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5 mai 2016 4 05 /05 /mai /2016 13:05

 

Info reçue par mail

 

 

Salut camarades

En lien ci dessous une  vidéo de la Commission internationale  de Solidaires  :
https://vimeo.com/165423091

 

Solidarité internationale active en soutien le 28 avril à la grève interpro contre la Loi Travail

 

 

Messages et actions devant les consultas de France des syndicats membres du Réseau syndical international de solidarité et de luttes

 

 

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4 mai 2016 3 04 /05 /mai /2016 15:31

 

Source : http://yetiblog.org/index.php?post/1777#.Vyh4JoCYMqw.twitter

 

 

Tout finit par se savoir : les "casseurs" officiels de l'ordre public

par Pierrick Tillet - Le monde du Yéti

 

03 mai 2016

 

 

 

ILLUSTRATION

 

Ils pensaient pouvoir tout savoir, tout écouter, tout filmer, tout contrôler. Mais voilà que ce sont eux, arroseurs arrosés, qui se retrouvent sous le faisceau des projecteurs. Diffusés en boucle sur les réseaux sociaux, aucun de leurs faits et gestes ne peut être ignoré… sauf de ceux qui préfèrent ne pas savoir.

Voici cinq vidéos accablantes illustrant les violences exercées par ceux qui sont censés être garants de l’ordre public contre les manifestants du mouvement #NuitDebout ou anti-loi Travail.

 

Paris 24 mars 2016 : violences policières autour du lycée Bergson

 

 

Paris 14 avril 2016 : coup de pied d’un policier à une manifestante

 

 

Nantes 28 avril 2016 : violences policières répétées

 

 

 

 
Nantes Révoltée

lundi

Que s'est-il passé le 28 avril à Nantes ?

Au tout début du parcours, alors que la manifestation venait de démarrer, et sans aucune raison apparente, la police a attaqué la tête de cortège sur le Cours Saint-Pierre.

Le cortège jeune, qui menait la manif, a subi simultanément une charge de la BAC à coups de grenades lancées sur les lycéens, et un mur de policiers bloquant la rue empruntée par la manifestation, avec des tirs de balles en caoutchouc en rafale sur les porteurs d...

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Paris 28 avril 2016 : évacuation violente de la place de la République

 

 

Paris 1er mai 2016 : tir d’une grenade désencerclante sur des manifestants

 

 

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4 mai 2016 3 04 /05 /mai /2016 15:15

 

Source : https://www.sauvonslaforet.org/petitions/1049/accord-de-libre-echange-sacrifiez-l-or-pas-les-forets?t=358-183-1076-1

 

 

Accord de libre échange : Sacrifiez l’or, pas les forêts !

Un puma faisant le guet sur une branche en Amérique

Le Parc national Yaigojé Apaporis est foyer de sept peuples indigènes et d’une riche biodiversité ( © Appfind / iStock )

 

Un avant goût de TAFTA. S’appuyant sur un accord de libre échange conclu par les États-unis, deux compagnies minières nord-américaines réclament 16,5 milliards de dollars à la Colombie en compensation de son refus de les laisser exploiter l’or à l’intérieur d’un Parc national protégé. Stop aux tribunaux privés d’arbitrage !

Le 27 octobre 2009 est une date importante pour sept peuples indigènes de l’Amazonie colombienne. Ce jour-là, leur territoire de Yaigojé Apaporis obtient le statut de Parc national. À leur demande, la Colombie décide de protéger plus d’un million d’hectares de forêt tropicale, entre autres de l’exploitation massive de leurs ressources naturelles.

Problème : deux jours plus tard, la compagnie minière canadienne Cosigo Ressources reçoit de l’Institut géologique national Ingeominas une concession d’exploitation aurifère à l’intérieur de la nouvelle aire protégée. Et veut à tout prix faire valoir le permis qu’elle n’aurait jamais du recevoir…

S’ensuit un long combat juridique. Toutes les démarches de l’entreprise auprès des tribunaux colombiens échouent. En 2015, la Cour constitutionnelle rejette définitivement sa requête en refusant l’exploitation aurifère à l’intérieur du Parc national Yaigojé Apaporis.

Les traités commerciaux ne doivent pas porter atteinte à la souveraineté des États !

Mais Cosigo Ressources n’abdique pas. Et s’appuie sur l’Accord de libre échange existant entre la Colombie et les États-unis qui permet aux entreprises de demander, via un tribunal privé d’arbitrage, des compensations aux pays dont l’application des lois - sociales ou environnementales par exemple, nuit à leurs profits.

Le 19 février 2016, Cosigo Ressources et la société étasunienne Tobie Mining and Energy déposent une plainte auprès du tribunal privé de Houston au Texas (American Arbitration Association). Les entreprises réclament à la Colombie une compensation équivalente à la valeur estimée du gisement d’or qu’elles avaient l’intention d’exploiter, soit 16,5 milliards de dollars !

Demandons aux États-unis, au Canada et à la Colombie de rayer les tribunaux privés d’arbitrage de leurs Accords de libre échange.

 

Pour signer la pétition, cliquer ici

 

Source : https://www.sauvonslaforet.org/petitions/1049/accord-de-libre-echange-sacrifiez-l-or-pas-les-forets?t=358-183-1076-1

 

 

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4 mai 2016 3 04 /05 /mai /2016 15:07

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Conventions collectives

Quels sont les métiers où les inégalités sont les plus fortes : un outil pour savoir si vous êtes correctement payé

par

 

 

 

Quels sont les métiers les plus mal payés ? Les emplois les plus précaires ? Gagnez-vous plus ou moins que les autres salariés de votre secteur d’activité ? Quelle est la différence de revenus entre les femmes et les hommes dans votre branche ? Quelles sont les caractéristiques des salariés bénéficiant de votre convention collective ? Basta ! vous propose un outil pour comparer votre salaire à celui perçu par les salariés de votre secteur d’emploi. Un outil pratique pour mieux connaître sa situation, évaluer les disparités et inégalités au travail, et faire valoir ses droits, à l’heure où le gouvernement veut justement remettre en cause l’intérêt des conventions collectives.

Et la palme de la misogynie revient... aux employeurs d’avocats ! C’est au sein de cette profession que les inégalités salariales entre hommes et femmes sont les plus fortes, selon le service de statistiques du ministère du Travail (Dares) qui a recueilli les données de 251 conventions collectives couvrant 13,4 millions de salariés. Parmi les 6100 salariés bénéficiaires de la convention collective des avocats salariés, plus de deux tiers sont des femmes, mais leur revenu horaire est deux fois inférieur à celui des hommes. Ces cadres gagnent en moyenne 7468 euros pour les hommes, et 3771 euros pour les femmes. L’écart moyen des rémunérations entre hommes et femmes est encore plus important dans la convention collective des « expertises évaluations industrielles commerciales » (métiers de l’assurance) : les femmes y perçoivent un revenu 2,12 fois inférieur à celui des hommes. Mais cette fois, il s’agit d’inégalités entre catégories socio-professionnelles – cadres, professions intermédiaires, employés, ouvriers. Parmi les cadres de cette convention, on compte cinq hommes pour une femme, et chez les employés, sept femmes pour un homme...

 

De la finance à l’animation de quartier

L’écart des inégalités de salaires entre employés et cadres est le plus important au sein de la convention collective « activités de marché financier ». Un cadre y gagne en moyenne plus de quatre fois le salaire d’un employé (8500 euros contre 2100 euros). C’est également la convention où le salaire moyen est le plus élevé. A l’autre extrémité de l’échelle des salaires, les travailleurs des secteurs de la coiffure et des « régies de quartier » (agent d’entretien, services à domicile de proximité, travaux d’insertion...) sont les plus mal payés : 1330 euros en moyenne. Ce revenu descend à 1150 euros pour les ouvriers des régies de quartiers. Ce chiffre est celui d’un temps-plein. Or plus de 57% des salariés des régies de quartier travaillent à temps partiel. Cette convention collective compte également le plus important taux de salaires compris entre le Smic et 1,05 fois le SMIC : 48% !

Ces chiffres sont extraits d’une étude publiée chaque année par le ministère du Travail, via la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares). Y figurent les caractéristiques des principales conventions collectives [1]. Sur la base des déclarations annuelles des employeurs, la Dares calcule la moyenne des salaires nets (à temps plein) perçus par les salariés dans chacune des branches. Elle a publié en mars 2016 son analyse pour l’année 2013. Sur la base des données collectées par la Dares, nous vous proposons un outil pour connaître le salaire moyen de votre secteur d’activité, les disparités entre hommes et femmes, entre cadres et employés ou ouvriers, ou le pourcentage de salariés en CDD dans votre branche (voir ci-dessous).

Attention : la Dares rend publiques les statistiques concernant les 251 conventions collectives qui regroupent chacune plus de 5 000 salariés. Cet outil prend donc en compte les 13,4 millions de salariés couverts par ces conventions collectives.

 

Pour utiliser cet outil :
- choisissez la convention collective dont vous dépendez.
- choisissez votre catégorie socio-professionnelle : cadre, employé, ouvrier ou profession intermédiaire.
- indiquez votre salaire net mensuel à temps plein (si vous percevez un 13e mois, ajoutez-le à votre salaire mensuel).
- cliquez sur Comparer.

 

A voir ici

 

 

Les métiers les plus mal payés. Restauration, nettoyage et caissiers de supermarchés sont les trois métiers qui comptent le plus de salariés payés au salaire minimum – percevant moins de 1,05 Smic. Au sein de la convention collective des « entreprises de propreté et services associés », ces bas salaires concernent 118 190 salariés. Viennent ensuite les « hôtels cafés restaurants » (avec 58 870 salariés mal payés) et celle du « commerce de détail et gros à prédominance alimentaire », les supermarchés, avec 40 158 salariés. Ces trois conventions sont également celles qui comptent le plus grand nombre de femmes travaillant à temps partiel...

Les emplois les plus précaires. Dans quels secteurs trouve-t-on le plus d’emplois précaires ? La part de contrats à durée déterminée (CDD) est la plus importante dans le secteur des remontées mécaniques, qui fonctionne beaucoup avec des travailleurs saisonniers : près d’un salarié sur trois. Mais sur la seconde place de ce podium, on retrouve encore les régies de quartier, dont 29 % des salariés sont en CDD.

Quelle convention collective couvre le plus de salariés ? On trouve en bonne place le « commerce détail et gros à prédominance alimentaire », qui concerne les grandes surfaces (669 300 salariés), le transport routier (661 000 salariés), le secteur de la restauration-hôtellerie (600 700 salariés) ou encore les entreprises de BTP de plus de dix salariés (qui emploient 526 000 personnes) [2]. En tête de peloton, c’est la convention collective « Bureaux d’études techniques SYNTEC », dont bénéficient le plus de salariés en France. 791 900 salariés sont couverts par cette convention, qui est notamment utilisée par les cabinets conseil, les entreprise de services informatiques ou numériques, ainsi que les « experts extérieurs » que payent les entreprises. Elle est également appelée ironiquement « la convention de ceux qui n’en ont pas », vu la faiblesse, pour ne pas dire l’absence, d’avantages offerts aux salariés par rapport au Code du travail. La rémunération des cadres et des professions intermédiaires (soit près de 80% des salariés de cette convention) y est d’ailleurs inférieure de 10% à celle de la moyenne des 251 conventions analysées par la Dares.

Menace sur les conventions collectives. Les conventions collectives définissent un socle de droits pour les salariés d’une même branche professionnelle et les niveaux minimum de salaires – en fonction notamment de la nature du travail, de la catégorie socio-professionnelle (ouvrier, employé, profession intermédiaire ou cadre) et de l’ancienneté. Les conventions collectives s’imposent aux employeurs. Les droits qu’elles octroient sont nécessairement plus favorables que ceux définis de manière plus générale par le Code du travail. Mais cette situation pourrait ne pas durer. Le projet de loi El Khomri, présenté par le gouvernement Valls, permettrait notamment aux employeurs de déroger à ces droits, par la signature d’accords d’entreprises, moins favorables aux salariés. Ces conventions collectives sont pourtant un des socles de notre droit du travail. Elles sont des outils essentiels pour permettre aux salariés de connaitre et défendre leurs droits.

Texte et développement : Mathieu Lapprand

Photo : CC Jon Bunting

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4 mai 2016 3 04 /05 /mai /2016 14:37

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

Frachon, Gibaud, Forissier... 7 lanceurs d’alerte détaillent leur vie d’après

LE MONDE | • Mis à jour le | Par

 
 

Les prix et diplômes de citoyen de l’année, les chaleureux « mercis » que leur adressent les passants dans la rue les réconfortent bien sûr, mais ces vivats atténuent si peu le cauchemar qu’est souvent devenue leur vie. Les lanceurs d’alerte sont unanimes : il y a un avant et un après ce jour où ils ont décidé de dénoncer les dysfonctionnements dont ils ont été témoins.

Le jeune père de famille Antoine Deltour, ancien auditeur de PwC, dont le procès a débuté le 26 avril et reprend mardi 3 mai, risque jusqu’à dix ans de prison et plus d’un million d’euros d’amende pour avoir révélé des accords fiscaux passés entre les multinationales et le Luxembourg.

Sept lanceurs d’alerte ont accepté de livrer au Monde le détail de leur vie d’après. Pas une histoire ne se ressemble mais chaque fois, les lendemains furent vertigineux. L’avenir professionnel s’est assombri, la vie de famille en a pris un coup, les rendez-vous avec la justice ont remplacé les vacances. Et pourtant, si c’était à refaire, la quasi totalité de ces hommes et de ces femmes recommencerait. Un seul a confié regretter son geste.

 

 

« Vous croyez que c’est facile d’être traité de menteur ? »

image: http://www.lemonde.fr/assets-redaction/soc/lanceurs_alerte_generateur/nicolasforissier.jpg

Identité : Nicolas Forissier
Ancienne fonction : ancien responsable de l’audit interne d’UBS France

Résumé : En juin 2007, Nicolas Forissier rapporte l’existence d’une comptabilité parallèle au sein de la banque UBS et un système présumé d’évasion fiscale. Depuis, la banque suisse UBS AG a été mise en examen pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale » et « démarchage illicite ». L’affaire a permis la régularisation de plus de 4 000 comptes pour un montant global d’au moins 3 milliards d’euros. Nicolas Forissier a retrouvé du travail mais paie 6 000 à 7 000 euros par trimestre de frais d’avocats

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Pour approfondir :

 

« Je savais qu’ils allaient avoir ma peau, mais j’exerçais une profession réglementée qui ne m’autorisait pas à être le complice d’une activité illicite. Si j’avais fermé les yeux, je pourrais être poursuivi et interdit d’exercer. Qu’est-ce que je serais devenu avec ma femme qui ne travaille pas et mes trois enfants ? Je rédige mon rapport en juin 2007. En 2008, j’émets deux procédures de whistleblowing [alertes éthiques]. Un an plus tard, on me licencie pour mensonge.

J’ai vécu un enfer entre 2007 et 2009. En interne, on me supprime des postes, je suis exclu de tous les comités de direction. J’ai aussi retrouvé un rat crevé sur la climatisation de ma voiture, des mots sur mon pare-brise : “Si tu continues, si tu vas trop loin, on sait où tes enfants vont à l’école.” Mon appartement a été visité. Dans la rue, des gens m’observaient en regardant leur montre. Je devais tenir. Je me répétais que j’avais obéi aux lois de mon pays.

C’est psychologiquement usant. La banque utilise tous les recours dont elle peut bénéficier. Les procédures judiciaires sont longues. En 2012, j’ai gagné 300 000 euros aux prud’hommes, mais UBS a fait appel. Je suis aussi mis en examen pour diffamation. Le procès doit se tenir en janvier 2017, alors que je n’ai rien fait ! Sans arrêt, nous subissons des sarcasmes de la banque dans la presse. Vous croyez que c’est facile d’être traité de menteur ? Heureusement, dans la rue, des gens m’arrêtent : “Merci monsieur pour le combat que vous menez”, “Merci de défendre les Français les plus simples”.

Financièrement, c’est lourd, aussi. J’ai retrouvé du travail dans une société de gestions d’actifs. Mon salaire est confortable, mais tout passe en frais d’avocats. Comptez 6 000 à 7 000 euros par trimestre. Si les procédures continuent, si je n’ai plus d’emploi, comment je fais ? Comment je rembourse ? Et qui va vouloir m’embaucher ? Je suis celui qui a parlé.

Aujourd’hui, je me bats pour obtenir un dédommagement de Bercy pour le préjudice subi. Je travaillais dans une grande banque, j’aspirais à une carrière à l’international, j’aurais eu une fonction de haut niveau au siège, je me retrouve dans une structure de 60 personnes. Je ne manque de rien, mais je manque de tout en même temps. J’ai un toit, mais ma vie est réduite à sa plus stricte simplicité. Même une semaine de vacances en Tunisie, avec la décote du moment, je ne peux pas l’offrir à ma famille ».

 

« Le 6 novembre 2015, un journal annonce que je me suis jeté sous un train »

image: http://www.lemonde.fr/assets-redaction/soc/lanceurs_alerte_generateur/philippepichon.jpg

Identité : Philippe Pichon
Ancienne fonction : ancien commandant de police

Résumé : Le 5 février 2007, Philippe Pichon rédige un rapport sur les dysfonctionnements du fichier STIC (système de traitement des infractions constatées). Mis à la retraite d’office quatre ans plus tard, il a saisi la justice, mais aussi le médiateur de la police nationale, pour obtenir sa réintégration. Ce dernier a plaidé pour, mais Philippe Pichon attend toujours.

 

 

 

 

« Trois fois, j’ai retrouvé la porte de chez moi grande ouverte en me levant »

image: http://www.lemonde.fr/assets-redaction/soc/lanceurs_alerte_generateur/stephaniegibaud.jpg

Identité : Stéphanie Gibaud
Ancienne fonction : ancienne responsable de l’événémentiel chez UBS France

Résumé : Lorsque sa chef fait irruption dans son bureau, en juin 2008, - celui du directeur d’UBS vient d’être perquisitionné - et lui ordonne d’effacer les fichiers contenant les noms des clients, et des chargés commerciaux, Stéphanie Gibaud refuse. Elle est devenue un témoin clé de l’enquête ouverte contre un système présumé d’évasion fiscale. Licenciée en février 2012, sans travail depuis, elle vit aujourd’hui des minima sociaux.

Pour approfondir :

« Je suis dans une histoire qui ne devrait pas exister et a priori je ne mérite pas ce qui m’arrive. Ma vie d’après ? Ce fut d’abord une lente descente aux enfers dans la banque : harcèlement, discrédit, puis mise au placard. Je suis licenciée en février 2012. Et je n’ai jamais retrouvé du travail depuis. Je n’ai pas pu tout de suite. Je n’étais pas debout. Il m’a fallu deux ans pour reprendre connaissance. Aujourd’hui, qui voudrait de celle qui a parlé ?

En 2012, j’ai eu mon premier procès en diffamation. UBS perd, ne fait pas appel. En 2013, trois fois, je retrouve la porte de mon appartement grande ouverte le matin en me levant. Mars 2015 : je gagne 30 000 euros pour harcèlement aux prud’hommes, mais mon traumatisme postalerte n’a pas été pris en compte, et ça, je ne m’en remets pas. Et là, j’ai encore une procédure en diffamation en cours pour mon livre.

Cela fait six ans que je répète la même chose avec cette impression que la femme dont on parle, ce n’est pas moi. Moi, je suis une maman avant tout. Quelqu’un qui a travaillé vingt-cinq, vingt-six ans sans connaître aucun problème avec la justice. Là, je me retrouve sans rien avec toute ma gentillesse, ma naïveté et peut-être mon intelligence – car j’aurais pu être mise en examen si je n’avais rien dit –, tout ça pour l’intérêt général dont tout le monde se fout.

Je suis divorcée, mère de deux enfants, je vis avec les minima sociaux, soit un peu plus de 400 euros par mois, depuis juillet 2014. Mon quotidien ? Mes cartes bancaires sont bloquées, la banque renvoie les chèques. Mes parents m’ont aidée, ils ne peuvent plus. Ma mère a écrit deux lettres à Michel Sapin, le ministre des finances. Pas de réponse. Aujourd’hui, je fais tout pour éviter une saisie sur l’appartement.

Quand je pense aux heures que j’ai passées dans le bureau des douanes, à les aider. Je les ai eues quinze jours sur le dos à Roland-Garros, en 2011 : ils me suivaient, filmaient, photographiaient. J’ai travaillé gratuitement pour l’Etat français, on m’a demandé de sortir des informations, et maintenant le gouvernement se gargarise en disant que la lutte contre l’évasion fiscale, c’est son combat.

Après l’émission Cash investigation sur les “Panama papers”, j’ai reçu des milliers de messages sur Facebook, Linkedln. France Télévisions a été submergé d’appels, m’a-t-on dit. Les gens m’écrivent qu’au mieux c’est de l’indifférence de la part du gouvernement, au pire c’est du mépris. Grâce à la société civile, une cagnotte a été constituée. J’ai reçu 12 000 euros. De quoi survivre, payer les factures en retard que je ne payais plus depuis des mois, remplir le frigo.

Bercy m’a rappelée aussi. On va essayer de vous trouver quelque chose, m’ont-ils promis. Mais en attendant je fais comment ? Il y a urgence vitale. De toute façon, ils s’en foutent. Ils disent vouloir protéger les lanceurs d’alerte, mais qu’ils protègent déjà ceux qui ne l’ont pas été »


Suite de l'article sur http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/05/03/frachon-gibaud-forissier-sept-lanceurs-d-alerte-detaillent-leur-vie-d-apres_4912870_3224.html

 


Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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4 mai 2016 3 04 /05 /mai /2016 13:20

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Le lanceur d'alerte et le journaliste font front au procès «LuxLeaks»
3 mai 2016 | Par Dan Israel
 
 

Sans Antoine Deltour et Édouard Perrin, auditionnés ce mardi au procès « LuxLeaks », il n'y aurait eu ni révélations, ni scandale mondial. Le premier a expliqué comment il était devenu un lanceur d'alerte, et le second a défendu son travail.

 

De notre envoyé spécial à Luxembourg.- Ce mardi 3 mai, on célébrait la Journée mondiale de la liberté de la presse. L’occasion pour le gouvernement luxembourgeois de publier un vibrant communiqué rappelant que la place des « médias libres et indépendants pour informer les citoyens est cruciale ». Le texte s’indigne « qu’au sein même de l’Union européenne », il existe des pays où « les médias sont muselés et les journalistes, reporters, photographes, cameramen et blogueurs gênés dans leur travail ». On s’en voudrait de faire du mauvais esprit, mais le jour était peut-être mal choisi pour ces mots. Quelques minutes après leur publication, comparaissait devant le tribunal d’arrondissement de Luxembourg Édouard Perrin, le journaliste français poursuivi dans le procès LuxLeaks. Et la justice luxembourgeoise ne lui reproche finalement rien d’autre que d’avoir exercé son métier.

Le reporter a été le premier à révéler le contenu de certains accords passés entre le fisc local et des multinationales désireuses de réduire leur impôt au maximum, dans le premier numéro de « Cash investigation », en mai 2012. En avril 2015, il était inculpé pour « complicité de vol domestique », « violation du secret professionnel » et « divulgation de secrets d’affaires », dans le cadre de ses liens avec Raphaël Halet, le deuxième employé de PriceWaterhouseCoopers (PwC) à lui avoir transmis des documents, après Antoine Deltour. Faute de preuve, le premier des chefs d’accusation contre le journaliste a finalement été abandonné le 25 novembre par la chambre du conseil du tribunal, qui décide des poursuites ou non après la conclusion de l’enquête d’un juge d’instruction. Mais ce détail n’est manifestement pas resté à l’esprit du procureur, David Lentz, jusqu’à la fin de cette matinée d’audience, où il s’est livré à un échange tendu avec Édouard Perrin.

 

Édouard Perrin, le 26 avril. © D.I. Édouard Perrin, le 26 avril. © D.I.
 

Au cours d’un dialogue vif, le procureur a maintenu, malgré les dénégations du journaliste, que les documents livrés par Halet étaient « hautement confidentiels ». Il ne s’agissait que de déclarations fiscales, a rétorqué Perrin, qui venait d’indiquer au président du tribunal Marc Thill que les informations qu’elles contenaient pouvaient être trouvées dans les documents officiels des entreprises. Rien à voir, donc avec les “tax rulings”, ces accords fiscaux tellement secrets que les entreprises qui en bénéficiaient n’avaient même pas le droit d’en avoir copie, comme l’avait raconté Raphaël Halet la semaine précédente. « C’est la même chose », s’est entêté le procureur.

 

Le représentant de l’accusation a surtout tenté par tous les moyens de démontrer que le journaliste avait bien piloté Halet, même si c’est ce dernier qui avait contacté la société de production Premières Lignes, quelques jours après la diffusion du « Cash investigation » de mai 2012. « Je souhaite dénoncer ce scandale fiscal auquel je participe malgré moi », indiquait-il par mail, avant de suggérer au bout de quelques échanges le nom des entreprises ArcelorMittal, Ikea ou Amazon. Peu importe pour le procureur, comme peu importe apparemment que la chambre du conseil ait blanchi Perrin sur ce point.

 

Devant un président pas vraiment dupe, il égrène les échanges de mails en pistant les « indications claires » du journaliste, se lance dans une leçon de journalisme pour faire dire à Perrin que les informations doivent être vérifiées et recoupées par le journaliste, qui devrait donc choisir lui-même les documents… « Quand Halet vous contacte, vous êtes comme un enfant devant un magasin de jouets ? », tente-t-il. « Non, je suis extrêmement méfiant », répond Perrin.

Il est vrai qu’en avril 2015, le parquet s’était fendu d’un communiqué pour indiquer que selon lui, le rôle de Perrin « aurait consisté à diriger [Halet] dans la recherche des documents qui l’intéressaient tout particulièrement ». Mais outre le fait que les preuves ont manqué pour maintenir cette accusation, elle s’est surtout effondrée à l’audience le jeudi précédent. Interrogé, Raphaël Halet avait assumé ses actes, et indiqué fermement que c’était lui qui avait contacté le journaliste et qui avait choisi les documents transmis, contrairement à ce qu’il avait assuré jusque-là devant les enquêteurs ou la juge d’instruction. Par conséquent, ce mardi, le procureur pose enfin au journaliste la question qui semble le préoccuper avant tout : « Êtes-vous intervenu pour que Halet vous disculpe ? » Perrin, interloqué : « Le simple fait de poser cette question est une information en soi. » Le président : « La réponse est non. »

Antoine Deltour, parfait exemple du lanceur d'alerte

Avant cet échange musclé, c’est Antoine Deltour, la figure la plus connue du procès, parfait exemple du lanceur d’alerte désintéressé, qui s’était exprimé pendant une bonne heure et demie, alors que la pétition de soutien à son nom dépassait les 197 000 signatures. Aujourd’hui âgé de 30 ans, il a été tout à fait à l’aise de détailler ses motivations pour avoir copié et transmis des dizaines de milliers de pages de rulings. Il est moins sûr qu’il ait convaincu le tribunal lorsqu’il a assuré ne pas avoir prémédité son action et qu’il avait espéré que les documents ne soient jamais publiés.

« J'éprouve une certaine fierté d'avoir contribué à ces avancées importantes pour la fiscalité en Europe », a-t-il déclaré à la barre. Il a raconté un parcours somme toute classique de bon élève, qui découvre peu à peu qu’il ne trouve pas de sens dans son travail. Il est entré chez PwC en janvier 2008, pour un stage de quatre mois, recruté directement dans son école de commerce à Bordeaux. Un choix « classique pour un Lorrain » d’origine, le Luxembourg voisin représentant depuis longtemps dans la région un pôle de stabilité financière. Dès septembre 2008, il est embauché en CDI, à 2 600 euros net environ.

 

« Je n’avais pas cette motivation de la rémunération »

« Au départ, j’étais auditeur junior, raconte Deltour. Je m'assurais du caractère sincère et fidèle des comptes des entreprises clientes. C’est un métier que j’ai choisi et qui correspondait à mes aspirations. » Le jeune homme est à la recherche d’un emploi à l’« utilité sociale forte » et il croit l’avoir trouvé. Mais il déchante assez rapidement, et démissionne en octobre 2010, moins d’un mois après être passé auditeur senior. La veille, il a copié les documents qui seront la base du scandale LuxLeaks, d’abord diffusés en partie par Perrin, puis en totalité par l’Icij, la Coalition internationale des journalistes d’investigation. « Mes aspirations ont changé », explique-t-il. Il réalise que l’argent qu’il gagne est « largement supérieur » à ses besoins et que son augmentation « n’accroît pas » sa motivation.

 

Antoine Deltour. © D.I. Antoine Deltour. © D.I.
 

Face à la pression d’un travail où l’on ne compte pas ses heures, « je ne me sentais pas capable d’aller au-delà, parce que je n’avais pas cette motivation de la rémunération », dit-il. Mais aussi parce qu’il « réprouvait » les pratiques fiscales qu’il découvre chaque jour dans son travail. Après son départ, il vise un emploi dans la fonction publique française, réussit deux concours et choisit l’Insee. Il sera resté un an au chômage, travaille désormais à 80 %, ne gagne plus que 1 500 euros par mois, mais est ravi de sa place dans une institution qui se donne pour mission d’« éclairer le débat public ». « J’ai pris conscience que l’accomplissement dans la vie ne passait pas forcément par l’activité professionnelle », explique-t-il.

 

« Une dimension un peu accidentelle »

Son avocat William Bourdon lui demande s’il se reconnaît dans l’appellation d’« anticapitaliste » dont l’avait affublé au deuxième jour du procès le commissaire de police Roger Hayard, notamment parce qu’il avait relevé dans ses mails des newsletters de mouvements écolo et de Mediapart. Deltour dit se définir plutôt comme un « réformiste », proche de l’analyse de l’essayiste André Comte-Sponville, pour qui « c’est le rôle du pouvoir politique, de la souveraineté démocratique, d’encadrer les pratiques » de la sphère économique. « Je n’ai aucun problème avec la liberté d’entreprise et la recherche du profit », souligne-t-il.

Quant aux rulings (dit aussi ATAs, pour « advanced tax agreements ») et à sa copie des documents, il explique avoir « découvert peu à peu la nature réelle de cette pratique administrative » : « J’étais consterné par le montage fiscal validé par certains ATA, et notamment la radicalité de certains schémas », qui pouvaient aboutir à un taux effectif d’imposition inférieur à 3 %. Il se dit aussi interpellé par « l’ampleur quasiment systémique de cette pratique ».

C’est pour toutes ces raisons, assure-t-il, qu’il fait une copie du dossier des rulings lorsqu’il le trouve sur le serveur de PwC la veille de son départ. Sa version des faits est la même que celle qu’il a déjà exposée à plusieurs reprises dans la presse : il souhaitait copier des documents de formation professionnelle, au cas où il n’obtiendrait pas les concours de la fonction publique française et qu’il doive travailler à nouveau dans le secteur de l’audit. « En parcourant l’arborescence de ces dossiers, j’ai trouvé un dossier nommé “ATA”, à proximité immédiate ou presque des dossiers que j’avais copiés », détaille-t-il. « Je suis extrêmement surpris d’avoir un accès libre à ces documents », en raison de l’erreur de paramétrage des accès autorisés sur ces documents détaillée au premier jour du procès. « Il y a une dimension un peu accidentelle dans la découvert de ce dossier, assure-t-il. C’est l’opportunité de tomber là-dessus qui me fait décider de copier ce dossier, sans intention précise à ce moment-là. »

Préméditation ?

C’est peu dire que sa version des faits n’a pas eu l’air de convaincre le président du tribunal et le procureur. À plusieurs reprises, ils reviennent sur la possible préméditation de cette copie. Il a par exemple été établi que le lanceur d’alerte avait accédé à des rulings à trois reprises durant l’été 2010. Ce n’était pas « une action volontaire de ma part », « des centaines d’autres collègues » y ont également eu accès, contre-t-il, s’appuyant sur la déclaration de l’audit interne de PwC une semaine plus tôt. Avant de se réfugier dans le silence : « Je n’ai aucune explication à fournir. » Le procureur pointe ensuite qu’aucune trace d’un quelconque document de formation n’a été trouvée sur son ordinateur personnel. « Dans mon souvenir, il me semblait avoir conservé ces documents. Mais il est possible que je les ai supprimés après l’obtention de mon concours », répond l’inculpé. « Cette histoire devient très vacillante », commente le procureur.

L’autre point sur lequel Antoine Deltour a répété à plusieurs reprises ne plus avoir de souvenir précis correspond aux termes exacts de son accord avec Édouard Perrin. Le journaliste l’avait repéré à la suite d’un commentaire laissé sur un blog hébergé par Libération. Après des échanges par mails, ils se rencontrent chez lui, et après plusieurs heures de discussion, le jeune homme laisse le journaliste copier tout le fichier “ATA”. « Je savais qu’il était journaliste et qu’il allait réaliser une émission télévisée. Si j’ai accepté sa demande, c’était pour susciter un débat public sur la pratique du tax ruling, et la façon dont les multinationales échappent à l’impôt », explique-t-il. Mais il assure avoir demandé que le nom de PwC ne soit pas cité, non plus que ceux de ses entreprises clientes.

Plusieurs fois, le président l’interroge sur ce point. « Il était évident que si vous donniez les documents, il y aurait une publication, non ? » ; « Vous n’auriez pas pu lui transmettre seulement 5, 6 ou 10 documents ? » Dialogue de sourds. Finalement, à la suite des questions de l’avocat de PwC, Deltour reconnaît une certaine « imprudence » et convient qu’il aurait pu exiger un « engagement écrit » de la part de Perrin. « Ces consignes qui étaient tout à fait claires dans mon esprit n’ont pas été suffisamment respectées », indique-t-il. Pour ajouter aussitôt : « Et il est possible qu’Édouard Perrin n’ait pas eu les mêmes perceptions. » En effet, le reporter de « Cash investigation » n’a aucun doute : en sortant du domicile de Deltour, il lui paraît évident qu’il va utiliser les documents, et il lui semble en avoir averti sa source. « Je lui explique qu’il faut avoir accès aux documents », « je me suis attaché à le convaincre que c’était incontournable », se remémore-t-il.

De toute façon, revendique aujourd’hui Antoine Deltour, « je pense avec le recul que la révélation détaillée de ces informations a donné son ampleur au traitement médiatique des LuxLeaks, et donc était une condition nécessaire aux répercussions nécessaires d’une grande ampleur qui ont eu lieu depuis 2014 ». Il n’y a guère de meilleure façon de reconnaître « l’importance primordiale d’une presse libre et indépendante », comme le dit si bien le ministère luxembourgeois de la culture dans son communiqué du jour. Et qui est ministre de la culture aujourd'hui dans le pays ? Le Premier ministre, Xavier Bettel.

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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3 mai 2016 2 03 /05 /mai /2016 16:06

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Respirez : la reconnaissance faciale a encore du chemin à faire

Les technologies de reconnaissance faciale sont loin d’être aussi efficaces que leurs promoteurs ne voudraient le faire croire.

 

 

 

La faculté que nous avons de reconnaître les visages et les voix a quelque chose de magique : même après de nombreuses années d’absence, nous identifions spontanément une personne que nous croisons dans la rue ou qui nous appelle au téléphone.

Bien sûr, si elle s’est laissée pousser la barbe ou les cheveux et qu’elle a décidé de changer la couleur de ses yeux, ou qu’elle nous appelle l’hiver avec une voix enrouée, nous aurons plus de difficultés… Et, à l’inverse, il nous est arrivé à tous de croire reconnaître une personne et de nous tromper. Mais ces situations apparaissent somme toute assez rares.

Aujourd’hui, avec des techniques d’intelligence artificielle, on parvient à construire des machines en mesure de reconnaître automatiquement les visages avec des performances quasiment équivalentes aux nôtres.

 

Un test à Nice ?

Il n’en fallait pas plus pour que le maire de Nice, Christian Estrosi, décide d’installer des portails de reconnaissance faciale dans sa ville afin d’assurer la sécurité de ses concitoyens pendant la tenue de l’Euro2016, puis, si l’expérience s’avérait concluante, d’étendre en permanence cette surveillance à tout l’espace urbain.

La télévision et la radio en ont fait état tout dernièrement, information abondamment reprise dans tous les médias. Or, s’il existe déjà de nombreuses utilisations de la reconnaissance faciale, par exemple dans les aéroports ou sur les réseaux sociaux, un certain nombre d’obstacles, d’ordre à la fois technique et juridique, s’opposent à ce que l’on identifie automatiquement dans une foule des personnes reconnues comme étant des terroristes, surtout lors d’un événement festif.

 

Performance des algorithmes

Les algorithmes de reconnaissance des visages reposent sur un traitement automatique des images qui détecte des zones de discontinuité (bouches, yeux, cheveux, etc.), puis qui repère des points d’intérêt (commissures des lèvres, narines, extrémités des yeux et des sourcils, etc.).

Ensuite, partant de ces points d’intérêt, des logiciels d’apprentissage machine entraînés sur un grand nombre d’images de visages identifient des individus répertoriés. Plus il existe de points d’intérêt et plus on utilise d’images pour entraîner le système, plus la reconnaissance est fiable.

 

 Logiciel de reconnaissance visuelle sur visage.

Logiciel de reconnaissance visuelle sur visage. - Mbroemme5783/WikimediaCommons/CC
 

Or, aujourd’hui, les techniques d’apprentissage utilisant des réseaux de neurones formels, (ce que l’on appelle le Deep Learning – l’apprentissage profond), permettent de traiter des centaines de millions d’images contenant chacune de très nombreux points d’intérêt par image (plus de 1 000).

Cela explique les performances époustouflantes qu’obtiennent des sociétés spécialisées comme DeepFace (Facebook), FaceNet (Google), FaceFirst, Face-Six, etc. Ainsi, DeepFace annonçait, il y a plus de six mois, un taux de reconnaissance correct de 97,25 %, presque équivalent au nôtre, et FaceNet prétendait même obtenir 99,63 % !

Dès à présent, nombre d’applications recourent à ces techniques : déblocage des téléphones, vérification de l’identité au passage à la douane dans les aéroports ou sur les comptes Internet, annotation des photographies, contrôle à l’entrée des casinos, etc.

 

Obstacles juridiques

Cependant, pour reconnaître une personne, il faut qu’une ou plusieurs images de son visage aient été préalablement enregistrées. Les réseaux sociaux comme Facebook et les sites de gestion de photographies comme iPhoto pour Apple, ou Flickr, possèdent ces images en quantité.

Ils se trouvent donc en situation stratégique privilégiée pour mettre en œuvre les applications susmentionnées de la reconnaissance faciale, dont en particulier les applications policières, ce qui ne manque pas de susciter un certain malaise.

Qui plus est, les législations sur l’image en vigueur dans les différents pays s’opposent, plus ou moins, à la mise en œuvre d’applications de surveillance et de lutte contre le terrorisme.

  • Ainsi, en Europe, certains pays comme la Norvège interdisent toute prise de vue qui ne reçoit pas le consentement explicite de la personne photographiée.
     
  • Et, pour l’instant, en France, l’administration n’a pas le droit de transmettre les fichiers d’images de personnes fichées. Bref, si un terroriste n’a pas eu l’idée saugrenue de mettre sa photo sur Facebook, il est impossible de l’utiliser pour la sécurité publique…
     
  • Quant aux États-Unis, s’il n’existe pas de loi fédérale qui mentionne explicitement l’utilisation de la reconnaissance faciale, il y a des lois dans certains États, comme l’Illinois et le Texas, qui s’opposent à ce que l’on utilise des technologies pour identifier les individus sans avoir préalablement reçu leur consentement éclairé.

 

Limites techniques

Indépendamment de ces obstacles d’ordre juridique, il existe des limitations techniques qui rendent inefficace l’utilisation massive des outils de reconnaissance faciale pour assurer la sécurité à l’échelle d’une ville.

En effet, si l’on reconnaît bien un visage de face, avec de bonnes conditions d’éclairage, il apparaît beaucoup plus difficile de l’identifier de trois quarts ou de profil avec un mauvais éclairage.

En conséquence, l’identification d’individus sur des clichés de foules, par exemple sur la voie publique, demeure très délicate. D’ailleurs, les travaux du FBI, sur des clichés de qualité bien inférieure à celle des images des réseaux sociaux, font état de performance beaucoup moins bonne (environ 85% de reconnaissance correcte).

Maquillage, perruque, barbe

Qui plus est, si une personne porte une perruque, une fausse barbe, des lunettes foncées et qu’elle se grime, il devient quasiment impossible de la reconnaître. Aux États unis, un mouvement appelé CV Dazzle explique comment dérouter les logiciels de reconnaissance faciale avec un peu de maquillage.

 

 Un logiciel sera-t-il capable de reconnaître cette reine des fleurs au Carnaval de Nice ?

Un logiciel sera-t-il capable de reconnaître cette reine des fleurs au Carnaval de Nice ? - Zil/WikimediaCommons/CC
 

À cet égard, comment imaginer que dans un événement festif comme l’Euro 2016, la mairie de Nice empêche les supporters de se peinturlurer le visage aux couleurs de leur équipe favorite et de faire ainsi échec à l’identification automatique ? Rappelons que, très récemment, aucun logiciel ne permit de faire automatiquement le rapprochement entre l’homme au chapeau filmé à l’aéroport de Bruxelles le 22 mars 2016 et les images de Mohamed Abrini prises en novembre 2015, juste avant les attentats de Paris.

En résumé, les logiciels de reconnaissance de visage qui étaient supposés assurer la sécurité de la population permettront de suivre tous ceux dont les images sont répertoriées sur les réseaux sociaux, mais pas les individus fichés, pour des raisons légales. De plus, ceux qui veulent vraiment passer inaperçus feront échouer les systèmes de reconnaissance en se grimant, tandis que les autres seront suivis à la trace…

 

>> La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

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3 mai 2016 2 03 /05 /mai /2016 15:24

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Hollande se piège avec la loi El Khomri
2 mai 2016 | Par Hubert Huertas
 
 

Avec la loi sur le travail, le président de la République pensait imposer sa logique économique et en tirer un bénéfice électoral, mais le contraire se produit sous nos yeux. Comme avec l'affaire de la déchéance, l’idée d’une troisième voie se fracasse sur une impasse politique.

Après tout, le projet sous-tendu par la loi El Khomri pouvait paraître cohérent. D'ailleurs ses adversaires les plus virulents, tout autant que ses soutiens, sont d'accord sur un diagnostic : ce texte aurait un cap et une philosophie. Il romprait délibérément avec les marqueurs de gauche et validerait les vœux des libéraux.

Le Parti de gauche, le PC, Europe Écologie et une frange du PS le considèrent d’ailleurs comme le point d'orgue (et le point de non-retour) du virage social-libéral emprunté par le président au lendemain de son élection. L’aboutissement social d’un projet économique mûrement prémédité.

Du côté des soutiens du président, au premier rang desquels on trouve Bruno Le Roux, l'analyse est identique, même si les conclusions sont opposées. Hollande saurait où il va. Il serait l’homme avisé, capable de dépasser le prêt-à-penser d’une gauche accrochée à ses marqueurs du dix-neuvième siècle. Depuis la publication de statistiques positives sur la croissance, le chômage, ou la balance des paiements, ces hollandais pensent avoir trouvé la preuve du bien-fondé des choix présidentiels et la clé de sa reconquête.

On avance donc à front contradictoire, mais l’idée générale est que le cap est tracé, et qu’il fait partie d’une stratégie sophistiquée : qu’on en pense du bien ou du mal, François Hollande miserait sur l’apparition d’une nouvelle majorité, susceptible de regrouper les « modérés » du PS, le centre, et une partie de la droite. Changement de pied jugé scandaleux ou dangereux par la gauche alternative, ainsi que la plupart des syndicats, et positif par le patronat et certaines personnalités comme Jean-Pierre Raffarin.  

Il se trouve qu’en arrivant à l’Assemblée, l’accueil de la la loi El Khomri dément cette cohérence. Loin d’ouvrir une troisième voie, ce texte conduit à une impasse politique. Il ne paraît pas prouver la vista de son inspirateur, mais son incohérence tactique. À un an de la présidentielle, le président élu par la gauche est nu. Il est en passe de perdre sa majorité parlementaire sans trouver le moindre soutien du côté de l’opposition. Si la perspective du 49.3 est de nouveau mise en avant, c’est bien que le président n’a pas déplacé la base de sa majorité, mais l’a réduite.

Comment en est-on arrivé à la situation abracadabrantesque d’un Hollande potentiellement mis en minorité par sa majorité (comme dans le vote de la loi Macron) et cherchant en permanence le soutien d’une opposition qui refuse ses avances ? Sans doute par l’effet conjugué de deux facteurs : des erreurs personnelles, et l’illusion présidentielle qui frappe la France depuis plus de quarante ans.

Les fautes tactiques du locataire de l’Élysée culminent depuis novembre et ont réduit à néant l’effet positif de sa gestion des attentats. Comment, après les quarante milliards du CICE et du pacte de responsabilité accordés sans contreparties aux entreprises petites ou grandes, comment après le 49.3 de la loi Macron, comment après la multitude de déclarations d’amour adressées aux adversaires désignés par le discours du Bourget, comment ce président a-t-il pu engager sa stature post-attentats dans l’aventure de la déchéance de nationalité, empruntée à la droite la plus sectaire ? Comment n’a-t-il pas vu, et prévu, que cette proposition hautement symbolique mettrait en fureur, jusqu’à l’excès parfois, une gauche qui se sentait trahie sur le plan économique ?

Le résultat ne s’est pas fait attendre. François Hollande a dévissé. La crédibilité acquise en novembre s’est effondrée dès janvier. La gauche s’est rétractée, et la droite s’est dérobée. Or c’est à ce moment précis, face à cette majorité brutalisée, que les stratèges du gouvernement Valls et Macron, en crise de surenchère, ont décidé de frapper un nouveau coup !

La première version de la loi sur le travail a été publiée, avec ses indemnités prudhommales plafonnées, ses licenciements économiques facilités, son détricotage des 35 heures, sa possibilité d’aller jusqu’à soixante heures en une semaine, son forfait jour, ses apprentis travaillant 40 heures. Bien sûr, la réaction n’a pas tardé, elle a été massive et spectaculaire ; bien sûr le texte a évolué, mais l’impression demeure. Elle laisse entendre que ce pouvoir élu par la gauche attaque son camp comme aucun gouvernement de droite ne l’a fait auparavant. Pourquoi ce président de la République, entouré d’experts, a-t-il laissé « filer » une loi de cette nature juste après le naufrage du projet sur la déchéance ? Un « calendrier dingo » décidé par le seul François Hollande et qu’il paie au prix fort.

Il y a donc des fautes conjoncturelles et personnelles, mais elles ne sont pas les seules. Il en existe d’autres, plus structurelles. Elles tiennent à la nature des institutions et au mode de scrutin des élections législatives. Les institutions font croire que le président de la République détient tous les pouvoirs. Il suffit de voir la frénésie qui s’empare du personnel politique, tous les cinq ans, pour mesurer l’effet de cette illusion. Ils sont tous là, dix, quinze, vingt ou davantage, convaincus de se sentir appelés par la France, comme Paul Claudel par Dieu le Père, près du deuxième pilier de Notre-Dame… Et ils sont persuadés, souvent sincèrement, qu’ils changeront à eux tout seuls un pays de soixante-cinq millions de citoyens, engagé dans la mondialisation ! Or plus les années passent, plus les régimes se succèdent, et plus ces présidents, présumés tout-puissants, sont réduits à l’impuissance ! Plus ils s’obstinent à décider tout seuls, comme la Constitution leur en donne le droit, et plus leur solitude est pathétique. Il suffit de quelques mois, ou de quelques saisons. Mitterrand a perdu le pouvoir réel en 1986 et 1993, Chirac en a fait autant en 1997, puis s’est heurté à Nicolas Sarkozy dès novembre 2004, Sarkozy a égaré son crédit dès janvier 2008 et ne l’a jamais retrouvé, Hollande s’est enfoncé à partir de la rentrée 2012…

Les présidents français, forts des pouvoirs exorbitants que leur accordent les institutions de la Cinquième République, ne voient pas que les temps ont changé depuis Charles de Gaulle, et que le pouvoir réel leur a largement échappé. Seul demeure, intact et dangereux, le pouvoir de nomination avec son cortège de soupçons : l’État RPR autrefois, le clanisme de Sarkozy ensuite, la promotion Voltaire aujourd’hui… Pour le reste, le président de la République continue de se croire tout permis, et il se heurte au retour de bâton de la réalité. Sarkozy est allé chercher la croissance avec les dents et y a laissé son dentier, puis il a décrété le débat sur l’identité nationale et s’y est abîmé. Hollande s’est lancé dans la déchéance, pour se grandir, et s’est déchu lui-même…

Ce n’est pas tout. L’illusion du pouvoir personnel est aggravée par le mode de scrutin des élections législatives. Le scrutin majoritaire, censé garantir la stabilité du pouvoir, génère sa déconnexion. Il envoie au président l’écho d’une France qui n’existe plus. Deux partis qui représentent moins de cinquante pour cent des Français y détiennent la quasi-totalité des sièges. Les coalitions ne se déterminent pas en fonction du résultat d'une élection générale, comme en Allemagne, mais elles se verrouillent auparavant, à double tour. Elles n’ont pas changé depuis 1958, imperturbables et déphasées.

Tous les présidents ont proclamé leur volonté de dépasser les « clivages », mais aucun n’a réussi. Giscard rêvait de « deux Français sur trois » et s’est écrasé sur moins d’un Français sur deux. Mitterrand a recruté quelques centristes en 1989, avant de subir la raclée la plus fameuse de l’après-guerre, en 1993. Nicolas Sarkozy a joué à l’ouverture avec des Bernard Kouchner de passage, des Éric Besson d’aventure, ou des Jean-Pierre Jouyet d’occasion, comme François Hollande, dans un esprit moins voyant, a nommé l’hyper minoritaire Manuel Valls à Matignon, et le banquier Emmanuel Macron à Bercy…

Mais ils ont beau rêver de recomposition, ils butent sur un mode de scrutin que personne n’a osé réformer, sauf provisoirement François Mitterrand en 1985. Un scrutin majoritaire à deux tours qui les renvoie systématiquement dans leurs seize mètres originels. François Hollande y avait bien songé, en inscrivant dans son programme une part de proportionnelle. Mais il a oublié sa promesse de 2012, et se retrouve doublement piégé.

Premièrement, il a installé une politique économique et sociale qu’il n’avait pas annoncée, ce qui lui a fait perdre une bonne part de ses électeurs de gauche. Deuxièmement, il a fermé la porte à la proportionnelle, et son projet de nouvelle majorité n’a aucune chance de voir le jour. En faisant ce qu’il n’avait pas annoncé, et en annonçant ce qu’il n’a pas tenu, il a brûlé ses vaisseaux sans se donner les moyens de trouver un navire de rechange. Il se retrouve sur son radeau, Mélenchon dirait son « pédalo », à faire sa loi sur le travail, tout en la défaisant.

Le résultat est tellement lourd de menaces pour lui, qu’on est en droit de se poser une question : François Hollande agit-il par calcul, avec un coup d’avance, ou court-il après son costume, sans parvenir à l’enfiler ? Est-il fait pour le job ? Sait-il faire le président ?

Ceux qui détiennent la réponse connaissent le résultat des prochaines élections.

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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3 mai 2016 2 03 /05 /mai /2016 15:01

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

Nucléaire : Areva n'exclut pas des "falsifications" dans son usine

Le groupe Areva n'écarte pas que des "falsifications" soient à l'origine des "anomalies" constatées au sein de l'usine qui a produit la cuve défectueuse de l'EPR de Flamanville, rapportent "Les Echos" de ce mardi 3 mai. "Des procès-verbaux contradictoires" pourraient en effet justifier le dysfonctionnement de pièces produites sur le site du Creusot.
 
L'EPR de Flamanville ne devrait pas démarrer avant 2018. - Sipa
 

"Je ne peux pas l'exclure". Dans Les Echos de ce mardi 3 mai, Philippe Knoche, directeur général d'Areva, n'exclut pas que des "falsifications" puissent expliquer les "anomalies" détectées dans l'usine du Creusot, en Saône-et-Loire. Cette même usine qui a produit le réacteur de l'EPR de Flamanville, dont la cuve en acier présente des défauts.

Des "anomalies dans le suivi des fabrications" concédées le 29 avril par le groupe nucléaire français, à la suite d'un audit lancé fin 2015. L'enquête démontre que sur près de 10.000 dossiers de fabrications réalisées depuis une soixantaine d'années, 400 présenteraient des "incohérences", selon le président de l'Autorité de sûreté nucléaire. De son côté, le directeur général d'Areva confirme ce mardi la coexistence de "procès-verbaux contradictoires".

"Il faudra en tirer les conséquences"

Selon , les résultats obtenus lors des essais sur une pièce métallurgique auraient pu être falsifiées. "En cas de valeur obtenue dans le haut de la norme requise, les procès-verbaux de certains dossiers de fabrication auraient été modifiés", révèle au quotidien économique une source anonyme.

Pour Jérôme Rosse, porte-parole du groupe Areva, ces anomalies "ne préjugent pas, selon les premiers résultats, de la qualité des pièces qui ont été produites". Ni donc, de la sécurité des installations. Si Philippe Knoche assure, quant à lui, qu'il "faudra en tirer les conséquences" au cas où de telles "falsifications" étaient vérifiées, le ministère de l'Economie se refuse pour l'instant à toute communication. Bercy attend en effet de disposer des résultats complets de l'audit mené dans l'usine du Creusot.

Quelles que soient les conclusions de l'enquête, qui devrait s'élargir à d'autres sites de fabrication, ces premiers résultats sont un souci de plus pour Areva, déjà empêtré par le fiasco financier et technologique de Flamanville. L'EPR ne devrait pas démarrer avant 2018, accusant ainsi sept ans de retard sur la date initiale et une surfacturation de plus de 7 milliards d'euros.

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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3 mai 2016 2 03 /05 /mai /2016 14:49

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

1er Mai

Mouvement social : spirale de violences de la part des forces de l’ordre

par

 

 

 

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté ce dimanche 1er mai, partout en France, pour le retrait de la loi travail. Dans plusieurs villes, les défilés ont été émaillés d’incidents avec les forces de l’ordre. À Paris, CRS et gendarmes mobiles ont coupé en deux le cortège et gazé de nombreux manifestants, interrompant plusieurs dizaines de minutes le déroulé de la manifestation pourtant autorisée. De nombreux observateurs dénoncent une stratégie de la tension de la part des forces de l’ordre, présentes en force à proximité immédiate des cortèges, une stratégie qui se solde par une spirale inquiétante de violences.

La précédente journée d’action nationale, jeudi 28 avril, à l’appel de l’intersyndicale – CGT, FO, la FSU, Solidaires, Unef, Fidl et UNL – a aussi été marquée par plusieurs heurts avec les forces de l’ordre, des blessés graves, et de nombreuses arrestations. « Le Préfet de police rend hommage aux forces de l’ordre dont le comportement a été, une nouvelle fois exemplaire », se félicitait la Préfecture de police. Le ministère de l’Intérieur comptabilisait « 21 interpellations » suite à « des violences sur agents de la force publique, participation à un attroupement armé et port d’arme prohibée », et neuf fonctionnaires blessés, « dont plusieurs sérieusement ».

« Nous avons été gazés, trainés à terre, humiliés, pour la seule raison d’être restés sur la place après minuit. La plupart d’entre nous ont été blessés par les CRS et leurs matraques, gaz lacrymogènes, grenades de désencerclement et autre flashball. Il en résulte, à notre connaissance, une fracture de la main, un crâne ouvert, des contusions sévères très nombreuses », dénoncent de leur côté des étudiants des Beaux-Arts participant à « Nuit debout » à Paris. Un peu plus tôt dans la journée de jeudi, des manifestants qui se rendaient à la bourse du travail de Saint-Denis ont été encerclés par les forces de l’ordre. 120 d’entre eux ont été interpellés, et deux placés en garde à vue : un syndicaliste de Sud-Rail et un sociologue, enseignant-chercheur à l’Université Paris 8 et syndiqué à la CGT, Nicolas Jounin. En garde à vue toute la nuit, ils sont passés devant le juge vendredi matin.

 

« Les CRS les ont tirés comme des lapins »

À Marseille, plusieurs manifestants ont été touchés par des tirs de grenades lacrymogènes et de flashballs. Un représentant de Sud Collectivités territoriales, touché à la gorge, a été hospitalisé. Un collégien de 14 ans, a reçu un tir de flash-ball juste sous l’œil. « Les CRS ont été très provocateurs avec les grenades lacrymogènes déjà sorties et les matraques bien visibles alors qu’on manifestait pacifiquement » », raconte un témoin dans le quotidien La Marseillaise. L’union syndicale Solidaires, dont un camion a été visé par des tirs de flashball, dénonce de son côté « une violence inadmissible » émanant des forces de police.

À Rennes, un étudiant a perdu son œil, touché au visage par un tir de LBD40 – projectile du même type que les flash-balls, mais plus puissant. « Les gens ont commencé à s’échapper par le pont. Les CRS les ont tirés comme des lapins au flash-ball, c’est là qu’il a été touché. […] Il y a eu des flots et des flots de sang et c’est là que nous nous sommes rendu compte qu’il était en train de perdre son œil. Le tir de flash-ball directement dans l’œil, ça ne pardonne pas. Un jeune mec de 20 piges qui est en licence de géographie qui vient faire valoir ses droits et qui se retrouve à l’hôpital. On espérait que le drame n’arrive pas, mais il a fini par arriver aujourd’hui », rapporte un témoin de la scène sur Europe 1. « Aujourd’hui, 1er mai, on a repeint en rouge, couleur du sang et de la lutte, le pont où notre camarade a perdu un œil », rapporte un manifestant.

Au moins deux autres personnes, des militants de Sud PTT, ont été blessées à Rennes le jeudi 28 avril : « Ils ont été frappés à coups de matraque pendant la charge des brigades spéciales d’intervention qui repoussaient les manifestants, rapporte Serge Bourgin, secrétaire général adjoint de Sud PTT Ille-et-Vilaine. L’un d’eux a eu le crâne ouvert, l’autre a un écrasement des ligaments du genou. Il ne peut toujours pas, quatre jours plus tard, poser le pied à terre. Nous réfléchissons à un dépôt de plainte. »

 

Des musiciens arrêtés

« La politique de l’intimidation et de la désinformation pratiquée actuellement par le gouvernement ne fera pas plier la détermination du mouvement social contre le projet de loi travail », lance Hélène Ohresser de Sud éducation Bouches-du-Rhône. À Marseille, le 1er mai, les interpellations ont pourtant commencé avant le défilé ! Quatre personnes, dont deux militants syndicaux de Sud éducation et de la Confédération nationale du travail (CNT), ont été arrêtées en chemin vers le défilé. « Sur réquisition du procureur, les forces de police devaient procéder à des contrôles d’identité et des fouilles de sacs », explique Jean-Marc Robert, de Solidaires Bouches-du-Rhône. « L’une de ces quatre personnes n’allait même pas à la manifestation, raconte Hélène Ohresser, de Sud éducation. Il rentrait simplement d’un concours de pétanque. Et il avait ses boules de pétanque à la main ! » Tous les quatre passent la nuit en garde à vue et sont finalement ressortis libres lundi matin, après leur passage devant le juge des libertés.

Trois autres personnes ont été arrêtées aux barrages filtrants mis en place sur la Canebière le 1er mai : « Des musiciens de la batucada, raille Jean-Marc Robert, qui avaient le tort de porter des baguettes, avec lesquelles ils font de la musique, et des genouillères sur lesquelles ils posent leurs instruments ! ». « Combien de crânes ouverts et autres blessures graves, d’hospitalisations comme de points de suture, de tirs de flashballs, d’insultes, de menaces, d’arrestations jusque devant les lycées, de gardes à vue et de procès, avant que nous ne cessions de tolérer cela ? », interroge un collectif composé de plus de trois cents universitaires, artistes, militants associatifs, dans un appel lancé le 18 avril dernier pour dénoncer les violences et les dérives policières qui se généralisent depuis l’instauration de l’état d’urgence. « Laisser la matraque impunie, c’est porter aussi une immense responsabilité. La condamnation de cette violence récurrente devrait être sans appel ; or, on est encore bien en-deçà du nécessaire à l’échelle nationale. »

Pour dénoncer des interpellations abusives ou d’autres violences policières, le collectif « Stop aux violences policières » invite toute personne victime, témoin ou détentrice d’images ou vidéos à les communiquer [1]. Objectif de cette recension : médiatiser l’étendue de ces violences et dénoncer auprès du Défenseur des droits l’usage anormal et disproportionné de la force par la police [2].

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