Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 mai 2016 1 09 /05 /mai /2016 16:07

 

Source : http://reporterre.net

 

 

Indignados, Occupy : toujours actuels, toujours stimulants

9 mai 2016 / Viviana Asara et Barbara Muraca
 

 

 


 

Alors que Nuit debout perdure et se diffuse, il est utile de se tourner vers les mouvements nés en 2011, les Indignés espagnols et Occupy Wall Street, aux États-Unis. Ils ont lancé les formes nouvelles d’action, de l’occupation de l’espace urbain à la volonté démocratique. Et affirmé une critique radicale d’un système économique fondé sur la croissance.

 

Viviana Asara et Barbara Muraca sont universitaires. Cet article est paru dans le livre Décroissance. Vocabulaire pour une nouvelle ère, sous la direction de Giacomo D’Alisa, Federico Demaria et Giorgos Kallis.


 

Le mouvement des Indignés (Indignados, en espagnol) et Occupy sont des mouvements sociaux qui, inspirés notamment par le Printemps arabe, ont débuté en 2011 dans de nombreux pays pour protester contre les politiques d’austérité, le fort taux de chômage, l’accroissement des inégalités sociales, la collusion des hommes politiques au pouvoir avec les intérêts des entreprises et de la finance capitalistes, et qui militent pour une démocratie « réelle » et pour la justice sociale. Bien que les deux mouvements fassent référence à deux dynamiques distinctes, qui sont nés respectivement en Espagne et aux États-Unis, puis se sont propagées à d’autres pays, ils ont des revendications similaires, une même méthodologie d’occupation de l’espace urbain et une même utilisation de la démocratie directe sous forme d’assemblées.

Au début de l’année 2011, en Espagne, une nouvelle plate-forme composée de différents collectifs et réseaux, nommée Democracia Real Ya ! La démocratie réelle, maintenant ! »), publie un manifeste sur Facebook et appelle à manifester, le 15 mai, sous le mot d’ordre : « Nous ne sommes pas des marchandises entre les mains des politiciens et des banquiers. » Dans le manifeste, les activistes — en écho au titre du petit livre de Stéphane Hessel qui connaît alors un immense succès en France — se déclarent « indignés » par « le diktat des grandes puissances économiques », la dictature des partis politiques, la domination de l’économisme, les injustices sociales, ainsi que par la corruption des hommes politiques, des banquiers et des hommes d’affaires. Leur appel réussit à faire descendre dans la rue des dizaines de milliers de personnes dans 50 villes à travers l’Espagne.

« Encerclement » symbolique du Parlement 

La manifestation du 15 mai est suivie d’occupations qui, en quelques jours, s’étendent à plus de 800 villes à travers le monde. En Espagne, de nombreux campements restent en place jusqu’en juin ou juillet, produisant un riche débat et une prolifération de groupes de travail, de commissions, et, dans de nombreuses villes, le long et difficile processus d’élaboration d’un consensus minimum sur les exigences de la mobilisation.

 

JPEG - 151.3 ko
« La démocratie réelle maintenant. » Manifestation des Indignés à Madrid, le 15 mai 2011.

Le manifeste de Barcelone comprenait les exigences suivantes : la fin des privilèges pour les politiciens, les banquiers et les revenus élevés ; des salaires décents et la qualité de la vie pour tous ; le droit à un logement, à un service public de qualité, à des libertés publiques (liées aux libertés d’information et d’expression sur Internet), à la démocratie directe et à l’environnement.

Après le démantèlement (pas toujours) volontaire des campements, certains groupes de travail, certaines commissions et assemblées ont continué à fonctionner, et les assemblées de quartier ont pris de l’importance, se tenant périodiquement dans des espaces de coordination. Le mouvement est entré dans une phase plus latente, gagnant de la visibilité lors de grèves et de manifestations générales telles que l’« encerclement » symbolique du Parlement en septembre 2012. Le manifeste rédigé à l’occasion du premier anniversaire du mouvement comprenait des revendications telles que le refus de renflouer les banques, la réalisation d’un audit citoyen de la dette, la priorité donnée à l’éducation publique, la redistribution des richesses, un revenu de base, la redistribution du travail, le refus des emplois précaires, et la valorisation du travail reproductif et domestique.

Le mouvement Occupy Wall Street est né le 17 septembre 2011, avec l’occupation par une centaine de personnes de Zuccotti Park, dans le quartier financier de Manhattan, à New York. Des occupations en masse se sont produites après que la revue Adbusters eut publié un appel, en juillet, à occuper Wall Street. Les occupations se sont multipliées dans de nombreuses villes des États-Unis et ont continué jusqu’en novembre 2011. Parmi les revendications d’Occupy Wall Street, on trouve l’égale répartition des richesses, une réforme du système bancaire, une réduction de l’influence politique des grandes entreprises et la nécessité de changer le système pour remédier aux injustices et aux inégalités.

 

Une critique radicale des sociétés contemporaines

Ces deux mouvements partagent une structure similaire et une organisation du processus interne de prise de décision : l’assemblée générale (AG), qui est l’appareil (ouvert) possédant le pouvoir décisionnel. Les problèmes particuliers sont gérés par des commissions et des groupes de travail, qui rendent régulièrement des comptes à l’AG. La plupart du temps, les décisions sont prises par consensus, consensus qui peut également être visualisé par un vote à main levée. Le « système des occupations gouvernées par des assemblées » reflète la revendication centrale d’une démocratie « réelle » et préfigure la mise en place de formes de prises de décision et d’autogestion par la base. Le système actuel de démocratie représentative est critiqué parce qu’il est une « ploutocratie » corrompue ou un système de partis soumis aux intérêts du capitalisme financier, et dénoncé comme incapable de représenter la volonté du peuple.

 

JPEG - 443.5 ko
Occupy Wall Street, le 15 novembre 2011, au 60e jour de l’occupation.

Comme d’autres mouvements sociaux les ayant précédés, Occupy et les Indignés constituent une arène significative où différentes conceptions de la démocratie peuvent se rencontrer et être expérimentées, posant un défi explicite à la vision minimaliste, individualiste et libérale de la démocratie libérale [1]. Alors que certains militants appellent à la généralisation du système d’assemblées en démocratie directe et de l’auto-organisation pour remplacer les systèmes parlementaires, d’autres cherchent à renforcer la participation effective à la politique institutionnelle et à améliorer les mécanismes de représentation par une réforme des lois électorales, en injectant de la démocratie directe au niveau local.

 

La démocratie « réelle » exige une démocratie économique

La mise en place d’une démocratie « réelle », cependant, implique davantage que la transformation des formes de représentation et de prise de décisions politiques : les droits sociaux et la redistribution des richesses sont des conditions nécessaires pour permettre aux individus de participer véritablement et efficacement aux processus démocratiques. Alors que les démocraties actuelles sont détournées par les puissances économiques, la démocratie réelle exige une démocratie économique, c’est-à-dire l’(auto)organisation démocratique des quartiers, du travail et de la production. La démocratie réelle, par conséquent, consiste à « imaginer une démocratie dans tous les domaines de la vie » [2].

 

JPEG - 288.1 ko
« Si tu luttes, tu peux perdre. Si tu ne luttes pas, tu es perdu. » Manifestation des Indignados, le 19 juin 2011, à Barcelone.

Loin d’être une simple réaction aux politiques d’austérité et au caractère antidémocratique des démocraties représentatives (libérales), le mouvement des Indignés incarne une critique culturelle plus radicale des sociétés contemporaines, visant leurs valeurs de productivisme, d’économisme, d’individualisme et de consumérisme. Il y a, de façon assez évidente, des points communs entre les Indignés/Occupy et le mouvement de la décroissance : la revendication d’un changement systémique renvoie, comme dans la plupart des visions décroissantes, à la perception d’une crise systémique, qui ne comprend pas seulement des dimensions politiques et économiques, mais aussi écologiques et culturelles. Au lieu de vouloir une reprise de la croissance, les deux mouvements appellent à la mise en place de modèles socioéconomiques différents, dans lesquels les revendications de décroissance sont entrelacées avec des appels à la redistribution des richesses et à la justice sociale...

 

*Suite de l'article sur  reporterre

 

 

Source : http://reporterre.net

 

 

 

Partager cet article
Repost0
9 mai 2016 1 09 /05 /mai /2016 15:40

 

Source : http://reporterre.net

 

 

Nuit Debout passe à l’international

9 mai 2016
 


 

Les 7 et 8 mai, les partisans de Nuit debout de France et d’ailleurs se sont retrouvés pour poser les premières bases de Global Nuit debout. Une journée internationale de mobilisation est annoncée pour le 15 mai.

 

- Paris, reportage

« Qui ne comprend pas l’anglais ici ? On peut traduire en français, en italien… » Samedi 7 mai au matin, sur les dalles taguées de la place de la République, la mobilisation se voulait internationale. Plus d’un mois après le début de Nuit debout, le mouvement s’est étendu, gagnant les banlieues de Paris et d’autres villes comme Rennes, Montpellier ou Marseille. Mais la contestation a aussi dépassé les frontières de la France et s’est installé sur les places de Belgique, d’Espagne ou d’Allemagne.

Le week-end du 7 et 8 mai était l’occasion d’officialiser cette internationalisation et de faire converger les activistes du monde entier à Paris. Les réseaux sociaux de Nuit debout appelaient dès le début de semaine les habitants du monde entier à faire « tomber les frontières et à construire ensemble un nouveau printemps global », dans un texte traduit en basque, anglais, arabe, espagnol, italien, russe, japonais ou esperanto.

Devant la tente bleue utilisée pour les Assemblées générales se sont donc retrouvés près de 200 militants, activistes et citoyens du monde entier pour préparer une Nuit debout Partout ou une Global Nuit debout, prévue le 76 mars, alias 15 mai, fête de l’anniversaire des Indignés en Espagne.

Dès 10h30, chacun était invité à prendre la parole dans sa langue pour partager ses expériences de luttes. En français ou en anglais, traduits par un bénévole, plus d’une trentaine de personnes sont venues s’exprimer à la tribune. La plupart ont fait le déplacement de Tours, Bayonne, St-Etienne, Noisy, mais aussi de Rouen, comme Sarah, militante de Nuit debout dans la ville normande. « On a commencé le mouvement après la manifestation du 31 mars, mais on a subi une répression violente, on a été expulsé dès l’après-midi. Depuis, on organise des assemblées citoyennes tous les jours à 18h, on occupe les places les samedis et après les grandes journées de mobilisation. On veut le retrait de la loi El Khomri, mais aussi le changement de toutes les règles. »

 

JPEG - 282.6 ko
Sarah : « A Rouen, on a subi une répression violente »

D’autres militants ont fait part de leurs expériences positives, comme Thomas, actif à Grenoble, où Nuit debout s’est installé durablement. « La mobilisation est particulière à Grenoble parce que l’occupation est autorisée par la Mairie. Donc on a construit un campement, un jardin en permaculture, des toilettes sèches, on a des poules… On apprend à expérimenter le mode de vie que l’on prône. La démocratie, ça prend du temps, alors restons patients et déterminés, on pourrait être au début d’une insurrection. »

Venus du Luxembourg, d’Italie, d’Espagne, de Belgique, de Mauritanie, des mouvements Blockupy en Allemagne ou d’Occupy Wall Street aux Etats-Unis, le week-end a aussi permis aux activistes du monde entier de partager leurs combats. Un militant grec s’est rappelé avec émotion des insurrections sur la place de la Constitution à Athènes, un autre, Suisse, est venu s’inspirer de l’organisation parisienne dans l’espoir de faire naître un mouvement similaire à Genève le 15 mai.

Martin, de Nuit debout Londres, a raconté le problème de la privatisation de l’espace public. « Quand nous avons cherché où installer le mouvement, on s’est rendu compte que la plupart des espaces publics avaient été vendus pas plus tard que l’année dernière. Donc on s’est installé à Downing Street, devant la résidence de David Cameron, avec un mégaphone toujours disponible pour qui a envie de lui crier des choses. »

 

JPEG - 255.9 ko
Martin : « A Londres, la plupart des espaces publics ont été vendus »

« Nous sommes vingt activistes espagnols, a poursuivi Cesar, de Barcelone. En Espagne, il y a eu des lois comme la loi El Khomri, puis d’autres réformes sécuritaires pour réprimer les révoltes. On a réussi à mobiliser l’Espagne, mais pour lutter contre le libéralisme, le TAFTA, on ne peut rien faire sans un vrai réseau international de lutte. »...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://reporterre.net

 

 

Partager cet article
Repost0
9 mai 2016 1 09 /05 /mai /2016 14:02

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

"Allo Mme la députée ? Ici votre électeur. Je suis contre la loi Travail"

 

 

 

"Allo Mme la députée ? Ici votre électeur. Je suis contre la loi Travail"

La plateforme "Lobby Citoyen" a été lancée le 22 avril par les initiateurs de la pétition contre la loi Travail. (@AnnaigDD/Twitter)

 

Les initiateurs de la pétition contre la loi El Khomri mettent la pression avec la plateforme Lobbycitoyen.fr qui propose d'appeler directement les élus au téléphone.

 

 

"Bonjour, je suis Prénom Nom, un-e simple citoyen-ne. Je vous appelle au sujet de la loi travail qui est maintenant en débat à l’Assemblée. Je fais partie des millions des personnes qui se sont mobilisées en signant la pétition, en manifestant, en faisant grève, ou encore en débattant sur les places." Voici les premières lignes de l’argumentaire type à envoyer à votre député, proposé sur le site Lobbycitoyen.fr.

Derrière cette plateforme, la militante féministe Caroline de Haas, le porte-parole d’EELV Julien Bayou et Elliot Lepers qui se présente comme "designer politique". Ce trio est aussi à l'origine de la pétition contre la loi El Khomri, qui atteint aujourd’hui plus de 1.300.000 signatures. Lobbycitoyen.fr existe depuis le 22 avril mais en ce premier jour de débat de la loi à l’Assemblée nationale, ils veulent mettre la pression aux députés.

#OnSenSouviendra

Pour les interpeller, il suffit de choisir son département et on trouve tout l’attirail : numéros de téléphone des permanences, adresses mail, comptes Twitter. L'argumentaire est préécrit, il n’y a plus qu’à composer le numéro sur son téléphone ou cliquer sur "Envoyer". Ensuite, on fait remonter l’information aux administrateurs du site, pour créer une base de données des intentions de vote sur la loi Travail.

Tout le processus est mis en avant sous le hashtag #OnSenSouviendra. Et si on veut organiser un rassemblement, pour des coups de téléphones à plusieurs, sur la place publique, un dossier Google Drive donne la marche à suivre avec flyers, mail de confirmation, communiqué de presse, etc…

 

 

Partager cet article
Repost0
9 mai 2016 1 09 /05 /mai /2016 13:41

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

A Toulouse et dans la région, Nuit debout phosphore encore
8 mai 2016 | Par Emmanuel Riondé
 
 
 

Une rencontre des Nuits debout Midi-Pyrénées s'est tenue samedi soir à Toulouse. Les « convergences des luttes » et des territoires restent à construire. Mais depuis cinq semaines, un peu partout dans la région, des dizaines ou des centaines de personnes se retrouvent le soir pour débattre des alternatives et échafauder les plans d'un autre monde.

Toulouse, correspondance.-  Il a bien fallu qu'ils s'habituent, les mariés du Capitole. Désormais, lorsqu'ils sortent de la mairie, talons hauts, cravates, pantalons au pli réglementaire et limousine enrubannée le long du trottoir, il y a ces énergumènes en train de dresser des tables, de noircir un paper board et de brancher la sono. Vers 18 heures, tous les soirs depuis le 5 avril, Nuit debout prend sa place du Capitole. Ce samedi, ce sont les invités d'un mariage franco-maghrébin plutôt cossu qui se déploient. Les robes à paillettes et les enfants trop sapés s'égayent au son de l'orchestre traditionnel, et le darija (arabe dialectal marocain) a l'accent des faubourgs toulousains. Des deux côtés, on se sourit en se croisant. « Oh la vache, regarde les talons ! », ne peut retenir une nuit-deboutiste en jeans et sandales en regardant la jeune femme qui tient la traîne de la mariée.

Il est vrai que les arrivants à cette Nuit debout régionale sont un peu moins apprêtés. Venus du Lot, du Tarn, du Gers, des Pyrénées-Orientales, de l'Ariège ou de l'Aude, ils sont là pour échanger sur leurs expériences locales. En un mois, le mouvement, sans drainer des dizaines de milliers de personnes, s'est répandu dans toute la région, y compris dans des localités très rurales. La une du « Bulletin hebdomadaire Nuit Debout Toulouse » (4 pages) propose une carte hexagonale pointant les « Villes debout » au 28 avril 2016. Un maillage dense où la région toulousaine et l'arc Marseille-Perpignan tiennent bonne place.

 

A Toulouse, entre 200 et 600 personnes chaque soir place du Capitole. © E.R. A Toulouse, entre 200 et 600 personnes chaque soir place du Capitole. © E.R.

 

Venu du Tarn-et-Garonne, Fred, 39 ans, est là pour parler des Nuits debout de Caylus, Saint-Antonin-Noble-Val et Villefranche-de-Rouergue, trois communes du Quercy situées sur deux départements différents. « De ce rassemblement, j'attends des rencontres, des liens pour tisser un réseau. Je veux repartir avec plein de contacts, assure-t-il en tapotant son carnet de notes. On a besoin de se rassembler sur des actions communes à l'échelle régionale pour avoir une dynamique plus large que dans nos petits réseaux locaux où tout le monde ne se mobilise pas sur Nuit debout. Et même si le mouvement finit par flancher, ces liens, ce réseau, on pourra les conserver pour la suite… »

À plusieurs reprises au cours de la soirée, la volonté de coordonner les Nuits debout de la région voire de les fédérer ponctuellement sur des actions communes est exprimée par divers militants. Comme si la lutte contre « la loi travail et son monde » éprouvait le besoin de relier ses spots qui poussent un peu partout dans la région.

« Il y a dix ans, j'étais impliqué dans la lutte contre le CPE, raconte Pierre 33 ans, très actif à Nuit debout Toulouse. J'y retrouve certaines choses mais pas tout. Nous, on était des étudiants, on foutait rien… Ici beaucoup des gens que je vois le soir ont travaillé pendant la journée. Et certains restent parfois jusqu'à minuit pour faire avancer le mouvement. Il y a de la détermination, de la volonté. Et c'est vraiment l'apprentissage de la démocratie avec toutes ses difficultés. »

De fait, à Toulouse, le mouvement qui rassemble « entre 200 et 600 personnes » tous les soirs, a pris de l'épaisseur. La commission juridique, chargée notamment d'informer les militants des risques judiciaires encourus sur les actions, peut s'appuyer sur « cinq ou six avocats qui suivent le mouvement bénévolement » selon Samy, 25 ans, étudiant impliqué depuis le début. La commission constituante qui se réunit régulièrement est « l'une des plus actives avec celle de Grenoble et de Paris », assure une militante. Et la commission Action, déjà à l'origine de l'occupation d'une agence de la BNP le 20 avril dernier, a rejoint le collectif « Y'a pas d'arrangement » récemment créé, où se retrouvent les antennes locales de Attac, du DAL, des précaires de l'éducation nationale, du CIP, l'Union des étudiants de Toulouse, et la coordination lycéenne de Toulouse.

Mardi 3 mai, le collectif a mené une occupation du MacDonald, en plein centre, juste à côté de la mairie. Délogement brutal de la police, quelques vitres éclatées, quelques lacrymos… Pour l'occasion, le maire (LR) Jean-Luc Moudenc s'est fendu d'un tweet : « Encore des incidents avec des excités dans #Toulouse ce soir. Stop à ce déferlement de #violence ! » La vidéo de plus de sept minutes diffusée sur le site NuitdeboutToulouse (http://nuitdebouttoulouse.fr/), et vue près de 320 000 fois, montre une occupation mouvementée plus qu'un « déferlement » de violences et, en l'occurrence, celles que l'on peut voir sont plutôt perpétrées par les policiers.

Sur ce point, si des affrontements ont plusieurs fois émaillé les manifestations contre le projet de loi sur le travail en mars-avril, à Toulouse, la répression du mouvement par les forces de l'ordre reste mesurée. Et jusqu'à ce jour, quasi inexistante dans les petites villes : « Chez nous, les flics sont bienveillants, assure Christine, nuit-deboutiste à Cazères, une ville de moins de 5 000 habitants entre Toulouse et Tarbes qui a déjà connu quatre Nuits debout. Il y avait une militante qui avait fait de la guerre contre les CRS son credo principal mais elle a fini par nous lâcher. »

Pour autant, la criminalisation en cours du mouvement, notamment à Paris, n'a échappé à personne. Le traitement médiatique de Nuit debout, mettant volontiers la focale sur les « casseurs », est très critiqué. « Sur Paris, on entend parler que du cassage, s'agace Fred. Et ce traitement médiatique fait qu'une partie du mouvement en arrive à exprimer son inquiétude d'avoir froissé Finkielkraut… Mais si on en est là, le mouvement a du souci à se faire, parce que, personnellement, j'espère bien qu'on va en froisser quelques autres ! » Vendredi et samedi soir, la commission Action s'est longuement interrogée sur la position à adopter lors de la manifestation contre la « haine anti-flics » à laquelle appelle, le 18 mai, le syndicat Alliance.

« On n'a pas encore réussi l'ouverture aux quartiers »

Nuit debout Toulouse a produit le 2 mai une « Réponse à l'appel de Grenoble » (qui invitait à converger dans la capitale iséroise les 61 et 62 mars – 30 avril et 1er mai) dans laquelle elle propose des pistes de réponse aux cinq questions posées : stratégie pour obtenir le retrait de la loi sur le travail ; réaction face aux violences policières ; condition de la convergence avec les quartiers populaires et les organisations syndicales ; articulation entre « citoyennisme, activisme radical et désobéissance civile » ; organisation d'un processus constituant populaire (voir ici l'appel de Grenoble http://nuitdeboutgrenoble.fr/index.php/lappel-de-grenoble/ et ici la réponse de Toulouse : http://nuitdebouttoulouse.fr/2016/05/04/reponse-a-lappel-de-grenoble-des-61-et-62-mars/).

 

Place du Capitole, appels à participer aux initiatives. © E.R. Place du Capitole, appels à participer aux initiatives. © E.R.

 

La difficulté à construire quelque chose avec les quartiers populaires reste notamment bien présente dans les esprits. « On n'a pas encore réussi l'ouverture aux quartiers », constate Pierre. Un constat que partage Salah Amokrane, du Tactikollectif (www.tactikollectif.org) qui n'en tient pour autant pas rigueur au mouvement. « C'est un peu le serpent de mer, cette histoire de convergence avec les quartiers populaires, confie-t-il à Mediapart. C'est vrai que Nuit debout est un mouvement très centre-ville mais ils le savent, l'énoncent, en ont conscience. »

L'ex-tête de liste de Motivé-e-s dit regarder le mouvement avec « une distance bienveillante » et salue « un réveil des interrogations et des consciences sur les modèles démocratiques. Il faut espérer que ça dure ». Pour lui, l’hiatus avec les quartiers tient à la fois « à des questions de forme – avec des façons de mettre en collectif et de communiquer qui sont très différentes – et à l'agenda de mobilisation : dans les quartiers, tout le monde s'en tape de la loi travail, parce qu'il n'y a pas de travail ! Et les préoccupations premières des mamans, ce sont celles de l'urgence sociale pour leurs enfants face à la délinquance, au trafic, etc. »

La dernière fois qu'il a évoqué Nuit debout avec des jeunes du quartier des Izards, raconte-t-il, il s'est entendu répondre : « Ah oui, c'est les manifs pour que les bars ne ferment pas la nuit »… À Toulouse comme ailleurs, il semble qu'il y a donc encore du chemin à faire pour réduire la fracture entre ces deux espaces. Mais, en l'occurrence, c'est souhaité de part et d'autre : le 15 mai, pour la première fois, le Tactikollectif prendra part, en tant que tel, à l'initiative Nuit debout sur la place du Capitole. Et un autre rendez-vous est envisagé dans les semaines à venir.

Tandis que la capitale du Sud-Ouest travaille donc, doucement, à élargir le mouvement et à construire des convergences dans ses murs, du côté des communes plus rurales, la volonté de se coordonner se couple à des revendications d'autonomie en terme d'agenda. « Le milieu rural a des problématiques propres, résume Jérémy, 28 ans, résidant dans le Gers, membre de la Nuit debout de l'Isle-Jourdain (8 000 habitants). Pour faire vivre la démocratie participative sur des territoires où il faut parfois faire 30 ou 40 kilomètres de voiture pour se retrouver, il faut des gens qui s'investissent. Pour moi, aujourd'hui, l'un des enjeux majeurs, c'est la transparence et l'ouverture des organes décisionnels locaux, notamment les conseils municipaux et ceux des communautés de communes où tout se décide. Les élus y sont trop souvent dans l'entre-soi et l'opacité. Il faut reprendre pied dans ces lieux de pouvoir et de décision. »

À Perpignan, les actions de Nuit debout sont marquées au sceau de la solidarité locale : aide à une personne âgée isolée à déménager ; aide judiciaire pour une autre. « Nous, on s'apprête à s'opposer à l'expulsion d'une famille de migrants dans une commune du Quercy, explique Fred. On veut rassembler large pour ça, c'est notre agenda, on est sur des bagarres locales. Et la lutte contre la loi sur le travail, on en est solidaires mais sans plus : on évolue dans un milieu un peu en rupture, avec des petits groupes qui s'entraident les uns les autres et qui, ensemble, arrivent à mieux vivre. Nuit debout doit pouvoir faire coexister ces réalités différentes au sein du monde rural... »

Un possible des « coexistences » qui, ce week-end, a tenté de franchir un nouveau seuil à Toulouse. Abdel, 58 ans, « travailleur caviste », keffieh autour du cou, y a assisté. Comme tous les week-ends. Et toujours très attentif aux débats : « Il faut prendre le bien là où il est, et, comme l'abeille, en faire son miel. Ce qui se passe ici, ça sera bon pour la France. »

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Partager cet article
Repost0
8 mai 2016 7 08 /05 /mai /2016 16:52

 

Source : http://www.lessentiel.lu/fr

 

Selon Eva Joly

07 mai 2016 17:34; Act: 08.05.2016 17:10

«Le Luxembourg ne vit que de la fraude fiscale»

 

 

Invitée sur «Europe 1», l'eurodéputée écologiste a évoqué son nouveau livre sur Jean-Claude Juncker, «l’homme des paradis fiscaux placé à la tête de l’Europe».

 

 

 

L’eurodéputée Verts-ALE Eva Joly, ancienne candidate à l’élection présidentielle française, publie «Le loup dans la bergerie- Jean-Claude Juncker, l’homme des paradis fiscaux placé à la tête de l’Europe», un livre où elle parle de l’ancien Premier ministre luxembourgeois. Invitée sur Europe 1 vendredi soir, elle a explicité ce livre à charge contre le nouveau président de la Commission européenne, qui est surnommé «Al Capone». «Et on ne croit pas à une justice où Al Capone dirige la Cour d’Assises», explique-t-elle. «Juncker est l'homme qui, pendant son règne, criminalise le secret des affaires. On a poussé le tax ruling entre les multinationales et le Luxembourg. Le Luxembourg a vendu sa souveraineté et permet aux entreprises de payer très peu d’impôts. C’est réellement du vol de produit fiscal des pays où la plus-value est produite», lâche-t-elle.

Tout en rappelant l’histoire du Luxembourg, «très pauvre» à la sortie de la guerre, elle explique comment le pays est devenu «le plus riche au monde par PIB par habitant, avec 110 000 euros par habitants (112 000 dollars en réalité, ndlr), le double de la France». «Ils n’ont qu’une mono-industrie, et ce n’est pas la place financière». «C’est la fraude fiscale», ajoute l’écologiste. Si la manœuvre n’est pas propre au Luxembourg, à la différence de l’Angleterre ou des Pays-Bas, il n’y a «aucun autre pays (que le Luxembourg) qui ne vit QUE de ça».

 

«Tous au courant»

 

Revenant sur l’affaire LuxLeaks et le procès d’Antoine Deltour (elle rappelle notamment que l’affaire LuxLeaks a éclaté cinq jours après la nomination de Juncker), elle avoue tout de même le début d’un changement dans l’opinion public. «Et parce qu’on a eu des lanceurs d’alerte». Mais, selon elle, tous les chefs d’États ont toujours été au courant. «Tout le monde se sert (du Luxembourg) depuis les années 50» pour contourner les réglementations. «La France l’a utilisé pour les rétro commissions sur les contrats d’armement».

Il n’empêche que l’homme politique a fait consensus entre les 28 États membres et a été élu. «C’est l’impunité. Ça fait 40 ans que la criminalité économique n’est pas punie car il y a des liens. Si on regarde le nombre de société offshore créées et les personnes derrière, ce n’est pas accidentel. L’élite mondiale, dans tous les domaines, capture illégalement de la la richesse et la cache dans les paradis fiscaux. Il ne serait pas possible de blanchir les fonds de la corruption si l’on ne pouvait pas ouvrir les sociétés à travers les banques luxembourgeoises. Un quart de ces sociétés du Panama Papers ont été ouvert à la demande d’une banque luxembourgeoise. C’est criminel et ça permet à une élite de ne pas payer d’impôts.»

Selon elle, Juncker a été élu car il «est là depuis toujours», grâce à l’Eurogroupe notamment, mais aussi car il est polyglotte et «charmeur». Son adversaire de l'époque, Michel Barnier avait «un bilan, avait réformé les banques, avait une vision claire pour réglementer. En Angleterre et Allemagne, on s'est dit tout sauf Barnier», car il serait «probablement trop occupé par l’intérêt général». Selon elle, la Commission avait besoin d'un dirigeant d'un tout petit pays. «Angela Merkel pensait pouvoir le contourner. Et beaucoup de chefs d’État ne voulaient pas d'un président qui fasse de l'ombre», qualifiant d'«accident» le parcours de Juncker à la tête de l'Europe. Eva Joly estime d'ailleurs qu'il ne pourra pas solliciter un nouveau mandat. Pire, «il est question de savoir s'il finira celui-ci», notamment si la justice luxembourgeoise donne raison à Antoine Deltour.

(Jonathan Vaucher/L'essentiel)

 

 

Source : http://www.lessentiel.lu/fr

 

 

Partager cet article
Repost0
8 mai 2016 7 08 /05 /mai /2016 16:09

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

« Surveillance des médias » : des militants prennent à partie deux journalistes d’iTélé

 

 

 

 

 

Une vidéo devenue virale montre deux journalistes d’iTélé pris à partie par des militants qui contestent l’honnêteté de leur travail.

 

C’est d’abord un corps qu’on voit s’exprimer. Celui du journaliste d’iTélé. Il dit la gêne. Les mains manipulent un micro nerveusement. Il se dandine un peu. Soupir. Il touche sa fermeture éclair. Soupir. Un pouce qui glisse plusieurs fois et rapidement sur le smartphone. Mais comment ne pas être mal à l’aise ? 

Plusieurs militants l’acculent et l’accusent (en le filmant, par-dessus le marché) d’avoir menti à l’antenne.

 

 

Voir la vidéo ici

 

 

 

Ce matin-là, venus pour couvrir l’évacuation musclée des réfugiés du lycée Jean Jaurès à Paris, ce journaliste a en fait déclaré que des manifestants avaient jeté des projectiles.

C’était faux, répliquent les manifestants. Sur place certains journalistes n’ont d’ailleurs rien vu de cela, relate un article d’Arrêt sur Images.

L’article ajoute cependant que, de son côté, la journaliste de l’AFP présente sur place maintient avoir vu des jets de projectiles et « les contenus des poubelles sur le trottoir ».

« La gendarmerie mobile se trouvait à deux endroits différents : rue Clavel, là où les forces de l’ordre ont forcé les portes du lycée et où se tenaient le journaliste et le photographe du Parisien, et avenue Simon Bolivar. C’est à cet endroit que la journaliste de l’AFP a assisté à la scène des jets de projectiles. »

Directeur de la rédaction, Guillaume Zeller répond à nos questions par e-mail et maintient l’observation de projectiles.

« Un lien de cause à effet laissant entendre que les bombes lacrymogènes avaient été utilisées pour répondre à une provocation a sans doute été trop vite établi alors que la situation était confuse. C’est ce point-là que contestent les manifestants et que notre équipe nuance face à eux. »

« Une méprise », « une maladresse »

Pourtant dans la vidéo, c’est bien l’absence de lancer de projectile qui fait débat et l’agacement monte.

« Est-ce que vous avez des images où il y a des jets de projectiles ? »

« Vous démentez ! »

C’est surtout le JRI (journaliste reporter d’image) qui répond. Ou plutôt tente de s’expliquer :

« Je ne dis pas qu’il y a pas eu une méprise... »

Certains militants tentent de calmer le jeu. Puis, le journaliste gêné parle lui d’« une maladresse ». Un militant fait remarquer à juste titre que les termes de « méprise » ou de « maladresse » ne sont pas les plus adéquats. 

« Ce n’est pas une méprise, moi je sais parler français. »

Postée sur Facebook, la vidéo est devenue virale. A l’heure où nous publions cet article : 233 000 vues et 5 217 partages. Le tout accompagné de nombreux commentaires oscillant entre l’amusement et la colère.

« C’est ce qu’on appelle se faire attraper la main dans le sac ; hahaha et ça se la joue comme si c’était rien. MENTEUUUUUUUUUUUR. »

« “Une maladresse” ! ! ! Y’a juste des millions de personnes qui regardent votre chaine bande de beaufs… »

Toute la profession, bien sûr, en prend pour son grade.

« Encore un exemple de la manipulation des médias... »

« Escrocs de journaleux empereurs de la désinformation ! »

Ce matin-là, Eric Coquerel, porte parole du Parti de Gauche et conseiller régional d’Ile-de-France, était sur place dès 5 heures du matin. Joint par Rue89, il décrit des journalistes « extrêmement mal à l’aise ».

« Les gens se sont rendu compte de ce qu’il se passait parce qu’ils les écoutaient et les ont entendus parler de projectiles. »

Une intervention d’une rare violence

Il parle aussi d’une intervention des forces de l’ordre d’une rare violence. Il a tenté de dialogue avec le représentant de la préfecture plusieurs fois en vain. Et son écharpe d’élu n’y a rien fait, il s’est fait gazer comme tout le monde. 

Eric Coquerel ne comprend pas que des journalistes aient pu éprouver le besoin d’en rajouter : la scène était déjà bien assez musclée comme ça.

Guillaume Zeller précise, de son côté, que les journalistes d’iTélé ont interviewé Eric Coquerel « qui a livré sa propre version des faits écartant l’hypothèse de la provocation ». Une interview « diffusée et rediffusée à l’antenne ».

L’élu ne s’est pas vu à la télé. Dans tous les cas, souligne-t-il :

« Cette vidéo dit quelque chose d’édifiant. Et avec les Périscopes et autres vidéos militantes, il y a désormais une surveillance des médias... »

Ou comment imposer aux médias un « fact checking » en direct. Guillaume Zeller ne formule pas la même analyse.

« Nous constatons qu’il devient de plus en plus difficile pour les reporters d’iTélé d’exercer leur travail correctement et librement sur les terrains de contestation ou de manifestation, où ils subissent régulièrement provocations, insultes, menaces et parfois violences physiques.

Les intimidations qui ont été exercées sur nos journalistes ne sont pas admissibles, ce qui, bien entendu, ne doit pas pour autant nous dispenser de porter en permanence un regard critique sur notre propre travail. »

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Partager cet article
Repost0
8 mai 2016 7 08 /05 /mai /2016 15:49

 

 

Que s’est-il passé de positif en avril 2016 ?

5 mai par Bonnes nouvelles

 
 

 

La célèbre expression de Margaret Thatcher « TINA » (There Is No Alternative) est tout sauf vraie. Partout sur la planète, des alternatives sociales, économiques, démocratiques et écologiques se mettent en place. Partout dans le monde, des hommes et des femmes refusent et combattent l’injustice. Certains de ces combats mènent à des victoires.

Le site BONNES NOUVELLES poursuit l’objectif de rendre visibles ces petites et grandes victoires qui, bien que partielles et insuffisantes, nous aident à rompre avec le fatalisme et constituent des sources d’inspiration pour nos actions individuelles et collectives.
L’équipe de Bonnes Nouvelles : Kelly, Philippe, Vanessa, Brieuc, Jeanne-Marie, Hélène, Caroline, Dominique, Fanny & Olivier



Le courage politique, ça existe !

  • Les Pays-Bas votent l’interdiction de vendre des armes à l’Arabie Saoudite Lire
  • Montréal va abolir les sacs plastiques et ensuite les bouteilles d’eau Lire
  • Barcelone impose aux banques et aux grandes entreprises de respecter les droits fondamentaux Lire
  • La Wallonie bloque le TTIP canadien ! Lire
  • La Région bruxelloise interdit le pesticide Roundup Lire
  • Une chef de district au Malawi annule 850 mariages précoces et renvoie les jeunes filles à l’école Lire
  • Le Parlement wallon refuse le CETA Lire


C’est la lutte sociale qui paie

  • Panama Papers : sous pression, le Premier ministre islandais a démissionné ! Lire
  • Pour la première fois en 100 ans, le nombre de tigres augmente Lire
  • La Belgique dit adieu au charbon Lire
  • TAFTA : la négociation sur le point de capoter Lire


Le droit comme instrument de lutte

  • Sursis !!! La Commission Européenne reporte le vote sur l’autorisation du glyphosate Lire
  • En Algérie, les hommes qui battent leur femme risquent désormais jusqu’à 20 ans de prison Lire
  • Plainte en diffamation : Bolloré perd son procès contre Bastamag Lire
  • Radovan Karadzic coupable de génocide, condamné à 40 ans de prison Lire


Reconnaître ses erreurs

  • Canada : les Métis et les Indiens enfin reconnus comme peuples autochtones Lire
  • Panama Papers : un ministre espagnol impliqué démissionne Lire


Seuls contre tous

  • Le patron de LinkedIn renonce à son bonus de 14 millions de dollars pour le distribuer à ses employés Lire
  • Fuite record de documents offshore : douze chefs d’Etat en difficulté, 732 Belges exposés Lire
  • Virée pour s’être plainte du sort des intermittents de TPMP, elle gagne son procès Lire
  • A Madagascar, un système bio quadruple le rendement des rizières Lire

 

Auteur.e
 

Bonnes nouvelles

La célèbre expression de Margaret Thatcher « TINA » (There Is No Alternative) est tout sauf vraie. Partout sur la planète, des alternatives sociales, économiques, démocratiques et écologiques se mettent en place. Partout dans le monde, des hommes et des femmes refusent et combattent l’injustice. www.bonnes-nouvelles.be

 

 

Source : http://cadtm.org

 

 

Partager cet article
Repost0
8 mai 2016 7 08 /05 /mai /2016 15:01

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/jean-marie-gumy

 

 

Nuit Debout: pacotille, camelote, et Cie

 

 

Toi, tu t'appelles Camelote, lui c'est Pacotille, elle c'est Sans-Valeur, et moi c'est Personne. Tu n'es donc ni de diamant, ni d'or, ni d'argent et tu n'es pas allé te prosterner devant le temple de Wall Street pour saluer la pensée divine de Guy Sorman.

Toi, tu t'appelles Camelote, lui c'est Pacotille, elle c'est Sans-Valeur, et moi c'est Personne. Tu n'es donc ni de diamant, ni d'or, ni d'argent et tu n'es pas allé te prosterner devant le temple de Wall Street pour saluer la pensée divine de Guy Sorman. C'est ici :https://www.contrepoints.org/2016/05/08/252025-nuit-debout-des-rebelles-tres-conformistes

Tu n'exploites pas de mines de minerais, tu n'es pas PDG de Starbucks ou de l'Oréal parce que tu ne le vaux certainement pas bien même si tu prétends que tu vaux mieux que ça. A voir...

En plus, excuse-moi de t'offenser jusqu'à Lagarde, t'es un faux rebelle qui se rebelle contre rien du tout et ton nihilisme fait peine à voir. T'es juste une illusion d'optique, un champ de vision périscopique noyé par l'alcool et le shit. Ta vision s'arrête là sur la dalle de République où t'imagines un océan avec tes lunettes de plongée sur le nez et même que t'as la dalle et que les lacrymos te donnent la soif, tu iras prendre ton take away au MacDo du coin comme n'importe quel citoyen français fauché qui lui comprend tellement mieux que se rebeller contre l'ordre établi ça ne sert strictement plus à rien sauf à se faire passer pour Chienlit, l'anarchiste qui a une belle gueule à la Léo Ferré.

Mais je crois surtout que dans cette affaire de Nuit Debout, les néocons ont oublié qu'il y eut un jour sur la terre de France un type qui s'appelait Léo Ferré qu'ils rebaptiseraient d'ailleurs aujourd'hui du sobriquet de Léo Ferraille ou Léo Fer blanc si par hasard il chantait Place de la République à Nuit Debout. Parce que lui aussi finalement ne parlait pas comme De Gaulle mais ouvrait sa jolie gueule pour contester l'ordre de ces Messieurs Dames qui se croient tellement intelligents en planquant leurs vraies valeurs à travers l'opacité des sociétés écrans et des prêtes-noms. L'homme de paille au chapeau Panama est une brindille au service de ces braves leaders politiques et économiques mais il ne fait pas figure d'épouvantail, juste figure d'emblème à leur démocratie tellement vivace et luxueuse qu'ils peuvent se permettre de te dénigrer, toi le rebelle, toi la rebelle, en te traitant de pacotille qui ferait sa petite histoire narcissique à Répu mais qui ne touchera jamais à leur Grande Histoire, celle qui se fait en Syrie, par exemple, aujourd'hui ou en France avec le taux de chômage et d'exclusion sociale que l'on connaît. Leur Grande Histoire est merveilleuse puisque les rois, reines, princesses, princes, ducs et duchesses qui n'osent pas le nom, Noblesse oblige décomplexée, l'élite donc, ça fait hyper démocratie, s'octroie cette fameuse part mirobolante octroyée aux 1% de la population du globe qui obtiennent tous les privilèges y compris celui de voyager sans frontière... 

Bon. Certes. 70 millions de dinosaures qui font partie de cette haute noblesse, ce n'est pas négligeable d'autant que ces 70 millions s'octroient à peu près tous les médias dont tu vois à longueur de journée la Grande Histoire défiler dans les journaux et sur ton écran web ou TV. 70 millions qui s'empressent de s'organiser entre eux dans des forums économique comme Davos où Camelote, Sans-Valeur, et Pacotille ne seront jamais représentés si ce n'est que ces Mesdames et Messieurs diront qu'il faudrait peut-être leur distribuer un sac de riz de temps en temps à ces boat-people, ces morts de faim, pour qu'ils se taisent et rejoignent sagement les rangs des dormeurs et des sans-opinions. Il faudrait même faire une expérience marrante, du style, les milliardaires solidaires se cotisent entre eux à hauteur de 10 millions, vont à République et lors d'une AG de Nuit Debout propose leur deal:

Vous fermez vos Nuits Debout et on vous offre 10 millions en échange. histoire de montrer à la jeunesse précarisée de France qu'elle vaut tout de même 10 millions à leurs yeux. Et attendre la réponse des révolutionnaires. Il y a aura bien un ou deux jeunes dans l'assemblée pour se dire qu'après tout se partager dix millions quand on ne sait pas si demain on mangera à sa faim c'est plus réaliste que de rêver à une hypothétique révolution qui tarde à trouver de nouveaux adeptes. Il y aura bien un ou deux faibles d'esprit qui céderont au deal cynique des gens bien sous tous rapports qui eux ne sont pas de pacotille mais qui vivent sur l'or permettant d'acheter tout le monde. Mais le vrai et la vraie rebelle serviront leurs vraies valeurs et renverront à la case départ le représentant désigné des nobles d'un joli doigt d'honneur en lui jetant d'un regard d'éclair son "Fuck You!"  ou "Va te faire foutre!" droit dans les yeux. 

Le foudroiement appartient à celles et ceux qui ont la passion d'écrire l'Histoire et le coup de foudre frappe celle et celui qui a compris que Nuit Debout ne sera jamais fait de pacotille mais bien un mouvement durable pour lequel l'Histoire aura quelque chose à raconter dans les chaumières d'ici cinquante ans.

Hasta siempre et viva la revolucion!

 

Le Club est l'espace de libre expression des abonnés de Mediapart. Ses contenus n'engagent pas la rédaction.

 

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/jean-marie-gumy

 

 

Partager cet article
Repost0
8 mai 2016 7 08 /05 /mai /2016 14:05

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Le patron gagne 35 millions de dollars, les salariés un licenciement
7 mai 2016 | Par Rachida El Azzouzi
 
 
 

IMS Health, groupe américain coté en bourse, spécialisé dans le conseil pour l'industrie pharmaceutique, connaît une santé financière excellente. Mais tout en augmentant de 40 % la rémunération annuelle du PDG pour la porter à 35 millions de dollars, il a décidé de supprimer un tiers de ses effectifs en France. Des licenciements boursiers, dénoncent les syndicats. 

Jean-Maurice L’Hôtellier n’est « pas du genre à faire appel à des journalistes ». C’est si rare en vingt ans de militantisme à la CFDT qu’il nous remercie « infiniment » de contribuer à la médiatisation de l’histoire qui le préoccupe depuis plusieurs mois. Une histoire passée inaperçue, aux ressorts tristement classiques. Les salariés d’un grand groupe à la santé insolente sont brutalement licenciés dans des conditions indécentes. Ils sont sacrifiés sur l’autel du profit et de la performance boursière car ils ne seraient « pas assez compétitifs », pendant que leur PDG monde, Ari Bousbib, un Français installé à New York, voit sa rémunération annuelle (salaire, bonus, etc.) augmenter de 40 % en 2015 et atteindre 35 millions de dollars.

Il s'agit d'IMS Health, un cabinet de conseil dans le secteur de la santé qui travaille pour les plus grands laboratoires pharmaceutiques. Racheté il y a un an par un fonds de pension américain, le groupe coté à la bourse de New York (et qui vient de fusionner avec son égal, Quintiles) entend écrémer de 30 % « les effectifs » en France et délocaliser l’activité dans des pays low cost, la Pologne, l’Espagne, l’Inde et les Philippines.

310 postes supprimés, soit 222 licenciements secs sur ses quatre sites français : Boulogne-Billancourt dans les Hauts-de-Seine, le quartier d’affaires parisien La Défense, Vélizy dans les Yvelines et Montargis dans le Loiret. L’annonce est tombée le 11 février dernier.

« Une journée délirante, se souvient Jean-Maurice L’Hôtellier, secrétaire du comité d’entreprise et délégué CFDT, le syndicat majoritaire. La direction avait convoqué les IRP [instances représentatives du personnel] dans la salle de réception obscure d’un hôtel de Boulogne-Billancourt et à 14 h 08, elle envoyait un mail à tous les salariés des différents sites accompagné d’une vidéo pré-enregistrée où elle annonçait le plan social d’une ampleur inédite. »

C’est la douche froide pour les salariés qui, trois mois plus tard, naviguent encore plus à vue, dans une ambiance délétère et malsaine. Chacun attend les résultats de la loterie, replié sur son angoisse d'être tiré au sort et de se retrouver sans emploi. « On ignore encore qui sera concerné par les départs contraints. On sait simplement que cela concernera autant des cadres que des employés mais cela génère une ambiance détestable dans les services », explique Jean-Maurice L’Hôtellier, qui dénonce des « licenciements boursiers » : « IMS Health gagne de l'argent et n'a aucune raison de licencier. »

Depuis le rachat du groupe par le fonds de pension américain, et malgré les résultats florissants d’IMS Health (417 millions de dollars de résultats net en 2015 et une prévision de croissance de 12 à 16 % pour 2016), les salariés redoutaient un plan de licenciements massifs. En décembre dernier, leur peur s’est matérialisée avec l’arrivée – pour un contrat éclair de six mois – de Béatrice Labouerie, la DRH qui a saigné le volailler Doux et le groupe Kodak.

« On s’est dit : on est cuits », raconte Jean-Maurice L’Hôtellier, 54 ans dont la moitié chez IMS Health. Comme tous en interne, il est « choqué » par « les mesures d'accompagnement » du plan (indemnités, congés de reclassement, aides à la formation…) proposées par la direction qui veut aller très vite et plier « l’affaire » d’ici juillet : « Elle prévoit cinq mois d’indemnités pour des salariés qui ont quinze, vingt ans d’ancienneté ! »Du mépris, doublé d’une grande violence, estiment les syndicats. La direction du Travail (Direccte) en convient à sa manière et refuse pour l’heure d’homologuer le plan de licenciements.

À la veille de la reprise des négociations sur les mesures du plan pour l’instant au point mort, la CFDT, majoritaire, appuyée par l’UNSA et la CGT, appelle les salariés à un rassemblement à l’heure de la pause déjeuner, entre 12 heures et 14 heures mardi 10 mai, au siège d’IMS Health à Boulogne-Billancourt (92) qui compte 700 salariés en moyenne. « Un rassemblement, pas une manifestation, ni un appel à la grève, car ce n’est pas dans notre tradition et les salariés qui n’ont pas des salaires mirobolants ne peuvent se permettre de perdre une journée de salaire », défend Jean-Maurice L’Hôtellier dont la dernière manifestation remonte à la réforme des retraites de 2010.

C’est déjà une grande première pour une population de cadres et non-cadres, techniciens, consultants, commerciaux, qui goûte peu le syndicalisme, la lutte, et qui n’a jamais fait de bruit, encore moins grossi les cortèges de manifestants de ces derniers mois contre la loi sur le travail ou les Nuits debout. La réforme du marché du travail en débat n'en facilitera pas moins les licenciements économiques en France comme ceux qu'ils sont en train de subir. « On est concentré sur nos problèmes. La loi sur le travail, Nuit debout, ce n’est pas notre préoccupation, à part peut-être pour un ou deux adhérents de la CGT. Les gens sont bloqués par la peur de perdre leur emploi et du chômage », lâche le syndicaliste de la CFDT.

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Partager cet article
Repost0
8 mai 2016 7 08 /05 /mai /2016 13:29

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart

 

 

Pourquoi la loi travail permettra de licencier sans motif la majorité des salariés

 

 

 

Le projet de loi réformant le code du travail est arrivé mardi 3 mai à l’Assemblée nationale et examiné juqu’au 12 mai. Amine Ghenim (avocat des salariés de Fralib, Unichips Flodor...) et Fiodor Rilov (avocat des salariés Goodyear, Continental, ArcelorMittal ...) réagissent et mettent l'accent sur le fait que «l'un des objectifs majeurs du texte est bien de bouleverser les rapports sociaux en France en permettant aux multinationales de licencier les salariés à leur guise».

Afin de comprendre le cœur du dispositif de la loi El-Kohmri, il faut d’abord rappeler, comme vient de le faire l’INSEE, qu’en France un salarié sur deux est employé par une multinationale et que ce chiffre s’élève à deux travailleurs sur trois dans le secteur de l’industrie.

Ainsi, la situation de la grande majorité des salariés français est aujourd'hui la suivante : en cas de licenciement, celui-ci doit être justifié au regard des résultats et des performances du groupe multinational pour lequel ils travaillent.

Peu importe les résultats de l’entreprise française qui emploient directement le travailleur, ce qui compte ce sont les résultats du groupe dans son ensemble ou du secteur d’activité concerné.

Ce principe, consacré en 1995, est la conséquence inévitable de la mondialisation de l’économie et permet de tenir compte du mode d’organisation de la production des biens et services du 21e siècle. En effet, chacune des grandes firmes internationales pour lesquelles travaillent la majorité des Français s’organise comme une structure unique avec des succursales réparties à travers le monde. Le pouvoir de direction est exercé par la société mère. À partir de son siège, celle-ci va prendre les décisions stratégiques, répartir la production du groupe entre ses différentes entités afin d’optimiser leur exploitation et accroître la rentabilité globale. Cette rationalisation de la distribution des activités au sein des multinationales est particulièrement forte dans les groupes industriels. Chaque usine du groupe dans le monde reçoit sa part de production de la structure mère qui peut la lui retirer à tout instant.

Dans un groupe transnational les filiales de production n’ont donc aucune autonomie et aucun client. Elles sont réduites à de simples centres de coûts. Toutes leurs commandes proviennent de la société mère. Celle-ci fixe comme bon lui semble les quantités et les types de production, les prix et les salaires. La société mère peut transférer l’activité de l’une de ses unités industrielles à l’autre en un clin d’œil, surtout lorsque les deux usines fabriquent déjà le même type de biens ou de services. En outre, avec une telle organisation les salariés d’une multinationale n’ont aucune visibilité sur les lieux de commercialisation de leurs propres produits.

Ainsi, il est assez banal de constater qu’au sein d’un groupe international les performances économiques ne peuvent être évaluées qu’au niveau du groupe dans son ensemble.

Il ne viendrait à l’idée d’aucun investisseur, d’aucun analyste et, à ce jour, d’aucun Conseil de prud’hommes de contrôler la bonne ou la mauvaise santé économique d’une multinationale en vérifiant, tour à tour, les comptes de chacune de ses filiales. Ce qui importe, et ce qui est significatif, c’est le bilan et le compte de résultat consolidés. 

Or, le projet de loi travail s’attaque précisément à cette règle. Le gouvernement et les promoteurs du texte affirment en cœur et avec une mauvaise foi à peine dissimulée que, dans une économie globalisée, le motif de licenciement d’un ouvrier qui produit des biens ou des services à destination du marché mondial doit s’apprécier exclusivement dans les frontières de l’hexagone. Autant dire que dans une France où la principale préoccupation est de trouver un emploi ou de ne pas perdre le sien, la dernière grande « réforme » du quinquennat permettra, si elle est votée, de licencier sans motif réel et avéré la majorité des salariés.

En effet, si le projet de loi est adopté, il suffira à une multinationale de réduire les activités qu’elle attribue à sa filiale française, pour que sa propre décision de baisser les commandes justifie les licenciements.

Par exemple, une délocalisation donne lieu par définition à un déplacement de la production de l’entreprise française du groupe vers une autre filiale à l’étranger. Elle engendre inévitablement une diminution des commandes de la structure en France et justifiera toujours les licenciements des salariés de cette dernière. Peu importe que le nombre de clients du groupe, son chiffre d’affaires, ses profits soient en progression. Peu importe que la délocalisation soit ouvertement présentée par la multinationale comme un choix de gestion dont le seul but est d’augmenter encore davantage ses bénéfices. Les licenciements des salariés dont les postes auront été supprimés en France seront parfaitement justifiés par la seule baisse de production décidée par la société mère.

Plus largement, pour la majorité des Français qui travaillent au sein d’un groupe transnational cela signifie que leur licenciement économique ne devra plus être motivé par des contraintes extérieures subies par le groupe. Si le management détruit tout ou partie de l’activité en France dans le seul but d’améliorer la rentabilité et les profits de la multinationale, les suppressions d’emplois qui s’en suivront seront parfaitement justifiées.

Au fond le problème n’est pas seulement de savoir combien de temps la baisse des commandes doit durer, mais aussi et surtout de savoir à quel niveau la baisse des commandes doit être appréciée dans les multinationales. Dès lors que le périmètre d’appréciation devient la filiale dans l’hexagone et non plus la multinationale dans son ensemble, cette dernière disposera d’un blanc-seing pour licencier en France.

Enfin, la disposition de l’article 30 du projet de loi exigeant que les difficultés économiques ne soient pas créées artificiellement au sein du groupe n’offrira aucune protection supplémentaire aux salariés des multinationales. En effet, lorsque la structure dominante au sein du groupe décide de retirer de la production à sa filiale française cela n’a rien d’artificiel. Au contraire ces mesures permettent souvent d’augmenter les profits de la multinationale pendant que son entité française est sacrifiée.

Les situations consacrées dans le projet El-Kohmri comme constituant des motifs de licenciement s’imposeront par conséquent au juge dont le rôle d’appréciation et de contrôle sera de plus en plus réduit, dans la droite ligne de la la loi de sécurisation de l’Emploi de juin 2013.

Au total, il n’y a donc pas de position intermédiaire. La seule façon de vérifier que les licenciements économiques de milliers de femmes et d’hommes ne sont pas uniquement un moyen de faire plus de profits, mais la conséquence de difficultés réelles et sérieuses, c’est d’apprécier le motif au niveau des comptes consolidés de la multinationale.

Si Continental, Sony, 3suisses, ArcelorMittal, UPS, Flodor Unichips, Fralib et beaucoup d'autres groupes avaient pu justifier la suppression de milliers d'emplois en décidant d’une simple baisse de production de leurs filiales françaises, les salariés n'auraient jamais réussi à faire juger que leurs licenciements étaient illégaux.

Le « projet de loi travail » a pour but d’empêcher ces victoires à l’avenir en autorisant les grandes firmes à supprimer massivement des emplois pendant qu’elles font des profits considérables.

Maintenant, nous sommes des millions à exiger son retrait.  Car, que personne ne s'y trompe, l'un des objectifs majeurs du texte est bien de bouleverser les rapports sociaux en France en permettant aux multinationales de licencier les salariés à leur guise. Il faut faire échec à cette entreprise.

 

 

 

 

 

 

 

Le Club est l'espace de libre expression des abonnés de Mediapart. Ses contenus n'engagent pas la rédaction.

 

 

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart

 

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Démocratie Réelle Maintenant des Indignés de Nîmes
  • : Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
  • Contact

Texte Libre

INFO IMPORTANTE

 

DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

OVERBLOG NOUS IMPOSE ET PLACE DES PUBS

SUR NOTRE BLOG

CELA VA A L'ENCONTRE DE NOTRE ETHIQUE ET DE NOS CHOIX


NE CLIQUEZ PAS SUR CES PUBS !

Recherche

Texte Libre

ter 

Nouvelle-image.JPG

Badge

 

          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



  Th-o indign-(1)

55

9b22