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27 mars 2017 1 27 /03 /mars /2017 20:18

 

 

Source : http://www.francetvinfo.fr

 

Les banques françaises affichent 5,5 milliards de bénéfices dans des paradis fiscaux, selon l'ONG Oxfam

 

Isabelle Chaillou franceinfo Radio France

Mis à jour le
publié le

 

 

 

Selon un rapport de l'ONG Oxfam publié lundi, un quart des bénéfices des 20 plus grandes banques européennes se trouve dans des paradis fiscaux, soit 25 milliards d’euros, dont 5,5 milliards pour les banques françaises.

 

 

 

Les logos des trois banques françaises, Crédit Agricole, Société Générale et BNP Paribas.

Les logos des trois banques françaises, Crédit Agricole, Société Générale et BNP Paribas. (DAMIEN MEYER / AFP)

 

Depuis 2015, les banques européennes ont l'obligation de détailler leurs activités dans tous les pays où elles sont présentes : bénéfices, chiffre d'affaires, nombre d’employés. Et selon un rapport de l'ONG Oxfam publié lundi 27 mars, un quart des bénéfices des 20 plus grandes banques européennes se trouve dans des paradis fiscaux, soit 25 milliards d’euros, dont 20% pour les seules banques françaises.

Porte ouverte à l'évasion fiscale 

En 2015, les cinq plus grandes banques françaises, BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole, Crédit Mutuel-CIC et Société Générale, affichaient 5,5 milliards d'euros de bénéfices dans des paradis fiscaux, des États ou elles n'ont pourtant pas d'activité économique. D’après Oxfam, l'implantation de ces banques au sein de ces territoires permet d’organiser l’évasion fiscale de leurs clients et d’échapper à l’impôt.

L'ONG cite l'exemple des Îles Caïmans. Quatre banques françaises y sont présentes, la BNP, la BPCE, le Crédit Agricole et la Société Générale. Elles dégagent 174 millions de bénéfices dont 134 millions pour la seule BNP, sans aucun employé et sans payer d’impôt.

Le Luxembourg, destination favorite

Une des destinations favorites des banques reste le Luxembourg. La Société Générale y déclare 587 millions de profits, c’est-à-dire autant que ses bénéfices cumulés en Allemagne, en Italie, en Espagne et aux Pays-Bas. Ce n'est pas un hasard, souligne l'Oxfam qui rappelle que c’est via sa filiale luxembourgeoise que la banque a créé près de 500 sociétés offshore, impliquées dans le scandale des Panama papers.

Les informations utilisées dans ce rapport sont extraites des documents de références annuels 2015, publiés en 2016, des vingt plus grandes banques européennes.

 

Décryptage du rapport de l'ONG Oxfam par Isabelle Chaillou (lien)
 
 
 
 

 

 

 

Source : http://www.francetvinfo.fr

 

 

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27 mars 2017 1 27 /03 /mars /2017 19:40

 

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

Les paradis fiscaux, ce n'est pas terminé

 

Les paradis fiscaux, ce n'est pas terminé

Les bénéfices des banques dans les paradis fiscaux en Europen rapport Oxfam, mars 2017. (Oxfam)

 

 

Un quart des bénéfices des grandes banques européennes sont "générés" dans des paradis fiscaux (qui n'emploient que 7% des salariés).

 

 

Le 23 septembre 2009 , le président de la République Nicolas Sarkozy annonçait fièrement : "Le secret fiscal, les paradis fiscaux, c'est terminé".

 

Huit ans plus tard, malgré les réels efforts déployés sous l’égide de l’OCDE, ces paradis-là sont encore bien vivaces, à lire le rapport [PDF] que vient de publier Oxfam sur les pratiques des grandes banques européennes.

 

Lire aussi :Les banques européennes, toujours aussi friandes des paradis fiscaux

 

L’organisation s’est penchée sur les comptes de 20 grandes banques dont 5 françaises : BNP-Paribas, Groupe BPCE (qui coiffent les Caisses d’épargne et les Banques populaires), Crédit Agricole, Crédit mutuel, Société Générale). Ces 20 banques ont réalisé en 2015 dans les paradis fiscaux 25 milliards de bénéfices soit un quart de leurs bénéfices totaux. Or les paradis fiscaux représentent seulement 1% de la population mondiale.

C’est la première fois qu’Oxfam a pu exposer ces résultats, car une directive européenne de 2015 impose aux banques de l’Union européenne de faire la transparence sur les résultats financiers de toutes leurs filiales étrangères (dans le jargon bancaire, c’est le "reporting par pays"). Oxfam a choisi une définition large du paradis fiscal : elle inclut non seulement ceux qui sont sur la liste de l’OCDE (les pays non coopératifs, qui entretiennent leur opacité fiscale) mais aussi le Luxembourg ou même l’Irlande, qui proposent des fiscalité bien plus légères que dans le reste de l’UE sur les revenus de l’épargne. Ainsi, le Crédit agricole ne paye que 2% d’impôt sur les bénéfices qu’il génère en Irlande.

Le Luxembourg reste le grand trou noir fiscal de l’Union européenne. "En 2015, les vingt plus grandes banques de l’Union Européenne ont dégagé 4,9 milliards d’euros de bénéfices au Luxembourg, soit plus qu’au Royaume-Uni, en Suède et en Allemagne réunis", résume le rapport. Barclays, la cinquième plus grande banque en Europe, a déclaré à elle-seule 557 millions d’euros de bénéfices au Luxembourg mais n’a versé qu’un million d’euros au titre de l’impôt sur les bénéfices (soit un taux de 0,2%).

La situation du Luxembourg reste extrêmement choquante, mais elle n’a pas empêché les leaders européens de désigner à la tête de la Commission européenne l’un des grands prêtres de ce système : lorsqu’il était ministre des Finances et Premier ministre du grand-duché, Jean-Claude Juncker se battait bec et ongle pour préserver le secret bancaire…

Un ratio bénéfice / employé dix fois supérieur à la moyenne

C’est le ratio bénéfice/employé qui révèle le plus clairement, selon Oxfam, l’ampleur de l’optimisation fiscale : "En 2015, un employé moyen à plein temps générait pour sa banque 45.000 euros de bénéfices, contre 171.000 euros en moyenne pour celui travaillant dans les paradis fiscaux". Un rapport de 1 à 4. 

Mais il y a des cas extrêmes : Barclays ne compte que 42 employés au Luxembourg, mais les bénéfices de sa succursale s’élèvent à 557 millions d’euros, soit 13,3 millions par employé, à comparer aux 38.000 euros par employé du groupe pris dans sa globalité : un rapport de 1 à 348 !

Il existe aussi des cas dans lesquels la productivité du travail est mathématiquement infinie, car le bénéfice est généré par… zéro employé. BNP-Paribas n’emploie ainsi personne aux îles Caïmans, mais y affiche 134 millions d’euros de bénéfices.

Pascal Riché

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25 mars 2017 6 25 /03 /mars /2017 15:18

 

 

Source : https://www.franceinter.fr

 

 

Blocages, écoles fermées, la situation sociale se tend en Guyane

 

 

 

 

Depuis le début de la semaine, un mouvement social de grande ampleur touche la Guyane. Les collectifs demandent que les négociations se tiennent dans le département et non à Paris.

Une vue de Cayenne (illustration)

Une vue de Cayenne (illustration) © CC BY-SA 2.0 / Flickr / Dan Sloan

 

Ce vendredi, le Premier ministre Bernard Cazeneuve annonce l'envoi dès demain d'"une mission interministérielle de haut niveau en Guyane". Il espère ainsi "entendre et analyser toutes les difficultés soulevées et poser les bases d'une négociation susceptible de déboucher sur des mesures opérationnelles et rapides"., précise le communiqué. C'est un ancien préfet de Guyane, Jean-François Cordet, qui est chargé de diriger cette mission.

[Communiqué] Envoi d'une mission interministérielle de haut niveau en Guyane

Jeudi, la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts a appelé à la levée des barrages qui paralysent une partie des circulations dans le département de la Guyane. L’impact le plus spectaculaire, c’est le report jusqu’à nouvel ordre du tir de la fusée Ariane 5, vitrine économique du territoire. Mais le mouvement commencé en début de semaine a bien d’autres implications en Guyane.

 

Pourquoi ce mouvement social ?

 

Cette grève de grande ampleur est en fait une agrégation de plusieurs conflits sociaux. L’un des premiers mouvements lancés était celui, lundi, des salariés de la société de transport Endel, une filiale d’Engie chargée en Guyane du transfert de la fusée Ariane vers son pas de lancement, à Kourou, pour demander une hausse des salaires.

La grève des salariés d’Endel était nationale mais a eu en Guyane une résonance particulière : la mobilisation s’est étendue et concerne désormais d’autres domaines : les salariés d’EDF se sont mis en grève, de même qu’une partie des agriculteurs du département, et que le personnel du centre médico-chirurgical de Kourou qui s’inquiètent de voir la Croix Rouge, gestionnaire du centre, s’en désengager.

La mobilisation concerne aussi des questions de sécurité : plusieurs collectifs, comme “Les 500 frères”, demandent à l’Etat de prendre ses responsabilités pour lutter contre la délinquance. L’implantation d’un commissariat à Kourou fait notamment partie des revendications.

A cela vient encore se greffer une mobilisation contre un projet d’extraction aurifère, rejeté par les associations de lutte contre l’orpaillage et contre les Amérindiens, qui dénoncent le “vol” de leur terre.

 

Quelle situation en Guyane ?

Le mouvement se traduit essentiellement par des blocages et des barrages, notamment à l’initiative du syndicat UTG-CGT (Union des travailleurs guyanais). Jeudi, plus d’une dizaine de barrages ont été érigées à l’entrée de plusieurs villes, dont le chef-lieu Cayenne. Devant ces barrages, essentiellement pacifiques, des chapiteaux ont été érigés. Le Grand Port de Cayenne, la préfecture et la Collectivité Territoriale (équivalent du conseil départemental et régional), sont aussi bloqués.

La semaine dernière déjà, la visite de Ségolène Royal en Guyane avait donné lieu à des barrages pour protester contre le retard de la signature du “Pacte pour l’avenir de la Guyane”, une promesse de François Hollande en 2013, jamais concrétisée, qui devait représenter 2 milliards d’euros.

Conséquences des barrages : le recteur a annoncé la fermeture des écoles, des collèges et des lycées “jusqu’à nouvel ordre”. Plusieurs stations-service commençaient également à subir des pénuries d’essence, et un Boeing 777 d’Air France qui devait se poser a dû rebrousser chemin, le personnel anti-incendie censé assurer la sécurité de l’atterrissage ayant été bloqué.

Problème : d’autres barrages ont vu le jour. Ces “barrages sauvages” montés par des personnes n’appartenant pas aux collectifs mobilisés ont été dénoncés jeudi par un communiqué du préfet, qui explique qu’il s’agit de blocages “sauvages” où des “rackets” ont lieu. “Seuls les barrages dressés par les collectifs seront maintenus”, déclare le préfet.

Vers une sortie de crise ?

Jeudi, la ministre Ericka Bareigts a appelé à la levée des barrages et a proposé la tenue de plusieurs réunions à Paris pour “traiter sans délai les problèmes immédiats”.

“La levée des blocages permettrait que ces discussions se déroulent dans un climat apaisé et constructif”.

La proposition a reçu une fin de non-recevoir collective : d’abord de la part des manifestants qui “ont fait part de leur refus d’une négociation à Paris”, mais aussi de la part des parlementaires guyanais qui ont jugé “inconcevable de demander aux manifestants de lever les blocages pour venir s’entretenir avec les cabinets ministériels dans les bureaux parisiens”.

Le président de la Collectivité territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre, appelle à l’envoi de membres du gouvernement en Guyane. La ministre, qui assure que “le dialogue entre les représentants des manifestants et les autorités publiques n’a jamais cessé”, souhaite aussi la “finalisation” du Pacte pour l’avenir de la Guyane.

Du côté du transporteur Endel, un accord entre la direction a été trouvé pour une revalorisation des salaires, mais le blocage du site de Kourou s'est poursuivi. Le directeur du centre spatial guyanais, Didier Faivre, a annoncé qu'il n'y "aurait pas de lancement tant que la situation sociale ne sera pas réglée".

 

 

 

Source : https://www.franceinter.fr

 

 

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25 mars 2017 6 25 /03 /mars /2017 14:52

 

 

Source : https://paris-luttes.info/loi-travail-rebellion-condamne-a-1-000-eur-7788

 

 

Loi travail : condamné à 1 100 € pour rébellion sans motif d’interpellation
 
 

Recette pour création d’inculpation : inventez un "outrage" comme motif d’interpellation, ajoutez une pincée " d’incitation directe à la rébellion" en cours de garde à vue. Si il y a une vidéo qui prouve l’inexistence des 2 accusations, gardez simplement la "rébellion"

J’ai laissé volontairement la forme d’un journal de bord, car il y a des petites pensées et réflexions propres à différents moments (Interpellation, garde à vue, comparution, renvoi, audience et délibéré). C’est ce que j’écrivais à mes ami.e.s et contact pour les tenir au courant.


23 septembre 2016

Le 15 septembre, juste avant la manifestation contre la loi travail à Paris, après mon arrivée devant la place de la Bastille vers 13h30, je suis témoin d’une nasse policière juste devant le filtre policier de la place. Plus personne ne pouvait rentrer pour rejoindre la manifestation et parmi les 40 personnes de la nasse, je vois l’une d’entre elle, d’un coup, se faire interpeller et menotter. Surpris de cette répression policière, je m’indigne de cette atteinte à la liberté de manifester et lance le slogan "libérez nos camarades" pour éveiller l’attention collective des personnes aux alentours. Tout à coup, alors que cela ne faisait même pas 2 minutes que j’étais arrivé, 3 gendarmes sortent de la nasse, ils me prennent et me tirent, je tente de reculer mais ces derniers me plaquent contre le sol violemment. L’un d’entre eux empoigne mes cheveux avec force jusqu’à m’en arracher, un autre me frappe au visage. À terre un gendarme se met en équilibre debout, ses 2 pieds sur mes 2 genoux. Je saigne du nez, le sang coule sur mon visage et colore le sol bétonné de Paris. Je suis sous la pression du poids des gendarmes, mon bras droit se retrouve écrasé entre mon corps et le sol, les gendarmes n’arrivent pas a le prendre et le tirent de plus en plus fortement. Dans la confusion et la douleur je n’arrive pas a m’exprimer pour leur faire comprendre qu’ils me bloquent le bras en m’écrasant le dos, finalement, je suis menotté, relevé et plaqué contre le mur dans la nasse.
La personne menottée est libérée, la nasse se rétrécit, je me retrouve seul dans la nasse. Tout le monde est en liberté, sauf moi. J’essaye de questionner les gendarmes sur les motifs de mon interpellation, je n’ai pas de réponse. Je continue de m’indigner, le gendarme à lunettes qui me tient les menottes me dit "Tais-toi ou je te pète les poignets". Je répète ce qu’il m’a dit à voix haute pour que les gens autour de la nasse entendent cette menace, le gendarme exerce une forte pression sur les menottes, je crie de douleur et lui et son collègue disent haut et fort "arrête de jouer la comédie". Terrifié par les menaces, la douleur et le mensonge, pensant vraiment qu’il serait capable de me péter les poignets. Je décide, pétrifié, de me taire.

Lynx photographie

 - 254.3 ko

Une dizaine de minutes plus tard, une voiture de police banalisée m’amène au commissariat du 19e arrondissement. Je ne sais toujours pas le motif de mon interpellation, finalement, on me signale que je suis en garde a vue pour des faits d’"outrage" et "rébellion". On me dit que la motivation de mon interpellation sont des insultes prononcées à l’égard des forces de l’ordre. Ayant clairement souvenir que je n’ai pas insulté la police je met en avant que de toute façon la scène entière a été filmé par plusieurs caméras et journalistes. Après 5h de garde à vue, celle-ci est requalifiée avec en plus de "l’outrage" et la ""rébellion", "l’incitation à la rébellion". 2 heures plus tard, elle sera requalifiée une troisième fois, cette fois-ci sans l’"outrage". Du coup, sans le motif de mon interpellation. Oui, tout va bien.
Je passe en comparution immédiate, on est 3 à être ici suite à la manif, on demande le renvoi sauf l’un d’entre nous qui accepte la comparution. On essaye de le convaincre avant l’audience de refuser, mais il est confiant. Il prendra 6 mois ferme, accusé de jet de projectile, ce qu’il nie. Je me retrouve en contrôle judiciaire avec interdiction de Paris et je dois pointer une fois par semaine au commissariat de Nancy, le procès se tiendra le 14 octobre.

Témoignage de ma Garde à Vue du 15 septembre 2016

Je vais rester 24 heures en GAV dans le 19e arrondissement, je partage ma cellule avec un syndicaliste SUD qui vient aussi de la manif. Son crime ? Il s’est fait contrôler à l’entrée de la manif avec 3 fumigènes dans son sac à dos. Il est toujours venu en manif avec des fumigènes, c’était une tradition pour lui et il n’a jamais eu de problème avec ça.
Dans les couloirs du commissariat pour aller de ma cellule de GAV à la pièce où l’on fait les auditions, je passe à côté de 3 policiers debout autour de 2 jeunes de banlieues assis sur des chaises.
Parce que l’un des policiers avaient vraiment une attitude de facho et la gueule qui va avec (regard autoritaire et crâne rasé), je précise que les 3 policiers étaient blancs et les 2 jeunes : noirs. J’entends ce policier au crâne rasé dire (je ne suis pas sûr du début) : « Vous avez vraiment la dégaine de petits jeunes qui iraient voler le sac à mains d’une personne âgée dans la rue, c’est ça, hein ?! Vous le transpirez, ça se voit ! Vous avez pas honte ? bande de petits merdeux ». Juste après la fin de sa phrase, le policer gifle violemment le visage d’un des jeunes, je suis à 2 mètres de la scène. C’est plus fort que moi, je reprends volontairement les mots qu’il a utilisés : « Et vous, vous-avez pas honte de le frapper comme ça ? ». Tous les regards convergent vers moi, le policier qui me tient les menottes me pousse en avant en disant : « vous n’avez pas à intervenir ». Dans le même couloir, quelques pas plus loin, j’arrive dans la pièce où se tiendra mon audition.
Quelques secondes seulement après mon arrivée, 2 des 3 policiers viennent me voir et celui qui a donné la gifle me dit : « Non mais attends, tu sais ce qu’ils ont fait ? ». Je réponds que non. « C’est des jeunes de banlieues qui ont fait un cambriolage et veulent pas l’avouer ». Je ne vais pas savoir le retranscrire ici dans son intensité, mais pendant une minute sans interruption je lâche le flot de ma conscience qui s’éveille, s’incarnant dans l’instant présent. Je parle de condition sociale, de précarité, du fait qu’ils ne sont pas nés en étant prédestinés à voler mais que face à l’inégalité et à l’injustice « La société a les criminels qu’elle mérite » (comme dirait l’anthropologue et criminologue Alexandre Lassange). Après cette tirade, les 2 policiers restent immobiles un instant, le regard fixe et s’en vont sans mot dire. Je me retrouve seul avec le policier qui fait mon audition. Celui-ci, beaucoup plus froid et distant, sûrement à cause du rôle mécanique de l’audition qui façonne notre rencontre comme une routine pour lui, ne semble pas du tout touché. Les 2 autres policiers avaient au moins pris la peine de venir à ma rencontre, il y avait donc manifestement un besoin de comprendre d’où venait cette force qui contestait leurs actes et paroles. Après, c’est sûrement plus pour la remettre en cause face à la connaissance de « ce qu’ils ont fait » (le cambriolage).
Ce policier qui réalise mon audition me dit, d’un air détaché : « Tu sais, moi j’ai grandi dans les banlieues et pour autant je ne vais pas cambrioler tu vois, j’ai réussi à m’en sortir et à devenir policier. » Sur le moment je ne sais pas quoi répondre, mon esprit est troublé par son côté machinal, son cœur semblait inaccessible. Mais c’est clair que tant que l’on gardera cet ordre social, sans une véritable égalité ; tant qu’il y aura des exploiteurs et des exploitées, des privilégiés et des dominés, il y aura besoin de policiers pour mater la rébellion naturelle des plus pauvres.

De retour en cellule, nous nous retrouvons finalement à 3 avec un seul matelas, je dors à même le sol. Le nouveau est arrivé avec une autre personne pour trafic de stupéfiants, son amis est dans la cellule d’à côté, ils viennent de la banlieue. En pleine nuit, nous sommes tous les trois réveillé par des cris. C’est son ami « Oh pourquoi vous venez à quatre dans ma cellule ? Pourquoi vous venez à quatre ? pourq… » il ne peut plus parler, il semble suffoquer, je suis tétanisé. Celui qui est dans notre cellule se jette contre la grille en la frappant : « OH ! Laissez-le tranquille bande de fils de pute ! ». Les quatre policiers ressortent de la cellule, on entend a nouveau crier avec une rage, une détresse et une rapidité : « Pourquoi vous m’avez frappé ?? Pourquoi vous m’avez frappé !? POURQUOI VOUS M’AVEZ FRAPPÉ !!? Oh mais c’est fou ici, c’est fou, vous êtes fous… » Un des policiers vient devant notre cellule, il demande qui a insulté de fils de pute, la personne assume « c’est moi laissez le tranquille bande de fils de pute ! ».. le policier semble n’avoir rien à faire de l’insulte, il a l’air de comprendre la rage vu ce qu’il vient de faire avec ses collègues, son regard se perd et il s’en va. Je n’arrive plus à trouver le sommeil, on entend encore les lamentations, à le retranscrire, le souvenir revient et ravive en moi des émotions de peine...
Je ne pensais pas avant cette expérience que c’était horrible à ce point, que la police faisait vraiment n’importe quoi, mais c’est ce qui se passe quotidiennement dans les commissariats. C’est dégueulasse, et je me dis que je n’ai encore rien vu, qu’il doit y avoir bien pire. Et ça me donne vraiment la haine, une haine légitime. Et j’en ai marre de celles et ceux qui s’aveuglent dans l’amour, qui ne voient pas la réalité, qui parlent d’aimer, d’aimer, d’aimer mais quand on regarde dans le fond, c’est un amour hypocrite, aveuglé et finalement vide. Si l’on aime, apprécions la réalité et non son illusion ! Peut-on aimer la fonction policière lorsque l’on voit son vrai visage ? J’aime l’homme mais je hais l’uniforme, cette légitimation de la domination et de l’impunité. Il faudrait récupérer les images des caméras dans les commissariats, cacher des caméras à l’intérieur ou demander à des policiers qui ne supportent plus leur métier avant de démissionner d’essayer de filmer ces preuves. Il faut que les images sortent. La vérité doit éclater au grand jour. Mettons la lumière sur les coins sombres ! Il faut faire un montage des violences policières dans les commissariats, un montage de 10 heures, voire plus, je pense qu’il y a avec tous les abus de quoi faire... N’hésitez pas à envoyer les vidéos à "l’observatoire des violences policières" ou à faire le montage vous même !



14 Octobre 2016

[RENVOI] Le procès est renvoyé au 21 Février à 9 h 00 à la 24e Chambre 1 du TGI de Paris. Le juge prévoit 3 h d’audience, le policier qui porte plainte, absent ce jour là, devra être présent. "Allègement" du contrôle judiciaire avec au lieu de l’interdiction de Paris que j’avais jusque là, interdiction de "République" et "Nation" (je me suis fait arrêter dans une ruelle à côté de Bastille, allez comprendre le lien). Ou comment interdire subtilement de manifester.

Quand j’ai voulu m’exprimer sur le contrôle judiciaire devant le juge, j’ai simplement dit calmement : "Je ne comprends pas pourquoi j’ai une interdiction, je trouve que c’est une atteinte à la liberté de manifester".
Le juge s’est emporté dans une tirade autoritaire en répliquant avec colère " ce n’est pas une tribune politique bien que cela commence par le même mot. Il faut que vous compreniez cela ! "
Je continue à le regarder dans les yeux, il se sent agressé et me dit : "Je peux également vous mettre en détention provisoire jusqu’au procès". Là, j’ai baissé les yeux. Et quand j’y repense ça me donne la rage.
Juste après, le juge appelle l’avocat de la "victime", parce que dans cette affaire, entendez bien, je suis l’agresseur vous voyez. Le pauvre policier qui m’a arraché les cheveux sur ces photos lors de l’interpellation, ce policier dont j’ai répété sa phrase à voix haute lorsqu’il me tenait les menottes : "si t’es contre la loi travail tu n’as qu’à changer de pays" qui m’a dit à la suite : "tais-toi ou je te pète les poignets !" et a exercé cette menace jusqu’à que je me taise.. ce policier est... la victime ! Et il me demande 500 € de préjudice moral pour "rébellion" !

C’est vraiment hyper oppressant la justice et puis, dans le fond, j’en suis de plus en plus convaincu, à quoi ça sert ?
Franchement, faut aller voir les audiences, briser les préjugés. Il y avait des comparutions immédiates pour vols ou escroquerie au ticket de métro avec à la clef 6 mois de prison ferme... Quand on regarde les prévenu.e.s avec parfois les larmes qui tombent de leurs yeux à la vue de la sentence, ce sont des femmes et des hommes avec un cœur comme vous et moi, dont les conditions sociales de misère et de pauvreté amènent à la "délinquance" enfin... où est la délinquance ?!
Le sociologue Quételet disait : "c’est la société qui prépare toujours les crimes et les malfaiteurs ne sont que les instruments fatals qui les accomplissent"
Mais oui, toi tu as ta famille qui peut largement payer tes études, peut-être même l’inscription à plusieurs milliers voir dizaines de milliers d’euros l’année de certaines écoles privilégiés. Toi tu as ce qu’il faut, tu es bien où tu es, tu peux consommer ce que tu veux, tu as les moyens et cela te choque profondément de voir celui qui n’a rien prendre où il y a avec en plus le plus souvent une justesse de "qui" voler ! Ce n’est pas son compagnon de misère, mais le petit bourgeois qui étale effrontément sa richesse ou l’idiot de touriste, très très pauvre, qui ne se posera pas plus de question à payer 100€ un faux ticket de métro. Comme si tout cela ne faisait pas violence, comme si il n’y avait pas différentes classes sociales, comme si chacun pouvait jouir de la même manière, comme si nous étions tous égaux, comme si ce n’était pas de sa faute, comme si tout le monde pouvait sortir 100€ pour un ticket de métro.
Ce sont les conditions sociales de notre existence qui façonnent ce que l’on est, ce que l’on devient et ce que l’on fait. On ne peut pas le nier. Et cette justice qui juge "le fait" (quoique quand on regarde l’importance que le juge porte à l’emploi du prévenu.e ou sa personnalité, on peut se demander si ce n’est pas une justice de classe) sans en comprendre l’origine qui découle de l’injustice sociale, on ne peut qu’être horrifié de l’aveuglement d’une justice qui pense bien faire en envoyant quelqu’un en prison pour le remettre "sur le droit chemin"... qui n’existe pas dans cette société ! Il n’y a pas de préméditation, on ne naît pas avec un gène "délinquant", on grandit avec la violence de la société et on essaye de s’en sortir comme on peut.

« Oui, je le répète : c’est la société qui fait les criminels, et vous jurés, au lieu de les frapper, vous devriez employer votre intelligence et vos forces à transformer la société. Du coup, vous supprimeriez tous les crimes ; et votre œuvre, en s’attaquant aux causes, serait plus grande et plus féconde que n’est votre justice qui s’amoindrit à punir les effets. »
 

 

  Ravachol

« Ainsi, je suis retourné à la classe ouvrière dans laquelle je suis né et à laquelle j’appartiens. Je n’ai plus envie de monter. L’imposant édifice de la société qui se dresse au-dessus de ma tête ne recèle plus aucun délice à mes yeux. Ce sont les fondations de l’édifice qui m’intéressent. Là, je suis content de travailler, la barre à mine à la main, épaule contre épaule avec les intellectuels, les idéalistes et les ouvriers qui ont une conscience de classe- et nous donnons de temps en temps un bon coup de barre à mine pour ébranler tout l’édifice. Un jour, lorsque nous aurons un peu plus de bras et de barres à mine, nous le renverserons, lui et toute sa pourriture et ses morts non enterrés, son monstrueux égoïsme et son matérialisme abruti. Puis nous nettoierons la cave et construirons une nouvelle habitation pour l’humanité. Là, il n’y aura pas de salon, toutes les pièces seront lumineuses et aérées, et l’air qu’on y respirera sera propre, noble et vivant. »
 

 

 Jack London, Ce que la vie signifie pour moi (1906)



21 Février 2017

[Audience] Le procès d’aujourd’hui sur "rébellion" et "incitation directe à la rébellion" est en délibéré pour le 21 Mars. Le policier qui devait comparaître en qualité de témoin n’a pas daigné faire le déplacement, ce qui n’a pas plu au procureur. C’était une audience très intense, bien que cela n’ait pas été dit pendant le procès, on sentait le poids des récents scandales des viols policiers. La justice semblait être plutôt à l’écoute contrairement à d’habitude pour ce genre de dossier.
Je ne saurais retranscrire ici la folie de ces instants, ces échanges, ces débats qui ont résonné pendant plus de 3h dans la salle d’audience.
Le procureur a reconnu avec le visionnage de la vidéo [1] qu’il n’y a pas de quoi caractériser une "incitation directe à la rébellion". Je n’ai pas dit "on leur rentre dedans pour libérer nos camarades", ce qu’affirmaient pourtant les différents témoignages policiers avec 4 versions de cette phrase d’incitation violente, finalement toutes inexistantes.
La rébellion violente est tout de même retenue par le procureur malgré le visionnage de la vidéo, on tente de plaider la rébellion passive, nous verrons ce que décideront les juges le 21 mars.
Quoiqu’il en soit, je me retrouve finalement jugé sans motif d’interpellation, si ce n’est la rébellion qui trouve alors toute sa légitimité face à une interpellation aux motifs inexistants. Il n’y a plus d’outrage comme les policiers l’avaient inventé au début, ni d’incitation directe à la rébellion. Si il y a condamnation, nous nageons en plein délire.
Malgré tout, le procureur demande 600 euros d’amende pour la rébellion. Et l’avocat du policier reste sur la ligne des 500 euros en préjudice moral (plus 500 euros pour les frais de justice du même policier.)
Je risque donc quand même 1 600 euros mais je suis confiant, cela sent bien la relaxe, nous verrons bien le 21 mars !


23 Mars 2017

[Délibéré] Condamné à 1 100 € sans AUCUN motif d’interpellation valable !

 

Ce qu’il faut comprendre c’est que sans aucune vidéo, je serais encore resté à l’outrage et rébellion. Un classique chez les forces de l’ordre qui leur permet de faire du fric, également pour les avocats des policiers. (20.000 outrages et rébellions en 2012 et à Paris cinq cabinets seulement se partagent le juteux business de la défense des forces de l’ordre, 2,5 millions d’€ [2]). Face à la justice, quand c’est parole de flic contre parole d’individu lambda, tu peux dire ce que tu veux, c’est le flic qui gagnera.
Même si la justice a suivi le procureur sur l’inexistence de « l’incitation directe à la rébellion » en donnant la relaxe (2e mensonge policier reconnu après celui de l’outrage), je suis quand même condamné pour la « rébellion ».

600 € d’amende à payer à l’État
501 € que se partagent le policier victime de la rébellion et son avocat

J’ai fait appel

D’ailleurs, on ne peut pas condamner la police à cause du double mensonge ?
Elle a le droit de faire ça tranquillement ? ça pose pas de soucis ? Donc elle peut recommencer pour d’autres ? Elle l’a déjà fait ? Sans vidéo certain.e.s sont accusé.e.s sans fondement et peut-être même emprisonné.e.s ?

La justice reconnaît donc qu’il n’y a plus aucun motif d’interpellation, ni outrage, ni incitation directe à la rébellion. Mais alors comment justifier que 3 policiers me tombent dessus en me plaquant au sol ? Me frappant au visage à en saigner du nez. La rébellion ne trouve-t-elle pas toute sa légitimité ? De plus je n’ai pas réalisé une rébellion violente. Connaissant les limites, je n’ai pas cherché à frapper les policiers mais seulement à ne pas donner mes mains, à tenter de fuir, et cela s’appelle de la rébellion passive ! Et c’est la relaxe monsieur le juge !

« En outre, pour être punissable, la rébellion suppose l’accomplissement d’un acte d’opposition violente.

Par conséquent, la simple désobéissance aux ordres et aux injonctions des agents d’autorité ou encore la simple résistance passive ne constitue pas une rébellion.

La jurisprudence a ainsi eu l’occasion de poser le principe selon lequel :

« Le fait d’opposer une résistance violente aux personnes dépositaires de l’autorité publique doit s’entendre d’un acte de résistance active à l’intervention de ces personnes : la simple résistance passive et la force d’inertie ne sont pas des éléments constitutifs du délit de rébellion ». (Cour de cassation, chambre Criminelle 1er mars 2006, N° de pourvoi : 05-84444).

En pratique, le délit de rébellion ne sanctionne pas :

- le fait de celui qui, par ruse, par adresse, ou même par la fuite, se soustrait à une arrestation imminente ;

- celui qui, sans user de violences ou sans employer de voies de fait, empêche les agents de la force publique de pénétrer chez lui, en fermant sa porte ou en se barricadant ;

- celui qui, sans menaces, déclare ne pas vouloir obéir à un ordre de l’autorité ;

- celui qui, par des mensonges, des ruses, en un mot, des manœuvres quelconques, mais sans employer la violence, fait obstacle à l’exécution d’une procédure administrative ou judiciaire. »

source [3]

Et si on essayait sans police ?

Un article passionnant sur les "Organisations communautaires pour abolir la police à Chicago"
https://jefklak.org/?p=3458




Loïc, étudiant de 21 ans


Quelques pages du dossier :

 

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Notes

[1Violence policière et interpellations abusives - Paris, 15 Septembre https://youtu.be/mwuF-O-bawA

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24 mars 2017 5 24 /03 /mars /2017 17:02

 

 

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Face à l’extrême-droite et au néolibéralisme

Owen Jones : « La gauche a besoin d’une vision optimiste et inspirée, plutôt que de rester toujours sur la défensive »

 

par

 

 

 

Fort de ses 32 ans et de ses 250 000 amis sur Facebook, le Britannique Owen Jones est considéré comme l’un des porte-parole d’une gauche européenne en quête de renouveau. Soutien de Jeremy Corbyn avant de prendre ses distances avec lui, proche de Podemos, il est aujourd’hui éditorialiste au Guardian, et l’auteur de deux livres remarqués (non traduits en français) : Chavs (2011), sur la démonisation des classes populaires britanniques, et The Establishement (2014). Nous l’avons rencontré lors d’un passage à Paris, entre deux rendez-vous avec l’équipe de campagne de Benoît Hamon et celle de Jean-Luc Mélenchon.

 

Basta ! : Vous avez écrit, après l’élection présidentielle états-unienne, que Donald Trump et ses alliés d’extrême-droite en Europe « prospéraient dans le vide » laissé par la gauche. Comment en est-on arrivé là ?

Owen Jones : Après la victoire de Trump, tout le monde a cherché une explication. Certains ont évoqué un phénomène de retour de bâton du vote blanc, « white-lash » (le retour de bâton réactionnaire des « petits blancs », NdT) contre la lutte des Afro-Américains, des femmes et des LGBT pour l’égalité et la dignité. D’autres ont parlé de la souffrance économique des millions de travailleurs blancs qui ont vu leurs industries dépecées au fil du temps. Il y a aussi le fait que les électeurs démocrates, notamment les jeunes et les Afro-Américains, se sont faiblement mobilisés. Bien entendu, la misogynie a joué un rôle dans la défaite de Hillary Clinton. Mais cette défaite est surtout due à l’échec du Parti démocrate : il n’a pas su représenter des millions d’Américains des classes populaires, et s’est asservi aux intérêts de ceux qui financent les campagnes électorales.

Nous en sommes arrivés à ce résultat absurde qu’un ploutocrate comme Trump, qui s’est immédiatement entouré d’autres ploutocrates de Goldman Sachs pour gouverner, a réussi à se faire élire en présentant Hilary Clinton comme la candidate de l’establishment et de Wall Street ! La victoire de Trump s’explique par une combinaison de facteurs, mais il a clairement bénéficié d’un fort mouvement en sa faveur parmi les Américains les moins fortunés par rapport à l’élection de 2012. C’est ce qui lui a permis de remporter la victoire au niveau du collège électoral. Car il faut rappeler qu’il a perdu le vote réel (un écart de deux millions de voix en faveur de Clinton, ndlr).

 

Cette analyse vaut-elle aussi pour l’Europe ?

L’échec de la gauche est de ne pas avoir de message clair qui parle aux gens, notamment les petites gens, et qui les inspire. Les mouvements populistes de droite comblent ce vide. En France, de nombreuses localités qui votaient communiste votent désormais pour le Front national. On voit la même chose en Grande-Bretagne. Dans mon premier livre, Chavs, j’ai raconté comment le Labour a cessé de parler de classes. Ils parlent encore un peu des problèmes des femmes et des LGBT, mais plus du tout de classe sociale. D’où le danger qu’une droite populiste suffisamment maligne s’approprie ce langage de classe à son profit, en dénonçant la manière dont les classes populaires seraient prétendument démonisées et abandonnées par les « bobos » des grandes villes, qui mépriseraient leur patriotisme et laisseraient détruire leur mode de vie par la mondialisation et l’immigration. C’est ce à quoi on assiste partout aujourd’hui.

Aux États-Unis, certains démocrates estiment que c’est parce que leur parti s’est trop intéressé aux minorités qu’il a perdu. Mais c’est une fausse dichotomie. Les classes populaires sont intrinsèquement diverses. Les femmes, les minorités ethniques, les LGBT, et ainsi de suite, font partie des classes populaires. La social-démocratie européenne et les démocrates aux États-Unis n’ont pas su représenter les intérêts des classes populaires dans leur diversité. Ce faisant ils ont rendu la tâche plus facile à la droite populiste qui dit que la gauche ne s’intéresse qu’aux minorités et pas aux travailleurs blancs. Si la gauche avait porté un message de justice économique, les choses seraient différentes. Elle a échoué à le faire.

 

Cet échec tient-il seulement au fait qu’une grande partie de la gauche s’est convertie au néolibéralisme ?

Pas seulement. La social-démocratie est en crise dans toute l’Europe. En Grande-Bretagne, le Brexit a mis en lumière de profondes divisions au sein de l’électorat traditionnel du Labour. Certains électeurs voulaient passionnément quitter l’Union européenne, d’autres passionnément rester. Comment garder ces gens ensemble ? Il existe aussi une question générationnelle : les générations plus âgées, dans nos sociétés vieillissantes, sont de plus en plus enclines à soutenir les partis de droite, et la gauche n’a pas grand chose à leur dire. La classe industrielle, base traditionnelle de la social-démocratie, est en déclin. Une partie croissante des classes populaires travaille dans les services. Le nombre de diplômés universitaires vivant dans des grandes villes augmente également. Les perspectives et les priorités de ces couches sociales sont ainsi différentes, et de plus en plus divergentes. Cela fait beaucoup de crises existentielles pour la gauche.

 

Est-il possible, dans ces conditions, de réconcilier la gauche avec elle-même ? Nous en avons l’exemple en France avec les candidatures concurrentes de Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon, qui renvoient malgré tout à des lignes de fracture bien réelles.

Il faut revenir à ce qui nous unit. Et beaucoup de choses nous unissent. Par exemple, rappeler qui est responsable de la crise économique et à qui on en a fait payer les conséquences. Ou encore le service public et la résistance à la privatisation, la justice fiscale, l’investissement dans l’économie réelle, les droits des travailleurs.

En ce qui concerne les présidentielles françaises, ce sera évidemment aux électeurs de décider. J’ai rencontré des représentants de Benoît Hamon et de Jean-Luc Mélenchon. Si la gauche reste divisée et qu’il y un second tour entre Macron et Le Pen, ou entre Fillon et Le Pen, ils auront des comptes à rendre. Ils devront expliquer comment nous en sommes arrivés à ce second tour, qui était parfaitement évitable. La France pourrait se retrouver avec une présidence Le Pen, qui serait un désastre absolu pour toute l’Europe, le pire sans doute depuis la Deuxième Guerre mondiale. Ou au mieux avec une présidence Macron, qui attaquerait beaucoup de droits et d’acquis sociaux.

Il s’agit d’être un peu flexible, au lieu de donner dans le sectarisme. Benoît Hamon n’est pas François Hollande. Certes, il est issu de l’establishment du parti socialiste, mais c’est aussi le cas de Jean-Luc Mélenchon. Il est toujours exagéré d’invoquer Hitler et les nazis, mais je rappelle tout de même que s’ils ont remporté les élections légilsatives de 1932, c’est parce que socialistes et communistes ne sont pas parvenus à se mettre d’accord. Certes, il existait des raisons sérieuses à ce désaccord, comme le souvenir de l’assassinat de Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, mais ils ont tout de même permis à Hitler d’arriver au pouvoir. Ensuite les nazis les ont tous tués sans discrimination.

 

Comment redonner de l’élan à la gauche, qui se replie souvent sur une position moraliste face à l’extrême-droite ?

L’un de nos problèmes fondamentaux est la disparition d’une vision optimiste. La gauche apparaît le plus souvent comme défensive : contre la privatisation, contre le Tafta (le traité de libre-échange Europe-États-Unis, ndlr), contre la casse sociale. Je ne cite pas fréquemment Ronald Reagan, mais même si ses politiques consistaient à donner toujours plus aux riches, son discours était toujours résolument optimiste, comme dans sa célèbre campagne « Morning in America ». Il parlait de l’avenir formidable que les gens auraient tous ensemble. Par contraste, la gauche – y compris moi-même – est souvent un peu déprimante.

C’est pour cela que l’idée d’un revenu universel mise en avant par Benoît Hamon m’a intéressé. Nous avons besoin d’idées qui soient aussi des visions, et qui parlent aussi aux jeunes. Les jeunes ont souffert de manière disproportionnée des politiques mises en place ces dernières années. Le soutien dont le Front national bénéficie parmi les jeunes Français est horrifiant. Il n’a pas d’équivalent dans les autres pays européens.

Bref, nous avons besoin d’une vision optimiste et inspirée, plutôt que de rester toujours sur la défensive. Les gens veulent se sentir bien. Qu’a dit Trump ? Make America great again, « Rendre l’Amérique à nouveau grande et formidable ». Qu’ont dit les militants du Brexit ? Take back control, « Reprendre le contrôle ». Ce sont des slogans valorisants, optimistes, qui parlent aux gens de la rue.

 

Mais n’est-ce pas exactement ce qu’Obama a fait ? Cela n’a pas empêché la victoire de Trump...

Certes, il y a une différence entre les slogans et la substance. Dans ce cas la substance a été décevante. Mais au moins il a remporté deux fois les élections présidentielles, contre la plupart des prédictions. Je ne propose pas d’imiter les politiques mises en œuvre par Reagan ou même par Obama, mais il faut tirer les leçons de leurs victoires. Ce qu’Obama, Trump et le Brexit ont en commun, c’est la rhétorique de l’émancipation et du possible. La droite est souvent très forte pour jouer sur le désir des gens de se sentir bien, d’être satisfaits d’eux-mêmes, même si cela implique d’en appeler aux instincts les plus basiques. C’est aussi ce qui a toujours fait la force du néolibéralisme. Personne n’a jamais fait campagne avec pour slogan de réduire les impôts pour les riches et de donner encore plus d’argent aux multinationales : le slogan était celui de l’émancipation des individus pour qu’ils réalisent leur plein potentiel, libérés de l’État et de l’assistanat…

 

Vous travaillez actuellement à votre prochain livre, Politics of Hope (« Politique de l’espoir »), qui sera publié simultanément dans plusieurs pays européens. Où est aujourd’hui cette « politique de l’espoir » ?

Je voyage beaucoup, je vais à la rencontre d’experts et de militants pour découvrir des expériences qui fonctionnent, des idées intéressantes, de nouvelles manières de s’organiser et d’amener le changement. La gauche est actuellement sur la défensive, pour ne pas dire en retraite. Nous avons besoin de repartir à l’offensive, de réfléchir à la vision positive dont nous sommes porteurs. C’est le sujet de mon livre.

 

Quels sont les grands chantiers de la gauche aujourd’hui ?

Par où commencer ? Il faut organiser les travailleurs précaires et s’attaquer à l’enjeu du travail indépendant : les gens aiment la liberté qui l’accompagne, mais pas l’absence de sécurité. Nous devons essayer de regagner les personnes âgées. Et retisser une large coalition allant des ouvriers âgés dans les petites villes aux diplômés des métropoles. La question du réchauffement climatique peut jouer un rôle central dans cette optique. Bien sûr, c’est d’abord une crise existentielle pour l’humanité. Mais c’est aussi une opportunité, si l’on regarde des pays comme l’Allemagne.

Par contraste avec la Grande-Bretagne où le Labour a laissé l’industrie disparaître, l’Allemagne a mis au point une stratégie active pour développer les énergies renouvelables et continuer à créer des emplois décents dans le secteur industriel. Le réchauffement climatique est souvent présenté comme une question abstraite, scientifique, un peu ennuyeuse. En réalité, c’est une question très concrète, quotidienne, qui concerne nos emplois, nos modes de vie, nos logements. Pourquoi ne pas isoler des milliards de logements en France et en Europe ? Tout l’enjeu est de montrer comment cet objectif touche la vie des gens.

 

Vous suivez de près l’expérience de Podemos et des municipalités remportées par la gauche en Espagne. Le niveau local est-il le seul où la gauche remporte encore des victoires aujourd’hui ?

L’expérience de l’Espagne montre effectivement qu’il est possible de transformer les villes et le niveau local en pôles d’alternatives. La gauche espagnole a montré que c’était possible. Elle utilise le pouvoir dont elle dispose du mieux qu’elle peut pour montrer qu’une autre société est possible. C’est important parce que la politique part souvent du local, du quotidien. Ensuite, tout dépend du contexte institutionnel de chaque pays. La Grande-Bretagne est encore extrêmement centralisée mis à part la dévolution de certaines compétences à l’Écosse et au Pays de Galles. Les collectivités locales n’ont aucun pouvoir, si ce n’est de répercuter les coupes budgétaires décidées au niveau central.

 

Parlons de la Grande-Bretagne. Où en est le Labour ? Le Brexit peut-il encore être transformé en une opportunité positive ?

Le Brexit a été un désastre. Le sujet n’a jamais été l’Union européenne, mais l’immigration. Le référendum a déclenché une vague de xénophobie et de racisme qui a massivement aidé les conservateurs. Le Labour est en crise pour les raisons structurelles que j’ai dites, mais aussi à cause des nombreuses défaillances de Jeremy Corbyn et de son équipe, qui ont fait toutes les erreurs stratégiques et de communication imaginables. Ils ont donc laissé le champ libre à la vague actuelle de réaction.

En ce qui concerne le Brexit, maintenant que les gens ont voté, nous n’avons pas d’autre choix que de chercher à nous tirer au mieux de la situation telle qu’elle est, en militant pour une sortie de l’Union qui donne la priorité à l’emploi et au niveau de vie, et qui préserve les droits des citoyens de l’UE résidant en Grande-Bretagne.

 

Est-il possible de créer une alternative à l’austérité et au néolibéralisme au seul niveau national ?

Nous avons besoin d’un mouvement international, parce que les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont globaux. Je ne pense pas cela possible dans un seul pays. Bien sûr, si la France avait un gouvernement progressiste, elle ne serait pas soumise aussi facilement au même chantage que la Grèce, qui ne pesait que quelques pourcents de l’économie de l’Eurozone. Mais elle ne pourrait pas réussir toute seule. Bien sûr que nous avons besoin d’un mouvement international.

Propos recueillis par Olivier Petitjean

Photo : Manifestation des Insoumis, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, pour la VIème République à Paris le 18 mars 2017 / CC JF Henane

 

 

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24 mars 2017 5 24 /03 /mars /2017 14:04

 

 

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Pauvreté

Chaque jour, huit personnes sans abris meurent dans la rue en France

 

par

 

 

Ils s’appelaient Greg, Anne-Marie, Lionel, Julio... Le plus jeune était un bébé de trois semaines, la plus âgée avait 96 ans. Ils font partie des 501 morts de la rue sur le territoire français, recensés par le Collectif Les Morts de la Rue pour l’année 2016. Une lecture de leurs noms, avec le jour et le lieu de leur mort, a eu lieu le 21 mars sur la place du Palais Royal à Paris pour leur rendre hommage et leur offrir des funérailles dignes [1]. Selon le Collectif, le nombre réel de décès de personnes sans abris pourrait être six fois plus élevé. Dans un rapport publié en décembre dernier, le nombre réel de décès de personnes « SDF » est estimé à 2838 personnes en 2015. Soit près de huit personnes chaque jour, qui ne font quasiment jamais la une des médias.

Quelles sont les causes des décès ? Ces personnes ont en général passé dix ans dans la rue avant de mourir. Leur âge moyen est de 49 ans, soit une espérance de vie trente ans inférieure à la moyenne des Français. 43 femmes figuraient dans la liste des morts de 2015, soit 8 % des décès. Six d’entre eux avaient moins de cinq ans.

Dans la rue, on meurt toute l’année, avec cependant trois pics : en février, en juillet et en octobre. 44 % de ces personnes signalées sont décédées sur la voie publique ou dans un abri de fortune. Un peu plus d’une sur trois seulement (37 %) ont été conduites à l’hôpital avant de mourir. Près de la moitié des causes de décès sont inconnues. Le rapport note « une nette surreprésentation des accidents et du résultat d’agressions par rapport à la population générale ». Pour la très grande majorité, ces personnes avaient des liens avec leur entourage : voisinage, amis, maraudes de bénévoles, accueil de jour, famille... Pour le collectif Les Morts de la Rue, l’enjeu est d’« alerter les nombreux partenaires et acteurs de la société afin que des mesures soient prises allant dans le sens d’une meilleure prise en charge des personnes de la rue ».

 

Un SDF sur quatre est salarié

« Dans la vraie vie, un SDF sur quatre est salarié, avoir un emploi ne garantit plus d’avoir un logement », rappellent une cinquantaine d’associations ayant lancé L’Autre Campagne. Qui relève quelques chiffres saisissants : 7,5 % des travailleurs vivent sous le seuil de pauvreté. Certains dorment dans leur voiture, en squat, au camping...

Par ailleurs, 25 % des personnes sans domicile sont salariées et majoritairement en CDI ! « Mais elles occupent généralement des emplois à temps partiel pour un salaire avoisinant les 900 euros par mois, ce qui ne leur permet pas de trouver un logement dans les zones tendues », soulignent ces associations [2]. Autant de données qui visent à en finir avec la stigmatisation des plus démunis. Selon la Fondation Abbé Pierre, 141 500 personnes étaient, en 2016, privées de domicile. Entre habitation de fortune, hébergement collectif ou nuits à l’hôtel, elles risquent en permanence de se retrouver à la rue, et que la pauvreté et ses conséquences leur soient fatales.

 

 A lire sur le sujet : Impôts, fraude, assistanat, vote réac : ces préjugés sur les pauvres qui ne supportent pas l’épreuve des faits

 

 

Notes

[1Voir la liste de leurs noms publiée dans le journal La Croix. Lire également ce reportage du Bondy Blog.

[2Source : INSEE, 2014

 

 

 

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Source : http://www.bastamag.net

 

 

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23 mars 2017 4 23 /03 /mars /2017 22:09

 

 

Source : https://www.youtube.com/watch?v=Fgym_ZvfD5w&feature=youtu.be

 

Macron : candidat de la finance ? par Osons causer
Ajoutée le 22 mars 2017

Pas de procès d’intention : au-delà de son passage au sein de la banque Rothschild et de ses soutiens milliardaires, qu’a vraiment réalisé Emmanuel Macron au cours du quinquennat Hollande, comme secrétaire général adjoint de l’Élysée puis comme ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique ? Que prévoit-il dans son (récent) programme présidentiel pour le monde des banques et des assurances ? L’équipe d’Osons Causer a fait ses recherches et établit la synthèse de ses actes : Macron se place ostensiblement du côté de la finance.

►► Pour s’abonner gratuitement à la chaîne de Mediapart : https://www.youtube.com/user/mediapart

► Les sources : http://osonscauser.com/macron-candida...

► Pour vous abonner à la chaîne d’Osons Causer : http://bit.ly/osonssabonner

 

 

Source : https://www.youtube.com/watch?v=Fgym_ZvfD5w&feature=youtu.be

 

 

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23 mars 2017 4 23 /03 /mars /2017 21:40

 

 

Source : http://www.zonebourse.com

 

 

Les pauvres en Allemagne sont de plus en plus pauvres

                               

23/03/2017 | 17:44
 

Les riches en Allemagne sont de plus en plus riches mais les pauvres sont aussi de plus en plus pauvres, selon un rapport du ministère du Travail et des Affaires sociales.

Dans la première économie d'Europe, sur la période 1995-2015, les gens dont les rémunérations figurent parmi les 40% plus basses du pays ont vu leur salaire brut horaire reculer de 4 à 7% en termes réels.

A l'inverse, les 60% restants ont connu des augmentations allant de 1 à 10% sur la même période.

Le rapport, auquel Reuters a eu accès, n'a pas encore été publié officiellement et doit au préalable obtenir l'approbation d'autres ministères.

Les réfugiés sont pris en compte dans ce rapport - au total, 890.000 d'entre eux sont arrivés en Allemagne en 2015 - ce qui selon le ministère a contribué à la hausse du taux de pauvreté.

Le rapport note que le taux de pauvreté parmi les enfants nés dans les années 1980 avait augmenté de six points par rapport à ceux nés durant la décennie précédente.

Aujourd'hui, la proportion d'enfants qui risquent de vivre dans la pauvreté en Allemagne se situe entre 15 et 21%.

Le thème des inégalités apparaît de plus en plus dans la campagne en vue des élections législatives de septembre.

Le candidat du Parti social-démocrate (SPD) à la chancellerie, l'ancien président du Parlement européen Martin Schulz, veut réformer en profondeur le marché du travail et revenir sur les réformes en matière d'aide sociale mises en place par l'ancien chancelier SPD Gerhard Schröder en 2003.

Beaucoup d'Allemands considèrent que ces réformes ont pénalisé les classes les plus défavorisées.

Une étude de l'Institut Leibniz de recherche économique RWI parue ce mois-ci montre que sur les 7,5 millions d'Allemands ayant un emploi peu rémunéré - ce qu'on appelle les "mini-jobs" en Allemagne - environ 13% gagnent moins que le salaire minimum légal de 8,50 euros de l'heure. (Joseph Nasr et Holger Hansen, Gilles Trequesser pour le service français)

 

Source : http://www.zonebourse.com

 

 

 

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23 mars 2017 4 23 /03 /mars /2017 14:04

 

 

Source : https://gard.demosphere.eu/rv/3882

 

 

Débat "CREER 1 MILLION D'EMPLOIS, C'EST POSSIBLE ! AVEC LA TRANSITION ECOLOGIQUE"

(ATTAC, Solidaires,Confédération paysanne, LDH, Collectif Roosevelt)

 

VENDREDI 24 MARS de 19h à 21h

 

 

Soirée-débat avec Didier Aubé, membre d'ATTAC France, secrétaire national de Solidaires et co-animateur de la campagne "un million d'emplois pour le climat »

 

Nous sommes aujourd'hui confronté.e.s à deux crises majeures : climatique et sociale.

L'urgence climatique : le plus grand défi planétaire de ce début de siècle ! Les faits sont là : l'année 2016 aura été l'année la plus chaude jamais enregistrée et, d'ici à 2030, le record d'émissions mondiales de gaz à effet de serre pourrait être battu chaque année.

Dans le même temps, chômage et inégalités ne cessent de s'accroître. Un million de pauvres en plus en dix ans, principalement sous l'effet de la progression du chômage. Précarité, chantage à l'emploi, attaques contre la protection sociale,…voilà le bilan de la crise sociale.

A cette double crise une réponse est possible : la création d'emplois dits « climatiques » c'est-à-dire dans les secteurs nécessaires à une transition écologique. Nous avons besoin de transformer notre appareil de production et de créer de nouvelles activités, plus intensives en emplois et moins en capital : de la rénovation énergétique à l'agriculture paysanne, des transports à l'énergie, mais aussi dans l'éducation, la formation, la culture…

De nombreuses études récentes et chiffrées ont montré l'effet positif pour l'emploi que l'on peut attendre de la mise en œuvre de politiques de transition écologique.

La transition écologique et citoyenne que nous défendons demande une sortie des énergies fossiles et nucléaires, une réflexion sur nos modes de production et notre mode de vie. Son succès dépendra de notre capacité collective à répondre à plusieurs défis :

  • Comment créer des emplois sans dénaturer l'environnement, en économisant l'énergie et l'eau, tout en resserrant les liens entre citoyens ?
  • Comment accompagner les salarié.e.s vers les nouveaux emplois créés, leur assurer les reconversions nécessaires et sécuriser leurs parcours et leurs revenus ?
  • Comment faire évoluer les entreprises vers d'autres modèles économiques ?

Ces transitions et reconversions doivent être anticipées, accompagnées et financées pour éviter des situations de crise. Partout les initiatives locales se multiplient, à nous de faire en sorte qu'elles deviennent globales. Avant tout, misons sur l'avenir en agissant aujourd'hui.

Venez échanger avec nous sur ces questions.

Soirée organisée autour du rapport « un million d'emplois pour le climat » réalisé par Alternatiba, ATTAC France, Collectif Roosevelt, Confédération Paysanne, FSU, Les Amis de la Terre, Mouvement national des chômeurs et précaires, Réseau Action Climat, Union syndicale Solidaires.

Contacts : ATTAC Nîmes - nimes@attac.org / 06 33 39 84 76 - ales-cevennes@attac.org

CONFEDERATION PAYSANNE 30 : conf30@wanadoo.fr

LIGUE DES DROITS DE L'HOMME (LDH) Nîmes - ldh.nimes@ldh-france.org

Collectif ROOSEVELT Gard - gard@collectif-roosevelt.fr

SOLIDAIRES 30 - bureausolidaires30@outlook.fr / 06 64 80 60 09

 

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22 mars 2017 3 22 /03 /mars /2017 18:16

 

 

Source : https://reporterre.net

 

Face aux méthodes brutales pour imposer le compteur Linky, la résistance grandit

 

22 mars 2017 / Baptiste Giraud (Reporterre)

 

 

D’ici à 2021, 35 millions de compteurs communicants Linky devront avoir été installés en France. Chargés de leur déploiement, Enedis et ses sous-traitants ne respectent pas toujours les habitants qui refusent cette technologie. Enquête à Niort, où de méthodes brutales sont employées.

  • Niort (Deux-Sèvres), reportage

Linky est le nouveau compteur électrique en cours de déploiement en France. Promu par Enedis (ex-ERDF, entreprise chargée du réseau électrique), ce « compteur communicant » a la particularité d’enregistrer la consommation du circuit qu’il alimente chaque demi-heure, et d’envoyer ce relevé par ondes électromagnétiques. Pour ses détracteurs, cela signifie une augmentation des ondes qui nous entourent, et la captation de données concernant notre vie privée.

Des collectifs d’opposants à ce compteur et son installation dans tous les foyers se sont développés depuis son lancement en décembre 2015. Tout en expliquant pourquoi ils sont contre, ils ont commencé à tenter de s’opposer à sa mise en place. Des communes ont notamment tenté de refuser le Linky en prenant des délibérations en conseil municipal.

Niort a la particularité d’avoir été l’une des premières villes concernées, début 2016, par le déploiement des compteurs Linky. Son maire, Jérôme Baloge (Parti radical), est un ancien directeur territorial d’ERDF. Aujourd’hui, 17.700 sur 28.000 compteurs ont été remplacés, selon Enedis.

À l’époque, personne n’avertit la population du déploiement prochain de Linky. Notamment pas la mairie, pourtant propriétaire des compteurs. « Ce n’est pas la mairie qui s’en occupe, c’est une décision de loi », assure Nancy L’Horty, au cabinet du maire. Pourtant, lorsque Reporterre a interrogé Enedis, voilà ce que nous ont répondu deux communicants (qui n’ont pas voulu donner leurs noms) : « Six mois avant le déploiement dans une commune, on contacte les élus locaux pour voir quel type de concertation il faut mettre en place afin d’expliquer le pourquoi de ces compteurs. »

Patricia Véniel, cheville ouvrière du collectif contre Linky Deux-Sèvres, apprend donc la nouvelle par le bouche-à-oreille, et un échange entendu entre le maire et un adjoint, dit-elle à Reporterre. « À ce moment, les gens ne savaient pas ce qu’était Linky. Mais quand on leur a expliqué, alors ça a été la goutte d’eau qui fait déborder le vase : on voulait leur imposer quelque chose dans leur maison », explique-t-elle.

Quand nous nous rendons dans la ville, les autocollants anti-Linky fleurissent sur les voitures et les portes d’entrée. Des « non au Linky » sont écrits à la peinture sur le sol. Pour autant, difficile de savoir combien de personnes s’opposent au remplacement de leur compteur : c’est une lutte individuelle, menée par chaque habitant à son domicile.

 

« Une fois, on a failli en venir aux mains » 

Dès les premiers mois, les techniciens chargés de poser les Linky rencontrent une opposition. « Il y avait un ou deux refus sur dix tentatives de pose », se souvient Maxime, un des techniciens à l’époque. « Très vite, raconte Patricia Véniel, cela a commencé à glisser vers la violence de la part des particuliers qui ne voulaient pas du compteur. Alors, nous avons pris contact avec les poseurs et convenu qu’ils ne changeraient pas les compteurs si une lettre de refus y était collée. » Ces premiers techniciens, engagés par Solutions 30, un sous-traitant d’Enedis, ont depuis été licenciés. « Au début, on se donnait beaucoup pour faire du chiffre, et puis, on s’est rendu compte que les primes qu’on nous avait promises n’arrivaient pas, les heures supplémentaires n’étaient pas payées, il n’y avait pas une voiture de fonction par personne… Alors on a baissé le rythme, et ils ont trouvé des excuses pour nous virer », raconte Maxime [1]...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : https://reporterre.net

 

 

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