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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 22:42

http://www.legrandsoir.info/slavoj-zizek-allocution-a-liberty-place-occupy-wall-street-impose-magazine.html
12 octobre 2011
Slavoj ZIZEK

Ils disent que nous sommes des perdants, mais les véritables perdants sont là-bas à Wall Street. Ils ont été sauvés avec des milliards de notre argent. Ils nous appellent des socialistes, mais il y a toujours du socialisme pour les riches. Ils disent que nous ne respectons pas la propriété privée, mais lors de la crise financière de 2008, plus de propriété privée durement acquis a été détruite que tout ce que nous aurions pu détruire nous mêmes en nous y consacrant jour et nuit pendant des semaines. Ils disent que nous sommes des rêveurs. Mais les véritables rêveurs sont ceux qui pensent que les choses peuvent continuer ainsi indéfiniment. Nous ne sommes pas des rêveurs. Nous sommes en train de nous réveiller d’un rêve qui se transforme en cauchemar.
Nous ne détruisons rien. Nous ne faisons que constater comment le système se détruit lui-même. Nous connaissons tous cette scène classique dans les dessins animés. La chat arrive au bord d’un précipice mais continue de marcher, en ignorant qu’il n’y a rien en dessous. Ce n’est que lorsqu’il regarde vers le bas, et qu’il s’en rend compte, qu’il tombe. C’est ce qui nous arrive ici. Nous disons à ces types à Wall Street : « hé, regardez en bas ! »
Au milieu du mois d’avril 2011, le gouvernement chinois a interdit à la télé, au cinéma et dans les livres toutes les histoires qui parlent d’une réalité alternative ou de voyage dans le temps. C’est bon signe pour la Chine. Ces gens rêvent encore d’alternatives, alors il faut interdire ces rêves. Ici, nous n’avons pas besoin d’une prohibition parce que le système dirigeant a réprimé même notre capacité de rêver. Regardez ces films que nous voyons tout le temps. Il vous est facile d’imaginer la fin du monde. Une astéroïde détruit toute vie sur terre et ainsi de suite. Par contre, vous n’arrivez pas à imaginer la fin du capitalisme.
Alors que faisons-nous ici ? Laissez-moi vous raconter une merveilleuse vieille blague de l’époque communiste. Un Allemand de l’Est est envoyé travailler en Sibérie. Il sait que son courrier serait ouvert par les censeurs, alors il dit à ses amis : « Mettons-nous d’accord sur un code. Si ma lettre est rédigée à l’encre bleue, ce qu’elle raconte est vraie. Si elle est rédigée à l’encre rouge, elle est fausse. » Au bout d’un mois, ses amis reçoivent leur première lettre, écrite à l’encre bleue. La lettre dit ceci : « Tout est merveilleux ici. Les magasins sont pleins de bons produits. Les cinémas passent de bons films occidentaux. Les appartements sont grands et luxueux. La seule chose qui manque ici c’est l’encre rouge. » C’est ainsi que nous vivons. Nous avons toutes les libertés que nous voulons. Mais ce qui nous manque c’est l’encre rouge : le langage pour exprimer notre non-liberté. La manière que nous avons appris à parler de la liberté – la guerre contre le terrorisme et ainsi de suite – falsifie la liberté. Et c’est cela que vous êtes en train de faire ici. Vous nous donnez à tous de l’encre rouge.
Il y a un danger. Ne tombez pas amoureux de vous-mêmes. Nous passons un bon moment ici. Mais rappelez-vous, les carnavals ne coûtent pas très cher. Ce qui compte, c’est le lendemain, lorsque nous serons tous retournés à nos vies quotidiennes. Est-ce que quelque chose aura changé ? Je ne veux pas que vous-vous souveniez de ces journées comme, vous savez, du genre « Oh, nous étions jeunes et c’était merveilleux. » Souvenez-vous que notre message essentiel est « nous avons le droit de réfléchir aux alternatives. » Si la règle est brisée, nous ne vivons pas dans le meilleur des mondes. Mais le chemin est long. Il a de véritables problèmes à résoudre. Nous savons ce que nous ne voulons pas. Mais que voulons-nous ? Quelle organisation sociale pourrait remplacer le capitalisme ? Quel genre de nouveaux dirigeants voulons-nous ?
Rappelez-vous : ce n’est pas la corruption ou la cupidité qui est le problème. C’est le système qui est le problème. C’est lui qui vous oblige à être corrompu. Méfiez-vous non seulement de vos ennemis, mais aussi de vos faux amis qui sont déjà à l’oeuvre pour diluer le processus en cours. De même qu’on vous offre du café sans caféine, de la bière sans alcool, de la crème glacée sans matière grasse, ils vont tenter de transformer ceci en une protestation inoffensive, morale. Une processus décaféiné. Mais la raison de notre présence ici est que nous en avons assez d’un monde où, pour recycler des cannettes de Coca, vous donnez quelques dollars à la charité, ou vous achetez un cappuccino à Starbucks où les 1% reversés à des enfants affamés du tiers-monde suffisent pour s’acheter une bonne conscience. Après avoir sous-traité le travail et la torture, et que nous sommes en train de sous-traiter nos vies amoureuses aux agences matrimoniales, nous avons sous-traité aussi notre engagement politique. Nous voulons le reprendre.
Nous ne sommes pas des Communistes si le communisme désigne un système qui s’est effondré en 1990. Rappelez-vous que ces communistes là sont aujourd’hui les capitalistes les plus efficaces et impitoyables. En Chine, il y a un capitalisme encore plus dynamique que votre capitalisme américain, et il n’a pas besoin de démocratie. Cela signifie que lorsque vous critiquez le capitalisme, ne cédez pas au chantage que vous seriez contre la démocratie. Le mariage entre démocratie et capitalisme est brisé Le changement est possible.
Qu’est-ce qui nous paraît possible, aujourd’hui ? Observez les médias. D’un côté, en matière de technologie et de sexualité, tout paraît possible. On peut aller sur la lune, devenir immortel grâce à la biogénétique, avoir du sexe avec n’importe qui et n’importe quoi. Mais regardez du côté de la société et de l’économie. Là, presque tout devient impossible. Vous voulez augmenter un peu les impôts pour les riches ? Ils vous répondent que c’est impossible, que nous perdrions notre compétitivité. Vous voulez plus d’argent pour la santé ? Ils répondent « impossible, cela nous entraînerait vers un état totalitaire. » Il y a quelque chose qui ne va pas dans le monde, où on nous promet l’immortalité mais où on vous interdit de dépenser plus pour la santé. Il faudrait peut-être redéfinir nos priorités. Nous ne voulons pas un meilleur niveau de vie, nous voulons une meilleure qualité de vie. Si nous sommes Communistes, c’est uniquement dans le sens que le peuple nous importe. Le peuple de la nature. Le peuple des privatisés par la propriété intellectuelle. Le peuple de la biogénétique. C’est pour cela, et uniquement pour cela, que nous devrions nous battre.
Le communisme a totalement échoué, mais les problèmes du peuple demeurent. Il nous disent que nous ne sommes pas des Américains. Mais il faut rappeler quelque chose à ces fondamentalistes conservateurs qui prétendent être les véritables Américains : qu’est-ce que Christianisme ? C’est le saint esprit. Qu’est-ce le saint esprit ? C’est une communauté égalitaire de croyants reliés par leur amour des uns pour les autres, et qui n’ont que leur liberté et leur responsabilité pour y parvenir. Dans ce sens, le saint esprit est présent ici. Et là-bas à Wall Street, ce sont des païens qui vénèrent leurs idoles blasphématoires.
Il vous suffit d’avoir de la patience. La seule chose que je crains, c’est qu’un jour nous rentrions tous chez nous pour nous réunir ensuite une fois par an, pour boire des bières et pour nous remémorer avec nostalgie « ah, quel bon moment nous avons passé là-bas ». Promettez-vous que ça ne sera pas le cas. Nous savons que souvent les gens désirent quelque chose sans vraiment le vouloir. N’ayez pas peur de vraiment vouloir ce que vous désirez.
Merci beaucoup.
Slavoj Žižek
traduction "à mon avis, il n’a pas voté aux primaires du Parti Socialiste celui-là" par VD pour le Grand Soir avec probablement les fautes et coquilles habituelles.


Slavoj Žižek (prononciation : /slaˈvɔj ʒiˈʒɛk/), né le 21 mars 1949 à Ljubljana, en Slovénie, est un philosophe et psychanalyste slovène de tradition continentale.
Il a reçu son doctorat de philosophie de l'Université de Ljubljana et a étudié la psychanalyse à l'Université de Paris VIII avec Jacques-Alain Miller et François Regnault. Chercheur post-doctoral à l'Institut de sociologie de l'Université de Ljubljiana, il est régulièrement invité dans des universités, particulièrement aux États-Unis (Columbia, Princeton, New School for Social Research, New York et Michigan).
Il est connu pour son utilisation des travaux de Jacques Lacan sous l'angle de la culture populaire ainsi que pour ses analyses de Hegel. En plus de son travail comme interprète de la psychanalyse lacanienne, il a écrit sur divers sujets comme le fondamentalisme, la tolérance, le politiquement correct, la mondialisation, la subjectivité, les droits de la personne, le mythe, le cyberespace, le postmodernisme, le multiculturalisme, le marxisme ou encore sur des personnalités comme Lénine, David Lynch ou Alfred Hitchcock. Outre Hegel et Lacan, Zizek cite souvent des philosophes français de gauche tels que Jacques Rancière, Etienne Balibar, Gilles Deleuze ou encore Alain Badiou, et a formulé une critique de Carl Schmitt.
Personnalité des mouvements alternatifs slovènes, il s'est présenté en 1990 comme candidat du parti Démocratie libérale slovène (Liberalna Demokracija Slovenije, centriste) à la première élection présidentielle libre qui a précédé l'indépendance de son pays en 1991.


Appel international du 15 octobre
http://15october.net/fr/
dimanche 9 octobre 2011
aaa
Le 15 octobre des gens du monde entier descendront dans les rues et sur les places. De l’Amérique à l’Asie, de l’Afrique à l’Europe, ces personnes se mobilisent pour réclamer leurs droits et exiger une vraie démocratie. Maintenant il est temps de nous réunir dans une protestation mondiale non-violente.
Le pouvoir en place travaille au profit de quelques-uns en ignorant aussi bien la volonté de la majorité que le prix humain et environnemental que nous payons. Cette situation intolérable doit cesser.
 
Unis d’une seule voix, nous allons faire savoir aux politiciens, et aux élites financières qu’ils servent, que c’est à nous, le peuple, de décider de notre avenir.
Nous ne sommes pas des marchandises entre leurs mains, ni entre celles des banquiers, qui ne nous représentent pas.
Le 15 octobre nous nous rencontrerons dans les rues afin d’initier le changement mondial que nous voulons. Nous allons manifester pacifiquement, débattre et nous organiser jusqu’à l’obtenir.
Il est temps de nous unir. Il est temps pour eux de nous écouter.


Peuples du monde, mobilisez-vous le 15 Octobre !
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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 14:05

L'argumentaire des conseillers en com de l'Elysée et repris en choeur par les soldats de l'UMP ( Coppé, Morano, Pécresse etc...) consistant à faire remarquer que " 4% du corps électoral c'était bien peu" et d'ajouter que "96 % du corps électoral se sont désintééressés de ces primaires" parait bien sur très excessifs comme à leurs habitudes pour parler de l'opposition. On peu s'étonner ,d'ailleurs , messieurs les journalistes qui ont recueulils ces propos qu'aucun de vous n'aillez fait remarquer aux imbéciles qui les formulent, qu'on ne mesure jamais les résultat d'un scrutin par apport aux inscrits ( sinon, Sarkozy aurait été élu en 2007 avec 42% des voix ! )
Les commentateurs politiques, et les organisateurs de ces primaires sont assez d'accord pour dire que la participation à ce scrutin est une réussite.

Comme ce type de scrutin était nouveau, par définition, il n'y a pas d'historique. Pour les uns ( le PS) plus d'un million de votants et au delà, étaient qualifiés de "succés" pour les autres (les commentateurs politiques ) en dessous de 2 millions cela aurait été vraissemblement un résultat moyen.

Succés, résultat moyen ou...échec ?

On aurait pu s'attendre, en prenant en compte quelques objections et surtout au regard de l’intérêt susciter par les débats télévisés ou bien encore par l'objectif affiché, de ces primaires " donner au citoyen la possibilité de désigner, le candidat qui représentera le PS aux Présidentielles" qu'une forte participation mobiliserait, un nombre de participants dans une fourchette des suffrages portés sur le candidat du PS au premier tour d'une Présidentielle !

Depuis 1974, qui est en fait une exception ( candidature unique de la Gauche : 11 millions de suffrages sur F. Mitterand ) le candidat socialiste au premier tou rdes présidentielles, reçoit environ entre 7 millions et 10 millions de suffrages sur son nom ! (cf-voir le site ici)
L' autre exception, de taille elle aussi, le résultat de Lionel Jospin en 2002 . Le candidat PS fut éliminé pour un second tour avec seulement un peu plus de 4 ,6 millions de suffrages !

Or le nombre de votants à ces premières primaires citoyenne n'est que de 2,6 millions !

Alors, échec ou succés ?

Je serais enclin à penser que ces primaires citoyennes sont plutôt un échec, plutôt qu'un franc succès pour le parti socialiste et ce pour plusieurs raisons.

Mais d'abord évacuons les contraintes qui ont pu peser sur ce scrutin :

  • La nouveauté, on a jamais fait avant, on observe on fera après.

  • le fait de ne pas pouvoir voter « à son bureau de vote habituel » avec comme conséquence que seul peut être les plus motivés ont su repérer leur « bureau de vote » ( cette dernière contrainte étant principalement le fruit du refus de l'UMP et de l’État Sarkozy, à travers ses Préfets pour ne pas « faciliter » le scrutin au PS)

  • Une contrainte possible, comme à l'évidence ce n'était pas un premier tour de Présidentielles où la motivation de voter pour son. candidat afin qu'il soit présent au 2ème tour, les électeurs potentiels se sont abstenus.

Examinons cela de plus près, dans le cas d'un premier tour d'élection Présidentielles le PS agrège des suffrages dans une fourchette de 4,6 millions à 10 millions de suffrages. Le résultat bas de la fourchette, en 2002, s'expliquant par deux thèses assez controversés, la première étant la multiplication des candidatures à gauche, hypothèse privilégiée par le PS, l'autre plus vraisemblable, le désaveu de la politique du PS pendant les 5 années de cohabitation. L' unes explicants l' autres et reciproquement ( les voix sur Chevènement- Mamère- Laguiller- Besancenot- Hue – Taubira) rassembleront plus de 7 millions de suffrages. On peut s'autoriser à penser que le nombre de votant dimanche dernier soit dans cette fourchette. Or cette première primaires citoyenne, n'a rassemblé que 2 ?6 millions d'électeurs ! Les politologues auront bien du travail pour expliquer cela, voilà un chantier intéressant.

L'autre événement que pour le moment personne ne relève mais qui bien réel, aurait pu également faire croire que nombre plus important d'électeurs se soit dépacé.

Il n' y a pas eu que les électeurs d'un premier tour de présidentielles, sympathisants socialistes qui soient allés votés ce dimanche. C'est un fait avéré, les écologistes l'ont confirmé, nombre de sympathisants sont allés voté à Paris, par exemple et pour ce que je connais autour de moi quelques amis et bien sur moi même qui ne votons pas socialistes au premier tour d'une présidentielle, sont allés voter pour A. Montebourg. Combien étions nous dans ce cas ?

Donc en fait encore moins d'électeur que pour Jospin au premier tour de 2002 mais encore en réalité beaucoup moins car comme je viens de le dire d'autres électeurs non primo-votants pour un candidat du PS ont voté pour un des 6 candidats.

Enfin, Nadine Morano a beau jeu de crier « tout ça pour ça » Hollande contre Aubry et à la sortie un des deux « éléphant du PS » pour se présenter au suffrage lors du premier tour des élections présidentielles ! Autant revenir au bonne vieille méthode, quand les militants désignaientt leur champion !

Toutes ces raisons m’inclinent à penser que le PS aurait tort de se réjouir du résultat de dimanche dernier. D'autant plus que si pour le deuxième tour de dimanche prochain, il y a encore moins de participants il semblera évident alors pour l'observateur averti qu'il s'agit comme pour 2002 d'un désamour pour le candidat du PS qui se sera exprimé et qu'un scénario identique va inévitablement se reproduire si la Gauche ( PS- EELV- FdG-NPA- Lutte ouvrière, MRC) se montre dans l'incapacité de présenter une candidature unique, non pas pour battre Sarkozy, mais bien pour être sur d'être présente au second tour. Car la Droite (UMP- centristes) sera toujours capable d'aligner entre 7 et 10 millions d'électeurs et le Front National de Marine Le Pen, en ces temps de crises pourrait largement dépassé le score du borgne en 2002 , soit 4,8 millions de suffrages !

La Gauche aurait en réalité bien des soucis à se faire pour envisager une alternative possible à Nikozy Sarcolas avec les conséquences que l'on connait si Sarkozy en prenait pour 5 ans, le peuple pleurera.. !

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 13:47

12 octobre 2011

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De l’horizontalité des assemblées à la réappropriation de l’espace public, il n’y a qu’un pas. Sortir de chez soi ou sortir de soi. Planter sa tente sur une place publique ou prendre part aux débats sociaux et politiques du monde qui nous entoure. C’est principalement à travers ces deux angles, la tangibilité et l’existentialisme des espaces publics, que j’envisage ici le phénomène du “toma la plaza” (“take the square”) des Indignés.

L’espace public matériel
Il est certainement celui qui définit le mieux la notion d’espace public dans l’imaginaire collectif, bien qu’il masque trop souvent les autres formes d’espaces publics. En effet, l'espace public matériel est tangible. C’est la surface de la terre et des rues, les choses qui y sont physiquement attachées. C’est celui du sol, du territoire, du corps. En cela, planter sa tente sur une place c'est comme y élire domicile, l’habiter, y ancrer sa présence, physiquement. Cet acte exprime aussi la volonté de se faire une place dans la société et surtout de la choisir. Il s’agit d’une réappropriation palpable, que l'on foule de ses pieds, sur laquelle on peut se poser, se reposer.

L'espace public immatériel
Ce que j’appelle “l’espace public immatériel” c’est l’espace des idées. Celui où se déroulent des échanges non tangibles, tels que les discussions, les débats, les assemblées populaires, les ateliers. C’est l’espace de l’expression orale. De la pensée, des valeurs, de la culture, du savoir et de la conscience.
Les espaces publics réel et virtuel
Outre le caractère de tangibilité des espaces publics, il est utile, je crois, d’envisager celui de l’existentialisme. Car si l’on peut accepter que les espaces publics matériels et immatériels ne peuvent être que réels, on se doit de les situer par rapport à ceux que l’on appelle les espaces publics virtuels.
En cela, je pense à l’espace dans lequel les êtres humains peuvent interagir par le biais d’outils technologiques. Dans les faits, ils agissent réellement, puisqu’ils utilisent leurs mains et leur cerveau pour introduire des informations sur la toile. Faudrait-il alors définir que ces informations deviennent virtuelles dès l’instant où elles sont créées ? Et qu’elles redeviennent réelles dès qu’elles parviennent à la pensée du destinataire ? De quel nature est donc cet espace virtuel sachant qu’il n’existe qu’en tant que lien entre deux espaces réels ? Une autre question pourrait alors être posée : les réseaux virtuels, qu’ils soient politiques, sociaux, économiques, financiers ou culturels ont-ils une influence sur les espaces publics réels ? Et inversement, les réseaux citoyens virtuels peuvent-ils se réaliser ? En somme, quelle est la nature de leurs interactions ?  A l’heure où nous constatons de plus en plus que la réappropriation de l’espace public virtuel est en voie de développement, la neutralité du net est de plus en plus menacée comme nous l’explique parfaitement Benjamin Bayard. Parallèlement, nous assistons à des manifestations de plus en plus nombreuses de cette volonté de matérialiser la neutralité du net dans l’espace public réel. Mais je pense qu’il faut cependant garder à l’esprit que cette conquête collective des espaces publics devra d’abord passer par la conquête de nos propres espaces, à savoir notre corps et notre esprit.
Les espaces publics multiples
La façon dont nous évoluons dans ces différents espaces est unique, propre à chacun de nous et variable dans le temps. Il s'agit de prendre conscience du fait que les différents espaces publics dans lesquels nous sommes ou existons sont tous liés, dépendants les uns des autres.
Ceci nous rappelle un épisode intéressant de l’arrivée des marches internationales à Bruxelles, le 8 octobre 2011. Les autorités ont refusé aux Indignés le droit d’établir leur campement sur la pelouse du Parc Elisabeth, tout en leur proposant l’alternative de s’installer dans les locaux désaffectés de l’université voisine. Situation un peu inédite, qui a obligé les Indignés à débattre de cette question en assemblée. En définitive, la majorité a opté pour les locaux proposés tandis que plusieurs dizaines d’autres ont préféré tenter de forcer le blocus. La résolution validée fût : "nous ne nous divisons pas, notre campement se compose de deux campements".
En cela, cette assemblée a éclairé le fait qu'il était quasi impossible d'arriver à un consensus sur le type d'espace public à convoiter. Pour la simple et bonne raison que ces choix sont personnels. Il ne s'agit donc pas d'opposer ces deux espaces comme les apparences pourraient le suggérer, mais plutôt de les envisager comme des composantes d'un ensemble plus grand et plus divers, à savoir les espaces publics multiples. Rien de sert d'opposer les personnes qui font le choix de conquérir l'espace public matériel à celles qui optent pour l'immatériel. Rien n'est blanc ou noir. Le champ des possibles est à l'image de la diversité humaine et il dévoile les différentes formes d'expression d'un même message : la volonté plurielle de se réapproprier toutes les composantes de l’espace public.
La réappropriation des espaces publics multiples peut aussi se définir d’une manière plus générale par la remise en question des espaces privés, lorsque ceux-ci grignotent, dévorent et engloutissent les espaces publics. Que cela passe par la privatisation de la sécurité sociale, de l’éducation, des espaces de parking ou de rues entières, des transports en commun, de la distribution des ressources de base, eau, nourriture, habitat et énergie ou encore de la gestion de nos données informatiques et médicales.

En conclusion de cet article, je voudrais souligner mon souhait de soumettre ces pistes de réflexion à la critique et aux commentaires, dans l’espoir d’élargir un débat public.


Littéralement,
Badi Baltazar
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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 13:43

Publié par Badi Baltazar Lis moi avec webReader

Bruxelles, le 11 octobre 2011


Le HUB : QG européen des Indignés

Les marcheurs partis d’Espagne et de France au milieu de l’été et des centaines de citoyens venus d’ici et d'ailleurs sont maintenant à Bruxelles depuis 4 jours. Alors qu’ils planifiaient d’occuper et d’habiter le Parc Elisabeth pour y organiser une Agora Internationale dont le but était de permettre à un foisonnement d’idées, de débats, d’ateliers et d’assemblées de se réaliser, ils ont été contraints - suite aux négociations avec les autorités communales -d’élire leurs quartiers généraux dans le bâtiment du HUB (Hogeschool-Universiteit Brussel). C’est depuis l’un des bureaux situés au 5ème étage que je vous adresse ces quelques lignes, non sans l’impression de vivre des moments surréalistes.

De ce perchoir, la vue panoramique sur Bruxelles est à couper le souffle. D’autant plus troublante que les 5 étages sous mes pieds ainsi que les sous-sols du bâtiment grouillent de créativité, de projets en tout genre et d’inconnus aux visages familiers. Les Indignés y ont également installé leur Media Center, le deuxième du genre à Bruxelles. C’est ici qu’atterrissent les décisions et autres informations produites dans les assemblées qui se tiennent dans les amphis de l’université ou ailleurs dans la ville.
Une période d'adaptation
Pour répondre aux besoins criant d’informations fiables sur ce qui se déroule à Bruxelles depuis l’épisode politico-médiatico-policier du week-end dernier, je vais tenter - quoique cet exercice périlleux n’a que l’ambition de sa subjectivité - de dresser ici un état de lieux de la situation générale du mouvement.
Pour nous resituer dans le contexte, nous devons garder à l’esprit que la situation est assez inédite. Il s'agit d’un endroit où des centaines de citoyens venus de dizaines de pays différents, inconnus les uns pour les autres, se retrouvent enfermés. Le mot d’ordre, c’est la débrouille, l’entraide et le partage. Ca se démène dans tous les coins pour produire du contenu, organiser des ateliers, traduire des compte-rendus, etc. Il y a donc fort à parier que la diffusion d’information devrait être plus efficace à cours terme. Et l’échéance du 15 octobre est là pour rappeler tout le monde aux essentiels.
Parallèlement, les discussions, les états d’âmes et les débats organisationnels sont légions. Il ne serait pas honnête de ne pas relayer la cacophonie structurelle ambiante, tant en terme de diffusion d’informations contradictoires qu’en terme d’absence de communication extérieure. J’ai croisé plusieurs personnes dans le hall du HUB qui avaient du mal à s’informer quant aux horaires, aux thèmes et aux lieux des assemblées et des ateliers.

 
Le double discours des autorités

En m’engageant dans la rue du HUB, j’ai aperçu une voiture banalisée en planque. On aurait dit Dupont et Dupond en blouson de cuir. S’ils sont là, ce n’est pas pour guetter l’arrivée des Tueurs Fous, mais plutôt pour alerter leurs acolytes dès qu’un petit groupe de plus de 5 personnes quittent le HUB. Sans compter les combis en faction dans le Parc Elisabeth qui se trouvent à 100m à peine. 


En listant les appareils de ce dispositif policier, je ne peux m’empêcher de repenser aux paroles prononcées par les représentants des forces de l’ordre lors de l’Assemblée du 8 octobre : « Nous voulons collaborer avec vous et nous sommes convaincu que le mouvement des Indignés est un mouvement pacifique qui a le droit de faire entendre sa voix » ou encore cette phrase écrite par Freddy Thielemans dans sa lettre du 6 octobre dernier : « Parce que, comme vous, je suis convaincu que la Ville de Bruxelles - et telle est mon ambition pour celle-ci en ma qualité de Bourgmestre - doit rester une capitale ouverte sur le monde en offrant un espace de dialogue et de revendications sur les grands enjeux de société qui nous interpellent ». 

Aujourd'hui, le comportement des forces de l'ordre et l'état d'alerte permanent dont il témoigne, nous renseignent explicitement sur leurs vraies intentions. Leur but étant bien de museler le mouvement et de veiller à ce que ce dernier végète bien sagement dans son coin. Mais la réalité risque bien de les rattraper car ce HUB a tout les airs d’une cocotte minute sur un feu de Bengale. A force de vouloir concentrer tant d’énergie dans un vase clos, le besoin d’oxygène dont manque cruellement les assemblées populaires risque d’être fatal pour les fins stratèges de la police fédérale.

Les assemblées populaires manquent d’oxygène


Les assemblées générales se tiennent dans les amphis. Même si cela peut paraître sexy au premier abord, les amphis se révèlent être un handicap dans la pratique. En effet, ces endroits sont idéaux pour des conférences ou des ateliers, mais ils ne répondent pas du tout aux besoins pratiques du mode assembléaire. La disposition en cercle fait défaut. Les gens ne se voient pas. Il y a une séparation gênante entre l’espace des orateurs et celui de l’auditoire. 

Les quelques assemblées qui y ont eu lieu depuis l’installation dans le HUB ont toutes été le théâtre de l’improductivité et de la divergence. La structure assembléaire est très difficile à reproduire dans un environnement clos, ce qui m’amène à la conclusion suivante : Le HUB pour les conférences, les ateliers, peut-être, mais pas pour y tenir des assemblées populaires qui par nature ont vocation à exister sur les places publiques où leur visibilité, leur caractère ouvert et libre prennent toute leur ampleur. Cantonner le mouvement à un bâtiment, c’est le priver de son essence.

Notons également que la méthodologie assembléaire développée en Espagne ces derniers mois est mise à rude épreuve. Les barrières culturelles et linguistiques existent même si la volonté de les effacer est manifeste.



Les sorties de la journée

Vers 11h30, une trentaine de personnes ont quitté le HUB pour se rendre au Parlement Européen. Juste avant d'arriver à destination, ils furent cordialement accostés par un agent de police qui leur expliqua qu'ils ne pouvaient se rendre du côté Schuman, mais qu'ils pouvaient par contre se rabattre sur la place du Luxembourg. Sur le chemin, la joie et la bonne humeur et les danses théâtrales rythmèrent la marche. 

Une fois arrivés sur place, un député européen se manifesta et leur expliqua qu'il ne pouvait inviter que 8 personnes dans les bâtiments du Parlement. Alors que certains des Indignés accompagnèrent leur hôte, les autres organisèrent une assemblée sur l'esplanade du Parlement, sous les yeux attentifs d'un cordon policier.


Les entretiens qui se déroulèrent à l'intérieur du Parlement furent cordiaux, bien que le passage des invités fût encadré de près par les forces de l'ordre et que les regards des députés européens qu'ils croisaient n'étaient pas très avenants. Les Indignés ont néanmoins pu faire part de leur revendications et de leurs positions quant aux problèmes majeurs qui frappent nos sociétés actuelles. Ils quittèrent ensuite le Parlement pour se diriger vers la Grand-Place où ils arrivèrent vers 13H30. C'est alors qu'ils furent refoulés par la police, les empêchant ainsi de tenir une assemblée populaire sur la célèbre place. Ce qui me semble tout simplement scandaleux. Interdire arbitrairement à  des citoyens de circuler librement est tout simplement illégal.
Des problèmes méthodologiques

Outre la problématique du type d’espace public convoité que j’ai essayé de développer dans un autre article que je publie parallèlement, nous pouvons constater la difficulté de mettre rapidement en place des structures organisationnelles efficaces compte tenu du fait que les acteurs de ce défi font à peine connaissance et qu’ils viennent de dizaines de pays différents.
La pression et la surveillance constantes exercées par les forces de l’ordre, couplées à la perte de repères et la relative organisation qui règne dans le HUB et dans le mouvement, m’oblige à dresser un constat mitigé. Mais j’espère néanmoins que les citoyens mobilisés arriveront à donner forme à leurs ambitions. D'après un ami présent sur place, l'assemblée de ce soir s'est plutôt bien déroulée, d'autant plus que la thématique principale fut celle de la méthodologie à appliquer et plus particulièrement celle de la prise de décision. Nul doute que c'est une affaire à suivre de près.

La conquête des places publiques

Il me semble qu’il est grand temps pour les Indignés de se lancer à la conquête des places publiques. Que le mouvement puisse s’oxygéner et reprendre son souffle. La marche partie d’Allemagne a traversé la frontière belgo-allemande hier et devrait atteindre la capitale européenne jeudi 13. Du côté hollandais, un peloton de cyclistes a quitté Amsterdam pour rejoindre Bruxelles vendredi 14 en faisant étape à La Haye, Breda et Anvers. Par ailleurs, un nombre indéfini de cars espagnols est sur les startingblocks pour être à Bruxelles pour la journée du samedi 15.


Dans l’espoir d’avoir pu contribuer à dissiper les zones d’ombres qui se répandent et sèment parfois l’incompréhension. Car il apparaît évident que, dans l’état actuel du mouvement, bienheureux celui qui pourra présager des évènements à venir.

Littéralement,
Badi Baltazar
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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 13:36
Libérartion - Hier à 0h00 (Mis à jour à 17:05)
Depuis des semaines, des campeurs dénoncent à New York l’emprise de la finance. Témoignages d’Américains en colère.


Par Texte Fabrice Rousselot, correspondant à New York Photos Pascal Perich

Chris Cobb. (Pascal Perich)

Il est 10 heures du matin et une première réunion à ciel ouvert a lieu à Zuccotti Park, à quelques encablures du New York Stock Exchange, dans le sud de Manhattan. Une fille habillée de noir lance l’ordre du jour : «Comment mieux faire passer nos revendications auprès du plus grand nombre ?» Tout autour, des sacs de couchage. Mais, depuis plus de trois semaines qu’ils sont là, les 500 manifestants de la «campagne pour occuper Wall Street» se sont organisés. Il y a un coin cuisine, un coin repas, un coin pour les médias. Le mouvement, surtout, s’est étendu à tous les Etats-Unis.

Ce week-end, des manifestations, soutenues par les syndicats, ont eu lieu dans une soixantaine de villes comme Boston, Chicago, San Francisco ou Baltimore. Avec, à chaque fois, quelques centaines ou quelques milliers de personnes dans la rue. Les revendications sont multiples, mais tous rejettent les inégalités et disent réagir face à la crise et à l’emprise du monde de la finance sur la société. «C’est antiaméricain», a réagi dimanche le candidat à l’investiture républicaine, Herman Cain.

Pourtant, il y a là beaucoup de jeunes, mais aussi des Américains de tous âges venus dire leur inquiétude devant le marasme économique et le chômage. Ils affirment que cette vague est le début d’une large contestation. Rencontre avec six de ces Indignés de l’Amérique.

 «Des banques totalement déconnectées de la réalité»

Robert Segal, 47 ans, ex-technicien, vendeur de vins:

«Quand j’étais dans l’informatique, à la fin des années 90, j’ai travaillé pendant longtemps pour des établissements financiers à Wall Street. Pour moi, Wall Street ne signifiait pas grand-chose, je ne me rendais pas compte. Désormais, c’est le symptôme du malaise. Avec des banques totalement déconnectées de la réalité, qui ont provoqué la crise des subprimes et qui jouent avec le sort de millions de personnes comme on joue au casino. J’ai perdu mon emploi dans une boutique de vins de Brooklyn en décembre dernier, et rien ne s’est présenté depuis. La crise est là, et elle ne partira pas toute seule. Il faut faire quelque chose, participer à un mouvement de masse pour changer de direction. Je ne crois plus au gouvernement. Nous sommes dans un système politique avec deux partis corrompus qui se marquent à la culotte et sont dans une impasse. Je suis installé ici, et je n’ai aucune intention de partir. D’ailleurs, j’ai un tableau à côté de moi que je réactualise tous les jours. Jusqu’à présent, on a reçu 35 000 dollars [environ 25 700 euros] de dons. Pas mal, non?»

«Ma génération n’a plus d’illusions, pas d’avenir»

 

Anj Ferrara, 24 ans, peintre et sculptrice:

«Quand j’ai entendu parler de ce mouvement, je suis venue tout de suite car ce que j’entends ici est en totale adéquation avec ce que je pense. Ce que l’on vit aujourd’hui est le début d’un processus qui doit aboutir à une nouvelle forme de réflexion démocratique. Je suis d’une génération qui n’a déjà plus d’illusions, qui pense qu’elle n’a pas d’avenir. Nous n’avons aucun droit à la parole en Amérique, les citoyens n’ont aucune voix. Tout est bloqué, et la situation au quotidien est de pire en pire. Il faut que tout le monde se rassemble, que toutes les revendications s’unissent pour que naisse quelque chose. Moi, ici, j’ai décidé de m’occuper de la cuisine et de recruter des gens pour faire des repas. C’est un début, mais c’est comme cela qu’il faut faire. Commencer petit pour devenir grand. Nous sommes déterminés à nous faire entendre et à rester ici autant de temps qu’il le faudra. Cela faisait longtemps que les jeunes cherchaient un moyen de s’exprimer, nous l’avons trouvé.»

«La finance détruit le tissu social de l’Amérique»

Chris Cobb, 41 ans, artiste et journaliste free-lance:

«Je suis là depuis le premier jour, le 17 septembre. Je me suis fabriqué cette fausse caméra de Fox News depuis qu’un journaliste de la chaîne d’information est venu nous filmer ici. Le soir, le reportage qu’il a diffusé ne parlait que de hippies et de marginaux. C’était un mensonge total par rapport à ce que nous représentons. Quelque part, Fox News est l’archétype de ce qui ne va pas dans ce pays. Une chaîne de télévision détenue par le pouvoir de l’argent et qui fait de la propagande sans se préoccuper de l’information. La vérité, c’est que les gens autour de moi en ont assez du système dans lequel on vit, qui est dominé par la finance. C’est la finance qui détruit le tissu social de l’Amérique. Elle a des pratiques illégales, et elle s’est infiltrée partout. Il n’y a pas de solution idéale à la crise que nous traversons. En venant ici, nous essayons de faire réagir les gens dans la rue, nous parlons à la presse pour faire passer le message de changement qui est le nôtre. Il y en a assez des inégalités, il faut que l’Amérique se réveille, et elle ne pourra le faire que si nous savons attirer l’attention. C’est le premier mouvement de société qui se développe grâce aux réseaux sociaux aux Etats-Unis.»

«Nous ne pourrons pas profiter de nos retraites»

Tammy Bick, 50 ans, ancienne secrétaire médicale:

«J’étais secrétaire dans une clinique pour les malades du sida, dans le Connecticut, jusqu’en novembre 2010. J’ai perdu mon emploi à cause de la crise. Je suis venue ici parce que je suis inquiète. J’ai accroché ce panneau autour de mon cou pour dire que je pense que les gens de mon âge ne pourront même pas profiter de leurs retraites tellement l’économie va mal. Cela fait longtemps que ce pays est à la dérive. Il n’y a plus de place pour l’Américain moyen. Seuls les plus puissants peuvent s’en sortir. Les autres ne peuvent plus payer leurs emprunts immobiliers et n’ont plus assez d’argent pour vivre décemment. Pendant ce temps, les banques continuent à distribuer des salaires mirobolants et les bonus qui vont avec. C’est indécent. Je viens seulement d’arriver ici, mais je vais revenir. Et je vais essayer de lancer un mouvement similaire dans ma ville, dans le Connecticut. Je n’ai jamais manifesté de ma vie, mais là, c’en est trop. Ce sont les jeunes qui ont raison. On en a ras le bol et on le dit enfin. Peut-être que quelqu’un va nous entendre…»

«Retrouver un sens de la communauté»

Chris Longenecker, 24 ans, militant anarchiste:

«Je suis de Long Island, mais je vis à Boston depuis six ans. Je suis un anarchiste déclaré, et cette année, avec ma copine, on a décidé de voyager en Amérique pour retrouver un sens de la communauté, voir la différence entre les villes et les campagnes, par exemple. Nous voulons aussi protester partout où nous allons pour montrer notre mécontentement et notre frustration face aux inégalités. Ce qui se passe en ce moment à New York est capital si l’on veut changer la société. Il y a d’abord l’occupation d’une place pour démontrer que nous pouvons vivre sur le mode d’une démocratie horizontale, sans aucun leader. Et puis, nous planifions des manifestations afin de "défier" le système. Depuis presque quatre ans, l’Amérique est en crise et personne n’a rien pu faire. Wall Street est l’épicentre de cette crise. Pourtant, les banques n’ont pas été tenues pour responsables de cet échec lamentable du capitalisme global. On est noyé sous la dette, le chômage est au plus haut, les gens n’ont plus de logement. C’est la même chose en Europe et partout dans le monde. Combien de temps allons-nous tenir ainsi?»

«Barack Obama m’a énormément déçue»

Ketchup, 22 ans, étudiante:

«Ce mouvement marque les fondations d’un monde meilleur dans lequel nous aspirons tous à vivre. Je viens de finir mes études avec un diplôme de théâtre et de communication à Chicago. Mais j’étais à peine sortie de l’université qu’on me disait qu’il n’y avait aucun débouché pour moi. C’est dur d’être confronté à la réalité en Amérique quand on a 20 ans. Les portes n’ont pas eu le temps de s’ouvrir qu’elles sont déjà fermées. Ce que les gens ne veulent pas comprendre, c’est que la colère face à l’injustice et à cette économie dirigée par les riches est en train de monter avec le marasme. Ce n’est pas normal que seuls 1% des Américains, les plus fortunés, décident du sort des 99% autres, et du mien par la même occasion. J’ai lu que 40% des membres du Congrès sont des millionnaires. Ces gens ne me représentent en rien ! Obama m’a énormément déçue. J’ai voté pour lui et je comptais sur lui pour faire souffler ce vent de changement qu’il avait promis. Mais il s’est lui-même pris au piège. Il n’a même pas été capable de sauver Troy Davis [le condamné à mort qui a été exécuté le 21 septembre malgré une campagne de mobilisation internationale, ndlr] alors que tout le monde savait qu’il était innocent.»

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 13:34
Libération - Aujourd'hui à 15h30

Les accusations d'Amnesty contre l'ancien président qui visite le Canada le 20 octobre concernent notamment le programme secret de la CIA appliqué entre 2002 et 2009.

 

Le président américain George W. Bush à Washington, le 21 septembre 2005. (© AFP Brendan Smialowski)

Amnesty International a demandé mercredi aux autorités canadiennes d'arrêter et de poursuivre en justice l'ancien président américain George W. Bush, lors de sa visite au Canada prévue le 20 octobre, l'accusant de "crimes", notamment de "torture".

Cette demande est contenue dans un memorandum remis par l'organisation humanitaire internationale aux autorités canadiennes le 21 septembre, a indiqué Amnesty dans un communiqué.

"Le Canada est tenu par ses obligations internationales d'arrêter et de poursuivre en justice l'ancien président Bush, compte tenu de sa responsabilité dans des crimes contre le droit international, dont la torture", a déclaré Susan Lee, directeur d'Amnesty pour les Amériques.

Le programme secret de la CIA

"Comme les autorités des Etats-Unis n'ont pas, jusqu'à présent, déféré en justice l'ancien président Bush, la communauté internationale doit intervenir. Si le Canada s'abstient d'agir pendant sa visite, cela constituera une violation de la Convention des Nations Unies contre la torture et sera une manifestation de mépris vis à vis des droits humains fondamentaux", a-t-elle poursuivi, selon un communiqué.

Les accusations d'Amnesty concernent notamment le programme secret de la CIA appliqué entre 2002 et 2009 qui infligeait aux détenus, selon l'organisation, "la torture et d'autres traitements cruels, inhumains et dégradants, ainsi que des disparitions forcées".

Pendant sa présidence, relève encore Amnesty, M. Bush avait autorisé des "techniques renforcées d'interrogation", dont la simulation de noyade.

(Source AFP)

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 13:23
Libération - Hier à 19h07

Par Fanny Lesbros

 

Pour visualiser la vidéo, appuyer sur "Ctrl" de votre clavier + "link" ci-dessous

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Plusieurs milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Paris ce lundi – 25.000 selon la CGT, 16.000 selon la préfecture de police – pour dénoncer la politique d'austérité du gouvernement.

Cheminots, profs, lycéens, employés du public et du privé, sans-papiers... Cinq manifestants se sont écartés du brouhaha pour nous raconter leurs revendications personnelles. Portraits.

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 13:20
Libération - Hier à 17h31 (Mis à jour à 18:00)

Par FABIEN SOYEZ

Emmanuel Zemmour, président de l'Unef, dans la manifestation mardi à Paris. (PIERRE VERDY / AFP)

Un bon millier de lycéens — selon l’UNL, le principal syndicat lycéen — ont défilé ce mardi à Paris aux côtés des ouvriers et des retraités, qui protestaient contre le plan de rigueur du gouvernement.

«Ça nous concerne tous», lance Mathieu, écharpe rouge autour du cou, bérêt sur la tête. En première au lycée Maurice Ravel (XXe arrondissement), il est là «parce qu’on est contre les suppressions de postes, mais aussi parce qu’il y a un ras-le-bol général des jeunes. On est contre le système en général!»

Plus tôt dans la journée, une douzaine de barrages filtrants ont été installés à l’entrée de lycées parisiens, selon le rectorat. «Beaucoup de lycées sont mobilisés, à Paris, mais aussi à Lille, Toulouse ou La Rochelle… il y a un ras-le-bol général», note Kahina Djemani, 17 ans, porte parole de la Fidl, le deuxième syndicat lycéen.

«35 par classes, non !»

A une centaine de mètres, derrière les panneaux Unef (Union Nationale des Etudiants de France), Engerrand, 18 ans. Etudiant en histoire de l’art à Paris-IV, il juge qu'avec les lycéens, «on est sur le même bateau, on marche ensemble. Aujourd’hui, nos parents souffrent, demain ça sera notre tour, mais en pire… Il faut que le gouvernement comprenne qu’il faut miser sur les jeunes, pas sur les banquiers.»

Cris dans la foule compacte: «Sarko t’es foutu, la jeunesse est dans la rue!» Une pancarte: «Jeunes… Mais pas cons!» Salah Kirane, vice-président de l’Unef Paris VIII, s’exclame: «La rigueur nous touche tous, les lycéens et les étudiants.»

De leur côté, les étudiants défendent leur droit à la santé: «On est en train de tacler les mutuelles étudiantes, en augmentant leur taxation… Il y a déjà 25% d’étudiants qui renoncent à se soigner faute de moyens, et on en rajoute, c’est intolérable!»

Parmi la cinquantaine d’élèves du lycée Voltaire (XIe arrondissement), Clémence montre ses joues en souriant. Sur la joue gauche: «35 par classe». Sur la joue droite: «Non». «A cause des suppressions de postes dans l’Education nationale, nos classes sont surchargées, il y en a même qui sont resté deux mois sans prof de philo, parce qu’il n’y avait personne pour le remplacer… Comment étudier dans ces conditions?», s’interroge la lycéenne.

Arrivés place de la Bastille, les jeunes, lycéens, étudiants et même jeunes salariés, restent sur place, aux cris de «Chatel, fais tes valises», ou de «Jeunes en colère, on va pas se laisser faire».

Victor Colombani, président de l’UNL, remarque tout bas: «Cette année, les lycéens ont vécu la pire rentrée de leur scolarité, mais ce n’est pas une fatalité: il suffit de voir le monde réuni aujourd’hui».

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 13:03
Libération - Aujourd'hui à 0h00

Enquête: Alors que l’affaire Pichon, du nom de ce policier mis au ban, se poursuit, une pièce d’instruction, l’enregistrement clandestin d’une conversation entre gradés, souligne l’absurdité de la «culture du résultat

Par FABRICE TASSEL

Dans le bilan controversé de Nicolas Sarkozy en matière de sécurité, la «politique du chiffre», imposée aux policiers, fait souvent débat et ne servirait, selon ses détracteurs, qu’à mieux habiller le bilan de la lutte contre la délinquance. Début octobre deux notes ont fuité de la direction de la gendarmerie. Dans l’une d’entre elles, le général Mignaux déplorait qu’à trop interpeller les petits délinquants, pour faire du chiffre, le taux de délinquance augmentait... 

En direct aujourd'hui à 16h00

Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux (C) s'entretient avec des policiers le 31 mars 2010 en gare de Borel,dans l'Oise

Des policiers s'insurgent contre la politique du chiffre qui leur est imposée. Posez vos questions en direct au commandant de police Philippe Pichon, auteur du «Journal d'un flic» (Flammarion).

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 12:49
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