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7 mai 2016 6 07 /05 /mai /2016 00:15

 

Source : https://www.infolibertaire.net

 

 

Rassemblement devant le CRA de Nîmes le 7 mai et
mobilisation internationale contre les centres de rétention

Afin de gérer la « crise migratoire », les États de l’Union Européenne font le choix d’une politique répressive dictée en fonction de leurs intérêts économiques ou géo-politiques. La souffrance, les conflits et la volonté qui poussent des millions de personnes à fuir leur pays ne les intéressent guère, et à leur yeux, les flux d’humains doivent être traités comme une marchandise. Si elle peut s’avérer rentable, elle pourra servir au fonctionnement du capital comme chair-à-fric exploitable et corvéable à merci, car sans droit et sans possibilité de se révolter. Si elle est considérée comme superflue, elle devra circuler ou disparaître.

Pour mener à bien cette politique, de considérables moyens sont déployés, bien plus larges évidemment que ceux qui permettraient un accueil convenable des exilé.es, mais là n’est pas la question, les règles du capital ne s’intéressent pas à l’humain, cela n’est pas nouveau ! En plus des collaborations entre états européens, qui mettent en place et renforcent depuis des années une coopération transfrontalière de surveillance et de contrôle interne, des accords sont passés avec les pays de provenance ou de transit afin de faciliter les reconduites ou le blocage des exilé.es aux abords de l’Europe. Le dernier en date est celui permettant à l’Union Européenne de bloquer en Turquie une grande partie des exilé.es en provenance du moyen-orient.

Ainsi, les frontières de l’Union Européenne tendent à s’élargir, pour qui n’est pas Européen cela s’entend, et de multiples points de stockage se dressent aux périphéries de la forteresse. Ils complètent le dispositif répressif déjà existant. Loin des yeux, loin du cœur ! Hotspots, centre de tri ou camp d’internement, l’enfermement est partout présent. Des barrières se construisent tout au long de la route des exilé.es afin de dissuader et d’invisibiliser les personnes en transit. Les campements auto-organisés et les lieux occupés permettant d’échapper à cette incarcération, forcée ou inévitable, sont expulsés. Dès lors, les solidarités mises en place et les réseaux d’entraide apportent une réponse capable de court-circuiter ces logiques sécuritaires, et sont en cela inhérentes à la lutte contre les frontières, à la libre circulation.

Le 7 mai s’inscrit dans une campagne internationale souhaitant mettre un terme aux politiques d’immigration qui enferment des gens simplement car ils ont choisi ou été forcés de migrer. Ces actions sont aussi solidaires d’une lutte globale contre les frontières et les contrôles migratoires et des personnes qui doivent vivre détenu.es au pied d’un mur, de Calais à Idomeni.

Nous voulons faire savoir aux personnes enfermées dans les centres de rétention qui font quotidiennement face à la violence d’État que leurs luttes ne restent pas inaudibles et que les gens à l’extérieur les écoutent et veulent se joindre à leurs combats contre la détention et les déportations.

Nous ne demandons pas des aménagements dans l’enfermement mais nous exigeons un arrêt des détentions !

En solidarité avec celles et ceux qui doivent vivre détenu.es dans un centre de rétention, au pied d’un mur ou dans un camp.

Samedi 7 mai

Devant le CRA de Nîmes à 17h

Mas de Mingue – Rue Clément Ader

Pour faire un maximum de bruit !

 

 

 

Source : https://www.infolibertaire.net

 

 

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7 mai 2016 6 07 /05 /mai /2016 00:05

 

 

POURSUITE DES NUITS DEBOUT À NÎMES ET DE LA CONVERGENCE DES LUTTES. Ce WE, thématique sur l'enfermement, la clandestinité et la question des frontières avec une action au centre de rétention de Nîmes, à 17h suivie d'un débat au square de la Bouquerie + Repas partagé

 

Les Nuits Debout ont démarré à la suite des manifestations du 9 avril et se poursuivent à Nîmes place de la Bouqueterie à partir de 18h, AG à 19h15

 

 

 

CE WEEKEND à Nîmes
Nuit debout Nîmes répond à l'appel du 7 mai en organisant un Weekend thématique en solidarité avec les personnes placées en rétention!

Ca a commencé ce Vendredi 6 mai: avec la projection-Debat du film ILLEGAL de Olivier Masset-Depasse

Notre Weekend thématique sur l'enfermement, la clandestinité et donc la question des frontières se poursuivra demain avec une action et une rencontre No Border: CONTRE L'ENFERMEMENT DES EXILE.ES Et En solidarité avec celles et ceux, qui doivent vivre détenu.es, au pied d'un mur, ou dans un camp:

RDV DEMAIN, Samedi 7 mai, RASSEMBLEMENT à 17H devant le Centre de Rétention administratif de Nîmes (Mas de Mingue - Rue Clément Ader)
ou à 15H30 au square de la Bouquerie pour un départ collectif (prévoir une casserole, si vous le pouvez).
Débat sur les centres de rétention à partir de 20h au square de la Bouquerie. Un repas partagé est prévu.

Venez nombreux!

 

Source : https://www.facebook.com/NimesDebout
 

 

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6 mai 2016 5 06 /05 /mai /2016 01:04

 

Source : http://reporterre.net

 

 

Denis Robert : « On nous prend vraiment pour des cons »

4 mai 2016 / Entretien avec Denis Robert
 


 

Alors que le procès d’Antoine Deltour, qui a révélé l’évasion fiscale au Luxembourg, se poursuit, et que la directive sur le secret des affaires est en voie d’être adoptée, Denis Robert juge que les banques continuent à avoir la main sur tout, et que les politiques sont complices. Observateur de Nuit debout, il espère un renouveau politique.

Journaliste et écrivain, Denis Robert a révélé avec l’affaire Clearstream, des mécanismes cruciaux d’évasion fiscale. Il a remporté en 2011 une longue bataille judiciaire contre les banques qui le poursuivaient.


Reporterre - Qu’est-ce qu’implique la directive sur le secret des affaires pour les citoyens et les journalistes ?  »

Denis Robert - Elle oblige le journaliste et surtout le lanceur d’alerte à faire la preuve qu’il n’espionne pas pour le compte d’autres entreprises, ou à des fins commerciales. C’est ce point qui pose réellement problème. Il est invraisemblable que cette directive, qui est un désir des multinationales et des lobbies bancaires, tombe au moment de la révélation des Panama Papers [évasion fiscale massive au Panama], et au moment du procès du lanceur d’alerte Antoine Deltour [qui a révélé les mécanismes d’évasion fiscale au Luxembourg]. Le gouvernement et les socialistes français sont dans une bipolarité éloquente : d’un côté, des beaux discours sur « Il faut protéger les lanceurs d’alertes », Et de l’autre, les députés socialistes européens qui votent dans leur majorité pour le secret des affaires. On nous prend vraiment pour des cons. En quoi cette directive va-t-elle aider à lutter contre la pauvreté, à rendre l’Europe plus démocratique ? En rien ! C’est encore une fois une loi qui sert les intérêts des puissants. C’est pour ça qu’il y a une grande fatigue qui s’empare de moi, et de tout le monde. Quand tu vois ce que l’on subit comme mensonges médiatiques et politiques quand tu es démocrate comme moi. - j’ai voté Hollande au second tour -, et quand tu vois toutes les couleuvres qu’on nous fait avaler... Cela rend la situation quasi pré-insurrectionnelle. En tout cas, il y a un climat où il ne fait pas bon vivre en France.

Cette atmosphère pré-insurrectionnelle te paraît-elle légitime ?

Je n’ai pas vécu beaucoup d’insurrections, j’avais neuf ans en 68. Mais là, il y a des violences policières, et je constate la distance entre la manière dont les médias mainstream en parlent, les images qu’ils nous montrent, et les vidéos virales sur Facebook où tu vois policiers très violents pris la main dans le sac. Mais on n’en est pas encore à une insurrection, on n’est pas à 500 000 personnes dans les rues. Nuit Debout se cherche. Le niveau des débats y est assez faible. Il y a d’un côté ceux qui ne veulent pas être récupérés politiquement, qui hurlent contre des Julien Bayou, contre la CGT, mais quand tu les écoute, à part refaire la constitution, et ne pas vouloir être récupéré, ils ne proposent pas grand-chose politiquement. Des mecs écrivent : « Faisons un grève générale », mais c’est retweeté dix fois, c’est pas avec ça que tu fais une grève générale.

Que signifie selon toi Nuit Debout ?

Cela arrive en résonance avec le dégoût du politique. Ce qui réunit tous ces gens, c’est qu’on ne croit plus à la gauche du gouvernement. Et qu’on est très méfiant, y compris à l’égard de Mélenchon ou des écolos. On n’est plus représenté. Je me sens très Nuit Debout, je rentre en adéquation avec leur mouvement, j’irai sans doute présenter un film un soir, j’y suis allé deux trois fois, j’ai filmé. Mais je reste dans mon rôle qui est celui de témoin, de journaliste, d’écrivain, de commentateur parfois.

 

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« Nuit debout entre en résonance avec le dégoût du politique »

Je mène ce combat depuis des années contre le capitalisme clandestin, contre les banques systémiques qui ont la main sur tout. Ma liberté de parole a été chèrement acquise. C’est parce que j’ai résisté à leurs pressions et que j’ai gagné mes procès qu’aujourd’hui je suis audible. Ce n’est pas pour ça que j’ai une solution, mais simplement des explications. Et le truc que je peux démontrer, c’est que les problèmes que rencontre ce pays en matière de taux de chômage, de pauvreté, de fiscalisation trop importante,… pourraient être facilement résolus si les partis luttaient véritablement contre l’évasion de capitaux et contre la fraude fiscale.

On les a pris la main dans le sac récemment avec Luxleaks. Entre 50 et 100 milliards de rentrées fiscales qui ne sont pas rentrées. Et Luxleaks ne représente que 340 multinationales. Le procès d’Antoine Deltour a lieu au Luxembourg dans un théâtre qui s’appelle un tribunal, dans une pièce qui a été coécrite par Kafka et Ionesco. C’est une situation dingue où les accusateurs sont les voleurs. Au Luxembourg, tu ne peux pas avoir de justice financière ni de justice tout court. Ces juges ne sont instrumentalisés que pour faire condamner Antoine Deltour. Ils sont obligés d’en faire un exemple parce qu’autrement, tout leur business s’effondre.

Le Luxembourg est un pays scélérat, un pays qui participe à ce kidnapping géant qui fait qu’aujourd’hui la France est pauvre. Et pourquoi n’est-il pas attaqué par François Hollande ? Pourquoi, quand Manuel Valls y est allé il y a quinze jours, a-t-il fermé sa gueule quand on l’a interrogé sur Antoine Deltour ? Son silence est la preuve absolue que Manuel Valls est un homme de droite qui soutient le système bancaire et le système politique luxembourgeois.

Eva Joly publie un livre sur Jean-Claude Juncker, ancien premier ministre du Luxembourg et aujourd’hui président de la commission européenne. Est-il un brigand ou une victime ?

Il n’est certainement pas victime ! Il n’est pas brigand. Il y a une vidéo sur internet assez troublante où il dit en substance qu’il n’est pas l’homme des banques et du capitalisme. Il dit : « Il y a pire que moi dans cette assemblée ». Juncker est évidemment l’homme du système bancaire, l’homme qui pendant vingt ans a organisé la fraude à Luxembourg. Mais, humainement c’est quelqu’un d’assez sympathique. Son surnom c’est « Mister Dijo », dijo comme digestif. Il te tape tout de suite sur l’épaule, il est très drôle, il sort des vannes. Et il adore être pris pour un con alors qu’il ne l’est pas. Il part trois langues couramment, il a une culture parfaite des institutions européennes, il connaît tous ses dirigeants. Et surtout, il connaît tous leurs secrets. Ayant été à la place ou il a été dans le système bancaire luxembourgeois, il a des dossiers sur tout le monde. Je peux vous donner un exemple que j’ai vécu au moment de Clearstream. Quand Peillon et Montebourg ont mené leur enquête sur le Luxembourg, elle était accablante : « Le Luxembourg plaque tournante du blanchiment », « Paradis des trusts », « Clearstream la boîte qui organise la fraude », des propos violents. Que s’est-il passé ? Démenti de Laurent Fabius et d’Hubert Védrine. Pourquoi ? Parce que Juncker a dit en substance, relayé par une dépêche de l’AFP : « Que les Français ne viennent pas nous donner des leçons parce qu’on pourrait leur parler des retro commissions sur les ventes d’armes ou sur le nucléaire ». A la suite de quoi, Vedrine a dit : « Peillon et Montebourg se trompent, le Luxembourg est un pays qui fait des efforts en matière de lutte contre la fiscalité ». Si Juncker se retrouve à la tête de l’Europe aujourd’hui, c’est parce il est l’homme des banques et du système.

 

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« Jean-Claude Juncker est l’homme des banques »

Ce qui est lamentable c’est de voir qu’un parti qui se dit socialiste a voté pour ce type-là en accord avec le Parti populaire et les partis de droite. Les seuls qui nous représentent un petit peu à Bruxelles sont les Verts allemands et français, ou le Belge Philippe Lamberts, qui est formidable.

Qu’est-ce qui a changé depuis Clearstream, après Luxleaks, les Panama Papers ?

Avec Clearstream on était des pionniers. Clearstream participe exactement du même fonctionnement que Luxleaks, que SwissLeaks, que les Panama Papers, même si l’ampleur est différente. Des témoins de l’intérieur ont le courage de filer des documents. Ce qui unit toutes ces histoires, c’est l’informatique, le piège infernal que représentent les traces numériques de ces échanges financiers. Les fraudeurs ne sont plus à l’abri d’un piratage ou du fait qu’à l’intérieur de ces systèmes, des hommes aient des problèmes de conscience. La fraude fiscale devient de plus en plus insupportable, parce les très riches le sont de plus en plus et la paupérisation s’aggrave. C’est pour cela que je reviens à mon propos originel : ces affaires sont fondamentales. Si t’as une hiérarchie à faire dans la lutte contre le chômage, contre le racisme, les problèmes de migration, Daesh,… eh bien, être de gauche aujourd’hui, c’est lutter contre les banques. C’est reprendre le discours de François Hollande au Bourget et le réaliser concrètement !

Comment expliquer que malgré tout ce qui est sur la table - les Panama Papers, Luxleaks, les banques -, rien ne semble bouger vraiment ?

Une des premières explications est que les politiques consolident ce système. Quand je vois que Laurent Wauquiez finance son parti politique avec l’argent des traders de Londres, je ne vais pas lui demander de lutter contre la finance. Nombre d’hommes politiques sont financés par BNP Paribas ou par des industriels. Regarde Sarkozy : comment peut-on aujourd’hui accorder une once de crédit à ce type qui s’est payé toutes ses conférences chez Goldman Sachs et qui nous a annoncé la fin des paradis fiscaux ? Il nous a vraiment pris pour des cons. Juncker est un homme du système, Sarkozy en est un autre : c’est vraiment le petit télégraphiste de Goldman Sachs.

L’autre explication est que les médias n’ont jamais pris à leur juste mesure l’importance de ces histoires. Il a fallu attendre dix ans pour que le journal Le Monde découvre que les banques françaises ont des filiales dans les paradis fiscaux.

La bonne nouvelle de tout ça est que l’opinion est de plus en plus sensible à ces questions.

Que faut-il faire pour que cela change ?..

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://reporterre.net

 

 

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6 mai 2016 5 06 /05 /mai /2016 00:27

 

Source : http://www.lepoint.fr

 

 

Loi travail : les routiers entrent dans la danse

La fédération CGT des transports a appelé mardi l'ensemble des salariés du secteur routier à une grève reconductible pour réclamer le retrait du texte.

 

Publié le | Le Point.fr
 
 
Une manifestation de routiers (illustration).

Une manifestation de routiers (illustration). © POL EMILE / SIPA/SIPA

La fédération CGT des transports a appelé mardi l'ensemble des salariés du secteur routier à une grève reconductible à partir du 16 mai au soir, rejoignant ainsi FO, pour réclamer le retrait du projet de loi travail. « Depuis six semaines de mobilisation, le gouvernement s'obstine à faire passer en force la loi travail remettant en cause la législation du travail », écrit la fédération CGT des transports dans un communiqué. La CGT dénonce les effets de ce projet de loi, examiné depuis mardi à l'Assemblée nationale, en particulier « les dégâts sur la fiche de paie de la baisse potentielle de rémunération des heures supplémentaires » dans un secteur « où le nombre de petites entreprises est très important et la concurrence, exacerbée ».

La fédération CGT des transports « appelle l'ensemble des salariés du transport routier à la mobilisation à compter de la nuit du 16 au 17 mai pour exiger le retrait de ce projet de loi et ainsi maintenir la rémunération de (leurs) heures supplémentaires ». Elle rejoint ainsi la fédération FO des transports qui avait appelé vendredi les routiers à la grève reconductible à cette date. Force ouvrière et la CGT avaient exprimé mi-avril leur inquiétude, auprès du secrétariat d'État aux Transports, à propos de la possibilité, introduite par le projet de loi, d'abaisser par accord d'entreprise le taux de majoration des heures supplémentaires jusqu'à 10 % au lieu des 25 % généralement pratiqués.

 

 

Source : http://www.lepoint.fr

 

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6 mai 2016 5 06 /05 /mai /2016 00:14

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

« Tout est mis en place pour que ça dégénère »
Violences policières
Entretien réalisé par Maud Vergnol
Mercredi, 4 Mai, 2016
L'Humanité

 

Photo : AFP
 

Entretien. Gardien de la paix au renseignement territorial, secrétaire général de la CGT police, Alexandre Langlois dénonce une volonté délibérée de « dégoûter les manifestants ». Il raconte les coulisses des violences.

 

Comment analysez-vous les violences policières qui ont marqué les dernières manifestations contre la loi El Khomri ?

Alexandre Langlois Tout est mis en place pour que les manifestations dégénèrent. Côté renseignement, on constate depuis une dizaine d’années une double évolution, avec des manifestants beaucoup plus pacifiques qu’avant, mais des casseurs toujours plus violents, organisés de manière quasi paramilitaire. Certains de ces groupes sont identifiés avant qu’ils intègrent les manifestations. Mais aucune consigne n’est donnée pour les interpeller en amont.

Vous parlez d’une « volonté délibérée » que les manifestations dégénèrent. Comment cela se traduit-il pour vous, sur le terrain ?

Alexandre Langlois Prenons l’exemple du 9 avril. En fin de journée, nous savons qu’un groupe de casseurs dangereux vient d’arriver gare du Nord pour aller perturber Nuit debout, à République. Une compagnie de CRS se trouve sur leur passage, prête à intervenir. Mais l’ordre leur est donné par la préfecture de se pousser dans une rue adjacente ! Les collègues leur signalent l’imminence de l’arrivée du groupe de casseurs. Mais ordre leur est confirmé de les laisser gagner place de la République, avec les conséquences que l’on connaît ! Par contre, quand il s’est agi d’aller protéger le domicile privé de Manuel Valls, ce soir-là, cette fois les ordres ont été clairs…

Au-delà des casseurs, comment expliquez-vous les ruptures de cortèges, l’usage systématique de gaz lacrymogènes, voire les brutalités policières gratuites ?

Alexandre Langlois C’est important de rappeler que, dans les manifestations, tous les collègues sur le terrain n’interviennent que sur ordre. Si certaines, comme le 1er Mai, se terminent en « souricière » place de la Nation, c’est que l’ordre en a été donné. Le message qui est passé, c’est « casseurs venez, vous pourrez agir en toute impunité, et manifestants ne venez plus avec vos enfants, car c’est dangereux pour vous ». Et à la fin de la journée, les médias ne parlent que des violences, et surtout plus des raisons pour lesquelles les citoyens manifestent. Le pouvoir politique instrumentalise la police, qui sert de bouc émissaire. Cela permet au gouvernement de faire diversion.

Comment les policiers vivent-ils cette situation ?

Alexandre Langlois Nous sommes épuisés. Les collègues souffrent d’une perte de sens de leur métier. Aujourd’hui, on leur demande du rendement statistique et d’exécuter des ordres qu’ils jugent incompréhensibles ou injustes. La police est déshumanisée. On compte un suicide en moyenne par semaine dans notre profession. À la CGT police, nous défendons l’idée d’une force publique à l’usage du peuple, celle de la déclaration des droits de l’homme de 1789, une « force pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée ».

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

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5 mai 2016 4 05 /05 /mai /2016 15:15

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Violences policières: des manifestants témoignent
5 mai 2016 | Par Irene Casado, Jérôme Hourdeaux et Timothée Aldebert
 
 
 

Mediapart a recueilli les témoignages de douze manifestants, simples témoins ou eux-mêmes victimes de violences policières lors des manifestations du jeudi 28 avril et du dimanche 1er mai à Paris. Ils évoquent des « scènes de guerre » sur la place de la République et dans les rues adjacentes, « une violence inouïe » de la part de CRS ou encore des stratégies de gestion des foules ayant « mis en danger » les manifestants pacifiques.

Depuis les premières manifestations contre la loi El Khomri, s’est ouverte une guerre de communication. D’un côté, les autorités qui dénoncent, à chaque communiqué, l’infiltration du mouvement par des éléments incontrôlables dont la présence justifierait la répression des rassemblements. Après chaque manifestation, le ministère de l’intérieur ou la préfecture de police n’ont de cesse de faire porter la responsabilité des débordements sur des groupes de « casseurs extrémistes qui ont pour seule motivation la haine de l’État et de ce fait, des valeurs de la République », selon l’expression de Bernard Cazeneuve.

De l’autre, des manifestants qui dénoncent un durcissement des stratégies policières, des provocations visant à déclencher des affrontements et une répression féroce accompagnée de nombreuses bavures. Ces militants ont transformé leurs téléphones portables en véritables armes. Que les vidéos soient postées sur Facebook et YouTube ou diffusées en direct via l’application Periscope, les images des violences policières pleuvent après chaque rassemblement ou manifestation. Symptôme de ce nouveau pouvoir, de plus en plus de policiers s’attaquent désormais directement aux preneurs d’images, comme dans ces vidéos, tournées le dernier week-end et qui montrent un policier en civil projetant du gaz lacrymogène dans le visage d’un photographe, ou celui-ci tentant d’arracher son appareil à un autre.

 

Alors que s'accumulent les témoignages en vidéos, images ou tweets rapportés par des particuliers ou des sites d'information spécialisés, la Ligue des droits de l'homme, de son côté, a officiellement demandé, mardi 3 mai, la mise en place d’une « enquête parlementaire afin que toute la lumière soit faite sur des événements qui, y compris chez les policiers et les gendarmes, ont déjà fait plusieurs victimes et qui ont par ailleurs entraîné des peines de prison ferme ».

De son côté, Mediapart a recueilli les témoignages de douze manifestants présents lors des manifestations du 28 avril et du 1er mai à Paris. Simples témoins, ou eux-mêmes victimes de violences, ils reviennent sur plusieurs événements de la semaine dernière, et notamment la violente évacuation de la place de la République, le jeudi 28 avril au soir, et la répression policière lors de la manifestation du dimanche.

 

LE JEUDI 28 AVRIL

  • Gabriel Dumas-Delage, 24 ans, réalisateur et surveillant dans un collège.

J’étais sur la place de la République depuis environ minuit, je filmais et commentais pour mon compte Periscope, lorsque, vers 1 h-1 h 30, ça a commencé à chauffer. Jusqu’alors, les choses étaient plutôt tranquilles. Et puis, les CRS ont commencé à balancer des lacrymo partout sur la place.

Nous nous sommes dispersés en petits groupes que les CRS ont repoussé sur les bords de la place. Je me suis placé en première ligne pour pouvoir filmer les événements. Les policiers n’arrêtaient de balancer des grenades lacrymogènes mais également des grenades de désencerclement, et ce en tirs tendus. Il faut savoir que ce sont des armes de guerre. Si elles vous touchent directement au visage, vous pouvez être brûlé ou perdre un œil. Et quand elles explosent, elles se dispersent en des sortes de petits plots.

Ce soir-là, ça tirait dans tous les sens. Autour de moi, plein de gens sont touchés aux jambes par ces plots. Moi-même, je reçois quelque chose dans la cuisse, que je crois être un tir de Flash-Ball. Une fille, juste derrière moi, reçoit un projectile à la tête, à 2-3 centimètres de l’œil. Elle tombe par terre et hurle. Sur son visage, elle a une brûlure sur la joue et un gros bleu. Peu à peu, nous prenons conscience que nous sommes victimes d’un truc qui nous dépasse. Les manifestants voulaient occuper la place de la République, mais d’une manière pacifique. Personne ne s’était préparé à être attaqué de la sorte.

Durant 30 minutes, ça n’a été que ça : des tirs, les gaz, des cris, des blessés et des gens qui courent dans tous les sens, qui viennent me voir pour que je filme leurs blessures. Moi, je cours à gauche et à droite pour aider et distribuer du sérum physiologique que j’avais en stock. Au bout d’un moment, nous sommes tous repoussés autour de la place. Plus personne n’est sur la dalle. Et c’est à ce moment-là que les CRS décident de charger. Sur un groupe d'environ 90 manifestants, ils en isolent un tiers. Et là, ils les défoncent à coups de matraque. Les images de ma vidéo sont de mauvaise qualité. Mais je peux vous assurer que c’était choquant de voir tout un groupe d’hommes lever leur matraque pour en frapper d’autres qui, eux, n’étaient pas armés ni même équipés pour se protéger. Ensuite, ils en ont chopé quelques-uns, au hasard, pour les interpeller. Il est alors un peu plus de 2 heures du matin. 5-10 minutes après, je vois tout d’un coup sortir un mec d’un buisson. Je ne sais pas d’où il venait, s’il s’était juste caché là. Il est couvert de sang. Je ne crois pas avoir déjà vu autant de sang sur une personne de ma vie. Il m’explique qu’il a reçu un coup de matraque sur la tête.

Ensuite, nous avons pu quitter la place et je suis rentré chez moi. Mais je sais qu'après, ils ont continué à poursuivre des petits groupes jusqu'à Bastille. Et là, il n'y avait aucune caméra pour filmer. Je n'y étais pas, mais d'après ce que j'ai entendu, il s'y est passé des choses pas jolies du tout.

 

Lucie Hautelin © Jérôme Chobeaux Lucie Hautelin © Jérôme Chobeaux

 

  • Lucie Hautelin, 25 ans, comédienne. Il s’agit de la jeune fille blessée à la tête dont parle Gabriel Dumas-Delage dans son témoignage.

J'étais sur la place de la République jeudi soir, je discutais avec des amis, il y avait de la musique et des chants, c'était un rassemblement totalement pacifique. Vers minuit, la police a complètement encerclé la place, bloquant toutes les issues. Vers 1 heure, alors que nous étions toujours nassés, les gaz lacrymogènes se sont mis à pleuvoir sur nous. Alors que nous suffoquions, complètement aveuglés par la fumée, les CRS ont chargé de tous les côtés pour nous rabattre vers le boulevard Voltaire, où une rangée d'autres flics nous attendait avec leurs boucliers. Là, ils s'en sont donné à cœur joie…

À ce moment, j'ai vu l'un de mes amis courir pour porter secours à un type à terre qui se faisait tabasser. Je pars à sa suite et, soudain, une douleur me transperce le crâne : je tombe et je hurle en me tenant la mâchoire. Sur le coup je pensais avoir été touchée par un tir de Flash-Ball, mais il s'avère que c'était un éclat de grenade. Deux personnes viennent me chercher et me portent jusqu'au cordon de policiers, qui ont fini par me laisser passer lorsqu'ils ont vu ma blessure. Je ne reviens toujours pas de cette fin de nuit, d'une violence inouïe.

 

Une « nuit de terreur » autour de la place de la République

  • Sarah, la trentaine, vient de terminer sa thèse en littérature, présente sur la place de la République et ayant assisté aux violences après l'évacuation de la place de la République évoquées dans le premier témoignage.

Je n’étais pas à la manifestation, je suis arrivée sur la République dans l’après-midi pour aider à l’installation de la Nuit debout. J’ai tout de suite senti que l’atmosphère était très différente de celle des précédentes semaines : les policiers étaient très tendus, impossible d’entamer le dialogue comme on pouvait le faire avant. On les aurait dit peu sûrs d’eux, demandant par talkie des renforts sans raison. Mais c’est nous qui avons fini terrorisés. Étant donné la tension, nous avions anticipé mais 30 minutes avant la fin de l’autorisation ils ont lancé des gaz lacrymogènes, c’est vite devenu un feu d'artifice de gaz et autres projectiles : il y a eu des cris, des tirs, des personnes tombaient à terre, vomissaient… Puis ils ont chargé, tabassé indistinctement, alors qu’ils nous bloquaient l'avenue de la République. Une personne blessée à la jambe a été évacuée de la route et accompagnée derrière contre la brasserie, à l'abri pensait-on… Mais la charge a été donnée et ils ont foncé, écrasant tout le monde, frappant sur les gens, même à terre, leur marchant dessus, y compris blessés et infirmiers… Un massacre. Et après avoir eu la chance de pouvoir franchir le blocus, le cauchemar n’a pas cessé. 

Dans les rues adjacentes à République, les CRS chargeaient de nouveau, la panique, des gens à terre se faisaient tabasser, une fille se faire éclater la main parce qu’elle l'avait levé pour parler (habitude de l'école et des codes de l’AG), et devant le Bataclan,vers 2 h 30 du matin, un jeune homme est embarqué avec du scotch sur la bouche ! J’ai vécu, pour la première fois et sans avoir pu imaginer ça possible, des scènes de guerre en plein Paris. Nous étions complètement paniqués.

Je  pensais aux blessés, à mes amis qui les soignaient et que j’avais vus pour la dernière fois place de la République. Nous étions tous choqués, ce corps d’armée avec qui nous avions dialogué pendant des semaines ne nous regardait plus dans les yeux ; ils avaient pour ordre de frapper. Le choc était violent ! Tout le monde était horrifié et les réactions étaient multiples : courir, tomber, se jeter à terre ou ramasser les blessés. J’étais révoltée, et leur disant : « C’est abject ce que vous faites, vous n’avez pas le droit », un CRS me répond : « On a tous les droits, c’est l’état d’urgence. » « Même celui de vie ou de mort ? » « Oui. »

La violence des mots comme des maux fut terrible et massive. Je ne m’en suis toujours pas remise. Pendant 5 jours, je n’ai pas dormi. Je réalise petit à petit l’étendue du traumatisme. Je m’interroge sur les pouvoirs des dirigeants du « pays des droits de l’homme ». Je croyais que nous étions en droit de nous rassembler pour réfléchir et faire évoluer la situation actuelle vers une société plus égalitaire et plus juste. Je réalise à mon corps défendant que ma liberté de parole et mes droits fondamentaux sont des illusions. Et après avoir vécu cette nuit de terreur, ce que l’on entend dans les médias est proprement odieux, on est si loin de la réalité… On a peur. On se demande combien il y aura de blessés, de morts ? Les victimes sont de plus en plus nombreuses, des citoyens innocents qui découvrent avec stupeur l'atrocité de méthodes policières ignobles. Ils sont censés maintenir l'ordre mais organisent le chaos, frappent aveuglément des gens non violents, coupables simplement de penser naïvement que la liberté d'expression est un droit qu'ils peuvent exercer légitimement.

En poursuivant cette tactique de la peur et de la répression de la liberté d’expression, ils semblent mal en mesurer les conséquences et la portée de la colère, devenue pour certains de la haine.

  • Félix, 25 ans, étudiant en 4e année au cours Florent et régisseur d’un théâtre, présent dans le cortège, place de la Nation.

J’ai 10 ans d’expérience dans les mobilisations de toutes sortes : depuis mars, je manifeste pacifiquement contre le projet de loi sur le travail, la réforme des intermittents et le monde vers lequel veut nous mener le gouvernement. Jeudi 28 avril, je suis arrivé vers 18 heures sur la place de la Nation pour observer les affrontements : il y avait quelques black blocs qui provoquaient la police, leur lançant des projectiles et s’enfuyant.

Même si on ne peut pas, dans ce cas, parler de violences policières gratuites, j’ai reçu des éclats de grenade à deux moments distincts. Je n’ai pas eu besoin d’être hospitalisé, mais j’ai gardé de bonnes contusions. Dimanche, j’étais en tête du cortège, au milieu des black blocs : il y en avait qui venaient de tous les pays, je n’en avais jamais vu autant dans une manifestation, ils devaient être 300 ou 400. Mais ils ont très vite été nassés, il n’y a eu que très peu de casse, contrairement à jeudi.

 

DIMANCHE 1er MAI

Camille, 28 ans, doctorant en sociologie, présent en tête de cortège dans le défilé du 1er-Mai.

J’étais avec les étudiants à l’avant du cortège qui progressait sur le boulevard Diderot. Vers 15 h-15 h 45, un cordon de CRS a fendu la foule, juste derrière nous, nous isolant du reste de la manifestation. De nombreuses personnes se sont trouvées séparées. Nous-mêmes, nous avons perdu de vue des amis qui se trouvaient juste 20 mètres derrière. Le cortège s’est donc trouvé coupé en deux : nous, un groupe d’environ 2000 personnes, et derrière le reste des manifestants.

Jusqu’à ce moment-là, les choses se passaient relativement bien. En tout, je n’ai vu aucun heurt. Mais là, il y a eu une sorte de réflexe collectif. L’avant du cortège était également stoppé. Et les gens ont tenté de rejoindre le reste du cortège, pour retrouver leurs proches. Mais en réponse, les forces de l’ordre n’ont fait que renforcer leur présence. Peu à peu, la tension est montée, par incompréhension de ce qu’il se passait, par inquiétude et par énervement. La majorité des personnes étaient des manifestants pacifiques. Il y avait des étudiants, des personnes âgées, des familles venues avec des enfants en poussette…

À partir d’un moment, un groupe d’environ une quarantaine de – je n’aime pas le mot « casseurs » – lycéens ou étudiants mieux équipés pour ce genre de situation se sont interposés en allant au contact avec les CRS. Nous nous sommes retrouvés juste derrière. Il y a eu quelques jets de projectiles, mais ils n’ont même pas été si violents que ça. Ça m’a même surpris. À un moment, j’ai entendu l’un d’eux crier « ça va gazer ! » et tous ces jeunes se sont instantanément dispersés dans le cortège… nous nous sommes retrouvés nez-à-nez avec les polices et nous avons reçu le gaz à bout portant.

Après ça, j’ai du mal à raconter car je ne voyais plus rien. J’ai ressenti des coups de bouclier. Nous avons tenté de former une chaîne en nous serrant les coudes, mais les CRS nous poussaient. Le problème, c’est que des voitures en aval formaient un goulot d’étranglement. Des gens se sont trouvés compressés contre les véhicules et plusieurs ont fait des malaises. Il y a eu 10 minutes vraiment flippantes de confusion générale et de panique. Je n’ai pas vu de coups de matraque, mais manifestement, il y a eu des violences. J’ai notamment vu une dame, dans la soixantaine, avec l’arcade ouverte.

Le service d’ordre étudiant a ensuite réussi à tempérer et à calmer les choses. Le cortège a pu reprendre, mais toujours séparé en deux. Le cordon de CRS nous suivait et nous maintenait à distance à coups de gaz et de matraque. Je me souviens d’au moins trois séquences de gazage.

 

Le cortège coupé par un cordon de CRS, boulevard Diderot le 1er mai © Jérôme Chobeaux Le cortège coupé par un cordon de CRS, boulevard Diderot le 1er mai © Jérôme Chobeaux

 

Julia, 56 ans, fonctionnaire dans une université, présente en tête de cortège dans le défilé du 1er-Mai.

Je suis arrivée à Bastille vers 15 h 30, puis nous avons avancé sur le boulevard Diderot. Là, le cortège a été stoppé par les CRS. Mais nous avons vu que des gens continuaient à progresser sur le côté, en longeant le mur. Avec mes amis, nous avons tenté à notre tour de nous glisser. Mais, le temps d’arriver, le passage avait été bloqué par un cordon de 15-20 CRS, appuyés au mur. Nous nous sommes retrouvés dans un groupe de 30-40 personnes, coincé entre le cortège et les cordons de CRS. Tout autour de nous tombaient, d’un côté les grenades lacrymogènes, et de l’autre les projectiles lancés par des manifestants.

C’est très vite devenu irrespirable. Nous étions écrasés, ça hurlait, ça criait, beaucoup de gens faisaient des crises d’angoisse. Moi-même, à un moment, j’ai cru que j’allais mourir là. Je suis tombée à genoux devant les CRS mais j’ai eu le réflexe de me relever. Je leur ai dit « je meure », et l’un d’entre eux s’est légèrement reculé. De l’autre côté du cordon, je me suis effondrée par terre. Même si eux aussi ont souffert des gaz et ont reçu des projectiles, les CRS nous ont réellement mis en danger. Il suffisait qu’ils relâchent un peu cette nasse pour apaiser la pression et éviter tout risque. J’ai vraiment eu très peur. Mais ça ne m’empêchera pas de retourner manifester. Au contraire !

Scène de panique dans la station Jacques-Bonsergent

  • Endika, étudiant espagnol de 21 ans, blessé à la tête dimanche 1er mai.

J’étais coincé dans la deuxième partie du cortège, la police ne nous laissait pas avancer ni en avant, ni en arrière. Certains, cagoulés, ont jeté des bouteilles aux CRS, alors nous nous sommes trouvés bloqués entre des grenades lacrymogènes et de la fumée… La police a chargé contre tous, indistinctement, j'ai reçu un coup de matraque. Je veux souligner que je n'étais pas cagoulé, je voulais tout simplement faire partie de la manif du 1er-Mai…

 

Fermin Grodira © Jérôme Chobeaux Fermin Grodira © Jérôme Chobeaux

 

  • Fermin Grodira, 23 ans, journaliste espagnol.

J’ai été touché à la tête dimanche 1er mai à la suite d’une explosion, qui a aussi blessé un ami assez gravement à l’œil. Nous étions pourtant bien identifiés comme membres de la presse, et en aucun cas les policiers n’ont pu nous confondre avec des manifestants violents. Mais il y avait une très forte pression sur les journalistes : ils nous ont poussés à plusieurs reprises avec leurs boucliers, et malgré nos blessures évidentes au visage, ils n’ont pas voulu nous laisser sortir avant l’intervention de l’un de leurs supérieurs.

À l’hôpital, il y avait beaucoup de blessés : un autre journaliste avec cinq points de suture au crâne, une dame, âgée d’environ 70 ans, avait été matraquée à la tête, un jeune homme qui avait perdu deux doigts… Quand j’ai vu le communiqué de la préfecture faisant état de deux blessés, je n’y ai pas cru : quand je suis arrivé aux urgences, en milieu d’après-midi, il devait déjà y avoir au moins une demi-douzaine de manifestants…

L’explosion qui nous a touchés ne peut cependant pas être attribuée avec certitude aux policiers : quand j’examine les images de ce moment, j’ai l’impression qu’elle pourrait être attribuée à une bombe artisanale lancée par des autonomes…

 
 
 

Les pacifistes tentent de s'interposer

  • Lucie, membre de la commission Sérénité.

Le problème de la commission Sérénité, c'est que la plupart du temps, on a déjà plié bagage lorsque les premiers heurts arrivent. C'était le cas jeudi soir par exemple. Par contre, dimanche, ça a commencé à chauffer aux alentours de 22 heures, donc on était toujours sur la place. On a essayé de s'interposer entre les manifestants violents et les forces de l'ordre, mais concrètement ça n'a servi à rien. On voulait que ceux prêts à en découdre quittent la place, pour ne pas nuire à l'image de Nuit debout, mais sans succès.

Notre tactique, c'est vraiment d'essayer de tempérer les affrontements, par exemple en participant à la chaîne humaine pour protéger les CRS des projectiles : ça n'a pas empêché certains de continuer à canarder, et l'un de ces pacifistes a été atteint au crâne par une bouteille, sans trop de dommages heureusement. On était aussi présents dans la manifestation du 1er-Mai, pour encadrer notre cortège, mais il s'est avéré qu'il n'y en avait pas besoin.

 

Des "pacifistes" s'interposent entre policiers et manifestants © Jérôme Chobeaux Des "pacifistes" s'interposent entre policiers et manifestants © Jérôme Chobeaux

 

  • Cassien, pacifiste.

Devant la violence des affrontement du jeudi 28 avril, nous avons décidé d'organiser entre amis un petit groupe d'action pacifiste pour répondre et agir devant la montée des violences de toute nature qui ne conduisent qu'à la destruction de toute forme de débat, sur la place comme ailleurs. Lors de la manifestation, nous étions une poignée à nous interposer devant les forces de l'ordre pour qu'elles ne chargent pas et pour empêcher des manifestants de les atteindre avec des projectiles. Ceci ne les a pas empêchés de nous jeter toutes sortes de projectiles, y compris des bombes agricoles. Du côté des policiers, violents ou non, tout le monde est mis dans le même panier, nassé et chargé à outrance, avec coups de matraque, gazage à répétition et attitude très agressive.

Sur République, avec l'aide d'une dizaine de personnes, nous avons méticuleusement débarrassé la place de tout objet pouvant être utilisé comme projectile. Quand certains manifestants ont commencé à vandaliser le GoSport place de la République, nous nous sommes rapidement mobilisés pour s'interposer entre manifestants et policiers suivant la même stratégie que l'après-midi. Nous avons été rejoints très vite par une cinquantaine de personnes, levant les mains en signe de non-violence pour faire cesser les affrontements. Malgré cela, nous avons été la cible de jets de bouteilles et autres projectiles en tout genre (l'un de nous a été blessé à la tête, sans gravité heureusement) et traités de « collabos ». Quand la tension s'est calmée, les forces de l'ordre ont provoqué à leur tour en envoyant des grenades lacrymogènes en grande quantité. Des groupes dansaient, d'autres chantaient et certains tentaient d'ouvrir le dialogue avec manifestants et policiers.

La police n'avait aucune intention de se retirer et, après une énième charge, nous a également évacués de la place après un encerclement stratégique. Nous restons convaincus que notre mode d'action est légitime et que son but est de faire cesser toute violence. Malgré cela, les personnes violentes ne sont jamais écartés de nos rassemblements, malgré des fouilles extensives et des policiers en civil. Les policiers, quant à eux, réagissent à des ordres extrêmes et selon un plan d'action pré-établi qui n'inclut absolument pas notre mode d'action inopiné.

Nous assistons de toute part à une exclusion du dialogue et à des actes qui relèvent de la bêtise.

Dans le communiqué de la préfecture, il n'est fait aucune mention de personnes pacifistes qui ont cherché à faire baisser la tension mais qui ont été pris pour cibles, d'un côté comme de l'autre.

Plusieurs manifestants m'ont personnellement adressé la parole en me disant qu'il fallait respecter le mode d'action de chacun, mais de toute évidence ils ne respectent pas le nôtre car ils ou elles essayaient de me convaincre de mes torts. J'insiste sur la difficulté à garder son calme dans une situation où nous sommes menacés de partout. Nous avons tout de même réussi à faire reculer plusieurs fois les forces de l'ordre, mais en l'absence d'une autorité de médiation sur place, notre action n'a pu conduire à un retrait des policiers. Un de nos amis a été touché au genou par un Flash-Ball alors qu'il levait les mains sans être au contact du cordon policier. Je rappelle que notre initiative est citoyenne, elle n'est pas réalisée dans un cadre. Notre revendication est de faire cesser les provocations et les violences, pour promouvoir un débat citoyen dans de bonnes conditions. Quand nous voyons le nombre important de manifestants prêts à s'interposer pour mettre un terme à la violence, nous sommes confiants que la tendance générale est au calme malgré la pression étatique démesurée et qu'ils recherchent simplement un mode d'action pacifique.

 

Place de la République, le soir du 1er mai © Jérôme Chobeaux Place de la République, le soir du 1er mai © Jérôme Chobeaux

 

  • Street Médic est un collectif de manifestants qui tente d’apporter les premiers soins lors des manifestations. Voici un extrait de son communiqué sur les manifestations du 1er-Mai.

Nous sommes  une trentaine de manifestantEs (grévistes, étudiantEs, précaires, différents comités d'actions, participantEs à Nuit Debout et en lien avec l'infirmerie) à avoir décidé de venir équipés de matériel de premiers soins dans les manifs ou les rassemblements afin d'aider toutes les personnes victimes de la répression. En manifestation nous sommes tous et toutes susceptibles d'être victimes de violences policières. Au vu des derniers bilans street médic, c'est tout le monde, passantEs, manifestantEs, jeunes, vieux, enfants, photographes, énervéEs, paisibles qui sont blesséEs légèrement ou gravement. 

Ce 1er mai a été particulièrement sanglant, nous donnerons un chiffre approximatif car il ne reflète qu'une infime partie du nombre de blesséEs.

Il y a eu : une centaines de blessures dues aux coups, aux grenades et aux tirs de Flash-Ball (lbd), entraînant des brûlures et des plaies superficielles à très graves, aux jambes, au visage, aux yeux, au crâne, aux mains,  aux doigts, au torse, au dos, au ventre, aux bras, aux épaules, aux pieds. Beaucoup de crises d'angoisse, de crises d'asthme, de malaises, sans parler des traumas psychologiques immédiats, ou sur le long terme des manifestantEs comme des street médics.

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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5 mai 2016 4 05 /05 /mai /2016 15:01

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/lancetre/blog/050516/sine-mourir-plutot-crever

 

 

Siné: mourir? Plutôt crever!

 

 
 
On apprend aujourd'hui la mort du dessinateur Siné. Hommage à un résistant, qui a toujours combattu le colonialisme, le racisme, le cléricalisme ... Toutes les victimes d'une barbarie étatique ont toujours trouvé Siné à leurs côtés. Son dernier dessin: Siné fauché en pleine vieillesse !
 

© Slon Iskra

 

Sa réaction "à chaud" lorsque Philippe val l'avait renvoyé de Charlie Hebdo:

 

 

© Helder Vidéos

 

Le procès intenté par Siné, suite à ce licenciement infâme, a été gagné.

Son témoignage sur l'équipe de Charlie Hebdo :

 

© Conferencerie Bruxelles

 

Témoignage confirmé depuis par le livre de Thierry Robert, Mohicans.

Quelques images tournées à Siné Hebdo:

 

© Slon Iskra

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5 mai 2016 4 05 /05 /mai /2016 14:06

 

Source : https://mrmondialisation.org

 

 

Deux jeunes français organisent le boycott des grandes marques

21 octobre 2015

 

 

 

Deux jeunes français organisent le boycott des grandes marques

Ils veulent révolutionner le boycott citoyen ! Deux jeunes français développent une plateforme participative pour boycotter collectivement les entreprises qui accumuleraient des responsabilités dans la crise éco-sociale que nous traversons. Ce projet étonnant, c’est : I-boycott.

 

Il ne s’écoule pas une semaine sans qu’une industrie, une marque ou un produit ne fasse la une d’un média pour un scandale quelconque : pollutions, accidents industriels, viol des droits du travail, accaparement des terres, rejets dans les océans, la liste des externalités du développement non-durable est longue. Si certains espèrent une intervention politique pour punir les fautifs ou les faire payer, en pratique, les règlements évoluent à peine ou tout au mieux lentement. Ainsi, certains font le choix du boycott comme l’une des solutions pour s’attaquer de front à une entreprise jugée responsable d’une conséquence sociale ou écologique négati

 

Rendre le boycott efficace ?

Le boycott individuel peut être efficace quand il est suivi par un nombre conséquent de personnes. Mais en pratique, l’impression d’être seul à boycotter un produit donne un sentiment d’inefficacité au point souvent d’entrainer la résignation. Qu’en serait-il si nous pouvions boycotter de manière organisée et en masse tout en ayant un œil sur les réactions des entreprises visées ? C’est précisément l’idée de I-boycott, une nouvelle plateforme collaborative qui organise le boycott de masse. Imaginée et développée par une équipe de jeunes français, cette plateforme prendra la forme d’un site internet spécialisé dans l’organisation d’un boycott général d’une marque , d’un produit ou d’une entreprise précise.

« Les consommateurs peuvent changer le comportement des entreprises car ils sont le cœur du système. » expliquent les porteurs du projet sur kisskissbankbank. En pratique, tout comme une plateforme de crowdfunding, le site permettra de créer une fiche complète avec une cible et les raisons argumentées de ce boycott. Ensuite, les internautes décident de rejoindre la cause… ou pas ! Divers outils de partage permettent de lancer une campagne de médiatisation autour d’une cause déterminée. Un mail officiel est enfin envoyé à l’entreprise ciblée avec une liste de revendications, lui offrant une chance de changer son fusil d’épaule. Si l’entreprise ne daigne pas répondre, le boycott pourra se développer encore et encore, alourdissant la pression sur elle.

 

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L’histoire de deux jeunes français

À l’origine du projet, deux jeunes engagés : Levent, 27 ans, ingénieur en informatique et artiste engagé. Et Bulent, 25 ans, étudiant en école de management, sportif amateur. Après une longue expérience associative, plusieurs voyages solidaires, un lauréat (pour chacun) des Meilleurs Jeunes Espoirs, ces deux jeunes ont désiré se tourner vers un projet social et solidaire. « Nous voulons qu’I-boycott fédère le plus grand nombre de personnes et acteurs engagés. C’est pourquoi nous avons décidé de créer une association de loi 1901 à but non lucratif afin d’acter notre philosophie d’engagement citoyen. Nous avons besoin d’être le nombre donc rejoignez nous dès maintenant sur notre page facebook et notre site en construction: i-boycott.org » nous explique Levent. Un nouveau challenge au service de tous : I-boycott.

« Notre expérience nous a appris une chose: pour être efficace, une action doit être collective. Le boycott est l’outil par excellence du citoyen. Utilisons là de façon responsable et solidaire. Aidez-nous à réaliser ce challenge et faisons en sorte de rendre le monde meilleur. » nous expliquaient les mystérieux créateurs d’I-boycott. Pour concrétiser leur objectif, les deux initiateurs ont terminé avec succès la campagne de financement participatif sur le site kisskissbankbank.com qui a mobilisé plus de 500 contributeurs. Aujourd’hui l’équipe I-boycott compte une vingtaine de bénévoles composés de développeurs expérimentés, de juristes, de avocats, de journalistes, de jeunes cadres expert en marketing et communication. Une équipe désormais active répartie sur Lyon, Paris, Bruxelles, Rio, Sydney. Tous partagent le même désir d’apporter plus d’éthique et d’humanité dans le monde économique. On leur souhaite de trouver tout le soutien nécessaire pour concrétiser leurs rêves de changement. Lancement le 1 Juin 2016 à Paris.

Pour en savoir plus, rejoignez les sur facebook.

 

BANNIERE


Source : kisskissbankbank.com /

 

 

 

 

Source : https://mrmondialisation.org

 

 

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5 mai 2016 4 05 /05 /mai /2016 13:44

 

Source : http://www.jennar.fr

 

04 Mai 2016

Ce vendredi 6 mai, à 23H30, sur France 2, l’émission » Ce soir ou jamais » de Frédéric Taddeï sera consacrée au grand marché transatlantique (Tafta) et à la Cour pénale internationale.

De passage en France, j’ai été invité.

J’ai l’intention de dire ce que Hollande et  le gouvernement français cachent à tout le monde : ils se prétendent hostiles au TAFTA tout en soutenant le CETA, l’accord UE avec le Canada, qui est en tous points l’identique du TAFTA. Et le Canada étant lié aux USA et au Mexique par l’accord de libre-échange de l’Amérique du Nord (ALENA), soutenir le CETA, c’est adhérer à l’ALENA, ce qui revient à nous imposer les dispositions du TAFTA. Ne tombons pas dans le piège. Il faut rejeter le TAFTA et le CETA.

 

 

Source : http://www.jennar.fr

 

 

"La télévision a une sorte de monopole de fait sur la formation des cerveaux d'une partie très

importante de la population.

Or, en mettant l'accent sur les faits divers, en remplissant ce temps rare avec du vide, du rien

ou du presque rien,

on écarte les informations pertinentes que devrait posséder le citoyen pour exercer ses droits

démocratiques."

 

Pierre Bourdieu

 

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5 mai 2016 4 05 /05 /mai /2016 13:27

 

Info reçue par mail

 

 

Bonjour à toutes et à tous,

 

"Rendre les villes nutritives, le pouvoir n'en veut pas car dès qu'un potager fut installé Place de la République, les CRS le détruisirent, et même jetèrent au ruisseau la soupe populaire. Le pouvoir sur l'espèce humaine s'appuie toujours sur la dépendance à l'eau et aux semences. S'en émanciper, voici le projet."

 

Le projet est simple, il suffit de quelques palettes redécoupées afin de végétaliser un lampadaire, une caméra de surveillance, c'est encore mieux on peut appeler directement lorsque les plantes manque d'eau.

 

- Fabriquer des caisses de 15, 20 cm triangulaires ou carrées et les agencer autour du poteau, en octogone, hexagone,  ou en carré, remplir de terre,  terreaux et déchets végétaux afin d'y planter des plantes nourricières,( tomates courgettes, haricots grimpeurs, ail...), décoratives ( fleurs, quelques unes en fleurs justement) et pharmaceutiques (thym, sariette, origan...).

 

C'est un début d'idée, à développer. Je pense que la mise en place peut être rapide, entre un quart d'heure et une demie heure.

 

Si cette idée vous plait...

 

Je vous joins également un lien de téléchargement d'un dossier intitulé:

 

Des moments des NUITS DEBOUT aux initiatives d'ARBRES DEBOUT
Plantons des arbres partout pour sauver la planète
Convergence des luttes et des alternatives: 

 

https://framadrop.org/r/Ha311A8nYx#SpFyXQSvzW3b1yW7DW91xPSsBacemX4Ka1efh/CgqBY=

 

 

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