Entre la journée de mobilisation nationale du 27 septembre, qui avait vu plus d’une centaine de lycées mobilisés, et avant celle prévue le 11 octobre, les lycéens n’entendent pas « relâcher la pression ». Ce jeudi 6 octobre au matin, à Paris, plusieurs établissements ont été bloqués rapporte l’UNL, le principal syndicat de lycéens, qui dénonce « la rentrée la plus catastrophique du gouvernement ».
Une « manifestation surprise », partie de la place de la Nation vers 10 h 30 pour rejoindre la place de la Bastille, a réuni un petit millier de lycéens des établissements Ravel, Hélène Boucher, Voltaire, Dorian, Arago et Claude Monet, témoigne la FIDL, autre syndicat de lycéens. Selon un journaliste de l’AFP, ils étaient plutôt autour de 300, scandant « Sarko t’es foutu, les lycéens sont dans la rue ».
« Ceux d’entre nous qui s’étaient rassemblés sur les marches de l’opéra Bastille ont été évacués, en petit groupe, par des CRS », témoigne Tristan Rouquier, porte-parole de la FIDL. Plusieurs centaines de lycéens se sont également rassemblés à Jussieu. Des mobilisations ont par ailleurs été signalées devant les lycées Rodin et Fénelon, et devant le lycée Eugène Ionesco à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) par la préfecture. « Notre mobilisation est l’expression d’un refus global des conditions d’études insupportables imposées par le gouvernement : classes à 35 élèves, professeurs non remplacés, mal formés, centaines, voire milliers d’élèves sans affectation…. », énonce Victor Colombani, président de l’UNL.
Pas pour les vacances...
Rien à voir, donc, avec les blocages observés, vendredi 30 septembre, pour protester contre la prétendue réduction d’un mois des vacances d’été. La rumeur, relayée sur Internet et par SMS, avait conduit à des manifestations et blocages notamment à Paris, Grenoble, Douai, Dunkerque, Béthune, Lens, Vannes, Morlaix et Pau. Dans l’académie de Lille, une vingtaine d’établissements, essentiellement des lycées professionnels, avaient été touchés. Le rapport du comité de pilotage sur les rythmes scolaires, qui préconisait de réduire de deux semaines les congés estivaux, n’a pas encore donné lieu à des décisions du ministère de l’éducation, mais Luc Chatel a fait état « d’annonces en automne » sur des mesures mises en vigueur « dès la rentrée 2013 ».
Contacté, le rectorat de Paris fait état de « barrages filtrants » installés, ce 6 octobre, dans une dizaine d’établissements, sur les 172 que compte l’académie. « Tous ont été levés rapidement », précise-t-il. Le rectorat de Versailles évoque une journée « particulièrement calme », et « aucune tension ne s’inscrivant dans les mots d’ordre parisiens. » A Lille, deux tentatives de blocage, dans deux lycées professionnels, ont été signalées. « Deux sur les 520 collèges et lycées que compte l’académie », nuance le rectorat. Affaire à suivre.
Mattea Battaglia