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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 17:54
Marianne - Sylvie Archambault | Dimanche 15 Janvier 2012 à 18:01
Un récent sondage publié par le Figaro n'a pas suscité l'intérêt qu'il aurait mérité : plus de quatre Français sur cinq (83%) pensent que les responsables politiques ne se préoccupent pas d'eux, et une majorité réclame une réforme «en profondeur» du capitalisme.



(capture d'écran Youtube - seeprogress - CC
(capture d'écran Youtube - seeprogress - CC

Il eut été fort instructif d'analyser cette défiance envers le pouvoir politique (et son  augmentation : 60% des sondés  pensent que le fonctionnement de la démocratie n'est pas satisfaisant contre 48 % en 2009)  et cette remise en question de la légitimité de l'ordre capitaliste.
Or les partis proposant un programme collant véritablement à ces aspirations, qui  proposent une réforme de nos institutions pour plus de démocratie et un remaniement profond de la réglementation de l'environnement économique  ne décollent pas dans les intentions de vote des français. Pourquoi ? La question mériterait d'être posée. Pourquoi une analyse si clairvoyante des dérives du système politique et économique côtoie une telle résistance au changement ?

Une réponse en terme de système pourrait nous apporter un certain éclairage.
Le système dans lequel nous évoluons est devenu total, une totalité géographique, les analyses ne manquent pas sur la toute puissance du capitalisme depuis la chute du communisme, mais une totalité fonctionnelle aussi : jamais aucun système n'a atteint cette perfection dans l'unification des besoins et des désirs.  Il régente notre vie professionnelle, notre vie politique, notre vie sociale  mais  aussi privée à travers sa boîte à images. 

C'est la première fois dans l'histoire que la personne humaine a si peu d'autonomie, est ainsi soumise à jets continu aux pressions et impératifs émanant d'une seule et même source, car sous des apparences de séparation ce sont bien les mêmes groupes d'intérêt qui coordonnent tout cela : autrefois la société était structurée  des conflits entre groupes sociaux à intérêts divergents : par exemple sous l'ancien régime entre la noblesse qui avait le pouvoir politique et la bourgeoisie qui avait le pouvoir économique, au XIX° siècle entre capitalistes et prolétariat. De plus, quantité de personnes gravitaient autrefois autour du système sans en faire véritablement partie : le milieu paysan par exemple qui évoluait  en quasi autarcie et assurait sa vie sur le mode familial beaucoup plus que sociétal.


Plus personne n'échappe aujourd'hui au système. 
Il est devenu monstrueux, tentaculaire et a acquis son autonomie par rapport à l'être humain : il n'a quasiment plus besoin de lui ( la valeur travail diminue constamment dans le processus de production) et quand il ne peut s'en passer ( le consommateur ou le maintien de l'ordre social) il a à sa disposition les techniques les plus perfectionnées et abouties de formatage cérébral : abrutissement par le désir de possession et la propagande, agitation des peurs pour justifier la répression de la puissance publique.

Notre civilisation est bien plus proche de ce qu'a décrit Orwell dans son "1984" ou encore d' "un bonheur insoutenable" de Levin que de l'aliénation marxienne : c'est  la soumission à un ordre total et totalitaire.

Tout système a pour but et fonctions premières d'assurer sa pérennité : il va donc utiliser tous ces moyens pour convaincre qu'aucune alternative n'est possible ou même plus qu'il n'y a pas d'alternative. Il va isoler socialement chaque individu et le persuader que ses penchants naturels pour la compassion ou la solidarité sont utopiques et naïfs et que les valeurs de compétition et de domination prônées par le système sont les seules portes du bonheur et de l'accomplissement de soi. 

L'homme est écrasé, réduit à néant, devenu dépendant (et accessoire) du système, incapable de penser hors du cadre. Voici pourquoi, même s'il peut être attiré par le discours des plus révolutionnaires, par les analyses les plus clairvoyantes des injustices du système, il ne croit plus en sa propre capacité à changer l'ordre des choses et le cours des événements. 

J'ai vu récemment une intervention de J. Généreux qui retraçait l'historique de la pensée néo-libérale et de la façon dont peu à peu elle avait envahi tous domaines et pays. Il disait que depuis les 30 années où la propagande contre l'état providence sévissait, nous étions en ce moment en train d'en vivre seulement les premiers effets, car la génération qui avait connu un système économique plus solidaire offrait encore des résistances idéologiques. Par contre, disait-il, la jeune génération qui arrivait en ce moment sur le marché du travail elle, avait tété au biberon ces dogmes néo-libéraux, avait parfaitement acquis par exemple que la retraite à 60 ans n'était pas "réaliste" ou qu'il est normal qu'il y ait des chômeurs.. Il n'était pas très optimiste pour les années à venir...


Ceci dit, on peut changer de lorgnette et voir tout ce qui est en train de bouger partout... une contestation du système est en train d'émerger, les signes en sont évidents. Ils correspondent à une prise de conscience, à la conquête idéologique préalable à toute révolution, chère à Gramsci mais aussi, on peut très bien le voir, à un ralliement d'une partie de "l'élite" à sa contestation, qui est une étape déterminante du processus de changement. 

Mais, deuxième caractéristique, ils n'émergent plus selon les mêmes processus qu'autrefois : ils refusent toute structuration politique ou syndicale, toute idée même de structuration verticale car ils ont bien compris que ces structures font partie du système qu'ils dénoncent. (ce qui permet d'ailleurs aux défenseurs du système de dénigrer et donc de nier la réalité de ces manifestations : cela ne sert à rien, ils ne sont pas organisés, ils n'ont pas de programme....) 
Cette étape préparatoire pourra être très rapide ou prendre des années,cela dépend des conditions extérieures (la criiiiise ! ) et donc du ralliement du plus grand nombre à sa cause . 
Cela dépend aussi de la capacité, qu'il ne faut pas minimiser,  du capitalisme à récupérer et à intégrer cette contestation, comme il le fit de la contestation de 68.


Ces expériences marginales sont encore épisodiques, isolées, sans liens organisés les unes avec les autres... mais ce temps viendra car elles marquent de plus en plus l'opinion publique, parce qu'elle sont le fait de jeunes qui savent parfaitement utiliser au profit de leur action les techniques et les sciences de communication actuelles : we are the 99 % est un slogan qui n'a pas fini sa carrière .

 

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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 17:48

LEMONDE.FR | 15.01.12 | 07h53   •  Mis à jour le 15.01.12 | 11h47

 
 

 

Jean-Luc Melenchon à Nantes, le 13 janvier 2012.

Jean-Luc Melenchon à Nantes, le 13 janvier 2012.AFP/JEAN-SEBASTIEN EVRARD


Envoyée spéciale, Saint-Herblain (Loire-Atlantique) - Même si la nouvelle était attendue, Jean-Luc Mélenchon n'imaginait sûrement pas que son premier meeting de 2012, samedi 14 janvier au Zenith de Nantes Métroplole à Saint-Herblain (Loire-Atlantique), serait placé sous le signe de la perte du triple A français.

L'information est tombée vendredi, au lendemain de son passage dans l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2 qui a réuni près de 3,2 millions de personnes. "Heureusement que c'est tombé le lendemain, sinon on aurait parlé que de ça pendant toute l'émission", a souligné un membre de son équipe.

Mais pour le candidat du Front de gauche (Parti de gauche, Parti communiste et Gauche unitaire), pas question de laisser passer cette occasion de marquer sa différence. "Je suis le candidat de la résistance face aux agences de la notation", a-t-il martelé, aux côtés de Patrick Le Hyaric, député européen (PCF), et de Martine Billard, député PG. "La présidentielle devient un référendum entre résistance et soumission ", avait-il estimé quelques heures plus tôt lors d'une conférence de presse.

"J'avais prévu de dire un certain nombre de choses concernant notre programme, a commencé M. Mélenchon, qui oscille dans les sondages entre 6 et 8 % des intentions de vote. Bien sûr, je le ferai, mais il se trouve que nous sommes dans une circonstance totalement nouvelle." "Ah ah ah", lui a répondu le public, plus de 5 500 personnes, en parodiant la note maximale accordée par les agences de notation. " Qu'est-ce qu'il y a ? Vous faites les andouillettes ?", leur a lancé Jean-Luc Mélenchon, qui a reçu le soutien de l'actrice Anémone dans une vidéo enregistrée il y a quelques jours et diffusée samedi.

Maniant l'humour comme une nouvelle arme dans sa conquête de l'Elysée - "l'humour et le rire marquent davantage les esprits que de peindre noir sur noir", a-t-il expliqué -, le candidat de la gauche radicale s'est emporté contre les agences de notation, notamment "Standard's and Pooooors" comme il a appelé l'agence américaine toute la soirée, qui "ont déclaré la guerre au peuple français".

"LES QUATRE DALTON DE L'AUSTÉRITÉ"

Dénonçant le "concours du sang et des larmes" des autres candidats à la présidentielle qui souhaitent mettre en oeuvre selon lui des politiques d'austérité, l'eurodéputé a fustigé leur "capitulation sans condition". "Et voilà les quatre Dalton de l'austérité", s'est-il moqué, visant Marine Le Pen (Front national), Nicolas Sarkozy (UMP), François Bayrou (MoDem) et François Hollande (Parti socialiste). "Et vous savez que chez les Dalton, c'est le petit le plus méchant et la plus grande, la plus bête !", a-t-il poursuivi sous les applaudissements du public. Particulièrement ciblée, la candidate du FN, qualifiée "d'hallucinogène, d'opium du peuple qui fait croire que l'ennemi c'est l'immigré alors que c'est le financier". "Camarade, regarde où est ton intérêt, a-t-il lancé. Ton intérêt de classe, c'est de voter avec ta classe !"

Dans un discours d'une heure et demie, M. Mélenchon, qui appelle à une relance de l'économie par l'activité, a réclamé plusieurs mesures : une augmentation du smic horaire "de deux euros" pour le porter à 1 700 euros brut, un "audit citoyen" sur la dette, un "emprunt forcé" sur les banques ou encore que la Banque centrale européenne puisse prêter directement aux Etats "au même taux qu'elle prête aux banques, c'est-à-dire à 1 %". "Ce n'est pas nous qui fossoyons la gauche, nous la construisons, a-t-il estimé. Il faut donc partager, de gré ou de force." "Dans ce pays, c'est le peuple qui commande, pas les banques", a-t-il enfin jugé, appelant le public à "résister" et à "prendre le pouvoir". Conscient que la position du Front de gauche peut aussi les isoler, il a appelé ses "camarades socialistes" "à la rescousse". "Aidez nous, faites comprendre à François Hollande qu'il se trompe quand il dit 'ce qui est doit être changé, ce n'est pas le rapport au agences et aux marchés mais le rapport des Français à leurs dirigeants'. Tu as tort, François (...) il faut rendre les coups, il faut frapper le système !"

Entre le succès d'audience de l'émission de France 2 et ce meeting, les proches de M. Mélenchon, comme Alexis Corbière (PG), veulent croire qu'"il se passe quelque chose". "La situation économique ne nous casse pas les jambes, ajoute François Delapierre, directeur de campagne de M. Mélenchon. Au contraire, ça nous pousse à agir."

Raphaëlle Besse Desmoulières


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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 17:42

 

LEMONDE.FR avec AFP | 15.01.12 | 12h02

 
 

 

Gouvernement et syndicats au Nigeria ont échoué samedi à trouver un accord sur le prix du carburant, au risque d'une extension de la grève générale au secteur pétrolier dans le premier pays producteur de brut d'Afrique, déjà en proie à la violence inter-confessionnelle.

Gouvernement et syndicats au Nigeria ont échoué samedi à trouver un accord sur le prix du carburant, au risque d'une extension de la grève générale au secteur pétrolier dans le premier pays producteur de brut d'Afrique, déjà en proie à la violence inter-confessionnelle.AFP/PIUS UTOMI EKPEI


Les syndicats nigérians ont rejeté, dimanche 15 janvier, sur le gouvernement la responsabilité de l'échec des négociations de la veille pour mettre fin à la grève générale qui paralyse le pays depuis une semaine.

Gouvernement et syndicats n'ont pas réussi samedi à parvenir à un accord sur le conflit déclenché lundi dernier pour protester contre la suppression des subventions qui a entrainé un brutal doublement du prix de l'essence à la pompe depuis le 1er janvier. Les discussions "ont été bloquées par des divergences sur la méthode à employer pour trouver une solution à la crise", ont déclaré les deux grandes fédérations, le Nigeria Labour Congress (NLC) et le Trade Union Congress (TUC), dans un communiqué commun.

Les syndicats réclament un retour aux prix d'avant l'augmentation pour suspendre leur mouvement, tandis que le gouvernement refuse de revenir sur sa décision. "Nous avons promis qu'une fois annoncée la suspension de l'augmentation des prix, les syndicats et leurs alliés suspendront immédiatement les grèves, rassemblements et manifestations", indique le communiqué syndical.

Les centrales ont suspendu la grève pendant le weekend pour faciliter une issue mais elles ont averti qu'en cas d'échec le mouvement reprendrait lundi. Le principal syndicat du pétrole, le Pengasan, avait menacé d'étendre à partir de dimanche la grève au secteur pétrolier, essentiel pour l'économie du Nigeria, premier producteur de brut d'Afrique. Mais il n'a pas mis sa menace à exécution dans l'immédiat et a dit vouloir attendre l'évolution des négociations. Un porte-parole du Pengasan, Babatunde Oke, a déclaré qu'il s'attendait à une reprise des discussions dimanche.

 

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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 17:37

LEMONDE.FR | 15.01.12 | 14h59

 
 

 

Depuis le renversement de M. Ben Ali, les médias tunisiens se livrent à un mea culpa collectif.

Depuis le renversement de M. Ben Ali, les médias tunisiens se livrent à un mea culpa collectif. AFP/FETHI BELAID


Tunis, Envoyé spécial - Un an après la révolution de jasmin et le départ précipité du dictateur Ben Ali le 14 janvier 2011, les acteurs des anciens et nouveaux médias se sont réunis les 12 et 13 janvier à Tunis pour un colloque intitulé "Tunisie : révolution, transition et mutation" organisé par Canal France International (CFI), l'Association tunisienne des libertés numériques (ATLN), l'Association du multimédia et de l'audiovisuel et Tunisie Live, premier site tunisien d'information en langue anglaise.

Pendant deux jours, entre conférences et ateliers pratiques, quelques cinq cents blogueurs, journalistes, juristes, universitaires, étudiants, hackers ou simplement "citoyens curieux" venus de plusieurs pays de la Méditerranée (dont la France), ont débattu sur la mutation des médias tunisiens malmenés entre la révolution politique et la révolution numérique, qui, avec des armes comme Facebook, Twitter et autres réseaux sociaux, ne veut pas se contenter d'une période de transition. "Ils sont très impatients", reconnaît Riadh Medhi Lamloum, chercheur en sciences de l'information à l'université de Manouba de Tunis.

Une impatience exprimée par de nombreux intervenants qui ont regretté que le paysage médiatique tunisien soit quasiment resté en état malgré la révolution. Tous, s'inquiétent de la main mise politique du nouveau pouvoir sur les principaux médias publics dont les nouveaux dirigeants ont été nommés en début d'année. Le 9 janvier, à l'appel du Syndicat national des journalistes Tunisiens (SNJT) un rassemblement a été organisé pour protester "contre les pratiques du nouveau gouvernement" qui "rappellent celles du régime déchu". Les nominations contestées concernent principalement l'Agence Tunis-Afrique Presse (TAP), les journaux La Presse et Essahafa ainsi que la direction de la télévision publique tunisienne.

"DÉCLOISONNER LES UNIVERS, SORTIR DU GHETTO"

Manque de reportages, absence de recul, mauvaise hiérarchie de l'information, vieux réflexes idéologiques : durant ces deux jours, le journalisme "traditionnel" a été sérieusement remis en cause par les acteurs du journalisme "citoyen". Même si certains souhaitent "décloisonner les univers, sortir du ghetto" et apporter leur nouveau savoir-faire technologique, ils s'affirment, aujourd'hui, comme l'avant-garde de la transformation de la société tunisienne et veulent "la transparence".

Leur bataille est d'imposer, petit à petit, le logiciel libre, l'accès aux sources pour tous et "l'opengov" (initiée par Barack Obama aux Etats-Unis) qui permet aux citoyens d'intervenir directement sur la préparation des lois ou de lancer des initiatives politiques. Selon eux, ce "mouvement de libération des données" changerait radicalement le traitement de l'information et offrirait, de plus, un champ nouveau pour les entreprises de presse anciennes et nouvelles.

"IL NE FAUT PAS ACCABLER TOUT LE MONDE"

Pour autant, il est difficile en une année de passer d'une dictature féroce à une liberté totale, quasi autogestionnaire. "Il ne faut pas accabler tout le monde", nuance ainsi Emna Menif qui vient de créer Koulouna Tounes, un nouveau mouvement centriste démocratique et qui n'a pas été tendre avec les médias après la révolution. "Tout le monde a été pris de court et nous devons avoir de la compréhension vis-à-vis des rédactions. La libération de la parole est très difficile à gérer et les médias sont en phase de déculpabilisation", dit-elle.

"Il est vrai que nous avons tous gagné en maturité", concède le "militant de l'info" Malek Khadhraoui, 35 ans, un des quatre fondateurs administrateurs du site Nawaat, blog collectif indépendant, qui fut le premier à dénoncer la propagande de Ben Ali. "Les rédactions ont certes franchi des pas importants en se structurant et en affichant une ligne éditoriale plus claire mais, le nouveau gouvernement ne montre pas une volonté démocratique. La meilleure parade à ces ingérences reste la mobilisation de la société civile", poursuit-il.

Est-ce un signe que le temps se couvre dans la nouvelle Tunisie démocratique ? Dans un message solennel, l'association Reporters sans frontières (RSF) qui a ouvert un bureau à Tunis en octobre 2011, a tenu à dénoncer la menace de filtrage d'Internet par le nouveau gouvernement.

Daniel Psenny

 


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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 17:33

LE MONDE CULTURE ET IDEES | 15.01.12 | 15h05

 
 

 

Photomontage mettant en scène l'opposant Alexei Navalny.

Photomontage mettant en scène l'opposant Alexei Navalny.Alexey Yushenkov


La photographie était censée discréditer Alexeï Navalny, une figure de l'opposition à Vladimir Poutine : parue dans une édition régionale de l'hebdomadaire Arguments et faits, elle montre l'opposant au côté de Boris Berezovski, le célèbre hommes d'affaires honni par les autorités russes. Les deux hommes rient de bon coeur, comme des amis de trente ans saisis dans un moment de complicité. Le journal a été distribué le 7 janvier dans la ville d'Ekaterinbourg, en Oural, par des jeunes revêtus d'un tablier bleu à la gloire de Vladimir Poutine. La légende de l'image précisait : "Alexeï Navalny n'a jamais caché que l'oligarque Boris Berezovski finance sa lutte contre Poutine."

Voilà qui aurait sans doute embarrassé Alexeï Navalny, un avocat de 35 ans qui dénonce sans relâche les mensonges et l'impunité des oligarques russes sur le site anticorruption qu'il a créé en 2010, Rospil. A ceci près que cette photo est un grossier montage, qu'Alexeï Navalny s'est fait un plaisir de démonter sur son blog : "Ces pratiques finissent par élargir le cercle de ceux qui savent que Poutine et son équipe sont des escrocs et des arnaqueurs."

Alexeï Navalny est la "sensation politique des deux dernières années" en Russie, affirme son biographe, Konstantin Voronkov. Orthodoxe pratiquant, ce nationaliste s'est fait connaître en dénonçant, sur son site, les détournements financiers de la banque VTB, détenue à 85 % par l'Etat, ou de Trasneft, le détenteur du monopole des oléoducs. En décembre 2011, il était au premier rang des défilés contre la fraude électorale aux législatives. "Je suis un hamster du Net et je vais ronger les gorges de ces salauds !" clamait-il. Cette audace lui a valu de passer quinze jours en prison. A sa sortie, il s'est empressé de rejoindre à nouveau les manifestants. "Je suis un petit moustique dont les piqûres font mal", aime-t-il dire.

Sur la vraie photo, Alexeï Navalny ne côtoie pas Boris Berezovski mais Mikhaïl Prokhorov, troisième fortune de Russie et candidat à la présidentielle de mars 2012. Le document a été pris le 25 mai 2011 à la radio Echo de Moscou : Prokhorov et Navalny s'étaient croisés dans un couloir, et un photographe qui passait par là leur avait proposé un portrait. Alexeï Navalny avait accepté à condition, avait-il plaisanté, que la photo donne l'impression qu'il était plus grand que Prokhorov, un gaillard de plus de deux mètres de haut. Plusieurs prises de vue ont été faites, le photographe les a envoyées par mail à Navalny, mais aucune n'a finalement été publiée.

Comment les auteurs du photomontage ont-ils pu retrouver cette image ? En janvier 2011, la boîte mail de l'avocat a été piratée, et sa correspondance privée ainsi que celle de sa femme ont été publiées sur le Net. Quelques mois plus tard, la photo a donc sans doute été volée dans la boîte mail d'Alexeï Navalny. Des pratiques de piratage informatique qui semblent monnaie courante en Russie : lorsque Alexeï Navalny avait lancé un appel aux dons afin de financer son site anticorruption, le FSB (les services de sécurité russes) avait demandé à Yandex Diengui, société qui gère une application de paiement en ligne, de lui fournir les noms et les adresses IP de tous les contributeurs.

Dès que le montage avec Berezovski a été diffusé, Alexeï Iouchtchenko, l'auteur du cliché original, a dénoncé sur son blog la falsification en publiant la vraie photo ainsi que plusieurs autres prises au même moment. Les internautes s'en sont alors donné à coeur joie, inventant des images détournées où Alexeï Navalny figure aux côtés de Staline, Arnold Schwarzenegger, un alien ou Voldemort, le seigneur des ténèbres qui poursuit Harry Potter de sa vindicte. Le tout agrémenté de légendes précisant que M. Navalny "n'a jamais caché que les aliens finançaient sa lutte contre Poutine".

Ces pratiques de photomontage rappellent les heures les plus sombres du stalinisme, une période analysée en profondeur par David King dans son livre  The Commissar Vanishes (Canongate Books, Londres, 1997). A l'époque, les retouches permettaient de réécrire l'histoire en magnifiant le rôle de Staline lors des premières années de la révolution. Grâce à ces photomontages, le "Petit Père des peuples" devenait le premier compagnon de Lénine : il s'invitait dans tous les épisodes de la révolution de 1917, y compris le retour d'exil de Lénine à Petrograd.

Le photomontage permettait également de supprimer de l'imagerie officielle du régime les responsables politiques tombés en disgrâce. Les "ennemis du peuple" - Trotski, Boukharine ou Zinoviev - disparaissaient ainsi mystérieusement des photos prises lors du défilé du 1er Mai ou de l'anniversaire de la révolution d'Octobre. Une célèbre photo réalisée en mars 1919, au 8e congrès du Parti communiste, montre Staline seul avec Lénine et Kalinine. Sur le cliché d'origine, vingt personnes les entouraient : onze ont été fusillées, trois se sont suicidées.

L'affaire Navalny illustre une autre pratique du trucage photo, fort répandue : non plus éliminer mais discréditer. Si les montages sont monnaie courante, les supercheries sont cependant vite dévoilées sur le Web, créant un effet boomerang. Ce qu'a bien compris Alexeï Navalny : "Les nouvelles technologies et la société de l'information contemporaine constituent des barrières pour ces approches primitives (de photomontage), a-t-il déclaré au New York Times. Vous publiez quelque chose dans un journal régional, et en une heure c'est sur Internet. Très rapidement, la vraie photo est retrouvée."

Anne Chemin et Marie Jégo (à Moscou)

 


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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 17:29

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                   *Retrouvez toutes les photos de l'action dans  l'album photo sous le libéllé

                                                       "Carnaval electoral du 14 01 12"


 

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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 16:30

Occupy the Vatican!

In #globalrevolution, Agora Roma on 14 January 2012 at 23:54

 

Rome, January 14

[videos down below]

Dear people,

We are making up for a slow start. Today there was a demonstration against the concentration camps for ‘illegal’ immigrants. And at the same time we held a debate on the debt at San Giovanni, with the participation of people who really know something about it.

But most of all, today was Vatican day.

Since we arrived here, the media haven’t really given us much attention. With a single exception. One of those crappy free newspapers has gone down on us very hard. They gave us the honour of almost an entire page every day. The ‘journalists’ who weren’t ashamed to have their name printed above those articles have spoken to everybody. To the neighbours, the shopkeepers, the police, city officials and even a spokesman of the Vatican. Everybody except ourselves. Yesterday their attack was focussed on our supposed disrespect for the catholic religion, because we attached a banner to the arms of the St. Francis statue. A minor Vatican official was said to be very displeased about this. So we acted, we took it down, and we put up a quote of St. Francis. “Happy is he who doesn’t keep anything for himself.” We added another piece of cardboard saying that St. Francis gave away all his belongings and that the gold reserves of the Vatican are second only to those of the United States…

 

Then we moved for an action on the spot. Saint Peter’s Square. I didn’t take part in the organisation, but it was a splendid action to observe.

We all arrived separately. But since we are under observation, many of our faces were known, and the undercover police agents in the square had a feeling that something was boiling. Indeed, the atmosphere was electric. All of us were walking around like tourists, exchanging secret looks of understanding, while the police was asking for identification left and right, trying to find out what was going to happen.

Then it started. One of us jumped over the barrier around the christmas stable in the centre of the square and started to climb high up the christmas tree. The police circled the tree, but no-one dared to go up after him.

A Christmas comrade in the tree

It was a diversion. At the same time someone else dressed up in a tent, in imitation of our comrades from Melbourne, and started running. We all went after him. One of us, a man of age with a beard threw off his cape and presented himself in the white outfit of an indignant pope.

At the end of the ludicrous performance, we put up four tents and gathered around to protect it.

Police were completely taken by surprise. They weren’t able to evict the encampment, and they weren’t able to prevent us from holding an assembly straight in front of St. Peter’s basilica. It was magic.

After that, we played with them for the rest of the afternoon to the enjoyment of the tourists. We treated St. Peter’s as just another public square and we denounced the collusion of the church with the political-financial system together with the fact that religious institutions are exempt from taxation. Our pope went around to benedict the faithful indignados.

 

The action was all the more enjoyable because the police was  a complete joke. They were even more disorganised than we were. At a certain point there were carabinieri, guardia di finanza and local police present in the centre of the square, surrounded by the indignados. Only the Swiss guards were missing, unfortunately. They would have added a nice touch of colour to the chaos. No-one seemed to know that to do with us. At a certain point a police officer stole a camera from one of our comrades, and he was immediately followed by a loud bunch of indignados shouting that he was a thief. In the end the camera was returned, with all the content deleted.

It didn’t matter. Everything was filmed and photographed from different angles. By ourselves, by the press, by the tourists. My mom was here in visit as well. She has been fervently anticlerical ever since she received a catholic education. She was happy to play her part. As a precaution, she smuggled my   memory card out of the square.

Finally our treeclimbing comrade came down. He was taken into custody and locked up together with Joseph, Mary, baby Jesus, the ox, the donkey and two other arrested indignados inside the Christmas stable. For the rest of the afternoon we guarded the exits to prevent them from being taken away. In the end, the police broke the barrier with limited use of force.

Comrade Fred, wounded

After that, the rest of us were also forced out of the square, in the same amateuristic manner that had characterised the police action all afternoon. They wanted to identify us before letting us go, but they didn’t even round us up properly. One officer stepped up to me to ask my papers. I simply refused, and walked off, content to have been part of a historic day in Rome.

Camping

 

 

 

 

 

 

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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 19:30

 

 midi-pyrenees.france3.fr - Publié le 14/01/2012 | 19:39 Par SC  

 


200 "indignés" place du Vigan à Albi

200 "indignés" place du Vigan à Albi

 

Ils étaient environ 200 indignés rassemblés ce samedi à Albi place du Vigan. Un premier rassemblement, prévu depuis une semaine. Une ambiance festive pour dénoncer la main mise de la finance sur le monde. Des indignés peu ébranlé par la dégradation de la france de AAA en AA+.

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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 19:23

 

Romandie News - (©AFP / 14 janvier 2012 19h53)

 

CITE DU VATICAN - La police italienne est intervenue samedi de manière musclée contre une cinquantaine d'indignés en provenance de plusieurs pays, notamment d'Espagne et de France, qui manifestaient sur la place Saint-Pierre pour contester le pouvoir du pape et la richesse du Vatican.

Après avoir passé près de trois heures devant la crèche géante installée sur la place en criant des slogans hostiles au pape ou au Vatican, les manifestants ont été évacués manu militari par les forces de l'ordre, a constaté l'agence d'informations religieuses I.Media.

Ces dizaines de jeunes, en majorité Espagnols, Français, Italiens, Belges ou Grecs, s'étaient installés au pied du sapin de Noël dressé à côté de la crèche géante, devant la basilique.

Ils criaient de nombreux slogans, parmi lesquels : Eglise corrompue, pape criminel ou encore Vatican paie les impôts comme tout le monde.

Alors qu'ils avaient planté quelques tentes derrière les barrières entourant la crèche et le sapin, ils ont été, dans un premier temps, évacués des lieux par la police italienne et par des hommes de la Gendarmerie vaticane.

Trois manifestants ont été arrêtés par les forces italiennes, en charge de la sécurité de la place, dont l'un qui avait grimpé dans le sapin de Noël. Ils ont été conduits dans un commissariat.

La police a donné quelques coups de matraque et attrapé plusieurs jeunes par les pieds et les épaules. De nombreux indignés ont résisté, les mains levées en l'air, au cri de Non à la violence. Francisco, un jeune Espagnol, a été blessé, frappé au visage par un policier.

En quelques minutes, le groupe s'est retrouvé en dehors du territoire du Vatican, sur la place Pie XII, au milieu d'une bonne centaine d'hommes des forces de l'ordre.

Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a jugé juste et opportune cette évacuation. Interrogé par l'agence italienne Ansa, le père Federico Lombardi a expliqué que les manifestants avaient voulu utiliser la place Saint-Pierre de manière impropre, regrettant leurs expressions et leurs actes.

Selon Gigi, un des responsables du mouvement, le Vatican fait partie des riches et nous contestons sa suprématie. Cette militante belge précise que le mouvement, qui comptait de nombreux croyants, ne conteste pas l'aspect spirituel ou l'engagement de l'Eglise.

Sur un site Internet (http://indignado.org), un autre mouvement annonce que les indignés entendent occuper en mai prochain durant trois jours la place Saint-Pierre, au centre moral du capitalisme mondial.

Selon le manifestant espagnol Julian Gardia, personne n'a été blessé gravement mais ce qui s'est passé est très grave, parce que nous manifestions aussi pour eux, pour les policiers, en ce moment de crise pour tous.

Cette manifestation a eu lieu quelques heures après que le président du Conseil Mario Monti se fut entretenu de la crise économique en Italie avec le pape Benoît XVI.

Le mouvement parti d'Espagne pourrait reprendre de l'ampleur en Italie à la faveur de l'aggravation de la crise et des mesures d'austérité adoptées par le gouvernement de Rome.


(©AFP / 14 janvier 2012 19h53)

 

http://www.romandie.com/news/n/_Intervention_musclee_de_la_police_contre_les_indignes_au_Vatican140120121901.asp

 


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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 18:58

ledevoir.com - il y a 9 heures -  

 

Les photos de Jacques Nadeau
Les Indignés de Montréal
    Les Indignés ont dû sortir les pelles ce matin au square Victoria.
Photo : - Le Devoir Jacques Nadeau
Les Indignés ont dû sortir les pelles ce matin au square Victoria.
    Le camp des Indignés de Montréal était couvert de neige ce matin.
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