters Canal Nicaragua © Reuters

 

Évidemment, un tel ouvrage – 278 kilomètres (contre 77 km au Panama), la traversée du plus grand lac d’eau douce d’Amérique centrale, la percée au cœur de la forêt équatorienne –, ne se fait pas sans dommages ni mécontentements. Mais la manière dont le gouvernement nicaraguayen a entrepris et annoncé ce projet, dont les détails restent en partie opaques malgré son ambition démesurée, a suffi pour braquer une partie de la population du pays le plus pauvre des Amériques après Haïti, au point de menacer la survie du régime clientéliste et corrompu d’Ortega. Ce qui nous ramène à Escuelita, de son vrai nom Rafael Angel Bermudez Hernandez.

 

Sur le lac Nicaragua : vue d'Ometepe depuis le ferry qui rallie l'île à la terre. © Jean de Peña Sur le lac Nicaragua : vue d'Ometepe depuis le ferry qui rallie l'île à la terre. © Jean de Peña

 

Après la révolution de 1979, le jeune combattant de l’époque s’est vu attribuer un lopin de terre, qu’il a fait prospérer, revendu et étendu. Aujourd’hui, à l’âge d’une retraite qu’il ne semble pas décidé à prendre, Escuelita gère 23 hectares de plantation, essentiellement des bananiers, dans une zone considérée comme une des plus fertiles du pays, en bordure du lac Nicaragua (l’autre nom du lago Cocibolca), par lequel le futur canal doit passer. Personne n’est venu lui parler directement ni l’informer du sort de sa propriété, mais il a découvert que le tracé du canal passait à proximité de ses terres, qui serviront à la construction d’un aéroport ou d’une zone franche – la finalité précise n’est pas claire, mais cela fait partie du secret qui entoure le projet, nous y reviendrons.

« On nous a annoncé que l’achat des parcelles se ferait au prix du cadastre », s’emporte Escuelita. « Mais c’est du vol ! S’ils veulent nous exproprier, qu’ils paient au moins la valeur réelle des terres, au prix du marché, qui est dix à cent fois plus élevé ! » C’est un euphémisme de dire qu’il est énervé et dégoûté. Dans sa modeste maison du centre de Rivas, il n’y a que des clichés de famille : lui, sa femme, ses huit enfants et une vingtaine de petits-enfants. « J’ai enlevé toutes les photos de mes années de guérilla… Je me suis battu pour un pays libre et démocratique… comme le Costa Rica. Pas pour Ortega, qui est devenu pire que Somoza ! »

« Nous avons un gouvernement, mais il n’est pas le propriétaire du pays ! »

Histoire de montrer qu’il n’est pas un vieux révolutionnaire égoïste gonflé d’amertume, et qu’il n’est pas seul dans sa révolte, Escuelita nous embarque dans son vieux 4×4 pour un tour dans les plantations. On réveille Victor Manuel Urbina en pleine sieste, mais il ne lui faut que quelques secondes pour nous emmener voir ses bananiers : « Ce sont les meilleurs terres du Nicaragua et même d’Amérique centrale. Elles n’ont pas de prix. Outre le lac, j’ai des sources d’irrigation sur mon terrain. Si tu vas à quelques kilomètres d’ici, il n’y a pas d’eau pour irriguer. S’ils m’exproprient, je ne retrouverai jamais de telles terres. Et que feront mes employés ? Je fais travailler 25 personnes, c’est-à-dire que je fais vivre 25 familles. Qu’est-ce qu’elles feront s’il n’y a plus que du béton ? »

Il a beau être jeune et posé, Victor est résolu à défendre son gagne-pain. Comme des dizaines d’autres, il a participé à plusieurs manifestations contre le canal, dont une qui s’est soldée par un séjour de sept jours au poste de police et toutes les brutalités qui vont avec… Cela l’a secoué : « On protestait pacifiquement, on faisait valoir nos droits, on demandait davantage d’information et l’État nous est tombé dessus comme de vulgaires délinquants. Il y a eu deux morts ! C’est difficile à accepter... »

À quelques kilomètres de là, Rodrigo Guttierez, 60 ans, est accoudé à sa cabane en bois, vêtu d’un tee-shirt constellé de taches de cambouis. Il possède quelques hectares où « tout pousse ». Ancien révolutionnaire, il est lui aussi remonté comme un coucou contre le canal : « Nous avons un gouvernement, mais il n’est pas le propriétaire du pays ! On n’expulse pas les gens sans les consulter ni les informer ! » Comme beaucoup au Nicaragua aujourd’hui, il se déclare « sandiniste mais pas danieliste ». C’est-à-dire qu’il proclame sa fidélité aux idéaux d’Augusto Sandino, le héros national de la lutte pour la liberté dans les années 1920 et 1930, qui a donné son nom au mouvement qui a renversé la dictature en 1979 ; mais qu’il s’oppose aux dérives de Daniel Ortega, un des leaders de la révolution devenu le dirigeant du pays de 1979 à 1990 puis depuis 2007.

Pour Rodrigo Guttierez, les promesses du gouvernement en matière de développement du pays et de créations d’emplois grâce au Canal ne valent rien : « J’ai vécu au Panama, je sais de quoi je parle. Tout est informatisé pour le passage des navires, il n’y a presque pas de jobs. Et qui a profité de l’économie du canal depuis un siècle ? Les États-Unis bien davantage que le Panama ! »

 

Plantation de bananes sur les meilleures terres de Rivas, où devraient être construits un aéroport ou une zone franche. © Jean de Peña Plantation de bananes sur les meilleures terres de Rivas, où devraient être construits un aéroport ou une zone franche. © Jean de Peña

 

Les premiers chiffres dévoilés par le gouvernement lorsqu’il a annoncé le projet promettaient la création de 250 000 emplois. Dans une nation de six millions d’habitants, dont près de la moitié vit en dessous du seuil de pauvreté défini par l’ONU, où les principales ressources sont agricoles, cette perspective résonnait comme le jackpot. Mais ces projections semblaient particulièrement irréalistes, et elles ont été ramenées depuis à 50 000 emplois. Un chiffre qui apparaît encore surestimé, pour la plupart des experts qui se sont penchés sur la question.

Pour Jairo Carion, un opposant au canal, ces promesses sont du vent : « Qu’on me trouve le moindre Nicaraguayen qui sache utiliser une méga-dragueuse de fond ! Il n’y en a pas. Nous n’avons aucune compétence locale pour utiliser les machines à creuser, ni pour faire les études nécessaires. Ceux qui vont gagner de l’argent, ce sont les concessionnaires et les investisseurs, pas nous. » Même son de cloche chez Rodrigo Guttierez : « La création d’emplois, ce sont des mensonges. Il n’y a personne ici qui sache manœuvrer les engins de construction nécessaires. Au Costa Rica par exemple, ils ont construit un stade uniquement avec des ouvriers et du matériel chinois », assure-t-il. Les Chinois, justement, évoquons-les.

Il n’a pas fallu longtemps pour qu’Ortega soit affublé du surnom de « vendepatria »

On ne bâtit pas un canal transocéanique comme un gratte-ciel ou un aéroport. Et pourtant, c’est l’impression que donne le gouvernement nicaraguayen depuis le début de cette affaire. Ou, en tout cas, depuis la rencontre en 2012 entre Daniel Ortega et Wang Jing, un jeune et obscur entrepreneur chinois des télécoms, quasiment inconnu malgré un poids financier qui se chiffre en milliards de dollars. Quelques mois après s’être serré la main pour la première fois, les deux hommes ont passé un accord et créé le Hong Kong Nicaragua Canal Development Group (HKND), un consortium privé chargé de développer, construire et exploiter le passage transocéanique. Un an plus tard, en 2013, l’Assemblée nationale nicaraguayenne approuvait en quelques heures la « loi 840 », octroyant à HKND des privilèges exorbitants concernant la concession du canal : droits d’exploitation pour cent ans (avec rétrocession à l’État nicaraguayen de 1 % par an), droits d’expropriation de 10 km sur chaque rive, contrôle de deux ports en eaux profondes, d’un aéroport, d’une zone franche, d’un chemin de fer, de diverses routes, ainsi que de plusieurs complexes touristiques sur le tracé… Le tout pour une rémunération de 10 millions de dollars par an (!) pour le Nicaragua. Un pourboire.

 

L'épouse d'Escuelita tient un journal signalant que la police intimide les opposants au Canal © Jean de Peña L'épouse d'Escuelita tient un journal signalant que la police intimide les opposants au Canal © Jean de Peña

 

Il n’a pas fallu longtemps après la découverte de ces conditions pour qu’Ortega soit rapidement affublé du surnom de « vendepatria » (bradeur de la patrie), la même insulte que celle qui était brandie par Augusto Sandino contre la mainmise des États-Unis et des grands propriétaires et gouvernants à leur solde dans les années 1930. Il n’arrange rien que l’origine de la fortune de Wang Jing reste assez mystérieuse, de même que son ascension au sein de l’élite économique chinoise. Inconnu il y a cinq ans, il aurait construit sa richesse dans l’exploitation de mines en Asie du Sud-Est avant de racheter la société de télécommunications Xinwei en 2010. Mais il ne possède aucun projet d’envergure à son actif. Cela ne l’a pas empêché de garantir qu’il n’aurait aucun problème à trouver les 50 milliards de financement jugés nécessaires pour creuser le canal, et à en ouvrir les écluses en 2019 !

« Beaucoup de rumeurs font état de sa proximité avec l’armée populaire, d’autant que Xinwei a exécuté plusieurs contrats pour l’institution », estime un diplomate français qui a été en poste à Pékin. « L’armée chinoise a également acquis depuis plusieurs décennies une expérience en matière de grands projets, notamment des chemins de fer dans l’Himalaya. De toute manière, les enjeux stratégiques autour du canal sont tels qu’il est peu probable que le gouvernement chinois laisse un entrepreneur s’avancer seul. Au minimum, Pékin regarde par-dessus son épaule. » Les Chinois sont en effet de plus en plus intéressés par l’Amérique du Sud.

Outre les avantages considérables qui semblent avoir été accordés à HKND par le pourvoir nicaraguayen et qui ont choqué la population, la question environnementale demeure celle qui agite le plus les citoyens du sud du pays, ceux qui se trouvent sur la route probable du canal.

L’île d’Ometepe, une langue de terre entre deux volcans, semble posée au milieu du lac Nicaragua comme un avant-goût du bonheur. Des eaux tranquilles, des plages de sable, des mangroves, des cultures en terrasse sur le flanc des cratères, très peu de circulation : les habitants ont conscience de la beauté de leur lieu de résidence, même si la vie y est dure, entre agriculture et pêche de subsistance et un peu de tourisme pour routards. Aujourd’hui, ils contemplent rien moins que la disparition de peu qu’ils possèdent.

 

Jairo Carion est fermement planté sur une plage au bout d’Ometepe, désignant le large : « Vous voyez là-bas, si le canal se fait, il y aura de gigantesques navires qui passeront toute la journée. » Ce n’est pas la perspective d’un changement d’horizon qui l’inquiète, mais les bouleversements écologiques d’un tel projet. Le lac n’est pas assez profond aujourd’hui pour que les gigantesques porte-containers modernes puissent le traverser, et il va donc falloir draguer un chenal de 10 à 15 mètres de profondeur sur une centaine de kilomètres. Jairo craint donc que « le creusement puis le mouvement des bateaux ne contaminent le lac et ne modifient tout l’écosystème. Ici, tout le monde dépend du lac à des degrés divers : pour boire, pour se nourrir, pour irriguer, pour l’accueil des touristes… »

 

« Dieu a créé cette île pour que nous en prenions soin, pas pour que nous la détruisions »

 

Des camions-citernes viennent régulièrement s'approvisionner en eau potable dans le lac Nicaragua pour ravitailler les villages alentour. © Jean de Peña - Collectif À-vif(s) Des camions-citernes viennent régulièrement s'approvisionner en eau potable dans le lac Nicaragua pour ravitailler les villages alentour. © Jean de Peña - Collectif À-vif(s)

 

De plus, tous ceux qui se sont rendus à Ometepe et sur le lac ces dernières années l’ont remarqué : le niveau de l’eau baisse. En 2015, la sécheresse a sévi encore plus fortement que les années précédentes, taxant dangereusement les ressources lacustres. À côté de l’embarcadère des ferrys qui font la navette entre Ometepe et la rive, il y a désormais une buvette en bord de plage là où l’on aurait pu tremper ses pieds dans l’eau il y a deux ans… Selon plusieurs études (dont celle-ci), le Nicaragua fait partie des dix pays dans le monde qui ont le plus à craindre des changements climatiques. Le canal risque d’affecter encore plus une zone qui souffre déjà.

Dans la capitale, Managua, Victor Campos, le directeur du Centro Alexander Von Humboldt, une ONG de défense de l’environnement, a l’œil et la moustache tristes quand il évoque ce qui se dessine : « La construction du canal risque de provoquer une grande variété de dégâts, notamment pour le lago Cocibolca, qui est la plus grande réserve d’eau potable d’Amérique centrale. L’eau des océans va rentrer dans le lac et donc le saliniser. Le trafic et le dragage du chenal vont augmenter les particules en suspension, ce qui va diminuer l’oxygénation de l’eau et affecter les poissons et la qualité de l’eau. Il y a plus de 100 000 personnes qui s’en servent pour leur eau potable, et des milliers de familles pêchent dedans. Enfin, le tracé du canal va affecter la libre circulation des espèces dans le corridor biologique méso-américain entre le nord et le sud : le canal sera un barrage à la circulation, en particulier pour de grandes espèces qui sont déjà menacées d’extinction. »

 

Viquincha Rivera, une ouvrière qui sera expropriée de sa maison où elle vit avec ses cinq enfants si le canal est construit. © Jean de Peña Viquincha Rivera, une ouvrière qui sera expropriée de sa maison où elle vit avec ses cinq enfants si le canal est construit. © Jean de Peña

 

Alberto Lopez possède la faconde d’un rappeur. Né à Ometepe, il a été le maire-adjoint de sa principale commune, et donc assez proche du Front sandiniste, le parti omniprésent du président. Mais aujourd’hui, il s’épanche comme un résistant au pouvoir. Au fur et à mesure qu’il parle il goûte l’emballement de ses mots : « Dieu a créé cette île pour que nous en prenions soin, pas pour que nous la détruisions. Ce lac pourrait servir à l’alimentation en eau du Honduras, du Guatemala, du Costa Rica… il pourrait être une source pour réduire les difficultés en eau de la région d’ici 15 ans. Au lieu de cela, nous prenons le risque de faire disparaître le lac et toutes ses espèces ! Où allons-nous vivre ? Sur les flancs du volcan encore en activité ? Allons-nous envahir Managua comme des réfugiés et mourir de faim dans les rues ? »

Photos et vidéos : Jean de Peña - Collectif à-vif(s)

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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30 décembre 2015 3 30 /12 /décembre /2015 15:13

 

Source : http://rue89bordeaux.com

 

 

  • 6:00
  • 29 décembre 2015
  • par Xavier Ridon

 

Le web libre tisse sa toile en Gironde

 

 

 
 

Le L@Bx a été fondé en 2010 (DR)

Le LaBx a été fondé en 2010 (DR)

 

Les hackers du monde entier sont réunis depuis ce dimanche à Hambourg pour le 32e congrès du Chaos Computer Club. Au milieu des 12000 personnes présentes se trouvent Aquilenet et LaBx, des militants girondins pour un monde numérique libre.

 

Le LaBx, critique de la technologie

« Les hackers sont des idiots » lance Pierre Grangé-Paderas avec un large sourire. Il sait de quoi il parle, puisqu’il en est un. Ce Bordelais fait même partie de la crème de la crème des hackers : il a co-fondé le LaBx (pour Laboratoire Bordeaux mais prononcez Lab-X). Il explicite aussitôt son propos :

« Je dis ça au sens grec de l’idiot : les non-spécialistes. »

Le LaBx, installé à la Fabrique Pola, a pour but d’exercer « des bidouilles en tout genre, dans un but de partage et d’échange », selon leur site. D’ailleurs, la première chose qu’il bidouille c’est le principe commercial d’avoir un objectif et d’y mettre les moyens. Au LaBx, on regarde d’abord les moyens qu’on a et on voit ce qu’on peut faire avec.

Tous les mardis et vendredis soirs, la soixantaine de membres se réunit et buche sur leurs projets : du four solaire au serveur informatique en passant par des imprimantes 3D ou une voiture qui roule toute seule. Electronique, informatique et un peu de mécanique sont au programme de ce « hacker space », cousin éloigné du Fablab.

« Dans un Fablab, il y a un fab-manager qui explique comment travailler, détailler Pierre Grangé-Paderas. C’est très américain et évangéliste sur la technologie à utiliser. Et c’est très vertical : les spécialistes expliquent aux moins spécialistes. Le hacker space c’est le contraire, avec une horizontalité totale. On a des chercheurs en biologie, des anciens profs de techno, d’autres sont totalement autodidactes. L’un dit je veux faire ça et chacun propose des idées. »

Inspiré par le Chaos Computer Club (CCC) en Allemagne, le LaBx garde un point de vue critique sur la technologie, loin des « extasiés comme ceux du mouvement transhumaniste » ajoute Pierre Grangé-Paderas. Il préfère détourner des machines et des programmes informatiques pour en créer de nouveaux.

 

Aquilenet, l’Internet bio

Aquilenet est un peu au web ce que les Amap sont au shopping de fruits et légumes et Enercoop à l’énergie. Et ce FAI (fournisseur d’accès à internet) associatif cause VPN (réseau privé virtuel) comme les écolos parlent permaculture : avec une facilité déconcertante.

Le jargon est austère mais on comprend aussi qu’Aquilenet propose « l’Internet tel qu’il devrait être », c’est-à-dire le plus libre possible. L’actuel projet de loi sur le numérique affirme un de leur principe de base : la neutralité du net inscrite dans le texte de la ministre Axelle Lemaire, stipule que la diffusion d’Internet deviendrait la même pour tous, contrairement aux pratiques actuelles des fournisseurs d’accès commerciaux.

Avec Aquilenet, les adhérents payent un peu plus cher mais n’ont pas d’Internet bridé, savent où les données sont stockées et d’où vient leur connexion. Les comptes de l’association comme la bande passante sont ouverts, et les données personnelles des usagers ne sont pas utilisées.

Créée en 2011, l’association a connu une progression constante avec une douzaine d’adhérents en plus chaque année. Fin 2015, ils sont 70 membres.

« Comme ils consomment bio, ils achètent l’Internet proprement », ajoute Samuel Thibault, membre d’Aquilenet

Les plus experts se font un plaisir de jouer les services après-vente pour tout souci de connexion. Aquilenet voudrait aussi relier les zones mal desservie par Internet et promouvoir la création de régies municipales du web.

 

Demosphere, l’enfant du libre

Libre de droit, conçu par des logiciels libre, hébergé par Linux, Demosphère est un agenda ouvert à tous. Créé à Paris, il s’est décliné localement. En Gironde, les internautes y postent les rendez-vous militants même si ce n’était pas le but premier de cet « agenda collectif » explique Myriam, qui le gère :

« Tous les rendez-vous culturels doivent y être. Pour quelqu’un qui arrive à Bordeaux c’est une bonne palette des collectifs militants et une petite palette des rendez-vous culturels. »

Il est vrai que les rendez-vous sur la politique, l’écologie, l’état d’urgence sont plus nombreux que les concerts et les expos. Mais en 5 ans, les petites annonces se sont multipliées. Ce n’est qu’un début.

 

Aquinum, le web « un peu schizo »

Aquinum est « un peu schizophrène » avoue son cofondateur François Moraud. Il faut dire que l’association fait le grand écart. En mai dernier, elle prend position contre la loi sur le renseignement mais reçoit dans la foulée la directrice de la communication… de Facebook France.

Certes, ils organisent des rencontres régulières autour de l’encyclopédie libre Wikipédia mais, début décembre, Aquinum propose aussi un atelier « pour optimiser les leviers de performance » prônant notamment les outils de Google. François Moraud s’en explique  :

« Il y a du pragmatisme dans le travail avec Google mais il faut rappeler que toute utilisation générale a une incidence. Donc si vous ne voulez pas l’utiliser d’autres solutions existent. »

C’est le message que transmet depuis 5 ans l’association. Ses 400 membres environ se retrouvent au Node, espace de co-working installé dans le quartier Saint-Pierre à Bordeaux. Et s’ils ne sont pas des « libristes purs et durs », ils connaissent parfaitement les rouages de l’économique numérique et de ses dérives, rappelant que « si vous ne payez pas, c’est vous le produit ».

Giroll, logiciel et liberté chérie

Firefox pour Internet, VLC pour le son et la vidéo et Open Office pour le traitement de texte sont des logiciels autant populaires qu’éthiques et que promeut Giroll (Gironde Logiciel Libre). Au départ, en 2005, le collectif se concentre sur Linux-Ubuntu, sorte de Windows libre et gratuit, puis les logiciels libres poussent comme des champignons (notamment grâce à Framasoft) et désormais toute une culture libre est à défendre. Yuric membre de Giroll s’explique :

« On part du principe que si le libre était impulsé par une mouvance informatique, il a depuis dépassé l’informatique pour aller vers le livre libre, la musique libre, la bière libre, les manuels pour cultiver sa terre libre, la nourriture libre, la voiture électrique libre. »

Le libre est en fait la possibilité d’avoir accès au mode d’emploi et de fabrication. Le partisan du Fais-par-toi-même (Do it yourself, dans la langue de Richard Stallman) continue :

« On a l’objet, le mode d’emploi et son mode de fabrication. On va pouvoir modifier sa fabrication et si ça marche on va pouvoir le distribuer. »

Au centre d’animation Saint-Pierre de Bordeaux, Giroll s’adresse aux professionnels comme à un large public pour promouvoir les outils de bureautique, de retouches de photos, les jeux vidéos ou encore comment contribuer à Wikipedia. Et inutile de préciser que chez Giroll, on critique aussi l’utilisation des données personnelles par Google et Facebook, ou encore qu’on dénonce la loi sur la surveillance numérique.

Et aussi
  • Abul : L’association bordelaise des utilisateurs des logiciels libres peut se rendre fière d’avoir contribuer, il y a 15 ans, à la naissance des rencontres mondiales du logiciel libre. Dans un esprit similaire à Giroll, l’Abul prend aussi régulièrement position sur les grands enjeux politiques.
  • Aquinetic : L’association veut faire de l’Aquitaine un pôle d’excellence en matière de développement de technologies libres et ouvertes. La voiture libre n’est pas loin.
  • Médias-Cité : Cette plateforme bordelaise réunit innovation sociale et numérique dans la région Aquitaine. Après les attentats du 13 novembre à Paris, elle avait lancé le site participatif Educ-Attentats pour aider parents et enseignants à en parler aux enfants.
  • Les Quadr’apéro : Lancés à Bordeaux en novembre dernier pour soutenir la campagne de soutien au site la Quadrature du Net, les prochaines dates sont attendues.

 

 

Source : http://rue89bordeaux.com

 

 

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30 décembre 2015 3 30 /12 /décembre /2015 15:09

 

Source : https://www.acipa-ndl.fr

 

 

ATTENTION, changement de date - Mobilisation générale des opposants à Notre Dame des Landes le 9/01/2016 (et non le 16/01)

 

18 Décembre

 

ATTENTION, changement de date - Mobilisation générale des opposants à Notre Dame des Landes le 9/01/2016 (et non le 16/01)

 

 

ATTENTION CHANGEMENT DE DATE
Suite à la convocation des habitants et paysans historiques pour leur audience en expulsion le 13/01/2016 au TGI de Nantes, la date de la mobilisation est avancée d'une semaine, et aura lieu le 9 janvier 2016 et non le 16.

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Suite aux procès "ajournés" du 10 décembre 2015 visant à expulser les habitant.e.s historiques, et dans un climat d'annonces d'expulsions et de reprise de travaux au début de l'année 2016, montrons à l’État et Vinci que nous ne nous laisserons pas faire.

Le mouvement contre l'aéroport appelle à
 

une grande journée de mobilisation

le samedi 9 janvier 2016.


Pour la région nantaise, une tractovélo et une marche piétonne se préparent.

Nous appelons les comités de soutien et tou.te.s les opposant.e.s à imaginer dès maintenant comment participer à cette journée par des actions similaires (ou autres) dans leurs régions ou à nous rejoindre.

Puisqu'il y n'aura pas d'aéroport, pour l'abandon immédiat des procédures d'expulsion : réservez dès maintenant votre samedi 16 janvier !

Et faites circuler largement l'information autour de vous.
Plus d'infos bientôt.

Des membres de diverses composantes de la lutte de NDL (dont l'ACIPA, l'ADECA, COPAIN, des occupant-e-s de  la ZAD) réunis en AG le 14 décembre 2015

 

 

 

Source : https://www.acipa-ndl.fr

 

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30 décembre 2015 3 30 /12 /décembre /2015 15:01

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Grèce : l'Europe au secours des médecins... qu'elle a elle-même rendus malades

 
 
 
 
Finies les journées interminables pour les médecins dans les hôpitaux grecs. La Cour de justice de l'Union européenne vient de les juger illégales. Seulement elle oublie que cette surcharge horaire n'est autre que le fruit de l'austérité que l'Europe a elle-même imposé au pays.
 
 
Un hôpital d'Athènes - Petros Giannakouris/AP/SIPA
 

Dans les hôpitaux grecs, les médecins ne savent plus à quel stéthoscope se vouer. Enchaînant des journées interminables pouvant atteindre 32 heures - sans repos entre la période de garde et les consultations classiques -, des semaines à rallonge allant jusqu`à 93 heures d'astreinte, ils ont décidé de saisir la Commission européenne qui a, à son tour, demandé à la Cour de justice de l'Union de statuer. 

Patatras ! Les juges ont alors constaté, écrit , que "la Grèce ne respectait pas la législation européenne," à savoir selon la directive n° 2003/88/CE citée par le quotidien, que la "durée hebdomadaire maximale de 48 heures garantit pour chaque période de 24 heures travaillées, un repos minimum de onze heures consécutives." 

Cocasse quand on sait que l'Europe, si friande d'austérité, a elle-même plongé le système de santé grec dans le chaos, et notamment les médecins qu'elle prétend aujourd'hui sauver. Les coupes budgétaires ayant en effet entraîné, entre autres maux, le licenciement de milliers de praticiens hospitaliers, ( sur 6000 dans le public soit la moitié des effectifs) reportant sur les restants une importante surcharge de travail. 

15.000 postes au total dans le public ont ainsi été supprimés selon les chiffres du , qui évoque une réduction du budget santé depuis l'arrivée de la Troika en 2010 de l'ordre de 35%. La Troika ? FMI, Banque centrale et... Commission européenne.

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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30 décembre 2015 3 30 /12 /décembre /2015 14:40

 

Source : http://www.latribune.fr

 

 

Les Suisses voteront pour ôter aux banques leur pouvoir de création monétaire

 |   |  2136  mots

 

 

La Banque nationale suisse aura-t-elle le monopole de la création monétaire dans la Confédération ? Il faudra voter.

La Banque nationale suisse aura-t-elle le monopole de la création monétaire dans la Confédération ? Il faudra voter. (Crédits : © Ruben Sprich / Reuters)

 

Une initiative populaire visant à donner à la banque centrale suisse le monopole de la création monétaire a obtenu assez de signatures pour organiser une votation. Son adoption serait une révolution dans la Confédération.

Avec la crise qui a débuté en 2007, l'idée d'ôter aux banques le pouvoir de créer de la monnaie commence à faire son chemin, progressivement, dans l'opinion. L'an passé, un rapport parlementaire islandais a clairement proposé d'en finir avec ce pouvoir. Mais - et ce n'est pas le moindre des paradoxes - le débat pourrait s'accélérer à partir de la Suisse, pays connu pour son système bancaire démesuré.

 

Vers une votation

Jeudi 24 décembre, en effet, la chancellerie fédérale helvétique a enregistré officiellement l'initiative populaire « monnaie pleine » qui vise à donner à la Banque nationale suisse (BNS) le monopole absolu de la création monétaire. Cette initiative, lancée en juin 2014 par un groupe dirigé par un instituteur alémanique, Hansruedi Weber, a recueilli 111.824 signatures, soit davantage que les 100.000 nécessaires pour provoquer une votation, autrement dit un référendum.

C'est une étape importante pour cette initiative. Désormais, le conseil fédéral (gouvernement) et le parlement suisses vont devoir se prononcer sur le projet qui prévoit la modification de l'article 99 de la constitution helvétique. Puis, à une date qui reste à définir, le peuple suisse sera amené à se prononcer dans une votation. Pour être acceptée, cette initiative devra alors obtenir non seulement la majorité populaire au niveau fédéral, mais aussi dans au moins 12 des 23 cantons de la Confédération.

Les problèmes de la situation actuelle.

Le chemin est donc encore long. Mais une chose semble certaine : le débat aura bien lieu. Que propose concrètement cette initiative ? Pour ses promoteurs, la constitution helvétique est aujourd'hui inadaptée. Cette dernière reconnaît dans son article 99-1 à la « Confédération » seule le droit de battre monnaie et donne dans son article 99-2 à la BNS reconnue « indépendante », le droit de mener « une politique monétaire servant les intérêts généraux du pays. » Rien de plus.

Concrètement, ceci donne de fait à la BNS le monopole de l'émission des pièces et billets, les seules formes monétaires qu'elle maîtrise. Mais elle ne maîtrise pas l'essentiel de la monnaie créée qui, en Suisse, comme ailleurs, est de la monnaie « scripturale », faisant l'objet d'un jeu d'écriture et non d'échanges physiques. Cette monnaie est, pour l'essentiel, créée par les banques lors de l'attribution de crédits à l'économie physique ou à d'autres banques.

Pour les auteurs de l'initiative, cette situation pose deux problèmes. D'abord, en « privatisant » via les banques la création monétaire, l'Etat perd là un revenu. Ensuite, contrairement à ce que prévoit la constitution, la BNS ne maîtrise que difficilement la création monétaire. Certes, la politique de taux joue en théorie sur le prix du crédit et donc sa distribution, mais cette transmission est imparfaite, on le constate encore en zone euro. La capacité de création monétaire donnée aux banques encourage la formation de bulles spéculatives ou, au contraire, freine la production de crédit lorsque celle-ci serait nécessaire. La financiarisation de l'économie a été le corollaire de ce pouvoir monétaire des banques.

 

Transmettre à la BNS le pouvoir de création monétaire

Pour disposer d'une économie plus stable et mieux maîtrisée et d'une création monétaire plus centrée sur l'économie réelle, les auteurs de l'initiative proposent donc de préciser que la BNS « émet désormais seule » non seulement la monnaie physique, mais aussi la « monnaie scripturale. » Conséquence : les banques perdront leur capacité de créer de l'argent ex nihilo. Tout prêt accordé par une banque devra ainsi être couvert par de la monnaie de la banque centrale au bilan de l'établissement. Dès lors, la BNS maîtrisera entièrement la création monétaire.

Le rôle des pouvoirs publics

L'initiative prévoit trois modes de distribution de l'argent créé par la BNS. D'abord via un transfert de cet argent aux pouvoirs publics pour alimenter l'économie. Ce transfert ne se fera pas sous forme de prêt, mais de « don. » La BNS alimentera donc directement les caisses publiques de la Confédération et des Cantons à la hauteur qu'elle aura déterminée. Certains s'émeuvent de la perte d'indépendance de la BNS, mais Reinhold Harringer, le porte-parole du groupe à l'origine de ce projet contacté par La Tribune, estime qu'une « complète indépendance n'existe jamais. » Il compare cette indépendance à celle de la justice fédérale : ses tribunaux sont « sous la pression de l'opinion publique, mais ses décisions sont acceptées par tous. » La BNS aura un « mandat légal clair » et « pourra agir en toute indépendance », tout en devant « rendre des compte à l'opinion publique. » Concrètement, la BNS ne fournira pas tout l'argent dont aura besoin les budgets publics, elle alimentera ce budget à la hauteur qu'elle jugera juste. Quitte, du reste, à utiliser ceci comme un moyen de pression sur les autorités pour les contraindre à réduire leurs dépenses qui, par ailleurs, en Suisse, sont déjà encadrées par une « règle d'or. »

Un « QE pour le peuple » ?

Deuxième moyen de transmission de l'argent de la BNS : les ménages eux-mêmes. Le nouvel article 99-a-3 de la constitution fédérale proposée par l'initiative prévoit l'attribution directe d'argent de la BNS aux particuliers. L'initiative émet donc la possibilité d'un « QE pour les gens », idée qui circule actuellement en Europe. Mais il est possible d'imaginer que cet argent soit aussi celui d'un revenu de base qui est actuellement en discussion en Suisse, comme en Finlande.

L'importance du circuit bancaire demeure

Dernier mode d'alimentation de l'économie en argent de la banque centrale : les banques elles-mêmes. Mais cette fois, à la différence d'aujourd'hui, les banques ne pourront prêter que l'argent qu'elles auront auparavant emprunté à la BNS selon les moyens traditionnels déjà existant de refinancement. « Il est important de conserver cette possibilité », explique Reinhold Harringer pour qui c'est un moyen important d'une gestion « fine et adaptée » des besoins de l'économie. Avec cette proposition, la distinction entre l'argent de banque centrale et la masse monétaire disponible pour l'économie disparaît. La capacité des banques d'alimenter des bulles est alors réduite, car elle doit rembourser l'argent qu'elle prête. Or, en zone euro, par exemple, c'est un des problèmes de la BCE : son bilan enfle avec l'assouplissement quantitatif, mais le crédit aux entreprises reste en faible croissance.

Gestion plus efficace pour la croissance ?

 

Cette gestion directe de la masse monétaire par la banque centrale sera-t-elle alors plus « efficace » que le système actuel pour générer de la croissance ? Reinhold Harringer le croit. « La banque centrale dispose d'une vision globale de l'économie de meilleure qualité que chacune des banques qui agissent avec une vision commerciale propre », souligne-t-il. Il estime aussi que la banque centrale disposera également des moyens de mieux réagir aux évolutions conjoncturelles, que ce soit un risque de ralentissement ou de surchauffe. Mais le but de l'initiative est clairement de disposer d'une croissance de « meilleure qualité », plus centrée sur l'économie réelle et plus stable.

Changement de modèle pour la finance helvétique

Cette initiative dispose du soutien de plusieurs économistes, suisses et européens. Mais elle fait, on s'en doute, l'objet de vives critiques de la part du secteur bancaire helvétique, qui est, avec près de 12 % du PIB suisse, un des piliers de l'économie nationale. Mais Reinhold Harringer estime que l'initiative va permettre au secteur de revenir à une activité « plus traditionnelle et plus solide. » Il cite le cas de banques comme la banque postale suisse, qui, sans avoir la possibilité de créer de la monnaie, réalisent de bons bénéfices. Reste que, pour les géants bancaires comme Credit Suisse ou UBS, qui vivent sur les activités de marché, le coup pourrait être rude et ils pourraient ainsi décider de quitter le pays. Mais l'initiative semble viser un changement de système : mieux vaut des banques plus modestes, mais plus utiles, que des géants bancaires instables et qui font peser un risque continuel sur les comptes publics. Une vraie révolution, donc.

Le risque de la transition

Egalement critique, le think tank libéral Avenir Suisse, financé par les grandes sociétés du pays, prône plutôt une politique de « petits pas mesurés » dans la réforme de la finance plutôt que la révolution prônée par l'initiative « monnaie pleine. » Selon Avenir Suisse, ce système de « monnaie pleine » conduirait à un « état transitoire permanent » dangereux. Reinhold Harringer, lui, répond qu'une phase de transition est prévue. Le premier jour, les engagements vis-à-vis des clients des banques vont devenir des engagements vis-à-vis de la banque centrale et seront sortis du bilan des banques. Mais rien ne sera changé. Les remboursements des crédits contractés par les clients viendront alimenter les remboursements à la banque centrale. Le tout, affirme-t-il, pourra être corrigé en cas de besoin.

Une idée ancienne

L'initiative n'est, il est vrai, pas fondée sur du sable. Elle s'inscrit dans une longue histoire. C'est, dans les années 1930, l'économiste Irving Fisher, qui avait lancé la proposition dans le cadre du « plan de Chicago » proposé au président Franklin Delano Roosevelt. Ce dernier a rejeté cette proposition, mais elle a été reprise par plusieurs économistes, dont le monétariste Milton Friedman. Cette idée a cependant été progressivement oubliée sous le triomphe de la financiarisation de l'économie. C'est la crise de 2007-2008 qui la fait revivre avec notamment une étude de deux économistes du FMI, Jaromir Benes et Michael Kumhof, qui reprennent et valident les thèses d'Irving Fisher, voyant dans le retrait aux banques de la création monétaire, un moyen de dynamiser la croissance en réduisant les risques de crise.

L'Islande a ouvert le bal

L'idée a alors retrouvé des défenseurs. Fin mars 2015, un parlementaire islandais Frosti Sigurdjonsson a remis au premier ministre de l'île nordique un rapport très complet sur le sujet en recommandant d'ôter aux banques la capacité de création monétaire. Ce rapport n'a pas débouché sur une proposition concrète pour le moment, mais il a amplifié le débat autour de cette idée entre économistes. Plusieurs autres initiatives visent à renforcer le pouvoir des banques centrales vis-à-vis des banques commerciales. En Irlande, le parti conservateur Fianna Fàil propose ainsi dans son programme des élections de 2016 de donner à la banque centrale irlandaise le moyen de limiter la capacité des banques à émettre des emprunts immobiliers.

Révolution dans la finance ?

Une adoption par la Suisse de cette initiative serait indéniablement une révolution dans le monde de la finance et ses conséquences dépasseraient largement les frontières de la Confédération. Car la Suisse n'est pas la petite Islande, c'est un des centres financiers les plus importants de la mondialisation. Or, les rares sondages sur la question ont donné une large majorité au « oui » à l'initiative. Le plus récent, datant d'août, donnait 57 % pour l'initiative, mais il doit être pris avec beaucoup de précaution, car il n'a pas été réalisé par un institut de sondage reconnu. Reinhold Harringer estime que les sondages montrent, au moins, que les citoyens helvétiques rejettent majoritairement le système actuel et se dit donc « confiant. »

Rien ne dit cependant que cela débouchera sur une majorité pour l'initiative. Le secteur bancaire va sans doute peser de tout son poids dans la campagne, emportant une partie des partis de droite, traditionnellement favorables à ce secteur. D'autant que, dans le cas qui nous occupe, il faudra aussi obtenir une majorité dans la moitié des cantons (et il existe en Suisse six demi-cantons comptant pour une demie voix). Mais les votations helvétique ont des résultats parfois surprenants.

Au-delà des divisions traditionnelles

Une chose est certaine : le sujet dépasse les divisions politiques traditionnelles. Les porteurs de ce projet sont plutôt des conservateurs et des libéraux alémaniques, inspirés par les idées monétaristes de stabilité. Mais l'idée de réduire l'influence des banques et de placer la BNS face à sa responsabilité économique en termes de croissance peut séduire plus d'un électeur de gauche, plus nombreux en Suisse romande. Si les partis politiques suisses n'ont pas encore pris position dans ce débat, il n'est pas certain que leurs consignes de vote soient ici réellement suivies. La Suisse pourrait donc donner le ton à un changement notable dans la finance internationale.

 

 

Source : http://www.latribune.fr

 

 

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30 décembre 2015 3 30 /12 /décembre /2015 03:44

 

Source : http://www.consoglobe.com

 

 

L’écocapsule, la maison mobile et 100 % autonome en énergie
 

Le 22 déc 2015

Rédigé par Hugo Quinton
 
 

Des architectes slovaques ont réussi le pari fou de concevoir une caravane du futur permettant à ses habitants d’être totalement autonomes en énergie.

L'écocapsule, la maison mobile et 100% autonome en énergie

 

Le studio d’architecture slovaque Nice Architects a développé une maison en forme d’oeuf fonctionnant grâce aux énergies renouvelables. Les occupants de cette caravane du futur peuvent ainsi vivre en totale indépendance énergétique. Permettant d’accueillir deux personnes, cette maison mobile offre un confort idéal en plus de la possibilité de vivre presque n’importe où.

 

L’écocapsule : la caravane du futur

Doté d’un système de filtration d’eau de pluie, ce module de forme ovale baptisé Ecocapsule est capable de fonctionner en totale autonomie et de s’affranchir du réseau électrique, ainsi que du réseau de distribution d’eau potable.

Cet oeuf de 4,5 mètres de longueur et de 2,4 mètres de largeur pour 2,5 mètres de hauteur possède un panneau solaire de 2,5 m² installé sur son toit ainsi qu’une éolienne très puissante et silencieuse de 750 Watts, pour un poids total de 1.500 kilos. Ses dimensions ont été pensées pour que l’Ecocapsule puisse être tirée par une voiture ou rentrer dans un conteneur afin d’être déplacée au gré des envies de ses propriétaires.

 

 

Cette maison ovale au format compacte se compose d’une pièce avec un lit deux places pliant, une kitchenette, une douche, des toilettes et de nombreux espaces de rangements. Ses deux fenêtres optimisent l’éclairage naturel pour un espace certes restreint mais terriblement optimisé. Le vrai bénéfice de cette maison est qu’elle peut subvenir aux besoins de ses habitants pendant un an et partout dans le monde, à condition d’un taux d’ensoleillement minimum.

 

© Photo : www.nicearchitects.sk

© Photo : www.nicearchitects.sk

 

Pour l’heure, cinquante modèles sont déjà disponibles et les pré-commandes sont ouvertes. Les premiers modèles sont proposés en édition limitée et customisés à la demande de l’acheteur pour la somme de 80.000 euros. Rassurez-vous, le prix de vente va être amené à baisser après la première année de commercialisation.


En savoir plus sur http://www.consoglobe.com/ecocapsule-maison-mobile-

 

 

Source : http://www.consoglobe.com

 

 

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