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22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 22:32

Le Parisien - Publié le 22.10.2011, 20h30

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Les "indignés" de Londres ont commencé samedi à installer un deuxième campement dans la capitale, au lendemain de la décision des autorités religieuses de fermer la cathédrale Saint-Paul en raison de la présence des protestataires sur son parvis depuis une semaine. | Ben Stansall

Les "indignés" de Londres ont commencé samedi à installer un deuxième campement dans la capitale, au lendemain de la décision des autorités religieuses de fermer la cathédrale Saint-Paul en raison de la présence des protestataires sur son parvis depuis une semaine.
Ces militants, qui protestent contre la crise et les excès du capitalisme, s'étaient installés le 15 octobre sur le parvis de la cathédrale située dans le quartier financier de la City, inspirés par le mouvement "Occupy Wall street" à New York et celui des "indignés" de Madrid.

Le campement est passé en une semaine de 70 tentes à plus de 200, et les autorités religieuses ont invoqué des raisons de sécurité et de salubrité pour fermer vendredi les portes de la cathédrale au public.
Samedi, des centaines de militants et de sympathisants se sont rassemblés sur les marches de l'église, et une partie d'entre eux ont entamé une marche jusqu'à Finsbury square, non loin, où ils ont installé une vingtaine de tentes, a indiqué à l'AFP un porte-parole du mouvement, Robert Gant.
Les militants devaient se consulter pour savoir si les occupants du campement de Saint-Paul allaient tous rallier le deuxième site ou s'ils restaient sur place.
Si la cathédrale est restée fermée au public samedi, un mariage y a quand même eu lieu. Natasha Ighodaro et Nick Cunningham, qui avaient planifié la cérémonie depuis des mois, ont toutefois dû renoncer à la majestueuse entrée principale de Saint-Paul et se résoudre à emprunter une porte latérale, comme leurs invités.
La mariée, tout sourire, a déclaré à l'issue de la cérémonie qu'il n'y avait eu "aucune perturbation". "C'était merveilleux, vraiment fantastique", a-t-elle assuré.
Les touristes, eux, ont trouvé porte close. Juul van der Au, une Néerlandaise de 21 ans, n'a pas pu visiter la cathédrale comme elle le prévoyait, et prenait des photos du campement, sans aucune amertume.
"Je ne suis pas trop déçue, il y a plein d'autres choses à voir à Londres, on va sans doute aller à l'abbaye de Westminster", explique la jeune femme, venue en famille pour un week-end à Londres. "C'est pour une noble cause", juge-t-elle.
La décision de fermer la cathédrale, pour la première fois depuis la Deuxième Guerre mondiale, occasionne un important manque à gagner pour ce haut lieu touristique. Un porte-parole de la cathédrale a estimé la perte de revenus touristiques à 16.000 livres (18.300 euros) par jour de fermeture.
Laura Martin, une militante de 29 ans, juge le soutien de l'opinion crucial. Pour elle, la décision de fermer la cathédrale est une façon de faire "pression" sur les protestataires. Mais une éviction par la force des militants, dont la protestation est pacifique, renverrait une image désastreuse pour les autorités et ne "serait pas dans leur intérêt", juge-t-elle.

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22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 22:30

 

Mesure de la radioactivité.  
Mesure de la radioactivité.© DB

Journée la plus importante du voyage : celle à Fukushima. Marquée par 2 fils rouges : la crédibilité des mesures d'une part, l'obsession de la contamination de l'alimentation d'autre part.

 

Après 2 heures de voyage en train, arrivée à la gare de Fukushima. Déjà, pendant les dernières minutes du voyage, le compteur geiger commence à s'agiter. Nous nous répartissons les dosimètres qui nous permettront au retour, via l'IRSN, de mesurer l'exposition de chacun d'entre nous. La surprise est que cette ville de 300.000 habitants (l'équivalent d'une grosse ville moyenne en France) semble vivre totalement normalement: activités économiques, commerces, passants. La radioactivité semble sans impact... mais elle n'est qu'invisible. Sur le parvis même de la gare, on mesure selon les endroits une radioactivité de 10 à 20 fois supérieure à la normale, et même 40 fois supérieure dans un petit morceau de pelouse en pied d'arbre ! Le poison est bien là, partout présent, mais la vie semble vouloir suivre son cours tant bien que mal.

Première étape : la visite du CRMS, le centre indépendant de mesure, l'équivalent de la CRIIRAD, locale qui tente de faire pièce à l'omerta qui règne ici.

 

 

 

Deuxième étape : rencontre avec le sous-préfet de Fukushima, qui, sous un langage diplomatique, reconnaît que la situation n'est toujours pas maîtrisée. Mais il cherche aussi à faire passer le message que pour la survie économique de la région, il faut que ses produits puissent se vendre à l'extérieur, notamment ses produits alimentaires, pour peu que les tests de contamination se révèlent négatifs... du moins en deça de la norme très élevée de 500 becquerels / kilo.

Et c'est bien la question lancinante présente tout au long de ce voyage: que faire de la production agricole d'une région qui, il n'y a pas si longtemps, était encore l'un des greniers du Japon ? Dans la coopérative que nous visitons, on teste des échantillons des aliments vendus pour vérifier qu'ils ne sont «pas contaminés» et qu'ils sont bios par ailleurs. Et l'agriculteur bio que nous rencontrons ensuite nous explique ses efforts pour continuer de produire une alimentation la moins contaminée possible. Nous sommes à 50 km de la centrale, dans une région plutôt épargnée par le nuage radioactif du fait de la montagne, et pourtant la radioactivité y est nettement mesurable.

 

Une épicerie
Une épicerie© DB

Faut-il consommer ces produits malgré la radioactivité, et donc prendre des risques pour la santé des consommateurs? Ou faut-il les retirer de la consommation et vouer à la faillite les agriculteurs de la région et donc sa principale activité économique? Dilemme intenable! Après la catastrophe nucléaire, il n'y a plus que des mauvais choix!

C'est ce que nous confirme la poignante réunion avec l'association des mères (et un père) de Fukushima. Pendant près d'une heure trente, nous discutons. Et, surtout, nous écoutons les témoignages si tristes, et pourtant empreints de tant de dignité, de ces parents qui tentent tant bien que mal de sauver les enfants de Fukushima... Ils privilégient une alimentation qu'ils vont chercher à plusieurs dizaines de kilomètres, en dehors de la région (soulignant qu'ils ne font pas confiance aux aliments même certifiés non contaminés provenant de la région, tant la méfiance est maintenant la règle vis-à-vis des autorités). Plusieurs parents témoignent s'être même séparés de leurs propres enfants, envoyés au loin et pour une durée inconnue. Et malgré la dignité, toujours présente, on entend le déchirement vécu.

Pour les autres, qui les ont gardés auprès d'eux, l'inquiétude et la détresse sont omniprésentes. L'une notamment évoque la puberté de sa petite-fille au moment de la catastrophe, et les conséquences possibles pour son développement, et sa capacité future à pouvoir enfanter... Tous, en tous cas, racontent leurs efforts pour aider les autres enfants de la région: pour les éloigner du danger, au moins pendant quelques mois. Même si toute comparaison en la matière est difficile, je ne peux m'empêcher de penser aux «Justes» qui, pendant la dernière guerre mondiale, tentaient d'épargner le maximum d'enfants juifs en les éloignant de la zone occupée ou en les cachant... Eux aussi, à Fukushima, font preuve d'une force de caractère, d'un grand sens de solidarité et de courage, face à des pouvoirs publics qui entravent leurs efforts, tant ils tiennent à faire croire à un retour à la normale.

 

Avec les mères de Fukushima  
Avec les mères de Fukushima© DB

 

Tous soulignent l'attitude insupportable des autorités, l'absence d'information au lendemain des explosions, voire même le refus de toute évacuation, alors même qu'une habitante avait mesuré une radioactivité supérieure à 100 microsieverts/heure dans sa propre maison, niée par les autorités, mais confirmée quelques semaines plus tard par la CRIIRAD qui lui conseillera d'évacuer immédiatement. D'autres soulignent les refus de reporter la rentrée des classes (en avril) pour éviter aux enfants de sortir et d'être exposés aux radiations. Idem pour la demande d'éviter les activités sportives en plein air. D'autres encore racontent les pastilles d'iode conservées dans les mairies, que la Préfecture a refusé de faire distribuer suite à la catastrophe... Ils attirent notre attention sur la propagande en cours sur la baisse de la radioactivité : elle est semble-t-il réelle à 1 mètre du sol. Mais ce n'est que parce que celle-ci est rabattue vers le sol : à 0,5 mètres, comme au niveau du sol, elle continue de croître... au niveau où vivent et jouent les enfants.

 

L'angoisse nous étreint tous. Et même si nous nous prêtons de bonne grâce à la photo de famille, c'est le cœur noué et avec le sentiment d'une profonde révolte, d'une responsabilité plus forte encore d'aller raconter partout ce qui se passe à Fukushima, et l'envie de crier à tous ceux qui, en France notamment, proposent avec légèreté de poursuivre dans la voie du nucléaire, qu'ils viennent ici, à Fukushima, voir quelles en sont les vraies conséquences, et ensuite seulement d'en parler avec sérieux et responsabilité.

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22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 22:12
Rédigé par J-C Slovar - Blogueur associé le Vendredi 21 Octobre 2011
A quelques jours du G20 social, l’OIT, publie une étude sur l'avenir de la jeunesse mondiale. Elle y met en garde contre le : « traumatisme de toute une génération de jeunes travailleurs, confrontés à un dangereux mélange de chômage constamment élevé, d’inactivité et de travail précaire croissants »

 

Avenir de la jeunesse mondiale : Traumatisme, précarité et pauvreté ?
A quelques jours du G20 social, l’OIT, publie une étude sur l'avenir de la jeunesse mondiale. Elle y met en garde contre le : « traumatisme de toute une génération de jeunes travailleurs, confrontés à un dangereux mélange de chômage constamment élevé, d’inactivité et de travail précaire croissants »



Avenir de la jeunesse mondiale : Traumatisme, précarité et pauvreté ?

 

Dans un précédent rapport co rédigé avec l'OCDE, l’Organisation internationale du Travail (OIT) écrivait : « Si la croissance de l'emploi devait rester faible dans de nombreux pays de l'OCDE, il sera impossible à court terme de combler le déficit d'emplois accumulés pendant la crise, qui s'élève à plus de 20 millions »

Néanmoins, nombre d'économiste, théoriciens, politiciens et autres beaux esprits, continuent de nous expliquer que, pour surmonter la crise actuelle, il suffirait de s'adapter, et que les emplois de demain compenseraient, ceux perdus aujourd'hui. En clair, en investissant dans l'innovation et dans les emplois de services le tout saupoudré de quelques dispositifs d'emplois aidés, on caserait sans peine, les millions de jeunes qui arrivent et arriveront sur le marché du travail.

C'est d'ailleurs le propos quotidien du Medef, de ses think tank et des libéraux sauce Madelin ou Novelli qui nous répètent que la mondialisation économique actuelle est une chance et que l'ultra flexibilité des salariés est LA réponse à un chômage endémique. Selon eux, pour lutter à armes égales avec les pays à basses rémunérations, il suffirait de réviser régulièrement à la baisse, outre les salaires, les conditions de travail et revoir à la hausse le nombre d'heures travaillées. Et bien entendu se débarraser des plus âgés au profit de jeunes plus maléables.

Les actionnaires heureux de cet état de fait, accepteraient en contrepartie de partager avec les salariés leurs bénéfices, comme en pu s'en rendre compte les employés d'IPSOS et de Sécuritas à qui on a proposé respectivement 45 € et 7,50 € de prime dividende.

Au-delà du discours de ces « fins analystes», il est indispensable de lire la dernière étude réalisée par l'OIT qui prédit, en fait, un avenir fait de précarité et de pauvreté, pour la jeunesse mondiale.

Dans celui-ci, préparatoire au G20, l’Organisation internationale du Travail (OIT) : « met en garde contre le « traumatisme » de toute une génération de jeunes travailleurs, confrontés à un dangereux mélange de chômage constamment élevé, d’inactivité et de travail précaire croissants dans les pays développés, ainsi qu’à une multiplication du nombre de travailleurs pauvres dans les pays en développement »

Quelques chiffres et donnés

« Le nombre absolu de jeunes chômeurs a légèrement diminué après le pic atteint en 2009 (de 75,8 à 75,1 millions à la fin 2010, soit un taux de 12,7 pour cent); il devrait descendre à 74,6 millions en 2011 soit 12,6 pour cent. Cependant, le rapport attribue cette amélioration au fait que de plus en plus de jeunes se retirent du marché du travail plutôt que de chercher un emploi. Cela est particulièrement vrai pour les économies développées et la région de l’Union européenne (...) »

Face à cette situation qui pourrait selon les auteurs du rapport dégénérer en « printemps arabe » à tout moment, Xavier Bertrand qui présidera au nom de la France le G20 social a déclaré, lors de la réunion préparatoire de septembre 2011 : « Nous avons fait progresser d'une manière décisive notre vision d'une régulation sociale de la mondialisation (...) Une mondialisation (...) qui ne donne pas tout à l'économie et rien au social »

Et d'ajouter sans rire : « Qui aurait imaginé il y a deux ans, en pleine tourmente financière, que les enjeux sociaux seraient inscrits dans l'agenda mondial, au même titre que les priorités économiques et financières ? Grâce à la présidence française, c'est chose faite »

Mais, au cas où un de ses collègues du G20 lui ferait part des brillants résultats français publiés dans le N°92 de La Lettre Trésor-Eco , datée de Septembre 2011 et consacré à l'emploi des jeunes en France, dans laquelle on peut lire en toutes lettres : multiplication des contrats courts et précaires, précarisation et déclassement, ...

Ou de la proposition de son collègue de l'UMP et Rapporteur général du Budget à l’Assemblée Nationale, Gilles Carrez, d'amputer le budget emploi de 780 Millions d’Euros !

Il est assez probable qu'il se contentera d'évoquer la suggestion quasi magique, de l'association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH), préconisée par le FMI et grand fantasme du Medef, d'instaurer un contrat de travail unique, qui aurait l'avantage de partager équitablement ... le chômage entre tous. Et, surtout de ne plus réserver la précarité de l'emploi aux seuls jeunes !

Pour en savoir plus, il faudra attendre le résultat du G20 social qui se déroulera les 3 et 4 novembre 2011 au Palais des festivals et des congrès de Cannes.

Sources
Synthèse du rapport de l'OIT 
Rapport de l'OIT (Eng) 

Crédit photo
FlickR CC - Pepe Pont

 

Jeudi 20 Octobre 2011
J-C Slovar
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22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 22:10

Régis Soubrouillard - Marianne | Samedi 22 Octobre 2011 à 05:01 

 

Face à la multiplication des plans d'austérité imposés par la troïka des créanciers et des mesures de rigueur imposées qui conditionnent les plans de sauvetage du pays, à côté des grèves générales et des manifestations, en Grèce, les mouvements de désobéissance fiscale se multiplient.



Les Grecs entament la grève fiscale contre le nouveau plan d'austérité
« Qu’y a-t-il de certain dans ce monde, hormis la mort et l’impôt ? ». Les Grecs seraient ils en train de contredire Benjamin Franklin ?
Près de 200.000 personnes ont envahi les rues d’Athènes mercredi pour protester contre le plan d’austérité qui devait être mis au vote dans la nuit de jeudi à vendredi au parlement.

Déjà assomés par un premier plan d’austérité, c’est une deuxième couche que vient de passer la fameuse troïka des créanciers (UE, FMI, BCE). En contrepartie d’un deuxième plan de sauvetage, le plan prévoit un abaissement généralisé des salaires dans le secteur privé, une réduction du nombre de salariés de la fonction publique,  de leur traitement, une baisse possible du salaire minimal ainsi que des hausses d'impôts faramineuses.

Athènes coule, les athéniens résistent. Encore jeudi, de violents heurts ont opposé manifestants et policiers dans la capitale : gaz lacrymonège, grenades assourdissantes, cocktails Molotov, bagarres. Face à l’inefficacité des mobilisations, grève générale et manifestations de masse, les appels à la désobéissance civile se multiplient. Blocage d’autoroutes privées, refus de paiement de la franchise hospitalière ou couverture des composteurs du métro par des sacs en plastique, les « Je ne paie  pas » gagnent du terrain.

Des soulèvements anti-fiscaux contre les privilégiés
C’est surtout la décision du gouvernement, d'imposer en urgence une taxe exceptionnelle sur l'immobilier qui a redonné une vigueur nouvelle au mouvement.
Cet impôt, impopulaire dans un pays où 70% de la population est propriétaire, s'ajoute à une hausse de la fiscalité décidée par le gouvernement socialiste.

Des réseaux de gauche radicale font aussi circuler sur la toile des formulaires à remettre aux bureaux du fisc. Leurs signataires ont le choix entre refuser de payer les impôts supplémentaires ou payer en se réservant un recours en justice sur la constitutionnalité de ces nouvelles taxes. Dans un geste « gainsbourien », certains membres du mouvement brûlent leurs feuilles d’impôts face caméra !
 
Soyons réalistes, les mesures d'austérité imposées à la Grèce par l'Union européenne et le FMI ((30 milliards d’euros d’économie sur trois ans)  auront de grandes difficultés à être appliquées. Ne serait ce que parce que les bakchichs sont la norme et que le recouvrement de l’impôt n’est pas parfaitement  assuré (moins de 20% des impôts escomptés en 2011 rentreront dans les caisses).

Si l’inventivité des Grecs à contourner l’impôt n’est pas à négliger, le poids des taxes et la corruption étatique contribuent pour beaucoup à la faiblesse historique de la manne fiscale. Selon l’OCDE, les impôts sur le patrimoine sont parmi les plus complexes du continent. Les propriétaires fonciers sont ainsi assujettis à 14 impôts et prélèvements différents sur leurs biens immobiliers.

En juin, la ministre grecque de l'Emploi, Louka Katselli, avait relancé le débat sur les aberrations du système fiscal grec citant l'exemple d'un couple payant neuf euros d'impôt annuel, avec deux résidences, deux voitures, et un voilier de 10 m.

Dans une étude sur « L’impôt et la contrainte », Jean-Marie Monnier, professeur d’économie au Centre d’économie de la Sorbonne rappelle qu’au 19è siècle les révoltes fiscales étaient devenues l’expression de la lutte des classes : « En effet, le système de prélèvement, particulièrement dans sa manifestation la plus inégalitaire, peut être analysé comme un circuit de collectage de ressources en provenance des classes dominées, et de redistribution vers les Ordres dominants. En arrière plan des soulèvements anti-fiscaux apparaît donc le ressentiment contre les privilégiés qui amplifie l'impression d'une servitude nouvelle, d'autant plus vive qu'elle s'exerce au profit d'une entité politique lointaine ».

La dette, un mécanisme de lutte du capital contre le travail
C’est moins le refus de participer à la solidarité nationale qu’exprime ce mouvement de désobéissance fiscale que le sentiment de devoir s’acquitter d’une dette dont ils ne sont pas responsables (le creusement de la dette grecque remonte à l’époque de la dictature des colonels), une mise en cause directe d’un état jugé spoliateur et des banques spéculatrices, la dénonciation des inégalités de traitements face à l’impôt (les impôts des salariés et retraités sont prélevés à la source, les terrains sur lesquels reposent une chapelle ne sont pas taxés etc…), ainsi que la pression des créanciers, FMI, UE, BCE, ces « entités politiques lointaines » d’un nouveau genre. 

Déjà Marx dénonçait cette  appropriation de l'Etat par les bourgeois, par le mécanisme de la dette publique, véritable instrument de la lutte du capital contre le travail,  : « la dette publique, en d’autres termes l’aliénation de l’État, qu’il soit despotique, constitutionnel ou républicain, marque de son empreinte l’ère capitaliste. La seule partie de la soi-disant richesse nationale qui entre réellement dans la possession collective des peuples modernes, c’est leur dette publique. Par un coup de baguette, elle gratifie l’argent improductif de la vertu reproductive et le convertit ainsi en capital, sans qu’il ait pour cela à subir les risques, les troubles inséparables de son emploi industriel et même de l’usure privée. La dette publique a donné le branle aux sociétés par actions, au commerce de toute sorte de papiers négociables, aux opérations aléatoires, à l’agiotage, en somme, aux jeux de bourse et à la bancocratie moderne. Dès leur naissance, les grandes banques, affublées de titres nationaux n’étaient que des associations de spéculateurs privés s’établissant à côté des gouvernements et, grâce aux privilèges qu’ils en obtenaient, à même de leur prêter l’argent du public ». D'où la nécessité de recourir à l'emprunt et une explosion de la fiscalité.

L’auteur du Capital en arrivait néanmoins à une autre conclusion: «Il n’y a qu’une seule façon de tuer le capitalisme : des impôts, des impôts et toujours plus d’impôts».
Un impôt « lourdement progressif et graduel », précisait Marx…
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22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 21:57

LEMONDE.FR avec AFP | 22.10.11 | 14h06

 
 

La chute de Mouammar Kadhafi "place aussi ses voisins face à de potentiels nouveaux problèmes qui pourraient menacer la stabilité régionale", estime International Crisis Group, dans un communiqué.
"Les potentiels problèmes créés par les bouleversements qui ont précédé la chute puis la mort de Kadhafi sont : reflux migratoire, attaques plus ou moins racistes contre les ressortissants des pays d'Afrique subsaharienne, possible résurgence de l'islamisme et prolifération de combattants et d'armes", souligne ICG.

"Percevant Kadhafi comme indispensable à sa propre politique régionale, le président [tchadien Idriss] Deby a mis longtemps à envisager l'hypothèse de sa chute (...) il est stratégiquement périlleux pour N'Djamena d'avoir des rapports hostiles avec les nouvelles autorités libyennes qui pourraient conduire à la déstabilisation de la partie septentrionale du Tchad", affirme le rapport.

"Malgré le rapprochement amorcé avec le Conseil national de transition (CNT) concrétisé par sa reconnaissance diplomatique et une rencontre entre Idriss Déby et Mustapha Abdel Jalil [le chef du CNT], de nombreuses incertitudes entourent le futur des relations tchado-libyennes", ajoute ICG.

Vendredi, le ministre tchadien des affaires étrangères Moussa Faki Mahamat avait souhaité que la mort de l'ex-leader libyen Mouammar Kadhafi marque la fin de cette crise, que les Libyens privilégient le dialogue, le pardon et la démocratie. M. Faki a appelé "les pays de la région et la communauté internationale à s'investir pour récupérer les armes disséminées en Libye pour éviter que ce pays devienne le Tchad des années 1980". Après des années de tensions graves avec la Libye, avec notamment la campagne militaire libyenne au Tchad dans les années 1980, le président tchadien entretenait d'excellentes relations avec le colonel Kadhafi. Le Tchad avait toutefois reconnu le CNT comme "seule autorité légitime" du peuple libyen en août.

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22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 21:52
Libération - Hier à 11h07 (Mis à jour à 12:26)

InterviewLe collectif de l'Appel des appels, constitué pour lutter contre la marchandisation des services publices, de la santé à l'éducation, tient ce samedi une journée de réflexion. Roland Gori, l'un de ses fondateurs, en explique les enjeux.

Recueilli par Eric Favereau

Lors d'un mouvement de grève à Lille. (REUTERS)

C’était en 2009. Après l’appel des psychiatres contre la nuit sécuritaire, Roland Gori, psychanalyste et professeur de psychopathologie clinique à l'université d'Aix-Marseille, lançait l’Appel des appels. Où il entendait unir tous ces métiers, tous ces signataires qui se sentaient attaquer au plus profond de leur mission par la logique néolibérale. Demain, à la bourse de travail de St Denis, il lance une journée de travail, sur le thème: «L’Amour du Métier: comment redonner ensemble de la valeur aux luttes sociales et culturelles?»

Où en est l’Appel des appels?

La pétition de l’Appel des appels lancée en janvier 2009 a reçu le soutien de près de 90.000 personnes, témoignant de l’inquiétude profonde des professionnels participant à la construction de l’espace public dont les métiers sont peu à peu colonisés au travers des réformes gouvernementales par les logiques et la culture du capitalisme financier. Le mouvement s’est depuis doté d’une Association nationale loi 1901 avec un bureau et un conseil moral et scientifique définissant le cap des travaux et des actions conformes à notre charte. Une vingtaine de comités locaux qui adhèrent à cette charte, et qui se sont déclarés auprès de l’Association nationale, se sont constitués en province et ont un espace réservé sur le site de l’Appel des appels.

Face à la vision néolibérale du monde, à l’extension croissante d’une religion du marché, à l’injonction politique de devoir transformer les conditions sociales et culturelles qui permettent ou interdisent leurs pratiques, les professionnels essaient ensemble de penser ce qui leur arrive. Et c’est le but de cette journée à Saint-Denis: il s’agit d’approfondir les questions sociales et ses métamorphoses, mais aussi de mobiliser des représentants de très nombreuses associations et collectifs (une trentaine) pour penser les initiatives et les dispositifs qui permettraient de «redonner de la valeur aux luttes sociales et culturelles» et de permettre cet «amour du métier» mis à mal aujourd’hui.

Mais à votre sens, la société souffre-t-elle toujours autant?

Il me paraît évident que plus que jamais «le corps social perd tout doucement son avenir». La crise de confiance dans l’avenir figure dans de nombreux rapports dont celui du médiateur de la République Jean-Paul Delevoye. Un Français sur deux craint de se retrouver SDF, 78% de Français interrogés pensent que l’avenir de leurs enfants sera pire que le leur. C’est donc véritablement une crise de civilisation dont on a l’impression qu’elle s’accroît tous les jours.

Pour qu’une société tienne il faut un mythe collectif, un rêve partagé et celui d’un ascenseur social comme du progrès infini se sont effondrés. Partout dans les lieux de soin, d’information et de culture on constate les effets et les souffrances que produisent ce nouveau mode de gouvernementalité des humains: les précariser dans leur existence matériellement et symboliquement au nom de la mondialisation et de ses logiques de marché.

Mais ce qui me frappe, c’est l’aspiration des gens à partager ce qu’ils vivent, leur plaisirs leurs chagrins et leurs espoirs. Il y a véritablement une appétence à parler et à échanger et simultanément une privation des moyens pour le faire. La France qui se lève tôt n’a pas le temps de raconter ses rêves. Les parents qui rentrent épuisés et angoissés abandonnent, parfois et trop souvent, leurs enfants à ces industries d’opinion que sont les chaînes de télévision.

Est-ce que vous avez le sentiment que certains métiers résistent mieux que d’autres?

C’est difficile à dire, mais il est évident que les métiers qui par tradition, et grâce aux droits sociaux qu’ils ont pu obtenir au cours de l’histoire, résistent je dirais plus facilement que d’autres. Mais tous sont atteints par cette nouvelle maladie de la civilisation qui tend à faire de chacun d’entre nous un professionnel en surnombre, un surnuméraire de l’existence sociale.

Ce qui me paraît nouveau, c’est l’émergence de nouvelles catégories professionnelles comme celles des médecins et des magistrats en lutte contre un pouvoir politique qui compromet leur indépendance autant que le sens de leurs actions. C’est ce qui permet aujourd’hui de nouvelles alliances de ces «frondeurs» avec des métiers traditionnellement plus à gauche comme les enseignants ou les chercheurs.

Mais je crois que c’est un problème politique plus global. L’accroissement des inégalités sociales, l’écrêtement des classes moyennes, conduisent à leur prolétarisation insidieuse et à partir de là à de nouvelles alliances sociales. Quand je dis prolétarisation, ce n’est pas seulement au niveau des conditions matérielles, mais aussi à ces dispositifs d’humiliation et de soumission symboliques au nom desquels on dépossède les professionnels de leurs savoirs en les rendant dépendants des machines numériques. Ce qui est la «vraie» définition du «prolétaire»: celui qui est aliéné parce que dans son travail il a été dépossédé de son savoir au profit du mode d’emploi de la machine. C’est un des points que je développe dans La Dignité de penser.

Vous avez dénoncé la folie de l’évaluation qui envahit tout. Avez-vous le sentiment qu’elle recule?

Non, elle ne fait que s’accroître. Il s’agit dans tous les cas d’inciter par tous les moyens matériels et symboliques à ce que les professionnels du soin, de l’éducation, de la recherche, du travail social, de la justice, de la police, de l’information, de la culture, ne puissent pas penser leurs actes autrement que sur le modèle de la marchandise, du produit financier et des services tarifés. Cette injonction à devoir concevoir les actes professionnels sur le seul modèle de la pensée néolibérale, de ses catégories symboliques et matérielles, participe à une véritable civilisation des mœurs au sein de laquelle l’humain se réduit à un «capital», un stock de ressources qui à l’instar de la nature doit être exploitée à l’infini.

Cette normalisation des pratiques propres aux sociétés de contrôle et de défiance d’allure démocratique, tend à transformer les professionnels en outils d’un pouvoir politique qui traite l’humain en instrument, en «segment technique» comme disait Jaurès. Cette civilisation des mœurs n’est pas propre à la France. Pour moi loin de reculer le champ de l’évaluation ne peut que s’étendre tant que les professionnels ne se donneront pas davantage les moyens de s’en émanciper.

Qu’allez-vous faire pour l’élection présidentielle?

Chacun est libre de voter comme il l’entend et il n’y aura pas de consigne de vote de l’Appel des appels. La seule chose que l’on puisse demander aux amis qui travaillent avec nous c’est d’être cohérent en actant dans les urnes les paroles et les analyses de l’Appel des appels.

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22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 21:37

Libéeation - 22 octobre 2011

 

Pas de vrais postes pour aider les élèves handicapés

Marie Lacroix AVS-EVS(2)
Pendant sept ans et demi, Marie Lacroix a été assistante pour des élèves handicapés scolarisés. Elle aurait bien voulu continuer. Mais elle a été remerciée et renvoyée à Pôle emploi. Motif: ce n'est pas un vrai métier mais un petit boulot précaire, et elle était en fin de contrat.

Depuis la loi du 11 février 2005, les enfants en situation de handicap ont droit à être scolarisés en milieu ordinaire, c'est-à-dire en classe avec les autres. Mais pour que cela se passe bien, ils doivent être accompagnés.

Les personnes en charge de cet accompagnement sont appelés des AVS (auxiliaires de vie scolaire ), des EVS (emplois vie scolaire) et aujourd'hui des assistants de scolarisation. Au delà, il y a une constante: ce sont des emplois provisoires - des CDD ou des emplois aidés de type CUI (les contrats uniques d'insertion). Pour l'Etat qui supprime à tout-va des postes dans l'Education, il n'est en effet pas question de créer de vrais emplois pérennes.

Marie Lacroix, 39 ans, originaire de Beaumont de Lomagne, dans le Tarn et Garonne, a voulu témoigner de son itinéraire, pour montrer l'absurdité de la situation. Forte de son expérience, adorant ce qu'elle faisait, elle a dû partir et a été remplacée par des personnes sans aucune formation et souvent arrivées là par défaut.

Marie Lacroix a débuté en septembre 2003. Diplômée d'un BTS Force de vente, elle vendait des spots publicitaires à des radios. Elle veut alors se réorienter.

Elle signe avec le Rectorat un premier CDD d'un an pour être AVS - 35 heures par semaine pour environ le Smic. Le contrat peut durer 6 ans maximum. Elle est ensuite renouvelée deux fois un an, puis elle décroche un contrat de trois ans.

"Ca été la révélation, explique-t-elle, je me suis découvert une vocation. J'apprécie énormément le travail en équipe avec les enseignants et le lien avec les familles. J'ai en plus naturellement de l'empathie et de la bienveillance à l'égard des enfants".

Au fil des ans, elle accompagne un élève autiste en maternelle, un mal entendant au collège, un autre atteint de troubles du comportement, de myopathie, etc. Les premières années, elle a l'occasion de rencontrer et d'échanger avec des professionnels. "Mais ces dernières années, les enveloppes pour la formation ont été réduites à peau de chagrin", regrette-t-elle.

Le 31 août 2009, Marie Lacroix arrive au terme de son contrat. Mais entre temps, le 23 août 2009, un décret a été publié, qui autorise les associations à engager des AVS - l'Etat leur donnant des subventions pour payer les salaires. Elle contacte alors l'Inspection académique qui lui donne son accord, mais à une condition: qu'elle trouve l'association prête à l'employer.

"J'ai cherché et cela a pris du temps. J'ai finalement trouvé une association qui voulait bien reprendre mon contrat. Mais quand je suis retournée à l'Inspection académique, on m'a dit que c'était trop tard et que ma ligne budgétaire avait disparu".

Marie Lacroix se démène alors pour trouver une solution de rechange. Elle obtient une dérogation pour bénéficier d'un contrat aidé, en l'occurrence un CUI. Elle devient alors EVS (un autre statut pour la même fonction auprès des élèves handicapés) - 20 heures par semaine pour 630 euros par mois.

Le contrat peut durer 24 mois maximum. Elle signe d'abord pour 6 mois, puis pour 12 mois. En juin 2011, elle demande une prolongation pour les 6 mois restants. Mais Pôle emploi lui refuse pour d'obscures raisons administratives. 

En juillet 2011, Marie Lacroix décide de lancer une procédure aux Prudhommes contre son employeur, le dernier lycée où elle travaillait. Elle demande que son dernier contrat soit requalifié en CDI, ainsi que des indemnités pour licenciement abusif, pour non respect du préavis, pour n'avoir reçu aucune proposition de formation dans le cadre de son CIU comme le prévoit la loi, etc. Son affaire passe le 17 novembre. 

"Aujourd'hui je me bats pour que notre métier soit reconnu, comme le réclament de nombreuses associations, explique Marie Lacroix, elle-même membre de l'Unaisse, pour que l'on arrête de renvoyer chez elles des personnes comme moi réduites à aller pointer au chômage, enfin pour dénoncer le fossé entre les belles paroles ministérielles sur la hausse du nombre d'enfants handicapés scolarisés et la réalité sur le terrain - on manque de personnels pour les accompagner et certains doivent même rester chez eux faute d'AVS".

Crédit photo: Marie Lacroix,  2011 (DR)

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22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 21:32
Libération - Aujourd'hui à 18h20

Le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle veut mettre sous tutelle ou renvoyer devant la Cour de justice européenne les gouvernements coupables d'un trop grand déficit budgétaire.

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Anders Fogh Rasmussen, Alain Juppé et Guido Westerwelle le 14 avril 2011 à Berlin. (© AFP John Macdougall)

Le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle a proposé samedi de traduire devant la Cour de justice européenne les pays trop laxistes sur le plan budgétaire dans la zone euro en changeant le traité de l’UE, une idée loin de faire l’unanimité. «Cela ne suffit plus que nous nous contentions de gérer la crise actuelle» de la dette, «nous devons aussi nous assurer que ce que nous avons vécu ces derniers mois ne se reproduise pas sans arrêt», a-t-il déclaré à la presse à Bruxelles à propos du débat en cours sur la réforme de la gouvernance de l’Union monétaire.

«C’est la raison pour laquelle à mon avis il est absolument nécessaire de réaliser un changement du traité» de l’Union monétaire pour durcir la discipline budgétaire commune, a-t-il ajouté, en marge d’une réunion ministérielle préparatoire au sommet européen sur la crise de la dette de dimanche. «Il est essentiel qu’on ait des changements de traité, que le Pacte de stabilité soit rendu efficace, qu’il y ait des sanctions contre ceux qui ne sont pas rigoureux, qu’aussi peut-être la Cour de justice européenne soit dotée d’un rôle» dans la surveillance budgétaire «pour pouvoir être saisie lorsque les règles sont violées de manière prolongée», a estimé Westerwelle.

Les dirigeants européens doivent discuter dimanche non seulement des mesures d’urgence pour enrayer la contagion de la crise de la dette mais aussi des moyens d’améliorer le fonctionnement de la zone euro, principalement en durcissant la discipline commune. Westerwelle a appelé dans la même veine à ce que les pays trop laxistes soient placés sous tutelle budgétaire à l’avenir.

«Les pays qui demandent ou doivent être placés de manière prolongée sous la protection du Fonds de secours de la zone euro doivent aussi être prêts à renoncer à certains pans de leur souveraineté, notamment à ce que l’on puisse intervenir dans leurs budgets nationaux», a jugé le ministre libéral des Affaires étrangères.

"Un nouvelle boite de Pandore"

L’Allemagne est en pointe depuis plusieurs semaines pour réclamer un changement du traité en ce sens. Mais la perspective de voir l’Europe connaître à nouveau les affres du traité de Lisbonne, qui mit une décennie à aboutir et faillit ne jamais voir le jour, ne suscite pas l’enthousiasme général en Europe. «Certains (ministres d’autres pays) ont exprimé des doutes, c’est compréhensible», a reconnu Westerwelle, «mais nous allons continuer à promouvoir cela».

Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a été parmi les plus critiques. «Nous devons faire attention à ne pas ouvrir un nouveau champ de bataille» et «une boîte de Pandore», a-t-il mis en garde. Il a critiqué le fait que «les considérations de politique intérieure du plus grand pays d’Europe dominent tout» l’agenda politique européen, dans une pique à l’Allemagne.

D’autres pays sont ouverts à l’idée d’un changement de traité mais pas forcément pour renforcer uniquement la discipline. Ainsi, les pays fédéralistes européens comme la Belgique voudraient qu’on en profite pour introduire des euro-obligations, un mécanisme de mutualisation de l’émission de dette publique dans la zone euro considéré par ses promoteurs comme le seul moyen d’éviter durablement des crises de la dette. Le Premier ministre belge Yves Leterme a ainsi insisté samedi pour que le sommet européen de dimanche mentionne explicitement la piste des euro-obligation.

(Source: AFP)

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22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 21:10
Libération - Aujourd'hui à 11h41

Le procureur de Marseille s’est fait communiquer les factures téléphoniques d’un reporter du «Monde» spécialisé sur les dossiers corses

 

L’enquête en cours à Paris sur l’affaire dite des «fadettes» a mis au jour une affaire similaire à Marseille, où le procureur se serait fait communiquer les factures téléphoniques détaillées d’un journaliste du Monde travaillant sur des dossiers corses, affirme samedi Le Parisien. Le procureur, Jacques Dallest, n’avait pu être joint samedi matin. Cité par Le Monde.fr, qui dit l’avoir interrogé vendredi, celui-ci affirme avoir «agi en conformité avec la loi, qui autorise la saisie de facturations téléphonique dans certains cas bien précis, par exemple lors d’affaires de criminalité organisée».

Selon Le Parisien, ce «nouveau lièvre» a été soulevé par la juge d’instruction parisienne Sylvia Zimmermann, dans le cadre de son enquête ouverte après une plainte du Monde pour violation du secret des sources de deux de ses journalistes dans l’affaire Bettencourt. Le Parisien affirme que le procureur Dallest a demandé que lui soient fournies les factures détaillées du journaliste du Monde Jacques Follorou, auteur de deux articles, cosignés avec Yves Bordenave, sur une tentative d’assassinat ayant visé l’ancien chef nationaliste corse Alain Orsoni et sur l’assassinat d’une des figures du gang de la «Brise de mer», Richard Casanova.

Ces articles se fondaient sur les procès-verbaux de garde à vue d’Edmond Melicucci, condamné depuis à cinq ans de prison dans le dossier Orsoni, et de Claude Chossat, mis en cause et écroué dans l’enquête sur la mort de Casanova, et citaient les noms de commanditaires présumés. «Les enquêteurs - magistrats comme policiers - et des avocats, s’étaient vivement émus auprès du parquet de la mise sur la place publique de certains éléments d’enquêtes en cours, révélations susceptibles non seulement de nuire aux investigations, mais surtout de mettre en danger la vie de certains protagonistes de ces dossiers», a déclaré le procureur Dallest au Monde.fr.

Rien à voir avec l'affaire Bettencourt...

«Le procureur Dallest a agi à notre demande», ont déclaré à l’AFP, sous couvert de l’anonymat, des magistrats de la Juridiction interrégionale spécialisées (Jirs) de Marseille. Ils ont expliqué lui avoir demandé, suite à la parution des procès-verbaux dans Le Monde, d’ouvrir une information préliminaire pour violation du secret de l’enquête, tout en soulignant que cette affaire n’avait rien à voir avec le profil de l’affaire Bettencourt.

«On a ainsi fait courir des risques à nos instructions mais aussi pratiquement en temps réel à des gens que nous interrogions. Si le journaliste s’était contenté d’interpréter, nous n’aurions pas bougé, mais là cela dépasse l’entendement», ont-ils estimé. Selon la même source, Jacques Follorou a été entendu par des policiers auxquels il a objecté le secret des sources. Pour les magistrats marseillais, le problème est de savoir si la consultation de «fadettes» est autorisée ou pas en matière de crime organisé.

Après la divulgation par Le Monde de ses aveux en mai 2009, Melicucci, dont la libération provisoire est attendue dans les prochaines semaines, avait dû être placé à l’isolement, selon ses proches interrogés par l’AFP. Sa mère et son frère avaient également dû quitter la Corse.

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22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 20:54

Rue89 - 22/10/2011 à 18h49

Un étudiant autrichien en droit a réclamé à Facebook une copie des données que le réseau social détenait de lui. La firme de Palo Alto (Californie) a ainsi dû envoyer 1 222 pages à Max Schrems, 24 ans, qui partage depuis ses étonnantes découvertes – des contenus supprimés par l'utilisateur restent notamment archivés par le site de Mark Zuckerberg – et demande des comptes aux autorités irlandaises, pays du siège européen de Facebook.

Lire sur Ecrans.fr

 

 

ecrans.fr/ -  samedi 22 octobre 2011 11:01

 

Facebook : la mémoire cachée

par Camille Gévaudan


Photo Glenn J. Mason, CC BY

L’appétit vorace de Facebook pour les données personnelles n’est un secret pour personne. Régulièrement, son estomac numérique gargouille auprès de ses membres pour réclamer son dû. « Donnez-moi votre numéro de mobile, que je puisse renvoyer votre mot de passe en cas d’oubli ! » « Expliquez-moi vos opinions politiques, que je puisse mieux cibler mes publicités ! » « Dites-moi ce que vous lisez, ce que vous écoutez, ce que vous regardez, ce que vous cuisinez, que vos amis puissent en profiter ! » Et la plupart des 800 millions d’inscrits, dociles, jettent leurs gros steaks de vie privée dans la gueule béante du réseau social. Ce que personne ne semble savoir, en revanche, c’est que le monstre est dépourvu de système digestif. Il se contente de stocker les données, toujours plus de données, sans jamais en effacer aucune.

Les découvertes du jeune Max Schrems sont effarantes. Au mois de juillet, cet étudiant autrichien en droit a réussi à se procurer l’ensemble des données dont Facebook dispose sur lui. En épluchant les 1222 pages ( !) de son dossier, il a constaté que le réseau social avait soigneusement archivé toutes les informations qu’il croyait avoir supprimées depuis belle lurette. Anciens pseudonymes, messages privés, demandes d’amis refusées... Il soupçonne même l’existence de fiches sur les internautes non inscrits à Facebook. Max Schrems a décidé de saisir les autorités compétentes en Irlande, où Facebook a son siège européen, pour demander une enquête approfondie. À 24 ans, il est en passe de devenir une sérieuse épine dans le pied du réseau qui valait 70 milliards de dollars.

 

« Statut : effacé »

 

« Je ne cherche aucun gain financier ou personnel. Je veux simplement pouvoir aller sur Facebook sans me soucier du traitement de ma vie privée », justifie-t-il. Lors de son échange universitaire en Californie, l’an dernier, il a eu l’occasion de rencontrer des responsables de Facebook et de parler avec eux des différences de législation entre les États-Unis et l’Europe en matière de protection de la vie privée. Les premiers sont très laxistes, et le vieux Continent beaucoup plus strict. « J’ai écrit un article sur ce sujet, et j’ai alors découvert que tous les utilisateurs de Facebook vivant en dehors des États-Unis et du Canada étaient liés par contrat à Facebook Irlande », une société « qu’ils ont probablement installée là pour bénéficier d’une fiscalité avantageuse ». Hors Amérique du Nord, donc, « Facebook dépend des lois européennes sur la vie privée. Et bien sûr, il ne les respecte pas. » La bataille commence.

Dégainant sa directive 95/46/CE qui garantit un tel droit à tout citoyen européen, Max Schrems écrit à Facebook pour réclamer l’accès à l’ensemble des données le concernant, via un formulaire très bien caché sur le site du réseau. Il doit insister un peu, et finit par recevoir sur CD-Rom un fichier PDF lourd de plusieurs centaines de mégaoctets et long de 1222 pages. Avec les quelques étudiants qui l’accompagnent dans sa démarche, il a créé le site « Europe versus Facebook » pour partager ses découvertes et expliquer aux internautes comment faire de même. Il y publie son dossier PDF après l’avoir anonymisé, et liste très précisément le type d’informations stockées par Facebook pour chacun de ses membres.

 

 

- Facebook connaît bien sûr la liste d’amis liée à un profil, mais conserve également le nom de tous les prétendants refusés. Puisque leur demande a été rejetée, il y a des chances non négligeables ces personnes soient totalement étrangères à l’internaute en question. Mais Facebook conserve tout de même, pour une durée indéterminée, la trace d’un lien virtuel entre ces individus étrangers l’un à l’autre.

- Même son de cloche du côté des « événements ». Facebook garde la liste complète des invitations adressées à un membre depuis la date de son inscription, quelle qu’ait été sa réponse. S’il a dit qu’il viendrait à la soirée, Facebook le sait. S’il a dit « non » ou « peut-être », idem. S’il n’a pas répondu parce qu’il ne se sentait pas concerné par cet événement, Facebook retient qu’il n’a pas répondu mais qu’il était invité.

- Les messages sont sans doute l’aspect le plus scandaleux du dossier. Courriers privés et tchats entre amis sont tous archivés dans le même système de messagerie sur Facebook et y restent pour toujours. Le bouton « Supprimer » n’a qu’une fonction cosmétique : il permet de masquer le message aux yeux de l’internaute, mais reste sur les serveurs de Facebook avec la mention « statut : effacé ».

 

 

- Même subterfuge pour les statuts, les pokes... et les tags de photos : ils sont indélébiles sur les serveurs. Quand un membre de Facebook décide de marquer la présence d’un autre membre sur une photo, le consentement de ce dernier n’est pas requis. Il peut retirer le « tag » après coup s’il ne souhaite pas être associé à l’image, mais celui-ci devient simplement invisible sur le site. Facebook garde la trace du lien entre la personne et la photographie.

- Que de réjouissances, encore, au chapitre « Machines » du dossier ! « Facebook place un fichier “cookie” sur chaque ordinateur qui se connecte au site. Outre le traçage des internautes, ils s’en servent aussi pour créer des liens entre les utilisateurs et leurs ordinateurs. Ils ont une liste complète des ordinateurs qu’une personne a utilisés pour aller sur Facebook, et une liste de toutes les personnes ayant utilisé un même ordinateur pour aller sur Facebook. » En clair, Facebook sait qui fréquente qui, au travail ou à domicile, y compris parmi les personne n’étant pas « amies » sur le réseau social.

- Quant au chapitre « Checkins », il liste tout simplement toutes les connections d’un internaute à Facebook depuis son inscription. Chaque checkin est associé à un numéro unique, une date, une heure, une longitude et une latitude.

 

« Shadow profiles »

 

À la page 3 de son dossier, Max Schrems a froncé les sourcils. « Il y avait des adresses e-mail que je n’ai jamais communiquées à Facebook, raconte-t-il à Ecrans.fr. Et pourtant il les connaissait ! » Étrange, très étrange. Il soupçonne l’outil « Rechercher des amis », qui permet d’importer son carnet d’adresses sur Facebook et donc de fournir au réseau ce genre de coordonnées. Une de ses connaissances aurait ainsi enrichi le profil de Schrems sans même en avoir conscience.

Puis il fait le lien avec une autre bizarrerie. « Quand on invite à un événement quelqu’un qui n’est pas sur Facebook, il faut rentrer son adresse e-mail. Cette personne reçoit alors un courrier l’encourageant à s’inscrire sur le réseau, avec le nom et la photo de tous les gens que Facebook pense qu’il peut connaître. » On comprend que Facebook ait fait le lien entre l’émetteur de l’invitation et son destinataire, mais comment peut-il suggérer dix autres connaissances potentielles ? Pour Max Schrems, il n’y a qu’une possibilité : ce non-inscrit dispose d’une fiche secrète sur Facebook — un « shadow profile » alimenté par les membres du réseau.

Quand on tape un nom dans le moteur de recherche, que l’on synchronise son mobile ou son carnet d’adresses avec le réseau social, toutes les informations grappillées seraient ainsi conservées et recoupées entre elles de manière automatique. Facebook pourrait ainsi piocher dans ces « shadow profiles » pour envoyer des e-mails très personnalisés aux internautes non inscrits.

 

 

Entre mi-août et mi-septembre, Max Schrems a adressé exactement 22 plaintes au Commissaire irlandais à la protection des données — une pour chaque point de fonctionnement de Facebook qu’il estime être illégal. Six d’entre elles concernent les informations que Facebook conserve alors que l’internaute les croit supprimées. D’autres dénoncent la reconnaissance faciale, le système de « tags » sur les photos ou encore les conditions d’utilisation du site, floues et trop souvent changées. Les fiches secrètes sur les non-membres du réseau sont particulièrement problématiques : « Facebook Irlande rassemble une quantité excessive d’informations sur les non-membres sans les en informer ni leur demander leur consentement », accuse la plainte.

Max Schrems est optimiste : « Dans une interview, le Commissaire a dit que si le contenu qu’on « supprime » de Facebook n’est pas réellement effacé, c’est bien illégal. Donc on est plutôt sûrs de nous : on va gagner cette bataille. » L’enquête a débuté cette semaine et les résultats devraient être connus d’ici la fin de l’année.

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