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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 16:05

LEMONDE | 15.12.11 | 12h31   •  Mis à jour le 15.12.11 | 12h32

 
 

 

Des sans-abris arrivent, fin 2008, dans un gymnase mis à leur disposition par la Ville de Paris.

Des sans-abris arrivent, fin 2008, dans un gymnase mis à leur disposition par la Ville de Paris. AFP/JACQUES DEMARTHON

La recommandation est suffisamment inhabituelle pour être soulignée. Dans un rapport d'évaluation sur "la politique publique de l'hébergement des personnes sans domicile", rendu public jeudi 15 décembre, la Cour des comptes, garante de la bonne utilisation des deniers publics, préconise, à mots feutrés, de mettre plus d'argent en faveur de l'hébergement d'urgence: "Il n'apparaît pas déraisonnable de se donner les moyens de créer des places [d'hébergement] supplémentaires en zones tendues. En effet, la situation traditionnelle et inconfortable dans laquelle l'offre d'hébergement court en permanence après la demande d'hébergement n'a pas été encore interrompue, malgré des résultats importants en termes de sorties vers le logement."

Ce constat intervient à l'issue de près de 250 pages d'analyse de la "stratégie de refondation" du secteur annoncée en novembre 2009 par Benoist Apparu, secrétaire d'Etat au logement. Cette réforme a pour ambition de sortir d'une logique saisonnière de gestion de crise et de favoriser la sortie vers un logement durable. Elle s'appuie sur deux piliers : la mise en place d'un service public de l'hébergement et de l'accès au logement, et le développement d'une offre de logement accessible aux personnes modestes.

Entre 2004 et 2010, le nombre de places est passé de 51 103 à 82 890 (+62,2%). Mais le constat de la Cour est clair: "Les résultats escomptés ne sont pas encore atteints." Demandé par le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, sur proposition du Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques du Parlement, le travail de la Cour pointe en filigrane les lacunes et blocages d'une politique dont l'objectif premier est le "logement d'abord".

Première faiblesse : la "stratégie de refondation" a été définie et mise en œuvre à partir de données statistiques obsolètes et d'études fragmentaires sur la population des sans-abri. Or cette population a non seulement beaucoup augmenté en dix ans – elle avoisinerait aujourd'hui les 150 000 personnes –, mais elle s'est aussi profondément transformée. Selon un rapport à paraître de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars), basé sur les statistiques annuelles du 115, le numéro d'urgence d'aide aux sans-abri, les demandes d'hébergement émanent désormais pour moitié de familles avec enfants. A Paris et en région parisienne, celles-ci peuvent représenter jusqu'à 80 % du public du 115. Quant aux jeunes, au niveau national, leur proportion est passée entre les hivers 2009-2010 et 2010-2011 de 8 % à 11 %.

La réforme n'a pas non plus permis d'améliorer l'orientation des personnes sans abri, jugée encore "très imparfaite" par la Cour des comptes. Les services intégrés d'accueil et d'orientation (SIAO), qui devaient permettre dans chaque département de mieux coordonner l'offre et la demande et de suivre les personnes dans leur parcours d'insertion dans le logement, fonctionnent peu ou mal.  

"Sur beaucoup de territoires, les SIAO ont bien été mis en place mais les anciennes habitudes de travail ont perduré, confirme Matthieu Angotti, directeur général de la Fnars. Dans le pire des cas, ce sont même des coquilles vides." Autre problème non résolu, celui de la saturation du 115. Toujours selon l'étude de la Fnars, plus de la moitié des demandes d'hébergement faites le jour même ne donnent pas lieu à l'attribution d'une place. Dans certains départements, les non-attributions peuvent même atteindre de 60% à 65%. L'absence de places disponibles est le principal motif de refus.

Le recours aux nuitées d'hôtel ne cesse d'augmenter. Leur nombre a doublé depuis 2004. Or, souligne la Cour des comptes, cette solution "n'est pas conforme aux objectifs de la politique menée depuis 2007. Par ailleurs, leur coût pour le budget de l'Etat est particulièrement élevé [93millions d'euros en 2010]." Le gouvernement a tablé un peu trop vite sur les résultats de sa réforme et sur les économies qu'elle pourrait engendrer. "Les mesures prises pour accélérer les sorties vers le logement sont longues à mettre en place et ne peuvent pas alléger à court terme la pression sur le dispositif d'hébergement", avertissent les experts de la rue Cambon.

La mise en œuvre de la "stratégie nationale" laisse aussi apparaître des lacunes en termes d'organisation et de pilotage. "Le délégué interministériel pour l'hébergement et l'accès au logement (Dihal) chargé du pilotage administratif central ne dispose pas des moyens de sa mission", souligne la Cour. A la décharge de l'Etat, la Cour note que le déploiement de la réforme est intervenu dans une période difficile. La crise, qui a mécaniquement entraîné une augmentation forte des demandeurs d'hébergement (ménages précaires et demandeurs d'asile) a saturé un dispositif pourtant en forte augmentation. Enfin, au niveau local, le projet gouvernemental a souffert de la réforme concomitante de l'administration territoriale, qui a modifié l'organisation des services départementaux, principaux rouages de la mise en œuvre du plan gouvernemental.

Catherine Rollot

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 15:05

 

cadeaux écologiques
Photo CC pt

Petit rappel pour ceux qui veulent venir samedi :


- 8h, mairie de Nimes, conseil munical (budget)
- 12h à 13h action cadeaux de Noël à mettre dans les sapins du centre ville en partant de la mairie
< cadeaux : paquets, grands ou petits, avec slogan, par exemple : taxe habitation moyenne à Nimes 2327€, à Paris 947€ / prix du gaz + 4.4% au 1er janvier / demandeurs d'emploi 50ans et plus + 15,5% sur 1an / etc. >
- 13h pique nique maison carrée
- 14h suite action cadeaux + atelier fabrication des cadeaux
< amenez papier cadeau, ruban, scotch, colle, feutres, petites boîtes, étiquettes, etc. >
Venez nombreux !!!
Biz

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 15:01
La dette ou la Vie et le CADTM sur "Là-bas si j’y suis" (France Inter)14 décembre par CADTM

 

*Pour accéder aux liens, appuyer sur "Ctrl" (de votre clavier) + cliquer gauche sur la ligne du lien


Daniel Mermet et Antoine Chao, de l’émission radiophonique française Là-bas si j’y suis sur France Inter, ont suivi le Comité pour l’Annulation de la dette du Tiers Monde (CADTM) durant la formation approfondie « Pour mieux affronter la crise de la dette en Europe » organisée à Liège (Belgique) les 12 et 13 décembre 2011.

 

Faisant suite à une série d’émissions sur la crise grecque (où on entend, entre autre, Sonia et Yorgos Mitralias du Comité contre la Dette, organisation membre du CADTM), deux émissions sont consacrées aux analyses et aux propositions du CADTM, celles du 14 et du 15 décembre 2011.

Vous pouvez écouter et podcaster ces émissions ici : http://www.la-bas.org/article.php3?...

LA DETTE OU LA VIE !
Il faut rassurer les marchés ! Il faut sauver notre triple A ! Il faut des plans de rigueur, on n’a pas le choix ! Voila la chanson dominante aujourd’hui. Acceptez la rigueur, sinon ça vous arrivera !
Mais d’où vient la dette ? Le CADTM propose des alternatives et milite pour UN AUDIT CITOYEN DE LA DETTE PUBLIQUE.
Un reportage d’Antoine Chao et de Daniel Mermet.

La formation a été un véritable succès. Avec plus de 90 participant-e-s venu-e-s de France, de Belgique, de Grèce, du Portugal, d’Angleterre, d’Espagne, de Pologne, d’Allemagne, de Tunisie, d’Égypte, du Maroc, de RDC, du Brésil et de Colombie. Les deux jours de formation ont été retransmis en direct et en streaming sur le site USTREAM. Chaque jour, plus de 80 personnes se sont connectées pour suivre les exposés et les débats. Les diaporamas et les exposés des intervenants, ainsi que la vidéo de la formation seront rapidement mis en ligne sur ce site.

A bientôt,
L’équipe du CADTM

Voir en ligne : http://www.la-bas.org/article.php3?...

 

Vidéo : Appel du CADTM pour une généralisation des audits citoyens

14 décembre par Eric De Ruest

Claude Quemar nous explique pourquoi il faut rejoindre ou créer les comités citoyens pour l’audit des dettes publiques dans chaque pays.

La dette est issue du besoin de refinancement des banques en faillites, mais également issue des milliards de cadeaux fiscaux faits aux 1% des plus riches.
Nous, les 99%, avons les moyens de stopper l’austérité.
Auditons, imposons un moratoire sur le remboursement, annulons la part illégitime de la dette pour mettre un terme au plus grand racket de tous les temps.

 

 

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 14:05

Boulogne INDIGNÉS -

lasemainedansleboulonnais.fr -mercredi 14.12.2011, 14:00


Créer le dialogue avec la population


D'une poignée, ils sont passés à une vingtaine  
D'une poignée, ils sont passés à une vingtaine "d'indignés".

- Le collectif Occupy a organisé un rassemblement des "indignés" à côté du théâtre pour se faire entendre et créer le dialogue avec la population.

« On sent que les gens sont au bout du rouleau », explique Christine Merlin, de l'association. « On leur demande des sacrifices pour des choses qui leur sont loin, on leur parle d'une dette mais c'est tellement loin d'eux », renchérit-elle.
Lors du premier rassemblement le 11 novembre, seules 7 personnes "indignées" avaient répondu présentes. Là, une vingtaine a fait le siège sur la place Carpentier.
« Nous voulons trouver des alternatives aux restrictions qu'on nous impose et on veut en parler avec les passants. On aimerait que les gens sachent qu'ils ne sont pas seuls devant la télé avec leurs préoccupations », ajoute la porte-parole qui va au devant des passants.
En cette journée internationale des droits de l'Homme, peut-être que le mouvement des indignés face au système sera plus entendu ? « En tout cas, à mon avis, Noël va être triste cette année », terminent les personnes présentes.

A.S.

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 14:01
Avatar of mayuska

 

AG du samedi 17 décembre = Rassemblement contre l’OMC

Article par mayuska

.occupygeneva.ch - Publié le 13/12/2011 | Catégorie(s) : Actualité  

Consensus du lundi 12 décembre 2011

L’AG du samedi 17 décembre 2011 14h00 sera remplacée par le rassemblement populaire contre l’Organisation Mondiale du Commerce

Rendez-vous devant le Centre International de Conférences Genève (CICG), au croisement av. de france et rue de varembé (Tram 15 : arrêt Sismondi)

Pour plus de détails, voir sur l’agenda.

 

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 13:51

Manifestations

12. novembre 2011, 17h38

LeMatin.ch & les agences

 

A Francfort et à Berlin, plusieurs milliers d'«indignés» ont dénoncé samedi les excès de la spéculation financière et demandé au gouvernement allemand le démantèlement des grandes banques.

Plusieurs milliers d'«indignés» allemands manifestaient samedi à Francfort et Berlin.

Plusieurs milliers d'«indignés» allemands manifestaient samedi à Francfort et Berlin. © KEYSTONE

Plusieurs milliers d'«indignés» allemands manifestaient samedi à Francfort et Berlin pour dénoncer les excès de la spéculation financière et demander au gouvernement le démantèlement des grandes banques.

A Francfort, quelque 9000 personnes, selon la police, manifestaient dans le calme près des bureaux de la Banque centrale européenne (BCE) au coeur de la ville. A Berlin, les manifestants ont formé une chaîne humaine pour encercler des parties du quartier des ministères. La police parlait de "plusieurs milliers" de manifestants dans la capitale allemande.

Les organisateurs faisaient de leur côté état d'environ 8000 manifestants à Berlin et 10'000 à Francfort.

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 13:43

 

Mercredi 14 décembre 2011

coeur 2

Le mouvement indigné qui commençait à péricliter, repart pour mon plus grand bonheur.

j'étais présent à la manifestation des indignés pour le 63éme anniversaire des droits de l'homme, selon la police ils étaient 200, selon moi un peu plus de 1000, mais bon les chiffres on s'en fout.

Bref pour plus d'info allez sur l'excellent site Voxpopulivoxdei.fr link , link , link

MERCI et soutenez les ils se battent pour vos droits et pour ne pas payer la dette qui nous mettra tous la tête dans un sac plastique financièrement parlant.

La lutte ne fait que commencer, pour les aider vous pouvez passer sur le parvis de la défense, vous y trouverez les plus résistants, ceux qui dorment la bas, mais ils ne sont pas tout seul, des tas de gens du peuple (avocats, journalistes, étudiants, retraités, syndicalistes...) passent tous les jours leur apporter, des couvertures, à manger, à boire...et un soutien moral ou juste un petit "coucou on est avec vous".

Merci pour eux, merci aux Anonymous pour leur combat, merci aux 99%, merci aux indignés de la défense, big up à tous

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 13:23

 

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realdryindignesvannes.wordpress.com - Publié par universsab 14 décembre 2011

Assemblée et soupe populaire à Vannes du peuple indigné

Nouveau RDV du peuple indigné de Vannes pour une assemblée et une soupe populaire, le jeudi 15 décembre 2011 à partir de 18h, sous les Halles, place des Lys, en haut du parking.

Vu le temps, nous ne serons pas sur le port mais bien place des Lys, en haut du parking, sous les halles.

Nous vous attendons nombreux pour partager une soupe et nos voix d’indignés !

Les transformations sociales se feront lorsque, nous acteurs de nos vies, citoyens-nes, Être Humains-nes seront en synergie.

Réfléchissons ensemble, dans nos rues pour une société autrement.

Indigné-e-s  !

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 13:18

npa2009.org -


Cet été, Tel Aviv a connu la plus grosse manifestation des Indignés. Clairement antilibéral, ce mouvement citoyen pourrait donner naissance à une nouvelle société civile israélienne définie par la citoyenneté plutôt que par l’appartenance au « peuple juif ».

Qui l’aurait prédit ? La plus grande manifestation des Indignés (proportionnellement à la population du pays) a eu lieu à Tel Aviv, capitale d’un des pays les plus réactionnaires de la Planète : 400 000 personnes, c’est-à-dire l’équivalent de 4 millions de personnes en France. Plus même que la manifestation qui faisait suite aux massacres de Sabra et Chatila, en 1982. Qu’exigeaient les Indignés israéliens ? « Le peuple veut la justice sociale » et « contre les privatisations – (retour à) l’État providence ».

Un mouvement de masse

Quand, le 14 juillet 2011, Daphné Leef, une jeune femme de 24 ans, plante sa tente sur le Boulevard Rothschild à Tel Aviv pour protester contre l’impossibilité de trouver un logement, elle ne se doutait pas qu’en moins de dix jours, elle serait suivie par des milliers de jeunes et de moins jeunes qui, dans toutes les villes du pays, plantent à leur tour une tente, transformant le pays en un immense campement de protestation. Pour les jeunes couples, la question du logement est le symbole du démantèlement de l’État social : pendant deux générations, ce dernier se devait d’avoir une politique de logement social pour installer les millions d’immigrants venus s’installer dans l’État juif. La dérégulation néoliberale qui commence dans les années 1980 et la privatisation de l’immobilier font que le logement cesse d’être un droit et devient une marchandise. Puis ce sera le tour de l’éducation et de la santé qui, s’ils restent en principe gratuits, reviennent en fait de plus en plus cher si l’on veut obtenir un peu plus que le minimum.

Rapidement la revendication sur le droit au logement va s’étendre à une remise en question de l’ensemble de la contre-reforme néolibérale : « l’éducation n’est pas une marchandise », « la santé n’est pas une marchandise » deviennent des slogans populaires dans les manifestations de plus en plus massives qui accompagnent les campements au cours de l’été. Pour culminer, le 3 septembre, avec la manifestation des 400 000.

Dès ses premiers pas, le mouvement insiste, à travers ses porte-parole sur son caractère « social mais pas politique ». Décodée, cette définition signifie le refus de se positionner sur les questions liées au conflit israélo-arabe. « Ni droite, ni gauche » affirment Daphné Leef et ses amiEs, « nous sommes le peuple uni : religieux et laïques, Ashkenazes et Séfarades, droite et gauche » mais elle ajoute aussi « Juifs et Arabes », ce qui, en Israël, est loin d’aller de soi.

Les citoyens palestiniens d’Israël (20 % de la population) n’ont d’ailleurs pas attendu Daphné pour se mobiliser, et dans les villes mixtes, comme par exemple Haïfa ou Beer Sheva, nous sommes témoins, pour la première fois peut-être dans l’histoire d’Israël, de manifestations populaires véritablement judéo-arabes.

Du centre à la périphérie

Au départ, le mouvement reste cantonne a Tel Aviv et à Jérusalem, et sa composition sociale est essentiellement petite bourgeoise. La présence active de l’Union nationale des étudiants donne, dans une certaine mesure, le ton et le caractère de classe du mouvement, d’où sont absentes les classes populaires. Conscients de cette limite qui est à la fois géographique et sociale, les dirigeants décident de se tourner vers la « périphérie ». Par périphérie on entend, en Israël, ce qui n’est ni Tel Aviv ni Jérusalem, et plus particulièrement les villes dites dedéveloppement, c’est-à-dire sous-développées où, dans les années cinquante et soixante, on a parqué les immigrants juifs venus des pays arabes.

Pari gagné : fin août, de grandes manifestations mobilisent les couches populaires dans ce qui est l’équivalent des banlieues en France. C’est alors que le gouvernement décide enfin de réagir. Jusque-là Netanyahou, architecte en chef de la contre-réforme néolibérale, avait haussé les épaules, persuadé qu’il s’agissait d’un happening de jeunes bobos (« sushi et narguilé », selon un de ses ministres) qui s’éteindrait de lui-même, au plus tard à la fin des vacances scolaires.

Comme chaque fois où il a été confronté à un mouvement de masse, le gouvernement décide de la mise en place d’une commission nationale d’experts dont le mandat est de suggérer de nouvelles priorités budgétaires, tout en s’abstenant d’élargir le budget. En d’autres termes, réduire le budget de l’éducation pour améliorer le système de santé… ou le contraire. Sous la direction du professeur Manuel Trachtenberg, économiste plus proche des solutions sociales-démocrates que néolibérales, cette commission a eu le mérite d’affirmer dès le début qu’on ne pouvait pas ne pas toucher au budget militaire qui dévore près d’un tiers des ressources nationales. Plus intelligents que leur ministre Ehoud Barak, qui s’était frontalement opposé à toute coupe dans le budget de ladéfense, en disant avec l’arrogance d’un kibbutznik devenu millionnaire, « Ici, c’est pas la Suisse », les chefs de l’armée avaient anticipé les suggestions de la commission Trachtenberg et proposé de réduire eux-mêmes les dépenses de leur ministère, pensant éviter ainsi une intervention extérieure dans le plus opaque des budgets gouvernementaux.

Commission alternative

Les dirigeants du mouvement ne sont pas tombés dans le piège de la commission Trachtenberg et décidèrent de mettre en place une commission alternative, composée d’économistes, de sociologues et de militants du mouvement social. À la tête de cette commission, un sociologue militant, Yossi Yona, et l’ancien adjoint du Gouverneur de la Banque d’Israël, Avia Spivak. Contrairement à la commission officielle, les Arabes sont bien représentés, de même que les femmes et d’autres secteurs sociaux qu’on a l’habitude de marginaliser. Le fait que le porte-parole de cette commission soit un des dirigeants du Mouvement Solidarité Cheikh Jarrah est plus que symbolique. Car la commission Yona-Spivak, refusant de déshabiller Paul pour vêtir Pierre, s’est positionnée sur des choix politiques : ses propositions de coupes substantielles dans le budget de la défense et de réductions massives des subventions aux colonies, l’identification de la population arabe comme une priorité nationale, s’inscrivent dans ce qu’elle appelle elle-même des choix stratégiques, à savoir un tournant vers une politique de paix, même si celle-ci n’est décrite que d’une manière très générale.

Le gigantesque fossé entre les propositions de la Commission Trachtenberg, qui ont été ratifiées à la hâte et du bout des lèvres par le gouvernement, et celles de la commission alternative ont amené Daphné Leef à annoncer une reprise des manifestations. Celles-ci restent cependant peu probables : un mouvement tel que celui que nous avons connu cet été, sans structure et sans direction, ne se réorganise pas d’un coup de baguette magique, certainement pas quand il mobilise essentiellement les classes moyennes. En effet, si la participation de la grande majorité des travailleurs est indéniable, c’est en tant que citoyens qu’ils ont participé, pas comme classe, avec ses organisations et ses directions. L’absence de la Histadrout – principale confédération syndicale – dans les mobilisations a été remarquée. Au moment où se négocient les effets de ces mobilisations en termes d’acquis et de réformes, son retour est programmé.

Le retour à la maison des classes moyennes a laissé le champ libre aux couches les plus défavorisées, voire marginales: les vrais sans-logis, les mères célibataires sans emploi fixe, les employés des compagnies de main-d’œuvre. Ce sont eux que l’on rencontre dans ce qui reste des campements où ils s’accrochent non par protestation mais parce qu’ils n’ont vraiment pas où loger. Ils squattent les nombreux immeubles vides, et n’hésitent pas à réagir violemment à la violence policière. Le temps des manifestations bon enfant est bien fini, la lutte de classe reprend ses droits.

Naissance d’une société civile

Sans présager du futur, on peut d’ores et déjà affirmer que l’acquis numero un des mobilisations sociales de l’été 2011 aura été la naissance d’une société civile israélienne, autonome de l’État, voire en conflit avec celui-ci. Formée dans la colonisation de la Palestine et en conflit avec son environnement arabe, pendant plus de cinq décennies, la société israélienne ne s’est pas réellement démarquée de l’État : elle se devait de servir le projet sioniste et lui était soumise. Certes, au cours de ses 65 ans d’histoire, Israël a connu des mobilisations sociales, des explosions populaires, des grèves parfois dures. Mais celles-ci restaient des événements circonscrits dans le temps, et en général dans l’espace, d’autant plus qu’il était très facile de les démobiliser par une tension aux frontières ou tout simplement en brandissant la bannière de la sécurité.

Cette fois, les tentatives de ce genre ont fait long feu comme l’a montre le refus d’annuler les manifestations après l’attentat près d’Eilat… dont les circonstances laissent d’ailleurs planer de sérieux soupçons sur son authenticité. Sans nécessairement se positionner politiquement, le nouveau mouvement social israélien ne se laissera pas aussi facilement piéger que ceux qui l’ont précédé.

Osons même tenter une hypothèse plus audacieuse, celle d’une redéfinition du concept de « peuple ». Jusqu’à cet été, le « peuple israélien » ne signifiait pas l’ensemble des citoyens du pays, mais plutôt le « peuple d’Israël » tel qu’il apparaît dans la Bible, à savoir les Juifs. Les mobilisations sociales des derniers mois seraient-elles le baptême d’un nouveau peuple, défini non pas par ses origines ethnico-confessionelles mais par la citoyenneté ? Auquel cas, elles marqueraient alors le début de la fin du sionisme et le remplacement de l’État juif par l’État de tous ses citoyens, comme le revendique la gauche antisioniste ? Il est bien trop tôt pour l’affirmer, mais l’été 2011 nous permet au moins d’y rêver et surtout nous appelle à redoubler nos efforts pour faire de ce rêve une réalité.

Michel Warschawski

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 13:11

Sortir des sentiers battus et rebattus des chiffres de la délinquance : tel est l'objectif de l'observatoire régional de la délinquance et des contextes sociaux (ORDCS), créé à Aix-en-Provence.

Créé au printemps 2011 à la maison méditerranéenne des sciences de l'homme et subventionné par la région Provence Alpes Côte d'Azur (à hauteur de 60.000 euros), ce programme de recherche se veut indépendant de tout pouvoir politique ou économique, au moment où selon son fondateur, le sociologue Laurent Mucchielli, les questions de sécurité n'ont jamais été tant idéologisées.

«Je ne suis même pas franc-maçon», a-t-il plaisanté mardi 13 décembre, alors qu'il présentait, en compagnie de plusieurs jeunes chercheurs et doctorants, les premiers chantiers de l'observatoire.

Doté de deux statisticiennes (Emilie Raquet et Claire Saladino), l'observatoire se positionne sur le terrain de la recherche fondamentale, mais entend également proposer aux collectivités territoriales une aide de diagnostic, en concurrence directe avec «les audits que réalisent en série certains cabinets de sécurité», selon Laurent Mucchielli.

En cause le manque de lisibilité et de continuité dans les données nationales de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), ainsi que la détérioration des données au niveau local.

«Depuis 2010, la présentation du rapport annuel de l'ONDRP ayant changé, on ne peut plus comparer avec les années précédentes, déplore Laurent Mucchielli, chercheur au CNRS. On a aussi vu apparaître de nouveau regroupements d'une précision diabolique tels que «phénomènes de types urbains». Quant à Cartocrime (qui permet de localiser différents indicateurs de délinquance), l'échelle la plus fine est celle du département !»

L'historienne Céline Régnard, maître de conférence à l'université de Provence, a justement rappelé que les historiens français ont pendant longtemps prétendu mesurer l'évolution de la criminalité à partir des données judiciaires et policières, «effectuant en réalité une histoire des pratiques répressives et non de la délinquance».

Pour le chercheur du CNRS, les agrégats administratifs sous lesquels les chiffres de la délinquance sont traditionnellement présentés (atteintes aux biens, atteintes aux personnes, etc.) sont de vastes fourre-tout sans grande utilité pour les décideurs locaux.

Après consultation d'un procureur et de responsables de la gendarmerie et de la police, l'observatoire a donc tout bonnement créé ses propres catégories à partir de l'état 4001 (qui recense l'ensemble des procès-verbaux dressés par la gendarmerie et la police nationales à partir de plaintes ou d'infractions constatées). `

A savoir la petite et moyenne délinquance économique (qui regroupe l'ensemble des vols et cambriolages), les violences interpersonnelles, la délinquance organisée (braquages, proxénétisme, trafics de stupéfiants, etc.), la délinquance liée aux conflits sociaux (infractions concernant majoritairement les habitants des quartiers populaires) et délinquance en col blanc (faux en écriture publique, abus de biens sociaux, travail dissimulé, etc.).

Ces deux dernières catégories visent donc ouvertement non un type de délinquance, mais le niveau social des délinquants, élite d'un côté, pauvres de l'autre. Que faut-il entendre au juste par «délinquance  liée aux conflits sociaux» ?

«Les procédures qui résultent pour une bonne partie d'une pression discriminante des forces de l'ordre et de la justice, explique Laurent Mucchielli. Les enquêtes en population générale montrent qu'un grand nombre de jeunes consomment du haschich dans toutes les catégories sociales, mais l'immense majorité des poursuites pour usage de stupéfiants concerne les jeunes des milieux populaires.»

En ramenant les chiffres du nombre d'infractions constatées à ceux du nombre d'habitants, l'équipe s'amuse également à montrer comment Marseille, capitale de la délinquance en chiffres absolus, se fait soudain surclasser par la circonscription de sécurité publique de Cannes. «Les quartiers Nord de Marseille étant très peuplés, on s'aperçoit, quand on prend en compte un taux par habitants, que les quartiers populaires d'autres villes de la région Paca peuvent être bien plus touchés par la délinquance», souligne Laurent Mucchielli.

Et d'avancer d'autres pistes, en superposant cartes de la délinquance et de différents indicateurs sociaux : «Les hypothèses les plus solides relient les indicateurs de petite et moyenne délinquance économique et les indicateurs de délinquance liée aux conflits sociaux aux territoires où les écarts de revenu entre habitants sont les plus importants».

Des homicides conjugaux en région Paca aux infractions au droit à l'urbanisme (la Cour d'appel d'Aix-en-Provence concentre un quart des plaintes françaises en la matière), en passant par la vague de crimes racistes à Marseille dans les années 1970, sept jeunes universitaires ont également présenté hier l'état de leurs recherches.

Pour beaucoup encore à l'état d'études exploratoires, mais sur lesquelles nous tenterons, promis, de revenir au fil de leur avancement.

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