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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 12:42

 


Pour le lobby du nucléaire, l’avenir n'est limité ni par les risques pour les populations, ni par l’accumulation des déchets, comme on aurait pu l’espérer, mais tout simplement par la raréfaction de l’uranium et les difficultés de son exploitation.


Deux voies sont ainsi explorées pour assurer la relève des réacteurs actuels :
Iter* à Cadarache, c’est à dire la « fusion », considérée par nombre d’entre nous comme une « immense arnaque d’extrême dangerosité »* d’une part ;
La filière du plutonium** d’autre part, à travers le projet Astrid dont
la construction à Marcoule a déjà été décidée, et qui succède à Phénix et Superphénix.


En ce qui concerne Astrid, il s’agit de construire un prototype de réacteur appelé indifféremment « réacteur à neutrons rapides » ( RNR ), « réacteur de 4ème génération » ou encore « surgénérateur », dont la caractéristique principale est d’utiliser le plutonium, l’élément le plus dangereux issu de l’industrie nucléaire, et le sodium comme fluide calo-porteur, sodium qui s’enflamme au contact de l’air et explose au contact de l’eau !
Cette filière est, de ce fait, excessivement dangereuse dans tout son cycle.
Malgré sa dangerosité, actuellement, du plutonium est introduit dans des combustibles de nos réacteurs à eau : il s’agit du MOX élaboré également à Marcoule.


Un petit rappel historique est nécessaire :
L’industrie du nucléaire « civil » occidental s’est développée essentiellement sur le modèle des réacteurs à eau, dont le prototype avait été mis au point aux USA pour équiper les sous-marins nucléaires (le premier, le Nautilus, avait été lancé en 1954). Trois ans plus tard, la technologie était transposée vers la production électrique sous licence Westinghouse, d’où découlent tous les réacteurs à eau PWR actuels, et EPR dit de 3ème génération tels que celui en construction à Flamanville, ou celui en projet, Atméa.
Mais en fait la première production expérimentale d’électricité nucléaire aux USA fut réalisée en 1951 par un réacteur à neutrons rapides, RNR, alimenté alors en uranium enrichi, moins performant que le plutonium dont on ne disposait pas suffisamment à l’époque, plutonium qui est produit en petite quantité dans les réacteurs (voir en annexe comment de l’uranium irradié peut muter en plutonium).
Ainsi, pour disposer de plutonium, militaire ou civil, on a construit une usine à la Hague destinée à extraire le plutonium à partir des combustibles usés issus des centrales à eau. Cette usine est responsable de contaminations importantes dans la Manche et le Cotentin.
Les difficultés et l’échec de Phénix et Superphénix ont fait fondre l’espoir de développer la filière plutonium rapidement, et voilà qu’on se trouve avec un stock de plutonium qui va croissant, stock excessivement dangereux et encombrant. Il a alors été imaginé d’en utiliser dans les réacteurs à eau, en en ajoutant en petite quantité à l’uranium : c’est le « MOX » élaboré à Marcoule dans l’usine Melox (annexe). Rappelons au passage que toute cette industrie fait de Marcoule l’une des sources de contamination radioactive les plus importantes avec, entre autres, du plutonium dans les boues du Rhône. Ses voisins Tricastin et Cadarache ne sont pas en reste, et l’ensemble constitue l’une des zones les plus nucléarisées et les plus dangereuses d’Europe.
N’oublions pas non plus les multiples transports routiers de plutonium entre la Hague et Marcoule, puis de livraison du Mox vers différentes centrales de France et d’ailleurs. Il y en a eu jusqu’à Fukushima, et du plutonium se trouve
ainsi dispersé au Japon !
Quant à la filière Superphénix, on pouvait espérer en être débarrassé. Eh bien non : elle renait de ses cendres sous la forme d’Astrid, et Marcoule, géré par le CEA, hérite évidemment du nouveau projet.

Astrid un projet pour Marcoule qu’il faut remettre en cause avant qu’il ne soit trop tard :
Malgré les difficultés et même l’échec de cette filière, les nucléocrates s’entêtent, et le CEA obtient de l’Etat 650 millions d’€ dans le cadre de l’Emprunt National de 2010, pour construire à Marcoule ce réacteur dit de 4ème génération, ASTRID, de puissance 600 MW, fonctionnant donc avec plutonium et sodium liquide, et prévu par la loi n° 2006-739 du 28 juin 2006, loi de programme relative à la gestion durable des matières et déchets radioactifs.
Le but inavoué de ce projet est de garder la mémoire technologique de cette filière avant que tous ses acteurs ne partent à la retraite.
Officiellement, outre démontrer la fiabilité de cette technique, Astrid est destiné à montrer la capacité à « incinérer » le plutonium et ses substance voisines. On voit là la subtilité rassurante du langage, car on n’incinère pas des atomes comme les ordures. Les atomes ne brûlent pas. Par contre on peut les briser sous bombardement neutronique, sauf qu’on génère, par ce fait, de nouveaux éléments radioactifs et de nouvelles nuisances et que, de toutes façons, l’efficacité de cette technologie ne permettrait de gérer qu’une faible proportion de déchets.
Le calendrier prévoit avant fin 2012 un avant-projet phase 1, fin 2014 finalisation de l’avant projet, 2016 début de fabrication, pour mise en service en 2020.
Des équipes bénéficiant d’un large financement travaillent donc à Saclay, Cadarache et bien sûr Marcoule. Elles nous préparent cet avenir « (ir)radieux » dont on ne veut pas, compte-tenu des dangers encore plus importants qu’avec
les centrales actuelles.
Le plutonium est la substance la plus dangereuse jamais fabriquée ; c’est toute la filière plutonium qu’il faut combattre.
Comment ferait-on pour refroidir les réacteurs de Fukushima s’ils avaient été des RNR, déjà que l’un d’entre eux avait reçu du Mox et qu’on retrouve maintenant du plutonium dispersé dans l'environnement ?


Pierre Péguin Mai 2012.


* « Immense arnaque d’extrême dangerosité- Iter » Janv 2012 :
http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/index.php?post/2012/01/09/Une-immense-arnaque-d-extreme-dangerosite-Iterpar-Pierre-Peguin


** Observatoire du nucléaire « Réacteurs nucléaires "de 4ème génération" le grand bluff ! » : http://observ.nucleaire.free.fr/

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 16:14

 

la-croix.com - 5/6/12 - 17 H 26 mis à jour le 5/6/12 - 18 H 19

 

Des étudiants accusent le favori de l’élection présidentielle de collusion avec les grands médias.

 

Cent trente-deux étudiants ont créé un mouvement baptisé « YoSoy132 » (« Je suis le 132e »), qui accuse Enrique Peña Nieto, le favori de la prochaine présidentielle, d’être trop autoritaire et à la solde de « médias malhonnêtes ».

 

Le mouvement spontané « YoSoy132 » a fait perdre au candidat du PRI son avance sur son concurrent de gauche.

Les jeunes Mexicains aussi sont « indignés ». Et depuis le 11 mai, ils bouleversent la terne campagne pour l’élection présidentielle du 1er  juillet, qui paraissait promise à Enrique Peña Nieto dont le parti, le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), au pouvoir de 1929 à 2000, est souvent associé à la corruption et à la collusion avec les grands médias.

 

Invité à exposer son programme à l’université jésuite Ibero-américana le 11 mai, Enrique Peña Nieto, chahuté par des étudiants, a dérapé et a été contraint de quitter la salle sous les quolibets. Son chargé de communication a aussitôt accusé la gauche d’avoir payé des « provocateurs » . Le sang des étudiants n’a fait qu’un tour. Cent trente-deux d’entre eux ont créé un mouvement baptisé « YoSoy132 » (« Je suis le 132e  »), qui accuse Enrique Peña Nieto d’être trop autoritaire et à la solde de « médias malhonnêtes » .

 

En quelques jours, le mouvement s’est étendu comme une traînée de poudre grâce à Internet. Les 132 ont été suivis par les étudiants des 15 universités de la capitale, puis pratiquement par toutes les universités du Mexique. Depuis, des milliers de jeunes gens, étudiants ou non, s’affilient à « YoSoy132 ». Leur page Facebook est lue par plusieurs millions de jeunes gens. Et toujours par Twitter, ils se donnent rendez-vous pour des manifestations quotidiennes et spontanées dans tout le pays. Certaines, comme celles de samedi 2 juin, ont réuni plus de 45 000 personnes.

 

Créer un courant citoyen pour le changement

Dimanche 3 juin, ils manifestaient à Mexico, Zacatecas, Monterrey, Tijuana : « La situation actuelle du Mexique nous oblige à prendre en main le présent. C’est le moment de lutter pour changer le pays, de se battre pour plus de liberté, de prospérité et de justice. Nous pensons que le système politique et économique actuel ne répond plus aux demandes des Mexicains »,  déclare un responsable du comité des 132. 

 

 « Si on s’en prend volontiers à Peña Nieto, c’est parce qu’il est un produit marketing vendu comme une marque de lessive »,  ajoute un autre étudiant. « Nous exigeons de nouvelles règles pour garantir une information transparente et plurielle : les jeunes bien informés ne seront jamais manipulés ! »  

 

Cette cyberbataille surprend les Mexicains qui s’aperçoivent que les 20 millions de jeunes de moins de 30 ans qui se rendront aux urnes le 1er  juillet ont tous les mêmes préoccupations, qu’ils soient déjà plongés dans la vie active, qu’ils étudient dans les universités publiques ou privées, gratuites ou payantes. Le mouvement, qui se veut hors des partis mais pas apolitique, n’appelle pas à voter pour un candidat ou un autre. Il veut créer un courant citoyen pour le changement.

 

Enrique Peña Nieto, qui caracolait avec 20 points d’avance dans les sondages, en aurait perdu 16 en quinze jours. Andrés Manuel López Obrador, le candidat de centre gauche, profite de ce mouvement. Il le talonne à 4 points, à un mois du scrutin.

 

PATRICE GOUY, à MEXICO


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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 16:00
Marianne - Lundi 4 Juin 2012 à 12:00

 

Observateur de la vie politique française, il passe au crible les interventions de nos... En savoir plus sur cet auteur

 

Adepte du «made in France», l'Hérétique rage contre ces distributeurs français qui ne jouent pas la carte nationale. Notre blogueur associé se sert d'une anecdote personnelle pour illustrer son propos.

 

(Electroménager - GILE MICHEL/SIPA)
(Electroménager - GILE MICHEL/SIPA)
Je me demande si je n'en dis parfois pas trop sur mon blog à propos de ma vie privée. Mais bon, elle me sert à illustrer tellement de choses...

En la circonstance, c'est Lapeyre que j'ai dans le collimateur et je vais expliquer pourquoi. Il se trouve que l'ignoble capitaliste exploiteur du peuple et koulak enrichi à la sueur des honnêtes travailleurs que je suis a un locataire. On a beau être un sale libéral, un centriste comme diraient les trotskistes, on a tout de même des valeurs, et, notamment, je me refuse à imiter ces salauds de gougnafiers de marchands de sommeil. 

Ce que je joue est donc d'une propreté à toute épreuve, moderne et entretenu. Et comme je soigne mes locataires (c'est une petite studette donc ça change souvent) mon dernier projet est d'échanger les plaques de cuissson pourraves qu'un de ces voleurs d'artisan m'a installé il y a cinq ans contre une plaque à induction deux feux vitro-cérame flambante neuve. Et tant qu'à faire, je remplace toute la kitchenette de ma locataire. Elle y gagne parce qu'il va me falloir quelques mois de loyers pour rentrer dans les fonds du réaménagement.

«Il y a des limites au patriotisme économique !»

Je me suis rendu donc chez Lapeyre pour voir ce que je pouvais trouver dans ce domaine. Là-bas, très bien, une conseillère de première qualité, compétente, efficace et sérieuse, de bon conseil. Bonne offre aussi de Lapeyre qui me propose un artisan partenaire pour installer l'ensemble. Jusque là, tout va bien. On me propose une kitchenette comprenant plan, évier, réfrigérateur et table à induction deux feux pour la somme de 650 euros environ.

Hop, voilà une bonne occasion de faire travailler l'ouvrier qualifié français : je demande donc s'il y a possibilité d'installer une table deux feux Brandt ou Electrolux : l'une et l'autre sont fabriquées en France (correctif : l'un de mes Trolls m'indique qu'Electrolux ne produit pas de tables à induction en France. Vérification faite, en effet, seul le lave-linge à chargement par le dessus est produit en France. Ouf, restent tout de même Brandt, Thomson, Sauter et De Dietrich). Sauter ou De Dietrich me conviennent bien.

Problème : Lapeyre vend des packs et le matériel prévu, c'est du Beko. Après recherche, Beko, ce sont des Turcs, en fait. Leurs usines sont en Turquie, Russie et Roumanie. Mais pas en France. Belle entreprise, certes, mais côté qualité, allez savoir pourquoi, j'ai davantage confiance dans le savoir-faire français et je ne veux pas installer un matériel en lequel je n'aurais pas confiance surtout s'il me conduit à devoir faire un nouveau rachat cinq ans après. De bonne composition et partageant ma volonté de faire profiter mon pays de ma consommation, la conseillère Lapeyre s'échine à trouver une solution. Mais, calculs faits, les prix proposés sur son catalogue Lapeyre sont tels que j'arrive à une facture finale entre deux fois et trois supérieure à la proposition initiale. J'aime mon pays et mes compatriotes, mais il y a des limites à mon patriotisme économique. La table Beko en pack revient à 179 euros et le prix proposé pour son équivalent Electrolux ou Brand est de l'ordre de 450 euros.

Dépité, je retourne chez moi après avoir signé la proposition initiale, pestant contre l'incapacité du fournisseur et du revendeur à se mettre d'accord pour proposer un pack made in France. Mais pris d'un doute dans la soirée, je me lance dans une petite recherche sur google et devinez ce que je trouve ? Une plaque à induction deux feux Brandt, donc fabriquée en France, à 181 euros. Trop tard !

Pour la création d'un label clair

Là, j'avoue que j'ai un peu la haine. Pas contre la conseillère, elle était franchement extra. Contre Lapeyre. Il y a une magouille ou quoi ? En fait, à ce que j'ai compris, parce qu'il n'y a pas de partenariat spécifique entre les producteurs français et Lapeyre sur ce type de produit, tout acheteur doit composer sa cuisine soi-même plutôt que de pouvoir bénéficier d'un pack. Le problème, c'est qu'en proposant à près de deux fois et demi les produits français par rapport aux prix trouvés sur Internet, il y a assurance d'éliminer en effet notre production nationale.

C'est donc bien le distributeur qui fait un sale coup au producteur français ! Je me suis dit que je n'allais pas laisser passer ça sans réagir. Là, je l'ai un peu dans le baba : j'en suis à mon 3e rendez-vous, ma locataire attend sa nouvelle plaque et les choses ont traîné. Je n'ai pas vraiment envie de tout remettre en cause. Le reste des services de Lapeyre est de bonne qualité. 

Mais je juge complètement idiot et improductif de leur part de ne pas chercher à jouer la carte nationale. Il y a un autre truc qui ne m'a pas plus du tout au demeurant et qui vaut presque publicité mensongère : mon oeil avisé lorsqu'il a contemplé les exemplaires de pack en démonstration a constaté pourtant la présence de tables dont l'intitulé «Brandt» ne laissait pas de doute sur l'origine. Initialement, c'est même pour cela que j'ai signé immédiatement pour ces solutions. Tout ça pour me retrouver avec du matériel turc. 

Lapeyre, prend garde ne pas te faire retourner une paire de baffes : je déteste que l'on m'ait fait prendre des vessies pour des lanternes.

En tout cas, encore un exemple qui accrédite parfaitement ce que défendent Bayrou et le MoDem : un label clair avec une charte de pratiques commerciales qui empêchent ce genre de coups bas. Franchement, l'engagement à promouvoir une telle loi est vraiment une de mes motivations majeures, dans cette campagne législative pour accorder mon vote à un ou une candidate. On a pris l'habitude de commencer à faire attention pour les aliments, mais, nom de Zeus (ou plutôt de Déméter, en la circonstance) la France ne produit pas que de la bouffe !

 

«Produire français» : des distributeurs pas clairs...
Retrouvez l'hérétique sur son blog.
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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 15:51
Marianne - Mardi 5 Juin 2012 à 05:00

 

Greek Crisis
Historien et ethnologue, ancien correspondant en France pour la revue grecque Nemecis, Panagiotis... En savoir plus sur cet auteur

 

Les effets dévastateurs de la crise grecque se constatent au quotidien. Au cours d'une balade sur la mer Egée, notre blogueur associé Panagiotis Grigoriou a découvert la détresse des professionnels du tourisme.

 

(Nicolas Vernicos, armateur et président de la chambre de commerce internationale grecque - ARGYROPOULOS/SIPA)
(Nicolas Vernicos, armateur et président de la chambre de commerce internationale grecque - ARGYROPOULOS/SIPA)
Ces derniers jours, la Mémorandocratie s'apparente à un château branlant, tandis qu'en dehors de la Baronnie et pour ce qui est de la «construction» européenne, la grande auberge devient décidément espagnole, sans compter sur les spéculateurs qui donneraient trois mois à l'euro, guère davantage, pour... se sauver. Et aux Grecs ? Ce dimanche Avgi, quotidien proche de Syriza, titre : «Nous prendrons la responsabilité [de gouverner] et nous garantirons l'unité du peuple à travers un programme qui sortira la Grèce de la crise, de la pauvreté et du discrédit», tandis que toutes les autres formations politiques ne voient plus qu'un seul adversaire, la gauche radicale.

Il y a dans ce pays du vent mauvais, du vent qui tourne et du vent de l'Égée. Ce dernier n'a jamais connu de mémorandum et il lui survivra évidement, comme il l'a toujours fait depuis que le parcellaire égéen est habité par l'esprit et le corps de l'histoire humaine. C'est en y naviguant qu'on réalise sans trop de peine, que nos affaires en cours et leurs complications, ne seraient pas du tout pélagiques, c'est clair. Et en ce lundi 4 juin, il y a peu de vent, tout juste de quoi naviguer mettant toutes voiles dehors.

Les Cyclades frappées par l'aporie du futur

Mon ami Vardis est skipper professionnel depuis presque vingt ans. Sa branche subit aussi le vent mauvais de la crise depuis 2010, mais ces marins s'y connaissent en adversité et en litote. Vardis avait besoin d'un «second» pour ce week-end, et il a pensé faire appel à mes connaissances de marin. Une occasion pour prendre la mer, en y contournant (provisoirement) le gros temps troïkan. Les professionnels du tourisme se posent beaucoup de questions en ce moment, car l'aporie du futur frappe aussi les Cyclades. Déjà, au départ du grand port de plaisance situé à Alimos au sud d'Athènes, les habitués des lieux constatent avec stoïcisme que ce vendredi fut le premier «jour plein», rappelant le temps d'avant, même si on préparait les bateaux comme d'habitude. Car sinon, cette saison s'inaugure assez mal, certaines flottilles sont à vendre, sans compter le nombre de bateaux privés.

C'est indéniablement un signe du crépuscule pour une certaine classe moyenne, mais entre nous, nous n'irons pas forcement pleurer. Une «certaine» ne signifie pas évidemment toute la classe moyenne, et encore moins, sa composante la mieux placée en termes de richesse. J'ai remarqué que ce monde hors du monde se porte toujours bien. Grosses cylindrées, yachting, et affaires. Des gros 4*4 parmi leurs véhicules sont déjà immatriculés en Bulgarie, comme leurs autres biens, c'est pour éviter l'imposition «par principe et sur signes extérieurs de richesse». Sauf que leurs conducteurs ont un peu l'air gênés, et plus particulièrement, l'autocollant distinctif de l'ordre des médecins grecs placé sur la vitre arrière. On comprendra alors mieux combien Syriza devrait aussi en trouver remède rapidement, au cas où... C'est vrai que nombreux sont les Grecs qui se tournent vers Alexis Tsipras et ses camarades. On peut se satisfaire des résultats des législatives du 6 mai, néanmoins, en restant dubitatif quant à la tournure du futur proche, et l'histoire en décidera, rapidement, une fois n'est pas coutume. Pour répondre aussi, à l'occasion, à certains lecteurs de ce blog dont le questionnement est compréhensible, je pense qu'on peut provoquer ce proche futur car, pour une fois, il deviendrait «faisable». Et cette faisabilité passe, paraît-il, par Syriza, même si parfois dans la vie (politique ou pas), on ne réalise qu'après coup la véritable portée de nos actes.

Certains clients de Vardis ne disent pas substantiellement autre chose, mais demeurent fidèles à la presse mémorandienne. C'est vrai que parmi les clients de toujours, nombreux sont ceux qui ont affalé leurs voiles de l'essentiel ; désormais cet «essentiel» sera réservé aux (plus) riches. Anna par exemple, l'archéologue, est au chômage ou presque. Maria, l'enseignante, n'a plus les moyens. C'est de cette manière que tout un petit peuple disparaît de la circulation... des vents de mer. La sociologie des clients de mon ami se trouve modifiée par la crise, même si Vardis a su adapter ses tarifs. Rien à faire. Les skippers entre eux, se disent bien que cette saison sera la plus difficile de toutes. «Vingt ans de mer, et à la clef... la crise, pour quelle issue ? On ne peut pas le savoir», remarque Vardis.

Game over pour les prolétaires

La mer ne change pas, mais ceux qui la pratiquent si. J'ai observé, par exemple, que certains bateaux de plaisance parmi les plus rapides, et qui ont toujours dépassé les voiliers à fond les manettes, perdent une partie de leur allure, «Tiens, il y des riches qui économisent le carburant maintenant, c'est nouveau», avons-nous constaté hier, en naviguant entre le Cap Sounion et l'île des prisonniers politiques de la Guerre civile, Makronissos, hissant enfin la grande voile. Sauf qu'on peut perdre son allure mais pas son arrogance, ni son lifestyle, encore inébranlable, comme chez ces... embarqués aisés du pays en démolition sociale, qui ont encore fait la fête hier soir dans les bars des deux ports sur l'île de Kea, à la manière du temps d'antan. Ou presque, parce que les établissements étaient moins bondés qu'avant, surtout des restaurants. Le constat est unanime chez tous les professionnels du tourisme, c'est déjà moins bien. Mais les prix ne baisseront pas. J'ai payé pour une salade de tomates (sans feta) et dix sardines grillées, onze euros. Deux clients de Vardis qui ont consommé pratiquement le même repas, l'ouzo en plus, en ont eu pour cinquante euros, ils ont trouvé que c'était cher.

Mais à chacun son échelle de l'inconcevable. Une femme se plaignait à ses amis, autour d'une table voisine, dans «l'indignation» : «On m'a demandé 22 euros par jour pour laisser mon toutou en pension, eh bien, comme vous le constatez, j'ai préféré l'emmener avec moi sur l'île, décidément, où va-t-on ? » Les classes bien aisées de la population auront droit aux... toilettages et autres garderies ; et les prolétaires, qui pour une fois avaient caressé le rêve des trente millions d'amis, devraient enfin comprendre : game over.

Crise chez les hôteliers

Je remarque par la même occasion, que chez les moyennement encore riches, le style de vie est tout autant bruyant et hautin qu'avant la troïka. Détruire tout un peuple n'est pas synonyme de catharsis. Supposer aussi que dans ce pays, 20% de la population aurait profité de l'hybris durant trente ans environ, et on aurait une meilleur idée de la taxinomie du vacancier grec de l'été 2012. Sur l'île de Kythnos, des habitants évoquent aussi le chômage. Comme ces deux personnes, sur le port dimanche après-midi.

- «Mes enfants qui travaillent encore, gagnent moins de 700 euros par mois, alors je les aide, je touche 1300 de retraite, c'est normal, c'est ainsi que les jeunes s'en sortent...»

- «Oui mais après ?»

- «Après quoi ?»

- «Après un accident survenu sur nos retraites, ou dans nos vies... Mes deux enfants sont au chômage.» 

Les Cyclades sont désormais sur la touche : «Les plaisanciers sont arrivés, mais il n'y a pratiquement aucune réservation chez les hôteliers. En 2011, durant la même période, il y avait du monde», a expliqué une femme. Les plaisanciers de leur coté, ne surfent plus tout à fait au plus haut de la vague : «Georges K. avait acheté un bateau neuf, 120 000 euros en 2008, il l'a vendu 35 000 euros en avril dernier. Moi-même dans mon entreprise j'employais 240 personnes avant la crise, j'ai moins de 60 employés en ce moment. Le monde de l'entreprise va mal, il n'y a plus de crédit, c'est dur», a-t-elle ajouté.

Et sur les îles, on voyagera de plus en plus dans le temps, si cela est possible. Les sujets de discussion rappellent parfois 2010 : consommation, bijoux et travaux dans les demeures athéniennes, laissées sous la surveillance des sociétés de gardiennage, et toujours peu de politique. Rien de comparable avec l'univers sensoriel pour la majorité des concitoyens, décidément le partage des eaux sociales passera cet été par la mer Égée.

Heureusement qu'il existe des endroits qui n'intéressent toujours pas la classe moyenne haute, dont certaines de ses exigences resteront durablement basses. Tel le site archéologique de l'ancienne Karthaia, sur l'île de Kea. Je ne connaissais pas ce site, plus accessible par bateau. On sent encore l'énergie des lieux et on imagine aussi, cette chance... provoquée des les anciens. C'est bien loin.

 

Grèce : les inégalités sociales se creusent
Retrouvez Panagiotis Grigoriou sur son blog.
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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 15:39
ledevoir.com - Paul Warren - Ex-enseignant, Québec  5 juin 2012  Québec
Un jeune manifestant juché sur le toit d’un immeuble, samedi dernier, à Montréal
Photo : Pedro Ruiz - Le Devoir
Un jeune manifestant juché sur le toit d’un immeuble, samedi dernier, à Montréal

Jacques Parizeau est impressionné par la grève étudiante : « 200 000 jeunes qui manifestent dans les rues sans un seul drapeau canadien, c’est du jamais vu ! », dit-il. Ce qui se passe, en fait, c’est que le Canada, pour notre jeunesse d’aujourd’hui, n’est plus le pays haï qu’il était pour la génération séparatiste des Parizeau, un pays qui nous jetait dans le désarroi en clamant qu’il nous aimait, il est devenu un pays étranger, comme les États-Unis ou la France, ou l’Angleterre, un pays qui offre des panoramas intéressants à visiter, comme les montagnes Rocheuses en Colombie-Britanique, ou la rue Young multiculturelle de Toronto, ou les sables noirs de l’Alberta.

Il fallait, pour que se produise cette transformation, cette révolution, que notre jeunesse bifurque à gauche. C’est l’évidence même pour Amir Khadir et Françoise David de Québec solidaire qui portent le carré rouge et marchent avec les étudiants. Ils savent tous les deux que seul un Québec à gauche aura le courage de quitter le Canada et d’accéder à l’indépendance.

 

Me frappe le comportement de nos étudiants en grève, qui découvrent le plaisir de se retrouver ensemble, coude à coude, qui se moquent de l’ordonnance menaçante de la police, qui risquent leur année d’études, qui croient au possible plus qu’à la réalité du statu quo, qui prennent conscience du mépris de Charest et de la veulerie de ses 63 députés, qui sont révoltés de constater que la droite au pouvoir les fait passer pour des enfants gâtés qui ne pensent qu’au fric, eux qui ont compris que l’éducation est à repenser de fond en comble.

 

Ils savent qu’un bon nombre de leurs professeurs enseignent sans passion, qu’ils rafistolent, leur carrière durant, leur mémoire de maîtrise ou leur thèse de doctorat, qu’ils dépensent leur énergie à quémander des subventions de recherche, une recherche qui, souvent, est une escroquerie, un faux-fuyant, qui n’aboutit pas et qui génère l’inflation bureaucratique, des profs qui refilent leur enseignement à des chargés de cours qui font leur boulot pour un salaire de misère.


Jeunesse solidaire

 

Je les imagine avec leur portable à la main, se donnant rendez-vous dans la rue, tapant des mots éclairs « printemps arabe » pour s’associer à leurs camarades du Caire qui ont donné 1000 morts dans les rues de la ville (ils savent bien, eux, qu’ils sont des privilégiés, trois mois de rue ne leur ont coûté qu’un oeil) ; « enfants affamés », pour apprendre que, sur la terre, il y a un enfant qui meurt de faim toutes les 5 secondes ; « pauvreté », pour savoir qu’il y a 3 milliards de pauvres sur leur planète ; « corruption politique », pour lire que le Québec est dirigé par une oligarchie où quelques-uns profitent du travail de la collectivité ; « évasion fiscale », pour découvrir qu’une clique de richards se sauvent avec leur fric et appauvrissent le Québec de 3 milliards de fiscalité, chaque année ; « régime Harper », pour se mettre en tête que le gouvernement d’extrême droite au Canada est fasciné par les défilés militaires, par les saluts à la reine, par la construction des prisons, par l’extrême droite religieuse d’Israël…

 

En admirant cette jeunesse qui découvre et qui se révolte, j’imagine, dans leur tombe, le sourire de René Lévesque, de Marcel Rioux, de Pierre Perrault, de Gaston Miron, de Pierre Vadeboncoeur, de Pierre Falardeau… Mais, en même temps je me dis que, avec ce clivage historique gauche-droite, les débats et les référendums vont se durcir au Québec, dangereusement.

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 15:29


canoe.ca - Agence QMI 
Jean-François Racine
05/06/2012 06h39 

 

 

Manifestation à Québec - Changement de stratégie par la police

 

Les véhicules ont alors suivi les derniers manifestants qui sont rentrés au Parlement en marchant sur le trottoir. 

Photo René Baillargeon / Agence QMI


QUÉBEC – La police de Québec a pris les manifestants par surprise, lundi soir, en sortant l'escouade anti-émeute sans avertissement dans le quartier Montcalm. La semaine a bien mal commencé pour une centaine d'étudiants en colère.

Aucune voiture de patrouille ne s'est présentée devant l'Assemblée nationale comme à l'habitude. Le traditionnel débat sur le fait de fournir le trajet ou non aux autorités n'a donc pas eu lieu.

Les policiers étaient totalement invisibles au point de rendez-vous. Au départ de cette autre marche nocturne, les motos du SPVQ étaient absentes et les constables n'ont pas suivi à l'avant ou à l'arrière des troupes. Autre modification aux habitudes, la manifestation n'a pas non plus été déclarée illégale à l'aide d'un porte-voix.

 

D'un seul coup

La semaine dernière, les manifestants sans trajet fixe avaient joué au chat et à la souris en choisissant de circuler aussi souvent que possible dans la direction opposée aux policiers qui voulaient encadrer le groupe.

Lundi soir, les carrés rouges ont entrepris de remonter à contresens le rue Saint-Jean. Les manifestants ont pu marcher librement sans inquiétude pendant moins de 30 minutes.

Près de la rue Bourlamaque et de Crémazie, un autobus bien discret a ouvert la porte pour laisser descendre d'un coup l'équipe de contrôle de foule et disperser brusquement les marcheurs. La stratégie nouvelle a eu pour effet de «geler» complètement les protestataires. Plusieurs ont choisi de quitter les lieux. «Ils venaient juste de nous dire au coin de la rue qu'ils toléraient la manifestation», a juré l'un d'eux. Un homme a même imploré les policiers d'être présents mardi soir afin qu'il puisse donner l'itinéraire.

Quelques instants plus tard, l'anti-émeute a arrêté un individu sur le boulevard René-Lévesque. Tous les véhicules ont alors suivi les derniers manifestants qui sont rentrés au Parlement en marchant sur le trottoir. La police a refusé d'expliquer ce changement d'attitude.

«Je ne peux pas commenter les stratégies. Ils peuvent nous appeler à l'avance pour nous donner le trajet», a affirmé Marie-Ève Painchaud, porte-parole du SPVQ.

Très nombreux, les policiers ont roulé autour de la fontaine de Tourny une dizaine de minutes. Un autre manifestant qui insultait grossièrement les policiers est passé bien près d'être menotté. Vers 22 h 15, il n'y avait plus personne sur les lieux. Un groupe de récalcitrants a voulu relancer la manifestation vers 23 h.

 

Par la prière

Par ailleurs, à la demande d'un étudiant en théologie, le diocèse de Québec a organisé une messe spéciale pour la paix sociale, lundi, en l'Église du Très-Saint-Sacrement.

«Ça crée des tensions. Il faut trouver une solution pacifique, dans le dialogue. Notre moyen à nous c'est la prière», a expliqué le père Gérard Busque. Près de 140 personnes se sont déplacées. Moins d'une dizaine d'étudiants ont assisté à la cérémonie.

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 15:23

 

lalibre.be - C.Gri

Mis en ligne le 04/06/2012

 

 

Dans les propositions gouvernementales, refusées par les représentants étudiants, une diminution de la hausse des frais de scolarité était proposée pour la première année, tout en maintenant le niveau de l’investissement prévu à terme.

« Malgré des échanges constructifs, il n’est pas possible d’en arriver à une entente qui est acceptable pour le gouvernement et les étudiants tout en étant équitable à l’égard des contribuables québécois » estime le cabinet du Premier Ministre Jean Charest.

Au Québec, le troisième round de négociations est un échec. Les négociations ont été clôturées sans accord, chacun retournant vaquer à ses occupations : le gouvernement planche sur une sortie de crise honorable (élections ou 4e round de discussions ?), les étudiants ressortent les casseroles et repartent encombrer les rues. Ce mardi soir, ce sera la 42e soirée de manifestation à Montréal.

Respect, ouverture, bonne foi réclame le gouvernement qui se désole de constater que «les étudiants refusent d’assumer toute hausse des droits de scolarité ».

Dans les propositions gouvernementales, refusées par les représentants étudiants, une diminution de la hausse des frais de scolarité était proposée pour la première année, tout en maintenant  le niveau de l’investissement prévu à terme.

« Il est à noter qu’une réduction supplémentaire du crédit d’impôt sur les frais de scolarité ou d’examen aurait pour effet de pénaliser des milliers d’étudiants en formation postsecondaire non universitaire, et ce, pour le seul bénéfice des étudiants universitaires » précise le gouvernement québécois.

Philippe Barré, professeur au département de relations industrielles de l'Université de Montréal, analyse ses propositions : « La tension et la charge émotive sont très importantes, tant du côté des associations étudiantes, que du gouvernement du Québec et de la société civile dans son ensemble.

À la lumière de ceci, on comprend aisément que la dernière proposition du gouvernement de réduire de 35$ l'augmentation annuelle des frais de scolarité au cours de la première année ait été jugée insuffisante et, il faut l'avouer un peu insultante, par les étudiants. Le gouvernement s'enlise jour après jour en refusant d'entendre les messages portés par la société civile et semble aveugle et sourd à ces messages portés par la rue ».

« Un moratoire d'une année, au cours de laquelle les diverses parties prenantes étudient en profondeur la question du financement des universités et définissent collégialement des solutions aurait été une proposition de sortie de crise honorable pour le gouvernement. Mais ses intérêts politiques partisans semblent très largement l'emporter sur la poursuite d'un bien commun et le retour à un climat social moins conflictuel.

Nous sommes donc dans l'impasse.» estime Philippe Barré. L’arrivée imminente de la saison des festivals et du GP de F1 ajoute une pression supplémentaire à ce gouvernement à bout de souffle, tenu d’organiser les élections d’ici la fin de l’année 2012.

« Ce gouvernement a une mauvaise approche de la gestion de cette crise. Il s'évertue à maintenir un rapport de force, qu'il croit être à son avantage, alors que la société civile ne cesse de l'appeler à dialoguer et à avoir plus d'ouverture » conclut Philippe Barré.

L’ambiance reste malgré tout bonne enfant dans les rues de la Belle Province. Sur Twitter, les étudiants s’en donnent à cœur joie : sous le hashtag #ManifDating, vous pourrez éventuellement trouver l’amour. «Demain j'apporte ma cuillère... Je cherche donc une #casserole» ironise Fabien.

 

 

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 15:14

 

Le Monde - Blog - 05 juin 2012

Le débat sur la politique de distribution du dividende chez France Télécom n’est pas nouveau. Depuis des années, les syndicats réclament une meilleure répartition des résultats de l’opérateur téléphonique. La revendication s’est encore exprimée, mardi 6 juin, lors de l’assemblée générale du groupe, qui s’apprête à distribuer 95% de son bénéfice net à ses actionnaires.

 

 

Cette générosité dénote la stratégie à courte vue, qui a été celle de France Télécom toutes ces dernières années. L’Etat, qui reste, avec 27% du capital, le premier actionnaire de l’opérateur, a mal anticipé les bouleversements du secteur, qu’il a pourtant lui-même provoqués.

L’attribution de la quatrième licence à Free a entraîné un séisme, qui va nécessiter des moyens considérables pour encaisser cette nouvelle concurrence. Au lieu de rester assis sur sa rente pendant des années, l’Etat aurait été plus avisé de prôner une politique de distribution des dividendes moins généreuse, et de consacrer plus de moyens aux investissements et à l’innovation.

Cette année encore, au titre de 2011, ce sont 3,8 milliards d’euros qui partent directement dans la poche des actionnaires. Cette stratégie était supportable tant que, dans un environnement concurrentiel maîtrisé, les revenus étaient récurrents et réguliers. Mais l’arrivée de Free, en diffusant un modèle low cost, bouleverse la donne. France Télécom, comme ses concurrents, enregistre une baisse de ses résultats.

Sous la pression, France Télécom est désormais prêt à revoir à la baisse son dividende. Mieux vaut tard que jamais. Toutefois, ce seront plus de 3 milliards d’euros qui seront encore distribués aux actionnaires au titre de 2012. On est en droit de s’interroger sur le bilan de la politique menée ces dernières années. Si elle a été bien utile aux finances publiques, elle n’a pas empêché le cours de l’action d’atteindre un niveau historiquement bas. A un peu plus de 10 euros, celui-ci a chuté de 55% depuis cinq ans et de 33% depuis un an. D’où le rendement déconnecté de toute réalité que procure aujourd’hui l’action: 13,5%, quand les emprunts d’Etat ne peuvent offrir que 3%.

Ce n’est pas en maintenant un dividende généreux que France Télécom satisfera ses actionnaires, mais en proposant une politique industrielle de long terme. Une fois de plus, l’Etat a apporté la preuve qu’il était un bien piètre actionnaire.

Twitter: @StephaneLauer


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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 15:08

 

Le HuffPost  |  Par Grégory Raymond Publication: 05/06/2012 14:13 Mis à jour: 05/06/2012 15:04

Le Qatar continue ses emplettes sur le sol français. Après être entré dans le capital de Total, Vivendi, Lagardère, Vinci ou LVMH, l'émirat vient de mettre la main sur une adresse prestigieuse: le 52 avenue des Champs-Élysées. L'immeuble hébergeant le Virgin Megastore passe désormais dans le giron qatari, pour la modique somme de 500 millions d'euros, comme l'indique Le Figaro. Cela en fait la troisième transaction la plus importante en immobilier d'entreprise depuis dix ans.

» Le Qatar poursuit ses folles emplettes en France

Cet achat vient s'ajouter à une longue liste d'investissements immobiliers dans l'Hexagone. Outre celui-ci, l'hôtel Royal Monceau, le Carlton de Cannes, l'hôtel Lambert, l'hôtel d'Evreux de la place Vendôme et le centre de conférences internationales de l'avenue Kléber ont également été arrachés par les richissimes dignitaires du Golfe. Construit dans les années 1930, l'immeuble des Champs-Élysées dispose de 70.000 mètres carrés, héberge Virgin et Monoprix, ainsi que des bureaux et une terrasse au dernier étage.

Détenu jusqu'à présent par Groupama, l'immeuble avait été mis en vente pour faire face aux difficultés financières du groupe. Il s'est récemment séparé de plusieurs administrateurs et de son patron Jean Azéma, après avoir publié des pertes de 1,8 milliard d'euros en 2011.

Qui pour remplacer Virgin ?

Le 2 mars dernier, Le Figaro annonçait que Virgin allait fermer son magasin, jugé beaucoup trop coûteux. Il faut dire que les 7.000 mètres carrés, dont 4.500 de surface commerciale, se louent pour un loyer annuel de 600.000 euros.

Le premier fantasme fait état de l'ouverture d'un Apple store, relayé par Challenges. En effet, la firme à la pomme cherche à s'installer depuis de nombreuses années sur "la plus belle avenue du monde", balayée par 300.000 badauds chaque jour. Cette adresse prestigieuse pourrait être une occasion à saisir, après la rumeur de la reprise du siège de HSBC, également sur les Champs-Élysées. Parmi les autres prétendants pressentis: Marks & Spencer, qui a ouvert en décembre dernier une boutique plus petite sur la même avenue, ainsi que la marque Forever 21, une enseigne de vêtements très connue outre-atlantique.

Virgin a toutefois démenti la rumeur, assurant qu'un départ des Champs-Élysées "n'était pas d'actualité" et que "des animations y sont prévues jusqu'à la fin de l'année 2012". Affaire à suivre...

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 14:53

 

Le Monde.fr avec AFP | 05.06.2012 à 13h07 • Mis à jour le 05.06.2012 à 13h07

 
L'Allemagne a décidé il y a un an pratiquement jour pour jour de renoncer progressivement au nucléaire dans les dix ans à venir, une décision qui implique de trouver d'ici là d'autres sources d'énergie, et de faire de gros investissements notamment dans les réseaux.

 

Le ministre allemand de l'économie, Philipp Rösler, a appelé, mardi 5 juin, à une coordination de la politique énergétique entre l'Allemagne et ses voisins, et notamment à une expansion des réseaux électriques concertée par exemple avec la France.

La "transition énergétique" de l'Allemagne, terme qui désigne l'abandon à l'horizon 2022 du nucléaire et tout ce qui en découle, "ne fonctionnera que dans une perspective européenne", a déclaré le ministre lors d'une conférence. "Nos voisins, la France, la Pologne trouvent intéressant ce que nous faisons, pour le dire poliment", a-t-il ajouté, "mais beaucoup d'entre eux en subissent les conséquences sans profiter des avantages". "Cela fait sens de travailler ensemble, par exemple sur les réseaux", a-t-il conclu.
 

"La transition énergétique n'est qu'au premier abord un projet allemand", a renchéri lors de la même conférence Jürgen Hambrecht, jusqu'à récemment patron du géant de la chimie BASF, appelant le gouvernement à "prendre position d'une voix unie dans les débats européens sur la politique énergétique".

 

"GRANDES DÉCISIONS POLITIQUES"

L'Allemagne a décidé il y a un an pratiquement jour pour jour de renoncer progressivement au nucléaire dans les dix ans à venir, une décision qui implique de trouver d'ici là d'autres sources d'énergie, et de faire de gros investissements notamment dans les réseaux. Ces dernières semaines, les critiques ont été très vives à l'égard du gouvernement, les professionnels du secteur notamment déplorant que les choses n'aillent pas assez vite.
 

"Les capacités de production en renouvelables surpassent nettement les capacités des réseaux, des lois dont on a besoin de manière urgente sont toujours en gestation, l'industrie subit de plus en plus de pression sur les prix", a ainsi déploré M. Hambrecht. Mais "la transition énergétique est un projet de dimension historique, il devrait être clair pour tout le monde que cela ne va pas se faire en un an", s'est défendu M. Rösler, jugeant au contraire que "beaucoup de choses (avaient) été décidées" ces derniers mois.

Pour lui, qui est aussi chef du parti libéral FDP, l'Etat ne doit de toute façon jouer qu'un rôle de coordination, et n'a pas vocation à investir lui-même dans de nouvelles infrastructures. "C'est justement parce que la tâche est si grosse que cela ne pourra fonctionner que conformément aux principes de l'économie de marché", a-t-il dit. "Je pense que nous devons miser sur les instruments de marché partout où c'est possible, mais cela ne marchera pas sans grandes décisions politiques", a tempéré le ministre de l'environnement, Peter Altmaier, avec qui M. Rösler partage la responsabilité au sein du gouvernement de la "transition énergétique".

Les opérateurs de réseaux haute-tension ont estimé la semaine dernière à 200 à 400 milliards d'euros le coût total de l'abandon du nucléaire.

 

 

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