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18 avril 2016 1 18 /04 /avril /2016 14:36

 

 

Source : http://www.marianne.net

                                                      

 

Bompard à la Fnac, c'est 1 million d'euros par mois grâce à un super-bonus

Selon les informations du JDD, le patron de la FNAC devrait toucher environ 11,3 millions d’euros en actions en 2016, grâce à la bonne santé du cours de son groupe. Au total, entre salaire et bonus, il pourrait cumuler 36 millions d'euros entre 2015 et 2017, ou environ un million mensuel sur trois ans. La Fnac a dégagé 48 millions de bénéfices en 2015.
 
Capture d'écran Europe 1/Illustration
 
 

C'est un patron heu-reux !  Selon le Journal du Dimanche qui détaille les chiffres dans son édition de ce dimanche 17 avril, le patron de 43 ans, qui dirige la Fnac depuis 2011, a touché pas moins de 11,6 millions d'euros l'an dernier rien qu'en bonus, grâce à des actions attribuées en 2013 et 2014. Les prévisions pour les prochaines années s'annoncent encore très bonnes: 11,3 en 2016 selon les calculs du JDD et 9 millions en 2017 si le cours de la bourse se maintient. De quoi envisager l'avenir avec optimisme.

Ces bonus viennent s'ajouter au salaire déjà confortable d'Alexandre Bompard, qui émarge à 1,8 million d'euros par an. "Il aura ainsi accumulé 36 millions d’euros entre 2015 et 2017, soit une moyenne d’1 million d’euros par mois", . Ces sommes énormes sont à mettre en parallèle avec les 48 millions d'euros de bénéfices réalisés par la Fnac en 2015. Le cours de la Fnac, lui, a triplé depuis 2013 et l'introduction pilotée par Bompard, d'où ces bonus récoltés. Bompard a juré vouloir les réinvestir en actions Fnac.

Les suppressions de poste ne passent pas

En juin 2015, le Canard Enchaîné avait déjà divulgué le montant de ces sommes rondelettes. Le palmipède expliquait alors que sur un "plan de performance" voté par le conseil d'aministration de la Fnac, qui prévoyait un montant variable en fonction de la cotation du groupe en bourse. Déjà à l'époque, les salariés de l'entreprise s'étaient émus d'une telle somme, alors même que Bompard avait mené la bataille pour supprimer près de 850 postes. Sans compter son action en faveur du non-remplacement de certains départs, mais aussi un gel des salaires et une baisse des cotisations patronales sur la mutuelle et le contrat prévoyance des employés.

"On ne touche que des miettes par rapport à Bompard et son équipe", regrettait Philippe Coutanceau, délégué syndical CGT au siège de la Fnac, . Quant au fait de dire qu’il va tout réinvestir, c’est une farce : au final, il va quand même toucher de l’argent par millions. Sans compter que 11 millions d’euros à provisionner, c’est un coût faramineux pour l’entreprise." Mediapart rappelait à l'époque que "90 % des employés ont également une part de variable dans leur salaire (plafonnée, ndlr), en fonction d’objectifs à remplir ou non". Ce qui faisait dire à Frédérique Giavarini, directrice des ressources humaines (DRH) de la Fnac et membre du comité exécutif : "La rémunération d’Alexandre Bompard n’a rien d’illégal ou d’extraordinaire et elle a été votée par le conseil d’administration de l’entreprise. Seulement, l’action a beaucoup augmenté depuis. Si elle baisse, il peut tout perdre." Certes: mais il faut bien admettre que le risque est moins grand qu'on soit patron ou simple salarié de la FNAC...

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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36 millions d’euros en trois ans pour le PDG de la Fnac

 

INFO JDD - Alexandre Bompard touchera 11,3 millions d’euros en actions en 2016. Il accumule les bonus depuis que le cours de Bourse de la Fnac a triplé.

 

Alexandre Bompard, PDG de la Fnac, touchera 11,3 millions d’euros en actions en 2016

A paraitre dans leJDD

 

Alexandre Bompard, PDG de la Fnac, touchera 11,3 millions d’euros en actions en 2016. (Reuters)

C’est un véritable jackpot que le PDG de la Fnac touche depuis l’an passé. Grâce à des actions que ses actionnaires lui ont attribuées en 2013 et 2014, Alexandre Bompard encaisse depuis l’an passé des bonus très généreux. Après avoir touché 11,6 millions en 2015, il va encore encaisser 11,3 millions d’euros cette année, selon nos calculs. Si le cours de Bourse se maintient au niveau actuel, il pourrait encore bénéficier de 9 millions d’euros de primes en 2017.

 

Un million d'euros par mois

Avec son salaire annuel de 1,8 million d’euros, il aura ainsi accumulé 36 millions d’euros entre 2015 et 2017, soit une moyenne d’1 million d’euros par mois. Une somme importante alors que la Fnac n’a gagné que 48 millions d’euros de bénéfices l’an passé.

Il a confirmé il y a quinze jours qu’il allait réinvestir ces sommes en actions Fnac plutôt que de garder le cash. Le triplement du cours de Bourse depuis 2013 a permis à ce jeune patron de 43 ans de se constituer un patrimoine conséquent.

 

Pour lire cet article en intégralité, retrouvez le JDD sur iPad ou sur Internet. Découvrez également nos offres d'abonnement papier

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17 avril 2016 7 17 /04 /avril /2016 23:42

 

Source : https://mrmondialisation.org

 

 

Un ex-employé de chez Coca-Cola parle : « ce que j’ai vu m’a horrifié »
Un ex-employé de chez Coca-Cola parle : « ce que j’ai vu m’a horrifié »
31 décembre 2015
 
 
Il y a quelques temps, Chris Hemmings travaillait encore pour l’une des multinationales les plus tentaculaires et puissantes du monde : Coca-Cola. Une entreprise qui va bien au-delà de la simple vente de boissons. Après avoir quitté son travail sous le poids des remords, il a décidé de livrer son témoignage, que chacun soit libre de juger.

 

Certains diront qu’il est bien trop convenu de casser du sucre sur le dos des grands noms comme Mcdo, Coca, Nestlé et autres multinationales de renom. Et pourtant, ceux-ci constituent les symboles forts d’un capitalisme industriel débridé où l’humain est dissous derrière la personne « morale » de l’entreprise cotée en bourse dont le seul but est d’accroitre la croissance de ses bénéfices pour le plus grand bonheur des actionnaires. Là où les moyennes et petites entreprises vont généralement tenter de répondre à un besoin par une simple offre, les multinationales détiennent un pouvoir tel qu’elles tentent d’imposer leur marque dans les esprits, usant de tous les subterfuges possibles, du neuromarketing à des contrats d’exclusivité, en passant par la manipulation des études, au lobbying auprès des gouvernements jusqu’à l’accaparement des terres.

En tant qu’ex-employé de Coca-Cola, l’entreprise aux 3500 sous-marques de boissons à travers le monde, Chris Hemmings livre son témoignage sur le site d’information anglais The Independant. Celui-ci se penche particulièrement sur les moyens mis en œuvre par l’entreprise pour imposer sa marque partout où elle le peut, y compris au cœur des écoles quand cela est faisable, refusant évidemment d’admettre toute responsabilité vis à vis des problèmes de santé en expansion dans les pays où la malbouffe est devenue culturelle. Il titre son pamphlet : « Coca-Cola payerait des experts de l’alimentation pour contrer les revendications concernant l’obésité ? Je ne suis pas surpris, ce que j’y ai vu m’a horrifié ! » Voici une traduction sommaire de son propos.

 

coca_cola_coke_indiaIllustration : Latuff

 

Le texte (à lire en anglais sur The Independant)

« Telle une canette trop secouée, l’indignation se répand désormais partout. Une enquête menée par The Times a dévoilé la façon dont Coca-Cola dépense des millions de dollars chaque année pour essayer de réfuter l’irréfutable. Franchement, quiconque est assez crédule pour croire aux «études» suggérant que ces cannettes de sucre pétillantes ne font pas grossir est un idiot. Mais ce n’est pas le véritable problème ici. Le vrai problème, c’est ce que Coca-Cola fait jour après jour, et personne ne trouve rien à redire sur le sujet.

Quand on m’a offert mon tout premier job en 2009, c’était, à mon plus grand malheur, chez Coca-Cola Enterprises (une branche anglaise de Coca-Cola Company). J’étais un représentant des ventes sur le territoire. Avec une camionnette pleine à craquer de toutes les boissons que j’avais l’habitude d’avaler quand j’étais gamin (Fanta, Sprite, Capri Sun, et, bien sûr, l’arc en ciel de variétés de type Coke). Je partais donc joyeux avec l’objectif de vendre, vendre, vendre... Il ne fallut pas deux jours pour que mon enthousiasme soit complètement détruit.

Avec ma camionnette aux couleurs de la marque, je m’approchais de mon troisième magasin de la deuxième journée. Mon objectif était clair : faire connaissance avec mon client, apprendre à connaître leurs clients, lui vendre tout ce dont il avait besoin et, enfin, lui vendre tout ce dont il n’avait pas besoin. En arrivant aux abords de la station d’essence, à ma grande consternation, je remarque un jeune garçon, sans doute pas plus vieux que quatorze ans. Quatorze ans, mais surtout lourd comme quatorze pierres (14 stones = 88 kilos). Vêtu d’un affreux uniforme scolaire fluorescent, son visage était rouge vif. Rouge de devoir péniblement se tenir debout. Dans sa main ? Une bouteille de deux litres de Sprite. La teneur en sucre de celle-ci est de 136 grammes. Ceci représente 144 pour cent de son apport journalier recommandé. Et sur ma liste « à vendre », il y avait de nombreux packs de ce type de boisson.

J’étais devenu le conduit qui mène à l’obésité, et j’ai commencé à me sentir très mal.

Cela a donc duré jour après jour, mois après mois. Chaque mois, une nouvelle cible, un nouveau produit ou une nouvelle initiative à vendre à l’un de mes 144 clients. Chaque boisson était individuellement notée, récoltée et marquée par le « grand ordinateur Coke » de retour à la base. Pour toute boisson mise en vente, il y avait une enquête à mener. Un seul produit « non-coke » qui se retrouvait dans un réfrigérateur officiel Coca-Cola et la société pouvait envoyer des lettres de menaces au propriétaire du petit magasin du coin déjà en difficulté. Peu importe si le produit en question ne pourrait pas être vendu, les magasins sont contractuellement obligés de remplir leur réfrigérateur avec tout ce que Coca-Cola leur demande.

Et là est arrivé le nouvel âge d’or : la boisson énergétique. Depuis la venue de Red Bull (distribué par Coca-Cola), le secteur grossissait d’années en années de plusieurs pourcents, sans montrer le moindre signe de ralentissement. Réunions après réunions, on nous présentait toutes les nouvelles variétés de concentrés explosifs de sucre et de caféine que nous devions colporter : quatre saveurs Implacables, trois Monsters, trois Powerade et, pour un bref moment, les « shots » d’énergie. Nos objectifs devaient être respectés, et nos objectifs étaient les enfants. « Il faut connaître où se trouvent les grandes écoles dans votre secteur » nous a-t-on dit. « Montrez aux commerçants ces graphiques, tableaux, chiffres les enfants adorent ces produits.« 

Une canette de « Monster » de 500ml ne contient pas seulement 47% de la quantité de sucre recommandée, c’est aussi 160mg de caféine. C’est l’équivalent d’une tasse et demie de café avec dix sucres. Essayez de donner ça à votre adolescent pour voir. Les professeurs ont commencé à se plaindre que les enfants étaient drogués aux boissons énergétiques durant la classe, pour être épuisés plus tard dans la journée. Donc, beaucoup d’écoles ont fait interdire les boissons gazeuses de leurs locaux. Coke a dû commencer à retirer ses distributeurs à travers tout le pays. La réaction fut simple : il faut leur vendre en dehors. Et voilà ! Bienvenue dans l’ère des menus spéciaux.

C’était le nouveau « bébé » des patrons. Dans chaque maison de la presse, sandwicherie ou café, il fallait lier nos produits avec tout ce qui passait, du journal aux chips. On offrait notre image de marque en échange de tarifs préférentiels ou de placements de produits dans les magasins. Coke vous raconte qu’un seule bouteille de 500 ml contient deux portions. Un peu confus quand on devait associer une bouteille avec une seule portion de sandwich.

Pendant les Jeux Olympiques, notre plan d’action était effrayant. En tant que sponsor officiel, nous avons complètement détourné le sens du relais de la torche olympique. En interne, ce n’était plus une question de torche, mais bien de savoir combien de produits allaient être disponibles sur la route à travers le Royaume-Uni. Alors que je travaillais avec les supermarchés du coin, on m’a dit que je devrais avoir honte de l’offre dérisoire que je faisais aux magasins Tesco. Nous étions censés célébrer une flamme olympique de passage, mais tout ce que Coca-Cola voulait, c’était de pisser leur produit sur toutes les personnes présentes. J’ai commencé à contester notre éthique interne. Mais la réponse était souvent en mode « passif-aggressif » : « Nous voulons tout simplement offrir un choix au client. » Ce que je n’ai jamais cessé de contester jusqu’à aujourd’hui. Avec un tel niveau de publicité, de parrainage et de marketing, c’est moins un choix qu’un reflexe inconscient.

Nous avons travaillé avec les quatre grands supermarchés pour proposer des offres de Coca avec de la pizza, du Coca avec du poulet, du Coca avec un plat de curry et, bien sûr, du Coca avec toujours plus de Coca. Nous avons du nous battre pour avoir autant d’espace d’affichage publicitaire que possible dans chaque magasin et des collègues ont été salués comme des héros pour la construction d’une maquette d’un stade à partir de boîtes 6-pack de Coca lors de la Coupe du monde. On nous a même demandé de mettre du Capri Sun sur les chemins à la sortie des écoles. Plus on réussissait, plus nous étions payés. Parce que Coca-Cola ne se soucie pas de ses clients, ils se soucient uniquement de ce qui les concerne.

Mais les gens observent ces problèmes avec le peu d’études qui existent, cachées dans des revues que personne ne lira jamais, ils sont assis silencieusement à ne rien faire alors qu’ils sont giflés au visage par les marques. Nous permettons à des entreprises comme Coca-Cola de parrainer la FIFA, les Jeux olympiques et la Coupe du Monde de Rugby, sans même interroger l’éthique d’une telle décision. En versant des millions de nos dollars de diabétiques dans ces événements, nous commençons à associer l’activité physique avec des boissons gazeuses. C’est totalement ridicule, mais incontesté à ce jour. Leur plan marketing est un mastodonte, écrasant sous son pied toute forme de décence ainsi que notre santé, à la recherche de nouveaux profits.

L’argent parle, et Coca-Cola en a beaucoup. Notre seule défense est de cesser de leur en donner.

Oh et si vous buvez ces fameuses eaux vitaminées, croyant que c’est bon pour vous, vous méritez ce triple pontage. »

Chris Hemmings

 

1a4a8d30fc20f3d3faf38ccec172cf53Illustration : Latuff


Source : independent.co.uk / pinterest.com

 

 

 

Source : https://mrmondialisation.org

 

 

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17 avril 2016 7 17 /04 /avril /2016 14:49

 

Source : http://www.midilibre.fr

 

 

Gard : affaire de Rodilhan, prison ferme pour deux aficionados
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17 avril 2016 7 17 /04 /avril /2016 14:04

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

 

« Les riches estiment qu’ils ont tous les droits »
Entretien réalisé par N. D.
Jeudi, 14 Avril, 2016
Humanité Dimanche

Pierre Pyktowicz
 

Dîners mondains, beaux quartiers, chasses à courre, évasion fiscale… voilà trente ans que le couple de sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon dissèquent les comportements d’une caste endogame et prédatrice, ce qu’ils appellent « la violence des riches ». À leur actif, plus d’une vingtaine de livres sur la grande bourgeoisie. Ils nous expliquent comment ce groupe social sait se mobiliser pour défendre ses intérêts.

HD. Voilà trente ans que vous enquêtez chez les plus riches. Comment vous est venue l’idée de pénétrer dans l’univers très fermé de la grande bourgeoisie, en 1986 ?

Michel Pinçon. La plupart des sociologues travaillaient sur les plus démunis. Beaucoup avait été fait sur les logements insalubres, les quartiers défavorisés… mais rien sur les beaux quartiers.

Monique Pinçon-Charlot. Nous n’étions pas du tout de ce milieu. Alors nous avons commencé par le plus facile : nous balader dans les beaux quartiers. Notre directeur de laboratoire au CNRS, issu de la grande bourgeoisie de Neuilly, nous a ouvert les portes de sa famille. Progressivement, nous avons réussi à nous faire coopter. Nous avions acquis un capital social absolument extraordinaire ! Jusqu’à la publication de notre livre, en 2010 : « Le Président des riches, enquête sur l’oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy ». Là, on s’est fait virer. Ce n’était pas trop grave, nous avions eu le temps de comprendre leur fonctionnement.

HD. Qu’avez-vous observé d’emblée ?

M. P. Nous sommes toujours ici dans la reproduction des privilèges les plus arbitraires. Des privilèges qui se transmettent de génération en génération pour créer des dynasties familiales. Les riches veulent absolument préserver leur mode de vie. Ils concentrent toute la richesse et entendent bien la garder. Ils estiment donc qu’ils ont tous les droits.

M. P.-C. Les grands-bourgeois ne pensent jamais à leurs dissemblables. Ils n’ont pas accès à la culpabilité, à la mauvaise conscience. Dès qu’ils estiment ne pas être dans leurs bons droits, ils se positionnent en victimes. Du coup, ils sont extrêmement mobilisés. Sur tous les fronts. Il n’y a pas de petits combats. Ils sont formés pour rendre en permanence service à leur classe. Ils en ont le devoir. Certes, c’est plus simple pour eux : ils ne sont pas nombreux et se retrouvent sans cesse dans les dîners, les clubs, les cercles…

HD. Vous aussi, vous avez été introduits dans ces clubs, ces cercles…

M. P.-C. Oui. Autour de la table des dîners habituels, se retrouvaient toujours les représentants de tous les pôles dominants : un banquier, un journaliste – pas de « l’Humanité », mais plutôt de TF1 –, un industriel de renom, un artiste d’art contemporain, un grand chef d’exploitation, un professeur de médecine… et parfois des curiosités, comme nous ! C’est comme ça qu’un Nicolas Sarkozy a pu rencontrer Liliane Bettencourt.

M. P. Ce milieu social fonctionne au choix des personnes, tout passe par la cooptation. On choisit le membre du cercle, on vote sur candidature… Avenue des Champs-Élysées, se trouve le Travellers Club, dans l’hôtel particulier de la Païva. Tout le monde y parle anglais, même entre Français. Un jour, le secrétaire général de ce cercle m’a fait part de sa colère : les Champs-Élysées devenaient insupportables, avec ces gens qui mangent des sandwichs debout, ces touristes en short… Il ne comprenait pas. Mais une fois la porte de la Païva franchie, le même monde se retrouve. Idem lorsque vous passez l’entrée du cercle de l’Union interalliée, rue du Faubourg Saint-honoré. D’un coup, le tohu-bohu de la rue laisse place au calme. La sécurité sociale…

HD. Vous parlez du ghetto des riches. Vous en avez même fait un livre, « Les Ghettos du gotha. Comment la bourgeoisie défend ses espaces ». Pourquoi un terme si fort ?

M. P.-C. C’est un ghetto car il y a une limite, une frontière pour protéger l’entre-soi. Mais un ghetto volontaire. Nous avons voulu ainsi montrer que les riches assument la rupture, ils revendiquent même cet ostracisme social. Dans notre premier livre, nous parlions de racisme de classe. Ils ne nous l’ont jamais reproché. Ils ont même approuvé : c’est très agréable d’être entre soi. Pourquoi voulez-vous que nous soyons avec des gens qui ne nous ressemblent pas ?

HD. « Les riches quittent massivement la France », titrent régulièrement les journaux. Ils paieraient trop d’impôts. Pourtant, le scandale du Panama Papers met en lumière l’évasion fiscale de beaucoup d’entre eux. Vous la dénoncez également dans votre livre : « Tentative d’évasion (fiscale) », sorti en septembre dernier…

M P.-C. Nous avons effectivement montré qu’ils ne payaient pas leurs impôts, avec la complicité des services fiscaux. Cette stratégie participe à l’asservissement des peuples en faisant croire que les riches créent l’emploi et la richesse. De vrais philanthropes ! La crise financière de 2008 est exclusivement liée à la spéculation. Les seuls responsables étant ceux qui avaient « titrisé » les subprimes, c’était à eux de payer. Or, avec l’aide des politiques, l’oligarchie a transformé une dette privée en dette publique. Depuis, on demande au peuple d’accepter la destruction des services publics, des avantages liés à la Sécurité sociale, à la retraite. Demain, c’est le nouveau Code du travail qui asservira encore plus les salariés… Nous sommes dans une véritable guerre de classes. Une classe qui possède les armes économiques, idéologiques, linguistiques…

HD. Alors, finalement, comment vont les riches aujourd’hui ?

M. P.-C. Il suffit de lire le palmarès des grandes fortunes publié dans « Challenges » pour s’apercevoir que tout va très bien pour eux. Chaque année, on y constate des augmentations à deux chiffres, des enrichissements énormes qui vont très vite et de plus en plus concentrés entre quelques mains. C’est ainsi que Bernard Arnault, le très discret patron de LVMH, affiche 34 milliards de dollars de chiffre d’affaires, 400 fois plus que la fortune du grand chef cuisinier Alain Ducasse, qui s’élève à 60 millions d’euros. Cette dispersion n’existe pas dans le monde du salariat. Et cette richesse se base chaque fois plus sur la violence de classe, c’est-à-dire sur la marchandisation des entreprises qui doivent représenter du cash pour les actionnaires, toujours plus avides de dividendes.

HD. Peut-on faire le parallèle entre la violence des habitants du 16e arrondissement de Paris, lors de la présentation du projet de centre d’hébergement d’urgence près du bois de Boulogne, et celle des manifestants contre le mariage pour tous ?

M. P.-C. Lors des manifestations contre le mariage de personnes du même sexe, peut-être que beaucoup étaient catholiques, mais l’important n’est pas là. Il est dans les mots « mariage pour tous ». Cette proposition menace l’essentiel pour leur propre reproduction : la famille. Elle est au cœur de la constitution de la dynastie. Dans le gotha mondain, seulement 2 % des couples sont concernés par le divorce. Car, finalement, ils dissocient les pratiques sexuelles de la famille : ils ont de grands appartements, ils voyagent… et ont beaucoup d’enfants – environ quatre par famille. Alors la religion n’est qu’une variable secondaire par rapport à la posture de classe. La famille, c’est ça qui les a mobilisés.

M. P. La violence dans les deux cas s’explique car ils se trouvaient sans prise, avec un rapport de forces qu’ils ne maîtrisaient pas, qu’ils ne pouvaient pas contrer.

M. P.-C. Oui. J’ai assisté à la présentation du projet de centre d’hébergement. C’était la première fois que j’entendais des grands-bourgeois employer des termes aussi orduriers. J’ai ressenti une haine de classe très profonde.

 

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

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16 avril 2016 6 16 /04 /avril /2016 23:33

 

8è nuit debout à Nîmes (#47 Mars)- débat sur la convergence des luttes couscous et film "Je lutte donc je suis"

Photos de Pietro Truddaiu

 

Photo de NuitDebout - Nîmes.

 

NuitDebout - Nîmes

12 h ·

[Nîmes Debout]
PROGRAMME DU 47 MARS

Ce soir, comme hier, comme demain, NuitDebout- Nîmes Square de la BOUQUERIE pour partager et construire ensemble cette soirée de samedi soir
Programme de la soirée :
17h - Accueil installation-réappropriation de l'espace
18h - Apéro-micro libre - ateliers pour enfants - théâtre de l'opprimé - participation à la préparation du repas.
18h30 - réunion de la commission coordination pour préparer l'AG
19h - Assemblée générale
-point revue de presse
-compte rendu de l'avancée des travaux et initiatives
20h - Couscous géant (pensez à prendre vos couverts)
21h - Projection en plein air « Je lutte donc je suis » Film de Yannis Youlountas
pensez a prendre vos verre et bols
23h - scène ouverte & micro libre
Liens utiles:
Affiche : https://www.dropbox.com/…/Affiche%20samedi%2016%20nuit%20de…
Tract : https://goo.gl/ICSLma
le communiqué : https://www.dropbox.com/…/Communiq%C3%A9%20%20de%20nuit%20d…
N'hésitez pas à les imprimer et les partager autour de vous!
Le lien vers les groupes facebook des commissions :
Commission Coordination : https://www.facebook.com/groups/576237799219785/
Commission Communication : https://www.facebook.com/groups/1710445815907881/?fref=ts
Et pour le covoiturage:
https://goo.gl/n6aoJi

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                           ***************************

 

Et ça continue...

 

Programme de ce dimanche

 

 

la photo de profil de NuitDebout - Nîmes

[Nîmes Debout]
PROGRAMME DU 48 MARS

Ce soir, comme hier, comme demain, NuitDebout- Nîmes Square de la BOUQUERIE pour partager et construire ensemble

Programme de la soirée :
18h - Accueil installation-réappropriation de l'espace - participation à la préparation du repas.
18h30 - réunion de la commission coordination pour préparer l'AG
19h - Assemblée générale
-point revue de presse
-compte rendu de l'avancée des travaux et initiatives
20h - Repas suivi des débats

Liens utiles:
Affiche : https://goo.gl/KsxasY
Tract : https://goo.gl/ICSLma

N'hésitez pas à les imprimer et les partager autour de vous!

Le lien vers les groupes facebook des commissions :
Commission Coordination : https://www.facebook.com/groups/576237799219785/
Commission Communication : https://www.facebook.com/groups/1710445815907881/?fref=ts

Et pour le covoiturage:
https://goo.gl/n6aoJi

 

 

 

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16 avril 2016 6 16 /04 /avril /2016 00:23

 

Source : http://www.levif.be

 

Le TTIP pourrait voler en éclats

Le TTIP pourrait voler en éclats

Activistes protestants contre le traité transatlantique, ou Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP) © Reuters

 

Les défenseurs du Traité transatlantique se font de plus en plus de soucis quant à l'aboutissement et la conclusion de leur accord. Si celui-ci n'est pas entériné avant 2017, il pourrait bien être compromis par la fin de la Présidence de Barack Obama, le changement de l'administration qui en découlera. De plus, les deux plus importantes économies européennes, l'Allemagne et la France, comptent de plus en plus d'eurosceptiques. Les politiciens risquent du coup de profiter de la méfiance publique pour en faire un thème de campagne.

Le 24 avril prochain, Barack Obama, le représentant du commerce américain Michael Froman, la chancelière allemande Angela Merkel et la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström doivent se rencontrer à Hanovre pour discuter de l'accord. Cette rencontre a été à plusieurs reprises qualifiée de celle "de la dernière chance" d'entériner le Traité avant que la Maison-Blanche ne change de main. Une importante réunion doit aussi se tenir à New York le lendemain.

L'ambassadeur américain en Allemagne, John Emerson, a confié à Politico que s'ils voulaient vraiment l'instauration du TTIP, les négociateurs du Traité doivent impérativement le conclure durant cette Présidence. Selon lui, il y aura un impact certain sur les négociations du Traité, et ce, peu importe qui gagne la Présidence en novembre prochain.

De son côté, Angela Merkel a mis la pression sur les négociateurs la semaine dernière. Dans un communiqué commun, rédigé avec les principaux leaders économiques mondiaux (l'OMC, le FMI et la Banque Mondiale), elle a déclaré "qu'elle s'attend à des progrès significatifs des négociations sur le TTIP en 2016".

Aux États-Unis, tant les candidats républicains que démocrates ont critiqué vivement la politique économique et commerciale de Barack Obama. Bien que leurs critiques actuelles soient plutôt dirigées vers le partenariat transpacifique, il est fort probable que la campagne présidentielle vienne aussi entraver les négociations sur le TTIP.

Pour Hosuk Lee-Makiyama, le directeur du Centre européen pour la politique économique internationale (Bruxelles), si l'accord n'est pas entériné cette année, il est irréaliste de penser qu'il sera conclu avant 2018, voire 2019.

Une menace pour la démocratie

À l'heure actuelle, de nombreux chapitres du "deal" sont encore en train d'être débattus, même les sujets les "moins controversés", déclare Lee-Makiyama. "Il y a encore des négociations sur l'agriculture ou les services, qui normalement sont terminées après 4 ou 5 réunions".

Erik Paulsen, du parti républicain, membre du Congrès américain, demande de la patience : "Les négociations commerciales sont toujours difficiles, ça prend du temps. Nous devons tenter de le conclure cette année. Si nous n'y arrivons pas, il vaut mieux qu'on prenne notre temps".

La Commission européenne pense également qu'il vaille mieux prendre son temps. "Nous nous sommes engagés à faire le plus de progrès possible en 2016", a déclaré un porte-parole européen. "Le but est d'arriver à un accord ambitieux et équilibré".

Même si le prochain Président des États-Unis décidait de soutenir le TTIP en 2017, le paysage politique européen de l'année prochaine est aussi fait de nombreuses incertitudes. Il y aura des votes importants dans les deux plus grandes puissances économiques de l'Union européenne. En France, les élections présidentielles auront lieu en avril et les législatives en juin. En Allemagne, le Parlement doit être renouvelé et un chancelier doit être désigné au printemps. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que les partis "populistes" (et anti-TTIP) gonflent de plus en plus.

Étant donné que les négociations sur le TTIP sont secrètes et attirent de plus en plus les foudres de la population, il semble évident que les candidats aux élections de ces deux pays vont être réticents à s'engager concrètement en faveur de celui-ci.

L'Allemagne et la France pourraient ralentir les négociations

C'est en Allemagne que l'on compte le plus de "TTIP-sceptiques". Selon une étude européenne conduite l'année dernière, seulement 27 % des Allemands se disent favorables au Traité, tandis que la moyenne européenne est de 53 %.

"Les Allemands ne sont pas contre le commerce de manière générale, mais sont opposés aux restrictions qu'impose le TTIP et qui pourraient porter atteinte à la démocratie", explique Sven Giegold, un parlementaire allemand des "Verts". "Nous voyons le Traité, dans son état actuel, comme une atteinte à nos modèles de sociétés", ajoute-t-il. "S'ils ne changent pas leur approche, ça deviendra réellement un problème durant les élections en Allemagne, mais aussi dans les autres pays européens".

Du côté de l'extrême droite allemande "Alternative pour l'Allemagne", qui a fait une percée impressionnante le mois dernier lors des élections régionales, les critiques fusent envers Angela Merkel et son ministre de l'Économie, Sigmar Gabriel. Le parti leur reproche d'avoir été trop loin dans les négociations du TTIP. Le "deal" transatlantique sera évidemment un de leurs thèmes de campagne.

En France, le public n'a pas prêté plus attention que ça aux négociations sur le TTIP. "Mais c'est sur le point de changer. Ça va devenir un problème important en France, c'est certain", déclare le député socialiste Emmanuel Maurel.

La semaine dernière, 60 parlementaires avaient signé une lettre ouverte publiée dans Le Monde pour critiquer le manque de transparence des pourparlers concernant le TTIP et ont promis qu'ils ne laisseraient pas l'Union européenne "réduire le parlement français au silence".

Le ministre français du Commerce extérieur, Matthias Fekl, a appelé les États-Unis à s'accorder sur plus de transparence des négociations en cours. Il a également appuyé la création d'un tribunal pour résoudre les litiges entre les investisseurs américains et les gouvernements européens.

Le TTIP sera également un thème de campagne de la candidate frontiste à l'élection présidentielle, Marine Le Pen.

Pour rappel, le Traité transatlantique est un accord commercial dont le but est de créer une énorme zone de libre-échange entre les États-Unis et l'Union européenne. Cela devrait représenter 46 % du PIB mondial. Les défenseurs du projet affirment qu'il dopera la croissance, l'économie et l'emploi. Ses détracteurs par contre, s'insurgent contre le manque de transparence de l'accord, le fait que les entreprises auraient un pouvoir accru face aux États et les standards et modèles européens, notamment en ce qui concerne les normes (sanitaires et environnementales notamment) disparaissent purement et simplement.

Maxime Defays

 

 

Source : http://www.levif.be

 

 

 

 

 

 

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15 avril 2016 5 15 /04 /avril /2016 23:57

 

Source : https://aveclesgrecs.com

 

 

Lettre de la jeunesse grecque à la jeunesse manifestante en France

 

Thousands of people demonstrate 07 March 2006 in Paris during a nationwide protest over the government's youth job plan, the first employment contract (CPE), a permanent work contract for those under 26, which allows an employer to lay off the employee during the first two years of employment. Critics have said it undermines French labour laws and will make it more difficult for young people to find long-term jobs. French Prime Minister Dominique de Villepin finally used a special constitutional power to force the CPE through parliament without a vote, where the opposition had been stalling debate on the text.   AFP PHOTO JACK GUEZ / AFP / JACK GUEZ

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15 avril 2016 5 15 /04 /avril /2016 21:36

Photos de Pietro Truddaiu

 

 

 

 

 

 

 

 

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15 avril 2016 5 15 /04 /avril /2016 15:30

 

Source : http://reporterre.net

 

 

Et si le revenu de base devenait la règle ?

15 avril 2016 / Baptiste Giraud (Reporterre)
 


 
 

Distribuer un revenu minimum à chacun, sans contrepartie, est une idée qui monte et que la Finlande va expérimenter. Mais plusieurs revenus de base sont imaginables, de l’ultralibéralisme à la décroissance et à l’anticapitalisme.

Reporterre commence une série d’enquêtes sur les alternatives qui peuvent changer la société. En se demandant ce qui se passerait si les solutions n’étaient pas alternatives, mais appliquées à grande échelle. Premier volet : le revenu de base.


La Finlande se prépare à l’expérimenter en 2017, une trentaine de villes néerlandaises y réfléchissent, et la Suisse votera le 5 juin prochain pour ou contre son instauration. Le principe du revenu de base, dont Reporterre a déjà parlé à plusieurs reprises (ici ou ) consiste à accorder à chacun un revenu fixe mensuel, quelle que soit son activité, sans contrepartie, durant toute sa vie. Son heure est-elle aujourd’hui venue ?

Expérimenté depuis les années 1970, ce principe jamais réellement mis en pratique fait de plus en plus parler de lui. Notamment depuis l’initiative citoyenne européenne (ICE) conduite en 2013. Malgré son échec (250.000 voix réunies sur le million nécessaire), la campagne a permis la structuration de ses partisans. En France, le Mouvement français pour le revenu de base (MFRB), créé pour l’occasion, s’est développé pour atteindre aujourd’hui « 700 à 800 adhérents » qui effectuent un « travail de fond sur le terrain », selon Pierrick le Feuvre, rédacteur en chef de leur site web.

Et la proposition fait des adeptes : elle est reprise par EELV, Nouvelle Donne, Delphine Batho, Christine Boutin, Dominique de Villepin ou Frédéric Lefebvre, entre autres. Aujourd’hui, la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charente (Alpc, ex-Aquitaine) joue le poisson pilote : elle prépare une expérimentation pour septembre 2017. « C’est vraiment de l’expérimentation au sens de la recherche », explique Martine Alcorta, conseillère régionale EELV qui porte ce projet. L’objectif sera de tester trois types de revenus de base (montants et mode de distribution différents), chacun dans une commune, et d’analyser leurs effets sur la population participante.

 

Démonter le système de protection sociale 

Quel est l’objectif du revenu de base ? Les avis divergent selon les projets politiques de ses défenseurs. Un premier groupe, formé autour de Marc de Basquiat (ingénieur et économiste, président de l’Association pour l’instauration d’un revenu d’existence, Aire) et Gaspard Koenig (président du think tank libéral Génération libre), milite pour un revenu d’existence s’inscrivant dans la continuité du système actuel. « Tel que le système fonctionne aujourd’hui, il y a déjà un revenu de base : en moyenne, chaque adulte touche environ un RSA [Revenu de solidarité active]. Mais au lieu d’être pour tout le monde, il est versé par catégories », explique Marc de Basquiat.

 

 

Sa proposition, baptisée « liber », vise à corriger les défauts qu’il voit à ce système : le non-recours [1] et l’absence de droit d’une partie de la population, la complexité administrative, et le manque de lisibilité de l’utilisation de l’argent public. Fixé à 470 € par adulte (250 par enfant), le « liber » serait financé par un impôt proportionnel de 23 % des revenus imposables (hors le revenu de base « liber ») se substituant à l’impôt sur le revenu, à la CSG et à l’impôt sur les sociétés, et ne toucherait pas à la protection sociale existante (hors RSA et allocations familiales).

Mais des penseurs libéraux inspirées de Milton Friedman, économiste ultralibéral qui défendit le revenu de base, se servent de cette idée dans le but de démonter le système de protection sociale tout en maintenant un minimum vital pour les plus défavorisés. Cette éventualité dissuade une partie des gens de gauche d’adhérer à l’idée du revenu de base.

 

« Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » 

Néanmoins, s’il se traduisait par un renforcement de la protection sociale, le revenu de base changerait profondément le rapport au travail. « L’aménagement du marché du travail aujourd’hui, à base de compétitivité et flexibilité, est sans fin. Il faut casser cette logique en permettant aux individus de ne pas être soumis au marché du travail », explique Martine Alcorta. Marc de Basquiat semble également d’accord sur ce point : « Avec ce revenu minimum assuré, on peut refuser un travail qui ne nous plaît pas, et on peut aussi en choisir un mal payé mais qui nous intéresse. »

Cela dit, les points de vue divergent quant au montant qui permettrait de vivre dignement sans dépendre d’un emploi : 470 € ou 1.000 € (seuil de pauvreté en France en 2013) ? La différence n’est pas mince. Autre souci, et de taille, la morale de l’effort et du travail inscrite dans notre société, que décrivait déjà à Reporterre Dominique Méda. Le principe d’inconditionnalité du revenu de base remet en cause l’idée qu’il faudrait travailler (durement) pour gagner sa vie. Ainsi que son revers, selon lequel un travailleur ne serait motivé que par l’appât du gain. Les opposants au revenu de base y voient un renforcement de l’« assistanat », et craignent que plus personne ne veuille travailler et produire ce dont la société a besoin.

Réponse de Marc de Basquiat : « On a tous reçu cette éducation : “Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front.” Or, c’est aberrant de dire à quelqu’un qu’il ne mérite pas de manger à sa faim. » Baptiste Mylondo, enseignant en économie qui a beaucoup écrit sur le sujet [2], va plus loin en assurant que chaque individu doit être reconnu, en dehors de son emploi, pour son utilité sociale. « Tout le monde accepte l’idée que monter une association de joueurs de belote dans une maison de retraite, c’est du travail. Mais si je joue à la belote avec des copains, ça n’est plus reconnu comme tel. Or c’est tout aussi utile, car cela contribue au lien social. On est tous bénévoles dans une association non déclarée qui est la vie quotidienne », affirme-t-il. Le revenu inconditionnel reconnaîtrait et consoliderait cette réalité.

 

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« Le Jardin d’Éden et la chute de l’homme », tableau de Pierre Paul Rubens et de Jan Brueghel l’Ancien, vers 1615. Dans la Genèse, après avoir chassé Adam du jardin d’Éden, Dieu lui dit qu’il gagnera dorénavant son pain à la sueur de son front.

Quant à la crainte d’une désertion des travailleurs, l’existence du bénévolat montre bien que les motivations pour travailler sont multiples, et pas seulement fondées sur l’argent. Autre point positif, le revenu de base mettrait fin à l’exploitation de certaines catégories sociales : « Aujourd’hui, on exploite les pauvres pour faire les tâches les plus pénibles. Si la pauvreté disparaît, on ne peut plus exploiter ces gens, alors il faut soit se passer de certaines tâches, soit les partager », explique Baptiste Mylondo.

 

« L’imaginaire du changement »

Avec le Parti pour la décroissance (PPLD), Mylondo défend le revenu de base dans un cadre décroissant. Sa proposition d’un revenu inconditionnel, couplée à un salaire maximal, s’inscrit dans la volonté de redéfinir ce que sont la richesse, la consommation, l’activité. Cela pourrait inciter nos sociétés à moins produire, moins consommer, et garder du temps pour l’échange et l’autoconsommation, ménageant ainsi la planète. La proposition par le PPLD d’une dotation inconditionnelle d’autonomie en est proche, mais prône le remplacement du revenu par des droits en nature : droits à consommer des biens (eau, nourriture, énergie, vêtements, etc.), et à accéder à des services (éducation, culture, santé, etc.).

Mentionnons également les travaux de l’économiste Bernard Friot, qui propose non pas un revenu de base mais un salaire à vie, dans une perspective anticapitaliste.

 

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Mécanicien à l’ouvrage sur une machine à vapeur en 1920.

On le voit bien, le principe du revenu de base « relance l’imaginaire du changement », comme le dit Martine Alcorta, et peut mener à des transformations radicales de nos sociétés. Mais tout cela reste bien théorique. Aujourd’hui, le MFRB cherche à faire émerger le principe du revenu de base dans un cadre transpartisan : « On a tous des idées très différentes, mais on se met d’accord sur un chemin pour avancer de manière pragmatique », explique Pierrick le Feuvre. La charte du MFRB indique l’esprit dans lequel cet outil est défendu : ne pas « remettre en cause les systèmes publics d’assurance sociale mais compléter et améliorer la protection sociale existante ». Les militants comptent « aller travailler les politiques » dans la perspective d’en faire un sujet de la présidentielle de 2017.

Prendre aux riches pour donner aux moins fortunés

Cette stratégie ne convient pas aux théoriciens plus radicaux. « Je préfère discuter avec des gens de ma famille politique qui sont contre mes propositions plutôt qu’avec des gens de droite qui sont pour le revenu de base », estime Baptiste Mylondo. Finalement, « revenu de base » ne signifie pas grand chose tant que ne sont pas traitées les questions de rapport au travail et de répartition des richesses...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://reporterre.net

 

 

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15 avril 2016 5 15 /04 /avril /2016 15:16

 

Source : http://leplus.nouvelobs.com

 

 

Sanofi équipe ses salariés de puces électroniques : qui me dit que je ne suis pas fliqué ?
 

LE PLUS. Les salariés de Sanofi travaillant sur le site de Gentilly (Val-de-Marne) sont-ils sous surveillance ? La direction vient en effet de distribuer à ses salariés des puces électroniques dans le but de "mesurer l’utilisation des espaces" de façon "anonymisée". Pour Pascal Lopez, délégué syndical central  FO SAG , cette décision est inadmissible. Il s’explique.

 

Édité et parrainé par Louise Auvitu

Le site Sanofi de Gentilly vient de mettre en place un système de puces pour "mesurer l’utilisation des espaces". (E. PIERMONT/AFP)

 

Nous ne pensions pas que cette affaire prendrait autant d’ampleur. Aujourd’hui, la directrice des ressources humaines me traite de "menteur", d’"agitateur", de "vouloir parader devant les médias", mais la décision de distribuer des puces électroniques aux salariés de Sanofi, n’est que la partie émergée de l’iceberg.

 

La question de mettre en place un tel système remonte au mois de décembre dernier. En comité d’entreprise et au Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), nous nous étions opposés à un tel dispositif.

 

Mais le 6 avril dernier, la direction a décidé de distribuer des badges munis d’une puce RFID (Radio Frequency Identification) malgré notre opposition.

 

Le règlement intérieur a même été durci au passage, malgré un avis défavorable et unanime du CE et du CHSCT : il oblige le port permanent et concomitant du badge et du porte-badge sous peine de sanctions.

 

Nous n’avons aucune garantie de ne pas être surveillés

 

Ce jour-là, des puces RFID associées à un badge ont été distribuées aléatoirement aux employés. Ainsi, la direction affirme que leurs détenteurs resteraient anonymes. Le but serait de "mesurer l’utilisation des espaces de travail".

 

Selon la direction, ces badges ne fonctionneraient qu’au sein de l’open-space, mais nous avons du mal à croire qu’ils se désactivent quand un salarié se rend aux toilettes, dans l’espace fumeur ou va simplement chercher un café.

 

En effet, la puce RFIFD est constamment active, car alimentée par une pile et non passive.

 

Comment les différents espaces de nos locaux ont-ils pu être délimités ? Quels sont les instruments de mesure utilisés ? Est-il certain que cette puce n’est pas associée à notre badge, celui que nous validons pour rentrer dans l’établissement notamment ?

 

Nous ne disposons d’aucun élément de réponse à ces interrogations. Depuis des mois, nous avons fait part de nos inquiétudes, mais, pour le moment, la direction s’est contentée de ne pas répondre.

 

Aujourd’hui, les salariés Sanofi du site Gentilly n’ont pas la garantie que leurs libertés individuelles soient respectées.

 

C'est comme Tchernobyl : le nuage s’arrête aux frontières nationales

 

Si ce qu’affirme la direction est juste, pourquoi ne s’exprime-t-elle pas ? Et puis, quel serait le but réel de ces puces RFID, si ce n’est pour accroître notre surveillance ?

 

C'est comme Tchernobyl : le nuage s’arrête aux frontières nationales.

 

Dès l’ouverture de notre site, la direction a mis en place un système de vidéosurveillance poussée. Des caméras à 360° sont présentes un peu partout dans nos locaux. Elles filment même notre salle de détente, la cafétéria et des caméras simples pour l’espace fumeur.

 

La direction en avait même installé une devant les locaux syndicaux. Soi-disant, cet équipement aurait été mis en place avant de savoir que ces salles seraient dédiées aux syndicats. En réalité, les plans avaient été établis bien avant. Nous avons donc réclamé à ce que cette caméra soit déplacée et nous avons obtenu gain de cause.

 

Burn-out, "forced ranking"… La pression était déjà là

 

Ce dispositif de puces RFID ne fait qu’accentuer une pression déjà bien prégnante au sein des salariés.

 

En effet, au-delà de cette surveillance, il faut savoir que Sanofi a mis en place un système d’évaluation des cadres, basé sur le "savoir-être" et le "savoir-faire", assez particulier.

 

Nous avons été alertés par des cadres sur un système de "forced ranking". Chaque cadre est évalué, un classement est alors envoyé à la direction. 10% des salariés doivent être considérés comme "moins performants" sont poussés vers la sortie.

 

De plus, Sanofi a associé à ce système un "improvement plan" ("plan de mise à l’épreuve", ndlr). Lors de son évaluation, chaque salarié était noté sur une note allant de 1 à 9. Si vous avez entre 1 et 4, vous êtes en "sursis". Vous avez six mois pour  atteindre les objectifs demandés.

 

En cas d’échec, votre avenir dans l’entreprise est très compromis.

 

Il n’est donc pas étonnant que les burn-out ou les accidents de travail se multiplient au sein de notre entreprise. Certains de ces salariés ont déjà quitté l’entreprise et feront valoir leurs droits devant les prud’hommes. 

 

La direction doit revenir à la raison

 

Je n’invente rien, mais en tant que syndiqué, j’ai la possibilité de parler. Aujourd’hui, les salariés de Sanofi souhaitent qu’on les éclaire sur une situation globale qui leur échappe.

 

Notre objectif n’est ni plus ni moins de ramener la direction à la raison, qu’il y ait un respect mutuel, un dialogue constructif. Je comprends qu’elle ait des objectifs à tenir, mais la forme n’est pas respectée.

 

Ce système de puces n’aura pour seul effet que de créer de la suspicion entre les salariés.

 

J’aime mon entreprise

 

C’est pourquoi, lassé par cette situation et l’absence de dialogue entre les différents partis, j’ai décidé d’adresser une lettre à la CNIL en m’appuyant sur l’article 31 de la loi relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés.

 

Il faut arrêter de nous prendre pour des enfants. Au nom des libertés individuelles de chacun, Sanofi se doit de respecter la loi.

 

Je travaille au sein de cette entreprise depuis près de 33 ans. J’ai beau être délégué syndical, j’aime mon entreprise. Je ne suis pas là pour lui mettre des bâtons dans les roues, j’estime simplement que les salariés ont le droit à des garanties. 

 

Et si nos inquiétudes sont infondées, je n’attends qu’une chose, que la direction le prouve. Nous ferons alors amende honorable. Mais si elle ne fait rien, nous porterons plainte.

 

 

Propos recueillis par Louise Auvitu

 

 

 

Source : http://leplus.nouvelobs.com

 

 

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