Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 20:43
*Note perso : Je vous invite vivement à écouter la conférence

« Du Sud au Nord : dette et austérité. Quelles alternatives ? » avec Eric Toussaint (CADTM) et Patrick Saurin (Syndicat SUD Banque Populaire-Caisse d’Epargne) qui a eu lieu à Nîmes le 10 novembre. Pour y accéder, appuyer sur la touche "Ctrl" de votre clavier et cliquer sur le lien ci-dessous :  

http://www.cadtm.org/Du-Sud-au-Nord-dette-et-austerite

 

Ainsi qu'à visualiser la vidéo "debtocraty" publiée sur notre  blog le 13 Novembre à 14h09 dans la rubrique "alertes- ce que vous devriez savoir" ou en suivant le lien ci-dessous

http://www.dailymotion.com/video/xik4kh_debtocracy-international-version_shortfilms


 


Pour recevoir directement les infos d'attac Nîmes, merci de nous laisser votre adresse à  nimes@attac.org
%
Pour adhérer à ATTAC %

Lettre d’ATTAC Nîmes


Sommaire :
1/ Infos
2/ Agenda : prochaines dates !

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%
• Infos :

1/ Dette publique :
Ø  L’appel à signer pour demander un audit citoyen de la dette publique et à diffuser autour de vous : http://www.audit-citoyen.org/
 
Ø  Pour (ré)écouter la conférence « Du Sud au Nord : dette et austérité. Quelles alternatives ? » avec Eric Toussaint (CADTM) et Patrick Saurin (Syndicat SUD Banque Populaire-Caisse d’Epargne) qui a lieu à Nîmes le 10 novembre : http://www.cadtm.org/Du-Sud-au-Nord-dette-et-austerite
 
Ø  Un collectif départemental a été créé suite à cette réunion publique du 10 novembre à Nîmes : contact pour le rejoindre : cac30@laposte.net et plus d’infos prochainement
 
Ø  Pour les personnes qui n’auraient pas encore vu le très bon documentaire DEBTOCRACY : http://www.dailymotion.com/video/xik4kh_debtocracy-international-version_shortfilms (cliquer sur CC pour choisir les sous-titres)
 
Ø  Le livre ATTAC « LE PIEGE DE LA DETTE PUBLIQUE – comment s’en sortir »   http://www.france.attac.org/livres/le-pi-ge-de-la-dette-publique
 
2/ Les banques françaises au banc d’essai : le tout nouveau bilan d’ATTAC et des Amis de la Terre : http://www.france.attac.org/articles/les-banques-francaises-au-banc-dessai 
 
3/ ATTAC interpelle les candidats sur la crise :
 

 
• Agenda : les prochaines dates…de bonnes choses en perspective !

> Lundi 21 novembre 20h30:
Au cinéma Sémaphore, projection-débat du film « octobre à Paris »  avec le collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici », à l’occasion de la commémoration du 50ème anniversaire du massacre de centaines d’algériens à Paris le 17 octobre 1961. Avec Jean-Luc Einaudi, historien.
 

> Lundi 28 novembre 18h30 :
« Conférence gesticulée : Exploiter mieux pour profiter plus, une autre histoire du management» par la SCOP le Pavé (initiative du syndicat SUD Conseil Général) à l’auditorium du Conseil Général.
« Quand les résultats d'une action sont définis avant qu'elle n'ait commencée, quand les réunions sont organisées comme des messes, quand la parole est monopolisée par des "experts" qui disent s'appuyer sur la parole des agents de terrain sans que ceux-ci ne soient réellement consultés, c'est qu'on se moque des agents, non ? Non, c'est simplement le résultat d'une politique de management qui sévit dans beaucoup d'administrations, dont la nôtre ».
Du fond et de la forme, car en plus c’est très drôle ! Toutes les infos ici
 

> Jeudi 8 décembre à 20h :
Rencontre-débat avec François RUFFIN, journaliste (Là-bas si j’y suis-France Inter, Monde Diplo et Fakir) « contre le fatalisme, vive le protectionnisme ?!? » avec le Repaire de « là-bas si j’y suis » de Nîmes et avec les Amis du Monde Diplo 30. A l’auditorium du Centre PABLO NERUDA.
En tournée entre le Var et Nîmes, François RUFFIN viendra présenter son nouveau livre : ‘LEUR GRANDE TROUILLE – journal intime de mes « pulsions protectionnistes »’. Un riche débat en perspective !
 

Depuis dix ans, François Ruffin visite des usines, voit des ouvriers manifester, désespérer, et avec, toujours, au bout, la défaite. «Ça lasserait le plus vaillant des soldats, écrit-il, tant de défaites accumulées. Ça m’a lassé. Le dégoût est monté lentement, comme une marée. Mais là, avec les Parisot, il s’est installé, définitif. Il faut préparer la contre-offensive ». Quelle est leur grande trouille ? Il suffit de peu d’analyse. A chaque intervention du Medef, la même rengaine : «Nous attendons des responsables politiques qu’ils écartent toute mesure protectionniste». Tous copains sur un thème ; patrons européens, américains, canadiens, japonais repoussent le spectre du protectionnisme. Voilà leur talon d’Achille. Contre leur libre-échange, des barrières douanières, des taxes aux frontières, des quotas d’importation. C’est notre dernière arme.
A partir de reportages, de rencontres avec des syndicalistes, des patrons, des économistes et des douaniers, François Ruffin explore brillamment cette «hypothèse interdite».
 
*François Ruffin est journaliste, collabore au Monde Diplomatique,
à l’émission « Là-bas si j’y suis » de Daniel Mermet  et est fondateur du journal Fakir.
Il est l’auteur de « Les petits soldats du journalisme » en 2003, de « Quartier Nord » en 2006 et de « La guerre des classes » en 2008.
 
 
A l’issue de la conférence, François Ruffin dédicacera son nouveau livre :
« Leur grande trouille » aux éditions Les Liens Qui Libèrent.
 
François Ruffin sera à Bagnols en Forêt (83) le 5 décembre, à Marseille le 7 décembre
et à Nîmes le 8 décembre 2011.
 



 

%
site ATTAC France : http://france.attac.org site ATTAC Gard : http://local.attac.org/attac30
Partager cet article
Repost0
21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 14:01

franche-comte.france3.f - Publié le 21/11/2011 | 11:46

Par F.P  

 

200 personnes ont manifesté sur le site pour dénoncer les travaux entrepris par le conseil général de Haute-Saône.

Ils ne désarment pas. Mieux : ils s'organisent. Dimanche après-midi, 200 personnes ont tenu à manifester leur ferme opposition aux travaux engagés par le conseil général de Haute-Saône sur le site de la Planche-des-belles-Filles qui doit accueillir une arrivée du Tour de France 2012. 

12 associations de défense de l'environnement et partis politiques ont créé un collectif de protestation : ils dénoncent "la gabegie financière, l'opacité du dossier, (...) l'intolérable atteinte au site et à son environnement, (...) la non prise en compte des aspects humains et l'absence de concertation avec les acteurs locaux, (...), un déni de démocratie préjudiciable."

A suivre dans ce dossier : le 24 novembre, le tribunal administratif examinera le recours déposé par la Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-Sol et des Chiroptères de Franche-Comté. Son avocat, Etienne Tête, espère obtenir l'interruption des travaux en s'appuyant sur ce qu'il prétend être des irrégularités administratives.

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 13:56

 

/tianplus.blogs.nouvelobs.com - 21.11.2011

Capture d’écran 2011-11-21 à 14.13.21.png

Cette vidéo a été mise en ligne sur de nombreux sites sur InternetUne vidéo où l’on découvre un policier de l’antenne de Davis de l’université de Californie vaporiser abondamment sur le visage, un gaz orange, plusieurs personnes au cours d’une manifestation d’étudiants contre la hausse des frais scolaires.

Deux étudiants avaient été hospitalisés après avoir reçu ce gaz.

Plus légèrement intoxiqués, neuf autres étudiants avaient été soignés sur place par les secours.

Samedi, la présidente de l’université a condamné l’usage "regrettable et inadapté" de ces bombes au poivre.

Une enquête doit être diligentée sur ces faits.


A la suite de ces violences, deux policiers ont été suspendus de leur fonction.


(Source : France24 / TF1News)

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 13:52

L'Expansion.com avec AFP - publié le 21/11/2011 à 11:35

Le cabinet de lobbying Clark Lytle Geduldig & Cranford offre 850 000 dollars à l'Association des banques américaines pour saper médiatiquement le mouvement Occupy Wall Street.

 

Ces indignés de Wall street protestent contre les financiers à l'origine de la crise, l'inégalité croissante et les défaillances des politiques, qu'ils accusent d'être soumis aux grands patrons de la finance ou des entreprises. Ils affirment représenter les aspirations de 99% des américains, arguant que 1% de la population possède l'essentiel des richesses et est constamment privilégié.
Ces indignés de Wall street protestent contre les financiers à l'origine de la crise, l'inégalité croissante et les défaillances des politiques, qu'ils accusent d'être soumis aux grands patrons de la finance ou des entreprises. Ils affirment représenter les aspirations de 99% des américains, arguant que 1% de la population possède l'essentiel des richesses et est constamment privilégié.
Lucas Jackson / Reuters

Des lobbyistes réputés, liés aux banques, ont proposé un plan de 850.000 dollars pour attaquer le mouvement Occupy Wall Street (OWS) et les hommes politiques qui lui seraient favorables, a rapporté samedi la chaîne de télévision américaine MSNBC. Dans un mémo de quatre pages, la firme de Washington Clark Lytle Geduldig & Cranford (CLGC) propose à l'Association des banques américaines (ABA) de mener une "recherche" sur Occupy Wall Street pour "construire un récit négatif" sur le mouvement, "à placer dans les médias", ainsi que sur "ceux qui les soutiennent", selon ce mémo publié par MSNBC. Si les démocrates soutiennent OWS, "cela voudrait dire davantage qu'une gêne passagère pour Wall Street. Cela peut avoir un impact de très longue durée, politique et financier, pour les compagnies au coeur" de Wall Street, ajoute ce mémo.

"C'est peut-être facile de rejeter OWS comme un groupe de manifestants désordonnés mais ils ont démontré qu'ils devaient plutôt être traités comme des concurrents organisés, très habiles et capables de travailler les médias. Pour contrer cela, nous devons faire de même", écrit CLGC qui s'inquiète également d'un possible terrain d'entente entre le Tea Party et Occupy Wall Street, qui pourrait devenir "explosif".

Deux des associés de CLGC travaillaient précédemment pour John Boehner, le républicain président de la chambre des représentants, selon MSNBC. Un porte-parole de l'ABA a confirmé avoir reçu ce mémo. "Nous ne l'avions pas demandé et nous avons décidé de ne pas y donner suite", a-t-il précisé à "Up w/Chris Hayes", l'émission de MSNBC qui en a fait état.

Le mouvement Occupy Wall Street, né il y a deux mois à New York, dénonce la cupidité du monde de la finance et les 1% les plus riches. Un an avant les élections présidentielles et législatives, il assure vouloir rester indépendant.

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 13:45

Un pays en «état de necessité» est autorisé par le droit international à cesser de rembourser, soulignent Renaud Vivien et Yorgos Mitralias, du Comité pour l'annulation de la dette du tiers-monde (CADTM).



---------------

puceinvite.jpgUn gouvernement d'union nationale vient de se former en Grèce avec comme premier ministre Lucas Papademos, ancien vice-président de la Banque centrale européenne (BCE). La priorité de ce nouveau gouvernement est de défendre le «plan de sauvetage» européen élaboré le 27 octobre à Bruxelles. Cette soumission des autorités grecques à leurs créanciers, en plus de constituer un déni démocratique supplémentaire à l'égard du peuple qui continue à se mobiliser contre les plans d'austérité à répétition, risque bien d'entraîner tout le pays dans un suicide collectif.

Comme le souligne la Commission (citoyenne) grecque d'audit sur la dette publique, l'accord du 27 octobre ne résout pas le problème de la dette, mais au contraire donne lieu à de nouveaux fardeaux. La restructuration de la dette prévue dans le plan de sauvetage entraînera notamment, une fois encore, la réduction des retraites, des allocations sociales et des salaires ainsi que des licenciements massifs de travailleurs du secteur public, appauvrissant encore davantage le peuple grec. L'objectif officiel serait de réduire la dette publique à 120% du PIB à l'horizon 2020, ce qui ne lui enlèvera pas son caractère «insoutenable». En effet, si ce niveau était «soutenable», pourquoi l'Italie, qui affiche le même ratio, est-elle sommée par la Troïka (Banque centrale européenne, Commission européenne et FMI) de réduire sa dette?

Pour la Commission grecque d'audit sur la dette publique, il ne faut rien attendre des créanciers. La suspension unilatérale du paiement de la dette publique combinée à l'audit sont d'une nécessité vitale. Cet audit, qui doit être démocratique (placé sous le contrôle de la population), permettra de faire la lumière sur la partie de la dette illégale, illégitime et non conforme à la Constitution. Rappelons, en effet, que les dettes contractées depuis 2010 à l'égard de la Troïka sont issues d'accords odieux qui violent de façon manifeste la Constitution, notamment en supprimant le salaire minimum légal.

Aujourd'hui, la population grecque est en situation de détresse. En octobre 2011, le taux de demandeurs d'emploi a atteint 22%, culminant à 40% chez les jeunes. Les contrats à temps plein sont convertis en contrat à temps partiel ou soumis au chômage partiel, avec d'importantes réductions de salaire. Sur une période de 1 à 4 mois, un tiers des salariés du privé n'a pas été payé; des dizaines de milliers d'entreprises ont déjà mis la clé sous la porte (14 000 au premier trimestre 2011) tandis que d'autres sont actuellement en procédure de liquidation judiciaire. A cette crise économique et sociale s'ajoute aujourd'hui une crise sanitaire. Selon Médecins sans frontières, 30% des Grecs se soignent dans des cliniques de rue (contre 5% auparavant). Certaines entreprises pharmaceutiques refusent même de livrer certains hôpitaux, de peur de ne pas être payées. Les retraités, les chômeurs, les sans-abri, les personnes touchées par le VIH et la tuberculose sont privées de couverture maladie. A ceux-là s'ajoutent les 22% de la population active non déclarée, qui n'ont donc aucune couverture sociale. Les coupes dans certains budgets liés à la santé comme l'assistance sociale et le traitement de certaines maladies peuvent aller jusqu'à 80% (1) !

Dans ces conditions, refuser de rembourser la dette publique pour donner la priorité aux droits du peuple grec n'est plus un choix mais une nécessité. La députée grecque Sofia Sakorafa l'a d'ailleurs clairement exprimé le 3 novembre dans l'enceinte du Parlement: «Plus que jamais, il est nécessaire de construire un mouvement social avec comme axe principal la survie économique et sociale de notre peuple et comme instrument la cessation des remboursements de cette grande partie de la dette qui est illégitime».

Mais est-ce qu'un gouvernement peut légalement décider de ne pas rembourser sa dette au motif que sa population est en danger? Oui, car l'argument juridique de l'état de nécessité le justifie pleinement. L'état de nécessité correspond à une situation de danger pour l'existence de l'État, pour sa survie politique ou sa survie économique. La survie économique se réfère directement aux ressources dont un État peut disposer pour continuer à satisfaire les besoins de la population, en matière de santé, d'éducation, etc. Le remboursement de la dette, l'application des mesures d'austérité et la perte de souveraineté engendrés par les accords conclus avec la Troïka mettent la Grèce, dont la première obligation en tant qu'État est de respecter les droits humains de sa population, en danger.

En droit international, un des éléments fondamentaux de l'État est sa population. L'État a des obligations vis-à-vis de ses nationaux et des étrangers qui se trouvent sous sa juridiction. Cette obligation l'emporte sur tous les autres engagements pris par l'État comme ceux à l'égard de ses créanciers. Comme le souligne la Commission du droit international de l'ONU à propos de l'état de nécessité: «On ne peut attendre d'un État qu'il ferme ses écoles et ses universités et ses tribunaux, qu'il abandonne les services publics de telle sorte qu'il livre sa communauté au chaos et à l'anarchie simplement pour ainsi disposer de l'argent pour rembourser ses créanciers étrangers ou nationaux. Il y a des limites à ce qu'on peut raisonnablement attendre d'un État, de la même façon que pour un individu.»

Il est de l'intérêt vital de la Grèce d'utiliser l'argument de l'état de nécessité pour se libérer de l'emprise de ses créanciers. Le pays a les moyens de se passer de la prétendue «aide» accordée par ses créanciers en échange de sa docilité. D'une part, les 8 milliards d'euros espérés au titre de la sixième tranche du prêt de 2010 ne resteront pas dans le pays mais serviront directement à rembourser les créanciers de la Grèce; d'autre part, ils ne pèsent pas lourd par rapport aux avoirs grecs placés à l'étranger, qui représentent des centaines de milliards d'euros. En plus du rapatriement de ses capitaux, d'autres mesures pourraient être prises comme la renationalisation (sous le contrôle des travailleurs) des secteurs stratégiques de l'économie, actuellement entre les mains de sociétés transnationales.

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 13:39

Le Monde - 20 novembre 2011

 

Le vendredi, entre 17h30 et 19h30, trente familles de Sucy se retrouvent dans l’enceinte du Fort pour un cérémonial hebdomadaire. Elles sont membres de l’Association pour le maintien de l’agriculture paysanne (Amap).

Pour les non-initiés, en voici, en gros, le principe : les adhérents signent un contrat annuel avec un producteur et s’engagent à lui acheter telle quantité de légumes qu’ils lui payent d’avance. Le maraîcher peut ainsi adapter sa production aux besoins. Il dispose en outre d’un revenu garanti et d'une avance de trésorerie en début de saison. Le système favorise les circuits courts, à tous les sens : proximité géographique et vente directe au consommateur. Il encourage également la consommation de produits de saison.

©Antonin Sabot / Le Monde.fr

L’Amap de Sucy a passé un accord avec une productrice en reconversion bio de Mandres-les-Roses, commune située comme Sucy-en-Brie dans le Val-de-Marne. Chaque semaine, de la mi-avril à la mi-décembre, des membres vont à tour de rôle chercher la cargaison qu’a sélectionnée le maraîcher. C’est une réelle contrainte d’emploi du temps et, chaque fois, une surprise quand le livreur ouvre le coffre de sa voiture : le producteur décide du contenu du panier, en fonction de la météo et de l'avancement de la pousse. Ce vendredi, c’était potimarrons, navets, topinambours, tomates de variétés tardives, céleris raves et bottes de persil.

Les membres de l'association découvrent sur place les légumes proposés. ©Antonin Sabot / Le Monde.fr

"Ca ne fait pas un peu beaucoup de persil ?", s’inquiète une adhérente devant la taille des bottes. "Mais, non, tu le coupes finement et tu le conserves au frais. Tu peux le garder plusieurs semaines", la rassure une autre. Des recettes pour accommoder le topinambour sont échangées, héritées de la grand-mère et sans doute expérimentées par l’aïeule pendant la guerre... Des légumes oubliés, négligés ou méprisés sont ainsi réhabilités, dont on ne sait quel accueil leur réservent les enfants, le soir à table.

Ce vendredi, l'arrivage de légumes de saison se compose de navets, topinambours, tomates tardives, céleris, potimarrons et persil. ©Antonin Sabot / Le Monde.fr

Peggy Mousseau débarque de son coffre des sacs de pain. Elle vient de Réau, en Seine-et-Marne, où un boulanger propose du pain bio, fait avec la farine d’un blé qu’il produit lui-même. Il y a également des œufs sur l’étal, venus d'un autre producteur bio local.

"En cas d’absence, il est possible de donner son panier à quelqu’un d’autre", explique Brian Gallay qui inscrit sur un tableau les quantités de chacun : on peut choisir un panier ou un demi-panier, selon la taille du foyer. D’autres petites mains pèsent et répartissent les légumes qui finissent dans les cabas.

Petit panier ou grand panier sont calibrés pour que chacun emporte la même quantité. ©Antonin Sabot / Le Monde.fr

©Antonin Sabot / Le Monde.fr

La pesée des topinambours. ©Antonin Sabot / Le Monde.fr

L’Amap de Sucy a été lancée il y a quatre ans (il en existe aujourd’hui plusieurs centaines dans toute la France). Un entrefilet dans le journal municipal et le succès a été immédiat. "Nous avons une liste d’attente d’une quinzaine de personnes", explique Catherine Bouriez, membre de l’association depuis deux ans. Les familles ont l’assurance de produits frais et, même si ce n’est pas la motivation première, moins chers.

Tous les produits sont bios. ©Antonin Sabot / Le Monde.fr

©Antonin Sabot / Le Monde.fr

Tout cela fleure bon le militantisme, évidemment. On imagine déjà les salves ironiques contre ces rétrogrades autarciques, ces adversaires de la mondialisation, ces écologistes des villes qui se donnent bonne conscience. Marianne Grange se moque de ces moqueries: "Il y a l’envie d’agir collectivement, de ne pas rester spectateur de notre mode de développement, en se contentant de bla-bla sur l’environnement." L’adhérente convient que cela demande de prendre un peu de temps, ne serait-ce que celui de cuisiner.

Même s'il peut y avoir quelques tiraillements sur qui fait quoi, les participants disent également apprécier comme une vraie richesse la convivialité de ce moment.

©Antonin Sabot / Le Monde.fr

Lire aussi sur le blog de Saint-Pierre-des-Corps, Les épines fortes: des batavias 24h/24

 

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 13:35
| Par Fabrice Arfi et Michel Deléan

Liliane Bettencourt, 89 ans, l'héritière de l'empire L'Oréal, et son mari André, mort en 2007, ont dissimulé pendant des décennies au fisc français l'existence de douze comptes bancaires domiciliés en Suisse et à Singapour, selon les données inédites d'un contrôle fiscal auquel Mediapart a eu accès. La dissimulation des avoirs bancaires étrangers de l'actuelle propriétaire du leader mondial des cosmétiques a été consignée par un agent de la Direction nationale des vérifications de situations fiscales (DNVSF) dans un rapport de synthèse daté du 31 août 2011.

 

L. Bettencourt  
L. Bettencourt© Reuters

Les douze comptes cachés de la milliardaire, sur lesquels dormaient 99.846.498 euros à la fin de l'année 2010 (contre plus de 121 millions d'euros deux ans plus tôt), ont été abrités par six établissements bancaires distincts: la Banque cantonale vaudoise (BCV), l'Union des banques suisses (UBS), Julius Bär, Hyposwiss, la banque genevoise Baring Brothers et, à Singapour, une succursale de la LGT – une banque du Liechtenstein à l'origine.

Cette dissimulation dépasse donc largement ce que laissait entrevoir le contenu des enregistrements clandestins réalisés au domicile de Liliane Bettencourt par son majordome, que Mediapart avait révélés à l'été 2010. Dans les bandes pirates, l'ancien gestionnaire de fortune de la milliardaire, Patrice de Maistre, évoquait en effet l'existence de – seulement – deux comptes en Suisse. Il y en avait, en réalité, dix de plus.

D'après les constatations du fisc, aidé dans ses recherches par les successeurs de M. de Maistre, l'héritière de L'Oréal était la bénéficiaire économique de tous ces comptes au moment de leur rapatriement en France, décidé fin 2010 après la révélation de l'affaire Bettencourt.

Les données bancaires, dont dispose aujourd'hui l'administration fiscale française, laissent apparaître que certains comptes ont connu une existence mouvementée ces trois dernières années, avec de vertigineuses disparitions de capitaux qui restent, pour l'instant, inexpliquées. Ainsi, un compte ouvert à la banque Hyposwiss au nom de la société Noblesse Trading Inc. a vu son solde passer, entre le 31 décembre 2007 et le 31 décembre 2009, de 23.421.267 euros à... zéro euro, sans que ledit compte soit clos.

5 millions de francs suisses pour les bonbons

Un autre compte, ouvert cette fois à la Banque cantonale vaudoise sous le nom de code «Sulki», a vu son solde passer, entre fin 2008 et fin 2009, de 59.709.756 euros à 1.848 euros, peut-on lire dans le rapport de la DNVSF.

 

A. Bettencourt  
A. Bettencourt© Reuters

Le plus fourni des douze comptes offshore des Bettencourt, baptisé «Bora», lui aussi ouvert à la Banque cantonale vaudoise, a été fermé en août 2008. Il était alors crédité de 92.422.137 euros. Or, d'après une quinzaine de virements bancaires auxquels Mediapart a pu avoir accès, ce compte, qui aurait été ouvert au milieu des années 1970 par André Bettencourt à l'époque de l'accord actionnarial passé entre L'Oréal et le groupe suisse Nestlé, n'a jamais cessé d'opérer des versements, suspects par nature.

Certaines sommes en jeu donnent le tournis. Le 11 juillet 2000, un virement de quatre millions de francs suisses (3,2 millions d'euros) est ainsi effectué vers la Discount Bank & Trust Company. Le 2 avril 2001, rebelote: la même somme vers la même banque. Le 11 juin 2003, à nouveau quatre millions de francs suisses qui décollent du compte «Bora» des Bettencourt en direction, cette fois, de la banque Hottinguer & Cie, à Zurich.

Le 1er novembre 2004, un virement de 5 millions de francs suisses (4 millions d'euros) part vers l'Union bancaire privée (UBP). Le libellé du virement indique «Communications: bonbons Boissier». Le 29 novembre 2005, quatre millions de francs suisses repartent vers l'UBP. Et le 2 octobre 2006, deux millions de francs suisses (1,6 million d'euros) sont virés de «Bora» à destination de «1 bénéficiaire», est-il benoîtement indiqué sur le bordereau de la Banque cantonale vaudoise.

Hormis tous ces montants qui se chiffrent en millions d'euros, le compte «Bora» des Bettencourt a également opéré de nombreux virements de moindre ampleur sur la même période, c'est-à-dire entre 2000 et 2008 : 262.000 francs suisses par-ci (janvier 2005), 276.000 par-là (janvier 2006), 314.000, 140.000 et 235.000 pour la seule année 2007, 140.000 en 2008.

Où est passé l'argent et à quoi a-t-il servi? Seule une commission rogatoire internationale diligentée par un juge d'instruction pourrait répondre à ces deux questions cruciales et, donc, identifier les heureux bénéficiaires du trésor caché des Bettencourt. Les juges de Bordeaux, chargés des différents volets de l'affaire Bettencourt, notamment ceux concernant le blanchiment de fraude fiscale et le financement politique, le feront-ils ?

« Ce compte-là, on va le mettre à Singapour »

 

Patrice de Maistre  
Patrice de Maistre© Reuters

Parmi les comptes cachés de Liliane Bettencourt, le fisc français a également appris l'existence de l'un d'entre eux hébergé à Singapour sur un compte de la LGT Bank, avec un solde créditeur de 3,2 millions d'euros au 31 décembre 2009. Il pourrait s'agir du compte évoqué par Patrice de Maistre dans l'une des conversations d'affaires qui ont été surprises grâce au dictaphone-espion du maître d'hôtel de Liliane Bettencourt.  

L'échange est daté du 27 octobre 2009 :

Patrice de Maistre : «Je voulais vous dire que je pars en Suisse tout à l'heure pour essayer d'arranger les choses. Et vous allez voir Me Goguel (ancien avocat fiscaliste de Mme Bettencourt) aujourd'hui ou demain. Et il faut qu'on arrange les choses avec vos comptes en Suisse. Il ne faut pas que l'on se fasse prendre avant Noël.

Liliane Bettencourt : Que l'on se fasse prendre comment ?

PdM : A partir de janvier – c'est M. Woerth qui a fait la loi –, la France peut demander aux Suisses si vous avez un compte là-bas. Je suis en train de m'en occuper et de mettre un compte à Singapour. Parce qu'à Singapour, ils ne peuvent rien demander. Mais Goguel m'a dit que vous aviez un autre compte mais je ne suis pas au courant. (...) J'y vais toutes les semaines en ce moment (en Suisse).

LB : Vous pensez régler le problème?

PdM : Oui. Pour le moment, on est en train de s'en occuper. (...) Ce compte-là, on va le mettre à Singapour où vous aurez la paix.(...) Il est de 12 ou 13 millions, c'est beaucoup d'argent. Et vous en avez un autre, paraît-il, beaucoup plus important.»

Cette discussion est à l'image de nombreuses autres figurant dans les bandes pirates du majordome, où apparaît comme une obsession aux yeux de Patrice de Maistre le fait de ne surtout pas déclarer au fisc français les avoirs cachés des Bettencourt. Sa crainte ? Que « le fisc tire un fil », dira-t-il dans une conversation de novembre 2009.

Grâce aux révélations successives de Mediapart, le fisc a donc tiré le fil. Ce qu'il n'avait jamais fait jusqu'ici, suscitant de légitimes interrogations sur une clémence fiscale surpenante en faveur de Mme Bettencourt. Notamment à l'époque où Eric Woerth, dont la femme a travaillé au service de la milliardaire, a été ministre du budget, entre 2007 et 2010 ; à l'époque où, pendant que Liliane Bettencourt était l'une des plus généreuses donatrices de l'UMP et un soutien inébranlable de Nicolas Sarkozy, le même Eric Woerth était le trésorier du parti présidentiel.

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 13:32

LEMONDE.FR avec AFP | 21.11.11 | 14h27

 
 

 

En Turquie, à la frontière avec l'Iran, une zone militarisée à plus de 2 500 mètres d'altitude, les migrants "sont exposés à des traitements inhumains".

En Turquie, à la frontière avec l'Iran, une zone militarisée à plus de 2 500 mètres d'altitude, les migrants "sont exposés à des traitements inhumains".AFP/CARLO HERMANN


Près de 400 000 migrants ont été empêchés en 2010 de rejoindre l'Union européenne, qui continue de renforcer l'externalisation, voire la privatisation des contrôles aux frontières, selon le dernier rapport du réseau Migreurop. Cette troisième enquête, intitulée "Aux bords de l'Europe : l'externalisation des contrôles migratoires", s'intéresse particulièrement au sort des migrants à la frontière orientale de la Turquie avec l'Iran et aux "passagers clandestins" à bord des bateaux de la marine marchande.

"En 2010, plus de 393 000 ressortissants extracommunautaires ont essuyé un refus d'entrée aux frontières extérieures de l'Union européenne : 336 789 aux frontières terrestres, 50 087 dans les aéroports et 6 704 aux frontières maritimes", détaille le rapport.

"PASSAGERS CLANDESTINS"

Migreurop regroupe une quarantaine d'associations européennes et africaines militant pour le droit d'émigrer. Le réseau a fait le choix de s'intéresser aux "passagers clandestins" des navires de la marine marchande "parce que ces situations révèlent un transfert de responsabilité de l'autorité publique vers les acteurs privés sur les plans des contrôles frontaliers et de la prise en charge des migrants interceptés", explique-t-il.

Il a mené son enquête dans 23 ports situés dans sept pays de l'UE (Allemagne, Bulgarie, Chypre, Espagne, France, Italie, Pays-bas) et dans un pays du Maghreb (Maroc). Depuis la mise en place en 2004 du code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires, conséquences des attentats du 11-septembre, le nombre de ces "passagers clandestins" a diminué du fait des contrôles plus sévères dans les ports où les conteneurs doivent être plombés.

Résultat : les migrants voyagent dans des conditions qui mettent leur vie en péril. Mais, comme la plupart des pays refusent de les laisser débarquer, ils poursuivent parfois leur périple, "trimballés de port en port, enfermés dans une cabine, sans possibilité d'en sortir". Quand les "clandestins" peuvent être expulsés, "des agents privés (sociétés de sécurité et de gardiennage) sont fréquemment mobilisés" au mépris des législations nationales, qui confient à la police et à la gendarmerie les missions de "recherche, arrestation et consignation de migrants en situation irrégulière", dénonce Migreurop.

En Turquie, à la frontière avec l'Iran, une zone militarisée à plus de 2 500 mètres d'altitude, les migrants "sont exposés à des traitements inhumains aussi bien de la part des passeurs que des autorités turques qui les arrêtent et les placent dans les geôles".

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 13:25

Cahier Géo&Politique du "Monde", daté du dimanche 20 - lundi 21 novembre | LEMONDE | 21.11.11 | 09h09

 
 

 

Les mineurs papous réclament des hausses de salaires mais le propriétaire du site, le groupe américain Freeport, refuse de céder.

Les mineurs papous réclament des hausses de salaires mais le propriétaire du site, le groupe américain Freeport, refuse de céder.REUTERS/Stringer Indonesia

Bali (Indonésie), envoyé spécial - C'est une grève lointaine qui paralyse depuis des semaines les activités d'une gigantesque mine d'or et de cuivre située au pied d'une montagne reculée, dans l'extrême orient de l'Indonésie. Une province peuplée en majorité par des tribus de l'ethnie papoue. Mais pour lointaine qu'elle soit, cette grève observée par plus d'un tiers des 23 000 mineurs est en train de faire flamber les cours sur les marchés mondiaux : possédée à 90,6 % par le géant américain Freeport McMoRan – le reste étant détenu par l'Etat indonésien –, cette mine recèle l'une des plus grandes quantité mondiale de cuivre et d'or.

Les mineurs protestent contre des salaires insuffisants compte tenu de leurs conditions de travail, des dangers qu'ils prennent et du coût de la vie dans cette province reculée de Papouasie, située à plus de 4 000 kilomètres à l'est de la capitale, Djakarta. Cela fait plusieurs semaines que la colère gronde dans la zone, où plus de 8 000 mineurs, en majorité papous, bloquent les routes d'accès, empêchant les non grévistes d'accéder au chantier. Le conflit est entré dans son troisième mois, le 16 novembre, sans aucun signe de règlement à l'horizon. Les appels du président indonésien, Susilo Bambang Yudhoyono, à une "résolution appropriée" de la querelle sont restés sans réponses.

GRAVES ATTEINTES AUX DROITS DE L'HOMME

La province où est située la mine englobe la partie occidentale d'une très grande île dont les régions orientales forment l'Etat de Papouasie Nouvelle Guinée, indépendant depuis 1975, après une longue tutelle australienne et allemande. Appelée province de "Papua" en indonésien, l'ouest de cette même île fut hollandaise avant d'être rattachée formellement à l'Indonésie en 1969.

Depuis, cette région est des plus instables : un conflit largement ignoré du monde extérieur perdure entre des séparatistes papous et l'armée indonésienne, restée toute puissante dans cette province placée sous quasi contrôle militaire. Et interdite aux journalistes occidentaux. Les soldats indonésiens sont perpétuellement accusés de graves atteintes aux droits de l'homme contre la population indigène. Des milliers de manifestants ont encore défilé, le 14 novembre, dans la capitale provinciale, Jayapura, pour réclamer l'indépendance.

Les mineurs de la mine Glasberg, qui sont payés l'équivalent de 1,50 dollar de l'heure, exigeaient, au début du mouvement, une augmentation vingt fois supérieure à leurs actuels émoluments, soit 30 dollars. Ils ont ensuite revu à la baisse leurs demandes, proposant 4 dollars. En face, les Américains ont suggéré une augmentation de 35% par rapport au tarif actuel de 1,50 dollar, c'est-à-dire 53 cents de plus… Les grévistes ont refusé. Depuis, c'est l'impasse.

 MANQUE À GAGNER POUR DJAKARTA

L'affaire coûte fort cher à Freeport McMoRan et à l'Indonésie. L'entreprise américaine, qui avait affiché des profits de 5 milliards de dollars tirés de l'exploitation de la mine en 2010, a annoncé des pertes se chiffrant à 19 millions de dollars par jour depuis le début de la grève. Le gouvernement de Djakarta a recueilli, grâce aux revenus de la mine, 1,4 milliard de dollars en impôts et royalties durant le premier semestre 2011, selon le quotidien The Jakarta Globe. On imagine le manque à gagner pour Djakarta.

Freeport a beau affirmer qu'une partie de ces revenus collectés par l'Etat sont reversés à la province et comptent pour 68% du budget de cette dernière, tel n'est pas l'avis des grévistes. Selon certains d'entre eux, rencontrés par un correspondant local de l'AFP, "les écoles publiques et les centres de soins sont en nombre insuffisants et trop éloignés les uns des autres". En outre, les Papous affirment toucher encore moins que leurs collègues d'Afrique et d'Amérique latine. "Durant toutes ces années, je n'ai jamais reçu ni promotion, ni augmentation", a confié Nus Magay, un mineur. "Et pourtant, a-t-il tonné, je travaille pour une compagnie minière de classe internationale !"

La "Une" du Cahier Géo&Politique du "Monde", daté du dimanche 20 - lundi 21 novembre.

La "Une" du Cahier Géo&Politique du "Monde", daté du dimanche 20 - lundi 21 novembre.DR


Bruno Philip

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 13:15

LEMONDE | 20.11.11 | 18h07   •  Mis à jour le 20.11.11 | 18h23

 

Un dormeur au pied d'un arbre dans le New Jersey.

Un dormeur au pied d'un arbre dans le New Jersey.AFP/Hunter Martin


Donnez-moi un arbre et je sauverai le monde, nous dit le botaniste Francis Hallé, qui vient de publier Du bon usage des arbres. Un plaidoyer à l'attention des élus et des énarques (Actes Sud). Prenons-le au mot. Par quel arbre commencer ? Le platane que planta Buffon en 1785, à l'entrée du Jardin des plantes, à Paris. Les visiteurs peuvent constater sa grande forme 226 années après, alors qu'il n'a jamais été taillé.

Car le platane vit très longtemps, comme beaucoup d'arbres. Il est même "potentiellement immortel", précise Francis Hallé : "Un homme est sénescent, c'est-à-dire programmé pour mourir. Pas un platane." Après la chute des feuilles, la vie repart au printemps et l'arbre retrouve son génome juvénile. S'il n'était pas agressé par les accidents, les maladies ou les humains, le platane vivrait des siècles. "Quand on dit un platane centenaire, on parle d'un gamin en culotte courte", s'amuse le botaniste, qui connaît un olivier âgé de 2000 ans à Roquebrune-Cap-Martin (Côte d'Azur).

Ajoutons que l'arbre crée des colonies. Sexué, il distribue des graines alentour, mais il étend aussi des racines à partir desquelles des descendants poussent. Voilà pourquoi on trouve des platanes centenaires entourés de vieux frères, des peupliers se renouvelant depuis 10 000 ans dans l'Utah, des crésotiers (Larrea) de 13 000 ans dans le désert de Mojave (sud de la Californie), et un houx royal de 43 000 ans s'étalant sur un kilomètre, en Tasmanie. "L'histoire de notre espèce zoologique tient dans la vie d'un arbre. Cela devrait nous ramener à l'humilité", philosophe Francis Hallé. C'est sans doute le premier service que nous rend l'arbre.

L'autre prodige de l'arbre est de résoudre ses problèmes sans bouger. C'est un bon citoyen, décoratif, taiseux, économe, calme et courageux. Il se contente de peu - lumière, eau, oligoéléments - et déjoue ses ennemis sans bruit, en développant un arsenal chimique. Un if produit des molécules qui éloignent souris et insectes et, ce faisant, il fournit le taxol à l'homme, un anticancéreux efficace. Et chacun sait que le tilleul ou le bouleau, le noisetier ou le citronnier donnent des médicaments.

UN ÉPURATEUR D'ATMOSPHÈRE

Nous, humains, avec nos 2mètres carrés de peau, sous-estimons la surface de l'arbre. Pour la calculer, il faut mesurer chaque feuille recto verso, ajouter la surface du tronc, des branches et rameaux, des racines longues et fines et des poils absorbants, sans oublier les poches dans l'écorce. Un arbre feuillu de 15 mètres occupe au total 200 hectares, l'équivalent de Monaco. Il double de poids quand il est mouillé. Toute cette surface respire, nous fait respirer.

"Grâce à la photosynthèse, l'arbre est notre meilleur allié dans la lutte contre le réchauffement climatique ", estime Francis Hallé. Le platane de Buffon, comme tout arbre, absorbe quantité de dioxyde de carbone (CO2), responsable de l'effet de serre. 20 % à 50 % de la matière produite par l'arbre - bois, racines, feuillages, fruits... - est constituée de CO2. Ainsi, en respirant, l'arbre épure l'atmosphère. Il séquestre le dioxyde de carbone et les polluants urbains tels que les métaux lourds, le plomb, le manganèse, les suies industrielles, les oxydes d'azote et de soufre, l'ozone... Ceux-ci sont dissous par l'eau intérieure, puis stockés dans le bois. C'est pourquoi il faut couper les vieux arbres le moins possible. Plus ils sont grands, plus ils purifient l'air.

En même temps, l'arbre libère l'oxygène qui nous fait vivre, l'O2. Un humain adulte consomme environ 700 grammes d'O2 par jour, soit 255 kg par an. Pendant ce temps, un arbre moyen en produit 15 à 30 kg. Il faut donc une dizaine d'arbres pour oxygéner un homme. En plus, l'arbre humidifie et rafraîchit l'atmosphère par évaporation et transpiration. Une zone boisée de 50 m2 fait baisser la température de 3,5 °C et augmente le taux d'humidité de 50 %. L'agitation des feuillages, surtout des conifères, libère des ions négatifs qui auraient un effet bénéfique sur la santé et l'humeur. Et l'arbre accueille nombre d'espèces utiles.

Pascal Cribier, jardinier talentueux, habite au-dessus du jardin du Luxembourg, à Paris. Il désigne la cime rougeoyante des arbres : "Nous ne voyons que la moitié d'un arbre. Nous n'imaginons pas l'activité souterraine, la taille et la force de ses racines, les espèces qui vivent en symbiose avec lui. Nous oublions que, sans les arbres, le sol se dégrade vite, et pour toujours." C'est cette part secrète, souterraine, qui a décidé de la vocation de Pascal Cribier, à 18 ans. Il voulait comprendre, planter, mettre les mains dans la terre.

Devenu un artiste du jardin, il a exposé dans des galeries des blocs de racines noueuses. Il faut savoir que sous-bois, racines et sous-sols font vivre champignons, lichens, fougères, plantes épiphytes, insectes, vers et mammifères. Sous terre, les racines font circuler des tonnes d'eau pour abreuver les feuilles. Souvent, elles dépassent en longueur les branchages. Ainsi, le jujubier de Libye, haut de 2 mètres, possède des racines de 60 mètres.

"L'homme ne saurait vivre sans l'arbre, et il le menace partout, s'étonne Francis Hallé. Pourtant, la réciproque n'est pas vraie..." Les Nations unies ont déclaré 2011 Année internationale de la forêt. Les arbres abritent 50 % de la biodiversité terrestre et apportent la subsistance à 1,6 milliard d'humains.

Les enquêtes de l'ONU et du REDD - programme des Nations unies qui vise à réduire les émissions de CO2 causées par la déforestation et la dégradation des forêts - montrent que la moitié des forêts de la planète a été détruite au XXe siècle. Ainsi, 7,3 millions d'hectares de forêts tropicales ont disparu chaque année entre 2000 et 2005, soit 20 000 hectares par jour. Résultat, la déforestation et la dégradation des forêts tropicales contribuent pour 15 % à 20 % aux émissions de CO2 : brûlés, abattus, les arbres libèrent leur carbone.

A l'inverse, l'ONU estime que des plantations d'arbres pourraient compenser 15 % des émissions de carbone dans la première moitié du XXIe siècle. "J'ai plaqué mon chêne/Comme un saligaud", chantait Georges Brassens...

De l'aspirine au papier

Prenons un citadin qui déguste en terrasse une salade à l'huile d'olive et au citron avec des pignons, puis commande une omelette aux truffes et un verre de chablis. Au dessert, poire belle-Hélène accompagnée d'un café à la cannelle. En digestif, une goutte de vieux gin. Ensuite, après une aspirine, il prend quelques notes avec un stylo jetable sur un carnet. Cet homme vient de mettre quinze arbres à contribution. Un frêne pour sa chaise, un orme pour la table, un olivier, un pin parasol, un citronnier, un chêne pour la truffe, un robinier (faux acacia) pour le fût du vin blanc, un poirier et un cacaoyer, un caféier, un cannelier, un genévrier, un saule pour l'aspirine, du ricin pour le plastique, un pin sylvestre pour le papier. Nous ne saurions vivre sans les arbres.

La ville non plus. Octobre 2011 était le Mois international de l'arbre et de la forêt des villes. Ainsi en a décidé la FAO. Pourquoi protéger l'arbre citadin ? En 2030, 70 % de la population de la Terre vivra en ville. Il faudra la nourrir. Le monde rural n'y suffira pas. Déjà, l'agriculture urbaine et périurbaine existe dans les friches et bidonvilles. Les citadins pauvres plantent des arbres et des légumes pour se nourrir. Depuis des années, la FAO leur procure assistance et crédits.

En Europe, Bruxelles protège les 5 000 hectares de la forêt de Soignes, en pleine ville ; Zurich fait de même, Barcelone a classé sa forêt riveraine, Nantes prévoit de planter 1 400 hectares d'arbres à ses portes. Julien Custot, expert à la FAO, explique : "L'arbre urbain est fondamental pour préserver les sols, contenir les inondations, apporter de l'énergie, pourvoir des aliments sains. Il rend les villes plus agréables, plus fraîches. Il nous faut une vraie politique de foresterie urbaine." Le jardinier écologiste Gilles Clément ajoute : "L'urbanisme jouit d'un grand prestige dans un monde assujetti au principe économique "quand le bâtiment va, tout va". Un jardinier penserait plutôt : "Quand le jardin va, tout va". Il faut nourrir le monde avant même de le loger."

L'économiste indien Pavan Sukhdev, codirecteur de la Deutsche Bank de Bombay, est une des têtes chercheuses des TEEB, The Economics of Ecosystems and Biodiversity. C'est lui qui, en octobre 2010, a chiffré les services rendus par les écosystèmes à la conférence de Nagoya sur la biodiversité, dont la France vient de signer le protocole. Il calcule la valeur économique de la nature et ses dégradations. Après trois ans d'enquêtes menées par cent experts, "les gros chiffres impressionnent", affirme-t-il. Si nous divisions par deux le rythme de la déforestation d'ici à 2030, les réductions d'émission de CO2 allégeraient de 2 600 milliards d'euros le coût du réchauffement. L'érosion de tous les écosystèmes terrestres - forêts, sols ou encore zones maritimes - nous fait perdre entre 1 350 et 3 100 milliards d'euros chaque année. "Cette invisibilité économique des écosystèmes, explique Pavan Sukhdev, a mené à la crise écologique."

En jardinier, Pascal Cribier s'inquiète de ces chiffres : "Un arbre est inestimable, ce qu'il nous apporte n'a pas de prix..."

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Démocratie Réelle Maintenant des Indignés de Nîmes
  • : Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
  • Contact

Texte Libre

INFO IMPORTANTE

 

DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

OVERBLOG NOUS IMPOSE ET PLACE DES PUBS

SUR NOTRE BLOG

CELA VA A L'ENCONTRE DE NOTRE ETHIQUE ET DE NOS CHOIX


NE CLIQUEZ PAS SUR CES PUBS !

Recherche

Texte Libre

ter 

Nouvelle-image.JPG

Badge

 

          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



  Th-o indign-(1)

55

9b22