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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 12:20

Publié le 27-10-11 à 14:07    Modifié à 14:18     par Le Nouvel Observateur avec AFP    

 

L'accord européen a été arraché au forceps, après 10h de réunion. La dette grecque va être réduite de 100 milliards d'euros.

Nicolas Sarkozy a salué "un accord ambitieux". (AFP) Nicolas Sarkozy a salué "un accord ambitieux". (AFP)

Le plan annoncé à Bruxelles pour enrayer la crise de la dette en Europe a été applaudi jeudi 27 octobre à l'UMP qui a salué la "détermination" du président Nicolas Sarkozy pour un accord "capital", la gauche s'inquiétant d'aller désormais "faire la quête" en Chine.

La dette grecque va être réduite de 100 milliards d'euros grâce à l'abandon par les banques d'un peu plus de 50% de leurs créances, a annoncé jeudi le président Nicolas Sarkozy.

Selon des diplomates européens, Pékin serait prêt à abonder le Fonds européen de stabilité financière (FESF), mais aucun responsable chinois n'a pour l'instant confirmé cette information.

"Cette nuit, la zone euro a fait un pas décisif vers le sauvetage de la Grèce, de la zone euro et de notre système financier", se félicite le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé. Comme plusieurs élus UMP, il salue "la détermination, l'engagement et le courage du président de la République qui s'est impliqué sans compter pour obtenir cet accord essentiel".

L'ex-ministre et eurodéputée UMP Rachida Dati, fait de même : "l'Europe apporte aujourd'hui une réponse globale et bien plus ambitieuse que certains ne l'imaginaient" et "les Français peuvent être fiers d'être dirigés par un président qui s'engage au quotidien pour les protéger".

Cocorico à droite

L'accord européen arraché au forceps trouve aussi grâce aux yeux de Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée nationale. Il effectuera lundi un déplacement à Berlin "pour concrétiser ces avancées au niveau parlementaire".

Pour Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, "on peut vraiment se féliciter de cet accord, les enjeux étaient d'une extrême importance". Pour Frédéric Lefebvre, secrétaire d'Etat aux PME, "défendre l'Europe, c'est défendre les Français".

Laurent Wauquiez, ministre de l'Enseignement supérieur, estime que "si la zone euro respire mieux ce (jeudi) matin, c'est grâce à la détermination dont ont fait preuve ensemble et Angela Merkel et le président de la République".

Même son de cloche pour André Rossinot, président d'honneur du Parti Radical, pour qui la réponse à la crise "est ambitieuse, globale et crédible".

Moins dithyrambique, le ministre de la Défense Gérard Longuet prévient qu'il faudra "voir plus loin" dans la convergence des politiques économiques.

Pour ce qui est de l'apport futur de la Chine, critiqué par ceux qui y voient une soumission à Pékin, Gérard Longuet veut rassurer: "on a besoin de partenaires. Il y a là une bonne affaire pour les deux".

Craintes à gauche

Pour la gauche, le PS et Europe Ecologie-Les Verts notamment, c'est là que le bât blesse.

Le patron des députés PS Jean-Marc Ayrault s'est inquiété d'une répartition de l'effort de "plus en plus injuste, avec des taxes sur les mutuelles, les indemnités journalières", Michel Sapin redoutant que la zone euro aille "faire la quête" en Chine, et se mette vis-à-vis de ce pays en "situation de faiblesse".

Même s'il juge que "le pire a été évité", le candidat PS à la présidentielle François Hollande estime la participation de pays non-européens comme la Chine, "profondément troublante", pointant une "dépendance de fait".

Plus lapidaire, l'eurodéputé EELV Daniel Cohn-Bendit parle d'"aberration chinoise", jugeant que la zone euro se livre "pieds et poings liés aux pays émergents". Tout comme Eva Joly, candidate EELV à la présidentielle, qui dénonce une "cautère sur une jambe de bois" et une "vente à la découpe de l'Europe à la Chine".

"Désastre": c'est le mot employé par Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle. Il juge que "le refus de faire intervenir directement la banque centrale pour prêter aux Etats est une erreur qui coûte chaque jour plus cher à la zone euro" et que "les banques et les agences de notation vont continuer à harceler les Etats".

 

Le Nouvel Observateur - AFP

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 11:18

Le Nouvel Observateur - Publié le 27-10-11 à 13:40    

 

ERCIS (AP) — Le bilan du séisme qui a frappé dimanche l'est de la Turquie s'est alourdi pour atteindre jeudi 534 morts, selon les autorités turques.

Au moins 2.300 personnes ont été blessées et 185 ont été sauvées des décombres du tremblement de terre de magnitude 7,2 qui a frappé la région de Van, non loin de la frontière iranienne, a précisé le centre de crise et de gestion de l'urgence du Premier ministre.

Jeudi, les milliers de sans-abris devaient lutter contre la pluie et la neige, alors que l'aide internationale, notamment israélienne, commençait à arriver sur place, et une dizaine de chaînes de télévision ont organisé un téléthon, qui a rapporté 62 millions de lires turques (25 millions d'euros).

"Il fait de plus en plus froid et mes enfants toussent. Je ne sais pas combien de temps nous devrons rester ici", témoigne Sermin Yidiz, enceinte de huit mois et mère de jumeaux. Elle partage avec son mari et ses enfants une tente avec une famille de quatre personnes. Son appartement située dans un immeuble de trois étages n'a pas été endommagé mais ils craignent d'y retourner. "Nous attendons d'avoir notre propre tente".

Le Croissant rouge et d'autres organisations humanitaires islamiques ont installé des cuisines de fortune et préparé des soupes et du riz avec des haricots.

L'agence météorologie turque prévoit de nouvelles chutes de neige pour les trois jours prochains.

Un séisme de 5,4 a été enregistré dans la province voisine de Kandilli, à environ 150km au sud de l'épicentre du tremblement de terre de dimanche, provoquant la panique chez les habitants. Il n'y aurait pas eu de dégât, mais quelques blessés légers, des personnes ayant tenté de fuir par la fenêtre. AP

ljg/v335

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 11:08

Publié le 27-10-11 à 07:10    Modifié à 08:31     par Le Nouvel Observateur avec AFP     

La France compte 4,4 millions de chômeurs, un niveau jamais vu depuis près de douze ans. Le ralentissement de la croissance laisse peu d'espoirs pour une embellie.

Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité en France métropolitaine a nettement progressé en septembre, de 0,9% à 2,780 millions de personnes (AFP)
Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité en France métropolitaine a nettement progressé en septembre, de 0,9% à 2,780 millions de personnes (AFP)

Le chômage a continué de monter en flèche en septembre, le nombre de demandeurs d'emploi grimpant à un niveau jamais vu depuis près de douze ans, sur fond d'un brutal ralentissement de la croissance qui ne laisse pas présager d'une embellie.

Après trois mois de hausse (mai-juin-juillet) et une stabilisation en août, le nombre des demandeurs d'emploi sans activité a progressé en septembre de 0,9%, à 2,780 millions de personnes, le plus haut niveau depuis janvier 2000.

Depuis le début de l'année, 58.000 demandeurs supplémentaires dans cette catégorie se sont inscrits sur les listes de Pôle emploi, selon les données mercredi du ministère du Travail. En incluant ceux qui ont exercé une activité réduite, le total des personnes en quête de travail a grimpé à 4,175 millions personnes (+0,7%), soit 27.600 de plus qu'en août et 130.000 de plus depuis le début de cette année.

Ralentissement de l'activité

Avec les départements d'outremer, la France compte au total 4,441 millions de demandeurs d'emploi.

A six mois de l'élection présidentielle, le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a immédiatement "pris acte de ces mauvais chiffres" qui sont liés, selon lui, au "ralentissement de l'activité".

Le gouvernement s'apprête à réviser en baisse de manière drastique sa prévision de croissance pour 2012 (actuellement à 1,75%). Le consensus des économistes mise sur seulement 0,9% et certains analystes évoquent même une possible entrée en récession alors qu'un sommet crucial se tient à Bruxelles pour tenter de sauver la zone euro.

Pour Stefano Scarpetta de l'OCDE, "le ralentissement de la croissance et les incertitudes sont les deux facteurs qui font que les entreprises sont très réticentes à embaucher davantage, même celles qui ont des performances plutôt bonnes". "La question est désormais de savoir si le chômage va augmenter ou rester stable à un niveau élevé", affirme-t-il.

"Assez dramatique"

"C'est une situation assez dramatique. On n'est absolument pas dans un retournement de tendance du marché de travail avec une perspective d'amélioration", estime Mathieu Plane de l'OFCE. Selon lui, "avec une croissance anémique, le taux chômage devrait progresser à 9,3% fin 2011, et à 9,7% fin 2012", contre 9,2% au deuxième trimestre.

Le plus grave, selon lui, est que "le chômage repart de façon assez forte à la hausse alors qu'on n'a pas du tout absorbé les chômeurs supplémentaires de la crise" de 2008-2009. Dès lors, "les nouveaux chômeurs s'ajoutent aux anciens, avec le risque d'une hausse du chômage de longue durée".

Le nombre de chômeurs de longue durée (plus d'un an) est en effet en nette hausse de 0,7% sur le mois et de 7,7% sur un an, touchant 1,593 millions de personnes.

Les seniors (plus de 50 ans) sans activité en quête d'emploi sont aussi plus nombreux (+2,1%) à 572.000 de même que les jeunes de moins de moins de 25 ans (+0,6%, à près de 438.000). En revanche, les jeunes ayant exercé une activité réduite sont moins nombreux (-0,5%) à 625.000.

Promouvoir les emplois aidés ?

Marie-Claire Carrère-Gée, présidente du Conseil d'orientation pour l'emploi (COE, placé auprès du Premier ministre) appelle à une "augmentation significative des volumes et de la qualité des emplois aidés". "Ces emplois, souvent décriés, peuvent être très utiles" en période de "ralentissement de la croissance", déclare-t-elle.

Pour Laurent Berger (CFDT) "les chiffres du chômage sont une nouvelle fois très préoccupants pour ne pas dire catastrophiques". "Il est grand temps de réagir", a-t-il estimé, exhortant le gouvernement à mettre "les partenaires sociaux autour de la table" pour déterminer les "mesures urgentes" à prendre.

Le PS a fustigé de son côté "la multiplication des politiques confuses et improvisées" du gouvernement.

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 10:53

LEMONDE.FR avec AFP | 26.10.11 | 20h50   •  Mis à jour le 26.10.11 | 21h13

 
 

 

Un SDF sur un trottoir parisien en novembre 2005.

Un SDF sur un trottoir parisien en novembre 2005.REUTERS/FRANCK PREVEL

Un tiers des personnes sans domicile fixe en Ile-de-France sont atteintes d'un trouble psychiatrique sévère, et un tiers, encore, souffrent au moins d'une addiction (alcool, drogues, médicaments), selon une étude de l'Inserm et de l'Observatoire du Samu social de Paris, rendue publique mercredi 26 octobre.

Cette étude, réalisée sur un échantillon de 840 personnes à la demande de la préfecture de police et de la Ville de Paris, indique, dans le détail, que 31 % des personnes sans domicile souffrent de troubles psychiatriques sévères. Parmi eux, 13,2 % souffrent de troubles psychotiques, notamment de schizophrénie (8,4 %) et de troubles délirants persistants (3,5 %). D'autres souffrent de troubles sévères de l'humeur, notamment de dépression (6,7 %), et de troubles anxieux (12,2 %).

CAS PLUS NOMBREUX ET FRÉQUENTS QUE POUR LA POPULATION

Ces cas de maladies mentales sont "infiniment plus nombreux et plus fréquents que la population générale", note Pierre Chauvin, directeur de recherche à l'Inserm, soulignant par exemple que seulement 1 à 2 % de la population générale est atteint de troubles psychotiques.

De même, le risque suicidaire est cinq fois plus élevé dans la population sans domicile francilienne (21,8 %) que dans la population générale (4 %).

L'enquête montre également que près d'une personne sur trois (28,5 %) souffre au moins d'une addiction, notamment à l'alcool (21 %) ou au cannabis (16 %). Une fréquence trois à cinq fois plus importante que dans la population générale.

"LOGEMENT D'ABORD"

Mais "toutes les personnes sans logement ne sont pas atteintes de troubles mentaux. C'est une population infiniment plus diverse", insiste M. Chauvin, qui distingue notamment "les troubles psychologiques graves, préalables à la perte du logement", et les troubles dépressifs, qui sont plus "une conséquence de la vie sans logement". Les troubles psychologiques sévères se retrouvent davantage parmi la population masculine d'âge mûr, née en France, et hébergée dans des dispositifs d'urgence ou d'insertion.

Pour les personnes schizophrènes notamment, "la perte de logement succède au déclenchement de la maladie", en raison des épisodes délirants des malades et du "rejet du voisinage", a souligné Marie-Jeanne Guedj, psychiatre au service des urgences psychiatriques de l'hôpital Saint-Anne. Les troubles dépressifs sont quant à eux plus fréquents chez les femmes seules avec enfants, migrantes et hébergées dans des hôtels sociaux, a précisé Emmanuelle Guyavarch, directrice de l'Observatoire du Samu social.

L'étude prône notamment de prévenir le plus possible les pertes de logement des personnes psychotiques, afin d'éviter des ruptures de soins. Une expérimentation baptisée "Logement d'abord", visant à reloger ces malades en leur apportant un accompagnement sanitaire et social, est en cours dans quatre villes de France, a indiqué M. Chauvin

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 10:42

LEMONDE.FR avec AFP | 27.10.11 | 11h48   •  Mis à jour le 27.10.11 | 12h02

 
 

 

Saïf Al-Islam, ici à Tripoli en mars, est le deuxième fils du Guide libyen.

Saïf Al-Islam, ici à Tripoli en mars, est le deuxième fils du Guide libyen.REUTERS/CHRIS HELGREN

Un groupe de mercenaires sud-africains se trouve toujours en Libye et tente d'exfiltrer Saïf Al-Islam, le fils de Mouammar Kadhafi, affirme le quotidien sud-africain Beeld jeudi. Un autre journal sud-africain de langue Afrikaans, Rapport, citant des sources non identifiées, avait annoncé dimanche que dix-neuf mercenaires d'Afrique du Sud avaient été recrutés par une ou des sociétés sud-africaines liées à Kadhafi, pour participer à la protection du colonel et de ses proches.

Saïf Al-Islam, que Kadhafi avait désigné comme son successeur, avait fui Tripoli avec son père et son frère Mouatassim durant la bataille, et s'était réfugié à Syrte. L'ancien leader libyen et Mouatassim ont été tués, mais Saïf Al-Islam a échappé aux troupes du Conseil national de transition. Selon un responsable touareg, il se serait rendus mardi à la frontière du Niger pour y chercher refuge.

AVIONS POSITIONNÉS

Beeld rapporte jeudi que des avions sont positionnés à Johannesburg et à Sharjah, dans les Emirats arabes, pour aller rechercher les mercenaires – et éventuellement Saïf Al-Islam – dès que la situation le permettra. Fin août, des informations de presse avaient également indiqué qu'un groupe de Sud-Africains avaient convoyé de Tripoli vers Niamey de l'or, des devises étrangères et des diamants pour le compte de Kadhafi.

Un mois plus tard, des mercenaires sud-africains auraient également aidé l'épouse de Kadhafi, Safia, sa soeur Aisha et deux de ses fils, Hannibal et Mohammed, à fuir devant l'avancée de troupes rebelles, rapporte Beeld. Dimanche, Rapport a affirmé qu'au moins deux mercenaires sud-africains avaient été tués dans l'attaque du convoi de Kadhafi par l'aviation de l'OTAN. D'autres seraient blessés et toujours cachés en Libye. Le ministère des affaires étrangères sud-africain n'a pas voulu commenter ces informations.

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 10:38

LEMONDE.FR avec AFP | 26.10.11 | 17h32   •  Mis à jour le 26.10.11 | 18h22

 

Nabil Elaraby (à droite), le secrétaire général de la Ligue arabe, espère mettre fins aux violences en Syrie, en négociant avec Bachar Al-Assad.

Nabil Elaraby (à droite), le secrétaire général de la Ligue arabe, espère mettre fins aux violences en Syrie, en négociant avec Bachar Al-Assad.REUTERS/MOHAMED ABD EL GHANY

Une délégation ministérielle de la Ligue arabe dirigée par le Qatar est arrivée à Damas et a aussitôt rencontré le président Bachar Al-Assad pour engager une médiation en Syrie, mercredi 26 octobre.

L'objectif de cette mission est de mettre fin aux violences et d'empêcher une intervention internationale en Syrie. Dans des déclarations publiées par le quotidien panarabe Al-Hayat, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Elaraby, a exprimé "l'espoir que les dirigeants syriens accepteront cette initiative et engageront des réformes politiques véritables".

Au sortir de cette première réunion, le ministre des affaires étrangères qatari et principal négociateur, Hamad ben Jassem, a annoncé la tenue d'une deuxième entrevue dimanche. Selon lui, le gouvernement syrien veut parvenir à une solution, sans en préciser les contours.

L'OPPOSITION MANIFESTE ET APPELLE À LA GRÈVE GÉNÉRALE

A l'occasion de la visite de la commission arabe, des manifestations appelant à la chute du régime ont eu lieu dans plusieurs localités de la province d'Idleb, à Hamourié, à Hama, dans le quartier de Kafar Soussé à Damas et à Deraa, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) et les comités locaux de coordination (LCC) qui animent les protestations sur le terrain.

Dans le même temps, un mouvement de grève était suivi dans une partie du pays. L'opposition avait appelé sur les réseaux sociaux à une grève générale mercredi, affirmant qu'elle n'accepterait "rien de moins que la démission" du président Assad "et sa traduction en justice".

Le Conseil national syrien (CNS), qui réunit la quasi-totalité des courants de l'opposition, avait invité "toutes les catégories du peuple" à se joindre à ce mouvement "en prélude à des grèves plus générales et à la désobéissance civile qui sera à même de renverser le régime".

"La grève a été entièrement suivie dans plusieurs régions, dont Deraa, dans les quartiers Qaboune et Barzé à Damas, dans plusieurs localités des provinces de Damas, d'Idleb, de Hama et de Homs", ont affirmé les LCC dans un communiqué accompagné de vidéos montrant des rues désertes et des magasins fermés.

 

Les partisans de Bachar Al-Assad ont massivement manifesté, mercredi, dans le centre de Damas.

Les partisans de Bachar Al-Assad ont massivement manifesté, mercredi, dans le centre de Damas.REUTERS/KHALED AL-HARIRI

Parallèlement, des dizaines de milliers de Syriens agitant des drapeaux et des portraits du président Assad se sont rassemblés sur la place des Omeyyades, en plein cœur de Damas, pour affirmer leur soutien au régime. "Le peuple veut Bachar Al-Assad", scandaient-ils. Selon l'agence officielle SANA, le rassemblement a réuni "plus d'un million de Syriens" sous le slogan : "Vive la patrie et le chef de la patrie, le peuple syrien est une seule famille."

DIX-NEUF NOUVEAUX MORTS

La journée de mercredi a également été marquée par de nouvelles violences, qui ont fait dix-neuf morts. "Neuf militaires, dont un officier de l'armée régulière syrienne, ont été tués par une roquette tirée par des hommes armés, probablement des déserteurs", a indiqué l'OSDH, en précisant que les soldats se trouvaient "à bord d'un véhicule dans le village al-Hamrat", dans la région de Hama, au moment de l'attaque.

Six soldats ont été blessés lors "d'affrontements violents" entre l'armée régulière et probablement des déserteurs, près de Maaret al-Noman, dans le gouvernorat d'Idleb, selon l'OSDH.
D'autre part, dix civils, dont un bébé et un enfant de 12 ans, ont été tués par des tirs des forces de sécurité : sept dans la région de Homs, un des fiefs de la contestation, un à Saraqeb dans la région d'Idleb, un à Abou Kamal (Est) et un à Douma, près de Damas.

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 10:31

Lettre d'Amérique du Sud | LEMONDE | 26.10.11 | 14h50   •  Mis à jour le 26.10.11 | 14h53

 
 

Ici, on n'aime pas les cimetières. Les allées sont vides, les sépultures délaissées. Même le vent printanier semble avoir oublié ces terres de désolation. On est loin des tombes mexicaines chargées d'offrandes et de fleurs. Loin des débordements funéraires de Bahia ou de Sao Luis. A la périphérie de Rio, la mort est anonyme, surtout dans sa dernière demeure.

A regarder de près la pierre tombale de Patricia Acioli, on se dit que les habitudes ont la peau dure. Les couronnes ont disparu et son nom n'apparaît nulle part. Inhumée dans le cimetière municipal de Niteroi, une ville située de l'autre côté de la baie de Rio, cette juge de 47 ans, réputée pour sa rigueur dans la lutte contre le crime organisé, a été assassinée, le 11 août, de 21 balles. Ce meurtre brutal avait suscité une gigantesque vague d'émotion dans le pays, rassemblant une foule compacte le jour de son enterrement. "Si vous voulez faire quelque chose pour elle, intervient l'un des gardiens des lieux, c'est dehors, en ville, qu'il faut chercher."

En effet. Depuis la mort de la magistrate, plusieurs enquêtes ont abouti à l'incarcération de onze policiers et à la démission récente de Mario Sergio Duarte, le puissant chef de la police militaire de Rio. Toute la direction de son équipe a été mise à pied par son remplaçant, le commandant Erir Ribeiro da Costa Filho. Une trentaine d'officiers ont été entendus. Et, d'après les enquêteurs, avocats et défenseurs des droits de l'homme, les investigations sont encore loin d'avoir épuisé tous les aspects de l'affaire.

L'assassinat de la magistrate a été le troisième du genre dans le pays depuis 2003, le premier dans l'histoire de l'Etat de Rio. Il jette une lumière crue sur la situation alarmante dans laquelle la mafia et la corruption policière dominent des zones entières de la région.

Les milices - formées de policiers et d'anciens flics, de pompiers, de gardiens de prison et de gros bras - ont lentement mais sûrement supplanté les narcotrafiquants dans les favelas et les quartiers pauvres, où elles sont entrées tout au long de ces dernières années en offrant leur prétendue protection aux habitants contre une "taxe de sécurité".

D'après les experts, les ramifications des milices ont atteint quasiment toutes les sphères de l'autorité publique. Des élus municipaux et de l'Etat seraient issus de leurs rangs. Une mainmise considérée par beaucoup comme étant encore plus dangereuse que celle exercée par les trafiquants de drogue.

Il faut dire que ces milices ont reçu dans le passé de curieux soutiens. L'ancien maire carioca, le très volubile et opportuniste Cesar Maia, les avait considérées, en 2006, dans un entretien au journal de Rio O Globo, comme "un moindre mal" et "une forme d'autodéfense communautaire" contre les narcotrafiquants.

L'actuel maire, Eduardo Paes, avait, lui, clairement défendu deux ans plus tard les milices devant les caméras de la chaîne Globo parce qu'elles "apportaient la paix à la population" dans des endroits où l'Etat avait perdu son autorité.

Des propos intenables aujourd'hui. Déjà, en 2008, sous l'impulsion du tenace et courageux député Marcelo Freixo, une commission d'enquête avait mis au jour les liens entre certains groupes de miliciens et des élus locaux. Son rapport se solda par plusieurs centaines d'arrestations, dont celles de plusieurs députés et conseillers municipaux.

Patricia Acioli avait soutenu l'action de la commission. Depuis cette date charnière, la juge avait permis l'incarcération de plus de 60 officiers de police, accusés d'appartenir à des gangs violents. La plupart d'entre eux ont été condamnés pour meurtre.

Une semaine encore avant son assassinat, elle s'était rendue au siège de la police de Rio pour y dénoncer les menaces qu'elle avait reçues de la part d'officiers de Sao Goncalo - où elle travaillait - et de Niteroi - son lieu d'habitation. Le 11 août, jour de son assassinat, elle se pencha une dernière fois sur un dossier impliquant des policiers dans le meurtre d'un jeune homme de 18 ans dans une favela. D'après Felipe Ettore, le responsable de la section homicide de Rio, les assassins présumés savaient que la juge allait exiger leur arrestation. Ils voulaient l'en empêcher, ajouta-t-il lors d'une conférence de presse. Ce que les meurtriers ne savaient pas, c'est que la juge avait signé le jour même de son exécution leur mise aux arrêts.

Depuis des années, Patricia Acioli recevait des menaces de mort. Plusieurs fois, elle avait écrit des lettres aux autorités pour réclamer le rétablissement d'une protection rapprochée - une protection qui lui avait été retirée en 2007. Encore récemment, son nom était apparu aux côtés d'autres magistrats sur une liste de douze personnes à abattre. Le document a été découvert après l'arrestation d'un chef de milice.

Ce 11 août, au petit matin, Patricia Acioli fut donc assassinée dans sa voiture par un commando de tueurs encagoulés. Elle avait travaillé jusque tard dans la nuit. Elle était seule. Comme aujourd'hui dans son cimetière de Niteroi.


bourcier@lemonde.fr

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 10:19

 
 
Lettre de Jean-Luc Mélenchon adressée aux candidats de gauche sur la question du nucléaire

Cher François Hollande, chère Eva Joly, chère Nathalie Arthaud, cher Philippe Poutou,

La question du recours à l'énergie nucléaire divise la gauche. Cette situation paralyse la réflexion et l'action sur l'enjeu majeur de notre temps pour l'humanité. Car elle fait perdre de vue l'objectif commun : sortir des énergies carbonées. Notre génération a le devoir de ne pas se laisser enfermer dans l'impasse actuelle. La catastrophe écologique qui s'avance est sans doute la manifestation la plus terrible de l'aberration à laquelle conduit le mode de développement dominant.

Les scientifiques s'accordent pour dire que les énergies carbonées aggravent le changement climatique dans des conditions qui ne tarderont pas à devenir immaîtrisables. Mais nous connaissons aussi les risques et les servitudes liés à l'utilisation de l'énergie nucléaire. Nul parmi nous ne les nie.

Nous pouvons tous également anticiper la raréfaction puis l'épuisement des ressources en énergies fossiles. Hélas, rien n'est fait pour parer au problème. Alors même que ces processus menacent les conditions de la vie humaine sur Terre, le capital financier qui dicte aujourd'hui sa marche au monde ne se préoccupe que de ses profits à court terme. Il pousse même parfois le cynisme jusqu'à se prévaloir d'un « capitalisme vert » qui amnistierait le productivisme de ses tares.

Notre responsabilité est donc immense. Jamais sans doute dans l'histoire, l'humanité toute entière n'a été confrontée à un tel défi. Jamais nous, les héritiers des Lumières et du mouvement ouvrier n'avons été mis au pied du mur de résoudre une aussi grande difficulté. Il n'y a qu'un seul écosystème viable pour tous les êtres humains quelles que soient leurs opinions politiques, qu'ils soient riches ou pauvres. C'est à nous d'incarner une nouvelle fois dans l'histoire l'intérêt général humain, les droits universels.

Dans ce contexte, nous ne pouvons-nous contenter d'échanger des anathèmes, de nous admonester mutuellement ou de nous opposer des oukases contradictoires. Nous devons, à mon avis, d'abord chercher ce qui peut unifier la société autour d'un intérêt général. Ce point de convergence c'est, je crois, la nécessité de sortir des énergies carbonées. Il est aujourd'hui partagé par tous. En prenant le problème posé par ce bout, on peut avancer. La question du recours à l'énergie nucléaire s'y ajoute. C'est une réflexion d'ampleur inouïe: proposons à la société tout entière de s'y impliquer.

Je n'évacue pas les discussions qui traversent la gauche sur ce point du nucléaire. Elles ont leur noblesse. La force des arguments qui se confrontent est connue. Evitons de faire des dogmes avec des raisonnements. Admettons la loyauté de chacun de ceux qui contribuent à cette discussion et respectons les argumentations. Ma position personnelle à ce sujet est connue. Je suis favorable à une sortie programmée du nucléaire. Si je reviens sur cette conviction personnelle c'est précisément parce qu'elle n'est pas partagée au sein du Front de Gauche dont je suis pourtant le candidat commun. En effet, notre rassemblement regroupe plusieurs points de vue sur ce sujet, à l'image de la gauche et de la France dans son ensemble ! Comment avons-nous surmonté cette difficulté ? Nous avons pris le temps d'échanger nos arguments et de nous écouter. Je vous propose de vous inspirer de notre exemple. Je suggère qu'on en propose autant au pays.

Puisque cette question n'a jamais été soumise au peuple lui-même, faisons le maintenant. Rendons-le juge du problème à trancher. Proposons un référendum au pays. Un référendum argumenté et informé. Ne demandons pas une réponse émotive ou crispée. Chaque point de vue aurait le devoir de proposer un scénario énergétique complet avec son calendrier d'application et son mode de suivi et d'évaluation des résultats.

Ne pouvons-nous nous accorder sur cette idée et la démarche raisonnée qu'elle avance ? Ne serions-nous pas les uns et les autres prêts à nous incliner devant la décision de la volonté populaire ? Notre pays ne sortirait-il pas grandi et mieux informé et donc plus fort après cet exercice de souveraineté populaire ?

Je vous propose donc que nous portions cette proposition tous ensemble. Elle est respectueuse des idées de chacun et permet au pays tout entier d'avancer sur la solution d'un problème majeur qui engage son avenir. Cette démarche serait à l'honneur de la gauche et à la hauteur de la responsabilité qui est la nôtre sur un sujet qui touche à l'intérêt général humain.

Je vous prie de croire, chers camarades, en l'expression de mes sentiments les meilleurs.

Jean-Luc Mélenchon
Candidat du Front de gauche

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 10:15
Le Nouvel Observateur - Publié le 27-10-11 à 01:45    Modifié à 10:36     par Sarah Halifa-Legrand   

 

 

Paris jure qu'il parvient à signer des contrats juteux tout en se faisant le prometteur d'une éthique.

Deux mirages 2000 de l'armée indienne (PRAKASH SINGH / AFP) Deux mirages 2000 de l'armée indienne (PRAKASH SINGH / AFP)

Pas question de jouer les saintes nitouches. "L’idée, c’est de faire du commerce." C’est même "une priorité nationale". Mais "en le contrôlant de la façon la plus rigoureuse possible". Le militaire, qui vient de lâcher ces mots devant un parterre de journalistes, a le mérite d’être clair. Du moins pour la première partie du propos.

Quatrième rang des exportateurs

Selon le rapport du gouvernement au parlement sur les exportations d’armement de la France en 2010, que les ministères de la Défense et des Affaires étrangères ont présenté à la presse mercredi 26 octobre, la France se porte plutôt bien en la matière.

En 2010, elle a totalisé 5,12 milliards d’euros de prises de commandes et se maintient au quatrième rang des exportateurs mondiaux d'armement avec 6% des parts de marché, derrière les Etats-Unis (53,7%), le Royaume-Uni (12,5%) et la Russie (8,2%) et devant Israël (5,3%). Sachant que ces cinq-là s’accaparent 90% du marché mondial.

Sans surprise, parmi nos meilleurs clients ne figurent pas forcément que des agneaux. Sur la période 2006-2010, le Moyen-Orient est la première destination pour les exportations françaises, dont elle absorbe 27%. Nos principaux acquéreurs pour 2010 sont l'Arabie Saoudite, le Brésil, l'Inde et la Malaisie.

La France, un pays "exemplaire" ?

Mais attention, nous sommes vertueux ! La France se targue de mener une politique "transparente", "rigoureuse" et "responsable", bref, et excusez du peu, "exemplaire". Elle assure aussi compter "parmi les principaux promoteurs en matière de textes internationaux" et jouer notamment "un rôle moteur" en faveur de la mise en place du traité international sur le commerce des armes, en discussion à l’Onu, qu’elle veut "juridiquement contraignant".

Mais, pour les ONG, Paris devrait, avant de bomber le torse, balayer devant sa porte.

La France commerçait, en 2010, avec nombre de pays touchés par la vague de révoltes qui traverse le monde arabe : le Barhein (9,8 millions d'euros de livraisons d'armes françaises en 2010), l'Egypte ( presque 40 millions d'euros), la Tunisie (1 million d'euros, et près de 55 millions d'euros d'autorisations d'exportation de matériel de guerre au régime sur 2009-2010), la Libye (35 millions d'euros de commandes et près de 90 millions d'euros de livraisons)... Le ministère des Affaires étrangères assure que Paris "a été très réactif" en interrompant tout de suite toutes les livraisons d'armes dans les pays concernés.

Mais "ce n’est qu’à la fin de l’année 2012 que nous saurons avec exactitude si des armes françaises ont été livrées en 2011 à la Tunisie, la Libye et à Bahreïn", observe Zobel Behalal du CCFD-Terre Solidaire.

Un contrôle en passe d'être affaibli

Or, les ONG estiment que la possibilité d’exercer un contrôle sur les ventes est entravée par le fait de devoir attendre l’année suivante pour savoir ce qu’il en est réellement. Elles réclament des listes détaillées, publiées tous les trois mois, des matériels livrés ou refusés, de leurs destinataires et des garanties obtenues quant à leur utilisation. Un matériel destiné originellement à un usage civil peut très bien être dévoyé pour une application militaire. C'est ce type de reproche que l'on retrouve dans l'affaire de la vente d'un programme d'interception des réseaux informatiques par la société Amesys, qui a été utilisé par Kadhafi pour surveiller les internautes.

Le champion de la transparence leur rétorque que publier de telles données aurait pour effet de fragiliser la position commerciale des industriels hexagonaux et de mettre en porte-à-faux le pays acquéreur d’un point de vue stratégique et intérieur. Les Britanniques ou les Hollandais le font bien. Alors pourquoi pas nous ?

Loin de s'accroître, le dispositif de contrôle s'affaiblit, s'inquiète Oxfam France. Le quai d’Orsay se félicite de l'avoir amélioré et simplifié en procédant, cette année, à la transposition dans le droit français de la directive relative aux Transferts intracommunautaires (TIC) par la loi n°2011-702. "La mise en place de licences générales de transfert au sein de l’UE revient à donner aux industriels des permis d’exporter dont ils ne rendront compte qu’à posteriori", dénonce Nicolas Vercken.

Le Parlement sur la touche

Si les ONG réclament des moyens de contrôle plus précis, c’est que la relation de confiance n’est pas au rendez-vous. Bien que la France réclame, jusqu’ici en vain, la levée de l’embargo sur les ventes d’armes à la Chine décrété par l’Europe, Nicolas Vercken accuse Paris de "s’arranger avec son interprétation du champ d’application de l’embargo, pour exporter quand même des armes et du matériel de guerre à la Chine".

Autant de lièvres que les ONG se chargent de lever elles-mêmes, faute de pouvoir compter sur le Parlement pour faire le boulot.

"Le printemps arabe nécessite une remise à plat de notre politique en matière d’exportation de matériel de guerre avec les pays du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord", estime Nicolas Vercken. Il demande que l’on débatte de l’attitude à adopter vis-à-vis des certains de nos clients traditionnels, comme ceux du Golfe, l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis. On ne peut leur vendre du matériel militaire sans avoir conscience qu'il pourrait être utilisé dans des opérations de répression.

Mais on ne voit rien venir du côté du Parlement.

Sarah Halifa-Legrand - Le Nouvel Observateur

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 10:08

LEMONDE | 26.10.11 | 14h39   •  Mis à jour le 26.10.11 | 17h01

 

Des Rafales de l'armée française survole la Libye, le 28 mars.

Des Rafales de l'armée française survole la Libye, le 28 mars.AFP/Nicolas-Nelson Richard

"Profil bas." Tel est le mot d'ordre donné par l'exécutif français aux vendeurs d'armes nationaux, qui voudraient reprendre les contacts noués avec leurs interlocuteurs en Libye à l'approche de la fin du conflit.

Le marché libyen paraissait l'un des plus prometteurs il y a quelques mois. Mais la France, qui promeut ses entreprises pour reconstruire le pays, ne veut plus apparaître sur son marché militaire, confirme-t-on dans les milieux de défense à l'occasion de la publication, mercredi 26 octobre, du traditionnel "Rapport au Parlement sur les exportations d'armement de la France".

Si la discrétion devra être de mise, les fondements de la politique française ne seront pas remis en cause par les révolutions arabes. La France, avec 6 % du marché mondial (un peu plus de 5 milliards d'euros), se maintient en 2010 au quatrième rang des exportations.

Ce secteur stratégique, fortement soutenu par l'Etat, reste une "priorité", relève le rapport ministériel : les ventes d'armes "jouent un rôle primordial pour le maintien de notre statut de puissance". Avec 300 milliards d'euros d'achats et 79 milliards d'exportations en 2010, le marché mondial de l'armement "résiste aux crises financière et géopolitique".

A propos de l'opération en Libye, le délégué général pour l'armement, Laurent Collet-Billon, déclarait, le 6 septembre, à l'université d'été de la défense à Rennes : "En termes commerciaux, il n'y a pas de meilleure démonstration que ce type d'évènement."

Comme les autres membres de la coalition, Suédois, Britanniques, ou autres, les Français ne sont pas fâchés d'avoir pu prouver in situ la performance de leurs équipements. Le porte-hélicoptères BPC (en cours de vente à la Russie), le Rafale (pour lequel le gouvernement espère enfin conclure un premier contrat avec les Emirats arabes unis), les hélicoptères Tigre (programme européen) ou les missiles SCALP, tirés pour la première fois, ont fait de la Libye une vitrine.

En signant en 2007 un accord de coopération militaire avec la Libye, trois ans après la fin du premier embargo de l'ONU, la France avait engrangé près de 300 millions d'euros de prises de commandes. Paris pensait, à terme, vendre des Rafale, des hélicoptères et divers matériels pour 4,5 milliards d'euros. Le gouvernement avait donné, dès 2001, son feu vert à Thalès, Eurocopter ou Dassault pour reprendre les contacts.

En 2010, ce sont 35 millions d'euros de commandes et près de 90 millions de livraisons effectives qui se sont inscrits au tableau des exportations vers la Libye, selon le rapport ministériel. Les autorisations ont notamment porté sur des matériels optroniques (association des technologies d'optique et d'électronique). Un mois avant la révolution, en janvier, l'armée de Kadhafi a reçu le dernier lot des 1 000 missiles achetés à MBDA.

Le contrat de rénovation des Mirage F1 acquis dans les années 1970 par Mouammar Kadhafi, n'avait pas eu le temps d'être mené à bien : seuls deux appareils étaient capables de voler, dont les pilotes ont déserté à Malte, dès le début des frappes internationales en février.

Des pays touchés par le "printemps arabe", la Libye était le seul à afficher une telle croissance. En 2010, les livraisons françaises ont atteint 9,8 millions d'euros à Barheïn, presque 40 millions d'euros en Egypte, 1 million d'euros en Tunisie (dont des mitrailleuses AA52). Paris avait accordé près de 55 millions d'euros d'autorisations d'exportation de matériel de guerre au régime de Ben Ali sur les deux dernières années.

Les livraisons ont été interrompues dans ces pays depuis les révolutions. Ils étaient loin d'être les plus gros clients de la France. Sur les cinq dernières années, le Moyen-Orient a représenté la première zone de débouchés.

La France affiche une ferme volonté de diversifier ses clients, et de rééquilibrer ses marchés vers l'Amérique du Sud et l'Asie. Arabie saoudite, Brésil, Inde, Emirats arabes unis et Malaisie composent désormais le quinté de tête.

Paris veut se présenter en outre comme un acteur vertueux, soucieux de promouvoir sur la scène internationale, comme dans ses procédures internes, tous les instruments de contrôle et de transparence du marché. Le rapport annuel est centré sur ce sujet.

Les ONG contestent cette vertu, douteuse sur les équipements de sécurité à vocation duale. Paris se voit reprocher la vente au régime libyen d'un programme d'interception des réseaux informatiques par la société Amesys, filiale de Bull. Développé pour surveiller des millions d'internautes, ce matériel civil n'est pas passé en Commission de contrôle des exportations de matériels de guerre, en raison du fait qu'il ne comportait pas de capacité de cryptographie.

Nathalie Guibert

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