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26 avril 2016 2 26 /04 /avril /2016 00:54

 

Source : http://www.ouest-france.fr

 

 

Tafta/TTIP. Soutien en chute libre en Allemagne et aux États-Unis

Ici, une manifestation contre le partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (Tafta/TTIP) le 19 avril, à quelques jours d'une rencontre entre Merkel et Obama.

Ici, une manifestation contre le partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (Tafta/TTIP) le 19 avril, à quelques jours d'une rencontre entre Merkel et Obama. | AFP

Un sondage a été publié ce jeudi à quelques jours d'une rencontre entre Merkel et Obama autour du partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (Tafta/TTIP)

 

Selon cette enquête, réalisée par l'institut YouGov pour la  Fondation Bertelsmann, seuls 17% des Allemands estiment que le  TTIP est une bonne chose, contre 55% il y a deux ans.

Aux Etats-Unis, on ne trouve plus que 18% sondés pour penser  du bien du TTIP, contre 53% en 2014. Près de la moitié des  personnes interrogées aux Etats-Unis disent toutefois ne pas en  savoir assez sur l'accord en cours de négociation pour pouvoir  se prononcer. 

Obama et les dirigeants français, italien et britannique Le TTIP devrait figurer en tête de l'ordre du jour des  entretiens qu'auront la chancelière Merkel et le président  américain dimanche et lundi à Hanovre, dans le nord de  l'Allemagne. Lundi, Obama verra également à Hanovre les  dirigeants français, italien et britannique.

Avant cette rencontre, des responsables allemands se sont  dits optimistes quant à la possibilité de conclure un large  « accord politique » entre l'Union européenne et Washington avant  que Barack Obama ne quitte la Maison blanche en janvier.

Ces  responsables espèrent que le TTIP pourra être ensuite finalisé  avec le successeur d'Obama.

Un processus « gelé »De nombreux signes ont traduit ces dernières semaines une impatience de plus en plus grande des pays européens face à la lenteur des négociations, qui doivent reprendre à New York la semaine prochaine.

Mercredi, ainsi, le ministre allemand de  l'Economie, Sigmar Gabriel, a jugé le processus de négociations  « gelé » et s'est demandé si les Etats-Unis voulaient  véritablement un accord.

 

 

Source : http://www.ouest-france.fr

 

 

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26 avril 2016 2 26 /04 /avril /2016 00:46

 

Source : http://www.placegrenet.fr

 

 

sep article REPORTAGE – Opération “coup de poing” au Carrefour Grand’Place d’Échirolles, ce samedi 23 avril. Les activistes de Nuit debout Grenoble ont partagé un pique-nique aux frais de la grande surface en plein milieu du magasin. Une action – digne d’une scène de film – contre la grande distribution, symbole, pour les manifestants, d’un système capitaliste néfaste à la société. « Arrêtez de me prendre en photo, je ne suis pas une star ! », proteste le directeur de Carrefour Grand’Place Échirolles, en tournant la tête… Et de chercher en vain à faire cesser le chahut qui règne dans son grand magasin, depuis dix bonnes minutes. C’est sans compter sur la détermination du mouvement Nuit debout Grenoble, organisateur de la petite fête surprise. Les activistes, qui tiennent leurs quartiers à la MC2 depuis le 9 avril dernier, ont savamment tout orchestré. NuitDeboutGrenobleCarrefour23AvrilCreditSeverineCattiaux Distribution de tracts par Nuit debout Grenoble à Carrefour Grand’Place Échirolles, samedi 23 avril 2016. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net Samedi 23 avril 2016, Carrefour Grand’Place d’Échirolles, à 18 heures tapantes, une quarantaine de manifestants de Nuit debout Grenoble se sont retrouvés en un claquement de doigts au rayon fruits et légumes. En quelques minutes, deux tables de salon de jardin étaient dressées. Les manifestants de Nuit debout ont déchargé leur caddie sur les tables et disposé une panoplie de produits de marques connues : yaourts, chips, boissons, sandwichs, boîtes de gâteaux, etc. Des articles – fabriqués par « Nestlé et Monsanto », précise un manifestant – prélevés dans les différents rayons de l’hypermarché. Le pique-nique sauvage peut démarrer. Les manifestants invitent les clients à venir le partager. Et tentent de les rassurer : « Nous sommes dans notre bon droit ! La loi autorise le consommateur à goûter avant d’acheter ! » Quelque peu étonnés, les clients de Carrefour qui viennent d’assister à ce grand déballage décident, pour les uns, de poursuivre leurs courses, pour les autres, de prendre une petite collation.

Source : article Pique-nique sauvage de Nuit debout Grenoble dans Carrefour Grand'Place | Place Gre'net - Place Gre'net
REPORTAGE – Opération “coup de poing” au Carrefour Grand’Place d’Échirolles, ce samedi 23 avril. Les activistes de Nuit debout Grenoble ont partagé un pique-nique aux frais de la grande surface en plein milieu du magasin. Une action – digne d’une scène de film – contre la grande distribution, symbole, pour les manifestants, d’un système capitaliste néfaste à la société. « Arrêtez de me prendre en photo, je ne suis pas une star ! », proteste le directeur de Carrefour Grand’Place Échirolles, en tournant la tête… Et de chercher en vain à faire cesser le chahut qui règne dans son grand magasin, depuis dix bonnes minutes. C’est sans compter sur la détermination du mouvement Nuit debout Grenoble, organisateur de la petite fête surprise. Les activistes, qui tiennent leurs quartiers à la MC2 depuis le 9 avril dernier, ont savamment tout orchestré. NuitDeboutGrenobleCarrefour23AvrilCreditSeverineCattiaux Distribution de tracts par Nuit debout Grenoble à Carrefour Grand’Place Échirolles, samedi 23 avril 2016. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net Samedi 23 avril 2016, Carrefour Grand’Place d’Échirolles, à 18 heures tapantes, une quarantaine de manifestants de Nuit debout Grenoble se sont retrouvés en un claquement de doigts au rayon fruits et légumes. En quelques minutes, deux tables de salon de jardin étaient dressées. Les manifestants de Nuit debout ont déchargé leur caddie sur les tables et disposé une panoplie de produits de marques connues : yaourts, chips, boissons, sandwichs, boîtes de gâteaux, etc. Des articles – fabriqués par « Nestlé et Monsanto », précise un manifestant – prélevés dans les différents rayons de l’hypermarché. Le pique-nique sauvage peut démarrer. Les manifestants invitent les clients à venir le partager. Et tentent de les rassurer : « Nous sommes dans notre bon droit ! La loi autorise le consommateur à goûter avant d’acheter ! » Quelque peu étonnés, les clients de Carrefour qui viennent d’assister à ce grand déballage décident, pour les uns, de poursuivre leurs courses, pour les autres, de prendre une petite collation.

Source : article Pique-nique sauvage de Nuit debout Grenoble dans Carrefour Grand'Place | Place Gre'net - Place Gre'net
REPORTAGE – Opération “coup de poing” au Carrefour Grand’Place d’Échirolles, ce samedi 23 avril. Les activistes de Nuit debout Grenoble ont partagé un pique-nique aux frais de la grande surface en plein milieu du magasin. Une action – digne d’une scène de film – contre la grande distribution, symbole, pour les manifestants, d’un système capitaliste néfaste à la société. « Arrêtez de me prendre en photo, je ne suis pas une star ! », proteste le directeur de Carrefour Grand’Place Échirolles, en tournant la tête… Et de chercher en vain à faire cesser le chahut qui règne dans son grand magasin, depuis dix bonnes minutes. C’est sans compter sur la détermination du mouvement Nuit debout Grenoble, organisateur de la petite fête surprise. Les activistes, qui tiennent leurs quartiers à la MC2 depuis le 9 avril dernier, ont savamment tout orchestré. NuitDeboutGrenobleCarrefour23AvrilCreditSeverineCattiaux Distribution de tracts par Nuit debout Grenoble à Carrefour Grand’Place Échirolles, samedi 23 avril 2016. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net Samedi 23 avril 2016, Carrefour Grand’Place d’Échirolles, à 18 heures tapantes, une quarantaine de manifestants de Nuit debout Grenoble se sont retrouvés en un claquement de doigts au rayon fruits et légumes. En quelques minutes, deux tables de salon de jardin étaient dressées. Les manifestants de Nuit debout ont déchargé leur caddie sur les tables et disposé une panoplie de produits de marques connues : yaourts, chips, boissons, sandwichs, boîtes de gâteaux, etc. Des articles – fabriqués par « Nestlé et Monsanto », précise un manifestant – prélevés dans les différents rayons de l’hypermarché. Le pique-nique sauvage peut démarrer. Les manifestants invitent les clients à venir le partager. Et tentent de les rassurer : « Nous sommes dans notre bon droit ! La loi autorise le consommateur à goûter avant d’acheter ! » Quelque peu étonnés, les clients de Carrefour qui viennent d’assister à ce grand déballage décident, pour les uns, de poursuivre leurs courses, pour les autres, de prendre une petite collation.

Source : article Pique-nique sauvage de Nuit debout Grenoble dans Carrefour Grand'Place | Place Gre'net - Place Gre'net
Pique-nique sauvage de Nuit debout Grenoble
dans Carrefour Grand’Place

 

Par SC | le 24/04/2016 | 20:02

sep article
 

 

REPORTAGE – Opération “coup de poing” au Carrefour Grand’Place d’Échirolles, ce samedi 23 avril. Les activistes de Nuit debout Grenoble ont partagé un pique-nique aux frais de la grande surface en plein milieu du magasin. Une action – digne d’une scène de film – contre la grande distribution, symbole, pour les manifestants, d’un système capitaliste néfaste à la société.

 

 

 

« Arrêtez de me prendre en photo, je ne suis pas une star ! », proteste le directeur de Carrefour Grand’Place Échirolles, en tournant la tête… Et de chercher en vain à faire cesser le chahut qui règne dans son grand magasin, depuis dix bonnes minutes. C’est sans compter sur la détermination du mouvement Nuit debout Grenoble, organisateur de la petite fête surprise. Les activistes, qui tiennent leurs quartiers à la MC2 depuis le 9 avril dernier, ont savamment tout orchestré.

 

NuitDeboutGrenobleCarrefour23AvrilCreditSeverineCattiaux

Distribution de tracts par Nuit debout Grenoble à Carrefour Grand’Place Échirolles, samedi 23 avril 2016. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net

 

Samedi 23 avril 2016, Carrefour Grand’Place d’Échirolles, à 18 heures tapantes, une quarantaine de manifestants de Nuit debout Grenoble se sont retrouvés en un claquement de doigts au rayon fruits et légumes.

 

En quelques minutes, deux tables de salon de jardin étaient dressées. Les manifestants de Nuit debout ont déchargé leur caddie sur les tables et disposé une panoplie de produits de marques connues : yaourts, chips, boissons, sandwichs, boîtes de gâteaux, etc. Des articles – fabriqués par « Nestlé et Monsanto », précise un manifestant – prélevés dans les différents rayons de l’hypermarché.

 

Le pique-nique sauvage peut démarrer. Les manifestants invitent les clients à venir le partager. Et tentent de les rassurer : « Nous sommes dans notre bon droit ! La loi autorise le consommateur à goûter avant d’acheter ! » Quelque peu étonnés, les clients de Carrefour qui viennent d’assister à ce grand déballage décident, pour les uns, de poursuivre leurs courses, pour les autres, de prendre une petite collation...

 

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25 avril 2016 1 25 /04 /avril /2016 15:50

 

 

Quand forer tue: le secret bien gardé de l’épopée du gaz de Lacq
24 avril 2016 | Par Jade Lindgaard
 
 

C’était le plus gros site de production de gaz en France. Une fierté nationale, une mythologie fondatrice des prétendues Trente Glorieuses. Cinquante ans après son ouverture, on découvre une inquiétante surmortalité parmi les riverains du gisement de Lacq. Mais ce sujet dérange les pouvoirs publics qui ont jusqu'ici enterré ou refusé les études épidémiologiques. Premier volet de notre enquête.

 

Rond-point à l'entrée de la ville de Lacq, avril 2016. (JL) Rond-point à l'entrée de la ville de Lacq, avril 2016. (JL)


Chacun savait que le gisement ne serait pas éternel. Mais personne n’imaginait à quel point il serait toxique. En 2002, un demi-siècle après le début de l’épopée de Lacq, des chercheurs font une autre découverte : à proximité de l’usine, une surmortalité est détectée. Mais leur étude n’est pas transmise au grand public. Les années passent. Aucune autre enquête épidémiologique n’est initiée par les pouvoirs publics. Le secret peut bien rester gardé quelques années de plus.

C’est pour briser cette omerta qu’une association locale de défense de l’environnement, la Société pour l'étude, la protection et l'aménagement de la nature dans le Sud-Ouest (Sepanso), la publie aujourd’hui et interroge les pouvoirs publics : que faites-vous pour comprendre ce qui s’est passé autour de Lacq ? Le site de forage le plus prestigieux de la Ve République a-t-il prospéré au détriment de la vie de ses riverains ?

 

Lien ici  

Quarante pages, des tableaux de chiffres bruts, des cartes d’exposition au risque et une conclusion glaçante : l’étude « met en évidence une surmortalité dans la zone définie comme exposée la plus proche de l’usine de Lacq par rapport à des zones éloignées ». L’Institut de santé publique, d’épidémiologie et de développement (Isped), auteur de de ce rapport de 2002, définit trois zones : une aire « exposée » au risque, constituée de 22 communes situées « sous le vent » de l’usine de Lacq, soit 23 000 habitants environ, et deux autres zones, non impactées a priori. Entre 1968 et 1998, ils établissent une surmortalité de 14 % pour les personnes de moins de 65 ans vivant dans la zone directement à proximité de l’usine de Lacq, par rapport aux habitants de la zone témoin la plus éloignée, à 12 kilomètres du site industriel. Mais les pourcentages sont des outils abstraits et froids. Ils ont donc pris la peine de compter les vies humaines qu’ils représentent. Au total, ils décomptent 136 décès supplémentaires parmi les 1 124 morts recensées sur une période de 31 ans. Plus de quatre disparitions par an.

Si l’on étudie les décès toutes causes confondues (en dehors des accidents), « un risque de mortalité significativement plus élevé est observé chez les hommes de moins de 65 ans » dans la zone la plus exposée. La tendance à la surmortalité apparaît dès 1976 et s’amplifie au cours du temps, pour atteindre 30 % sur la période 1991-98.

L’étude épidémiologique suit pas à pas la dégradation de la santé des habitants du bassin de Lacq. Jusqu’au milieu des années 1970, ils meurent moins de tumeurs de l’appareil respiratoire que la moyenne des habitants de la région Aquitaine. Mais cette sous-mortalité diminue, puis disparaît à partir de 1990. Pour l’ensemble des cancers, une surmortalité de 30 à 40 % est repérée entre 1991 et 1998 dans la zone exposée, alors qu’elle connaissait une sous-mortalité avant 1976.

 

« Urgence à savoir »

Que s’est-il passé ? Les chercheurs ne sont pas capables de l’expliquer. Il n’existe aucune preuve d’un lien de causalité directe entre la présence de l’usine et les morts supplémentaires du bassin de Lacq, écrivent-ils. En revanche, leurs résultats « soulèvent la question d’une possible relation » entre l’activité industrielle du bassin de Lacq et l’évolution de la mortalité, ainsi que d’un « possible impact sanitaire des polluants émis par cette industrie ». Ils appellent à conduire des travaux supplémentaires.

Pourtant, depuis 14 ans, ces recherches n’ont pas eu lieu. L’Agence régionale de santé (ARS) a reçu l’étude, puis a mené une évaluation des risques sanitaires, qui a révélé en 2007 que les habitants – y compris dans les écoles, les crèches, les hôpitaux et les maisons de retraite – étaient exposés à plus de 140 substances différentes dans l’air de Lacq. Des mesures ont été prises pour réduire la présence des cinq molécules jugées les plus préoccupantes. Mais ces études « ne prennent en compte que les polluants atmosphériques et non le risque global », « ne tiennent pas compte de l’éventuelle exposition professionnelle et ne sont pas en mesure d’estimer d’éventuels effets-cocktails », c’est-à-dire l’effet cumulé des molécules, analyse la Cour des comptes dans un référé adressé au gouvernement en janvier 2015. Elle signale que la recommandation d’un nouveau rapport sur l’impact sanitaire des habitants n’a pas été suivie.

 


Autre manquement des pouvoirs publics : l’échange d’informations anonymes entre la médecine du travail et les services de santé publics prévu par le Plan national santé n’a pas été mis en place. Rien n’a été tenté pour comprendre si les forages gaziers de Lacq tuent. Le 14 octobre 2013, Total arrête la production de gaz commercial à Lacq. En novembre, un supplément gratuit dans les éditions du journal Sud Ouest célèbre l’histoire qui « continue ». La mauvaise odeur du mercaptan, marqueur olfactif utilisé pour repérer les fuites de gaz, est évoqué. Pas un mot sur les dangers sanitaires. Le peu d’hydrocarbures restant à Lacq doit servir aux industries chimiques qui ont pris le relais sur le site et aux alentours : transformation du soufre, polymères, lauryl-lactame, nitrates d’ammonium, fibre de carbone, nanotubes de carbone, agrocarburant. En tout, 20 sites industriels pouvant représenter des dangers pour leur environnement (ICPE) se côtoient sur le bassin.

Pour la Sepanso, « la prétendue culture du risque industriel dont se vantent les industriels, politiques et leurs communicants, est inexistante à Lacq. Les risques sont passés sous silence » et c’est « scandaleux ». L’association réclame une nouvelle étude épidémiologique, un observatoire de la population et la délocalisation des études sanitaires hors de la tutelle de l’agence régionale de santé, « qui a failli à sa mission ».

Médecin urgentiste à Bayonne, nouvel habitant du Béarn et adjoint à la mairie de Laà-Mondrans, commune située à une vingtaine de kilomètres de Lacq, Loïc Coudry fait partie des rares élus locaux qui ont écrit à la ministre de la santé, Marisol Touraine, pour demander une nouvelle expertise sur l’impact sanitaire des industries du bassin de Lacq. « Cela fait 14 ans que l’étude de l’Isped est sortie, et personne ne s’est posé la question du lien entre les industries chimiques et la santé des gens ? En tant que médecin, ça me pose un problème. Les personnes nées après l’ouverture du site en 1949 vont-elles vivre moins longtemps ? Vont-elles tomber plus malades ? Il y  a une vraie urgence à le savoir. Il est choquant que l’état de santé de la population ne soit pas surveillé en permanence. On s’approche de la situation du Mediator. » Michel Rodes, secrétaire de la Sepanso Aquitaine, refuse « cette politique de l’autruche ». Pour Patrick Mauboulès, ancien délégué CGT de Total exploration production France (TEPF), l’entité qui exploitait récemment le gaz de Lacq, et aujourd’hui membre de l’association de défense de l’environnement Sepanso : « La moindre des choses, c’est de faire la suite de la courbe qui remonte ! »

 

En réalité, dès qu’ils ont découvert le gisement de Lacq, les ingénieurs en ont compris la particularité : il contient beaucoup d'hydrogène sulfuré (16 %). L'usine de désulfuration de ce gaz brut produit du soufre mais rejette beaucoup de dioxyde de soufre (SO2) dans l'atmosphère : 700 tonnes par jour. Ce polluant primaire peut causer des difficultés à respirer, des maladies respiratoires et des cancers. À partir de 1958, chaque année, trois milliards de mètres cubes de gaz sont sortis des sous-sols.

Le « petit cœur sensible » de Valérie Pécresse

 

Alarme sur la place centrale d'Artix, tout près du site de Lacq. (JL) Alarme sur la place centrale d'Artix, tout près du site de Lacq. (JL)

L’État a-t-il voulu occulter leur impact sur la santé des riverains ? L’agence régionale de santé le dément et assure avoir « pris en compte » la situation du bassin de Lacq. En octobre 2015, alors qu’une association de riverains se crée pour dénoncer une vague d’odeurs très irritantes, elle saisit l’Institut national de veille sanitaire (INVS) sur l’opportunité d’une nouvelle étude épidémiologique. Près de quinze ans après la première alerte. Leur réponse n’a toujours pas été rendue. Elle dit avoir transmis l’étude à tous les maires concernés dès 2002 – ce que la Sepanso conteste. Mais elle en minimise la portée par une présentation tronquée. Dans un communiqué de presse daté du 9 mars 2016, elle affirme que l’étude conclut à « une sous-mortalité de 13 % sur les zones étudiées ». C’est bien ce qu’écrivent les épidémiologistes. Sauf qu’ils ajoutent que ce n’est pas vrai pour les maladies de l’appareil respiratoire. Dans leur résumé, le premier point clef mis en exergue indique : « surmortalité chez les moins de 65 ans, en particulier pour les causes cancéreuses. » Le communiqué de l’ARS crée une confusion au détriment du message des chercheurs.

 

Joint par Mediapart, le responsable du pôle de santé publique et environnementale de l'ARS, Michel Noussitou, nie l’existence d’une surmortalité dans le bassin de Lacq et refuse d’employer ce terme « connoté ». « Vous voulez faire le buzz avec un mot qui a un sens très particulier en épidémiologie », affirme-t-il, concédant tout juste l’existence d’une « différence de mortalité ». Il y a eu selon lui « moins de sous-mortalités ». Une surmortalité « est toujours relative ». À ses yeux, « quand on parle de surmortalité, cela veut dire qu’on suspecte quelque chose ».

Et il ajoute que l’« auteur » du rapport – en fait ils sont quatre – n’était qu’un « étudiant ». Contacté par Mediapart, l’un de ces spécialistes, devenu un épidémiologiste reconnu, confirme la validité de leur méthode et de ses résultats. « Quand un résultat dérange, on met en cause la méthode », dit-il. Il ajoute que l’étude n’a pas été publiée à l’époque dans une revue scientifique car « il y avait des injonctions » en provenance de la préfecture. Mais Jean-Marc Tourancheau, directeur départemental des affaires sanitaires et sociales des Pyrénées-Atlantiques entre 2001 et 2006, « ne se souvient pas » : « Vous comprenez, c’était il y a 14 ans. »

 

Entrée du site d'Arkema sur le site de Lacq. (JL) Entrée du site d'Arkema sur le site de Lacq. (JL)

 

Pour Michel Noussitou, de l’ARS, « ce type d’étude ne permet pas de conclure » car le bassin de population n’est pas assez important. « Le rapport se lit dans son ensemble, il ne faut surtout pas en extraire un paragraphe. C’est un équilibre entre tout cela. Il ne permet pas de conclure ni dans un sens ni dans un autre. » Lors d’une seconde conversation téléphonique, il s’emporte : « Prenez du recul par rapport à vos certitudes ! » Devant le Haut Conseil de la santé publique, il a déclaré en 2009 que « dans le cas de Lacq, la demande sociale vis-à-vis de l’environnement ou de problèmes de santé repérés n’est pas très importante. Le lancement d’une étude fait courir le risque de briser la paix sociale, la population étant amenée à penser que les investigations en cours sont motivées par la suspicion du problème ». Il précise aussi que la décision avait été prise de ne pas conduire d’étude épidémiologique complémentaire de celle de 2002, car son utilité semblait « discutable » et son coût élevé. Devant le même conseil, le responsable départemental de l'environnement pour l'État (Dreal), Yves Boulaigue, reprend lui aussi en 2010 l’idée qu’une étude épidémiologique n’est pas possible à Lacq « à cause des effectifs trop faibles ».

Pendant de longues années, la puissance publique s’en est remise aux industriels pour mesurer les émissions de substances dangereuses et garantir le respect des normes. Mais dans l’histoire récente, ils ont souvent été pris en défaut de ne pas appliquer leurs obligations. L’étude de 2002 signale de « fréquents » dépassements de seuil (de recommandation mais aussi d’alerte) de dioxyde de soufre, bien qu’il puisse causer des difficultés à respirer et des maladies respiratoires. L’Union européenne a ouvert un contentieux avec la France pour non-respect des quotas d’émissions de SO2 entre 2005 et 2008. Dans son référé de 2015, la Cour des comptes explique que les émissions de tétrachlorure de carbone, substance suspectée d’être cancérigène pour l’homme, ont été « très fortement » supérieures aux limites autorisées, sur l’usine d’Arkema à Mont, commune du bassin de Lacq. Cette unité se spécialise dans la production de Lactame 12, un composant utilisé pour fabriquer des pièces techniques automobiles et des revêtements de tuyaux pour l’industrie pétrolière. Elle a été fondée par Elf, puis reprise par Total et cédée par le pétrolier lors de la fermeture des forages commerciaux de gaz en 2013. En 2012, l’État découvre que les émissions de l’usine étaient depuis des années « sans commune mesure » avec la limite fixée par arrêté préfectoral, décrit la Cour. En 2011, elles sont sept fois supérieures aux quotas alloués pour toute l’Europe (interdit de production depuis 1996, le CCl4 fait l’objet de dérogations dans certains cas). L’entreprise doit réduire ses émissions. Elle parvient à se voir attribuer la majeure partie des quotas européens de cette substance toxique, ce qui lui permet de régulariser ses rejets du point de vue de la norme, sans les réduire autant qu’elle aurait pu y être obligée. La Cour des comptes remarque aussi des problèmes de stockage de matières dangereuses, souvent laissées dans des véhicules citernes ou des wagons : une partie du risque est reportée sur les transports, les contrôles sont trop peu nombreux.

 

Le centre-ville de Mourenx, première ville nouvelle en France. (JL) Le centre-ville de Mourenx, première ville nouvelle en France. (JL)

 

Le bassin de Lacq figure parmi les points noirs du Plan national santé-environnement. À Mont, les pollutions des sols impactent la nappe phréatique. À Mourenx, l’eau de la nappe est colorée en son point de résurgence et l’usage des eaux souterraines est restreint. Il a fallu attendre 2013 pour qu’un arrêté préfectoral prescrive l’arrêt du panache de pollution hors du site industriel d’Arkema à Mont. La station d’épuration de Lacq, Mont et Mourenx a reçu une mise en demeure préfectorale en 2011 à la suite des rejets de substances médicamenteuses dans la rivière voisine, le gave de Pau.

Élus, représentants de salariés, associations, représentants de l’État et industriels ont l’occasion de se réunir dans le cadre des secrétariats permanents pour la prévention des pollutions et des risques industriels (SPPPI) et des conseils départementaux, de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst). Mais les rendez-vous sont irréguliers. « Ils se renvoient la balle. Toutes les décisions sont collégiales et anonymes. Ils sont à la fois complaisants envers les industriels et se disent défenseurs de l'intérêt général », déplore Michel Rodes, le militant associatif qui depuis 40 ans dénonce les dangers du site de Lacq. Des maires de communes avoisinantes sont d’anciens salariés du site industriel. Seuls cinq élus locaux ont accepté de signer une lettre demandant à Marisol Touraine une nouvelle étude épidémiologique. Sur le bassin, la société Yara fabrique du nitrate d’ammonium, très explosif – c’est la substance que produisait l’usine AZF de Toulouse. Elle parvient à faire en grande partie payer par de l’argent public le mur de protection qu’elle fait ériger autour de son site. En 2011, David Habib, député socialiste des Pyrénées-Atlantiques, proche de Manuel Valls, fait voter une exonération de taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) portant sur les injections à 4 000 mètres sous terre d’effluents industriels du bassin de Lacq, qu’il décrit comme « simplement de l’eau salée ». Le groupe Total en est le principal bénéficiaire. Lors de l’examen de l’amendement à l’Assemblée, Valérie Pécresse, alors ministre du budget, soutient la proposition du parlementaire : « Le petit cœur sensible qui continue à battre dans le cœur de la ministre du budget estime qu'en effet ces effluents liquides doivent rester exonérés de la TGAP. »

Prochain épisode : La fabrique du silence.

 

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

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25 avril 2016 1 25 /04 /avril /2016 15:37

 

Source : http://www.bastamag.net

 

Sécurité

Comment la France impose ses centrales nucléaires vieillissantes à ses voisins européens

par

 

 

Sur les 19 centrales nucléaires françaises, cinq se trouvent à proximité des frontières du pays : Fessenheim, à la frontière allemande, Cattenom, tout près du Luxembourg, Gravelines et Chooz, près de la frontière belge, ou Bugey, à quelques dizaines de kilomètres de la Suisse. Nos voisins s’inquiètent de plus en plus d’avoir ces réacteurs vieillissants à leurs portes, sans aucun pouvoir sur la poursuite de leur exploitation ou leur degré de sécurisation. En matière de sécurité nucléaire, la coopération européenne n’est toujours pas à l’ordre du jour. Ce qui pose également de graves problèmes concernant l’efficacité des mesures de prévention et de gestion de crise.

Au printemps 1986, les autorités françaises tentent de nous convaincre que l’Hexagone ne risque rien face au nuage radioactif de Tchernobyl. Au même moment, les pays voisins prennent pourtant des mesures pour protéger leurs citoyens. 30 ans après l’explosion du réacteur nucléaire soviétique et cinq ans après Fukushima, la politique européenne en matière de prévention contre le risque nucléaire n’est guère plus cohérente. La France continue à exploiter des centrales nucléaires à quelques kilomètres de ses frontières, en dépit de l’opposition toujours plus grande des pays voisins.

La centrale de Fessenheim, la plus ancienne de France, est implantée au bord du Rhin, à deux pas de la frontière et à une trentaine de kilomètres seulement de la ville allemande de Fribourg-en-Brisgau (230 000 habitants). Celle de Cattenom se situe à côté de la Moselle, à la frontière directe avec le Luxembourg, à 25 kilomètres de la capitale du Duché. Celle de Chooz, sur une rive de la Meuse, se trouve à moins de 10 km de la Belgique, et celle de Gravelines, dans le Nord, à quelque 30 kilomètres. Enfin, la centrale de Bugey se trouve à 70 km de Genève. Conséquence logique, que ce soit en Allemagne, au Luxembourg, en Belgique ou en Suisse, des citoyens, des élus, des collectivités, s’inquiètent de plus en plus du risque que les réacteurs français frontaliers font peser sur eux.

 

Aucune coordination des plans d’évacuation

« Je vois la centrale depuis chez moi. Mais de ce côté-ci du Rhin, il n’y a même pas de campagne de distribution d’iode. C’est comme si la radioactivité s’arrêtait aux frontières », déplore Didier Nocus. Ce Français vit à deux pas de Fessenheim, mais en Allemagne. Directement exposé aux risques que présente la plus vielle centrale de France, mise en service en 1977, il est pourtant exclu des plans français de prévention des risques. Les plans de gestion des situations d’urgence – qu’on appelle des plans particuliers d’interventions (PPI) – sont « des dispositifs définis par le code de la sécurité intérieure, qui relèvent de la loi. Ils ne s’appliquent donc que sur le territoire français, sous l’autorité des préfets », explique Bénédicte Genthon, directrice de l’environnement et des situations d’urgence à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). La nouvelle campagne française de distribution de pastilles d’iodes (qui doivent limiter la fixation de l’iode radioactif dans l’organisme en cas d’accident nucléaire), lancée en début d’année, ne concerne donc que les riverains des installations qui habitent … en France. Pour les autres, ce sont les autorités locales des pays voisins qui doivent prendre en charge la distribution.

De même pour les plans d’évacuation. En cas d’accident, même grave, les autorités françaises ne se préoccupent que de l’évacuation des riverains qui habitent du « bon côté » de la frontière. Aux pays limitrophes de gérer les autres. « Je me suis penchée sur la question des plans d’évacuation. Il n’y a pas de coopération entre les autorités d’ici et celles de France. Nous ne savons pas du tout ce qu’il faut faire en cas d’accident nucléaire à Cattenom », accuse Ute Schlumberger, riveraine allemande de la centrale, qui milite pour sa fermeture.

 

Un manque de coordination qui « pourrait créer une situation de panique »

« Il existe des plateformes de coopération avec les pays voisins, assure pourtant la responsable de l’ASN Bénédicte Genthon. Il y a des échanges au niveau local, entre la préfecture et les Länder par exemple pour les centrales proches de l’Allemagne. Il y a aussi des accords bilatéraux d’échanges d’informations en cas d’accident, avec la Belgique, l’Allemagne, le Luxembourg, qui remontent aux années 1980. Il existe en outre des protocoles de coopération entre les différentes autorités de sûreté nucléaire. » L’ASN se réunit ainsi tous les ans avec les autorités de sûreté nucléaire luxembourgeoise et allemande, deux fois par an avec celle de Belgique. « La semaine dernière encore, nous avions une réunion d’un groupe de travail franco-allemand », insiste la responsable. Depuis quelques années, les autorités de sûreté nucléaire européennes tentent de développer une coordination transfrontalière plus cohérente dans la gestion des situation d’urgence.

Cette coordination est-elle au point ? « La zone autour de la centrale de Cattenom touche la France, deux États-régions différents d’Allemagne, la Belgique, et le Luxembourg. Le risque est donc important que l’une de ces cinq entités prenne une décision contraire aux autres, souligne Patrick Majerus, chef de division de la radioprotection au ministère de la Santé du Luxembourg. On a tout vu, au fil de nos exercices communs de gestion de crise. Par exemple, l’un des pays décide unilatéralement de fermer ses frontières. Pour nous, cela signifie que le personnel médical ne peut plus venir travailler, parce que nous avons beaucoup de frontaliers dans ce secteur. Ou bien, lors du dernier exercice, le Luxembourg a décidé seul d’interdire à la population de manger les salades du jardin. » Pourquoi interdire la consommation des légumes du potager au Luxembourg et pas à quelques kilomètres de là, en France ou en Allemagne ? « Il n’y a pas de plan commun d’urgence pour l’instant. Car cela ressort de la souveraineté nationale. Mais pour le grand public, ce ne serait évidemment pas très compréhensible, surtout en situation d’urgence, d’évacuer d’un côté de la frontière et pas de l’autre. Cela peut potentiellement créer une situation de panique. »

 

Des plans de prévention difficiles d’accès

Pour l’instant, les réponses apportées à Cattenom et Fessenheim sont différentes d’un côté à l’autre des frontières. « Avant, on ne pensait pas qu’un accident aussi grave que Fukushima puisse se produire sur un réacteur européen. Suite à Fukushima, nous avons adopté au Luxembourg un nouveau plan d’urgence nucléaire, indique Patrick Majerus. Dans ce plan, la zone d’évacuation a été élargie à 15 km de Cattenom [1]. » En France, les zones d’évacuation sont en général de cinq kilomètres seulement, nous indique l’ASN. Bien moins que ce qui est prévu chez notre voisin. Et largement en-dessous de la zone évacuée autour de Fukushima (20 kilomètres).

Il est beaucoup plus facile d’avoir accès au plan de prévention mis en place par notre voisin luxembourgeois qu’aux plans français. « Certains plans particuliers d’intervention (PPI) locaux ne sont toujours pas disponibles en ligne. En cas d’accident nucléaire grave, les populations riveraines ne connaissent pas les mesures de protection prévues et ne réagiront probablement pas comme attendu », pointe début avril l’Association nationale des comités et commissions locales d’Information (chaque installation nucléaire est pourvue d’une commission locale d’information composées d’élus locaux, d’associatifs, de représentants syndicaux et de l’économie) [2].

 

« Tout est décidé par la France »

« En France, il y a une négation du risque nucléaire de la part des autorités, déplore Charlotte Mijeon, de l’association Sortir du nucléaire. Une position française du « passez votre chemin, Il n’y a rien à craindre » de plus en plus mal acceptée chez nos voisins. « Je suis l’un des députés belges dont la circonscription est la plus proche de la centrale de Chooz. Régulièrement, j’interpelle le ministre de l’Intérieur belge au sujet de la centrale, sur les incidents, sur l’état des installations. Mais à chaque fois, j’obtiens comme réponse : "nous n’avons pas de contrôle direct, cela se passe du côté français", déplore l’écologiste Georges Gilkinet. Alors qu’un incident a Chooz aurait potentiellement plus d’impact sur la Belgique que sur la France, en tant que député belge, je ne peux pas demander de comptes aux autorités françaises ! »

La situation semble encore plus absurde aux yeux des élus allemands. « Ici, dans le canton, le malaise est d’autant plus grand que nous portons les coûts de la sortie allemande du nucléaire, tout en restant particulièrement exposés au risque à cause de la centrale française toute proche », témoigne Daniela Schlegel-Friedrich, conseillère du canton allemand frontalier de Cattenom.

Après la catastrophe de Fukushima, l’Allemagne prend la décision d’arrêter immédiatement huit réacteurs parmi les plus anciens du pays et de sortir définitivement du nucléaire d’ici à 2022. Mais les Allemands proches de nos frontières font toujours les frais du risque nucléaire français. Tout au plus, les élus locaux peuvent siéger à titre de simples observateurs dans les commissions locales d’informations et de surveillance. « Je vois les efforts faits du côté français pour nous informer. Ils essaient de faire les choses de manière transparente, même si nous sommes toujours informés des incidents après-coup. Mais peu importe que l’on soit informé, le problème est qu’il n’y a aucun endroit où on nous demande notre avis, critique l’élue. Nous n’avons aucun espace de codécision. Tout est décidé par la France. »

 

La fermeture de la centrale de Fessenheim toujours repoussée

À tous les niveaux, locaux, régionaux, et national, les autorités allemandes tentent de pousser la France à fermer au plus vite ses deux centrales frontalières vieillissantes de Cattenom et surtout de Fessenheim. La ministre allemande de l’Environnement a répété le mois dernier le souhait du gouvernement allemand de voir Fessenheim s’arrêter au plus vite, suite à des révélations sur des incidents survenus en 2014 et dont la gravité n’a pas été complétement transmise aux autorités allemandes. Suite à un rapport faisant état de failles de sureté, Anton Hofreifer, patron des Verts au Bundestag, a demandé au gouvernement allemand d’exiger la fermeture de la centrale de Cattenom par la France pour « danger imminent ».

Des efforts restés vains pour l’instant. Malgré la promesse de François Hollande de fermer la centrale de Fessenheim en 2016, la date de sa mise à l’arrêt n’est toujours pas fixée. « Nous attendons un décret cette année qui nous donnerait la date de retrait de l’autorisation d’exploitation de Fessenheim. Mais nous avons toujours des doutes. Est-ce que sera en 2016 ou en 2017 ? Et est-ce que ce sera avant ou après l’élection présidentielle ?, s’interroge Charlotte Mijeon. Cela changerait la donne. « Car Juppé, par exemple, a déjà dit qu’il rallongerait encore la durée de vie de Fessenheim. » Les riverains allemands ne sont donc pas au bout de leurs inquiétudes.

 

Nos voisins attaquent nos centrales en justice

Face à cette incertitude entretenue au plus haut niveau, nos voisins misent sur une voie moins diplomatique : la justice. En 2008, une association transnationale réunissant une centaine de communes d’Allemagne, de Suisse et de France – l’Association trinationale de protection nucléaire (ATPN) – lance une première procédure judiciaire pour fermer la centrale de Fessenheim. Puis une deuxième procédure, après Fukushima. Sans succès. « Mais cela a quand même fait pression sur les autorités françaises », estime Jürg Stöcklin, président de l’ATPN.

En mars 2016, c’est le canton suisse de Genève qui dépose une plainte contre la centrale de Bugey, mise en service à la fin des années 1970. Une plainte contre X pour « mise en danger délibérée de la vie d’autrui et pollution des eaux ». « Il s’agit cette fois d’une plainte non pas administrative mais pénale, pour des infractions », précise l’avocate du canton (et ancienne ministre de l’Environnement) Corinne Lepage, qui a aussi défendu l’ATPN sur le cas de Fessenheim. « Quand l’Allemagne, le Luxembourg et la Suisse disent que ça ne va plus, ça commence à vraiment poser un problème, estime l’avocate. Dans les années 1990, nous avons gagné en justice sur le cas de la centrale de Creys-Malville. » Celle-ci, implantée dans l’Ain, a finalement fermé en 1998.

La stratégie judiciaire est aussi celle choisie par la ville allemande d’Aix-la-Chapelle contre un des réacteurs de la centrale belge de Tihange 2, exploitée par le groupe Electrabel, filiale d’Engie, ex-GDF Suez (voir notre article). Le réacteur a été arrêté en 2014 suite à l’apparition de fissures, avant d’être remis en marche il y a quelques mois, sans consultation des collectivités frontalières directement exposées au risque. Que peut-on attendre de ces actions en justice ? Difficile de faire aboutir ces plaintes transfrontalières. La politique énergétique relève de la souveraineté nationale, rétorquent les juges. Une souveraineté qui semble passer avant la protection des populations.

Rachel Knaebel

Image : Centrale nucléaire de Cattenom. CC blockdev.

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25 avril 2016 1 25 /04 /avril /2016 15:35

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Sécurité

EDF cherche à censurer des révélations sur ses centrales nucléaires en invoquant la « propriété intellectuelle »

 

par , Sophie Chapelle

 

Il y a quelques semaines, le Journal de l’énergie révélait une série de notes internes d’EDF mettant en lumière l’état de délabrement de nombreux moteurs diesel de secours dans les centrales nucléaires françaises. Ces moteurs sont indispensables pour assurer le refroidissement des réacteurs en cas de coupure de l’accès au réseau électrique, comme c’est arrivé à Fukushima. En 2014, la majorité d’entre eux avaient été jugés par EDF elle-même en état « dégradé » ou « inacceptable » ; aucun n’était considéré comme en état correct. Les documents internes révélés par le Journal de l’énergie font également état de pannes graves survenues sur ces moteurs diesel en 2010.

L’entreprise a cherché à minimiser ces révélations, et a menacé nos confrères de poursuites si ces documents n’étaient pas retirés de leur site. L’argument invoqué ? La publication de ces notes sans autorisation porterait atteinte à la « propriété intellectuelle » d’EDF ! Ces informations d’utilité publique sur les risques des centrales françaises relèvent-elles vraiment de la propriété privée ?

« EDF n’a pas apprécié la publication sur notre site de ses rapports internes sur les diesels de secours », écrit le Journal de l’énergie. Ce dernier a reçu un recommandé d’EDF le 5 avril qui met en demeure le Journal de l’énergie de « retirer immédiatement » de son site les bilans de fiabilité des diesels de secours et les liens vers ces documents. EDF leur demande également de cesser « de divulguer, reproduire et diffuser ces notes techniques auprès de quiconque », rapporte le Journal de l’énergie. Selon le service juridique du groupe EDF, « ces notes internes sont "la propriété d’EDF" et le Journal de l’énergie n’a pas reçu l’autorisation d’EDF pour les publier ». Le Journal de l’énergie explique avoir « décidé de révéler ces rapports internes d’EDF à cause des informations inédites qu’ils apportent sur la fiabilité dégradée de moyens de secours vitaux à la sûreté des centrales nucléaires françaises ».

 

« Menace pour la liberté d’informer »

« Au vu des risques que font courir les centrales nucléaires aux populations, le Journal de l’énergie estime que ces dernières sont en droit de connaître l’état réel de ces installations », poursuivent nos confrères. EDF estime apparemment que ces défaillances ne la concernent qu’elle-même en tant qu’entreprise et que personne ne devrait s’en mêler.

« Il s’agit d’une stratégie classique pour faire taire les lanceurs d’alerte, réagit le réseau Sortir du nucléaire dans un communiqué. Une grande entreprise a les moyens de se payer des avocats et des procédures judiciaires longues. Tel n’est pas le cas des associations ou médias indépendants. Ce genre de menace est donc un moyen de dissuasion puissant, et représente une menace pour la liberté de la presse et l’exercice démocratique du droit d’informer le public. »

Le Réseau Sortir du nucléaire, qui dénonce « la tentative de censure et d’intimidation engagée par EDF », a décidé de mettre en ligne sur son site web l’intégralité de ces documents confidentiels, en soutien au Journal de l’Énergie.

- Lire l’intégralité de l’article sur le site du Journal de l’énergie

- L’enquête originale du Journal de l’énergie, en deux volets, est accessible ici et .

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25 avril 2016 1 25 /04 /avril /2016 15:30

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/noel-mamere

 

 

Trente ans après, l'Etat-EDF persiste et signe
 
 
Rappelons-nous, il y a 30 ans, le 26 avril 1986, le plus grand accident nucléaire de l’histoire ravageait l’Ukraine. A Tchernobyl, près de  la vile de Pripiat, un réacteur de la centrale nucléaire, de type RBMK, explosait à la suite d’une montée en puissance incontrôlée. Un énorme nuage contenant de grandes quantités radioactives de césium 137 et d’iode 131, passait au-dessus de nombreux pays européens.

Rappelons-nous, il y a 30 ans, le 26 avril 1986, le plus grand accident nucléaire de l’histoire ravageait l’Ukraine. A Tchernobyl, près de  la vile de Pripiat, un réacteur de la centrale nucléaire, de type RBMK, explosait à la suite d’une montée en puissance incontrôlée. Un énorme nuage contenant de grandes quantités radioactives de césium 137 et d’iode 131, passait au-dessus de nombreux pays européens. En France, les hommes du lobby nucléaire prétendaient que le nuage avait été arrêté à nos frontières ! Alors présentateur du journal d’Antenne 2-Midi, je me souviens des difficultés rencontrées, y compris auprès des journalistes « spécialisés », pour qu’enfin on admette que la France n’était pas épargnée par cette catastrophe. Quelques années plus tard, évoquant cet épisode dans une émission de télévision, je fus l’objet d’un procès en diffamation, intenté par le professeur Pellerin (celui qui nous disait que tout était sous contrôle), qui dura dix ans … Jusqu’à ce que la Cour européenne des droits de l’homme condamne le gouvernement français et demande l’annulation de ma peine devant les tribunaux français ! Dix ans pour admettre une évidente vérité, c’est dire le poids du lobby nucléaire dans notre pays. Car, dire la vérité, c’était reconnaître que les radiations avaient atteint les animaux et les humains, les forêts et les cours d’eau, les champs et les villes… jusqu’en Corse.

En Ukraine, 400 000 personnes furent déplacées, 100 000 personnes irradiées, qui moururent dans d’atroces souffrances dont un nombre indéterminé de « liquidateurs », ces hommes envoyés de force sur le site de la centrale pour tenter de limiter les conséquences de l’accident en décontaminant le territoire impacté. L’accident de Tchernobyl accéléra la décomposition et l’effondrement de l’URSS, incapable d’organiser la prévention et les secours.

Cette catastrophe annonçait celle de Fukushima, comme cette dernière en annonce d’autres si l’on en croit l’Autorité de Sûreté nucléaire française qui évoque la possibilité d’un « accident nucléaire majeur » en France. Mais, à la différence de tous les autres accidents industriels, avec le nucléaire, il n’y a pas d’après. Parce que les conséquences sanitaires et environnementales dépassent les générations humaines et qu’elles sont irréversibles. On ne parle pas en années, mais en siècles, en centaines de siècles. De quoi donner le vertige. Et c’est en ce sens que le nucléaire, dont l’acte fondateur est Hiroshima, a inauguré l’ère de la démesure, de « la honte prométhéenne », pour reprendre l’expression de Gunther Anders, où l’Homme croit pouvoir échapper à sa condition.

Pourtant, trente ans après cette monstruosité et au lendemain de Fukushima, le nucléaire en France fait toujours consensus dans les élites politiques et techniciennes. Les nucléocrates français ne sont que des Docteurs Folamour qui, au nom d’un scientisme intéressé, manipulent le pouvoir politique et l’opinion en faisant croire que le nucléaire est incontournable. En fait, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, nous déléguons notre libre arbitre en matière d’énergie à un petit groupe d’ingénieurs qui échappent à tout contrôle de la puissance publique. Le nucléaire civil n’étant que le prolongement du nucléaire militaire, fondé sur le secret, et les deux fonctionnant en étroite collaboration, il ne faut donc pas s’étonner qu’ils nous dissimulent les risques inhérents à ce système. L’opacité et le secret sont la règle, et la transparence l’exception.

Cette régression démocratique s’est donc organisée sous De Gaulle et Pompidou, qui ont scellé un pacte d’acier avec les communistes. Les gaullistes considérant la maîtrise de l’atome comme un élément de notre indépendance, les communistes, qui avaient de solides bases chez les salariés d’EDF, estimant que le nucléaire allait dans le sens du « Progrès ». Les uns et les autres soutenaient l’idée fausse que le nucléaire permettrait à la France de garantir son indépendance énergétique ad aeternam. Dans un premier temps, ce consensus nucléaire fut partagé par une grande partie de la population. A l’exception des écologistes, très minoritaires à l’époque, mais à l’origine de combats historiques, comme celui de Creys-Malville, en 1977, où Vital Michalon perdit la vie dans les affrontements avec les forces de l’ordre. En 1981, après la victoire de François Mitterrand, le PS rejoignit le club des nucléocrates et depuis cette époque, droite et gauche célèbrent ensemble le culte du nucléaire, devenu religion d’Etat. Résultat : cette « exception française », vantée par la propagande politique et médiatique, est aujourd’hui une faillite économique, une impasse politique et un danger qui plane en permanence au-dessus de nos têtes.

Voilà pourquoi ce triste anniversaire devrait au moins nous permettre de relancer le débat autour d’une énergie qui induit l’acceptation d’un modèle de société centralisé, autoritaire et hors contrôle. Le nucléaire aujourd’hui n’est plus viable économiquement. Son coût a explosé. EDF est en faillite à cause de l’EPR, au point que l’Etat met la main à la poche en injectant trois milliards d’euros dans une augmentation de capital destinée à sauver la filière, plutôt que d’investir la recherche de l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables. L’Etat s’obstine à participer au sauvetage d’AREVA, à « sécuriser » des centrales nucléaires vieillissantes pour des coûts faramineux, au lieu de les démanteler et d’imposer partout le compteur Linky, contre la volonté des consommateurs. Mais rien ne semble pouvoir arrêter ce lobby, véritable Etat dans l’Etat. Tandis que le nucléaire régresse dans de nombreux pays, en France, les nucléocrates imposent leur loi, bafouant les accords politiques passés entre les écologistes et le PS, revenant sur la loi de transition énergétique, renvoyant la fermeture de la centrale de Fessenheim aux calendes grecques, empêchant tout investissement conséquent dans les énergies renouvelables…

Au moment où la France signe le traité sur le climat et où François Hollande tient sa quatrième conférence environnementale, dans l’indifférence générale et la suspicion légitime des écologistes et des ONG, le souvenir de Tchernobyl devrait faire honte à ces gouvernants qui s’obstinent dans cette voie dangereuse. Raison de plus pour rompre avec cette fausse gauche et cette vieille droite.

Comme l’indique le manifeste de la commission Ecologie climat de Nuit Debout : « Après Tchernobyl et Fukushima, Il est inadmissible et irresponsable, en particulier pour les générations futures, de continuer à promouvoir le mythe de l'énergie nucléaire soi-disant propre et à faible coût. La dangerosité de cette technique, la difficulté du démantèlement et de la gestion des déchets, ne sont plus à démontrer. Nous voulons la transparence totale sur la filière nucléaire et exigeons la fermeture immédiate des réacteurs de plus de trente ans et l’arrêt de la construction des EPR. ». On ne saurait mieux dire !  

Si nous voulons empêcher de nouvelles catastrophes, il faudra se débarrasser  du complexe  techno-politique qui dirige ce système. Pour sortir de la déraison du monde, il ne suffira pas de rester debout place de la République, mais c’est debout que les peuples s’émanciperont de cette servitude technicienne.

 

Noël Mamère

Le 25/04/2016.

 

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/noel-mamere

 

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25 avril 2016 1 25 /04 /avril /2016 15:18

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Emmanuel Macron pris à partie lors d'une visite d'usine
25 avril 2016 | Par La rédaction de Mediapart
 
 

Le ministre de l'Economie a eu un échange musclé lundi avec des syndicalistes opposés au projet de réforme du Code du travail, lors d'une visite d'entreprise.

« Ce n'est pas par plaisir qu'on va dans la rue. Ce n'est pas par plaisir que les gens perdent leur salaire pour aller manifester ». Ces mots, ce sont des salariés syndiqués qui les ont adressé au ministre de l'économie Emmanuel Macron, ce lundi, sur le site de l'entreprise Rexiaa à Issoire (Puy-de-Dôme). « Vous ne faites rien, vous nous ignorez, vous nous méprisez », a également entendu le ministre.

 

 

Interrompu par les manifestants, Emmanuel Macron a gardé son calme malgré le ton parfois véhément des échanges. « Mais attendez, je viens vous parler. Je viens vous parler, je viens vous écouter, je n'entends pas si vous criez en même temps. » Le ministre de l'Economie, s'il « entend » les protestations de la rue, estime que « ce n'est pas une condition suffisante » et qu'« on ne protège personne si on promet des choses qui ne sont pas tenables ».

« Vous ne savez pas ce que c'est de se lever à 5 heures du matin pour gagner un SMIC de rien du tout », lui a-t-on reproché, tandis qu'un manifestant à lancé « Pourquoi vous ne pensez pas au peuple ? » Quelques minutes plus tard, à son entrée dans l'entreprise, Emmanuel Macron a estimé qu'« il faut expliquer, il faut entendre quand il y a de l'inquiétude, de la détresse ». Car « ça va pas mieux pour tout le monde, ça va mieux en moyenne, c'est la vérité, ce sont les chiffres », a-t-il dit en reprenant le message mis en avant par François Hollande lors de son intervention télévisée de la mi-avril.

(Reuters)

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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22 avril 2016 5 22 /04 /avril /2016 14:39
 
Source : http://rue89.nouvelobs.com
 
 
Coup de fil à un ami
Viber chiffre les conversations : quelle messagerie est la plus sûre ?

 

WhatsApp, Twitter, Snapchat, Signal, Skype, iMessage, Telegram, Viber... Quel est l’outil le plus sécurisé ? Voici notre banc d’essai, réalisé avec l’aide d’experts du chiffrement.

 
 

Vous venez de tuer malencontreusement votre patron.

Vous avez envie d’éviter que vos photos coquines se retrouvent dans la fournée du prochain piratage à la mode.

Vous venez d’être pris dans les filets des « Panama papers ».

Vous êtes un homme politique qui veut filouter en toute tranquillité avec son avocat.

Vous êtes parent et vos enfants vous demandent souvent le numéro de votre carte bleue par téléphone.

Ou vous n’avez tout simplement pas envie que quelqu’un sache que tous les soirs, à 19h47, votre chéri(e) vous envoie : « Pense à prendre le pain. »

De l’anodin au plus grave, en passant par le menu larcin ou la position de principe, on a tous quelque chose à cacher.

 

Un vieux téléphone

Un vieux téléphone « sécurisé maison » - Mollybob/Flickr/CC
 

A partir du classement établi par l’association américaine Electronic Frontier Foundation (EFF), nous avons demandé aux chercheurs interrogés sur le chiffrement lors du clash entre Apple et le FBI de nous aider à vous conseiller les applications mobiles les plus sûres pour communiquer. Situation par situation.

 

1 Sur votre téléphone, vous n’avez que les applis déjà installées lors de l’achat

Parce qu’un téléphone, « ça sert à téléphoner ! »

 

Communiquer en toute sécurité risque d’être un peu compliqué. Certes, depuis l’affaire Snowden, la sécurité des échanges et même le chiffrement – concept qu’on ne pensait jamais voir devenir grand public – sont devenus un argument de vente. Mais cela ne veut pas dire que les fabricants de téléphone sont aussi sûrs que le clament leurs plaquettes de com’.

  • Vous avez un iPhone : bonne pioche

On le sait particulièrement depuis son différend avec le FBI, Apple met un point d’honneur à protéger ses appareils, ainsi que les échanges via les applications qui y sont installées par défaut. Outre son système d’exploitation chiffré, la marque garantit une sécurisation solide pour iMessage et FaceTime

 

Envoyer un message sur iMessage : ça peut passer

Envoyer un message sur iMessage : ça peut passer - Capture d’écran

Attention toutefois à ne pas laisser traîner votre mot de passe permettant d’accéder à vos sauvegardes iCloud, stockées sur les serveurs d’Apple. Si vous n’en voulez pas, ne les activez pas.

  • Vous avez un Android : « it’s complicated »

Le système d’exploitation de Google propose bien une version chiffrée, le problème c’est que de nombreux équipementiers l’utilisent. Et l’adaptent à leur sauce. Samsung, HTC, LG, Motorola... Difficile d’être certains que ces fabricants ne tripatouillent pas Android de manière à affaiblir sa sécurité. Surtout qu’il paraît que c’est mieux pour la rapidité de l’appareil.
 

  • Vous avez un Blackberry : pas si mal

Blackberry a fait de la sécurité de ses clients un argument de vente bien avant Apple. Ce n’est pas pour rien que les businessmen et autres grands de ce monde y sont toujours scotchés. Même ’« El Chapo » s’y était mis : Sean Penn a expliqué devoir utiliser les téléphones de la marque pour communiquer avec le baron de la drogue. Sauf que ces messages auraient conduit à son arrestation. Blackberry a-t-il collaboré avec la police ? Pour certains analystes, l’application BlackBerry Messenger (BBM) n’est en effet pas identifiée comme étant parfaitement sûre : le fabricant détiendrait les clés pour déchiffrer les messages. Et aurait donc la possibilité de les filer aux forces de l’ordre.

 

2 Vous avez les ultra-basiques : Facebook, Twitter, Instagram

(et n’avez pas envie de vous prendre la tête)

 

Si vous ne voulez vraiment pas que quelqu’un tombe sur votre message, mieux vaut laisser tomber. Facebook, Twitter et Instagram ne rendent leurs échanges opaques que lorsqu’ils circulent entre votre téléphone et leurs serveurs. Et encore ! Instagram a été accusé de ne pas assurer ce service minimum.

Twitter a bien dit un temps que ses équipes bossaient sur un moyen de chiffrer les « Direct messages » (DM) mais le projet a été abandonné.

 

Envoyer un message sur Facebook Messenger : mauvaise idée

Envoyer un message sur Facebook Messenger : mauvaise idée - Capture d’écran
 

Résultat : les messages privés qui sont stockés chez ses trois services très populaires sont en clair sur leurs serveurs. Donc si quelqu’un le souhaite, il peut les lire. Policier avec une ordonnance judiciaire, personnes malveillantes avec quelques compétences en informatique, ou NSA.

Notre conseil : téléchargez d’autres applications. Ou utilisez un pigeon voyageur.

 

3 Vous ne jurez plus que par Snapchat et WhatsApp

(et n’avez pas non plus envie de vous prendre la tête)

 

Vous avez entre 12 et 25 ans (ou tentez de rester branché et fresh) et passez votre temps à faire des stories sur Snapchat. Sans compter que votre cousine vous a fait découvrir le monde merveilleux de Whatsapp pour s’assurer qu’après son mariage, vous et toute votre famille pourriez profiter des photos et de l’enregistrement du fameux karaoké de 3h42. Bref, vous êtes con-nec-tés.

  • A faire : utiliser WhatsApp

Bonne nouvelle : en plus d’être très simple d’utilisation, WhatsApp est a priori bien sécurisée.

Il y a quelques jours, l’application détenue par Facebook a en effet annoncé qu’elle allait chiffrer ses messages de bout en bout. A en croire les experts, c’est la meilleure formule puisque de votre téléphone à celui de votre destinataire, impossible de lire vos échanges. WhatsApp elle-même n’a pas la clé permettant de les déchiffrer ! Du coup, police ou délinquant, personne ne pourra se faufiler dans ses serveurs pour accéder à leur version lisible.

En plus, vous n’avez rien à activer : c’est ce qu’on appelle le « privacy by design » ; la protection de votre vie privée est pensée à l’intérieur même de l’application, sans que vous vous en aperceviez.

 

Envoyer un message sur Snapchat : mauvaise idée

Envoyer un message sur Snapchat : mauvaise idée - Capture d’écran
 
  • A éviter à tout prix : Snapchat

D’accord, c’est a priori éphémère. Et a priori pas conservé sur les serveurs de l’entreprise (à l’en croire, seuls les contenus non-ouverts sont stockés, pour 30 jours). Mais ça ne suffit pas.

Au-delà du risque, déjà grand et hautement probable, qu’un de vos potes fassent une capture d’écran de votre snap, sachez quils ne bénéficient pas de la plus haute protection. Le court laps de temps qu’elles y séjournent, images et vidéos demeurent lisibles pour Snapchat, qui détient la clé pour lever le chiffrement qui les brouille. Là encore, toute intrusion est donc possible.

 

4 Vous êtes prêt à installer une nouvelle application

Vous avez du wifi, le temps et l’envie.

 

  • Pour le confort d’utilisation : WhatsApp

Pour toutes les qualités évoquées ci-dessus, c’est peut-être le meilleur moyen de mettre un pied dans les communications vraiment sécurisées.

Sur WhatsApp, il est possible de s’assurer de l’identité de son interlocuteur – à condition de l’avoir rencontré une fois. Exemple : vous voulez parler avec Snowden mais vous ne savez pas si le compte « snowden » sur WhatsApp est le sien ou celui de la NSA. Vous devez aller le voir, flasher le QRcode associé à sa clé. Vous saurez alors que vos secrets seront bien gardés.

De même, le fait qu’une clé différente soit associée à chaque envoi permet d’éviter que les vieux messages soient subitement lisibles, si quelqu’un venait à mettre la main dessus – c’est ce qu’on appelle la « confidentialité persistante »

Seul bémol : les détenteurs d’iPhone peuvent réaliser des sauvegardes de leurs conversations sur iCloud. Comme cela ouvre une nouvelle porte vers vos données, autant se méfier.

  • Pour être blindés : Signal

C’est l’application de référence, la star dans le domaine. Tous les pontes du milieu recommandent le système sur lequel elle s’appuie, « Open Whisper Systems »  : Snowden, Poitras, Schneier... Elle cumule les bons points, sauf un, qui peut être très gênant : sa facilité d’utilisation.

Déjà, il faut que vos contacts soient dessus. Et puis, il faut que ça fonctionne : quelques heures avant la mise en ligne de cet article, il était impossible de se connecter aux serveurs de l’application pour la faire tourner. 

 

L'interface de Signal, en attente d'un nouveau message

L’interface de Signal, en attente d’un nouveau message - Capture d’écran

Ceci dit, en dehors de ces dysfonctionnements épisodiques, Signal n’est pas si compliqué à prendre en main.

 

Sur Telegram, il est nécessaire de le préciser lorsqu'on souhaite une conversation protégée

Sur Telegram, il est nécessaire de le préciser lorsqu’on souhaite une conversation protégée - Capture d’écran
  • On est sceptiques : Telegram et Viber

Elle a beau être présentée comme l’alternative à Signal ou WhatsApp (on la dit même employée par les terroristes, c’est dire), Telegram suscite trop de controverses pour être fiable.

Il est déjà nécessaire de bien préciser lorsqu’on veut une conversation chiffrée – toutes ne le sont pas. Et puis, les experts lui reprochent d’utiliser une boîte à outils pensée et développée à l’intérieur de Telegram. Or, en cryptologie, c’est rédhibitoire : on ne déploie pas sa petite solution perso, éprouvée nulle part ailleurs.

Telegram a réagi en invitant les râleurs à venir déjouer leur système de protection. 300 000 dollars sont à la clé. De quoi énerver un peu plus encore la communauté du chiffre, qui estime, démonstrations complexes à l’appui, que ce concours est pipé.

Mêmes doutes pour Viber : l’application a rejoint le mouvement du chiffrement ce 19 avril, mais ne donne pas assez d’infos pour nous assurer de sa fiabilité.

Si elle a dit avoir opté pour la protection la plus robuste (du bout en bout de la communication), et avoir mis en place un mécanisme pour être certain de l’identité de son interlocuteur, elle n’est en revanche pas très transparente sur l’outil qu’elle utilise pour y parvenir. Sans publier la moindre info technique sur son site, Viber a en plus confié à Daily Dot s’appuyer sur une sécurité maison, développée sur « le concept d’une solution établie en open-source ».

Franchement, tout ça sent mauvais : évitez.

 

 

5 Vous avez besoin de communiquer par vidéo

Un détail crucial ne peut passer que par la caméra.

 

  • FaceTime

Si vous avez un iPhone en poche, le plus simple est peut-être d’utiliser FaceTime. Attention néanmoins : la communication n’est possible qu’avec des Mac fans – tous les autres téléphones sont exclus. Pas toujours pratique.

  • Patients ? Signal, WhatsApp

Si vous avez un peu de temps devant vous, vous pouvez toujours tourner des saynètes, à envoyer par la suite via Signal ou WhatsApp. Forcément, c’est moins fluide : on n’est plus dans le papotage vidéo, mais bien dans l’envoi de petits films, dont la durée est en plus limitée (de 90 secondes à 3 minutes en moyenne pour WhatsApp). Il va donc falloir saucissonner.

  •  A éviter : Skype

Forcément, c’est l’application qui vient alors tout de suite en tête. Skype a longtemps été citée comme une gardienne efficace des communications sensibles – notamment pendant les révolutions arabes. Sauf que c’est un peu trop embrouillé pour être certain.

De nombreux spécialistes ont identifié des failles dans la protection que Skype revendique. Néanmoins, celles-ci datent : des mises à jour ont peut-être été faites. Sauf qu’on en sait rien : fin 2014, l’EFF s’est arrachée les cheveux pour le déterminer, mais Microsoft, la maison-mère de Skype, n’a pas répondu à ses questions. Tant pis pour eux.

 

Envoyer un message sur Twitter : mauvaise idée

Envoyer un message sur Twitter : mauvaise idée - Capture d’écran
 

6 Vous voulez l’app ultime

Vous avez du temps, du wifi et vous voulez le service le plus sûr.

 

Que garder alors ? Si ça fonctionne : Signal. Sinon, WhatsApp.

Après gardez en tête que malgré toutes ces précautions, un individu déterminé peut toujours trouver le moyen d’accéder à vos informations. Des entreprises en ont même fait leur business, comme la boîte israélienne Cellebrite – qu’on dit capable de pénétrer dans les derniers iPhone et Blackberry.

Sans aller jusque-là, en matière de sécurité, c’est souvent nous qui déconnons. En laissant traîner nos mots de passe, en ne verrouillant pas nos téléphones...

Et puis, même en restant irréprochables, il reste toujours des traces : les métadonnées. Qui disent à qui l’on parle, quand, où, combien de temps... Des infos qui peuvent en dire beaucoup, beaucoup, sur vous.

Ne vous résignez pas pour autant : une protection, même imparfaite, vaut toujours mieux que se balader à découvert !

Making of

Pour élaborer ce comparatif, nous avons étudié les critères suivants :

  • Caractéristiques du chiffrement : est-il de bout en bout ? Ou uniquement lors du transport des messages ? Ces derniers sont-ils stockés sur les serveurs de l'application ? Si oui, sont-ils lisibles ? Et l'entreprise possède-t-elle la clé pour les lire ?
  • Facilité d'utilisation : faut-il être un as de l'informatique ou un novice peut-il s'en sortir ? Ça bugue souvent ?
  • Ampleur du chiffrement : est-il activé par défaut sur toutes les conversations ? Ou ne porte-t-il que sur certains type de messages ?
  • Transparence du chiffrement : est-il possible de jeter un œil au code informatique ou doit-on uniquement se fier à la com' des boîtes ?
  • Durée de la protection : si quelqu'un met la main sur mes anciens messages ou sur une vieille clé, que deviennent mes vieilles conversations ?
  • Possibilité d'identifier ses interlocuteurs : existe-t-il des outils pour s'assurer que mon pote n'est pas un usurpateur ?

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

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22 avril 2016 5 22 /04 /avril /2016 14:18

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Jetlag
« Maintenant les gens partagent tout. Pourquoi pas la nourriture ? »

 

Pourquoi jeter de la nourriture quand on peut la donner à ses voisins ? Une start-up britannique propose une application qui encourage les ménages à limiter le gaspillage alimentaire.

 

 

 

(De Londres) Toutes les semaines, Valentina va récupérer des légumes invendus chez un maraîcher. Ensuite, elle en redistribue une grande partie via Olio, une application qui permet de donner à ses voisins de la nourriture destinée à la poubelle. Cette Londonienne d’origine italienne explique :

«  Aujourd’hui, il me reste du panais et une sorte de chou. Hier, j’avais des aubergines qui étaient un peu abîmées, je les ai coupées, grillées au four et elles sont parties super vite. C’est bio et c’est gratuit. »

Olio fonctionne comme n’importe quelle application de réseautage social : le donneur poste une photo et une courte description du produit alimentaire dont il souhaite se débarrasser, puis les personnes intéressées s’arrangent avec elle pour le récupérer via une messagerie instantanée. Et comme beaucoup d’applications, elle utilise un système de géolocalisation.

 

Des messages sur Olio

Des messages sur Olio - Capture d’écran

 

 Traduction :

« Bonjour Valentina ! J’espère que tu vas bien. Je suis intéressée par ton article. Est-il toujours disponible ? Si oui, penses-tu que je puisse venir le récupérer ce soir ? Merci !

- Salut Hélaine, tu es la bienvenue. A quelle heure voudrais-tu passer ? Merci.

- Cool merci ! Penses-tu que ce serait possible ce soir vers 19h30 ? »

 

Les produits disponibles et leur géolocalisation

Les produits disponibles et leur géolocalisation - Capture d’écran
 

Selon l’une de ses fondatrices, Saasha Celestial-One, une Américaine expatriée à Londres, 27 000 personnes ont créé un compte depuis son lancement l’été dernier.

« Les gens en ont parfois rien à foutre »

L’idée d’Olio est née d’une expérience personnelle. Tessa Cook, la seconde fondatrice, devait partir à l’étranger, mais il lui restait des légumes frais dans son frigo. Incapable de trouver quelqu’un à qui les donner, elle a préféré les caser dans sa valise plutôt que de les jeter.

«  On trouvait ça dingue qu’il n’existe pas un moyen facile d’éviter de gaspiller de la nourriture encore bonne et d’en faire profiter quelqu’un  », explique Saasha Celestial-One, installée à la table d’un café d’un quartier du nord de Londres, où elle et sa complice vivent et ont testé l’application.

 

Saasha Celestial-One et Tessa Cook, les fondatrices d'Olio

Saasha Celestial-One et Tessa Cook, les fondatrices d’Olio - DR
 

Aujourd’hui, Olio a des utilisateurs dans plusieurs quartiers à Londres et dans quelques autres villes au Royaume-Uni. Mais dans la capitale britannique, où les magasins ferment tard et où on trouve des épiceries à chaque coin de rue, c’est un véritable défi de recruter des adeptes pour une application de partage de nourriture. Saasha Celestial-One :

«  Le marché de seconde main est très fragmenté, donc nous voulions nous concentrer sur la nourriture, mais aussi développer le sens de la communauté.

Parce que le problème avec le gratuit, c’est que les gens en ont parfois rien à foutre et ne se pointent pas aux rendez-vous ou arrivent en retard, ce qui est agaçant quand tu essayes de faire quelque chose pour la bonne cause.  »

La bonne cause, c’est la lutte contre le gaspillage alimentaire. Comparé à ses voisins européens, le Royaume-Uni est un très mauvais élève. Selon les derniers chiffres d’Eurostat, l’île est le plus gros gaspilleur  : 14,3 millions de tonnes de nourriture y sont jetées chaque année, contre 9 millions en France.

 

50% du gaspillage provient des foyers

Cependant, «  depuis environ un an, il y a une prise de conscience politique et sociale concernant le gaspillage alimentaire  », assure la fondatrice d’Olio.

 

Des fruits et légumes, le 16 octobre 2015 à Paris

Des fruits et légumes, le 16 octobre 2015 à Paris - MIGUEL MEDINA/AFP
 

Au début de l’année, plusieurs grandes chaînes de supermarchés, dont Tesco et Sainsbury’s, se sont engagées à réduire de 20% le gaspillage alimentaire d’ici 2025. Mais aucune loi n’oblige la grande distribution ni les petits commerces à céder leurs invendus à des individus ou des organismes caritatifs.

Ainsi, Valentina ne peut-elle pas révéler plus de détails sur le maraîcher qui la fournit car c’est un employé qui lui donne les produits, à l’insu de son patron.

«  Les commerces ont peur qu’en donnant leurs produits les gens achètent moins et attendent que ce soit gratuit. »

À l’inverse, une autre utilisatrice d’Olio, Gill Watson, une chef qui se définit comme une «  activiste  », s’est arrangée avec le Lidl de la ville de Pendle (Lancashire) après avoir mené «  une guerre sur les réseaux sociaux  ».

 

Cinq fois par semaine, elle va chercher des invendus – du pain, des légumes, des conserves – qu’elle met à disposition dans des cabanons ouverts à tous, mais principalement destinés aux écoliers issus de familles pauvres et aux retraités dont la pension de retraite est insuffisante.

Si elle a commencé son action de redistribution bien avant l’arrivée d’Olio, elle se sert de l’application pour écouler les stocks. Pour Saasha Celestial-One :

«  Si des personnes comme Gill distribuent le surplus de supermarchés, c’est vraiment génial. Mais nous, ce n’est pas notre priorité, car ils ne sont responsables que de 2% du gaspillage alimentaire.  »

En effet, d’après l’organisme Love Food Hate Waste, presque 50% de la nourriture gaspillée chaque année au Royaume-Uni provient des foyers, ce qui leur ferait perdre 74 euros par mois (60 livres). Les créatrices d’Olio comptent donc sur la prise de conscience individuelle…

 

Echelle « hyper locale »

Mais leur application surfe aussi sur la vague de l’explosion de l’économie du partage. Saasha Celestial-One explique :

«  Maintenant les gens partagent tout, les emplacements de parking, le logement, les bureaux. Pourquoi pas la nourriture  ?  »

Outre le refus de gaspiller et l’envie de partager avec ses voisins, on se rend compte, en discutant avec les utilisateurs, que la dimension économique entre aussi en jeu. Pour Anna, une utilisatrice d’Olio, l’appli permet de faire quelques économies :

«  On ne peut pas vraiment contrôler son budget logement et transport. En revanche, c’est possible de réduire son budget nourriture avec des applications comme Olio. Moi je n’achète pas quand je sais que c’est sur l’appli.  »

 

Pour que la start-up décolle, l’application doit se développer à l’échelle «  hyper locale  », précise Saasha Celestial-One. Mais à Londres, son succès semble encore très inégal selon les quartiers.

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

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22 avril 2016 5 22 /04 /avril /2016 14:04

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Framadate
#NuitDebout : comment l’orchestre participatif s’est organisé

 

Un événement Facebook et un sondage en ligne ont permis à plus de 300 musiciens de jouer ensemble la « Symphonie du nouveau monde » place de la République à Paris.

 

 

 

Mercredi 20 avril à 22 heures, place de la République à Paris, plus de 300 musiciens qui ne se connaissaient pas ont joué dans le noir la « Symphonie du nouveau monde » de Dvorak, dans le cadre de « Nuit debout », et ce après une simple répétition générale à 20 heures. Voilà le résultat final :

 

 

L’« Orchestre debout » a été lancé neuf jours plus tôt par un événement Facebook qui compte ce jeudi plus de 12 000 personnes. Quand Clément, 29 ans, physicien à Cachan (Val-de-Marne), s’est rendu compte que tout ce beau monde n’était pas forcément musicien, il a créé un Framadate, un outil d’organisation en ligne basé sur un logiciel libre de l’association Framasoft.

Pour s’organiser, Nuit debout utilise beaucoup de services libres de ce type. « Biblio debout » par exemple, se sert de Framapad pour écrire des textes à plusieurs.

 

Nouveau concert le 30 avril ?

Avant ce mercredi, plus de 350 musiciens, professionnels ou amateurs, ont répondu au sondage d’Orchestre debout, toujours visible en ligne. Chaque participant a coché la colonne correspondant à son instrument – violon, alto, contrebasse, flûte ou encore clarinette, cor et trompette – et précisé s’il connaissait la partition.

 

Capture du Framadate de l'

Capture du Framadate de l’« Orchestre debout »
 

Le Framadate a permis aux initiateurs de savoir s’il y aurait assez de contrebassistes ou si l’on ne manquerait pas de cor. Clément, le premier inscrit (colonne hautbois), a fait appel à quelques amis pour compléter les cuivres.

 

Des musiciens jouent la

Des musiciens jouent la « Symphonie du nouveau monde » dans le cadre de Nuit debout, sur la place de la République à Paris, le 20 avril 2016 - PHILIPPE LOPEZ/AFP
 

« Une personne sur deux disait connaître la partoche, on a pensé que c’était jouable. Si individuellement trop de monde se trompe, on se perd et la musique s’arrête. »

Comme le timbalier, beaucoup de participants venaient à Nuit debout pour la première fois, relate Clément.

L’orchestre debout devrait jouer à nouveau le samedi 30 avril au soir. Si la date est confirmée, un sondage devrait être lancé pour savoir si sera choisi cette fois « L’Hymne à la joie » de Beethoven ou le « Chœur des esclaves » de Verdi.

 

 

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

 

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