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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 13:23

LEMONDE.FR Avec Reuters | 17.11.11 | 08h40   •  Mis à jour le 17.11.11 | 12h43

 
 

 

L'ampleur du rassemblement, le premier depuis presque un mois, devrait donner le pouls de l'opinion publique et de l'éventuel bras de fer social à venir entre le pouvoir et la rue.

L'ampleur du rassemblement, le premier depuis presque un mois, devrait donner le pouls de l'opinion publique et de l'éventuel bras de fer social à venir entre le pouvoir et la rue.AFP/ARIS MESSINIS

Journée test pour le nouveau pouvoir grec. Des milliers de personnes sont attendues jeudi dans les rues d'Athènes pour mettre en garde Lucas Papadémos, dont le gouvernement a obtenu la confiance du Parlement mercredi, contre l'instauration de nouvelles mesures d'austérité réclamées par l'Union européenne.

L'ampleur du rassemblement, le premier depuis presque un mois, devrait donner le pouls de l'opinion publique et de l'éventuel bras de fer social à venir entre le pouvoir et la rue. Les sondages montrent que près de trois quarts de Grecs soutiennent Papadémos, ancien vice-président de la Banque centrale européenne, mais le nouveau programme d'austérité a du mal à passer auprès de la population. La coalition de crise réunit le parti socialiste de l'ancien premier ministre George Papandréou (Pasok), la Nouvelle Démocratie d'Antonis Samaras (ND, convervateurs) et le parti LAOS d'extrême droite.

Après avoir remporté sans surprise la confiance du Parlement mercredi, le chef du gouvernement va avoir la lourde tâche de maintenir la cohésion de la coalition. Il doit parvenir à resserrer les rangs de la majorité derrière les réformes impopulaires alors que des dissensions ont fait leur apparition. Antonis Samaras a ainsi de nouveau exclu, mercredi, de s'engager par écrit à respecter les modalités du dernier plan de sauvetage de la Grèce, comme le réclame la Commission européenne.

HAUSSES D'IMPÔTS ET COUPES BUDGÉTAIRES

Cette année, outre la protestation sociale, les manifestations devraient aussi revêtir un aspect très politique, après l'entrée de l'extrême droite dans le gouvernement grec de coalition, pour la première fois depuis la chute de la dictature des colonels. C'est la raison qui a poussé un député Pasok dissident à voter mercredi soir contre la confiance au gouvernement. Député du département de Xanthi en Thrace (nord-est) où vit la minorité musulmane de Grèce, Tsten Mantazi s'est dit contre la participation au gouvernement de transition du LAOS, dont les députés expriment régulièrement des positions xénohobes.

Jeudi, le journal communiste Rizospastis souligne que les communistes placent le défilé sous le signe de la résistance au "retour du fascisme" et, faisant le lien avec la situation immédiate de la Grèce, rappelle que le slogan de novembre 1973 "Pain, éducation, liberté", n'a jamais été autant d'actualité. Le quotidien Ta Nea à grand tirage assure que tout laisse présager une "marche à haute tension". Le défilé marque l'anniversaire de la répression sanglante du soulèvement étudiant de 1973 par le régime des colonels qui était renversé l'année suivante.

Il s'agit aussi de la première marche de ce type depuis le vote d'une loi réformant l'université l'été dernier, modifiant le droit d'asile qui interdisait jusqu'à présent à la police d'entrer dans des locaux universitaires. "L'atmosphère est électrique" depuis mercredi, affirme le journal citant un premier incident entre militants de gauche à l'école Polytechnique, bastion de la résistance étudiante au régime des colonels. Après cet incident, la ministre de l'éducation socialiste Anna Diamantopoulou a annoncé qu'elle n'irait pas déposer de gerbe sur les lieux du soulèvement comme le veut la tradition. Selon Ta Nea, c'est la première fois que cette tradition ne sera pas respectée.

Athènes tente de s'assurer le versement de la dernière tranche de huit milliards d'euros du premier plan d'aide européen de 110 milliards. Le pays doit aussi rétablir la confiance des inspecteurs de la troïka (Fonds monétaire international, UE et Banque centrale européenne) afin de bénéficier d'un deuxième plan de sauvetage de 130 milliards d'euros ayant fait l'objet d'un accord à Bruxelle fin octobre.
Le gouvernement va soumettre au Parlement, vendredi, le projet de budget 2012 du pays, incluant des hausses des impôts et des coupes budgétaires censées répondre aux exigences de l'Union européenne et du FMI.

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 13:49

LEMONDE.FR | 16.11.11 | 14h46  

 
 

 

Des employés de PSA se sont rassemblés devant le siège du constructeur, à Paris, pour protester contre les milliers de licenciements annoncés, le 15 novembre 2011.

Des employés de PSA se sont rassemblés devant le siège du constructeur, à Paris, pour protester contre les milliers de licenciements annoncés, le 15 novembre 2011. AFP/MARTIN BUREAU

Le groupe PSA Peugeot-Citroën a annoncé, mardi 15 novembre, la suppression de plus de 4 000 postes en France en 2012. Sur Le Monde.fr, des employés du groupe réagissent à cette mesure.

Pour certains, l'annonce de PSA masque mal une volonté de délocalisation, menaçant clairement de nombreux emplois en France.

  • "Réduction du potentiel de production en Europe" par Jean-Louis

Structurellement, la baisse des effectifs de l'"amont industriel" est inscrite dans le tableau de marche du groupe. Les embauches et le recours massifs aux prestataires extérieurs depuis plus d'une décennie pour les études et recherches coïncidaient avec les nécessités de renforcer les gammes de produits, de se mettre au niveau technologique, d'accompagner le développement industriel avec la création de nouveaux sites...

(...) Par ailleurs, les départs des vieux n'ont jamais cessé, PSA étant passé maître, dans l'innovation des formules de départs, dans l'officialisation des agendas (cycle bas de l'activité, proximité des échéances électorales...). Son poids économique lui assurant la bonne grâce des administrations, d'autant que les comparaisons avec Renault offrent à PSA des marges de manœuvre.

L'annonce de ce plan est tronquée. Les plans stratégiques inscrivent dans une tendance lourde la réduction du potentiel de production en Europe avec la suppression de sites et de milliers d'emplois.

  • "Think global..." par Patrick

Depuis l'arrivée dans le groupe de Philippe Varin, une pression forte a été mise sur les collaborateurs en recherche et développement afin qu'ils s'approprient la langue de Shakespeare dans le but de "s'internationaliser". Parallèlement on a constaté la création d'un centre de recherche en Chine qui a notamment développé la DS5 en complément de la R&D française. La maîtrise de l'anglais permet de mieux transmettre notre savoir-faire aux ingénieurs chinois. Ce centre d'étude ne cesse de s'aggrandir alors que les nôtres s'apprêtent à fondre... C'est à l'image de la construction d'un nouveau site de production par an quelque part dans le monde financé par les économies et la modération salariale réalisée sur les sites français et européens.

Même si on est loin de ce qu'a fait Renault en quelques décennies sans être le moins du monde inquiété par les gouvernements de droite ou de gauche, cette tendance demeure fort inquiétante une fois de plus pour l'avenir de notre industrie automobile et ses dizaines de milliers d'emplois indirects.

Certains collaborateurs du groupe dénoncent une décision qui pénalise les salariés pour satisfaire les actionnaires.

  • "Où vont les gains ?" par Bertrand

La suppression d'emploi en France impensable il y a quelques années par son impact sur les ventes, se concrétise au fur à mesure de la mondialisation des ventes. Qui se soucie lors de ses achats des derniers licenciements chez ses fournisseurs chinois ?

Cette vague de licenciements n'est que la première d'une longue série où les gains de productivité sont affectés uniquement au profit de certains. Les primes de +30 % pour résultats exceptionnels comme en 2010 pour tout le conseil d'administration de PSA sont l'avenir. Ne nous parlez pas de crise ou alors du management à la française.

  • "Comme toujours : l'équité des mesures en question" par Pierrick

La principale réaction que m'évoque cette vague de suppressions de postes est une question : qui va cotiser à cette économie de 800 millions ? Je veux bien comprendre que la situation soit difficile, que les investissements ne seront pas rentables à courte échéance (Chine, Inde, Russie...), mais doit-on se contenter de supprimer des postes ou doit-on aussi montrer l'exemple :

- Supprimer les dividendes aux actionnaires qui eux aussi pourraient attendre quelques années le retour sur investissement.

- Supprimer les voitures de fonctions et autres avantages donnés aux dirigeants. Ce n'est pas de la démagogie, c'est une goutte d'eau, de celles qui font des rivières et des fleuves.

- Prendre en compte les remontées du terrain et donner un vrai cap à l'entreprise, sans changer son fusil d'épaule tous les 3 mois.

- Limiter le sponsoring de clubs de foots à 1 ou 2 et non 4 ou 5, bon pour l'image, mais coûteux à court terme.

En bref, comme pour nos dirigeants politiques : la situation est difficile, il faut gérer nos budgets en "bons pères de famille" : limiter les investissements au juste nécessaire, et faire cotiser toutes les couches de l'entreprise, toutes, à l'effort.

Certains salariés de PSA abordent directement les conséquences de telles mesures sur leur quotidien, professionnel ou personnel. Certains craignent à terme la fermeture de certains sites en France.

  • "C'est un calvaire" par Laurent

Mes collègues et moi nous sommes inquiets et les conditions de travail sont de plus en plus exécrables. Nous n'avons plus le sourire et chaque matin on se demande si on aura du boulot le lendemain. Cela se ressent au travail, à la maison. Certains sont plus qu'inquiets et ont des soucis de santé dus au stress. Je travaille au poste de peinture et contrôle des finitions, et je n'ai plus le cœur à l'ouvrage. Je suis dans la société depuis plusieurs années et voilà comment nous allons finir.

  • "Comment se projeter dans de telles conditions" par François

Je suis salarié d'Aulnay et la pression dans l'usine est constante, pas directement mais toujours par moyens détournés : des offres d'emploi affichées partout, nos "responsables" qui nous demandent de réfléchir à notre avenir avec des allusions à peine voilées...

J'ai participé au rassemblement de ce mardi devant le siège social de PSA, mais le dialogue est malheureusement à sens unique. Comment voir son avenir dans de telles conditions ?

Enfin certains estiment que la décision de PSA est un choix difficile, mais nécessaire dans une perspective à long terme.

  • "Survivre à un monde trop grand" par Christophe

C'est assurément une question de survie pour PSA que de commencer à prendre des mesures pour améliorer sa productivité. Le marché automobile mondial est encore ouvert sur quelques continents, mais les moyens et les stratégies mis en œuvre par la concurrence vont rapidement reléguer notre groupe à une position de petit-constructeur-mourant-du-Vieux-Continent. La seule question à se poser est de savoir combien il faudra sacrifier d'emplois pour en sauver d'autres ? Que ce travail soit fait posément, maintenant et par nous. Mourir d'une mort lente ou renaître ? En 3 ans, General Motors a connu ce sort mais a dû payer le prix de ce rebond. A notre tour.

  • "Prendre ses responsabilités" par Marc

J'ai été embauché cette année par le groupe PSA pour garnir les troupes dans une entité en plein développement. Nous avons eu une communication de la part de la hiérarchie sur les annonces faites à la presse et les publications pour nous informer que notre entité ne serait pas touchée. Cependant, les prestataires ne sont pas confiants sur leur avenir au sein de PSA.

Il faut retenir d'autres chiffres, pas seulement ceux que la presse communique massivement. Durant tout le premier semestre 2011, PSA a embauché entre 3 000 et 4 000 personnes et personne n'en a parlé... Dans un contexte défavorable (...), que faut-il faire ? Continuer à produire comme si de rien n'était et faire exploser les stocks pour ensuite demander l'aide de l'état comme en 2008-2009 ? Ou alors prendre ses responsabilités et adapter la production et l'emploi au contexte actuel dès le départ ? Il faut préserver le peu d'industrie qu'il nous reste en France...

Un autre chiffre intéressant, PSA produit une voiture sur deux en France alors que la société n'en vend qu'une sur quatre en France. L'entreprise a conservé une large majorité de ses effectifs en France. L'ouverture des usines dans les pays en développement c'est de la logique économique et écologique. Avec l'explosion du prix du pétrole on ne peut pas envoyer des voitures comme bon nous semble aux quatre coins du monde.

Le Monde.fr

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 13:32

LEMONDE.FR | 16.11.11 | 15h44

 
 

 

Les salariés français ne recourent pas plus souvent aux arrêts maladie que leurs voisins européens.

Les salariés français ne recourent pas plus souvent aux arrêts maladie que leurs voisins européens.LE BOT ALAIN

L'annonce de la création d'un jour de carence pour les fonctionnaires en arrêt maladie, en parallèle à l'ajout d'un quatrième jour de carence pour les salariés du privé, n'a pas manqué de vous faire réagir. Les commentaires se sont multipliés pour comprendre l'origine et les raisons d'une telle différence de traitement. Afin d'éclaircir le débat, voici un détail des différences entre les deux régimes.

Combien d'arrêts maladie ? Pour la fonction publique d'Etat, les derniers chiffres disponibles datent de 2003. Le nombre de jours d'arrêt maladie est de 13 jours par an en moyenne par agent. Les chiffres varient de 6 à la jeunesse et aux sports à 23 au ministère de l'outre-mer, en passant par 19 dans la police nationale. Dans la fonction publique hospitalière, le nombre d'arrêts par agent est de 14,2 en 2008. Dans la fonction publique territoriale, c'est 18 jours par an et par agent.

Côté privé, l'assurance maladie ne compte que les jours indemnisés, après les trois jours de carence. Deux cent trois millions de jours ont été indemnisés en 2010, ce qui, rapporté au nombre de salariés du privé, donne une moyenne de 8,5 jours indemnisés par salarié. Tous ayant bénéficié des trois jours de carence, cela représente, au minimum, 11,5 jours par salariés en 2010, sans compter les arrêts de moins de trois jours.

Carence. Avec les nouvelles règles annoncées par le gouvernement, les agents du public, fonctionnaires et contractuels, perdront un jour de carence lors de leurs arrêts maladie. Côté privé, il y aura quatre jours de carence. Mais une bonne partie des salariés du privé verront ce jour pris en charge par leur employeur dans le cadre d'un accord d'entreprise ou de branche. "Cela va coûter de l'argent aux entreprises parce que, dans la plupart des cas, ce sont les entreprises qui paient ces journées de carence", a critiqué Laurence Parisot, présidente du Medef, sur RTL, mercredi matin.

 

 

Il est difficile de savoir le nombre de salariés qui verront ce jour de carence rester à leur charge, chaque branche ayant des accords spécifiques. Les salariés des PME seront les plus fortement touchés, car "leurs employeurs ont moins les moyens de les prendre en charge que dans les grandes", justifie Jean-François Roubaud, président de la CGPME.

Taux d'indemnisation. Le taux d'indemnisation varie entre public et privé. Les fonctionnaires perçoivent de la Sécurité sociale l'équivalent de l'intégralité de leur traitement de base les trois premiers mois, puis la motié les neuf mois suivants. Certaines primes sont suspendues, ce qui peut avoir un effet non négligeable.

Dans le privé, sous réserve de l'absence d'un accord d'entreprise ou de branche plus favorable, là aussi très répandu, le salarié perçoit 50 % de son salaire brut. Par ailleurs, au-delà du huitième jour d'arrêt, l'employeur est obligé de compléter l'indemnité de base pour les salariés qui ont plus d'un an d'ancienneté, afin que l'indemnité totale atteigne au moins 90 % de leur salaire brut.

Jean-Baptiste Chastand

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 13:27
| Par Laurent Mauduit

L'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) publie ce mercredi son traditionnel « Portrait social » de la France. Regroupant des études qui ont déjà été publiées, mais seulement de manière partielle, et d'autres études qui ne l'ont pas encore été, ce document annuel de l'Insee permet de prendre l'exacte mesure des fractures sociales qui minent le pays. Inégalités de revenu, inégalités face à l'emploi et au chômage, inégalités face à la formation : c'est un formidable outil que l'institut offre pour comprendre les mutations qui affectent l'économie française, et les souffrances sociales qu'elles génèrent.

Toutes les études présentées dans ce document méritent attention. Mais dans la livraison de cette année, quelques points sont particulièrement saillants. L'Insee met ainsi en évidence le désastre que la déréglementation du travail a suscité, avec à la clef une envolée de l'intérim et un recul des contrats stables. Il met aussi en évidence un enrichissement des plus riches et s'applique à chiffrer les gains que ces mêmes hauts revenus ont tirés de l'allègement de l'impôt sur le revenu.

Un constat en forme de réquisitoire

  • L'envolée de l'intérim

Décrivant les évolutions du marché du travail, l'Insee met en valeur (lire à partir de la page 13) les conséquences de la déréglementation qui a affecté le marché du travail en France. Elle a été si violente au cours ces deux dernières décennies que l'intérim occupe désormais une part prépondérante dans l'emploi. Explication de l'Insee :

« L'intérim a été la principale variable d'ajustement de l'emploi à l'activité entre 2008 et 2010. Entre le 1er trimestre 2008 et le 1er trimestre 2009, les effectifs intérimaires se sont contractés de 35 %. Le taux de recours à l'intérim s'est effondré dans les secteurs marchands, passant de 4,1% au 1er trimestre 2008 à 2,8 % au 1er trimestre 2009. Dès la mi-2009, l'intérim est reparti à la hausse. Ce redémarrage précoce de l'intérim se poursuit tout au long de 2010 (+ 96.000 intérimaires). Au total, sur l'année, l'intérim contribue pour plus des deux tiers aux créations d'emploi. Le dynamisme de l'intérim s'essouffle cependant au 1er semestre 2011 (+ 17.000 créations) et le taux de recours se stabilise à 3,8 %, soit légèrement en deçà de ce qui prévalait avant la crise. »

Le fait que l'intérim contribue pour plus des deux tiers aux créations d'emploi est un phénomène nouveau et spectaculaire. Par contraste, au début des années 1980, près de neuf emplois sur dix créés étaient des contrats à durée indéterminée (CDI). Or désormais, la part des emplois en CDI ne cesse de baisser, comme le détaille l'Insee :

« Le taux d'emploi en CDI a ainsi atteint un point haut au 4e trimestre 2008,où il s'établissait à 50,5% de la population, puis il a diminué en 2009. La reprise de l'activité n'enraye pas tout de suite cette diminution: le taux d'emploi en CDI continue de baisser tout au long de 2010 et début 2011 (48,7% au 1er trimestre 2011) pour ne repartir à la hausse qu'au 2e trimestre 2011. »

  • La stagnation du pouvoir d'achat

L'Insee confirme (page 19) la stagnation du pouvoir d'achat des ménages en 2010. Il indique que « le pouvoir d'achat au niveau individuel (c'est-à-dire par unité de consommation) est quasi stable en 2010 (+ 0,1 % après +0,6 % en 2009) ».

  • Les inégalités salariales

L'Insee consacre une longue étude (à partir de la page 53) à détailler ces inégalités. Il fait en particulier ces constats :

« En 2009, le revenu salarial moyen sur l'ensemble de la population salariée des secteurs privé et public s'établit à 19.284 euros, mais les situations sont hétérogènes. Au cours de l'année 2009, un quart des salariés ont perçu moins de 9.414 euros de revenu salarial net (1er quartile Q1, soit 0,75 Smic dans l'année) : soit ils ont un emploi stable mais avec un faible nombre d'heures de travail par jour (temps partiel) ; soit ils n'ont été en emploi qu'une partie de l'année, parce qu'ils alternent périodes d'emploi et périodes de chômage, ou bien parce qu'ils sont entrés sur le marché du travail en cours d'année (cas des étudiants) ou sortis du marché du travail en cours d'année (cas des retraités).»

L'Insee note aussi que «le revenu salarial moyen des 25 % de salariés les mieux payés ( 38.749 euros ) est 10 fois supérieur au revenu salarial moyen des 25 % de salariés les moins payés (3.891 euros)».

Autre inégalité scandaleuse, celle dont les femmes sont les victimes : « En 2009, les femmes perçoivent un revenu salarial inférieur de 25% en moyenne à celui des hommes. Cette différence est d'abord imputable à un salaire horaire moyen inférieur de 18,6%. À cela s'ajoute une durée d'emploi en équivalent plein temps dans l'année plus faible de 7,7% en moyenne, du fait de l'importance du temps partiel féminin », souligne l'Insee.

L'institut consacre aussi un très intéressant encadré (page 74) aux très hauts revenus. On y apprend notamment ceci :

«Au cours de la période 1995-2009, la distribution de revenu salarial au-dessus de la médiane et jusqu'au 99e centile inclus ne s'est pas déformée. Les revenus salariaux moyens ont évolué à peu près parallèlement, à un rythme annuel d'environ +0,6%: c'est vrai pour le 3e quart, le 4e quart, le dernier décile, le 91e centile, etc., et le 99e centile. En revanche, le revenu salarial moyen des "très hauts revenus salariaux" (les 1% les mieux rémunérés) croît plus rapidement, de 1,4% par an en moyenne. Il avait augmenté à un rythme plus rapide jusqu'en 2007, mais a connu une baisse en 2008 et 2009. Le dernier centile est d'ailleurs le seul pour lequel se produit une baisse du revenu salarial pendant la crise. Cette baisse qui atteint au total 3,7% vient du fait que la part variable du salaire est sensiblement plus élevée dans le haut de la distribution.

«Entre 1995 et 2009, la part dans la masse salariale totale des "très hauts revenus salariaux" est passée de 6,1% à 6,6%. En 2007, cette part était montée à 7%, mais elle a baissé depuis suite à la crise. Ainsi les écarts de revenu salarial entre les 1% de salariés les mieux rémunérés et les autres ont globalement augmenté entre 1995 et 2009, même si cette tendance s'est inversée durant la crise. »

  • Les inégalités de niveau de vie

L'Insee rappelle (page 78) un chiffre qui était déjà connu, mais qui frappe les imaginations : « En France métropolitaine, la moitié des personnes ont un niveau de vie inférieur à 19.080 euros par an en 2009, soit 1.590 euros par mois, selon l'enquête Revenus fiscaux et sociaux (ERFS). »

Mais l'Insee complète ce tableau, en révélant une accélération des inégalités, au profit des plus hauts revenus : « Ainsi les 10 % de personnes les plus aisées ont plus profité de la hausse des niveaux de vie pendant la période : elles détenaient 22,5 % de la masse des niveaux de vie en 1996, elles en détiennent 24,0 % en 2009. De 1996 à 2004, les plus modestes ont également connu une augmentation du poids de leurs niveaux de vie. À l 'inverse, la part détenue par les personnes ayant un niveau de vie intermédiaire a diminué. Après 2004, la réduction des écarts de niveau de vie entre le bas et le milieu de la distribution cesse tandis que la part des niveaux de vie détenue par les plus aisés continue à progresser, d' où une augmentation des inégalités par le haut. »

  • Les inégalités du système de redistribution

Après avoir pointé ces inégalités de niveau de vie, l'Insee souligne un paradoxe: le système redistributif français ne corrige pas ces tendances mais à l'inverse les accentue. Consacrant une longue étude à cette question (à partir de la page 86), l'Insee commence par relever que « la législation actuelle est légèrement moins progressive que celle de 1990 ».

Et l'Insee étudie tout particulièrement l'impact des réformes de ces dernières années portant sur l'impôt sur le revenu : « L'impôt sur le revenu est devenu nettement moins progressif : les ménages du dernier quintile acquittent un montant d'impôt sur le revenu plus faible avec la législation de 2010 qu'avec celle de 1990, la différence correspondant à 5 % de leur niveau de vie. »

Ce constat-là vaut réquisitoire de la politique fiscale conduite ces dernières années : ceux dont le niveau de vie a le plus progressé sont aussi ceux qui ont profité des réformes fiscales.

 

*Le livret du portrait social de l'INSEE est visible sur le site de médiapart

pour suivre le lien, appuyer sur "Ctrl" (de votre clavier) + cliquer sur la ligne du lien ci-dessous

http://www.mediapart.fr/journal/france/151111/le-triste-florilege-des-inegalites-francaises
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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 13:23

LEMONDE.FR | 16.11.11 | 09h39   •  Mis à jour le 16.11.11 | 15h00

 
 

 

La centrale nucléaire d'Areva au Tricastin, entre la Drôme et le Vaucluse.

La centrale nucléaire d'Areva au Tricastin, entre la Drôme et le Vaucluse. AFP/PHILIPPE DESMAZES

Ce ne sont que quelques lignes mais leur disparition pourrait s'avérer tout sauf fortuite : le "contrat de mandature" signé dans la douleur, mardi 15 novembre à 15h30 entre EELV et PS, comportait un point précis : "La reconversion, à emploi constant, de la filière de retraitement et de fabrication du MOX", un type de combustible nucléaire. Cette phrase figure en toutes lettres en page 16 de l'accord, que Le Monde s'est procuré :

 

Accord PS-EELV, 1e version

Accord PS-EELV, 1e versionLe Monde


L'abandon de la filière MOX est également annoncé dans une dépêche AFP datant de 19 h 30 mardi et détaillant les principaux points d'accord entre écologistes et socialistes.

Mais cette phrase a tout bonnement disparu de la version finale de l'accord présenté à la presse après son vote par le Bureau national du PS, dont voici le fac-similé.

 

Accord EELV-PS distribué à la presse mardi 15 novembre au soir

Accord EELV-PS distribué à la presse mardi 15 novembre Le Monde

Comme on le voit, le texte est en tout point identique à celui présenté plus tôt, à l'exception d'un paragraphe, tout bonnement disparu.

 AREVA EST INTEVENU AUPRÈS DU PS

La disparition de la mention de ce point d'accord dans le texte distribué par le conseil national du PS est tout sauf innocente : le MOX (pour "mélange d'oxydes") est un combustible "recyclé", fabriqué à partir d'uranium ou de plutonium déjà consommé dans des centrales, et une spécialité du géant français du nucléaire Areva, qui produit 95% du MOX dans le monde.

Il est employé dans 20 réacteurs en France, et notamment pour le fameux réacteur à eau pressurisée (EPR) de Flammanville (même si celui-ci pourrait fonctionner sans). Ce combustible est dénoncé par les écologistes, notamment parce qu'il est beaucoup plus radioactif que le combustible courant.

L'abandon d'une telle filière constituait donc un signe fort d'une volonté de réduire fortement la part du nucléaire, mais aussi un très mauvais signal pour le groupe Areva, qui a fait du Mox et de son exploitation l'un de ses paris stratégiques.  Le groupe AREVA indique "être intervenu" auprès du PS au sujet de l'accord PS-EELV, pour le prévenir des "des conséquences économiques, sociales, industrielles, environnementales très graves, qui conduiraient aussi à la disparition du leadership de la France dans le nucléaire civil".

CONFUSION

Selon les informations du Monde, le paragraphe sur le MOX aurait été ajouté, dans le cadre des négociations, par Michel Sapin, chargé de superviser le projet de M. Hollande.Mais c'est le candidat socialiste lui-même qui aurait tiqué en découvrant ce passage après la signature de l'accord, et aurait donc refusé qu'il figure dans le texte, et fait part de ce point de vue à Cécile Duflot. La dirigeante des Verts n'a cependant pas réagi publiquement à ce désaccord nouveau.

En fin de matinée, Pascal Durand, porte-parole d'EELV, a dit "attendre que Martine Aubry appelle Cécile Duflot" pour l'informer de la situation. "Des textes modifiés après accord, on a rarement vu ça", a-t-il ajouté. L'accord doit être ratifié samedi par le conseil fédéral des écologistes.

En fin de matinée mercredi, le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a indiqué que le paragraphe avait été "retiré provisoirement" afin de "clarifier" une "différence d'interprétation" entre socialistes et écologistes. "Ce point ne fait pas l'objet d'un désaccord" entre les deux partis, selon lui, mais "d'une différence d'interprétation". Il a souligné que les négociateurs PS allaient "en reparler avec leurs partenaires d'EELV". De quoi laisser planer l'impression d'une certaine confusion.

Anne-Sophie Mercier et Samuel Laurent

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 13:21

Médiapart - | Par Stéphane Alliès et Jade Lindgaard

 

Cela semble trop gros pour être vrai. C'est Gérard Collomb qui a vendu la mèche, en sortant du bureau national (BN) du PS de ce mardi soir. Irrité par les concessions électorales faites aux écolos, il lâche: «Je ne suis pas sûr qu'à l'heure actuelle, il y ait un vrai accord programmatique.» S'il est sorti le premier et une heure avant les autres membres du BN, certains des camarades du maire de Lyon évoqueront ensuite vaguement «un problème sur La Hague».

Intrigué par quelques autres silences gênés, bottages en touche et maladresses sur le sujet, Mediapart s'est rendu compte, en marge du BN ayant acté l'accord parlementaire avec Europe-Ecologie/Les Verts (lire notre article ici), de la disparition d'un paragraphe hautement sensible. Il concerne la reconversion de la filière MOX, ce combustible de centrale nucléaire fabriqué à l'usine de retraitement de La Hague et jugé particulièrement dangereux par de nombreux experts et écologistes.

Contrairement à l'habitude, le texte voté par le BN n'a pas été envoyé par mail ni publié sur le site internet du parti à l'issue du vote, mais seulement distribué sous format papier aux journalistes présents, barré du terme "Projet".

Or Mediapart s'est procuré le texte original de l'accord (ici en PDF), tel qu'il a été bouclé par Cécile Duflot et Martine Aubry à 15h30 dans un hôtel parisien du VIIe arrondissement. Et, par comparaison avec la version communiquée par le PS, dont on ne sait plus du coup si elle est officielle, il apparaît que le paragraphe suivant, au début de la page 12, a bel et bien disparu:

 


Deux sources socialistes ayant participé aux négociations nous ont confirmé que le texte a été volontairement «trappé» durant le BN socialiste. Et d'expliquer qu'il s'agirait d'une intervention forte téléguidée par Henri Proglio, président d'EDF, et acteur de pointe du lobby nucléaire. «Nous avons tous reçu des textos en plein BN, nous demandant de retirer le texte. On n'a pas réussi à se mettre d'accord, donc on a retiré le paragraphe à la hussarde, après le vote…», nous confirme même un secrétaire national, pour qui «il est bien d'être ferme avec les partenaires, mais il serait bien aussi de l'être avec les lobbies».

Contacté par Mediapart, Henri Proglio affirme n'être «absolument pas intervenu de quelque manière que ce soit dans la rédaction du programme EELV/PS». Une autre source à EDF explique: «On n'en a rien à foutre du MOX, c'est le problème d'Areva…»

A la mi-journée, mercredi, une dépêche AFP indique qu'Areva reconnaît «avoir appelé le responsable socialiste Bernard Cazeneuve pour lui faire part "des conséquences économiques, sociales, industrielles, environnementales très graves, qui conduiraient aussi à la disparition du leadership de la France dans le nucléaire civil"».

Le même député Cazeneuve, nommé ce mercredi matin porte-parole de François Hollande, explique dans le quotidien La Presse de la Manche (article non disponible en ligne) qu'on lui avait donné «l'assurance qu'il n'y a pas d'engagement concernant le retraitement dans cet accord».

Proglio avait toutefois déjà alerté, via son prédécesseur François Roussely (ainsi que Le Monde l'a écrit), François Hollande des inquiétudes des industriels du nucléaire. Mardi, il a été joint par un député proche de François Hollande juste après la conclusion de l'accord. Le président d'EDF et Areva ont alors organisé l'offensive pour faire retirer cet engagement qui concerne l'avenir de l'usine de retraitement de La Hague et l'usine Melox dans le Gard, gérées par Areva. Un participant au BN, pas informé par les sous-textes de l'histoire, nous raconte: «Je ne comprenais pas. A la fin du BN, au moment de voter, Stéphane Le Foll (lieutenant historique de Hollande - ndlr) a fait irruption dans la salle en disant: "Attendez, attendez, il faut enlever…" et Aubry l'a coupé en lui disant: "Oui, oui, c'est bon, on vote…"» Tout ce beau monde espérait-il que cela passe inaperçu?

«Erreur d'impression» et «retrait temporaire»

Du côté de chez Europe-Ecologie, on assure qu'il n'est pas question de lâcher. «Cet accord parlementaire n'est pas un “projet”, mais un texte sur lequel on travaille depuis presque six mois, explique un dirigeant écologiste. On ne doute pas que c'est le texte conclu par Aubry et nous, dans son bureau, que le BN a évidemment voté. Et c'est ce texte que, bien évidemment, on soumettra au vote de notre conseil fédéral ce week-end.»

Par texto mercredi matin, Denis Baupin, l'un des négociateurs écolos, se veut catégorique: «Un accord est un accord, aucune des parties n'est habilitée à le détricoter.» Cécile Duflot a appelé mercredi matin le socialiste Michel Sapin pour une explication de texte.

Interrogé par Mediapart à la fin de la réunion de présentation de l'équipe de campagne du candidat, le négociateur socialiste nous a d'abord expliqué qu'il s'agissait «d'une erreur d'impression»... Avant de donner quelques explications plus crédibles: «Il n'y a aucune divergence entre les gens sérieux qui étaient autour de la table. Après, il peut y avoir volonté de tirer l'accord dans un sens ou dans un autre de la part de gens pas sérieux qui n'étaient pas autour de la table.»

De son côté, Benoît Hamon a indiqué à la mi-journée qu'il ne s'agirait que d'«un retrait temporaire». Le porte-parole du PS a ainsi déclaré à l'AFP: «Ce paragraphe faisant l'objet de deux interprétations différentes, on l'a retiré de l'examen du Bureau national. On l'a provisoirement mis de côté, le temps d'en rediscuter, de clarifier l'interprétation qu'on en faisait avec nos partenaires.»

Alors, ce fameux paragraphe sera-t-il rétabli? «Puisqu'on ferme des centrales, on va donc produire de moins en moins de MOX, c'est ce qui est dit dans ce paragraphe», ajoute Michel Sapin. Donc, sera-t-il rétabli? Rien n'est moins sûr. L'affaire pourrait-elle aller jusqu'à faire capoter l'accord obtenu au forceps mardi? Car cette promesse de «reconversion à emploi constant de la filière du retraitement et de fabrication du MOX » marquerait un tournant historique dans le nucléaire français.

Un combustible particulièrement dangereux

Utilisé en France depuis 1987, mais surtout développé à partir du milieu des années 1990, ce mélange d'oxydes de plutonium et d'uranium (d'où son nom – MOX) est un combustible nucléaire désormais répandu dans les centrales françaises (on en trouve dans vingt et une d'entre elles). Sa particularité est d'être fabriqué à partir d'éléments déjà utilisés dans les réacteurs, ce qui permet de «recycler» ainsi une petite partie des déchets générés par la filière.

Mais c'est justement l'un des éléments «qui posent le plus de problèmes à la filière de retraitement, compte tenu de ses caractéristiques qui le rendent très dangereux», expliquait il y a quelques mois l'Autorité environnementale. Les écologistes dénoncent ses dangers pour l'environnement et pour les hommes depuis des années.

En France, deux sites se sont spécialisés dans la fabrication et le traitement du MOX: l'usine Melox sur le site de Marcoule, dans le Gard, et le centre de traitement des déchets de La Hague, dans la Manche. Tous deux appartiennent au groupe Areva, qui, mardi soir, dénonçait la mise en péril de 14.000 emplois (10.000 directs et indirects pour La Hague, 1.300 pour Marcoule). En réalité, l'usine de La Hague et les autres filiales en Basse-Normandie représentent à peine 5.000 emplois, plus environ 1.800 emplois parmi les sous-traitants. L'usine Melox emploie environ 700 personnes.

De plus, l'utilisation de combustible MOX dans les réacteurs français arrive de toute façon à son terme : d'après l'Autorité environnementale, il ne reste plus que les tranches 3 et 4 de la centrale du Blayais à équiper. Pour sortir du MOX, il suffirait donc de progressivement remplacer ce combustible par de l'uranium, ce qui peut se faire au bout de trois ans. Par ailleurs, l'EPR permet un fonctionnement avec 30% de MOX dans le cœur, voire jusqu'à 100%. Cette caractéristique a été dénoncée par Eva Joly, mardi matin sur France Inter. Mais il peut aussi fonctionner avec de l'uranium – l'utilisation de MOX n'est pas prévue pour l'EPR finlandais.

La production mondiale de MOX est dominée à 95% par Areva, dont le premier client est EDF. Depuis 2009-2010, on en trouve dans quatre réacteurs japonais, dont les tranches 3 et 4 de la centrale de Fukushima Daiichi. Sans MOX dans les centrales françaises, cette activité d'Areva perdrait donc sa raison d'être. Elle pèse 1,7 milliard d'euros, pour un chiffre d'affaires global d'Areva de plus de 9 milliards d'euros.

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 13:17

LEMONDE.FR | 16.11.11 | 13h29   •  Mis à jour le 16.11.11 | 14h25

 
 

Un frelon asiatique à Fargues-Saint-Hilaire, en Gironde, en décembre 2009.

Un frelon asiatique à Fargues-Saint-Hilaire, en Gironde, en décembre 2009.REUTERS/© Regis Duvignau / Reuters

Les apiculteurs sont désemparés. Le ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, cherche donc à les rassurer. "La préservation des populations d'abeilles en France fait partie des sujets importants," a-t-il déclaré, mercredi 16 novembre, à des professionnels qui s'inquiètent des dégâts provoqués par les frelons asiatiques sur leurs ruches.

Le frelon asiatique (Vespa velutina) est un tueur d'abeilles entré en France, dans le Lot-et-Garonne, en 2004, dans des poteries importées de Chine. Il sévit désormais dans plus de la moitié des départements de l'Hexagone, ceux situés à l'ouest d'une ligne Marseille-Saint-Malo (hormis deux département bretons encore épargnés). Et Vespa velutina pourrait "envahir toute la France si les pouvoirs publics ne font rien", déclarent les apiculteurs en colère.

"SCÈNES DE MASSACRE"

"Les frelons se postent en vol stationnaire devant la ruche, attaquent les abeilles qui en sortent, leur coupent la tête, puis se nourrissent de leur thorax. En quelques jours, la colonie de butineuses décline et les frelons pénètrent alors dans le rucher pour tuer les survivantes," explique Olivier Belval, président de l'Union nationale de l'apiculture française, dans le Parisien. Des "scènes de massacre" qui se produisent chaque été, précise le quotidien.

"Plus de la moitié des départements sont plus ou moins envahis et le frelon, présent dans tous les départements du sud de la Loire, a désormais franchi le fleuve pour se retrouver en Bretagne et en Normandie," poursuit Olivier Belval. Un nid a même été découvert et détruit en 2009 au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) près de Paris, et des frelons ont été observés en Côte-d'Or, dans les Alpes-Maritimes et dans le Nord.

 

 

Autre problème soulevé par les apiculteurs, l'utilisation du pesticide Cruiser. Sur ce point M. Le Maire a réaffirmé qu'il n'existait pas "pour l'instant (...) les éléments techniques scientifiques d'un lien" entre ce pesticide et la disparition des abeilles. Certains apiculteurs, soutenus par les organisations de défense de l'environnement, demandent la suppression de ce pesticide.

Le Conseil d'Etat a annulé début octobre l'autorisation de mise sur le marché du pesticide Cruiser 350, accordée pour 2010 par le ministère de l'agriculture.

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 13:13

LEMONDE | 16.11.11 | 14h35   •  Mis à jour le 16.11.11 | 14h56

 
 

D'où vient l'iode radioactif détecté ces derniers jours dans l'air ambiant, en France et dans plusieurs autres pays européens ? Le mystère reste complet. Plus que la radiotoxicité de ces particules, en trop faible concentration pour présenter un quelconque danger, c'est cette énigme qui inquiète.

La présence de ces aérosols, même à l'état de traces, signifie en effet qu'il y a eu - et qu'il y a peut-être toujours - des rejets radioactifs accidentels, vraisemblablement quelque part en Europe centrale. Or aucune déclaration d'accident ou d'incident n'a été faite aux autorités nationales ou internationales compétentes. Les agences de radioprotection en sont donc réduites à remonter, empiriquement, la piste de la contamination.

L'alerte a été donnée la semaine passée , par des échanges informels entre réseaux de surveillance européens. Vendredi 11 novembre, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a indiqué avoir été informée, par l'autorité de sûreté nucléaire de la République tchèque, que "de très faibles niveaux d'iode 131" avaient été mesurés dans l'atmosphère au-dessus de ce pays, au cours des "jours récents".

L'AIEA faisait état de "mesures similaires" dans d'autres régions européennes. Des taux anormaux d'iode 131 auraient notamment été relevés en Hongrie, en Pologne, en Slovaquie, en Autriche et en Allemagne.

"Présence inhabituelle"

En France, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a aussitôt fait analyser, dans son laboratoire d'Orsay (Essonne), les aérosols collectés en permanence par les stations de son réseau de surveillance Opera-Air. Les premiers résultats, issus de prélèvements effectués entre le 4 et le 10 novembre, ont été communiqués mardi. Ils indiquent "la présence de traces d'iode 131 dans l'air à des niveaux ne dépassant pas quelques microbecquerels par mètre cube (µBq/m3)".

Les valeurs mesurées sont de 12 µBq/m3 au Vésinet (Yvelines), 5,7 µBq/m3 à Charleville-Mézières (Ardennes), 4,9 µBq/m3 à Orsay et 0,79 µBq/m3 à Bure (Meuse). Ces quatre stations sont situées dans la moitié nord de la France mais, précise Didier Champion, directeur de l'environnement et de l'intervention à l'IRSN, cela ne signifie pas que l'iode voyageur est absent dans le sud du pays. Les analyses de prélèvements y sont en cours.

"Les niveaux de concentration observés sont sans aucun risque pour la santé des populations", assure l'Institut de radioprotection. Même si elle vient immédiatement à l'esprit, l'analogie avec le "nuage" radioactif de Tchernobyl, qui avait survolé la France entre le 30 avril et le 5 mai 1986, est hors de propos. Dans le cas présent, les concentrations en iode 131 au-dessus de la France sont "plus d'un million de fois inférieures" à celles du panache de Tchernobyl, indique M. Champion. Et cent fois plus basses que celles mesurées sur la France après l'accident de Fukushima.

Pour autant, souligne l'IRSN, "la présence d'iode 131 dans l'air est tout à fait inhabituelle à cette échelle du territoire national, indiquant l'occurrence de rejets radioactifs anormaux dans l'atmosphère".

Les experts ne peuvent qu'avancer des hypothèses sur l'origine de cette pollution. L'iode 131 est un radionucléide généré par la réaction de fission nucléaire. Il peut donc s'être échappé d'un réacteur, même si, pour l'instant, aucun autre produit de fission n'a été détecté. Mais ce radioélément est aussi produit à des fins médicales de diagnostic ou de radiothérapie dans des installations spécialisées où a pu survenir une fuite. Il peut encore avoir été relâché par un site d'entreposage de combustibles nucléaires usés...

"Aucune information"

Toutes les pistes restent ouvertes, à l'exception d'une retombée tardive de l'accident de Fukushima. En raison de la courte vie de ce radioélément, l'iode 131 rejeté dans l'atmosphère au Japon en mars, avant d'être dispersé par les vents, a depuis quasiment disparu.

Pour Didier Champion, il est toutefois probable, au vu des pays affectés, que la source de la contamination se trouve en Europe centrale. Des calculs de "rétrotrajectoires", fondés sur les mouvements des masses d'air, permettront peut-être, espère-t-il, de la localiser. Et de découvrir la nature et la date de l'accident, de la défaillance ou de l'erreur à l'origine d'une contamination qui, localement - c'est-à-dire pour les populations riveraines -, pourrait avoir "un impact non négligeable".

Reste que les failles ainsi mises au jour dans le dispositif de surveillance des activités nucléaires sont pour le moins préoccupantes. Pour Bruno Chareyron, de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), "il est grave que les instances de contrôle internationales ne disposent d'aucune information". Et il est urgent que "l'AIEA mette en place un système d'information permettant de déterminer très rapidement l'origine d'une contamination radioactive".

Pierre Le Hir

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 13:09

Le Monde - 16 novembre 2011

Depuis plusieurs semaines, un journaliste d'El Pais, Francisco Peregil Pecellin, traque en Espagne les traces du "despilfarro", le gaspillage, un terme à retenir dans cette campagne électorale tant il revient fréquemment dans la bouche des électeurs. Constructions monumentales, infrastructures inutilisées : le journaliste recherche tout ce qui est trop grand, trop beau et a coûté trop cher pour ce pays en crise.

L'aéroport "international" de Ciudad Real : 500 millions d'euros d'investissement pour un flop, et une fermeture au bout de trois ans. (Flickr/stephenhaworth)

L'aéroport de Ciudad Real par exemple. Inauguré en décembre 2008, moyennant 500 millions d'euros d'investissement, cet aéroport "international" devait désenclaver cette ville de 70 000 habitants, pourtant reliée en une heure de train à Madrid. Trois ans plus tard, l'aéroport a fermé ses portes. Début novembre, Vueling, la dernière compagnie qui y opérait, a décidé d'y cesser ses vols. L'initiative et les fonds venaient du privé, se défendent les politiques locaux. Ils ont toutefois laissé faire.

En Andalousie, le stade olympique de Séville (120 millions d'euros d'investissement), inauguré en 1999 en vue d'une candidature aux JO, affiche un maigre bilan sportif : une finale de la coupe de l'UEFA en 2003, une finale de la Coupe Davis en 2004 (et celle à venir en décembre), deux finales de la coupe du roi de football, aucun club en résidence.
Il a été rebaptisé le "poyaque". Il faut avoir entendu une fois dans sa vie l'accent andalou pour comprendre cette expression. Le "po ya que" est une variante locale de "pues ya que", "et bien puisque". "Et bien puisqu'on est ici, on pourrait le transformer en ceci. Et bien puisqu'il est là, on pourrait en faire cela."

La Cidade da Cultura, en mai 2011 (Flickr/xornalcerto)

A la fin des années 1990, alors que Bilbao inaugurait son musée Guggenheim, la Galice, à l'Ouest du pays, voulait elle aussi son emblème culturel : une cité de la culture au cœur des monts Gaias, aussi vaste que la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle elle-même. L'objectif était d'accueillir la bibliothèque et les archives de Saint-Jacques, un musée de l'histoire de Galice, un opéra digne du Lincoln Centre à New York, un bâtiment dédié aux nouvelles technologies...  Des six édifices prévus, seuls quatre ont été construits, après un investissement de 400 millions d'euros. Et les événements, conférences et concerts organisés par la Cité de la culture sont loin d'attirer la foule.

Et vous ? Vous vivez en Espagne et avez constaté dans votre ville des exemples d'investissements démesurés ? Racontez-nous ce "despilfarro", en nous précisant le nom de la ville, le type exact de construction, les dates d'inauguration et pourquoi l'infrastructure est peu ou pas utilisée. Vous pouvez aussi nous envoyer vos photos à photoslemonde@gmail.com.

Retrouvez tous les articles sur le "despilfarro" de Francisco Peregil.

M. G.

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 13:05

LEMONDE | 16.11.11 | 11h28   •  Mis à jour le 16.11.11 | 11h33

 
 

 

A New York, le 15 novembre.

A New York, le 15 novembre.Reuters/JESSICA RINALDI

New York Correspondant - La "place rouge" est vide. Il est 10 heures du matin, mardi 15 novembre, et le square Zuccotti, à deux pas de la Bourse de New York, que les "occupants" de Wall Street squattaient depuis deux mois, a été évacué dans la nuit par la police. "Malheureusement, une minorité [y] avait créé une situation intolérable", a déclaré le maire, Michael Bloomberg, pour justifier son ordre. Il usait de l'argument de salubrité publique brandi depuis trois jours par les édiles d'Oakland (Californie), Portland (Oregon) et Salt Lake City (Utah) pour procéder de même avec leurs propres "occupants".

Il ne s'agit aucunement de faire taire les contempteurs de Wall Street et de ses acteurs, clament-ils tous, mais ce mouvement aurait laissé s'installer en son sein des éléments incontrôlés – sans-abri, délinquants… – qui auraient rendu les lieux à ciel ouvert où ils se sont installés "dangereux sur le plan sécuritaire et sanitaire". Une assertion que les "occupants" contestent vigoureusement.

"Les policiers sont arrivés vers 1heure, raconte Kevin Sheneberger, un jeune cuisinier qui travaille le jour et vient chaque soir dormir ici pour soutenir le mouvement. Ils nous ont dit de laisser l'essentiel de nos affaires, de ne prendre que quelques effets et que nous serions hébergés pour la nuit. Ils disaient n'être là que pour nettoyer les lieux." Résultat, tempête-t-il, une fois les "occupants" sortis, ils ont vu les forces de l'ordre "tout emporter, tentes, livres, matériel de l'infirmerie, ordinateurs privés, et les jeter dans une benne où un compresseur compactait tout".

Un des avocats attitrés du mouvement, Michael Rattner, du Centre des droits constitutionnels, s'insurge pour un autre motif. Ses confrères ont déposé un recours en référé contestant la décision de M. Bloomberg d'autoriser les manifestants à revenir au square après son nettoyage mais leur interdisant d'y camper la nuit. Or, Lucie Billings, juge de permanence de la Cour suprême de l'Etat, leur a donné raison. Avant que la justice ne se prononce sur le fond, elle a intimé aux forces de l'ordre "l'interdiction d'évincer des protestataires légalement sur les lieux (…) et de les empêcher de revenir au square avec leurs tentes et leurs autres biens".

Sur place, les "occupants" brandissent le jugement. Les policiers, imperturbables, leur barrent toujours la route. "Le recours que la ville a déposé n'est pas suspensif. Mais dans ce pays, que vaut la Constitution face au 1 % ? [par opposition aux 99 % que disent représenter les "indignés"]", constate, désabusé, l'avocat. En soirée, M.Bloomberg obtiendra gain de cause: un nouveau juge validera la légalité des expulsions.

Toute la journée, les signes de sympathies se sont multipliés à l'égard des "occupants". Robert Williams, 48 ans, qui travaille à Wall Street chez un important investisseur, dit n'être "absolument pas d'accord avec eux", mais "leur droit à manifester est imprescriptible, ou alors on n'est plus en Amérique". Sur le trottoir, un jeune brandit une pancarte interpellant le président: "Obama, dis quelque chose!". Or, non seulement le président se tait, mais sur place beaucoup le soupçonnent de compromission. "Il est en campagne, il a besoin de l'argent de Wall Street. Que les maires cherchent à nous briser, ça l'arrange", dit l'occupant Jed Brandt.

Si, à l'approche des rigueurs hivernales, le maire a fait le pari du délitement du mouvement par absence de perspective, "il s'est lourdement trompé", assure Michael Levitin, un des éditeurs de The Occupied Wall Street Journal, qui a publié, mardi, 20 pages de posters, slogans et dessins de presse furieusement "Mai 68".

Une manifestation est appelée, jeudi à New York, pour marquer le deuxième mois d'existence du mouvement. Ses dirigeants espèrent voir affluer beaucoup de monde. Un succès, ou un échec, devrait fournir une première indication quant à son avenir.

Sylvain Cypel

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