LEMONDE.FR avec AFP | 17.01.12 | 20h19 • Mis à jour le 17.01.12 | 20h34
Le géant pétrolier Total a déposé un recours administratif pour contrer l'abrogation de son permis d'exploration des gaz de schiste dans le sud de la France. Cette interdiction avait été décidée par le gouvernement en octobre, suite à la loi interdisant l'usage de la fracturation hydraulique.
"Total respecte la loi. Notre position, c'est que la loi ne justifiait pas l'abrogation de ce permis", et "nous avons déposé un dossier devant le tribunal administratif de Paris" contre cette décision, a déclaré Bruno Courme, qui dirige les activités de Total dans les gaz de schiste en Europe, lors d'une conférence organisée à Paris par le club Energie et Développement.
4 327 KM2 DU NORD DE MONTÉLIMAR JUSQU'À MONTPELLIER
Le gouvernement avait annoncé le 3 octobre l'abrogation des trois permis d'exploration d'hydrocarbures visant la recherche de gaz de schiste, à la suite de la loi adoptée en juillet interdisant en France la technique controversée de la fracturation hydraulique, accusée de polluer les sous-sols.
Total avait fait part de sa "surprise" suite à cette décision, le groupe s'étant explicitement engagé à ne pas utiliser la fracturation hydraulique dans son dossier remis au gouvernement, contrairement à l'autre entreprise sanctionnée, l'américain Schuepbach. Mais le gouvernement avait reproché au groupe pétrolier de ne pas avoir"suffisamment explicité" les techniques de substitution auxquelles il comptait avoir recours.
Le permis accordé à Total, dit "de Montélimar", couvrait une vaste zone de 4 327 km2 du nord de Montélimar jusqu'à Montpellier, sur plusieurs départements dont l'Ardèche, la Drôme et le Gard, centres de la contestation contre le gaz de schiste en France. Les deux autres permis, également situés dans le Midi, étaient détenus par le groupe américain Schuepbach.
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 18.01.12 | 09h00 • Mis à jour le 18.01.12 | 10h08
Un panneau indiquant la direction de la centrale de Fukushima à Okuma, une ville à l'intérieur de la zone d'exclusion autour de la centrale endommagée par le tsunami du 11 mars 2011.REUTERS/STRINGER
Le Japon prévoit d'inscrire dans la loi que les réacteurs nucléaires pourront être exploités durant soixante ans, sous réserve d'obtention d'une autorisation spéciale au-delà de quarante ans, limite initialement envisagée. "Les extensions seront exceptionnellement approuvées lorsque la sécurité est assurée", a expliqué, mercredi 18 janvier, le porte-parole du gouvernement, Osamu Fujimura.
Goshi Hosono, le ministre de l'environnement également chargé du traitement de l'accident de Fukushima, avait déclaré plus tôt dans le courant du mois que le gouvernement voulait fixer une durée maximum légale de quarante ans, alors qu'aucune limite d'exploitation n'est aujourd'hui précisée dans la loi. "Il n'y a pas de changement à la limite de base de quarante ans, mais des exceptions", a insisté M. Fujimura.
La proposition d'accorder une extension d'usage de vingt ans en sus des quarante ans prévus, une hypothèse évoquée mardi par la presse, a immédiatement suscité des critiques des opposants à l'énergie nucléaire, remontés depuis l'accident de la centrale de Fukushima provoqué par le séisme et le tsunami dévastateurs du 11 mars. Le gouvernement japonais compte soumettre des projets de loi limitant la durée de vie des réacteurs, lors de la session actuelle du Parlement, ce mois-ci.
Le gouvernement nippon envisage de suivre l'exemple des Etats-Unis, où l'exploitation des réacteurs nucléaires peut être prolongées de vingt années au-delà d'une limite de quarante ans, sous réserve d'approbation par les autorités fédérales. "Nous nous inscrivons dans une ligne mondiale", a justifié un responsable du gouvernement, lequel étudie actuellement une révision des règles de sécurité nucléaire censées permettre d'éviter une redite de la catastrophe de Fukushima, le pire désastre atomique depuis celui de Tchernobyl, en 1986. Sur le parc de cinquante-quatre réacteurs nucléaires japonais, trois ont plus de quarante ans et seize plus de trente ans.
LEMONDE.FR avec Reuters | 18.01.12 | 08h52 • Mis à jour le 18.01.12 | 08h59
Ces dernières années, les augmentations étaient plutôt de l'ordre de 1 à 3 % par an.AFP/JEFF PACHOUD
Les tarifs de l'électricité en France pourraient bondir de 30 % d'ici à 2016 étant donné les investissements prévus, selon des propos du président de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), Philippe de Ladoucette, rapportés mercredi 18 janvier.
Selon plusieurs quotidiens, le président de l'autorité de régulation a précisé, lors d'un colloque organisé à Paris, que cette hausse, qui pourrait donc atteindre 6 % par an par rapport au prix de marché de 2012, résulterait de l'application de la réglementation actuelle. "Ces dernières années, les augmentations étaient plutôt de l'ordre de 1 à 3 % par an", écrit le quotidien Les Echos.
Dans le détail, Philippe de Ladoucette a pris pour hypothèse un doublement d'ici à 2016 de la contribution au service public de l'électricité (CSPE, qui sert notamment à financer le développement des énergies renouvelables), l'augmentation de 4 % par an du tarif d'utilisation des réseaux publics d'électricité (inflation comprise) et une hausse annuelle de 2 % du prix du nucléaire historique d'EDF, égale à l'inflation. "Pour la CRE, cette augmentation inclut les 10 à 15 milliards d'euros de travaux exigés sur les centrales par l'Autorité de sûreté nucléaire pour tenir compte de la catastrophe de Fukushima", précise le journal Les Echos.
LEMONDE.FR | 18.01.12 | 14h14 • Mis à jour le 18.01.12 | 14h14
Projet Opale (Wilmotte/Bouygues). Vue du futur ministère, entre le périphérique et le boulevard Victor, Paris 15ème. ARTEFACTORY
"Pentagone français", volet délit de presse. Mercredi 18 janvier se tient à la 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris l'audience opposant le groupe Bouygues au Canard enchaîné. Le géant du BTP a assigné l'hebdomadaire satirique en diffamation et lui réclame la somme de 9 millions d'euros pour un article l'impliquant dans d'éventuels faits de corruption dans le cadre du contrat de construction et de gestion du futur ministère de la défense.
En décembre, Le Canard Enchaîné avait révélé qu'une information judiciaire avait été ouverte par le parquet de Paris pour "corruption active et passive", "trafic d'influence" et "atteinte à la liberté d'accès et à l'égalité des candidats dans les marchés publics".
L'hebdomadaire satirique assurait qu'un haut responsable du ministère de la défense était soupçonné d'avoir transmis à un cadre dirigeant de Bouygues le cahier des charges du marché avant ses concurrents. Ce document détaille les besoins et exigences du ministère pour la construction de son nouveau siège et sa diffusion prématurée à l'un des candidats remet en cause la régularité de la compétition, notait l'hebdomadaire. Un intermédiaire, entrepreneur du BTP connu des enquêteurs pour d'autres affaires de corruption, aurait mis en relation les deux personnes et serait particulièrement visé par l'enquête menée par les juges d'instruction.
"UNE SOMME TOTALEMENT DÉLIRANTE"
Des informations démenties par le groupe Bouygues. Le 14 décembre, le PDG du groupe, Martin Bouygues, avait affirmé aux Echos que le géant du BTP allait saisir la justice "afin de défendre son image et sa réputation" face à de "fausses accusations gravement diffamatoires qui lui portent considérablement préjudice tant en France qu'à l'international". L'assignation vise Le Canard enchaîné, son directeur de la publication, Michel Gaillard, et deux de ses journalistes, Hervé Liffran et Christophe Nobili. Le ministère de la défense a affirmé de son côté que la procédure d'attribution du chantier avait été conduite en toute "transparence" et "régularité".
"La somme demandée est totalement délirante, avait déclaré le rédacteur en chef adjoint du Canard enchaîné, Louis-Marie Horeau. C'est un épouvantail. L'idée des 9 millions est de dissuader le Canard et tous les médias qui nous ont repris, et de semer la terreur chez les confrères."
Dans son édition du 18 janvier, l'hebdomadaire révèle de nouveaux détails sur la manière dont Bouygues a remporté le contrat. "La candidature de Bouygues a, en effet, bénéficié de conseils particulièrement avisés de la part de deux personnages ayant chacun un pied chez le bétonneur et l'autre... au ministère de la défense", explique le journal. "L'empereur de la truelle" aurait ainsi fait appel à la Compagnie européenne d'intelligence stratégique et son PDG, Olivier Darrason, ainsi qu'à un général de corps d'armée, Patrick Paimbault, pour contribuer à l'élaboration du dossier de candidature du groupe.
L'essentiel du débat s'est focalisé sur l'action nationale du mardi 17 janvier « Occupons Pôle Emploi » .
A Nîmes, sur les six Pôles Emploi existants, nous avons décidé d'en occuper quelques uns. Nous avons commencé par celui du Parnasse. Nous étions une dizaine présents et motivés pour tracter et pour discuter avec les allocataires et les salariés du Pôle Emploi. Ce matin nous avons eu un bon accueil, tant du personnel de l'agence que de celui des gens qui venaient à leurs rendez-vous. Nous avons remarqué un discours convenu et policé des cadres en totale opposition avec le ressenti et le vécu des demandeurs d'emploi présents.
Cet après-midi il y avait aussi un tractage prévu. Nous en reparlerons lors de prochaines réunions. D'ores et déjà, il apparaît que ce genre d'action devra être renouvelé, notamment en raison du sommet social qui ne risque que d'aggraver la situation.
Sur les autres points, rappel de quelques dates :
CAC 30 mercredi 18 janvier à 19h Salle 2 à Pablo Neruda
Halte au nucléaire- jeudi 19 janvier Pablo Neruda 18h30
Conférence-débat sur les OGM mardi 24 Auditorium conseil général
Carnaval des différences :
- Première réunion d'information au Périscope, premier étage, lundi 30 janvier, 19h. Notre participation
serait vivement appréciée.
Marche des Indignés sur Paris
- Pour l'instant les Indignés nîmois ne sont pas en mesure de participer à la marche mais nous sommes
volontaires pour recevoir et accueillir les éventuels marcheurs qui voudraient faire une halte sur Nîmes.
Les Indignés du Gers manifestaient ce mardi matin à Auch devant Pôle Emploi
Rassemblement des indignés ce mardi devant le Pôle Emploi à Auch (Bataille Philippe)
Les Indigné du Gers se sont rassemblés devant le Pôle Emploi d'Auch ce mardi matin pour dire non à l'austérité et exiger la démocratie. Ils étaient une trentaine à partager vin chaud et bol de soupe tout en débattant sur la nécessité de faire changer la société, les modes de production et même la façon de vivre des gens "désormais tous occupés à consommer, à faire du sport ou à amener les enfants à des activités".
Parmi les protestaires, l'on pouvait rencontrer Charles Pascual, chômeur, convaincu que "la misère n'est pas seulement économique, car beaucoup de gens disent être seuls". Le quinquagénaire auscitain aurait bien aimé voir davantage de monde devant Pôle Emploi, mais ne s'étonnait guère de l'assemblée clairsemée: "Il faut vraiment un drame pour réunir spontanément les gens. Même les gens qui sont peut-être sincèrement émus par ce qui se passe, sont ceux qui font un crochet dans la rue pour éviter le mendiant".
Sabrina elle, ne mendie pas dans la rue, mais habille ses enfants au Secours Populaire et les nourrit de colis alimentaires. Pas le choix pour cette mère de famille de cinq enfants qui doit se débrouiller avec 1 110 euros par mois. Du grand art une fois que l'on a déduit un loyer de 397 euros et les factures... La jeune femme ne rate jamais un rassemblement des Indignés du Gers. "Ca fait du bien de se voir et de se parler" confie-t-elle en avalant son bol de soupe. Un moment rare pour cette Auscitaine qui a renoncé depuis longtemps à acheter des fruits et des légumes frais.
Marianne - Greek crisis - Blogueur associé | Mardi 17 Janvier 2012 à 05:01 |
« Pendaison pour les traîtres à la Grèce » : le slogan défendu par les manifestants devant l'Assemblée Nationale à Athènes montre bien que les tensions sociales sont loin d'être taries. D'autant plus que les interventions systématiques de la police, parfois violentes, ne font qu'attiser la colère de la rue. A en croire le blogueur Panagiotis Grigoriou, ce n'est qu'un fragile équilibre qui sera réduit à néant le jour où les forces de l'ordre rejoindront le rang des indignés.
(Manifestation à Athènes - Wikimédia - Ggia - cc)
La grande histoire ne gardera peut être pas une seule trace de ce dimanche soir. Pourtant, place de la Constitution, les indignés étaient de retour, mais cette première (?) salve devant le palais d'hiver de la Papadémocratie avait plutôt l'air d'une audition, au mieux d'une petite répétition dans le théâtre du futur. Deux mille personnes, guère davantage.
Seulement, l'hologramme de notre lame de fond de l'écœurement était bien visible. On inventait également un peu de la nouvelle économie. Un bazar d'échange de livres, une femme offrant des sucreries «parce que la lutte en hiver c'est autre chose», les motards indignés, et même ce monsieur, habitué de Syntagma et sa pancarte annonçant un cancer au cerveau. On vendait aussi des cacahuètes et on achetait de l'espoir sous les 5°C. Athènes n'aime ni le froid, ni la Troïka.
Au centre de la place, un slogan provoque à la fois réflexion et scepticisme : « Bonne année 2012 et la liberté avec ? ». Une dame s'attarde devant, fredonnant une chanson connue de tous, sur le courage. Son regard était fatigué mais encore plein d'espoir. Devant l'Assemblée anti-Nationale et anti-sociale, le slogan principal était lapidaire: « Pendaison pour les traîtres de la Grèce ». Au cœur de la place, des gens se retrouvent depuis l'été dans l'émotion, d'autres, sont déjà acteurs connus au sein des comités de quartiers. Ces gens sont déterminés et surtout, bien engagés : on établit déjà un premier bilan du passé tout en préparant l'avenir. Notre chien humaniste, Loukanikos, n'a pas manqué à l'appel et sa présence fut appréciée par tout le monde.
Sauf par les forces œuvrant pour les occupants. La police a violemment délogé les indignés vers 19h. Une femme de soixante ans a hurlé : «Que voulez-vous, je suis au chômage … tuez-nous alors...». Papoutsis, ministre de l'Intérieur au cercle de la social-démocratie disparue, et ancien Commissaire à Bruxelles, a une fois de plus, ordonné la répression démesurée. Le but étant de terroriser les citoyens, de leur interdire la place Syntagma, après leur avoir supprimé le dernier strapontin dans l'espoir. Seulement, les gens sont tous partis très déterminées, faisant la promesse d'y revenir. Sauf un, blessé, il a été évacué vers l'hôpital.
Grogne populaire et radicalisation politique
Notre dictature protozoaire ne supporte alors plus, le moindre rassemblement populaire. Depuis quelques jours, le P.S. et les autres Papadémons examinent avec intérêt, la proposition de Dora Bakoyanni, chef d'une petite formation de droite ayant fait scission avec la principale droitière de service, le parti de la Nouvelle Démocratie de Samaras.
Elle fait partie de ceux … parlementeurs familliocrates, son père Kostas Mitsotakis, fut Premier ministre dans le passé. Seulement le peuple n'a pas l'air d'apprécier les initiatives de Dora Bakoyanni. Samedi soir, elle était en train de dîner dans un restaurant chic de la ville d'Héraclion en Crète, lorsqu'elle a été repérée par des indignés, lesquels ont brisé la vitre de l'établissement, lui adressant aussitôt yaourts et cailloux. Le restaurant s'appelle Lucullus; mais le repas du coup … l'était bien moins.
En attendant les hauts dignitaires Troïkans à Athènes cette semaine, les dents grincent. « Ils veulent nous faire peur mais comme nous sommes entrés dans la troisième guerre mondiale et économique, nous reviendrons et nous allons frapper le moment venu », m'a dit un jeune manifestant. Chez les policiers également, il y a de la grogne mais elle reste contenue. Ce n'est pas facile de taper sur son cousin chômeur pour gagner 700 euros net par mois.
En plus, la Police livre une bataille terrible contre une criminalité qui explose depuis un an. Les retraités de l'Armée, ont créé de leur coté, « deux mouvements de résistance et de renouveau politique », selon leurs propres termes. Les bancocrates quant à eux, nous préparent la nouvelle répression, faisant appel à une sorte d'Euro-corps et à l'OTAN. Parait-il, la principale raison du limogeage des trois chefs d'État-major à l'automne dernier, deux jours avant la démission de Papandréou, tenait du refus de la part des militaires, d'utiliser l'armée pour mater une probable révolte populaire et non pas, le prétendu risque d'un putsch des généraux, comme Papandréou avait suggéré aux Merkoziens durant le sommet à Cannes.
De toute façon il n'y a pas photo. Le jour où les forces de l'ordre vont quitter le côté obscur de la force, les carottes seront alors bien cuites et … les choux de Bruxelles réduits en purée. On se le disait entre indignés ce soir place de la Constitution, rêvant même d'une nouvelle constituante. Les écoutant, je ne savais pas quoi imaginer. On prend parfois ses rêves pour la réalité certes, mais les rêves des uns, font le cauchemar des autres, c'est bien connu aussi. Surtout sous les dictatures.
Si 73% des Français interrogés considèrent que le sommet social du 18 n'apportera aucune solution au problème de l'emploi en France, il semblerait que l'Etat envisagerait de mettre encore plus de pression sur les chômeurs, histoire d'améliorer les chiffres ...
Près des 2/3 des Français pensent que le sommet social décrété par Nicolas Sarkozy ne permettra pas de trouver des solutions efficaces pour améliorer la situation de l’emploi en France nous dit une étude CSA / L’HUMANITÉ réalisé du 10 au 12 janvier 2012.
Extraits
A la question : « Vous personnellement, pensez-vous que ce sommet permettra de trouver des solutions efficaces pour améliorer la situation de l’emploi en France ? »
Les résultats sont sans appel
Non pas du tout : 29% Non pas vraiment : 44% Total : 73%
Oui tout à fait : 4% Oui plutôt : 18% Total : 22%
A noter que si le oui l'emporte à une petite majorité de 50% chez les sympathisants de l'UMP, le non varie de 81 à 96% chez les sympathisants de Gauche, du Front de Gauche, du PS, d'EELV, du MODEM et du FN.
En ce qui concerne les salariés, chômeurs et retraités
« (...) Les actifs, et particulièrement les chômeurs, directement concernés par le sommet manifestent davantage leur scepticisme que la moyenne: seuls 18% d'entre eux pensent que le sommet social aboutira à des mesures efficaces. L’homogénéité de ce doute parmi les salariés est remarquable, et ce qu’ils soient employés par l’Etat ou une collectivité locale (16%), dans le privé (17%) ou encore dans une entreprise publique (20%). A contrario les inactifs y croient un peu plus (28%), et notamment les retraités (29%) »
Ce qui conforte la position de Bernard Thibault le secrétaire général de la CGT qui estimait lundi que le sommet social : « relevait d'un affichage politique pré-électoral (...) Je suis presque convaincu qu'il (Nicolas Sarkozy) a programmé une rencontre avec les organisations syndicales plus pour l'affichage, dans une séquence électorale, que dans une véritable volonté de tirer les enseignements de la situation (...) »
Par contre, du côté du Medef, la « love story » continue avec le Président, puisque Laurence Parisot, se réjouit des idées lancées par le chef de l'état. En effet, quel bonheur pour l'organisation patronale que d'envisager l'application de la TVA sociale, des « accords de chantage à l'emploi » ou de la suppression de l'horaire légal du travail !
Au delà des propositions ou idées déja dévoilées par le gouvernement, un sujet devrait pourtant peser lourd, durant la rencontre du 18 : Celui des plus de 4,5 millions de chômeurs à temps complet ou partiel. Car, si les mesures de chômage partiel ou de « chantage à l'emploi » ont pour but de limiter le nombre de nouveaux demandeurs d'emploi, rien n'indique que la situation de ceux qui sont déja inscrits à Pôle Emploi puisse s'améliorer à court ou moyen terme.
En effet, comme l'indique ce matin Le Parisien, Pôle Emploi, une des réalisations dont notre Président est le plus fier, est au bord de l'asphyxie. Parisien qui indique dans son édition papier que l'état, histoire d'améliorer les chiffres, pourrait essayer de reprendre en main la gestion de l'UNEDIC.
« Ce que Nicolas Sarkozy se gardera bien de dire demain mais qu'il n'écarte plus désormais, c'est la possibilité que l'état reprenne la main sur la gestion de l'UNEDIC (...) la tentation est d'autant plus forte que le gouvernement souhaite avoir les mains libres pour réformer en profondeur et mettre un peu plus la pression sur les demandeurs d'emploi. Notamment en durcissant les conditions d'indemnisation chômage. Une recette impopulaire que plusieurs pays, dont l'Allemagne on déjà mise en oeuvre (...) »
Information à prendre au sérieux dans la mesure où Xavier Bertrand déclarait en septembre 2011 : « (...) notre système d'indemnisation n'encourage pas forcément le retour à l'emploi (...) » et ne se cachait pas de [vouloir réintroduire]url:../../../Flexibilite-et-degressivite-Les-recettes-de-Xavier-Bertrand-contre-le-chomage_a390.html : « (...) une dégressivité des allocations chômage, incitative à la reprise d'emploi (...) »
Plus que jamais, comme nous l'écrivions hier : A vous d’être vigilants et de ne jamais oublier que le slogan de 2007 : « ensemble tout est possible » reste toujours à l’ordre du jour ... pour notre plus grand malheur !
LEMONDE.FR | 17.01.12 | 16h05 • Mis à jour le 17.01.12 | 17h35
A l'odeur, on s'était préparé. Au bruit – un concert de caquètements et de griffes grattant le grillage – on s'habitue. Ce qui frappe en premier lorsqu'on pénètre dans un élevage de poules en batterie, c'est la pénombre.
L'élevage de Claude Dumoulin, près du village de Framicourt dans la Somme, est de taille moyenne : 125 000 poules réparties dans deux hangars. A l'intérieur, des cages à perte de vue sur huit niveaux, partagées en quatre allées au milieu desquelles dansent, de loin en loin, des néons suspendus verticalement.
Durant leur année de ponte, les poules ne voient pas la lumière du jour.Soren Seelow
De leur entrée en cage à 18 semaines jusqu'à leur départ pour l'abattoir, un an plus tard, les poules pondeuses passent l'intégralité de leur existence entre l'obscurité la plus complète et la pâle clarté des lampes. Pour le citoyen soucieux du "bien-être animal", l'enfer aviaire, pour le consommateur lambda, un mal nécessaire.
Le sol des cages, entièrement grillagé, est incliné de sorte que les œufs (elles en pondent deux tous les trois jours) tombent sur le tapis mécanique qui les emmène, via une rampe extérieure, jusqu'à un troisième bâtiment d'où ils seront expédiés pour le conditionnement. Tout, de la lumière à l'expulsion des fientes en passant par le contrôle de l'humidité, est automatisé.
"BIEN-ÊTRE ANIMAL"
"Vous entendez quand elles chantent, c'est qu'elles sont heureuses. Ça, c'est le bonheur pour un éleveur." Claude Dumoulin est conscient de la mauvaise image dont souffrent les élevages industriels auprès d'une opinion de plus en plus sensible au sort des animaux de rente. "J'aime mes poules, insiste-t-il. Vous savez, un animal stressé produit moins. J'ai tout intérêt à ce que mes poules se sentent bien."
Toutefois s'il a consacré 3,2 millions d'euros – "25 euros par poule" – à la mise aux normes de son élevage l'an dernier, ce n'est pas par excès d'empathie pour son troupeau, mais en raison d'une nouvelle directive européenne entrée en application au 1er janvier. Claude, qui est "dans l'œuf depuis 1978", en est à sa troisième directive en moins de trente ans. Au gré des textes pondus par la Commission européenne, l'espace vital de ses gallinacées est ainsi passé de 450 cm2 à 550 cm2 (un peu moins que l'équivalent d'une feuille A4) puis à 750 cm2 cette année.
La nouvelle directive "bien-être animal" prévoit en outre quelques aménagements censés répondre aux besoins comportementaux des animaux : les poules peuvent désormais se mouvoir dans des cages de 20 à 60 individus (contre six dans des cages fermées jusqu'ici), de petits perchoirs métalliques ont été posés (les volatiles se perchent instinctivement pour dormir afin de fuir les prédateurs), un grattoir leur propose de se faire les griffes et un "nid", sorte d'isoloir entouré d'une jupe en plastique orange, leur permet de pondre à l'abri des regards.
LIME À ONGLE
Claude Dumoulin a beau juger qu'on y va parfois un peu fort en terme de bien-être animal – "la lime à ongle, elles ne s'en servent pas. On a oublié de leur donner le mode d'emploi" – il constate tout de même que les poules y sont plus à leur aise. "Pour nous, ça change rien, à part le prix de revient. C'est la poule qui a tout gagné en confort", résume-t-il.
L'association L214, qui milite pour le bien-être animal, n'est pas de cet avis. Elle constate qu'en tenant compte des nouveaux aménagements (nid, grattoir, etc.), l'espace vital des poules n'a pas été augmenté de 200 cm2, mais de l'équivalent de deux tickets de métro. Les volailles sont toujours entassées, dénonce-t-elle, les sols grillagés en pente leur abîment les pattes, bref, on est loin de conditions d'élevage acceptables. L214 milite d'ailleurs pour l'interdiction pure et simple des poules en cage au profit des modes d'élevage dits alternatifs : au sol (en intérieur mais sans cage), en plein air ou bio.
En France, 1er producteur européen d'œufs, 80 % des 46 millions de poules pondeuses sont élevées en cage. 60 % de la production est vendue en "œufs coquille" dans le commerce, les 40 % restant étant transformés en œufs liquides à destination de la restauration rapide, des pâtes alimentaires et de la pâtisserie. Signe que la question des conditions de vie des animaux de rente imprègne peu à peu la société, la part des "œufs coquille" issue de l'alternatif augmente régulièrement et atteint aujourd'hui 35 %.
"FAIRE PLAISIR À LA POULE"
L'élevage en plein air ? "C'est un peu faire plaisir à la poule", résume Claude Dumoulin. "Moi, je n'ai rien contre, la seule différence c'est le coup de revient : 10 centimes à l'achat pour un œuf en batterie, 20 % de plus pour le plein air, et 40 % pour un œuf bio.L'œuf est la protéine animale la plus abordable, et celle dont la consommation augmente le plus (+ 3 % par an).Notre objectif, c'est que la ménagère achète moins cher !", argumente-t-il.
A cette approche mercantile, L214 oppose le respect des conditions de vie des animaux. Pour sensibiliser l'opinion, l'association a publié sur son site Internet des vidéos tournées dans des élevages aux normes 2012 :
Deux traditions philosophiques s'affrontent. D'un côté, les défenseurs des droits des animaux et les antispécistes – nourris par les travaux de Jacques Derrida, Boris Cyrulnik ou encore Claude Lévy-Strauss – considèrent avec Aristote que la différence entre l'homme et l'animal n'est "pas de nature, mais de degré" et que l'humain ne peut donc chosifier la bête (dans le code civil, l'animal est un "bien meuble", c'est-à-dire qu'il n'est considéré que dans la mesure où il appartient à l'homme). De l'autre, les cartésiens, convaincus que l'homme, "maître et possesseur de la nature", a le droit d'exploiter à sa guise le vivant (le fameux "animal-machine") pour assurer sa subsistance et de son développement.
L'exploitation du potentiel économique des poules ne s'arrête pas à la seule ponte. Une année loin du soleil et quelques 300 œufs plus tard, elles partent pour l'abattoir, avant d'être exportées pour moitié vers l'Afrique, grande consommatrice de poules. L'autre moitié est recyclée dans les plats cuisinés (couscous, paella, etc.) et la nourriture pour animaux domestiques…