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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 15:58

"Jeunes mais pas cons", des lycéens ont rejoint le cortège. A Paris mardi 11 octobre (AFP - Pierre Verdy)

par Anna Lecerf 17:20

Jean-Luc Mélenchon discute avec des militants au coeur la manifestation parisienne cet après-midi

par Anna Lecerf 17:23

 

A Marseille, "Unité des salariés pour ne pas payer la crise! Des mesures d'urgence pour l'emploi, les salaires, la protection sociale et les services publics." (Claude Paris/AP/SIPA)

par Fanny Abouaf 17:29

A Lyon, un homme qui a pris part à la manifestation brandit un drapeau italien. (AFP / JEAN-PHILIPPE KSIAZEK)

par Anna Lecerf 17:43
Le nouvel Observateur
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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 15:35

 

Rue89 - Pauline Gaudioz- Journaliste web

 

Je suis journaliste web. Cet été, entre deux contrats, je me retrouve au chômage. Pour la première fois de ma vie, je me dirige donc vers Pôle emploi. Une démarche que des milliers de Français font chaque année. Naïvement, je pensais que tout serait simple. Une machine bien rodée. Hélas…

16 juillet : premier dépôt de ma demande d'allocations à mon agence

Pendant un mois, quotidiennement, la Web-addict que je suis va scruter le site de Pôle emploi qui m'indique que mon dossier de demande d'allocations « est en cours d'examen ». Les jours passent. Un beau matin, surprise : plus de mention de mon dossier. J'attends l'e-mail ou le courrier me précisant d'éventuelles pièces manquantes, ou un refus pur et simple. Rien. Dans mon entourage, on me conseille de patienter :

« C'est l'été, tout prend plus de temps. »

Pendant ce temps, sur le terrain de l'ex-ANPE, je reçois quand même une offre d'emploi. Ce sera la seule en plus de trois mois d'inscription. J'avais précisé dans mon profil « recherche un poste de journaliste web, traitant de l'actualité générale dans un média ». La proposition transmise ? Rédactrice de descriptifs d'accessoires de téléphones portables pour un site marchand. Une reconversion s'offre à moi !

Mi-août : on part à la recherche du dossier perdu

Au bout d'un mois, je me décide enfin à passer à l'action : je décroche mon téléphone pour composer le 39 49. « Le numéro unique des demandeurs d'emploi », prévient la voix enregistrée.

Au deuxième appel, après pourparlers, une conseillère accepte de signaler mon cas à mon antenne de Pôle emploi (qui n'est, je l'apprends alors, pas le même que celui où je me suis inscrite début juillet : les aléas de la fusion ANPE/Assedic, j'imagine). Elle me promet un rappel dans les 48 heures pour me donner des nouvelles du dossier. Trois jours après, sans retour, je repasse à l'attaque.

Troisième appel.

« Il faut que vous envoyiez un e-mail à votre conseillère (côté ex-ANPE), elle seule peut lancer une réclamation. »

Je m'exécute. Cette dernière me répond rapidement, dépose la requête et me promet un retour sous sept jours… mais rien.

Au quatrième appel, la musique d'attente a déjà bien imprégné mon cerveau.

« Ah, mais madame, par téléphone, on ne peut rien faire, on n'a pas accès aux détails de votre dossier. Contacter votre conseillère ? Mais elle gère la recherche d'emploi, ça ne servait à rien. Non, il faut vous déplacer. Mais pas au centre où vous vous êtes inscrite, à celui qui gère les allocations. »

Patatras. En trente secondes, elle vient de mettre à mal les conseils de ses collègues des quinze derniers jours. Je me vois comme Romain Duris dans « L'Auberge espagnole » arpentant les couloirs de sa fac pour son dossier Erasmus.

Début septembre : nouveau dossier, nouvel espoir

Le lendemain, déterminée, je prends mon courage à deux mains et me rends au centre en question. Vingt minutes d'attente, avec deux conseillers qui accueillent les chômeurs et quatre autres qui papotent entre elles autour d'un café. Elles sont sans doute en pause – bien méritée vu leur quotidien. Mais debout au milieu d'une queue de quinze personnes qui trépignent, difficile de le voir sous cet angle… et de ne pas trépigner moi aussi !

Quand vient mon tour, on me confirme la disparition mystère de mon dossier, affaire non résolue depuis six jours maintenant.

« On va déposer une réclamation [la troisième donc, ndlr]. Vous aurez une réponse sous sept jours. »

Je repars, peu rassurée, après avoir vu ma réclamation (une simple feuille volante), « classée » sous un bureau, lieu où sont apparemment réunis tous les papiers « importants ». J'ai l'impression qu'au premier courant d'air, elle risque de s'envoler et d'être oubliée dans un recoin poussiéreux.

Mi-septembre : « Il y a bien un problème »

On me rappelle dans les délais promis. Victoire ! J'éprouve une gratitude éternelle envers ce conseiller, qui est le premier à avoir tenu son engagement :

« Alors madame, effectivement, il y a bien un problème. Rassurez-vous, votre dossier n'est pas perdu. C'est juste qu'on ne sait pas où il est. »

J'ai du mal à saisir la nuance. Mais tant pis, quelqu'un s'intéresse enfin à mon cas !

« On devrait le retrouver, mais comme ça peut prendre du temps, le mieux serait peut-être de le déposer à nouveau. »

Heureusement, j'avais fait une photocopie des nombreux documents à fournir… On m'avait prévenu : « Chômeur est un emploi à plein temps. »

Le lendemain, à l'ouverture, je suis donc devant mon Pôle emploi avec mon dossier. Un autre conseiller m'accueille :

« Effectivement, la responsable a entendu parler de votre cas. Sachez qu'elle a eu votre dossier entre les mains. Bon, là, on ne sait plus où il est. Mais il est quelque part chez nous. »

Je visualise alors mon dossier, jouant à cache-cache dans les locaux grisouilles, courant de droite à gauche sur ses petites jambes… et réprime un sourire. Je dépose alors une copie de mon dossier.

Fin septembre : les espoirs douchés

Cinq jours après, le verdict tombe enfin : j'ai droit à des indemnités. Je triomphe : il m'aura fallu plus de deux mois, mais j'ai vaincu ! Veni, vidi… Sauf que en lisant en détail le courrier, je découvre qu'ils ont compté mon salaire de juin comme une indemnité de fin de contrat… ce qui recule de 66 jours mon droit aux allocations.

Retour à la case départ. Dépôt d'une nouvelle réclamation.

Mi-octobre : plusieurs jours perdus, pas un centime de perçu

A ce jour, je n'ai toujours pas perçu un centime du Pôle emploi. Mon dossier est éternellement en attente. Fantôme ou facétieux, selon les versions. Heureusement, depuis, j'ai retrouvé un contrat, perçu un salaire.

Mais que se serait-il passé dans le cas contraire ? Sans revenu depuis le 30 juin ? Je doute que mon banquier ou mon supermarché auraient été aussi patients que moi. Le Pôle emploi, au lieu de me booster pour chercher un poste, m'aura surtout fait perdre beaucoup, beaucoup de mon temps libre à m'arracher les cheveux… Seule consolation : sur Facebook, lorsque je narre mes déboires, je ne suis manifestement pas un cas isolé. Et mes péripéties amusent beaucoup.

Post-scriptum : le coup de grâce

Mais, j'avoue, même après cet été infernal… j'avais encore sous-estimé Pôle emploi ! Début octobre, un courrier, avec un gros tampon rouge « urgent » sur l'enveloppe, est arrivé chez moi :

« Nous vous confirmons [ah bon ? je n'étais au courant de rien ! ] votre inscription à une formation “utiliser Internet”. »

Je reste interloquée. M'apprendre à rédiger un CV, pourquoi pas. M'aider à préparer un entretien, OK. Mais proposer une formation d'une heure quarante-cinq minutes pour utiliser Internet à une journaliste web… Suivi personnalisé, vous avez dit ?

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 15:26

Santé | LEMONDE | 11.10.11 | 16h07   •  Mis à jour le 11.10.11 | 16h07

 
 

Cela fait des années que Sabine (le prénom a été changé) a des vertiges. Elle est pour cela suivie dans le service d'otho-rhino-laryngologie (ORL) du professeur Georges Lamas à l'hôpital parisien de La Pitié-Salpêtrière. Après deux séances de shiatsu, la sensation de "tête flottante" qui l'incommode a disparu. Le shiatsu, littéralement "pression des doigts", est une technique d'origine japonaise. C'est une médecine énergétique qui vise à rétablir l'harmonie du corps en agissant sur les méridiens, selon les principes de la médecine traditionnelle chinoise.

Sabine fait partie de la trentaine de patients de ce service à avoir suivi des séances de shiatsu. "Cette pratique vise à apporter un complément, voire un réconfort aux patients qui sont en souffrance. La rééducation classique ne soigne pas tous les symptômes : acouphènes, raideurs de la nuque, stress", explique Sophie Jamet, infirmière diplômée en rééducation vestibulaire, à l'origine du projet, qui a démarré il y a un an.

Les patients ont droit à trois séances gratuites, puis trois dans un dispensaire proche. Parallèlement, une fois par mois, des massages sont proposés au personnel. La prochaine étape serait d'évaluer scientifiquement ces données, indique Céline Kilhoffer, cadre de santé. Si les bienfaits du shiatsu sont réels, il reste à les évaluer.

Une étude, en cours d'écriture de procédure, sur l'apport du shiatsu pour atténuer la fatigue liée à certaines pathologies neurologiques comme la sclérose en plaques (SEP), la maladie de Parkinson ou la sclérose latérale amyotrophique (SLA), devrait démarrer au second semestre 2012 dans le cadre d'un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC), à l'initiative du docteur Nadine Le Forestier, neurologue à La Pitié-Salpêtrière.

"Cette pratique, qui se veut complémentaire des traitements au long cours, ne pourra être introduite que si elle est officialisée par une recherche thérapeutique rigoureuse", explique le docteur Le Forestier. L'idée est née lorsque ce médecin a reçu un courrier de la fille d'une de ses patientes, décédée. "Cette femme, atteinte de SLA, a vu ses douleurs atténuées par le shiatsu et a eu une fin de vie plus paisible", précise Bernard Bouheret, praticien et enseignant de shiatsu depuis trente ans. L'expérience est également positive pour les parents d'enfants adoptés. Le pédiatre Frédéric Sorge proposait, lorsqu'il était à Saint-Vincent-de-Paul, d'apprendre aux parents adoptifs à toucher leurs enfants avec la technique du shiatsu. Il souhaite poursuivre l'expérience à l'hôpital Necker.

Le shiatsu fait partie des nombreux traitements complémentaires qui font leur entrée dans les hôpitaux. Une vingtaine de services des hôpitaux de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) intègrent la médecine chinoise, médecine ancestrale. Elle recouvre quatre grandes disciplines : la pharmacopée, l'acupuncture, les massages thérapeutiques (tui na, shiatsu), et les pratiques psycho-corporelles (qi gong et tai-chi).

L'acupuncture est par exemple utilisée pour traiter la douleur en obstétrique ou en gynécologie notamment. Le qi gong est proposé aux personnes obèses dans le service de nutrition de la Pitié de Jean-Michel Oppert.

"Notre but est d'identifier quels traitements peuvent être efficaces en intégrant la médecine chinoise à la prise en charge conventionnelle", souligne le Dr Catherine Viens-Bitker, chargée de cette question à la direction de la politique médicale de l'AP-HP. "Cela peut être très utile en prévention secondaire des maladies chroniques, poursuit-elle. J'ai suivi une femme atteinte d'un cancer du sein en chimiothérapie. Elle avait des picotements très forts au bout des doigts, de fortes douleurs dans les mains, et perdait ses ongles. Après une séance de shiatsu et de l'acupuncture, la douleur a disparu, les picotements sont devenus gérables et elle n'a plus perdu ses ongles", explique Maxime Rigobert, praticien de shiatsu.

"50 % des patients en oncologie et 75 % des personnes souffrant d'une maladie chronique ont recours à des médecines complémentaires. Elles ont de bons effets, sont sans toxicité majeure et coûtent moins cher", explique le professeur Jean-Raymond Attali, de la Fédération mondiale des sociétés de médecine chinoise (WFCMS). "Le shiatsu atténue les effets de la chimiothérapie, comme la fatigue ou les nausées", explique Bernard Bouheret. "L'usage montre que cela marche. Il faut maintenant mettre en évidence cette efficacité", ajoute le Dr Viens-Bitker.

Neuf projets de recherche ont été retenus dans le PHRC d'Ile-de-France, qui en compte 900. Un colloque sur la médecine chinoise en milieu hospitalo-universitaire s'est tenu le 16 septembre à La Pitié-Salpêtrière. Les médecines dites complémentaires constituent en outre l'un des points du plan stratégique 2010-2014 de l'AP-HP. "Le but est de faire de ces thérapies des actes du quotidien, pour la santé de nos patients", a affirmé Mireille Faugère, directrice générale de l'AP-HP, lors de ce colloque.

Les réticences restent fortes. Le professeur André Grimaldi, diabétologue, a vivement raillé ce colloque. "Notre rôle est d'avancer dans la connaissance de ces médecines, sans a priori", concède le docteur Catherine Viens-Bitker. Malgré les freins, le mouvement est lancé.

Pascale Santi

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 15:22

LEMONDE.FR avec AFP | 10.10.11 | 19h48

 
 

 

Photographie d'un feu rouge devant la façade d'un immeuble ancien à Paris.

Photographie d'un feu rouge devant la façade d'un immeuble ancien à Paris.AFP/BOYAN TOPALOV

Le nombre de contraventions pour feu rouge grillé a explosé de 1 500 % entre 2009 et 2010, selon le ministère de l'intérieur qui l'explique par le déploiement des radars aux feux tricolores. Le nombre de contraventions est ainsi passé de 17 962 PV en 2009 à 287 421 en 2010, selon une étude sur le "comportement des usagers de la route" rendue publique lundi 10 octobre par le ministère de l'intérieur.

C'est le type de contraventions qui a le plus augmenté en un an. Le nombre global de contraventions a en effet progressé de 5,11 %, à 20 812 055, alors que pour la première fois en dix ans, le nombre de délits routiers baissait de 1,71 %, à 552 278. Après les PV pour franchissement de feu rouge, ce sont les contraventions pour stationnement (hors polices municipales) qui ont le plus augmenté : de 6 645 179 en 2009 à 7 511 731 en 2010, soit une hausse de 13,04 %.

"UN EFFET MÉCANIQUE"

L'explosion du nombre de contraventions pour feu rouge grillé s'explique, en grande partie, par le fait que "nous avons notablement accéléré le déploiement des radars de franchissement de feux", a relevé le porte-parole du ministère de l'intérieur, Pierre-Henry Brandet. Selon lui, cette hausse revêt "un effet mécanique", et cet "effort porté là-dessus en 2010 se poursuit cette année". Les radars de franchissement de feu ont commencé à être déployés en 2005, pour expérimentation, à Paris, au Vésinet (Yvelines), à Metz, Nancy et Toulouse. Leur déploiement s'est généralisé à partir de 2009.

Cette progression est donc logique, soulignent associations et experts, qui mettent aussi en cause l'assouplissement du permis à points. "Ce n'est pas surprenant, c'est ce qui est voulu", relève l'expert en santé publique Claude Got : comme lors du déploiement en 2004 des radars contrôlant la vitesse, "on introduit un nouveau système, cela engendre une augmentation rapide du nombre de contraventions, avant une stabilisation", explique-t-il.

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 15:17

Les députés socialistes ont décidé de s'abstenir, déplorant que les parlementaires n'aient jamais mis la problématique du pouvoir d'achat au cœur de leurs débats.

 

L'Assemblée nationale doit se prononcer, mardi 11 octobre, sur le projet de loi sur les droits des consommateurs afin de réduire leurs "dépenses contraintes" et de "d'assurer le respect effectif du droit de la consommation en renforçant les pouvoirs des agents chargés de la répression des fraudes".

Ce texte sur les droits des consommateurs – le quatrième depuis 2007 – ratisse large. Il est censé améliorer leur protection dans les domaines du logement, du teléphone, des fournisseurs d'accès à Internet, de la vente à distance, et de l'énergie.

  • Télécommunications : Globalement, le texte prévoit une meilleure information des clients des opérateurs de téléphonie. Ceci concerne notamment les "offres illimitées" qui bien souvent n'ont d'illimitées que le nom. En l'état, la loi prévoit que "les restrictions et exclusions apportées aux offres qualifiées d''illimitées', 'vingt-quatre heures sur vingt-quatre' ou comportant des termes équivalents, doivent être mentionnées de façon claire, précise et visible". Par ailleurs, le législateur enjoint les opérateurs à mettre en place un système d'information quant à sa consommation, notamment, en cas de "facture anormalement élevée".

Afin de faciliter l'accès aux télécommunications, les fournisseurs d'accès à Internet devront instaurer un tarif social pour les personnes aux revenus modestes et les opérateurs téléphoniques, des offres adaptées aux sourds-muets. Enfin, cette loi renforce la lutte contre le démarchage téléphonique abusif en imposant des amendes allant de 15 à 30 000 euros aux entreprises qui ne respecteraient pas la liste d'opposition au démarchage téléphonique Pacitel.

  • Immobilier : La loi, si elle est votée en l'état, punira les abus des propriétaires. Elle sanctionnera la non-restitution des cautions dans le délai légal de deux mois. Il imposera au propriétaire de restituer intégralement la caution si aucun état des lieux n'a été fait à l'entrée du locataire dans le logement. Concernant les agences immobilières, la loi limitera à trois mois la durée des clauses d'exclusivité qu'elles imposent à leurs clients. Elles seront désormais punies si elles demandent de manière abusive des documents à leurs potentiels clients, comme les "certificats de travail, des certificats du précédent bailleur, des relevés de compte, etc."

LeMonde.fr

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 15:13

La proposition de loi dite de "simplification" modifie le droit du travail et de la Sécurité sociale

 

Analyse | LEMONDE | 11.10.11 | 16h35

 
 

Attention ! Le texte dont la discussion commence mardi 11 octobre à l'Assemblée nationale est une sorte d'"objet législatif non identifié". Sous le doux euphémisme de "proposition de loi relative à la simplification du droit et à l'allégement des démarches administratives", il comporte en réalité de multiples dispositions qui touchent à la fois au droit du travail, aux codes des collectivités territoriales, de la construction et de l'habitat, aux régimes sociaux et fiscaux. Il modifie les conditions d'exercice dans le secteur agricole, le tourisme, le transport, l'expertise comptable, la presse et les médias...

Un véritable fourre-tout, qui compte pas moins de 90 articles au départ, et pourrait, à l'arrivée, en comporter beaucoup plus. Les lobbies de toutes sortes s'activent en coulisses pour profiter de cette "voiture-balai législative", selon l'expression d'Alain Vidalies (PS), pour y glisser, le plus discrètement possible, les amendements ou propositions qu'ils n'ont pas réussi à faire passer pendant la législature.

A l'origine, un rapport du président de la commission des lois, Jean-Luc Warsmann (UMP), remis le 6 juillet au président de la République. Objectif : "Desserrer les contraintes excessives qui pèsent sur les entreprises, mais aussi sur les artisans, les agriculteurs et les professions libérales." Le rapport préconisait quelque 280 mesures. Bon nombre d'entre elles ont été transcrites dans cette proposition de loi déposée le 28 juillet et inscrite par le gouvernement à l'ordre du jour prioritaire dès la reprise des travaux parlementaires.

"Desserrer les contraintes" passait donc, dans la proposition de loi de M. Warsmann, par une "harmonisation" des seuils d'effectifs des entreprises pris en compte pour certaines réductions de cotisations sociales, en modifiant, ni plus ni moins, le droit de la Sécurité sociale. La commission des affaires sociales, saisie pour avis, s'en est alarmée, jugeant un peu délicat de toucher ainsi aux règles sociales au détour d'une proposition dite de "simplification".

"Il est incontestable que notre droit appelle une simplification. Cela étant, prenons garde de ne pas verser dans le simplisme", a prévenu Dominique Dord (UMP), rapporteur pour avis, relevant que ces dispositions priveraient la Sécurité sociale de plusieurs dizaines de millions d'euros de ressources. "La nécessité de protéger les recettes de la Sécurité sociale l'emporte à nos yeux sur l'impératif d'harmonisation des textes", a insisté M. Dord, plaidant pour la suppression de ces articles.

"La commission des affaires sociales a réglé une partie des difficultés, note M. Vidalies, mais il en reste encore en pagaille et d'autres vont probablement surgir sous forme d'amendements "venus de nulle part"." Il n'en manque pas, en effet. Pioché dans le tas, par exemple, au titre des "dispositions diverses", le relèvement à 15 000 euros du seuil à compter duquel les marchés publics doivent être soumis à appel d'offres et mise en concurrence. Le texte permet aussi d'augmenter le temps de travail sur une période donnée sans modifier le contrat de travail.

Certaines propositions de loi recalées refont leur apparition sous forme d'amendement : comme la proposition de l'ex-député Jean-Frédéric Poisson en 2010, alors écartée, visant à augmenter le quota d'heures complémentaires non majorées dans le cadre du temps partiel, ou celle de Frédéric Lefebvre visant à faciliter le télétravail en cas de maladie ou de grossesse.

D'autres amendements, plus inattendus, ont été déposés par des députés de l'UMP soudain inspirés par la revente et la récupération de métaux ferreux et non ferreux. "Heureusement, cette fois, le Sénat pourra jeter un regard averti sur ce texte et le corriger", se rassure M. Vidalies.

Patrick Roger

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 15:04

Un Tunisien colle une affiche à Tunis pour la campagne électorale du parti islamiste Ennahda le 1er octobre 2011.

Alors que les 11 000 candidats s'affairent aux quatre coins du pays pour faire connaître leur programme auprès des nouveaux électeurs tunisiens, certains ont choisi la Toile pour partager leurs propositions. A l'instar de Doustourna, qui part déjà un projet de Constitution sous le bras, soumis au débat en ligne.

 

 

Avec plus de 1 500 listes à l'élection pour l'Assemblée constituante du 23 octobre, difficile pour les listes indépendantes de se démarquer des listes de partis plus enracinés dans le paysage politique tunisien. Alors que les 11 000 candidats s'affairent aux quatre coins du pays pour faire connaître leur programme auprès des nouveaux électeurs tunisiens, certains ont choisi la Toile pour partager leurs propositions. A l'instar du réseau de listes indépendantes Doustourna, qui part déjà un projet de Constitution sous le bras, soumis au débat en ligne.

Une initiative inédite pour un mouvement qui ne l'est pas moins. "Issue d’un mouvement associatif, Le Manifeste du 20 Mars 2011, et de la société civile, Doustourna se pose en tant qu’alternative à l’électoralisme des partis politiques en course pour l’élection de l’assemblée constituante", présente L'observatoire politique tunisien, un blog qui se propose de décrypter les programmes des partis politiques tunisiens.

"La société civile a été à l’avant-garde de la révolution et le principal acteur de la chute du régime injuste. Elle se doit d’être, aujourd’hui plus que jamais, aux premiers rangs de la refondation démocratique. Car la société qui a créé sa révolution ne peut compter que sur elle-même pour inscrire ses aspirations dans la constitution."  

Profession de foi en ligne de Doustourna.

Les membres de Doustourna se sont ainsi engagés à n'occuper aucune responsabilité gouvernementale. "Nous sommes tous issus de la société civile. Et nous croyons fermement que notre place est à l'Assemblée pour écrire la Constitution et non pas au pouvoir exécutif", a clarifié Thouraya Sethom, candidate dans la circonscription Nabeul 1, lors de son premier meeting de campagne, le 3 octobre, citée par le journal électronique Kapitalis. N'ayant la Constituante que pour seul objectif, ils ne proposent aucun programme économique, social ou culturel, mais davantage un projet de société.

Pour eux, il ne fait aucun doute : Doustourna, "c'est la base, l'origine, la référence. Il s'agit simplement du seul et unique projet de constitution. Tous les partis portent des slogans et non pas des projets de constitution", commente Jawhar Ben Mbarek, professeur de droit constitutionnel et tête de liste Tunis 2. "Nous avons déjà gagné. Toutes les forces démocratiques et progressistes en Tunisie se sont inspirées de Doustourna", clame-t-il. Et l'Observatoire politique tunisien d'acquiescer : "on reconnait aisément l’apport de cette initiative dans l’ensemble du débat politique tunisien".

DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE

Le spot de campagne de Doustourna en arabe et en langue des signes.

Les têtes de liste du réseau Doustourna ont commencé à réfléchir et à travailler sur un projet de constitution le 20 mars, au sein de l'association Le Manifeste. Le 20 juillet, un premier draft du projet de constitution a été diffusé et finalement publié le 5 octobre sur le site Doustourna. Les internautes ont la possibilité de commenter et d'évaluer chacun des articles de cette Constitution en cliquant "J'aime" ou "Je n'aime pas", en les notant sur une échelle à quatre niveaux. Doustourna se positionne ainsi comme "une proposition du peuple, par le peuple et pour le peuple", note l'Observatoire politique tunisien.

Les maîtres-mots de Doustourna sont "vigilance citoyenne, décentralisation et démocratie locale", résume le site Kapitalis. Le projet de Constitution, résolument progressiste en matière de droits et libertés fondamentales, place le citoyen au fondement de la société. Aucune mention n'est faite à la religion, qui s'efface derrière la mention de l'enracinement du peuple tunisien dans "l'histoire, d’appartenance arabo-musulmane et ouvert à toutes les civilisations et valeurs humaines" (article 2).

"Concernant le régime politique qu’ils souhaitent mettre en place, il s’agit d’un régime parlementaire avec un président élu au suffrage universel direct pour une durée de cinq ans renouvelable une fois avec un droit d’opposition lui permettant de contrôler la politique gouvernementale, limiter la domination du parlement et du chef de gouvernement. Le président est donc un contre-pouvoir du parlement. La politique générale de l’Etat étant entre les mains d’un gouvernement issu de la majorité parlementaire", analyse L'observatoire politique tunisien. 

UN RÉFÉRENDUM POPULAIRE

Doustourna avance aussi quelques propositions pour l'organisation du travail de la Constituante. Ainsi, le mouvement indépendant se prononce en faveur d'un référendum d'adoption de la constitution, le 17 décembre 2012, qui marquera le deuxième anniversaire de l'immolation de Mohammed Bouazizi à Sidi Bouzid. Autre date symbolique, le 14 janvier 2013 est pour Doustourna le jour idéal pour la tenue des élections législatives et présidentielle.

"Nous nous engageons à ce que le projet de Constitution élaboré par l’Assemblée Constituante soit proposé au referendum populaire. Ce référendum répond à deux nécessités : la première est que le dernier mot revienne au peuple, et que son approbation de la Constitution donne une force et une légitimité incontestables à celle-ci ; la seconde est que, sachant que le peuple jugera le projet, les élus de la constituante s’efforceront à arriver à un consensus sur une version et la discuteront dans un esprit plus positif", dit le groupe sur son site internet.

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 15:01

Reportage | LEMONDE | 11.10.11 | 16h20

 
 

Le chef d'état-major de l'armée israélienne qui appelle les ministres à voter contre le premier d'entre eux, Benyamin Nétanyahou ; Shass, le parti ultraorthodoxe, qui menace de provoquer une crise gouvernementale ; la majorité des internes en médecine en instance de démissionner... Décidément, le printemps social israélien n'a pas pris fin avec le démantèlement du camp de tentes du boulevard Rothschild de Tel-Aviv, le 3 octobre.

Stricto sensu, le premier ministre a remporté une victoire : dimanche 9 octobre, seuls 8 ministres se sont prononcés contre l'adoption du rapport Trajtenberg, censé constituer la réponse politique à la révolte de la classe moyenne et des étudiants contre la vie chère, entamée à la mi-juillet. Si 21 ministres ont finalement apporté leur soutien à M. Nétanyahou, ce succès laissera des traces. Et d'abord dans les relations entre ce dernier et le général Benny Gantz, patron de l'armée.

Car le rapport Trajtenberg est financé par une ponction annuelle de 3 milliards de shekels (environ 600 millions d'euros) sur les crédits militaires, un budget quasi sacro-saint en Israël. Alors dimanche, le ministre de la défense, Ehoud Barak, est venu au conseil des ministres flanqué du général Gantz, lequel a joué son rôle, enjoignant chacun de voter contre M. Nétanyahou. En substance : vu l'accumulation de menaces au Proche-Orient, il serait irresponsable de baisser la garde en réduisant les crédits militaires.

"Personne ne sait ce qui va se passer demain. Vous voulez que nous nous préparions pour le scénario du pire ? Où voulez-vous que nous fassions des économies ? Sur Iron Dome ?", a lancé le général, faisant référence au système antimissile destiné à détruire les roquettes du Hamas et du Hezbollah. Et M. Barak d'enfoncer le clou : "Rappelez-vous la guerre du Kippour en 1973, et la seconde guerre du Liban en 2006. Des coupes budgétaires drastiques avaient été opérées sans discernement. " M. Barak exagérait un peu : si Tsahal avait été mal préparée pour ces deux conflits, c'est surtout à cause d'une faillite du renseignement.

Un premier pas

M. Nétanyahou est resté impavide. Il s'était assuré le soutien des cinq ministres d'Israël Beitenou, le parti ultranationaliste du ministre des affaires étrangères, Avigdor Lieberman, grâce à une poignée de cadeaux politiques. Ce faisant, il a pris le risque de s'aliéner le soutien des quatre ministres de Shass. Pour autant, même si les chefs étudiants rejettent le rapport Trajtenberg en exigeant un "vrai budget social ", ce vote est un premier pas.

M. Nétanyahou agit dans l'urgence : lundi soir, après des atermoiements, il a recommandé que des augmentations de salaire soient consenties aux jeunes médecins. Sans être sûr que ce soit suffisant pour éteindre cet autre foyer du printemps social : quelque 700 internes des hôpitaux, mécontents de leur rémunération, avaient symboliquement démissionné dans la journée...

Laurent Zecchini (Jérusalem, correspondant)

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 15:00

Compte rendu | LEMONDE | 11.10.11 | 16h02

 
 

Bangkok Envoyé spécial - Depuis des semaines, la rumeur courait dans Rangoun que le gouvernement birman pourrait élargir les quelque 2 100 prisonniers politiques détenus sous l'"ancien régime", avant que la junte au pouvoir s'autodissolve en mars pour laisser la place à un gouvernement civil dominé par d'anciens militaires.

Mardi 11 octobre, la télévision d'Etat birmane a annoncé la libération, à partir de mercredi - jour du départ en Inde du président Thein Sein pour sa première visite officielle à New Delhi -, de plus de 6 300 "prisonniers", sans préciser si ce chiffre visait les seuls détenus politiques. Le régime a déjà remis en liberté, dans le passé, des prisonniers de droit commun en fin de peine.

Quelques heures auparavant, la Commission nationale pour les droits de l'homme, mise en place en septembre par le gouvernement, avait réclamé, dans un quotidien officiel, la libération des "prisonniers de conscience" afin de répondre aux appels de la communauté internationale. Lundi, des responsables gouvernementaux avaient indiqué à l'Agence France-Presse qu'une amnistie incluant des prisonniers politiques aurait lieu dans les jours suivants.

Cette annonce semble acter la réalité d'un processus de libéralisation dont le rythme s'accélère. Au mois d'août, le président de la République et la chef de l'opposition, Aung San Suu Kyi, se sont rencontrés. Plus tard, le président a invité les exilés à revenir au pays.

Puis il a tendu la main en proposant l'ouverture d'un dialogue aux chefs des mouvements de guérilla des groupes ethniques en lutte aux frontières. Le gouvernement a ensuite annoncé la mise en place d'une commission des droits de l'homme. La semaine dernière, un haut responsable a même évoqué un assouplissement, voire l'abolition pure et simple de la censure.

Différentes mesures censées préparer le terrain à des réformes économiques plus larges, telle la récente revalorisation des retraites, ont également été prises. La libération des prisonniers constitue un point d'orgue de cette ouverture politique.

Fin septembre, le gouvernement de Naypyidaw, capitale politique de la Birmanie, a par ailleurs pris une décision encore inimaginable il y a quelques semaines : la suspension de la construction d'un barrage hydroélectrique sur le fleuve Irrawaddy par une compagnie chinoise, sous prétexte que le projet était impopulaire.

Officiellement, les prisonniers politiques n'existaient pas. Ce sont des journalistes, des avocats, des militants des droits de l'homme. Certains sont détenus depuis le mouvement démocratique de 1988 ou la révolte des moines, en 2007.

Leur libération permettrait d'enclencher un processus menant à la levée des sanctions économiques imposées par les Etats-Unis et l'Union européenne. Un observateur expliquait récemment au Monde à Rangoon qu'un "mécanisme" devrait être trouvé par le gouvernement afin d'expliquer les raisons de ce grand pardon. Et de déterminer qui seraient les premiers bénéficiaires d'une mesure devant logiquement intervenir par étapes.

Le secrétaire d'Etat adjoint américain chargé de l'Asie orientale et des pays du Pacifique, Kurt Campbell, a déclaré lundi à Bangkok au cours d'une conférence que les récents développements de la situation au Myanmar - nom officiel de la Birmanie - montraient les changements "spectaculaires" en cours.

M. Campbell, qui a récemment rencontré à Washington le nouveau ministre birman des affaires étrangères, Wunna Maung Lwin, a estimé que la nature du dialogue entre le gouvernement et Aung San Suu Kyi était "de bonne tenue". A propos d'une éventuelle levée des sanctions, il a dit que les Etats-Unis "répondront par des mesures appropriées en proportion des décisions prises" par le gouvernement birman.

Nyan Win, porte-parole de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), la formation politique d'Aung San Suu Kyi, a estimé pour sa part, lundi, avoir bon espoir que les centaines de membres du parti encore sous les verrous soient bientôt libres.

Antoine Clapik

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 14:55

Reportage | LEMONDE | 11.10.11 | 16h13   •  Mis à jour le 11.10.11 | 16h34

 
 

Stockholm Correspondance - Le nouveau gouvernement danois, dirigé par la sociale-démocrate Helle Thorning-Schmidt et issu, lundi 3 octobre, de la victoire de la gauche aux élections législatives du 15 septembre, commence à prendre des premières décisions qui vont dans le même sens : celui d'un assouplissement de la politique d'immigration. Il s'agit d'un changement radical, car pendant dix années d'exercice du pouvoir par la droite, soutenue par l'extrême droite et parfois par les sociaux-démocrates, le Danemark a adopté les règles les plus strictes de l'Union européenne.

"Auparavant, les étrangers étaient vus comme une menace et les fonctionnaires étaient entraînés à refuser les demandes de permis de séjour, explique au Monde Liv Holm Andersen, porte-parole sur l'intégration du Parti radical, l'un des deux petits partis de la nouvelle majorité de gauche qui a imposé cette nouvelle orientation. Il ne s'agit pas d'ouvrir les frontières en grand, mais désormais, tout va changer. L'époque où l'extrême droite imposait le ton du débat dans ce pays est révolue."

Parmi les mesures prises ces derniers jours, certaines ont valeur de symbole. C'est le cas de la suppression du ministère de l'immigration, dont les fonctionnaires seront répartis entre ceux de la justice et des affaires sociales, de la simplification et de la transparence des critères pour la demande de permis de séjour, de citoyenneté et de regroupement familial, de l'abandon du rétablissement des contrôles aux frontières, tel qu'il avait été imposé ce printemps par l'extrême droite.

Le système de permis à points pour le regroupement familial, qui excluait les gens sans formation supérieure et, de facto, de nombreux étrangers de pays ciblés, est supprimé. C'est ce texte qui avait commencé à faire basculer l'opinion et le Parti social-démocrate l'an dernier. Autres décisions à forte valeur symbolique, l'abrogation du terme de "ghettos", lancé officiellement pour traiter en priorité certains quartiers difficiles, et la nomination au poste de ministre de l'égalité, des cultes et des affaires nordiques d'un ministre radical d'origine indienne.

"Le monopole de DF (le Parti du peuple danois, extrême droite) est terminé, se félicite Bashy Quraishy, un vétéran de la lutte antiraciste au Danemark. C'est un grand jour pour les étrangers et pour les Danois progressistes, car DF a tenu le gouvernement en otage pendant dix ans. Même les deux partis de l'ancien gouvernement, les libéraux et les conservateurs, prennent désormais leurs distances vis-à-vis de l'extrême droite. C'est très positif." Seul l'ancien ministre libéral de l'immigration, Soren Pind, s'est fendu d'un commentaire cinglant, déclarant que la nouvelle politique signifiait "l'ouverture des frontières et des caisses".

"Nous avions vraiment besoin de changement. Nous ne pouvions plus continuer dans cette rhétorique allant toujours vers plus de restrictions, estime Yildiz Akdogan, ancienne députée sociale-démocrate d'origine turque qui, lorsqu'elle était au Parlement jusqu'à cet automne, était l'une des rares à critiquer les décisions de son parti. Il était parfois très dur pour moi de défendre cette politique que je trouvais souvent stupide."

Ce changement de politique ne s'est effectué que sous la pression des deux petits alliés, l'un au centre et l'autre à l'extrême gauche, qui ont tous deux affiché les plus fortes progressions aux élections législatives et dont le soutien est indispensable pour former une majorité de gauche. "Nous allons revenir à un traitement raisonnable de ces questions, note Jacob Bjerregaard, porte-parole des sociaux-démocrates sur les questions d'immigration et d'intégration. La politique sera plus juste et équilibrée mais nous maintiendrons la règle des 24 ans (le mariage avec un étranger est impossible si l'un des conjoints a moins de 24 ans) qui a empêché beaucoup de mariages forcés."

Le Parti social-démocrate, suivi plus tard par le Parti socialiste populaire, avait cédé à cette surenchère stigmatisant les étrangers par peur d'être jugés mous par l'électorat. Bon nombre des lois sur l'immigration ont ainsi été votées par les sociaux-démocrates. C'est la conséquence du débat qui a divisé le Parti social-démocrate alors au pouvoir durant les années 1990, lorsque les édiles de cette sensibilité politique des banlieues de Copenhague réclamaient des réactions au fur et à mesure que l'immigration grossissait et que l'extrême droite ponctionnait leurs électeurs.

Cette frange du parti l'a emporté à partir des années 2000. "Depuis quelques jours, c'est à nouveau plus facile d'être social-démocrate au Danemark", avoue, soulagé, un proche du nouveau gouvernement.

Olivier Truc

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