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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 10:06

LEMONDE.FR avec AFP | 27.10.11 | 08h37   •  Mis à jour le 27.10.11 | 08h44

 
 

 

REUTERS/DANIEL AGUILAR

Les autorités chinoises ont ordonné un renforcement du contrôle de l'Internet, notamment des réseaux sociaux, afin d'empêcher la publication de rumeurs et de matériel "vulgaire", une semaine après un plénum du Parti communiste consacré aux médias.

Le Global Times expliquait jeudi en "une" que les dirigeants chinois avaient lancé un programme sur dix ans destiné à renforcer "la construction d'un système de valeurs socialiste" et le "soft power" chinois. La popularité croissante des médias sociaux dans ce pays qui compte désormais plus de 500 millions d'internautes alarme Pékin, de même que le fait que l'Internet est devenu le canal privilégié de nombreux Chinois pour exprimer leur colère contre les abus et injustices.

Selon la presse, la police a commencé cette semaine à arrêter des internautes soupçonnés de répandre des "rumeurs" et le contrôle de l'Internet, déjà sous étroite surveillance, a été encore intensifié. Des chaînes de télévision provinciales ont aussi été appelées à limiter les programmes récréactifs afin d'expurger les contenus trop "matérialistes".

RENFORCER LE CONTRÔLE DU PARTI

Un plénum du comité central du Parti communiste chinois (PCC) consacré au "développement culturel" du pays a eu lieu à la mi-octobre. Selon les observateurs indépendants, il s'agissait pour une large part de renforcer le contrôle du Parti sur tous les médias, alors qu'une nouvelle génération de dirigeants doit arriver au pouvoir en Chine dans un an.

Le bureau politique "a discuté d'un projet de résolution du comité central du PCC sur les réformes culturelles", avait rapporté l'agence officielle Chine nouvelle, indiquant que le document "servirait de guide pour accélérer les réformes culturelles", et renforcer le "soft power" chinois.

"Nous devons renforcer la gestion des outils tels que les réseaux sociaux et les messageries instantanées", selon la directive qui a été publiée par la presse cette semaine. "Nous devrions punir en fonction de la loi les pratiques qui consistent à répandre des informations dommageables et intensifier la campagne contre la pornographie et les informations vulgaires sur l'internet", poursuit le texte.

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 20:00

Compte rendu | LEMONDE.FR | 26.10.11 | 16h26   •  Mis à jour le 26.10.11 | 17h30

 
 

Dans un chat, mercredi 26 octobre, Bertrand Badie, professeur à Sciences Po revient sur la poussée des sociétés ("printemps arabe", "indignés") dans le monde.

Al Tahir : Pourquoi et comment expliquez-vous cette poussée des sociétés dans le jeu international ?

Bertrand Badie : En fait, cette poussée est déjà ancienne. Elle a épousé le rythme des avancées de la démocratie, mais aussi de celles de la mondialisation, qui a contribué à déposséder les Etats d'une partie de leurs prérogatives régaliennes et à les mettre en concurrence avec tout un ensemble d'acteurs sociaux. Durant la bipolarité, le phénomène restait contenu, notamment par la force du clivage Est-Ouest et par la prédominance du jeu diplomatico-militaire. Depuis 1990, on a assisté à une ascension remarquable de ces nouveaux acteurs au sein même de la scène internationale. Mais peut-être qu'en fin de compte le facteur le plus décisif tient à la crise du politique que nous vivons depuis ces deux ou trois dernières décennies.

Crise de désynchronisation d'abord : la plupart des "marchés politiques" et des systèmes partisans ont été constitués, dans l'univers démocratique, au lendemain de la seconde guerre mondiale, alors que s'amorçaient en Europe les "trente glorieuses". Les offres partisanes n'ont guère évolué depuis, et un sentiment de décalage, de défiance à l'égard des partis politiques s'est développé un peu partout. Crise institutionnelle ensuite : notre formule démocratique occidentale reposait sur les vertus du gouvernement représentatif, de la médiation, des corps intermédiaires. A l'heure de l'immédiateté, de la libre circulation du son et des images, ces intermédiaires sont de moins en moins acceptés, et on assiste à un retour en force de l'idée de démocratie directe.

Crise des idéologies également : celles-ci, au Nord comme au Sud, à l'Ouest comme à l'Est, organisaient la vie politique. Leur échec, c'est-à-dire la disparition de certaines d'entre elles et la banalisation des autres, a réduit le débat public, laminé la légitimité des acteurs politiques, conduit à l'imagination d'autres modèles qui ne se retrouvaient en rien dans les structures politiques en place.

Crise d'efficacité : l'Etat, au Nord comme au Sud, perd de sa capacité distributive et régulatrice, éloigne les citoyens plutôt que de les mobiliser. De plus en plus ceux-ci sont à la recherche de modèles de substitution, qu'ils trouvent dans la société, soit en retournant vers la tradition ou vers les communautés, soit en cherchant dans la technologie moderne des moyens de contourner l'Etat.

Crise de la mondialisation enfin : celle-ci a en quelque sorte brisé les lieux et les formules de régulation politique traditionnelle, s'attaquant à la souveraineté, donc à la nation, remettant en cause les équations classiques qui fondaient la puissance de l'Etat, faisant naître enfin des demandes sociales et des enjeux sociaux qui surclassaient l'agenda politique traditionnel. Comme on le voit, cette poussée du social n'est pas propre à un segment de notre espace mondial, mais se retrouve un peu partout : nulle surprise que ces formes nouvelles de mobilisation apparaissent aux quatre coins de la planète.

Lionel : Peut-on vraiment parler d'une nouvelle forme de contestation, d'un nouveau jeu citoyen ? Il suffit de se référer à la révolution iranienne, au mouvements hippie pour voir que le peuple influe, comme c'est le cas actuellement dans les révolutions arabes ou dans le cas d'Occupy Wall Street, pour voir que les sociétés sont promptes à "s'emparer du pouvoir", non ?

Bertrand Badie : Certes, on peut trouver dans le mouvement hippie et dans l'ambiance de 1968 les prémices de cette forme nouvelle de contestation. La différence essentielle tient à ce qu'elles étaient à l'époque marginales ou conjoncturelles, alors qu'elles se construisent aujourd'hui comme l'expression généralisée d'un échec plus vaste, tant du pouvoir que des modèles traditionnels d'opposition.

Ici, la rupture est très forte, car ces formes nouvelles de contestation se veulent "antisystème", récusent une opposition institutionnelle qui ne mobilise plus, voire perd de sa légitimité. Peut-être peut-on aller encore plus loin et noter qu'il y a une volonté délibérée de dépasser le cadre politique traditionnel : c'est l'essence même du politique tel qu'il était jusqu'ici conçu qui se trouve mise en cause. Du coup, les mobilisations qui en dérivent ne trouvent pas de localisation naturelle sur l'échiquier politique. Elles réunissent des secteurs très différents de la société, renâclent à se figer dans une idéologie nouvelle, rejettent même toute forme d'organisation qui viendrait les ossifier.
On sort donc de la dialectique entre le pouvoir et l'opposition dans un effort de la société pour reconquérir sa globalité et remettre en cause les expressions politiques qui étaient censées en dériver.

Lili : D'après vous, quelle est la cause de tout cela ? Pourquoi se révolter maintenant et pas avant ? Si c'est dû en partie aux avancées dans la diffusion de l'information, pouvons-nous croire que cela se produira sans cesse à l'avenir?

Bertrand Badie : Comme je l'ai déjà indiqué, le mouvement a eu une longue préhistoire. Mais on ne s'étonnera pas qu'il vienne se développer dans un contexte paroxystique. Le monde arabe vivait l'essoufflement de systèmes dictatoriaux usés par le temps et par l'accumulation des échecs.
A son tour, le monde occidental eut à faire face à ce genre de mobilisation au moment où la crise qui le frappe depuis 2008 prend une tournure dramatique et angoissante. Il ne faut pas oublier que parmi les "indignés" espagnols, grecs, portugais ou même américains, on trouve une proportion importante de chômeurs, de jeunes, souvent diplômés et dont les perspectives d'emploi sont de plus en plus fermées. On trouve aussi quantité de mouvements marginaux qui s'étaient essayés au genre de la représentation et avaient échoué. En fait, dans des situations semblables, on a souvent vu naître des populismes dont les visées étaient promptes à s'inscrire dans un cadre autoritaire, voire totalitaire.

Dans la crise présente, ce type de démarche reste bien heureusement limité : les "indignés" expriment tout autre chose, c'est-à-dire la conviction que l'ordre politique tel qu'il est constitué ne peut plus faire face aux problèmes sociaux les plus graves, et qu'il convient donc de rétablir des formes d'expression de démocratie directe qui viennent davantage défier les partis d'opposition sur leur gauche que produire les imaginaires prétotalitaires qui commencèrent à fleurir lors de la crise de 1929.

Jacqueline : Pensez-vous que les mouvements actuels aboutiront à de réels changements ?

Bertrand Badie : D'un certain point de vue, ces changements sont à terme inévitables : les sociétés s'attaquent à la légitimité du politique avec une force jamais égalée jusqu'ici. Elles expriment clairement leur défiance à l'égard des systèmes partisans. Prenez l'exemple de l'Espagne, où un sondage récent indiquait que plus de 80 % de la population ne faisaient plus confiance à leurs partis politiques. Face à un tel vide, qui se traduit entre autres par une montée régulière de l'abstention observable partout en Europe depuis quelques années, la classe politique ne peut pas rester longtemps indifférente, au risque d'être submergée et de perdre toute autorité dès lors qu'elle accède au pouvoir.

Précisément, cette érosion des légitimités se retrouve partout : effondrement des courbes de popularité de ceux qui gouvernent, dérision à leur égard, dénonciation de leur médiocrité, banalisation de la passivité politique, voire regain d'importance des appels à la désobéissance.
Un entrepreneur politique habile pourrait, par une refonte audacieuse des mœurs politiques, tirer un grand bénéfice d'une telle défiance. Ceux qui n'ont pas ce courage ne peuvent qu'observer la perte de sens de l'action politique traditionnelle, le divorce croissant entre Etat et société, ce qui, à terme, devrait conduire à un "New Deal" politique. Après tout, c'était un peu déjà le sens de la candidature de Barack Obama, dont il faut bien admettre que l'essai n'a pas été transformé…
Au-delà, qui, en Europe, pour demain ?

France : Peut-on associer deux phénomènes aussi différents que celui du "printemps arabe", qui voit la fin de dictatures anciennes, et celui des "indignés", qui montre l'inadéquation entre l'aspiration d'une jeunesse et ce que proposent les partis politiques de gauche ?

Bertrand Badie : Vous avez raison, on a un peu trop forcé les traits de ressemblance entre deux mouvements qui s'inscrivent dans des contextes fort différents. Pourtant, la correspondance est forte. Dans le temps d'abord. Le "printemps arabe" s'amorce en décembre 2010, et les premiers frémissements d'un mouvement des "indignés" s'observent au Portugal et en Grèce dès mars 2011 pour gagner toute leur visibilité à partir du 15 mai en Espagne.

Dans les formes, ensuite. On retrouve dans les deux cas le même rejet explicite de toute organisation partisane des mobilisations, la même méfiance à l'égard des professionnels de la politique quels qu'ils soient, le même scepticisme à l'égard des idéologies, et surtout, ce sur quoi j'insisterai tout particulièrement, le même rapport à l'humiliation.

Du côté du monde arabe, celle-ci s'exprime face à des régimes dictatoriaux et arrogants, face à un ordre régional qui a toujours relégué les populations arabes dans le rôle d'instruments de construction du bonheur des autres, et face à un ordre international qui le méprisait. Du côté européen, les "indignés" se recrutent d'abord parmi les chômeurs diplômés, parmi ceux qui ont perdu leur emploi, parmi ceux, marginaux, auxquels le pouvoir politique n'a jamais cherché à ménager une place digne. L'humiliation, plus que jamais, vient structurer les comportements sociaux et prendre en quelque sorte un peu partout la place qu'occupait jadis l'idée d'exploitation : exploitation coloniale par les puissances dominantes, ou exploitation des classes laborieuses par les plus dotés.

Au-delà de ces similitudes, que l'on ne peut pas négliger, bien sûr, on pressent que ces mouvements, en s'inscrivant dans des contextes très différents, ne peuvent avoir qu'un destin dissemblable : dans le monde démocratique occidental, il s'agit de réagir face à un jeu démocratique grippé. Il n'est d'ailleurs pas surprenant que le mouvement des "indignés" ait été lancé en Espagne à la veille des élections municipales et pour exprimer le malaise qu'inspirait la concurrence bipartisane entre un parti de droite et un parti de gauche, tous deux compromis dans l'échec. L'enjeu est donc bien celui de la réinvention de la démocratie occidentale comme de la redéfinition de la place des vieilles puissances au sein de la nouvelle mondialisation.

Dans le monde arabe, il s'agit, pour ce mouvement, de se construire face à la sortie de la dictature, c'est-à-dire d'occuper ce terrain vide laissé par l'effondrement d'un système, et donc d'inventer un système politique qui n'existait pas au-delà des ersatz dictatoriaux. Tout le problème alors est de savoir si ces mouvements sociaux qui ont abattu les anciens régimes sauront se doter du "transformateur politique" qui leur permettra d'accéder au gouvernement.

Ploppy : Il semble y avoir une montée de la grogne mondiale envers le système établi. Y a-t-il un risque (une chance ?) de révolution mondiale a plus ou moins long terme ?

Bertrand Badie : La notion de "révolution mondiale" est difficile même à concevoir au sein d'un monde qui est fragmenté, éclaté, et dont les jeux politiques nationaux sont si peu raccordés les uns aux autres.

Pourtant, on peut dire, pour aller dans votre sens, que le processus que nous vivons marque bien la première forme de contestation active et explicite de la mondialisation : en cela, elle crée inévitablement de la convergence entre mouvements qui se retrouvent volontiers, comme ce fut le cas lors de la journée du 15 octobre dernier, pour dénoncer l'austérité, perçue comme ce voile pudique que tout le monde se partage pour survivre dans un contexte de crise frappant les mécanismes mêmes de la mondialisation.

Tout le monde se retrouve aussi dans l'articulation d'un même discours qui rejette toutes les formes classiques de politique auxquelles nous étions habitués : Etat, partis, gestuelle électorale, représentation, programmation plus ou moins inspirée de modèle idéologique désuet. Le paradoxe tient à ce que ces convergences s'expriment souvent en symbiose avec des surenchères nationalistes qui bloquent l'unification de ces mouvements, celle-ci étant d'autant plus difficile à réaliser qu'aucune idéologie commune ne vient les rassembler.
 

Pedro : La poussée islamiste en Tunisie (victoire électorale) et en Libye (introduction de la charia dans la Constitution) traduit-elle un tournant dans le "printemps arabe" ou un juste retour des choses aux réalités locales, à savoir que le soulèvement des peuples arabes n'avait qu'une apparence démocratique, la situation étant toujours plus complexe que les formules hâtives et encore une fois occidentalo-centrées ?

Bertrand Badie : Je me garderai bien de parler d'islamisme au singulier et de mêler dans un même ensemble des formes d'expression très variées que l'on voit apparaître en Syrie, en Libye ou en Tunisie. Je ne vois pas non plus en quoi on pourrait tenir les aspirations démocratiques pour de simples apparences : il est en tous les cas trop tôt pour arriver à une conclusion aussi forte.

Maintenant, le succès électoral d'Ennahda en Tunisie traduit bien, en effet, l'ambiguïté majeure de ces mouvements. Comme je le suggérais plus haut, ceux-ci se sont construits hors de toute grammaire politique, sans leader, sans parti, sans idéologie. Très vite devaient donc se poser, notamment à la faveur des élections, les conditions de leur traduction politique. A défaut d'une offre partisane renouvelée, ceux qui se retrouvaient dans le "printemps arabe" ont porté leurs voix vers les partis qui, dans leur propre conscience, incarnaient le mieux la contestation portée au régime déchu.

En choisissant selon cette méthode l'expression islamiste, les électeurs empruntaient une voie qui exprimait inévitablement un décalage par rapport à cette qualité d'autonomie, d'inédit et d'indépendance qui marquait les premiers mouvements de mobilisation. Tout le problème est de savoir maintenant comment ce décalage va être géré : est-ce que les partis vainqueurs, et notamment Ennahda, sauront le prendre en compte et le combler, ou chercheront-ils à ramener ce mouvement vers un modèle idéologique figé ? Dans cette dernière option, les populations concernées ne pourront que se sentir dépossédées de leur révolution, ce qui peut conduire à des formes nouvelles de tensions, voire plus.

Pierre Thomé : La société civile d'un pays peut-elle s'emparer directement du pouvoir, c'est-à-dire sans les intermédiaires institutionnels que sont les partis politiques ?

Bertrand Badie : Bien évidemment non. Le succès de la Révolution française a été de parvenir à politiser les premiers mouvements sociaux grâce à des filtres nouveaux qui n'étaient pas à proprement parler des partis politiques, mais des clubs, des ligues, des associations, bref, tout un ensemble d'instances de sociabilité qui ont peu à peu produit une culture politique nouvelle, elle-même préparée par le siècle des Lumières et la philosophie politique qu'il avait suscitée.

Evidemment, nous n'en sommes pas là : les mouvements sociaux en question ne peuvent pas s'appuyer sur des Lumières récentes, et ce renouvellement profond de la vie politique que l'on doit aux clubs révolutionnaires et à ces organisations relais ne trouve pas aujourd'hui son équivalent.

Peut-être est-ce là l'effet pervers des "révolutions Internet", ces instruments modernes de communication pouvant mobiliser, faire circuler les mots d'ordre, et même les slogans, mais se révélant incapables de combler ce déficit d'innovation, voire d'imagination politique.
N'est-il pas étrange que dans ce concert de contestation des dérives de la mondialisation, personne n'ose définir le cadre d'une mondialisation alternative de gauche ?

Harry : Je me demande si on n'assiste pas plutôt à un mouvement très promondialisation. Il me semble que ce qu'ils dénoncent est aussi le concept d'Etat-nation qui semble archaïque aujourd'hui. Qu'en pensez-vous ?

Bertrand Badie : Oui, je suis prêt à vous rejoindre : ce n'est pas la mondialisation qui est rejetée, mais bien un usage particulier de celle-ci. Même si cette distinction n'est pas travaillée ni explicitée.

C'est bien l'ordre politique traditionnel dont on fait le procès : des Etats qui, dans leur forme originelle, sortis du Moyen Age européen, ne correspondent plus au contexte de la globalité ; une classe politique partout archaïque dénoncée comme inefficace, incompétente, corrompue, impliquée dans tant de scandales ; des institutions internationales discréditées, qu'il s'agisse des institutions de Bretton Woods, de l'OMC, du G8, toujours accueillies par des mouvements de contestation de plus en plus forts quel que soit le lieu où elles se réunissent.

Au-delà de la dénonciation des archaïsmes, ce n'est pas la mondialisation comme processus qui se trouve mise en cause, mais bien la mondialisation à travers les usages qu'on en fait. Comment, d'ailleurs, ces mouvements pourraient tourner le dos à la mondialisation, alors qu'ils en utilisent les techniques, les modes de communication, la mobilité et la fluidité qui en dérivent ? Les "indignés" n'appartiennent pas aux catégories traditionnelles de la société, mais pour l'essentiel à sa fraction la plus jeune, et souvent la plus diplômée. Peut-être est-ce même là les nouveaux entrepreneurs de la mondialisation qui essaient de se faire entendre.

Max : De Damas à Wall Street, la jeunesse semble s'élever "contre le système", et c'est là le seul mot d'ordre – d'une manière générale, elle exprime un ras-le-bol –, mais peine à lui proposer une alternative. En Tunisie, en Egypte, en Libye, ce sont les jeunes qui ont fait tomber le régime, mais on s'aperçoit aujourd'hui que ce sont les partis politiques traditionnels qui émergent victorieux, comme si les révolutions finissaient toujours par dévorer leurs enfants ? Est-il possible de s'affranchir du jeu politique traditionnel ?

Bertrand Badie : Oui, il est indispensable de faire cet effort de reconstruction du politique. Après tout, ça n'aura pas été le premier : rappelons-nous ce qu'il en fut dans nos nations au XIXe siècle, lorsque le politique a dû s'arracher coup sur coup à la pesanteur aristocratique, puis à celle du régime censitaire, pour aller jusqu'à produire la protection sociale. C'était bien le sens même du politique qui était repensé.

Le décalage aujourd'hui entre le social et le politique est tel qu'il risque de devenir très vite insupportable pour tous, et rendant même toute réforme impossible. Chacun gagnera donc à le repenser.

Harry : Ne pourrait-on pas dire que ces mouvements ne pourront jamais réellement trouver un écho politique puisqu'ils s'opposent fondamentalement à l'essence de la démocratie représentative. Il me semblerait logique qu'une certaine violence se développe à l'avenir. Qu'en pensez-vous?

Bertrand Badie : Vous avez raison de poser le problème en ces termes, en mettant le doigt sur un point particulièrement délicat de notre corps politique présent : on s'est éloigné, en Europe, de l'idéal démocratique, on l'a "routinisé", on l'a trop souvent contourné, notamment à propos du Traité constitutionnel européen, pour que la confiance en nos institutions ne soit pas profondément atteinte. Ces échecs et ces crises touchent l'idée de représentation, car dans notre modernité, faite de communication et d'instantanéité, le représentant a de plus en plus de mal à justifier sa place.

Mais un substitut tiré de la démocratie directe n'est pas encore né, tant s'en faut. Au moment où gouvernements, partis et syndicats souffrent de cette commune pathologie, il n'est pas gagné de penser que la solution aux maux est trouvée. D'où, peut-être, en effet, des violences à venir.

San José : Internet est-il de gauche et subversif ? La contestation est numérique, mondiale et instantanée ("printemps arabe", WikiLeaks, "indignés"). Qu'en pensez-vous ?

Bertrand Badie : Non, Internet est un instrument de communication qui tend à se substituer aux intermédiaires d'antan, mais qui conteste ce qui constitue le pouvoir. Comme celui-ci est dans nos sociétés majoritairement de droite, il a une apparence de gauche. Mais que la cible change, et l'orientation politique de ces nouvelles formes de communication changera également.

chat modéré par Gaïdz Minassian

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 13:27
AgoraVox - par enréfléchissant mercredi 26 octobre 2011  
Pour Stéphane Hessel, les indignés européens font fausse route

Stéphane a donné un entretien à Viva dans lequel il dévoile des choses intéressantes.

“Il faut réapprendre à s’indigner. Mais pas n’importe comment ni contre n’importe quoi. Tout ne mérite pas l’indignation. Je crains toujours ceux qui s’en prennent aux institutions sans proposer d’alternative. 
S’indigner ne sert pas à grand chose si on ne prend pas ensuite la décision de s’engager pour construire autre chose. Voilà pourquoi aujourd’hui, je me sens plus proche des Indignés de Wall Street que des indignés d’Espagne ou de Grèce. Aux Etats-Unis, l’indignation se porte sur les dysfonctionnements graves de la finance mondiale. Une saine indignation. Une juste indignation. 
Déjà, le Conseil National de la Résistance (Cnr) en 1944 stigmatisait « la féodalité de la finance » contre laquelle il souhaitait résister. En s’appuyant sur le programme du Cnr, de gros efforts ont été faits dans les années d’après-guerre, pour plus de justice sociale d’abord en réglementant les marchés, puis avec la création de la Sécurité sociale. Ce fut les Trente glorieuses. 
A partir des années 1975, sous l’influence des doctrines de l’école de Chicago*, est devenue dominante l’idée que l’État ne sert à rien et qu’il ne doit entraver en rien la liberté du marché. Nous sommes arrivés aujourd’hui à une véritable catastrophe. Nos sociétés vont mal. Les gens veulent renouer avec des valeurs démocratiques fondamentales. Nous l’avons vu avec les révoltes du printemps arabe qui ont beaucoup utilisé le terme « indigné » et mon petit livre ... 
Je dois dire que lorsque nous avons publié avec Sylvie Crossman ce petit opuscule au titre court et provoquant, nous ne nous doutions pas qu’il aurait autant d’influence. Il a été traduit dans 33 pays. En France, il s’est vendu à 2 millions d’exemplaires. S’il a autant intéressé, c’est qu’il est sorti à un instant particulier, un moment opportun où les gens en ont assez. 
On l’a vu en France avec les manifestations pour les retraites ou lors de la forte mobilisation pour les primaires socialistes. Mais chez nous en France, et plus encore dans certains pays comme l’Allemagne où la démocratie fonctionne bien, l’ennemi est devenu plus diffus. Mais nous le connaissons. Il s’agit de la spéculation financière. L’engagement pour demain, c’est de celui-ci qu’il s’agit, le même qu’en 1944. D’abord, réguler les marchés, ensuite réinstaurer une véritable démocratie sociale.”

"Rendez-nous notre démocratie" ou "La finance contre la démocratie" ou encore "Le politique doit reprendre le contrôle de l'économique"

Voilà le genre de slogans que l'on pourra observer sur des pancartes portées fièrement par des américains du mouvement "Occupy Wall Street". Chez les européens ce serait plutôt :

"Nous ne vivons pas en démocratie" ou "Power to the people" ou encore "No nos representan"

Bien que nombre d'exceptions existent et rapprochent les deux mouvement dans leurs revendications et leurs formes, on peut distinguer deux attitudes différentes. Les américains réclament la justice sociale et demandent à leurs dirigeants politiques d'être fort contre l'oligarchie financière et économique. Les Européens du mouvement des indignés sont plus orienté vers la mise en place d'une réelle démocratie, dans la rue, ou le peuple, par les assemblées, en viendrait peut-être un jour à prendre la place des gouvernements. Monsieur Hessel se sent plus proche des américains, normal : il n'arrive pas à comprendre, ou ne peut pas imaginer tellement c'est gros, que nous ne vivons pas en démocratie.

Nous ne vivons pas en démocratie, le peuple n'a pas le pouvoir, au contraire il donne les pleins pouvoirs à une minorité, qui par un jeu médiatique et institutionnel, provient toujours du même milieu social et partage toujours les mêmes idées.

Vous(Stéphane Hessel) dites qu'il faut en premier lieu s'en prendre au monde de la finance, ou plus exactement qu'il faut appeler nos gouvernants à réguler la finance. Je trouve que c'est une vision assez peu réfléchie. Nos systèmes politiques se sont construits autour de la protection des classes privilégiées. Dès le 18ème siècle on (les voleurs de révolution, comme cela se produit actuellement après les révoltes arabes) a mis en place des systèmes politiques laissant penser au peuple qu'il vivait dans un régime politique juste et légitime, et permettant aux oligarchies économiques et financières de conserver leurs monopôles : la "démocratie représentative".

Réclamer des réformes qui nuisent aux oligarchies économiques et financières à nos gouvernements, cela revient à leur demander de réduire leurs propres privilèges.Soyez-sûrs que s'ils le font, ils le feront de la manière la plus minime, et dès que "ça" repartira, ils se repartageront la part du lion. Pour preuve : trois ans après une crise systémique sans-précédent, rien n'a changé.

Il faut ensuite savoir pour quoi on se bat : pour un ordre politique, social et économique juste ou alors pour un ordre qui soit juste un peu moins pire que celui dans lequel nous vivons ?

Je pense que l'idéalisme va de pair avec la rationalité, il nous faut chercher ce qu'il y-a de meilleur. Ce n'est pas trois réformes qui contraindront les exploiteurs, ceux qui se font de l'argent sur le dos des autres (consciemment ou non), à partager une partie des fruits de leur pillage qui va amener la paix, l'équité et la justice sur Terre.

Notre système politique n'est ni juste ni légitime : pourquoi la masse ne pourrait-elle pas faire de la politique, directement ? Si elle ne peut pas savoir ce qui est bon pour elle, alors comment peut-elle savoir qui va bien la gouverner ?

Et le problème est là, si l'on réclame des réformes à nos gouvernements ; on leur donne une légitimité. On donne une légitimité à ces institutions qui ont permis, autorisé et accompagné le développement éffréné de la destruction environnementale planétaire et l'accroissement des inégalités de richesse par l'essor de la finance mondiale.

Je refuse de m'en remettre à n'importe qui auquel la société donnerait un pouvoir de décision : car la polarisation du pouvoir assure la corruption et les conflits d'intérêts.

Alors sentez-vous plus proche du mouvement "Occupy Wall Street", qui réclame des miettes à leurs maîtres, si cela vous semble bon. Mais je vous met au défi de me faire changer d'avis, je vous met au défi de me montrer que nous avons besoin de nos systèmes politiques qui ont montré leur nocivité. Pour l'instant toutes les interview de vous que j'ai lu me font le même effet : un manque de réflexion, une bien-pensance, une modération incompréhensible.

Les Indignés d'Europe sont nombreux à créer et mettre en avant la démocratie réelle ou directe, à travers les assemblées populaires entre autre, ils n'ont pas besoin de vous, ni de chef : mais face au silence des médias sur le côté "revendication d'une véritable démocratie" du mouvement, je suis obligé de faire valoir mon opinion pour pousser la réflexion.

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 13:11

Les indignés de Londres

 

 

Les indignés de Washington

 

 

Les indignés de Montréal

 

Et les Indignés de Paris ? 

Comparution de onze indignés le 31 octobre 2011 à Paris

Les indignés mis en cause et défendus par Maître Breham ont confiance en lui.

Le communiqué de presse du 24/10/2011 qui le remet en question n’émane pas de la commission juridique ni de l’assemblée du mouvement.

 

Lors d’un rassemblement du mouvement Démocratie réelle maintenant le 21 septembre dernier, près d’une centaine de personnes ont été arrêtées à Paris place de la Bourse.

Onze d’entre elles ont été retenues en garde à vue et convoquées au tribunal.

Elles comparaîtront en audience publique devant la 29e chambre du Tribunal Correctionnel du Palais de Justice de Paris à 9 heures, le 31 octobre prochain.


 

Leur comparution a été motivée par l’accusation de  « dégradation de biens d’autrui en réunion » (une vitre désajustée d’un fourgon de police) après une rétention de 40 heures en garde à vue.


Pour rappel, dès les débuts de ce mouvement en mai dernier, la préfecture de police de Paris a systématiquement fait intervenir les forces de l’ordre pour dissuader, intimider, voire empêcher les réunions, afin de réduire l’expression et la visibilité des indignés du mouvement Démocratie réelle maintenant.


Une exception française alors qu’en Europe de multiples actions sont organisées et ne donnent pas lieu à de telles démonstrations de force de la part de la police.


Nous organisons un rassemblement en solidarité avec les onze mis en cause et pour la défense de la liberté d’expression de tous.

 

Ce rassemblement aura lieu le 29 octobre 2011 devant le Palais de justice rue de Lutèce à 17h (Métro Cité - RER Châtelet les Halles ou Saint-Michel).


Nous serons présents aux côtés des onze lors de leur procès le 31 octobre.

Mouvement Démocratie réelle maintenant

 

source : http://paris.reelledemocratie.com/node/616

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 13:04
Libération - Aujourd'hui à 8h30

Baisses des indemnités en cas d'arrêt maladie, déremboursement de médicaments en pagaille... Depuis le début de l'année, les pouvoirs publics s'en donnent à cœur joie.


Par MARIE PIQUEMAL

Flickr/Jamiesrabbits

Heureusement que le ministre de la Santé Xavier Bertrand avait promis que 2011 serait «l'année des patients et de leurs droits». Depuis le début de l'année, le gouvernement multiplie les atteintes à la prise en charge des malades. Tout un tas de mesures ont été adoptées ces derniers mois, grignotant les remboursements des soins par la Sécurité sociale. Certaines sont passées complètement inaperçues, d'autres comme la hausse de la taxation des mutuelles ont fait un peu plus de bruit. Le résultat reste le même. «A chaque fois, il s'agit de faire supporter à l'usager quelques euros supplémentaires. Mises bout à bout, toutes ces mesures pèsent lourd pour les malades», dénonce Nathalie Tellier de l'Union nationale des associations familiales. Retour sur les six dernières atteintes aux droits des malades.

1. Tout en haut de la pile, la dernière attaque en date: la baisse des indemnités journalières en cas d'arrêt maladie. A partir du 1er janvier prochain, le mode de calcul sera basé sur le salaire net et non brut comme c'est le cas aujourd'hui. Sans rentrer dans le détail, cela va se traduire par une baisse des indemnités versées par la Sécu de l'ordre de 40 euros par mois pour un smicard, et de 85 euros pour un cadre. Entre les arrêts maladie de quelques jours et les absences prolongées, sept millions de salariés sont potentiellement concernés chaque année. Le gouvernement a annoncé cette mesure il y a une quinzaine de jours lors de la présentation du projet de loi de finances sur la sécurité sociale... Sauf qu'il s'agit d'un projet de décret, la mesure ne sera donc pas débattue dans l'hémicycle.

2. Le mois dernier, dans le cadre du plan de rigueur, le Premier ministre François Fillon a annoncé une hausse de la taxation des complémentaires santé. Depuis, organismes de mutuelles et associations tempêtent. Les conséquences sont importantes, à plusieurs niveaux. D'abord, de façon quasi mécanique, les prix des complémentaires vont augmenter pour les assurés. «En moyenne, une bonne mutuelle coûte 80 euros par mois. Et dans les 110 euros pour un couple avec enfants. Si les prix augmentent encore, beaucoup de ménages ne pourront plus se payer une couverture maladie ou choisiront une protection plus faible», avertissait le mois dernier Christian Saout, le président du collectif interassociatif sur la santé (Ciss), qui regroupe une trentaine d'associations intervenant dans le champ de la santé. A défaut de pouvoir se payer une bonne complémentaire, des malades auront tendance à retarder, ou même renoncer, à l'accès aux soins.

3. Des déremboursements de médicaments à la pelle. Les baisses de prises en charge semblent homéopathiques: les médicaments à vignette bleue sont remboursés à hauteur de 30% contre 35 auparavant. Les pansements, compresses et autre petit matériel médical sont également moins bien pris en charge (60 contre 65%). Pourtant, les conséquences peuvent être graves pour les patients. Les médicaments à vignette orange, remboursés à 15% au regard du faible service médical rendu, pourraient ne plus être remboursés du tout. «Sur le principe, pourquoi pas. Sauf que parmi les patients qui prennent ces traitements, certains n'ont pas le choix. Parce qu'ils sont allergiques à d'autres molécules ou parce qu'ils soulagent les effets secondaires d'un traitement principal. En déremboursant ces médicaments, on place certains malades en grandes difficultés. D'autant que systématiquement, les médicaments qui ne sont plus remboursés voient leur prix flamber», regrette Magali Léo, chargé de mission pour le collectif interassociatif sur la santé.

4. Autre mesure, passée quasiment inaperçue car un peu technique: l'augmentation du reste à charge pour les soins de santé dits coûteux. Rappelons que pour tous les actes médicaux, les assurés paient une partie des dépenses de santé, après remboursement par la Sécu. C'est ce qu'on appelle le «ticket modérateur», mis en place en 2006 et qui correspond à 30% des frais. Mais pour les actes les plus coûteux, supérieurs à 91 euros, le reste à charge est forfaitisé: vous payez 18 euros de votre poche quelque soit le prix de l'acte. Désormais, le forfait se déclenche seulement pour les actes supérieurs à 120 euros et non plus à partir de 91 euros. Pour les malades, forcés de multiplier les examens, la facture peut vite grimper.

5. L'hypertension artérielle sévère, retirée de la liste des affections longue durée (ALD). L'atteinte est surtout symbolique mais inquiète énormément les associations. «C'est la première fois depuis 1945 que l'on retire une pathologie de la liste, rappelle Magali Léo. Surtout le raisonnement est très dangereux. Les autorités ont décrété que l'hypertension n'était plus une maladie mais un facteur de risque d'autres pathologies. Avec ce raisonnement, demain, on pourrait très bien sortir de la liste des ALD le diabète de type 2 qui touche trois millions de personnes en France. Là ce serait vraiment dramatique.» Les affections de longue durée sont prises en charge à 100% par l'Assurance maladie. Ce qui garantit l'accès aux soins pour tous et évite les complications.

6. Les frais de transport. Un décret a redéfini les conditions pour la prise en charge des frais de transport pour les patients. Jusqu'ici, les frais étaient totalement remboursés pour les malades en ALD. Désormais, ils doivent apporter la preuve médicale de leur incapacité à se rendre seul à l'hôpital. L'enjeu est d'autant plus crucial que depuis la loi Bachelot (dite HPST pour Hôpital patients santé territoire), les patients sont amenés à faire de plus en plus de kilomètres pour se faire soigner.

Crédit photo: Flickr/Jamiesrabbits

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 12:57
Libération - Aujourd'hui à 14h56

Le leader du club politique de l'UMP la Droite sociale propose d'incorporer des clauses prioritaires prenant en compte l'accès à l'emploi.

19 commentaires

Laurent Wauquiez, en juin 2011. (AFP/GEORGES GOBET)

Le leader du club politique de l'UMP la Droite sociale Laurent Wauquiez a proposé mercredi de "réserver une partie des logements sociaux à ceux qui travaillent", parmi une dizaine de mesures lancées pour nourrir le projet UMP en 2012.

"Faire du social dans notre pays ne peut pas consister à le faire en oubliant ceux qui travaillent", a expliqué le ministre de l'Enseignement supérieur lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale, où il était entouré de parlementaires de la Droite sociale.

Pour ce faire, M. Wauquiez propose d'"incorporer dans les clauses prioritaires d'accès au logement social la prise en compte de l'accès à l'emploi" et de "réserver une partie" des programmes neufs de logements sociaux "aux gens qui travaillent et pour lesquels ça permet d'avoir un accès à l'emploi plus facile".

Il n'a pas donné de chiffres sur la part de logements à réserver et a appelé à "poursuivre" les constructions de logements sociaux.

Le ministre a cité un rapport du Credoc selon lequel dans les cinq dernières années, 500.000 personnes en recherche d'emploi ont renoncé à un poste qui les aurait contraintes à accroître leurs dépenses de logement.

"Je ne dis pas qu'il ne faut plus s'occuper des chômeurs"

"Je ne dis pas qu'il ne faut plus s'occuper des chômeurs (...) ce n'est pas l'un contre l'autre", a assuré Laurent Wauquiez, qui veut concentrer ses propositions sur les classes moyennes.

Le ministre avait jeté un pavé dans la mare sur le thème des "dérives de l'assistanat" au printemps dernier en proposant de demander cinq heures hebdomadaires de service social aux bénéficiaires du RSA et de "plafonner le cumul de tous les minima sociaux à 75% du Smic".

Mercredi, la Droite sociale, qui regroupe une cinquantaine de parlementaires, a également prôné l'interdiction des stock-options, sauf pour les PME et les start-up, et l'interdiction des hausses de rémunérations des patrons qui suppriment des emplois.

Visant les "sportifs et chanteurs qui ont leur activité en France mais qui paient leurs impôts en Suisse ou en Belgique", Laurent Wauquiez veut aussi "s'assurer que toute personne qui vit plus de 3 mois en France acquitte ses impôts en France", contre 6 actuellement.

La Droite sociale propose aussi un "plan épargne éducation", sur le modèle du plan épargne logement, ouvert pour chaque enfant à la naissance et "abondé par un premier versement de l'Etat de 150 euros". Est également prévue une aide au financement du permis de conduire pour les jeunes de 18 à 24 ans, contre du bénévolat.

Enfin, la Droite sociale veut aider les Français à prendre mieux conscience des aides sociales qu'ils reçoivent, en leur envoyant "chaque année" l'addition. Selon Laurent Wauquiez, cela permettait de "mesurer l'ampleur de l'effort de solidarité nationale qui est fait pour chacun: il ne s'agit pas de culpabiliser, il s'agit de responsabiliser".

(source AFP)

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 12:54
Tefy Andriamanana - Marianne | Mercredi 26 Octobre 2011 à 05:01 

 

Malgré les promesses du chef de l’Etat, le budget 2012 de la justice promet un modèle low cost de la justice : jurys réduits en assises, procès payants... Au détriment de l’efficacité de la machine judiciaire.



Apparemment la justice va bien. Son budget 2012 affiche une hausse de 4% et 515 postes ont été créés. Une campagne de recrutement de gardiens de prison a été lancée à grands renforts de spots télévisés. Mais, dans les faits, le Ministère de la Justice reste soumis aux exigences de la rigueur. En 2007, les magistrats avaient déjà protesté contre la nouvelle carte judiciaire qui supprimait certains tribunaux notamment dans les petites villes. La commission des Lois du Sénat vient d’ailleurs de lancer une mission d’information à ce sujet.

Et cette année, les petites économies continuent. Tout d’abord, depuis le 1er octobre, les justiciables devront payer 35 euros pour avoir accès aux tribunaux. Sont concernées les procédures civiles, devant le tribunal administratif ou les prud’hommes. Le salarié victime d’un licenciement abusif, d’un propriétaire indélicat ou en litige avec un commerçant devra payer pour pouvoir faire valoir ses droits. En revanche, les procédures pénales, concernant le droit des étrangers ou le surendettement ainsi que les personnes touchant l’aide juridictionnelle échappent, pour l’instant, à cette taxe. Le but pour le ministère de la justice : récolter 100 millions d’euros. Le Conseil national des barreaux a prévu un recours devant le Conseil d’Etat.

Mais une autre mesure pourrait avoir des conséquences tout aussi fâcheuses. En effet, la loi sur les jurés populaires votée cet été a mis en place une petite réforme passée presque inaperçue. A partir de 2012, les jurés dans les Cours d’assises ne seront plus que 6 au lieu de 9 en première instance et 9 au lieu de 12 en appel.

Jurys réduits à 6 aux assises
Le motif : désengorger les Cours d’assises et baisser le coût des procès criminels. Le problème était qu’au vu de la lourdeur de réunir un jury de 9 personnes, les juges préféraient envoyer les accusés au Tribunal correctionnel, quitte à requalifier un viol en agression sexuelle. Dans le jargon, on parle de « correctionnalisation ».

Au départ, le gouvernement voulait même réduire les jurys à deux « citoyens assesseurs » aux cotés des juges professionnels pour les affaires les moins graves créant ainsi des Cours d’assises « light ». Mais un amendement au Sénat a préféré une solution intermédiaire en créant des jurys réduits à 6 pour toutes les affaires.
 
Cette réforme est loin d’être un détail et pourrait avoir des conséquences sur le déroulement des procès. D’une part, avec un jury réduit, les magistrats professionnels verront leur poids renforcé et seront désormais trois contre six jurés au lieu de trois contre 9. Cela entre en contradiction avec la volonté du gouvernement de rapprocher la justice des citoyens. Dans le même projet de loi, le gouvernement prévoyait en effet d’introduire des jurés en correctionnelle et aux côtés des juges d’application des peines. On déshabille Saint-Pierre pour habiller Saint-Paul.
 
D’autre part, certains craignent que les verdicts des Cours soient plus compliqués à rendre. Avec la nouvelle loi, il faudra obtenir 6 voix sur 9 (jurés + magistrats) pour condamner un accusé contre 8 sur 12. Mathématiquement, cela signifie que la voix d’un juré dans une configuration à 9 comptera beaucoup plus que dans une configuration à 12. En clair, un juré indécis aura plus de capacité à bloquer un verdict Dans une configuration avec 9 jurés, il était toujours possible de convaincre quelqu'un d'autre. Une chose soulignée par la sénatrice écologiste Alima Boumediene-Thierry lors des débats au Palais du Luxembourg.

Manque d'effectifs
Autre biais : depuis le 1er septembre, c’est le ministère de la Justice qui est chargé de transporter les détenus jusqu’au tribunal en lieu et place des policiers et gendarmes. Le but était de libérer les personnels relevant du ministère de l’Intérieur pour leurs tâches classiques de lutte contre la délinquance. Mais les personnels de l’Administration pénitentiaire, par manque d’effectifs, peinent à réaliser ces nouvelles missions. Résultat, des déplacements ne peuvent se faire, les délais dans les procédures ne sont pas toujours respectés et des détenus peuvent être libérés. On savait déjà que la vétusté des prisons facilitait les évasions, désormais à cause de la rigueur, des dealers présumés sortent de prison par la grande porte. Il faudra encore beaucoup de spots de pub pour assurer les recrutements nécessaires de gardiens.
 
Car l’apparente augmentation de moyens de la Justice n’est qu’un trompe-l’œil. La place Vendôme obtient 515 postes de plus mais doit assumer plusieurs nouvellles missions, outre le transport des détenus, il y a le jugement des hospitalisations d’office ou la création des jurés en correctionnelle.  D’ailleurs, sur ces 515 postes créés, 255 sont en fait absorbés pour la mise en place expérimentale (jusque 2014) des jurés en correctionnelle dans les tribunaux du ressort des Cours d’appel de Dijon et Toulouse. 
 
De même, si l’administration pénitentiaire bénéficie de 1,5 milliards en plus, les services judiciaires perdent 600 millions comme l’a souligné l’Union syndicale des magistrats. L’affaire de Pornic avait pourtant mis en lumière le manque de moyens de la Justice, certains condamnés n’étant plus suivis correctement après leur sortie de prison. Et on n’en a tiré aucune leçon.
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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 12:42
Philippe Cohen - Marianne | Mercredi 26 Octobre 2011 à 12:01 

 

Les derniers arbitrages budgétaires donnent quelques coups de canif supplémentaires. Des zakouskis avant les conséquence du plan de sauvetage des banques et des dettes publiques, que nous connaîtrons bientôt.



On pourrait appeler ça la rigueur avant la rigueur. L’adoption du projet de loi de finances 2012 a conduit le législateur à adopter de nouvelles économies. Alors que le chômage continue de progresser, le budget supprime 1,39 milliard d’euros sur la ligne Emploi soit une baisse de 12%. Les crédits affecteront les aides aux chômeurs en fin de droit et les contrats aidés passeront de 520 000 à 400 000. Enfin, les associations du social verront leurs subventions rabotées.



Par ailleurs, on savait que le pouvoir d’achat des salariés était déjà attaqué par l’augmentation de 4,7% des tarifs des mutuelles, pour ne rien dire de ceux qui, incapables de cotiser, se soignent moins. Le projet de budget de la sécurité sociale 2012 prévoyait que les indemnités journalières versées aux salariés en arrêt maladie seraient diminuées de 6%. La mesure concernerait environ 7 millions de personnes. Dans le cas d’un smicard, cela signifie quand même une baisse de salaire de 40 euros par mois.


Le tout pour un gain fort médiocre, de 220 millions d’euros. Même le député UMP Yves Bur, rapporteur général du budget de la Sécurité sociale a recommandé au gouvernement de renoncer à cette économie. Du coup, on cherche d'autres sources de recettes de substitution : baisse des abattements de frais professionnels, taxation des indemnités de licenciements au delà de 73 000 euros, nouveau plan contre la fraude sociale, la créativité « budgétariste » bat son plein.
Ce dernier coup de canif sur le budget 2012 ne sera, en réalité, qu’un zakouski en regard de ce qui se prépare, pour deux raisons.


Un, le budget 2012 est bâti sur une hypothèse de croissance de 1,5% quand les prévisions les plus optimistes la situent à 0,5%. Cette perte en ligne de 1% nécessitera cinq milliards de nouvelles économies sur le budget et autant pour la sécurité sociale.
Deux, les nouveaux efforts financiers adoptés pour refinancer les banques et les pays européens en difficulté nous exposent à un nouveau plan d’austérité et à une récession, de plus en plus probable, qu’ils ne manqueront pas de provoquer. Nous n'en sommes pas encore au chiffrage puisque le plan européen, dicté en réalité par Angela Merkel, ne sera connu que demain soir ou jeudi matin. Le quinquennat a commencé au Fouquet’s. Il risque de se terminer avec du sang et des larmes. 
 
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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 12:37
Panagiotis Grigoriou - Marianne - Vent des blogs | Mercredi 26 Octobre 2011 à 12:01

 

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union monétaire se réunissent ce soir à Bruxelles. Objectif : stabiliser la Grèce surendettée et éviter la contagion au sein de la zone euro. Panagiotis Grigoriou, historien et anthropologue, collaborateur au Centre d'Archives et de Recherches Historiques « Mémoires - Minimes » à Athenes, contemple l'impact des décisions économiques européennes dans la Grèce rurale, où la désolation règne.



Ce soir les médias sont bien agités. Il y a de cheveux à tondre. On s'y prépare à Bruxelles à tondre une partie de la dette grecque. Une partie seulement. Sur 300 milliards, les 200 milliards en seront exclus. Le toilettage forcé concerne les banques et les caisses d'assurance maladie et des retraite du pays. Pas les actifs de la Banque Centrale Européenne par exemple.

Ayant quitté Athènes pour quelques jours, je note ce silence accablant de la Grèce rurale. Les rues sont vides et les cafés ont perdu leur fréquentation. La sociabilité baisse ici aussi ses volets. Avant la Troïka, on paradait vraiment portant la richesse - petite ou provisoire peu importe - tout le monde avait à exhiber un nouvel achat.

Désormais lorsque le chômage et les faillites frappent les portes des ruraux aussi, ces dernières ne s'ouvrent plus pour les voisins, les cousins, les amis. Les petits villages ont néanmoins de grandes préoccupations. Il y a également la honte. Elle est énorme. Au moins, certains ont manifesté sur leurs tracteurs agricoles il y a quelques jours, lors de la grève générale en Grèce.

Temps de crise et de rapacité
A Bruxelles on s'agite, dans la Grèce rurale on panique
Ce village produit entre autres du maïs. Au lieu de vendre leur production aux coopérative et aux marchands locaux, les villageois ont dans leur majorité préféré un grossiste venu du Sud de la Grèce car il achetait un peu plus cher. Ayant payé les deux premiers parmi les producteurs, il est parti avec la récolte des autres sans laisser de traces.

Depuis c'est la désolation, les paysans ont perdu entre 15000 et 50000 euros chacun. Tout se dérègle. Certains villageois vendent désormais trop cher à leurs voisins retraités, les œufs et les poules. Temps de crise et de rapacité. La solidarité n'est pas innée malgré ce que les Grecs peuvent raconter.

J'ai noté le prix, étant témoin de la transaction entre un paysan et son voisin retraité. 54 euros pour deux poules, lorsque on touche une retraite de 540 euros par mois (ou même 1080 euros par mois) cela devient insupportable.

J'ai assisté à une petite dispute entre ces deux villageois. Le retraité a répondu à celui qui lui vendait les poules qu'avec la tondeuse sur les caisses de retraite, sa volaille serait tondue également. Le paysan, énervé, a refusé de lui vendre ses œufs (en plus de deux poules). Des œufs même, il y en a moins a-t-il affirmé. Les poules ne pondent plus mais c'est à cause de la météo et non pas à cause du Fond Monétaire Internationale selon lui. Pas d'omelette ce soir...

Retrouvez Panagiotis Grigoriou sur son blog.
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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 12:34
Gérald Andrieu - Marianne | Mercredi 26 Octobre 2011 à 15:01

Créer 60 000 postes dans l’éducation nationale, c’était une mesure-phare de François Hollande. Mais hier, Michel Sapin a expliqué que cette création sera « compensée par des baisses de postes ailleurs » ! Une sortie qui n’a pas l’air de ravir tous les hollandistes.



François Mitterrand nous avait fait le coup du « tournant de la rigueur ». L’autre François, Hollande, nous ferait-il le coup des « zigzags de la rigueur » ? C’est à n’y rien comprendre. Une des mesures-phares de sa campagne de la primaire avait été la création de 60 000 nouveaux postes dans l’éducation nationale sur l’ensemble du prochain quinquennat. Successivement, il nous avait été expliqué que cette mesure (chiffrée par l’intéressé à 2,5 milliards sur les cinq ans) serait financée « par des économies équivalentes, notamment sur les exonérations de cotisations sociales et sur les niches fiscales », puis par la suppression du redoublement (estimé lui aussi à 2,5 milliards).

Mais voilà qu’hier, son fidèle Michel Sapin a déclaré sur i-Télé que cette mesure serait « compensée par des baisses de postes ailleurs » puisque « l'idée est de ne pas augmenter le nombre de fonctionnaires » ! Mais à l’évidence, tous les soutiens de François Hollande ne sont pas sur la même longueur d’onde. Julien Dray contredit en effet Michel Sapin dans un message envoyé sur Facebook : « Contrairement à ce qui peut être dit, c'est bien de 60 000 postes sur cinq ans qu'il s'agit de créer dans l'éducation si la gauche gagne et sans les prendre ailleurs. » Faut-il y voir une crainte du possible ministre de l’Intérieur de François Hollande de se voir amputer une partie de ses futurs effectifs par le possible ministre de l’Economie ? Ce serait en tout cas très étonnant que des coupes soient envisagées dans les rangs des forces de l’ordre. Car dans le projet PS, la création de « 10 000 postes de gendarmes et de policiers de proximité » est bien la seule annonce de création de postes qui est faite et sur laquelle l’ensemble des caciques du parti sont tombés d’accord. Car il s’agit d’un symbole fort : montrer que le Parti socialiste a fait son aggiornamento en matière sécurité et ne peut plus être taxé d’angélisme par ses adversaires.

Il n’empêche, cette sortie de Michel Sapin (même contredite) sent très fort la rigueur et fait voir sous un jour plus sombre le discours d’investiture du candidat François Hollande. Samedi dernier, le député de Corrèze s’est fendu d’une « pensée » passée assez inaperçue pour le très « rigoriste » Pierre Bérégovoy et a expliqué qu’il ne serait pas « un candidat prestidigitateur » : « Je ne serai pas le président qui viendra devant les Français six mois après son élection pour leur annoncer qu'il doit changer de cap, qui reniera ses promesses en découvrant avec effroi que les caisses sont vides. Les Français sont lucides, ils préfèrent des engagements forts sur l'essentiel qu'un catalogue de revendications sur tous les sujets ». Le message est donc limpide : la rigueur ne sera pas une mauvaise surprise, elle est même déjà prévue au programme. Une fois les zigzags des hollandistes achevés, on saura qu’elle forme elle prendra…
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